Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/10/2010

Plans d’austérité : Tour d’Europe

Source : http://www.michelcollon.info/Plans-d-austerite-Tour-d-Europe.html

Bart De Wever demande que l'on fasse des économies comme les pays proches de nous. Mais ça veut dire quoi ? Petit tour des mesures, pays par pays.



Bart De Wever s’est plaint lundi (dans l’émission Terzake sur la VRT) que les partis francophones lui faisait perdre un temps précieux. « Voyons les économies que font les pays autour de nous. Nous devons prendre des mesures urgentes. » Solidaire est parti en reconnaissance, pour un aperçu des plans d’économie et de la résistance des citoyens. En Belgique, les discussions communautaires cachent les visions des grands partis sur les 24 milliards qu’il faut économiser et surtout dans quels secteurs – ni les banques, ni les grosses fortunes, ni les fraudes fiscales – il faut économiser : le social, la sécurité, les chômeurs, les travailleurs… Comme dans le reste de l’Union européenne. Et la N-VA espère obtenir plus rapidement une plus grande autonomie de la Flandre. Diviser, conquérir et… économiser.
Grande-Bretagne

Plan du gouvernement

Economies de 94 milliards d’euros d’ici 2014

• Salaires, allocations et pensions : relèvement de l’âge de la pension à 70 ans, diminutions des montants de pensions pouvant aller jusqu’à 30 %, gel des salaires et des allocations familiales pendant 2 à 3 ans.

• Secteur public : économies de 22,7 milliards d’euros dans les soins de santé d’ici 2014 : 60 000 jobs sont supprimés, 2,5 milliards de moins d’allocations-maladie, et privatisation des hopitaux publics. Privatisation probable de la poste et 10 000 licenciements chez les pompiers ; un seul département public reste plus ou moins épargné : celui de la défense nationale ; fermeture de nombreuses bibliothèques publiques, piscines et services de placements.

• Emploi : le plan d’économies entraîne la suppression de 1,5 millions d’emplois d’ici 2014 dont 600 000 dans les services publics.

• Divers : économies de 25 milliards d’euros sur les allocations familiales, allocations de logement et de chauffage et sur la gratuité des services publics pour les 60+.

Résistance

La Fédération syndicale TUC prévoit des manifestations de masse dès la fin de ce mois quand seront connus les détails du plan d’économies, mais déjà des protestations se font entendre. Le mercredi 29 septembre de Glasgow à Londres, des dizaines de militants syndicaux ont envahi les rues. Le mois dernier, le trafic des trains et metro s’est arrêté à plusieurs reprises en protestation contre les licenciements qui menacent la sécurité ; ceci également début octobre.
France

Plan du gouvernement

Le gouvernement veut économiser 100 milliards d’ici 2013 (en réduisant le déficit public de 8 à 3 %).

• Pensions : une réforme prévoit le recul de la pension (de 60 à 62 ans) et l'allongement de la durée de cotisations pour une pension complète de retraite, ce qui conduit, dans la pratique, à obtenir celle-ci à 67 ans plutôt qu'à 65 ans. Les périodes d’inactivité ne sont pas comptabilisées.

• Dépenses publiques : les dépenses passeront de 319 en 2010 à 268 milliards en 2011. 31 638 postes de fonctionnaires seront supprimés. Un gel des salaires est prévu dés l’année prochaine.

• Sécurité sociale : économie de 2,5 milliards en 2011 en diminuant le remboursement sur les médicaments et sur les soins de longue durée.

Résistance

Dès le mois de juin, les syndicats ont mobilisé leurs affiliés pour des manifestations de masse : 2 millions le 24 juin, 2,5 millions le 7 septembre, 3 millions le 23 septembre, etc. Vu le refus du gouvernement de modifier ou de retirer le projet de loi et le vote de cette réforme par le parlement, les syndicats les plus radicaux (Sud, CGT, FO, …) ont décrété les grèves reconductibles le 12 octobre et des manifestations des secteurs privé et public ont eu lieu dans tout le pays. Les lycéens se sont joints aux militants et des citoyens ont bloqué la plupart des raffineries de pétrole, causant une pénurie aux stations d’essence.
Portugal

Plan du gouvernement

Plan de restrictions de 11,7 milliards d’euros d’ici 2013

• Salaires et allocations sociales : gel des salaires dans le privé et baisse des salaires des fonctionnaires entre 5 et 10 %, baisse des allocations sociales.

• Pensions : gel de toutes les pensions, hausse de l’âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans.

• Secteur public : diminution du nombre de fonctionnaires de 10 % ce qui revient à la perte de 65 000 postes. Des entreprises d’Etats comme la poste , les chemins de fer, les entreprises de gaz et électricité, les télécoms, les autoroutes, les aéroports,… seront en tout ou en partie privatisés.

• Impôts : 6 milliards d’euro de revenus supplémentaires par la hausse de la TVA de 21 à 23 % et hausse des impôts sur tous les revenus ; fin de la déduction fiscale pour les dépenses d’enseignement et de santé.

Résistance

Il y a déjà eu trois jours d’action nationale. Le 5 février, 50 000 personnes manifestaient dans les rues de Lisbonne. Le 29 mai, il y en avait 300 000. Lors de la journée européenne syndicale du 29 septembre, plus de 100 000 personnes manifestaient dont 50 000 à Lisbonne et 20 000 à Porto. Les manifestations se sont faites à l’initiative du CGTP/IN, syndicat proche du Parti Communiste du Portugal. Le 24 novembre, une grève générale aura lieu dans tout le pays suite à une décision unanime de la CGTP/IN.
Espagne

Plan du gouvernement

Plan de restrictions de 15 milliards d’euros en 2011

• Diminution du budget de l’État de 7,7 % (en comparaison avec 2010) en 2011 (15 milliards d’euros de restrictions) avec baisse du budget de l’enseignement de 8,1 %, de la recherche de 7 %, de l’environnement de 31,8 %, des travaux publics de 34,6 % et de l’administration des impôts de 5 %

• Baisse des salaires des fonctionnaires de 5 %

• Pensions : gel des allocations, hausse de l’âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans.

• Impôts : hausse des tarifs TVA de 16 à 18 % et de 7 à 8 %

Résistance

Le 29 septembre, trois quarts des travailleurs espagnols étaient en grève : il y avait plus de 10 millions de grévistes et 1,5 million de manifestants. L’industrie espagnole était paralysée. C’était la première grève générale depuis huit ans à l’appel de deux grands syndicats espagnols- la socialiste UGT et les Commissions ouvrières, historiquement proche du PCE (le Parti communiste espagnol). En Andalousie, le bastion du mouvement communiste en Espagne, 50 000 personne sont manifesté à Séville, 20 000 à Huelva et Córdoba, 18 000 à Málaga 18 000 et 12 000 à Grenade. Il y avait encore 100 000 personnes à Oviedo, capitale des Asturies et 70 000 à Vigo en Galice. Les plus grandes manifestations ont eu lieu à Barcelone (400 000) et à Madrid (500 000).
Italie

Plan du gouvernement

Économie de plus de 24 milliards d’euros lors de la période 2011-2012

• Pensions : allongement de l’âge de la retraite pour les femmes de 61 à 65 ans, un minimum de 41 années de cotisations pour obtenir une retraite complète, passage de la retraite à 67 ans en 2018, gel des pensions dans le secteur public.

• Salaires : gel des salaires des fonctionnaires pendant trois ans ; modération et baisse des salaires, qui selon le syndicat CGIL toucheront principalement les revenus d’environ 1 200 euros.

• Secteur public : baisse de plus de 400 000 postes dont 140 000 dans l’enseignement et 160 000 dans les soins de santé ; en outre, des économies de 1,4 milliard d’euros dans l’enseignement.

Résistance

Le vendredi 08/10 il y a eu une grande grève dans l’enseignement, avec des manifestations dans plus de 80 villes. Les 13 en 15 octobre, encore des grèves dans l’enseignement. Les 21 en 22 octobre c’est le tour des bus, train et tram. Les 14 en 25 octobre tous le secteur des transports aériens. Le syndicat des metallos organise également la lutte contre les projets d’allongement du temps de travail et la flexibilité. Samedi 16 octobre, à Rome, un million de personnes manifestaient : les secteurs métal et d’autres secteurs, ainsi que des étudiants et des politiciens de l’opposition sous le slogan « grève, grève, grève » studenten
Pays-Bas

Plan du gouvernement

Plan d’économies de 18 milliards d’euros

• Salaires et allocations : gel des salaires des fonctionnaires et réduction de diverses allocations de remplacement

• Economies sur l’accueil des enfants

• Coupes dans les aides sociales, le travail adapté et la loi pour les jeunes handicapés

• Le gouvernement veut affaiblir les syndicats par une nouvelle loi qui ne rend plus nécessaire leur approbation sur les accords salariaux auprès de l’administration

Résistance

Le syndicat et des organisations progressistes ont prévu une première manifestation le 23 octobre sous le slogan « Nous n’allons pas payer la crise ! »
Allemagne

Plan du gouvernement

Plan d’économies de 82 milliards d’euros d’ici à 2014 dont 11,2 milliards dès 2011

