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31/01/2013

La malédiction du gaz de schiste

Zamosc, en Pologne orientale : au hasard d'un tournage dans cette région rurale, Lech Kowalski rencontre en 2009 des paysans sur les terres desquels de grandes firmes américaines ont commencé à prospecter pour extraire du gaz de schiste. Fissures dans les murs des fermes, pollution des eaux, bulldozers investissant des champs à quelques dizaines de mètres des habitations... Les villageois sont inquiets. Or cette situation locale n'a rien d'anecdotique et témoigne d'un phénomène qui menace aujourd'hui toute la planète. Bradford County, aux États-Unis, est au gaz de schiste ce que l'Arabie Saoudite est au pétrole. Mais on est loin de l'image idyllique d'une "énergie non conventionnelle" propre et d'exploitation aisée que veulent donner les industriels. Dans ce petit comté du nord-est des États-Unis, le réalisateur filme des paysages dévastés et l'épuisement physique et psychologique des habitants...

 

"Just The Wind", de Bence Fliegauf

Ours d'argent, Grand Prix du Jury

Avec Lajos Sárkány, Katalin Toldi, Gyöngyi Lendvai, György Toldi
Hongrie, Allemagne, France, 2012, 91 minutes

Synopsis. Hongrie, 2012. Des familles entières de la communauté tsigane sont littéralement traquées et assassinées par des milices, la nuit. Une de ces familles décide de partir vivre au Canada. En attendant, chaque membre : la mère, la fille et le jeune fils, font tout pour ne pas se faire remarquer. Mais où qu'ils aillent, ils se trouvent face à la menace, au danger.

Avec Just the wind, le cinéaste hongrois Bence Fliegauf réalise un film politique fort parce qu'effroyable et, hélas, réel. Les assassinats de familles tsiganes lors d'expéditions nocturnes par des milices font en effet l'actualité de la Hongrie actuelle. La cause principale de ces actes barbares : le ressentiment d'une partie de la population hongroise sans ressource, contre une communauté jugée assistée.

Pour relater ce sentiment exarcerbé, tendu, délétère, Flieghauf filme pratiquement en permanence à quelques centimètres de chaque personnage comme une menace sans fin et plaquée, une impossibilité de s'échapper. Tournée en été, la sensation de chaleur ne peut exhaler que de l'étouffement, comme une métaphore des tsiganes qui s'accordent à peine le droit de respirer tant leur peur de se faire remarquer et assassiner est palpable. Mais ce qui intéresse surtout Fliegauf est de montrer l'état de délitement, la déliquescence intense de son pays, où personne ne tente plus de construire quoi que ce soit : la police ne fait que constater, la communauté tsigane semble s'enfoncer dans des endroits de survivance démolis, les Hongrois restent dans l'envie. De ce constat a priori sans espoir, il émane cependant une certaine puissance : celle de la dénonciation, de la prise de conscience indispensable pour mettre un terme à cette barbarie.


Date de première diffusion sur ARTE :Ven., 17 févr. 2012, 14h48

30/01/2013

Additifs, arômes, enzymes... : des substances issues d’OGM, dans la chaîne alimentaire

par Pauline VERRIERE

L’industrie agroalimentaire utilise de très nombreux « artifices » pour donner du goût, une couleur appétissante ou la bonne consistance aux aliments qu’elle nous fait avaler. Que ces éléments soient introduits directement dans le produit ou simplement utilisés lors de la fabrication, font-ils l’objet d’évaluation et dans quelle mesure les consommateurs sont-ils informés de leur présence ? Mais surtout, les « auxiliaires technologiques » sont de plus en plus d’origine transgénique. Étiquetés ou pas ? Essayons d’y voir plus clair derrière les E250 et autres lécithine de soja, présents dans nos gâteaux préférés.

 

Lors de la transformation d’aliments, sont quasiment systématiquement incorporées des substances, « des agents alimentaires améliorants », qui ne sont pas des aliments en tant que tels, mais qui améliorent le produit ou lui donnent certaines caractéristiques : ce sont les additifs, arômes, enzymes et auxiliaires technologiques. Certains d’entre eux sont incorporés dans l’aliment et se retrouvent dans nos assiettes. C’est le cas des additifs, pour donner du goût ou une odeur à des aliments (arômes) ou pour d’autres fonctions : colorants, édulcorants, conservateurs, anti-oxydants, agents de textures... Les autres, les enzymes et auxiliaires technologiques [1], sont « simplement » utilisés lors du processus de fabrication mais ne sont pas présents dans le produit final ou seulement de façon involontaire. Les enzymes peuvent parfois avoir un effet dans le produit final, elles sont alors autorisées en tant qu’additif.
Dans le « paquet améliorant », ensemble de normes juridiques sur la question, la Commission européenne a souhaité encadrer les additifs, arômes alimentaires et enzymes. En revanche, pas de cadre particulier pour les auxiliaires : une telle réglementation est jugée « disproportionnée » par la Commission européenne, dans la mesure où le cadre général sur la sécurité des aliments s’applique.
Ainsi additifs, arômes et enzymes sont tous soumis à la même procédure d’évaluation et d’autorisation [2], procédure similaire à celle des OGM. Sur la base d’un avis de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA), la Commission européenne propose d’autoriser ou non la substance. En bout de course, le Comité Permanent de la Chaîne alimentaire et de la sécurité alimentaire (CP CASA) se prononce sur l’autorisation.
À cette réglementation commune, s’ajoutent trois réglementations sectorielles [3] qui définissent des conditions d’utilisations particulières à chaque catégorie de substance, ainsi qu’une liste positive des substances autorisées [4]. Ainsi, une substance non inscrite sur l’une de ces trois listes n’est pas autorisée et ne peut être utilisée lors de la fabrication d’un aliment commercialisé dans l’Union européenne.
La présence d’additifs et arômes est obligatoirement signalée dans la liste des ingrédients par l’indication de leur nom. Ils peuvent également être signalés sous la forme de leur code européen (ex. E150 pour le colorant caramel ou FL02.015 pour l’arôme « menthol »).

 

Auxiliaires technologiques : pas évalués ni étiquetés

 

En ce qui concerne les auxiliaires technologiques, il n’existe pas d’harmonisation au niveau européen et ils ne sont pas considérés comme des ingrédients. Conséquence : pas d’évaluation, pas d’autorisation préalable et pas d’étiquetage puisqu’en principe, ils ne sont pas présents dans le produit fini. Ces derniers peuvent néanmoins subsister à l’état de trace : les opérateurs doivent s’assurer que ces résidus, présents dans les denrées, ne présentent pas de risques (règlement 178/2002 sur la sécurité alimentaire). Quelques traces d’agents antimousse ou solvants d’extraction ? Puisqu’on vous dit que c’est sans danger [5]...
La France est l’un des rares pays européens (avec le Danemark) qui possède un dispositif national sur ces auxiliaires technologiques prévoyant les conditions de leur autorisation et utilisation [6]. Sont ainsi fixés les auxiliaires autorisés, les conditions de leur utilisation et la dose résiduelle maximale autorisée dans le produit final. A noter toutefois qu’en vertu du principe de reconnaissance mutuelle des législations des États membres, les auxiliaires légalement autorisés dans les autres États membres doivent être autorisés en France ou faire l’objet d’une procédure d’autorisation simplifiée.
Qu’on ne s’y trompe pas, parmi ces agents améliorants, tout n’est pas « chimique ». Certains arômes notamment, peuvent être qualifiés de naturels à la condition que l’arôme en question ait été obtenu exclusivement ou au moins à hauteur de 95% d’une source végétale ou animale. Les codes européens des additifs cachent parfois des substances contenues naturellement dans les aliments ou consommées couramment depuis longtemps (par exemple l’acide citrique contenu dans le citron (E330), ou encore le curcuma utilisé comme colorant (E100)). Un arôme naturel pourrait-il être GM ? Interrogé par Inf’OGM, le Syndicat National des Industries Aromatiques Alimentaires (SNIAA) admet que la législation est « peu précise » sur ce point mais qu’il ne « semble pas envisageable, du strict point de vue commercial, de mettre sur le marché des arômes qualifiés de naturels qui dans le même temps comporteraient une déclaration de présence d’OGM ». Faisons donc confiance au commerce !

