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18/02/2013

Mecanopolis : Le temps est venu

17/02/2013

Histoire des Océans

Une petite claque à notre grand génie

Des scientifiques japonais ont démontré qu'un chimpanzé pouvait mémoriser en une demi-seconde la position précise et l'ordre correct de neuf numéros sur un écran d'ordinateur, révèle le journal The Independant.

Une série de petits carrés blancs numérotés de 1 à 9 apparaissent au hasard sur un écran. Devant l'écran, un singe va mettre une demi-seconde pour mémoriser la position précise de chaque carré et l'ordre de la séquence. Avec une incroyable vélocité, il pointe son doigt et efface un à un les carrés sans une seule erreur !

Une prouesse, si l'on en croit ces scientifiques japonais, car l'humain serait incapable de mémoriser aussi vite une séquence de chiffres dans les mêmes conditions, le singe ayant une mémoire de travail plus rapide.

Les seuls humains pouvant rivaliser sont atteints d'une forme d'autisme, le syndrome d'Asperger, toujours selon le journal.

14/02/2013

Une quête infinie, Mary Johnson

 

9782221111666.jpg

 

Robert Laffont, parution le 18 février 2013

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marianne Reiner.

480 pages, 22 €

 

 

Sous-titré « Auprès de Mère Teresa, mon itinéraire entre passion et désillusion », Une quête infinie est un captivant témoignage. Mary Johnson y raconte avec une impressionnante franchise, son parcours de nonne catholique. Cela commence un jour de 1975, où elle tombe sur une photo de Mère Teresa à la une du Time. Subjuguée par le personnage, elle prend alors, du haut de ses 17 ans, une importante décision vers laquelle convergeaient alors tout son être et ses plus profondes aspirations. Elle ne pouvait imaginer plus belle vie que celle qui se consacre entièrement à apporter soutien et compassion aux plus démunis de ce monde. Aucun membre de sa famille ne put la décourager d’arrêter ainsi ses études, pour se retrouver dix-huit mois plus tard dans un couvent du sud du Bronx, face à Mère Teresa, qui lui dit en accrochant un crucifix sur sa chemise « Reçois le symbole de ton époux crucifié. Porte sa lumière et son amour dans les demeures des pauvres partout où tu te rendras ». La voici donc novice chez les Missionnaires de la Charité. Mary Johnson y donnera vingt ans de sa vie. C’est donc un récit exceptionnel, vu de l’intérieur d’une de ces congrégations religieuses, qui souvent s’entourent d’ombre et de secrets pour mener à bien leur mission et accomplir leur vocation. Mary Johnson est alors une jeune fille un peu mal dans sa peau, qui n’intéressait pas les garçons, mais elle est intelligente, enthousiaste et dotée d’une foi qu’elle veut croire à toute épreuve. Mais la réalité est bien différente des rêves, et dès le premier jour nous pénétrons avec elle dans un monde clos, austère, difficile, exigeant et souvent injuste. Son enthousiasme et son idéal d’amour et de don total, se heurtent  à des règles extrêmement rigides, paraissant parfois même moyenâgeuses, un monde où l’obéissance aveugle et sans condition est considérée comme la voie unique vers la sainteté. Mary Johnson dès le départ se retrouve confrontée au doute, à l’humiliation, à la remise en question de faits et gestes qui pourtant ne lui paraissent pas contradictoires avec la vie d’une Missionnaire de la Charité. Elle se sent pourtant prête à tous les sacrifices, elle veut travailler à devenir meilleure, pourvu qu’elle puisse se dévouer entièrement à sa mission, mais son esprit d’initiative, son intelligence et son sens de la justice, vont devenir alors ses pires ennemis. Ainsi devra t’elle, dès les premiers jours, accepter sans répliquer d’être traitée d’égoïste, de désobéissante, d’impudique, de paresseuse et de vaniteuse, tout cela pour avoir pris des douches et non utilisé un seau, alors qu’elle ne savait même pas qu’elle était censée le faire.

 

« Lorsqu’une sœur était corrigée, avait expliqué sœur Carmeline, même si l’accusation était injuste, elle devait demeurer silencieuse, comme Jésus devant Pilate. Je savais que ce n’était pas tout à fait exact – Jésus était resté silencieux devant Hérode mais pas devant Pilate. J’avais levé la main pour signaler cette erreur, mais je l’avais immédiatement abaissée : comme elle l’avait expliqué, mourir à soi-même et à la fierté était plus important que d’avoir raison, j’allais donc rester silencieuse, comme Jésus devant Pilate. »

 

Mary Johnson devient Sœur Donata, « celle qui se donne librement », car pour se donner à Jésus, il faut tout perdre, jusqu’à son propre nom. Et page après page, elle nous offre le récit de cette expérience unique, elle s’y livre intégralement, jusque dans les détails les plus intimes et les interdits qu’elle a enfreint, des amitiés particulières avec d’autres sœurs, allant jusqu’au plaisir charnel, et un amour profond et partagé avec un prêtre. Elle ne cache rien, non par goût de l’exhibition ou par provocation, mais dans un souci constant de vérité, de sincérité. Un besoin sans doute exacerbé par toutes ses années vécues dans un milieu où le secret et le silence étaient de mise, même quand il aurait été préférable de parler. On la suit ainsi de mission en mission, d’abord aux États-Unis, puis en Italie, à Rome. A sa plus grande déception, elle ne sera jamais envoyée plus loin, ses qualités et ses compétences, une fois de plus, se retournant contre elle, si bien qu’on lui confie toujours des taches qui ne lui permettent pas se consacrer véritablement à ce qui l’avait poussée, au départ, à rejoindre les Missionnaires de la Charité. On la voit se débattre avec des questionnements, des contradictions, des désirs, des obsessions et ce combat incessant entre ce qui lui semble naturel, voire même voulu par un Dieu d’amour, et le dogme, la honte, la culpabilité. Un combat qui durera vingt ans, avant que le besoin d’être soi, d’être dans l’amour véritable et non simplement dans une obéissance aveugle qui donne à la souffrance des odeurs de sainteté, ne devienne plus fort que tout. Cette obéissance aveugle à laquelle elle ne peut plus croire, ayant vu quel terreau elle était pour bon nombre d’injustices, en donnant raison aux plus intégristes, aux plus arrivistes, aux manigances de certain(e)s qui sous couvert de règles et d’intégrité théologiques se livrent aux plus viles manies humaines : manipulations, mensonges, cruauté, humiliations, pour assouvir leur soif de pouvoir, ce qui rappelle les plus sombres périodes inquisitrices. Un monde finalement bien éloigné de l’idéal Chrétien. C’est pourquoi Mary Johnson, au bout de vingt ans, prendra la courageuse et très difficile décision de quitter la congrégation pour ne plus jamais y retourner. Ce récit témoigne justement de comment une personne habitée d’une véritable vocation de don aux autres, d’un véritable esprit de compassion, un esprit christique dans le sens le plus profond, le plus libre du terme, se verra barrer la route dans ses aspiration les plus saines et les plus utiles et en arrivera au point d’y perdre toute joie et la santé.

