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29/07/2013

Une si pesante image

En mars 1993, le village d'Ayod (Soudan) est dévasté par la famine.En mars 1993, le village d'Ayod (Soudan) est dévasté par la famine. | © Kevin Carter/Sygma/Corbis/Kevin Carter

 

Aux Rencontres d'Arles, l'artiste chilien Alfredo Jaar présente actuellement une installation intitulée "Sound of Silence". Elle s'appuie sur la photo mythique de Kevin Carter. Le public entre dans une caisse noire où défile en silence sur un écran un texte racontant la vie de ce photographe sud-africain. Des flashs violents viennent subitement interrompre l'obscurité silencieuse pour révéler la photo de cet enfant soudanais affamé, guetté par un vautour qui valut à Carter en 1994 un prix Pulitzer et un suicide.

Le Sud-Africain Kevin Carter est âgé de 33 ans quand il entre dans l'histoire du photojournalisme avec cette image. Depuis plusieurs années déjà, il travaille comme photoreporter, notamment au sein du Bang-Bang Club, association de quatre photographes qui ont documenté la transition de l'Afrique du Sud à la fin de l'apartheid.

En mars 1993, accompagné d'un membre du Bang-Bang Club, Joao Silva, Kevin Carter se rend au Soudan pour enquêter sur la guerre civile et la famine qui frappe le pays. Avec d'autres photographes, il arrive dans le village d'Ayod. Il tombe sur un enfant squelettique qui se traîne péniblement jusqu'au centre d'approvisionnement alimentaire voisin.

SOUDAIN, UN VAUTOUR VIENT SE POSER DERRIÈRE LUI

Soudain, un vautour vient se poser derrière lui. Carter a devant lui un symbole fort de la misère qui sévit dans la région et il déclenche son appareil. Il attend alors une vingtaine de minutes espérant que le charognard déploie ses ailes et accentue encore plus la force de cette image. En vain. Il va ensuite chasser le vautour avant de parcourir un ou deux kilomètres et s'effondrer en larmes.

Quand Joao Silva retrouve son ami, Kevin Carter est sonné. Vingt ans après, il raconte : "Il était clairement désemparé. Pendant qu'il m'expliquait ce qu'il avait photographié, il n'arrêtait pas de montrer du doigt quelque chose qui avait disparu. Il n'arrêtait pas de parler de sa fille Megan, il avait hâte de la serrer dans ses bras. Sans aucun doute, Kevin a été très affecté par ce qu'il avait photographié, et cela allait le hanter jusqu'à la fin de ses jours."

Le 26 mars 1993, Le New York Times publie la photo et l'impact de l'image est immédiat. Le journal reçoit alors quantité de courriers pour connaître le sort de l'enfant sur l'image si bien qu'un éditorial doit être rédigé quelques jours plus tard pour informer que l'enfant a pu regagner le centre mais que l'on ne sait pas s'il a survécu.

UNE SALVE DE CRITIQUES ACERBES

Un an après cette prise de vue, le 12 avril 1994, Nancy Buirski, alors rédactrice photo au New York Times, appelle Kevin Carter pour lui annoncer qu'il vient de remporter le prix Pulitzer grâce à cette photographie. Ce prix prestigieux apporte à Kevin Carter une reconnaissance de ses pairs en même temps qu'une salve de critiques acerbes. La plupart portent sur l'éthique du photographe dans une situation pareille. "L'homme qui n'ajuste son objectif que pour cadrer au mieux la souffrance n'est peut-être aussi qu'un prédateur, un vautour de plus sur les lieux", écrit le St. Petersburg Times, quotidien publié en Floride. Beaucoup se demandent à voix haute pourquoi Carter n'a pas aidé l'enfant.

En 2011, Alberto Rojas, photojournaliste pour le quotidien espagnol El Mundo, s'est rendu à Ayod. Obsédé par cette image, il s'était mis à chercher des informations sur elle. Il n'avait trouvé que des écrits accablant Kevin Carter, faisant croire qu'il avait laissé mourir l'enfant. Son enquête allait peut-être lui faire justice.

Rojas commença par parler avec son ami, le photographe espagnol José Maria Luis Arenzana, lui aussi présent dans ce camp en 1993. Son témoignage fut la clé qui marqua un tournant dans les recherches de Rojas. Arenzana avait réalisé une photographie similaire. Pour lui, le bébé sur la photo de Carter n'était pas seul, il était à quelques mètres du centre de soins, près de son père, de personnels médicaux. Le bracelet en plastique interpella aussi Rojas car cela constituait un signe évident de prise en charge du bébé par une organisation humanitaire. Cette information pouvait "laisser espérer que l'enfant avait survécu à la famine, au vautour et aux mauvais présages des lecteurs occidentaux". Il continua son enquête en rencontrant des employés de Médecins sans frontières qui travaillaient sur place à l'époque. Puis il se rendit sur les lieux.