• Emploi : suppression de 15 000 jobs dans l’administration

• Réduction de l’allocation de chômage

• Allocation parentale : réduction de l’allocation parentale pour les hauts salaires (versée aux parents qui restent à la maison pour s’occuper de leur enfant) et suppression de l’allocation pour les personnes qui ont le revenu minimum

• En 2006, l’âge de la pension a été repoussé jusqu’à 67 ans. Si l’âge de la pension n’est pas atteint, alors le montant de la pension diminue de 100 euros par mois

• Secteur public : coupes dans l’enseignement, la culture et la santé

Résistance

En Allemagne, l’industrie du lait bavaroise a eu un rôle déterminant dans la résistance contre la crise politique de Merkel. Les semaines précédentes, des grèves d’avertissement ont eu lieu. Les agriculteurs et les travailleurs de l’industrie du lait ont tenu des piquets dans les 20 plus importantes entreprises laitières. Ils ont reçu le soutien de syndicalistes métallurgistes et des services publics. Ils revendiquent une augmentation salariale de 5 %, un même salaire pou un même travail dans les entreprises sous-traitantes et la possibilité pour les plus anciens de prendre leur retraite en échange de l’embauche de jeunes. Dans le secteur du lait en Bavière, on travaille en feu continu, ce qui affecte la santé des agés. Le syndicat du secteur de l’alimentation a reçu le soutien d’une grande partie de la population. Hans Hartl, responsable syndical, s’attend à un automne chaud. (Junge Welt, 15/10)
Grèce

Plan du gouvernement

Plan d’économies de 30 milliards en 3 ans

• Salaires : diminution de 10 % des salaires des fonctionnaires, blocage des salaires dans le privé, salaire minimum passé de 740 à 500 euros

• Pensions : diminution des allocations de pensions, recul de l’âge de la pension et suppression des départs en retraite prévus

• Impôts : augmentation de la TVA de 11 à 23 % sur un tiers des biens et services et augmentation de 63 % des accises sur le carburant

• Secteur public : réduction de 35 % du personnel du rail, augmentation des tarifs des transports publics et fermetures de plusieurs ligne ; libéralisation du marché de l’énergie, augmentation des tarifs de l’énergie de 40 à 100 %

• Libéralisation du travail : suppression des conventions collectives de travail et de la journée de 8 heures, mesures qui vont favoriser la flexibilité

Résistance

Le PAME, le front militant de lutte des travailleurs, animé par le Parti communiste de Grèce (KKE) a déjà organisé avec succès 12 grèves générales depuis l’annonce des mesures d’austérité. C’est la force syndicale de loin la plus militante du pays. Le 7 octobre, il y avait de nouveau une grève générale dans les services publics et ce ne sera pas la dernière.




Source : Solidaire

30/10/2010

Earthlings

Ce film documentaire americain traite de la place de l'homme dans la nature et son action négative sur le monde animal. Il a eu un enorme succes aux USA et remporté de nombreux prix et nominé aux Oscars. Âmes sensibles... regardez-le quand même !

http://video.google.com/videoplay?docid=4093730216074063220#

 

Mon egoblog

Essentiellement consacré à mes écrits et publications, pour celles et ceux qui voudraient y voir plus clair à ce propos, rendez-vous ici :

http://cathygarcia.hautetfort.com

 

Revue Levant n°11

A la demande de Christian Saint-Paul je vous transmet ceci :

 http://revue.levant.free.fr/index.html

 

c a h i e r s  d e  l’ e s p a c e m é d i t e r r a n é e n

 

Demosthene Agrafiotis Salah Al Hamdani Almog Behar

Paul Celan Jean-Pierre Crespel Michel Eckhard Elial

Elian-J Finbert Pascal Gabellone Paul Godard Janine Gdalia

Nurith Gertz Ionas Chantal Maillard David Mendelson

Bertrand Rouby Eugenio de Signoribus Christian Saint-Paul

Saïd Sayagh Tal Sela Alain Suied Gilles Siouffi

Jelena Stankovic Salah Stétié Alain Suied

Esther Tellermann H de Vaujany

Bulletin de Souscription et commande à Email: espacedulevant@voila.fr

 

 Message d’Orient

On peut s’interroger sur l’attirance de l’Orient. Lieu géographique et symbolique il a inspiré nos imaginaires, quand il n’a pas bouleversé notre histoire. Avant cela, il fut un berceau de savoirs, d’art et d’humanité (Bagdad, Jérusalem, Alexandrie). Il continue aujourd’hui, sous d’autres noms, à embraser nos fantasmes. Soumis à la sémantique des idéologies et à l’expérience de l’histoire, il n’en reste pas moins, à l’instar du soleil dont il est la demeure, révélateur de lumière et messager d’espoir    

25 €

28/10/2010

Pour la paix : Eduardo Galeano - mars 2009

http://www.youtube.com/watch?v=g4Y0Z9-ugKg

 

Eloisa Cartonera, Wáshington Cucurto et la Guêpe Cartonnière, à cahors, en juin dernier

 

Eloisa_afiche.jpg

 

http://www.ameriquelatine.msh-paris.fr/spip.php?article472

 

Leur site : http://www.eloisacartonera.com.ar/ENGversion.html

 

 

 

27/10/2010

Prisme de Bruno Msika

"Prisme", va être publié début décembre 2010 par l'éditeur Michel Cosem, directeur de la revue Encres Vives, créée en 1960.

Composé de 10 strophes, il constitue un numéro de la collection Encres Blanches ; il est présenté en 4e de couverture par le poète toulousain Christian Saint-Paul, qui en a favorisé l'inspiration et incité la publication.

En voici un extrait :



*************************
vertige 2 [imaginaire]

entre les ondes caniculaires
se love une poignée d’orvets
cernés par des noix
l’enfant traverse la route
à la rame
en mâchant quelques syllabes

dans son sillage
se presse une foule de plumes
classées par ordre alphabétique
elles ont senti le vent

l’enfant pose un sourire sur le rivage
avant d’y mettre le pied

déclinant leurs respectives identités
les plumes ont recouvert l’enfant
le ciel est en fuite
il coule comme du miel
quand l’orage est là


lorsque le plan de vision s’opacifie
remuer fort le pinceau
vite

*************************
Pour recevoir ce petit ouvrage dès sa parution, merci de faire parvenir un chèque de 6,10€ (à l'ordre de l'auteur ; préciser si vous souhaitez une dédicace, en indiquant le(s) prénom(s) à inscrire.

à Bruno Msika
Cardère éditeur / l'Éphémère
42 rue du Pont de Nizon, 30126 Lirac (France)
Tél : 04 66 79 90 42
Fax : 09 72 13 11 11
mob. 06 03 17 85 65

SITE WEB : http://www.cardere.fr

12:09 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

26/10/2010

Mineurs chiliens : que cachait le show télé ?

Camila Campusano, Michel Collon

http://www.michelcollon.info/Mineurs-chiliens-que-cachait-le.html

25 octobre 2010

Article en PDF : Enregistrer au format PDF

Nous étions près d’un milliard à être bouleversés. Pour sauver 33 mineurs chiliens, tout un peuple, patrons et travailleurs, riches et pauvres tous réunis dans un même effort, président en tête. Emotion, suspense, audimat, énormes recettes publicitaires. Mais que cachait ce show télévisuel ?

 

Que les « sauveurs » étaient en fait les coupables. Trois heures avant l’éboulement, les mineurs de San José avaient demandé à pouvoir sortir, suite à des bruits suspects. Le refus de leurs supérieurs les a emprisonnés sous des tonnes de terre. Surprenant ? Non, le 30 juillet, un rapport du ministère du Travail signalait d’importants problèmes de sécurité à la mine de San José. Sans suite, le ministre étant resté muet.

Tout le monde s’est évidemment réjoui du happy end. Mais le show du sauvetage a occulté l’ampleur du problème : quatre cents mineurs chiliens sont morts ces dix dernières années. Et surtout les causes : « Faiblesses des investissements et des normes de sécurité », a indiqué Marco Enriquez-Ominami, l’adversaire de Sebastián Piñera aux dernières élections présidentielles. En effet, pour la seule année 2009, le Chili a enregistré 191.000 accidents de travail qui ont tué 443 travailleurs. Et c’est l’Etat chilien qui en est directement responsable, car depuis douze ans, il a refusé de ratifier la Convention 176 de l’Organisation Internationale du Travail sur la sécurité et la santé dans les mines. Les entreprises ont toutes les libertés, les travailleurs aucun droit.

 

Derrière le sauveur, se cache le milliardaire

Il était sur tous les écrans, en permanence : chef d’Etat souriant, concentré, soucieux de ses citoyens. Un peu trop lisse, cette image d’Epinal ? Qui est réellement Sebastián Piñera, élu président en 2009 avec 51,61% des suffrages ?

A 61 ans, il possède 1,2 milliard de dollars, ce qui en fait la 701ème fortune mondiale selon la revue Forbes. Cette fortune, il l’a bâtie grâce aux mesures prises par la sanglante dictature militaire de Pinochet (1973-1990). Le Chili de cette époque incarnait le laboratoire du néolibéralisme impulsé par ces économistes extrémistes qu’on avait surnommé les Chicago Boys. De ces privatisations, Piñera a su profiter en faisant main basse sur le secteur des cartes de crédit.

