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27/03/2009

Les poèmes de Guantánamo, Ed. Biliki

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Kaki Jaune - 12 titres
2009
ISBN : 978-2-930438-45-0
74 pages - 8 EUR
Format : 10 x 17 cm


Les poèmes et les textes que nous vous présentons dans ce recueil sont la traduction exacte du livre Poems from Guantánamo publié par les Presses de l’Université de l’Iowa (Etats-Unis) en 2007. Pour la première fois, grâce au travail d’avocats engagés, un ouvrage regroupe des textes écrits par des détenus de cette tristement célèbre prison américaine. Nous avons souhaité offrir aux lecteurs francophones une traduction de ce document historique.

Les vingt-deux poèmes de ce volume ont été écrits par des hommes détenus dans le centre de détention militaire américain de la baie de Guantánamo à Cuba. Comme tous les prisonniers de Guantánamo, ces poètes sont musulmans. Depuis la publication, certains d’entre eux ont été relâchés et renvoyés dans leurs pays d’origine mais la plupart endurent leur sixième année de captivité dans des conditions d’isolement quasi total, emprisonnés sans chefs d’accusation, procès ou protections les plus élémentaires garanties par les Conventions de Genève.

Leurs poèmes, tous écrits derrière les barreaux, furent composés avec peu d’espoir d’être présentés à un public plus large que le petit cercle de leurs codétenus. Mais maintenant que les poèmes ont été autorisés à la publication et réunis dans un volume, ils fournissent aux citoyens du monde, une opportunité unique d’entendre directement les détenus décrire leur vie dans ce centre de détention américain tristement célèbre.
 
Traduit de l'anglais par Keyvan Sayar et Pierre Guéry
 
Guantánamo est un trou noir. Grâce à la mobilisation, en particulier d’un collectif d’avocats, la parole des détenus devient audible, et l’expérience de la collecte de ces poèmes représente un travail réellement inédit. On lira avec intérêt la préface de Flagg Miller, linguiste et anthropologue, et la postface d’Ariel Dorfman, poète et essayiste américano-chilien, pour prendre la mesure des enjeux de cette mobilisation. Et l’on découvrira avec émotion et colère les profils des dix-sept détenus qui ont écrit ces vingt-deux poèmes et les ont fait sortir de manière clandestine dans des tubes de dentifrice ou grâce à de petits billets cachés. Le parti pris de l’édition est de présenter chaque détenu, puis son poème. Rappelons qu’ils étaient quelque sept cent soixante-quinze en 2002, arrêtés dans le monde et retenus, pour la plus grande partie d’entre eux, en toute illégitimité dans la baie cubaine.


Marina Silva - Le Monde Diplomatique

Voir : http://www.biliki.com/index.php?biliki=les-poemes-de-guan...

26/03/2009

Exigeons un MORATOIRE sur l’enfouissement des déchets nucléaires

Avec le soutien de : Réseau "Sortir du nucléaire", CRIIRAD, Greenpeace, Amis de la Terre, Agir pour l’environnement.

POUR SIGNER LA PETITION : http://www.dechets-nucleaires-ne-pas-enfouir.org/

Considérant

Que les projets d’enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux, imposés sans débat démocratique ni concertation citoyenne, suscitent depuis 30 ans de multiples inquiétudes et oppositions non-prises en compte,

Que le stockage géologique de ces déchets n’est pas une solution responsable vu l’impasse scientifique et technologique qu’il représente, vu son impact insoutenable pour les populations actuelles (en particulier en région Lorraine/Champagne-Ardenne pressentie pour accueillir l’ensemble des projets d’enfouissement) et pour les générations à venir, sur l’environnement et sur les activités économiques, touristiques, agricoles, immobilières...

Qu’il n’existe aucune solution véritable et exempte de risques au problème des déchets radioactifs, et que cela nécessite une réelle remise en question de la poursuite de leur production,

Que la gestion des déchets radioactifs pose de vraies questions à la société actuelle sur les plans scientifique, technique, moral, éthique et social qui ne doivent plus être reportées, mais soumises impérativement à la collectivité dans son ensemble,

Conformément

Au souhait de nombreux citoyens, exprimé depuis 1978, en France et sur tous les sites pressentis ou retenus pour l’accueil de sites de stockage souterrain de déchets nucléaires,

Au Principe de précaution inscrit dans la Constitution au travers de la Charte de l’Environnement,

À l’article 7 de la Charte de l’Environnement, loi constitutionnelle N° 2005-205, intégré en préambule de la Constitution française et qui stipule : Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement,

Aux objectifs du paquet législatif européen "énergie-climat" (déc. 2008) et des 3 objectifs de 20% : une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre, une amélioration de 20% de l’efficacité énergétique et une part de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie de l’UE,

NOUS EXIGEONS :

Que le gouvernement adopte immédiatement un moratoire sur tous les projets d’enfouissement de déchets radioactifs, en cours ou à venir, et ne lance pas les travaux de reconnaissance prévus en 2010 pour l’enfouissement des déchets de graphite et des déchets radifères (dits FAVL), sur les communes candidates et désignées par le gouvernement

Que le gouvernement stoppe le programme de recherche en vue du stockage géologique dans la zone de 250 km² (dite zone de transposition), autour du Laboratoire de BURE,

Que le gouvernement organise un débat national sur la politique énergétique actuelle et future, ses enjeux et sur les choix d’orientations comportant :
- un audit indépendant sur la filière électronucléaire dans son ensemble,
- un programme ambitieux d’économies d’énergie et d’efficacité énergétique
- un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables
- l’affectation des fonds de recherches technologiques et scientifiques à ces solutions énergétiques

Ce véritable débat national sur la politique énergétique est un préalable indispensable à ce qu’un programme de gestion des déchets nucléaires déjà produits puisse être élaboré indépendamment de tout intérêt industriel.

Consultez la lettre de demande de moratoire adressée au président Nicolas Sarkozy, au premier ministre François Fillon, et aux ministres concernés.

14:10 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Ciné-débat Survival - Lundi 6 avril 2009 à 20h:

En présence de Patrick Menget, Président de Survival International (France)

"KIARASA YO SATY" (La cacahuète de l'agouti)
51 mn, coul. 2005

La vie quotidienne dans un village panará du Mato Grosso, au Brésil, durant la récolte des cacahuètes présentée par un jeune instituteur, une femme-médecine et le chef du village.
Ce film a été couronné de nombreux prix, dont le Teueikan du festival Présence autochtone de Montréal (2006), le Tatou d'or du meilleur documentaire vidéo aux 32èmes Journées internationales de cinéma de Bahia (2005)...


Suivi de "VOLTA A TERRA BOA"  (Retour à la bonne terre)
21 mn, coul. 2008

Trente-cinq ans après leurs premiers contacts avec les Blancs suivis de la dépossession de leurs terres, les Panará racontent comment ils ont pu retourner sur leur territoire ancestral après un exil forcé dans le Parc du Xingu.

Ces deux films sont réalisés par les cinéastes indiens Komoi et Paturi Panará, qui ont suivi les ateliers de Mari Corrêa, cinéaste et co-responsable de 'Videos nas Aldeias'.


La Filmothèque du Quartier Latin et Survival s'associent pour présenter tous les premiers lundis du mois des films de fiction ou documentaires, historiques ou contemporains, sur et par les peuples indigènes en présence des réalisateurs ou de spécialistes.


La Filmothèque du Quartier Latin
9 rue Champollion
75005 PARIS
(M° Odéon)
Tél. 01 43 26 84 65

Tarif : 7 euros
Tarif réduit : 5 euros

Tous les autres rendez-vous ciné-débat sont dans l'agenda de Survival:
http://www.survivalfrance.org/agir/agenda

Woven hands

Woven Hand est le projet solo de David Eugene Edwards, chanteur des 16 Horse power que j'adore aussi http://www.16horsepower.com/wovenhand.html

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Vidéos live de Woven Han

http://www.youtube.com/watch?v=O-keSyqrCF8

http://www.youtube.com/watch?v=tT49BRIydDk&feature=re...

Page myspace http://www.myspace.com/wovenhand

 

 

 

23/03/2009

De l'art d'accommoder un prosateur cocu à la sauce poétique et Règlement de compte à O.K poetry, deux pièces courtes de Eric Dejaeger

Il y a deux ans, Éric Dejaeger avec cinq autres écrivains belges, était invité pour trois jours à la Gare au Théâtre de Vitry-sur-Seine pour un "bocal agité". Il s'agissait, le vendredi, en quelques heures, d'écrire une courte pièce d'environ dix minutes qui devait être jouée le dimanche soir et d'en écrire une seconde durant les deux autres jours tout en assistant aux répétitions et en remaniant la première à la demande du metteur en scène et des acteurs. Ces deux courtes pièces (et un texte inédit qui raconte ces trois jours) viennent de paraître aux Éditions de la Gare. Vous pouvez vous les procurer via ce site : http://www.leseditionsdelagare.com/ 

11:48 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Gerboise bleue à Cahors

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Date de sortie : 11 Février 2009

1h30. Film documentaire réalisé par Djamel Ouahab (France 2008)

Distribué par Shellac

 

le dimanche 29 mars à 18H à Cahors,

Soirée ciné-débat au Cinéma Le Quercy autour du film Gerboise Bleue

La projection sera suivie d'un débat tenu par des représentants d'AVEN

Gerboise Bleue raconte l'histoire des vétérans français et des Touaregs algériens victimes des premiers essais atomiques français dans le Sahara de 1960 à 1966. Pour la première fois, les derniers survivants témoignent de leurs combats pour la reconnaissance de leurs maladies, et révèlent dans quelles conditions les tirs se sont véritablement déroulés.