 

 

Nous ne sommes là que pour aimer et être aimés répétait Mère Teresa et pourtant elle ne supportait pas d’être embrassée et si une sœur Missionnaire de la Charité ne pouvait prendre, ne serait-ce que la main d’une autre sœur dans la sienne, pour la réconforter sur un moment difficile, « Nous ne devions pas nous serrer la main, encore moins nous tapoter le bras ou nous toucher l’épaule et jamais, bien-sûr, nous étreindre », il leur était demandé par contre de pratiquer « la discipline » : « Mais tout en me fouettant les cuisses et en serrant les chaînes autour de mon bras et de ma taille, je découvris que je ne croyais plus que Dieu prenait du plaisir dans ma douleur. »

 

Sœur Donata se donnera à fond, elle fera taire ses réticences, fera tout son possible pour devenir une sœur accomplie telle que le conçoit Mère Teresa, qui voulait en faire de véritables saintes. Elle sera d’ailleurs appréciée de la plupart de ses compagnes, mais cela deviendra de plus en plus difficile, de plus en plus impossible d’aller à ce point contre elle-même d’une part, mais surtout contre ses convictions religieuses les plus profondes. « En attendant, je priai. Je savais à nouveau que Dieu résidait dans mon cœur, bien plus certainement qu’Il ne se trouvait dans les Règles. ». Elle en arrivera à maudire le jour où Dieu avait placé sous ses yeux, sur la couverture du magazine Time, le visage de cette femme ridée qui parlait de l’amour des pauvres.

 

« Et je ne me sentais plus à ma place. J’ai vu la Congrégation devenir de plus en plus étroite d’esprit. Ce n’était pas ce pour quoi je m’étais engagée. Je voulais apporter ma contribution, mais la congrégation ne semblait pas intéressée par ce que j’avais à offrir. »

 

Aussi, quand Sœur Donata prit la décision irrévocable de quitter la Congrégation, de redevenir Mary Johnson, et qu’elle se retrouva face à Mère Teresa, elle savait à quel point celle-ci ne pourrait pas comprendre.

 

« Savait-elle à quel point je détestais l’idée de la décevoir ?

«  Ma Sœur, écoutez Mère Teresa. Parlez-lui. Pourquoi voulez-vous partir ? »

Tout me revient en mémoire. L’étouffement, les désillusions, la frustration, la soif de plus.

J’aurais voulu dire : Mère Teresa, mon Dieu n’est pas comme le vôtre. Votre Dieu vous demande de vous nier vous-même. Il compte chaque sacrifice et récompensera chaque acte de déni de soi. Votre Dieu est Jésus crucifié. Mon Dieu est celui de la résurrection – le Dieu qui dit : « Assez avec la souffrance. Guérissons le monde. »

Votre Dieu est un Dieu jaloux, qui dit : Tant que vous ne serez jamais trop proche d’un autre humain, je serai toujours proche de vous. » Mon Dieu dit : « Je vous offre des amis, je vous offre des amants. Je suis présent dans les gens que je vous donne. »

Ma Mère, j’aimerais que vous compreniez. Mais je ne peux pas prendre le risque que vous ne compreniez pas. Je ne veux plus de votre Dieu.

 

Sœur Donata quitta les Missionnaires de la Charité en 1997, trois mois avant le décès de Mère Teresa. Ce livre qui sort 10 ans après la béatification de celle qui reçut le prix Nobel de la Paix en 1979 et consacra sa vie aux plus pauvres d’entre les pauvres, apporte un autre éclairage sur le personnage de cette femme hors du commun. Un dévouement aussi total peut camoufler de grandes souffrances. Dans ce livre, Mary Johnson redonne à Mère Teresa sa dimension humaine, avec tout ce que cela implique d’imperfection.

« Mère Teresa en était ainsi arrivée à croire que ses sentiments de « torture et de douleur » faisaient plaisir à Dieu. Au cours des années, elle avait encouragée ses filles spirituelles à devenir des « victimes de l’amour divin ». Souvent elle disait aux malades : « la souffrance est le baiser de Jésus ».

Ses questions n’avaient finalement débouché que sur une détermination dogmatique à croire. Elle évitait les doutes en insistant, de manière intransigeante, sur les enseignements de l’Église, y compris ceux portant sur le contrôle des naissances, la place des femmes, sans tenir compte de la souffrance ou de l’injustice que ces enseignements perpétuaient.

Tant de choses dépendent des histoires que nous nous racontons et des questions que nous nous posons ou que nous ne voulons pas nous poser. »

 

Ce qui n’empêche que Mary Johnson éprouve un profond respect et un réel amour pour cette femme et à la fin de ce livre qu’elle dédie « à toutes ses sœurs où qu’elles soient », elle remercie les Missionnaires de la Charité « pour avoir enrichi et compliqué ma vie de manière inestimable et pour avoir été mes sœurs et mes frères ».

 

Nul besoin d’être catholique, ou justement de ne pas l’être, pour lire ce livre. Passionnant, il se lit comme un roman, et son plus grand mérite, est sans doute de montrer que la bonté et les aspirations spirituelles demeurent en chacune et chacun de nous, et que si la religion peut ou devrait être une des voies pour les réaliser, la primauté des règles sur l’intelligence du cœur, les raideurs et archaïsmes dogmatiques, l’aveuglement et les excès qu’ils entrainent, peuvent devenir au contraire, et ceci quelle que soit la religion, de graves entraves. Alors, s’en libérer, devient un véritable acte de foi, libre et responsable.

Cathy Garcia

 

 

 

Mary Johnson 2011.jpgMary Johnson est née en 1958 au Texas dans une famille catholique. Lorsqu'elle quitte les Missionnaires de la charité en 1997, elle obtient une licence en littérature et un master en beaux-arts et art de la rédaction. Conférencière très respectée, elle enseigne à présent à l'Université et a créé une fondation, Une chambre à soi, qui a pour vocation d'aider et soutenir les femmes écrivains. Son livre, Une quête infinie, est traduit dans de nombreux pays.

 

A FUKUSHIMA AU N°3 C’EST LE SALAIRE DE LA PEUR ET LE MIKADO ROULETTE RUSSE

Posted on 14 février 2013 | in ACTUALITÉS FUKUSHIMA-INFORMATIONS | by

Vous vous souvenez peut être de ce célèbre film avec Yves Montant, où un puits de pétrole est ravagé par un gigantesque incendie, et où une compagnie pétrolière décide d’embaucher quatre hommes afin de convoyer 400 kilos de nitroglycérine, jusqu’au puits de pétrole pour éteintre le feu, sur des routes défoncées, riquant l’explosion au moindre choc.

Et bien à Fukushima le village nucléaire a inventé un nouveau jeu que j’ appellerai le Mikado roulette Russe . Mikado pourquoi ? et bien c’est simple dans cette piscine du réacteur N°4 qui est normalement prévue pour recevoir que du combustible nucléaire, maintenant on y trouve de tout, c’est comme à la Foirefouille : des poutrelles (comme dans un jeux de Mikado) , une machine de chargement déchargement de seulement 35 petites tonnes qui a été rejointe tout récemment dans un grand plouf magistral, par son vérin qui lui, ne pèse seulement qu’ une petite tonne cinq.

Cette grande partie de Mikado roulette / Russe se passe dans le silence médiatique absolu de journalistes qui ne comprennent rien de ce qui ce passe à Fukushima trop occupés à profiter des largesses « alimentaires » que leur offre souvent l’industrie nucléaire mortifère, mais toutefois lucrative.

Pourquoi roulette Russe ? et bien cette partie de Mikado géante, se tient, je vous le rappelle, sur un bassin de stockage de combustible qui contient : 514 assemblages de combustible exposés et 52 assemblages de combustible neufs, dont la seule barrière radiologique qui nous en sépare actuellement est l’eau et la petite gaine de zircaloy qui entoure les pastilles De MOX (uranium et plutonium).