Surnommé « le Silvio Berlusconi latino-américain », Piñera possède actuellement Chilevision, une des grandes chaînes télé du pays, et Colo Colo, une des principales équipes de football. Il est également actif dans la distribution, l’industrie minière et pharmaceutique. En accédant au poste de président, il a été obligé de vendre ses parts de la compagnie aérienne Lan Chile (il était l’actionnaire majoritaire). Double casquette donc : chef d’Etat et puissant homme d’affaires. Interpellé sur cette confusion des rôles par le journal argentin  Clarín, il a répondu : « Seuls les morts et les saints n’ont pas de conflits d’intérêts ».

Un saint, Piñera ne l’est certes pas. Monica Madariaga, ministre de la Justice pendant la dictature militaire, a reconnu avoir fait pression sur des juges, à l’époque où Piñera était gérant d’une banque. La fraude se serait élevée à près de 240 millions de dollars. En 2007, Piñera a aussi été condamné pour délit d’initié par l’autorité des marchés financiers suite à l’achat des actions de Lan Chile. Comme disait le grand écrivain français Honoré de Balzac, « derrière chaque grande fortune se cache un crime ». Celle de Piñera a la couleur du sang des victimes de la dictature.

En cachant son passé, en le présentant comme un ami du peuple, le show télévisuel sur la mine de San José a fourni à Piñera une véritable opportunité politique. Avec son casque jaune, il a grimpé dans les sondages. La droite chilienne, qui n’osait plus se montrer après la dictature, a pu redorer son blason.

 

 

Piñera, la victoire posthume de Pinochet et des USA

Malgré ces scandales, Sebastián Piñera sait se valoriser. Sa campagne électorale a mis en avant son « amour pour la démocratie » et son vote contre le maintien de Pinochet au pouvoir lors du plébiscite de 1988. Il est ainsi parvenu à se faire élire sur base de son image de « l’homme qui a tout réussi ». Comme si faire fortune impliquait une bonne gestion de l’Etat. Au contraire : sa fortune s’est justement construite en affaiblissant la collectivité.

Et il s’apprête à continuer. Cet admirateur de Nicolas Sarkozy entend privatiser les propriétés de l’Etat, sous prétexte de couvrir les pertes provoquées par le grand tremblement de terre de février 2010. Il s’agirait de vendre au privé 40% de Codelco (n° 1 du cuivre) ainsi qu’une autre entreprise minière Cimm T&S. Cela prend tout son sens quand on sait que le Chili est le premier exportateur mondial de cuivre. Il faut savoir que certaines multinationales des Etats-Unis ont commis les pires crimes pour conserver le contrôle de ces richesses.

En 1970, un gouvernement progressiste, dirigé par Salvador Allende, avait entrepris de développer le Chili et de sortir sa population de la pauvreté. Pour ce faire, le pays devait récupérer le contrôle de sa principale richesse : le cuivre. En obtenir un prix plus correct et affecter ces revenus aux besoins pressants de la population. Aussitôt, les Etats-Unis se sont déchaînés : blocus financier, déstabilisation par la CIA, actions terroristes, chantages en tous genres... Jusqu’au coup d’Etat militaire et à l’instauration de la dictature fasciste d’Augusto Pinochet. Des milliers de victimes, toute une génération progressiste massacrée ou exilée.

Dans son discours à l’ONU, en décembre 1972, soit quelques mois avant son assassinat, le président Allende décrit le pillage de son pays par les multinationales US du cuivre, Anaconda Company et Kennecott Copper Corporation : « Les mêmes firmes qui ont exploité le cuivre chilien durant de nombreuses années ont réalisé plus de quatre milliards de dollars de bénéfices au cours des quarante-deux dernières années, alors que leurs investissements initiaux avaient été inférieurs à trente millions de dollars. Un exemple simple et pénible, un contraste flagrant : dans mon pays, il y a six cent mille enfants qui ne pourront jamais profiter de la vie dans des conditions humaines normales parce que durant les huit premiers mois de leur existence, ils ont été privés de la quantité indispensable de protéines. Mon pays, le Chili, aurait été totalement transformé avec ces quatre milliards de dollars. Une infime partie de ce montant suffirait à assurer une fois pour toutes des protéines à tous les enfants de mon pays. » La victoire électorale de Piñera, c’est au fond la victoire posthume de la dictature, le retour au pouvoir des Etats-Unis. 

D’ailleurs, Piñera compte aussi emprunter à la Banque Interaméricaine de Développement, dominée par les USA. Cet emprunt imposera de nouvelles mesures d’économies antisociales. Cette offensive générale du privé contre le public n’a rien d’étonnant dès lors qu’un milliardaire a carrément pris la présidence de l’Etat. Toute apparence d’indépendance entre les deux sphères s’évanouit : le ministre des affaires étrangères dirigeait la chaîne de grands magasins Falabella  ; celui de la Santé dirigeait la clinique privée Las Condes, la plus chère du pays. Même s’ils ont temporairement abandonné ces postes, ils prennent des décisions qui les concernent de façon très intéressée.

Avec de tels milliardaires au pouvoir, pas étonnant que les entreprises soient taxées de façon ridicule : 3% en 2011 et  1,5% en 2012 ! Sous prétexte, toujours, du tremblement de terre. En fait, le Chili occupe la 21ème place mondiale des Etats taxant le moins le Capital. Et la première place en Amérique latine (source : Pricewaterhouse Coopers). Sur ces liens entre la dictature et Piñera, sur ces projets antisociaux, les télés n’ont rien dit.

 

Occultée : la colère des mineurs

Dans ce pays où le chef d’entreprise est roi, Piñera a quand même dû constituer une commission sur la sécurité au travail après le drame de San José. Elle rendra ses conclusions le 22 novembre. Il a aussi créé un organe de contrôle des mines, et décidé de revoir le règlement de sécurité minière.

Ce n’est pas le cadeau d’un milliardaire au grand cœur, c’est juste un recul face au mécontentement. Juste après le sauvetage des mineurs, leurs collègues ont manifesté pour réclamer leurs salaires et leurs primes non perçues, la formation continue des jeunes travailleurs, la validation des acquis, la retraite des aînés et les indemnités de licenciement. Le 7 septembre, d’ailleurs, les syndicats chiliens ont exigé la ratification de la convention sur la sécurité et la santé dans les mines, mais aussi dans le bâtiment et dans l’agriculture.

Mais ce que la télé n’a pas dit, c’est que ces violations des droits des travailleurs trouvent leurs origines dans les réformes opérées sous la dictature. Les années Pinochet ont transformé la santé, l’éducation et la Sécurité sociale en simples marchandises. Les emplois ont été précarisés et flexibilisés. Et ces réformes néolibérales sont restées quasiment intactes, car elles n’ont jamais été remises en question par les gouvernements de la Concertation (alliance des démocrates-chrétiens et socialistes), qui se sont succédés pendant vingt ans depuis Pinochet. Bafouer les droits des travailleurs - et même les droits de l’Homme - est toujours légal au Chili.

Sur ce terrain aussi, Piñera est impliqué. C’est son frère José qui était ministre du Travail dans les années 80, sous la dictature. C’est lui qui a appliqué le néolibéralisme pur et dur des Chicago Boys, en imposant que les retraites soient « capitalisées », c’est-à-dire en fait privatisées. Ce désastre nous ramène au Camp Esperanza. Un des 33, Mario Gomez, a commencé à travailler dans les mines à douze ans. Aujourd’hui, à soixante-trois ans, il y est toujours ! Pourquoi ? Parce que sa retraite est dérisoire. Merci, José Pinera ! De tout cela, la télé n’en a rien dit.

 

Un des pays les plus injustes au monde

« Miracle économique » aux yeux de Washington, le Chili figure en réalité parmi les pays les plus injustes au monde. Les statistiques du CASEN (centre d’enquête sur la situation socio-économique nationale) montrent que la pauvreté grimpe au même rythme que le PIB (production globale du pays). Celui-ci augmente, mais ne profite qu’à une partie de la population, creusant davantage les inégalités. La pauvreté a augmenté de 15 % en 2009. Particulièrement touchés : les enfants de moins de trois ans. Un sur quatre est pauvre selon le CASEN.

Mais ces chiffres officiels sous-estiment encore la réalité, car ils se basent sur un calcul datant de 1988, qui considère qu’un pauvre est une personne gagnant moins de 2.000 pesos par jour. Or, un ticket de bus revient à 500 pesos ! Il n’a donc pas été tenu compte de l’augmentation du coût de la vie. Une estimation plus réaliste aboutit à huit millions de pauvres, soit la moitié de la population. Face à cela, la section des droits de l’Homme de l’ONU reste muette. Et les Etats-Unis, grands défenseurs de la démocratie, considèrent le pays comme un allié et même un exemple. Est-ce un hasard si le Chili se rapproche aujourd’hui de la Colombie, considérée comme l’agent des Etats-Unis en Amérique latine ?

Au final, la société chilienne a été divisée, déchue de ces droits, mal informée et réduite à la soumission par des médias uniformes. L’objectif de la droite se situe dans la continuité du régime militaire, et même de la Concertation. Le pays devient de plus en plus un paradis pour les entreprises, réprimant travailleurs et syndicats. Sebastián Piñera garantit la préservation du modèle de la Constitution que Pinochet avait imposée en 1980. Il risque même de l’approfondir. La télé n’en a rien dit.

 

A quoi sert un show ?

