31/07/2007
JE COURS
je cours encore après toi
ange brun de mes solitudes
à la peau tatouée
de signes étranges
homme premier
façonné dans l’argile
toi qui te tient
en haut de la montagne
et qui m’attend
je cours encore après toi
animal intrépide
aux mains si fines
homme rivière aux étreintes
mille fois renouvelées
homme si vaste
aux bras de sable
homme profond
de sagesse infinie
je cours encore après toi
homme qui sait la danse
homme loup qui me chasse
nuit après nuit
en mes forêts perdues
je cours encore après toi
magicien de la terre
aux savoirs de nuit
je cours
je cours avec toi./
14:35 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (7)
MAINS
Ce n’est pas une main satiable
C’est une main à vide
Pour donner forme
Au repos
Ce n’est pas une main tenue
C’est une main tenant
Libre vraiment
De maintenir en vie
Le désir
Ce n’est pas une main courante
C’est une main buissonnière
Aux capiteuses fragrances
Une main pleine de terre
Ce n’est pas une main sensée
C’est une main croyable
Un orgasme enivrant
A filer le frisson
A l’ordinaire jetable
Ce n’est pas une main délicate
C’est une main forte
Puissante assurément
Une main pressée
Sur l’aorte
Ce n’est pas une main constante
Ma main dans la vôtre
Juste un bref instant de joie
Dans un écrin
De paumes
14:30 | Lien permanent | Commentaires (3)
30/07/2007
méfaits de compagnie pétrolière au Chili
Voici quelques images qui montrent les effets de l'extraction du pétrole dans la communauté Araucane de Lonko Puran dans Newken, Püelmapu, par la compagnie américaine Apache Corporation.
Il y a une version en Castillan, une en anglais et une vidéo d'interview de Peñi Martin V. Maliqueo :
http://www.youtube.com/watch?v=pjijAr7WNUg
http://www.youtube.com/watch?v=pXMk7u3eVR0
http://www.youtube.com/watch?v=xMioI5sWqQE
15:35 Publié dans LATINA AMERICA | Lien permanent | Commentaires (0)
28/07/2007
Bulletin de Survival International - 27/07/07
PARAGUAY : des images satellite révèlent la destruction des terres d'Indiens isolés
Des images satellite révèlent que la déforestation illégale atteint le dernier refuge d'un groupe d'Indiens isolés, les Ayoreo-Totobiegosode.
Pour en savoir plus : http://survivalfrance.org/news.php?id=2594
Agissez! http://survivalfrance.org/how_to_help.php?howto_help_id=99
BOTSWANA : des Bushmen arrêtés malgré le verdict de la Cour
21 Bushmen gana et gwi ont été arrêtés par la police fin juin et début juillet pour avoir chassé sur leur territoire ancestral dans la Réserve naturelle du Kalahari central au Botswana.
Pour en savoir plus : http://survivalfrance.org/news.php?id=2571
Agissez! http://survivalfrance.org/how_to_help.php?howto_help_id=105
PEROU : les Indiens recourent à la justice pour empêcher l'exploration pétrolière.
AIDESEP, l'organisation interethnique des Indiens d'Amazonie péruvienne, a demandé par voie judiciaire l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation pétrolières de régions d'Amazonie péruvienne habitées par des Indiens isolés.
Pour en savoir plus : http://survivalfrance.org/news.php?id=2583
Agissez! http://survivalfrance.org/how_to_help.php?howto_help_id=133
PRESSE : hors-série Courrier International
"Fiers d'être indiens : Politique, identités, culture" est le dernier hors-série de Courrier international qui porte sur les peuples de tout le continent américain. Encore en kiosque pour quelques jours, il est également disponible par correspondance :
http://survivalfrance.org/news.php?id=2593
SURVIVAL : un stage de recherche est disponible à Londres
Le siège international de Survival à Londres propose un stage rémunéré dans son département de recherche :
http://www.survival-international.org/about/jobs
------------------------------------------------------------------------------------------
Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.
Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org
info@survivalfrance.org
Merci de faire suivre ce message à toute personne intéressée.
11:51 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
27/07/2007
Communiqué du réseau sortir du nucléaire
Réseau "Sortir du nucléaire"
http://www.sortirdunucleaire.fr
- Communiqué du mercredi 18 juillet 2007
Nucléaire : après les incidents graves en Allemagne et au Japon
- Allemagne : démission du Président de Vattenfall Europe
- Japon : fermeture de la plus grande centrale nucléaire du monde
et...
Le "silence assourdissant"
des autorités françaises
Pour contraindre les autorités françaises à regarder la réalité en face, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiera demain jeudi sur son site web des documents confidentiels sur l'inadaptation des centrales françaises face aux séismes.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce le "silence assourdissant" des autorités françaises concernant le risque nucléaire. Les évènements récents au Japon, en Allemagne (et en Suède il y a pratiquement un an) montrent que les normes de sécurité définies par les "spécialistes" sont gravement mises en défaut. (voir ci-dessous)
Contrairement à ce qui nous est toujours dit, le risque zéro existe : il suffit de fermer les centrales nucléaires. C'est d'ailleurs ce qu'il faut faire immédiatement lorsque les normes de sûreté d'une centrale nucléaire ont été sous-évaluées à la conception, comme c'est le cas au Japon... et en France.
