21/07/2015
Jean Gabin dans le film "Le président" (1961) qui expose à l'assemblée nationale sa vision de l'Europe , des conflits d'intérêts , des connivences, les banques et le pétrole ...................
20:16 Publié dans LE MONDE EN 2015 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/07/2015
En territoire Auriaba de Jérôme Lafargue -
Quidam éditeur, 5 mars 2015
196 pages, 18,5 €
« J’ai toujours pensé que ce monde ci est trop petit, ou plutôt que ce que l’on nous donne pour réalité ne constitue qu’une infime partie de l’infinité du monde. »
Il y a quelque chose de très séduisant dans ce roman qui oscille entre rêve et réalité, et où les rêveurs lucides permettent au rêve d’interagir avec le réel, pour lancer des passerelles au-dessus du temps. Des hommes, un enfant, un loup, une traque mystérieuse, des haines familiales ancestrales, des territoires réels et imaginaires, un passé ancien qui écrit des destinées qui nous ballotent des côtes marocaines au Charleville de Rimbaud en passant par le Honfleur de Allais et cette date récurrente, le 20 octobre 1854 et puis l’océan immense, ses vagues sur lesquelles on surfe en parfaite osmose avec une nature indomptée, extérieure comme intérieure.
C’est un roman difficile cependant à saisir, son rythme est déroutant, et c’est le genre de livre qu’il faudrait relire quand on arrive à la fin, pour rassembler le tout dans un ensemble plus palpable. Ainsi le roman semble être lui-même une sorte de rêve, l’a-t-on vraiment lu ? Un très bel imaginaire, un souffle puissant le parcourt, c’est organique, instinctif, les personnages y sont atypiques, en marge et dotés de solides personnalités. C’est aussi avec l’Histoire en filigrane, un regard critique concernant certains faits et attitudes, portant des fruits amers qui donnent encore des graines aujourd’hui.
En territoire Auriaba, on a de la dignité, du courage, de l’intégrité, de l’authenticité, des qualités et des valeurs qui se font rares et l’auteur à petites touches, l’air de rien, révèle par contraste un portrait peu flatteur du monde contemporain dont les racines trempent dans bien des compromissions. En pénétrant ceterritoire Auriaba, on songe à cette citation de Serge Bouchard :
« Qui n'aime pas les loups n'aime pas la nuit, la nuit pour ce qu'elle est, c'est-à-dire la face obscure de notre immense liberté. »
Le narrateur, écrivain lui-même et qu’on imagine comme étant l’alter ego de l’auteur, allie la figure du loup avec celle du poète, et on n’est pas loin de la figure du chamane, rêveur lucide par excellence. Le genre de personnage à part, doté d’une conscience et une sensibilité exacerbées, conservant en lui comme une enfance encore intacte et qui se sent plus en osmose avec le monde sauvage que la société humaine, comme son ami La Serpe, ce qui n’ôte rien à une véritable générosité naturelle, bien au contraire.
« Je ne fuis pas le monde, car il est là, je ne peux l’effacer, et je ne suis pas de ceux qui, esprits poseurs et inutiles, se constituent un bagage culturel immense pour mieux se distinguer des autres. Je suis au service de tous ceux qui veulent bien s’arrêter chez moi. On sait où me trouver s’il le faut. »
Et chez lui, c’est forcément en territoire Auriaba.
Cathy Garcia
Jérôme Lafargue est né en 1968 dans les Landes. Il est également l’auteur de L’Ami Butler (2007, Prix Initiales 2007, Prix ENS Cachan 2008, Prix des lycéens 2008 Fondation Prince Pierre de Monaco), Dans les ombres sylvestres (2009) et L’Année de l’hippocampe (2011), tous parus chez Quidam éditeur.
Cette note paraîtra sur la Cause Littéraire
http://www.lacauselitteraire.fr/
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Inhume Haine de Didier Trumeau
Illustration de Pascal Ulrich, 1999
Extraits :
1
C'est un bel oiseau
goéland argenté, chaque souffle
l'envahit de ténèbres,
chaque battement d'ailes ressemble
à une bage, chaque nage ressemble
à la mort, noir c'est noir.
Amoco..., Amoco...