 

Mais force est de constater que l’utilisation d’agents améliorants génétiquement modifiés (GM) est de plus en plus courante. Additifs, arômes et enzymes, s’ils sont GM, doivent respecter la réglementation sur les OGM en vigueur et donc faire l’objet d’une autorisation spécifique en tant qu’agent améliorant GM à l’issue d’une évaluation. Les règles d’étiquetage s’appliquent également. S’ils sont volontairement introduits dans un aliment, leur présence doit être indiquée, quelle que soit la quantité dans le produit. Il existe cependant une petite nuance dans le droit européen, mais qui peut faire toute la différence. Sont concernés par l’obligation d’étiquetage, les aliments GM ou produits à partir d’un OGM [7] mais pas ceux produits à l’aide d’un OGM [8]. Sont donc seuls concernés par l’étiquetage les additifs (et enzymes utilisés comme additifs) et arômes GM ou produits à partir d’un OGM. En revanche, les additifs et arômes obtenus à l’aide d’un OGM ne sont pas concernés par l’étiquetage [9].
De même, les auxiliaires et les enzymes utilisés en tant qu’auxiliaires (c’est-à-dire utilisés lors du processus de fabrication), qui ne sont pas considérés comme des ingrédients, dans tous les cas, ne sont pas concernés par cet étiquetage [10].

 

Agent améliorant sans OGM : la perle rare

 

Autre difficulté : il serait de plus en plus difficile de trouver un certain nombre de ces agents améliorants qui ne soient pas issus d’OGM. C’est ce que nous révèle un rapport de mai 2012 de la Commission européenne sur l’application de la réglementation européenne sur l’agriculture biologique [11]. Dans le conventionnel, cela ne pose pas trop de problème, pour autant que le consommateur ne s’inquiète pas trop de la question : il ne s’agit pas ici d’OGM, ils sont produits par un OGM, donc pas d’étiquetage.
En revanche, pour les produits issus de l’agriculture biologique, cela peut s’avérer plus compliqué puisqu’il y a interdiction d’utiliser des OGM (avec une tolérance en cas de contamination jusqu’à 0,9% pour le label européen). En cas de non disponibilité sur le marché, la Commission européenne peut accorder certaines dérogations pour permettre l’utilisation de certaines substances, en principe interdites, sans la perte du label. Sur ce cas particulier, la Commission européenne précise n’avoir jamais accordé aucune exception de ce genre (cf. encadré ci-dessous).
Quid des consommateurs qui refusent les OGM dans leur alimentation, qu’ils soient produits à l’aide ou à partir d’OGM ?
Le texte français sur le « sans OGM » interdit en principe l’utilisation des arômes, additifs et auxiliaires technologiques, qu’ils soient GM, produits à partir ou à l’aide d’OGM, mais cette règle est assortie de possibilité de dérogation. Il faut néanmoins apporter ici quelques nuances et éviter les jugements trop rapides. Pour permettre un jour aux consommateurs de pouvoir véritablement manger sans OGM, encore faut-il que cela soit techniquement faisable par l’existence d’alternatives non génétiquement modifiées. Il faut donc rendre à nouveau possible la production de ces agents alimentaires hors modification génétique, avant qu’il ne soit trop tard...

 

[1] Les enzymes sont des protéines qui permettent de catalyser une réaction biochimique dans l’aliment (ex. chymosine, qui permet de transformer le lait en fromage) ; les auxiliaires sont utilisés lors du processus de fabrication, dans un but technologique, mais n’ont plus d’effet dans le produit fini (ex. agents de démoulage, agents désinfectants comme les sulfites dans le vin).

[2] Règlement 1331/2008 établissant une procédure d’autorisation uniforme pour les additifs, enzymes et arômes alimentaires

[3] Enzymes : règlement 1332/2008 ; additifs : règlement 1333/2008 ; arômes : règlement 1334/2008

[5] Les auxiliaires peuvent être présents à l’état de résidus dans les aliments sans que ne soit systématiquement défini précisément le seuil d’acceptabilité. Au niveau européen, seuls les agents d’extractions font l’objet d’un seuil résiduel maximal (directive 2009/32). Au niveau français, l’arrêté du 19 octobre 2006 définit également des seuils résiduels par type d’auxiliaire, mais pour beaucoup d’entre eux pas de seuil précis, mais une formulation plutôt vague : « Teneur techniquement inévitable ».

[6] Décret n°2011-509 du 11 mai 2011 fixant les conditions d’autorisation et d’utilisation des auxiliaires technologiques pouvant être employés dans la fabrication des denrées destinées à l’alimentation humaine. Arrêté du 8 octobre 2012 modifiant l’arrêté du 19 octobre 2006.

[7] Par exemple, une huile de colza GM est étiquetée GM même si la présence d’ADN GM n’est plus détectable du fait du raffinage.

[8] C’est ainsi qu’est considérée la viande issue d’un animal nourri aux OGM et c’est pour cette raison qu’elle échappe à tout étiquetage.

[9] Pour connaître les additifs produits à partir d’OGM et autorisés à la consommation humaine : http://ec.europa.eu/food/dyna/gm_re...

[10] La liste des auxiliaires technologiques est disponible dans l’annexe de l’Arrêté du 8 octobre 2012 relatif aux auxiliaires technologiques dans la fabrication de certaines denrées alimentaires. Cette liste précise lesquels sont issus de souches GM.

[11] Rapport de la Commission européenne au Parlement européen et au Conseil sur l’application du règlement 834/2007 du Conseil relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques. « Il est toutefois connu que certaines substances comme les vitamines B2 (riboflavine) et B12 (cobalamine) et les enzymes chymosine (pour la fabrication du fromage) et les phytases (pour les aliments pour animaux) ne sont souvent disponibles que produites par des OGM. », http://ec.europa.eu/agriculture/org...

 

Source : http://www.infogm.org/spip.php?article5321

 

Jean Pain, ça vous dit quelque chose ?

ou comment être autonome en gaz et électricité avec des broussailles...

29/01/2013

VICTOIRE DE LA CAMPAGNE CONTRE LES SAFARIS HUMAINS

Victoire de la campagne contre les safaris humains

 

La campagne de Survival International visant à proscrire les safaris humains dans les îles Andaman, en Inde, vient de remporter une victoire majeure, la Cour suprême ayant décidé d'interdire aux touristes la route qui traverse la réserve des Jarawa.

Survival mène campagne depuis plusieurs années pour la fermeture de cette route. L'organisation avait été, en 2010, la première à dénoncer les tour-opérateurs qui traitent les Jarawa comme des animaux de foire et, avec l'organisation andamane Search, elle avait appelé les touristes à boycotter la route.

En 2002, la Cour suprême avait ordonné à l'administration locale de fermer la route, mais jusqu'à présent elle est toujours ouverte.

Le récent verdict de la Cour est tombé un an après le scandale international qu'avait suscité une vidéo montrant une femme jarawa forcée de danser pour les touristes en échange de nourriture.

En juillet dernier, la Cour suprême indienne avait ordonné aux autorités andamanes de fermer deux attractions touristiques –des grottes calcaires et un volcan de boue– et d'aménager une zone tampon autour de la réserve afin d'empêcher l'exploitation touristique des Jarawa. Les touristes qui traversent la réserve prétendent ne vouloir que visiter ces sites, mais ils admettent ouvertement que leur but principal est d'observer les Jarawa au bord de la route.

Dans une lettre adressée à la Cour Suprême début janvier, Survival accuse les autorités andamanes d'avoir ‘continuellement méprisé la décision de la Cour' en maintenant ces sites touristiques ouverts et l'appelle à prendre des mesures immédiates.

 

 

La semaine dernière, l'administration andamane a tenté de contourner la décision de la Cour suprême rendue en juillet en annonçant une version partielle de l'aménagement de la zone tampon qui permettrait de maintenir l'accès au volcan de boue et aux grottes –ce qui ne mettrait pas fin aux safaris humains.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : ‘Ce nouveau verdict intérimaire est encourageant, mais il sera insignifiant si l'administration andamane ignore une fois de plus la décision de la Cour suprême. Il est vital que celle-ci soit appliquée et que cessent une fois pour toutes les safaris humains. Il revient aux Jarawa eux-mêmes de décider si des étrangers peuvent ou non pénétrer sur leurs terres'.

 

Un article de survivalfrance.org, relayé par

 

 

VEOLIA POURSUIT LE FILM « WATER MAKES MONEY » EN DIFFAMATION

Veolia poursuit le film « Water Makes Money » en diffamation

 

On peut faire de l'argent avec de l'eau ? Les informations présentées sur ce thème par un film indisposent la multinationale française de l'eau.

Le 14 février 2013 à 13 heures 30 au Palais de Justice à Paris s'ouvrira le procès en diffamation intenté par le groupe Veolia contre le film Water Makes Money.

