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27/02/2012

Manuel de Transition -De la dépendance au pétrole à la résilience locale

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couv_manuel_transition.jpg

Rob Hopkins
Préface de Serge Mongeau

En partenariat avec les Éditions Écosociété
Télécharger le dossier de presse.

Que seraient nos sociétés sans pétrole ? Brutalement métamorphosées… Plus d’ordinateurs, plus de nourriture des quatre coins du monde, plus de voitures ni d’avions, plus de plastique ; nous devrions rapidement réapprendre à produire un nombre incalculable de choses pour assurer notre survie. Mais serions-nous capables d’une telle autonomie ?

Ce scénario catastrophe est loin d’être paranoïaque. Il représente au contraire un avenir proche que nous devrons affronter tôt ou tard. Car allié aux changements climatiques, le pic pétrolier (la fin d’un pétrole abondant et peu cher) exige un changement draconien de nos habitudes de vie, une Transition énergétique qui mettrait fin à notre vulnérabilité collective. Comme nos gouvernements refusent de prendre les mesures qui s’imposent, il nous revient à nous, citoyenNEs, de prendre l’initiative et de nous préparer.

C’est ce que propose ce Manuel de Transition, outil révolutionnaire et inspirant, entièrement consacré aux solutions pour construire dès maintenant des sociétés écologiques et résilientes, capables de s’adapter aux catastrophes que constituent le pic pétrolier et les changements climatiques. Enfin traduit et adapté en français, ce livre accessible, clair et convaincant expose tous les outils, les détails pratiques et les étapes nécessaires pour préparer l’avenir en diminuant radicalement les besoins énergétiques à l’échelle de sa communauté.

Déjà, des milliers d’Initiatives locales ont démarré leur processus de Transition. Planter des arbres fruitiers, réapprendre à la population à cultiver un potager, développer la résilience, réorganiser la production énergétique, développer le transport actif, réapprendre les savoir-faire que nous avons oubliés, telles sont, entre autres, les nombreuses actions concrètes que les citoyenNEs peuvent réaliser au sein de leur village, leur ville, ou leur quartier.

Vous tenez entre vos mains un outil de changement incroyable… Alors, on commence quand ?

 

 

Fondateur du mouvement de Transition, Rob Hopkins enseigne la permaculture et continue d’animer avec fougue ce mouvement en marche. En 2009, il a été nommé Ashoka fellow, titre prestigieux pour souligner sa contribution au changement social.

 

 

Le mouvement de Transition est la meilleure nouvelle depuis longtemps et ce manuel est la mine d'inspiration idéale pour vous lancer.
Phil England, New Internationalist

Ce manuel est une démarche intelligente et pratique pour encourager les gens à penser globalement, agir localement et changer les choses par eux-mêmes.
P. D. Smith, The Guardian
Créer le monde que nous voulons est un mode d’action bien plus subtil, mais plus puissant que de détruire celui dont nous ne voulons plus.
Marianne Williamson

25/02/2012

Iode 131 en Europe

carte-euroep-fond---Copie.jpgA nouveau de l’iode 131 dans l’air respiré en Europe.

 

Chronologie des détections connues en Europe :

16-23 janvier 2012 : iode 131 détecté en Norvège

21-23 janvier 2012 : iode 131 détecté en Finlande et Suède

25-31 janvier 2012 : iode 131 détecté en Pologne

depuis début février : iode 131 détecté en Allemagne, au Luxembourg, en Autriche, en République Tchèque et en France

 

D’où vient l’iode 131 ? Fukushima ? Tchernobyl ? Hongrie ? Roumanie ?

Un mois après le début de la pollution : mystère !

 

Si c’est encore l'Institut des Isotopes hongrois, à quoi ça servait de le dénoncer ennovembre 2011 si on lui permet de poursuivre ses émissions gigantesques (au moins 624 GBq pour l’année 2011)?

Pourquoi les instances de sécurité nucléaire autorisent-elles des rejets 1000 fois plus importants pour cet institut (1600 GBq/an) que pour une centrale nucléaire comme celle du Tricastin (autorisation 1,6 GBq/an) ?

Pourquoi la carte EURDEP publiée par l’Europe ne donne-t-elle que des renseignements sur la Roumanie et la Pologne et pas sur les autres pays d’Europe pour les émissions radioactives bêta ?

 

weekbeta.jpg

 

Roumanie : l’ensemble du pays est à un taux supérieur à 3 Bq/m3 en irradiation bêta (pastilles violettes). Oui mais combien exactement ? Impossible d’en savoir plus avec la carte EURDEP.

 

Pour en savoir plus, il faudrait avoir accès aux données du réseau de surveillance international. Mais c’est top secret (1).

 

Communiqués officiels :

 

Communiqué de l’ASN

Communiqué de l’IRSN

 

Quelques remarques :

 

- Rappel de la dangerosité de l’iode 131 (extrait article wikipédia):

« Du fait du rayonnement β- émis lors de sa désintégration, l'iode 131 provoque des mutations génétiques dans les cellules où il pénètre, ainsi que dans les cellules voisines, mutations graves qui peuvent entraîner la mort de ces cellules. C'est la raison pour laquelle une dose élevée d'iode 131 peut s'avérer moins dangereuse qu'une dose plus faible, les cellules irradiées étant tuées au lieu de survivre comme germes d'un cancer. »

 

- Remarque du ministère de la santé du Luxembourg :

« Notons, que ces rejets d'Iode-131 n'ont aucun impact sur la santé des populations en Europe. »

 

- Remarque de l’IRSN :

« Les niveaux de concentration observés bien qu’inhabituels sont très faibles et sans aucun risque pour la santé des populations. »

 

- Remarque de l’ASN :

« Ces niveaux d’activité en iode 131, bien que très inhabituels dans les territoires européens et français, ne comportent aucun risque sanitaire ou environnemental. »

 

 

- Relevé d’un extrait de l’article du site « L’usine nouvelle » : « En novembre déjà, les scientifiques de l’IRSN avaient déjà été préoccupés par une présence anormalement élevée de cette même iode – qui est naturellement présente dans l’atmosphère. »

A comparer avec ce que dit le ministère de la santé du Luxembourg : « L’ Iode 131 est élément radioactif artificiel, produit dans des installations spécifiques et utilisé surtout dans le domaine de la médecine nucléaire. »

 

 

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(1) Comment en savoir plus ?

 

Plus de 60 laboratoires d’analyse équipés de détecteurs de très haute précision sont répartis sur l’ensemble de notre planète et contrôlent quotidiennement la radioactivité de l’air. Leur mission : rechercher les très faibles quantités de produits radioactifs qui pourraient indiquer qu’un essai nucléaire a été effectué en violation du Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICEN).

 

Les résultats de ces analyses permettraient de suivre, jour après jour, et depuis le 12 mars 2011, l’avancée des masses d’air contaminé par les rejets radioactifs de la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI.

 

C’est impossible car les données sont confisquées par les États. Les résultats sont transmis à des organismes officiels qu’ils sélectionnent et qui sont tenus de ne rien divulguer. Le réseau international de mesure est financé par de l’argent public. Les populations ont droit à cette information. Tous les chiffres doivent être publiés et non pas quelques chiffres soigneusement choisis par les autorités.

 

Pour en savoir plus, la Criirad a lancé une pétition citoyenne.

Accès à la pétition


Source : http://fukushima.over-blog.fr/article-iode-131-en-europe-...

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24/02/2012

Vient de paraître chez Asphodèle : Dépaysement de Jean-Luc Nativelle

Depaysementcouvcouli.jpg


Il suffit parfois de prendre un chemin inédit pour se sentir dépaysé ; un lieu inconnu, une rue découverte par hasard, et l’on fait l’expérience de n’être pas tout à fait à sa place. Le dépaysement est aussi un moment où notre rapport au monde bascule entre un « avant » et un « après » : le décès d’un proche peut ainsi nous rendre étranger à notre environnement familier. Mais si l’on s’avise qu’il n’y a pas de concept positif, contraire à celui de dépaysement — on ne parle pas de «paysement», ni de se sentir « paysé » — on comprend que l’enjeu du dépaysement est bien plus profond encore. En interrogeant notre rapport à la langue, il apparaît qu’il y va de notre humanité profonde, ainsi que de notre inhumanité.


Jean-Luc Nativelle est né en 1963. Auteur de plusieurs romans et essais, il enseigne la philosophie en Classes Préparatoires à Angers. Il vit à Nantes.


Essai - Philosophie
Jean-Luc Nativelle


Pour commander : http://asphodele-edition.pagesperso-orange.fr/documents.h...

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23/02/2012

Pactes avec le diable, un documentaire de Steeve Baumann

Grâce à l' ouverture d'archives des Services secrets américains, d'édifiantes révélations sont désormais accessibles aux historiens. Ce documentaire d'investigation dévoile tout ce que les alliés savaient du génocide des Juifs et ce qu'ils ont voulu cacher. De plus, ce film révèle que des banques américaines ont, elles aussi, spolié de nombreux Juifs pour s'enrichir, tout en cherchant à étouffer ces faits accablants. 
Les alliés ont-ils signé des «PACTES AVEC LE DIABLE» pendant et après la Seconde guerre mondiale? 
Ecoutez le témoignage accablant du directeur de recherche de la commission Eizenstat chargé de faire la lumière sur les relations entre les banques américaines et l'Allemagne nazie. 
Découvrez comment certaines banques américaines se sont enrichies avec l'argent des victimes de l'Holocauste et la manière dont elles étouffent encore le sujet 60 ans après. 

http://www.dailymotion.com/video/xdgwsx_pactes-avec-le-di...

Invisible empire, un documentaire de Jason Bermas

Nouvel Ordre Mondial, quézaco ?

http://www.dailymotion.com/video/xczi4p_1-12-invisible-em...