A ce sujet, le Réseau "Sortir du nucléaire" s'est procuré des documents internes à EDF qui montrent :
- la falsification de données sismiques par EDF
- les fortes divergences entre les experts du très officiel IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et ceux d'EDF.
- l'opération de "lobbying au plus haut niveau de l'Autorité de sûreté" mise en œuvre par EDF pour empêcher la prise en compte de calculs de l'IRSN
Toujours en France, les calculs d'EDF se sont aussi révélés faux concernant le risque d'inondation : l'eau de la Garonne ne "pouvait pas" passer par-dessus les digues de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde), or c'est ce qui s'est produit le 27 décembre 1999, la centrale frôlant le désastre.
Hélas, les autorités françaises continuent à faire preuve du plus grand autisme. Le Président de la République, pourtant focalisé sur la "sécurité", ne semble pas prendre conscience de l'insécurité nucléaire. Pendant ce temps, EDF, Areva et le CEA désinforment impunément, et l'accident nucléaire menace plus que jamais...
Pour contraindre les autorités françaises à regarder la réalité en face, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiera demain jeudi sur son site web des documents confidentiels sur l'inadaptation des centrales françaises face aux séismes.
--------------------------------------------------------------------------------
Données détaillées :
Japon :
- c'est la 4ème fois en quelques semaines qu'une centrale nucléaire est soumise a des secousses supérieures aux limites maximales.
- la plus grande centrale nucléaire du monde est fermée jusqu'à nouvel ordre.
Le séisme du 15 juillet a entraîné un incendie, des ruptures de fûts de déchets radioactifs et des rejets radioactifs à l'extérieur de la centrale nucléaire de Kashiwasaki. L'entreprise nucléaire TEPCO, habituée à mentir à la population (*) a une nouvelle fois tenté de cacher la vérité mais est enfin en train de reconnaître peu à peu les faits. Important : c'est la quatrième fois au moins qu'une centrale nucléaire japonaise est soumise à des secousses supérieures aux limites prévues par les calculs des "spécialistes". Les secousses enregistrées le 25 mars dernier à la centrale nucléaire de Shika, située à 21 km de l'épicentre, avaient une accélération de 7,11 m/s2 soit presque deux fois les 3,74 m/s2 prévus dans la conception des réacteurs.
Au lieu de dire "Vous voyez, ça a tenu quand même", ne faudrait-il pas dire "Nous avons eu beaucoup de chance, mais il faut prendre des mesures radicales" ? C'est-à-dire fermer définitivement ces réacteurs. M. Amari, a assuré que son gouvernement allait "accélérer les travaux pour vérifier si les réacteurs peuvent résister à divers scénarios de tremblements de terre." Il est bien temps de faire ces vérifications… avec 20 ans de retard !
Aujourd'hui, la vérité continue à éclater... peu à peu : le fuite radioactive n'était pas d'un litre et demi mais de 1200 litres, la radioactivité relâchée n'était pas de 60 000 becquerels mais de 90 000, les fûts de déchets nucléaires renversés étaient au moins 438 et non 100, certains s'étant d'ailleurs ouverts pendant le séisme...
Allemagne :
- des incidents inquiétants ont été cachés dans (au moins) deux centrales nucléaires
- la vérité éclate… peu à peu. Mme Merkel demande la vérité.
Un incendie le 28 juin dans la centrale nucléaire de Krümmel, à 30 kilomètres de Hambourg, entraîne un arrêt en catastrophe du réacteur. La société suédoise Vattenfall, qui exploite cette centrale, a elle aussi essayé de cacher la vérité avant de reconnaître peu à peu les faits, y compris dans une autre centrale nucléaire située à Brunsbüttel. Vattenfall a dissimulé la gravité de l’incident juste avant le sommet sur l’énergie organisé en Allemagne pour tenter de remettre en cause le plan de sortie du nucléaire.
Le 11 juillet, la chancelière allemande Angela Merkel a exigé des explications sur ces deux incidents.
Le 13 juillet, le parquet de Lübeck a mené une perquisition à la centrale nucléaire de Krümmel
Le 16 juillet, Vattenfall a licencié son directeur des activités nucléaires et son responsable de la communication.
Le 18 juillet, le directeur Europe de Vattenfall a présenté sa démission
A suivre...
Suède :
à 7 minutes de la catastrophe nucléaire le 25 juillet 2006
Il y a pratiquement un an, la Suède frôlait une catastrophe nucléaire. Le réacteur numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à la suite d’un court-circuit suivi d’une perte de réseau électrique. Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité n’ont pas fonctionné comme prévu. "Seul le hasard a évité qu’une fusion du cœur ne se produise" a affirmé Lars-Olov Höglund qui a été responsable du département de construction dans l’entreprise Vattenfall. Ayant été responsable de la centrale nucléaire de Forsmark, il la connaît par cœur."C’est l’évènement le plus dangereux depuis Harrisbourg et Tchernobyl" a-t-il affirmé dans le quotidien suédois Svenska Dagbladet.
France :
risques sismiques, incendies, inondations, etc, les défaillances se multiplient dans les centrales nucléaires… et les autorités françaises se taisent. Pire : MM Sarkozy, Juppé (remplacé par M. Borloo) ont pris fait et cause pour l'industrie nucléaire sans se justifier ni répondre aux objections du Réseau "Sortir du nucléaire".
