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25/02/2009

Mystica Perdita lu par Louis Savary

" MYSTICA PERDITA" est un de ces rares recueils devant lesquels on n'a vraiment pas envie de rester planté là, pieds nus, à se recueillir.
Mais bien de "brûler la route" pour " sortir des sillons ", " extravaguer " s'extravaguer à tes côtés avec " rien que des mots ", ces mots qui t'appartiennent plus qu'à tout, plus qu'à toute autre, ces " Mots moi mots ", ces " Moi mots moi " .  Ces émois... Ces mots qui de si tôt, ne marcheront pas en fumée.

23/02/2009

LETTRE OUVERTE D'ERNEST PÉPIN (A DIFFUSER) 27/01/09

Pour une meilleure réflexion
par Ernest PEPIN


Comme de nombreux Guadeloupéens, je suis fasciné par cet homme qui a réussi à faire entrer un noir à la maison blanche. Les commentaires élogieux pleuvent de partout. C’est l’état de grâce bien mérité. Pourtant une petite voix me souffle : et nous ?
Et nous guadeloupéens qu’avons-nous fait ? Que faisons-nous ? Que ferons-nous ?
Passé les brûlures de l’esclavage, passé les interminables débats sur l’identité, passés négritude et créolité, comment devons-nous aborder le XXIe siècle dans une perspective qui soit la notre.
Je ne renie aucune parcelle de mon passé et je suis solidaire de tous les combats que nous avons menés mais je voudrais me positionner résolument dans l’avenir.
Nous sommes un petit pays. Une petite lèche de terre peuplée seulement de 400 000 habitants et pour le moment nous sommes hors-jeu dans notre présent et presque condamné à quémander l’avenir à ceux qui nous gouvernent. Chacun y va de sa chanson, de son parcours, de ses rêves. C’est précisément cela qui nous manque : une chanson commune, un parcours commun, un rêve commun. Peut-être avons-nous besoin de savoir ce qu’est une société. Je veux dire une entité sociale, économique, politique, culturelle dont les rouages s’articulent dans un système cohérent et efficace.
Je constate que nous sommes une somme de revendications syndicales obsessionnellement tournées vers les questions salariales, le maintien des avantages acquis, la guerre contre le patronat etc. Et ceci nous condamne à des postures agressives ou impuissantes. Plus grave, agressives ET impuissantes. Ce ne sont pas les miettes lâchées ici ou là qui vont changer la donne en l’absence de tout projet viable.
Je constate que nous nous noyons dans le puits de la consommation. Les panneaux publicitaires fleurissent. Les voitures de luxe encombrent les routes. Les gadgets de toutes sortes tiennent lieu d’accès à la modernité. La modernité est un mot terrible. Cela fonctionne comme une machine à broyer le passé, la culture (reléguée au rang de tradition !), les manières de penser, de faire et de vivre. Nous voulons être en première classe sans nous soucier de la destination du train.

« J’ai envie de crier : construisons les rails, construisons le train, construisons la gare »

Nous avons le choix entre trois options :
- Laisser rouler les choses au risque de se perdre.
- Devenir indépendant au risque de s’appauvrir ;
- Tenter une autonomie au risque de se faire gruger.
Il y a toujours un risque ! C’est là notre douleur et c’est là notre lâcheté. En réalité, je crois qu’il faut reformuler un projet guadeloupéen en toute responsabilité et en toute lucidité.
Qu’est-ce à dire,
Définir (redéfinir) quelle peut-être notre fonction économique, sociale, politique et culturelle. Et surtout définir (redéfinir) notre relation à la France et à l’Europe pour sortir de l’assistanat (cette mendicité de droit) et de l’infantilisation (ce légitime impôt prélevé par les bailleurs de fonds). Il faut donc commencer par nous définir nous-mêmes en ayant le courage  et l’humilité d’éviter les postures victimaires ou héroïques, les positions dogmatiques, les immobilités conservatrices, les impasses de l’idéologie et le suivisme soi-disant moderniste. Cela fait beaucoup de contraintes mais la lucidité est à ce prix.
- Nous sommes, le plus souvent, de piètres chefs d’entreprise.
- Nous sommes le plus souvent des petits tas d’égoïsmes et au mieux des petites bandes de corporatismes.
- Nous sommes, le plus souvent, de mauvais maris, de mauvaises épouses et pour finir de mauvaises familles.
- Nous sommes, le plus souvent, une société violente au niveau des individus et au niveau du collectif.
- Nous sommes le plus souvent des viveurs au jour le jour, des jouisseurs inconséquents. Toutes les industries du loisir le savent : boite de nuit, sex-shop, déjeuner champêtre, hôtels, Midi-minuit. Etc.
- Nous sommes le plus souvent des travailleurs toujours en grève, en congé, en dissidence, en ruse et en laxisme.
- Nous sommes le plus souvent abonnés à la seule culture populaire, oublieux de la culture du monde et trop matérialiste pour comprendre qu’un poème, qu’un roman, qu’un tableau, qu’une chanson, qu’une pièce de théâtre, etc. ne sont ni des divertissements ni des exutoires mais des problématiques d’un autre possible de nous et du monde.
- Nous sommes le plus souvent une insociété comme on dit une incivilité.

« Toute critique est assimilé à une trahison ou à du vomi »
Et avec ça toujours empressé de nous comparer à la France comme si le monde entier, les seuls modèles, les repères absolus appartenaient à une France en crise depuis longtemps.
Nous regardons de haut la Caraïbe et nous ignorons les Amériques. C’est pourtant selon la formule consacrée notre environnement naturel. Alors que nous sommes si riches de l’argent des autres !
Il est de bon ton de dire qu’il ne faut pas diaboliser la Guadeloupe, qu’il ne faut pas se flageller et qu’il faut positiver. Toute critique est assimilé à une trahison ou à du vomi. Posons-nous la question qu’est-ce qui est positivable ?
Une jeunesse aux abois !
Des citoyens irresponsables !
Des personnes âgées de plus en plus isolées !
Un nombre grandissant d’exclus !
Un pouvoir local sans vision !
Des intellectuels bâillonnés par la proximité !
Des artistes impécunieux et subventionnés !
De grandes messes jubilatoires !
Une impuissance économique chronique !
Un tourisme impensé !
Des rapports de classe et de race viciés par le passé !
J’aime la Guadeloupe, mais je crois qu’il faut lui dire ses quatre vérités. Pas de presse capable de conscientiser ! Pas d’émissions éducatives et formatrices ! Une université trop extravertie. Un artisanat désuet. Une langue créole qui fout le camp ! Nous le disons entre nous, en petits comités. Nous le chuchotons mais nous avons honte de le crier en public. Comme dit Franky, c’est la vie en rose ! Césaire l’a écrit : « un paradis absurdement raté ». Maryse Condé l’a craché : la Guadeloupe n’est pas un paradis ! Et nous sommes là plein de rancœurs  rancies, pleins de rêves non muris, admirateurs des autres, ébahis devant notre moindre prestation d’humanité, toujours dans la logique du rachat. Ah nos sportifs ! Au nom de quoi, le fait d’être guadeloupéen fait d’un exploit sportif un miracle ? A moins de douter de soi et d’estimer inconsciemment que nous n’avons pas droit à l’excellence.
Et c’est la première leçon que je tire d’Obama : le droit au droit à l’excellence.
La deuxième étant de casser, de répudier tous les discours qui obstruent l’horizon : la race, konplo a neg sé konplo a chien ! Nou sé neg ! le fandtyou ! Cette moquerie permanente de tous ceux qui tentent, qui osent et même parfois qui font. Etc.… Cette mise en dérision de nous-mêmes !
La troisième étant de doter la Guadeloupe d’un vouloir collectif qui transcende les différences, les rancunes, les sottes compétitions, les querelles idéologiques, les xénophobies, les nombrilismes, les chauvinismes à bon marché.
La quatrième étant de miser sur l’intelligence, toutes les formes d’intelligence, pour élever le débat au-dessus des querelles de personnes.
La cinquième d’assumer notre histoire, toute notre histoire, par nous, pour nous, sans mendoyer une reconnaissance que nous ne nous octroyons pas très souvent. C’est de nous-mêmes, de notre énergie, de notre créativité, de nos talents, de nos forces, de notre rigueur, de notre respect pour nous-mêmes que viendra la reconnaissance et non de telles ou telles victoires plus symboliques que réelles.

«¡ Si nous disons... »
Se déplacer à Washington pour dire « j’y étais ! » c’est bien. S’atteler au char de la Guadeloupe c’est mieux !
Obama est un homme qui a cru en son pays sans renier ses origines. C’est un homme qui a cru en la capacité de son pays à dépasser les frontières des pensées établies. C’est un homme qui a su faire croire en lui. C’est ce pari là qu’il faut gagner.
Si nous disons : « mon pays c’est la France ». Alors, il faut assumer et faire en sorte que la France change et on ne peut le faire sans les Français de l’hexagone.
Si nous disons « mon pays c’est la Guadeloupe colonisée ».Alors, il faut l’assumer et décoloniser la Guadeloupe en privilégiant les armes de la décolonisation de l’imaginaire, de l’économie, du culturel, du politique et du social. Il est inconséquent de prôner la décolonisation en jouant le jeu d’une surintégration parfaite et indolore.
Si nous disons « mon pays c’est la Guadeloupe autonome ». Alors il faudra l’assumer en se préparant à exercer un pouvoir local plus riche en compétences et désireux de développer une richesse guadeloupéenne.
Si nous ne disons rien, nous sommes coupables de nous croiser les bras devant une société qui se saborde (violences sexuelles, violences des jeunes contre les jeunes, violence des hommes contre les femmes, violences au sein des familles, violences sociales plus ou moins sournoises). Une société  qui se cache derrière le paravent de la consommation. Une société de gestion ou de géreurs et non une société de l’entreprendre. Une société qui a mis en faillite les intellectuels de tous bords.

