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31/05/2012

Le scalp en feu

Chronique de Michel Host dans Recours au poème, un nouveau webzine consacré intégralement à la poésie

Directeur de la publication :

Gwen Garnier-Duguy

 

Rédacteur en chef :

Matthieu Baumier

 

Rédaction :

Mathieu Hilfiger

Michel Host

Paul Vermeulen

 

Collaborateurs réguliers

Jean-Luc Maxence, Alain-Jacques Lacot, Alain Gopnic, Pascal Boulanger, Pascale Trück, Salima Aït-Mohamed, Fabien Desur, Jean Maison, Luis Bénitez, Marie Stoltz, Bernard Mazo, Gérard Bocholier, Malika Hadji, Andrjez Taczyński, Pierre Maubé, Max Alhau, Marija Knezevic, Antoine de Molesmes, Giriraj Kiradoo Sophie d’Alençon, Dubravka Djuric, Phil McBeath, Denis Emorine, Eze Baoulé, Lucia Acquistapace, Zvonko Karanovic, Jean-Pierre Védrines, Dimitra Kotoula, Didier Bazy, Željko Mitić, Shasheen Sauneree, Maximilien Kronberger, Christos Chrissopoulos, Nathanaël, Arundhathi Subramaniam, Katerina Iliopoulou, Christophe Dauphin, Nina Zivancevic

 

Le Scalp en feu est une chronique irrégulière et intermittente, dont le seul sujet, en raison du manque et de l’urgence, est la poésie. Elle ouvre six fenêtres de tir sur le poète et son poème. Selon le temps, l’humeur, les nécessités de l’instant ou du jour, son auteur, un cynique sans scrupules, s’engage à ouvrir à chaque fois toutes ces fenêtres ou quelques-unes seulement.

UNE PENSEE

« La poésie n’est jamais fictive ». (Frédérick Tristan)

Même négative, cette tentative de définition de la poésie est une des plus profondes parmi toutes celles que j’ai rencontrées. On la relira dans Le retournement du gant - (Entretiens avec Jean-Luc Moreau, p. 73, Fayard, 2000).

Il me faut faire un ou deux pas de plus.

Oui, bien entendu, la Poésie de l’un ou l’autre, tel ou tel de ses poèmes, avant que d’être écrits, puis figés dans les pages d’un recueil, ont d’abord tissé un lien profond avec son existence, sa temporalité sur terre, ses amours, ses goûts et ses dégoûts, ses révoltes... En somme, ce que l’on résumerait par l’expérience, la part non-fictive de l’homme, de la femme qui se sont déclarés poètes.

Mais s’ouvrent aussitôt un champ de mines et le jeu de vie ou de mort. De ce lien, de cette expérience, le poète peut n’avoir fait que le théâtre de ses opérations intimes, le lieu où, habile stratège, avec plus ou moins de discrétion il sollicite l’admiration de ses généraux et celle des généraux qu’il aura vaincus. On résume cette position, d’ordinaire, par poésie nombriliste. À moins qu’il ne s’agisse de poésie imitative, car il n’est pas exclu que le militaire des Lettres s’inspire d’autres stratèges des temps anciens, les Gengis Khan, les Alexandre, les Scipion, les Napoléon du verbe poétique… Que n’est-on capable de faire, en effet, pour être encensé ! Souvent, cette poésie-là perd ses bras, ses jambes et sa vie sur les terrains où elle fait mine de combattre. Elle périt car elle est périssable.

L’autre cas, plus rare il me semble, est celui du stratège qui n’entre en lutte, en poésie donc, que pour sauver les siens, je veux dire les hommes. On ne sauve qu’en ralliant les peines de tous, les enthousiasmes de tous : en partageant, en somme. C’est dire que cette « expérience », cette part non-fictive, est hautement transmissible et clairement à transmettre. Partagée, elle n’est plus fiction de soi. Qu’elle s’appuie sur la beauté ou l’horreur, l’amour ou la détestation, la colère ou la célébration, qu’importe… les combattants, et derrière eux la foule, passeront à travers le champ miné et tout le monde restera en vie.

LE POÈME

C’est « La chanson des cheveux dénattés » de Jaroslav Seifert, poète praguois, tchèque et universel, parue dans le recueil Le concert en l’île et autres poèmes, publié en traduction[1] chez Belfond, en 1986, avec une préface d’Hubert Juin. Seifert reçut le prix Nobel de Littérature en 1984. Ce n’est pas pour cette raison que Le Scalp en feu le met en exergue, mais parce que son engagement ne fut pas de façade et que la vie est au cœur de sa poésie.

Hubert Juin nous en dit ceci : « Pas de tumulte, ici. Pas de rhétorique éclatante ou indue. Pas d’éclat, justement. Cette mesure partout appliquée est plus terrible que les cris. C’est ainsi, je crois, que chemine la poésie de Seifert, s’avançant dans la profondeur. Elle a partie liée avec le quotidien, avec l’homme de tous les jours… »

- Donc, pourquoi Seifert ?
- Eh bien… « la profondeur »… « le quotidien »… « l’homme de tous les jours »… Nous tous.
- Et pourquoi ce poème et non un autre ?
- Pour la Femme, qui se trouve en son centre. Pour la beauté Femme intime, sa beauté cosmique.

La chanson des cheveux dénattés

Sans talons, dans des pantoufles de vair doux
bougent des jambes de femme.
Mes yeux refusent le sommeil.
Quand elle a rejoint la fenêtre, elle s’est assise
dans ses pantoufles de vair doux.

Elle cache son foulard de soie, plus lourd de quelques larmes,
là où il fut auparavant.
Combien pèse une larme ? Cela fait rire !
Comme est pesante cependant la solitude d’une nuit plus lourde de quelques larmes.

Il pleut en silence, le cheveu de son parfum
vers les rondeurs de ses épaules de colombe,
et le peigne soulevé par la main
regagne en descendant la tresse
des cheveux de ce parfum.

Elle couvrira la tempe de sa beauté,
Sous la cambrure d’un bras. Légèrement,
pour la nuit, elle refait ses tresses défaites il y a un instant,
sur la tempe de sa beauté.

Jaroslav Seifert

LE POÈTE

Gaston Marty est le Poète.

Non parce que je l’avais rencontré, il y a des années aujourd’hui, sans m’être douté de rien. Il ne m’avait pas donné alors l’occasion de deviner quoi que ce fût. Il fut mon professeur de pédagogie de l’espagnol, langue et culture que je m’apprêtais à enseigner pendant des dizaines d’années. Il pratiquait, ô combien ! son métier, j’apprenais le mien. C’est une autre rencontre, celle que je fis des Éditions de l’Atlantique, sises à Saintes, en Charente-Maritime, qui me permit de le retrouver : il y publiait des recueils de poèmes. Nous refîmes connaissance sur cet autre terrain, comme dans une « autre vie » qui s’ouvrait.

En premier lieu, je reprends ici des notes que la revue en ligne La Vie littéraire avait accueillies lorsque ne lui avait pas succédé encore La Cause Littéraire. Et aussi j’y détaille un peu plus les circonstances de ces retrouvailles inattendues.

En second lieu, je citerai quelques poèmes de Gaston Marty, qui nous parlent de l’ici et du maintenant, mais aussi de l’hier et de l’ailleurs.

I – QUATRE SAISONS UN DÉSIR de Gaston MARTY

Aux Editions de l’Atlantique, Collection Phoïbos, 2009

Gaston Marty fut mon guide lors de la préparation de concours destinés à faire de moi un professeur d’espagnol, il y a de cela quelque temps ! C’était à Orléans. Un heureux hasard - ma rencontre avec les éditions de l’Atlantique, précisément – a permis que nous nous retrouvions. La France est petite et grande à la fois : ce maître excellent était donc aussi poète ! J’aurais bien dû savoir que, pour beau et exaltant qu’il soit, le métier de professeur (c’était ainsi qu’il était alors, et j’espère qu’il l’est resté en dépit des bruits sinistres qui courent ici et là !), s’il fait dans bien des cas la totalité d’un homme, lui ouvre cependant assez de portes pour qu’il puisse, s’il en a la force et le désir, se réaliser dans une vie plus ample, à d’autres mesures. Je suis donc reparti sur la piste de Gaston Marty, elle me conduisit vers le sud, là où il vit désormais, occupé d’une revue de création littéraire - Souffles -, et de sa propre poésie. Son recueil des Quatre saisons n’a rien d’horticole et tout de ce plus vaste désir. Son éditrice présente ainsi sa poésie : « [Elle] est pleine de compassion et d’humanité… celle qui s’interroge et interroge le souvenir. Il faut y ajouter une langue parfaitement originale et des images qui nous enchantent, faisant vibrer en nous la mémoire perdue. » (Silvaine Arabo).

Une langue, oui, et qui sonne, claire, sur ce temps du souvenir, parfois d’une nostalgie vite rappelée à la tenue, à la noblesse discrète de l’allure et du dire… Genio y figura ! – quelque chose d’espagnol peut-être, de simple et d’essentiel :

La vieille femme se tient buste droit
…………………………………………………
Je savais en sa cuisine trouver salon
Aux reflets de feu sur mosaïque gauchement réparée.
Table aussi que l’on touche à regret
Par peur de blesser la nappe et défleurir le temps.
Accourez maison inachevée mémoire fidèle
La femme étiole les fleurs changées de vase faux cristal.