Toutefois, seuls la présidente de l'association La Mare aux canards, distributeur français du film, et Jean-Luc Touly, cadre de Veolia et protagoniste central du film, sont poursuivis. La procédure judiciaire du groupe contre les « vrais » responsables du film Water Makes Money – les réalisateurs Leslie Franke et Herdolor Lorenz – s'est en effet brisée contre le fait que la filiale allemande de Veolia a renoncé à déposer une plainte en Allemagne.

Le procès débutera par la projection du film. Veolia se dit diffamé par le film et a déposé plainte le 28 septembre 2010. Déjà, avant la première de Water Makes Money, un risque d'interdiction de la sortie du film via l'obtention d'une ordonnance provisoire existait. L'équipe du film a pallié à ce danger en organisant une première simultanée dans 150 villes européennes.

Le film a pu atteindre un large public et a été projeté publiquement près de 1 000 fois. ARTE l'a programmé plusieurs fois et une nouvelle diffusion est prévue pour le 13 février prochain, la veille du procès, à 22 heures.

Veolia n'a pas pu empêcher le film et ce sont aujourd'hui La Mare aux canards, petite association qui n'est pas responsable du contenu du film mais uniquement de sa diffusion en France et évidemment leur whistle-blower [lanceur d'alerte], Jean-Luc Touly – qui s'est déjà battu dans beaucoup de procès avec son employeur et les a tous gagnés – qui sont renvoyés devant le Tribunal correctionnel.

Lors de l'audience du 14 février 2013, Veolia contestera très probablement l'affirmation de Jean-Luc Touly selon laquelle le groupe lui aurait proposé un million d'euros pour qu'il renonce à publier son livre L'eau des multinationales : Les vérités inavouables. Les autres passages poursuivis concernent l'utilisation du terme « corruption » et nullement les faits apparaissant dans le film.

La loi allemande empêche d'attaquer les protagonistes et le distributeur du film, seuls les réalisateurs pouvant être poursuivis. Or le groupe ne l'ose pas. Jean-Luc Touly et La Mare aux canards sont menacés de fortes demandes de dommages et intérêts. Et même s'ils sont relaxés en première instance, un groupe comme Veolia pourrait sans problème expédier la procédure à travers toutes les instances possibles.

Pour éviter cela, nous avons besoin entre autres d'un public aussi grand que possible !

Toute information diffusée dans n'importe quel média, avant ou après le procès, pourra aider.

Suivez l'exemple d'ARTE en organisant de nouvelles projections du film à l'occasion du procès : c'est le meilleur signal de discuter le cas pendant la semaine du procès où que ce soit et d'en informer le public.

Contribuez à ce que le procès du film « Water Makes Money » le 14 février se déroule sous la surveillance d'un public le plus important possible.

L'équipe de Water Makes Money vous remercie.
Leslie Franke, Herdolor Lorenz, Lissi Dobbler et Christiane Hansen

 

Source et photo : Water makes money

 

Lire aussi : Veolia et Suez lorgnent le marché des gaz de schiste

12:32 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Un poison radioactif dans vos smartphones (entre autre)

Métaux indispensables à nos appareils électroniques, les terres rares sont à l’origine d’une catastrophe environnementale dans les pays où elles sont traitées. Reportage en Malaisie.

Un après-midi de la fin du mois de février 2012, par une chaleur étouffante, je m’arrête dans une station essence Esso de la petite ville malaisienne de Bukit Merah. Mon guide, un boucher du nom de Hew Yun Tat, me prévient que le gérant a la réputation d’être un grippe-sou. Nous sommes venus lui poser des questions sur un sujet qu’il n’aime pas aborder : le travail qu’il faisait dans les années 1980 lorsqu’il était propriétaire d’une société de transport routier. Il avait obtenu un contrat avec Asian Rare Earth, une usine locale codétenue par [le groupe japonais] Mitsubishi Chemical, qui fournissait des minéraux rares au secteur de l’électronique grand public.

Asian Rare Earth lui offrait trois fois ce que lui rapportaient ses autres clients. Il devait uniquement évacuer des déchets loin de l’usine, sans que personne lui dise où ni comment s’en débarrasser. “Parfois, on nous disait que c’était de l’engrais, alors on emmenait ça dans des fermes du coin, explique Hew Yun Tat. Comme mon oncle cultivait des légumes, je lui en déposais une partie.” Il est aussi arrivé que les responsables de la raffinerie lui donnent ce qui était censé être de la chaux vive, un des camionneurs avait même peint sa maison avec. “Il avait trouvé ce produit parfait, car il repoussait les moustiques et les souris.”

Opération de nettoyage

En réalité, Hew Yun Tat et ses employés transportaient des déchets toxiques et radioactifs, ce qu’ils ont découvert un an plus tard lorsque Asian Rare Earth a voulu construire une décharge dans une ville voisine. Là-bas, les habitants s’y sont opposés et quelques militants ont apporté un compteur Geiger à l’usine, ce qui leur a permis de découvrir que le taux de radioactivité était extrêmement élevé, parfois 88 fois plus que les taux autorisés par les normes internationales. En 1985, les habitants ont lancé une action en justice qui a poussé le gouvernement à fermer l’usine jusqu’à ce qu’Asian Rare Earth procède à un nettoyage.

Mais les villageois étaient inquiets. Des femmes qui vivaient près de l’usine avaient fait des fausses couches, d’autres avaient donné naissance à des enfants chétifs, aveugles ou frappés de maladies mentales. Certains souffraient de leucémie. L’administration a fait savoir aux habitants que les déchets faisaient l’objet d’un retraitement adapté. Pourtant, en 2010, un journal local s’est rendu à la décharge d’Asian Rare Earth et a trouvé 80 000 bidons contenant près de 16 millions de litres d’hydroxyde de thorium, un produit radioactif. Cette année-là, Mitsubishi Chemical a lancé la construction d’un espace de stockage souterrain et sécurisé pour entreposer les déchets de son ancienne filiale. En mars 2011, The New York Times a déclaré que ce projet, dont le coût s’élevait à 100 millions de dollars [75 millions d’euros], était “la plus grande opération de nettoyage jamais menée dans l’industrie des terres rares”.

C’est mon iPhone qui m’a conduit en Malaisie. Je savais déjà que son allure élégante cachait une histoire problématique. J’avais lu des articles sur les usines d’Apple en Chine où des adolescentes passent quinze heures par jour à nettoyer des écrans avec des solvants toxiques. Toutefois, j’ignorais la genèse de mon téléphone avant qu’il ne soit assemblé. J’ai découvert que son parcours louche avait commencé bien avant son arrivée dans une usine chinoise. Les éléments qui servent à fabriquer tous nos gadgets high-tech sont issus d’un secteur peu reluisant, qui permet aux pays riches d’extraire les précieuses ressources des Etats pauvres, pour ensuite les laisser se charger du nettoyage.

“Plus jamais ça.”

C’est une rengaine qu’on entend souvent à Bukit Merah, dont les habitants subissent depuis vingt ans les conséquences des décisions prises par Asian Rare Earth. Mais le gouvernement malaisien n’est pas de cet avis. En 2008, il a autorisé une entreprise australienne, Lynas Corporation, à ouvrir une raffinerie de terres rares sur la côte est du pays. L’extraction aura lieu en Australie, mais le raffinage se fera à Kuantan, une petite ville tranquille au bord de la mer. Une fois construite, cette usine sera la plus grande de sa catégorie et subviendra à 20 % de la demande mondiale en terres rares.

Pour le gouvernement malaisien, l’arrivée de Lynas est l’occasion de devenir un acteur de premier plan dans l’une des industries les plus lucratives et dynamiques du monde. Ces vingt dernières années, depuis la fermeture de l’usine de Bukit Merah, la demande de terres rares a été multipliée par dix. Le secteur représente actuellement 10 milliards de dollars. Selon un rapport publié récemment, la demande devrait augmenter de 36 % d’ici à 2015.

Les dix-sept métaux qui composent les terres rares ne sont pas aussi rares qu’on le pensait lors de leur découverte, au XIXe siècle. Toutefois, ils remplissent souvent des fonctions à la fois spécifiques et cruciales. Ces éléments entrent dans la fabrication des aimants les plus puissants. Grâce à eux, votre smartphone a une puissance de calcul qui aurait nécessité un volume considérable de matériel il y a trente ans, mais qui tient aujourd’hui dans la paume de votre main. Ils sont aussi indispensables à toutes sortes de technologies écologiques : on trouve du néodyme dans les éoliennes et les voitures électriques contiennent souvent jusqu’à neuf sortes de terres rares. L’yttrium permet de former des composés grâce auxquels les écrans à LED et les ampoules fluorescentes émettent de la lumière.