5
C'est Nigel,
douze ans marre de jouer avec la PS4
et ses jeux vidéos j'ai pris l'AK44
de mon père et à l'école
j'ai tiré dans la tas
Trop mortel !
21
C'est maman,
je suis incapable de savoir le temps
et je fais des sommeils
pour voir si je suis bien au bon moment.
Peux-tu continuer
de me laisser comme avant.
Je ne suis même pas d'accord avec les autres
moments.
Et c'est une nuit sans arrêts.
(composé avec les mots de la mère à Didier)
35 poèmes qui racontent l'(in)humain
"pour déterrer l'amour"
Les éditions du Contentieux, juillet 2015
7, rue des gardénias
31000 TOULOUSE
8 euros
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Digne et pertinent discours de la député allemande Sahra Wagenknecht au Bundestag - Mars 2015
Intervention de la députée allemande Sahra Wagenknecht devant le parlement allemand le 19 mars 2015. Vice-présidente du parti de gauche allemand "Die Linke".
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17/07/2015
Gilles Lades, invité de l'émission de Christian Saint-Paul, Les Poètes
C'est le poète américain Wallace Stevens, qui écrit qu' "un poème est un détail de la vie auquel on a pensé si longtemps que la pensée qui s'y est attachée, en est devenue une part inséparable, ou encore c'est un détail de la vie ressenti avec tant d'intensité que la sensation a pénétré en lui". Gilles LADES, dans une oeuvre aujourd'hui conséquente, a cerné les "détails de la vie" où se niche la poésie, avec une acuité si intense, qu'elle élague tout superflu. La simplicité de ton qui en résulte pour une analyse de choses si complexes (la vie !), est l'apanage de la poésie, celle dont on sait immédiatement qu'elle survivra au naufrage de la mode.
« La pensée vole et les mots vont à pied. Voilà le drame de l’écrivain », avait coutume de dire Julien Green. Le livre de Guy Girard, poèmes associés aux polaroïds de Christian Martinache, préface de Jean-Pierre Lassalle, Le Grand Tamanoir Editeur, 98 pages, 12 €, est un peu un démenti à la déploration de Green. La surréalité du monde est saisie au vol par les deux artistes. Et les mots ont chaussé les bottes de sept lieues pour marcher au rythme d’une pensée emballée. Le surréalisme qui a opéré la plus profonde des révolutions en poésie, certainement plus que dans les autres arts, et imprègne qu’on le reconnaisse ou non, notre poésie actuelle, compte toujours des adeptes de talents. Guy Girard, nous dit son préfacier Jean-Pierre Lassalle, poète surréaliste lui aussi, répond aux exigences énoncées par André Breton selon lesquelles « il n’y avait de poésie qu’avec le ton, l’image, le souffle ». Et, insiste Lassalle, l’originalité des images de Guy Girard « renouvelle la métaphore et l’hypallage : « la laine hilare des taupinières », "une petite fille de mercure qui nidifie sur la banquise de l’impatience », etc. Le poète est, par ailleurs, un plasticien : « il épie les faillites de l’objet », cette phrase est saluée par le préfacier comme « une phrase-prisme qui réfracte une part des interrogations de l’art contemporain ». Ce bien beau livre, avec des polaroïds en couleurs (pour 12 € !) de Christian Martinache, plasticien de haut vol, honore la poésie surréaliste, toujours présente et vivace. Nous solliciterons Jean-Pierre Lassalle, Mainteneur de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse, pour approfondir l’impact des surréalistes et évoquer aussi son œuvre personnelle. Lecture d’extraits du livre.
A signaler également,dans l’immédiat, l’article à lire pour mieux connaître la personnalité de René Nelli qui a été publié dans la revue « La sœur de l’ange » N° 14 (2015) : « René Nelli et Toulouse : des amours difficiles ».Nous reviendrons sur ce sujet et sur cet article dont le titre est loin de nous surprendre, dans une prochaine émission sur René Nelli.
*
Un petit éditeur toulousain, ou plus exactement un éditeur indépendant, Jean-Pierre Paraggio, publie dans sa collection de l’umbo Passage du Sud-Ouest : « Où mes ruines sont fixes » de Mauro Placi avec un frontispice de Claude Barrère.