Une société en danger
Oui, je dis bien en danger ! Pendant que nous nous livrons à des actes de cannibalisme (les uns à l’encontre des autres !), en l’absence de projet construit par nous et soutenu par nous, des forces agissantes décident pour nous, grignotent le territoire, contrôlent l’économie, décident pour nous ! Je ne parle pas de race, je parle de filières, de réseaux, d’organisations structurées, de puissances financières. Il suffit de regarder Jarry, d’aller à Continent, à Millénis etc. Combien de Guadeloupéens font partie du vrai jeu économique ? Nous ne sommes, à part quelques cas, que des sous-traitants et surtout des sous-gagnants.
Il est vrai que nous sommes soumis comme les autres aux durs effets de la mondialisation, que nos marges de manœuvres sont limitées et que nous sommes un petit marché.
Ceci nous exonère pas de penser, de nous organiser, de lutter dès lors que l’objectif est clair, accepté et positif. Quels objectifs pour l’art, l’économie, le social, le politique ? Comment les atteindre ? Avec quelle stratégie ? En clair comment (re)bâtir la Guadeloupe ?
Il me semble souhaitable d’arriver à commercialiser notre culture sans la prostituer, à exporter ses meilleures créations et surtout à nous nourrir d’elle. Pour le moins, faire entrer la notion de dépenses culturelles diversifiées dans les budgets des familles et des entreprises serait un grand progrès.
Il me semble souhaitable d’envisager un développement rentable de l’agriculture afin de pourvoir, le plus possible, à nos besoins et à ceux des marchés qu’il nous appartient de trouver à l’extérieur.
Il me semble souhaitable de repenser de fonds en comble l’industrie touristique. Je dis bien l’industrie  en l’accompagnant des produits du soleil (maillots de bain, serviettes, lunettes de soleil, crème solaire, vêtements etc) made in Guadeloupe ou labellisés « Guadeloupe » . C’était une idée de Paco Rabanne. Je doute qu’elle ait été entendue !
Il me semble souhaitable de rechercher les voies et moyens d’une solidarité active au sein de la société guadeloupéenne. Nous sommes si généreux envers le téléthon !
Il me semble souhaitable de croire au développement de la langue et de la culture créoles dans une perspective non folkloristes mais diplomatique (il existe un monde créolophone), économique et culturel.
Il me semble enfin souhaitable que nos élus aillent se former non pas seulement à Paris mais aussi dans la Caraïbe. Ils connaîtraient mieux le fonctionnement des pays indépendants ou néo-colonisés. Ils seraient plus au fait des données de la diplomatie. Ils gagneraient en relations internationales. Ils créeraient d’utiles solidarités.
Mais tout cela n’est rien si nous ne répondons pas à la question suivante : quelle Guadeloupe voulons-nous ? Autrement dit avec quelles valeurs? Quel mode de fonctionnement ? Quel type de citoyens ? Quel système économique ? Quel budget ?
Ce sont des questions qui sont loin de l’élection d’Obama. Ce sont des questions auxquelles tout chef politique doit répondre de façon claire. La méfiance des Guadeloupéens envers les élus, parfois leur inertie apparente, résulte sans doute d’un manque de clarté, d’un manque de pédagogie, d’un manque de vouloir.
Je répète avec Obama l’histoire retiendra notre capacité à construire et non notre capacité à détruire !
Crier que nous sommes des petits-fils d’esclaves ne suffit pas !
Détester, singer ou vénérer la France, n’est pas une politique !
Croire que l’on peut construire sur des ruines est une erreur !
Seront nous capables de dire, nous aussi : YES WE CAN ! C’est cela la leçon, la grande leçon d’Obama !

Ernest PÉPIN

Lamentin le 21  janvier 2009

PS : Je ne suis pas un spécialiste et mes idées n’engagent que moi. Je ne les livre que pour lancer un débat que je crois nécessaire et salutaire.

Les mots...

On a beau contre eux
Multiplier les prisons
Mobiliser les censures
Les mots…
 
Il y a déjà plus assez de baillons
Les garrots font défaut
Et jaillissent à nouveau comme un fleuve
Les mots…

 
Jean-Claude Mulleman In Les mots

Lieu du larcinA Marcos Ana Encres Vives n°41 (1964)

Comme un soleil à partager

Regard des peuples dont la guerre se souvient
Regard des histoires mortes sous l’écorce des défaites
Qu’un pont de mémoire rassemble leurs vignes
Et leurs vagues aux crêtes du sang humain
 
Regard de vive vallée où la rivière déplie son rêve
Regard fertile des peuples du désert
Quand le vent lève l’ondulation des femmes
Regard d’un outremonde à la croisée des couleurs
Délivre-nous des murailles et des digues
Contre les racines de l’arc-en-ciel
Regard des antilopes et des gazelles
Où l’amour prend sa source et sa gorgée de bleu
Où le poème prélève son huile et le feu de son rhum
Regard des découvreurs, des prophètes et des fous
Faisant du monde un seul troupeau
Un seul vaisseau luisant d’étoiles
Habille les terres de voiles multicolores
Et de courants fraternels
 
Poète de la vigie, du minaret, de la tour de Babel
Tressant les langues au fleuve de toute vie
Sache que même la haine a besoin du regard.
Regard du vertige de l’autre et du graffiti des miroirs
Regard du mensonge de la sève pure
Regard des cavaliers tenant la bride de l’éclair
Ouvre la terre aux rayons de l’amour
Comme un soleil à partager.
 

 
Ernest Pépin (Guadeloupe) in Regards de feuillage


Lieu du larcin : la revue Point Barre n°5, octobre 2008
 

22/02/2009

Les photos de Sam

Prenez une pause, et découvrez le travail de Sam Cuadrado

http://samuelphoto.over-blog.com/

 

 

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18/02/2009

Carte et liste des anciens sites d'extractions d'uranium en France

http://www.irsn.fr/index.php?position=mines_uranium_mimau...

14:52 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

14/02/2009

mgv2>datura rend hommage à Ludovic Kaspar

http://issuu.com/mgversion2/docs/mg64?mode=embed&docu...

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Survie Info n° 41. Février 2009

Actualité
COMORES. Projet de loi sur la départementalisation de Mayotte. Positionnement de Survie

Le 29 mars 2009, le projet de loi sur la départementalisation de Mayotte sera soumis à consultation auprès des Mahorais(es). Ce statut de Département d’Outre-mer (DOM) renforcera « l’ancrage définitif » de Mayotte dans la France. Or, aux yeux de la communauté internationale et au regard des résolutions de l’ONU, ce projet de référendum et cet « ancrage » français restent illégaux. (...) Lire la suite et télécharger le document pdf : http://survie.org/Nouvel-article,1378.html

TCHAD. La France reste alignée derrière Idriss Déby. Communiqué de Survie, 2 février 2009
En ce début de février 2009, anniversaire du soutien renouvelé de la France au régime dictatorial d’Idriss Déby en février 2008, il est grand temps que la France prenne les responsabilités qui sont les siennes pour une sortie de crise, qu’elle cesse de verrouiller la situation tchadienne par le statu quo et œuvre enfin au soutien d’un processus démocratique qui aujourd’hui est dans l’impasse. Il y a un an, la France permettait au président tchadien de se maintenir au pouvoir en lui apportant le soutien diplomatique et militaire nécessaire lors d’une attaque menée contre N’Djaména par des rebelles. Faut-il rappeler les conditions d’accès au pouvoir d’Idriss Déby ? (...) Lire la suite : http://survie.org/TCHAD-La-France-reste-alignee.html

RWANDA. La France et le génocide. Le rapport Poncet, ou la volonté de cacher la réalité.
Survie a décidé de mettre en ligne sur son site ci-dessous le rapport du colonel Poncet rendant compte de l’opération Amaryllis, opération d’évacuation des ressortissants étrangers au début du génocide au Rwanda en avril 1994. Dans ce rapport, le colonel Poncet rend compte du souci de l’armée « de ne pas leur montrer [aux médias présents sur place] des soldats français limitant l’accès aux centres de regroupement aux seuls étrangers […] ou n’intervenant pas pour faire cesser des massacres dont ils étaient les témoins proches ». Ce rapport, qui se trouvait depuis un an sur le site de la Commission d’Enquête Citoyenne (CEC) en a été retiré sur l’injonction de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) qui regroupe l’ancienne DST (Direction de surveillance du territoire) et les anciens RG. (...) Lire la suite : http://survie.org/La-France-et-le-genocide-au-Rwanda.html
Lire également l'article Une censure manifeste paru dans Billets d'Afrique et d'ailleurs n°177 (février 2009) : http://billetsdafrique.survie.org/Une-censure-manifeste

A lire
Billets d'Afrique et d'ailleurs n° 177 (Février 2009).
Bulletin mensuel d'information alternative sur les avatars de la politique de la France en Afrique, Billets d'Afrique constitue l'un des piliers de la volonté de Survie de mieux informer.
Edito : Incitation à la rébellion
Défendre sa liberté, ses droits, les droits du peuple et les droits de l’homme, ce n’est plus un droit et un devoir, c’est un délit. La criminalisation de la libre expression et des actions et revendications citoyennes est la réponse donnée par les régimes despotiques en Afrique, mais aussi par l’Etat français particulièrement sur ce qui touche à sa politique africaine (...). Lire la suite : http://billetsdafrique.survie.org/Incitation-a-la-rebellion

Au sommaire ce mois-ci :
- LES BREVES DE LA FRANÇAFRIQUE
- FRANCE. L’Afrique vue par les investisseurs français
- COTE D’IVOIRE. L’héritage d’Houphouët
- FRANCE RWANDA. La face cassée de la République (épisode 6)
- RDC. Sur les frontières
- UNION DES COMORES - MAYOTTE. Le coup de force de la départementalisation
- GABON. Omar Bongo, l’agonie de la bête ?
- SENEGAL. Le dernier républicain
- Jean Carbonare, une vie pour l’Afrique

GABON. Omar Bongo, l'agonie de la bête ? Article de Raphaël de Benito  paru dans Billets d’Afrique et d’ailleurs n° 177 février 2009
La répression de membres de la société civile menée, en décembre dernier, par l’entourage présidentiel cachait peut-être uu autre dessein. Un « complot du réveillon » qui visait à pousser vers la sortie un Omar Bongo de plus en plus fatigué (...). Lire la suite : http://billetsdafrique.survie.org/Omar-Bongo-l-agonie-de-...