On le pressent, plus que les quatre temps de l’année, c’est le temps tout entier qu’emportent avec eux ces vers d’autant plus libres qu’ils se vêtent de rigueur et fuient toute emphase. La force en est telle qu’ils nous emportent aussi dans ce temps élargi, même ceux d’entre nous qui n’en auront respiré que de lointains effluves, ou même n’en auront rien respiré. Sa poésie me semble avoir été de longtemps densité, cristallisations, prises secrètes dans et sur un réel sans cesse à saisir, énigme de nous-mêmes que l’énigme d’un tour inattendu tente d’ouvrir pour nous le révéler. En témoignent ces distiques bleutés et suspendus, dans l’attente des lectures révélatrices :

Il n’était plus ici rumeur de ville
mais pierre bleue un extrait de jour et nuit

Cassant comme une falaise dussent y foisonner les nuages
je m’essayais à ce bleu brusqué ou sans trouble

Parfois enfoui bleu de la plus belle eau
et en sa qualité la remontée des oiseaux

Haut nouage (2001)

Dans l’attente du miracle d’adolescence, de ce que le jour déraille enfin, de ce que nous nous appropriions un autre monde, celui du partage, son visage et notre autre visage… Ainsi dans les proses brèves de « L’onde et la braise » (1988) : « On nous dit de partager mais quelles miettes si par escapade nous découvrons de quelle rivière sourdent les verdures aux visages de feuilles. Il suffirait j’imagine de supplier le monde d’entrer en poésie ou suivre au matin délié la bruine alliant prairies pelouses cœur des sarments pour qu’entre nuit et jour réverbère et soleil émergé le train de l’aube brise ses aiguillages. »

Faisons retour à ces « Quatre saisons un désir » que viennent de publier les Éditions de l’Atlantique. Ce pourrait être notre livre d’heures, celui des heures condensées, rassemblées, d ‘une existence qui suit son tracé aventureux quoique posé, méditatif et songeur. Non livre de prière - encore que la vie demande qu’on la prie de nous laisser la goûter pleinement -, mais livre célébratoire, sous sa tenue de travail et de parade intime. En témoigne l’exergue, emprunté à Alain Fournier : « Au vent de cet hiver qui était si tragique et si beau ». J’y devine tout un siècle qu’on ne se résignera pas à jeter aux chiens en dépit qu’il fut si difficile. On y prit le meilleur dans sa soudaineté :

Nos danseurs jour et nuit de la Saint-Jean
n’avaient envisagé les mépris de plus tard
les horizons se couchant leur suffisaient.
Adolescence telle une rafale
et la pierre jetée dans l’eau sous forme de galet
repart de la surface qu’il caresse.

On y avança, en ce siècle-là, de cent façons, toujours en quête d’une forme nouvelle du destin, d’une espérance dans les mots mêmes des livres :

L’errance fut celle d’un piéton du sable
au rendez-vous de la voile conquise.
Sous la poudre volante crissaient rues platanes
parquets rues en beau désordre.
………………………………………………………..
Il nous revenait de rallier quelques livres suprêmes
avenues et appartements d’un exil tourné en résidence.
Pâques se complaît à intervertir pages et murmures
dormeuse buée regard fixe des mots.

L’exil est résidence. Brève et provisoire sans doute. Gaston Marty s’arrête et repart aussitôt. « Le parcours levé tôt apprivoise le lointain / une journée si longue nous verra ailleurs. » Le secret est dans cette perpétuelle mobilité, qui aide à comprendre et accepter :

Il est jours tellement grenus que même
la chanson de plainte s’y perdra
jours étouffés dans la nuit.
Commandeur de la mer et la mort
le temps à dos d’homme se déshabille peu à peu
le temps se mêle à nos foules croisées
d’un air de léger compagnon.

Et si pèse l’inéluctable hiver, s’il convient de le regarder en face : « La suite va être un hiver sans échappée / imposant la pierre sous forme de pierre / ou d’eau gelée jusqu’à la profondeur des maisons.’, si « Le papillon perd dans nos mains la poudre de ses ailes »…, reste à se dépouiller de l’inutile « en un regard infini », à trouver « un verger aventuré aux frontières possibles », car « Arrive l’heure des temps pacifiés / s’épanche le suc de l’arbre qui craint la gelée / notre marche nous mène à des faubourgs orangés. »

Livre d’heures de Gaston Marty, oui, ou « Saisonnier », image d’une vie exprimée en ses quatre étapes symboliques, haute pensée, stoïque et espagnole quant à la profondeur, sensible et lumineuse tel un grand ciel variable, émouvante en son dire fluide et mesuré, au plus près du phénomène de notre existence prise dans ses frontières d’espace et de temps, mais libre celle-ci parce qu’elle se dit et s’écrit infiniment, heureusement :

Au milieu d’une puissante immobilité des choses
S’élèvent les feux tressés du bonheur.

*

II - QUATRE POÈMES

(Extraits de L’ombre de partage)

Même sans signet l’œuvre s’épanouit à la juste page
puis deviendra un vaisseau d’oubli.
Une feuille emporte la feuille précédente
Il en est qui fuient devant l’auteur muet
poursuivi par les soleils.
Aidons les yeux très neufs à déchiffrer
les livres capables d’être suprêmes.
Pour qui choisit cet esseulement d’écrire
le libre texte se mire dans l’illimité
de l’après-midi.

*

Nous voici désertés

Nous avons eu l’insigne noblesse d’échouer
à flanc de gare et balcons à l’entour.
Une houle de trains ralentis enlace de loin
les maisons émergeant de brumes ensoleillées.
Simple passage ou arrêt durable le récit de branche
craque en sève glacée d’un printemps sans merci.
Bifurcation des rails essaimant à cette approche
ou débordant au-delà de la marquise.
Les trains immobiles boivent les saisons.

*

Nous souhaitons à ce ciel volutes pour oiseaux
s’envolant des terrasses à l’envers des nuits.
L’espace se lève entre toits
et arrières de demeures
que la mer a violacées et défroisse.
Carrefour invisible entre les toitures
Divers élans s’y croisent
le temps d’une corolle.
Délectation de ne pas savoir où point le jour
tant la cour possède de façades vitrées.

*

Cette distance nuage à nuage occupe
une belle part de l’après-midi
suscite village d’embarquement et abordages terriens
présence fragile de la voix.
Tellement le souvenir regroupe les visages
le temps reste en retrait
de part et d’autre de nos vies.

_________________________.

Gaston Marty a aussi écrit et publié: L’onde et la braise (La Nouvelle Proue, 1988) ; En cet azur de grises cavalières (Académie européenne du livre, 1991) ; Conteuse d’orage (Poésie sauvée, collection, 1995) ; Vers des faubourgs orangés (Ed. du Panthéon, 1995) ; Jusqu’au dernier soleil (Collection Lucarne sur, 1988) ; Comme un affût endormi (Collection Lucarne sur, 2001) ; Haut nouage (Cahiers Froissart, Valenciennes, 2001) ; Quelques demeures inquiètes (Collection Lucarne sur, 2002) ; Une brassée au plus près du feu (Ed. Encre & Lumière, 2003) ; Visage de source (Littérales, 2006) L’ombre de partage (Souffles, 2008). Il a été couronné à de nombreuses reprises, entre autres du Grand Prix de la Compagnie des Ecrivains méditerranéens de Montpellier (1986) ; du Prix Comtesse de Mauléon Narbonne (1987) ; du Grand Prix de la ville de Béziers (2003)…

Toujours aux Éd. de l’Atlantique, prochainement, sera publié de Gaston Marty le recueil : À cette ville qui sut boire ses amants, sable et vent.

AUTRE(s) CHOSE(s)

Il m’a toujours semblé que la poésie, pour « tenir », doit tenir à ma vie, à mon être caché, puis visible, celui de mes songes et de mes actes. Elle tisse le lien de cohérence.

Bien qu’elle puisse y donner de belles images, de jolies musiques, sa demeure n’est pas la rhétorique.

*

« Un grand corbeau traverse le ciel du XIIIe arrondissement. Il se dirige vers le Panthéon et les tours lointaines de La Défense. Il ne laisse derrière lui aucune trace, aucun sillage. Il ne le sait pas et le saurait-il qu’il n’en aurait cure. » ( Faits & Gestes, carnets, 2012 )

C’est en mars de cette année 2012. L’hiver va finir. Le ciel est dégagé. Je vois le corbeau et l’inscris en ma mémoire. Il s’éloigne, point se minusculisant dans l’espace blanc. Où va-t-il ? Où va-t-il si loin, si sûr de son cap ? Cherche-t-il l’introuvable vie ? Sait-il, là-bas, un port d’arrivée, un peuplier que seuls connaissent les grands corbeaux ? L’émotion me saisit de cette solitude infinie. De cette force aussi l’image me poursuit et me peuple.