Des poèmes, comme des cris d’interrogation, dont le ton est magnifiquement résumé par l’auteur lui-même dans un des textes du livre :
" Poèmes d'un lent échouage, d'une accalmie funèbre, muette, qui tire sur la corde jusqu'à la voix.
Et pourtant une main qui consigne, qui parle long, qui voudrait convaincre les mots que l'exigence perdure, que le cœur n'est pas faible, que la Ville est ouverte, toujours. "
Il y a comme un renoncement douloureux dans ce recueil à la beauté noire envoûtante, parce qu’il y a, là aussi, le souffle, le ton, l’image.
Et le frontispice de Claude Barrère, qui tire sa force de la méticulosité du détail de sa fabrication, est désormais un « classique » de cet artiste dont le style affirmé est immédiatement repérable. En résumé, de la belle ouvrage que ce petit recueil publié par Jean-Pierre Paraggio.
*
L’émission est ensuite consacrée à Gilles Lades. Elle sera suivie d’autres émissions sur ce poète qui vit à Figeac, ville où il est né en 1949. Il a été professeur de Lettres dans plusieurs académies, avant de retrouver le Lot au cours des années 80. Il a publié de nombreux recueils de poésie depuis 1977. Parmi les plus récents : "Lente lumière", éd. L'Armourier, 2002,"Le temps désuni", éd. Sac à mots, 2005, "Vue seconde", éd. Encres Vives, 2008, "Témoins de fortune", éd. L'Arrière Pays, 2010, "Au bout des pas de source", éd.Trames et La Porte, 2014.
Il est également l'auteur de récits et de nouvelles : "Dans le chemin de buis" éd. Le Laquet, 1998, "Sept solitudes" éd. Le Laquet, 2000, ainsi que d'études de paysages : "Rocamadour, le sanctuaire et le gouffre" éd. Tertium, 2006, "Les vergers de la Vicomté" éd. Tertium, 2010. Il a composé une anthologie des poètes du Quercy éd. Le Laquet, 2001.
La poésie de Gilles Lades occupe une place prépondérante, et bien cernée, dans la mosaïque de plus en plus vaste de la poésie d’expression française. Il est, par le ton, le voisin immédiat de son ami Michel Cosem. Une écriture irrépressible qui quitte le corps qui l’a créée et qui la retenait, avec une maîtrise savamment calculée. Lades est avant tout un orfèvre. Il cisèle la langue, l’enferme au cordeau dans les mots justes et suffisants. Tout est dans cet équilibre étincelant. L’homme est pudique, ce qui pourrait être un handicap en poésie. Mais il n’élude pas la réalité. C’est un poète de la lucidité. Il ne la crie pas. Il la laisse voir en filigrane. Dans certains recueils, l’angoisse est là, tapie sous quelques mots. Elle devient familière, non envahissante, inquiétude qu’il faut bien apprivoiser. Cette inquiétude inhérente à l’état deviné du monde, de la difficulté de s’harmoniser à ce monde, ne peut s’apaiser que dans le travail de création. Etre poète, c’est être un artiste au travail. Paradoxalement, pour trouver sa place dans le monde et chanter le monde, il faut se « défamiliariser » d’avec l’état entrevu de ce monde.
C’est ainsi que « la terre est bleue comme une orange ». Il faut énoncer le monde en le renouvelant. En l’offrant sous un jour surprenant mais plus juste ;
Et qu’est-ce qui accroche le regard de chacun ? Les lieux de notre présence, les lieux traversés. Dire les lieux, c’est peindre le particulier, le détail, unique, croit-on, et pourtant qui confine, s’il est bien saisi, à l’universel. Et à cet exercice, Gilles Lades, dans toute son œuvre de poésie de célébration, excelle. Ses mots précis, retenus, grattent le paysage jusqu’à l’os. Un de ses derniers recueils « Village à l’Embrasure » (Encres Vives, collection Lieu), avec une économie de mots poussée à son comble, cerne le réel d’après les photographies, subversives, comme toutes les photographies, de Jérémie Fauré. Et dans cette suite de poèmes fulgurants, à l’instar des instantanés du photographe, Gilles Lades construit son art et parvient par là-même à la sérénité : « devenir / le silence / de la paix / d’octobre ».
