08/01/2011
Colombie : Nouvelle découverte de fosses communes
6 janvier 2011
« Nous croyons que l’armée colombienne s’est convertie en une armée d’occupation contre son propre peuple : une armée qui protège les intérêts des grandes multinationales, contre notre propre peuple, une armée qui veut livrer les richesse, le pétrole, l’or, la biodiversité aux entreprises multinationales » Ramiro Orejuela, avocat défenseur des victimes des crimes d’état.
Des défenseurs des droits humains dénoncent la gravissime crise humanitaire qui vit la Colombie. Ils dénoncent la découverte d’au moins 1 505 corps supplémentaires dans des fosses communes en Colombie, dans le département de la Meta, la même région que la plus grande fosse commune du continent, avec 2 000 cadavres découverte en décembre 2009, et dont les cadavres sont les corps de disparus et d’assassinés par l’armée, comme il en a été conclus lors des audience publique de témoins et de proches en juillet 2010 près de la gigantesque fosse commune de la Macarena. La plus grande fosse commune du continent américain est située près du bataillon militaire de la Force Oméga du Plan Colombie, qui dispose d’une étroite collaboration militaire étasunienne.
Des défenseurs des droits humains dénoncent que les nouveaux 1 505 restes humains découverts dans la région peuvent être encore plus de civils assassinés par l’armée.
De nombreux défenseurs des droits humains, les congressistes du Polo Democrático Alternativo (PDA) Gloria Inés Ramírez et Iván Cepeda Castro, accompagnèrent le groupe de spécialistes de la justice colombienne qui le jeudi 16 décembre réalisa une inspection judiciaire avec pour but d’exhumer 66 corps qui se trouvaient dans une tombe collective dans la municipalité de Granada dans le département de la Meta. Cette tombe coïncide avec les dénonciation du PDA lors de deux sessions du Congrès de la République il y a quelques mois ; des dénonciation basées sur les réitérés et courageuses dénonciation de familles de disparus et d’habitants de la zone.
Bien que le gouvernement dit que les corps trouvés sont ceux de personnes "morts aux combats" (ce qu’il dit aussi dans le cas de la fosse de la Macarena, ce qui se révéla faux), les dirigeants du Polo le jésuite Javier Giraldo, qui s’est aussi déplacé dans la zone, ont avertit qu’il y a beaucoup de mineurs morts, ce qui pourrai signifier des bombardements contre la population civile, mais aussi de disparus ou de "faux positifs" de la part de l’armée. les "faux positifs" sont des enlèvements de civils par l’armée qui ensuite les assassine et les déguise en "guérilleros abattus au combat" ; ils y a eu des milliers de cas dénoncés d’assassinats de "faux positifs" en Colombie.
Sur cette dantesque nouvelle découverte, Telesur a interviewé Ramiro Orejuela, avocat défenseurs des droits humains :
"grâce aux dénonciations des organisations de droits humains et des familles des victimes, familles de disparus, on a réussit à ce que la justice trouve une énorme nouvelle fosse commune [...] il est important que maintenant les familles qui sont venues dénoncer les disparition de ses proches donnent des échantillons d’ADN [...] le plus important est que les dénonciations que nous faisons depuis longtemps soit corroborées ... chose que refuse de faire le gouvernement à travers du ministre de la défense qui dit qu’il n’y a pas de fosses communes, nous avons démontré que durant les quatre derniers mois ont a découvert 1 500 personnes non identifiées [...]seulement dans 3 cimetières de la Meta ont a trouvé plus de 1 500 personnes, une situation dantesque pour l’humanité, qui montre que la violation des droits humains de la part de la force publique contre le peuple".