Résumons (et tirons-en les leçons, car de pareils shows, on nous en resservira encore). Pendant des jours et des jours, les grands média internationaux nous ont ressassé le même conte de fées : un milliardaire au grand cœur, tellement soucieux des pauvres ! Pendant des jours et des jours, cette télé unique a laissé de côté les méfaits et les plans égoïstes de ce milliardaire, ses liens avec la pire dictature, sa servilité envers les Etats-Unis.

Toutes les caméras, chiliennes et internationales, ont été braquées sur ce show. Rien sur, par exemple, l’impressionnante grève de la faim des indigènes Mapuche. Durement réprimés, traités comme des terroristes, leur lutte a été étouffée. Par contre, la télévision nous a tout raconté sur les mineurs, jusqu’à leurs secrets les plus intimes. On a découvert la double vie de certains, des enfants cachés et des maîtresses. On se serait cru en pleine téléréalité. Zéro info, que de l’émotion à la louche : les maisons de production annoncent un film, un téléfilm et un livre. Quelle opportunité pour s’en mettre plein les poches ! Pour assurer les détails poignants, le journal de bord d’un des rescapés est au cœur de toutes les convoitises. On estime que les acheteurs potentiels seraient prêts à débourser jusqu’à cinquante mille dollars. Ces 33 histoires seront donc exploitées au maximum, mettant à nu la vie privée de 33 personnes.

Le principe du « show » télévisuel, c’est d’empêcher la réflexion. Pour cela, on joue sur l’émotion avec des techniques bien étudiées qui scotchent le spectateur et gonflent les recettes publicitaires. Cette émotion est systématiquement exploitée afin de cacher l’absence de toute véritable enquête sur les causes des problèmes. Par exemple, un accident de travail est presque toujours le résultat d’un conflit entre des intérêts opposés : le profit contre la sécurité.

Aucune enquête donc sur les responsabilités des « sauveurs » et de l’Etat chilien. Pas d’enquête sur nos gouvernements occidentaux qui ont été complices de Pinochet et ont refusé que ce criminel soit jugé. Pas d’enquête sur les questions actuelles fondamentales… Pourquoi un Latino-Américain sur deux est-il pauvre alors que ce continent regorge de richesses et que les multinationales y font d’énormes profits ? Pourquoi nos gouvernements occidentaux s’opposent-ils à tous ceux qui tentent de combattre la pauvreté ? Pourquoi ces gouvernements n’ont-ils rien fait lorsque la CIA a tenté des coups d’Etat pour éliminer Hugo Chavez, Evo Morales et Rafael Correa ? Pourquoi ne font-ils rien contre le coup d’Etat militaire qui a réussi au Honduras ? On y tue systématiquement des journalistes, des syndicalistes des militants des droits de l’Homme et cela ne provoque aucune campagne médiatique internationale ?

A la place de ces véritables enquêtes, la télé nous bourre le crâne avec les messages du genre « milliardaires et travailleurs, tous dans le même bateau »… Pour vraiment s’informer, il faudra chercher ailleurs.

 

Source : michelcollon.info


25/10/2010

Désobéissance

http://www.youtube.com/watch?v=0Hg4CW1Lzdw

 

22/10/2010

Appel pour l'école publique

http://www.appelpourlecolepublique.fr/

14:53 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Indécents ces Américains !!!

http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/usa-indecence-interdite-27921

Libre et indépendant, dites-vous ?

http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/milgram-asch-stanford-experience-28009

 

17/10/2010

Nîmes et Cannes, les Chicago français : TF1 a encore frappé !

Published on Rue89 (http://www.rue89.com)

By Laurent Mucchielli

10/16/2010 - 12:34


Un reportage d'Appels d'urgence les place en tête des villes les plus délinquantes. C'est faux : explications de Laurent Mucchielli.


Notre intention n'est pas de revenir sur la polémique lancée fin septembre [1] par le député
socialiste Arnaud Montebourg à propos de la chaîne de télévision TF1.
Mais un fait est là : les jours et les années passent, et une certaine télévision -pas
exclusivement celle dont on va parler ici- continue à distiller volontairement la peur dans la
population. L'actualité de cette deuxième semaine d'octobre nous oblige à y revenir, preuves
en main.


« Quatre mois » d'enquête pour un résultat très partial.


Le 12 octobre, la chaîne TF1 diffusait un nouveau numéro de l'émission Appel d'urgence
intitulé « Nîmes : Flics sous tension contre jeunes délinquants prêts à tout ». [2]


Cette émission « propose, à travers des documents exclusifs, de suivre sur le terrain et sur le vif, des professionnels des urgences durant leurs interventions au quotidien ». Bref : on fait du spectaculaire.
Le ton est évidemment plus qu'alarmiste. La présentatrice affirme en ouverture : « Depuis le début des années 2000, Nîmes partage avec Cannes la première et peu enviable place au hit parade du plus haut taux de délinquance. Une délinquance qui sévit dans les quartiers sensibles mais qui touche aussi désormais le centre-ville et les petites communes périphériques, jusqu'ici relativement épargnés.
Agressions, vols, cambriolages, trafics de drogue et de voitures volées… Chaque jour, les 400 fonctionnaires du commissariat de la cité gardoise sont sur la brèche pour tenter de combattre le sentiment d'insécurité qui s'est parfois installé dans la population. »
Elle précise aussi que « les équipes d'Appels d'urgence ont suivi, pendant quatre mois, le travail des policiers nîmois ». Un temps très long pour une « enquête » aussi partiale, reposant sur un incroyable amateurisme en matière statistique.
Certes, il y a à Nîmes des quartiers très difficiles, c'est un fait. Et le travail des policiers l'est en proportion, c'est tout aussi clair. Mais ce n'est pas un scoop. Ce genre de reportage aurait pu être tourné dans des dizaines et peut-être même des centaines de quartiers ailleurs en France.
Nîmes et Cannes ne sont pas les villes les plus dangereuses. Pourquoi donc cette focalisation nîmoise ? La raison officielle ou apparente est donnée dans la première phrase de la présentation du reportage : Nîmes et Cannes (dont le reportage ne parle pas en réalité) seraient les deux villes ayant le plus fort taux de délinquance en
France.


Sauf que c'est faux : chacun peut consulter le classement du taux de criminalité par
circonscription de police, publié chaque année par le ministère de l'Intérieur sur le site
internet de la Documentation française. Le dernier volume, consacré à l'année 2009 [3] fournit
comme d'habitude un classement des villes selon leur taux de criminalité.
En réalité, la ville qui arrive largement en tête de ce triste palmarès est Saint-Denis (93),
suivie d'Avignon (84) et de La Courneuve (93). Nîmes et Cannes arrivent dans le premier
peloton qui suit ces échappées, avec des taux de délinquance en réalité comparables à de
nombreuses villes comme Nice, Lille, Marseille, Perpignan ou encore Aubervilliers et
Bobigny.


Quatre mois de travail, donc, reposant sur un choix initial que l'on peut invalider en deux
minutes de lecture sur Internet.

 

Le « taux de criminalité » des villes établi sur un calcul biaisé


Au risque de paraître vouloir accabler ces journalistes, on ira même un tout petit peu plus
loin dans l'analyse statistique. Non pas pour revenir ici sur le problème que nous avons déjà
soulevé de la représentativité des statistiques de police (par exemple dernièrement au sujet
de la délinquance des filles [4]). Mais pour réfléchir à la signification de ce « taux de
criminalité par villes ».


De quoi s'agit-il ? Simplement du rapport entre le nombre de faits constatés annuellement
par la police et le nombre d'habitants des communes, tel que comptabilisé par l'Insee sur la
base des recensements de la population [5].

Le problème est ici le suivant : la population des habitants permanents d'une ville n'est pas
forcément constante. Elle peut au contraire connaître des variations réellement énormes. Et
le nombre d'infractions constatées par la police peut en réalité reposer sur un nombre de
résidents temporaires sans commune mesure avec le nombre des habitants permanents.
Deux exemples majeurs illustrent ce problème. Le premier est le phénomène saisonnier
touristique. Rappelons que la France est la première destination touristique dans le monde,
et que la Côte d'Azur est sa première zone touristique.
C'est ainsi que la ville de Cannes, qui compte officiellement 71 500 habitants au 1er janvier
2009, voit en réalité sa population tripler pendant l'été et accueille au total environ 2,5
millions de visiteurs par an [6]. Ceci ne provient pas uniquement du tourisme estival car,
comme chacun sait, Cannes accueille aussi un festival de cinéma mondialement connu.
Et voilà le deuxième exemple : après le tourisme, les événements particuliers suscitant un
important et soudain afflux de population. A Cannes son festival, et à Nîmes ses deux
grandes férias (celle de Pentecôte -la plus connue- mais aussi celle des vendanges en
septembre).


Lors de la féria de Nîmes, la population est multipliée par sept !