Rappel historique

Gerboise Bleue, premier essai atomique français effectué le 13 février 1960 dans le Sahara à Reggane en Algérie, est le point de départ de la puissance nucléaire de la France. Il s'agit de tirs aériens radioactifs puissants effectués dans des zones appartenant à l'armée française, l'Algérie étant à l'époque un territoire français. Suivront des essais souterrains, et ce même après l'indépendance de l'Algérie. De 1960 à 1978, 30000 personnes auraient été exposées dans le Sahara. L'armée française a reconnu officiellement neuf irradiations. Aucune plainte contre l'armée ou le Commissariat à l'Energie Atomique n'a abouti. Trois demandes de commission d'enquête ont été rejetées par la commission de la défense nationale.

 

Genèse du projet

L'idée de ce documentaire est née en 2006 au détour d'une conversation familiale, lorsque Djamel Ouahab a appris que l'armée française avait fait des essais atomiques dans le Sahara algérien dès 1960. Quelques temps plus tard, en effectuant des recherches sur Internet, le réalisateur découvrit l'Aven, une association regroupant près de 3 000 vétérans français qui ont participé à ces essais atomiques dans le désert algérien entre 1960 et 1966. Aujourd'hui, ces derniers sont tous atteints de pathologies diverses (cancers, leucémie, problèmes cardiaques) liées à la radioactivité.
A la suite de cette découverte,
Djamel Ouahab décida de rencontrer certains vétérans de l'Aven. "Leur histoire était bouleversante, confie le cinéaste. Ils me racontaient dans quelles conditions ils avaient participé à ces essais, les problèmes de santé qu'ils rencontraient aujourd'hui, et le combat juridique qu'ils menaient pour être reconnus comme victimes et indemnisés pour les dommages subis. Certains vétérans me parlaient des populations des Oasis, les PELOS (Populations Laborieuses des Oasis) comme on les appelait, qui travaillaient sur les sites et qui devaient être autant malades, sinon plus, du fait qu'ils n'avaient aucune protection et qu'ils étaient restés sur place sans aucun contrôle ni suivi médical."
En juillet 2006,
Djamel Ouahab s'est rendu à Reggane, dans le Sahara, et rencontra les populations des Oasis : des gens simples, dignes et très fiers. "Ils me racontaient ce qu'ils avaient vu ce jour du 13 février 1960 à 7h04, se souvient-il. Un éclair dans un ciel immaculé qui avait scellé leur destin à jamais. De retour en France, je me sentis un devoir de mémoire à l'égard de mes deux pays que sont la France et l'Algérie, à l'égard des vétérans français, du peuple des Oasis, et de toutes ces petites gens qui souffrent dans la plus grande indifférence."

 

Djamel Ouahab explique ses intentions à travers ce film : "A l'heure actuelle, je souffre cruellement d'un manque d'informations sur l'Histoire qui a opposé la France à mon pays d'origine. Je vis sur des fantasmes et des non-dits. C'est peut-être aussi ce passé, pesant sur la conscience de l'Etat français, qui me prive de cette reconnaissance et qui joue, inconsciemment, un rôle sur mes relations avec la société française en général. Précisément, à travers ce film, je veux également témoigner de cette relation. Cette rencontre entre ces victimes françaises et algériennes me paraît indispensable pour créer une passerelle entre ces deux pays, et éclairer certains des non-dits de l'histoire coloniale. Gaston, Gérard, Lucien, Salah, Mohamed et Ali sont des hommes unis dans l'adversité, des hommes frappés par l'histoire, qui nous parlent pourtant de paix, de solidarité et de pardon. Je veux suivre ces hommes dans leur lutte quotidienne. Gaston, Gérard et Lucien qui demandent reconnaissance et réparation à l'Etat français, Ali et Mohamed qui sensibilisent les populations des oasis sur le danger de la radioactivité et interpellent les autorités algériennes pour décontaminer les sites, et Salah qui demande la construction d'un hôpital pour soigner les cancers liées à la radioactivité. Par ailleurs, ce refus de la France de faire toute la lumière sur cette période de l'Histoire ajoute chez les vétérans français le sentiment d'avoir été trahis par leur patrie, pour laquelle ils étaient prêts à sacrifier leur vie. Ce sentiment d'abandon est très mal vécu par tous ces vétérans qui ressentent une profonde injustice qui a engendré des troubles psychologiques chez certains d'entre eux."
"Ce film voudrait représenter ce conflit intérieur, mais aussi un autre qui va bien au-delà des vétérans, poursuit le réalisateur. En effet, si l'Etat français veut oublier et maintenir secret cette partie de l'Histoire coloniale, comment reconnaître la population qui incarne cette histoire que ce soit les vétérans français ou les français issus de l'immigration ? A l'heure où l'on parle d'intégration, de discrimination positive, encore faudrait-il d'abord que l'Etat montre l'exemple et fasse preuve de transparence à l'égard de ses populations. Qu'il ait le courage d'affronter et de reconnaître son passé qui appartient à l'Histoire à présent. Ce passé refoulé de l'histoire coloniale doit être mis à jour et assumé dans l'intérêt de tout le monde."

 

Le réalisateur Djamel Ouahab

Scénariste et cinéaste, Djamel Ouahab a été trésorier et membre actif de l'ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) de 2000 à 2006. Il est intervenant réalisateur aux ateliers de la FEMIS en 2001 et au cours Florent de 2002 à 2003. Il a débuté derrière la caméra avec Cour interdite en 1999. Gerboise Bleue, réalisé en 2008, est son premier documentaire.

19/03/2009

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BULLETIN DE COMPLICITE

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Je voudrais le (ou les) n°………………………………

 

 

Pour lire les éditos et sommaires des n° déjà parus :

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

 

 

 

 

 

 

J’ai des questions à vos réponses.

Woody Allen

 

Littérature & Homosexualité

Cahiers de la RAL,M - Nº 10 -
Revue - Collectif

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[...] que sait-on de l'existence hypothétique d'une littérature homosexuelle nécessairement clandestine dans ces pays islamiques où, comme en Iran, au nom de la sharia, les homosexuels sont encore pendus haut et court ? [...] À défaut de répondre à toutes ces questions, les textes qui suivent apportent des éléments de réponse. On constate tout d'abord une vitalité de la prose écrite par des homosexuels ou ayant l'homosexualité pour objet. Et pourtant, quoi qu'en dise Dominique Fernandez, il n'est sans doute pas entièrement révolu, le temps de la honte. À n'en pas douter des dizaines de manuscrits sommeillent encore dans des tiroirs, nouvelles ébauchées, fragments de romans ou confessions intimes, que l'on n'ose pas exhumer et publier par peur de s'exposer, à l'instar de ces acteurs hollywoodiens qui y réfléchissent à deux fois avant d'endosser un rôle "sulfureux". Or l'écriture est plus intime encore. Il pèse toujours, même sur les romans, un soupçon d'autobiographie. Toutefois certains amoureux de l'écriture ont décidé de relever le défi et se sont lancés dans l'aventure. Leurs textes apparaissent comme prometteurs. On y mesure surtout la distance qu'il y a entre une certaine image de l'homosexualité, citadine, festive et libérée, volontiers véhiculée par les media et le quotidien parfois plus sombre de milliers d'individus taraudés par la misère affective et sexuelle... Benoît Pivert.

dirigé par Benoit Pivert et incluant des essais, fictions et poésies autour de ce thème.  Le thème est décliné en 10 intertitres (La tentation/La discrétion/L'obsession/La joie/L'art/L'amour/L'homophobie/Le risque/L'ambiguité/L'humour). 

 http://www.artistasalfaix.com/revue/spip.php?page=collect...

Au programme

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Nous nous sommes bien amusés

Par Fred Vargas


"Nous y voilà, nous y sommes.

Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-
fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au 
bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne 
perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne 
vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous 
avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le 
reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous 
avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons 
conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé 
des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons 
éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand 
on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié 
la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien 
amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire 
fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous 
la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces 
vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans 
le sol, ni vu ni connu. Franchement on s’est marrés. Franchement on a 
bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il 
est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que 
de biner des pommes de terre.Certes.

Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution 
néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a 
pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » 
demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui. On n’a pas le 
choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. 
C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement 
laissés jouer avec elle depuis des décennies.La mère Nature, épuisée, 
souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, 
d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi 
(à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car 
très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on 
s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et 
honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de 
s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa 
voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en 
partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à 
côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en 
laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là 
où il est –attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon 
tranquille- récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le 
phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est 
quand même bien marrés). S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir 
offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le 
voisin, avec l’Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas 
d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du 
crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité 
foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir 
venu, ce n’est pas incompatible. A condition que la paix soit là, à 
condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des 
grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être. A ce prix, 
nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons 
encore.

14/03/2009

Kazakhstan / Essais nucléaires - Une « population mutante »

Berick, la trentaine, veut vivre et pouvoir un jour voir le visage de sa mère. Aveugle et difforme depuis sa naissance, il dépend totalement d'elle pour manger, se déplacer, s'habiller ou se laver. Il a du mal à parler. Il communique grâce à la musique et quant il nous a accueilli chez lui, à Semipalatinsk dans le nord-est du Kazakhstan, il a voulu jouer de la Dombura, l'instrument national.


Berick est le seul des dix enfants de la famille avec cette malformation. Quant elle était enceinte, sa mère travaillait dans une ferme à quelque 30 kilomètres du champ de tir du Polygone. Un espace de 18 500 m², plus grand que l'Ile-de-France ou Israël, où pendant quarante ans les Soviétiques on fait exploser une bombe atomique par mois à titre expérimental : 116 à ciel ouvert, les 340 autres sous terre.

Un passeport d'irradié et une pension de 120 euros par mois.
Elle n'a pas vu le champignon atomique, mais elle a vu une lumière s'élever dans le ciel. « Les docteurs m'ont dit que c'est pour cela qu'il est malade », dit-elle d'une voix basse, « mais je voudrais qu'il se fasse opérer pour qu'il puisse au moins voir ».  Comme toutes les victimes de l'atome au Kazakhstan, Berick a un passeport d'irradié qui lui donne accès à des soins gratuits et à 120 euros de pension par mois, mais cela ne lui permet pas d'être opéré. « On doit trouver nous-mêmes un financement », soupire sa mère. « Quand il était petit, à l'âge de treize ans, des médecins italiens l'ont opéré, maintenant il faudrait recommencer, mais je ne sais pas à qui demander ».

Ils étaient 1 600 000 à vivre et à servir de cobayes humains dans des villages éparpillés autour du Polygone. Quatre générations plus tard, tous sont encore malades sous différentes formes. Il y a par rapport au reste du pays 40 % d'augmentation des taux de cancers, quinze années d'espérance de vie perdues, des suicides deux fois plus nombreux dans cette région qu'ailleurs, de! s naissances prématurées de plus en plus fréquentes à cinq mois, et des bébés monstrueux comme Berick.
Berick, difforme depuis sa naissance, communique grace à la musique.jpg

Il n'empêche, pour Zhanbolat Gilmanov, haut fonctionnaire du ministère kazakh de l'énergie, le lien entre ces maladies et les explosions atomiques reste à démontrer. « Même si humainement c'est une tragédie », souligne-t-il, « il était nécessaire pour la science de connaître les effets de l'atome. Ce n'était pas qu'une question de guerre froide, l'humanité se devait de passer par là ».

« Les gènes sont touchés et c'est irrémédiable »

Le docteur Nailya Chaijunova n'est pas d'accord. C'est elle qui a découvert Berick lorsqu'elle a commencé à faire, une fois le Polygone fermé avec le départ des Soviétiques, une étude systématique des villageois aux alentours du champ de tir. Son constat est terrible : « Les gènes sont touchés et c'est irrémédiable. Cette population est génétiquement modifiée, elle est mutante ».

Les autorités kazakhs sont prévenues, mais n'agissent pas. « Il faudrait clôturer le Polygone qui reste libre d'accès », martèle le docteur, « fermer les fermes d'élevages qui sont à proximité et qui affectent la chaîne alimentaire, et informer la population des dangers de la radiation ». Pour l'instant, la seule préoccupation du gouvernement kazakh est de rendre dans environ deux ans 95 % des terres du Polygone à l'agriculture bien qu'encore radioactives.

Un non-sens absolu selon Toleukhan Normagambetov, chef de la maternité de Semipalatinsk, lui-même gravement touché par la radiation : « Nous avons muté en même temps que ces terres, on peut donc manger de ses produits, le mal est fait, mais pourquoi contaminer les autres ? »  Bonne question. Courant 2009, le Kazakhstan doit rejoindre l'Organisation mondiale du commerce et inonder le monde de ses produits agricoles.
Source : Dernières Nouvelles d'Alsace - 1.2.2009 - Angélique Kourounis 

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10/03/2009

Regards d'enfants des années soixante

Textes et photos de Gérard Bloncourt

http://bloncourt.over-blog.net/pages/REGARDS_DENFANTS_DES...

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09/03/2009

d'Etrechy dans l'Essonne à Etrechy dans l'Essonne

chemin de vaux à Etrechy dans l’Essonne

Coeuritoire

Dépucelage

échinacée blanche aquarelle carte

égyptiennes nues

fouille drogue peep

fromages poésie

calligraphe arabes contemporains

poème nature déchet

où a eu lieu l’œuvre de monsieur Seguin

histoire érotique violée aire autoroute

poèmes sur les chiennes

album femme india pute sexe

les animaux sentent la radioactivité

génocide gaza paix

enfants de Tchernobyl

émotion télévision paroles

délit de séduction

lutins noël

sarkosy élève médiocre

nestlé obésité

poème triste l’enfant mourant

les morts les plus cons

gaza eau uranium

gueugnon uranium

du sang dans nos portables

femmes mures grassouillettes qui font pipi

l'audace a du génie (goethe)

étudiante grecque

rituels d’hexagramme

élections du maire Etrechy Essonne

07/03/2009

Cristina Castello : « Vivre dangereusement. Dans la violence de la paix »

À la mémoire d'Anna Politkovskaïa,

assassinée à Moscou le 07/10/06,

et de tous les journalistes disparus

avec une branche de semences dans la bouche :

La passion par la vérité.

 

* * *

 

« Les aléas du métier »

 

Par Cristina Castello

 

- Cristina, oublie l'entrevue avec « Carlitos ».

- Pourquoi ? Je suis cette affaire depuis deux mois, et pour la faire j'ai cherché énormément d'informations, et... toi, tu le sais...!

- Evidemment,  je le sais.

- Alors ?

- Il ne veut pas te recevoir, mais il accepte d'être interviewé par Renée (Sallas), ne t'en fais pas

- Bon, mais... que s’est-il passé ?

- Il dit qu'il nous accorde une entrevue exclusive, à condition que tu ne la fasses pas toi. Mais… Allons, Chris... tu devrais en être fière ! Tu es un point de repère dans le journalisme et lui, il te ferme la porte. 

- Mais qu'est-ce que tu dis ? Je ne comprends pas.

- Que monsieur le Président de la Nation Argentine craint et refuse absolument que tu l'interviewes ! Il ne sait pas répondre à tes questions.

 

 

Ce fut mon dialogue téléphonique avec Jorge de Luján Gutiérrez, directeur de la revue « Gente » (« Gens »), où je travaillais. La date : la seconde moitié de juillet 1989.

« Carlitos »… n'était —n'est — autre que CARLOS MENEM, celui qui était président de l'Argentine depuis le 8 juillet de cette année-là.

Celui qui m’a informée de la décision présidentielle était alors le chef de la SIDE (Secrétariat d'Informations de l'État), Juan Bautista « Tata » Yofre.

 

* * *

 

« … Montrer la foule et chaque homme en détail / Avec ce qui l'anime et qui le désespère / Et sous ses saisons d'homme tout ce qu'il éclaire / Son espoir et son sang son histoire et sa peine » (extrait de « Poème pour tous », Paul Éluard). La poésie illumine toujours. Par ce fragment poétique je commençais mes cours de journalisme ; et la première lecture que je livrais aux élèves, avec l'excuse qu’ils en feraient un travail certain, était « Lettres à un jeune poète », de Rainer-Maria Rilke. Je voulais-je veux- allumer des feux inextinguibles dans chaque être dont le chemin converge vers le mien.

 
Il est dit dans la profession que je suis implacable. C’est certain. Je n'ai jamais travaillé pour la renommée, ni pour être une « star », ni pour une quantité d'argent jamais gagnée, sauf si l’on vend son âme. Je ne me conforme pas à « cette chose » que l’on nomme « la réalité », et rejette ce qui existe par la certitude du peu que j'ai vu, mais dont je pressens l'existence.

J'ai faim et soif de Vérité.

Faire du journalisme c’est répandre des semences. Et l'ensemencement requiert férocité et tendresse pour défendre la vie comme expérience créatrice ; la beauté est la tâche de l'homme et elle exige de dévoiler : d’enlever les masques. Tous.

