28/11/2007
LE PETIT CHAT DE NEIGE
50 nouvelles-express et des poussières
de
Michel HOST
vient de paraître
aux
Éditions Rhubarbe
(100 pp. / 9 euros)
Le tout enveloppé dans une double couverture originale et féline illustrée par Danièle BLANCHELANDE
*
sur : www.editions-rhubarbe.com
on prendra connaissance du catalogue maintenant bien fourni et en voie de développement constant
de RHUBARBE
sur : editions.rhubarbe@litterature.net
on entrera en contact avec Alain KEWES
éditeur et écrivain.
On pourra aussi écrire et prendre commande(s) à :
Alain KEWES
4, rue Bercier
89 000 – AUXERRE
ou encore en passant par le libraire de son quartier.
*
* *
Le petit chat de neige
est
selon son auteur, un panier de fruits acides ou sucrés, propres à agacer les dents et/ou à amuser le palais…
53 nouvelles-express (3/4 de page A4 pour les plus longues), fruits cueillis dans la forêt de ce monde tel qu’il va cahin-caha,
avec le désir de répondre au pari d’écrire de vraies nouvelles très brèves, donc pourvues d’une intrigue, de personnages et d’un dénouement surprenant ou affreusement logique !
*
selon son éditeur, un bouquet de « fables cinglantes pour fustiger l’air du temps, dans ses travers grotesques et ses sublimes fulgurances. Michel Host, romancier (prix Goncourt), poète et nouvelliste (prix de la SGDL) y joue volontiers au misanthrope, exagérant le trait, mais peut-être est-ce notre époque qui n’aime plus guère les hommes ?
2 exemples frappants :
LA DERNIÈRE CIGARETTE
On s’empoisonne, c’est vrai, à fumer dès le plus jeune âge. Germaine, soixante-trois ans, a commencé quand elle en avait quatorze. Depuis, une clope a suivi l’autre et les dégâts s’annoncent, inquiétants : souffle court, début d’emphysème pulmonaire, vertiges, haleine de cheval de réforme… Jérôme, son jeune amant, la fuit désormais et lorgne l’anatomie des jeunettes sous leurs robes légères, leurs corsages transparents…
Ce samedi de juin, Jérôme, vautré sur le canapé du salon, une cannette d’Adelscott à la main, ne quitte pas des yeux l’écran où ondulent les juvéniles nageuses olympiques. Germaine, qui sait trancher les cas difficiles, prend à la cuisine le couteau à découper le poulet du dimanche, revient vers son amant qui, tout à ses ondines, ne l’entend pas venir. D’un seul coup porté de derrière elle lui embroche le ventricule gauche[1]. Jérôme rend son âme à Neptune. Cela fait, Germaine s’assied sur le dossier du canapé, efface les nageuses d’un clic télécommandé, extrait une cigarette de son paquet de Gitanes et, voluptueusement, la porte à ses lèvres. « La dernière – murmure-t-elle. Nous ne l’avons pas volée, hein, Jérôme ! »
Depuis, à Fleury-Mérogis, chaque jour, lors de la promenade, Germaine fait ses vingt tours de cour au trot soutenu. Sa santé s’est nettement améliorée.
1. Selon le rapport d’autopsie.
POUR 100 MILLIONS DE DOLLARS
Battre le record mondial du 100 mètres plat était impossible… ou presque. Il était de 2 secondes 300 millièmes et la propriété du Jamaïcain John Tampico Jr. Le recordman était tombé raide mort en passant la ligne, fait qui n’avait alors aucune importance. Sur les dix participants à la course, six autres avaient péri dans sa foulée, le cœur explosé dans la poitrine. La famille du vainqueur avait touché dix millions de dollars. Évidemment, les meilleurs coureurs de toute une génération étaient voués au trépas, et les championnats du monde n’avaient plus lieu que tous les quinze ans.
Ji-Ling avait dix-huit ans. Il était d’une famille chinoise très pauvre et, comme des centaines de jeunes gens sur la planète, il s’entraînait pour gagner les vingt millions de dollars accordés à la famille de celui qui battrait le record du Jamaïcain. À Philadelphie, cette année-là, Ji-Ling, soutenu par la pharmacopée chinoise, battit le record en 1 seconde 999 centièmes 430 millièmes. Bien entendu, son cœur cessa de battre dès qu’il eut coupé la ligne, et aussi celui de sept des champions qui le talonnaient. Le succès fut universel.