Au terme d'une enquête de plusieurs jours, il rencontra le père de l'enfant immortalisé par Kevin Carter. Dans le petit village, personne n'avait jamais vu la photo et ne savait qu'elle avait fait le tour du monde. La présence du vautour, tant décriée en Occident, ne frappait personne : ils étaient très nombreux dans la région. L'enfant avait effectivement survécu à la famine mais était mort quatorze ans plus tard des suites de fièvres intenses provoquées par une crise de paludisme.

Grâce à Alberto Rojas, on sait désormais que le petit garçon n'est pas mort de faim, abandonné à son sort par un charognard de l'image. Justice est rendue. Mais Kevin Carter n'est plus là pour en profiter. Le 27 juillet 1994, trois mois donc après l'attribution de son prix, le Sud-Africain s'est donné la mort en s'empoisonnant dans sa voiture. Sur la note qu'il a laissée, il évoque "les souvenirs persistants de massacres et de cadavres" qui le hantaient. Rien sur l'enfant soudanais et le célèbre rapace. C'est pourtant cette image et le paradoxe du photoreporteur qu'elle incarne aujourd'hui encore que Kevin Carter symbolise : observer immobile l'horreur pour mieux la combattre.

 

LE MONDE | 26.07.2013 à 17h34 • Mis à jour le 29.07.2013 à 13h14 | Par Pauline Auzou 

http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/07/26/une-si-p...

28/07/2013

pour la morsure

 

rien ne nous force à devenir

 

comme tous ces chiens

 

dressés pour la morsure

 

 

Caroline Callant in Galop chatoyant

 

Lieu du larcin : Revue Traversées n°66, septembre 2012

 

 

27/07/2013

Les esprits de la steppe – Avec les derniers chamanes de Mongolie, de Corine Sombrun

corine-sombrun_les-esprits-de-la-steppe_ed-albin-michel_2012_perspective.jpg

Albin Michel octobre 2012. 330 pages, 19,50 €.

 

 

 

Si on a eu la chance de suivre Corine Sombrun depuis le début de ses incroyables, mais bien réelles aventures, nous ne pourrons qu’apprécier au plus haut point ce nouveau livre, qui raconte la vie d’Enkhetuya. Cette femme chamane tsaatane a initié pendant de longues années Corine Sombrun, après que celle-ci soit inopportunément, et bien malgré elle, se soit retrouvée en transe dans la peau d’un loup, alors qu’elle participait à une séance chamanique chez un autre chamane, afin d’en faire des enregistrements sonores pour la BBC. C’est ce que Corine Sombrun raconte dans son livre Mon initiation chez les Chamanes (Une Parisienne en Mongolie) paru chez Albin Michel en 2004. Cela dit son séjour d’alors en Mongolie n’était pas totalement dû au hasard. Si on lit son tout premier livre, Journal d’une apprentie chamane, paru en 2002, on apprendra que lors d’un séjour chez un ayahuascuero en Amazonie, où elle était partie suite à la perte d’un être très cher, elle s’était mise à chanter, lors d’une cérémonie sous ayahuasca, des chants diphoniques qu’elle ne connaissait pas du tout, mais qui lui avait indiqué sans qu’elle comprenne pourquoi, la voie vers la Mongolie où est pratiquée cette technique de chant traditionnelle.

 