 

 

J'ai commencé à étudier le journalisme parce que je voulais écrire. Je me suis trompée.

J’avais terminé l'école secondaire à quinze ans et trois mois, j’avais lu beaucoup de livres et écrit beaucoup de poèmes. Je savais trop et ne savais rien : mon « érudition » n'était que théorie. J’avais le savoir de mes lectures et de mon intensité pour vivre à cœur ouvert et à ciel ouvert. Passionnément. Mais j’ignorais mon être, ma soif et mon destin de poète. Je méconnaissais ma racine et je n’ai pas su écouter la voix de mon essence ; celle qui a vécu en moi depuis que j’ai fait mon nid dans le ventre de l'amour, de la poésie et de l'abnégation. Dans celui de Rosita « Chiquita Batmalle », ma maman. Toutefois, j’avais une conscience claire de l'autre force qui nourrit et absorbe ma vie : me donner à « mes » autres.

 

Durant ma première année d’études, j'ai commencé à travailler dans un hebdomadaire, et j’ai terminé le cursus avec la mention la plus honorable et reçu le diplôme d'honneur.

Est survenu alors le premier abîme. Celui que nous devons affronter à la fin d’une étape et au début d’une autre, aussi se demande-t-on: « Et maintenant, quoi ? ».

L'abîme a duré un moment. Parce que ce destin est signe de me donner « à mes » autres, il s’est ajouté à ma plume de poète, celle que je reniais, et je me suis livrée à la profession avec la ferveur et la mystique des semeurs.

Je me suis lancée à harceler les choses impossibles. À essayer de contribuer à « changer la vie » (Rimbaud). Et je persiste. J'ai écrit des kilomètres de mots dans les publications à grand tirage et les plus connues d’Argentine, où je suis née : j'écrivais les articles à la une ; ma voix, mon mot et mon image — mon message — se sont multipliés par la radio et la télévision ; j'ai déclenché une pluie de semences dans l'âme et dans la connaissance de mes disciples de « L'entrevue journalistique ». « Et les arbres et la nuit ne bougent que depuis les nids » (Giuseppe Ungaretti). Enseigner c’est faire des nids. J'ai aimé mes élèves. Je les ai aimés, je les aime. Et j'ai reçu beaucoup d'eux dans notre histoire faite de rigueur journalistique et de complicités, de rires, de mises en question « métaphysiques », douleurs et ravissements partagés : la vie.

 

J'ai été censurée, muselée, menacée de mort et poursuivie. Pour être née en Argentine, pendant la période 1976/83 j'ai souffert ce qu'est l’horreur pour tant d'êtres exterminés ; l'effroi devant 30.000 « disparus » (massacrés), par les militaires du génocide, déclarés ensuite par la Justice coupables de « crímenes de lesa humanidad » («crimes contre l’humanité »).

Sans militantisme dans aucun parti politique et étrangère à tout « isme », sans cet abri (et esclavage) que peut donner le fait d’« appartenir », j’étais certainement en intempérie. Pendant ce temps, je marchais par la vie et par les prisons — quand je pouvais entrer — en visite aux pauvres êtres clôturés, en brandissant une éthique des idées qui évoluerait en éthique de la conduite. J'étais presque une adolescente, mais je vivais seule — j'aime la liberté — et j’ai passé des nuits, tendue à l'étage de mon appartement, en voyant sous la porte deux pieds qui se déplaçaient avec légèreté et permanence : ils étaient des oppresseurs et m'intimidaient ; je suis passée par les interrogatoires policiers jusque dans ma maison ; j'ai subi les « réquisitions » - terme du jargon policier-militaire, dans ce cas relatif à l'inspection humiliante du corps, pour découvrir s'il était dissimulé quelque chose lors de mes visites dans les prisons, par amour pour la vie, pour faire don de moi, à mon prochain.

Je suis passée, je suis passée… je suis passée par tant de choses.

Je ne pouvais intégrer le personnel d'aucun média comme journaliste, parce que j'étais « interdite » par les « services de l'Intelligence ». Je pouvais seulement être pigiste, ce qui revenait à perdre le sommeil face au clavier et ne gagner presque rien comme salaire.

 

Dans ces jours de fin 2006, les menaces continuent… mais plus isolément. En réalité, il n'y a jamais eu de trêve. Ils ont mauvais goût, les ennemis de la vie. En 1987, le jour où, depuis la clinique où j’avais été hospitalisée, en raison d'un sérieux accident de circulation, ils m’ont emmenée provisoirement à la maison, pour poursuivre une convalescence de deux années, ces « gens » se sont fait entendre. Les infirmiers venaient de me « déposer » dans mon lit... finalement le mien !, jusqu'à l'hospitalisation suivante, et à l'autre et l'autre, et les autres opérations... « Tu as un ticket pour la mort, journaliste », ils m'ont menacée. La presse argentine pensait que mon accident avait été un attentat.

 

 

Par quelque Grâce, j'ai surmonté complètement ce qui a trait à cet accident-là. Mon corps n'enregistre aucun signal, et mon être intérieur n'abrite pas de ressentiments ; il y aura une certaine trace ou une peur occulte, oui, mais aussi le remerciement, être vivante et entière... Pourquoi, ceci n'arriverait-il qu'aux autres, sans pour autant se produire pour moi ? Ce qui est dialectique de la vie et de la mort est en nous, mais je suis très sensible à la caresse divine. La poésie et ma substance de résistance spirituelle m'ont sauvée. « Alors, je n'ai pas arrêté. Alors, j'ai marché encore, avec la douleur du froid. J'ai marché et j’ai vu que là, il volait, que là, il revenait –une autre fois — le printemps » (Pablo Neruda). Et mon engagement dans la profession devint en constante évolution. Je n'ai jamais fait de faux pas. Je n’ai jamais commis une seule incohérence, jamais je ne me suis « vendue » bien que les « offres » pour essayer de me corrompre n'aient pas été  peu nombreuses. Toutefois, ça n'est pas un mérite, mais un engagement.

Jusqu'à aujourd'hui, j’en paye le prix. Le prix, oui. Et ça fait mal, oui. Et ça engendre des problèmes, oui. Mais je suis ignorante : je ne sais pas abdiquer. Et dans ma trajectoire il y a des angoisses, mais - aussi des joies, triomphes, satisfactions et, surtout, la sensation du devoir accompli : du mot prononcé à temps.

 

De l'université la trace indélébile de mon maître m'est restée, Pablo Ponzano — un poète, un journaliste, un écrivain — celui par qui j'ai aussi appris l'importance de laisser un sillon, de passer le flambeau. « Travaillons-nous comme » ou « sommes-nous journalistes ? », nous nous le demandions. Nous « sommes» des personnes et «travaillons» -quand nous avons un travail - en tant que journalistes. Mais travailler comme un journaliste c’est Être Humain. C’est - ou, ce devrait être - respecter le côté sacré de la vie. C'est faire des études et des investigations ; c’est une responsabilité et un dévouement. C’est — ou ce devrait être — un amour en acte, pour tenter par la communication de montrer que l'existence est plénitude et non vide. Le journalisme est — ou devrait être — un courage. Et quand je dis « courage », je ne parle pas d'une absence de peur, mais de dignité face au danger.

 

 

L'abîme. Cet abîme-là. Et dans cet instant, l'autre pousse à mes pieds. : « Et maintenant, quoi ? ». Et maintenant comme j’écris que le bon journalisme n'existe pas dans le monde, sauf exceptions Comment franchir et l'outrepasser ce précipice ? Avec la vérité : car pour pouvoir tromper la réalité, il faut la connaître.

De quel journalisme parlons-nous ? En novembre 2006 le Congrès des États-Unis a voté pour légaliser la torture et d'autres atrocités similaires, tandis que la discussion dans les médias de masse tournait autour de certaines allusions sexuelles d'un législateur républicain à quelques jeunes hommes employés au Parlement. Et certes, c'est important… si le but n'est pas de distraire l'attention sur une barbarie semblable et d'ignorer les massacres au Liban, en Palestine, en Iran... et voilà que suit le nombre incalculable des victimes. Qui, quel média de communication parle des millions de dollars que le marché de la drogue apporte à son économie, entre autres « petitesses » ? Cela n'arrive pas seulement aux Etats Unis, mais dans le monde entier, sauf dans quelques médias « alternatifs », sur Internet, dans des exceptions honorables et dans certains médias de masse.

 

Comment peut-il se faire que chaque année 15 millions d'enfants meurent de faim, malgré le fait que l’on produit 10 % d'aliments de plus qu’il n’en fallait à toute l'humanité pour vivre ? Et surtout : Comment peut-on admettre que, combattre la violence de la faim, n'est pas prioritaire pour la presse ?

Pourquoi la culture est-elle la Cendrillon des médias ? Je pense à Kafka et à sa certitude de ce qu'elle devrait nous réveiller comme un coup de marteau sur le crâne. La lucidité peut nous perturber ou nous donner une paix ; nous poser des questions ou nous répondre.