Je ne m’étendrais pas non plus sur le risque que représente un changement de géométrie de ce château de carte de masses potentiellement critiques au niveau du combustible neuf, suspendus à la merci d’un séisme ou d’une nouvelle chute de matériaux, qui pourrait engendrer un départ en criticité à la vitesse du déficit budgétaire, et finir de rayer la centrale de Fukushima de la carte des zones humainement accessible.

Ce que fait Tepco sur la piscine du réacteur N°3 en ce moment, c’est un peu comme organiser une partie de pétanque dans un hangar entouré de grosses bombonnes de nitroglycérine pour arrêter les boules.

Le Japon et le monde a donc eu beaucoup de chance que ce vérin de plus d’une tonne ne soit pas tombé à la verticale en poinçonnant et en écrasant les 52 assemblages de combustible neuf …

A Tchernobyl les Russes avaient réussi l’exploit de rétablir le confinement au bout de seulement 8 mois. A Fukushima il est maintenant temps d’envoyer tous nos pros-nucléaire pour travailler là-bas.

Allez messieurs, un peu de courage vous nous avez vendu de la sureté nucléaire à grand coup de pub pendant des années, maintenant au lieu de nous raconter la messe allez donc aider à Fukushima pour poursuivre votre démonstration, c’est juste un petit incident sans gravité, vous serez peut être de retour dans 40 ans …. si vous ne succombez pas sur place.

14:19 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Les (nano)particules alimentaires

Les nanoparticules sont des éléments qui se mesurent en nanomètres, unités un milliard de fois plus petit qu'un mètre : bienvenue dans le monde de l’infiniment petit ! Pour vous faire une idée plus concrète, disons que 1000 objets nanométriques tiennent dans l'épaisseur d'un cheveu. Ou qu’il y a le même rapport de taille entre une nanoparticule et un globule rouge qu’entre un ballon de foot et un stade. Ces molécules ultra-minuscules sont présentes à l’état naturel (les virus sont les plus petits nano-objets naturels), mais on peut aussi les « retravailler » de façon artificielle, parce que leur mini-taille leur confère des propriétés incroyables.

À l’échelle de l'atome, les propriétés des matériaux classiques sont bouleversées : le cuivre devient élastique, les métaux isolants et le carbone plus dur que l'acier ! Une vraie "révolution nanotechnologique", qui intéresse vachement l’industrie. Selon la National Science Fondation, les produits issus des nanotechnologies génèreront d’ici 2015 un marché de mille milliards de dollars : de l’infiniment petit… à l’infiniment grand ! Les états comme les industriels investissent donc dans ce secteur promis à une croissance extraordinaire. Mais déjà, et plutôt discrètement, les nanoparticules ont fait leur entrée dans les produits de consommation courante, voire mêmeuh dans notre assiette…

Des nanos à la louche

Combien et quels produits contiennent des nanoparticules ? Impossible à dire, parce que jusqu’à maintenant les fabricants n’étaient pas obligés de le déclarer. L’Agence Française de Sécurité Sanitaire (AFSSET) estime pourtant que plus de 600 produits de consommation courante sont concernés, sans étiquetage particulier. Le principal domaine concerné est celui de la santé et des sports (textiles, accessoires de sport, cosmétiques, soins, crème solaire), suivi de l’électronique et de l’informatique, puis les revêtements de surface (enduits, peintures) et enfin l’alimentation.

Dans le domaine alimentaire, les nanotechnologies sont utilisées dans des matériaux au contact des aliments : emballages, conditionnement, surfaces de découpe, parois de frigos… Sous forme de « nanocouches » qui protègent de l’humidité et prolongent la conservation, ou de « nanopuces » intégrées pour surveiller l’évolution microbiologique des produits, ou encore de « nanoparticules » à effet antibactérien.

Les nanoparticules qui modifient la couleur, l’odeur, le goût, ou la texture des aliments seraient encore de la science-fiction en Europe -ce qui n’est déjà plus le cas aux Etats-Unis. Selon le Ministère de l’Agriculture, « les applications commerciales des nanotechnologies dans l’aliment restent marginales. Aucune demande d’autorisation, obligatoire avant toute mise sur le marché d’un nouvel aliment, n’a été recensée au niveau européen » (1). Meuh, pas très logique cette réponse : s’il en existe, même peu, pourquoi aucune autorisation n’a été demandée ? Ainsi, poursuit le Ministère, « des produits à l’échelle nanométrique sont utilisés depuis de nombreuses années en Europe et en France dans les aliments courants », comme « la silice, additif antiagglomérant » utilisé dans le sel, le sucre et le chocolat en poudre pour éviter la formation de grumeaux. Puisque cela dure depuis longtemps, aucune raison de s’inquiéter des effets sur notre santé…

Zut, j’ai avalé un nano !

Changement de ton avec l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des aliments qui « en appelle à la prudence », reconnaissant que « les connaissances sur la toxicité des nanoparticules manufacturées sont lacunaires. De nombreuses questions restent à résoudre avant de pouvoir évaluer les risques et les bénéfices […] Il n'existe pas de méthode permettant de mesurer et de suivre le devenir de nanoparticules manufacturées dans des matrices complexes (environnement, aliments, organisme, etc.) Considérant ces incertitudes, l'Agence, de même que d'autres instances internationales, a conclu à l'impossibilité d'évaluer l'exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l'ingestion de nanoparticules » (2). Dommage pour les consommateurs !

Du fait de leur minuscule taille, il semblerait en effet que ces particules puissent traverser les barrières biologiques naturelles de protection et circuler dans tout l’organisme : peau, tissus, cerveau, alvéoles pulmonaires…et échappent aux moyens de détection habituels. On ne sait pas grand chose non plus des risques d’accumulation, de transfert dans l’environnement, ou de leur biodégradabilité. Pour ajouter à la complexité de la situation, les propriétés et la toxicité des particules varient selon leur taille, leur morphologie et leur composition chimique. Donc, même si l’on décidait de tester tous les nanomatériaux actuels (ce qui prendrait près de 50 ans !), il serait quasiment impossible d’en tirer des conclusions générales…

Rien na(no) déclarer ?

Du côté de l’Union Européenne, il n’existe pas de régulation spécifique. Mais la France vient de prendre des dispositions : depuis le 1er janvier 2013, « l’ensemble des fabricants, distributeurs ou importateurs doit déclarer les usages de substances à l’état nanoparticulaire, ainsi que les quantités annuelles produites, importées et distribuées sur le territoire français » (3). Cela doit permettre d'identifier les produits commercialisés contenant des nanoparticules, d’assurer une traçabilité et d’informer le public. Le gouvernement a d’ailleurs également promis "un étiquetage systématique des ingrédients nanoparticulaires" dès 2014.

Une petite vacherie quand même : pour qu'un produit soit soumis à la déclaration obligatoire, il doit contenir au moins 50 % de nanoparticules –ce qui exclura donc de nombreux produits-, et mesurer entre 1 et 100 nanomètres, alors que les Etats-Unis ont fixé la limite à 1000 nm : les mailles du filet ne seraient-elles pas trop larges pour attraper ces si petites choses ? Et puis, les fabricants n’ont toujours pas l’obligation de mener des tests de toxicité… Un premier pas vers la transparence, on ne va quand mêmeuh pas bouder. Mais la vigilance reste de mise : la route risque d’être longue avant que les consommateurs ne soient correctement informés. Un peu plus de prudence, beaucoup de fonds pour les études sur les risques (4), et bien plus de régulation: voici la fameuhse recette de la confiance !