Risque d’infiltration

Le problème, c’est que ces métaux se trouvent toujours en présence d’éléments radioactifs comme le thorium et l’uranium, et les séparer en toute sécurité est un processus complexe. Les mineurs se servent d’équipements lourds pour atteindre le minerai brut, susceptible de contenir 3 à 9 % de terres rares, selon les gisements. Le minerai est ensuite transporté jusqu’à une raffinerie pour être “cassé” : les ouvriers utilisent de l’acide sulfurique pour obtenir une espèce de mixture liquide. La procédure nécessite une quantité phénoménale d’énergie et d’eau, soit 49 mégawatts en continu (de quoi alimenter 50 000 logements) et l’équivalent en eau de deux piscines olympiques par jour.

Ensuite, les ouvriers font bouillir le liquide et séparent les terres rares des cailloux et des éléments radioactifs. C’est à ce moment que le danger apparaît : les entreprises doivent prendre les précautions nécessaires pour veiller à ce que leurs employés ne soient pas exposés aux radiations. Si les bassins de résidus où les éléments radioactifs sont stockés définitivement ne sont pas équipés d’un bon revêtement, les substances risquent de s’infiltrer dans les nappes phréatiques. Si ces bassins ne sont pas correctement recouverts, la boue risque de sécher et de se disperser sous forme de poussière. Sans compter que ces déchets radioactifs doivent être stockés pour une éternité, puisque la période radioactive est de 14 milliards d’années pour le thorium et de 4,5 milliards d’années pour l’uranium. Pour rappel, la planète Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Ce n’est pas un hasard si les raffineries sont installées dans des régions où les normes environnementales sont laxistes. Les sociétés peuvent y traiter les éléments à moindre frais. Tout ça pour que mes amis et moi puissions trancher un débat sur l’ordre de parution des trois premiers albums de Metallica sans bouger de nos tabourets de bar.

Kuantan, la ville où Lynas construit sa nouvelle raffinerie, est un lieu de villégiature populaire, décontracté et sans prétention, où les plages ne sont pas bondées et où les fruits de mer sont délicieux. Mais, au début de l’automne 2013, les premières cargaisons de minerai arriveront à l’usine.

Une empreinte toxique

D’après la majorité des douze spécialistes que j’ai contactés, il est techniquement possible pour Lynas d’éliminer tout élément toxique de ses déchets, que ce soient les acides, les substances radioactives ou les résidus corrosifs. En revanche, aucun d’entre eux n’a reçu suffisamment d’explications de la part des représentants de Lynas ou du gouvernement malaisien quant aux méthodes qu’ils prévoient de mettre en œuvre.

Lorsque je me suis adressée à Lynas pour savoir si l’entreprise prévoyait la construction d’un espace de stockage permanent pour les déchets, je n’ai pas reçu de réponse. Lorsque j’ai demandé quel traitement serait appliqué aux liquides avant qu’ils soient déversés dans la rivière, ainsi qu’aux solides radioactifs devant être recyclés pour devenir des matériaux de construction, le porte-parole de la société, Alan Jury, a refusé de répondre. Il m’a invitée à consulter l’étude de la raffinerie réalisée par l’Agence internationale de l’énergie atomique.

J’ai réussi à contacter un ingénieur qui a travaillé à la construction de l’usine de Kuantan et qui a accepté de me parler à condition de rester anonyme. Au début des travaux, son équipe a remarqué de graves anomalies dans les vingt-deux bassins d’eaux usées, dont des écoulements et des failles dus à l’humidité. Début 2012, The New York Times a révélé que ces problèmes avaient conduit AkzoNobel, société néerlandaise que Lynas avait engagée pour concevoir les revêtements des bassins, à se retirer du projet.

Mon téléphone doit-il forcément avoir une empreinte si toxique ? Pas si les fabricants et les consommateurs sont prêts à dépenser plus. Dans le désert de Mojave, en Californie, se trouve le gisement de Mountain Pass, la seule grande carrière et raffinerie de terres rares aux Etats-Unis. Ouverte en 1952, cette mine est la propriété de Molycorp. Pendant des décennies, elle a permis de produire de l’europium, indispensable pour la fabrication des téléviseurs en couleurs. Toutefois, à la fin des années 1990, ses conduites d’acheminement des eaux usées ont explosé et l’Etat de Californie a décidé de fermer le complexe. Le travail de nettoyage n’est pas encore terminé.

Depuis, les dirigeants de Molycorp ont rouvert l’usine. En 2007, la Chine produisait 97 % de l’offre mondiale de terres rares. Mais en 2010 elle a réduit ses exportations de 35 % afin de réserver les métaux précieux à ses propres fabricants. Les prix ont alors augmenté. Le Congrès américain, craignant une pénurie, a présenté un projet de loi devant relancer l’extraction de terres rares aux Etats-Unis par le biais de subventions fédérales.

Ces dernières années, les ingénieurs ont considérablement perfectionné les méthodes de raffinage. Les nouvelles installations de Molycorp se servent d’acide chlorhydrique pour éliminer le thorium en amont, lorsqu’il est encore à l’état solide. Le thorium et d’autres déchets solides sont mélangés pour former une matière ressemblant au ciment, que les ouvriers étalent sur plusieurs épaisseurs dans une fosse de 40 hectares dont le fond est tapissé de polyéthylène de haute densité.

La solution trouvée par Molycorp n’est toutefois pas parfaite. Le bassin ultramoderne a une durée de vie de trente ans, après quoi il faudra en construire un nouveau. Le complexe utilise moitié moins d’eau que l’ancienne usine, mais sa consommation d’énergie est sept fois plus élevée. Par ailleurs, l’entreprise refuse de révéler la quantité de minerai envoyée pour raffinage en Estonie, ainsi que les méthodes de traitement auxquelles ont recours ses deux raffineries chinoises.

Le recyclage serait-il une solution ? Après tout, les Américains achètent de plus en plus de produits électroniques, mais seuls vingt-quatre Etats exigent des fabricants qu’ils prennent en charge le recyclage des déchets électroniques : cela signifie que 25 % seulement de tous les équipements électroniques (et 11 % des téléphones et autres appareils mobiles) sont collectés. Les quelques programmes existants se contentent souvent d’expédier les téléphones et les télévisions usagés dans des villages chinois, où ces appareils sont démontés et trempés dans de l’acide pour récupérer l’or et l’argent, ce qui entraîne une forte pollution causée par le plomb et la dioxine. Finalement, si les terres rares sont théoriquement recyclables, seulement 1 % de ces éléments font actuellement l’objet d’un retraitement. On peut tout de même se réjouir que les principales entreprises automobiles japonaises aient récemment commencé à recycler les terres rares qui se trouvent dans les batteries de leurs véhicules hybrides. L’industrie automobile américaine ferait bien d’en prendre de la graine.

Peu avant mon départ de Kuantan, je rencontre un groupe de militants qui s’oppose à la présence de Lynas. Parmi eux se trouve un homme bavard du nom de Chow Kok Chew. Il m’explique qu’il s’est installé ici il y a trente ans – avant, il habitait à Bukit Merah. “Tous les jours, en allant au travail, je voyais une affreuse fumée, raconte-t-il. Il y avait beaucoup d’usines, mais aucune n’émettait autant de fumée qu’Asian Rare Earth.” Chow Kok Chew a eu du mal à commencer une nouvelle vie sur la côte est, à des centaines de kilomètres de sa ville natale. Maintenant, il gagne bien sa vie comme chef de chantier et il a élevé ses trois enfants dans la région. Il se sent désormais chez lui.

Si la nouvelle usine est construite, est-ce qu’il déménagera à nouveau ? Il fait non de la tête. “Je suis vieux”, répond-il. Pourtant, il passe l’essentiel de son temps libre à s’informer sur le complexe et il encourage ses amis à en faire autant. Chow Kok Chew et ses amis prévoient de se raser la tête en signe de protestation. “Si je ne fais rien, m’explique-t-il, j’ai peur que mon petit-fils me dise un jour : ‘Grand-père, la première fois tu n’as rien dit. Et la seconde fois, tu n’as rien dit non plus. Pourquoi ?’

 

  • Mother Jones |
  • Kiera Butler |
  • 24 janvier 2013
  • Source : Courrier International

28/01/2013

Les poètes et l’univers de Jean-Pierre Luminet

 

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Cherche-Midi, octobre 2012

 

430 pages 19,50 €

 

 

 

 

Cependant la nuit marche, et sur l’abîme immense

Tous ces mondes flottants gravitent en silence,

Et nous-mêmes, avec eux emportés dans leurs cours

Vers un port inconnu nous avançons toujours !