Les goûts du public évoluèrent. La Fédération mondiale d’athlétisme comprit que le 100 mètres plat deviendrait plus passionnant si l’on battait aussi le record des morts en piste. Une nouvelle race de bookmakers apparut, les funeral bookmakers.
À quinze ans de là, sur le grand stade de Buenos-Aires et pour 100 millions de dollars, onze finalistes (les finales engageaient alors quinze champions) crevèrent sur le tartan. Ce fut le clou de ces Jeux mondiaux.
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Allez voir Mima
15:12 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
Mamzelle futile
14:45 | Lien permanent | Commentaires (1)
Traction-Brabant n°20
Il est sorti en octobre mais vous pouvez toujours vous le procurer en télépathisant là :
ou le découvrir là :
http://www.traction-brabant.blogspot.com/
je dis pas ça parce que je suis dedans
mais bon je suis dedans quand même
et bien accompagnée
jugez plutôt
retour du trottoir
bizarre odeur de nature
crotte à la semelle
Rick Hunter
TRACTION - BRABANT 20
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26/11/2007
parmi les décombres, je danse...
Je suis ce sang
Qui inlassablement
Tine dans les ruelles
Du sommeil
Pour réveiller ceux qui font
La sieste des consciences.
(…)
Je perds l’usage de la parole
Mes lèvres sculptent un silence
Alors pour me faire comprendre
Parmi les décombres je danse…
André Laude in Riverains de la douleur
Lieu du larcin : Les Voleurs de Feu n°21, Mars 2006, un numéro entièrement consacré à André Laude.
16:06 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
24/11/2007
Femme à pipe II
12:04 | Lien permanent | Commentaires (1)
LES PISTES DU RÊVE
Défaire le crépuscule
Glisser dans les reflets renards de ses draps
Fixer l’horizon par des pointes d’améthyste
Le laisser sécher à la lune
Tracer un paysage au fusain de la langue
Compter les brûlis sur la peau
Les innombrables feuillets de nos masques pâles
Regarder fondre la vitre du réel
Ses reflets d’huile sur l’étendue de neige
Le roulis des roseaux
Grand soleil rouge à l’horizon brûlé
La neige est une plage de coquillages nus
Où les serpents marins
Sifflent des inconnues
Naître reconnaître dans les clameurs des sirènes
Les voix balbutiantes des poètes
Songes de sable
Châteaux d’écume
Nager dans leur trouble
En poissons de sang
11:56 Publié dans CG 2009 - MYSTICA PERDITA, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (3)
22/11/2007
Gardienne du foyer
11:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/11/2007
Fernando Terra
Parfois les amis, nous les perdons de vue et soudain nous les retrouvons grâce à internet.
J'ai l'immense plaisir de vous inviter à découvrir Fernando Terra, que j'a rencontré pour la première fois au Brésil, à Belo Horizonte, en 1998. Fernando est acteur, auteur-compositeur brésilien, et il vit depuis quelques années au Portugal.
J'ai connu un garçon talentueux, plein de courage et de générosité, et j'ai la joie de découvrir aujourd'hui un homme accompli, et cette reconnaissance est amplement mérité !
11:20 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
18/11/2007
accoucheuse d'aurore
La femme se souvient
qu’elle est poussière d’étoiles,
transgresseuse d’interdits,
veilleuse de nuit
guetteuse d’évènements cosmiques,
accoucheuse d’aurore.
Yann Orveillon
Lieu du larcin : le recueil Elle ou le corps architecte, avec de splendides gravures de Jacqueline Royan, ed. Les Voleurs de Feu
22:21 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (4)
16/11/2007
Système HAARP
21:34 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (1)
SOUS L'OEIL DES PUCES / RFID et démocratie
La multiplication des technologies de surveillance, d'analyse du comportement et de stimulation de la consommation va-t-elle bouleverser notre vie quotidienne au cours des prochaines années? C'est à cette question que l'essai: "Sous l'oeil des puces - La RFID et la démocratie" publié par Actes Sud tente de répondre.
Le livre présente une technologie nouvelle, l'identification par radiofréquences, ou RFID, qui commence à se développer en France à grande échelle dans l'indifférence générale. Qui sait que le passe Navigo de la RATP ou le boîtier Liber-T permettant le passage sans arrêt au péage des autoroutes utilisent déjà la RFID? Les sociétés de transport identifient ainsi chaque usager dès lors qu'il utilise ces systèmes très pratiques.