(1) Site internet Ministère de l'Agriculture

(2) Site internet Agence Nationale de Sécurité Sanitaire

(3) Site internet Ministère de l'Ecologie

(4) Site internet Ministère de l'Economie et des Finances /dossier-documentaire-nanotechnologies : « Au niveau mondial, en 2005, si 10 milliards de dollars ont été consacrés à la recherche et au développement dans le domaine des nanosciences et des nanotechnologies, seulement 40 millions de dollars l'ont été à des fins de recherche sur les effets secondaires éventuels. En d’autres termes, 0,4% seulement des dépenses au niveau mondial ont été consacrées à la recherche sur les risques ».

 

La grande invasion : produits chimiques...

Note de moi-même : on en est AUSSI arrivé là, parce que malgré que tout cela soit connu depuis 20, 30 ou plus années, nous avons continué à acheter et consommer sans nous poser de questions... Si quasi tout le monde, depuis tout ce temps, s'était mis à privilégier les fabricants et producteurs de produits naturels, recyclables, non toxiques, non testés sur animaux etc. etc,  si quasi tout le monde s'était intéressé de près aux alternatives, y compris les alternatives à la consommation, les avait soutenues, encouragées par leur "pouvoir d'achat", dans autant de domaines que possible, ce fameux "bio" qui fait encore ricaner, tout simplement parce qu'on confond tout... - et bien là oui, on pourrait effectivement parler de POUVOIR d'achat, et bien des problèmes ne se poseraient plus aujourd'hui, car BEAUCOUP de choses sont liées, nous n'imaginons pas à quel point, nous avons perdu un temps fou à être sceptiques quand il aurait fallut être curieux et inventifs, incroyablement naïfs quand il aurait fallut se poser les bonnes questions, alors maintenant, oui, on en est arrivé là, la question est : comment va t-on en sortir ? Il y a urgence, mais il y a aussi foison de réponses, suffit de passer à la pratique... dès aujourd'hui. Réfléchissons avant d'acheter... Où, quoi, pourquoi ?

Changeons nos mode de vie, changeons, changeons le monde ! Sachons dire non pour découvrir là où c'est bon de dire oui !

CG

 

Pérou : découverte d'une temple vieux de 5000 ans

Pérou : découverte d'un temple vieux de 5000 ans

 
Un groupe d'archéologues péruviens a découvert un temple datant de plus de 5.000 ans, dans le complexe archéologique de "El Paraiso", à l'est de Lima, a indiqué mardi le ministère de la Culture.

"Cette découverte revêt une grande importance car c'est la première structure du genre à être retrouvée sur la côte centrale du Pérou, ce qui corrobore le fait que la région de Lima était un des centres de la civilisation dans la région andine", a indiqué à la presse le vice-ministre de la culture Rafael Varon

Le "temple du feu" ainsi nommé par les archéologues se trouve dans une aile de la pyramide principale du complexe El Paraiso et contient un four dont les flammes selon le directeur de l'équipe de recherches Marco Guillen, "auraient servi à brûler des offrande, la fumée aidant à relier les prêtres et les dieux".

La découverte a été réalisée le mois dernier après le retrait d'une couche superficielle de sable et de pierres recouvrant certaines parois du centre archélogique situé à San Martin de Porres, à l'est de la capitale péruvienne.

Le temple aurait été construit quelque 3000 ans avant Jésus-Christ, une date encore à préciser avec des analyses au radiocarbone.

El Paraiso est le plus ancien et le plus important complexe archéologique de Lima, comprenant notamment dix bâtiments répartis sur une cinquantaine d'hectares.

Sa proximité avec la mer et son accès à une vallée proche ont été des éléments favorables à son développement, mêlant pêche et agriculture.

Un archéologue français Frédéric Engel a été le premier à faire des fouilles dans cette zone en 1965, précise le ministère de la culture.

 

Un article publié par lepoint.fr

13/02/2013

Recours au poème : scalpée !

Le scalp en feu (3)

 

« Poésie Ô lapsus » - Robert Desnos

 

Le Scalp en feu est une chronique irrégulière et intermittente, dont le seul sujet, en raison du manque et de l’urgence, est la poésie. Elle ouvre six fenêtres de tir sur le poète et son poème. Selon le temps, l’humeur, les nécessités de l’instant ou du jour, son auteur, un cynique sans scrupules, s’engage à ouvrir à chaque fois toutes ces fenêtres ou quelques-unes seulement. Michel Host

Décembre 2012 / Janvier 2013

SOMMAIRE

  • UNE PENSÉE OU PLUSIEURS / DU POÈME EN PROSE (début d’une réflexion) / p. 2
  • LE POÈME / LES POÈMES : Moravia Ochoa (p.6) & Anne Jullien (p.10)
  • LE POÈTE / CATHY GARCIA / p.12

D’autres poèmes de Cathy Garcia / p.19

  • AUTRE(S) CHOSE(S) / p.27

L’art de la question (12 interrogations fondamentales) / p. 28

APHORISMES , SENTENCES ET PENSÉES D’AYMERIC BRUN (inédits 2) / p. 29

  • FEU(X) SUR DAME POÉSIE / le poète avec ou sans recueil / p.32
  • PASCALE DE TRAZEGNIES / ADORER (L’hostie rouge) / p. 33
  • LIEUX DE POÉSIE / 4 lieux / p. 35

 

à lire ici : http://www.recoursaupoeme.fr/chroniques/le-scalp-en-feu-3...

 

 

 

11/02/2013

Association Shane

Depuis 2003 nous avons pu réaliser un certain nombre d’actions et continuer celle de faire connaître les Shipibo-Conibos à travers leur patrimoine immatériel en France. Expositions, projections commentées (festivals, écoles) et diffusion des films que nous avons réalisés, dont celui qui a obtenu le prix « Coup de Coeur » en 2006 à Toulouse.
 

2011- 2012 :

La Ville de Viroflay, agglomération du ‘’Grand Parc de Versailles’’, dans le cadre de sa Saison Culturelle dont le thème est « L’Amérique Latine » nous demande notre participation et présente le 19 Novembre 2011 dans le cadre du ‘’Mois du Film Documentaire’’ « Ucayali, entre terre et eau…le chant » notre film primé.

- commande une œuvre inspirée des chants shipibo. Elle a donné lieu les 16 et 30 Mars à une création musicale ‘’Comme un Rêve Sylvestre’’ .

- réalise du 18 Mars au 22 Avril une exposition : « UCAYALI, l’art visionnaire d’aujourd’hui en Amazonie » grâce aux peintures rapportées de cette région.
Au Pérou parrainages, scolarisation des enfants, bourses d’études, cinéma itinérant avec les documentaires en version originale sans traductions ni commentaires.
 

en 2011 :

Avec notre soutien, deux formateurs, Claire Senac et Hugues Blanchère, assurent un atelier audio-visuel de 4 semaines. Les participants autochtones ont produit eux-mêmes un court métrage (scénario, tournage et montage en direct). Cette action est diffusée sur internet par les formateurs : · « Atelier international de vidéo à destination des peuples indigènes ». Voir aussi : Pôle-art-oid on Vimeo

L’atelier vidéo

(...) j’ai pu continuer à oeuvrer pour en partie finaliser le montage du film dédié au peuple shipibo « Kumancaya, le village qui vole » (52’). Nous lançons un appel aux donateurs pour la réalisation des animations prévues au cours du film. Les adhérents et les donateurs auront leur place dans le générique du film. Nous souhaitons continuer cette action pour la sauvegarde de ce précieux patrimoine en voie de disparition. Votre aide est très importante. Les adhérents n’ayant pas encore réglé leurs précédentes cotisations peuvent les joindre à celle de 2013. Le temps passe si vite et l’on oublie… La cotisation annuelle de 30 euros depuis 2011 reste inchangée et les dons…illimités…aussi.