* *

À propos des mauvais poètes : « […] évidemment, personne n’a jamais eu le courage de suggérer ce que l’on devrait faire aux petits oiseaux qui ne savent pas chanter et qui chantent quand même. Il semble ne pas y avoir de suggestion possible, à part leur tirer dessus. »

G. K. Chesterton, De la mauvaise poésie _______________.

Extraits d’un « Petit Vocabulaire de survie, contre les agélastes et la timidité dans la pensée et le dire » - par Michel Host (à paraître aux éd. Hermann) :

POÉSIE

Selon la Mère Michel, c’est « le roc fertile. »

L’idée n’est pas son amie : « La poésie cesse à l’idée. Toute idée la tue. » (Jean Cocteau)
Ne pas la confondre avec ses succédanés : la pôôésie… la poézzzzzzie… la pwèzie… etc.

POÈTE

Platon contesta son utilité. Il s’est donc fait d’une grande discrétion, au point d’apparaître, dans nos paysages, sans plus d’importance que celle d’un bœuf ou d’un mouton : « Si un poète demandait à l’État le droit d’avoir quelques bourgeois dans son écurie, on serait fort étonné, tandis que si un bourgeois demandait du poète rôti, on le trouverait tout naturel. » Baudelaire.

Si, selon Balzac, « madame de Bargeton s’était éprise du Byron d’Angoulême », c’est qu’il y eut bien plus de faux Byron que de vrais. Cette reproductivité du médiocre se reflète aussi dans bien des œuvres dites poétiques : « Ignorerais-tu, du reste, que les vers de nos jeunes rimeurs ont la faculté de se reproduire comme des lézards dont la queue repousse allègrement même si elle a été tranchée à la base ? » Ernst Theodor Amadeus Hoffmann.

FEU(x) SUR DAME POÉSIE
LE POÈTE AVEC OU SANS RECUEIL

Il est plusieurs façon de faire feu : sur qui l’on attache au poteau : il y faudra tout un peloton d’exécution, d’ailleurs difficile à réunir ; et sur qui l’on allume les flambeaux pour voir briller ses joues, son front, ses yeux. Nous préférons user de cette manière. De la première, beaucoup moins, et s’il se peut jamais, quoiqu’il faille bien, parfois, que justice soit faite.

« Dame Poésie » - ne signifie nullement que Le Scalp en feu ne traitera que de la poésie des poétesses.

« Le Poète avec ou sans recueil » - signifie que des débutants, voire des inconnus pourraient se voir ici scalpés sans plus de façons !

Poèmes de Charo Rojo

Charo Rojo est madrilène, spécialiste de l’art et de l’esthétique, élevée dans la magnifique université Complutense. Elle a étudié l’avant-garde littéraire espagnole des années 1927-1932, le surréalisme, et que sais-je encore… Elle peint et sculpte, et son esprit s’est naturellement tourné vers la spiritualité, la méditation. Nous aurons l’occasion de reparler d’elle. Voici, en attendant, quelques-uns de ses poèmes récents.

EL NUEVO SER

No es momento de destapar recuerdos
ni de recoger la arenas dormidas
que se perdieron en el camino.

No es tiempo de mirar hacia atrás
porque la lluvia ya no cae
sobre los campos del ayer
ni el sol riega con su luz
los templos que quedaron dormidos.

Pero sí es el momento de recibir letras
como luces entre dos manos,
luces como la verdad y el perdón,
compañeros silenciosos en nuestro caminar
huéspedes necesarios del corazón.

Es el momento de levantar los ojos,
de escalar las montañas más altas
y desplegar nuestras alas.

Es tiempo de abrirnos a otro espacio,
de recibir al planeta Tierra,
de mecerlo
y cantarle
y velar en nosotros sus sueños de primavera.

Porque acaba de nacer
en el despertar de los tiempos
lo diferente, el nuevo ser.

Charo Rojo

EN LOS DOMINIOS DEL CORAZÓN

Allí donde anida la música más clara
todas las palabras que aún duermen
el sueño de los hechos por nacer
me devuelven al camino de la infancia
al inicio remoto de mi Ser.

Estás en mí
y te llamo Verdad
Silencio lleno
Espíritu asistente y Guía
Espacio celestial en mi cuerpo.

Y te pregunto qué tengo que decir
qué palabras debe escribir esta pluma
qué silencio he de romper
para que los sonidos necesarios
para todos nosotros se pronuncien.

Aún mi voz se aloja en tu hueco
sin obtener respuesta
pero tu presencia me augura
capullos recién florecidos
en este infinito invierno.

Todo es diferente en los dominios del corazón.
Los silencios son velas, pequeñas chispas de paz
calor puro, colores entre las sombras
verdades aún mudas o tal vez dormidas. . .
Y con solo tu presencia anuncias el despertar.

La Libertad lucirá su blanca mirada
y nos dirá el porqué de los cuadrados unidos
rejas soldadas a nuestro ser
como si fuéramos tan solo ventana
ojo prisionero buscando el azul.

Nos dirá que somos más que un buscar
porque somos sobre todo acción
microcosmos divino
espacio donde luchan los contrarios
enfrentamiento inmemorial.

Nos dirá que somos además un fluir
un comienzo a cada nuevo instante
ese fluir que por encima de la lucha
reclama su alma de río
agua siempre nueva saciando nuestra sed de paz.

La inmensa bondad nos envuelve
su calor atraviesa nuestra piel.
Solo al despertar llenos de luz
comprendemos el gran secreto
ése que solo anida en los dominios del corazón.

Somos vuelo
potencialidad
lámpara incandescente
la mano de Dios en la Tierra
aroma sagrado de eternidad.

Charo Rojo
____________.

N.B.
La volonté “internationaliste” du Scalp et du magazine dans lequel il s’insère fait que l’on ne traduira pas systématiquement les poèmes et textes ici publiés.

LIEUX DE POÉSIE

Lieu 1

La flaque sur le trottoir après la pluie
les moineaux y viennent boire
leur splendide étang

Lieu 2

Les Éditions de l’Atlantique – BP. 70041 – 17 102 SAINTES CEDEX
/
http://mirra.pagesperso-orange.fr/EditionsAtlantique.html

Les Éditions de l’Atlantique publient aussi la superbe et abondante revue : SARASWATI
_________________________________________________________.

Lieu 3

La revue

NOUVEAUX DÉLITS est régulièrement publiée par Cathy Garcia, qui est une poétesse que je considère comme l’une des plus grandes et lumineuses de notre époque. D’elle LE SCALP EN FEU sera amené à parler plus longuement dans quelque temps. Vient de paraître le n° 42 de sa revue (avril, mai, juin 2012) : on y lit l’aujourd’hui, l’urgence, le rire, les larmes, les charmes…
Aller sur le site :
et sur : http://www.arpo-poesie.org/

Fin de Scalp 1


[1] Traducteur : Igor Polach, en collaboration avec Hélène Angliviel de La Beaumelle.

 

23:22 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Pour soutenir les Editions de l'Atlantique - message de Michel Host

 

MESSAGE DE MICHEL HOST

(et je co-signe)

 

 

Je suggère avec toute ma conviction à mes connaissances et amis, poètes ou non, de soutenir les ÉDITIONS DE L’ATLANTIQUE, qui fermeront leurs portes dans le courant de l’année 2013 si elles ne trouvent pas les soutiens qui lui sont nécessaires pour durer. Plusieurs lui sont parvenus, il lui en faut d’autres encore.

Nous savons que les éditeurs de Poésie sont fragiles, peu soutenus en librairie et moins encore dans les bibliothèques. Chaque éditeur tente donc de mettre en œuvre son propre mécanisme de diffusion, celui qui convient le mieux à son mode de fonctionnement. Il y est contraint par la loi du marché papetier. L’ATLANTIQUE a le sien, que vous trouverez intégralement reproduit ci-dessous. Il a pour caractéristique principale d’offrir, en échange de notre soutien, des volumes numérotés, « de collection » en quelque sorte, dont la valeur est ainsi multipliée. 

 

Parmi mes raisons d’apporter mon soutien personnel à L’ATLANTIQUE, celles-ci : 

-        Quiconque y envoie son manuscrit, son recueil, y est vraiment « lu », je l’atteste. Cela, qu’il ait déjà été publié ou non.

-        La maison ne préjuge de personne : elle publie tant des poètes nouveau- venus que des poètes confirmés. Son catalogue est « inventif », de découverte autant que de confirmation. On y traduit aussi des poètes d’autres langues et cultures.

-        Les livres sont beaux et d’une exceptionnelle qualité de « fabrication », fait devenu rare de nos jours.

-        Ses cinq collections présentent un large éventail d’ouvertures poétiques. Les vers comme la prose y trouvent accueil.

Enfin, lorsqu’une maison comme L’ATLANTIQUE disparaît, le laboratoire de la langue qu’est la poésie est atteint, et une part de notre âme collective en est amputée. Le soutien me paraît donc aller de soi et se légitimer par notre « être » même.

 

Michel HOST – juin 2012  

 

 

 

 

 

LETTRE DES EDITIONS DE L’ATLANTIQUE

 

Cher(e)s poètes,

 

Une petite structure d'édition a toujours du mal à survivre

 

même si ceux qui ont en charge sa gestion font preuve de la

 

plus grande rigueur.