Ce qui est bien avec Corine, c’est que toute son histoire, depuis le départ et dans chacun de ses livres, elle nous la raconte avec simplicité, beaucoup d’humour, malgré la grande douleur qui en est à l’origine, et aussi une grande humilité. C’est une femme intelligente, sensible, douée, la tête bien sur les épaules et ses livres sont bien loin des ouvrages new-ageux un peu foireux et racoleurs. Ses aventures sont authentiquement extraordinaires, de l’Amazonie à la Mongolie, où elle reviendra tous les ans pour continuer sa formation de chamane, en passant par son face à face avec elle-même à Paris, qu’elle raconte dans Les tribulations d’un chamane à Paris (Albin Michel, 2007), avec toutes les peurs et les doutes que ne pouvait manquer de provoquer ce grand écart entre une culture moderne et une culture puisant ses savoirs au fin fond des âges les plus reculés de l’humanité, mais cependant des savoirs aux conséquences et aux répercussion bien réelles, jusqu’à la rencontre, qui elle non plus n’est pas hasardeuse, avec Harlyn Geronimo, l'arrière petit-fils du célèbre apache qui a lutté pour la liberté des natifs américains à la fin du 19ème siècle et qu’elle raconte dans Sur les pas de Geronimo (Albin Michel 2008). Corine Sombrun fait ainsi office de passerelle entre la Mongolie et les cultures amérindiennes, qui ont sans aucun doute de lointaines origines communes. Aussi, pour en revenir à L’esprit des steppes, après avoir raconté sa propre histoire et les rencontres qui ont suivi, il est naturel que Corine Sombrun ait eu envie de raconter Enkhetuya, de raconter qui est cette incroyable femme chamane qui l’a initiée tout au long de ces années, plusieurs mois par an, au milieu de la steppe et des rennes. Après avoir posé le contexte historique depuis 1915, Corine Sombrun nous entraine donc en 1964, en pleine taïga et en plein communisme, où la petite Enkhetuya âgée de 7 ans, vit avec sa famille, des Tsaatans nomades et éleveurs de rennes. A travers la rude vie de la fillette, puis de la femme au caractère exceptionnel, Corine Sombrun nous raconte aussi le sort de ce peuple nomade, qui en quelques décennies, a basculé d’un mode de vie autarcique identique depuis des millénaires à une société de consommation et de tourisme, subissant les ravages de la télévision et de l’alcoolisme, après avoir traversé non sans mal les persécutions et l’oppression du régime communiste, qui punissait les pratiques chamaniques de la peine de mort. Cependant la mère d’Enkhetuya, elle-même chamane ayant continué de pratiquer dans le secret, voyant que sa fille ne pourrait pas faire autrement que de répondre à l’appel des esprits, sans quoi elle tomberait gravement malade, la fera initier par un vieux chamane. Lorsque Corine bien plus tard, sera amenée chez elle par le chamane Balgir, l’ayant reconnu comme une des leurs, le chamanisme en plus de l’élevage de rennes, sera au contraire devenu un moyen de subsistance pour les Tsaatans, grâce au tourisme, mais les pratiques culturelles encore très présentes  disparaissent cependant à grande vitesse  et c’est aussi le but de ce livre, témoigner d’une culture qui après avoir survécu à 70 ans de communisme, risque de disparaître à jamais, avalée par une mondialisation galopante. Quand Corine Sombrun rencontre Enkhetuya, en 2001, elle « vivait sur la rive ouest du lac Khovsgol, à cent quatre-vingt quinze kilomètres au sud-ouest du lac Baïkal. (…) Les Tsaatans ne comptaient plus alors qu’une trentaine de familles, réparties de part et d’autre de la rivière Shisged. Une population et une culture en voie de disparition, m’avait-on dit. Mais j’étais loin d’imaginer qu’en seulement dix ans, j’allais être le témoin d’un effacement bien plus rapide que celui annoncé par les prévisions les plus pessimistes ».

 

L’écriture de Corine Sombrun a le pouvoir de nous captiver, Les esprits de la steppe se lit et se savoure comme un roman, on pense d’ailleurs à l’écrivain mongol Galsan Tschinag, mais il faut aussi en comprendre l’importance, car justement si la réalité dépasse bien souvent la fiction, il faut que cela puisse aussi faire prendre conscience de l’état du réel et de la nécessité urgente de préserver la richesse des diverses cultures et savoirs de l’humanité. Il faut de même lire les autres livres de Corine Sombrun, si on veut saisir l’envergure de cette aventure à la fois extérieure et intérieure, une aventure qui est loin d’être terminée. Après avoir frappé à pas mal de portes de chercheurs et scientifiques qui lui ont donné des adresses de psychiatres, Corine qui entre temps est passée par l’Alaska où elle a rencontré le chef d’une communauté d’Indiens Athabaskans, a enfin trouvé un chercheur digne de ce nom : Pierre Etevenon, ancien directeur de recherche de l’Inserm, et qui a déjà fait de nombreuses recherches sur l’état du cerveau des méditants et de ce qu’on appelle les « états modifiés de conscience ». Il l’a mise en contact avec d’autres chercheurs, et Corine a dû apprendre à reproduire la transe induite par le tambour chamanique, celui grâce ou à cause duquel elle devient loup, bond et hurlements à l’appui, mais sans tambour, afin de pouvoir être étudiée en laboratoire, ce qu’elle a réussi à faire. La voilà donc maintenant cobaye, car les fait sont là, sous l’effet de la transe Corine a des capacités qu’elle n’a pas dans la vie de tous les jours, et les résultats des premières expériences ayant eu lieu en 2007, qu’elle nous livre à la fin du livre, ne sont que le début du nouvelle histoire à venir, une plongée dans l’esprit humain, dans ces capacités ignorées, le lien entre savoirs immémoriaux et ce que nous sommes aujourd’hui. C’est plus que passionnant, c’est énorme ! Oui Corine Sombrun a un destin hors du commun, son loup fait le pont entre les cultures chamaniques qui nous relient à la source originelle de l’humanité et le monde d’aujourd’hui auquel elle appartient entièrement. Merci à elle d’aider ainsi au ré-enchantement du monde. Nous attendons la suite avec une très vive impatience !

