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28/02/2015

Les capsules funéraires permettent de devenir un arbre quand vous mourez.

 

image: http://www.sante-nutrition.org/wp-content/uploads/2015/02/image4.jpg

 

Comme les gens le savent, la mort est peut-être l’une des choses les plus terrifiantes qui soit.

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C’est démontré par nos tentatives répétées d’expliquer le phénomène. La plupart des gens espèrent que nous vivons en tant qu’esprit, ou même se réincarner. Mais comment vous sentiriez-vous si vous saviez que votre corps pourrait nourrir un arbre après la mort? Cette admirable capsule funéraire le permet.

Anna Citelli et Raoul Bretzel, deux designers italiens, ont créé ce concept, appelé le Capsula Mundi. C’est un conteneur ayant une forme étrange et parfaite, ressemblant à un oeuf, fabriqué avec un matériau moderne, du bio-plastique à base d’amidon, dans lequel le corps est placé dans une position fœtale. Un arbre ou une graine est ensuite planté sur l’œuf qui est ensuite alimenté, et nourri par le corps en dessous. L’arbre est choisi lorsque la personne est vivante, les parents et les amis s’en occupent lorsque la mort survient. Un cimetière ne sera plus rempli de pierres tombales et deviendra une forêt sacrée.
Selon ce qu'on peut lire sur leur site  http://www.capsulamundi.it/

« Capsula Mundi sauve la vie d’un arbre et propose d’en planter un de plus. En plantant différents types d’arbres les uns à côté des autres, cela crée une forêt. Un lieu où les enfants pourront apprendre tout sur les arbres. C’est aussi un lieu pour une belle promenade et une façon de se souvenir de nos proches. »

 

 
 
 

27/02/2015

Vient de paraître : Détail d'intérieur de Basile Rouchin

Intervention à haute Voix, février 2015

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avec trois collages de Cathy Garcia

 

 

73 pages, 10 euros

Directeur de publication : Gérard Faucheux

 

BASURERO LAS ESTRELLAS (Photographies d'Alba-Marina Escalón / Texte de Laurent Bouisset)

    


« Basurero Las Estrellas », c'est le nom d'une décharge appelée : « Les Étoiles ».
Elle se trouve au Guatemala, un pays d'Amérique centrale (et pas du sud), où les touristes font leur footing sur les volcans, achètent des fruits aux Indiens colorés, puis partent faire les fous sur les pyramides de Tikal, après avoir pris le temps d'aspirer l’Éternité sur le lac Atitlán.
Dans ce « basurero », cette décharge, il se passe simplement que des humains – terme très vague, à l'avenir incertain, mais présentant l'intérêt d'associer femmes et enfants acharnés dans cette brume...enfin oui, des humains faisant partie de l'espèce abîmée qui est la nôtre, au long du jour, ben ils font quoi ? Ils trient la merde. Ou plutôt : ils arrachent et fouillent et grattent, et le font tout cela, dévisagés par des vautours ! Pour quoi au juste ? Arracher à « Las estrellas » un bout d'étoile ? Une pépite ? Remballe tes rêves ! Il s'échinent pour du plastique dégueulasse, du pauvre métal, ou encore du carton poisseux, qu'ils iront fourguer deux euros, parfois même trois...
« Bendición », en espagnol, ça signifie : bénédiction. On a du mal à voir le rapport avec cet enfer-là. Pourtant, ben si ! C'est bien le mot qu'ils utilisent, que certains utilisent... peut-être même la majorité, pour qualifier l'odieux « Basurero Las Estrellas »... « A qui n'a rien il est interdit de ne pas aimer la merde », a écrit Samuel Beckett un jour. On y repense. On relit toute son œuvre d'un coup, en voyant ces photos d'Alba. La fin de L'Innommable surtout : « il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. » Innommable réalité. Innommable que, pour pas crever, il faille à ce point consentir à son humiliation, mais pas seulement... mais bien plus innommable encore l'idée que, de ce monde sinistre, on puisse un instant, l'air de rien... s’accommoder.
Un grand, puissant voisin du nord. Un grand, puissant voisin du nord, que les Français ont coutume d'apprécier comme leur allié... Enfin, ce voisin-là, hautain, musclé... a lui aussi considéré longtemps certaines « parcelles » de l'Amérique centrale comme de joyeuses bénédictions. Il faut dire que les entreprises de ce voisin se servaient librement de nombreux fruits. Il faut dire que les richesses de la terre étaient profuses et que les gouvernements de ces pays-là étaient gentils, les laissaient faire, au risque d'appauvrir, il est vrai, leurs populations... mais enfin, l'hospitalité est ce qu'elle est ! La loi du profit salutaire ! Et quand le fâcheux Jacobo Árbenz... Qui se rappelle de lui ? Enfin, quand ce bonhomme inconséquent a eu le tort de penser aux Indiens un peu... cet énorme et puissant voisin démocratique n'a-t-il pas prisla mouche – rappelez-vous... et jeté sur le trône à prendre un certain Castillo Armas ?
Le désastre a ses causes, pourtant. Ne pas leurs laisser de répit. Le désastre a ses responsables précis, mais sous quel nom vivent-ils? Mais dans quel bar de Miami s'envoient-ils de la coke et des putains ? Ont-ils seulement un corps encore en vie ? Ou sous terre ils se décomposent, ces Grands Messieurs nantis d'hier, et sont des décharges à leur tour... oui, des basureros joyeux aussi ! où les vers vont sourire... sous-tirant à la graisse pourrie l'énergie de ramper deux heures... deux heures de vers, un peu plus loin... tandis qu'autour d'eux les humains – guettés par les vautours – naissent et puis meurent, et s'aiment parfois, se font la guerre souvent, ou défendent des idées... des idées lamentables ou ruisselantes de soleil, qui voudraient pouvoir relancer la machine de l'avenir... Mais, au fond, tu y crois ? Tu y crois au futur encore, après avoir vu ça ? Après avoir écumé cette poubelle... tu le sens bouillir dans tes veines, comme Gilgamesh... comme à la fin du tout premier récit écrit... le désir d'élancer vers l'aube un grand oui, malgré tout ?
Apesar de todo en espagnol... azértis en hongrois... malgré tout en français... on ne peut pas continuer... il faut continuer... on va continuer comme eux, pour eux, à mettre en mots la merde... en sons, en notes, en images sidérantes ! conscients qu'après tout le cauchemar qu'ils peuplent, il pourrait nous appartenir de le peupler demain, et qu'alors tes problèmes d'artistes... tes importants problèmes d'artistes, dans le regard du vautour silencieux, et s'approchant de toi, crevé... toi qui pues la décharge et sues la trouille... Enfin, je te laisse le loisir d'imaginer si les statistiques de ton blog, l'annonce du gain d'une résidence (!) ou d'un prix décerné... auront le culot d'importer face à son bec ! son bec attaquant dans tes chairs ! tandis qu'autour de vous deux : plus personne... plus même l'objectif d'un appareil-photo... la brume allongée pour la nuit... le début d'un sommeil pesant...