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. Sur les frontières. Article de Isabelle Méricourt paru dans Billets d’Afrique et d’ailleurs n° 177 février 2009
Le 16 janvier, lors de ses vœux aux ambassadeurs, le Nicolas Sarkozy du discours de Dakar s’est montré plus décomplexé que jamais. Il s’est posé en démiurge des Grands Lacs pour donner des leçons de géopolitique. Il a ainsi levé un peu plus le voile sur les termes du retour de plus en plus officiel de la France dans la région. (...). Lire la suite : http://billetsdafrique.survie.org/Sur-les-frontieres

Agenda

BORDEAUX http://surviegironde.blogspot.com/
du 9 février au 4 mars Exposition Areva ne fera pas la loi au Niger
organisée par Survie Gironde.

GRENOBLE http://survie.isere.free.fr/
jeudi 12 février Conférence-débat "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée" 
avec Samuel Foutoyet, auteur de l’ouvrage. Organisée par organisée par le CE de Schneider Electric, dans le cadre du cycle d’évènements "Une rencontre avec l’Afrique : pour découvrir, connaître, partager, échanger, se rejoindre" organisé tout au long de l’année 2009.

mercredi 11 mars 2009 Conférence-débat "Que fait Nicolas Sarkozy en Afrique ?"
avec Samuël Foutoyet. Organisée par Survie Isère.

PARIS http://www.survie-paris.org/
Du 14 au 24 février 2009 Semaine anticoloniale
Survie Paris Ile-de-France participe à la Semaine Anticoloniale : http://www.anticolonial.net avec entre autres :
- Samedi 14 février Soirée "Colonialisme français aux Comores" avec projection-débat autour du film Un Aller simple pour Maoré
- Mardi 17 février Débat "Un nouveau cycle de luttes sociales et politiques en Afrique sub-saharienne" organisé par le Cedetim
- Mercredi 18 février. Soirée du salon du livre Anti-colonial
- Vendredi 20 février. Colloque sur le Franc CFA (Franc des Colonies Françaises d’Afrique), avec le CADTM
- Samedi 21 février. Grande manifestation Anti-coloniale
- Mardi 24 février. Banquet de la nuit Anti-coloniale
Renseignements : http://www.survie-paris.org/agenda-survie-paris/article/s...

mercredi 18 février Soirée autour de la situation en Haiti et dans les caraïbes
Projection de film The Agronomist suivi d'un débat avec Guillaume Fine (ancien SG de Survie de retour d’Haiti)

jeudi 19 février Soirée sur la région des grands lacs
avec Vincent Munié

jeudi  26 février Conférence-débat "Le système de pillage des matières premières en Afrique"
avec Samuël Foutoyet, auteur de "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée"

TOULOUSE http://survie31.over-blog.com/
lundi 23 février ciné débat sur la situation Comores - Mayotte autour du documentaire Un aller simple pour Maoré
avec la réalisatrice Agnès Fouilleux

BESANCON http://survie.org/Conferences-debats-Trafic-d-armes.html
Du 10 au 12 mars conférences débats Trafic d'armes : enjeux et répercussions
organisées par Survie Franche Comté et Amnesty International
- mardi 10 mars : séance ouverte présentée par Jean-Paul Mopo - chercheur et juriste sur le trafic international et l’utilisation des enfants dans la guerre
- mercredi 11 mars conférence débat sur le thème du procès de l'Angolagate avec André Fine
- jeudi 12 mars : projection débat autour du film Armes, trafic et raisons d’Etats réalisé par P. Moreira et D. André

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13/02/2009

Contre le radar us en Tchéquie et Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence

Bulletin de WWW.NONVIOLENCE.CZ février 09

 

Chers amis,

 

 

Dans l’attente que le Président Obama prenne position clairement, pèse un climat d’incertitude par rapport à la réalisation en Europe du dénommé « Bouclier spatial ». Néanmoins, notre protestation continue et elle a permis que le Gouvernement tchèque n’ait pu ratifier définitivement à ce jour l’accord avec les USA.

Nous vous remercions tous pour le soutien reçu.

 

À Bruxelles, le 18 février 2009, une rencontre au Parlement Européen aura lieu entre plusieurs députés et 20 maires de la république tchèque, membres de la Ligues des Maires contre le radar, Giorgio Schultze (Europe for peace) Jan Tamas (Humanistes tchèques contre les bases) et des délégations de plusieurs pays européens. À l’initiative de Bruxelles, participeront aussi des maires de plusieurs villes de Belgique et seront également remis à cette occasion des messages de soutien de maires italiens en solidarité avec les protestations en République tchèque.

À 14 heures, une manifestation commencera devant le Parlement et tout au long de la journée des manifestations similaires auront lieu dans de nombreuses villes européennes.

 

La manifestation s’appellera « Les invisibles » car 70% de la population tchèque est contre la base radar des usa. Ils sont invisibles pour les médias, de même que restent invisibles à leurs yeux 95% de la population mondiale qui sont contre les guerres.

 

Vidéo de la manifestation déjà réalisée à Prague :

http://www.europeforpeace.eu/news.php?id=1036&country=

 

Mais surtout nous voulons vous informer de la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence, la Marche la plus grande jamais organisée dans l’histoire humaine. Elle commencera en Nouvelle-Zélande le 02 octobre 2009, proclamé journée mondiale de la non-violence par les Nations Unies. Elle traversera une centaine de pays sur les cinq continents et se terminera dans les Andes argentines le 2 janvier 2010.

 

Des centaines d’organisations et de personnalités ont adhéré telles que la Président du Chili, Michelle Bachelet, le Dalaï Lama, l’équipe de football de l’Inter de Milan, l’acteur Viggo Mortensen (« le Seigneur des anneaux ») et beaucoup d’autres...

 

Participez et rejoignez la Marche pour dire définitivement non aux guerres et à toute forme de violence !

Informations : http://www.marchemondiale.fr/

 

Conférence internationale contre « la Défense par les Missiles » à Séoul, en Corée du Sud, du 16 au 18 avril 2009 :

Informations : http://www.space4peace.org/actions/gnconf_2009.htm

 

Autres informations

 

Brève présentation sur le bouclier spatial, utile pour informer de façon simple des institutions, des amis, des associations :

http://www.europeforpeace.eu/documents-detail.php?id=1050&country=fr

 

Lettre ouverte aux maires et aux organisations à propos de l’activité du 18 février :

http://www.europeforpeace.eu/news.php?id=1044&country=fr

 

Appel de la présidente du Chili à participer à la Marche Mondiale et pour un monde sans guerres (en espagnol - en anglais) :

http://www.nenasili.cz/en/3039_video-president-bachelet-endorses-the-world-march-for-peace-and-nonviolence

 

Entretien avec Noam Chomsky sur le bouclier spatial en Europe (en anglais, en italien) :

http://www.europeforpeace.eu/video-detail.php?id=1034&country=it

 

Entretien avec Noam Chomsky sur rôle possible de l’Europe pour éviter une catastrophe nucléaire (en anglais) :

http://www.europeforpeace.eu/video-detail.php?id=1029&country=

 

Conférence au Parlement Tchèque du député euro-parlementaire G. Chiesa : “Le bouclier divise l’Europe“ (en anglais)

http://www.europeforpeace.eu/video-detail.php?id=1030&country=

 

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Israël a bien utilisé dans la bande de Gaza des armes à Uranium Appauvri

Mise en ligne le : 12 février 2009

L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) a poursuivi son enquête sur les 1000 bombes guidées GBU-39 livrées à Israël par les États-Unis quelques semaines avant l’opération « Plomb durci » contre Gaza. Cette enquête confirme l’essentiel des allégations initiales de l’association.


 

Dans un article publié le 4 janvier 2009 sur son site www.acdn.net, article largement diffusé et repris par de nombreux sites, ACDN dénonçait l’emploi de bombes GBU-39, dès le début de « Plomb durci », par l’armée de l’air israélienne, en affirmant qu’elles contenaient de l’uranium appauvri. Métal radioactif et poison chimique, l’uranium appauvri, lorsqu’il est inhalé ou ingéré sous forme de micro- ou nanoparticules, s’attaque à l’ADN des cellules et au génome humain. Utilisé pour durcir des munitions, il est pyrophorique (incendiaire) à l’impact, mais aussi gravement pathogène, cancérigène et tératogène à moyen et à long terme. Employer de telles armes au sein d’une population sans tenir compte de ces effets bien connus de l’UA, c’est prendre sciemment le risque d’un génocide. D’où le titre de l’article du 4 janvier : A Gaza, le génocide à l’Uranium Appauvri a commencé, et l’appel d’ACDN à cesser le massacre.

