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28/04/2013

Un rapport sur le génocide des Indiens du Brésil sort de l’ombre

Source : http://www.survivalfrance.org/actu/9195

25 Avril 2013

Chamane umutima en 1957. La plupart des Umutima ont été décimés en 1969 par une épidémie de grippe.
Chamane umutima en 1957. La plupart des Umutima ont été décimés en 1969 par une épidémie de grippe.
© José Idoyaga/Survival

Un rapport alarmant sur les atrocités commises contre les Indiens du Brésil dans les années 1940, 1950 et 1960 vient de refaire surface, 45 ans après avoir été mystérieusement détruit dans un incendie.

Le rapport Figueiredo, commandé en 1967 par le ministre de l’Intérieur brésilien, avait déclenché un scandale international suite à la révélation des crimes commis contre les Indiens aux mains des puissants propriétaires terriens et du service gouvernemental de protection des Indiens (SPI). Ce rapport fut à l’origine de la création de Survival International deux ans plus tard.

Dans ce document de 7 000 pages, le procureur public Jader de Figueiredo Correia énumère les meurtres de masse, la torture, l’esclavagisme, la guerre bactériologique, les abus sexuels, les spoliations territoriales dont furent victimes les Indiens du Brésil. Suite à ces atrocités, certains peuples ont complètement disparu et de nombreux autres ont été décimés.

Le rapport a récemment été retrouvé au musée de l’Indien au Brésil. Il sera examiné par la Commission nationale de vérité qui enquête sur les violations des droits de l’homme commises entre 1947 et 1988.

L’un des faits les plus horribles de ce rapport est celui du ‘Massacre du 11e parallèle’ au cours duquel une avionnette largua de la dynamite sur le village des Indiens cinta larga. Trente Indiens furent tués – deux seulement survécurent et purent témoigner.

Un couple karajá avec leur bébé mort de la grippe.
Un couple karajá avec leur bébé mort de la grippe.
© Jesco von Puttkamer/ IGPA archive

D’autres exemples relatent l’empoisonnement de centaines d’Indiens avec du sucre mêlé d’arsenic ou bien des méthodes de torture employées contre les Indiens, comme celle qui consistait à écraser lentement les chevilles des victimes avec un instrument connu sous le nom de ‘tronc’.

Les recherches de Figueiredo scandalisèrent l’opinion internationale. Dans son article intitulé ‘Génocide’ qu’il publia en 1969 sur ce rapport dans le magazine britannique Sunday Times, le journaliste Norman Lewis écrivait : ‘Depuis l’époque du feu et des épées jusqu’à celle de l’arsenic et des balles, notre civilisation a provoqué l’extermination de six millions d’Indiens’. Son article fut à l’origine de la création de Survival International la même année par un petit groupe de citoyens concernés par le sort des Indiens.

Suite à ce rapport, le Brésil lança une enquête judiciaire et 134 fonctionnaires furent condamnés pour plus d’un millier de crimes. Trente-huit d’entre-eux furent licenciés mais aucun ne fut condamné à une peine de prison pour ces atrocités.

Le SPI fut ensuite dissous et remplacé par la FUNAI, la Fondation nationale de l’Indien. Si certains de leurs territoires ont déjà été officiellement reconnus et protégés, les Indiens du Brésil continuent de lutter contre l’invasion et la destruction de leurs terres par les bûcherons, les éleveurs et les colons illégaux. Ils sont également menacés par le programme agressif de croissance économique du pays qui comporte la construction de méga-barrages hydroélectriques et l’exploitation minière à grande échelle sur leurs territoires.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Le rapport Figueiredo est effroyable, mais dans un certain sens, rien n’a changé : les meurtres d’Indiens restent impunis. Des Indiens sont régulièrement abattus par les hommes de main des propriétaires terriens qui savent pertinemment qu’ils ont peu de chances d’être poursuivis en justice – aucun des assassins de leaders guarani et makuxi n’ont été emprisonnés pour leurs crimes. Il est difficile de ne pas soupçonner que le racisme et la convoitise sont les causes profondes de l’inertie du Brésil qui ne semble toujours pas décidé à défendre les droits fondamentaux et la vie de ses citoyens les plus vulnérables’.

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Crédit : © Survival
 
Les atrocités commises à l'encontre des Indiens cinta larga ont été dénoncées dans le rapport Figueiredo. Après avoir tiré une balle dans la tête d'un bébé, les tueurs coupèrent sa mère en deux. Les atrocités commises à l'encontre des Indiens cinta larga ont été dénoncées dans le rapport Figueiredo. Après avoir tiré une balle dans la tête d'un bébé, les tueurs coupèrent sa mère en deux.
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Crédit : © Survival
 
Un couple karajá avec leur bébé mort de la grippe. Un couple karajá avec leur bébé mort de la grippe.
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Crédit : © Jesco

Les nanoparticules (entre autre) dans les "friandises" pour enfants...