Demain, chaque produit manufacturé sera équipé d'une puce RFID. Ces dernières communiqueront par radio avec des ordinateurs qui pourront analyser les déplacements de chaque consommateur. La police disposera d'un moyen supplémentaire de surveillance de la population. Quelle société engendrera une telle généralisation de systèmes d'espionnage de la vie privée? Que restera-t-il des libertés individuelles ? Le spectre de Big Brother est-il en train de ressurgir sous la forme de Small Brothers?
Le site http://www.smallbrothers.org/
Ce site a pour vocation de présenter le contenu du livre "Sous l'oeil des puces - La RFID et la démocratie" mais également de prolonger son propos. Le problème posé par l'extension de la surveillance des citoyens est en effet en pleine actualité. Tous les jours de nouvelles applications voient le jour et viennent enrichir le débat sur les libertés individuelles.
Au delà de la thèse exposée dans l'essai, ce site apporte des informations sur la RFID et il propose de suivre l'actualité des Small Brothers, de mentionner les sites qui en parlent et de recueillir vos réactions et vos témoignages.
L'essai analyse le contexte dans lequel apparaît la RFID, technologie banale en apparence. Il tente de se projeter dans la société qui pourrait se concrétiser d'ici quelques années en faisant appel à la fois à l'enquête journalistique et à deux courtes fictions. Grâce à elles, le lecteur s'immerge plus facilement dans ce futur proche chargé d'interrogations. Le livre veut susciter une réflexion sur des enjeux démocratiques dont il est aujourd'hui indispensable et urgent de débattre.
21:32 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Les Roms
Transmise au Ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales
Réponse du Ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales
publiée dans le JO Sénat du 07/11/2007
Mme la présidente. La parole est à Mme Alima Boumediene-Thiery, auteur de la question n° 65, transmise à Mme le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.
Mme Alima Boumediene-Thiery. Madame le ministre, depuis le 1er janvier 2007, la Roumanie et la Bulgarie sont entrées dans l'Union européenne. Par voie de conséquence, les Roms originaires de ces deux États sont devenus, de plein droit, citoyens européens.
Cependant, même si ces Roms bénéficient du droit à la libre circulation, ils ne peuvent bénéficier pleinement ni du droit au séjour ni du droit d'accès au travail, car ils sont soumis à des règles particulières pendant toute la période transitoire prévue par le traité d'adhésion. La restriction légale d'accès à l'emploi peut courir jusqu'en 2014.
Ces restrictions ont un effet désastreux sur le quotidien des Roms roumains et bulgares qui vivent en France. En effet, celui qui ne peut ni travailler, ni se loger, ni se nourrir, ni se soigner, ne peut pas vivre dignement : il ira donc s'installer, à son grand désarroi, dans des bidonvilles.
Pour m'être rendue dernièrement dans plusieurs de ces bidonvilles du Val-d'Oise, à Bessancourt, à Pierrelaye ou à Taverny, je peux témoigner de l'effrayante pauvreté et de la précarité des familles. J'ai été choquée par l'insalubrité, la misère, le manque d'hygiène, l'état de santé, l'absence de scolarisation des enfants. Ces personnes vivent dans le dénuement le plus total, au milieu des ordures, des rats, sans eau, ni électricité, ni chauffage...
Cette carence est directement imputable à l'État et aux collectivités territoriales mais aussi à un vide juridique européen. Toutefois, notre immobilisme pourrait être qualifié de non-assistance à personne en danger.
Le 22 décembre 2006, une circulaire du ministère de l'intérieur précisait les modalités d'admission au séjour et d'éloignement des ressortissants roumains et bulgares avec, bien sûr, l'idée de les renvoyer le plus vite possible. M. Hortefeux a même rappelé son souhait de trouver un moyen de raccompagner les Roumains et les Bulgares dans leur pays. Pourquoi ? La réponse est simple : en 2006, 6 000 des 24 000 expulsés étaient des Roms, preuve qu'ils servent de boucs émissaires pour remplir les quotas d'expulsions annuels et faire du chiffre, puisque telle est la politique actuelle !
Ainsi, des « obligations à quitter le territoire français », les fameuses OQTF, sont distribuées à tour de bras et le seul moyen d'y échapper est d'accepter l'aide au retour de l'Agence nationale d'accueil des étrangers et des migrations, l'ANAEM. En fait, on leur donne le choix entre deux formes de reconduite, sans même chercher à mettre en place une vraie politique d'intégration de ces populations qui, demain, resteront là, bien ancrées. Aucun dispositif n'existe, si ce n'est dans quelques villes.