Pour contraindre les autorités françaises à regarder la réalité en face, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiera demain jeudi sur son site web des documents confidentiels sur l'inadaptation des centrales françaises face aux séismes.
(*) TEPCO a été en 2002 au centre d'un énorme scandale après avoir falsifié des documents de sûreté afin de cacher des fissures apparues sur de nombreux réacteurs. 17 réacteurs ont immédiatement été fermés administrativement et le sont restés pendant des mois
12:47 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
26/07/2007
LA GRANDE OCÉANE
Clé psychotrope
Boîte noire énigme
L’huma
Nité noïde
Hume
Inspire conspire
Souffle râle crache
Venin lumière
La grande trouille
Les mots ôtés
De la bouche
Vissés dans le crâne
Comment dire ce que l’on ignore
Qui bave pourtant à nos commissures ?
Le béant du puits
L’éclat du parfait
Parfaire
Ce que nous sommes
Sommés d’être
Assommés
Sans cesser de rêver
L’inabordable
Rive étoile horizon
Où nier le mal
Liqueur sombre
Des maux secrets
Flacons de nuits
Dont l’âme se soûle
En grande océane
14:40 Publié dans CG 2009 - MYSTICA PERDITA, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (1)
MATER TENEBRARUM
noir peau sang racine originelle cœur sueur
palpitant de terre suc ma terreur absolue
crue d’un fleuve mes artères
boue limon de nos chairs affolées
j’aborde un estuaire nouveau
cosmos brise-moi
comme un œuf
que se répande le vivant
rien n’est jamais pour
RIEN
je te reconnais
tu m’as reconnue
posons le masque
pourquoi es-tu revenue
toi Source ?
La leçon est infinie
déroule ses fresques mouvantes
mère serpent ta peau ma peau
ombre lumière
nos lunes conjointes
insufflent à mon ventre
de gigantesques marées
est-ce temps de la mue ?
14:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
CARNABOLE
ce dégoût de soi
à refaire sans cesse
mêmes sutures
sur plaies purulentes
aux origines perdues
du sauvage
distinguer la beauté
au sein des carnages
pureté innocence
pendues à des mamelles
de quelle mascarade ?
une malé-diction
paralysant poison
cette noirceur qui déchire
creuse ses abîmes
et nous voilà
abîmés
mais poisson
ne se noie pas
moi si
vertige des eaux soûles
les ensevelis
les fantômes
se tordent
fouillent
la chair
que depuis toujours
avariée
corrompue
maudit berceau
de souffrance ?
même mélasse
une vase morte
alors comment
émousser les pointes
échapper aux bûchers
qui la nuit se dressent
sifflent serpents
fourches foudre de langues
et la mienne cousue vive
à mon sexe
mais puisque la chute
toujours n’est que chute
alors qu’on me rende mes ailes
pureté innocence
ne sont pas humaines
14:30 | Lien permanent | Commentaires (1)
24/07/2007
vos propres déchets
15:13 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Tour vu par Andy Verol
En ce mois de juillet, et pour quelques jours encore, il y a un sujet de conversation très imposant. Le Tour de France. Il y a beaucoup de mecs qui parlent du Tour, rarement des femmes (elles sont généralement toutes exténuées des soldes et se goinfrent des magazines consacrés aux régimes et aux lectures de l'été, non je ne caricature presque pas). Les mecs, quand ils parlent du Tour, c'est du sérieux. Ils se prennent l'équipe pour connaître les classements, la situation de tel et tel coureur. Tu en as d'autres qui ne lisent que les pages consacrées au dopage. D'autres se tapent des branlettes (j'en suis sûr) dans les chiottes de l'entreprise, en matant les nibards des salopes qui remettent le maillot jaune, le maillot à pois, le maillot vert, le maillot blanc (putain j'en connais un rayon). Si les mecs ne lisent pas les journaux, qu'ils ne s'inquiètent pas, ils auront droit au résumé à la radio, à la télé, sur toutes les chaînes.
On pense ce que l'on veut de la « grande boucle », mais il est évident que c'est assez chiant à regarder, surtout pour tous les mecs qui bossent, qui n'ont pas un accès aisé à la télé et à la radio. Ce qui serait vraiment super, c'est de programmer les étapes le soir, après 20h00. Les coureurs auraient des phares à leurs biclous et feraient les danseuses sous la pleine lune. Ce serait beau, et les casses-gueule promettraient de belles fractures ouvertes, les peaux écorchées et brûlées sur tout le corps, et en quantité suffisante pour happer le spectateur dans le chalumeau de l'action.
C'est sur cette base que j'ai donné mon avis sincère sur le Tour et le dopage. On en était à nos assiettes crudités et œufs mayonnaises (moi je prend toujours un pichet de rosé pour être un peu bourré) quand l'un des trois collègues avec qui je becquetais s'est mis en tête de s'insurger contre ce phénomène qui pourrirait le Tour.