Ce qui est certain est qu'elle ne nous laisse pas égaux, parce que la véritable révolution est la révolution de la culture et de la vérité. Mais si le plus élémentaire manuel de journalisme indique comme objectifs : informer, éduquer et éclaircir, alors j'ajouterais qu’il est indispensable que nous nous demandions si c’est cela informer. Et instruire.

Non. Les médias sont des corporations, ils manipulent l'opinion. La pensée unique a centralisé la liberté de la presse dans les entreprises et les gouvernements, qui — paradoxalement — proclament l'indépendance. En contrepartie, le peu de journalistes qui défendent la vérité —ceux à qui les médias le permettent — peuvent être réduits au silence. Exilés de la profession. Ou pire encore. Selon « Reporters Sans Frontières », jusqu'en novembre 2006 - la date de ce texte - 65 journalistes ont été assassinés et 131 emprisonnés ; et déjà en septembre la Fédération Internationale des Journalistes et d'autres organisations ont promu une nouvelle initiative globale pour encourager les efforts internationaux, afin que le journalisme soit un travail plus sûr dans le monde entier.

Je me demande s'il est contradictoire d’affirmer que le bon journalisme et les bons médias ne sont pas légions, ainsi que les cas que je viens de citer. Non, puisque ce sont les exceptions.

 

Sortir de l'abîme de : « et maintenant, quoi ? », j'ai écrit dans des lignes antérieures et c’est déjà fait, une partie de la vérité est dite. Mais j'essaierai de l'enrichir, puisque non tout est terrible ; il y a des moments lumineux et, toujours dans les plus obscurs, l'aube apparaît obstinée.

J'ai travaillé dans des spécialités distinctes à l'intérieur de ce métier, mais la culture, la critique d'art et la politique sont celles où j'ai véritablement mis l'accent, majoritairement en Argentine, mais aussi en l'Europe. J'ai été une simple rédactrice, un chroniqueur, une éditorialiste et rédactrice en chef, en graphique ; une productrice, une scénariste et une conductrice, à la radio à la télévision ; également enseignante à l’Université.

En 1982 est apparu à Buenos Aires le glorieux quotidien « Tiempo Argentino »

(« Temps Argentin »), une création de celui qui a été son directeur dans la première étape, notre bien-aimé Horacio Burzaco. Mon chef de rédaction à cette époque,  dans la section « La Culture », a été le très talentueux écrivain et membre de l'Académie Nationale de Journalisme, Ernesto Schoo. Il a décelé en moi un talent d’interviewer ; et depuis lors il m'est resté cette étiquette et la quasi-exclusivité de cette spécialité, qui est un genre de la littérature, quand on l'exerce comme il se doit. Ainsi ai-je réalisé plus de trois mille entrevues.

 

Jusqu'à 1986, date de la fermeture de ce quotidien-là, j'ai vécu l'étape la plus heureuse- pleine et enrichissante. Mes compagnons étaient personnes cultivées, joyeuses, et aussi noctambules à l'image de Buenos Aires ; nous travaillions dans ce que nous aimions et nous recevions un bon salaire. Nous étions en harmonie : nous cherchions l'excellence et nous savions nous amuser. Un délice.

 

Mes interviews avec les hautes personnalités de la culture occupaient les deux pages centrales ou, faisaient la une du journal .J’interviewais également des personnes illustres, des artistes, des hommes de science, des écrivains, des philosophes… Je me suis spirituellement enrichie dans ces dialogues qui pouvaient durer de deux à huit heures, mais surtout, j’ai pu donner aux lecteurs un autre regard, d'autres contenus, une autre vision du monde au-delà du contingent et de l’immédiat : le sens de la transcendance. L’aboutissement consiste à tenir compte avant tout du public non de son image personnelle : le public, et non l'éclat personnel.

 

Dans cette perspective, posons-nous la question de savoir qu’est-ce qu’une interview ?

Puisque, je me répète : c’est répandre des graines. Si l’interlocuteur possède des richesses, elles sont renforcées par les bonnes questions, d'où l'importance de tout savoir de lui au préalable. Mais « tout » veut dire « tout », ce qui est un travail obligatoire : par respect pour chaque trajectoire, pour éviter les lieux communs… ainsi, pour enrichir le lecteur, le téléspectateur ou l’auditeur, celui qui veut entendre le monde et se connaître, celui qui a besoin d'une compagnie, de références et d’identités.

 

Ceux-là étaient les « dignes », avec qui j'étais arrivée munie de l'expérience de mon travail antérieur dans tous les médias de la ville de Córdoba (Cordoue), particulièrement ceux des journaux « Córdoba » (« Cordoue »), et « La voz del Interior » (« La voix de l'Intérieur »).

Les « dignes », mais aussi il y avait les « autres », les « indignes »… Et voilà cet apparent manichéisme, auquel j'ai recours pour simplifier le récit. Les « autres » : « la race de ceux qui détestent la vie, la race de celles qui ne disent jamais la vérité, la race qui fonde  les os du peuple, avec le mensonge et la tromperie » (William Yeats).

 

 

Lors de mon emploi à « Temps Argentin» et après, surtout dans les revues « Gente » (« des Gens »), « Somos » (« Nous Sommes »), « La Semana » (« La Semaine ») (où j'étais pour celle-ci pigiste), « Para Ti » (« Pour toi »), « El Gráfico » (« Le Graphique »), j’ai dû me faire violence avec certains politiques qui se montraient exécrables, bien qu'il y ait aussi eu certaines exceptions d’hommes politiques bienveillants. J’ai été face à face avec des arrivistes, des corrompus, des tortionnaires et des assassins. De la même manière que j’avais été ferme pour trouver le meilleur des plus avenants, je restais implacable avec les autres. Chargée d'information — je savais « tout », ce qui veut dire « tout », de chacun d'eux —je semais au gré du vent, mais sans oublier que celui qui conduit le dialogue est le journaliste. Ce qui est certain c’est qu'ainsi avec les « bienveillants » je recueillais des parfums, des couleurs et des fragments d'Absolu, dans le cas des fourbes et une fois enlevés les masques, il ne restait en lumière que « des visages impitoyables » qui bouleversent la Nature.

 

Implacable, j'ai été et suis dans mon travail comme journaliste. Pour montrer et démontrer au public la beauté, afin qu'elle l'attire, et le rapproche de la bonté ; Pour montrer ce qui est horreur et causer un rejet. Pour « … montrer la multitude et chaque homme en détail… ».

Dans la revue « Gente », où j'ai travaillé pendant de nombreuses années et presque toujours chargée des « contrefaits », le directeur — Jorge de Luján Gutiérrez— a créé une section pour mes entrevues ; elle s’appelait « A quemarropa » (« À bout portant »). Le nom agit comme adjectif.

 

Je poursuivais ma route. On disait que je faisais même parler les pierres, mes collègues plaisantaient, insistant sur le fait que je faisais le « travail malsain » de la profession. Dans « Viva » (« Vive »), la revue du journal « Clarín » (« Clairon ») — journal qui a le plus gros tirage d’Argentine — j'ai fait de grandes entrevues qui occupaient dix ou douze pages de cette édition dominicale-là, à des personnes de la culture et du spectacle. La condition était qu'elles soient très connues. Les médias publient seulement ceux qui sont « célèbres », mais ne devraient-ils pas…faire connaître les personnes pour leurs valeurs humaines, citoyennes, fraternelles, professionnelles ou artistiques ? Ils publient ceux qui sont « célèbres ».

 

Je dis toujours que tous nous avons dans la vie un, deux ou davantage de moments de rupture. Faits heureux ou malheureux, qui marquent une fracture, à partir de laquelle il y a un avant et un après. Si je pense à ma vie professionnelle, il y en a eu plusieurs. Mais la plus belle a été un piège que la vie a tendu vers l’horreur. Curieusement, je la « dois » aux militaires du génocide de l'Argentine. Non seulement, ils ont interdit que je fasse partie de tout personnel des médias, et ils m'ont « punie » comme pigiste, mais aussi sur ce que j’avais écrit de « politique » ou sur la « société ». Dans le journal ils m’ont « condamnée » à écrire sur l'art. Alors, tandis qu'on fermait beaucoup de portes cet État de terreur, là, il a été ouvert de plus une porte pour mon âme. L'art, axe dans ma vie. Écrire sur les arts plastiques, faisant corps avec la poésie dessinée ou des couleurs, ce qui a enrichi mon imagination et m'a confirmée, davantage, comme poète. Volait le vol, au milieu de/ et malgré la mort.