Je dois souligner le cas de Nantes, où 180 Roms, dont 60 enfants, ont été logés dans des mobile homes équipés sur des terrains avec sanitaires, mis à disposition par la communauté urbaine de Nantes Métropole.
Je sais que d'autres villes consentent aussi d'énormes efforts sur ce plan.
Vous me direz que la loi du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage vise précisément à encadrer le stationnement des Roms, en favorisant la mise en place d'aires de stationnement pour les gens du voyage. Cependant, connaissez-vous exactement le nombre des communes qui respectent les obligations découlant de cette loi ?
Au début de 2005, 1 460 aires d'accueil restaient à créer, 260 étaient dans l'attente d'une réhabilitation, tandis que seulement 7 000 places ont été créées sur les 30 000 prévues !
Depuis l'entrée en vigueur de la loi, on le sait, certaines communes se désistent et laissent en fait à d'autres le soin de prendre en charge cette action. En outre, de nombreuses lois ont été votées qui visent à renforcer considérablement les procédures destinées à faciliter l'expulsion des gens du voyage.
Les « lois Sarkozy » de 2003 et de 2007 ont ainsi introduit des délits spécifiques liés au stationnement des gens du voyage. Selon les propres mots de M. Sarkozy, leur objet est de sanctionner pénalement l'occupation illégale de propriétés privées ou publiques et d'accélérer la construction d'aires d'accueil pour les gens du voyage. Malheureusement, cet effort en matière de construction d'aires d'accueil se fait attendre...
En définitive, cet arsenal législatif ne sert aujourd'hui qu'à une chose : chasser les Roms considérés comme indésirables, sans même réfléchir aux moyens de leur insertion et au respect effectif de leurs droits fondamentaux, comme l'accès aux soins ou l'accès à l'éducation pour les enfants.
Il est grand temps, madame le ministre, de mettre en place une vraie politique d'insertion de ces populations. Les Roms sont déjà citoyens européens, ils le seront plus encore dans un avenir proche, à l'issue de la période transitoire, mais ils sont aussi pleinement européens par leur histoire. Ils aspirent, comme tous les citoyens européens, à accéder aux services élémentaires, notamment en matière de logement, d'éducation, de soins. Il ne sert à rien de vouloir les chasser car, en tant que citoyens européens, ils ont le droit d'aller et venir : après qu'ils auront été expulsés, ils pourront revenir une fois de plus.
Il faut au contraire encourager, conjointement avec les communes, les projets d'insertion visant à mettre en place un accompagnement social des familles, dans leurs démarches pour accéder à l'emploi, à la scolarisation des enfants, à l'alphabétisation, en particulier des femmes, et à la formation professionnelle.
L'État a le devoir de s'engager, avec l'aide des collectivités territoriales, des associations et des personnes concernées qui oeuvrent déjà sur ces questions, pour élaborer des réponses durables et respectueuses de la dignité humaine. La France exercera bientôt la présidence de l'Union européenne : ce serait un signe fort de sa part que de trouver une solution pour permettre l'intégration de ces citoyens européens.
Madame le ministre, ma question est simple : quelles mesures comptez-vous prendre pour instaurer une vraie politique d'insertion des Roms en France, pour mettre un terme aux souffrances qu'ils endurent au quotidien, à la misère qu'ils vivent, à la suspicion généralisée qui pèse sur leur communauté et à l'aggravation d'un racisme qui les exclut toujours davantage ?
Mme la présidente. La parole est à Mme le ministre.
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales. Madame le sénateur, il est parfois difficile à nos concitoyens de cerner les différences de statuts et, par conséquent, de comprendre la variété des textes qui les régissent.
Ainsi, il faut d'abord rappeler que les personnes désignées sous le terme générique de « Roms » sont des ressortissants des pays de l'Europe de l'Est : ce ne sont ni des citoyens français ni des populations de tradition nomade ; il s'agit de populations sédentaires provenant en majorité, comme vous l'avez dit, de Roumanie et de Bulgarie.
Les Roms n'appartiennent donc pas à la communauté des gens du voyage, lesquels, aux termes de la loi du 3 janvier 1969 relative à l'exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe, doivent être en possession d'un titre de circulation. Ce sont deux catégories différentes, et les Roms ne relèvent donc pas du dispositif d'accueil des gens du voyage qui a été prévu par la loi du 5 juillet 2000.