C'est du reste ainsi que le reportage de TF1 commence : par des scènes tournées lors de la
féria, dont on rappelle qu'elle accueille environ 1 million de personnes sur seulement quatre
jours, ce qui multiplie par sept la population (146 500 habitants au dernier recensement).
Concentré de population, concentré de boissons alcoolisées (car cette fête traditionnelle liée
à la tauromachie est aussi une énorme beuverie) et concentré de bagarres, de vols et de
dégradations en tous genres.
Et l'on pourrait ainsi multiplier les exemples : si Saint-Denis est la première commune du
palmarès officiel de l'insécurité, quel rôle y joue le fait qu'y est implanté le Stade de France ?
Même chose pour le tourisme général et le festival particulier (de théâtre) à Avignon.
Le problème général est donc le suivant : quelle part le taux de criminalité officiel de ces
villes doit-il non pas uniquement à une activité délinquante locale et permanente mais aussi
à des concentrations sans commune mesure de populations saisonnières ?
Là encore, en quatre mois d'enquête, les journalistes de TF1 auraient pu trouver des
réponses chiffrées auprès des autorités policières locales. Mais encore fallait-il se poser la
question.


TF1 a choisi la peur comme ligne éditoriale d'Appels d'urgence.


Comment la chaîne de télévision française la plus regardée (quelle responsabilité ! ) et la
plus fortunée (il sera difficile de plaider l'erreur due à un manque de moyens) peut-elle
produire une telle médiocrité d'information, pour ne pas dire une telle désinformation ?
Notre hypothèse est que, derrière la raison officielle ou apparente, il y a en réalité une raison
cachée. Cette raison, c'est le but premier de ce reportage qui n'est pas de comparer des
villes entre elles ni même de savoir où se situent les problèmes les plus importants.

La véritable motivation est de montrer quelque chose qui fera peur. C'est pour cela qu'il
fallait choisir ces deux villes de province dont l'une est peu connue (c'est Nîmes), l'autre
possède une image totalement éloignée de celle que l'on se fait ordinairement de la
délinquance (c'est Cannes).
Cette peur est activée ainsi par l'un de ses mécanismes les plus classiques et les plus forts :
la contagion. Et cette contagion est elle-même double. D'une part, le problème ne
concernerait plus seulement les très grandes agglomérations, il se diffuserait en province.
D'autre part, il ne concernerait plus seulement les « quartiers sensibles » (et ses barbares
bien connus), il se répandrait et viendrait menacer les braves gens du centre-ville.


Blog principal:
Laurent Mucchielli [7]
Montebourg : « TF1 a une tradition délinquante » [1]


""La Cité du mâle", quelle nullité !" sur le blog perso de Laurent Mucchielli [8]

source: http://www.rue89.com/laurent-mucchielli/2010/10/16/nimes-et-cannes-les-chicago-francais-tf1-aencore-
frappe-171484

 


Links:


[1] http://www.rue89.com/2010/10/03/montebourg-tf1-a-une-trad...

[2] http://videos.tf1.fr/appels-urgence/nimes-flics-sous-tens...

[3] http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/104000...

[4] http://www.rue89.com/node/169664

[5] http://www.insee.fr/fr/

[6] http://www.cannes.com/index.php?option=com_content&ta...

[7] http://www.rue89.com/laurent-mucchielli

[8] http://bit.ly/aTKiRg

 

 

Petit avis perso : ces méthodes médiatiques à l'américaine n'ont rien de surprenantes vu le but recherché. Personnellement, je ne regarde pas TF1 et pour cause, je ne regarde pas la tv du tout et ce depuis 15 ans ! Boycott total et sans aucun effets secondaires indésirables. Seulement désirables : du temps en plus, des infos, du cinéma etc librement choisis, des pensées libres et des libres pensées, des activités créatives, des enfants heureux, des ondes en moins etc etc... et je n'ai pas PEUR !!!

15/10/2010

Nouvelles du Chasseur abstrait éditeur


& de la RAL,M - Revue d'Art et de littérature, musique
le chantier du Chasseur abstrait


* Nouveautés *
Le chasseur abstrait éditeur

Tristan Leroux (poésie)
Pierre Vanoni (photographies)

Voyages parallèles

Voyages parallèles s’ouvrent sur une réflexion de Vauvenargues : « L’esprit est l’oeil de l’âme, non sa force. Sa force est dans le coeur, c’est à dire dans les passions. »
Le ton est donné.
Pierre Vannoni voyage et prend des photos, de l’intérieur jusqu’aux étoiles… Son regard donne vie à l’invisible, là où on renaît, disparaît et réapparaît parfois… être ange, à jamais.
Tristan Leroux a le don des mots. Il les sculpte. Il donne à entendre. Il cherche… Il a rencontré les photgraphies de Pierre Vannoni et il a voyagé avec lui, en parallèle.

Ce mystère
Quel est ton nom, ô mon chemin de Terre ?
Telle énigme lorsque j’étais enfant,
Volait, lointaine, et naturellement
Je n’avais pas souci de son mystère.

Or aujourd’hui qu’elle est mon atmosphère,
— Maman des ailes des moulins à vent —
Qu’elle est mon chant rude et réverbérant
Ainsi qu’en cathédrale une prière,

A l’horizon ne point aucun répons ;
Rien que beautés, brûlis, et nous ployons.
A quoi sert-il que d’ardeur je redouble :

Le savoir croît, la certitude fuit.
J’ai reconnu un seul dieu dans ma nuit,
C’est le soleil sur le front de mon trouble.

 

la suite ici :

www.lechasseurabstrait.com

14:19 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

12/10/2010

Survie Info n° 57. Octobre 2010



Actualités

Afrique des grands lacs: un appel à la justice pour une région martyre 7 octobre 2010
La publication du rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, dressant le bilan d’une décennie de guerres atroces à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) appelle à renforcer d’urgence la justice internationale Malheureusement, on n’en prend pas le chemin. Il faut craindre que 2010 reste l’année où la justice internationale aura connu quelques déboires. Ainsi, le récent congrès pour la révision des statuts de la Cour pénale Internationale (CPI) a vu nombre de pays, parmi lesquels la France, s’efforcer de limiter la compétence de cette juridiction (Billets d’Afrique n°193). De même, le communiqué final du sommet sur le Soudan, organisé le 23 septembre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, ne porte aucune mention des enquêtes ouvertes par la CPI sur les crimes commis au Darfour.
Le texte publié à l’issue de la rencontre ne fait aucune référence au mandat d’arrêt émis par la CPI à l’encontre du président soudanais Al-Bachir.
 (...) Lire la suite:http://survie.org/billets-d-afrique/2010/195-octobre-2010...

A lire
Vient de paraître: L'agenda du génocide de Jean-François Dupaquier
Dans un livre d’entretiens conduit par le journaliste Jean-François Dupaquier, l’ex-espion rwandais Richard Mugenzi, raconte comment un groupe d’officiers extrémistes hutus avait méticuleusement préparé, à partir de 1992, la destruction des Tutsis du Rwanda.

Billets d'Afrique et d'ailleurs
n° 195 (Octobre 2010)

Bulletin mensuel d'information alternative sur les avatars de la politique de la France en Afrique, Billets d'Afrique constitue l'un des piliers de la volonté de Survie de mieux informer.
Edito :
La guerre des sables
L’enlèvement, revendiqué par un groupe d’Aqmi (Al Qaeda au Maghreb islamique), de sept otages, dont cinq Français, à Arlit au Niger, sur le site d’exploitation minière de la société française Areva, est un pas important franchi dans les hostilités qui ont pour théâtre la partie désertique de l’Afrique subsaharienne...Il y a une longue liste d’enlèvements (lire page 5) d’Européens en Mauritanie, au Mali, au Niger depuis quelques années. (...) Lire la suite:http://survie.org/billets-d-afrique/2010/195-octobre-2010/

Au sommaire ce mois-ci :
- LES BREVES DE LA FRANÇAFRIQUE
- EDITORIAL. La guerre des sables
- MAURITANIE. Une nouvelle "guerre contre le terrorisme?"
DOSSIER AFRIQUE DES GRANDS LACS
- Un appel à la justice pour une région martyre
- FRANCE-RWANDA. Pour l'OUA, difficile de sous-estimer les conséquences de la politique française
- FRANCE-RWANDA. Il y a vingt ans, des troupes françaises débarquaient au Rwanda
- LIRE. L'agenda du génocide de Jean-François Dupaquier
- TOGO. Faure, du suffrage universel au naufrage total
- CÔTE D'IVOIRE. Une élection présidentielle à hauts risques
- Accaparement des terres.
- LIRE. Offshore-Paradis fiscaux et souveraineté criminelle d'Alain Deneault

Agenda
PARIS http://www.survie-paris.org/
- Jeudi 14 octobre. Projections-débat Eau Bien Public Mondial autour du film Water makes money de Leslie Franke et Herdolor Lorenz , débat avec Madjid Messaoudene, gratuit, salle des Fêtes Barbara derrière Mairie, 5 rue écoles, M° Mairie-de-Saint-Ouen, 06.84.31.06.47, à 19h30
- Jeudi 14 octobre.
18e Réunion du collectif de solidarité avec les luttes sociales et politiques en Afrique à la Bourse du travail de Paris - 3 rue du chateau d’eau, M° Château d'eau à 19
- Jeudi 21 octobre.
Soirée « Hommage a Pius Njawe », avec Odile Biyidi, présidente Survie, et l’Union des Peuples du Cameroun (UPC) Projection du documentaire « Chef ! » de Jean-Marie Teno (Cameroun, 1999) à la Maison des Associations du 3ème arrondissement, 5 rue Perrée, Paris 3eme Métro République / Temple à 19h
Du 23 au 29 octobre à Nanterre
50 ans d’indépendances... Vraiment ?! semaine contre le néocolonialisme et la françafrique
- Samedi 23 octobre. Lectures publiques gesticulées et présentation d’ouvrages
Médiathèque Pierre et Marie Curie, Nanterre (92), RER A : Nanterre-Université, puis Bus 304 : Hôtel de Ville Scénettes des œuvres d’auteurs originaires de pays d’Afrique et des Caraïbes, tel Mongo Béti, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Kwame N’Khruma… et des ouvrages comme ceux de la collection Dossiers Noirs de Survie de
11h à 12h
- Mardi 26 octobre. Projection-débat « Dictatures, répressions, élections » Agora – Maison des initiatives citoyennes, Nanterre (92), RER A : Nanterre-Ville Une affaire de Nègre de O.Lewat-Hallade, en présence de membres de Survie et du Collectif de solidarité avec les luttes sociales et politiques en Afrique Cameroun. De18h à 21h