« Ce sont des tricheurs ! Putain ! Mais ça me dégoûte ! Après ce qui s'est passé en 1998, ils ont pas compris la leçon, surtout les coureurs étrangers ! » Je tique un peu, mais ne relève pas encore. J'ai chopé une frite dorée, l'ai plongée dans le petit tas de mayo déposé en coin d'assiette, et j'ai croqué le tout goulûment, en pensant qu'il faudrait bien que je pense à maigrir un de ces jours (On ne sait pas tellement pourquoi on souhaite maigrir. En tout cas, ça a souvent un rapport avec le « plaire », « se plaire », « lui plaire », mais rarement avec ces essoufflements intempestifs dans les escaliers, qui font de nous des grosses vaches en fin de vie). Le gueulard continuait : « ce Michael Rasmussen, c'est un tricheur. Je déteste les tricheur. Il a été exclu dans son pays, mais nous, on fait comme si de rien n'était... » ça m'agaçait. Je mangeai une frite vite fait. Sûr que les autres seraient trop froides lorsque j'achèverais mon laïus sur le Tour.
Il fallait que je me lance :
« Mais le Tour de France, c'est pas du sport mon vieux. C'est de la compétition. Le sport où tu inscris tes gosses pour les mercredis, c'est pas la même chose. Bien sûr, il y a les matchs et les compétitions, mais ça se fait dans un esprit « bon enfant ». Encore que tu as certains pères qui foutent la honte à leurs gosses à force de brailler comme des chefs nazis dans les camps ou comme ces crétins de la légion étrangère qui insultent le mec qui est en train de se noyer dans un marécage de merde... Bref, le Tour de France, c'est comme tous les « sports » de haut niveau : c'est de la compétition qui sert essentiellement à distraire les péquenots que nous sommes, pour remplir les caisses d'autres péquenots, plus mondiaux, ceux-là. Tu regardes cette compétition et tu as l'impression d'être au boulot. Le peloton est bien serré. Les mecs déconnent, discutent, blah blah blah... Pendant ce temps-là, t'as un vieux con en voix off qui te fait chier avec ses descriptions des églises, abbayes, châteaux, centrales nucléaires... Une église romane, c'est une église romane, basta ! y a pas un seul péquenot qui mate le Tour qui apprécient d'aller visiter des monuments quand il est en vacances. Généralement ça le gonfle, au bout de 5 minutes chrono.
Ils te font le catalogue touristique de la France... sur le service public, en hélico et en moto. Donc tout est bien cool. Ça roule tranquille et là, un mec s'échappe seul ou accompagné... On appelle ça, une échappée... Souvent, les mecs qui font ça, ce sont pas forcément les meilleurs, mais il faut qu'ils montrent le maillot, sous-entendu les marques inscrites sur le maillot.
D'ailleurs les commentateurs, ils te parlent pas des mecs en bleu ou en rose, ou en vert. Ils te disent les « Banque Populaire », les « Quick step », les « Castorama ». Moi je pensais que la pub était interdite de cette façon-là, mais apparemment avec le Tour, on a le droit (J'ai remarqué que c'était la même avec les courses de voile).
Bref, d'un côté on sent bien qu'on cherche à vendre la France à tout un tas de futurs touristes et qu'on te vend sans vergogne les marques de sociétés qui n'ont pas hésité, pour nombre d'entre elles, à délocaliser, foutre des gens au chômage et refiler un max de dividendes à des connards plutôt que d'investir dans l'appareil de production et dans le travail des salariés. Et puis soudain, c'est parti, fini la visite de la France, terminée l'esprit « bon enfant » de la course, tu les vois tous se ruer comme des bêtes vers la ligne d'arrivée... Depuis peu, tu as des oreillettes dans les oreilles des coureurs, et les directeurs sportifs, qui sont aussi les garants du spectacle, ordonnent à leurs trimeurs de coureurs d'y aller fort. Tout est organisé pour qu'un seul bouffe tous les autres. Il n'y a aucune nuance là-dessus. Et pour agrémenter le tout, on te bousille le moral avec les « records » de vitesse de l'étape.
Ils veulent du record, c'est tout. C'est une course, une compétition. Le langage utilisé est celui de la guerre (une « attaque de... », « l'offensive de l'équipe machin », « c'est un combat pour obtenir la première place », etc. Passons. Ça paraît évident tout ce que je dis. Et ça l'est...
Mais la suite, là, je ne comprend plus. Dans ce contexte-là, pourquoi parle-t-on de tricherie, de mensonge ou de malhonnêteté ? L'honnêteté, c'est simplement de dire qu'il faut, impérativement se doper lorsqu'on est dans une « guerre » comme celle-là. La guerre pour gagner un maximum de prix, de frics, de pouvoir, de notoriété, de prestige, de courses... Gagner. Etre le meilleur. Coûte que coûte. C'est pour ça qu'on regarde le Tour ! C'est pour voir des records, voir des gagnants, des grandes victoires, des mecs qui en chient et qui éliminent les concurrents ! Pour être des chauvins, des nationalistes conscients ou inconscients ! Les tricheurs ! C'est vous les mecs ! Vous gueulez sur des mecs qui ne pourraient dignement pas accomplir les exploits dont vous êtes friands sans la moindre substance ! Triches ? Mais parlons de la triche...