Ces ressortissants de pays désormais membres de l'Union européenne entrent donc librement sur le territoire national et sont soumis à l'application des dispositions transitoires qui s'appliquent aux nationaux de ces pays. Ils sont traités de la même façon que tous les nationaux des pays d'Europe de l'Est membres de l'Union européenne qui entrent en France.
Cela étant, vous avez évoqué les conditions de vie souvent précaires des Roms présents sur notre territoire. Je souligne une nouvelle fois que leur sont appliqués les textes régissant l'ensemble de leurs compatriotes. Ils sont traités, au regard notamment des règles du séjour et de l'accès au travail, comme le sont tous les autres ressortissants des nouveaux États membres de l'Union européenne soumis au régime transitoire.
C'est la raison pour laquelle les Roms bénéficient de la liberté de circulation et du droit de séjourner sur notre territoire en qualité de non-actifs, puisque c'est bien ce qui est prévu dans les textes européens. À ce titre, comme tous les ressortissants communautaires, ils doivent satisfaire aux conditions de ressources et de protection sociale qui sont requises non par la réglementation ou par la législation françaises, mais bien par la réglementation européenne. Nous sommes en Europe, nous acceptons les textes européens, nous appliquons les textes européens.
Conformément aux dispositions des traités d'adhésion signés par leurs pays d'origine, les Roms ne disposent donc pas de la liberté d'installation reconnue aux travailleurs salariés. Telles sont aussi les dispositions transitoires. Pour pouvoir éventuellement exercer une activité, il leur faut obtenir, au préalable, un titre de séjour, comme le prévoient les textes européens, et une autorisation de travail, laquelle peut, le cas échéant, leur être refusée en raison de la situation de l'emploi.
Encore une fois, nous ne faisons là qu'appliquer la législation européenne. Je dirais même que nous le faisons avec une certaine souplesse, puisque nous appliquons aussi à ces populations une partie du statut des gens du voyage, s'agissant notamment du stationnement sur les aires d'accueil.
À cet égard, il est vrai que toutes les communes n'ont pas satisfait à l'obligation de création de telles aires d'accueil qui s'impose à elles. Je suis d'accord avec vous sur ce point.
Mme la présidente. La parole est à Mme Alima Boumediene-Thiery.
Mme Alima Boumediene-Thiery. Il est vrai que ces personnes étaient à l'origine sédentaires ; en tout cas, elles l'étaient en Roumanie et en Bulgarie. Elles ne font donc pas partie de la communauté des gens du voyage.
En revanche, elles sont, malheureusement pour elles, devenues de fait des gens du voyage, parce que leur situation les y a contraintes. D'ailleurs, les Roms, qui appartiennent souvent à la communauté tzigane, rencontrent également des difficultés en Roumanie et en Bulgarie, où ils sont en butte au racisme. Ainsi, très souvent, si les Roms décident de venir en France, c'est pour se protéger ou pour échapper aux discriminations et au racisme dont ils sont victimes dans leur pays d'origine.
Vous me répondez en invoquant des textes, madame le ministre. Vous avez raison, les textes sont les textes, et, malheureusement, si les Roms ont le droit de séjourner dans notre pays, ce droit est strictement limité. Mais comment peuvent-ils exercer leur droit au séjour s'ils n'ont pas le droit de travailler ? Comment obtenir des ressources pour pouvoir subvenir aux besoins de la vie quotidienne sans avoir accès au travail ?
J'ai l'impression qu'il s'agit là d'une forme de schizophrénie : en même temps qu'on les accepte comme Européens et qu'on leur concède le droit de venir en France, de circuler librement et de séjourner sur notre territoire, on leur interdit de travailler. Vont-ils être contraints à voler pour pouvoir nourrir leur famille ? Leur situation est impossible !
Nous devons être cohérents : si l'on accepte les Roms sur le territoire national, il faut leur donner le droit de travailler pour subvenir à leurs besoins. C'est la moindre des choses.
Mais, au-delà de l'accès au travail, ce sont bien les droits fondamentaux de la personne humaine qui sont en question : il s'agit ici de femmes, d'enfants, de vieillards. J'ai été choquée de voir des enfants qui n'ont même pas droit à la scolarité ou à la santé, qui n'ont pas accès à l'eau courante, qui sont parfois attaqués par des rats, qui circulent pieds nus ! On n'a pas le droit, dans un pays comme la France, de ne pas penser à ces enfants. Il existe, dans notre pays, des droits fondamentaux, des lois protégeant l'enfance, et nous devons au moins mettre en oeuvre les dispositifs existants pour protéger ces familles et ces enfants, même si les Roms n'ont pas le droit de travailler.