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 Pour adhérez et aider l'Assocation :

Cotisation 2012 -2013 30 €
étudiants, demandeurs d’emploi : 10 €
Don………………………………
 Parrainage enfant : 50 €
 Bourse d’étude : 80 €
Sauvegarde patrimoine…………
 Total :……....    Date
 « Chèque à l’ordre de «Association Shane »
 12 rue Etienne Cabet 17000 La Rochelle
 Nom………………………………..
 Prénom…………………………….
 Adresse……………………………
 Téléphone…………………………
 E mail :
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 Participez en 2013

 1/ Informez vos amis, faites connaître notre démarche solidaire, trouvez des lieux d’exposition et de vente pour l’artisanat et la cinquantaine d’oeuvres picturales réalisées par les autochtones d’Amazonie péruvienne rapportées en France, recherchez et communiquez à Shane les coordonnées de sociétés, d’entreprises, de fondations pour des dons.
 2/ Organisons avec votre aide : des projections particulières ou publiques de nos films en présence du réalisateur, des animations dans des écoles de la région, des repas péruviens avec tombola accompagnés de vente d’artisanat.
 3/ Offrez ou vendez nos DVD, nous vous en communiquons le catalogue en pièce jointe et des indications ci-dessous. Pour les adhérents, le prix est minoré de 20% :
 Témoignages sur la culture des indiens Shipibo-Conibo d’Amazonie péruvienne les documentaires cités ci-dessous ont été réalisés par l’Association Shane.
  Leurs chants traditionnels rendent compte de l’âme profonde de ce peuple.
 « A l’écoute du peuple shipibo » (2004) (80’) (20 euros) en version française seule, avec chapitres par communautés visitées et par sujet. Ce DVD existe dans une version en deux parties (2 DVD) :

‘’Ucayali, entre terre et eau…le chant" (20 euros), documentaire à caractère musical tourné en Ucayali et réalisé en deux versions :
 1) version bilingue 46'40" (2005), français, espagnol, avec chapitres et bonus
 2) version réduite à 24'40 (2006) version française seule sans chapitres ni bonus, prix "Coup de Coeur" du jury à la 66éme "Rencontres de Image'in" à Toulouse de la Fédération Française Cinéma Vidéo.

« Diogenes » une cérémonie chamanique en Ucayali (15 euros)
1) version originale 26’ (2009) espagnol, shipibo
2) version réduite à 11’50 (2009) espagnol, shipibo (introduction en français)

 

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http://shanefrance.org/index_fra.php

 « L’art est une manière de revivifier la fierté, de restaurer le respect et la confiance en soi » Roger Boulay

 « La sauvegarde d’un patrimoine immatériel est aussi importante que celle de notre milieu naturel et environnemental » Pierre Urban

Lecture de Jardin du causse à Solomiac (Gers)

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De et par Cathy Garcia, le 15 février à 19 heures,

lors de la première escale de Babel-Gum dans le cadre de la Vie Rurale #2

à Solomiac du 12 au 19 février.

Ci-joint le programme : prog babel-gum solomiac.pdf

09/02/2013

Nucléaire et indépendance énergétique : la présence d'Areva en Afrique

Nucléaire et indépendance énergétique

Extraction de l'uranium dans le nord du Niger

Depuis 40 ans, le développement du nucléaire est justifié au nom de «l'indépendance énergétique» de notre pays. Pourtant, avant même la fermeture de la dernière mine d'uranium française, en 2001, le combustible nécessaire aux centrales françaises était importé en grande partie. Il l'est maintenant en totalité. Si les sources d'approvisionnement se sont diversifiées, le sous-sol africain a été historiquement, et reste encore aujourd'hui indispensable au fonctionnement de notre parc électronucléaire.

Comment peut-on alors parler d'indépendance énergétique ? C'est simple, il suffit à nos dirigeants de considérer que le sous-sol des anciennes colonies françaises continue d'appartenir à l'ex-métropole, ou de payer l'uranium à un prix tellement dérisoire qu'il en devient négligeable.

Présence d'Areva sur le continent africain

En intervenant au Mali, la France cherche à conforter son rôle de "gendarme" en Afrique. La situation géopolitique complexe ne doit pas occulter la volonté de notre pays de garder la mainmise sur le Sud du Sahara, et notamment sur son sous-sol riche en pétrole et uranium. L'accès à ces ressources, pillées depuis des décennies, fait en ce moment l'objet d'une protection rapprochée, comme l'a montré l'envoi de troupes sur la mine d'uranium d'Imouraren, au Niger.

Ce coup de projecteur sur la région fournit l'occasion de faire le point sur la présence d'Areva en Afrique.

La mission de Survie se concentre principalement sur la lutte contre la Françafrique. Elle mène des campagnes d'information et d'interpellation des citoyens et des élus pour une réforme de la politique de la France en Afrique et des relations Nord-Sud. Tout comme le Réseau, elle se compose de nombreux groupes locaux, présents sur tout le territoire français.

 

 

Survie et le Réseau travaillent régulièrement ensemble, notamment au travers du collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger".

Survie, le Réseau "Sortir du nucléaire" et le collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" demandent à Areva, entreprise à capitaux publics :

- une suspension immédiate de tous les projets miniers tant que des conditions d'exploitation respectueuses de l'environnement et de la santé des travailleurs et des populations locales ne sont pas garanties par une expertise indépendante reconnue par l'État hôte et par la société civile locale ; le référentiel doit être minima celui de la réglementation française en la matière.

- le versement de taxes ou contributions par Areva aux États hôtes, confiées à une gestion indépendante spécialisée pour la remise en état des sites après extraction, la dépollution des sites en exploitation et de leurs abords (confinement des stériles et déchets radioactifs, collecte des objets et ferrailles contaminés...).

- le respect de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, notamment par l'association étroite des populations locales aux décisions liées à la gestion des ressources en eau et à l'utilisation des terres.

- la contribution financière d'Areva à la mise en place pour tous les ex-travailleurs des mines et les populations vivant à proximité d'un examen médical complet, d'une évaluation rétrospective des doses subies, d'un suivi sanitaire à long terme réalisé par des organismes médicaux indépendants et l'indemnisation des préjudices subis.