 
Photographies d'Alba-Marina Escalón
Texte de Laurent Bouisset
 
 
 
 

Je hais les matins de Jann-Marc Rouillan - Nouvelle édition, revue et actualisée

couv_3025.pnghttp://agone.org/elements/jehaislesmatins/

(Première édition : Denoël, 2001)

288 pages (11x18 cm)            
12.00 € ISBN 978-2-7489-0225-9
à paraître le 13 mars 2015

« Voici plus de treize ans que je matricule en rond. J’ai beaucoup désappris. J’ai désappris la nuit. Il ne fait jamais nuit dans vos prisons. Nous sommes toujours sous les projecteurs au halo orangé, comme sur les autoroutes belges et les parkings de supermarché. J’ai désappris le silence. La prison ne connaît pas le silence. Il s’en écoule toujours une plainte, un cri, une rumeur. » « Plus de pendu aux branches, nous sommes à l’époque du capitalisme démocratique, de la représentation idéologique du “No letal system”. Intra-muros, on assassine par “fatalité” juridico-administrative. On élimine le non-compatible. On le dissout dans l’acide du temps. On le crève comme une bactérie. »

Depuis la prison de Lannemezan où il purge une condamnation à perpétuité et a déjà passé 4 750 matins, Jann-Marc Rouillan décrit son passé de militant d’Action directe, ses camarades, les grandes absentes que sont les femmes, son quotidien de taulard. Entre parloirs et transferts arbitraires, dans cet univers saturé de violence, toujours à la limite de la folie, la fidélité à ses engagements politiques devient pour lui une question de survie, face à cette autre forme de peine de mort qu’est la lente déshumanisation imposée par l’incarcération.
 

Né en 1952 à Auch, Jann-Marc Rouillan a été incarcéré de 1987 à 2011 pour ses activités au sein du groupe Action directe. Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, il a publié chez Agone Lettre à Jules (2004), La Part des loups (2005), Chroniques carcérales (2008), Paul des Épinettes et moi (2010), De Mémoire I, II, III (2007, 2009, 2011). Dernier livre paru, Le Tricard. Chronique du dehors d’un interdit de séjour (Al Dante, 2013).






25/02/2015

Si nous vivions dans un endroit normal de Juan Pablo Villalobos

 

Actes Sud octobre 2014, traduit de l’espagnol (Mexique) par Claude Bleton

9782330036928.jpg

190 pages, 17 €

    

 

« Va te faire voir chez ta salope de mère, connard, enfoiré de merde ! » Ainsi débute ce succulent roman, juteux à souhait, un jus plutôt amer, mais drôle, terriblement drôle. De cet humour typiquement latino-américain, qui permet de témoigner des pires travers de la société avec un pied de nez à l’humiliation et l’injustice. Ici il s’agit du Mexique des années 80, avec ses absurdités (un pays surréaliste, avait dit Breton), sa mélasse de corruption, de trafics, de dangereux bouffons politiques, de fraude électorale, abus de pouvoir et compagnie. Dans le village de Lagos de Moreno, entre bétail, prêtres, ouailles hallucinées, élus véreux et démagogues, nationalistes populistes et autres illuminés, vit la famille d’Oreste, dit Oreo, comme les biscuits du même nom. Ou disons plutôt que la famille vit au-dessus du village, au sommet d’une colline, la Colline de la Foutaise. Lui et ses six frères et une sœur, tous affublés de prénoms grecs, lubie du père professeur d’éducation civique, et la mère, dévouée à la préparation des quesadillas au fromage. Base quasi unique de l’alimentation familiale et dont l’épaisseur et le nombre oscillent comme le statut familial, entre classe moyenne et classe pauvre, avec une tendance à stagner dans cette dernière.

« Mais cette histoire de classe moyenne ressemblait aux quesadillas normales, qui ne pouvaient exister que dans un pays normal, dans un pays où on ne chercherait pas en permanence à vous pourrir la vie. Tout ce qui était normal était superchiant à obtenir. Le collège avait la spécialité d’organiser le génocide des extravagants pour en faire des personnes normales, c’était l’exigence des professeurs et des curés, qui râlaient enfin merde pourquoi ne pouvions-nous pas nous comporter comme des gens normaux. Le problème, c’est que si on les avait écoutés, si on avait suivi les interprétations de leurs enseignements au pied de la lettre, on aurait fini par faire tout le contraire, de foutues conneries complètement délirantes. On s’appliquait de notre mieux pour exécuter ce qui était exigé de nos corps en ébullition, on ne cessait de demander pardon pour de faux, car nous étions obligés de nous confesser tous les premiers vendredis du mois ».