 

 

Cathy Garcia

 

 

 

corine-sombrun.jpgCorine Sombrun passe son enfance en Afrique à Ouagadougou (Burkina Faso). De retour en France elle se consacre à des études de Musicologie, piano et composition. Lauréate de concours nationaux et internationaux, elle obtient une bourse de l’Office Franco Québécois pour la Jeunesse et part à Montréal, étudier auprès de performers multimédia et de compositeurs. En 1999 elle s’installe à Londres, où elle travaille comme pianiste et compositrice : Sacred Voice Festival of London (Création d’une pièce pour piano préparé et percussions iraniennes avec Bijan Chemirani), Drome London Bridge Theater («The Warp», pièce-performance de 24h mise en scène par Ken Campbell), BBC World Service, Turner Price, October Gallery, 291 Gallery, Price Water House Cooper Atrium Gallery… Puis fait des reportages pour BBC World Service, dans le cadre d’un programme sur les religions. En 2001, au cours d’un reportage en Mongolie, le chamane Balgir lui annonce qu’elle est chamane. Dans cette région du monde, les chamanes accèdent en effet à la transe grâce au son d’un tambour spécifique. Un son auquel, lors de cette première expérience, elle réagit violemment, jusqu’à perdre le contrôle de ses mouvements. Pour Balgir, elle a bien les capacités chamaniques et « sa voie » dit-il, sera de suivre leur enseignement pour les développer. Elle va ainsi passer plusieurs mois par an à la frontière de la Sibérie, auprès de Enkhetuya, chamane de l’ethnie des Tsaatans, chargée de lui transmettre cette connaissance. Après huit années d’apprentissage – au cours desquelles elle sera un sujet d’étude pour les anthropologues Lætitia Merli (EHESS, Paris) puis Judith Hangartner (Université de Berne) – elle devient la première occidentale à accéder au statut de Udgan, terme mongol désignant les femmes ayant reçu le « don » puis la formation aux traditions chamaniques. En 2002 elle publie chez Albin Michel le premier récit de ses aventures, Journal d’une apprentie chamane (Albin Michel 2002, Pocket 2004), traduit en plusieurs langues.  Suivront, Une parisienne en Mongolie (Albin Michel 2004, Pocket 2006), Dix centimètres loi Carrez (Belfond 2004), Les tribulations d’une chamane à Paris (Albin Michel 2007, Pocket 2009), Sur les pas de Geronimo (Albin Michel 2008, Pocket 2013) bientôt traduit en américain,  et Les esprits de la steppe (Albin Michel 2012). En 2005 elle part au Nouveau Mexique rencontrer Harlyn Geronimo, medicin-man et arrière petit-fils du célèbre guerrier Apache. Selon une légende Apache en effet, ce peuple serait originaire de Mongolie. Ensemble, ils vont échanger leurs connaissances respectives sur les traditions Apaches et Mongoles et faire un voyage-pèlerinage jusqu’aux sources de la Gila, le lieu de naissance de Geronimo. De ces mois de complicité va naître l’idée du livre  Sur les pas de Geronimo, l’histoire de cette rencontre et l’unique récit de la vie de Geronimo, racontée par l’un de ses descendants directs. Parallèlement à ses voyages d’étude, Corine Sombrun est compositrice pour différentes sociétés de production, donne des conférences et poursuit son travail sur les Etats Modifiés de Conscience. Son expérience dans la pratique de la transe chamanique et sa capacité à l’induire par la seule volonté  intéresse désormais les scientifiques. Elle collabore depuis 2006 avec le Dr Etevenon, Directeur de recherche INSERM honoraire. Il l’a mise en relation avec différents chercheurs dont le but est de découvrir les mécanismes physiologiques liés à cet état de Transe (État de conscience volontairement modifié) et son influence sur le fonctionnement des hémisphères cérébraux. Les premiers résultats (obtenus en 2007 par analyses d’EEGs sous la direction du Pr. Flor-Henry / Alberta Hospital – Canada) ont montré que cette transe chamanique, dont les mécanismes d’action sur le cerveau restent inconnus, modifiait effectivement les circuits du fonctionnement cérébral. En repoussant les limites des connaissances actuelles, ces résultats ont ouvert de nouvelles perspectives et sont à l’origine du premier protocole de recherche sur la transe chamanique mongole étudiée par les neurosciences ; Une tentative d’exploration des phénomènes liés aux capacités du cerveau humain et des fondements neuronaux de la Conscience.

(Source : site de l’éditeur)

 

Site de l’auteur : http://www.corinesombrun.com/

l'absurdité de notre système...

 

"Dans les années 1980, un camion de tomates a quitté la Hollande pour livrer l'Espagne. Dans le même temps, un autre camion de tomates part de l'Espagne pour livrer la Hollande. Les deux camions ont fini par se percuter sur une route française ! Cette anecdote vraie est une caricature qui devrait nous faire méditer sur l'absurdité de notre système... "

 

Pierre Rabhi

Plus rien par Les Cowboys Fringants

26/07/2013

sur le bas-côté des choses

 

(…)

 

Tiens, je te donne mon silence.

 

Une pousse de rien, immense dans le verbe taire. Une petite marguerite que l’on piétine.

 

 

 

Une fleur un peu

 

Une fleur beaucoup

 

Une fleur contre la tempe.