Pour en savoir plus :
téléchargez ICI le fascicule 4 pages consacré au thème "Areva en Afrique"

 

Un article publié par danactu-resistance.over-blog.com

15:43 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Ils vendent tout

 

Ils vendent les coquillages de bord de mer
Comme ils ont vendu l’eau,
Prêts à troquer leurs mères
Ces salauds...
Ils vendent le sable fin, les algues
Et ils conviennent
Pour s’enrichir de brev’ter
Les couleurs et l’oxygène.
Ils vendent aux plus offrants
Mais n’offrent rien, jamais d’cadeaux,
Sauf pour un abonnement de bienvenu
A tous leurs idéaux.
Ils vendent les hymens de
Jeunes vierges sur la planète
Et les mains ouvrières
De jeunes enfants analphabètes.
Ils vendent tous les combats d’hier,
Les acquis des grands-pères ;
Ils vendent ce qu’ils rejettent
Et tous leurs déchets nucléaires.
Ils vendent des dictatures
Et de l’or noir dans les assiettes,
Des mètres cubes d’air pur
Ils ont décidé qu’ça s’achète !
Ils vendent même le sacré,
Le visage des guérilléros ;
Les slogans des révolutions
En période de promo.
Ils vendent les symphonies
Aux opérateurs de mobile ;
Aux pays du Tiers-Monde
Ils vendent leurs vieilles automobiles.
Ils vendent tous les progrès passés
Et leurs vieilles maladies,
Ne dévoilent jamais les secrets
De leurs vieilles pharmacies.
Ils vendent la solidarité,
Les pièces jaunes des grands-mères ;
Préfèrent la charité,
Ont inventé l’humanitaire.
Ils vendent coûte que coûte
Tout c’qui leur coûte et même l’écoute ;
Vendent tous les engagements
Même les mots, leur langage ment .
 
Ils vendent à coup d’publicité
Des espoirs sans lend’mains
Au public des cités
A qui ils ont lié les mains.
Ils vendent la peau de l’homme
Et bien avant de l’avoir tué ;
L’ours, le loup et l’orme
Sont des espèces du temps passé.
Ils vendent des marées noires
Et sacrifient les littoraux ;
Dans l’arène des gueulards
Ils vendent l’agonie des taureaux.
Ils vendent de vieilles constitutions
Aussi malades que leurs systèmes ;
Ils condamnent la contestation
Dans des tribunaux qu’ils enchaînent.
Ils vendent depuis toujours
Le travail des travailleurs ;
Ont vendu nos vieux jours,
Des mouroirs comme dernière demeure.
 
Ils vendent l’idée laïque
En dépeçant l’universel ;
Les clergés revanchards
Sont toujours une bonne clientèle.
Ils ont vendu la signification
Du mot public,
Celui qui s’oppose aux lois de l’argent
Est archaïque.
Ils vendent aux oreilles innocentes
Que des chansons sans âmes
Pourvu qu’elles soient divertissantes,
Ils endorment le quidam.
Ils vendent au grattage, au tirage
A la française des bœufs ;
On se gratte, ils nous tirent,
Jamais d’affaire c’est pas du jeu.
Ils vendent aux yeux bleus des mineurs
Des poussières sans charbon ;
Ils percent au fond des cœurs
Une existence sans fond.
Ils vendent aux sans papiers
Des grillages sans les griots ;
Les marchands d’barbelés
Déménagent tous les idéaux.
 
Ils vendent le devenir
Des grands primates en liberté ;
Les forêts séculaires
Y’a plus d’endroits où se cacher.
Ils vendent des armes
A des culs-de-jatte fanatisés ;
Ils vendent des larmes
A des orphelinats entiers.
Ils vendent aux élites corrompues
Le pouvoir d’informer,
Des bouquets satellites
Remplis d’épines empoisonnées.
Ils vendent l’esprit critique
A quelques philosophes mondains,
Les chiens de garde de la pensée unique
Aboient pour rien.
Ils vendent des étiquettes
Cousues à même la peau des gens ;
Leurs marques sont des tatouages
Que l’on refuse aux indigents.
Ils vendent à nos consciences
Un nouveau vocabulaire,
Ne disent plus « indigènes »
Mais parlent de main d’œuvre moins chère.
Ils vendent des rallyes arrogants,
Font l’pari du Dakar ;
A chaque édition
Des enfants écrasés par un char.
Ils vendent leurs sommets capitaux
En face des bidonvilles, c’est chic !
Transforment une capitale
Le temps d’un enjeu olympique.
Ils vendent, ils crient
« Soldons ! », « Cédons ! »,
Qu’importe les périodes,
Ils ont même vendu les saisons !
Ont vendu les organismes,
Les cellules et les planctons...
...
Ils ont même vendu les saisons !
 
 
Thomas Petiot
 
 
 
(Merci à Tom !)

07/02/2013

Naissance de Troqu'et dons en Quercy

Voir ici : http://troquetdonsenquercy.hautetfort.com/

Ce blog est une initiative de l'Association Nouveaux Délits http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/

Il a pour vocation de relayer des annonces de trocs, dons et échanges, de matériels et de services, dans tous les domaines, sur le territoire du Quercy. Dans l'optique "penser global et agir local", il propose donc un service gratuit. Il suffit d'envoyer vos annonces (avec photos si besoin) et votre contact (mail, téléphone), à nouveauxdelits arobase orange point fr et nous nous chargerons de les mettre en ligne. Les personnes intéressées vous contacteront directement. Nous ne serons pas tenus responsables des problèmes qui pourraient survenir lors de ces échanges, nous ne servons que de relai, à chacun donc de s'assurer du bon déroulement des choses. Par contre, nous n'accepterons pas de nouvelles annonces provenant de personnes qui n'auraient pas respecté la base de respect et de confiance nécessaire dans ce genre d'échange. Nous voulons participer à un monde plus solidaire et plus humain et non l'inverse. Nous nous réservons le droit de refuser une annonce, si nous pensons qu'elle ne correspond pas à notre éthique.

C'est pourquoi aussi nous demandons à ce que les personnes qui proposent des annonces soient toutes des habitant(e)s du Quercy (département du Lot et proches environs) afin de rester sur une dimension locale, ce qui pourrait favoriser également de véritables rencontres qui pourraient déboucher sur des projets, des amitiés. Pourquoi pas ?

Merci de nous tenir au courant quand une annonce n'a plus lieu d'être, afin d'éviter que vous soyez sollicités pour rien. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent adhérer à l'association (10 euros) mais ce n'est en aucun cas obligatoire.

Les Guarani Kaiowa en grand danger : les propriétaires terriens payent des tueurs à gages !!

Les Guarani Kaiowa en grand danger : les propriétaires terriens ne lâchent rien et payent des tueurs à gages ! Stop à l'agonie des Peuples !

Ladio Veron se recueillant sur la tombe de son père Marcos assassiné en 2003, déclare que Jacinto Honório da Silva Filho a donné une arme à feu, un téléphone cellulaire et R $ 600 relais à un homme pour le tuer. Le cacique Ladio Veron est sous protection de la défense des droits de l'homme car menacé de mort.

En 9 ans, plus de 273 Guarani-Kaiowá ont été tués. A de rares exceptions près, les crimes n'ont pas été résolus. Les morts violentes d'autochtones se produisent dans le contexte d'un conflit lors de la reprise des terres ancestrales et est principalement la responsabilité de l'État brésilien. La démarcation des terres autochtones a 20 ans de retard.

 

Signons les pétitions :

** PÉTITION... OFFICIELLE "Força e Coragem":

STOP AUX MASSACRES DES PEUPLES D'AMAZONIE

 


** PÉTITION OFFICIELLE EUROPÉENNE :

STOP A L'EXPULSION DU PEUPLE GUARANI-KAIOWA DE SES TERRES

Microbiote : ces bactéries qui nous gouvernent - Aux frontières de la conscience

Brésil, Cícero Guedes, leader du MST est assassiné à Rio

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Le travailleur rural et militant du Mouvement des Sans Terre a été assassiné par des tueurs à gage le 25 janvier 2013, aux alentours de la raffinerie sucrière Cambahyba, dans la municipalité de Campos dos Goytacazes (RJ).