 

Alphonse de Lamartine in Les étoiles

 

 

Voilà donc un ambitieux, projet qui a donné naissance à une conséquente anthologie, dont voici la troisième édition (la première date de 1996). C’est Jean Orizet, qui à l’origine avait demandé à Jean-Pierre Luminet, astrophysicien réputé mais aussi poète et lecteur de poésie, s’il voulait bien réunir un choix de poèmes inspirés par l’astronomie afin d’en faire une anthologie. Jean-Pierre Luminet explique dans sa préface de 1996, ses hésitations premières et puis finalement, comment et pourquoi il s’était lancé dans cette recherche cosmo-poétique.

Cette anthologie est divisée en plusieurs chapitres, chacun précédé d’une présentation des poètes choisis, mais aussi du contexte scientifique. Pour chaque chapitre, un poème par auteur, le texte est parfois tronqué quand il est trop long, et le tout classé dans l’ordre chronologique, du plus ancien au plus récent, ce qui permet de saisir l’évolution de la vision poétique en corrélation avec celle des découvertes en astronomie.

Le premier chapitre, intitulé Nocturne, se consacre à la nuit, de Sapho à Jacques Réda, et au regard porté par les poètes sur ce vaste et noir abime  qui s’ouvre sur l’espace infini.

Le deuxième, « Firmament » aborde plus particulièrement les étoiles, commençant par « Phénomènes » d’Aratus jusqu’au Varech primordial de Michel Cassé (un inédit).

Troisième chapitre, entrée du Roi-Soleil, inauguré par L’Hymne au Soleil d’Akhenaton et finissant sur un extrait de Soyez polis de Prévert, Le Soleil est amoureux.

Les comètes et autres météorites sont les reines « Vagabondes du ciel » du quatrième chapitre, honorées par Isaac Haben et Roger Caillois, en passant par William Blake et Walt Whitman entre autre.

Le cinquième tourne autour de « L’harmonie du monde », « De la Nature » d’Héraclite à L’équation du feu de Jean-Marc Debenedetti, s’y mêleront Sénèque, Dante, Milton, Voltaire ou encore Charles Dobzynski et bien d’autres.

L’Appel de l’infini retentit au sixième chapitre, y répondront, Lucrèce aussi bien que Philippe Soupault, en compagnie de Byron, Lamartine, Mallarmé, Supervielle et d’autres encore.

Le septième chapitre est le royaume de la Reine de la Nuit, la lune bien entendu, incontournable compagne, chère aux poètes et aux amoureux. Orphée lui chantera louange et même Claude Roy dans sa Lune démodée.

C’est le huitième chapitre, et non pas le septième, qui assiste à La Naissance des mondes, avec Hésiode, Agrippa d’Aubigné, Laforgue, Couquiaud, Pierre Emmanuel et d’autres sages-poètes.

Des Apocalypses célestes secouent le neuvième chapitre, initiées par des Oracles prophétiques : « La fin du monde », tirés d’une anthologie de poésie grecque parue chez Stock en 1950, jusqu’à la Sphère non radieuse d’André Verdet.

Dans le dixième chapitre, il est temps de partir pour des Voyages cosmiques avec Dante et Michaux et d’autres poètes cosmo-voyageurs.

Le onzième est parcouru de Somnambules à commencer par Platon, finissant par René Char, qui croiseront sans les voir, Jacques Peletier du Mans, André Chenier, Goethe et d’autres encore tel Népomucène Lemercier.

Et enfin dans le douzième et dernier chapitre, il est question du Sentiment cosmique, porté par Omar Khayyam et Djalâl-od-Din Rûmi, aussi bien que Saint-John Perse, Tardieu, Bonnefoy, Rousselot et Orizet et beaucoup d’autres encore.

Chacun des quelques 160 poètes qui figurent dans cette anthologie, dont et non des moindres, Artaud, Baudelaire, Giordano, Cendrars, Guillevic, Jarry, Maïakovski, Novalis, Rilke, Yeats et tant d’autres, bénéficie de quelques lignes de présentation en fin d’ouvrage. Bien-sûr, il y a comme dans toute anthologie des absents, mais on trouvera tout de même ici un choix très riche, quasiment pour tous les goûts.

Comme toute anthologie également, il va de soi que cet ouvrage, comme l’écrit Jean-Pierre Luminet lui-même, s’accommode mal d’une lecture continue et que ce livre doit être dégusté à petite doses.

C’est dans tous les cas un formidable outil de travail pour les enseignants par exemple ou toute personne ayant besoin de chercher des textes poétiques en lien avec l’astronomie, et d’une façon plus vaste encore, en lien avec l’univers dans toutes ses dimensions, physiques et métaphysiques. Un ouvrage à mettre donc dans toutes les bibliothèques.

 

Cathy Garcia

 

 

 

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 Né en 1951, Jean-Pierre Luminet est directeur de recherches au CNRS, astrophysicien à l'observatoire de Paris-Meudon et spécialiste de réputation mondiale pour ses travaux sur la cosmologie et la gravitation relativiste. Ses résultats scientifiques les plus importants concernent les trous noirs et la cosmologie, notamment ses fameux modèles "d'univers chiffonnés" dans lesquels la forme complexe de l'espace engendre des images fantômes. La communauté astronomique a rendu hommage à son œuvre scientifique en donnant le nom de "Luminet" à la petite planète n°5523, découverte en 1991 au mont Palomar. Membre de l'American Association for the Advancement of Science, de l'Académie des sciences de New York, de l'Académie nationale de l'air et de l'espace, chevalier des Arts et des lettres, il a été lauréat du prix international Georges Lemaître 1999 pour son travail de recherche. Parallèlement à ses travaux de science pure, J.-P. Luminet s'est toujours attaché aux rapprochements entre les diverses formes de l'invention humaine. Il a publié une vingtaine de livres, plus de trois cents articles pour des revues spécialisées, périodiques, dictionnaires et encyclopédies. Il est coauteur de plusieurs films et documentaires pour la télévision. J.-P. Luminet a également une importante activité dans les domaines artistique et littéraire. Écrivain et poète, il a publié deux romans salués par la critique et traduits en plusieurs langues, et plusieurs recueils de poésie. Il s'intéresse aux relations entre science et art et a collaboré avec divers artistes pour la conception d'œuvres inspirées par les découvertes scientifiques.

 

26/01/2013

Des abeilles et des hommes (More than honey)

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25/01/2013

Argentine : cobayes médicaux


Les médicaments sont devenus des produits de grande consommation, les laboratoires n'échappent pas aux règles de la mondialisation. Produire plus, à moindre coût. Aujourd'hui, la moitié des essais cliniques conduits pour le compte de laboratoires occidentaux sont réalisés dans des pays émergents. L'Argentine est devenue le nouvel eldorado de la sous-traitance clinique. Avec ses nombreuses infrastructures hospitalières, ses 12 millions d'habitants sans couverture médicale attirés par les traitementsgratuits, le manque de contrôle éthique et le flou juridique nourris par le fédéralisme argentin, le pays attire les plus grands laboratoires mondiaux

Les enfants et les psychotropes

 

 

Depuis dix ans, la prescription de psychotropes à des enfants a augmenté de 250 % aux USA...

La France ne sent pas bon

Source : http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/la-france...

L’accident de l’usine Lubrizol à Rouen est peut-être symptomatique de la situation de notre pays, où, dans le domaine de l’environnement, ça ne s’arrange décidément pas.

Au-delà des propos voulus rassurants de la ministre Delphine Batho, le même genre de déclarations que nous avions entendu par d’autres voix, lors de la catastrophe de Tchernobyl, on peut tout de même s’interroger sur l’optimisme un peu béat des autorités qui affirment, droites dans leurs bottes, qu’il n’y a pas de danger pour les populations.

Quand des centaines de personnes sont prises de nausées, de vomissements, de mal de tête, n’est-il pas aventureux d’assurer que tout danger est écarté ?

Et si c’était le cas, pourquoi alors avoir annulé un match de foot qui devait se tenir à Rouen ?

La ministre invoque le « principe de précaution », mais celui-ci ne devait-il pas s’appliquer aussi aux populations de la ville et des environs ? lien

Qu’en est-il du Mercaptan ? À quelle dose est-il dangereux ?

D’après Wikipedia, ce gaz incolore, dont l’odeur rappelle celle du chou pourri, est un produit naturel émis par les déjections animales, ainsi que par la décomposition des matières organiques, d’où sa présence dans le gaz naturel.