 

 

 

Il y a deux jours, j’ai renoncé à descendre chercher le pain ; l’ascenseur pue la pisse.

 

C’est peut-être pour ça que les gens se jettent par-dessus les rambardes…

 

De toute façon, l’escalier est une torture, il n’y a plus de rampe et plus d’humanité.

 

C’est ici que les gamins déchirent leurs cahiers et que les semelles glissent sur des seringues.

 

 

« I have a dream »

Moi aussi mais c’était il y a longtemps…

 

 

(…)

 

Il est loin le bonheur

 

Et l’idée qu’on s’en fait s’estompe dans l’odeur insistante des camions

 

Toujours statiques

 

En warning sur le bas-côté des choses.

 

 

Olivier Gay

 

 

Lieu du larcin : Traction-Brabant n°50

 

Hommage à Pascal Ulrich

Et c’est toujours demain

Demain demain demain

Toujours demain

Comme si aujourd’hui

N’était qu’un spectre

Un vieux rat malade

Demain et pourquoi pas

si celui-là m’offre

Le jour et l’horizon

Assez bleu pour vaincre ma nuit

 

extrait de « Commissures », les éditions du contentieux, 1995)

 

 

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illus(c)JL Millet 2013

 

 

Pas moyen de croire en quelque chose. Ce n’est pas dramatique. Ou bien trop. Vendre des fromages ou arroser le néant ? Et comme ils savent toujours quoi dire et comme ils sont savants et cons, cons, contents, satisfaits comme des losanges bleus au cirque d’hiver.

 

 

Des coulisses à blabla

D’importance planétaire

Puisque c’est diffusé

Sur télé-tromblon

Et radio-matraquage

Aussi souvent

Que tout le temps

Même

Tout ce bourrage de crânes

Spectaculairement

Amené

Dans la petite pièce du fond

S’éjacule le néant.

 

extraits de « je me mouille et je glisse et me trisse » Le Sphincter Bleu, 2001)

 

 

Pascal Ulrich

 

Lieu du larcin : L’éclairage viendra de la nuit, plaquette made in Traction-Brabant 50, février 2013.

 

 

Voir aussi : http://poesiechroniquetamalle.centerblog.net/rub-pascal-u...

http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/01/04/hommage-a...

http://gazogene.wordpress.com/2011/04/28/pascal-ulrich-te...

 

 

Conférence avec Vandana Shiva, Pierre Rabhi, Sandrine Bélier et Blanche Magarinos Rey

Au-delà du nuage - Yonaoshi 3.11

FUKUSHIMA – Deux ans après le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire qui ont frappé le Japon, le pays panse toujours ses plaies. En dépit des travaux de décontamination, de nombreuses zones sinistrées présentent des taux de radioactivité très dangereux pour l’homme. Pourtant, de nombreux habitants ont décidé de rester.

Au-delà du nuage : Yonaoshi 3,11, un webdoc de la réalisatrice franco-japonaise Keiko Courdy, raconte le quotidien de ces irréductibles. Publié le 11 mars 2013 à 14h46 sur le site de l’hebdomadaire L’Express, soit deux ans tout juste après le tremblement de terre, cette œuvre sera agrémentée chaque semaine d’une nouvelle vidéo.

Durant plus d’un an, la réalisatrice s’est rendue dans les contrées les plus reculées du Japon post-Fukushima, à la recherche de témoignages. L’on y rencontre par exemple Risa Yamada, une lycéenne de 17 ans, qui vit dans une maison fortement contaminée avec toute sa famille.

Elle nous fait découvrir les rizières de ses ancêtres et raconte, avec ses frères, les moments de crise par lesquels est passée sa famille, après la catastrophe. Pour elle comme pour de nombreux habitants, il n’est pourtant pas question de déménager.

Keiko Courdy n’a pas interrogé que les habitants. Elle a également discuté avec des architectes, agriculteurs, activistes anti-nucléaires et personnalités religieuses. Un autre document mérite lui aussi une attention toute particulière : l’interview de Naoto Kan, Premier ministre japonais au moment de la crise, tournée en juin 2012.

Toutes ces vidéos, rangées par thématique, sont accessible aisément grâce à l’interface épurée mais lisible de ce webdoc. À noter qu’une section, pour le moment peu fournie, est  réservé aux photos prises en différents endroits du Japon.

Enfin, l’aspect participatif est lui aussi de la partie. Les internautes sont appelés à contribuer, par l’intermédiaire d’un Arbre à vœux, où ils peuvent poster leurs messages de soutien et d’amitié au peuple japonais.

 

 

Voir : http://www.yonaoshi311.com/#/FR/film

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24/07/2013

Les grands dauphins sauvages s'appellent par leur nom

Les-grands-dauphins-sauvages-s-appellent-par-leur-nom_img-left.jpgWashington (AFP) - Les grands dauphins sauvages ont chacun une façon bien unique de siffler pour se faire reconnaître par leurs proches et répondre lorsqu'un congénère les appelle par leur nom, selon une étude publiée lundi aux Etats-Unis.