Réactions

La « communauté internationale », officielle comme antinucléaire, ne semblant pas réagir à ce cri d’alarme, sinon pour le mettre en doute, ACDN a constitué et publié dès le 14 janvier un dossier plus complet sur les GBU-39 Génocide à l’Uranium Appauvri à Gaza : le dossier. Le 18 janvier, le cessez-le-feu venant d’être proclamé par Israël, le président d’ACDN écrit au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, pour lui demander d’ouvrir au plus vite une enquête sur la présence de matières radioactives dans la bande de Gaza et de prendre, s’il y a lieu, des mesures d’urgence pour neutraliser si possible ces matières ou du moins protéger les Gazaouis et leurs voisins de la radioactivité. Il suggère de confier cette enquête au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), qui a déjà enquêté sur ce sujet dans les Balkans et qui a su trouver de l’uranium appauvri là où il y en avait.

De leur côté, les ambassadeurs des pays arabes accrédités en Autriche font remettre le 19 janvier, par le Prince Mansour Al-Saud, une lettre à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique dans laquelle ils s’inquiétent de l’information « médicale et médiatique » selon laquelle « des traces d’uranium appauvri ont été trouvées dans des victimes palestiniennes ». C’est en effet ce que le Dr Mads Gilbert, l’un des médecins norvégiens travaillant à l’hôpital Al-Chifa de Gaza, avait affirmé dès le 31 décembre 2008. Ils demandent à l’AIEA de mener « une enquête radiologique et physique en vue de vérifier la présence d’uranium appauvri dans les armes utilisées par Israël dans la bande de Gaza. » L’AIEA fait rapidement savoir qu’elle agrée la demande et va mener l’enquête. Ce qui écarte le PNUE de cette mission.

A ce jour (12 février 2009), l’AIEA n’a pas encore remis de rapport. Il est vrai qu’avant même la venue des enquêteurs sur le terrain, le porte-parole du gouvernement israélien a assuré qu’ils ne trouveraient rien. Précédemment, le chef d’état-major de Tsahal avait commencé par nier, le 13 janvier, l’usage de bombes au phosphore blanc avant d’être obligé de le reconnaître le 20 janvier, en se repliant sur une deuxième ligne de défense : "ce sont des armes autorisées". Oui, tout juste tolérées, mais pas sur des civils.

Sans attendre les résultats d’expertise de l’AIEA, ACDN a poursuivi son enquête sur les GBU-39, et abouti à rassembler les précisions suivantes.

Précisions

De « source bien informée », les GBU-39 livrées à Israël représentent une toute nouvelle génération de bombes guidées. Leur enveloppe est constituée d’un alliage métallique C/UA à base d’uranium appauvri (80 %), dans lequel le tungstène est remplacé par du carbone (20 %). A première vue, le carbone peut sembler plus fragile et plus friable que le tungstène, donc moins recommandé pour entrer dans la composition d’une enveloppe métallique chargée d’assurer la pénétration des bombes en profondeur, dans un terrain, un immeuble ou un bunker, à travers du béton armé et d’autres obstacles multiples et résistants. En fait, c’est l’inverse.

D’une part, en effet, il s’agit d’un carbone très particulier, issu directement des laboratoires militaires de Los Alamos, en liaison avec la recherche en nanomatériaux et structures de métaux, tant universitaire que privée, qui a mis au point un nouveau "type de carbone" à structures moléculaires renforcées : les fullerènes. Aussi résistants que le diamant, les fullerènes se présentent extérieurement sous forme de suie noire et se mélangent aisément à d’autres métaux, en l’occurrence l’uranium appauvri.

D’autre part, la « friabilité » du carbone permet d’obtenir un alliage métallique formant des milliers d’échardes, selon un tout nouveau procédé de fabrication qui fait intervenir ce qu’on nomme le "frittage fragmentaire". Le métal (alliage 20/80 C/UA) ne présente pas une véritable "masse homogène" ; un réseau de microfissures volontaires facilite sa fracture en éclats minuscules ou « échardes de métal », dont le « rayonnement » se trouve en outre renforcé par le type d’explosif utilisé dans les GBU.

Selon les dernières informations obtenues par ACDN, la charge explosive des GBU-39 utilisées par Israël lors de l’opération « Plomb durci » ne serait pas de même composition que le DIME (Dense Inert Metal Explosive) qui se trouve, à raison de plus de 80 kg par unité, dans les Mk-82, des bombes de 500 livres ayant servi de base aux GBU-39, et qui ont aussi été utilisées à Gaza. La confusion entre les deux est possible, et le sort des victimes, quasiment identique. L’explosif de ces GBU-39 serait une nouvelle formulation de perchlorate (produit hautement cancérigène) avec un ajout de poudre de carbone micromolléculaire (à la place de l’alumine) et d’un « booster » à base de poudre d’UA. Le rôle de cet explosif hyper puissant est d’assurer une grande vélocité aux "échardes de métal", lesquelles s’enflamment du fait qu’elles contiennent de l’Uranium Appauvri pyrophorique, mais seulement après impact sur leur « cible », où le frottement fournit l’élévation de température nécessaire. "Préformatées en forme d’aiguilles", les minuscules échardes s’enfoncent dans tout de ce qui se trouve sur leur passage. Elles traversent les corps humains de part en part et seul le béton les arrête à une profondeur d’environ un mètre (de 0,85 m à 1,15 m). Ensuite, elles brûlent, en dégageant un maximum de chaleur et un minimum de fumées... et ce en raison des "mini impacts largement répandus autour de la cible".

Les GBU-39 utilisées lors de l’intervention israélienne, ont une propriété supplémentaire : elles disposent d’un système de mise à feu complémentaire qui force l’explosion en cas de mauvais fonctionnement du système primaire d’armement à l’impact. La bombe explose donc de toute façon dans les secondes ou les minutes qui suivent son contact avec la cible, quelle que soit celle-ci. Ainsi, le matériel est-il assuré de disparaître après intervention. On ne pourra trouver aucun reste de GBU-39, ni intacte, ni en morceaux. Juste un peu de poudre noire.

Ces nouveaux matériaux composites, les autres caractéristiques des GBU déjà décrites dans nos articles précédents, et l’ensemble du dispositif de mise en œuvre, assurent aux GBU un "service multiple" de destruction et de morbidité : - pénétration en profondeur des cibles les mieux protégées (bétons à hautes, très hautes ou ultra hautes performances ; blindages épais en acier, ou en acier renforcé à l’UA) ;

  explosion différée jusqu’à la profondeur voulue et programmée ;

  explosion ultérieure et autodestruction de l’engin, dans le cas où le dispositif primaire de mise à feu a échoué ;

  destruction « classique », par effet de souffle, de la cible, depuis l’intérieur même ;

  projection d’échardes métalliques dans les corps inertes ou vivants situés à l’intérieur ou à la périphérie de la cible, avec effet de « décapitation » ou d’ « amputation » sur les corps humains ;

  crémation externe et interne des corps, les échardes métalliques devenant elles-mêmes des brandons ;

  chez les blessés survivants, impossibilité de distinguer les éclats métalliques et de les extraire par une opération chirurgicale ;

  réduction de la durée de survie des blessés et des brûlés, par empoisonnement interne, radiotoxique et chimique, dû à l’uranium appauvri ou à ses descendants ;

  contamination radioactive de l’environnement naturel par dispersion, sur les lieux mêmes des explosions et au-delà, de nanoparticules d’uranium appauvri et d’autres radionucléides issus de l’uranium ;

  atteintes au génome de la population cible. L’innovation meurtrière des marchands d’armes défie l’imagination. Tout comme leur capacité à faire disparaître l’uranium appauvri de leurs nomenclatures, à esquiver les questions embarrassantes, voire à se trouver des alliés inattendus.

L’art de l’esquive

Les GBU sont construites aux Etats-Unis par la firme Boeing dans son usine de Saint Louis (Missouri). Sachant cela, un citoyen américain resté « sceptique » devant les assertions d’ACDN a demandé au Ministère de la Défense (DOD) des Etats-Unis s’il y avait ou non de l’uranium appauvri dans les GBU-39. En attendant la réponse du ministère - qui n’est toujours pas arrivée - il a posé au responsable de la communication de Boeing la question suivante : « L’usine Boeing de Saint Louis a-t-elle une licence du Ministère de l’Energie (DOE) pour détenir ou traiter de l’uranium appauvri ? » (« Does the Boeing facility in St. Louis have a DOE license for holding or handling depleted uranium ? »). Il a reçu cette réponse : « Boeing n’a pas de licence, étant donné qu’il n’y a pas d’activité relative à l’uranium appauvri dans notre usine de Saint Louis/Saint Charles. » ("Boeing does not have a license as there is no depleted uranium activity at our St. Louis/St. Charles facility.")

Cependant, malgré ses allures de démenti, cette réponse n’implique nullement qu’il n’y ait pas d’uranium appauvri dans les GBU-39 : leur « construction » à Saint Louis peut se limiter au montage de pièces détachées, elle n’implique ni hauts fourneaux, ni fonderie pour les alliages métalliques, ni même l’usinage des pièces. S’il fallait remonter la piste de l’uranium appauvri présent dans l’enveloppe des GBU-39 jusqu’aux lieux où il est fondu en alliage et où la coque est usinée, sans doute faudrait-il s’adresser d’abord aux laboratoires de l’armée américaine (en particulier à ceux de Los Alamos, en pointe dans la métallurgie et les nano-technologies), à la firme Westinghouse qui fournit l’uranium des centrales nucléaires, ou encore à l’un de ses sous-traitants. Gageons que le « secret défense » ou le « démenti » pur et simple trouveront alors à s’exercer. Aux Etats-Unis comme ailleurs, ce sont les militaires qui financent, gèrent et contrôlent tout ce qui a trait aux armements. Y compris par le mutisme ou la désinformation.