- Mercredi 27 octobre. Projection-débat, « dépendance économique, pillage des ressources » Université de Nanterre, bâtiment B, Amphi B2, RER A : Nanterre-Université Du sang dans nos portables de P. Forestier et Niger : La bataille de l’uranium de N. Siby, F. Denis et S. Manier, en présence de membres de Survie et (à confirmer) de J. Merckaert (CCFD) Pourquoi le sous-développement en Afrique de 18h-21h
- Jeudi 28 octobre. Théâtre : L’extraordinaire voyage d’un cascadeur en Françafrique, présenté par la compagnie A bout portant
Maison Daniel Féry, Nanterre (92), RER A : Nanterre Université
à 20h30-22h30
- Vendredi 29 octobre. Projection-débat. Soirée de clôture performances, concerts à La Ferme du Bonheur, campus de l’université, RER A : Nanterre-Université. France-Rwanda 1994, complicité de génocide réalisé par Survie, débat sur la présence militaire française en Afrique en présence de Raphaël Granvaud Concerts avec : Apkass, slam / afrojazz, Negrissim’, Hip-hop camerounais de 18h à 00h

ISERE
- Mardi 12 octobre. Projection-débat autour du film Cameroun, Autopsie d'une indépendance suivie d'un repas à prix libre, à EVE (Campus) à 19h
- Jeudi 21 octobre. 50 ans après les indépendances: que doit encore la France à l'Afrique? Conférence introductive à la françafrique, suivie d'un débat avec Samuël Foutoyet, auteur de Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décompléxées. Dans la chapelle du Musée Dauphinois, à 18h30


MIDI-PYRENEES http://survie31.over-blog.com
- Samedi 23 octobre. Radio françafrique n° 26 avec Ousmane Diallo, Vincent Munié, Boubacar Sagna et Fausto Giudice (actualités en Guinée, Sénégal, Rwanda, Burundi) en ligne sur afriradio.net sur Campus FM (64Mhz) à 9h

PUY-DE-DÔME
- Mercredi 13 octobre. Réunion de rentrée Décolonisons nos esprits - Relais local Survie 63 au local de l'Université Populaire et Citoyenne 3 rue Gaultier de Biauzat Clermont-Ferrand à 19h

LANGUEDOC-ROUSSILLON http://survielero.blogspot.com/
- Samedi 16 octobre. Assemblée générale de l'association, à l'espace Martin Luther King à Montpellier à 16h

RHONE http://survie.69.free.fr/
- Mercredi 20 octobre. Conférence-débat La françafrique de De Gaulle à Sarkozy en présence de Julien Vetter, président de Survie Rhône à la maison des passages 44 rue St-Georges Métro Vieux-Lyon entrée libre à 20h

LOIRE-ATLANTIQUE http://survie44.over-blog.org/
- Mardi 26 octobre. Conférence-débat Que fait l'armée française en Afrique ? avec Raphaël Granvaud auteur du livre du même nom  à la Maison du Citoyen, quartier Bellevue de Nantes, à 20 h

ILE ET VILAINE - MAYENNE http://survie35.blogspot.com/
- Mercredi 27 octobre. Conférence-débat Que fait l'armée française en Afrique ? avec Raphaël Granvaud auteur du livre du même nom au centre social Carrefour 18 à Rennes à 20h30

FRANCHE-COMTE
-Jeudi 28 octobre. Conférence Que fait l'armée française en Afrique ? avec Raphaël Granvaud auteur du livre du même nom à la Maison du Peuple - place de la Résistance à Belfort à 20h30

DROME-ARDECHE
- Dimanche 15 Novembre. Conférence-débat "50 après le décolonisation, où en est-on ?" dans le cadre du festival L'Afrique à Bagnols à Bagnols sur Cèze avec Raphaël Granvaud  à 15 h

--
Vous faites partie des 13 478 abonné-e-s à Survie Info, la lettre électronique mensuelle d'information de l'association Survie

Survie est une association (loi 1901) qui milite pour l'assainissement des relations franco-africaines et contre la banalisation du génocide. Elle est aussi engagée en faveur de l'accès de tous aux biens fondamentaux, au Nord comme au Sud.
Pour continuer à faire avancer ses idées, si vous souhaitez soutenir financièrement notre association en adhérant, en faisant un don ou en vous abonnant à notre bulletin Billets d'Afrique, par virement, par chèque ou par paiement électronique consultez la page http://survie.org/article13.html

Pour retrouver l'ensemble de nos communiqués, publications, et activités, rejoindre l'association ou l'un de ses 24 groupes locaux, visitez notre nouveau site http://survie.org

21:35 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Il faut sauver les 1.500 derniers Amérindiens Wayana !


 
Depuis plusieurs décennies, ce peuple souffre de l'isolement dans lequel il se trouve et cela ne lui permet pas de se défendre contre l'acharnement des mafias des exploitants de l'or qui causent des ravages écologiques et sanitaires irréparables. 

Voir "Quand la France est montrée du doigt" 

On dénombre dans ce département français, plus de 10.000 chercheurs d'or pour 1.000 Amérindiens Wayana et les affrontements continuels, dont les récents de septembre 2010, confirment l'aspect prédateurs de tous ces chercheurs d'or qui viennent piller l'Amazonie.

Etat de siège à Twenké, où les Amérindiens sont excédés
 par les dégâts collatéraux de l'orpaillage clandestin

Au moment de son départ, l’ancienne procureure Claire Lanet signalait qu’elle aurait eu besoin de dix officiers de police judiciaire pour poursuivre la lutte contre les donneurs d’ordre de l’orpaillage illégal.

 Elle a bien disposé de dix OPJ, dans le cadre de l’opération annoncée par Nicolas Sarkozy pour « le temps qu’il faudra », mais cela n’a duré que deux mois.

C’est pourquoi nous désirons  attirer l'attention du président de la République française afin qu'il agisse efficacement pour :

1 - Que l'espace appelé "réserve naturelle de Guyane" par l'état français, d’où sont pourtant originaires depuis des millénaires, avec leurs cousins Apalaï (côté Brésil) et Trio (côté Surinam), les peuples Wayana, soit une région interdite de toute exploitation minière comme le demande le peuple Wayana depuis de nombreuses années. ( Voir "Des Indiens en France ?" 

2 - Que la France ratifie la législation internationale sur les peuples indigènes (la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail) comme le recommande à nouveau les Nations Unies. En effet, selon un récent rapport de la Ligue des droits de l’Homme, "En refusant d’inscrire les droits des peuples indigènes au rang de ses principes constitutionnels, la France maintient ces peuples dans une véritable impasse sociale, économique et culturelle" et "continue à éluder toute la question de [leurs] droits fondamentaux indispensables à leur survie, à savoir, la propriété et l’usage des terres ancestrales et des ressources, libertés civiles et politiques, transmission aux générations futures de la culture et d’une identité propre".

3 - Que la France fasse preuve de transparence sur ce département de la Guyane française où de nombreux témoignages semblent montrer que des liens étroits seraient établis entre les mafias de l'or et des responsables de la gestion de ce territoire

Nous vous proposons de nous associer à cette campagne en interpellant le Président de la République Française  en partenariat avec : L'association des Amérindiens de Guyane française "Oka.mag", Pierre Sarramagnan-Souchier, des députés européens d'Europe écologie : Michèle Rivasi, Yannick Jadot, de leurs attachés parlementaires David Drui et Jean-Michel Braud Du soutien appuyé de : députées européennes d'Europe écologie : Nicole Kiil-Nielsen et Catherine Grèze ; de Béatrice Croche militante de la cause Wayana,

Alain Uguen Association Cyber @cteurs

COMMENT AGIR ?

Sur le site

Par courrier électronique
C'EST FACILE : A VOUS DE SUIVRE LES 6 ETAPES SUIVANTES :

1- Copiez LE TEXTE À ENVOYER ci-dessous entre les ############
2- Ouvrez un nouveau message et collez le texte
3- Signez le : prénom, nom, adresse, ville
4- Rajouter l'objet de votre  choix :    Sauver les derniers Wayana !

5- Adressez votre message aux  adresses suivantes :

Cliquer ici :


Vérifiez que les 2 adresses apparaissent bien 

rajoutez le député de votre circonscription dont vous trouverez l'adresse

6- Envoyez le message

Cette cyber @ction est aussi signable en ligne

Par cette action, vous ferez connaître votre opinion au Président de la République et à Cyber @cteurs pour nous permettre d'évaluer l'impact de cette action.