Même la caféine est interdite alors même que tu nous chies un cake tous les matins pour parvenir à commencer à bosser, c'est quand même pas monter un col que de taper sur un clavier d'ordi ! Ben tu as pourtant besoin d'un dopant toi aussi ! Et la clope aussi ! Besoin de cet excitant qu'on appelle Nicotine, « pour tenir , surtout après le repas... » Et moi c'est le pinard. L'alcool. Pour pas sombrer dans la dépression quand je vois vos gueules ! Voilà ! C'est ça se doper ! Se doper, c'est pas tricher, c'est se motiver merde ! C'est tenter de ne pas sombrer ! Pense aussi à ces mecs qui finissent l'étape avec le bras bandé, les autres qui ont une chiasse affreuse sur leurs selles, etc. Ils abandonnent souvent quand toi tu serais déjà mort, limite en état de décomposition avancée.
Il y a des reportages sur des journalistes de RTL ou de Ouest France qui se disent outrés par « ces tricheurs de coureurs ». Mais sans cette « triche », ces cons-là n'auraient pas de boulot. Il n'y aurait plus de 5 ou 6 coureurs qui rouleraient à 10 à l'heure sur les Champs Elysées après trois semaines de course.
Alors si se doper, c'est tricher dans le but de gagner, alors alléger les vélos aussi avec du carbone, se faire masser, avoir un médecin par équipe, être ravitaillé... Mais oui, c'est ça l'exploit. C'est crever en vrai. N'utiliser aucun dopant, aucun masseur, aucun médecin (ou un seul pour tout le monde), plus de ravitaillement (on leur refile un sac à dos avec des victuailles dedans), plus de chaussures et de casques profilés (des godillots, des bons et un chapeau de paille !), fini aussi les routes goudronnées, faut passer par les chemins de boue, de caillasse et de terre (on te fait tellement chier avec les pavés du Paris-Roubaix)... Là y aurait plus de triche. On serait dans la vraie compétition. Ce serait génial ! On verrait s'ils font les malins les dopés ! On verrait ! Et pendant ce temps, les journalistes qui eux, passent leurs journées dans des bagnoles ou sur des terrasses de café à se bourrer la gueule, à se prendre des putes à chaque étape (« je suis l'envoyé spécial de RTL sur le Tour, ça te dit de boire un petit verre ? »). Le dopage, c'est rien. Ils marchaient aux amphétamines, et à la caféine avant. Tu en avais même qui picolaient. Ils font ce qu'ils peuvent pour faire le spectacle, pour avoir une bonne place dans la COMPETITION.
On leur demande des « exploits », alors faisons ce que je viens de dire, et là, ce sera un exploit, mais il faudra accepter de voir des mecs crever sur le bord de la route... Ce qui est navrant là-dedans, c'est que cette compétition n'est que la représentation exacte de celle qui nous oblige à souffrir perpétuellement dans nos âmes. Elle se doit d'avoir les apparences de pureté et de propreté. On se bat dur pour donner une belle image de la compétition. Tout comme on s'acharne à essayer de nous montrer des guerres propres. Voilà ce qu'on essaie de faire. Pour vos âmes de tricheurs, de pauvres mecs de classe moyenne en mal de sensation, en mal de compétition, on vous vend des compétitions « propres », des guerres « propres », etc. Tout doit être clean pour vous. L'exploit doit être pur... Mais l'exploit aujourd'hui, c'est de dire que vous n'êtes tous qu'une bande de gros cons. »
Silence à table. Je m'en doutais. Ils n'auraient sans doute pas apprécié ça. Mais bon. C'était fait. Voilà, j'en ai fini avec le Tour de France, avec les collègues et « leur compétition sans tricherie », et leur « concurrence saine » qui me fait doucement gerber.
Andy Verol
Lieu du larcin : http://andy-verol.blogg.org
14:45 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (2)
23/07/2007
J'ai lu Kafka sur le rivage de Haruki Murakami
Kafka Tamura, est un adolescent de quinze ans, qui fuit Tokyo et son père qu'il déteste, avec à ses trousses une prophétie oedipienne. Kafka ne se souvient ni de sa mère, ni de sa soeur qui sont partis quand il avait quatre ans...
Mr Nakata, est un vieil et brave homme, simple d'esprit depuis un étrange accident dans son enfance, qui sait parler avec les chats. Il est parfois chargé de retrouver ceux qui se sont perdus. Sur la piste d'une chatte nommée Sésame, il se retrouve entraîné dans une macabre aventure qui le dépasse et qui le forcera à prendre la route, lui qui n'avait jamais quitté son quartier. Suivant un appel impérieux, le voilà parti dans une quête dont il ignore tout. Il semble lui-même être l'origine d'étranges évènements tels que des pluies de poissons ou de sangsues. Sur son chemin il trouve un compagnon en la personne de Mr Hoshino, jeune chauffeur routier qui va tout laisser tomber pour suivre Mr Nakata dans cette invraisemblable odyssée...