Retour à l’humain

Phosphore blanc, DIME, tungstène, uranium appauvri... Les médecins pensent différemment des militaires et de leurs donneurs d’ordres. Seulement soucieux d’humanité, les chirurgiens présents à Gaza ont décrit les effets sur les victimes des "nouveaux types d’armes" employés : « A 2 mètres, le corps est coupé en deux ; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d’aiguilles. » Les blessés survivants « n’ont aucune trace de métal dans le corps, mais des hémorragies internes étranges. Une matière brûle leurs vaisseaux et provoque la mort, nous ne pouvons rien faire. » (Dr Mads Gilbert, Le Monde, 12 janvier) « Quand on commence à opérer, tout semble en ordre... Mais ensuite on découvre des dizaines de minuscules particules dans tous leurs organes. On dirait qu’un certain type d’explosif ou d’obus les a dispersées partout, et ces blessures miniatures, impossible de les opérer. » (Dr. Jam Brommundt, médecin allemand travaillant à Kham Younis, au sud de la bande de Gaza)

Comment ne pas se demander avec le Dr Gilbert : « Se peut-il que cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Se peut-il qu’au XXIe siècle on puisse enfermer un million et demi de personnes et en faire tout ce qu’on veut en les appelant terroristes ? »

Et comment qualifier cette "guerre" qui fait d’un côté 14 tués (11 soldats israéliens, dont 4 victimes d’un "tir ami", et 3 civils, victimes d’un tir de roquette) et 50 blessés, et de l’autre côté, au moins 1330 tués et 5450 blessés, pour la plupart des civils, dont une moitié d’enfants ? (Source : Foreign Policy In Focus)

A un contre cent, est-ce encore un combat, ou un jeu de massacre ? Une collection de crimes de guerre ? Le début d’un génocide qui n’ose pas dire son nom et se cache derrière la mémoire d’un autre génocide ?

Un crime contre l’humanité, donc ? Israël, en tout cas, est allé trop loin.

Une guerre trop loin.

Les prochains responsables israéliens devront, dans leur propre intérêt et dans celui de leur peuple, se hâter de reconnaître -indépendamment du Hamas, qui le devrait aussi- et réparer, si tant est qu’ils soient encore réparables, les dommages humains, écologiques, économiques et politiques subis du fait de "Plomb durci" par les Palestiniens - ainsi que ceux subis par les Israéliens eux-mêmes, par effet boomerang.

Si Israël n’y vient pas de lui-même, il faudra que la justice et la "communauté internationale" l’y obligent. Sinon, ce sera la porte ouverte à toutes les folies militaires, massacres nucléaires compris.

Nous en appelons au bon sens, au sens de la justice et à l’humanité de chacun.


Enquête : Israël a bien utilisé dans la bande de Gaza des armes à Uranium Appauvri" ⓒACDN, 12 février 2009.

Reproduction partielle ou complète de cet article autorisée sous réserve de renvoyer à la source : www.acdn.net, d’activer les liens et d’en informer la rédaction.


Signer la pétition pour l’abandon et l’interdiction universelle des armes à UA

http://acdn.france.free.fr/php_petitions/index.php?petiti...

 

11/02/2009

L'Etat dissimule des preuves de complicité dans le génocide des Tutsi

http://www.enquete-citoyenne-rwanda.org/

un document classé « confidentiel défense » a été publié sur le site de la Commission d'enquête citoyenne en janvier 2008. Il s'agit du compte rendu de l'opération Amaryllis adressé au Chef d'Etat major, l'amiral Lanxade, du 27 avril 1994, par le Colonel Poncet. 
Le 14 janvier 2009, lors d'une enquête préliminaire de la Direction Centrale des Renseignements Intérieurs (DCRI), suite à une plainte du ministre de la Défense, le webmaster de la CEC a été entendu pendant 4 heures puis raccompagné à son domicile par quatre enquêteurs de la DCRI pour qu'il retire de son ordinateur et du site internet de la CEC, le compte rendu du colonel Poncet.

Page 4 de ce document N°018/3°RPIMa/EM/CD -115 du 27 avril 1994 il est écrit :

«La communication»
Les médias ont étés très présents dés le deuxième jour de l'opération. Le COMOPS a facilité  leur travail en leur faisant deux points de presse quotidiens et en les aidants dans leurs déplacements mais avec un soucis permanent de ne pas leur montrer des soldats français limitant l'accès aux centres de regroupement aux seuls étrangers sur le territoire du Rwanda (Directive N° 008/DEF/EMA du 10 avril [1994]) ou n'intervenant pas pour faire cesser des massacres dont ils étaient les témoins proches. Il est toutefois permis de noter le désintérêt du correspondant du Figaro pour l'action des éléments français, au profit du seul détachement belge. »

Ce document avait été visiblement porté à la connaissance de la Mission d'Information Parlementaire de 1998 puisqu'il est cité quasiment mot à mot, par les députés français dans leur rapport.

 « Les militaires français ont, quant à eux, exécuté les missions d'évacuation des ressortissants français et étrangers qui leur avaient été assignées, respectant strictement les ordres d'opérations. Les documents recueillis par la Mission concernant les conditions d'exécution de l'opération Amaryllis indiquent, s'agissant des rapports entretenus avec la presse, que les médias ont été très présents dès le deuxième jour de l'opération. Ils précisent que le COMOPS a facilité leur travail en leur faisant deux points de presse quotidiens et en les aidant dans leurs déplacements, mais avec un souci permanent de ne pas leur montrer des soldats français limitant aux seuls étrangers l'accès aux centres de regroupement sur le territoire du Rwanda ou n'intervenant pas pour faire cesser des massacres dont ils étaient les témoins proches. » (p 279-280 de la version PDF du rapport des députés français sur le Rwanda)

La CEC rappelle:

- Que la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide a été adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU le 9 décembre 1948 à Paris et ratifiée par la France.

- Que le crime de génocide est imprescriptible.

- Qu'elle a explicité dans son communiqué du 19 décembre 2005 ce qu'est la complicité de génocide.
Communiqué du 19/12/2005

- Que le 8 avril 1994, au début du génocide des Tutsi au Rwanda, l'opération militaire française Amaryllis évacue des ressortissants français et occidentaux mais aussi de façon discriminatoire des Rwandais. Des Hutu proches du président assassiné et du régime qui avait préparé le génocide sont évacués avec la famille du président - 300 selon une note du 14 avril 1994 du général Quesnot au Président de la république - alors que des membres du gouvernement de transition et des membres de l'opposition (Hutu), le personnel tutsi de l'ambassade et du Centre culturel français sont abandonnés à une mort certaine puisque, comme les autorités françaises le précisent dans l'ordre d'opération d'Amaryllis  : « Les membres de la Garde présidentielle » [procèdent à] « l'arrestation et l'élimination des opposants et des Tutsis ». Cet ordre d'opération recommande aussi que « la plus grande discrétion sera observée à l'égard des médias ». (cf. annexes du rapport de la Mission d'Information Parlementaire de 1998).


- Que le journal Le Monde, le 3 juillet 2007, a largement commenté des documents provenant des archives personnelles de François Mitterrand, et dont certains étaient classifiés, qui montrent que l'Elysée et l'Etat Major ne pouvaient ignorer qu'un génocide se préparait.
- Que le journal Le Canard Enchainé a publié dans son édition du 22 avril 1998 un document «confidentiel défense » daté du 30 juin 1994 et qui est le procès-verbal rédigé par le cabinet militaire de M. Balladur (alors Premier ministre) du conseil restreint du 29 juin 1994.

- Que le journaliste Pierre Péan a publié en annexe de son livre «Noires fureurs, Blancs menteurs» un compte rendu « confidentiel défense » du conseil restreint du 15 juin 1994.
La CEC note que la communication, sans qu'ils soient déclassifiés, de ces documents au Canard Enchainé et au journaliste Pierre Péan s'inscrivait dans un contexte de défense de l'action de la France au Rwanda et n'a provoqué aucune action des ministères concernés.

La CEC se voit confortée dans son action, qui a pour origine, entre autres, les autocensures et manipulations que nous avons constatées dans le rapport de la Mission d'Information Parlementaire de 1998. En effet ses rapporteurs ne font aucun commentaire sur la directive N° 008/DEF/EMA du 10 avril 1994 et ne s'interrogent pas sur son contenu. Pourtant il s'agit d'un ordre émanant d'un Etat major qui, comme le montre l'ordre d'opération d'Amaryllis et au vu des informations dont ils disposent alors comme l'a montré depuis le journal Le Monde, est parfaitement conscient que le génocide des Tutsi, évoqué depuis octobre 1990 dans les archives françaises, est en cours d'exécution.

Il est à noter que malgré les affirmations du colonel Poncet, des journalistes présents sur les lieux ont pu constater ces faits mais que ce sont leurs rédactions qui ont tenté, souvent avec succès, de les dissuader d'en faire état et de ne s'intéresser qu'à la seule évacuation des ressortissants occidentaux.

La classification « confidentiel défense » concernant les documents pouvant permettre d'accéder à un « secret défense », la CEC s'interroge sur le contenu de la directive N° 008/DEF/EMA du 10 avril 1994.

Devant cette inégalité de traitement dans la recherche de la vérité sur l'implication de notre pays dans le génocide des Tutsi du Rwanda, la CEC en appelle à la mobilisation citoyenne pour demander, que soient déclassifiés les documents concernant l'action de la France au Rwanda depuis 1959.

Elle  remarque que des citoyens ont choisi de publier et de diffuser de toutes les façons existantes les documents cités en signe de solidarité et de protestation devant l'abus du « secret défense » visant à garantir l'impunité de ceux qui pourraient se révéler être les complices français du génocide.
 