 

Afin d'aider la maison d'édition à perdurer et à poursuivre dans

 

sa voie de mise en valeur des meilleurs poètes contemporains

 

francophones, nous avons pensé mettre au point un système

 

d'abonnement annuel à 4 ouvrages de nos éditions (1 ouvrage par

 

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nos auteur(e)s.

 

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30/05/2012

Les Carnets d'Eucharis : avis de naissance d'une version papier

 

Les Carnets d’Eucharis, créés sur internet depuis 2008, sont un espace numérique sans but lucratif, à vocation de circulation et de valorisation des œuvres littéraires, de langue française et/ou étrangère, inédites ou tombées dans le domaine public. Faire partie d’un vaste projet de recherche et de reconnaissance dans les domaines des écritures contemporaines et des expressions visuelles (photographie, peinture, sculpture…). Publier, diffuser et promouvoir. Telles sont les principales visées des Carnets d’Eucharis, dontle rayonnement et la notoriété sur internet semblent être des éléments favorables à la création d’une revue imprimée : la publication d’un numéro annuel viendrait en complément des 4 carnets saisonniers gratuits et téléchargeables depuis http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com.

Le lancement de cette première édition annuelle est prévu pour février 2013 (pour un tirage de 250 à 300 exemplaires, et un volume d’environ 120 pages).

La création de cette revue papier entend fidéliser et élargir le lectorat internaute, et ainsi permettre une plus large accessibilité, autrement que par la lecture numérique.

Un Bulletin de Souscription sera prochainement diffusé sur internet. Pour ceux et celles désireux de soutenir ce projet, le bulletin proposera différentes formules d’adhésion. Au choix : un abonnement annuel à la Revue « Les Carnets d’Eucharis », et/ou un don de soutien à l’Association « L’Atelier des Carnets d’Eucharis ».


2012 | Revue électronique&papier Les Carnets d’Eucharis | (ISSN 2116-5548) |

 

 

APPEL À PROJET

 

 

HOMMAGE À SUSAN SONTAG

A l’occasion de son premier numéro papier, la revue souhaite rendre hommage à l’écrivain et intellectuelle new-yorkaise Susan Sontag. A la recherche de divers textes inédits : recensions, portraits, critiques sur ses essais et/ou son œuvre romanesque, je vous remercie de m’adresser vos propositions à : nathalieriera@live.fr

 

 

LE CHANTIER DU PHOTOGRAPHE

Dans le cadre de sa nouvelle rubrique Le chantier du photographe qui sera intégrée dans la revue papier, sont invités les photographes pour leurs contributions inédites : présentation d’un projet photographique à l’état initial.

 


LES CARNETS D’EUCHARIS

Nathalie Riera

Courriel : nathalieriera@live.fr

http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com

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29/05/2012

Tom Gates, c’est moi ! Liz Pichon

Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/tom-gates-c-est-moi-liz-p...

 

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Seuil 2012 - 257 pages - 11 €

 

Traduit de l’anglais par Natalie Zimmermann, mise en page par Anne-Cécile Ferron.

 

Entre BD et journal intime, ce « roman animé » a reçu le très mérité Roald Dahl Funny Prize 2011 du meilleur roman humoristique pour la jeunesse.

 

Tom Gates, doit avoir 11 ou 12 ans et comme tout enfant sensé de son âge, il n’aime pas trop l’école mais il adore les gaufrettes au caramel, lire des bandes-dessinées, faire enrager sa sœur Délia, gribouiller dans ses cahiers et surtout il a des projets : monter un groupe de pop-rock comme les Rodéo 3, son groupe préféré, avec son copain et complice Derek. Le groupe s’appellera Les Clebszombies. Ça en jette, non ? Tom Gates a toujours de bonnes et moins bonnes, voire très, très moins bonnes excuses, pour ne pas faire ses devoirs, mais il tient un journal farci de dessins très, voire très, très réussis, dans lequel il raconte sa vie fort mouvementée. Faut dire qu’il a de la matière, entre des parents sympas mais qui mettent la honte, comme tous les parents, surtout papa qui porte des fringues plus ridicules les unes que les autres et une sœur adolescente qui lui voue une haine passionnée qu’il lui rend bien, « ça m’a fait tellement plaisir que Délia se fasse gronder et priver de sorties que j’en ai oublié mon mal au bras. En fait, ça a sûrement été le MEILLEUR MOMENT de toutes mes vacances. ».

 

Il y a aussi les grands-parents, les « fossiles » bizarres, surtout la grand-mère, experte en cuisine immangeable genre soupe à l’oignon et à la poire, pizza à la banane, biscuits à la pomme de terre et à la lavande... Et puis des camarades d’école, devant lesquels faut savoir garder prestance, surtout devant Amy Porter qui est super intelligente et super sympa et qu’on aimerait bien impressionner, et d’autres dont il faudrait se débarrasser comme Marcus Meldrou, le plus grand des enquiquineurs (= Marcus crétinus). Oui, il faut être futé quand même et avoir surtout, surtout, beaucoup, beaucoup d’imagination pour surfer sans trop de mal dans un environnement scolaire qui forcément ignore le génie brillantissime de Tom Gates. Un monde peuplé de Mr Fullerman aux yeux de lynx, de Mme Cherington qui a une MOUSTACHE qu’il ne faut pas regarder et encore moins voir, Mr Fana le directeur qui se met très facilement en colère (voir son rouge-o-mètre) et d’épreuves absolument inhumaines comme le jour de la photo individuelle, sans parler de tous les mots d’excuses qu’il faut inventer rédiger.

« Cher M. Fullerman, le pauvre Tom est enrhumé et ne peut pas faire de sport en extérieur – jamais. Bien à vous, Rita Gates » ou encore « Cher M. Fullerman, Si Tom est en retard pour son devoir, c’est parce que sa sœur a été odieuse avec lui et ne l’a pas laissé utiliser l’ordinateur. Nous l’avons réprimandée. Merci, Frank Gates. »

Heureusement, de l’imagination, Tom Gates n’en manque pas et à coups d’anecdotes plus hilarantes les unes que les autres, de portraits au vitriol mentholé, il nous fait retomber avec un malin et très jouissif plaisir dans la préadolescence.

Une écriture fraîche, une mise en page des plus agréables, facile à lire, c’est à la fois très juste et très fin, et vraiment très, très, très drôle. On en redemande !

 

Cathy Garcia

 

 

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L’auteur : Après des études de design, Liz Pichon a travaillé comme directrice artistique dans une maison de disques britannique. Depuis 2004, elle s'est lancée dans l'écriture et l'illustration de livres pour enfants.

 

 

 

 

 

 

La traductrice : en plus de traduire des auteurs reconnus comme John Le Carré, Natalie Zimmermann est l'auteur de nombreux livres pour la jeunesse et a traduit pour le Seuil Jeunesse toute la série du Journal d'un Dégonflé.

 

27/05/2012

Journée dédicaces au Carré d'Art à Cahors, samedi 2 juin

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cliquez sur l'image pour l'aggrandir

24/05/2012

Dernières nouvelles du sud, Luis Sepulveda et Daniel Mordzinski

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/dernieres-nouvelles-du-su...

Dernières nouvelles du sud, Luis Sepulveda et Daniel Mordzinski

Avril 2012, 160 pages, 19 €

Edition: Métailié

 

1996. Le romancier Luis Sepúlveda et son ami photographe, Daniel Mordzinski, partent pour une longue virée sans but précis, ni contrainte de temps, au fin fond du continent américain, au-dessous du 42ème parallèle.

« Nous avancions lentement sur une route de graviers car, selon la devise des Patagons, se hâter est le plus sûr moyen de ne pas arriver et seuls les fuyards sont pressés ».

Ils nous livrent ici le concentré, l’essence même de ce qu’est le voyage : la rencontre avec l’autre. Et puis un constat, terrible, le constat d’une disparition. Patagonie, Terre de Feu, des noms qui pourtant évoquent encore tout un univers de mythes, d’aventures et de rêves, tout ça disparaît, comme ont disparu les tout premiers habitants, « Les autres ethnies ont succombé aux règles d’un progrès dont nul n’est capable de définir les fruits », premières victimes d’un engrenage qui broie toujours plus vite, aussi féroce qu’aveugle, un monde emporté dans la grande gueule d’un capitalisme toujours plus vorace. Ainsi de carnet de voyage, le livre devient une sorte d’« inventaire des pertes », et les superbes photos en noir et blanc de Mordzinski appuient sur cet aspect de monde dont il ne resterait que des ombres, un monde à l’abandon, échoué comme une baleine sur les rives d’une mondialisation dévorante et inhumaine.


« (…) le mot voyageur semble déplacé, peut-être subversif. Nous ne sommes plus des personnes ou des citoyens mais les clients d’un lupanar transparent surveillé par des caméras vidéo ».

C’est donc bien plus qu’un journal de voyage qui nous est donné à lire ici, mais un véritable témoignage critique et engagé.

« Pour définir la capacité des armes on parle de pouvoir de destruction. Pour définir la capacité de destruction de certains hommes il faut parler du pouvoir d’achat ».