Ce que j'en pense :
Quand on se plonge dans Kafka sur le rivage il devient extrêmement difficile d’en sortir. Un peu comme de ces sommeils peuplés de rêves au petit matin. Entre road-movie fantastique et tragédie grecque au parfum de sushi, ce roman est tout simplement époustouflant. Onirique, lyrique, d’une étrange douceur, très humain. Un grand roman initiatique qui laisse le lecteur trouver par lui-même certaines des réponses. Entrecroisements de personnages au destin entremêlé, ce roman est aussi dense qu’une forêt, aussi riche qu’une bibliothèque et d’une simplicité déconcertante. La forêt, la bibliothèque : les deux pôles de l’histoire, le reste est dans la tête ou dans le ventre rythmé par la respiration lointaine et hypnotique de la mer. Kafka sur le rivage nous entraîne en ces lieux aux frontières fluctuantes entre vie et mort, rêve et réalité, dans notre propre labyrinthe intérieur, dans les tréfonds de l’âme humaine. Kafka sur le rivage…. Un stupéfiant chef d’œuvre.
13:25 Publié dans CG - NOTES DE LECTURE | Lien permanent | Commentaires (1)
22/07/2007
ressentir la beauté
15:07 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
le site charlatan
http://charlatans.info/bio.shtml
soyez rassuré, le monde est carré, la science s'occupe de tout, "donnez-nous une auto et la télévision et délivrez-nous de la liberté"
14:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/07/2007
mot de la fin
et
je baise
mes mots
Louis Savary in Mots de passe
Lieu du larcin : à la fin du recueil
17:43 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
14/07/2007
les chiennes égarées
L’accordéon se charge de mes désirs nomades.
Et les loups fécondent les chiennes égarées.
17:50 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (1)
13/07/2007
plus besoin d'eux
Ce n'est pas par manque de mots
Mais par vanité de les dire
Que nous n'avons plus besoin d'eux
Pascal Perrot in Le don précieux de ton silence
Lieu du larcin : http://insurrectionpoetique.mabulle.com/
12:39 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
12/07/2007
Survie Info n° 22 Juillet 2007
Actualité
FRANCE-RWANDA (Archives de l’Elysée). Poursuivre sur le chemin de la vérité et de la justice. Communiqué de la Commission d’enquête citoyenne le 5 juillet 2007.
Le 3 février 2005, la Commission d’Enquête Citoyenne (CEC) présentait à la presse son rapport intitulé L’horreur qui nous prend au visage. L’Etat français et le génocide au Rwanda (Karthala), dans lequel sont contenus tous les éléments qu’elle a pu réunir durant plusieurs mois de recherches et cinq journées d’auditions de témoins et experts.
Ces éléments montraient la profondeur de l’implication des autorités françaises dans les événements du Rwanda de 1990 à 1994, et même au-delà de cette date en ce qui concerne le soutien à des membres éminents du régime génocidaire en déroute au Zaïre et dans de nombreux autres pays dont la France.
Lire la suite : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=972
FRANCE-CONGO. Sassou N’Guesso à l’Elysée : une « rupture tranquille » ? Communiqué de Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD) le 4 juillet 2007.
Après avoir reçu le dictateur gabonais Omar Bongo (au pouvoir depuis 1967) à la fin du mois de mai dernier, le président français Nicolas Sarkozy reçoit à l’Elysée, le jeudi 5 juillet, Denis Sassou Nguesso (dictateur du Congo-Brazzaville de 1979 à 1991 et depuis 1997). Loin de rompre comme il l’avait promis avec les réseaux de la Françafrique et de « mettre un terme » au « système de relations personnalisées », Nicolas Sarkozy insulte par cette réception les nombreuses victimes du criminel Sassou.
Lire la suite : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=971
BIENS MAL ACQUIS. Ouverture d’une enquête préliminaire. Communiqué de presse des associations Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD), le 19 juin 2007.
Le 27 mars dernier, les associations Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD) déposaient, auprès du Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de Paris, une plainte pour « recel de détournement de biens publics et complicité », portant sur l’acquisition en France de nombreux biens immobiliers de luxe par des personnalités africaines.
Après analyse du dossier, le Parquet de Paris a annoncé hier 18 juin l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Lire la suite : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=967
A lire
Billets d'Afrique et d'ailleurs n° 160 (Juillet-Août 2007).
Edito : Le temps des barbares
On aimerait croire que la conférence dite du groupe de contact sur le Darfour, réunie à Paris par Nicolas Sarkozy, constitue une avancée sur le chemin de la paix au Soudan. Rien n’est moins sûr. On a assisté plutôt à une gesticulation de matamores : on va voir ce qu’on va voir ! Elle a commencé par une grosse bévue. Les actes manqués sont les plus éloquents. L’Union Africaine a appris l’existence de cette réunion par la presse et l’a donc boycottée. Comme d’habitude les Africains sont ceux qu’on ne consulte pas quand il s’agit de leur propre sort.
Lire la suite : http://www.billetsdafrique.info/
Ce mois-ci dans Billets d'Afrique :
- FRANCE RWANDA Des questions qui s’imposent
- RD-CONGO Situation explosive au Kivu. Décryptage
- DARFOUR Le silence tue
- GABON Bongo persécuté
- COTE D’IVOIRE Quel bilan ?
- AFFAIRE BORREL Les pieds dans le tapis djiboutien
- CONGO BRAZZA Le banquet des guignols
- NIGER La rébellion est de retour
- COMORES La nouvelle crise séparatiste
…..