C’est Oreste qui s’exprime et lui qui raconte, dans sa langue dégourdie d’adolescent, la vie et les mésaventures familiales : la disparition de Castor et Pollux, les jumeaux pour de faux, dans un supermarché, le despotisme d’Aristote l’aîné, l’arrivée et la construction de la luxueuse maison des Polonais, juste à côté de leur boîte à chaussures jamais achevée et son plaque-plafond en amiante, puis le jour où lui et Aristote ont quitté la maison pour aller retrouver les jumeaux qui avaient été, selon Aristote, enlevés par les extra-terrestres.

« On utilisa des pierres pointues, comme les Néanderthaliens d’antan, et on réussit à remplir les boîtes de poussières. Si c’était cela, la vie qui nous attendait, manger de la poussière à pleines dents, on aurait mieux fait de rester au chaud, près de nos quesadillas rachitiques. Notre fuite nous avaient rétrogradés d’un degré dans la lutte des classes et on se retrouvait maintenant à rôder dans le secteur des marginaux qui bouffaient de la terre par poignées.

– Il y a trois sortes d’extraterrestres.

– Hein ?

– Je te le dis pour que tu sois préparé, je ne sais pas à qui nous aurons affaire.

C’était la conversation idéale pour accompagner l’ingestion du thon à la terre ».

Il y a aussi le pouvoir étrange de la boite rouge et son bouton grâce à laquelle Oréo survit seul quelques mois dans la rue et puis le retour à la boite à chaussures familiale, avant qu’elle ne finisse par être démolie pour laisser place à un quartier bien plus luxueux et exit la famille désormais indésirable…

C’est le regard donc du jeune Oreo, ce regard impertinent et sans concession, qui donne toute sa saveur au roman, dans un contexte qui ne prête pourtant pas à rire.

« Il me disait que l’argent n’avait aucune importance, que l’essentiel, c’était la dignité. Confirmé : nous étions pauvres ».

 

Cathy Garcia

 

 

200px-juan_villalobos_2012_979dddf95e0a9563b0284bc5e3e610d3.jpgJuan Pablo Villalobos est né au Mexique en 1973. Il a fait des études de marketing et de littérature et vit à Barcelone. Dans le terrier du lapin blanc (Actes Sud, 2011) est son premier roman.

 

 

 

 

Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/si-nous-vivions-dans-un-e...

 

Les paradoxes du lampadaire suivi de A NY, textes, collages et photos de Marc Tison

 

 

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Un recueil élancé, format vertical sur papier lisse et luisant comme une ville la nuit, un remix/réécriture d’un  texte publié  dans la revue collective  « Numéro 8 » en 2008 suivi de A NY, remix/réécriture d’un texte publié par « contre-poésie » en 2011.

 

« La ville est une arythmie (…) constance de la règle : l’urbain bruit ». Magistralement rendue ici par Marc Tison, la ville, sa schizophrénie jour/nuit, ses monstres, ses perditions et ses « fausses nostalgies des solitudes paisibles/Dans l’indifférence speedée des changements de métro ». Une langue qui claque, qui swingue, qui râpe et dérape sur le béton, le bitume, aiguillonne le lecteur, le pousse, le bouscule de boulevards rutilants en « sombres chemins de rescousses », de fantasmes en sordides réalités, sans jamais céder à la facilité d’un hymne bidon à une urbanité trop souvent à la limite du bidon elle aussi, au contraire l’auteur, lucide, nous livre la désintégration des romantismes/ Ravalement des façades à l’heure du dégueuli.

 

La ville accélère ses respirations, la ballade dans les rues des mémoires achève les souvenirs arnaques/A coup de béton, patchwork électrique de villes et d’ivresses, paradoxes du lampadaire quand l’agitation diurne mute au gris.

 

La ville picole/Sec siphone/Pour s’oublier.

(…)

A corps et à cris dans un 15 mètres carré

La ville fornique

Même absente d’amour

 

La faune urbaine dépecée ici sous la plume sans concession de l’auteur, la tendresse vient plus facilement avec la nuit, quand sortent les exclus du périmètre tendu au cordeau économique, quand des jeunesses mêlées d’affection bousculent/Les morales de contrition à Istanbul, quand les révoltes paraissent encore possibles ou en tout cas moins vaines, à contre jour du décorum constructiviste, de la ville en action concentriquel’homme urbain se regarde le nombril/Cyclope onaniste s’imaginant partouzer la foule.

 

Désabusé Marc Tison ? Non, pas totalement, car Reviendra le temps des cerises nous dit-il, Parce qu’il reste des cerisiers.

 

La ville appartient aux enfants sauvages

Pétris de justice

Quoiqu’en disent les connards qui

S’enfuient

Chaque week-end.

 

La ville… Métal et fleurs/parfumés au méthanol des distilleries clandestines/Au sous-sol des nouveaux immeubles/Déjà mis en ruine/En cours de démolition.

 

Et le poète écrit :

 

Le premier métro vient d’arriver

Encore je ne dormirai pas

Jamais

 

Tandis qu’il se rappelle avoir vu à New-York sur le ferry touristique un couple de retraités amérindiens tourner le dos à la statue de la liberté.

 

Et tant de choses encore… à lire* dans ce petit bijou qui palpite de l’énergie toujours inconcevable de l’espoir.

 

 

Cathy Garcia

 

 

*Les paradoxes du lampadaire suivi de A NY

24 pages. Format 10×21 fermé.