Et l’auteur n’hésite pas à citer des noms :

« Les Benetton prétendaient apporter le progrès dans la région. Ils y ont apporté les clôtures en fil de fer barbelé, empêché la transhumance des gauchos et des rares espèces sauvages encore existantes, imposé des bornes absurdes dans une région où le ciel et la terre sont les seules limites ».

S’y rajoutent d’autres noms comme celui de Ted Turner, Sylvester Stallone…

Comme le dit Sepúlveda dans sa préface « A sa naissance, ce livre était la chronique d’un voyage effectué par deux amis mais le temps, la violence des bouleversements économiques et la voracité des vainqueurs en ont fait un recueil de nouvelles posthumes, le roman d’une région disparue ».

Des visages en émergent, des visages immortalisés par Mordzinski, qui à eux seuls racontent déjà une histoire, une histoire humaine, simple, émouvante. Des visages qui disparaissent aussi. C’est un livre dont on ne sort pas indemne. Le talent de Sepúlveda a fait de chacune de ces histoires un conte, un roman, mais la réalité, comme on dit, dépasse et de loin la fiction. Comme l’histoire d’El Tano, qui cherchait un violon au milieu de la pampa :

« – Ce violon, quand l’avez-vous perdu, l’ami ?

– Qui vous a dit ça ? Je ne peux pas l’avoir perdu puisque je ne l’ai pas encore trouvé, déclare-t-il dans une nouvelle démonstration de logique écrasante ».

Ou encore la magnifique et très bouleversante histoire de doña Delia :

« Je viens tout juste d’avoir quatre-vingt quinze ans, lui a-t-elle répondu avec une moue coquette.

– Depuis quand ?

– Maintenant, c’est aujourd’hui mon anniversaire ».

Donã Delia, la dame aux miracles :

« – Comment avez-vous fait ? a demandé mon socio.

Quoi donc ? s’est étonnée la vieille dame.

– La fleur, ai-je ajouté en montrant le rameau qui avait fleuri entre ses mains.

– Je ne sais pas. C’est un don, paraît-il. Tout ce que je touche vit, a-t-elle répondu timidement ».

On croise donc bien des visages, des personnages qu’on pourrait dire pittoresques tel El Duende, le mystérieux lutin d’El Bolsón, mais néanmoins bien réels, des personnes ayant vécu hier et faisant figure maintenant de légendes locales, tel Martin Sheffield, dit le Shérif, compère de Butch Cassidy et puis des gens bien vivants d’aujourd’hui, pas tous fréquentables d’ailleurs, mais des gens encore et tout simplement humains, il y en a, tels les hommes du rails du Patagonia Express.

« Ce fut un voyage joyeux, très joyeux, car ce fut Le dernier Voyage du Patagonia Express ».

Il est donc question de déclin dans ce livre, oui, mais aussi et surtout de dignité, et on se prend encore à espérer qu’il ne soit pas trop tard.

« On a la nostalgie de ce qu’on vous arrache, non de choses imaginaires ».

En ce monde dit moderne qui se resserre de plus en plus, jusqu’à nous étouffer, heureusement « Lire ou écrire, c’est une façon de prendre la fuite, la plus pure et la plus légitime des évasions. On en ressort plus forts, régénérés et peut-être meilleurs. Au fond et malgré tant de théories littéraires, nous autres écrivains nous sommes comme ces personnages du cinéma muet qui mettaient une lime dans un gâteau pour permettre au prisonnier de scier les barreaux de sa cellule. Nous favorisons des fugues temporaires ».

 

Cathy Garcia


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Luis Sepúlveda est un écrivain chilien né le 4 octobre 1949 à Ovalle. Son premier roman, Le Vieux qui lisait des romans d’amour, traduit en trente-cinq langues et adapté au grand écran en 2001, lui a apporté une renommée internationale. 1975 : il a vingt-quatre ans lorsque, militant à l’Unité populaire (UIP), il est condamné à vingt-huit ans de prison par un tribunal militaire chilien pour trahison et conspiration. Son avocat, commis d’office, est un lieutenant de l’armée. Il venait de passer deux ans dans une prison pour détenus politiques. Libéré en 1977 grâce à Amnesty International, il voit sa peine commuée en huit ans d’exil en Suède. Il n’ira jamais, s’arrêtant à l’escale argentine du vol. Sepúlveda va arpenter l’Amérique latine : Équateur, Pérou, Colombie, Nicaragua. Il n’abandonne pas la politique : un an avec les Indiens shuars en 1978 pour étudier l’impact des colonisations, engagement aux côtés des sandinistes de la Brigade internationale Simon-Bolivar en 1979. Il devient aussi reporter, sans abandonner la création : en Équateur, il fonde une troupe de théâtre dans le cadre de l’Alliance française. Il arrive en Europe, en 1982. Travaille comme journaliste à Hambourg. Ce qui le fait retourner en Amérique du Sud et aller en Afrique. Il vivra ensuite à Paris, puis à Gijon en Espagne. Le militantisme, toujours : entre 1982 et 1987, il mène quelques actions avec Greenpeace. Son œuvre, fortement marquée donc par l’engagement politique et écologique ainsi que par la répression des dictatures des années 70, mêle le goût du voyage et son intérêt pour les peuples premiers.

 

Daniel Mordzinski est photographe, né à Buenos Aires en 1960. Il travaille depuis trente ans à un ambitieux « atlas humain » de la littérature. Argentin ancré à Paris, il a fait les portraits des auteurs les plus connus des lettres ibéro-américaines. Il a exposé en Argentine, en Colombie, au Mexique, en Italie et en France. Il est actuellement le correspondant en France du journal espagnol El País.

22/05/2012

Midway, un film de Chris Jordan

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A voir ici : http://www.midwayfilm.com/

 Chris Jordan2.jpg

Le site de Chris Jordan

http://www.chrisjordan.com/gallery/midway/#CF000313%2018x24

Arctique, apparition très inquiétante de milliers de cratères sur la banquise, ceux ci laissent échapper du méthane en très grande quantité.

Une récente étude publiée la semaine dernière dans le journal Geoscience et dirigée par Katey Walter Anthony, de l'Université d'Alaska à Fairbanks, nous met en garde contre l'apparition très inquiétante de milliers de cratères sur la banquise de l’arctique, ceux ci laissent échapper du méthane en très grande quantité.

Avec le réchauffement climatique qui favorise la fonte massive de la banquise de l'arctique, ce méthane piégé depuis des millénaires dans la glace, s'échappe aujourd'hui dans l’atmosphère.Les chercheurs confirment que ce gaz à haute valeur d'effet de serre pourrait avoir un impact significatif sur le changement climatique dans les prochaines années.


En effet le méthane est le deuxième gaz le plus nocif aprés le CO2 qui favorise l'effet de serre.

Depuis des relevés terrestres et aériens, l'équipe a identifié environ 150.000 fuites de méthane dans l'Alaska, le Groenland, et le début de la banquise.

Des échantillonnages locaux ont permis de démontrer que la plupart d'entre eux libéraient du méthane très ancien, provenant probablement d'importants gisements de gaz naturel ou de charbon engloutis sous les glaces, tandis que d'autres émettaient plutôt des gaz beaucoup plus jeune, sans doute formé par la décomposition de matière végétale.

Ces régions hébergent d'énormes quantités de gaz dans des lieux trés différents - dans et sous le pergélisol , sur et sous le lit de la mer, et comme en témoigne les dernières recherches dans d'enormes réservoirs géologiques pris sous les glaces.

"La diminution de la cryosphère ( les régions où la surface de la Terre est recouverte de neige et de glace ) constitue, depuis un certain temps déjà, un signal d’alarme symptomatique du réchauffement de la planète. Nous avons observé que la plupart des fuites se trouvaient justement tout le long de ces frontières du dégel au dessus du pergélisol ou encore des moraines et des fjords constitués par le recul des glaciers», écrivent-ils.

Pour vous donnez un exemple, les pertes relatives à la couche de glace au Groenland ont triplé au cours de la dernière décennie.

Toutes ces évolutions relatives à l'activité humaine et au réchauffement climatique induit, conduiront à un réchauffement inexorablement plus rapide de l’ensemble de la planète.

Nous vous invitons aussi à relire cet ancien article du mois de décembre dernier émanant de chercheurs russes qui stipulent que ces cratères de méthane en fuite peuvent atteindre des kilomètres de circonférence.