Argentine «Nous avons sauvé les gens plutôt que les banques»

  • L'ancien ministre de l'Economie argentin, Roberto Lavagna, a sorti son pays de la crise en 2002, en se passant des services du FMI. Il préconise la même solution pour la Grèce.
Recueilli par GÉRARD THOMAS, à Buenos Aires  

L'ancien ministre de l'Economie argentin Roberto Lavagna, 69 ans, est le principal artisan du redressement de l'Argentine engluée dans une terrible crise économique il y a dix ans. Lorsqu'il prend ses fonctions, en avril 2002, le peso vient d'être dévalué de 70%, le pays est en cessation de paiement, la dette privée s'élève à plus de 72 milliards d'euros, l'inflation annuelle flirte avec les 125% par an, le chômage explose, les petits épargnants sont ruinés et les troubles sociaux ont déjà fait plus de 30 morts dans le pays. Cet ancien ambassadeur auprès de l'Union européenne décide immédiatement de se passer de « l'aide » du Fonds monétaire international (FMI) et des marchés financiers. Quelques pistes à suivre pour la Grèce.

 

Quelles sont les grandes similitudes entre la crise argentine de 2001-2002 et la crise grecque ?

Au plan économique, tout est semblable. L'Argentine avait établi une parité fixe entre le peso et le dollar, la Grèce est ficelée à l'euro, perdant ainsi le contrôle de sa monnaie. Un taux de change fixe associant des pays à forte productivité et d'autres dont la compétitivité est beaucoup plus faible ne peut qu'engendrer une crise. La Grèce est déjà dans sa quatrième année de récession, l'Argentine l'était également. Le déficit fiscal, le déficit des comptes courants, la chute vertigineuse du PIB, l'endettement, l'explosion du chômage... toutes les grandes données macro-économiques sont similaires. En revanche, la situation sociale de la Grèce est bien meilleure que celle de l'Argentine à l'époque. Au plan institutionnel, l'Argentine était par ailleurs un pays isolé alors que la Grèce fait partie de l'ensemble économique le plus puissant du monde.

Comment avez-vous tiré l'Argentine du chaos ?

Dès mon entrée en fonction, en avril 2002, j'ai décidé de changer radicalement notre manière de penser la sortie de crise.. Le mois suivant, j'étais à Washington pour rencontrer les dirigeants du Fonds monétaire international et leur expliquer que nos rapports allaient s'en ressentir. Depuis le début du marasme économique, en 1998, nous avions déjà eu deux programmes du Fonds pour un total de 51 milliards d'euros. Les deux ont été des échecs retentissants et certaines voix s'élevaient pour demander une troisième tournée de quelque 17 milliards supplémentaires.

Je n'ai pas voulu suivre cette voie et j'ai expliqué au Fonds que nous ne voulions plus de prêt et que nous sortirions seuls de la crise. La seule chose que j'ai demandé était un roll over partiel de toutes les échéances. Je me suis également engagé à payer les intérêts de la dette et une partie du capital. Mais pas tout et pas tout de suite. Cette position était tout simplement impensable pour le FMI car nous affichions notre volonté de fixer nous même notre propre politique économique. J'ai du leur expliquer trois fois de suite ma position avant qu'ils finissent par comprendre. A partir de là nous avons arrêté de soutenir financièrement les banques alors que le FMI nous l'imposait, exigeant même que nous privatisions la Banque de la Nation. Mais comme nous étions sorti du jeu, le Fonds n'avait plus de moyen de pression sur l'Argentine!

Vous avez donc oeuvré contre le FMI et vos principaux créanciers ?

Le sorties de crise se font en dehors des chemins tracés par le FMI. Cette institution propose toujours le même type de contrat d'ajustement fiscal qui consiste à diminuer l'argent qu'on donne aux gens - les salaires, les pensions, les aides publiques, mais également les grands travaux publics qui génèrent de l'emploi - pour consacrer l'argent économisé à payer les créanciers. C'est absurde. Après 4 ans de crise on ne peut pas continuer à prélever l'argent aux mêmes. Or c'est exactement ce qu'on veut imposer à la Grèce! Tout diminuer pour donner aux banques. Le FMI s'est transformé en une institution chargée de protéger les seuls intérêts financiers. Quand on est dans une situation désespérée, comme l'était l'Argentine en 2001, il faut savoir changer la donne.

Selon vous les plans d'austérité et de rigueur ne sont pas nécessaires mais c'est pourtant ce qu'on impose à la Grèce...

A tort car l'argent prêté risque de ne jamais être remboursé et le déficit fiscal grec est plus élevé aujourd'hui qu'avant la première injection d'argent frais. Ce sont les mêmes éternelles erreurs. C'est le secteur financier qui impose sa manière de voir les choses au monde entier. On préfère sauver les banques plutôt que les gens qui ont des crédits immobiliers à rembourser. La première chose qu'on a faite nous, c'est de rallonger les échéances pour les propriétaires endettés. Les fonctionnaires du FMI nous ont alors dit que nous violions les règles essentielles du capitalisme! Ils oubliaient simplement que des gens ruinés ne consomment plus, ce qui obère une relance par la croissance.
Au lieu de payer les banques, la Grèce devrait investir dans l'éducation, les sciences et la technologie, financer des infrastructures et récupérer ainsi une certaine productivité, ne serait-ce que dans les secteurs des services ou du tourisme.

Vous devez avoir beaucoup d'ennemis chez les banquiers...

Ils me détestent! Ce qui ne les a pas empêché de frapper à notre porte pour nous prêter de l'argent 48 heures exactement après que nous avons terminé la restructuration de notre dette en 2005! Or j'ai refusé ces offres intéressées en leur répondant que nous ne reviendrons pas sur le marché financier avant 2014 car nous n'en avons plus besoin. Pourquoi 2014, simplement parce qu'a cette époque la dette sera seulement de 30% du PIB, la moitié des critères européens de Maastricht! Je pense qu'un pays comme l'Argentine ne doit pas être tout le temps présent sur le marché financier. C'est un risque beaucoup trop grand d'augmenter à nouveau la dette. Le problème c'est que ce sont les banquiers eux-mêmes qui estiment qu'il est positif pour l'image d'un pays d'emprunter à l'international. Il est clair que si je vendais des tomates, je trouverai très bien qu'on en mange! Eux ils vendent de l'argent.

22/02/2012

Hollande, les maîtres du monde et les enfants martyrs

 

Le Grand Soir. 15 février 2012 par Ariane Walter

 
Si j’étais du clan Hollande, je lui mettrai un scotch sur la bouche, je l’enfermerai dans un placard et je ne le sortirai, sous forme de représentation holographique, qu’à la veille du scrutin.

 

Ce pauvre homme, pour les siens, même les plus aveugles, est une catastrophe. Après un Bourget dont beaucoup étaient satisfaits, il va decrescendo accumulant gaffes et bévues. Il y a eu cette fameuse salade avec BHL, ses correctifs apportés rapidement au discours du Bourget,( « Non, je ne suis pas contre la Finance mais contre la spéculation. », mais Toto, quand on écrit un discours, il faut employer le mot juste !), sa participation au Crif avec cette lamentable poignée de main à Sarkozy, il arrive derrière lui, comme un petit garçon qui va dire au revoir à Papa avant de se coucher, et enfin ,hier, une prestation honteuse avec Anne-Sophie Lapix.

Enfin, honteuse, entendons-nous.

Honteuse pour des gens de gauche. Pour des libéraux atlantistes, c’est vraiment le candidat choupinet qui se laissera tourner dans tous les sens sans aucun problème.
Quant aux gens de gauche qui veulent voter pour lui, ils doivent, comme les trois singes, ne rien voir, de rien dire et ne rien entendre, en murmurant tout bas « Pourvu qu’on reprenne le pouvoir, pourvu qu’on reprenne le pouvoir, on l’attend depuis si longtemps, que c’est agréable d’avoir le pouvoir et de se gaver ! A nous ! A nous ! A nous ! »

Ils ne votent pas pour Hollande. Ils votent pour UTILE, le célèbre politicien qui te la met dans le baba dès qu’il est en position.

Donc, sur Canal plus, une Anne-Sophie Lapix des plus conciliantes, pose à François Hollande une question choc, la première, au sujet de la Grèce : « Le parlement grec doit-il voter ce plan d’austérité ? »

Un reportage a précisé qu’il s’agissait d’une baisse de 22% du salaire minimum, de 15 000 emplois supprimés, de coupes noires dans les pensions.

Hollande répond en grand homme d’Etat. Il papillonne des yeux, et lâche : - Il n’a pas le choix, le parlement. Il lui est dit, tout net, que s’il n’accepte pas ce plan, il n’y aura pas les aides et s’il n’y a pas les aides, c’est la faillite. (Phrase dont l’élégance traduit la justesse de la pensée.)

Ouf ! Nous sommes rassurés ! Ce n’est donc pas la faillite en Grèce !

Les familles abandonnent leurs gosses parce qu’elles ne peuvent pas les nourrir, quand les aides pour les malades du sida étaient encore données, mecs et filles cherchaient à l’attraper pour manger, beaucoup de mauvais esprits se suicident, les salaires sont passés de 2000 à 1200 euros, mais ce n’est pas la faillite !

« Mais qu’aurait fallu faire ? » dit Lapix ? (La question qui ravit un politique car il peut donner des leçons sur le passé sans prendre de risques.)

Pour Hollande donc, qui s’exprime, on le sait, dans un langage macramé avec beaucoup de trous…heu… heu… heu…qui bafouille en dodelinant et qui est bien mal quand il n’a pas de texte sous les yeux, il aurait fallu : « Un plan massif dès le départ, au lieu de cette longue agonie. »


Bon. Nous progressons. Ce n’est pas la faillite, c’est l’agonie. Est-ce mieux ? M. Hollande semble ignorer, qu’en français, une agonie précède la mort et qu’on voit rarement un agonisant reprendre en sifflotant sa partie de golf. ( Je prends des comparaisons de son milieu.)