Dans cette perspective, peut-être doit-on procéder à des réquisitions, imposer à certaines communes de prendre les mesures nécessaires pour permettre à ces populations de vivre dans des conditions minimales de dignité et de propreté. Surtout, il s'agit d'éviter le drame qui se profile à l'horizon. N'oublions pas en effet que, demain, à l'expiration du régime transitoire, les Roms seront pleinement des citoyens européens : que leur répondrons-nous alors quand ils nous demanderont comment nous avons pu les traiter de cette manière lorsqu'ils étaient enfants ?
14:20 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (1)
RÉSURGENCE
Je suis la Truie dit-elle
Et la Lionne
Mon jardin fut des plus fertiles
Ma fontaine des plus sacrées
Je contiens tous les âges
Le temps devant moi
Docile s’inclinait
Ils sont venus
En mon ventre
Arracher le soleil
Ils m’ont liée à la lune
Jetée à la nuit
Mais jamais lumière
ne fut plus blanche
Qu’entre mes cuisses
Toi le frère, le fils, le père
Et l’Ancien qui a trahi
Tu te dresses en conquérant
Sur ruines et cendres
Tu invoques l’amour
glaive à la main
un fusil des roquettes
phallus de destruction
Tu n’as jamais été pourtant
aussi impuissant
Homme émasculé du sens
Depuis que tu as maudit
les déesses de l’amour
Innana, Ishtar, Astarté
Brûlés le fruit le jardin
Symboles de ta perdition
Tu as réduit les mères nourricières
Au rang de putains de l’agro-industrie
Tu leur a mis le joug
De tes folies mécanistes
Cérès Déméter pleurent sans fin
Quelle que soit la saison
Perséphone ne quitte plus les enfers
La vulve de Gaïa est sèche
Ses seins sont crevés
Ses veines lourdes et souillées
La vérité n’est plus voilée
Elle est violée sans répit
Mais tu auras beau
pilonner Homme
Je reste l’Inviolable
La Vierge éternelle
« car je suis la première et la dernière.
Je suis l’honorée et la méprisée.
Je suis la prostituée et la sainte.
(…)
Ayez du respect pour moi.
Je suis la scandaleuse et la Magnifique. »*
* transcrit de papyrus gnostiques traduits en copte au IIIe ou Ive siècle, découvert vers 1945 à Nag’ Hammâdi, en Haute-Egypte
(c)Katy Sannier
13:45 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (1)
SUTURE
Lunes de cire
Echo des frontières
Tracées au khôl
Nuit émaciée
Aux éclats de souffre
La langue des anges
Dérange les nerfs
Prend la douleur
Trois fois nouée
Mots souillés
Paupières éparpillées
Aux portes
Langues humaines
Langue de la soif
Première
Obstinée
Rapprocher les lèvres
Recoudre le mot
La plaie le meurtre
Par un baiser
Ou le silence
13:43 Publié dans CG 2009 - MYSTICA PERDITA, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (2)
15/11/2007
Florilège 5
haptophobie
chattes italiennes
gros culs
voir en direct film de cu
french expressions mots d'escalier
defile de vagin
claque a tete
beance
atrape moi
aquarelle échinacées
sarkosi russie ivre
comment vivent les soeurs siamoises
la poésie de l'arbre à écouter gratuit
la pissotiere cloche merle
chatte monde de romani
11:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
diablotin
11:10 | Lien permanent | Commentaires (1)
14/11/2007
"S'cours, j'me noie dans l'vin! Viens!".
Un texte dégueulé, un soir de réveillon. Voyons.
Je vais le dire tout net. Oui c'est très peu 10% du prix d'un livre pour l'auteur de ce livre. Oui c'est terrible la crise du livre... Mais franchement, ce n'est qu'un bel événement que cette crise. En tant qu'écrivain, je ne piste pas les pensées cantonnées à la rémunération des auteurs, leur statut précaire, leurs besoins permanents en matière de reconnaissance.
Tout ça me fait penser aux ultimes soubresauts grévistes de ces fonctionnaires désireux de conserver, ce qu'ils appellent, des avantages acquis. Un écrivain n'a pas à militer, ou à exiger de la "communauté nationale", des subsides, des avantages sociaux... Il doit écrire l'écrivain et cesser de se comporter avec cette façon toute prétentieuse de celui qui s'imagine faire de la noblesse.