Lecture par Christian Saint-Paul de « Village à l’Embrasure ».
Dans « Chemins croisés » (La Porte éd. 2015, 3,83 € - livret à commander à Yves Perrine, 215 rue Moïse Bodhuin, 02000 Laon), le ton est plus ample, la phrase plus large. C’est la vie du poète qui remonte des profondeurs et l’interroge. La douceur de la mère, de l’été, du jardin, de la maison d’enfance, relie une nostalgie sans pathos, mesurée, mais terriblement lucide : « Pays qui s’en va / seul / avec ses morts / qui le regardent ». Un petit chef d’œuvre où le poète, à sa façon toujours pudique, maîtrisée, se livre intimement. Cette retenue donne une force à l’émotion qui est un grand plaisir de lecture.
Enfin, avec son ami Claude Barrère, poète et plasticien, Gilles Lades a fait paraître un livre d’artiste chez Trames « Une source au bout des pas », un régal pour les yeux, avec les gravures de Claude Barrère et le luxe de l’impression, et pour le texte conçu dans la perfection, de Gilles Lades.
*
Chaque hiver
les troncs se redessinent
comme pour atteindre
la pureté du symbole
ils sont les remparts
d'un pacage tendre
dont la beauté brille
pour le seul inconnu,
dont le silence
habite la durée
comme l'arôme noir
les longs couloirs d'une maison
*
Gilles Lades, un poète du siècle, à coup sûr. Qu’il faut lire dans le recueillement pour écouter cette voix ténue, mais vive, comme une musique envoûtante dans le silence.
Vous pouvez écouter les poèmes de Gilles LADES en cliquant sur : http://les-poetes.fr/emmission/emmission.htmlet en allant à l'émission du jeudi 2 juin 2015.
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16/07/2015
Paul Aries, "Manifeste pour une grève générale de la consommation"
Conclusion de l'ouvrage de Paul Ariès "No Conso : vers la grève générale de la consommation", aux Editions Golias.
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Les temples de la consommation - documentaire, 2009
De Dubaï aux Etats-Unis en passant par Paris, les centres commerciaux et Malls poussent comme des champignons, créant alors des monuments architecturaux au service de la sacro-sainte consommation. Les plus grands d'entre eux atteignent 600 000m2 de boutiques et amènent les usagers à des réflexions surprenantes, ainsi, l'une des personnes interrogées affirme : « sans cellulaire, impossible de retrouver quelqu'un. Peut-être que c'est normal, c'est le progrès ». Ce film d'Olivier Montoro et Hélène Klodawsky est aussi terrifiant et angoissant que saisissant : passant rapidement sur l'évolution qui a mené à l'émergence de ces immenses structures, l'on s'arrête sur la vision qu'en ont leurs architectes et le quotidien de ceux qui y travaillent. Bienvenue dans l'enfer de la consommation à outrance.
19:25 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Déboiser pour Knorr, Fruit d’or et Planta Fin ?
NON MERCI !
Le géant de l’huile de palme Wilmar déboise des forêts à la riche biodiversité et même des zones protégées au Nigéria. Demandons à Unilever, la multinationale commercialisant les marques Fruit d’or, Knorr et Planta Fin, de ne plus se fournir en huile de palme chez Wilmar.
Unilever ne doit plus acheter d’huile de palme à Wilmar, une entreprise qui détruit les riches forêts tropicales de Cross River au Nigéria
11:49 Publié dans ALTERNATIVES | Lien permanent | Commentaires (0)
14/07/2015
YANIS VAROUFAKIS le 14 juillet
"Dans les heures et jours qui viennent, je siègerai au Parlement pour évaluer la lé...gislation qui fait partie de l'accord récent du sommet européen sur la Grèce. J'ai également hâte d'écouter en personne mes camarades, A Tsipras et Euclid Tsakalatos, qui ont traversé tant d'épreuves ces derniers jours. Jusque là, je garde mon jugement concernant la législation qui est devant nous. Mais avant, voici quelques premières pensées subjectives attisées par le rapport du sommet européen.
• Un nouveau Traité de Versailles hante l'Europe — j'avais utilisé cette expression dès le printemps 2010 pour décrire le premier prêt à la Grèc qui était en préparation à l'époque. Si cette allégorie était pertinente alors, elle l'est d'autant plus maintenant.