Extrait : « Il est extrêmement inflammable, et nocif, toxique à hautes concentrations par inhalation et affecte le système nerveux central provoquant des maux de tête, des nausées et une irritation du système respiratoire (…) il peut provoquer une dermatose avec la peau, et il est donc recommandé de laver abondamment la peau et les yeux en cas de contact à de fortes concentration (…) plus dense que l’air, il a tendance à s’accumuler dans les endroits confinés ». lien

On pourrait donc conclure que, s’il y a eu de nombreux cas de nausées, et autres maux de tête, vomissement, les populations ont été soumises à de fortes concentrations de ce gaz toxique, et tout n’est peut-être pas si bénin.

Michelle Rivasi, l’une des fondatrices de la Criirad, et députée européenne d’EELV, (europe écologie les verts) reproche d’ailleurs aux autorités d’avoir failli dans l’application du principe de précaution, car s’il est possible que la valeur limite d’exposition ne devrait pas poser de problème pour les individus bien portants, quid des autres ?

Elle a déclaré : « je suis d’accord avec le fait qu’il ne faut pas provoquer des mouvements de panique injustifiés mais il faut aussi et surtout protéger les personnes les plus sensibles et notamment celles souffrant d’affections respiratoires et cutanées chronique ». lien

L’organisation Next-up va plus loin, affirmant qu’il s’agirait de supposé méthanethiol (CH3-SH) appelé de façon générique mercaptan ou méthymercaptan, ajoutant « nous ne connaissons pas la formule chimique exacte du gaz issue de la « réaction chimique en cours » qui n’est plus sous contrôle.

Next-up remarque qu’une certaine confusion existe dans les déclarations officielles, évoquant des « opérations de colmatage », mais aussi la « neutralisation », ce qui n’est pas la même chose, et conclut affirmant « il s’agit d’un produit toxique, voire neurotoxique puisqu’il y a un « ressenti » négatif du métabolisme humain, notamment du système nerveux central » ajoutant « dans ces conditions il ne fait aucun doute : son inhalation actuelle, même à faible dose qui provoque des effets sanitaires impacte toutes les personnes dites en état de faiblesse, mais aussi (…) directement les femmes enceintes avec des conséquences inconnues sur leurs futurs enfants, dit autrement, elle en sont actuellement les principaux cobayes ». lien

Il y a eu donc volonté de minimiser l’importance de l’accident, ce qui nous ramène à de bien mauvais souvenirs, lorsque la pollution radioactive avait poliment évité la France.

Restons dans le domaine de l’environnement : que se passe-t-il donc dans la centrale nucléaire du Bugey, à quelques encablures de Lyon ?

Le 15 octobre 2012, suite à un prélèvement, l’ASN était informée par la direction de la centrale de la présence de tritium dans la nappe souterraine proche du site.

La quantité de tritium mesurée dépassait la cote des 100 Bq/litre, largement au-delà du taux admis par la norme (8 Bq).

Plus grave, Il aura fallu attendre 2 mois, soit le 12 décembre 2012, pour connaitre l’origine de la fuite : « un circuit enterré dans un caniveau permettant de transférer les effluents entre divers bâtiments ».

La partie du caniveau incriminé se trouvait entre les réacteurs 2 et 3, et le Rhône.

On peut déjà se poser la question : pourquoi permettre ces transferts d’eau radioactive, et pourquoi ne pas les stocker dans des containers, au lieu de prendre le risque d’une fuite ?

EDF assure que la fuite à été colmatée, admettant qu’une partie de cette eau radioactive ait rejoint le fleuve et la nappe phréatique.

Sauf que depuis le 15 octobre les taux de radioactivité relevés jusqu’à aujourd’hui n’ont cessé d’augmenter.

Alain Cuny, membre du collectif « sortir du nucléaire » s’inquiète : « de 2 choses l’une, soit la première fuite était bien plus importante qu’annoncée, soit une seconde fuite est intervenue depuis le 15 octobre (…) les populations doivent savoir que la plaine de l’Ain alimente en eau les communes riveraines de la centrale, mais également Lyon ». lien

Pour information, cette centrale nucléaire est l’une des plus vieilles de France, et la prudence voudrait que le nouveau gouvernement français, désireux officiellement de tourner la page nucléaire, la ferme, en même temps que celle de Fessenheim, et de quelques autres.

Ce n’est pas une nouveauté de découvrir le manque évident de transparence dans tout ce qui touche le nucléaire, mais tout de même, lorsque la santé des populations est mise en danger, on pourrait s’attendre à un peu plus de sens des responsabilités.

La volonté de cacher, de dissimuler est toujours présente en matière nucléaire, et comme l’écrit Alain Corréa, sur le site de l’écologie, Reporterre, EDF a tenté de banaliser l’incident qui s’est produit le 5 avril 2012 à la centrale de Penly, ce qu’il démontre en reconstituant les circonstances qui l’ont produit, prouvant que c’est souvent suite à une erreur humaine, et une certaine inexpérience, que la plupart de ces accidents surviennent. lien

Restons dans le domaine nucléaire, notamment dans celui du transport des matières radioactives, puisque très discrètement, un convoi nucléaire vient de traverser la France, depuis l’Italie, empruntant la voie historique, qui, d’après les promoteurs du projet Lyon Turin serait dangereuse.

C’est l’un des arguments qu’utilisent ceux qui veulent imposer ce projet ferroviaire, et on essaye de comprendre : si cette ligne était dangereuse, il est irresponsable d’y faire circuler des convois de matières nucléaires. lien

D’ailleurs, le 21 janvier 2013, un convoi transportant 5 fûts de matières radioactives, a déraillé à proximité de St Rambert d’Albon, déraillement faisant suite à celui du 23 décembre 2012, et qui n’a pas fait l’objet d’une grosse médiatisation, le moins qu’on puisse dire. lien

Et bien sur, Areva et la Préfecture ont déclaré que « cet évènement était sans conséquence sur l’environnement et les populations », ce qui n’est pas l’avis de Sud Rail et d’Europe écologie, lesquels dénoncent l’exposition aux radiations des cheminots qui sont intervenus pour remettre le train sur les rails. lien

Sans y chercher quelconque malice, il est tout de même amusant de découvrir que les deux ministres de l’environnement portent des noms qui se télescopent : Batho, Duflot…l’environnement serait-il en train de prendre l’eau de toute part dans notre beau pays ?

Au Japon, la situation continue de se dégrader, et tout est fait, comme l’affirme un chercheur du CNRS, pour taire la vérité et domestiquer les masses.

Un habitant de Fukushima a comparé le ghetto de Varsovie et les zones contaminées de Fukushima, déclarant « les gens de l’extérieur savent que s’y trouve l’antichambre des camps de la mort, regardent ailleurs et continue de certifier que le nucléaire, c’est incontournable ». lien

Aujourd’hui les poissons que l’on pourrait pêcher au large des côtes japonaises atteignent des pics de radioactivité : avec 2540 fois la norme sanitaire autorisée, ils sont en train de battre de tristes records.

Un poisson, surnommé Mike, atteignait un nouveau sommet de pollution radioactive avec 254 000 Bq/kg, dépassant largement le taux de la rascasse mesurée en aout 2012 (25 400 Bq/kg) , alors que la norme autorisée est fixée à 100 Bq /kg. lien

Alors Tepco envisage de tendre des filets pour limiter le déplacement des poissons irradiés, mais comment pourrait-il prendre dans ces mêmes filets la radioactivité que la centrale dévastée rejette depuis bientôt 2 ans ? D’autant que l’arrivée imminente des eaux souterraines largement polluées provenant du site ne devrait rien arranger.

Comme dit mon vieil ami africain : « le maïs ne gagne jamais face à la poule ».

 

 Olivier Cabanel

 

Sites à visiter :

le coté obscur du nucléaire français

 

Le blog de Fukushima

Next-up organisation

Blog de Jean Pierre Petit

Site de la CRIIRAD

Site de l’ACRO

ENENEWS

Articles anciens :

Promo nucléaire : pour toute centrale achetée, leucémie en prime !

Fukushima, les limites du cynisme

Ce cher nucléaire

Le mensonge nucléaire de sarközy

Tchernobyl, drôle d’anniversaire (12 mars 2011)

Fukushima, mon amour

Fukushima, Sarko pète les plombs

Fukushima, et maintenant ?

Fukushima, nuages noirs à l’horizon

Entre fusion et confusion

Fukushima, le monde du silence

Au pays du soleil, le Vent !

Fukushima, le syndrome Japonais

Fukushima, la fuite en avant

Fukushima, plus jamais ça

C’est foutu…shima

L’exode nucléaire

Ça fume à Fukushima

Nucléaire, la cible terroriste

Fukushima, le mensonge organisé

Faire reculer le crabe

Le Japon bientôt inhabitable ?