Cette recherche, qui a porté sur 200 grands dauphins sauvages au large de la côte est de l'Ecosse, montre que ces animaux sont les seuls mammifères avec les hommes à s'appeler par des noms.

"Il s'agit de la première réelle preuve de l'existence de noms et d'appellations dans le royaume animal", indique Stephanie King, de l'unité de recherche sur les mammifères marins à l'Université de St. Andrews en Ecosse. Elle est le principal auteur de ces travaux parus dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, une revue américaine.

Cette étude "dresse des parallèles très intéressants entre les moyens de communications des hommes et ceux des dauphins: tout le monde savait que c'était le cas mais cela n'avait encore jamais été prouvé de façon expérimentale", a-t-elle expliqué à l'AFP.

Les scientifiques avaient par le passé déjà déterminé que les dauphins concevaient leur propre sifflement, comme une signature personnelle, ou un nom, dans les premiers mois de leur vie.

Près de la moitié des sifflements utilisés par un dauphin sauvage servent à dire son nom ou annoncer son arrivée, précise Stephanie King. Cette chercheuse a toutefois voulu savoir ce qu'un dauphin ferait s'il entendait un de ses congénères siffler son propre nom.

Avec Vincent Janik, co-auteur de l'étude, elle a ainsi enregistré un groupe de dauphins puis retransmis les sons de leurs différents sifflements personnels, les uns après les autres, en modifiant légèrement l'enregistrement pour faire comme si les dauphins entendaient leur nom prononcé par un autre congénère.

"Les animaux n'ont réagi que lorsqu'ils ont entendu (l'enregistrement de) leur sifflement", dit la chercheuse. "Chaque dauphin a alors à chaque fois répondu très rapidement et parfois plusieurs fois, et n'a pas réagi de cette façon aux autres sifflements retransmis".

"Ces résultats sont frappants", selon elle.

Il est connu que d'autres animaux comme les oiseaux chanteurs, les chauve-souris et les perroquets sont capables de copier des sons de leur environnement et de développer une sorte de répertoire de noms.

Mais seuls les perroquets et les dauphins utilisent des noms qu'ils ont appris pour appeler d'autres créatures ou objets.

© AFP

 

http://www.goodplanet.info/

 

22/07/2013

Nettoyer les océans de la pollution plastique par Boyan Slat

12:06 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

"Ces bus qui n'arrivent pas" de Guillaume Siaudeau vient de paraître

au format numérique aux Éditions La Matière Noire :
 

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Ces bus qui n'arrivent pas - 72 pages - Éditions La Matière Noire - 2,99 euros.

11:22 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (1)

19/07/2013

Illustration de couverture d'Aux confins du printemps de Marie-Françoise Ghesquier - di Fraja (Encres Vives 2013)

Page de garde.jpg

 

4ème de couverture.jpg

17/07/2013

Ne vivons plus comme des esclaves, le film

 Venu des catacombes grecques de l’Europe, un murmure traverse le continent dévasté : « Ne vivons plus comme des esclaves » (prononcer « Na mi zisoumé san douli » en grec). Sur les murs des villes et sur les rochers des campagnes, sur les panneaux publicitaires vides ou détournés, dans les journaux alternatifs et sur les radios rebelles, dans les lieux d’occupation et d’autogestion qui se multiplient, tel est le slogan que la résistance grecque diffuse, jour après jour, et nous invite à reprendre en chœur sur les mélodies de ce film à ses côtés. Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée.

Bande annnonce etc. : http://nevivonspluscommedesesclaves.net/

 

NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES s’adresse à celles et ceux qui souffrent – en Grèce, en France et ailleurs –, qui peinent non pas seulement à vivre, mais, de plus en plus, à survivre…
- Nous ne voulons pas que l’accès à ce film leur coûte l’équivalent d’un repas, même le plus frugal.

NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES s’adresse à celles et ceux qui résistent, vivent à la marge, inventent d’autres modes d’existence moins absurdes, aliénés ou compromettants ; ceux dont la lutte courageuse est souvent au prix de sacrifices socio-professionnels et, par conséquent, budgétaires, par souci de cohérence ou, tout simplement, bannis par les dirigeants du monde du travail…
- Nous ne voulons pas que l’accès à ce film leur coûte le moyen de réaliser une action de résistance, même la plus modeste.

NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES s’adresse à celles et ceux qui s’interrogent, doutent de plus en plus du système actuel et de son évolution, s’attristent de voir toujours plus de souffrance et de dévastation autour d’eux et ne peuvent se satisfaire de chercher un bonheur précaire et discutable dans un océan de malheur qui s’étend et nous submerge les uns après les autres.
- Nous voulons que l’accès gratuit à ce film participe à les faire réfléchir et contribue à étendre le débat sur la nécessité de rompre avec la marchandisation du monde et de l’humain ; marchandisation qui frappe jusqu’aux outils et matériaux essentiels à l’amplification de la lutte et à la création d’alternatives.