5€ (frais de port inclus) à commander à

Marc Tison 12 rue du ravelin 31300 Toulouse

 

 

 

 

Tison NB.jpgMarc Tison est né en 1956 entre les usines et les terrils, dans le nord de la France. Fondamental. A la lisière poreuse de la Belgique. Conscience politique et d’effacement des frontières. Lit en 1969 un premier poème de Ginsberg. Électrisé à l’écoute de John Coltrane et des Stooges. Années 70’s : performe des textes de Jacques Prévert sur les scènes de collège. Premiers écrits. Puis l’engagement esthétique devient politique. Punk et free. Déclare, avec d’autres, la fin du punk en 1978. Premières publications dans des revues (dont Poètes de la lutte et du quotidien).  Écrit et chante plus d’une centaine de chansons dans plusieurs groupes jusqu’en 1992. En 1980, décide de ne plus envoyer de textes aux revues, le temps d’écrire et d’écrire des cahiers de phrases sans fin jusqu’en 1998 où il jette tout et s’interroge sur un effondrement du « moi ». Part alors à l’aventure analytique. L’an 2000 le voit déménager dans le sud ouest et rendre sa poésie de nouveau publique. Publication en revues (Nouveaux Délits n°50, Traction Brabant, Verso, Diérèse…), collectif Numéro 8, éditions Carambolage  2008. Publie Manutentions d’humanités, éditions Arcane 1, 2010 ; Topologie d’une diaclase, éd. Contre poésie 2012 ; Désindustrialisation, éd. Contre poésie 2012. L’équilibre est précaire, éd. Contre poésie, 2013. Trois affiches poèmes, éd. Contre poésie, 2013 ; quinze textes dans le livre d’artiste Regards du photographe Francis Martinal.  Engagé tôt dans le monde du travail. A pratiqué multiples jobs : chauffeur poids-lourd, concepteur- rédacteur publicitaire, directeur d’équipement culturel…. Il s’est spécialisé dans la gestion de projet de l’univers des musiques d’aujourd’hui. A élargi depuis son champ d’action à la gestion et l’accompagnement de projets culturels et d’artistes. Programme aussi des évènements liés à l’oralité, la poésie dite, et la « poésie action ».  Performances / installations d’action poésie (solo ou duo avec Éric Cartier) depuis 2011. http://marctison.wordpress.com/

 

Coupure d'électricité de Murielle Compère-Demarcy vient de paraître aux éditions du Port d'Attache

chez l'éditeur-poète Jacques Lucchesi / Marseille

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Qu'adviendrait-il si, demain, l'électricité nous était coupé ?

 

...

Vous pouvez vous procurer "Coupure d'électricité" :
7, rue de l'Eglise Saint-Michel
13005 MARSEILLE c/o Jacques Lucchesi éditeur.
(2,50 euro + 1 euro de frais de port).

 

 

10:06 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (1)

Didier Porte et la Maud Fontenoy Foundation

 

Le gaz de schiste ? Un atout écologique.
Le nucléaire ? L’énergie la moins chère et la moins polluante.
Les OGM ? Ça apporte des solutions au niveau médical.
Voilà – entre autres – ce que la ministre de l’éducation nationale veut mettre dans la tête de nos écoliers grâce au projet enthousiasmant de la « Maud Fontenoy Foundation ». Mais si, Maud Fontenoy, la navigatrice, militante UMP, auteure de « Ras le bol les écolos : pour qu’écologie rime avec économie », une virtuose de la com’. Tout pour plaire à Didier Porte.

 

 

24/02/2015

Istanbul ; des hommes en minijupes pour défendre les droits des femmes après l'assassinat de l'étudiante Ozgecan Aslan

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Vêtus de jupes, un groupe d’hommes a dénoncé samedi à Istanbul le viol et le meurtre d’une étudiante qui a provoqué une vague d’indignation en Turquie contre les violences faites aux femmes.

 

La vingtaine d’hommes se sont rassemblés sous les regards curieux et parfois franchement amusés des passants sur la grande rue piétonne d’Istiklal qui mène à la célèbre place de Taksim, sur la rive européenne de la mégapole.

Des policiers avaient été mobilisés pour encadrer la manifestation annoncée par un collectif sur les réseaux sociaux pour dénoncer le brutal meurtre d’Özgecan Aslan à Mersin (sud) la semaine dernière et soutenir « toutes les femmes ».

 

« Ce n’est pas qu’une histoire de femmes, là où les femmes ne peuvent pas se sentir libre, bientôt les hommes ne se sentiront pas libres non plus », a expliqué Mustafa Solay, un des participants de la manifestation.

Bulut Arslan, un autre manifestant, a indiqué qu’il était venu « parce qu’au sein de la société les femmes subissent de nombreuses violences et cela fait du mal à toute la société en général ».

Le meurtre d’Özgecan, 20 ans, violée, assassinée et brûlée par trois hommes, a provoqué une vague d’indignation sans précédent dans le pays, et des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les grandes villes de Turquie contre les violences faites aux femmes.

Samedi encore, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Besiktas, dans un autre quartier d’Istanbul, scandant « Dis non à la violence frappant les femmes ! ».

Mis en cause, le gouvernement islamo-conservateur a promis de punir les auteurs des faits. Malgré ces promesses, l’opposition et les mouvements féministes reprochent au président Recep Tayyip Erdogan et aux membres de son parti, au pouvoir depuis 2002, d’entretenir les violences contre les femmes par leurs préjugés religieux.

Source : http://www.lavoixdunord.fr/france-monde/turquie-des-homme...