Et au sujet de l’origine des morts il déclare :
"[...] Il peut exister quelques cas de personnes "mort au combat", mais cette situation a été utilisée par le gouvernement, par l’armée pour assassiner des personnes innocentes et les faire passer comme "guérilleros morts au combat", ce qui a été dénommé "faux positifs". Le gouvernement profite de ces circonstances pour discréditer les défenseurs des droits humains : les défenseurs des droits humains sommes persécutés, victimes de menaces, d’assassinats, d’emprisonnement ... quelques camarades sont aujourd’hui prisonniers avec de fausses accusations de personnes travaillant pour le gouvernement [...] La tragédie humanitaire de Colombie est énorme : cette situation de déplacement de millions de personnes de la part de l’armée et des bandes paramilitaires qui travaillent en compagnie de l’armée et avec l’appui et la défense de la part de l’armée des assassins paramilitaires depuis des décennies, la tragédie vient premièrement de l’armée."
Au sujet de savoir si les autres fosses communes découvertes en Colombie peuvent servir comme jurisprudence pour cette nouvelle découverte :
"La Colombie est une fosse commune [...] Nous alertons la communauté internationale : plus de 1 500 corps seulement dans une région .... comme ce sera dans tout le pays ? [...] la communauté internationale doit connaitre ceci. ET nous devons recevoir de l’aide pour enquêter et punir les responsables pour l’action, l’omission et la connivence [...] ces enquêtes doivent avoir lieu au plus haut niveau : doivent être inculpé des hauts généraux, politiques, nous osons même demander des comptes à l’ex président Uribe pour sa connivence avec tant de crimes contre le peuple colombien [...] beaucoup de ses haut fonctionnaires sont aujourd’hui poursuivit, quelques uns ont fuit pour des crimes qu’ils ont commis contre notre peuple [...]
"Nous croyons que l’armée colombienne s’est convertie en une armée d’occupation contre son propre peuple : une armée qui protège les intérêts des grandes multinationales, contre notre propre peuple, une armée qui veut livrer les richesse, le pétrole, l’or, les émeraudes, la biodiversité aux entreprises multinationales et pour cela elle persécute nos paysans qui sont les seuls qui ont résisté pour défendre la souveraineté et pour défendre les richesse naturelle de Colombie, qui est une des pays les plus riches du monde"
Source : Le grand soir
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Au Honduras, les uns comptent leurs dollars, les autres leurs morts
Hélène Roux
6 janvier 2011
Le 15 novembre 2010, la région du bas Aguán au Honduras a été le théâtre d’un massacre de plus, perpétré contre cinq paysans membres de l’organisation paysanne Movimiento Campesino del Aguán (MCA). Les faits se sont produits à l’aube du 15 novembre, lorsque deux cents gardes armés à la solde de M. Miguel Facussé Barjum (1), le magnat hondurien de la palme africaine, ont tiré avec des armes de gros calibre sur un groupe de paysans qui venait présenter les papiers les accréditant comme légitimes propriétaires de la finca (propriété) El Tumbador (municipalité de Trujillo).
Ces assassinats constituent un nouvel épisode dans le conflit agraire qui oppose de longue date le MCA aux grands entrepreneurs et propriétaires terriens de la région : M. Facussé Barjum – président de la société Dinant et oncle de l’ex-président libéral Carlos Flores Facussé (1998-2002) –, M. René Morales Carazo – industriel et frère du vice-président de la République du Nicaragua, M. Jaime Morales Carazo –, M. Reynaldo Canales – lui aussi grand patron –, et M. Oscar Najerá – député du parti Libéral (droite).
A la différence d’autres pays d’Amérique latine, où la culture de la palme africaine connaît un essor très récent – lié à l’élaboration des agro-carburants –, celle-ci est présente au Honduras depuis les années 1970. A cette époque, des réformes agraires ont en effet été promues – souvent par des gouvernements militaires, comme au Pérou et au Honduras – pour réduire la pression sur les latifundia (grandes propriétés) et contrôler le mouvement paysan. La culture de la palme constitue donc un enjeu économique important, qui explique d’une part la force et la capacité des coopératives paysannes, et d’autre part la convoitise des grands propriétaires et entrepreneurs de l’industrie de transformation du précieux végétal.