La CEC le 04/02/2009

Tous les documents cités dans le texte du communiqué sont visibles ici : http://izuba.info/Nuitrwandaise/spip.php?article163

15:56 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (1)

09/02/2009

la tête de ses os épars pillés

Dans la ville à front ridé,

Dans la ville des fumées,

 

Veillent de sourds marteaux-piqueurs,

Des hies tremblantes,

Dures d’oreilles,

 

Entre les mains dures de cals

De potentats déchus de leur trône de paille,

 

Rois en exil des sables,

Des vents,

Grands manitous qui ne manient plus rien

 

Que la défonce à front de bitume,

Aux vertèbres de papier.

 

 

(…)

Barbelés, miradors, camps de tôle,

Des ventres affamés, des noyés,

Un océan de noyés,

Des électrocutés,

Des cadavres,

Des montagnes de cadavres

Occultés.

 

Des portes, des cadenas, des serrures.

 

Pas de clé, pas de clé, pas de clé.

 

 

(…)

Grands nuages de la faim, morcelés,

Souffrant nuages de la douleur sans nom,

Passants d’un autre monde sitôt oubliés,

 

Si riches d’espérances, de lendemains

Qui hantent,

 

Nuages fracassés.

 

 

(…)

La piste comme au cirque. Un grand rond plein d’accessoires.

Des bêtes féroces, des jongleurs, des clowns, des illusionnistes.

Des néons éblouissants jour et nuit. La piste mais sans sciure,

Sans bravos. Déguisements blancs, bleus, noirs, gris, verts,

Uniformes de flic, de matons, de trouffions, de pompiers,

Complets, gris, noirs, bleus, cols blancs des servitudes

 

 

 

(…)

Hommes-lierre, hommes-galets, sans angles, sans arrêtes,

Dévorés par les rouilles fugaces de la modernité,

Roulant avec le flot jusqu’à votre embouchure inexorable.

 

Hommes-galets,

Dans les murs de la peur journalière,

Hommes-lierre, accrochés à vos rêves effilochés,

Nourris par les écrans de la réalité virtuelle,

 

Vous acceptez l’abominable, parce que les images,

Les voix qui sont censées savoir vous ont affirmé,

(et vous les croyez), que l’inacceptable doit être accepté

Comme l’hiver succède à l’automne, l’automne à l’été.

 

Hommes de peur, de sang, consommateurs conditionnés,

Sommés chaque jour de consommer plus de dérisoire,

Vous avez trop longtemps accepté avec naïve confiance,

De confier vos pauvres vies à la cupidité, au mensonge.

 

 

(…)

Ensemble vide

Pris aux mots des faiseurs de miracles,

 

Collé aux murs de leurs phrases lisses,

Au dérisoire bancal du sens abâtardi, 

 

Avenir inexistant,

Entre-deux virtuel,

 

Passerelle d’ondes multicolores

Sur laquelle vous boitez en aveugle,

 

Sanglés dans les reflets,

Dormant les yeux ouverts.

 

 

(…)

Et dans son lit de vénalité,

L’instantanée putain détourne

La tête de ses os épars pillés.

 

 

 

Jean Gédéon in La ville, le peuple du désastre

 

 

Lieu du larcin : Crispations (Encres Vives, coll. Encres Blanches n° 357, février 2009)

07/02/2009

Appel des Peuples Indigènes au FSM de Belem face à la crise de civilisation

Par Christophe Aguiton

 

La crise, ou plus exactement les crises, ont été au cœur des discussions du Forum social mondial de Belem. Des dizaines de conférences et séminaires ont traité des différents aspects de la crise économique et financière, de la crise climatique ou de la crise alimentaire, et de nombreux appels et déclarations ont été adoptés. Parmi ceux-ci un "Appel des Peuples Indigènes au FSM de Belem face à la crise de civilisation" mérite d’être présenté et explicité.
 
3 février 2009

Source: www.cetri.be
 


Cet appel est signé par des dizaines et des dizaines d’organisations indigènes, essentiellement américaines, sur la proposition des organisations andines. Cet appel veut rompre avec les réponses qui veulent valoriser et renforcer le rôle de l’Etat et s’appuient sur les plans de relance économique. Son ambition est de lutter contre la marchandisation de la vie en défense de la "mère terre" et de se battre pour les droits collectifs, le "vivre bien" et la décolonisation comme réponses à la crise de civilisation.

L’appel définit la crise de civilisation comme la conjonction des crises économique, environnementale et de légitimité démocratique. ¡ No queremos Vivir Mejor, queremos Vivir Bien ! (1) Les réponses apportées sont le concept de "bien vivre " qui s’oppose à un "vivre mieux" qui ne serait corrélé qu’à l’augmentation de la richesse matérielle et à la consommation de biens, la défense des biens collectifs, un processus démocratique qui met les responsables sous le contrôle direct de ceux qui les ont désignés et déconstruit la conception de l’Etat issu du pouvoir colonial pour le remplacer par un Etat décentralisé et multinational où chaque communauté établira des relations de même niveau avec les autres.

Les peuples indigènes des Andes jouent un rôle central dans cet appel ce qui peut s’expliquer par un contexte particulier. A la différence des peuples amazoniens ou même centroaméricains, les peuples andins n’ont que deux langues communes, le quechua et l’aymara, ce qui facilite les échanges dans un ensemble de six pays de la Cordillère. Dans les trois pays centraux —Equateur, Pérou et Bolivie—, la population indigène est majoritaire alors que le pouvoir a toujours été, jusqu’à très récemment, dominé par les élites blanches au point que les blancs sont souvent désignés comme des "pizarros", des descendant de Francisco Pizarro, le conquistador espagnol qui, suivant les traces de Cortes, a vaincu l’empire inca et assuré la domination espagnole dans la région.

Cela a créé une situation où la lutte démocratique pour permettre l’accession au pouvoir de la majorité indigène s’est confondue avec la défense des droits spécifiques de ces communautés et la recherche d’une nouvelle forme de relation entre les différentes parties constituantes de chacun des Etats de la région. Une situation très différente de celle du Mexique où les processus révolutionnaires de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle et l’arrivée au pouvoir de dirigeants indigènes ou métis ont fait émerger un sentiment national qui ne se confond pas avec les revendications des communautés indigènes.

Si l’identité indigène tire ses sources de l’Amérique précolombienne, elle se nourrit aussi d’apports militants et intellectuels et d’expériences bien plus récentes. En Bolivie, le syndicat des mineurs, colonne vertébrale de la COB, la centrale ouvrière du pays, a joué un rôle décisif dans la révolution de 1953 et dans la résistance aux dictatures militaires des années 60 et 70, et beaucoup de syndicalistes, issus du secteur minier mais contraints à retourner à la terre lorsque les mines ont fermé ou licencié, sont devenus les cadres du mouvement paysan qui a porté Evo Morales au pouvoir. Au Pérou, le bilan de la guerre menée par Sentier Lumineux a été intégré par les mouvements indigènes en renforçant leur méfiance vis-à-vis d’un pouvoir étatique qui a mené une guerre contre-insurrectionnelle en multipliant les assassinats et en réprimant les luttes populaires mais aussi vis-à-vis d’une tradition politique violente et sectaire. Sur le plan intellectuel, les mouvements indigènes se sont inspirés des idées du sociologue portugais Boaventuro do Santos et surtout des travaux d’Anibal Quijano, un sociologue péruvien qui a expliqué le caractère inséparable du colonialisme et du racisme dans le "patrón de poder " (2) qui s’est imposé en Amérique Latine dès le XVIème siècle et qui a donné une coloration particulière à l’universalisme européen (3).

L’intérêt de cet appel est de dessiner une alternative très différente des réponses néo-keynésiennes et néo-fordistes qui dominent dans les mouvements sociaux et partis de gauche. L’appel évite également l’écueil de la "décroissance" en déplaçant le terrain de la discussion : il ne s’agit pas de réduire notre consommation en général et de manière abstraite, ce qui est bien évidemment inacceptable pour les centaines de millions et les milliards d’habitants de cette planète qui soufrent de la faim, du mal-logement, de l’absence de service public et d’offre de soins accessibles, mais de lutter contre le consumérisme en partant de la qualité de la vie et non du volume de consommation.

Partir du concept de "bien vivre" permet également de redonner une perspective de changement d’ensemble à tous ceux qui, ne croyant plus aux modèles de transformations sociales portées par la gauche dans les décennies précédentes, se sont tournés vers les philosophies de la "bonne vie" ou même vers les démarches de développement personnel. Le changement de paradigme que porte cet appel nécessitera des débats et demandera des précisions et des améliorations. Des militants africains présents au FSM ont déjà indiqué leur difficulté à accepter la vision d’Etats multinationaux basés sur des identités qu’ils estiment trop liées aux groupes tribaux. L’articulation entre la défense des communautés et de leurs traditions démocratiques et la décentralisation d’instance de gouvernements basés sur des territoires géographiques devra à l’évidence être précisée, mais l’intérêt de cet appel est donner une perspective universelle basée sur la défense des biens communs, biens qui incluent les ressources naturelles, des biens matériels mais aussi des connaissances et des traditions basées sur l’entraide et la solidarité.

L’appel propose enfin un agenda d’action. Le premier rendez-vous est interne aux mouvements indigènes mais il sera décisif. Du 27 au 31 mai 2009, à Puno, au Pérou, près de 5000 militants sont attendus pour le IVème sommet continental des peuples et nationalités indigènes sous le titre "pour des Etats plurinationaux et le vivre bien" et cette réunion décidera des formes à donner à la mobilisation. Le 12 octobre, jour anniversaire de l’arrivée des Espagnols en Amérique, l’appel propose une journée mondiale d’action et, enfin, début 2010, l’organisation d’un forum mondial thématique sur la "crise de civilisation".