 

Habituée à « vivre dangereusement » dans la violence – c’est –à-dire aimer et lutter pour la paix dans un monde devenu fou - je me suis construis un havre de paix avec mon programme de télévision, « Sans Masque ». Une émission de culture, traversée par la vie, où j'unissais poésie, peinture et musique à ma tâche de journaliste. J’y étais l’unique responsable et cela me permettait de faire ce que je voulais, j'y ai interviewé des personnalités importantes pour puiser en elles « la substantifique  moelle » comme dit Rabelais (la quintessence) afin de nourrir culturellement et spirituellement le public. Mêmes circonstances à la radio avec mon émission « Convenons que … avec Cristina Castello » ainsi qu’avec ma participation dans d’autres émissions comme éditorialiste. La liberté est la beauté et la beauté exige la liberté.

 

De nos jours le défi est de changer le journalisme, pour qu'il serve au bien commun.

Et cette mission est celle des journalistes et des citoyens dont nous devons exiger qu’ils servent à essayer de changer la vie car nous ne pouvons pas être des brebis.

 

« J'ai essayé d'écrire le paradis. / Qu'est-ce que le paradis ? /Ne vous bougez pas/Laissez parler le vent/Celui-là c'est le paradis. /Que les êtres humains pardonnent ce que j'ai fait » (Ezra Pound). 

 

J’emprunte les mots du poète. Que ceux qui lisent ce battement de vie pardonnent ce que j'ai fait. Et que les journalistes actuels ou futurs mettent des gants. Pour écrire le paradis et faire écouter la musique du vent.

 

Cristina Castello

 

« Les volcans lancent des pierres et les révolutions des hommes » (Victor Hugo)

Par des volcans et révolutions (dans le sens de transformation : en paix).

Et par le poète et la poésie qu'ils leur nomment. (C.C.)

 

 

- Cet article fut écrit à la gentille demande de la journaliste et poète Maggy de Coster,
afin de le publier dans son livre « Le journalisme expliqué aux non-initiés ».

 

http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/article-12312569.html

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06/03/2009

LES VOLEURS DE FEU : TRACT D'ACTION POETIQUE N° 25

EN HOMMAGE A

GILBERT JONCOUR

 

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des poèmes, des critiques, des découvertes
la poésie vivante, libre, corrosive, imagée, fougueuse, lumineuse, engagée, picturale, pleine d'aspérités, douce, jamais amère...

proposez vos textes au Comité de lecture

Rendez-vous le 20 mars à l'ESCALE à Brest - 20H30 SOIREE POETIQUE Gilbert JONCOUR

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Crise bancaire: la prochaine déferlante arrive d'Europe de l'Est

par William Engdahl
Les banques européennes auront à faire face, dans les mois qui viennent, à une déferlante de pertes totalement inédite dont, à ce jour, il n’a été tenu compte dans aucun plan d’aide gouvernementale. Contrairement aux pertes des banques américaines qui trouvent leur origine dans leur exposition au phénomène des prêts hypothécaires de mauvaise qualité dans l’immobilier et autres prêts titrisés, le problème des banques d’Europe occidentale, en particulier, en Autriche, Suède et peut-être Suisse, est issu du volume massif de prêts consentis dans les années 2002-2007, période durant laquelle les taux d’intérêts internationaux étaient extrêmement bas, en particulier pour la clientèle des pays de l’Europe de l’Est.
 
Les problèmes en Europe de l’Est, problèmes qui émergent en ce moment dans toute leur ampleur, sont, pour ainsi dire, une conséquence indirecte des politiques monétaires très « laisser-faire » de la Fed sous Greenspan, de 2002 à 2006, période durant laquelle les actifs de Wall Street soutenus par la titrisation, selon le procédé (NDTT lire « la combine ») de Ponzi, décollaient.

La dangerosité de ces emprunts Est-européens se révèle maintenant que la récession économique globale en Europe de l’Est comme de l’Ouest force les banques occidentales à se retirer, refusant le renouvellement des prêts ou le refinancement des crédits, laissant des milliers d’emprunteurs avec des dettes d’emprunt impossibles à payer. La dimension de cette crise émergeante de l’emprunt en Europe de l’Est éclipse tout ce que l’on a pu imaginer jusqu’à présent. Ceci obligera à poser un regard nouveau sur toute la question de la nationalisation des banques dans les semaines qui viennent, indépendamment des espoirs entretenus par certains politiciens dans certains partis.

La Société de Rating de Crédit Moody vient tout juste d’annoncer qu’elle « pourrait » rétrograder un nombre de banques occidentales largement exposées du côté de l’Europe de l’Est. Après cette annonce, l’Euro est descendu à son taux le plus bas depuis 2 mois et demi, par rapport au Dollar.

Le rapport de Moody mentionne particulièrement des banques d’Europe de l’Est appartenant à des banques d’Europe occidentale et incluant spécifiquement Raiffeisen Zentralbank Oesterreich et la suédoise Swedbank. L’avertissement public de Moody va obliger les banques occidentales qui ont des filiales en Europe de l’Est à rendre radicalement plus strictes les conditions de prêts à l’Est, juste au moment où c’est le contraire qui est nécessaire pour éviter un effondrement de la croissance économique et provoquer une réaction en chaîne dans la cessation des remboursements. Les banques occidentales sont prises dans un cercle maléfique.

D’après mes sources bien informées de la City à Londres, ces nouvelles préoccupations à propos de l’exposition des banques aux problèmes de l’Europe de l’Est vont déterminer la nouvelle déferlante de la crise financière globale dont ils pensent qu’elle peut être plus dévastatrice que l’effondrement des sub-primes titrisés qui ont déclenché toute la crise de la confiance.

Le résultat de l’avertissement de Moody, c’est que les banques d’Europe de l’Ouest vont maintenant se montrer sélectives dans le soutien accordé à leurs filiales. Le rapport de Moody indique que « les banques des pays associées à des risques systémiques importants pourraient faire face à un soutien réduit ». Les gouvernements de l’Europe de l’Ouest peuvent également établir des règles pour s’assurer qu’il soit interdit aux banques qui reçoivent le soutient de l’Etat, d’aider leurs filiales étrangères. Ceci est déjà le cas pour les banques grecques avec le gouvernement grec. Le résultat est l’aggravation notoire d’une situation déjà mauvaise.

L’ampleur des risques est renversante

Les montants des prêts à risques concernent essentiellement des banques italiennes, autrichiennes, suisses, suédoises et pense-t-on, allemandes. Quand les pays de l’ex Union Soviétique et du pacte de Varsovie ont déclaré leur indépendance au début des années 90, les banques d’Europe occidentale se sont précipitées pour acheter à bas prix les principales banques des principaux pays de l’Est nouvellement indépendants. Au moment où la baisse des taux d’intérêt américains après la crise boursière de 2002 poussait les taux d’intérêt mondiaux vers de nouvelles baisses, les facilités de crédit favorisaient, au-delà des frontières, les prêts à hauts risques en devises étrangères. Dans des pays comme la Hongrie, les banques suisses et autrichiennes promouvaient des prêts hypothécaires exprimés en francs suisses avec des taux d’intérêts significativement plus bas. Le seul risque à l’époque : que la devise hongroise soit dévaluée, forçant les propriétaires en Hongrie à rembourser parfois le double de leurs mensualités en francs suisses. C’est exactement ce qui s’est passé durant les derniers 18 mois au moment où les banques et les fonds occidentaux ont radicalement réduit leurs investissements spéculatifs dans les pays de l’Est, pour rapatrier le capital vers les sièges centraux des banques, mis en sérieuse difficulté par la catastrophe bancaire américaine. Dans le cas du Zloty polonais, son cours a chuté de 50% dans les derniers mois. Le volume de l’emprunt-logement en devises étrangères existant en Pologne n’est pas connu, mais Londres estime qu’il pourrait être énorme.

Dans le cas des banques autrichiennes, le pays assiste à nouveau à la crise des institutions de crédit viennoises de 1931 qui par réaction en chaîne, s’était étendue aux banques allemandes et avait conduit l’Europe continentale à la crise économique de 1931-33. Lors de la récente réunion européenne des ministres des finances à Bruxelles, le ministre des Finances Josef Pröll aurait, d’après certaines informations, plaidé auprès de ses collègues l’obtention d’une aide de 150 milliards d’euros pour les banques d’Europe de Est. Les banques autrichiennes, à elles seules, ont prêté là 230 milliards d’euros, soit l’équivalent de 70% du PNB autrichien. La plus grande banque autrichienne, propriété à son tour, de l’italienne « Uncredito » associée à l’allemande « HypoVereinbank », font face à ce que la presse viennoise appelle un « Stalingrad monétaire » en ce qui concerne son risque d’exposition à l’Est.

Une amère ironie de l’histoire veut qu’au cours de sa vague de fusions des dernières années, la banque Austria a racheté la viennoise Creditanstalt.

D’après des estimations publiées dans la presse financière viennoise, si seulement 10% des prêts autrichiens venaient à se trouver en difficulté de remboursement dans les prochains mois, cela « mènerait à l’effondrement du système financier autrichien ». La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BRED) à Londres, a estimé que les dettes douteuses à l’Est excèderont les 10% et « pourraient atteindre 20% ».