Abonnez-vous à Billets d’Afrique : http://www.billetsdafrique.info/+Comment-je-m-abonne+.html
A voir
Thomas Sankara, l'homme intègre, documentaire de Robin Shuffield, France, 86 min (2006)
Thomas Sankara, président du Burkina Faso de 1983 à 1987, arrive au pouvoir à l'âge de 34 ans. Il décide de donner un sérieux coup de balai dans son pays. Symbole : la Haute-Volta devint Burkina Faso, « le pays des hommes intègres ».
Au travers d’images d’archives, de témoignages de parents, d’amis, de collaborateurs et d’hommes politiques de l’époque, ce film trace le portrait d’un homme surnommé le « Che Africain » et dont l'aura reste vive encore sur tout le continent.
Congo Na Bisso, la vieille d'une démocratie, documentaire de Chuck de Liedekerke et Yannick Muller, 52 min (2007).
Dans ce film, les réalisateurs nous invitent à un grand voyage, à la découverte de l'histoire du Zaïre d'hier et du Congo d'aujourd'hui, à la rencontre d'un peuple et de ses dirigeants. Congo Na Biso donne ainsi la parole aux principaux chefs politiques, au représentant de l’ONU en RDC, à un ancien commandant des Forces Armées Zaïroises, aux orateurs du Palu, un parlement de rue à Kinshasa mais aussi aux enfants soldats… autant de témoignages qui révèlent, avec force et émotion, le fossé immense qui sépare les dirigeants, ces frères ennemis d'hier se partageant le pouvoir aujourd'hui, et le peuple rêvant à un avenir de paix et de démocratie.
Agenda
Festival Africajarc. Conférence « Le combat de Mongo Beti » le 29 juillet à Cajarc
Dans le cadre de la 9ème édition du festival Africajarc, du 26 au 29 juillet 2007
Le vendredi 29 juillet à 14h30 à Cajarc, place Parc du logement foyer « La cascade », près de la Salle des Fêtes ou au "Grin" littéraire, avec Odile Biyidi-Awala, président de l’association Survie, et le groupe local Survie Midi Pyrénées (http://survie31.over-blog.com/)
Programme complet du festival : http://www.africajarc.com/
elf, la pompe Afrique, (lecture d'un procès), spectacle de/par Nicolas Lambert, le dimanche 5 août à Vaour (81) à 20h
Dans le cadre du festival « L’été de Vaour » et avec Survie Midi-Pyrénées.
Renseignements : http://www.etedevaour.org/ et http://survie31.over-blog.com/
--------
Survie est une association (loi 1901) qui milite pour l'assainissement des relations franco-africaines et contre la banalisation du génocide. Elle est aussi engagée en faveur de l'accès de tous aux biens fondamentaux, au Nord comme au Sud. www.survie-france.org
Pour adhérer à Survie, aller sur http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=13
Pour vous abonner à Survie Info, envoyez un mail vierge à sympa@listes.survie-france.org en mentionnant « subscribe info » dans l’objet de votre message. Vous recevrez ensuite un message du type "auth a4c74856 subscribe info" vous demandant de confirmer votre inscription.
Ou inscrivez-vous directement sur http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=504
Pour se désabonner mentionner « insubscribe info ».
--
Association Survie
210, rue St Martin
75003 Paris
Tél : 01 44 61 03 25
Fax : 01 44 61 03 20
contact@survie-france.org
11:32 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
08/07/2007
Djamel Mazouz, le coucou
Flagrant délit de plagiat pour Djamel Mazouz, publié dans le dernier numéro de la revue. Je viens effectivement de découvrir, ayant été prévenue par d'autres sources, que ce Djamel a plagié au moins deux auteurs et publie leur textes sous son nom sur de nombreux sites du web ainsi que dans des revues. Je me dois donc de rétablir la vérité, du moins celle que je sais, ainsi en cherchant sur le net j'ai découvert que les textes "Un goût de violon" et "Il est des jours" sont des extraits de textes de Franck Nicolas http://franckreveur.canalblog.com/ et je publie ci dessous sa Lettre à mon plagiaire. Il reste deux textes dans la revue Immigré, mon frère et Une gare la nuit... dont je ne connais pas encore le ou les véritables auteurs. On trouve ces textes sur pas mal de sites sous le nom de Djamel Mazouz...
C'est la première fois que la revue publie un faux poète, espérons que cela lui donne au moins envie de s'y mettre pour de bon...
***
On vient de m’apprendre que vous appréciez énormément mes textes. Passé le premier moment de surprise, je me suis senti envahi par une grande satisfaction. Et votre choix de vous en servir me touche beaucoup. Et j’irai jusqu’à dire que vous avez bon goût. J’espère qu’ils vous apporteront la gloire et la reconnaissance que je ne cherche pas.
22:07 Publié dans LA REVUE NOUVEAUX DELITS | Lien permanent | Commentaires (6)
02/07/2007
NOUVEAUX DELITS, le nouveau numéro vient de paraître
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
La poésie est vivante !
Rouge comme le sang qui pulse au plus profond des forêts de l’âme.
Noire comme une terre féconde, une pépite d’ombre.
Rouge, noire, la poésie est libre, liber-terre.
La poésie est libératrice, elle fait sauter verrous, bâillons, cloisons, entraves.
La poésie prend la couleur du temps pour en faire un chant multicolore, multiracial, multiple et multipliable à l’infini des nuances.
La poésie vous enlace et vous relie.