Il fallait donc un plan massif. Kesaco un plan massif ? L’expression fait penser à un coup de massue qui vous estourbit derrière les oreilles et vous évite l’agonie car vous êtes mort pour de bon.

Donc la solution de M.Hollande, candidat à la présidence Française par la volonté d’un clan qui veut se goinfrer, petits charognards qui becteront ce que les banques laissent, c’eût été de baisser d’un coup les salaires de 2000 à 200. Et là, on aurait vu.

En fait M. Hollande ne sait même pas « si les Grecs pourront atteindre leurs objectifs. »

Là encore je suis obligée de corriger l’à peu-près du candidat. Ce ne sont pas les objectifs des Grecs. Non. Les Grecs veulent simplement manger et avoir un toit. Ce ne sont plus que des hilotes, les Grecs. Et les Darius de la banque vivent chez eux et leur piquent tout. Ce sont les objectifs des banques, qui raflent en ce moment de l’argent à tous les peuples d’Europe, dont les Français, qui, mal informés, se croient encore du temps de Mendès-France. Ils ont encore la télé en noir et blanc.

Lapix, ayant entendu cette histoire de plan massif, n’en croit pas ses jolies oreilles. Traîtreusement sous son miel, elle lui pose donc une autre question : « Vous êtes en train de dire qu’ils auraient dû imposer un plan beaucoup plus dur dès le départ ? » (D’un air de dire : « Vas-tu redire la même connerie ? ») Hollande se souvient alors qu’il est candidat de gauche et qu’il faut, quand même, de temps en temps, se distinguer de la droite. A mon avis un vibreur dans son pantalon doit l’informer de la nécessité de paraître gauchiste.

S’il était vraiment de gauche il pourrait parler, par exemple, de l’Islande, qui a déclaré sa dette odieuse et vit enfin une période faste. Mais M. Hollande est du clan des medias qui ne parlent pas de ce fâcheux évènement. Islande black out.

Il précise donc, dans un registre d’économiste mondain à la Calvi, qu’il fallait renégocier la dette, (ce que les banques refusent sauf si on leur livre les sommes en question dans leurs paradis fiscaux), utiliser des eurobonds, dont personne ne sait ce que c’est, et proposer une discipline mais avec des perspectives. Des perspectives…

Quelles perspectives ? Quelles perspectives y aura-t-il pour les peuples quand on leur aura tout piqué, que leurs gosses n’auront plus d’école et leurs malades plus d’hôpitaux ?

Les comptes seront à l’équilibre ! Mais quel équilibre puisque tout sera déséquilibré ?

Mais M. Hollande trouve cela très bien !

La tragédie de cette position, c’est qu’elle ait lieu quelques heures avant qu’Athènes ne s‘embrase, tout un peuple dans les rues ! Quelle absence de vista ! Quelle médiocrité !

Je ne peux imaginer que de vrais hommes de gauche, socialistes, écoutant cela, en soient satisfaits.

Qu’Hollande se présente sous le drapeau d’un parti libéral et il n’y aura rien à dire. Mais en se disant « socialiste » il abuse ses électeurs et s’oblige à mille contorsions qui se révèlent d’autant plus que Mélenchon, qui parle un vrai langage de gauche, incendie tout ce qu’il touche. Il suffit de comparer le passage de Mélenchon sur France 3, le dimanche soir, à l’interview de Hollande par Lapix, pour comparer Ronaldo à un boiteux ! D’un côté, l’Etna et le Stromboli. De l’autre, ma cheminée par temps de mistral :pffff...pffff…

Ce matin Mélenchon est à 11% dans le Figaro. En fait il est à 40. 40° de fièvre chez ceux qui le voient grimper. Voulez-vous savoir, déjà, le nombre de cars qui se préparent à monter sur Paris le 18 mars ? Vous pensez réellement que Mélenchon n’est qu’à 11% ?

Quand la campagne commencera sur les grands medias et qu’on sera obligé de lui donner son temps de parole, l’homme qui dit : « Place au peuple », « Résistance », « Prenez le pouvoir », « Sixième république », « Assemblée constituante » va devenir le représentant de la gauche, sans que rien ne puisse l’arrêter.

En face de lui, ils auront du mal, ceux qui disent : « Il faut revenir à l’équilibre des finances ! »

Mais pour qui ? Et quand on n’aura plus de dette, comme on sera tous morts ou à l’agonie, qu’est-ce qu’on aura gagné ? Soudain, tout ira mieux ? Les gouvernements s’occuperont des peuples ?

Ils s’en occupent… Ils s’en occupent.

Cette histoire me fait penser à ces malheureux juifs qu’on amenait dans leur camp et qu’on dépouillait de leurs biens avant de les faire cramer. Eux aussi, devaient penser, sans doute, qu’après ces menus incidents ils allaient découvrir un autre monde.

Hier j’ai découvert des vidéos que certains connaissent sans doute.

Il s’agit, d’une part, du documentaire de Steve Baumann, « Pactes avec le diable » (Planète)

Ce document commence en 2000 quand se négocie, aux US, une fusion de plus de 30 milliards de dollars entre la Morgan et la Chase Bank. Au même moment une commission d’enquête étudie les mouvements de ces banques pendant la dernière guerre et leurs rapports avec le régime nazi.

La finalité de cette recherche est d’indemniser les juifs, spoliés pendant la guerre, car ces banques ont gardé leurs avoirs. Pas trop pressés de les rendre ! Or la conclusion est claire. Ces banques faisaient des bénéfices en travaillant avec Hitler. Leur job était le suivant : récupérer les marks volés aux juifs et les rendre en dollars aux Allemands. La commission était plus que juteuse. Dans les 17%.

A la suite de cette enquête, 22 millions de dollars ont été rendus aux familles des victimes. Joli coup pour les banques car ces magouilles avaient rapporté 400 millions de dollars à Morgan et 180 millions à Chase !

Ah ! Oui, ça rapporte de travailler avec les nazis. Qui ne sont plus à ce moment-là que des clients. Des chiffres sur des coffres.

Mais n’est-ce pas, quand même, un peu gênant que, pendant la shoah, des banquiers juifs aient aidé Hitler ? Non, non. Juif, dans ce monde là, ne veut rien dire. Nous sommes dans le monde apatride de la finance et « juif », « chrétien », « musulman », « arabe », « chinois » ou « russe », ne représente plus rien. Ils sont la banque. Point barre. Ils font leur job. Point barre. Et toi, va crever, juif ou grec. Même pas juif ou grec : pauvre et perdu. C’est tout.

On nous dit qu’à la fin de la guerre les gouvernements ont découvert, ébahis, la réalité de l’holocauste. Tu parles. Bien des documents, enfin offerts aux historiens, découvrent qu’il y a eu maints témoignages. Beaucoup savaient. Mais les affaires sont les affaires et comme le confie un illustre représentant des US de l’époque : « La guerre était prioritaire. L’holocauste de moindre importance. » Bref, ça rapportait moins. Il y a eu pire. Certains enfants juifs européens ont été interdits d’entrer en territoire US pour des raisons de quota. Ils ont crevé où ils ont voulu.

Un autre documentaire « The best enemies the money can buy » donne la parole au professeur Sutton. Lui aussi a étudié les relations des Etats-Unis avec les nazis, avant et après guerre, et, autre volet, avec les Bolchéviques .

Et là aussi, la conclusion est claire. Quand on fait des affaires, peu importe avec qui. Les plus grandes boîtes américaines, Général Electric, ITT, Standard oil ont aidé Hitler dans son effort de guerre. En a-t-on parlé lors du procès de Nuremberg ? Absolument pas et pourtant bien des américains, emportés dans leur élan commerçant, relevaient du statut de criminel de guerre. Mais chut ! Entre copains on reste discrets.

Il y a pire. Ce sont les Etats-Unis qui ont offert à la Russie son premier kit de nation nucléaire. L’eau lourde venait de chez eux. Et de chez eux aussi les fusées qui, ensuite, pouvaient être tournées contre les EU. Sutton et d’autres avaient tenté de protester mais Kissinger avait étouffé l’affaire. Avait-il des actions dans ces boîtes ?

Un dernier détail : les Américains avaient construit l’usine de Gorki, ce qui fait que pendant la guerre du Vietnam, les Russes aidaient le Viet-Nam du Nord avec du matériel américain. Ainsi les jeunes Gi’s étaient tués par du matériel made in USA. Bravo le commerce !

Ce sont ces gens là, banquiers, hommes d’affaires, qui sont aux commandes de notre chère Europe. Ils faisaient de l’argent sur le dos du génocide juif, bien des juifs se remplissant les poches pendant que ceux de leur race étaient transformés en fumée, ils aidaient les soviétiques à tuer les petits Américains avec du matériel américain, pourquoi voudriez-vous qu’ils se soucient des Grecs et des Portugais ? Et des Français ? Et des Italiens ? Que vous finissiez sur un bord de trottoir ou pendu à un arbre ce n’est pas ça qui va, même une seconde, perturber leur vie.

N’attendez d’eux aucune compassion. Ils forment une race particulière.

La morale. L’amour, le respect des autres, ils ne savent pas ce que c’est.

Ils n’ont pas de sentiments. Ils n’ont pas de patrie. Ils n’ont pas d’humanité.

Ce sont les Inhumains.

Ils nous mènent une guerre cruelle.

Il faut ouvrir les yeux et les voir pour ce qu’ils sont.

Fini de plaisanter.

Nous avons une dette envers eux ?

Et eux ? Quelle dette ont-ils, à travers l’histoire, envers tous ceux qu’ils ont massacrés pour leur voler leurs richesses et leurs vies, pactisant avec leurs bourreaux ? Quand vont-ils rembourser ? Quand vont-ils payer leur dette ? Quand vont-ils demander pardon à tous ceux, enfants juifs ou enfants grecs, qu’ils ont fait et font mourir de faim ?