Au début des années 1990, sous la présidence de M. Leonardo Callejas (Parti national [PN], droite), se met en place la loi de modernisation et développement du secteur agricole (2), qui modifie celle de 1962 sur la réforme agraire. Suivant la même tendance que dans le reste des pays d’Amérique latine, la nouvelle loi privilégie la « sécurisation de la propriété » à travers la titularisation individuelle des terres et l’incursion croissante du secteur privé dans le financement de la production agricole. Ce procédé – développé et promu par la Banque mondiale – est également connu sous l’appellation trompeuse de « réforme agraire assistée par le marché ».
La majorité des organisations paysannes du Honduras s’accorde sur le fait que cette loi marque le début d’une accélération de la réappropriation privée des terres anciennement attribuées à des coopératives dans le cadre de la réforme agraire des années 1960.
Considérant cet accaparement comme illégal, les paysans partent à la reconquête des terres. C’est dans ce contexte que le MCA voit le jour, début mai 2000, en occupant les terres du Centre régional d’entraînement militaire (CREM), soit plusieurs milliers d’hectares utilisés pendant les années 1980 par les instructeurs de l’armée des Etats-Unis pour former les combattants de la Contra nicaraguayenne.
Pour le MCA, l’objectif consiste à faire pression pour l’application des dispositions légales établissant l’usage social de la terre et limitant la concentration agraire.
Dans les premiers temps, la tension entre les paysans et les propriétaires terriens est si forte que le président de la République (l’homme d’affaires Ricardo Maduro, PN) n’a d’autre choix que d’intervenir en personne. Le 12 octobre 2000, 1124 hectares sont titularisés au nom des coopératives du MCA, cependant que l’Institut national agraire (INA) entreprend des démarches pour annuler les titres de propriété indûment attribués aux grands propriétaires.
Toutefois la victoire est de courte durée et, pendant des années, la situation reste explosive et le harcèlement constant.
Le 12 juin 2009, un accord est pourtant signé entre le président hondurien, M. Manuel Zelaya, et les organisations paysannes de l’Aguán. Il établit qu’aucune expulsion ne pourra se réaliser avant que la légalité sur les titres de propriété et les ventes de terres n’ait été établie par les autorités compétentes. Mais le coup d’Etat du 28 juin 2009 met fin à cette courte trêve. Le MCA, qui, comme de nombreuses organisations populaires, a rejoint le Front national de résistance contre le golpe (3), se retrouve une fois de plus dans la ligne de mire.
Les attaques reprennent avec plus de vigueur au début de l’année 2010, avec l’entrée en fonction du gouvernement de facto de M. Porfirio Lobo, parvenu au pouvoir lors des élections organisées à l’ombre du putsch militaire, en novembre 2009. Face à la paralysie du processus de titularisation, le mouvement (4), qui recense désormais plus de 3 500 familles organisées en centaines de coopératives, a en effet décidé de reprendre, le 9 décembre 2009, les occupations de terres.
Le 8 janvier, une première expulsion violente des terres nouvellement occupées a lieu : 27 personnes, dont dix femmes, sont détenues. Le 13 janvier, trois dirigeants du MCA sont arrêtés, ce qui porte à 18 le nombre de membres du MCA emprisonnés depuis la création du mouvement. Dans un communiqué, l’organisation dénonce par ailleurs la présence menaçante d’hommes armés aux alentours des terrains des coopératives et accuse un colonel de l’armée de « prêter ses services » aux entrepreneurs de la palme africaine.
Mi-février 2010, des groupes paramilitaires à la solde des grands propriétaires, appuyés par l’armée et la police, attaquent les campements du MCA et font plusieurs blessés. Les faits se produisent alors même qu’une délégation du MCA négocie la ratification des accords signés avant le putsch de 2009, avec l’actuel ministre de la réforme agraire, Cesar Ham. Ce dernier, un ancien député du parti de gauche Union démocratique (UD), s’est à la fois opposé au coup d’Etat… et l’a légitimé en acceptant d’entrer au gouvernement de M. Lobo. Depuis cette « position », il prétend jouer le rôle de « courroie de transmission » des revendications populaires auprès du gouvernement.