Le silence des salauds

On a retrouvé le corium de Fukushima

Ce cher nucléaire

La France a peur

Fukushima, tragédie en sous sol

Fukushima, tournée mondiale

Fukushima, un silence inquiétant

Fukushima, le début de la fin

Fukushima, les limites du cynisme

Nucléaire, explosion des prix

Penly du feu et des flammes

Les normes sont-elles normales ?

Fukushima, quand c’est fini, ça recommence

Fukushima, l’en pire Japonais

23/01/2013

Moblisation générale conte les pesticides tueurs d'abeilles

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Envoyez un message à votre député, cliquez ici :

http://www.pollinis.org/petitions/proposition_Laurence_Ab...

 

Cette campagne est organisée par Pollinis, le Réseau des conservatoires d'abeilles et pollinisateurs, et le Conservatoire des Fermes et de la Nature - association loi 1901 à but non lucratif qui entend lutter contre toutes les formes de menaces pesant sur les abeilles et les insectes pollinisateurs. Vous pourrez soutenir les actions de Pollinis, adopter une ruche dans un conservatoire d'abeilles, ou trouver plus d'informations sur nos actions, les abeilles, leur rôle dans le maintien de la biodiversité et ce qui les menace aujourd'hui sur notre site : www.pollinis.org

20:56 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Quand un ministre japonais demande aux vieux de se dépêcher de mourir

 

1x1.trans Quand un ministre japonais demande aux vieux de se dépêcher de mourir

Au cours de cette , on aura tout vu. Les 400 euros par mois en France, les SDF exposés dans des cages en Chine, des camps de rééducation aux et aux Pays-Bas, le retour à l‘esclavage en Grèce, autant d’idées scandaleuses que de réalités concrètes. La palme cependant – pour l’instant – au ministre japonais des finances qui vient de demander aux vieux de se dépêcher de mourir. Les salopards craquent, bas les masques.

 

« Que Dieu vous préserve de continuer à vivre alors que vous voulez mourir », a donc déclaré Taro Aso. « Je ne pourrais pas me réveiller le matin en sachant que c’est l’Etat qui paie tout ça pour moi ».

Monsieur le Ministre trouve que les personnes âgées et les (les plus de 60 ans représentent plus d’un tiers de la population) coûtent trop cher à l’ japonaise, qui il est vrai décline fortement.

Tout juste s’il ne leur a pas proposé de se faire hara-kiri. L’eugénisme comme solution à la crise n’est pas loin, l’esclavage ne sera pas suffisant pour les projets de Société dont rêvent certains. Si les handicapés et les porteurs de maladies chroniques lourdes pouvaient ne pas traîner, ce serait bien aussi. Prière de naître avec une obsolescence programmée plus courte et si on pouvait arrêter les progrès médicaux et autres bienfaits pour la santé (nutrition, sport, environnement,…), M Aso ne se portera que mieux.

Paroles immondes d’un imbécile, habitué des déclarations scandaleuses mais qui montre bien le côté obscur qui sournoisement s’insinue dans les esprits lorsque les choses ne se passent pas comme prévu. Personnes âgées, malades, retraités, immigrés, chômeurs: les victimes expiatoires de la crise vous saluent.

Pour ceux qui avaient un doute, les propos de M Aso démontrent, encore une fois, que l’économie telle qu’elle est pensée et ordonnée dans le Monde n’est pas au service des Hommes. Pas pour tous en tout cas.

Reste que les anciens japonais ont fait preuve de plus de dignité que M Aso . En 2011, conscients qu’il ne leur restait que quelques années à vivre, des retraités japonais s’étaient dits prêts à se sacrifier pour mettre un terme à la catastrophe de Fukushima et proposé de se rendre à la centrale afin d’en colmater les fuites radioactives. Il était où M Aso?

La suite? M Aso, âgé de 72 ans, ne devrait pas tarder à prendre sa retraite, on devrait même l’y forcer. Et ensuite, Hara-Kiri peut-être?

Source: 7sur7be.

Localisation des futurs champs pétroliers au Mali

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Source : http://www.blogapares.com/

L'ESCLAVAGE MODERNE SE RÉPAND (EN SUISSE)

 

Chaque année, des centaines d'hommes et de femmes sont victimes en Suisse de la traite humaine, que ce soit à des fins d'exploitation sexuelle, de travail forcé ou de prélèvement d'organes. Au siège de la police fédérale à Berne, Boris Mesaric, responsable du Service de coordination contre la traite d'êtres humains et le trafic de migrants (Scott), confirme : «Nous connaissons beaucoup de cas dans les différents cantons, en particulier récemment sur les trottoirs de Zurich, qui montrent qu'il y a une forte pression et que les marchands d'êtres humains sont actifs en Suisse. Nous avons dernièrement eu un gros cas à Berne de trafiquants en lien avec la Thaïlande.»

Sous l'impulsion de la chef du Département fédéral de justice et police (DFJP), Simonetta Sommaruga, un premier plan d'action national de lutte vient d'être adopté et une nouvelle procédure de protection des témoins est effective depuis le 1er janvier. «Le plan d'action national poursuit quatre objectifs dans le combat contre le trafic humain : la prévention, le renforcement de la poursuite pénale contre les auteurs, une meilleure protection des victimes et l'amélioration de la coopération en Suisse et avec l'étranger», explique Boris Mesaric.

Le Temps : Qu'est-ce qui rend la lutte particulièrement difficile ?

– Comme ce trafic se passe dans l'ombre, on ne voit que la pointe de l'iceberg. Il faut déjà trouver les victimes, ce qui n'est pas facile, car personne ne sait qu'elles sont là. Et puis il faut des organisations d'aide spécialisées pour les accompagner et les soutenir alors qu'elles sont souvent détruites, parfois tant physiquement que psychiquement. En ce qui concerne la poursuite pénale, ce qui est difficile, c'est que les victimes ont peur de témoigner. J'ai donc élaboré une loi pour la protection des témoins que le parlement a acceptée. Désormais, quand une victime accepte de témoigner, elle peut obtenir toute la protection dont elle a besoin.

– Est-ce que ce dossier est pour vous prioritaire ?

– Oui, c'est un dossier qui me tient beaucoup à coeur. Ce trafic va à l'encontre des droits les plus élémentaires. Tous les cantons sont concernés et un travail de sensibilisation est nécessaire pour montrer que cette forme de criminalité est à combattre, comme on lutte contre le trafic de stupéfiants ou le trafic d'armes. La traite humaine est une forme d'esclavage et on ne peut tolérer cela aujourd'hui dans notre pays, dans nos cantons, dans nos villes. La collaboration internationale est aussi essentielle. J'ai d'ailleurs créé un groupe de travail binational avec la Roumanie où je me suis rendue.

– Vous dites avoir rencontré des victimes ; dans quel but l'avez-vous fait ?

– Pour moi, une personne qui fait de la politique ne peut rester dans son bureau : c'est pour les gens qu'on fait de la politique. Et je tiens dès lors à connaître ces gens –en l'occurrence les victimes. En Suisse, je me suis rendue à Zurich dans ce but. Je suis allée dans un appartement, en fait dans une chambre, une toute petite chambre, où une victime de traite humaine vivait et travaillait jour et nuit ; elle ne pouvait pas sortir, elle était complètement dépendante. Elle avait peur, ne connaissait aucune des langues de notre pays, et ne pouvait par conséquent pas s'exprimer.

En Roumanie, j'ai rencontré une victime qui, pendant une année entière, a transité d'un pays à l'autre sans savoir parfois exactement où elle se trouvait... Le plus impressionnant est de découvrir l'état dans lequel ces victimes se trouvent. Le trafic humain peut détruire complètement la personnalité de femmes qui ne parviennent plus à réagir, à se défendre. C'est pourquoi il est important qu'il y ait des gens spécialisés qui puissent les aider à retrouver confiance en elles et à retrouver leur identité. C'est un très grand travail. Et j'ai beaucoup de respect pour la police, mais aussi pour tous ces professionnels qui font ce travail d'aide qui est parfois très lourd.

 

 

– Le lien entre traite humaine et pornographie est établi. Est-ce que vous la combattez aussi ?

– Bien sûr. Dans mon département, nous avons un service qui s'occupe de la criminalité sur Internet et qui fait un travail important. La pédocriminalité sur Internet est particulièrement épouvantable. J'ai dernièrement participé à une conférence qui a eu lieu en faveur d'une alliance mondiale contre ce type de criminalité. Si on veut lutter contre ces formes de criminalité, cela doit être au niveau international. Parce que, comme le trafic humain, la pédocriminalité ne se cantonne pas aux limites nationales.