A l’inverse, pour ces derniers, notre souscription de soutien est l’occasion de contribuer authentiquement – et non sous la forme d’une charité quelconque – à nourrir la pensée et l’action de ceux qui précèdent : donner à celles et ceux qui souffrent la force de se lever ou – au moins – de se sentir vraiment soutenus, et à celles et ceux qui résistent un témoignage d’affection, d’estime et d’encouragement à persévérer dans l’adversité.

En Grèce, en France et ailleurs, quotidiennement, des milliers de personnes humbles et extraordinaires croient encore qu’un autre monde est possible et le prouvent. Par leurs actes, ils témoignent que l’être humain est capable de grandes choses : non pas de constructions technologiques rutilantes ni de coups d’éclats sportifs, financiers ou militaires salués dans la gabegie par le spectacle, mais tout simplement de persévérance, d’amour et de dignité.

Alors que le système distille, chaque jour toujours plus, la résignation, l’égoïsme et la peur, il ne tient qu’à nous, partout, selon nos moyens, de répandre leurs antidotes : la persévérance, même dans l’adversité, l’amour indéfectible de l’humanité – parce qu’elle est capable d’autre chose – et la dignité de résister au système qui la tyrannise et la rend méconnaissable.

Y.Y.

MISE EN LIGNE GRATUITE DU FILM
DANS SA VERSION DÉFINITIVE
MERCREDI 25 SEPTEMBRE 2013



 

 

« La gratuité est l’arme absolue contre la dictature du profit. » Raoul VANEGEIM

 

Pour que le film NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES puisse circuler gratuitement, il est nécessaire que ceux qui le peuvent soutiennent cette démarche orginale.

Trois possibilités très simples :

1) soit par PAYPAL

2) soit par CHÈQUE
à l’ordre de ANEPOS
à envoyer à : ANEPOS / soutien "Ne vivons plus comme des esclaves"
178, rue de la Plaine-Saint-Martin 81 000 ALBI

3) soit par VIREMENT
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Merci pour tous ceux qui, grâce à vous, auront prochainement l’accès gratuit au film NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES.


MISE EN LIGNE GRATUITE DU FILM
DANS SA VERSION DÉFINITIVE
MERCREDI 25 SEPTEMBRE 2013

Y.Y. et l’équipe du film

PS : pour toute question concernant le budget ou le financement de NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES, n’hésitez pas à contacter Maud au 06 18 26 84 95 (administration du film) ou
courriel Maud.

Makis de l’usine autogérée VIO.ME, banlieue de Thessalonique

La souscription de soutien continue ici pour celles et ceux qui le souhaitent et le peuvent
(bilan final détaillé le 25 septembre 2013, ou avant si nous arrivons à l’équilibre)

 

14/07/2013

Béa Tristan - Déclaration de guerre

 

merci à JL Millet :  http://jlmi22.hautetfort.com/

Otto !

 

http://ottottottoaudio.blogspot.fr/

12/07/2013

Fukushima for ever

10:35 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

11/07/2013

Ouz suivi de Ore et de Ex de Gabriel Calderón

traduit de l’espagnol (Uruguay) par Françoise Thanas et Maryse Aubert, Actes Sud 2013 

    

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                               248 pages, 25 euros

 

 

Ouz et Ore et Ex, trois pièces d’un jeune auteur, dont les dénominateurs communs sont un humour féroce qui bascule dans le fantastique et l’absurde, caractéristique de beaucoup de bonnes écritures latino-américaines, et le poids de la famille, elle-même bousculée et violentée par le contexte politique, religieux et social. Ces pièces questionnent le fond d’humanité chez l’être humain, et aussi la quête d’amour et de vérité.

Trois pièces de théâtre qui ont pour toile de fond l’Uruguay. Petit pays dont on parle peu, qui comme ses voisins a subi dans les années 70 une dictature sanguinaire avec son lot de tortures, d’assassinats et de disparitions, et qui aujourd’hui est gouverné par José Mujica Cordano, surnommé Pepe Mujica, un étonnant président, ex-guérillero tupamaro. D’ailleurs, une de ses phrases a inspiré l’auteur pour l’écriture d’Ex, la dernière pièce.

La première, Ouz, est de loin la plus drôle et la plus déjantée. On ne s’y attend pas d’ailleurs au début, ce qui la rend encore plus drôle. La pièce démarre dans la cuisine de Grace, une respectable épouse d’un respectable époux, d’une respectable et pieuse famille catholique, vivant dans le tranquille et respectable village d’Ouz, où chacun va à l’église pour glorifier Dieu et où chacun respecte les lois du Tout-Puissant. Or, voilà que Dieu s’adresse personnellement à Grace, alors qu’elle est seule dans sa cuisine. Il s’adresse à elle comme n’importe qui le ferait, en lui parlant. Grace, ne pouvant le voir, a bien du mal à le croire, aussi sa foi est-elle mise à rude épreuve, et elle le sera encore plus quand Dieu va lui demander de lui prouver son amour, en tuant un de ses enfants.