Début mars 2010, de nouvelles négociations s’ouvrent entre le gouvernement et les paysans du MCA alors que la région est totalement militarisée et subit une intense répression. Quarante personnes ont été détenues pendant le processus de dialogue, y compris le responsable régional de l’INA, M. Coronado Ávila Mendoza. Le dirigeant du MCA, M. Rudy Hernandez, décrit la situation : « La région du bas Aguán a été inondée de militaires, 28 coopératives étaient en cours de récupération (de leurs terres) et c’est pour cette raison que le 13 avril, après une réunion de plus de quinze heures avec le gouvernement, qui ne voulait nous concéder que 6000 hectares, nous en avons obtenu 11 000. Nous avons signé parce que nous étions sous la menace des canons et nous ne pouvions pas mettre en danger la vie de nos compagnons. Malgré tout, la lutte n’a pas été seulement pour cette quantité de terres mais pour toute la terre assignée à la réforme agraire (5). »
Le 13 avril 2010 les deux parties « s’entendent » donc : 3 000 hectares de terres affectées à la palme africaine seront titularisés immédiatement en faveur de 28 coopératives et après évacuation volontaire des champs occupés (par les paysans), les mêmes surfaces (en friche) leur seront attribuées dans un délai de trois mois et à un autre emplacement. Enfin, dans un délai d’un an, les paysans devront recevoir 1 000 hectares cultivés en palme et 4 000 hectares non cultivés. Le président de facto se rend lui-même sur place et se porte garant des accords.
Mais l’apaisement qu’on aurait pu attendre à partir de la signature des accords n’a pas lieu. Au contraire, la zone de l’Aguán connaît un regain de tension. En effet, le magnat de la palme, M. Facussé, donne la mesure du peu de cas qu’il fait des dispositions légales. Il annonce qu’il fera appel des décisions prises auprès des tribunaux.
Allant au-devant de ses désirs, le 20 avril, l’armée resserre son étau autour de la communauté Guadalupe Carney (fondée sur les terres occupées du CREM), qui se retrouve complètement encerclée par plus d’une centaine d’effectifs des commandos Cobras et de militaires. Le prétexte : l’arrestation de membres du MCA. Par ailleurs, le syndicat des travailleurs de l’INA (Sindicato de Trabajadores del INA [SITRAINA]) de la région dénonce des menaces et des intimidations contre ses membres.
Le 23 avril, alors que le MCA fait état de l’invasion imminente de la communauté Guadalupe Carney par l’armée, M. Facussé annonce qu’il refuse de négocier ne serait-ce qu’un hectare de terre. Le bras de fer engagé avec le MCA s’étend à l’INA et à son directeur dont le propriétaire réclame ouvertement la tête. Cette situation révèle le double jeu du gouvernement qui, d’un côté, fait mine de jouer la conciliation par le biais de l’INA, et de l’autre, prend prétexte du climat de tension pour militariser la région.
Quelques jours plus tard, le 28 avril, la radio communautaire de Zacate Grande (une communauté située dans le golfe de Fonseca, région pacifique, à 150 km de la capitale) est attaquée et détruite par des hommes armés à la solde de M. Facussé.
Le 25 mai, le quotidien La Prensa avait publié un entretien avec M. Facussé dans lequel celui-ci affirmait que « le problème de l’Aguán détruirait l’économie », laissant ainsi entendre que le « climat d’insurrection » dans la région faisait fuir les investisseurs étrangers (6). En juin 2010, l’annonce du licenciement de 500 employés des entreprises de Miguel Facussé dans la région constitue une manœuvre de plus pour attiser les dissensions entre les paysans.
Le 21 juin, une opération conjointe de membres des bataillons Cobras et des vigiles de l’entreprise de sécurité Orión (recrutée par M. Facussé), menée dans le but d’arrêter deux membres de la coopérative La Aurora, provoque la mort d’un jeune de 17 ans. L’autopsie révèle douze impacts de balles (7). Le communiqué du MCA souligne que la finca La Aurora avait été assignée à la coopérative par l’INA.