Source : Multiple © Nature Alerte


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19/05/2012

CHAROGNE N°3 vient de sortir :

 

charogne3.jpg

 AU SOMMAIRE /
 

charogne3sommaire.jpg

 
 charogne3bis.jpg
Si vous souhaitez soutenir la revue et en commander un exemplaire (6 euros), CLIQUEZ ICI
 

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15/05/2012

Faire-part de naissance de Recours au Poème

 

Poésies

& Mondes poétiques

www.recoursaupoeme.fr

 

 

Sommaire 1 / Issue 1

 

Pour toute proposition ou demande : recoursaupoeme@gmail.com

 

   Rencontre :

Iris Cushing

Focus :     

Notes pour une poésie des profondeurs. Mario Luzi ou l’honneur du vrai, par Paul Vermeulen

Poèmes

Hommage à Tahar Djaout, poète assassiné en mars 1993

Wislawa Szymborska

Jean Maison

Ana Ristovic

Iris Cushing

Chroniques 

Acte de naissance de Recours au Poème : poèmes de Matthieu Baumier et Gwen Garnier-Duguy

Gérard Bocholier, chronique du veilleur 1

Essai

Sur la poésie de Wislawa Szymborska, par Antoine de Molesmes

Un regard personnel sur la poésie argentine aujourd’hui (1), par Luis Bénitez 

Revue des revues :

Anniversaire et acte de décès du Bateau fantôme, par Sophie d’Alençon

Critiques

Camille de Toledo, L'inquiétude d'être au monde, Verdier, par Lucia Acquistapace

Quand la nuit se brise. Anthologie de la poésie algérienne, Seuil (Points), par Malika Hadji

Pascal Boulanger, le lierre la foudre, Corlevour, par Matthieu Baumier

Thiong’o, Décoloniser l’esprit par Marie Stoltz

Abdellatif Laâbi, Zone de turbulences, La Différence, par Eze Baoulé

 

 

Directeur de la publication

Gwen Garnier-Duguy

 

Rédacteur en chef :

Matthieu Baumier

 

Rédaction

Mathieu Hilfiger

Michel Host

Paul Vermeulen

 

Collaborateurs réguliers

Jean-Luc Maxence, Alain-Jacques Lacot, Alain Gopnic, Pascal Boulanger, Pascale Trück, Salima Aït-Mohamed, Fabien Desur, Jean Maison, Luis Bénitez, Marie Stoltz, Gérard Bocholier, Malika Hadji, Andrjez Taczyński, Pierre Maubé, Marija Knezevic, Antoine de Molesmes, Giriraj Kiradoo  Sophie d’Alençon, Dubravka Djuric, Phil McBeath, Denis Emorine, Eze Baoulé, Lucia Acquistapace, Zvonko Karanovic, Jean-Pierre Védrines, Dimitra Kotoula, Didier Bazy, Željko Mitić, Shasheen Sauneree, Maximilien Kronberger, Christos Chrissopoulos, Nathanaël, Arundhathi Subramaniam, Ana Ristovic

 

 

Recours au Poème.

120 rue des Guillemots. 29280 Plouzané

www.recoursaupoeme.fr

recoursaupoeme@gmail.com

garnierduguy@free.fr

matthieu.baumier7@orange.fr

 

 

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14/05/2012

Au boulot ! par Les Chats Pelés

Note parue sur :  http://www.lacauselitteraire.fr/au-boulot-les-chats-peles...

 

 Au boulot ! Les Chats Pelés

 Seuil Jeunesse 2012, 48 p. 25 €

Un collector conçu spécialement pour les 20 ans de Seuil Jeunesse, avec une superbe couverture toilée sérigraphiée et accompagné d’un tiré à part. Un format géant qui met en valeur de très belles illustrations, chacune est une véritable œuvre d’art, réalisées par Les Chats pelés. Ce collectif d’artiste fondé par Lionel le Néouanic, Youri Molotov, Benoit Morel (chanteur de La Tordue) et Christian Olivier (chanteur des Têtes Raides), ne comprend aujourd’hui plus que ces deux derniers et Lionel le Néouanic.

Dans ce recueil aussi coloré que résolument subversif, on ne prend pas les enfants pour des idiots. A contre-courant du travailler plus pour patati patata, les animaux anthropomorphes qui évoluent au fil des pages de Au boulot ne s’en laissent pas conter. Ils nous livrent une poésie bourrée d’humour et pas piquée des vers. Cela démarre avec Aldo le croco, le camelot qui trafique du boulot, puis on croise le chasseur de courant d’air et quelques langues de vipères. Prosper le marchand de misère peut se tenir à carreau, Léon le lion a mangé son patron « il était si bon… ».

Hommage aussi aux travailleurs car non, il n’y a pas de « petit » métier et

« Heureusement qu’à la ville

quand le soleil brille

il balaie les ombres

dans les quartiers sombres ».

 

« je sais c’est qui » nous dit un petit poulet avant de sortir de la page.

 

Bébert le ver lui est au lit, il a mal au trou de la sécu, mais heureusement le ravigoteur badigeonne les pages avec tout plein de couleurs et pour les étourdis on trouvera quelques pages plus loin les reboucheuses de trous de mémoire. A l’ÂNE.N.P.E., il y a la queue et de belles petites annonces « A SAISIR chaussons état neuf ». Pour soulager un peu les tensions, l’insulteur public y va de son mégaphone, petits et gros mots mais,

 

« Henriette la chouette

a fait de la politique

maintenant…

elle est sceptique ».

 

Double page pour la grande manifestation, « les tailleurs d’oreilles en pointe sont en colère ! » et paf, une double page de plus avec un gros rhino pas content du tout « on en veut pas de vos sales boulots».

Chut !, dit le piqueur de roupillons. Pour les petits creux, il est conseillé de courir

 

« chez la dégobilleuse

sa tambouille est délicieuse ».

 

C’est vrai que le menu est du meilleur goût, pensez donc, Pourriture de poissons et son coulis de crachats en plat de résistance !

« J’ai tout donné » dit le croco plein de bobos, « le travail c’est la santé » chante un titoizo. Et voilà donc un livre pas qu’un peu rigolo, plein de bêtes pas bêtes du tout. Non mais !

 

Cathy Garcia

08/05/2012

The doors, 23 nouvelles aux portes du noir, ouvrage dirigé par Jean-Noël Levavasseur

Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/the-doors-23-nouvelles-au...

The doors, 23 nouvelles aux portes du noir, ouvrage dirigé par Jean-Noël Levavasseur

Dessins de Riff Reb’s, 2012, 256 p. 17 €

23 auteurs de polar français, marqués par l’esprit du rock, proposent chacun une nouvelle inédite ayant pour fil conducteur le groupe mythique des Doors et le plus mythique encore, roi lézard, Jim Morrison. Ces 23 nouvelles sont classées dans un ordre chronologique fictif, s’étalant entre le 8 juillet 1965 et l’année 2005. On peut regretter le manque d’originalité de certaines, et donc une qualité inégale du recueil, mais l’ensemble se laisse lire facilement et a le mérite d’offrir un portrait rapide d’une époque et ce qu’il en reste.

Le côté sombre de l’Amérique des années 60, c’est d’abord le Viêt-Nam, thème abordé dans la première nouvelle, We’ll be home for Christmas de Pierre Mikaïloff, l’évocation de toute une jeunesse sacrifiée, à travers une correspondance entre un jeune Morrison, étudiant en cinéma, et un de ses amis qui lui envoie des poèmes depuis le front. Des poèmes qui portent des titres tels que Light my fire, Love me two times, The End

Il y a Charles Manson, qui apparaît dans la deuxième nouvelle, The ballad of Sarah J. de Thierry Crifo. On pense à Sarah Jane Moore qui en 1975 tentera d’assassiner le président Ford et à la chanson de Dylan.

Trafalgar d’Olivier Mau, est un texte bref qui parle des déboires d’un looser alcoolo avec sa copine alors qu’il est sur le point de produire le groupe de son copain Jim. L’alcool semble le rendre visionnaire quant à l’avenir des Doors.

Marc Villard fait le va et vient dans D’esprit à esprit, entre Paris et l’Amérique de 1966 : Morrison provoque son premier et fameux scandale au Whiskey A Go-Go et une adolescente cherche dans Paris un disque des Doors pour son père en train de mourir à l’hôpital.

La nouvelle suivante, La perception des portes, est un récit plutôt. Michel Leydier prend pour fil conducteur le thème des portes et raconte ses premiers émois adolescents à Casablanca sur l’air de Love her madly, quelques anecdotes de sa vie dans le show-biz rock’n roll en lien avec les Doors et des retrouvailles 40 ans plus tard, lors d’un mariage à Casablanca, histoire de refermer la boucle des portes. Puis Sylvie Rouch enchaîne avec une histoire de lycéens, Coltrane, Simpson, Lorette et moi, qui nous replonge dans l’ambiance des années 60 en France, avec un clin d’œil au Che en final.

Bel interlude psychédélique avec Attention, mon petit Jim, de Bruno Sourdin, un poème plus qu’une nouvelle, incantatoire, électrique et envoûtant, dans le style chamanique de Morrison, avec en refrain l’entêtant Mr Mojo Risin’ (le mojo étant un sortilège d’amour vaudou). Un superbe hommage en forme de trip, à l’album L.A. Woman.

Puis, nous replongeons brutalement dans la réalité noire noire, avec une nouvelle de Marion Chemin, Under the bridge, un texte bref et puissant, qui remue en profondeur, et où Morrison devient prétexte à rouvrir une porte bien sombre de l’histoire française : le massacre du 17 octobre 1961.

Bunch of slaves de Max Obione évoque sans grande conviction le Caen de mai 68, exprimant ainsi le début de la désillusion. Matthias Moreau nous balance une mordante Parade molle de Coconut Grove dont la chute est aussi celle de Morrison.

Autre parade, Douce parade funèbre de Jean-Noël Levavasseur, nous ramène non sans humour en France profonde, où il est question de sérial killer lors d’une conversation téléphonique à l’Hôtel Maurisomme.