 

 

23/02/2015

toi et moi dans le lit nous savons

je serre les cuisses sur l'écorce des mots j'entends en bas les chiens hurlant la mort leurs mâchoires acérées déchiquetant le fort je serre les dents... sur une phrase j'attends contre la langue une éclosion qu'il est bon d'aimer car au dehors s'effondre qu'il est bon d'entendre sous ta main et mes pores qu'il est bon de chercher dans les plis de nos corps les lettres les seules qui sachent nous révéler

*

non, je ne ploierai pas et aucun d'eux ne me fera chuter de ma monture aucun d'eux ne jettera un voile sur ma crudité folle j'aurai au creux du bras un enfant nu il hurlera ma joie qu'il est bon de montrer au soleil la lourdeur de mes seins qu'il est bon de dire d'une voix ferme à leurs oreilles que le volcan gronde au creux des reins qu'il est bon de rappeler ce jour premier, ultime où leurs sexes furent, mon sexe vainc

*

ils pourront, si cela les rassure s'abriter derrière l'homonymie affirmer dans un grondement que je ne tiens pas bride que mon cheval s'emballe, que je ne sais pas dire ils pourront encore jouer des appendices, japper furieusement toi et moi dans le lit nous savons

 

Murièle Modély

 

Lieu du larcin : http://l-oeil-bande.blogspot.fr/2015/02/blog-post_23.html

 

 

22/02/2015

Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique, le nouvel essai de Naomi Klein

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en librairie le 25 mars prochain

Coédition Actes Sud/Lux

Notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre. Nous ne pouvons infléchir les lois de la nature, mais nos comportements, en revanche, peuvent et doivent radicalement changer sous peine d’entraîner un cataclysme. Pour Naomi Klein, la lutte contre les changements climatiques requiert non seulement une réorientation de nos sociétés vers un modèle durable pour l’environnement, mais elle ouvre aussi la voie à une transformation sociale radicale, transformation qui pourrait nous mener à un monde meilleur, plus juste et équitable. Tant par l’urgence du sujet traité que par l’ampleur de la recherche effectuée, Naomi Klein signe ici son livre sans doute le plus important à ce jour.

 

 

 

21/02/2015

Mort pendant 48 minutes, un prêtre catholique affirme que Dieu est une femme

 

 
Le prêtre John Micheal O’neal.

Le prêtre John Micheal O’neal.

Un prêtre catholique du Massachusetts était mort pendant 48 minutes avant que les médecins ne réussissent à le réanimer. Et sa première déclaration a crée un choc auprès de son entourage et du personnel médical. Le prêtre John Micheal O’neal, âgé de 71 ans, affirme qu’il est allé au Paradis et qu’il a rencontré Dieu qui s’avère être une figure maternelle et rassurante. Ce prêtre a été admis à l’hopital le 29 janvier après une crise cardiaque et il a été déclaré mort sur le plan clinique à son arrivée à l’hôpital.

Mais avec l’aide d’une machine appelé LUCAS 2 qui permet de préserver la circulation sanguine dans le cerveau, les médecins du Massachusetts General Hospital ont réussis à déboucher les artères vitales pour faire repartir son coeur. Les médecins craignaient des dommages cérébraux après une mort clinique aussi longue, mais il s’est réveillé 48 minutes plus tard dans un bon état de santé.

Le prêtre a déclaré qu’il était conscient de tout ce qui se passait après sa mort. Il a vécu une expérience de sortie extra-corporelle ainsi qu’une sensation intense d’amour et de pardon et il était entouré par une lumière douce et réconfortante. Il ajoute qu’il a rencontré Dieu au Paradis qui ressemble à la présence rassurante d’une mère. Selon lui, Elle avait une voix douce et rassurante et il n’était pas du tout choqué que Dieu soit une Sainte Mère plutôt que le Saint Père comme dans la tradition catholique.

Les déclarations de ce prêtre ont causés un choc et une colère dans le clergé. L’archevêque de la région a même organisé une conférence de presse pour faire taire ces rumeurs. Et en dépit du désaccord avec ses supérieurs, ce prêtre a déclaré qu’il continuerait à dédier sa vie à Dieu, mais qu’il propagerait le concept de Sainte Mère.

 

http://actualite.housseniawriting.com/insolite/2015/02/21...

 

 

 

“Nous aussi sommes des êtres humains” - Le leader guarani Eliseu Lopes raconte la quête de sa tribu pour retourner sur sa terre ancestrale

 

 

19/02/2015

Utopia, un film de Marc'O

Les périphériques vous parlent, dans le cadre de la 10ème Semaine anticoloniale, vous convient à la projection du film de MARC'O :

 

UTOPIA
avec EDOUARD GLISSANT


Le lundi 23 février à 19h

 

à la Mairie du 2ème arrt de Paris (salle des expositions)

-img-



- Présentation du film à travers la lecture par Marc'O d'un texte relatant les intentions qui ont présidé à sa réalisation.
- Projection de Utopia avec Edouard Glissant (27 minutes - 2013).
Suivie de la projection de deux extraits du film Les Attracteurs étranges (la pensée du tremblement chez Edouard Glissant) de Federica Bertelli (2004). Ces extraits montrent Edouard Glissant lisant deux de ses poèmes, accompagnés par des musiciens (Sébastien Bondieu (Bës) et Piersy Roos).

 

La réalisation du film UTOPIA a consisté dans un travail de traitement et d'enrichissement du matériel filmique recueilli en 2004 par la rédaction des Périphériques vous parlent lors de la remise à Edouard Glissant du diplôme de Docteur Honoris à l'université de Bologne. Le discours du penseur et poète martiniquais, revêtu de son habit de cérémonie, jalonne le film, mais c'est surtout la force de son propos porté par sa voix expressive qui en constitue la structure.


« Jamais les humanités n'ont eu plus qu'aujourd'hui besoin de l'utopie », il s'agit même d'une « urgence absolue ». Mais ne nous y trompons pas. Nous sommes bien loin d'une conception normative de l'utopie qui ferait miroiter un monde idéal, à l'instar de la République de Platon ou la Cité de Dieu de Saint Augustin, bien loin aussi de ce rationalisme qui s'est voulu universel, faisant prévaloir sa conception du monde sur toute autre, et au nom de laquelle « on a pu massacrer généreusement des femmes, des enfants et des hommes pour le Bien d'une humanité future ».