(1) lire l’entretien avec Miguel Palacín Quispe, coordinateur général de la CAOI (Coordinadora Andina de Organizaciones Indigena).

(2) En anglais "Patern of Power", cadre ou structure de pouvoir.

(3) Des idées voisines ont été développées par Immanuel Wallerstein dans son dernier ouvrage L’universalisme européen qui part de la controverse de Valladolid où Juan Ginés de Sepúlveda et Bartolomé de las Casas se sont affrontés sur le fait de savoir si les indiens avaient une âme.

Depuis douze jours en Guadeloupe : grève générale et illimitée

mis en ligne le
31/01/2009

http://www.millebabords.org/spip.php?article10224

Silence médiatique en métropole !! Depuis douze jours en Guadeloupe une grève générale et illimitée bloque complètement l’île, qui pour info est également un département français. Les magasins, comme les stations essence, ne sont plus ravitaillés. L’administration est en grève, les écoles fermées, des manifestations regroupant entre 40000 et 50000 personnes défilent à Pointe-à-Pitre (l’île compte 400 000 habitants...) et dans les autres communes (Basse-Terre, Le Gosier, ...) depuis le 20 janvier.

Il s’agit d’un mouvement social sans précédent !

Le mouvement, très populaire, est porté par un collectif très large, Lyannaj Kont Pwofitasyon, qui regroupe des syndicats classiques (FO, CFDT, CFTC, SUD PTT), des syndicats indépendants et anticoloniaux (CGTG, UGTG, CTU), des partis politiques (Les Verts, le Parti Communiste Guadeloupéen, Combat Ouvrier) ainsi que des mouvements culturels très populaires (Kamodjaka, Voukoum, Akiyo).

Je suis effaré de constater que l’information sur ce mouvement populaire est complètement passé sous silence en métropole : quelques dépêches AFP, un article en fin de page sur les sites des principaux journaux (Le Monde, Libé), quelques interviews des représentants du collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon - qu’on essaie de caricaturer en farouches indépendantistes (L’Express) - , bref, un silence qui en dit long sur l’intérêt que porte la métropole sur ses colonies...

Il s’agit pourtant d’un large mouvement social portant des revendications sur le pouvoir d’achat et la paupérisation de la population de l’île : réévaluation de 200 euros sur les bas salaires, intégration des travailleurs précaires, etc ...

Des militaires (CRS) arrivent tous les jours sur l’île par avion de métropole, ce qui fait craindre un règlement musclé du conflit : pour mémoire, en 1967, les manifestations du peuple guadeloupéen avaient été réprimées dans le sang, les CRS n’hésitant pas à tirer sur la foule de manifestants pacifistes à balles réelles : près de 100 morts !

On se souvient par ailleurs que ce mouvemet de Mai 67 était précurseur de ce qui allait se passer en métropole une année plus tard... Ce qui explique sans doute le silence des médias patronaux.

Jego, le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer est toujours à la Réunion pour inaugurer un installation photovoltaïque... alors que le collectif demande depuis le 20 janvier à négocier avec les pouvoirs publiques : lors de la dernière assemblée de négociation, le Préfet à d’ailleurs claqué la porte...

Nous, Guadeloupéens, en appelons aux organisations et collectifs progressistes de métropole pour faire entendre nos revendications, pour que l’Etat colonial ne puisse une nouvelle fois user de la force et des armes pour faire taire nos revendications légitimes.

Ce que nous demandons, les Français de métropole le demandent aussi.

__

Vous trouverez de informations sur cette grève générale et illimitée (qui devrait vous donner des idées en métropole...) sur les sites suivants :

http://www.medialternative.fr/w/spip.php

http://ugtg.org/

Merci de relayer l’information !!

en métropole on ferait bien de s’en inspirer

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le scandale de la France contaminée

La CRIIRAD a apporté son appui scientifique à la réalisation de reportages pour un numéro de « Pièces à conviction » consacré aux déchets et pollutions laissées par l’exploitation des mines d’uranium.

Sous le titre « le scandale de la France contaminée », il doit être diffusé mercredi 11 février à 20h35 sur France 3.

Nous espérons que vous pourrez le regarder car il s’annonce passionnant. Vous y retrouverez plusieurs des études réalisées par le laboratoire de la CRIIRAD : à Saint-Priest-La-Prugne dans la Loire, La Crouzille en Haute-Vienne, Gueugnon en Saône-et-Loire, Saint-Pierre dans le Cantal….

Encore faut-il que l’émission soit diffusée !

Areva vient en effet de saisir le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (cf. ci-dessous) et fera son possible pour empêcher la diffusion d’informations susceptibles d’écorner son image de marque.

Réponse le 11 février prochain.

N’hésitez pas à faire circuler cette info et à avertir vos parents et amis.

Plus d’info sur le dossier des mines d’uranium : www.criirad.org

1. Site internet d’Europe 1

http://www.europe1.fr/Info/Actualite-Economie-et-Societe/Environnement/Controverse-autour-de-l-emission-Le-scandale-de-la-France-contaminee-sur-France-3/(gid)/198578

Controverse autour de l'émission "Le scandale de la France contaminée" sur France 3

Créé le 29/01/09 - Dernière mise à jour à 12h35

Le 11 février, le nouveau numéro du magazine "Pièces à conviction" sur France 3 évoquera "le scandale de la France contaminée". Pour défendre la thèse que des millions de tonnes d’uranium sont dispersées dans toute la France. Ce sujet fait polémique, le groupe Areva a fait appel au CSA car il juge que l'enquête est "contraire à la déontologie".

Le groupe Areva a annoncé jeudi son intention de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel à propos de l'émission de France 3, "Picèes à conviction". Dans un communiqué, Areva, qui a eu connaissance par la presse de la teneur des reportages proposés, estime "pour le moins surprenant, voire contraire à la déontologie, que son point de vue soit présupposé et rendu public avant même qu'il ne se soit exprimé". Les producteurs de l'émission ont cependant prévu un entretien avec le porte-parole du groupe, qui doit être enregistré vendredi et inséré dans l'émission. Se référant aux informations de presse, Areva exprime "le sentiment que le magazine est d'ores et déjà bouclé, à charge contre le groupe Areva". Lionel de Coninck, rédacteur en chef de "Pièces à conviction", a assuré qu'il ne s'agissait "en aucun cas de présupposer ce qui va être dit dans l'émission". Selon lui, ce qui a été dit dans le reportage de la position d'Areva est "basé sur ce que dit Areva depuis des dizaines d'années sur le sujet".

Le sujet de la controverse : l'émission qui défend l'idée selon laquelle, en toute discrétion, dans nos campagnes, à proximité des villages ou des villes, des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été disséminés, ou ensevelis méthodiquement, depuis des dizaines d'années. Pire encore, ils ont parfois servi à construire des routes, des parkings, et même des logements, des écoles ou des aires de jeu pour les enfants, sans aucune mise en garde sur les risques encourus. C'est cette situation que France 3 évoquera dans son magazine "Pièces à conviction" le 11 février prochain. Avec une édition intitulée "Le scandale de la France contaminée".

Le magazine s’ouvrira sur un reportage à Gueugnon, en Saône-et-Loire. Sur le parking d'un stade, le détecteur de radiation d'un spécialiste de la Criirad (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) crépite à tout va. Là, sur une superficie de 12 hectares, près de 225.000 tonnes de déchets radioactifs ont été dispersés sur un terrain ouvert à tout venant. Ironie du sort, ce terrain a même accueilli un "parcours de santé". Gueugnon est "la toute dernière ville ayant découvert qu'elle était concernée par ce problème des déchets radioactifs", selon Elise Lucet, présentatrice du magazine.

Au total, selon les enquêteurs du magazine, entre 1945 et 2001 plus de 300 millions de tonnes de déchets radioactifs, résidus des 210 mines exploitées en France, ont été abandonnées sans mesure de protection ou de surveillance particulière. L'enquête fait également état de liens étroits entre ceux qui sont officiellement chargés de mesurer la radioactivité dans la nature et les anciens pollueurs. Négligence ou véritable "omerta" des pouvoirs publics ? Une pierre radioactive à la main en guise d'argument, Elise Lucet se propose de demander des explications à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, qui sera interrogé séparément.

Malgré le fait que les mines d'uranium françaises ne soient plus en activité depuis plusieurs années, cette pollution qu'il s'agisse de minerais "stériles" (trop pauvre en uranium pour devenir du combustible nucléaire) ou d'autres résidus de l'activité minière, peut s'avérer dangereuse à long terme, assurent les enquêteurs du magazine. Areva (ex-Cogema) soutient le contraire, estimant extrêmement improbable l'hypothèse d'une exposition prolongée évoquée par l'émission. Sa présidente, Anne Lauvergeon, n'a pas souhaité apparaître dans l'émission et a laissé à un porte-parole le soin de répondre à Elise Lucet lors du débat prévu sur le plateau. Anne Lauvergeon, d'autre part, sera récompensée par le trophée des "Créateurs sans frontières" pour son action en faveur du rayonnement de la France à l'étranger. Ironique pour quelqu'un qui participe à l'irradiation intérieure de la France.

2. Dépêche AFP

Déchets d'uranium : le cri d'alarme de "Pièces à conviction"

PARIS - Par centaines de millions de tonnes dispersées dans toute la France, les déchets d'uranium contaminent le territoire dans l'indifférence et la négligence générales : c'est la thèse défendue par le magazine télévisé "Pièces à conviction".

Pour son numéro du 11 février, le magazine d'information de France 3 évoque "le scandale de la France contaminée" par les déchets radioactifs, résidus des mines d'uranium.