############

Prénom, Nom
Profession :
Adresse :
code postal Localité :


Monsieur le Président,

Nous vous interpelons afin que vous nous aidiez à sauver les derniers Amérindiens Wayana qui survivent dans le département de la Guyane française.
1 - Que l'espace dit de "réserve naturelle" par l'état français d’où sont pourtant originaires depuis des millénaires, avec leurs cousins Apalaï (côté Brésil) et Trio (côté Surinam) au peuple Wayana, soit une région interdite de toute exploitation minière comme le demande le peuple Wayana depuis de nombreuses années.

2 - Que la France ratifie la législation internationale sur les peuples indigènes (la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail) comme le recommande à nouveau les Nations Unies.

3 - Que la France fasse preuve de transparence sur ce département de la Guyane française où de nombreux témoignages semblent montrer que des liens étroits seraient établis entre les mafias de l'or et des responsables de la gestion de ce territoire.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,

############

Convention 169

11/10/2010

EN APOSTILLES DE ROSEE

 

Intime étranger soutaché

De tes dépêches de nuages

Quoi de pire peut t'arriver

De la mauvaiseté du juste

Tête-bêchant de chaque affaire

Aux foires du : " Plus jamais ça ! "

Où l'idée du mal absolu

Nourrit d'horreur le bien prêché

 

Intime étranger soutaché

De tes dépêches de nuages

Quoi de pire peut t'advenir

Pour arrêter ta promenade

 

Peut-être encore ce poème

Eclaté comme une pastèque

Au bout d'un sentier de blessure

Implorant pour toi la bonté

D'énucléer la graine noire

Qui empoisonne ton Pardon

 

Intime étranger soutaché

De tes dépêches de nuées

Merci de nous laisser par là

En ce lieu de la mise à part

Quelques pas de ton coeur chagrin

En apostilles de rosées

 

El' Mehdi CHAIBEDDERA

Place Raspail ( Lyon 3 ) Lundi 24/O5/2OIO.

15:50 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

10/10/2010

La chaussure au milieu de la route de Stéphane Beau

Stéphane Beau est heureux de vous informer de la publication, aux éditions Durand-Peyroles, de son second livre :

La Chaussure au milieu de la route

Il s'agit d'un recueil de nouvelles, sous titré : Variations solipsistes.

3019739561.JPG


Onze nouvelles, onze variations autour d’un même thème : le solipsisme, défini comme étant le constat que, quoi qu’ils fassent, disent ou pensent, les hommes sont condamnés à être de perpétuels étrangers : aussi bien vis-à-vis des autres que d’eux-mêmes. Onze histoires, donc, mettant en scène des individus enfermés en eux-mêmes, ne parvenant plus à différencier leurs rêves et la réalité, leurs illusions et leurs désillusions, la raison et la folie… Onze destins confrontés à l’absurde et saisis au moment où ils atteignent leur point de rupture. Certains des héros des nouvelles rassemblées dans La Chaussure au milieu de la route trouveront une échappatoire. D’autres se briseront ou sombreront dans la folie… Onze histoires simples, directes, sans effets de style, qui se lisent d’une seule traite, mais qui laissent dans la bouche un goût amer et auxquelles on songe et resonge encore longtemps après avoir tourné la dernière page…


Le volume coûte 14 € et peut être commandé directement auprès des éditions Durand-Peyroles, pour celles et ceux qui souhaiteraient recevoir un exemplaire dédicacé.

 

 Retrouvez une de ces nouvelles dans la revue Nouveaux Délits n°39

466737060.jpg



Le Coffret - A l'aube de la dictature universelleNous vous rappelons que le précédent ouvrage de Stéphane Beau, Le Coffret, à l'aube de la dictature universelle (Editions du Petit Pavé) est sélectionné pour le festival du premier roman, à Draveil en novembre. Il est toujours disponible : avis aux amateurs.



--
Blog de la revue Le Grognard : http://legrognard.hautetfort.com/
Non de Non (Webzine) : http://www.nondenon-webzine.blogspot.com/

 

09/10/2010

Cassandre/Horschamp 83

!cid_part2_06050609_09070601@horschamp.jpg

www.horschamp.org«Agir, oui, mais comment ?»
(Panorama des résistances / Nouvelle étape)



Le numéro 83 de Cassandre/Horschamp est consacré aux différents modes de résistance (et d'invention) culturelle et artistique dans tous les domaines, des arts plastiques au cinéma en passant par l’édition,
la danse et le théâtre…


_______



Parution le 15 octobre 2010
Pour le commander en ligne



11:46 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

L’accaparement des terres en Amérique latine

L’Amérique latine a une longue histoire de conflits fonciers et de luttes des peuples indigènes pour défendre leurs terres ancestrales. C’est aujourd’hui un nouveau chapitre de cette histoire qui s’ouvre : Une nouvelle razzia sur les terres est en train de se produire en Amérique, mais cette fois, tout se passe à distance et sous un voile de “neutralité”.

En Amérique latine, comme partout ailleurs dans le monde, les communautés subissent actuellement une nouvelle forme d’invasion de leur territoire. Les envahisseurs ne sont pas les descendants des conquistadors européens qui s’approprièrent les terres, accumulèrent les esclaves et pillèrent les domaines coloniaux. Ce ne sont pas non plus les grands finqueros (propriétaires de grands domaines) des 19 et 20èmes siècles qui agrandirent leurs propriétés en taillant dans les territoires des peuples indigènes et en créant de vastes plantations destinées à produire et exporter des marchandises telles que la canne à sucre, le café, le cacao, la banane, le sisal, la résine, le caoutchouc et les bois tropicaux. Le système s’appuyait sur ce qu’on a appelé le « travail gagé », autrement dit un travail forcé, exercé dans des conditions dignes de l’esclavage. Les nouveaux propriétaires fonciers ne sont pas non plus ceux qui ont introduit l’agriculture industrielle en Amérique latine et exploité les savoir-faire ancestraux des populations locales afin d’adapter leurs méthodes au nouvel environnement et au climat.

Ces personnages s’étaient enracinés sur “leurs” terres et leurs domaines ; ils étaient physiquement présents et politiquement puissants dans la région. Ils se battaient sans cesse entre eux pour consolider leurs fiefs, provoquant de nombreuses victimes chez les soldats. Ils se faisaient des ennemis ou forgeaient des alliances pour étendre leur mainmise sur l’eau, la main d’œuvre, le commerce, les élections, les politiques publiques et l’accès aux terres, sans se préoccuper le moins du monde des droits et de la vie d’autrui. Toutefois, ces grands seigneurs vivaient sur leurs domaines ou du moins s’y rendaient fréquemment et ils étaient de ce fait obligés de faire face personnellement à la résistance et aux rébellions des populations qui avaient été envahies et dépossédées de leurs biens. Il ne viendrait à l’idée de personne de les regretter, mais les communautés qui leur résistaient pouvaient au moins le faire de façon directe ; elles savaient contre qui se battre, savaient aussi où et à quel moment il fallait se battre.

L’Amérique latine a une longue histoire de conflits fonciers et de luttes des peuples indigènes pour défendre leurs terres ancestrales. C’est aujourd’hui un nouveau chapitre de cette histoire qui s’ouvre : Une nouvelle razzia sur les terres est en train de se produire en Amérique, mais cette fois, tout se passe à distance et sous un voile de “neutralité”. Aujourd’hui, comme l’indiquent clairement les brochures gouvernementales, les accapareurs de terres avancent l’argument de l’insécurité alimentaire et prennent pour prétexte une crise alimentaire « qui nous oblige à faire pousser la nourriture là où nous le pouvons ; mais même si cela nécessite de délocaliser la production, c’est pour le bien de nos concitoyens que nous rapatrions cette nourriture. » Mais en creusant un peu, on se rend très bien compte que derrière tout cela se cache un monstre financier. Les accapareurs de terres sont en fait de grandes entreprises et des partenariats qui investissent de gigantesques sommes d’argent dans la terre, la production alimentaire, les exportations de marchandises et la spéculation sur les marchés de l’alimentation.

Au cours des dernières années, ces investisseurs étrangers se sont emparés de millions d’hectares cultivables en Amérique latine pour y produire des cultures vivrières et des agrocarburants destinés à l’exportation. Une grande partie de l’argent provient de fonds de pension américains et européens, de banques, de fonds de capital-risque et de riches individus comme George Soros. L’argent passe par des véhicules d’investissement agricole mis en place à la fois par des entreprises étrangères et par des entreprises locales. La plus grosse compagnie sucrière du Brésil, COSAN, possède un fond spécialisé dans les investissements agricoles : Le Radar Propiedades achète des terres brésiliennes de la part de clients comme le Teachers’ Insurance and Annuity Association - College Retirement Equities Fund of the US.[TIAA-CREF, l’un des plus grands fonds de pension privés des États-Unis].Louis Dreyfus, l’une des plus grosses multinationales céréalières du monde, propose un fonds similaire dans lequel American International Group [AIG, chef de file mondial de l’assurance et des services financiers] a investi au moins 65 millions de dollars US. Tandis que l’attention des médias se concentre sur les cessions de terres en Afrique, l’Amérique latine est l’enjeu d’au moins autant d’argent et la cible de projets encore plus nombreux : Les investisseurs prétendent que leurs investissements fonciers y sont plus sûrs et moins controversés, parce qu’ils choisissent de fermer les yeux sur les luttes incessantes qui se jouent dans presque tous les pays du continent pour assurer l’accès à la terre. Un nombre croissant d’investisseurs et de gouvernements d’Asie et des pays du Golfe concentrent leurs efforts sur l’Amérique latine qu’ils considèrent comme un endroit suffisamment sûr pour y délocaliser leur production alimentaire.