Cícero a été atteint par des tirs à la tête alors qu’il quittait l’unité productive à bicyclette. Né à Alagoas, il fut coupeur de canne et coordonnait l’occupation par le Mouvement des Sans Terre dans la raffinerie qui regroupe sept haciendas pour un total de 3.500 hectares.

Cette grande propriété fut considérée improductive par décision du juge fédéral Dario Ribeiro Machado Júnior, qui a été rendue publique en juin. La zone appartenant au défunt Heli Ribeiro Gomes, ex-vice-gouverneur « bionique » (1) de Rio, est aujourd’hui sous le contrôle de ses héritiers.

Cícero Guedes était membre de l’unité productive Zumbi dos Palmares créée en 2002 sur le site Brava Gente, au nord de Rio de Janeiro mais il continuait à lutter pour la réforme agraire. Il était devenu une référence dans la construction des connaissances en agro-écologie tant parmi les compagnons du Mouvement Sans Terre que parmi les étudiants et les professeurs de l’Université do Norte Fluminense.

Sur son terrain il développait des techniques agro-écologiques avec une diversité de plantes, dans le respect de la nature et en profitant de tout ce qu’elle pouvait donner. Il a commencé avec une plantation près de chez lui avec une couverture de fleurs qui a permis d’embellir sa propriété et aussi de dégager une source de revenus. Cícero était aussi connu pour sa production intensive de bananes, cultivée parmi des légumineuses, du maïs et des espèces fruitières. Les enfants ont grandi en observant le développement de l’expérience et ont appris avec leur père comment produire des aliments de meilleure qualité que ceux du supermarché.

Dès que le producteur agricole Cícero Guedes dos Santos a occupé son terrain en 2002, il a mis en place son vieux projet de développer une diversité de plantations dans le respect de la nature, une expérience proposant un nouveau type de conscience et affirmant le sentiment croissant jour après jour de la nécessité de préservation et d’équilibre.

La violence des grandes propriétés terriennes

Ce complexe d’haciendas est le théâtre de tout type de violences : exploitation du travail infantile, exploitation de main d’oeuvre esclave, absence de paiement des droits et des indemnisations aux travailleurs, en plus de crimes environnementaux.

En décembre 2012 l’INCRA (Instituto Nacional de Colonização e Reforma Agrária) a pris l’engagement de créer une unité productive dans la zone de la raffinerie mais jusqu’à aujourd’hui on n’observe aucune avancée concrète dans l’octroi de terres aux familles de producteurs.

La mort du compagnon Cícero est la conséquence de la violence des grandes propriétés, de l’impunité des meurtres de militants Sans Terre et de la lenteur de l’INCRA à répartir les terres improductives aux mains des petits producteurs et pour mettre en oeuvre la réforme agraire. Le Mouvement des Sans Terre exige que less coupables soient jugés, condamnés et emprisonnés.

Les grandes propriétés de la raffinerie Cambahyba accumulent des dettes de millions de Reales avec l’État brésilñien et leur processus de désappropriation est paralysé depuis 14 ans — l’INCRA avait alos déclaré ces terres improductives et donc sujettes légalement à l’expropriation aux fins en vertu de la réforme agraire.

Cependant la dette de la raffinerie sucrière ne se limite pas à l’aspect financier. En mai 2012 les brésiliens ont été horrifiés par les révélations selon lesquelles les fourneaux de Cambahyba furent utilisés pour incinérer les corps de 10 militants polítiques sous la dictature civile et militaire. Les aveux du délégué du Département d’Ordre Politique et Social (Dops), Cláudio Guerra, publiés dans le livre “Mémoires d’une guerre sale », ont été largment repris dans la presse.

Jusqu’à aujourd’hui cependant, la Justice Fédérale empêche l’expropriation de la zone et a décidé d’expulser violemment les familles qui revendiquent la terre. C’est la deuxième fois que le MST réalise une occupation de la raffinerie.

La première fut en 2000. Sept ans plus tard, les Polices Fédérale et Militaire par décision de la justice Fédérale de Campos , ont expulsé les 100 famílles qui avaient créé le campement Oziel Alves II.

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(1) Ce terme désigne au Brésil des gouverneurs nommés sous la dictature militaire, sans suffrage populaire

Traduction du portugais : Thierry Deronne

Source : http://www.mst.org.br/content/cicero-guedes-coordenador-da-ocupacao-na-usina-cambahyba-e-assassinado-no-rio

06/02/2013

UN PROJET DE DÉCROISSANCE

Un projet de décroissance

 

Notre société capitaliste et productiviste du «toujours plus» est en crise... Nous ne devons pas cependant attendre que ce système s'écroule de lui-même et que de ses ruines encore fumantes surgisse spontanément un monde meilleur.

J'appartiens à ceux qui préfèrent chanter au présent plutôt qu'à de lointains lendemains qui chantent. C'est dès maintenant que nous devons commencer à trouver des issues.

Nous avons une bonne nouvelle à apporter à l'humanité : la société des humains est déjà assez riche pour permettre à plus de sept milliards d'humains de bien vivre...

Nous n'avons donc pas à courber l'échine devant les politiques de récession sociale mais nous devons, bien au contraire, affirmer qu'être fidèles aux combats émancipateurs de nos anciens, c'est être aujourd'hui encore plus exigeants, c'est donc imposer un nouveau pacte de droits sociaux qui ne soit pas en retrait, c'est imaginer un nouveau pacte qui ne nous conduise pas à défendre un système qui nous tue, mais qui nous permette de commencer à changer véritablement de société.

Nous avons un débat entre nous sur la bonne façon de nommer ce nouveau pacte : revenu social, Dotation Inconditionnelle d'Autonomie, revenu universel ou de citoyenneté, salaire socialisé, dividende social, peu importe finalement le terme. L'essentiel c'est que les adeptes d'un revenu garanti inconditionnel se disent tous convaincus qu'il ne s'agit pas d'être moins disant socialement mais mieux disant...

L'essentiel c'est que nous soyons tous convaincus que cette Dotation Inconditionnelle d'Autonomie est un composant essentiel de ce nouveau pacte social qui permettra d'avancer vers plus d'autonomie et d'en finir, au plus vite, avec la centralité du travail dans nos vies.

Les débats sur les formes que prendra ce revenu social doivent se poursuivre. Nous avons tout à gagner à ne pas cultiver ce qui nous différencie, mais à chercher une convergence qui tienne compte de notre histoire sociale, politique et culturelle.

Nous devons en finir avec plus de vingt ans d'échec du combat en faveur de ce revenu social, nous ne devons pas davantage être dupes lorsque nos adversaires comme Alain Madelin, Christine Boutin ou Dominique de Villepin parlent de «dividende social».

Ce qui nous oppose à la droite ce n'est pas seulement le montant du revenu garanti, ce n'est pas uniquement son caractère universel ou pas, inconditionnel ou pas, c'est la place qu'occupe ce revenu garanti universel et inconditionnel comme instrument de sortie du capitalisme et du productivisme.

 

 

Pour le dire autrement : la Dotation Inconditionnelle d'Autonomie n'est en rien un simple revenu de survie ! Il est lié à la notion de don, de gratuité, donc à la construction de «communs»...

J'ai toujours dit ma préférence pour une Dotation Inconditionnelle d'Autonomie qui prendrait plusieurs formes : une partie sous forme de monnaie nationale (en euros), une autre partie importante sous forme de monnaie locale à inventer (afin de faciliter notamment la relocalisation de biens socialement et écologiquement responsables) et une partie, essentielle à mes yeux, distribuée sous forme de droits d'accès aux biens communs (gratuité de l'eau vitale, des transports en commun, bouclier énergétique, etc.).