Le 17 août, trois membres du MCA (dont un adolescent de 14 ans) sont assassinés. Quelques jours plus tard, un affrontement a lieu à Zacate Grande entre les occupants des terres récupérées et les habitants de villages voisins, à qui M. Facussé a remis des « titres de propriété » et fait miroiter la construction d’un collège pour leurs enfants.
La liste des intimidations et arrestations arbitraires s’allonge tous les jours mais les institutions financières internationales ne sourcillent pas. Dans une lettre (8) adressée le 17 novembre 2010 au président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick, l’ONG canadienne Rights Action accuse celle-ci d’être coresponsable des exactions commises dans l’Aguán. Dénonciation fondée sur le fait que le 5 novembre 2009, Dinant avait reçu de la Corporation financière internationale (IFC) – chargée de l’attention au secteur privé au sein de la Banque mondiale – le prêt n° 27.250, à hauteur de 30 millions de dollars.
Les rumeurs, régulièrement relayées par la presse, faisant état de l’existence de groupes armés au sein du MCA se sont renforcées ces derniers jours. Certains médias croyant même savoir que les bases d’entrainement de la guérilla se trouveraient au Nicaragua (9)… Ironie du sort : les terres originalement occupées par le MCA, avaient, elles, bel et bien servi de base pour les troupes de la Contra, dont l’objectif était précisément d’agresser le Nicaragua voisin…
Le massacre du 15 novembre a donné un nouveau prétexte à l’envoi de l’armée dans la région. Mais contre toute attente, au lieu de s’en prendre aux milices armées des entrepreneurs de la palme, ce sont les bureaux de l’INA – ceux-là même où sont entreposés les dossiers de régularisation des terres du MCA – qui ont été militarisés.
Le 6 décembre les paysans ont repris les blocages de route pour exiger que justice soit faite. Le 7 décembre, un communiqué du MUCA avertit que la communauté Guadalupe Carney est de nouveau encerclée par l’armée.
Le 15 décembre, 600 militaires ont pris position sur les collines alentours et des hélicoptères survolent la zone.
Note :
(1) Giorgio Trucchi, « Masacre y barbarie en el Bajo Aguán », Secrétariat régional latino-américain (Rel-UITA), 16 novembre 2010.
(2) « Ley para la Modernización y Desarrollo del Sector Agrícola (LMDSA) », Institut agraire national (INA), 5 mars 1992.
(3) Aujourd’hui Front national de résistance populaire (FNRP).
(4) Qui se présente également sous le sigle MUCA (Mouvement uni des paysans de l’Aguán).
(5) German Reyes, « Incumplimiento del gobierno caldea los animos en el Aguán », Revistazo, 18 novembre 2010.
(6) « Problema del Aguán destruiría la economía », La Prensa, 25 mai 2010.
(7) Giorgio Trucchi, « Asesinato salvaje de joven del MUCA », Rel-UITA, 22 juin 2010.
(8) « Letter to the World Bank », Rights Action, 17 novembre 2010.
(9) « Hondureños estarían entrenándose en Nicaragua para desestabilizar orden legal y democracia », El Proceso, 24 novembre 2010.
Source : Le monde diplomatique
via http://www.michelcollon.info12:07 Publié dans LATINA AMERICA | Lien permanent | Commentaires (0)
Chili : la résistance mapuche face aux multinationales
Source : www.michelcollon.info
Victor Ancalaf
1er janvier 2011
Víctor Ancalaf est un werken (porte-parole en Mapudungun, langue des Mapuche). Il lutte pour le respect des droits des peuples indigènes du Chili. Il s’exprime sur le long combat des Mapuche, la loi antiterroriste dont il a été victime, leur résistance face à la dictature de Pinochet et aux gouvernements qui ont suivi. Il décrit l’organisation à laquelle aspirent les Mapuche et nous initie au concept nouveau d'Etat plurinationale.