Voilà la réalité de notre temps.

Quant à ceux qui leur facilitent la tâche, qui s’apprêtent, chez nous, à voter leurs diktats, qui conseillent aux parlements de s’incliner devant leurs mesures en faisant croire qu’ils sont du côté des peuples, comment peut-on les appeler ? Des coupables de crime contre l’Humanité.

Qu’ils réfléchissent.

Un peu de lucidité et de conscience. Un peu d’humanité, messieurs.

L’humain, d’abord.

Ariane Walter

http://www.dailymotion.com/video/xeb1oh_the-best-enemies-...

http://www.dailymotion.com/video/xdgwsx_pactes-avec-le-di...

(Dans les deux séries, cinq autres numéros suivent.)

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/hollande-les...


19/02/2012

BRUXELLES :: Impacts principaux de l'extraction du gaz de schiste et du pétrole de schiste sur l'environnement

 ORDRE DU JOUR DU 28 FEVRIER 2012

Le titre de la discussion est : Impact de l'extraction de l'huile de gaz de schiste et de schiste sur l'environnement et sur la santé humaine ; programmé pour avoir lieu le mardi 28 février 2012 de 15h00 18h30- à salle asp 3G3.

ALORS PRECIPITEZ VOUS SUR LES PETITIONS, S'IL VOUS PLAIT : LE MOMENT EST CRUCIAL !!!!

http://www.petitions24.net/appel_a_un_consensus_europeen_fr

http://www.petitions24.net/for_a_ban_of_fracking_in_europe_2_en

http://www.petitions24.net/appel_a_un_consensus_europeen_all

http://www.petitions24.net/appel_a_un_consensus_europeen_esp

http://www.petitions24.net/apel_obywateli_europy_pol_2

 

http://www.petitions24.net/appel_a_un_consensus_europeen_bulg

 

 15.00   Welcome and chaired  by MEP Bogusław Sonik, ENVI Rapporteur

 Part 1: Main impacts of the extraction of shale gas and shale oil on the environment

 15.05             Geological impact (Didier Bonijoly, Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) (confirmed)

 15.20             Impact on waters (groundwater and surface water) ( Robert B. Jackson, Duke Unsiversity (invited)

 15.35   GHG emissions ( Paulina Jaramillo, Civil & Environmental Engineering, Carnegie Mellon University (confirmed)

 Part 2 Mitigation of impacts on environment

 15.50             Industry best available techniques (Tomasz Maj, Talisman Energy Polska (confirmed)

 16.05             Specific risk to be addressed (John Broderick, Tyndall Centre, University of Manchester (confirmed)

 16.20   Q&A and open discussion

 Part 3 Regulations and requirements

 16.55             Welcome by the Chair of part 3  Shadow Rapporteur 


Danièle Favari (veille juridique des GDS)

Article de Janick Magne, de retour de Futaba (proche de Fukushima)

 

Bonjour à tous,
 
Je suis rentrée ce soir à Tokyo.
 
Cette visite de FUTABA et ma rencontre avec divers membres de la famille qui m'a amenée là-bas ont été poignantes.
Je me croyais forte, j'ai tenu le choc tant que j'étais avec eux tous, mais ce soir, en rentrant chez moi, je me suis mise à pleurer.... Les images des mais...ons écroulées, de la chaussée défoncée, de la ville basse en bordure de mer complètement disparue (il ne reste qu'un terrain vague à l'infini), les os des vaches dans l'étable (les gens pensaient revenir le lendemain, ils n'imaginaient pas que l'évacuation serait sans retour, ils ont laissé les vaches enfermées dans l'étable), la demi-machôire d'une vache dans la boue sur la route (probablement rongée par des chiens errants affamés), le ventre gonflé d'une autre vache en putréfaction venue mourir sur le bord de la route, les devantures de magasins démolies, les petits temples traditionnels tout de guingois, les monuments dans le cimetière en grande partie renversés, les rideaux dérisoires qui sortent par des fenêtres cassées et s'agitent au vent glacial de février, et puis toutes ces belles maisons intactes, récentes, entourées de jardins, dans lesquelles plus personne ne peut revenir vivre parce qu'elles sont contaminées....
Mes amis essayant de récupérer quelques affaires, qu'il leur faut présenter au contrôle pour déterminer si elles ne sont pas trop radioactives pour sortir de la zone... Eux-mêmes munis d'un compteur emprunté quelque part pour vérifier encore une fois... La plupart du temps, les vêtements sont trop contaminés pour pouvoir être emportés.
Ces gens pudiques sur leur malheur mais qui ne sourient plus, qui avaient une belle vie ici, entre la forêt, les montagnes et l'océan, aujourd'hui réfugiés dans des préfabriqués minuscules...Ils avaient des vaches, des maisons, des terres, des rizières...
 
 Pudiques mais ils se lâcheront tout à l'heure, lorsque, tous réunis autour d'un déjeuner dans un restaurant d'une autre ville, ils me diront : "Jamais je n'aurais imaginé devenir aussi pauvre." "J'aurais tellement voulu aider ceux de la ville basse, dont les maisons ont été englouties par le tsunami, les héberger, mais c'était impossible: notre maison est contaminée, plus personne ne peut y vivre." "Après des mois dans un lycée désaffecté à partager une salle de classe avec d'autres réfugiés, on a réussi à trouver un tout petit appartement, mais on n'a pas de travail, et puis on est loin de la mer, ça nous manque, on a toujours vécu ici." "On a encore 12 ans de crédit à payer pour la maison, devenue inhabitable.... Le peu d'argent qu'on reçoit, on est obligé de la garde pour payer le crédit.... On n'a plus rien." (C'est un problème fréquent au Japon: les gens continuent de payer les crédits quoi qu'il arrive, même si leur maison est effondrée ou devenue insalubre suite à une catastrophe). "Ma maison, c'est la maison jaune avec la grande baie vitrée, face à la mer, que tu as vue tout à l'heure. Elle est fortement contaminée, il n'y a plus rien à faire.
 
En temps normal, après une catastrophe naturelle, les gens s'entraident, nettoient, reconstruisent ensemble, et la vie repart.... MAIS UNE CATASTROPHE NUCLEAIRE N'EST PAS UNE CATASTROPHE NORMALE. Il ne reste que des ruines, des maisons vides et des villes-fantômes, et on ne peut rien faire, rien réparer : ni les routes, ni les toits, ni les murs ! Plus de place pour les hommes, plus de place pour leur labeur, plus de place pour leurs animaux ni leurs champs. C'est comme si l'homme était de trop. Quelqu'un qui se retrouve sans rien et dont la vie professionnelle avait toujours tourné autour des centrales m'a dit aujourd'hui : ------"Il faudrait une autre forme d'énergie..."

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17/02/2012

Fukushima, quand c’est fini, ça recommence

16 février 2012 | 

A presque un an de la catastrophe, alors que Tepco affirmait sans sourire que les réacteurs étaient « en état d’arrêt à froid  », voila que brusquement le réacteur n°2, celui qui contient du mox, donc du plutonium, refait parler de lui, dans l’indifférence irresponsable des grands médias.

Affirmant tout d’abord qu’il y avait seulement un « défaut de thermomètre », mais démontrant son propre mensonge en augmentant le débit d’injection d’eau dans la cuve du réacteur n°2Tepco accepte du bout des lèvres de dire qu’il y aurait quelques problèmes à Fukushima. lien

On se souvient qu’en novembre 2011, une première réaction de fission s’était produite sur ce même réacteur, évènement qui n’a pas soulevé beaucoup d’émotion. lien

Depuis mars 2011, selon l’IRSN, les réacteurs accidentés de Fukushima Daiichi sont refroidis par des injections d’eau de l’ordre de 10 mètres cubes à l’heure, et Tepco avait annoncé en décembre dernier que la température des cuves était sous contrôle.

Affirmation à prendre avec quelques précautions.

Au-delà de l’eau injectée, Tepco a aussi utilisé de l’acide borique, ce qui n’est pas une bonne nouvelle.lien

Il est généralement utilisé pour éviter qu’une réaction en chaine ne se produise. lien

Le premier ministre japonais Yoshihiko Noda avait donc fait l’annonce optimiste de « l’état d’arrêt à froid », affirmant sans rire : « les réacteurs sont stables et la seconde phase du plan est achevée  », et que du coup une reprise de la réaction de fission était écartée. lien

L’ASN (autorité de sureté nucléaire) définit ainsi l’arrêt à froid : « la situation d’un réacteur nucléaire à l’arrêt dans lequel l’état du fluide de refroidissement se rapproche de celui qui correspond aux conditions ambiantes de pression et de température ».

Or contre toute attente, ça chauffe grave à Fukushima, obligeant l’exploitant à augmenter l’injection d’eau, en la portant à 13 mètres cubes.

Plus grave, du Xénon a été retrouvé dans l’enceinte de confinement du réacteur n°2, ce qui signifie qu’une réaction en chaîne incontrôlable a eu lieu, et qu’elle est peut-être encore en cours en ce moment. lien

Il faut savoir que les xénons 133 et 135 se créent lorsqu’il y a fission nucléaire de l’uraniumlien

Malgré tous les efforts de l’exploitant, la température continue de monter, et voisinerait les 300°C, ce qui fait craindre aux travailleurs sur place la possibilité d’une explosion. lien

Cela expliquerait l’augmentation constatée de la radioactivité sur le site, passant de 4,45 Mbq/km2 à 98,2 Mbq/km2 pour le césium 134, le césium 137 passant de 6,46 Mbq/km2 à 139 Mbq/km2lien

Alors qu’à Tchernobyl, suite aux différentes interventions, la situation reste relativement stable, grâce au sacrifice de quelques dizaines de milliers de travailleurs sur l’autel du sacro-saint nucléaire, à Fukushima, rien n’est réglé.