• Jamais auparavant l'Union européen avait prise une décision, qui affaiblit si fondamentalement le projet d'intégration européenne. Les leaders de l'Europe, en traitant Alexis Tsipras et notre gouvernement de la façon qu'ils l'ont faite, ont porté un coup décisif contre le projet européen.
• Le projet d'intégration européenne a en effet, été reç une blessure fatale durant ces derniers jours. Et comme Paul Krugman l'a bien dit, quoique vous pensiez de Syriza ou de la Grèce, ce ne sont ni les grecs ni Syriza qui ont fait mourir le rêve d'une Europe démocratique et unie.
• En 1971, Nick Kaldor, l'économiste renommé de Cambridge, avait mis en garde que forger une union monétaire avant qu'une union politique soit possible mènerait non seulement à un échec de l'union monétaire mais aussi à la destruction du projet politique européen. Plus tard, en 1999, le sociologue anglo-allemand Ralf Dahrendorf avait également alerté qu'une union monétaire et économique diviserait l'Europe plutôt qu'elle ne l'unirait. Toutes ces années j'espérais qu'ils avaient tort. Maintenant, les puissances qu'elles soient à Bruxelles, Berlin ou Francfort ont conspiré pour me donner tort.
• La déclaration du sommet européen d'hier matin se lit comme un document engageant la Grèce sur des termes de capitulation. Elle se présente comme une déclaration confirmant que la Grèce acquièsce à devenir un vassal de l'Eurogroup.
• Cet accord n'a rien à voir avec l'économie, ni avec quelconque considération pour le type d'agenda de réformes capables de sortir la Grèce de son bourbier. C'est purement et simplement une manifestation d'une politique d'humiliation en acte. Même si on est dégouté de notre gouvernement, on doit voir que la liste de demandes de l'Eurogroup représente un abandon majeur de toute décence et raison.
• L'accord du sommet européen signale une annulation complète de la souveraineté nationale, sans mettre à sa place de corps politique supra-national et pan-européen. Les européens, même ceux qui n'ont rien à faire de la Grèce, devraient s'inquièter.
• Beaucoup d'énergie a été dépensée par les médias pour savoir si les conditions de la capitulation passeront au parlement grec, et en particulier si des députés comme moi-même se conformeront aux ordres et voteront en faveur de ce projet de lois. Je ne crois pas que ce soit la question la plus intéressante. La question cruciale est: est-ce que l'économie grecque a la moindre chance de s'en sortir avec ces conditions? C'est la question qui me préoccupera durant les sessions parlementaires qui suivront les jours prochains. La grande inquiétude c'est qu'une capitulation complète de notre part mènerait à l'approfondissement d'une crise sans fin.
• Le récent sommet de l'Euro est en effet rien de moins que le moment culminant d'un coup d'État. En 1967, c'était les tanks que les puissances étrangères ont utilisées pour en finir avec la démocratie grecque. Dans mon interview avec Philip Adams sur ABC, j'ai avancé l'idée qu'en 2015 un autre coup d'État était mené par des puissances étrangères, utilisant non plus des tanks, mais les banques de la Grèce à la place. Peut-être que la principale différence ÉCONOMIQUE, est qu'en 1967 la propriété publique de la Grèce n'était pas ciblée, en 2015 les puissances derrrière le coup d'État ont réclamé la reddition de toutes les avoirs publiques qui restaient, pour qu'ils soient mis au service de notre dette, impayable et insoutenable."
(désolée, je n'ai pas le nom du traducteur, s'il se reconnait qu'il fasse signe)
21:57 Publié dans LE MONDE EN 2015 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/07/2015
COUP-DOUBLE ! un court-métrage de Maud et Yannis Youlountas - 2012
un petit rafraîchissement ?
16:11 Publié dans LE MONDE EN 2012, QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
09/07/2015
Le discours d’Alexis Tsipras devant le Parlement européen
A la tribune du Parlement européen à Strasbourg, le Premier ministre grec Alexis Tsipras s’est dit confiant que son pays répondrait aux attentes de ses créanciers.