Grace et son époux ont deux enfants, Tomàs, qui est beau, fort et fait son service militaire, et Dorotea, plus jeune, qui est autiste. Ce que Dieu lui demande là est absolument impensable, terrible, mais Grace a confiance en Dieu, plus que tout, et elle ne voudrait pas qu’il pense qu’elle n’est pas digne de sa confiance. Elle n’a pas le droit de parler à qui que ce soit de cette conversation avec Dieu, mais elle a besoin de confier son cruel dilemme à Jack son mari, quand il rentre ce soir-là. Lequel des deux enfants va-t-elle tuer ? Ce qui fait bien rire Jack, qui pas une seconde ne pense que sa femme est sérieuse, et quand il s’aperçoit qu’elle pense vraiment ce qu’elle dit, il prend peur et court chercher le curé pour un exorcisme. C’est ainsi qu’au fur et à mesure des tentatives avortées de Grace pour sacrifier un de ses enfants, et de ses mensonges de plus en plus éhontés, en même temps que le ton des dialogues va changer du tout au tout, entreront en scène d’autres personnages : Père Maykol, le curé, José le boucher et Catherine sa fille ; Fiona et Leona, deux sœurs voisines de Jack et Grace, et tout ce petit monde aux prises avec un imbroglio de plus en plus complexe et délirant, va révéler les dessous de ce village si tranquille et parfait, dans une spirale d’absurdités de plus en plus monumentales, où tous les tabous se verront balayés. C’est une pièce extrêmement subversive et hilarante, au rythme très dynamique qui se déverse en flot de dialogues où la vulgarité se fait libératrice, jusqu’au dénouement, qui lui aussi est des plus inattendus. Cette surenchère d’absurdités et de provocations donne à cette pièce la dimension d’une véritable et jouissive satyre sociale et religieuse.

La deuxième pièce, Ore, sous-titrée Peut-être la vie est-elle ridicule ?, paraît du coup plus fade, et surtout elle est plus difficile à suivre, car les personnages, suite à une arrivée d’extra-terrestres, changent de corps, si bien que chaque personne s’exprime dans le corps d’une autre. Le fond de la pièce est politique, et fait référence aux enlèvements durant la dictature et l’implication embrouillée des uns et des autres.

C’est aussi le cas d’Ex, sous-titrée Que crèvent les protagonistes ?, qui met en scène Ana et son fiancé Tadéo. Ana est jeune, elle n’a pas connu la dictature, mais elle voudrait connaître enfin la vérité sur les lourds secrets qui pèsent sur sa famille. Pourquoi certains ont disparu, pourquoi d’autres ne se parlent plus, mais la plupart sont déjà morts. Son fiancé, Tadéo, va, pour lui prouver son amour et grâce à une machine à remonter le temps qu’il a lui-même conçue, ramener du passé les uns après les autres, jusqu’à rassembler tout le monde, le temps d’un repas de Noël, Graciela, la mère d’Ana, Jorge, son père, et José, le frère de ce dernier, mort sous la torture, et Antonio, son grand-père et père de sa mère. Ana et Tadéo ont aussi invité Julia, l’autre grand-mère, mère de Jorge et José, la seule à être encore vivante. Mais rien ne se passera exactement comme l’avait espéré Ana, et le prix à payer pour connaître la vérité sera bien plus lourd qu’elle ne l’aurait imaginé. Remuer le passé et en ramener ses protagonistes ne sera pas sans conséquence. Cette pièce qui fait des va-et-vient entre temps présent et scènes du passé, met en lumière toute la complexité des situations de ces pays qui ont connu des dictatures, avec toute la souffrance provoquée qui perdure au présent, longtemps après, dans les non-dits, les crimes impunis, les familles désunies, les secrets qui rongent. Et cela peut-être, au moins tant que ne sont pas morts tous les protagonistes. C’est la question que se pose Gabriel Calderón dans son prologue.

« Il ne suffit pas qu’ils meurent, IL FAUT QUE CRÈVENT TOUS LES PROTAGONISTES ».

 

Cathy Garcia

 

 

 

GABRIEl calderon.JPGGabriel Calderón est un jeune auteur uruguayen. Également acteur et directeur de compagnie, il a reçu plusieurs distinctions pour son travail dans son pays. En 2012, il codirige avec Adel Hakim un stage intitulé Le théâtre, critique du social au Théâtre des Quartiers d’Ivry. Ouz, Ore et Ex sont ses premières pièces publiées en France.

 

 

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/ouz-suivi-de-ore-et-de-ex...

 

10/07/2013

HUBERT REEVES - le lien entre créativité et cosmologie

PERMACULTURE, AUTO-SUFFISANCE, CLIMAT NORDIQUE ET CHAUFFAGE AU COMPOST (VIDÉO)