Je sais la cassure du petit matin, l’aplomb brutal de midi, la sournoise inversion du soir
Je sais le vertigineux à-pic de la nuit et l’accablante horizontalité du jour
Je sais les hauts et les bas, les hauts d’où l’on retombe à coup sûr, les bas dont on ne se relève pas
Je sais que le chemin de la douleur n’a de stations qu’en nombre limité
Je sais le souffle haché, le souffle coupé, l’haleine fétide, les effluves d’air cru et les émanations du gaz de ville
Je sais les étreintes vides, la semence crachée par dépit sur la porcelaine
Je sais la face du mot qui vous sera renvoyée comme une gifle
Je sais que l’amitié et l’amour n’ont pas d’aubier
Je sais que les amarres rompues, le cou brisé, la semelle usée ont pour commun dénominateur la corde
Je sais que la détonation contient le même volume sonore que les battements de cœur qui bâtissent toute une vie
J’ai vécu pour savoir et je n’ai pas su vivre.
(Septembre 1959)
Lieu du larcin : http://bernardlherbier.unblog.fr/
Commentaires
Niéce de cet écrivain, j'aurais aimé le connaitre,né le jour du printemps, jour des poétes;
J'aurais aimé savoir les raisons profondes de son désarroi, même si j'ai essayé de les exploiter.
En tout état de cause je les imagine et devine.
J'aimerais savoir ce qu'est devenue son épouse.
Mon adresse mail ghriviere@laposte.net
Écrit par : Riviere Ghislaine | 18/11/2014
N'hésitez pas à me contacter.*
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Écrit par : Riviere Ghislaine | 18/11/2014
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