« J’espère que nous allons réussir ces prochains jours à répondre à ce que qu’exige la situation, dans l’intérêt de la Grèce et de la zone euro », a-t-il assuré.
« Ne laissons pas l’Europe se diviser », a plaidé le chef du gouvernement grec, répondant aux déclarations alarmistes de ses partenaires qui évoquent désormais sans tabou le « scénario noir » du Grexit, la sortie de la Grèce de l’Union monétaire, aux répercussions imprévisibles.
« Nos propositions pour financer nos obligations et restructurer notre dette ne pèseront pas sur les contribuables européens », a promis Alexis Tsipras, accueilli dans l’hémicycle sous les applaudissements des uns et les huées des autres.
Parmi les nombreuses interventions, Pablo Iglesias, porte-parole du mouvement espagnol Podemos a exhorté les socialistes européens à casser le statu quo et enfin « défendre les droits sociaux » :
Source : http://www.politis.fr/Discours-d-Alexis-Tsipras-devant,31...
13:09 Publié dans LE MONDE EN 2015 | Lien permanent | Commentaires (0)
Dieu est rouge de Liao Yiwu
traduit du chinois par Hervé Denès et Li Ru,
Books Edition et Les Moutons Noirs, février 2015
462 pages, 24 €.
Un pavé ! Un pavé dans la grande mare de Chine. Liao Yiwu nous livre ici le fruit d’un long travail, difficile aussi, celui de réunir autant de témoignages que possible de cette « histoire vraie de la survie et de l’essor du Christianisme en Chine, de Mao à Xi Ping ». Il a parcouru la Chine pour rencontrer des hommes, des femmes, souvent très âgés, mais d’autres plus jeunes aussi, qui répondent à ses questions dans des entretiens rapportés ici, et entrecoupés de « préludes », qui permettent d’en comprendre les contextes. Beaucoup de noms vont défiler, on s’y perd, des lieux aussi, où morts et vivants se côtoient dans un effort de mémoire, qu’on ne lira probablement pas de la même façon, si l’on est croyant ou pas, mais toujours est-il qu’à travers cette quête assez singulière, Liao Yiwu, en toute humilité, et dans un style qui lui est propre, simple et profond, nous livre un pan très peu connu, car aujourd’hui encore tabou, de l’Histoire contemporaine chinoise dans toute sa violence, avec ses drames et privations quasi ininterrompus. Avoir des témoignages directs, de personne à personne, des histoires individuelles aux destins souvent incroyables, est un trésor inestimable, car aujourd’hui encore il est extrêmement périlleux de fouiller dans ce récent passé et révéler des vérités. L’Histoire non officielle, non autorisée par le régime. L’auteur – qui a connu lui-même l’incarcération pour ses opinions - a dû souvent prendre de grandes précautions pour recueillir toutes ces confidences.
Dieu est rouge car la religion chrétienne en Chine a pris très tôt une couleur particulière, rouge du régime auquel elle a dû survivre dans la clandestinité, qui tantôt a tenté de l’éradiquer, tantôt de l’absorber, la couleur rouge d’une ferveur exacerbée par les persécutions, le rouge du sang versé lors d’innombrables tortures et exécutions, aussi la symbolique du martyr a été vécue par bon nombre de ces personnes d’une façon non métaphorique, mais bien littéralement dans leur propre chair. Les vies de bon nombre d’entre elles s’apparentent à de véritables chemins de croix.
On n’adhèrera pas forcément mais on ne pourra qu’admirer la force de conviction, le courage, l’abnégation et le dévouement que la foi chrétienne a donné à ces personnes et qui parfois semble avoir opéré ce qu’on pourrait appeler des miracles. Il est évident que tous ces témoignages sont aussi, même indirectement, une dénonciation des dérives et cruautés du régime communiste, surtout pendant la dite Révolution Culturelle, mais on y verra aussi plus loin que ça, comment les mauvaises choses – et l’Histoire en est pleine - en entraine des pires.
Dieu est rouge est un livre majeur pour qui veut appréhender l’Histoire contemporaine de la Chine, il contient une masse d’informations de première main assez phénoménale, parfois c’est vraiment atroce, et d’une façon plus large cela ouvre un questionnement fondamental sur l’aide qu’une spiritualité bien ancrée peut apporter dans les épreuves. Un défi que le bouddhisme et le taoïsme qui étaient en place bien avant l’arrivée des missionnaires chrétiens, semblent avoir eu du mal à relever, quand le communisme a eu la prétention de répondre à toutes les problématiques humaines en balayant d’un coup et sans discernement des savoirs millénaires.