La poésie est vivante, son courant abreuve les soifs essentielles, sa caresse réveille l’être qui sommeille dans le zombie.
La poésie est vivante et sa morsure enivrante.
Sa chair douce, chaude est le pain du rêve.
La poésie est fragile mais le moindre de ses fragments capte et renvoie la lumière.
La poésie est une eau qui s’insinue dans les fissures, dans la plus petite de vos failles, une eau ardente qui dissout masques et mensonges.
La poésie est vivante et balaie d’un seul revers slogans, calculs, statistiques.
La poésie est immense, monstrueuse, incroyable, incommensurablement puissante. Elle vous arrache les tripes, vous broie et vous régénère.
La poésie, vous n’imaginez même pas !
Elle est en marche, la poésie est vivante !
C.G.
qui est vivant ? qui est mort ?
les fantômes dansent pour la dernière fois, je les regarde
de ma salle d'attente futuriste
et je me souvient d'une phrase de MR COCTEAU
les poètes se souviennent de l'avenir
Sébastian D., 2005!
AU SOMMAIRE
"Djamel Mazouz", le coucou pris en flagrant délit de vol… l’auteur de deux des quatre textes publiés dans ce numéro est donc en réalité Nicolas Franck. Ne connaissant pas l’auteur des deux autres poèmes, Immigré, mon frère et Une gare la nuit, je les supprime de la présente ré-impression et je les remplace par Lettre ouverte à mon plagiaire de Nicolas Franck…
Délit de poésie :
Θ Tristan Cabral (Hérault), d’un recueil à paraître : Les Morts m’ont tout appris, NRF 2007.
Θ Christian Saint-Paul (Hte-Garonne), de L’enrôleuse - Encres Vives n° 335
Θ André Chenet (Alpes Maritimes), d’un recueil à paraître : Les replis de l’écrit.
Θ Sénamé Koffi Agbodjinou (Paris), du recueil inédit Marée noire… suivi de Afin que nul ne meure.
Délit mobile : Cathy Garcia (Lot), de Bangkok à Varsovie, un nouvel extrait des Calepins voyageurs – Journal intime en tournée 1997-2002.
Le tout agrémenté d’un Délit d’(in)citations en pluie pour baigner vos neurones. Bulletin de complicité toujours en fin de numéro, libre de droits.
Attention l’adresse postale a changé.
Joaquim Hock joaquimhock@brutele.be
http://homeusers.brutele.be/joaquimhock
A la richesse appartient la graisse
à oindre les testicules
Proverbe Toucouleur, Sénégal
L'ENFANT NU
Au terrain vague des Tsiganes
Où papillonne l'enfant nu,
Aux marches froides des ghettos,
Aux usines où l'on enchaîne
Hommes et femmes pour la soupe,
Aux fonds des prisons politiques,
A la caserne " troisième âge "
Où l'on exile le vieillard,
A la réserve des indiens
Crevant au cœur d'un peuple " neuf "
Indifférents " civilisés ",
Aux trottoirs noirs des rues des ports,
Aux piloris nauséabonds
Où pourrissent des innocents,
A la braderie de l'amour,
Aux cris des chambres de torture,
Aux vieux bordels de Thaïlande
Où se consument des enfances,
A la merde des bouges noirs,
A la longue désespérance
De la putain de quatorze ans,
Il me faudrait gueuler l'espoir... !
Dans le bleu tendre du matin,
Au terrain vague des Tsiganes
Où papillonne l'enfant nu,
J'entends un orchestre d'oiseaux
... Ecoute ami, entends la vie,
Elle serait belle...
Respecte là !
Esméralda Romanez
« Fille de déporté, je ne peux oublier le regard que mon père posait sur l'humanité.
Il n'était jamais réellement revenu de là-bas. Il a connu les camps Français puis la déportation vers Dachau, Matahausen, Ebensee, Chelmno. Trop de Tsiganes (750.000) ne sont jamais revenus des camps de la mort pour permettre à notre gouvernement de ne pas reconnaître son implication directe dans l'internement et la déportation de milliers de Tsiganes »
Esméralda Romanez, 46 ans de voyage à l'ancienne (verdine, cheval) avec ses parents et grands-parents puis seule avec ses enfants alors que ses frères et sœurs ont tous choisi les attelages modernes. Caractère bien trempé. Avec ses fils aînés, elle brave les foudres familiales pour apprendre à lire et à écrire. Elle passe un diplôme d'état d'infirmière et pratique son métier en intérim puisque sa vie c'est le voyage. En 1990, une sclérose en plaque l'oblige à se sédentariser. Elle choisit le petit village des Saintes Maries De la Mer dans les bouches du Rhône. Hélas - ce village n'a de "gipsyland"que sa renommée mondiale. Elle tient bon cinq ans puis choisit de s'établir: SAMUDARIPEN qui veut dire en langue Romani "Génocide Rom", l'autre est un coup de cœur : Le club des Poètes Arlésiens. Son site : http://gensduvoyage.oldiblog.com/
« Il n'y a pas de sous race... Personne ne choisit sa naissance mais nous avons le devoir de ne pas vivre à genoux.... »
12:05 Publié dans LA REVUE NOUVEAUX DELITS | Lien permanent | Commentaires (1)