C'est pourquoi je me définis comme une petite frappe de la littérature, un ouvrier non qualifié de l'industrie de l'art, de la culture, du loisir et du divertissement, ... Il n'est pas possible, pour moi, de me rallier aux scribouillards fortunés, ces auteurs soulevés par des cohortes de lecteurs en rut... Je suis loin de Nothomb, de Sollers... Très loin, enseveli dans le monde de la démerde, des façades pathétiques et des passants qui gueulent, qui bousculent, qui sentent la sueur et la tristesse, ...
Pendant que l'on cause de fric, de la place de l'auteur, du statut des artistes, on ne crée rien, on ne produit pas de pensées, à peine des réflexions solvables, en tout cas, pas de créations recevables.
J'ai conscience de faire partie d'un occident où les héros, les personnes estimées sont celles qui possèdent une célébrité, qui créent, qui gagnent... J'ai conscience de vivre dans un occident où chacun a droit à l'expression, à la création, ou chaque individu peut se prétendre artiste sous le seul prétexte qu'il écrit, qu'il chante, qu'il gratouille une guitare ou chatouille un jumbe. J'ai aussi compris que je n'étais qu'une merde fondue dans un gros tas de merde: l'univers des écrivains.
Depuis quelques années, les éditeurs sur-éditent pour tenter d'endiguer la crise.
J'avoue ne pas maîtriser suffisamment la question pour en faire une analyse sérieuse.
Je vois seulement que lorsque je dis, à des personnes croisées, des gens de mon entourage, que je suis écrivain, j'ai le droit aux deux questions infectes: "T'écris quoi? T'as déjà été édité?"
Tu t'aperçois très vite que le terme d'écrivain jouit d'un prestige extraordinaire... Inévitablement j'en viens à dire que ce que je fais est un peu trash... Tout le monde fait la gueule. Je deviens presque illico un sous-écrivain, un mec à deux balles qui scribouille... Les "gens", ils pensent qu'un écrivain, ça écrit des romans. Ils pensent qu'un écrivain, ça écrit des choses molles, gentilles, avec de l'amour, de la haine dedans. Les gens ne pensent pas qu'écrire c'est aussi dire, affirmer sa haine du monde, souhaiter du mal des sans-abris, rêver d'assassiner, dégueuler, chier sur tout, tous les principes, toutes les lois, la morale.
J'imagine un réveillon de Noël où tonton Franscesco, fraîchement libéré de zonzon, me demande, devant toute l'assemblée familiale de lire un texte de ma composition. Il est vrai que tout le monde a entendu parler du p'tit Vérol qui écrivait des bouquins, mais personne n'en voit la couleur.
Ok. Alors je me lève avec mon papelard qui tremble entre mes doigts. Tout le monde me regarde. Les vieux, les jeunes. Ils ont dans les yeux, cette admiration particulière pour l'écrivain, le Stendhal, le Sulitzer, le Zola de la famille.
Raclement de gorge. Déglutition.
"Ce texte s'appelle "S'appelle pas"
Sur le marché du héro, c'est sûr, je vaux rien. Sur le marché du baiseur/reproducteur, c'est franchement pas le top. Une meuf, ça veut d'l'action, du TF1, du gars qui fait bien chier avec ses matchs de foot, ses couilles qui débordent du calbute et les pensées lames/de/bourreau... C'est partout comme ça. On dit des mecs de banlieues, enfin ceux qui mettent des capuches de merde, qu'ils sont comme ça. C'est pas faux. C'est même souvent vrai... Nombre de fois où ma femme s'est fait traiter de "pute" parce qu'elle ne filait pas de clope ou son numéro de téléphone... Mais franchement, dans l'far west du franchouille de souche qui s'pose là, c'est pas mieux. L'trou du cul qui rêve d'une bagnole tunée et d'un pitbull dans l'Oise, c'est monnaie courante (désolé pour le terme "de souche", c'est merdique, je sais, mais c'est rapidement parlant, tu le vois tout de suite la tête de coton tige pleine de schlass avec ça).
Tous les dimanches, au nord, au sud, à l'est, à l'ouest, pas moyen d'échapper au "testiculé" qui gambade sur un terrain de foot municipal pourrave. Qu'il pleuve qu'il vente, il y va, il y court! "Eh Jacquot/Momo! Passe la balle merde!" ça tacle, ça s'renifle les pectoraux, ça s'met des mains au cul viriles... Bien bien...