Bien au contraire.

Les alertes se multiplient, et selon la NSC (commission de sécurité nucléaire japonaise), on assiste actuellement à une distribution massive de pastille d’iode, afin de contrer une nouvelle pollution radioactive.

Ces pilules, en saturant la thyroïde, empêchent provisoirement la radioactivité de se fixer dans l’organisme des japonais en danger.

Et puis le danger ne se limite pas au réacteur n°2, elle s’étend au N°3, car celui-ci vient de montrer des signes inquiétants d’activité.

Le 7 février 2012, un panache de fumée s’est élevé au dessus du réacteur détruit. lien et lien

A l’évidence, il ne s’agit pas d’un feu de broussailles, ou de quelques japonais décidés à organiser un barbecue improvisé.

En attendant, c’est officiellement que 573 personnes sont décédées suite à la catastrophe survenue dans la centrale de Fukushima. lien

Sur ce lien, la caméra qui filme en continu les réacteurs endommagés de Fukushima.

Sur Encyclo, le 11 mars, la réalisatrice Marie Linton proposera un reportage inédit « Fukushima : retour en zone rouge  ». lien

Récemment quelques élus français ont pu se rendre au Japon pour constater la gravité de la situation, regrettant qu’ils n’aient pas été très nombreux à répondre à l’appel, tant ce voyage était instructif. lien

L’adjoint au maire de ChinonYves Dauge, était du voyage et a déclaré : «  tout ce qui nous a été dit me perturbe beaucoup. A l’avenir, qui va vouloir s »’installer ici ? Quelle entreprise va vouloir investir ?  »

En attendant, au Japon, les pertes financières s’accumulent, et récemment, malgré le soutien massif de l’Etat, lequel a avancé 90% du montant, sans la moindre garantie d’un éventuel remboursement, Tepco a admis une perte de plus de 6 milliards d’euros pour les 3 derniers trimestres de son exercice.

Cette somme, pour importante qu’elle paraisse, n’est qu’une maigre partie des sommes qu’il faudra débourser.

Aujourd’hui encore, au-delà des 100 000 habitants évacués dans le périmètre, largement insuffisant des 20 km autour du site, Tepco évalue à 1,5 million le nombre de japonais qui devront être indemnisés.

Un panel d’expert à évalué à 44 milliards la facture totale nécessaire au dédommagement suite à la catastrophe nucléaire. lien

Tepco envisage de dépenser 10 milliards d’euros pour démanteler un jour les réacteurs hors service, mais l’expérience française, avec le démantèlement de « super » phénix, prouve que ce chiffre sera largement sous évalué.

C’est d’ailleurs une lapalissade, outre les dommages subis, les pertes de territoire, les maladies et les morts imputables au nucléaire, la facture du démantèlement est totalement à revoir.

En 2005, la cour des comptes avait estimé le démantèlement de la centrale de Brennilis à 480 millions d’euros. Aujourd’hui on parle en milliards.

Prudemment EDF aurait provisionné 2 milliards d’euros pour la déconstruction des 58 réacteurs français. lien

Or le site de « super » phénix estimé pour son démantèlement à 900 millions d’euros, en coutera 10 ou 11 milliards, soit plus de 10 fois plus que prévu (lien) et du coup, les 2 milliards prévus pour le démantèlement de tout le parc français paraissent un peu étriqué.

Récemment, la députée européenne Michelle Rivasi, avait estimé le cout de la catastrophe japonaise entre 100 et 500 milliards d’euros (lien) et Tchernobyl, en fin de compte en coutera autant.

Aujourd’hui, entre le prix du kilowatt éolien et celui du nucléaire, il n’y a pas photo : celui du nucléaire étant largement sous évalué, ils sont aujourd’hui tous les deux au même niveau, sauf que, comme le fait remarquer Michelle Rivasi : « à 80 € le MWh, l’électricité produite par l’EPR coûterait le même prix que l’éolien aujourd’hui, mais à choisir, je préfère qu’un avion s’écrase sur une éolienne que sur une centrale nucléaire ». lien

Et si on ajoute à l’équation le prix du démantèlement et celui, hypothétique, du traitement des déchets, il n’est pas difficile de choisir, d’autant que nous sommes dépendants de l’uranium, alors que le vent n’a pas besoin d’être importé. lien

Mais le président actuel du navire « France », droit dans ses petites bottes, continue d’affirmer son soutien au nucléaire français.

Fessenheim, il s’est félicité des 700 contrôles annuels de l’ASN, assurant que ceux-ci étaient en toute impartialité et transparence, sauf qu’il a refusé que des experts indépendants puissent faire ces visites, (lien) et qu’à tout prendre, 700 contrôles c’est finalement peu, puisque ça ne fait jamais qu’un contrôle mensuel par réacteur.

Avec un peu de recul, on peut aussi s’interroger sur les 750 incidents annuels que nous avons annuellement.

La longue liste des divers accidents ou incidents survenus en France est sur ce lien.

Récemment, la centrale nucléaire de Civaux à connu quelques déboires avec sa tuyauterie (lien) et le 1 février 2012, l’ASN a produit un rapport accablant sur cette installation suite à une fuite de tritiumconstatée dans la nappe phréatique située sous la centrale. lien

On peut aussi se rappeler qu’en 40 ans notre planète a connu 5 accidents majeurs : Three Miles Island, Tchernobyl, et les 3 réacteurs de Fukushima, soit un accident pour 3600 « années réacteurs » comme l’explique le Docteur Bruno Bourgeon, alors qu’on tablait sur 1 pour 100 000lien

Le 11 mars prochain, à partir de 13h30 les opposants aux nucléaire venus des 4 coins du pays, et d’ailleurs, vont organiser la plus grande chaine humaine jamais organisée en France. Elle ira d’Avignon àLyon et pour y participer c’est sur ce lien.

Il est probable que l’autocrate président n’y participera pas, mais on risque au moins d’y trouver Eva Joly.lien

Quant à Sarközy, il s’est rendu à Bourgoin Jallieu, jouant le« pyromane pompier  », responsable de la faillite de la filière photovoltaïque, et allant plastronner, en compagnie du patron d’EDF, le 13 février 2012, voulant apparaitre comme le sauveur de Photowatt alors qu’il en est le prédateur. lien

Comme me suggère mon vieil ami africain : « le chien a beau avoir quatre pattes, il ne peut emprunter deux chemins à la fois  ».

11:28 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (1)

15/02/2012

Vient de paraître : Anthologie bilingue "Apartar lo blanco de la luz, Séparer le blanc de la lumière"

33 poètes Équatoriens contemporains du XXIème siècle », de Ramiro Oviedo et Augusto Rodriguez. Traduit de l’espagnol (Équateur) par Rémy Durand, Anne-Marie Durand Kennett et Gabrielle Lécrivain.

242 pages.

Editions du Secrétariat national du Migrant, avec la collaboration de l’Ambassade d’Equateur en France et le Ministère équatorien des affaires étrangères, novembre 2011.  

 

Cette anthologie réunit des poètes nés après 1970, et offre au lecteur la découverte de la nouvelle poésie équatorienne

« L’outil et le ressort de cette poésie est le Moi, un Moi qui se permet l’arrogance de s’écrire, après être passée par les espaces de la stupeur er de l’étonnement ; c’est considérable dans ce monde où le pouvoir subversif du langage se limite au discours moutonnier et à la subordination idéologique. Cette poésie en conséquence ne simplifie en rien les choses, elle les complique de fait car elle se lance (…) dans la recherche verbale, en rupture avec la servilité d’une parole estampillée de slogans et d’innocence. Et nous savons bien qu’en poésie cela ne se pardonne pas » (Ramiro Oviedo, Prologue page 21)

 

Extrait :

 

Le baiser des déments

 

IV

 

Aujourd’hui je prie pour le sang de mon sang, la chair de ma chair, qui repose dans le mausolée familial jusqu’au jour du jugement dernier. Dans l’attente de la visite d’un ange perdu qui galope dans mon crâne et tente de déchiffrer les mystères de ma vie, avant qu’il ne soit tard. Il m’importe de découvrir la lumière des choses simples, que mon père aussi a aimées avant la récolte et le déluge; découvrir son héritage phosphorescent en ce jour chaud d’hiver, quand il pleut et quand la ville ressemble à une construction faite pas des enfants tristes qui tentent de décapiter les toits des endroits où quelquefois je fus heureux. De mes mains je tente de sculpter mon père, de le faire revenir du long voyage où le bonheur est toujours une lumière qui traverse les miroirs et nous réjouit avec son coït d’étoiles. Quelque part dans ces rues mon père m’attend: les bras ouverts, son chaud sourire, un battement de cheval bleu, ses doigts tristes, prêts à me caresser; il m’attendra avec deux coupes à vin servies pour boire notre sang et rappeler l’origine de la forêt intérieure. L’étreinte sera longue comme un envol d’oiseaux en direction du sud, et la légende de nos peaux la seule garantie pour ne pas devenir fous dans ce désert.

 

Augusto Rodriguez, page 174

Traduit par Rémy Durand

 

Rémy Durand  /  Association Gangotena

Mail : contact@remydurand.com

Site internet : http://www.remydurand.com/

 

15:50 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

14/02/2012

Les fous de la vitesse doivent mourir (Dissident Voice)

Le Grand Soir | 13 février 2012 | mis en ligne par paco

Linh DINH

Les Nations Unies viennent juste de publier un rapport intitulé "Une population résiliente, une planète résiliente : un avenir qu’il vaut la peine de choisir." Rédigé par le Groupe de haut niveau sur la soutenabilité mondiale, il affirme que la planète est au bord du précipice, dévastée qu’elle est par une exploitation sauvage. Pour éviter une désastre environnemental, économique, social et politique, nous devons adopter le paradigme du développement soutenable. Une coopération universelle sans précédent est nécessaire pour sauver la terre et sa population.