– Qu'avez-vous envie de dire aux citoyens suisses à propos des victimes de traite humaine ?

– Mon message, c'est que cette criminalité, très grave, génère beaucoup d'argent qui profite à des malfaiteurs qui sévissent trop souvent encore en toute impunité. C'est pourquoi il est important d'abord de repérer les victimes, de leur donner protection et la possibilité d'être témoin, pour ensuite poursuivre les criminels. La Confédération peut soutenir en ce sens les cantons et, si tous les acteurs se coordonnent, aussi au niveau international, on a la possibilité d'avancer dans un domaine où notre société a vraiment encore un travail à faire.

 

Un article de Gabrielle Desarzens, publié par letemps.ch

UN AN DE LEURS REVENUS... ÉRADIQUERAIT QUATRE FOIS LA PAUVRETÉ MONDIALE

Un an de leurs revenus... éradiquerait quatre fois la pauvreté mondiale

Port-au-Prince, Haïti. En 2011, Haïti se classait 137e sur 183 au classement des pays par PIB nominal établi par le FMI

D'après Oxfam, les revenus nets des 100 personnes les plus riches du monde ont atteint 240 milliards de dollars en 2012.

Dans un rapport publié le 18 janvier dernier -à la veille du Forum économique mondial de Davos (23-27 janvier)-, Oxfam pointe l'aggravation des inégalités des revenus mondiaux, notamment depuis la crise de 2008.

Pour l'organisation humanitaire britannique, l'accroissement de cet écart empêche de s'attaquer au fléau de l'extrême pauvreté.

D'après Oxfam, qui cite l'Index des milliardaires de Bloomberg, les revenus nets des 100 personnes les plus riches du monde ont atteint 240 milliards de dollars. Soit une hausse de 60 % au cours des vingt dernières années, pointe Barbara Stocking, directrice générale de l'organisation.

Les 100 personnes les plus riches ont un revenu annuel qui pourrait permettre d'éradiquer quatre fois la pauvreté.

Écart "contre-productif"

Pour Sébastien Fourmy, d'Oxfam France, "prétendre aujourd'hui que la création de richesses pour une poignée de privilégiés bénéficiera automatiquement au plus grand nombre est une mystification. La concentration des ressources entre quelques mains affaiblit l'activité économique et se fait au détriment de toutes les autres personnes, en particulier au bas de l'échelle économique".

Si la part d'extrême pauvreté a baissé à 22 % de la population mondiale contre 52 % en 1980 - soit 1,3 milliard de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour contre 1,9 milliard -, l'ONG souligne toutefois que le creusement de l'écart entre très riches et très pauvres est "contre-productif économiquement, met en danger la démocratie, alimente les tensions sociales et aggrave la destruction de l'environnement".

Et d'ajouter que les dirigeants mondiaux devraient tirer les enseignements des progrès observés dans des pays tels que le Brésil, qui "a connu une croissance rapide accompagnée d'une baisse certaine des inégalités".

 

 

Préconisations

À la veille du sommet de Davos, Oxfam préconise notamment la fermeture des paradis fiscaux, qui abriteraient 32 billions de dollars, soit un tiers de la richesse mondiale. Une mesure qui pourrait générer un supplément de recettes fiscales de 189 milliards de dollars.

Outre la lutte contre les paradis fiscaux, l'ONG agit actuellement au sein des organisations internationales afin d'instaurer un taux minimum d'imposition des sociétés à l'échelle mondiale, de favoriser et stimuler les revenus des populations les plus pauvres et d'accroître des investissements en faveur de services publics gratuits et de la protection sociale.


Source Sipa Media

 Un article publié par lepoint.fr,

GRÈCE : 300 ÉCOLES FERMÉES PAR MANQUE DE CHAUFFAGE

 

Grèce : 300 écoles fermées par manque de chauffage

 

Plus de 300 écoles au département de Macédoine occidentale (le département Grec), resteront fermées, puisque les fonds prévus pour le chauffage pendant cette année scolaire sont prématurément épuisés.

Selon le reportage du journal Ethnos, lors de la réunion des municipalités régionales, l'unanimité des maires a décidé de fermer les écoles en raison du manque de fioul de chauffage.

 

Le maire de Kastoria, Manolis Chatzisymeonidis, dit :

« Dans le cas contraire, les salles se transformeront en véritables réfrigérateurs. Il faut souligner que le coût du fioul de chauffage nécessaire à un seul département comme par exemple à celui de Kastoria, atteint les 20 millions d'euros.[...] Nous ne permettrons pas que nos enfants meurent de froid.

Pendant plusieurs jours, les écoles fonctionnent dans des conditions difficiles, les radiateurs fonctionnent seulement deux heures par jour. Le gouvernement a envoyé la dernière tranche du financement qui est nécessaire pour le fonctionnement des écoles. Ici, le froid est insupportable, et les enfants ne peuvent pas suivre leurs cours dans des conditions polaires. »

Vryzidou Paraskevi, le président de l'association régionale des municipalités s'interroge :

« Les situations auxquelles sont confrontés les enfants est sans précédent. Dans 20 municipalités de la Macédoine occidentale, le froid est très intense et l'hiver deux fois plus long que dans le reste de la Grèce. Dans la matinée, les routes sont glacées et le thermomètre est bien au-dessous de zéro. Est-ce que les enfants, qui sont obligés de porter des gants et des bonnets dans la salle de classe, peuvent vraiment suivre des cours dans de telles conditions ? »

A noter que cette décision concerne toutes les écoles, y compris celles qui utilisent le chauffage électrique, « d'une part parce que toutes les écoles ont de graves problèmes dus au manque de fonds, mais d'autre part parce que la fermeture s'impose comme un acte de solidarité... ».

 

Source : Oulala.info via Sott

Un wagon contenant de l'uranium naturel appauvri déraille dans la Drôme

Il déraille dans une gare de triage dans la Drôme, sans se coucher, pas de fuite


LYON - Le wagon d'un train parti de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) pour la Hollande, transportant des fûts d'uranium naturel appauvri, a déraillé en gare de triage à Saint-Rambert d'Albon (Drôme) lundi, sans se coucher ni provoquer de fuite, a-t-on appris auprès des pompiers et d'Areva.

Contrairement à ce qui avait été rapporté dans un premier temps, le train se rendait en Hollande sur un site d'entreposage et non en Allemagne.

Un wagon transportant de luranium naturel appauvri, matière très faiblement radioactive, a connu en fin daprès-midi lors d'une manuvre en gare de Saint-Rambert-dAlbon (Drôme), un problème mécanique sans incidence sur sa sûreté, a affirmé lundi soir Areva dans un communiqué.

L'uranium naturel appauvri désigne loxyde duranium (U3O8) qui se présente sous forme de poudre: Il est stable, incombustible, insoluble dans leau et non corrosif, selon Areva.

L'incident s'est produit vers 17H30 lors d'un aiguillage.

Selon la préfecture et Areva, un essieu du wagon est alors sorti de la voie, immobilisant l'ensemble du transport pendant quelques heures.

Les opérations de relevage étaient toujours en cours lundi soir et devraient aboutir en soirée selon Areva qui a immédiatement informé l'Autorité de Sûreté Nucléaire et la Préfecture de la Drôme de cet événement sans conséquence sur l'environnement et les populations.

Aucune fuite radioactive n'a été constatée, ont par ailleurs précisé les pompiers qui ont dépêché sur place un véhicule spécialisé pour faire des relevés.


(©AFP / 21 janvier 2013 21h20)

 

Pas de souci, tout est sous contrôle... comme d'haaaaaabituuuude...


 

11:15 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

22/01/2013

Le chamanisme avec Corine Sombrun (sur France Culture)

Corine Sombrun, que je suis livre après livre depuis pas mal d'années maintenant, est aujourd'hui, après avoir été pianiste-compositeur puis reporterécrivaine-voyageuse, chamane. Elle a suivit l’enseignement des techniques de transe en Mongolie et collaborée avec des scientifiques. Elle est à l'origine du premier protocole de recherche sur la transe chamanique mongole étudiée par les neurosciences et vient de publier Les esprits de la Steppe chez Albin Michel.

 

Bibliographie :

Journal d’une apprentie chamane  Éd. Albin Michel / 2002
Mon initiation chez les chamanes Éd. Albin Michel / 2004
Dix centimètres, loi Carrez Éd. Belfond / 2004
Les tribulations d’une chamane à Paris Éd. Albin Michel / 2007
Sur les pas de Geronimo Éd. Albin Michel / 2008
Les esprits de la steppe Éd. Albin Michel / 2012