D’après certaines informations, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a rejeté catégoriquement toute idée de fond européen d’aide aux pays de l’Est, déclarant qu’il ne s’agit pas d’un problème allemand. Il pourrait le regretter si la crise s’étend aux banques allemandes générant des coûts beaucoup plus importants pour le contribuable allemand. L’un des aspects les plus frappants de la crise actuelle dont le début remonte à l’été 2007, est l’évidence croissante de l’incapacité des principaux ministres des Finances et des banques centrales de Washington à Bruxelles en passant par Paris, Frankfort et Berlin, à traiter la crise avec fermeté.

Le bureau londonien de la banque américaine d’investissements Morgan Stanley à rendu un rapport d’estimation du total des prêts consentis par les banques européennes aux pays de l’Est. D’après ce rapport, l’Europe de l’Est a emprunté à l’étranger un total de plus de 1.7 mille milliards de dollars venant essentiellement de banques Ouest européennes. Beaucoup de ces emprunts ont été faits à court terme, c’est-à-dire à moins d’un an. En 2009, les pays de l’Est doivent rembourser ou renouveler quelques 400 milliards de dollars, largement 33% du total de leur PNB. Etant donné que la récession s’affirme, les chances que cela se passe diminuent de jour en jour. A présent, sous l’effet des pressions politiques et financières internes, les banques occidentales refusent le renouvellement de ce genre de prêts. Les fenêtres de crédit à l’Est qui étaient, il y a deux ans encore, la source d’une explosion des profits pour les banques d’Europe occidentale, viennent de se refermer d’un coup.

Même la Russie qui, il y a un an, possédait 600 milliards de dollars de réserves de devises, se trouve en situation difficile. Les grandes compagnies russes doivent rembourser ou renouveler pour 500 milliards de dollars cette année. Depuis le mois d’août, la Russie a subi une saignée de 36% de ses réserves de devises en défendant le rouble.

En Pologne, 60% des prêts hypothécaires sont en francs suisses. Le zloty polonais vient de perdre la moitié de sa valeur contre le franc suisse. La Hongrie, les Balkans, les pays Baltiques et l’Ukraine souffrent tous des variantes de la même histoire. Comme dans un acte de folie collective – des prêteurs comme des emprunteurs - ils suivent la débâcle américaine. Cette crise, pour les banques européennes, vient s’ajouter à leurs pertes dans la crise des valeurs américaines de l’immobilier. Voilà ce qui induit la prochaine déferlante de la crise qui va frapper. Presque toutes les dettes du bloc de l’Est sont entre les mains de l’Europe de l’Ouest, particulièrement les banques autrichiennes, suisses, grecques, italiennes et belges. Les européens représentent un étonnant 74% du portefeuille d’emprunts de 4.9 mille milliards de dollars des marchés émergents. Ils sont cinq fois plus exposés à cette crise que les banques américaines ou japonaises et l’effet de levier peut être de 50% d’après le FMI.

Que cela prenne des mois ou juste des semaines, le système financier européen est confronté à un défi majeur et la situation est rendue plus compliquée du fait qu’au moment ou les règles de la Banque Centrale Européenne ont été mises au point, à la fin des années 90, les gouvernements ne sont pas arrivés à se mettre d’accord pour abandonner la totalité des pouvoirs bancaires nationaux à ce nouvel organisme (BCE). Le résultat, c’est que devant ce premier défi de la BCE dans une crise systémique, la banque est incapable d’agir de la même manière que, par exemple, la Réserve Fédérale et de jouer le rôle de prêteur en dernier recours ou encore, d’inonder le marché d’incitatifs « d’urgence ».

D’après certaines estimations, la Banque Centrale Européenne devrait déjà ramener les taux à zéro pour ensuite acheter des obligations et des « Pfandbriefe » à très grande échelle. Elle est limitée par des contraintes d’ordre géopolitique – un véto Hollande/Allemagne – et le Traité de Maastricht. La BERD estime que l’Europe de l’Est à besoin de 400 milliards d’euros pour couvrir les prêts et consolider le système de crédit.

Les gouvernements européens aggravent les choses. Certains d’entre eux font pression sur leurs banques pour qu’elles se retirent, supprimant leurs relations avec leurs filiales de l’Europe de l’Est. Athènes a ordonné à ses banques de sortir des Balkans. Les sommes nécessaires sont au-delà des limites du FMI qui a déjà soutenu la Hongrie, la Lettonie, la Biélorussie, l’Islande, et le Pakistan – et prochainement la Turquie - et épuise rapidement ses propres 155 milliards d’euros de réserve, ce qui le force à vendre ses réserves d’or pour renflouer son cash.

Les récents 16 milliards de dollars de sauvetage du FMI pour l’Ukraine se sont effilochés. Le pays – qui fait face à un tassement de 12% de son PNB après l’effondrement des prix de l’acier – va vers la cessation de paiements, laissant Unicredit, Raffeisen et ING affronter le désastre. Le gouverneur de la banque centrale de Lettonie a déclaré son économie « cliniquement morte » après qu’elle ait rétréci de 10,5% au 4e trimestre. Des manifestants se sont attaqué au ministère des Finances et ont pris d’assaut le parlement.

Le plus alarmant, c’est peut-être que les institutions européennes ne disposent d’aucun cadre pour traiter la question. Le jour où ils décident de ne pas sauver l’un de ces pays, ce sera l’élément déclencheur pour une crise massive dont la contagion s’étendra dans l’Union Economique.

Ce qui est clair, à présent, c’est que pour des raisons politiques mesquines, Berlin ne sauvera pas l’Irlande, l’Espagne, la Grèce et le Portugal si l’effondrement de leurs bulles de crédit les mène à une augmentation des cessations de paiements. Ni ne sauvera l’Italie en acceptant les projets d’émission « d’obligations européennes » si le marché de la dette venait à boycotter la dette publique explosée de l’Italie atteignant 112% de son PNB de l’année qui vient tout juste d’être revu à 101%.

Traduit par Anne Bienfait pour Investigaction, révisé par Magali Urbain.

Source: www.globalresearch.ca
 

Changement de politique à Washington? Le Venezuela, une menace imaginaire

par Mark Weisbrot

 

Sous la présidence de George Bush, les relations entre les États-Unis et les pays d’Amérique latine ont été à leur plus bas niveau, si bien que l’arrivée de Barack Obama à la Maison blanche a permis d’espérer une nouvelle approche, aussi bien au nord qu’au sud de la Frontière. Pour l’heure, la plupart des signes semblent indiquer que la continuité l’emportera sur le changement.
 
Barack Obama a commencé sans raison à s’en prendre verbalement au Venezuela . Dans une interview diffusée par la chaîne de télévision hispanophone Univisión le dimanche qui a précédé son investiture, il a accusé Hugo Chávez « d’avoir entravé le progrès dans la région » et « d’exporter des activités terroristes » [1].

Même mesurés à l’aune de la précédente administration, ces propos ont été anormalement hostiles et comminatoires. D’autant plus qu’ils sont erronés et diamétralement opposés à la manière dont les autres pays de la région perçoivent le Venezuela. En effet, la plupart des gouvernements d’Amérique latine ne prennent pas au sérieux l’accusation selon laquelle le Venezuela « exporte le terrorisme ».

Le président de l’Organisation des États américains (OEA), le Chilien José Miguel Insulza, a parlé au nom de pratiquement tous les pays du continent lorsque, l’année dernière, il a déclaré devant le Congrès des États-Unis qu’ « il n’y a pas de preuve » et qu’aucun des pays membres, pas même les États-Unis, n’a apporté « une telle preuve » selon laquelle le Venezuela soutient des groupes terroristes.

Pas une seule des démocraties latino-américaines ne perçoit non plus le Venezuela comme un obstacle au progrès dans la région. Au contraire, le président brésilien Lula da Silva et plusieurs autres présidents sud-américains ont, à plusieurs reprises, défendu Chávez et reconnu le rôle qu’il joue dans la région. Quelques jours après que Barack Obama a accusé le Venezuela, Lula était dans l’État vénézuélien de Zulia, situé dans le nord-ouest du pays, d’où il a souligné l’importance de son partenariat stratégique avec Chávez et leurs efforts communs en faveur de l’intégration économique régionale.

La déclaration de Barack Obama n’a pas été fortuite. Quiconque lui a suggéré ces paroles voulait fort probablement faire savoir aux électeurs vénézuéliens, préalablement au référendum du dimanche 15 février [2], que leur pays n’aura pas de relations normales avec les États-Unis tant que Chávez restera président.

Il est certain que, au sein de l’administration Obama, un certain nombre de personnes souhaitent poursuivre les politiques de Bush. Durant son processus de nomination, James Steinberg, le numéro deux du département d’État après Hillary Clinton, a lancé une pique gratuite contre la Bolivie et le Venezuela en déclarant que les États-Unis devraient « faire contrepoids à des gouvernements tels que ceux actuellement au pouvoir au Venezuela et en Bolivie, qui mènent des politiques qui ne servent pas les intérêts de leurpeuple ou de la région.»