Le groupe fait 56 recommandations visant à éradiquer la pauvreté ; à réduire les inégalités ; à établir la démocratie et protéger les droits humains dans le monde entier ; à faire progresser l’égalité des sexes ; à garantir l’accès universel à une contraception abordable et sans danger ainsi qu’à d’autres droits qui touchent à la sexualité et à la reproduction et aux services de santé ; à financer un fond international pour l’éducation qui permette à tous les enfants du monde d’accéder au moins à l’école primaire avant 2015, et à l’éducation supérieure avant 2030 ; à promouvoir la participation à part entière des femmes dans l’économie en mettant en place des politiques économiques qui la favorise ; à instaurer des taxes qui encouragent les choix de soutenabilité ou découragent les autres ; à entamer une "révolution pour toujours verte" pour au moins doubler la production tout en réduisant drastiquement l’utilisation des ressources et en mettant un terme à la destruction de la biodiversité, la réduction de la terre arable, la diminution les ressources en eau et leur contamination ; à coordonner la gestion des ressources en eau des pays sans oublier que l’eau sert à de multiples fonctions : la boisson, l’hygiène publique, l’agriculture, l’industrie et l’énergie ; à coordonner la gestion de la mer et des côtes entre les différents pays pour protéger les écosystèmes ; à garantir l’accès universel à une énergie soutenable abordable ; à fournir aux populations, en particulier celles qui vivent dans des endroits reculés, un accès aux technologies y compris les télécommunications internationales et la transmission à large bande avant 2025 ; à garantir que tous les citoyens jouissent d’un minimum de sécurité.

Et ça continue comme cela mais je m’arrêterai ici bien que je n’aie mentionné que la moitié des objectifs listés par ce panel d’experts, objectifs qui sont tous salutaires mais cependant inatteignables sur cette terre et en particulier sous ce système de gouvernance mondiale dominé par d’agressifs pays militarisés à visée impérialiste. En d’autres termes, la tendance actuelle n’est pas à plus de justice, d’égalité, de paix, ni à une meilleure éducation, ni à un meilleur accès à Internet, mais au contraire à de moins en moins de tout cela, et souvent même dramatiquement moins. L’austérité va nous frapper de plein fouet comme elle a déjà frappé de nombreux Grecs, Italiens, Irlandais, etc... et même beaucoup d’Américains.

La planète est sous tension et les grands chefs au lieu de coopérer vont se sauter à la gorge tout en piétinant beaucoup d’entre nous qui nous sommes "trop engraissés" pour reprendre l’expression de Henry Kissinger. Prenez la position de défiance envers l’Iran qui oppose Israël, les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France à la Russie et la Chine. Tous ces pays, sauf Israël, sont des membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. L’appellation "Conseil de Sécurité" est d’ailleurs inappropriée car cette organisation a généré à plusieurs reprises l’insécurité et la terreur en cautionnant l’attaque militaire de pays comme l’Irak et la Libye.

Les grands chefs n’ont pas acquis ce pouvoir obscène en prenant soin des faibles comme le recommande le panel d’experts de l’ONU dans sa liste de vains souhaits. Je suis même étonné qu’ils n’aient pas ajouté à leur liste, dessert, café et cognac après dîner pour tous, cela m’aurait vraiment plu. Et pourquoi s’arrêter aux droits sexuels et aux droits de reproduction ? Pourquoi ne pas garantir aussi, pendant qu’ils y étaient, l’accès gratuit à la jouissance sexuelle parfaite et ininterrompue, et je ne parle pas d’une jouissance virtuelle qui, elle, ne nous manque pas dans le Capitalisme moribond ?

Il se trouve que je suis né dans un pays qui a bénéficié de l’attention paternaliste de quatre des cinq puissances impériales qui sont actuellement au Conseil de Sécurité, et la seule raison pour laquelle l’Angleterre ne s’est pas déchaînée au Vietnam c’est que la France y était déjà. Chaque fois qu’un grand chef se dit prêt à vous aider, vous avez intérêt à charger votre fusil.

Bref, il ne faut pas compter sur les principaux pays pour vous aider, au contraire ils vont devenir de plus en plus dangereux à mesure que leurs économies s’enrayent, stagnent et s’effondrent. Grâce à l’énergie fossile, le monde a bénéficié d’un siècle de croissance sans précédent, cependant même au meilleur moment de cette période, quand le pétrole était ridiculement bon marché à moins de 20 dollars le baril, et qu’on pensait qu’il y en aurait toujours assez pour tous, la ruée vers l’or noir a provoqué des millions de victimes, alors maintenant que la pénurie menace et que la demande est supérieure à la production, on doit s’attendre non pas à moins mais à plus de violences et de violations des droits humains partout dans le monde.

Pendant le dernier Super Bowl, une orgie d’autosatisfaction, de violence rituelle, de vitesse, de culte de la machine et de consommation débridée, Madonna est apparue en reine tout à la fois sumérienne, babylonienne et égyptienne, assise sur une énorme chariot ailé tiré par 50 esclaves/soldats romains. C’est plus que curieux ces symboles impérialistes mégalomaniaques, et notamment la référence à un pays, l’Irak, que l’Amérique a complètement détruit. La plus célèbre allumeuse de l’empire, une star vieillissante et chancelante, a passé 13 minutes à s’autoglorifier avec enthousiasme, son visage géant projeté spasmodiquement sur le sol. Après un final parfumé de religiosité, elle a tout à coup disparu dans un nuage de fumée ponctué d’un gros bang, laissant derrière elle les mots "PAIX MONDIALE" écrits en énormes lettres scintillantes.

Greffé sur une nuit dominée par les réclames de voitures, l’absurde développement personnel prôné par l’entreprise GE, grand profiteur de la guerre, et le battage publicitaire pour plusieurs films de guerre, le message final de la Femme Objet était au mieux ridicule au pire cyniquement sinistre. En direct, du coeur en fête d’un empire qui à déclaré plusieurs guerres en même temps et en prépare d’autres, nous vous souhaitons la "PAIX MONDIALE" ! La plaisanterie paraît encore plus sinistre quand on se souvient que Madonna s’est entichée d’Israël et que la dernière fois qu’elle se trouvait dans ce pays, en 2009, elle n’a même pas mentionné les Palestiniens mais est allé rendre visite à leur tortionnaire, Benjamin Netanyahu. Maintenant qu’Israël menace de bombarder l’Iran, Madonna a programmé un concert à Tel Aviv. Inquiets que l’Iran ne bombarde Israël en retour et que cela ne trouble le concert de musique pop, les fans de Madonna ont signé une pétition pour demander à Netanyahu de reporter l’attaque de l’Iran à une date postérieure au concert. Ne renoncez pas au massacre, repoussez-le juste un peu ! Comme c’est charmant !

Pendant que nos leaders tuent, on nous gave de musique pop en attendant notre tour d’être massacrés. Ils ont tout l’argent et toutes les armes et nous, tout ce que nous pouvons faire, c’est parler. Dans une telle situation, il ne me semble pas qu’une transition douce et saine vers la justice, la paix et la soutenabilité soit possible. Le pétrole nous a permis de nous multiplier mais sa rareté va réduire le nombre de terriens, et cette réduction ne sera pas le fait du planning familial mais de la famine et de l’hygiène du monde qu’est la guerre pour paraphraser Marinetti. Si cette terre se rapproche un jour du seuil de soutenabilité, ce sera parce que la plupart d’entre nous serons morts.

Linh Dinh

Linh Dinh a écrit deux livres de nouvelles, cinq de poésie et il vient de publier un roman : Love Like Hate. Il tient une chronique photographique de la détérioration de la société sur son blog, State of the Union.

Pour consulter l’original : http://dissidentvoice.org/2012/02/speed-freaks-must-die/#mor...

Traduction : Dominique Muselet pour Le Grand Soir

URL de cet article :
http://www.legrandsoir.info/les-fous-de-la-vitesse-doiven...

Grèce


Sonia est fondatrice du groupe "initiatives des femmes contre la dette grecque", elle est luxembourgeoise. Son mari, Yorgos, est économiste, membre du CADTM, et co-fondateur de l'ELE (le comité pour la constitution d'une Commission d'Audit de la Dette Grecque).C'est eux qui ont organisé la conférence en mai, à Athènes(où j'ai fait de l'interprétation, et rencontré plein de gens); on doit les rencontrer ce week end, s'ils ont le temps, avec Christos.

Je viens de tomber là-dessus -je me suis abonnée à Mediapart, je ne regrette pas. Vous pouvez faire circuler, c'est du sérieux.
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Mediapart publie le discours de Sonia Mitralia, membre du comité grec contre la dette, prononcé le 24 janvier dernier devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg. Elle y rappelle que le «droit international oblige (...)les Etats à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de leurs citoyens et non pas au remboursement de leurs dettes».
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Presque deux ans après le début du traitement de choc imposé par la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international à la Grèce, son bilan est catastrophique, révoltant et inhumain.

Tout d'abord, même les inspirateurs de ces politiques admettent maintenant ouvertement non seulement leur échec patent, mais aussi que leurs recettes étaient dès le début totalement erronées, irréalistes, inefficaces et même contre-productives. En voici une illustration qui concerne non pas une question secondaire mais le cœur du problème, la dette publique grecque elle-même. Selon tous les responsables du désastre grec, si leurs politiques (d'austérité plus que draconienne) s'avéraient efficaces à 100%, ce qui est d'ailleurs totalement illusoire, la dette publique grecque serait ramenée en 2020 à 120% de PIB national, c'est-à-dire au taux qui était le sien... en 2009 quand tout ce jeu de massacre a commencé! En somme, ce qu'ils nous disent maintenant cyniquement, c'est qu'ils ont détruit toute une société européenne... absolument pour rien!

Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, ils persistent à imposer aux Grecs –mais aussi pratiquement à tout le monde– exactement les mêmes politiques qu'eux-mêmes admettent en échec. C'est ainsi qu'on est désormais en Grèce au septième «Mémorandum» d'austérité et de destruction de services publics, après que les six premiers ont fait preuve d'une totale inefficacité! On assiste au Portugal, en Irlande, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe à l'application de ces mêmes plans d'austérité draconienne qui aboutissent partout au même résultat, c'est-à-dire enfoncer les économies et les populations dans une récession et un marasme toujours plus profonds.

En réalité, des expressions telles que «austérité draconienne» sont absolument insuffisantes pour décrire ce qui est en train de se passer en Grèce. Les salaires et les retraites sont amputés de 50 % ou même, dans certains cas, de 70 %. La malnutrition fait des ravages parmi les enfants de l'école primaire, la faim fait son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des dizaines, des milliers de SDF misérables, affamés et en haillons. Le chômage atteint désormais 20 % de la population et 45 % des jeunes (49,5 % pour les jeunes femmes). Les services publics sont liquidés ou privatisés avec comme conséquence que les lits d'hôpitaux sont réduits (par décision gouvernementale) de 40 %, qu'il faut payer très cher même pour accoucher, qu'il n'y a plus dans les hôpitaux publics de pansements ou de médicaments de base comme des aspirines. L'Etat grec n'est toujours pas capable, en janvier 2012, de fournir aux élèves les livres de l'année scolaire commencée en septembre passé. Des dizaines de milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrants de maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance après que l'Etat grec leur a coupé les subsides et les médicaments. Le nombre de tentatives de suicide s'accroît à une vitesse hallucinante, comme d'ailleurs celui des séropositifs et des toxicomanes abandonnés désormais à leur sort par les autorités. Des millions de femmes grecques se voient maintenant chargées des tâches normalement assumées par l'Etat à travers ses services publics quand ceux-ci n'étaient pas encore démantelés ou privatisés par les politiques d'austérité. La conséquence en est un véritable calvaire pour ces femmes grecques : non seulement elles sont les premières à être licenciées et sont contraintes d'assumer les tâches des services publics en travaillant de plus en plus gratuitement à la maison, mais elles sont aussi directement visées par la réapparition de l'oppression patriarcale qui sert d'alibi idéologique au retour forcé des femmes au foyer familial.

On pourrait continuer presque à l'infini cette description de la déchéance de la population grecque. Mais, même en se limitant à ce qu'on vient de dire, on constate qu'on se trouve devant une situation sociale qui correspond parfaitement à la définition de l'état de nécessité ou de danger reconnu depuis longtemps par le droit international. Et ce même droit international oblige expressément les Etats à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de leurs citoyens et non pas au remboursement de leurs dettes.

Comme le souligne la Commission du droit international de l'ONU à propos de l'état de nécessité: «On ne peut attendre d'un État qu'il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu'il abandonne les services publics de telle sorte qu'il livre sa communauté au chaos et à l'anarchie simplement pour ainsi disposer de l'argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu'on peut raisonnablement attendre d'un État, de la même façon que pour un individu.»

Notre position, partagée par des millions de Grecs, est claire et nette et se résume au respect du droit international. Les Grecs ne doivent pas payer une dette qui n'est pas la leur pour plusieurs raisons.

Primo, parce-que l'ONU et les conventions internationales –signées par leur pays mais aussi par les pays de leurs créanciers– intiment à l'Etat grec de satisfaire en toute priorité non pas ses créanciers mais plutôt ses obligations envers ses nationaux et les étrangers qui se trouvent sous sa juridiction.

Secundo, parce-que cette dette publique grecque, ou au moins une part très importante, semble réunir tout les attributs d'une dette odieuse, et en tout cas illégitime, que le droit international intime de ne pas rembourser. C'est d'ailleurs pourquoi il faudrait tout faire pour faciliter la tâche de la campagne grecque pour l'audit citoyen de cette dette afin d'identifier sa part illégitime –et non pas tout faire pour l'empêcher, comme l'Etat grec le pratique maintenant. 

Notre conclusion est catégorique: la tragédie grecque n'est ni fatale ni insoluble. La solution existe et la répudiation, l'annulation et le non paiement de la dette publique grecque en font partie en tant que premier pas dans la bonne direction. C'est-à-dire, vers le salut de tout un peuple européen menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix...

 


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Marie-Laure Veilhan

Traductions grec-anglais-français

0°C dehors et pas besoin de chauffage dans mon HLM

lundi 13 février 2012
 

Depuis quinze jours, tous les Français luttent contre un froid russe en poussant leur chaudière à fond. Tous ? Non ! À Saint-Léry, bourgade du centre Bretagne, d'irréductibles habitants n'allument même pas le chauffage. D'ailleurs, ils n'en ont pas. Ils habitent un logement social dit « passif », conçu pour s'en passer...

Un plan Grand froid, à ne pas laisser un SDF sortir de sa maison selon la secrétaire d'État à la Santé ? Quel froid ? À Saint-Léry, cette semaine, Alicia Jalu nous a reçus en chaussettes légères sur le parquet, juste couverte de son pull de pompier volontaire, par obligation. « Je suis d'astreinte, s'est excusée cette blondinette de 21 ans, qui paraît frêle comme un feu de brindilles. Je peux être appelée n'importe quand... Mais entrez ! »

Merci. On connaissait ces nouvelles maisons dites « passives », encore plus économes en énergie que la norme BBC (bâtiment basse consommation) et on voulait vérifier cette promesse d'architecture sans chauffage. Au plus fort de l'hiver. Au bourg - 180 âmes nichées dans d'adorables et typiques maisons de schiste rouge -, la population affichait aussi son scepticisme. « Nous, on a nos cheminées, du bois. Mais eux, là-bas, j'me demande bien comment ils vont », s'inquiétait une octogénaire, jeudi. Elle frissonnait pour « les p'tits nouveaux », qui ont pendu leur crémaillère en avril, sur la route de Mauron.

Cette sollicitude amuse Alicia. Il fait bon chez elle, même en tee-shirt. Combien de degrés ? « Aucune idée. » Mais le froid, elle connaît ; elle travaille à l'usine de Kermené, la filiale d'abattage et de transformation de viande de Leclerc, gros employeur du secteur. Notre thermomètre est formel : 20°. « Et sans chauffage, garantit la jeune femme. On a juste allumé le radiateur d'appoint, le matin, cette semaine, les jours où il a fait - 5°C. Et qu'il n'y avait pas un seul rayon de soleil sur la baie vitrée ».

Ici, c'est le domaine des Courtieux. Une des premières HLM de France « passives ». Il comprend quatre logements de 70 mètres carrés, avec un salon-cuisine au rez-de-chaussée, deux chambres et une salle de bains à l'étage. Le tout cloisonné dans le meilleur isolant.

Un cocon orienté vers le soleil du sud, ventilé par une VMC doubler flux dernier cri et arrosé d'eau chaude par des capteurs solaires individuels. Le top du top. « Le plus difficile a été de choisir les matériaux les plus performants tout en limitant les surcoûts », indique l'architecte rennais Georges Le Garzic. Plus 10 % à l'achat quand même pour les proprios, Bretagne Sud habitat.

« 0,85 € d'électricité en décembre »

Mais dans cet office public du Morbihan, on est plutôt fier d'avoir rendu « un vrai service aux locataires », dit Thierry Rio, responsable du secteur. Des factures d'électricité réduites, idéales pour les petits salaires que l'on trouve dans la région, celles que laissaient miroiter le promoteur Habiozone et le constructeur Briero : « Une consommation de 15 à 20 kWh/m2 par an, quand une maison classique en réclame 350 ! » Appréciable lors des fins de mois difficiles, une fois les 405 € de loyer versés...

Le jeu, entre voisins, consiste d'ailleurs à comparer sa note d'électricité. Deux logements ont été mis en test. Pour le mois de décembre, Marc Piro, a reçu une facture « hallucinante de... 85 centimes d'euros ! » Solène Burel, la porte d'à côté, a piqué son fard : « 15 € ! » Employée en intérim chez Yves Rocher, elle doit pourtant surveiller de près son budget...

Un spécialiste a été dépêché sur place pour comprendre d'où venait cet écart. Après enquête, il semble « qu'une simple habitude » a fait grimper la somme. Solène fume. Elle a la manie d'ouvrir sa porte pour aérer, évacuer la fumée. « Le froid entre et j'allume le convecteur électrique. »

Erreur de débutant, pardonne Simon Hignard, de l'École de métiers de l'environnement : « Il faut faire confiance à la VMC double flux. Elle régénère l'air vicié bien mieux qu'une fenêtre ouverte. » Message reçu chez Solène, un peu déphasée au départ par « cette nouvelle technologie. »

Alicia et son compagnon Christopher, eux, ne font pas encore d'économie. « EDF ne nous a proposé qu'un contrat d'abonnement classique : 66 €/mois ». Le calcul n'a pas tenu compte des propriétés révolutionnaires du logement. Un peu raide à sortir tous les mois. Il faut tenir jusqu'en avril : « On recevra le 'pactole' quand EDF remboursera ce qu'on n'a pas consommé. Ça fera des sous d'avance pour les vacances... »

Originaire du pays, ce jeune couple ne s'intéressait pas à cette architecture militante, avant de signer à Saint-Léry. « On cherchait juste à s'installer. C'est notre premier endroit ensemble, tous les deux... » A l'emménagement, le briefing sur l'absence de chauffage les avait laissés dubitatifs. Mais après deux semaines de froid piquant, ils l'assurent : « Ça fonctionne ! » Alicia glisse, amusée : « C'est plutôt l'été dernier qu'on a eu un souci : il faisait trop chaud quand le soleil tapait ! »

Christelle GUIBERT.

 Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-0-C-dehors-et-pa...

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13/02/2012

Revue Nouveaux Délits n°41, lue par Christian Saint-Paul

Toujours égale à elle-même la revue « NOUVEAUX DELITS  Revue de poésie vive » fait paraître son n° 41 (6 € abonnement 25 € pour 4 n° , chèque à adresser à Association Nouveaux Délits Létou -  46330  Saint-Cirq-Lapopie) avec des illustrations originales de Karolinda ( http://karolinda.pagesperso-orange.fr), un recueil de haïkus du cercle japonais Seegan sur l’Après Fukushima, des textes d’Alain GOURHANT, de Basile ROUCHIN, du belge Timotéo SERGOÏ. Une poésie militante et pertinente qui réchauffe l’amitié des peuples comme Cathy GARCIA, inlassable revuiste, en a le talent. La présentation est réussie avec une économie de moyens et s’améliore encore puisque les exemplaires sont maintenant massicotés. Un moment agréable et fort assuré à la lecture de cette revue.

Christian Saint-Paul

http://www.lespoetes.fr/emmission/emmission.html

12/02/2012

ALTIPLANO, un film magnifique !

11/02/2012

LA CARAVANE AMOUREUSE

 

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Montrer la beauté des Hommes dans le silence du monde, convaincus qu'on ne peut faire grandir cette humanité qu'en la rendant amoureuse d'elle-même. Saisir l'instant et le relâcher aussitôt comme un oiseau que l'on a attrapé juste pour le caresser et qu'on libère d'entre nos mains. À jamais... Fascination de la terre et fascination des peuples. Qu'y a-t-il derrière ces regards et ces visages que d'autres soleils et d'autres vents ont façonnés ? Qu’y a-t-il derrière ces musiques envoûtantes et lascives ? L'infini des désirs et se perdre dans les méandres de cet infini. Accoster l'humain, s'agenouiller devant son miracle et poursuivre le chemin nourris par ces rencontres. Inévitablement.

Marc VELLA
 
 

POURQUOI ?

Suite aux évènements des banlieues, aux dissensions en Belgique, à la future adhésion de la Suisse à l’espace Schengen, une invasion amoureuse s’impose…
La véritable pollution : l’ego. Il y a urgence à ce que cette humanité évolue. Nous sommes devenus une force de la nature par l’explosion démographique. Tous les scientifiques le disent, il y a collision entre notre planète et notre civilisation. Si nous ne remettons pas en question nos vieilles façons d’agir et de penser, entretenons les climats de peur, mettons en avant esprit de compétition, conflits d’intérêts et croyances pour nourrir nos egos boulimiques, disons-le nettement et sans détours, pour l’humanité, il n’y a pas d’avenir. Cessons de nous démolir, changeons notre regard.
Le jour où la terre inconnue de notre cœur sera reconnue et aimée, libérée de toute manipulation, toute l’humanité se réconciliera avec l’humanité.
 

COMMENT ?

La caravane amoureuse souhaite rallumer dans le cœur des gens le feu de la joie et la confiance en l'humanité.
Avec les lycées. En étroite collaboration avec proviseurs et professeurs, offrons aux jeunes d’autres perspectives : Bienveillance et partage, oser utopies et rêves, se réaliser au nom de l’amour, habiter la terre plus poétiquement… Suivi internet, accompagnement, jumelages…
Avec les villes et villages. Comme dans Le tour de Gaule d’Astérix, chaque jour, un banquet festif est mis en place par les lieux partenaires. Dans ce temps de rencontre, l'idée est de mettre à l'honneur les initiatives locales, associations, individus, qui œuvrent pour un mieux-vivre ensemble dans les domaines aussi bien du social, du médico-social, de l'artisanat, de l'agriculture, artistiques, culturels... (ces moments seront filmés pour la télévision. Montrons du positif, rien que du positif…)
Spectacles gratuits. Chaque soir, un spectacle est donné en mêlant artistes de la caravane avec des artistes locaux mais aussi dans des lieux parfois peu visités ou isolés : milieux ruraux, prisons, hôpitaux, centres handicapés…
Tout cela favorisera inévitablement des échanges équitables et durables entre les gens, pouvant générer justement cette économie équitable et durable que nos politiques cherchent tant à construire.

Frère Christophe, un des moines de Tibhirine, disait:
« Pour gagner le cœur des Hommes, il faut aimer. »

Marc Vella

http://www.caravane-amoureuse.com/



Site de Marc Vella : http://www.marcvella.com
 

Les films de Jean-Yves Bilien

 

10/02/2012

Sistoeurs en deuil : Franca Maï est partie

http://www.sistoeurs.net/spip.php?article677

Les soins palliatifs à domicile ou le dernier train avant le bleu du ciel

dimanche 29 janvier 2012, par Franca Maï

 

Une illusion optique.
La beauté n’est que théâtralisée.
La maladie décharne le corps qui tombe en lambeaux. Les os saillent en une farandole aigre.
Le ventre gonfle ourlé d’air sans vie, retenu par un coquelicot artificiel.
Le souffle de la faucheuse s’étend à la chair fatiguée lui indiquant son arrêt imminent. Mais je garderai le sourire. jusqu’au bout.
Fuck la mort !

- Extrait du huitième roman de Franca Maï : DIVINO SACRUM carnet de bord d’une vieille cancéreuse fripée

La seconde irrigation ne se passe pas comme prévu. Tout semble m’échapper des mains. J’ai négligé le cagibi pour prendre mes aises dans la chambre et bénéficier de la lumière naturelle. Je squatte la potence de glucose. Elle m’est d’un grand secours pour maintenir le réservoir gradué rempli d’eau. Une cuvette bleu azur, placée à mes pieds accueille le manchon transparent qui permet la collecte des selles. Mais le débit soudain de flots incontrôlables liquides et hargneux déroute le matériel insubordonné répandant des traînées visqueuses et diarrhéiques au sol. Le tuyau d’évacuation muni du régulateur de débit et l’obturateur adhésif prennent une satisfaction malsaine à me faire tourner en bourrique. Des haut-le-cœur bataillent avec ma gorge et des crampes indescriptibles rongent mon ventre. Je vomis en même temps que je me vide. La panique s’installe. Une femme de ménage surgit promptement avec serpillière et balai. Elle répare les dégâts sans émettre de plaintes désagréables. Au contraire, elle me rassure et m’aide à me rallonger. Pourtant l’odeur est insupportable. Cette femme semble hermétique aux salves olfactives. Répugnantes. Elle nettoie, lave, javellise le lino. Tente l’impossible pour métamorphoser l’air. Elle ouvre la fenêtre et me tend une robe de chambre pour ne pas que j’attrape froid. J’admire cette jolie personne qui partage ma fange sans une plainte et pour un salaire de misère. Elle se retire en m’attribuant quelques mots d’encouragement. J’ai toujours l’odeur de décomposition dans les narines. Comme une seconde peau. Dont je suis incapable de me défaire.
« Enlevez les mouches ! ... enlevez les mouches... Filez-moi un insecticide puissant... vous ne les voyez pas... moi, si... Elles grouillent à l’intérieur de mes os, prêtes à festoyer, les garces !... ces porteuses de germes, ces suceuses de sang, ces expertes en survie, bourdonnent sans répit, me martyrisent et préparent leur lit de fumier à mes dépens ! ».
Je scrute le plafond d’une blancheur irréprochable et l’horizon tangue. Je me précipite vers le crachoir et je gerbe à nouveau. Assise, au bord du plumard, des hoquets déversant leur bile écumante, je tente de retrouver mes esprits. Une main chaude alors cale mes reins tandis que l’autre se, pose délicatement sur ma nuque, m’aidant à expulser tripes et boyaux. C’est toi, Guitan !... Tu es là, mon amour !... TU ES LA ! ... Tu es venu à l’improviste. Une bien belle surprise. Et tu t’appliques à me faire du bien. Désolée de ne pas être plus en forme. De te montrer les coulisses scabreuses de la pathologie. Dans ton regard, je lis la compassion et ça fait mal.

 

Je suis partie aujourd’hui...

jeudi 9 février 2012, par Franca Maï

13H18, un mercredi 8 février 2012

Je suis partie aujourd’hui. J’ai rejoins le soleil qui brille et la lune ricanante. Sachez que je vous protège de leurs clartés lumineuses :)
Je vous aime...
Fuck la mort

Franca Maï

Nouveaux Délits N°41 lu par Georges Cathalo

Note parue sur : http://revue-texture.fr/spip.php?article486

 

Sans se présenter sous la forme d’un « numéro spécial », cette livraison est une singularité, même si elle s’inscrit dans le droit fil de la ligne éditoriale impulsée par Cathy Garcia. En effet, après un original éditorial, on peut y lire des ensembles de textes cohérents autour de ce que l’on pourrait nommer : la menace nucléaire et la survie sur la planète. Avec « Après Fukushima », on peut lire une brassée de haïkus japonais présentés par Seegan Mabesoone, pour qui « la menace nucléaire n’est comparable à aucune autre ». Suit un bel ensemble de poèmes d’Alain Gourhant extraits de « Poésie du désastre et de la guérison ». De la même veine mais d’un tout autre aspect formel, viennent ensuite de troublants poèmes de Basile Rouchin et une étonnante suite de Timoteo Sergoï. L’ensemble de cette livraison est de bonne facture et la lecture est aérée par les discrets accompagnements graphiques de Karolinda et par d’opportunes citations. Allons, suivons Cathy Garcia qui nous adresse ce vœu des Indiens Navajos : « Hozho ! Que le monde soit hozho ! » c’est-à-dire qu’il nous apporte à la fois beauté et santé.

 

 

 

GC