Entrée libre / 8 rue de la Banque – Métro Bourse
Renseignements : 01 40 05 05 67

 

 

18/02/2015

Soirée Hommage à Pierre Colin, samedi 21 mars à Tarbes

 à 20h30

Salle de l’Ensemble Instrumental de Tarbes

 Place Anatole France à Tarbes

 

Hommage à Pierre Colin -

« Poète Celte de langue française »

 

le poème n’est ni beau, ni laid, il invente l’éternité. PC

 

Fondateur et animateur de l’Atelier d’Ecriture Thot’M, militant infatigable de l’Education Nouvelle, passionné de poésie - ce « feu rebelle » qu’il n’a cessé d’allumer tout au long de sa vie - mais également passionné de musique et plus largement de toute création. Dans ses engagements incessants, Pierre Colin a été porteur d’humanité.

 

Au cours de cette soirée :

Christophe Verzeletti, comédien, lira des extraits de l’oeuvre de Pierre C.

Denis Abbate, musicien, interprètera des pièces de guitare classique.

Ceux qui ont écrit des textes sur l’oeuvre de Pierre C. apporteront leur témoignage.

Participeront aussi aux lectures toutes celles et ceux qui le souhaiteraient. (Pour faciliter le déroulement de la soirée, nous demandons à ceux qui voudraient intervenir de nous faire savoir le temps dont ils souhaiteraient disposer - entre 1 et 2 min. ou 2 et 3min . . .)

 

tél. 06 89 21 73 58 - 06 75 56 67 26 - 06 18 72 61 41

 

« … Un peu plus bas, la terre de Laërte, envahie par les chèvres, n’est plus qu’un amas de pierres et d’oliviers béants aux coeurs brûlés, exhumant le secret des mots. Nous chercherons longtemps cette profération sans origine, d’un désir l’autre, d’un siècle l’autre, dans la géométrie des rêves et de la mort… C’est dans l’incertitude, sans garantie d’aucune volupté, qu’il nous faut à présent réenchanter la vie… »

P.C. dans « Monde aux yeux brefs » et « Grèce Obscure »

 

 

l’écriture - la poésie – est une mise en déséquilibre du langage, une confrontation avec l’étrangeté du signe. Elle est d’abord rébellion et révolte contre l’utilisation usuelle des mots. C’est un arrachement à tous les déterminismes (symbolique, politique, social) qui vise à opérer une « déchirure dans la trame symbolique

P.C.( extrait de Poétique et cybermondes) – « Dialogue – GFEN » n°153

 

 

Tu respires, soulevant doucement le ciel, le printemps, la mer.

Tu tends la voix vers tous les horizons à la fois.

Tout le pays s’écarte lentement des mots…

 

P.C. « Dans la Tour des Archers, Europos »

 

« … Je veux une écriture violente, qui parle du réel, du sens et du non-sens, de la beauté et de l’horreur, de l’amour et de la haine, du silence et de la folie. C’est dans ces paroxysmes de l’âme humaine que tout se joue. La création est un combat prométhéen avec la chair de la langue. (…) Le poème n’est ni beau, ni laid, il invente l’éternité. »

Nous avons besoin

des poètes qui mettent

le feu à la langue,

et dont les braises

couvent longtemps.

D.BG

 

P.C. dans « Ecriture, aveugle pour rien »

 

 

(Le retour à Sumer)

C’est le métier d’un vieux fleuve

de raconter l’espoir…

Rien n’arrête le rêve hormis le rêve

On fait tant de beauté

avec si peu de vie.

Les arbres se préparent

pour un bond immense dans la nuit.

 

P.C. dans « Une épine de bonheur »

 

 

Nous sommes des brûleurs d’eau froide.

L’aube est sans laisse, et le coeur est immense.

L’âge du monde est notre voie.

Cependant nous marchons. Nous prenons acte du printemps.

Partir est notre azur.

 

P.C. dans « Je ne suis jamais sorti de Babylone »

 

 

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Avis de parution ! Les paradoxes du lampadaire de Marc Tison

Nouveau recueil « Les paradoxes du lampadaire  - copie.jpg

 

 

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17/02/2015

Les Usurpateurs - Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir de Susan George

 

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Traduit par Myriam Dennehy

Date de parution 23/10/2014

Documents (H.C)

192 pages - 17.00 € TTC

 
 

Lobbyistes au service d’une entreprise ou d’un secteur industriel, PDG de transnationales dont le chiffre d’affaires est supérieur au PIB de plusieurs des pays dans lesquels elles sont implantées, instances quasi-étatiques dont les réseaux tentaculaires se déploient bien au-delà des frontières nationales : toute une cohorte d’individus ---qui n’ont pas été élus, ne rendent de comptes à personne et ont pour seul objectif d’amasser des bénéfices-- est en train de prendre le pouvoir et d’orienter en leur faveur des décisions politiques majeures, qu’il s’agisse de santé publique, d’agroalimentaire, d’impôts, de finance ou de commerce.

Ces usurpateurs s’ingèrent dans les affaires du monde à coups de financements et de renvois d’ascenseurs, s’infiltrent dans les Nations unies et, sous la houlette de Davos, œuvrent pour un monde à leur image. Ils décident du contenu de traités commerciaux stratégiques, qui se négocient dans le plus grand secret mais toujours sous l’œil attentif des représentants du secteur privé.

Cette clique entrepreneuriale tient les citoyens ordinaires sous sa coupe et ne s’embarrasse guère de l’intérêt public et du bien commun. Il est grand temps de les arrêter.


Franco-américaine, présidente d’honneur d’Attac-France, et présidente du conseil du Transnational Institute (Amsterdam), Susan George s’est engagée depuis longtemps dans les combats internationaux contre les effets dévastateurs de la mondialisation capitaliste. Elle est l’auteur de nombreux essais, depuis le célèbre Comment meurt l’autre moitié du monde (1976), bestseller mondial, jusqu’à « Cette fois, en finir avec la démocratie », Le Rapport Lugano II (Seuil, 2012).