Je suis convaincu que notre combat pour une Dotation Inconditionnelle d'Autonomie doit prendre avant tout la forme de la défense et de l'extension de la sphère de la gratuité (libre accès à certains biens et services).

Ce Manifeste pour une Dotation Inconditionnelle d'Autonomie (DIA) ouvre un grand chantier, celui d'une décroissance économique qui profite d'abord aux plus pauvres, celui d'une décroissance qui, se refusant à réclamer plus d'austérité encore à «Hollandréou», cherche à inventer ce que pourrait être une politique du Buen vivir à la française !

 

Un article de Paul Ariès, publié par projet-decroissance.net

L'OEIL DE BIG BROTHER SE TROUVERA À 5000 MÈTRES AU-DESSUS DE NOUS

L'agence pour les projets de recherche avancée de défense des Américains (DARPA) a mis au point une caméra baptisée ARGUS-IS tout à fait redoutable puisqu'elle est capable de couvrir une zone de 40 kilomètres carrés, filmant avec précision des objets très petits (15 cm), à une hauteur de plus de 5 000 mètres.

L'ARGUS-IS fournit des images de 1,8 gigapixels et peut soit les diffuser en live à une régie au sol, soit les stocker jusqu'à une capacité maximum d'un exabyte (1 million de terabytes). Il s'agit en réalité d'une caméra capable de filmer jusqu'à 65 vidéo HD en même temps.

Montées sur des drones, des avions ou des hélicoptères, ces caméras vont permettre d'étendre encore plus les capacités de surveillance du gouvernement américain, aussi bien "offshore" que sur son propre territoire.

Et là, les délinquants de Camover vont pouvoir aller se rhabiller avec leurs perches. Personne ne pourra savoir qu'il est espionné par ces faucons.

Bref, il sera bientôt impossible d'échapper à l'oeil qui voit tout de Big Brother, sauf peut être à rester terré chez soi.

Source :

http://www.terresacree.org/actualites/module-mere-comment...

http://gizmodo.com/5979372/watch-the-worlds-highest-resol...

05/02/2013

La nuit du loup de Javier Tomeo

La nuit du loup, Javier Tomeo

Janvier 2013, traduit de l’espagnol par Denise Laroutis, 150 p. 15 €

édition: Christian Bourgois

 

Voici une bien drôle d’histoire, serait-on tenté de dire. Dans une ambiance inquiétante qui frôle le fantastique, Javier Tomeo nous fait assister tout au long de La nuit du loup à une longue et étrange discussion. Cela se passe une nuit de 30 novembre, une date qui n’est pas anodine, cependant le sujet n’est pas là. Le sujet, ce sont deux hommes partis faire un petit tour après le repas, et qui tous deux, à une cinquante de mètres de distance l’un de l’autre, se foulent malencontreusement la cheville. Les voilà donc immobilisés là, dans la lande déserte. Tout proches, et cependant hors de vue, à cause d’un virage qui sépare Macarío, le premier, réfugié sous un abribus, d’Ismael, le deuxième, assis plus loin au bord de la route. Macarío vit à cinq cents mètres à peine de là, c’est un retraité solitaire, poète lyrique et un peu bizarre. Ismael, qui s’est foulé la cheville quelque temps après Macarío, est un assureur qui devait passer une nuit à l’hôtel du village, après avoir vendu quelques assurances-vie à des villageois faciles à convaincre. Un homme qui ne fait rien de plus que son métier, en somme, un citadin, marié, dont la seule bizarrerie serait d’aimer les films de vampires et de loups-garous, ce qui ne peut que nourrir l’imagination un peu plus qu’il ne le faudrait dans une telle situation.

« Il ne parle pas en l’air, il se juge assez entendu en la matière. Il n’a pas eu besoin d’aller voir sur Internet pour savoir tout ce qu’il sait sur les loups-garous. Au cours des quinze dernières années, il a vu tous les films de Dracula et de loups-garous qui sont passés au cinéma de son quartier et à la télévision, et il est capable de faire la différence entre les loups qui naissent loups et ces hommes atteints de mélancolie qui finissent par se transformer en lycanthropes ».

Macarío lui, est doté d’une grande érudition du genre « googlelienne », qu’il a acquise en passant des heures et des heures, jour après jour, sur internet. Il a mémorisé toutes sortes de choses, de chiffres, de détails, à propos de tout et n’importe quoi, ce qui n’est peut-être pas très utile en soi, mais se révèlera bien pratique pour alimenter une conversation, presque tout au long d’une nuit. Presque, parce que l’humain est ainsi fait – mettons ça sur le compte de la lune, pleine cette nuit-là – qu’il demeure au fond de lui un fond d’agressivité, de cruauté, de folie, qu’il est parfois difficile de contenir et dissimuler trop longtemps sous le vernis mondain. Seuls témoins de cette conversation à bâtons rompus qui, pour contrer la peur et les ténèbres qui siègent à l’intérieur même de chacun, galope et dérape en toutes directions, parfois jusqu’à l’absurde, un corbeau, un hibou et mêmes deux grillons, qui croassent, ululent et chantent, comme pour approuver ou désapprouver ces échanges, durant lesquels la lune, jouant avec les nuages, jouera aussi un rôle de révélateur et d’amplificateur.

C’est presque une fable que nous offre ici Javier Tomeo, non dénuée d’humour, tantôt léger, tantôt grinçant, où l’on apprend plein de choses, des choses qui ne servent à rien, comme savoir que la girafe n’a que sept vertèbres, ou pouvoir réciter dans l’ordre alphabétique les cinq pays du monde dont le nom commence par la lettre k, ou encore raconter la vie des saints du calendrier, mais qui pourraient se révéler bien utiles, s’il nous fallait ainsi parler toute une nuit à un inconnu sans le voir.

 

Cathy Garcia

 

Javier-Tomeo_9483.jpgJavier Tomeo Estallo est un écrivain et dramaturge né le 9 septembre 1932 dans l’Aragon. Il a passé une licence de Droit et de Criminologie à l’Université de Barcelone. En 1963, il a publié, avec Juan María Estadella, La brujería y la superstición en Cataluña (La sorcellerie et la superstition en Catalogne). En 1967, il écrit son premier roman. Il a obtenu en 1971 le premio de novela corta Ciudad de Barbastro, pour El Unicornio. Dans les années 70 sont apparus d’autres titres comme El castillo de la carta cifrada. Dans les années 80, il écrit Diálogo en re mayor, Amado monstruo ; dans la décennie suivante ont été publiés de nombreux livres, comme El gallitigre (1990), El crimen del cine Oriente (1995), Los misterios de la ópera (1997), Napoleón VII (1999) ou Cuentos perversos (2002), La mirada de la muñeca hinchable (2003), Los nuevos inquisidores (2004), El cantante de boleros (2005), Doce cuentos de Andersen contados por dos viejos verdes (2005), entre autres. Quelques unes de ses œuvres ont été portées sur les scènes avec un accueil favorable de la critique, et surtout en France. Amado monstruo (Monstre Aimé) a été donné au Théâtre National de la Colline de Paris en 1989 avec un grand succès. Il a reçu le Premio Aragón a las letras en 1994 et la médaille d’or de la municipalité de Saragosse. Il rédige aussi des articles pour différents médias, comme ABC.