Le fait que Barack Obama n’ait toujours pas remplacé Thomas Shannon, le principal diplomate pour l’hémisphère occidental [les Amériques] sous l’administration Bush, constitue un autre signe de continuité.

Dans cette situation, les médias états-uniens jouent le rôle de provocateur. Ainsi, l’Associated Press ne tient pas compte des attaques lancées par Washington et dépeint la réponse de Chávez comme une simple manœuvre électoraliste de sa part, alors que, contrairement à son habitude, le président vénézuélien a fait preuve de retenue. Durant tout le temps qu’a duré la longue campagne électorale états-unienne, il n’a pas répondu aux attaques, et ce, même lorsque Hillary Clinton et Joe Biden l’ont traité de « dictateur » et Barack Obama, de « despote », qualificatifs que pas un politologue sérieux au monde n’accepterait pour parler d’un président élu démocratiquement dans un pays où l’opposition domine les médias. Il a mis tout cela sur le compte de l’influence du sud de la Floride sur les élections présidentielles étasuniennes.

Pourtant, dans le monde, rares sont les présidents qui auraient subi des agressions verbales répétées sans répondre.

Les conseillers de Barack Obama savent pertinemment que la presse dépeindra Hugo Chávez comme l’agresseur, peu importe la manière dont leur administration se comporte envers le Venezuela. Par conséquent, le fait d’empoisonner dès le départ les relations entre les deux pays relève du calcul politique facile, quoique cynique. Mais ce que ces conseillers n’ont pas encore compris, c’est que ce faisant, ils s’aliènent la majeure partie de la région.

Néanmoins, il est toujours possible d’espérer un changement dans la politique étrangère des États-Unis pour l’Amérique latine, une politique qui, de la lutte antidrogue à la politique commerciale en passant par l’embargo contre Cuba, a perdu toute crédibilité. Mais, comme à l’époque de Bush, il faudra une pression constante du Sud sur nous. En septembre dernier, l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) a vigoureusement soutenu le gouvernement bolivien contre la violence et la déstabilisation de l’opposition. Ce soutien s’est avéré extrêmement efficace pour contrer le soutien tacite que Washington a apporté aux éléments les plus extrémistes de l’opposition et il a montré à l’administration Bush que la région ne tolérerait pas que les États-Unis essaient de légitimer, en Bolivie, une opposition qui sort du cadre des lois, ni qu’ils lui accordent des droits particuliers en faisant abstraction du processus démocratique.

Lorsqu’ils l’ont félicité de sa victoire, plusieurs présidents, dont Lula, ont demandé à Barack Obama de lever l’embargo contre Cuba. Lula lui a également demandé de rencontrer Hugo Chávez. Il est à espérer que ces gouvernements continueront d’affirmer - de manière réitérée, publiquement et d’une seule voix - que les conflits qui opposent Washington à Cuba, à la Bolivie et au Venezuela sont des problèmes de Washington et pas le résultat d’une quelconque action de ces gouvernements. Lorsque l’équipe du président Obama comprendra que, dans la région, la méthode du « diviser pour mieux régner » échouera aussi lamentablement pour la nouvelle administration que pour la précédente, peut-être alors verrons-nous l’avènement d’une nouvelle politique envers l’Amérique latine.

Notes :
[1] [RISAL] « Chavez has been a force that has impeded progress in the region » ; « We must be very firm when we see this news that Venezuela is exporting terrorist activities or backing malicious entities like FARC ».

[2] [RISAL] La majorité des électeurs vénézuéliens ont accepté approuvé l’amendement constitutionnel permettant à tout élu de se représenter à un élection sans limitation du nombre de mandat.


Traduction : Arnaud Bréart, pour RISAL.info.


Source: http://socio13.wordpress.com/2009/03/03/changement-de-pol...
 

Source originale: Center for Economic and Policy Research, Common Dreams, The Guardian, Venezuelanalysis, février 2009.

05/03/2009

La défonce, 20 ans après de Jean-Marc Couvé

       

                                                   pour Cathy Garcia

 

   On se défonce à fond le cul -

ça dit bien ce que ça veut dire !

On nous baise jusqu’à la garde,

par tous les trous, petits et grands,

car les escadrons de la mort

nous prennent sans prendre de gants :

Si vous n’ me croyez pas, allez

faire un tour à Rio, Lima ou Bogota,

touristes – zaventurez-vous

dans les slums ou les favelas !

 

On se casse le cul pour quoi ?

Nos vies brûlent par tous les bouts.

Chacun nourrit son désarroi

assis, couché – jamais debout !

On s’abandonne à la levrette,

au doigt d’honneur, à la branlette…

On donne, on rend – rien n’est tabou !

Le bourreau ? c’est pas moi, c’est l’autre,

ce qui fait (fallait y penser)

7 milliards d’innocents apôtres,

de La Mecque à Jérusalem

en passant par Rome ou Pékin…

 

« Responsables mais pas coupables,

c’est étrange et c’est bien le diable

si je n’ suis pas canonisé !

Car j’ai joué le jeu, j’ai misé,

je me suis fait maître / j’ai mis…

Que celui qui n’a pas commis

d’acte gratuit (pas vu : pas pris),

que celle qui n’a pas compris

comme en mourir on désespère,

que ceux-là me jettent des pierres ! »

12:06 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

02/03/2009

Bulletin électronique de Survival International (France)

Enews 2 mars 2009


INTERNATIONAL : Kate Winslet et Penelope Cruz appelées à boycotter les bijoux Graff
Survival International a lancé un appel aux actrices Kate Winslet et Penelope Cruz, toutes deux nominées aux Oscars, leur demandant de ne pas porter de diamants Graff lors de la cérémonie. Le joaillier détient 9% des parts de Gem Diamonds, une compagnie impliquée dans un projet controversé d'exploitation minière au cour du territoire des Bushmen dans la réserve du Kalahari au Botswana.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4239
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/bushmen

BRESIL : Accusations 'mensongères' et 'diffamatoires' de cannibalisme portées sur des indiens d'Amazonie
Des spécialistes internationaux de la tribu amazonienne récemment accusée d'avoir tué et mangé un colon blanc ont dénoncé ces accusations 'mensongères' et 'diffamatoires'. L'affaire a été largement rapportée par les médias du monde entier.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4260

COLOMBIE : Vingt-sept Indiens victimes d'un 'ignoble massacre'
Vingt-sept Indiens colombiens ont été tués en tentant de fuir le violent conflit qui frappe leurs familles sur leur propre terre. Les Indiens, qui appartiennent au peuple awá, ont été attaqués par un groupe armé non identifié.
Début du conflit : http://www.survivalfrance.org/actu/4232
Actualité récente : http://www.survivalfrance.org/actu/4270

SURVIVAL : 2009 marque le 40e anniversaire de Survival International
Survival International a été fondée il y a quarante ans en réponse au génocide des Indiens du Brésil. Aujourd'hui, son réseau est constitué de 30 000 sympathisants dans le monde entier qui financent entièrement son action.

CINE-DEBAT : Rappel - Ce soir à 20 h, à la Filmothèque du Quartier Latin
"Rabbit Proof Fence. Le chemin de la liberté"
En présence de Martin Préaud, anthropologue
En 1931, à Jigalong, près du désert de Gibson, trois petites filles aborigènes vivent heureuses auprès de leurs mères : Molly, quatorze ans, sa cousine Gracie, dix ans, et sa sœur Daisy, huit ans. Sur ordre du protecteur en chef des Aborigènes pour l'Australie occidentale, on arrache les fillettes à leur famille pour les transférer au camp de Moore River, situé à l'autre bout du continent. Là-bas, les conditions de vie sont sinistres. Les enfants sont entassés dans d'immenses dortoirs, mal soignés, mal nourris. Molly décide de fuir avec Gracie et Daisy, et toutes trois entament un périple de plus de 2 000 kilomètres...
Tarifs : 5 et 7 euros
La Filmothèque du Quartier Latin
9 rue Champollion
75005 PARIS
(M° Odéon)
Tous les autres rendez-vous ciné-débat sont dans l'agenda de Survival:
http://www.survivalfrance.org/agir/agenda

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Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org
info@survivalfrance.org

01/03/2009

nous pourrons alors parler poésie

qui dit que mes poèmes sont des poèmes?
mes poèmes ne sont pas des poèmes
si vous comprenez que mes poèmes ne sont pas des poèmes,
nous pourrons alors parler poésie

Ryokan in le moine fou est de retour

Ryokan (1758-1831), poète et moine zen. "Un homme oisif à une époque de paix" comme il se définissait. Il vécut une grande partie de sa vie dans l'ermitage Gogo an, au sommet du mont Kugami, au bord de la mer du Japon. Le rencontrer c'est, disait-on, "comme si le printemps arrivait par une journée d'hiver obscure".

Lieu du larcin : site des éditions Moundarren http://www.moundarren.com/