 

 

 

 

UNION EUROPÉENNE• Pourquoi il faut craindre le traité transatlantique

 

Un mécanisme permettant aux grandes entreprises d'intenter des poursuites agressives contre les Etats cristallise une partie des inquiétudes suscitées par le projet de création d’une zone de libre-échange dans l’Atlantique Nord.

Une manifestation contre le traité transatlantique, à Narbonne, le 11 octobre 2014 - AFP/Raymond Roig Une manifestation contre le traité transatlantique, à Narbonne, le 11 octobre 2014 - AFP/Raymond Roig
 
 
Plus d’un million de personnes en Europe ont signé diverses pétitions contre le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement [ou TTIP, son acronyme en anglais]. En Grande-Bretagne, selon une enquête réalisée par YouGov, les trois quarts des sondés estiment que cet accord serait néfaste pour le pays, contre un quart qui le jugent bénéfique. L’institut n’a toutefois pas posé la question suivante : “Avez-vous la moindre idée de ce qu’est le TTIP ?” (Pour être honnête, ils sont tout de même un tiers à avoir eu le bon sens d’avouer leur ignorance.)

Le TTIP, actuellement en cours de négociation entre les Etats-Unis et l’Union européenne, est un ambitieux projet de création d’une zone de libre-échange dans l’Atlantique Nord. Débarrassées des barrières douanières et fortes d’une réglementation harmonisée, les entreprises pourraient entrer en concurrence (et les biens circuler librement) de la Californie à la Croatie. D’instinct, j’ai envie d’approuver. Mais les opposants au TAFTA [son autre acronyme, pour Transatlantic Free Trade Agreement, “traité de libre-échange transatlantique”] ne sont peut-être pas dans l’erreur.

Déficit démocratique

Toute négociation sérieuse passe par une dose de bluff, et l’excès de transparence peut effectivement faire obstacle à de nécessaires compromis. Une part de secret est indispensable. Mais Bruxelles et Washington, où l’essentiel de ces négociations est mené, sont les capitales mondiales du lobbying – des villes où les multinationales dépensent des fortunes dans les meilleurs restaurants. Face à un processus si peu ouvert, il est difficile de donner tort à ceux qui accusent le TTIP d’être totalement soumis aux intérêts des grandes entreprises, ou à ceux qui redoutent, par exemple, que l’Europe évolue vers un système de brevets à l’américaine – où le brevet est de moins en moins un moteur de l’innovation, et de plus en plus un permis de poursuivre en justice.

Un problème accentué par le “déficit démocratique” de l’Europe, d’une ampleur telle que peu d’Européens s’attendent à ce que les accords soient soumis à l’examen législatif nécessaire auquel procèdent certains Parlements nationaux. La Commission européenne, consciente du problème que pose cette défiance, a dernièrement rendu publics des projets de textes afin de préciser sa position dans divers domaines controversés.

Mais la principale inquiétude de l’opinion européenne porte sur l’incorporation dans le traité d’un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats, ou ISDS dans son acronyme en anglais. Depuis les années 1980, cet instrument est devenu la norme dans les accords commerciaux conclus entre les Etats-Unis et des pays moins développés, et il s’est également imposé dans d’autres traités bilatéraux entre économies développées et économies émergentes. Dans le cadre d’un mécanisme d’ISDS, quand des entreprises s’estiment lésées par des Etats parties au traité, le différend est réglé par un tribunal d’arbitrage international. Nombre de pays pauvres ne possédaient pas de justice indépendante et avaient un besoin urgent d’investissements étrangers : se soumettre à un arbitrage international était le moyen de protéger à la fois les populations locales et les investisseurs contre des politiques à courte vue et des dirigeants corrompus.

Renoncer à l'ISDS ?

Le dispositif n’a pas tardé à trouver sa place dans des accords passés entre pays développés. L’ISDS est ainsi intégré à l’Accord de libre-échange nord-américain [Alena, entre Etats-Unis, Mexique et Canada], alors même qu’on peut difficilement considérer que la législation canadienne pèche par une mauvaise protection des investisseurs étrangers. Or, ces dix dernières années, plusieurs grandes entreprises, pour la plupart américaines, se sont prévalues de ce mécanisme de règlement des litiges pour intenter des poursuites agressives. Le cigarettier Philip Morris s’est ainsi appuyé sur des accords bilatéraux entre Hong Kong et l’Australie pour dénoncer un encadrement de la publicité sur le tabac comme une atteinte à sa propriété.

Les détracteurs du mécanisme redoutent que l’ISDS soit utilisé pour attaquer le système de santé britannique : un procès a ainsi été intenté contre le service public de santé au Canada en 2008. Même si ce type d’action en justice est sans fondement, le simple spectre des poursuites peut avoir un effet dissuasif sur le législateur : le cas australien a ainsi poussé la Nouvelle-Zélande à remettre à plus tard ses mesures antitabac.
Avis aux négociateurs : ils auraient beaucoup plus de facilité à vendre le TTIP à une opinion européenne sceptique s’ils renonçaient à l’ISDS.
 
 
http://www.courrierinternational.com/article/2015/02/14/p...
 
 

 

16/02/2015

Fast Food Nation de Richard Linklater (2006)

 

d'après le livre Fast Food Nation, écrit par Éric Schlosser.

 

 

15/02/2015

La lettre de Christian Saint-Paul

Mon ami Claude BRETIN, photographie, pour l'heure, les lémuriens et les baobabs à Madagascar, par 35° à l'ombre. Il ne peut travailler à la mise en ligne sur notre site que lorsque l'électricité arrive parfois. Je vous demande donc un peu de patience, nous nous ferons l'écho des publications et événements autour de la poésie avec un peu de retard. Mais bientôt tout rentrera dans l'ordre. Et nous aurons de belles vues de cette grande île où séjourne notre indispensable ami.