Avec Le plus grand poète vivant depuis Rimbaud, Denis Flageul nous embarque pour une virée de bar en bar dans la nuit rennaise et rend hommage à Kérouac.

La rizière rouge de Michel Embareck revient sur la thématique du Viêt-Nam et de nouveau à travers une correspondance, une impression de déjà lu. Outdoors d’Hugues Fléchard est une nouvelle plus confuse que déjantée qui nous fait pénétrer dans un centre pénitentiaire de Floride. Jean-Bernard Pouy crache, avec Merci d’être venus si nombreux, un extrait de ce qui semble être un long poème sur la condition de poète de Morrison et du poète en général dans la grande bétaillère du monde, constat plutôt amer. « C’est un emmerdeur, un bonnet d’âne, un radiateur ou un pinacle, un démiurge à la con ».

Bellevue Hospital Center de Jan Thirion raconte un Morrison fin de parcours, en visite dans un hôpital pour enfants où un gardien déguisé en orang outang pourrait être Kérouac. On pense au Bellevue Psychiatric Hospital de New York qui a vu passer pas mal de têtes plus ou moins connues de cette époque de grande défonce, notamment Burroughs. Dans Les portes du pardon de Luc Baranger, on retrouve Morrison dans la peau d’un beauf de 69 ans, à Clermont-Ferrand, où il a passé sa vie après l’avoir échangée avec un certain Charlie Behrman, son sosie, rencontré dans une boîte de Saint-Germain des Prés en avril 71.

Dans Le couteau des mots de Pierre Hanot, le ton est à l’humour, noir bien sûr. Un poète de catégorie raté y relate sa courte carrière de petite frappe, ratée aussi, et sa brève rencontre dans un bar avec un Morrison pathétique. Dans Un ou deux francs, une ou deux vies, Jean-Luc Manet explore lui aussi le thème de l’échange d’identité, sauf que là il s’agit plutôt d’un vol, avec le portrait au vitriol d’un ex-prof soixante-huitard à la dérive pour qui l’irresponsabilité devient crédo. Mission d’intérim de Serguei Dounovetz, nous présente the End, la mort, sous les traits d’une infirmière transsexuelle du bois de Boulogne. C’est ma prière (American prayer) de Bruno Schnebert nous fait basculer dans la génération qui redécouvre les Doors, et nous entraîne sur la tombe de Morrison by night, histoire de voir que la poésie du mot FUCK a survécu. Stéphane le Carré avec son Misogyne Morrison, ne fait pas dans la dentelle, encore une histoire de sosie, un portrait bien cynique de la société actuelle lobotomisée, avide de sexe et de divertissements bas de gamme. La dernière nouvelle nous rend le sourire, à travers la soirée bien galère du protagoniste, auquel on peut s’identifier sans mal. Le malheur des autres, on le sait bien, est également plutôt divertissant, surtout quand il est raconté avec humour, et puis là au moins il n’y a pas mort d’homme.

 

En fin d’ouvrage, une chronologie rapide de la vie de Morrison par Jean-Noël Levavasseur, suivie de la présentation des auteurs : Luc Baranger * Marion Chemin * Thierry Crifo * Serguei Dounovetz * Michel Embareck * Denis Flageul * Hugues Fléchard * Pierre Hanot * Stéphane Le Carre * Jean-Noël Levavasseur * Michel Leydier * Jean-Luc Manet * Olivier Mau * Pierre Mikaïloff * Mathias Moreau * Max Obione * Jean-Bernard Pouy * Sylvie Rouch * Bruno Schnebert * Caroline Sers * Bruno Sourdin * Jan Thirion * Marc Villard

 

Cathy Garcia

Jello Biafra "Que la farce soit avec vous - paroles 1978-2011"

Le projet de livre des paroles de JELLO BIAFRA en français lancé en 2005 est arrivé à terme. Rytrut et les travailleurs d’ombre et lumière éditent « QUE LA FARCE SOIT AVEC VOUS – PAROLES 1978-2011 », toutes ses paroles écrites pour ses différents groupes : Dead Kennedys, Lard, avec NoMeansNo, avec D.O.A., Tumor Circus, avec Mojo Nixon and The Toadliquors, The No WTO Combo, avec les Melvins... Le livre est illustré (dessin, peinture, lithogravure…) par 61 peintres et graphistes de France, Belgique, Québec, Tahiti, Berlin et Genève. Préface de Frank Frejnik.
 

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416 pages, Offset, 15x21, noir et blanc, 177 pages illustrées dont une BD de 22 pages, imprimé en France. Dépôt Légal en cours. ISBN 978-2-9520083-6-5

 Le livre aurait été prêt un peu plus tôt, mais Jello et Alternative Tentacles, après vision de la maquette, ont trouvé tout cela incroyable et tenu à ce que nous ajoutions les paroles des Guantanamo School Of Medicine, chose faite, et illustrées de surcroît.

Les illustrateurs : Melvin, Chester, BB Coyotte, Makhno Bruyère, Jean Bourguignon, E.T., DDD, Torro, XXXprod©, Petite Poissone, Diway, Antoine Duthoit, Laul, Caritte, Anef, Pakito Bolino, Camille Déjoué, Vince Bank, Jean-Sé, BlackJeanJacques, Nuvish, Riton La Mort, Lanj, El Rotringo, Jampur Fraize, Pierre Druilhe, VNBC, Taga, Dav Guedin, Sapiens, Garance L0b0t0mie, Emy Rojas, Benjamin Monti, Cap’taine KRB, Marko Blasting Dead, Tapage, Cécile Jarsaillon, Bob, Julien Saro, Yann HxC, Fifi, Roinmj, Nikola Witko, Richard Suicide, Siris, Pixel Vengeur, Ulrich Totier, Cil, Be Bop A Lula, Burt, Christophe Sénégas, Bruno Charpentier, Captain Nerpik, Marilyne Mangione, Seb Cazes, Deadbrik, Louison Tattoo, Freak City Designs, Zoreille, Lan Prima, Tanxxx.
JELLO BIAFRA : "MAY THE FARCE BE WITH YOU"
 
Plus d’infos et pour commander : RYTRUT editions : http://rytrut.free.fr

Interview de Rytrut dans SLIME ZINE : http://www.slime.fr

06/05/2012

Gaz de schiste : permis de Cahors validé !!!

 

Alerte ! Pendant que tout le monde est affairé avec les élections, les pétroliers ont ouvert la France à l’exploitation du Gaz de Schiste

On se doutait que ça allait nous tomber dessus, mais on ne s’y attendait pas pendant une période aussi cruciale pour l’avenir de notre pays.

Le permis d’exploration du Gaz de Schiste vient d’être validé à Cahors !

Dominique Pouyer-Hue, coprésidente de Vigilance Périgord, a appris la nouvelle mercredi.

La Dreal Midi-Pyrénées (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) vient de terminer l'instruction du permis de Cahors et l'a validé !

Pourtant, la loi interdisait la fracturation hydraulique comme technique d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste. Mais voila, on avait oublié le côté retors des pétroliers. Ils veulent exploiter pour engranger un maximum de bénéfices, et bien sur ils sont prêts à tout.

Avec une armada de spécialistes en sémantique et en contournement des textes, ils y sont arrivés.

« Le terme de fracturation hydraulique n'apparaît pas dans les textes des pétitionnaires qui usent d'un vocabulaire adapté pour arriver à leur fin. Mais leur technique mentionnée correspond à sa définition », ajoute la coprésidente.

Et c’est là ou est le problème. Nous allons droit vers une pollution des nappes phréatiques, du sol, et vraisemblablement vers des risques de secousses sismiques. Car ce sont les résultats de la fracturation hydraulique. Et les pétroliers auront beau dire que leurs techniques ont évoluées et que nulle part il n’est mentionné de fracturation hydraulique, le résultat on le connait : Pollution excessive et inutile.

Selon les sources de l'association sarladaise, (Sarlat, Périgord) le permis de Cahors, qui concerne une zone allant de Montauban jusqu'au sud du département, serait aujourd'hui sur le bureau de François Fillon, désormais en charge du Ministère de l'Écologie en relais de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM).

« C'est une course contre la montre qui s'engage. Il ne faut pas qu'il le signe tant qu'il est en poste, peut-être jusqu'à dimanche, sinon, les sociétés américaines pourront venir explorer le gaz de schiste d'ici peu. »


Et si la gauche passe ? « Je n'ai pas plus confiance en la gauche. Nous n'avons pas obtenu de la part de François Hollande la garantie qu'il ne signera pas. »

Les pétroliers ont bel et bien contournés la loi.

Fidèle à son travail d'alerte, Dominique Pouyer-Hue a appelé mercredi Jean-Fred Droin, le conseiller général du canton de Sarlat et a envoyé une communication au député Germinal Peiro, maire de Castelnaud qui figure sur la zone du permis de Cahors. Ce dernier s'est déclaré « révolté » par la nouvelle.


« Ils ont contourné la loi en n'utilisant pas le terme de fracturation hydraulique. C'est une supercherie. Je me rappelle des déclarations de NKM l'an passé à La Roque-Gageac… On avait des craintes sur la position du gouvernement, malheureusement, elles étaient justifiées. »

Malgré la présidentielle, Il y a urgence si on veut éviter de voir débarquer les camions et commencer les forages, comme c'est déjà le cas dans l'Ain.