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07/01/2011
Les voeux du barbu
Nouvelle pluie mystérieuse d'oiseaux morts aux Etats-Unis
LEMONDE.FR avec AFP | 04.01.11 | 20h30 • Mis à jour le 05.01.11 | 10h23
poème des meilleurs vœux pour une année nouvelle
« pluie d’oiseaux mort » je lis
ça je lis « pluie d’oiseaux morts »
c’est en Amérique du Nord
que cette pluie est tombée
Bob Dylan américain du nord
chantait autrefois « a hard rain’s a gonna fall »
mais il n’y avait pas d’oiseaux morts
dans sa chanson
et pourtant il y en avait des trucs bizarres
dans sa chanson
une pièce pleine d'hommes avec leurs marteaux qui saignaient,
une douzaine d'océans morts
cent batteurs dont les mains étaient en flamme
une femme dont le corps brûlait
sept forêts tristes
mais pas de pluie d’oiseaux morts
et ces oiseaux morts
sont tombés en pluie
dans la nuit d’un 31 décembre
quelle « bonne année »
nous souhaitent ils ?
“And it's a hard, it's a hard, it's a hard, it's a hard,
It's a hard rain's a-gonna fall.”
mais le jour même
où j’ai lu “pluie d’oiseaux morts”
j’ai vu loin de toutes les Amériques
un petit arc en ciel entre les pattes d’un oiseau
figé depuis longtemps dans le plâtre
d’un bas relief
une adorable femme morte depuis longtemps
l’avait modelé
et ce jour d’hiver un rayon de soleil
« dévié » par des pampilles de verre
y a rajouté un instant
un petit arc en ciel miraculeux
ça redonne un espoir possible
non ?
Roger Lahu
21:21 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
06/01/2011
NOUVEAUX DELITS NUMERO 38 vient de paraître
Jusqu’à quand nous laisserons-nous imposer nos pensées, nos mouvements, nos goûts, nos façons d’être, d’aimer, de travailler, de vivre, nos rythmes, nos rêves ? Jusqu’à quand accepterons- nous l’inacceptable ? Face au rouleau compresseur, s’agirait-il de savoir si on va courir de plus en plus vite - et tant pis pour ceux qui tombent, ceux innombrables qui sont déjà tombés - ou si nous allons tenter un saut de côté ? Le problème c’est qu’il n’y a pas un seul rouleau compresseur, unilatéral, et peut-être évitable, mais des multitudes de rouleaux compresseurs qui partent dans tous les sens ! Alors ?
Il ne s’agit plus là de politique mais de prédation. Prédation d’humains envers d’autres humains. Prédation ou plutôt parasitisme. Le prédateur met à mort sa proie pour s’en nourrir et en nourrir sa progéniture, le parasite s’en nourrit, le pompe, le suce, l’épuise, la mort ne vient que plus tard, de façon non directe, et il est souvent difficile de déceler la vraie cause. Les véritables causes de la guerre, de la misère, de la violence, de la malnutrition, des maladies, de la folie, du fanatisme, et de la longue et atroce liste des etc. Et cetera desunt, qui signifie « et les autres choses manquent ». Oui, les autres choses manquent, comme la paix, le respect, la dignité, la clairvoyance, l’échange, le partage – ailleurs que sur ces réseaux dits « sociaux » -, la sororité et la fraternité, l’empathie pour toute forme de vie... Bref, tout ce qui donne SENS à l’existence.
Alors nous voilà en 2011, à la saison des vœux… Que dire ? Que cette nouvelle année ne soit pas pire encore que celle qui vient de s’achever.
Santé, liberté, dignité, joie et création pour toutes et tous et purgeons nos têtes et nos cœurs plutôt dix fois qu’une !
J’ai toujours peur de mon visage dans le regard de l’autre J’ai toujours peur parce qu’obscurément je sais que je suis coupable de tout Pensez : Je viens d’ailleurs Ma voix est rauque je suis différent Mon sang a coulé d’un feuillage inconnu ici j’ai toujours peur Et pourtant j’aimerais avec chacun parler de la pluie et du beau temps leur montrer à tous les vieilles photos jaunies de là-bas du pays Mais je ne peux pas faire le premier geste car j’ai toujours peur Mais je vous demande Pardon André Laude in Avec ma gueule de métèque
Nous lançons contre ceux qui te pillent et t'épuisent
Contre ceux qui parasitent sur ton grand corps d'humus et de neige
Les imprécations foudroyantes
Qui naissent aux gorges des orages.