Et puis le soir, même après Drucker, comme "la connasse" en a fini avec la recette à Coffe, c'est zap/zap sur TF1 pour l'journal. "Alala qu'ils nous font chier! Y Zont qu'à les baisser les impôts si c'est pour faire ça avec! Merde! Putain... Ah les résultats! Merde! Putain c'est naze la Ligue 1... Quand tu vois les championnats en Italie ou en Angleterre, c'est aut'chose". Il ne rote plus ce mec-là. On est dans les années 2000. Il se lave, ce mec-là. Il a même fait des études souvent... Mais c'est vicéral... Son dada à lui, ce sont des troupeaux de mecs bariolés (La mode est au rose en ce moment ma biche, tu vois, y a plus d'repères) qui courent après le ballon de foot, la balle de tennis, qui s'accrochent au volant d'une "climatique/déréglement"... Il vote à gauche. Il vote à droite. Il lit une BD dans les chiottes et le Parisien ou Ouest France ou La voix du Nord en buvant son café. Il est poli. Il dit "bonjour". Même aux gens d'une couleur différente. Parce que ce gars-là n'est pas non plus nécessairement raciste et rougeot. Il plait aux filles parfois, et surtout à sa femme. Mais à la différence d'elle, moi (encore que je n'ai emmenagé avec lui), et bien, le "petite tête de TF1 ou de Canal Pour-le-foot", ben moi, il me saoûle...
"Oh merde la Vérole! Tout ça c'est pour s'détendre!"
Putain..."
Voilà. Je plie le papier. Personne n'applaudit. Tonton Michel, avec sa grosse voix lance: "BAh c'est spécial ton truc..."
Je m'asseois. J'ai une boule dans la gorge. J'ai envie de leur dire que je déteste toute ma famille, même s'ils sont tous bien gentils. Je les déteste eux, et tous leurs potes, et leurs villes, leurs villages... Tout. Le réveillon se termine dans le vin... Un océan de vin agité, très agité... Avec mes bras en l'air, dessus la surface, pour supplier, implorer de l'aide: "S'cours, j'me noie dans l'vin! Viens!".
Andy Vérol
http://andy-verol.blogg.org/
Lieu du larcin : bulletin sur maille espèce
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13/11/2007
Microbe 44
Le quarante-quatrième opus de Microbe est sorti. Sous-titré « Décollages, dépoèmes, désaphorimes… », il regroupe des textes sélectionnés par Paul Guiot et signés Anne Archet, Éric Dejaeger, Yvan Dusausoit, George Elliautou, Paul Guiot, Isabelle Herbert, Nicolas Kelig, Marie-Anne Lassine, Fabrice Marzuolo, Louis Mathoux, François Nedonema, José Spinoza, Bertrand Van Drogenbroeck et Thomas Vinau. Il est illustré de collages de Philippe Lemaire. Il sera accompagné (pour les abonnés « plus ») du quatorzième mi(ni)crobe : Un bretzel entre nous de Thierry Roquet (que je vous recommande très chaudement)
Si vous désirez découvrir la revue ou vous abonner, contactez Eric Déjaeger : ericdejaeger@yahoo.fr
Si vous désirez recevoir gratuitement les aventures de l'inspecteur Maigros, le flic le plus nul de l'histoire du polar, il vous suffit de le demander à Eric qui se fera grand plaisir de vous envoyer deux épisodes par semaine jusqu'à épuisement de l'imagination. Âmes sensibles s'abstenir !
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Le progrès peut tuer
Imposer le « progrès » aux peuples indigènes leur apporte rarement longévité ou bonheur. Bien des peuples ont ainsi été détruits et bien d'autres sont sous la même menace. Certains en ont pris conscience et ont choisi de rester isolés, tandis que d'autres, en contact étroit avec le monde extérieur, bénéficient de soins qui leur permettent de survivre. Mais il y a là un cercle vicieux mortel, car même dans les pays les plus riches, aucun des systèmes de santé « modernes » mis à la disposition des peuples indigènes ne saurait être suffisant pour contrer les effets de la perte de leurs terres et des maladies importées.
Le rapport évoque notamment la situation des Bushmen gana et gwi au Botswana, des Guarani au Brésil, des Aborigènes d'Australie, des Innu au Canada et des tribus des îles Andaman dans l'océan indien.
Téléchargez le rapport "Le progrès peut tuer" en cliquant ci-dessous :
http://survivalfrance.org/files/related_material/604_1098...
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