Quant à la nuance de gravité entre permis d'exploration et permis d'exploitation, elle n'existe pour ainsi dire pas pour Dominique Pouyer-Hue : « Le permis d'exploration court sur 5 ans et les sociétés peuvent en bénéficier à trois reprises. Donc avant qu'une enquête publique ait lieu avec une étude d'impact, il peut se passer quinze ans. Quinze ans de dégâts et de pollution. »

C’est clair. En plus de la vigilance, il est nécessaire de se mobiliser.


Quand les forages auront commencé, il sera trop tard. Le fléau ce sera abattu sur la région et sur ce pays. Au moyen-âge il y avait la peste, aujourd’hui elle revêt une autre forme, plus insidieuse, avec une mort plus lente mais impitoyable de toutes les formes vivantes : La pollution par les hydrocarbures.

Source: © Hélios / Bistro Bar Blog

Le site de vigilance perigord:

http://www.vigilance-perigord.net

05/05/2012

Et en Grèce ?

Campagnes http://greekcrisisnow.blogspot.fr/

 

 
Jusqu'à présent, et depuis bien des années, les élections n'ont jamais abouti à une quelconque redéfinition dans les principales options politiques en Europe. C'est pour dire et dans quelle mesure, ces « alternances » n'ont modifié que les accessoires ludiques d'une voiture, équipée toujours du même moteur ayant la conduite à droite, roulant en plus toujours à contre sens, sauf que ce contre sens s'est imposé comme étant le seul possible.
 
Mais le temps de la ludothèque se termine. Le nouveau monde est déjà là, et dans ses options, on croit encore pouvoir insérer « nos » grands moments électoraux. Pas si évident. Néanmoins, votons.

 
 
 
Ici en Grèce centrale, les politiciens de l'ancien monde ont repris du poil de la bête. Les habitants sortent beaucoup, les kiosques électoraux deviennent des attractions vivantes dans l'autovalidation et la tautologie de l'illusion démocratique et des liens au niveau local.
 
Néanmoins, on est en mesure d'espérer ou de se lamenter : « Nous sommes déjà morts, je suis paysan cultivant le coton et les tomates, je travaille par habitude seulement, rien que le prix du gasoil nous achève, mon fils, infirmier, travaille à l'hôpital public sur une île, à 700 euros par mois désormais de salaire, c'est la dèche aussi, il paye 350 euros de loyer, il pense démissionner et venir vivre ici, mais à quoi bon tout cela, dans quel monde vivons-nous enfin ? »
 
" Nous sommes déjà morts, je suis paysan cultivant le coton et les tomates..."
Les perspectives manquent, les élus locaux depuis la reforme de 2010 sont de... moins locaux et agissent aussi dans la plus grande discrétion, imposant aux population de décisions sans aucune consultation préalable. Comme je l'écrivais en commentaire sur un billet précédent de ce blog, y compris au niveau local, le processus décisionnel devient de plus en plus... catastrophique. Ici en Thessalie (Grèce centrale), et je viens d'apprendre par exemple, que le maire (PASOK) de la ville de Trikala, menace ouvertement les habitants d'une petite localité, un village de 1300 habitants, de représailles économiques implicites, car ces habitants, s'opposent à un projet d'usine "biogaz" (à partir de déchets), pour la construction de laquelle, le maire et le Président de Région (Nouvelle Démocratie) ont déjà signé tous les contrats et accords possibles et inimaginables, sans en informer les habitants des lieux.
 
Ces derniers se sont réunis en assemblés populaires, et ensuite, ils se sont présentés devant le maire pour s'exprimer. Et bien, le maire a tout simplement expliqué et avec véhémence, que « toute autre représentativité [que la sienne] comme les assemblées populaires sont illégitimes et illégales ». Je précise que la reforme imposée après le Mémorandum I, a obligé à l'unification forcée des communes. Ainsi, un département comme celui-ci (Trikala) et pour une population d'environ 130.000 habitants, « on a conservé » en tout, quatre hyper municipalités. Je note également qu'un projet analogue dans le Péloponnèse dans la région de Tripoli, rencontre la même opposition chez les habitants, également dépourvus de municipalités à la taille des communes et des localités. C'est aussi cela le Mémorandum...
 
Dans la rue piétonne de Trikala, il y avait du monde. Les tenants du kiosque de l'Union Nationale, interviewés, se montrent déterminés : « Nous sommes tous des anciens officiers à la retraite. Nous ne sommes pas d'extrême droite, mais nous sommes patriotes et si nous avons décidé de former un parti politique, c'est par amour à la partie et par inquiétude. Nous voulons reformer notre démocratie, pour plus de démocratie et pas pour son contraire. Moi, j'ai servi dans les unités de parachutistes, en tant que militaire, j'accueillais tous les enfants du peuple, de gauche ou de droite, peu importe. Nous voulons un pays libre, digne et prospère. Les médias nous boycottent et toute notre campagne, nous la finançons nous mêmes. Ma fille, elle a 25 ans, elle est candidate de notre mouvement, c'est le plus jeune candidat de ces élections je crois dans toute la Grèce. Il faut réagir, ne regardez pas trop autour de vous, tout ce monde, toutes ces cafeterias remplies en ce centre-ville, c'est de l'apparence, il y a ici aussi de gens qui ont faim, je fais aussi partie d'un comité local qui organise la distribution de nourriture, sauf qu'ici c'est une petite société, tout le monde se connait, on fait dans le local, donc pour les soupes populaire, nous restons un peu discrets, les gens ont honte. »
 
Les urnes, la honte et les apparences. À deux pas de là, des politiciens issus de la variante locale du Papadémisme laissent croire à certains qu'ils vont pouvoir leur trouver du travail. Les gens n'ont peut-être pas compris que l'ancien clientélisme ne sera plus en série et le nouveau ne sera plus à leur portée. Pauvres gens, responsables (?) et encore votants. Mon ami S., instituteur ici, dégouté de tous, n'ira pas voter : « J'en ai assez, les gens me fatiguent, les politiciens me tuent. Leur soupe indigeste dégouline de leur cervelle, tous ces gens n'avaient qu'à réfléchir aussi avant. J'ai juste envie qu'on me laisse tranquille ».
 
" Nous sommes tous des anciens officiers à la retraite..." - Trikala 4 mai 2012
 
 

03/05/2012

Nouvelle fournée évazine en ligne

http://evazine.com/

avril mai juin 2012

Au hasard de nos pages...

 

Arrivée de Béatrice Gaudy avec les deux France décryptées ill. bg & jnvp.fr

 

Cathy Garcia exprime dans ton regard, madame tout le mal vivre d'une fille de l'Est enchaînée au trottoir ill. cg &brassaï

Anna Jouy note ses impressions en direct ici gare de Lyon ill. jlmi

Denise Desautels se souvient qu' elle écrit en chute libre ill. jlmi

Gaëlle Josse chantonne la fin de son blues du rail urbain... Metropolis song ill. jlmi

Lucie Sagnières explore le nirvana de l'absurde ill. jlmi

Isabelle Le Gouic propose deux collages en surimpressions de voyages intérieurs ill. ilg

Murièle Modély se dit : aujourd'hui je descends dans la rue ill. bruce clark

Né-Khô se débat pour vaincre ill. jlmi

Maryline Bizeul présente son nouveau recueil les laissés pour conte ill. x

Bruno Toméra erre dans le dédale du couloir d'urgence

Ferruccio Brugnaro se défend contre la solitude de nulle main, nul regard ill. jlmi

Werner Lambersy poursuit sa conversation à l'intérieur d'un mur : je ne pleure pas et lors d'un pillage ill. courtesy linda zacks & jlmi

Taro Aizu a composé ce requiem pour un laitier de Fukushima ill. ta

Jean-Louis Millet ''chapelette'' les fragments-grains 3 de son psychorama holographique ill. x

Le Salut invérifiable d'un Idiot souterraindémontre de nouveau sa prédilection pour le Sens de l'occasion animation de jlmi & t.

Patrice Maltaverne en arrive au matricule 34 , une histoire de travailleurs dans l'immensité des villes ill. x &ubuweb

Vincent Courtois arpente de dernière fois la Ville et conclue que plus personne ne l'habite ill. vc

Harry Wilkens propose un petit discours d'encouragement en évitant soigneusement le paradis bien avant d'en avoir marre ill. courtesy norman j. olson

Jean-Marc Couvé évoque le sujet pour le moins délicat de l'origine des mots ill. jmc

mais pour Jean-Claude Tardif, il n'y a plus rien ! ill. jlmi

 

En Musique à partager, la symphonie n°2 de Mahler présentée par Anna Jouy, qui nous propose aussi plein de nouvelleslectures...

Taro Aizu, Amina Saïd, Ferruccio Brugnaro, Denise Desautels, Gaëlle Josse, Isabelle Le Gouic, Né-Khô, Jean-Claude Tardif, Harry Wilkens.

 

21:48 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

02/05/2012

La Mort est dans le pré -extrait "je ne mange pas ce que je produis"