Gilles Hénault
in Totems
AU SOMMAIRE
Délit de résistance : Contes et Récits Rom KALDERACH ou l’avant dernière étape des Tsiganes, de Georgie Viccini
Délit de poésie : Marie-Florence Ehret, Anna Jouy et Guénane Cade
Délit de fraternité : Qui Vive de Christophe Manon
Délit de souvenance : Il y a des abeilles de Christian Degoutte
Délit d’incitation au jardin : Jardin du causse de Cathy Garcia vient de paraître aux Editions de l’Atlantique
Et 4 R à Résonances : 1 Revue, 1 Recueil, 1 Roman et 1 Réalisateur.
Vous trouverez le bulletin de complicité fidèle à son poste, au fond en sortant.
Illustrateur invité :
Jean-Louis Millet
Ce perpétuel dissident, cet être anachronique :
le poète, a trouvé le moyen de survivre au dodo
et à la liberté, que l'homme sociable a fini,
et non sans peine, par exterminer
Robert Edward Hart (1891-1954)
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
Le Comité International de Réflexion Tsigane, se donne pour mission d’engager une réflexion intellectuel, impartiale, raisonnable, responsable et constructive. Son but vise à redéfinir des valeurs et une identité culturelle applicables à l’édification d’une Unité Tsigane Universelle, reconnues et acceptées par les Nations ou les différents peuples ou populations à travers le monde.
Le Conseil d'administration du CIRT, comme défini dans les statuts, est exclusivement composé d'intellectuels émanants, ou appartenant à la population Tsigane, Les Grands Sages. (L’appellation Tsigane regroupe, ici, l’ensemble des Gens du voyage, Gitans, Mânouches, Roms, Sinté, Yéniches, et tout autres noms ou dénominations définissants notre population, dans toutes langues, à travers le monde). Néanmoins, le CIRT est ouvert à toutes les intelligences, Tsigane ou non-Tsigane, Les Justes, qui veulent participer à une réflexion générale sur notre population. Pour rejoindre le CIRT, il suffit d'en faire la demande auprès du Conseil d'Administration. Les droits d'inscription sont libres.
Les Grands Sages
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Le Porte Parole du CIRT
Maître Henry Braun, avocat au Barreau de Paris.
Les Justes
André DRYANSKY. Maryse GARGAUD. Lisa CROZE. Thierry CHANTEGRET. Jean-Luc BECQUAERT. Denis TOULME. Esmeralda ROMANEZ. Cathy GARCIA. Asso Notre Route - Amaro Drom. Joseph SAADNA - Comité d'animation Place du Puig.
L'édification d'une Unité Tsigane ne pourra se faire qu'en harmonie avec les populations qui nous entourent.
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Nouveaux Délits - Janvier 2011 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Auto-impression sur papier recyclé- Autodiffusion Coupable responsable : Cathy Garcia Correcteur : Michel Host
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Le PARIS de Gérald Bloncourt
MERCREDI 12 JANVIER 2011 A PARTIR DE 19 HEURES 30
AU 7 BIS RUE DE TRETAIGNE à 75018 PARIS
voir http://bloncourt.over-blog.net/court.over-blog.net/
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02/01/2011
Les voeux de Bernard Mayaudon (Ed. du Corbeau)
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Les voeux de Majid Kaouah
Bonne et heureuse année 2011
dans un monde meilleur !