Un livre où l’humain est donc au premier plan, dans toute sa déchirure entre extrême élévation et extrême bassesse, et dans lequel on peut distinguer comme un vague espoir, quelque chose qui transcenderait politique et religion, et c’est cela sans doute que l’auteur, ni totalement croyant, ni totalement sceptique, mais profondément sensible et ayant soif de vérité, a voulu nous transmettre. Quelque chose qui fait qu’on pourrait croire encore… en l’Homme. Malgré un tout qui demeure d’une bêtise effroyable.
Cathy Garcia
Liao Yiwu, est un écrivain chinois né en 1958 dans le Sichuan. Il est l'un des auteurs contemporains les plus audacieux de sa génération et son talent se nourrit des scènes de la vie quotidienne, de rencontres fortuites et d'enquêtes qu'il mène auprès de ceux que l'on peut considérer comme les laissés-pour-compte d'une Chine en plein bouleversement. Poète vagabond inspiré par Baudelaire et Allen Ginsberg, Liao Yiwu devient célèbre en 1989 avec son poème Massacre, dédié aux opposants de la place Tian Anmen, qui l'envoie en prison de 1990 à 1994. Une expérience d'humiliations et de tortures qu'il raconte dans son livre majeur, Dans l'empire des ténèbres. Ses livres sont interdits en Chine, même s’il est l’un des écrivains chinois les plus lus clandestinement. Dieu est rouge est publié à Taïwan en 2011, la même année, il s'exile en Allemagne et reçoit le Prix frère et sœur Scholl. En 2012, Liao Yiwu est l'invité d'honneur du Festival international de Littérature de Berlin où il organise une exposition sur les « prisons, visibles et invisibles ». Il reçoit le prix de la Paix des éditeurs et libraires allemands. En septembre de la même année, il rend visite au 17e karmapa à Dharamsala en Inde et l'invite au Berlin International Literature Festival dans le but d'attirer l'attention sur les auto-immolations de Tibétains.
Note publiée sur http://www.lacauselitteraire.fr/
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07/07/2015
Angélique Ionatos - "Les poètes sont en exil"
Les poètes sont en exil. Dans notre monde, soumis à une nouvelle barbarie celle de la ploutocratie, il nous faut les interroger pour retrouver la mémoire et l'utopie tout à la fois.
Ce sont eux qui veillent sur notre humanité.
Ma « belle et étrange patrie » qui a déposé une terre si fertile sur mes racines,...
m'a enseigné que la poésie depuis toujours nourrit le chant.
Et ce chant peut devenir un cri.
Aujourd'hui la Grèce est défigurée.
Les Grecs sont humiliés.
Le premier devoir d'un artiste est de témoigner de son temps.
Et de résister! « Chacun selon ses armes », disait le poète Elytis, pour redonner espoir et dignité.
Souvent je me sens découragée et impuissante face à tant de malheur.
Parfois je suis même tentée de me taire.
Alors je lis mes poètes. Leurs mots jamais ne s'oxydent à l'haleine du désespoir.
Leur parole est politique et souvent prophétique.
Et voilà que l'espoir revient comme « un chant de maquisard dans le forêt des aromates ».
Ce cri et cet espoir vont habiter aujourd'hui mon propre chant.
Angélique Ionatos. Juillet 2015
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05/07/2015
Souscription pour "R comme"
En renvoyant ce bon de souscription , vous participerez ainsi à sa publication.
19:15 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
Songhaï, une ferme bio au Bénin
Songhaï est le nom d’une ferme bio fondée en 1985 à Porto-Novo au Bénin par un prêtre dominicain américain d’origine nigériane, Godfrey Nzamujo. Au départ, elle ne dépassait pas un ha. Aujourd’hui, elle s’étend sur 24 ha. Désignée «centre d’excellence pour l’agriculture» par l’ONU, l’exploitation s’est développée au Nigeria, au Liberia et au Sierre Leone.
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