La plupart des gouvernements d’Amérique latine accueillent ces changements à bras ouverts et envoient même régulièrement des missions diplomatiques à l’étranger, pour y vanter les avantages des investissements fonciers dans leur pays. Le ministre brésilien du Développement, Miguel Jorge, a récemment déclaré à des journalistes : « Des princes saoudiens que nous avons rencontrés l’an dernier […] ont expliqué au président Lula qu’ils n’ont pas l’intention d’investir dans l’agriculture au Brésil pour vendre ici, au Brésil ; ce qu’ils veulent, ce sont des sources de production alimentaire. Ils ont besoin de nourriture. Ce serait ainsi beaucoup plus efficace qu’ils investissent dans l’agriculture brésilienne et que nous devenions les fournisseurs directs de ces pays ».[1]

Le Brésil n’est pas seulement une cible pour les nouveaux accapareurs de terres : il fait aussi partie des accapareurs. En effet des investisseurs brésiliens, soutenus par le gouvernement, achètent des terres dans un nombre croissant d’autres pays d’Amérique latine ou en Afrique pour y produire de la nourriture et des agrocarburants. Juste à côté, en Guyane par exemple, le gouvernement brésilien finance la construction de routes, de ponts et d’autres infrastructures pour ouvrir la savane de Rupununi, qui est d’une grande fragilité écologique, à des projets agricoles à grande échelle qui serviront à l’exportation vers le Brésil. La semencière multinationale Rice Tech a fait des démarches auprès du gouvernement guyanais pour obtenir quelque 2 000 hectares de terres dans la même région, un écosystème fragile et riche en biodiversité qui abrite plusieurs populations indigènes. Des producteurs de riz brésiliens, qui sont en train de négocier avec le gouvernement guyanais des baux de 99 ans sur de vastes zones de la savane de Rupununi, ont été récemment obligés par la Cour suprême du Brésil d’abandonner des terres prises illégalement à des communautés indigènes à Raposa Serra do Sol au nord du Brésil [dans l’État de Roraima, voisin de la Guyane].[2]

Cette façon de faire des affaires procure aux anciens envahisseurs et propriétaires terriens de nouveaux moyens d’acquérir des terres avec moins de risques économiques et politiques, et leur confère une nouvelle “respectabilité” d’“investisseurs étrangers”.

Comment se soustraire à ses responsabilités

Les enjeux de cette nouvelle vague d’accaparement à grande échelle sont considérables. Cette razzia porte une atteinte sévère à la souveraineté nationale. Tout pays qui vend ou loue de vastes surfaces de terres cultivables, par l’intermédiaire de contrats à long-terme, à un autre pays ou une entreprise étrangère, met en danger sa propre souveraineté nationale. Ce genre d’accord accélère encore le démantèlement global de l’État - de plus en plus de services sont supprimés, privatisés ou transformés, pour satisfaire les intérêts du monde des affaires – et favorise en même temps la dépossession territoriale de nombreuses populations et communautés. La main d’œuvre se trouve donc disloquée et la migration s’intensifie. Le fait que les gouvernements ou les investisseurs privés s’approprient les terres pour y faire des cultures vivrières destinées à l’exportation, provoque aussi un démembrement de la production alimentaire. Les investisseurs arrivent avec leurs tracteurs et leurs semences, voire même leurs ouvriers ; ils se servent de l’eau et extraient les fruits du sol du “pays-hôte”, pour les ramener dans leur propre pays ou les vendre sur les marchés mondiaux. Les pays-hôtes ne peuvent pas être considérés comme des “exportateurs” au sens habituel du mot, car ni le pays ni les populations locales ne sont vraiment impliqués dans les projets. Il s’agit juste de terres que les multinationales exploitent, sans restriction aucune, pour amasser leurs propres bénéfices.

Cependant, les terres ciblées ne sont jamais vides ou inutilisées ; on ne peut pas dire que les populations locales, qui n’ont déjà pas un accès suffisant à la terre, n’en aient pas besoin. La première question à poser est donc de savoir qui sont les propriétaires ou les gardiens de ces terres qu’on accapare ou qu’on contrôle à distance. Comment se fait-il que nos gouvernements puissent mettre de telles surfaces à la disposition d’entreprises ou de gouvernements étrangers ? Ces terres sont elles propriété privée ? Ou bien les gouvernements ont-ils décidé tout simplement d’exproprier, pour pouvoir signer des accords commerciaux comme cela les arrange ? Apparemment, les terres ne sont que louées, et non vendues, mais quelle différence cela fait-il d’être effectivement vendu ou d’être loué pour 50 ou 99 ans ? Les preneurs à bail rendront au pays-hôte une terre qui sera non seulement ruinée et vidée de toute substance, mais dont il devra en plus assumer les coûts de restauration. L’accaparement des terres favorise l’expansion d’un modèle d’agriculture industrielle extrêmement destructeur.

La nouvelle vague d’invasion des terres complique les choses pour les populations quand il s’agit de défendre leur territoire. L’envahisseur est plus difficile à identifier. Les mécanismes juridiques dont disposent les communautés pour se défendre contre la dépossession, la dévastation ou la pollution manquent de clarté. Même quand il est possible d’identifier les investisseurs, la distance et des structures juridiques complexes leur servent de protection contre les communautés. Les communautés ou les associations n’ont pas leur mot à dire quand il s’agit de définir le moment ou le lieu de la “bataille” contre un investisseur.

L’État, au lieu de protéger ses populations, protège les investissements des entreprises et des gouvernements étrangers, en criminalisant et en réprimant les communautés qui défendent leur territoire. Les frontières perdent ainsi leur signification. Les structures de l’État “hôte” servent les intérêts des nouveaux “patrons”, non pas sous forme de tribut comme dans l’ancien système colonial, mais à travers le nouveau système commercial néo-libéral, où lois et règles sont fixées par des accords de libre-échange et des traités d’investissement qui remplacent les constitutions nationales et même la législation internationale.

La plus grave des conséquences à long terme de cette nouvelle vague d’accaparement est sans aucun doute l’extension de la mainmise des multinationales sur la production alimentaire. Au cours des cinquante dernières années, les grandes entreprises ont monté les fondations et aujourd’hui elles s’apprêtent à récolter les bénéfices. L’accaparement des terres n’est pas simplement la dernière opportunité de se lancer dans des investissements spéculatifs qui permettent d’engranger rapidement des bénéfices énormes ; il fait partie d’un processus plus long qui va permettre aux entreprises de l’agrochimie, de la pharmacie, de l’alimentation et des transports de prendre le contrôle de l’agriculture.

C’est pourquoi les communautés autonomes prêtes à défendre leur territoire et leurs systèmes de gestion des terres communales représentent une véritable menace pour ce genre de projet. Les organisations qui insistent sur l’importance de la souveraineté alimentaire, sur des bases communautaires, comprennent que cela devient un exploit irréalisable dans des pays ou des régimes qui permettent et encouragent l’accaparement des terres. Les communautés indigènes d’Amérique latine savent que sans le contrôle de leurs propres terres, elles perdent le contrôle de la production alimentaire et que leur système agricole devient tout simplement une nouvelle forme de métayage. Un nombre croissant de communautés exigent donc d’avoir le contrôle de leurs terres pour y faire leurs propres cultures, en utilisant et en échangeant leurs semences indigènes et les savoir-faire locaux. Elles exigent d’avoir le contrôle de l’eau, des forêts, des sols, des villages et des chemins. Elles réclament aussi l’autonomie et que les décisions soient prises en assemblée.

Par opposition, les nouveaux accapareurs de terres veulent restreindre encore les biens communs. Ils veulent démanteler nos relations et nos liens. Ils n’ont même plus besoin d’envahir : ils n’ont qu’à signer des accords commerciaux. Ils n’ont plus besoin d’assurer l’entretien d’esclaves : ils savent qu’ils peuvent compter sur une abondante main d’œuvre à bon marché. Ce n’est plus à eux d’écraser les rébellions : les gouvernements-hôtes s’en chargent, ou au besoin, les hommes de main fournis par des entreprises spécialisées dans ce genre de service. Le néolibéralisme est l’invention sans cesse renouvelée de procédés permettant de s’exonérer de toute responsabilité. Si nous voulons renverser la situation, il nous faut fonder l’avenir sur le sens des responsabilités.

1 Alexandre Rocha, “Brazilian Minister : Arabs are great opportunity”, ANBA, 8 February 2010 : http://farmlandgrab.org/11020

2 “Expelled Brazil rice farmer looking to shift operations to Guyana”, Stabroek News, 14 May 2009 : http://www.stabroeknews.com/2009/stories/05/14/expelled-b...

Source : Grain http://www.grain.org/articles/?id=63