Il y a un peu de toutes les mémoires
Dans ce lieu redécouvert
Ni sombre ni amer
Juste ce qu’il faut d’épreuves
Pour avoir survécu aux saccages
Ni tout à fait entier
Ni tout à fait le même
Toujours cet espace
Où le feu vivace
S’acharne contre
Les premières frayeurs
Des miroirs nubiles
Il y a un peu de toutes les mémoires
Dans ce lieu de péril
Ni sombre ni amer
Juste ce qu’il faut de patience
Abdelmadjid Kaouah
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Les voeux d'Anicet, poéticopsychosophe
Lionel Lefèvre
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Les voeux de Gérard Collas
Rue du coeur retrouvé
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Les voeux de Patrick Joquel
Fin décembre
le soleil ne pèse pas
il n’ose pas se mêler aux fines étreintes du givre et de la feuille roussie
Il passe
léger adolescent
Celui qui arpente alors sans mot dire et les yeux éblouis les sentiers crissant de ces ubacs s’exile un peu plus profondément à chacun de ses pas
Avec son amour à la main
comme un bouquet de légendes immortelles
il se réjouit du chant d’un lichen
d’un fragment de gui
du crochet d’un pin
Les ombres sont longues
le silence aussi
les pins cembro se reposent
Suspendus
aux ubacs de décembre
ils s’abandonnent à leurs songes
Du secret
le randonneur
engoncé dans sa parole
surprend
parmi les traces de chevreuils
quelques fragments d’écorces
Il s’agenouille et déchiffre une à une
ces cartes égarées
Lorsqu’il reprend sa marche
il n’est plus tout à fait là
nul ne saura jamais vraiment jusqu’où il les a suivies
Pas même lui
En décembre ici
les ombres sont longues
le silence aussi
(c) Patrick Joquel
inédit 2010
http://joquel.monsite.orange.fr
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Les voeux d'Abdellatif Laâbi
Je passe en revue
ce qui communément se dit :
la pierre respire
le bois travaille
l’arbre se dénude
le ciel se couvre
le vent gémit
l’herbe se couche
le nuage court
la forêt recule
le volcan se réveille
l’étoile pâlit
la mer mugit
le soleil se cache
la montagne tue
le désert avance
etc…
Et voilà que je songe à ces tribus arabes d’avant l’islam
qui façonnaient des statuettes de dieux avec des dattes, les
adoraient pendant que la nourriture était abondante, puis,
en temps de pénurie, les mangeaient sans état d’âme. Que
faisons-nous d’autre avec la nature, cette divinité que nous
avons recréée à notre image en pétrissant quotidiennement
la pâte de la langue ? Aujourd’hui, ne sommes-nous pas en
train de la dévorer après l’avoir tant adorée ?
Abdellatif Laâbi
Ce texte est accompagné sur la carte d'une encre de Philippe Amrouche.
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01/01/2011
2011
réclusion hivernale
de nouveau je m'adosse
à ce pilier
Bashô
11:25 Publié dans CG - QUOI DE NEUF? QUE FOUS-JE ? | Lien permanent | Commentaires (0)
Dernières traces de 2010, d'"attouchement à toi mon semblable"...
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(PS : je rappelle pour ceux qui ne comprennent pas que cette rubrique recense les "recherches" qui ont conduit certaines personnes sur ce blog)
11:18 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les voeux de Pierre Colin
que je partage à tous les sens du terme !
2011, la fin des années kitch.
Plus de vœux mais des veux, des v’eux,
Babel chancelle dans nos rêves, nos r’Eves.
Ce n’est pas Attila, ni César ni sages ni barbares,
c’est l’homme kitch, la pensée kitch, la chair kitch
qui submergent la Terre, la république kitch
qui pue et vocifère. Les pyramides étaient de pierre,
l’Acropole de marbre et Lascaux de cristal.
Aujourd’hui tout est fric, ordure et capital.
Delphes est cotée en bourse !
Mais déjà le futur s’insurge dans nos poings !
L’un dit Indignez-vous !
L’autre Allumons les étoiles.
Loin du vieux temps en crue,
loin des mots en débâcle,
n’ayons plus peur de ce ciel bleu
qui nous colle à la peau !
Conjuguons l’aube au futur simple,
le bonheur tellurique !
Bonne année
Pierre Colin
11:05 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)