Dans le n° 50 de "Nouveaux Délits" Cathy GARCIA publie le poète toulousain Marc TISON. Nous en parlerons dans une prochaine émission et allons l'appeler à Radio Occitanie. 

Au large de Madagascar, une autre île offre une beauté incomparable, l'île de la Réunion. C'est là qu'est née Murièle MODELY qui publie "Rester debout au milieu du trottoir" (Contre-Ciel éd. 72 pages, 12 €) Un petit chef d'oeuvre de cette bibliothécaire toulousaine dont nous vous reparlerons.

La dernière émission a été consacrée à Francis PORNON, bien connu des toulousains, qui est l'auteur de livres de poèmes qui s'ancrent à notre tradition humaniste occitane et qu'il est bon de lire. Vous pouvez l'écouter en cliquant sur :

http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html puis sur "les poètes 03".

Le scénario de l'émission :

*

Le regard qui fut longtemps porté sur la poésie argentine de la deuxième moitié du XXème siècle, était focalisé sur le plus français des poètes argentins : Borges. Il arrive souvent en poésie que l'arbre cache la forêt. L'Argentine, fier pays de brassage, a enfanté nombre d'artistes de génie qui sont emblématiques de ses larges terres qui appellent à l'aventure. Qui mieux que le toulousain Carlos Gardel évoque l'âme du porteño ? Le poète Antonio MORO incarne, avec beaucoup d'autres, la modernité de la poésie argentine qui fait, dans ce début de notre nouveau siècle, une belle place à la dérision.

Diffusion dans les deux langues, français, argentin de "Un ciel le soir" et de "Le Porc".

 

Christian Saint-Paul reçoit l'écrivain, nouvelliste, poète :

 Francis PORNON.

Lors de son dernier passage à Radio Occitania, il était venu présenter un livre d'une originalité heureuse : "Jaurès, lieux et mémoire" (Loubatières éd.) intelligemment illustré par Amina IGHRA.

Aujourd'hui, il vient en poète, revendiquant avant tout son implication créatrice dans le domaine de la poésie. Mais en France, dit-il avec ironie, on ne peut éviter d'être étiqueté. Chacun est placé dans une case censée le définir. C'est malheureusement si vrai, que Francis Pornon cite l'exemple d'un de ses bons amis, poète, qui s'adresse toujours à lui comme à un auteur de polar, alors qu'il a publié des romans, récits et même des romans "roses", et bien sûr des livres de poèmes.

Francis PORNON a nourri son œuvre de ses pérégrinations. Ce bourlingueur s'est frotté à trop d'humanité pour n'avoir plus qu'un regard de fraternité bienveillante sur le monde. Cette tendresse ne détruit en rien sa lucidité ; sa parole est aussi celle de la révolte et du combat. A Clermont-Ferrand, il crée des spectacles d'intervention et milite pour l'avenir du théâtre. A Vaulx-en-Velin, à Vénissieux, à Pierre-Bénite il donne "Le Trésor Magnifique - Mémoire d'un Chant du Sud" aux racines arabo-andalouses et afro-cubaines, sur une musique de Sergio ORTEGA, sorte de cantate avec alternance d'air et récitatif. Il fait là déjà référence "aux croisades qui ont écrabouillé le sud et ses valeurs", à cette époque "où le centre de la civilisation occidentale était la Méditerranée" et où "les valeurs de l'amour étaient placées plus haut". L'univers troubadouresque marque l'œuvre de Francis Pornon qui voit dans l'amour "un élixir, un baume contre la haine". Cet humanisme qui va changer le rapport des hommes dans nos sociétés en proie alors aux rivalités religieuses mortifères, il le puise également chez Averroès et Maïmonide.

Sa posture poétique gravite autour de cet axe : l'amour, dans tous les sens du terme, l'amour des hommes et la générosité, agape et charitas, l'amour érotique, l'eros. Et il pratique une poésie orale, c'est-à-dire une poésie écrite qui ne perd pas de force à être dite, mais y trouve sa plénitude.

Il voit dans PASOLINI un frère en poésie attaché aux mêmes valeurs que lui.

Lecture de poèmes sur Pasolini.

En 2004, il publie un long poème sur l'explosion d'AZF de 2001: "Par-delà le grand fleuve" (La Danse du Vent éd.), reprenant le titre d'un recueil éponyme paru à Parole d'Aube en 1996.

En 2013 il publie à Encres Vives les deux volumes du "Chant Général au Pays" qui a fait l'objet d'une émission et qui a obtenu le prix du Gourmet des Lettres décerné sous l'égide de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse.

Lecture d'extraits.

*

L'AMOUR

Et, nous, nous autres égarés,

Nous, qui nous déplaçons en foule,

Enfants perdus, pères reniés,

Et mères à ce point repoussées,

Souffrant de ce que les hommes

Aiment se courber sous le joug

De l'argent qui pue sangs et eaux,

Je crois à un sursis pour nous.

Le but plonge au fin fond des temps ;

Le long chemin des troubadours

A nous perdus, nous a légué

Le mot et la chose d'amour,

Sa musique qui pince l'âme

Et sa parole qui déroule

Le battement de cœur des siècles.

Il est parchemin de peau douce,

Alphabet à lire à l'aveugle,

Épée rouvrant l'ouïe des sourds,

Armure nous laissant à nu

Pour les combats et pour les joutes.

Que cet ancien rameau reprenne !

Que remonte sève d'amour !

(extrait du livret de "Le Trésor Magnifique")

*

Francis PORNON un poète préoccupé du devenir du monde, imprégné de l'expérience de l'histoire, mais qui se laisse porter et emporter par la parole, car, comme l'énonce ADONIS : "Le poète n'écrit pas ce qu'il connaît / L'écriture embrasse l'inconnu. Sinon elle n'est pas l'écriture."

 

 

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