Un reportage à Gueugnon, localité tranquille de Saône-et-Loire, ouvre le magazine. Sur le parking d'un stade, le détecteur de radiation d'un spécialiste de la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité) crépite à tout va. Là, sur une superficie de 12 hectares, près de 225.000 tonnes de déchets radioactifs ont été dispersés sur un terrain ouvert à tout venant, qui a même accueilli un temps un "parcours de santé".

Gueugnon est "la toute dernière ville ayant découvert qu'elle était concernée par ce problème des déchets radioactifs", selon Elise Lucet, présentatrice de ce magazine que France 3 a réalisé en coopération avec la société de production Ligne de Mire. La ville, qui avait abrité une usine de traitement d'uranium, n'a découvert qu'en mars 2007 qu'elle était victime de cette contamination.

Les mines d'uranium françaises ne sont plus en activité depuis plusieurs années. Mais cette pollution, qu'il s'agisse de "stériles" (minerai trop pauvre en uranium pour devenir du combustible nucléaire) ou d'autres résidus de l'activité minière, peut s'avérer dangereuse à long terme, assurent les enquêteurs de "Pièces à conviction".

Areva (ex-Cogema) soutient le contraire, estimant extrêmement improbable l'hypothèse d'une exposition prolongée évoquée par l'émission. Sa présidente, Anne Lauvergeon, n'a pas souhaité apparaître dans l'émission et a laissé à un porte-parole le soin de répondre à Elise Lucet lors du débat prévu sur le plateau.

Au total, selon les enquêteurs du magazine, plus de 300 millions de tonnes de déchets radioactifs, résidus des 210 mines exploitées en France, ont été abandonnées sans mesure de protection ou de surveillance particulière.

L'enquête fait également état de liens étroits entre ceux qui sont officiellement chargés de mesurer la radioactivité dans la nature et les anciens pollueurs.

Négligence ou véritable "omerta" des pouvoirs publics ?

Une pierre radioactive à la main en guise d'argument, Elise Lucet se propose de demander des explications à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, qui sera interrogé séparément.

(©AFP / 29 janvier 2009 08h23)

13:33 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

03/02/2009

Bulletin électronique de Survival International (France)


BRESIL : Des Indiens isolés menacés de disparition
Les Awá sont l'un des derniers groupes de chasseurs-cueilleurs nomades du Brésil. Ils sont aujourd'hui parqués dans un unique hameau en raison de l'invasion et de la destruction de leur territoire par les bûcherons, les colons et les fermiers. Environ 60 Awá n'ont toujours aucun contact avec le monde extérieur.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/peuples/awa
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/awa

INDE: Une semaine de manifestations contre la compagnie minière Vedanta
Une série de protestations ont eu lieu ces derniers jours contre la compagnie minière britannique qui projette de détruire leur montagne sacrée.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4160
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/dongria

INDONESIE : La répression s'accroît
Les craintes d'une recrudescence de la violence et de la répression en Papouasie se confirment dangereusement. Au cours de la période des fêtes de fin d'année, plusieurs meurtres de Papous entre les mains de l'armée indonésienne et de la police ont été rapportés.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4143
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/tribusdepapoua...

Vient de paraître : Ethnies 33-34 "Lévi-Strauss et les Nambikwara"
DVD inclus : "À propos de Tristes Tropiques" un film de J.-P. Beaurenaut, J. Bodanzky et P. Menget (46 mn, Zarafa Films).
Peu d'ouvres ont aussi profondément transformé la perception que l'Europe se faisait des « autres », et d'abord de ceux qu'on désignait le plus souvent avant lui comme des « primitifs », que celle de Lévi-Strauss. Cette raison seule - la révolution intellectuelle et le changement des perceptions que Lévi-Strauss a su imposer à l'ethnocentrisme occidental - suffirait à ce qu'Ethnies, qui s'attache depuis ses origines à défendre l'existence et les droits politiques des peuples autochtones et à faire mieux connaître et reconnaître leurs cultures, consacre un numéro à rendre hommage à l'anthropologue centenaire.
Pour en savoir plus et commander cet ouvrage : http://www.survivalfrance.org/shopping/product_details.ph...

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Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org
info@survivalfrance.org

Le violoniste dans le métro

Histoire vraie qui fait réfléchir...
 

Un musicien de rue était debout dans l'entrée de la station L'Enfant Plaza du métro de Washington DC. 
Il a commencé à jouer du violon. 
C'était un matin froid, en janvier dernier. 
Il a joué durant quarante-cinq minutes. 
Pour commencer, la chaconne de la 2e partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et de nouveau Bach. 
A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur boulot.

Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait. 
Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant.
Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot. 
Quelques minutes plus tard, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher.. 
Il était clairement en retard.

Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. 
Sa mère l'a tiré, pressée mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste. 
Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas. 
Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien. 
Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants. 
Et les parents, sans exception, les ont forcés à bouger.

Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps. 
Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche. 
Il a récolté 32 dollars. 
Quand il a eu fini de jouer, personne ne l'a remarqué. 
Personne n'a applaudi.  
Une seule personne l'a reconnu, sur plus de mille personnes.

Personne ne se doutait que ce violoniste était Joshua Bell, un des meilleurs musiciens sur terre. 
Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius de 1713 valant 3,5 millions de dollars !
Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.

C'est une histoire vraie. 
Joshua Bell jouant incognito dans une station de métro a été organisé par le « Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens. 

Les questions étaient :  
  • dans  un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la  beauté ?
  • Nous  arrêtons-nous pour l'apprécier ?
  • Pouvons-nous reconnaître le talent dans un contexte  inattendu ?


Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être : 
si nous n'avons pas le temps pour nous arrêter et écouter l'un des meilleurs musiciens au monde jouant quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, à côté de combien d'autres choses exceptionnelles passons-nous ?

Source (et vidéo) :

http://blog.zwatla.com/violon/2008/09/30/joshua-bell-dans...

 

 

Dans le MAG numéro 12

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01/02/2009

Contre la saisie de la Ferme de Sainte-Marthe à Millançay, Loir-et-Cher par un conglomérat agro-industriel

La ferme de l’agriculteur bio Philippe Desbrosses est saisie et mise 
en vente par un conglomérat agro-industriel;

La Ferme de Sainte-Marthe, en Sologne, est une exploitation familiale 
spécialisée dans les  productions maraîchères. Elle est restée la 
seule en activité sur l’ensemble des 18 exploitations voisines qui 
ont toutes disparu ces trente dernières années dans ce périmètre. 
Elle est menacée d’anéantissement.

La Ferme de Sainte-Marthe est aujourd’hui un centre pilote européen 
en agriculture biologique. C’est aussi un conservatoire des espèces 
potagères et fruitières anciennes. Philippe Desbrosses y organise 
tous les ans les célèbres Entretiens de Millancay.

La Ferme de Sainte-Marthe est saisie et mise en vente par le 
conglomérat agro-industriel  LIGEA-AGRALYS, suite à un artefact 
juridique concernant un programme européen inachevé.

Philippe Desbrosses compte sur le soutien de tous ceux qui exigent le 
respect de notre environnement, de notre alimentation et de notre 
santé, pour faire obstacle au hold-up des multinationales de l’agro-
alimentaire sur sa ferme.

Cet agriculteur bio est docteur en environnement. Il a participé au 
développement de l’agriculture biologique en France en créant, avec 
ses amis,  le logo AB. Il est également expert auprès du Ministère de 
l’Agriculture depuis 1983, auprès de la C.E.E. et du Parlement 
Européen depuis 1985.

Philippe Desbrosses nous invite ce lundi 2 Février à la Ferme de 
Sainte-Marthe à Millançay, Loir-et-Cher. Nous avons rendez-vous à 
midi pour pique-niquer sur place.

Le but est d’éviter que la plus importante coopérative agricole de 
France anéantisse son entreprise, pionnière depuis  plus de 30 ans en 
Agriculture Biologique, et détruise  les emplois des 24 salariés qui 
y travaillent, tout en ruinant sa famille.

Merci de faire suivre

Amicalement

Alain
      ,__o     Alain UGUEN  Association Cyber @cteurs
   _-_<,         votre souris @ du pouvoir
   (*)/'(*)      http://www.cyberacteurs.org


Chers Amis (ies) ,   ceci n’est pas une blague…

Je vous lance un APPEL POUR VENIR EN NOMBRE ME SOUTENIR CE LUNDI   2  
Février  à la Ferme de Sainte-Marthe à Millançay,  Loir-et-Cher.
Rendez-vous à MIDI pour pique-niquer, nous partagerons nos paniers, 
et nous préparons le vin chaud, le pain et le café bios.

Venez vivre avec moi cette journée importante où mon entreprise est 
saisie et mise en vente par le conglomérat agro-industriel  LIGEA-
AGRALYS, suite à un artefact juridique concernant un programme 
européen inachevé.

N.B.  Il y aura d’autres victimes des pratiques de cette coopérative 
qui viendront témoigner.

  Nous manifesterons avec dignité, dans le calme et la bonne humeur 
en accrochant un petit cœur rouge en carton à nos vêtements pour nous 
reconnaître entre amis.  Des artistes et des personnalités de toutes 
tendances  nous accompagneront.
La réalisatrice Coline SERREAU sera présente avec sa troupe de 
chanteurs et de comédiens.

Nous lancerons à cette occasion une pétition de soutien avec un 
collectif d’associations et plusieurs grandes O.N.G.

Le but est d’éviter que la plus importante coopérative agricole de 
France anéantisse mon entreprise, pionnière depuis  plus de 30 ans en 
Agriculture Biologique, et détruise  les emplois des 24 salariés qui 
y travaillent, tout en ruinant ma famille.

Je vous remercie de votre aide. Alleluia !

Philippe DESBROSSES.

12:57 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)