On les trouve notamment dans les M&M’s, les chewing-gums, Mentos sans oublier les glaces et les guimauves, parfum dioxyde de titane. Un régal !

Il y a trois sources de production des nanoparticules :

  • Naturelles : les volcans (en activité bien sûr), les réactions de photosynthèse, les poussières du désert…
  • Par combustion : gaz d’échappement entre autres.
  • Industrielles : là c’est un vrai festival car on les utilise dans les

- Cosmétiques où elles sont censées améliorer la tenue des rouges à lèvres, accentuer les arômes, fluidifier les crèmes solaires, durcir les dentifrices…..

- Textiles : amélioration de la résistance à l’eau, au feu, à l’abrasion…

- Médecine : dépistage précoce d’une maladie ou d’une infection…

- Alimentation : exaltent le goût, l’odeur, la couleur des aliments, élargissent la conservation.

Bref, la panacée universelle (ou presque) pour les industriels

Si bien que la Commission européenne, a pu chiffrer le marché des nanotechnologies, à 700 milliards d’euros en 2008 et prévoit 2 000 milliards de dollars en 2015.

Les industriels et la commission européenne, c’est une chose. Mais la santé en est une autre et les autorités sanitaires s’inquiètent de cette invasion des nanoparticules dans nos produits de consommation courante

D’autant qu’il existe un certain nombre d’études qui montrent que les nanoparticules peuvent être un risque pour la santé de l’homme et l’environnement.

Qu’est ce qui les rend inquiétantes ?

D’abord leur petite taille : de 1 à 100 nanomètres (nm) – qui facilite leur circulation à l’intérieur du corps et leur impact sur le sang, le foie, les poumons, le cœur, le cerveau sans oublier le fœtus,

Ensuite leur réactivité extrême à l’environnement du fait même de leur structure moléculaire.

Ces deux caractéristiques les rendent particulièrement aptes à entraîner des effets que nous n’avons pas encore évaluées sur nos équilibres physiologiques et biologiques, mais que nous pouvons deviner à la lumière de l’expérience vécue aves les phtalates et les parabènes…..

Or, leur propriétés multiples qui les rendent si intéressantes pour fournir des nutriments et des vitamines,exalter les arômes, conserver, épaissir, colorer…ont conduit l’industrie agro-alimentaire à multiplier leur usage aussi bien pour purifier l’eau que pour servir d’antiagglomérant, gélifiant, de protecteur d’UV dans les emballages, chasseurs de microbes et détecteurs de contamination. La liste n’étant pas exhaustive.

Grist Twilight Greenaway journaliste fait remarquer avec justesse qu’en la matière la tactique est la même que pour les OGM : » premièrement, les diffuser dans les produits alimentaires en masse ; et évaluer les risques ensuite (ou jamais). »

C’est l’Université d’Arizona qui a tiré la première la sonnette d’alarme en 2012 avec son étude sur les « Nanoparticules de dioxyde de titane dans les aliments et les produits de soins personnels ». Elle dénonçait leur utilisation courante dans « les confiseries préférées des enfants : m&m’s, chewing-gums, mentos sans oublier les glaces et les guimauves » où elles se trouvent en grande abondance. Désignées par tio2, ou nano-tio2 elles rendent les bonbons plus attractifs (couleur et saveur).

Inacceptable lorsqu’on sait qu’en 2007 le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait classé le dioxyde de titane, dans sa forme nanoparticulaire, comme cancérigène possible.

Une autre étude du CEA parue en 2011 enfonçait le clou en démontrant que les nanoparticules de dioxyde de titane employées à forte dose, peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique, et atteindre le cerveau. Pour quels effets ?

De son côté, l’Université de Lausanne affirmait toujours en 2011 : « Avec le dioxyde de titane, on se retrouve dans la même situation qu’avec l’amiante il y a 40 ans.

L’amiante et le nano-TiO2 sont vraiment similaires et ont la même puissance

Nos données suggèrent que le nano-TiO2 devrait être utilisé avec une plus grande prudence qu’il ne l’est actuellement.

De meilleures précautions doivent être prises pour limiter son ingestion, dans l’industrie comme dans la vie quotidienne.

Nous disposons maintenant de données scientifiques de bonne qualité et désormais, c’est une question politique.

Il y a déjà des commissions dans plusieurs pays qui réfléchissent à des mesures. »

Réfléchir c’est bien, mais comme nous l’avons martelé à plusieurs reprises, le principe de précaution, inscrit dans notre Constitution, c’est mieux.

Vous avez dit traçabilité ? On peut rêver…

C’est le règlement Reach qui sert de Bible à la Commission européenne pour gérer les risques liés aux nanomatériaux. En 2010 le Comité scientifique européen des risques sanitaires émergents recommandait une concentration de 0,15 %. A compter du début de l’année un règlement oblige, en France, les industriels à déclarer leur recours aux nanoparticules à l‘Agence nationale de sécurité sanitaire. Mais cela ne convainc personne car le secret industriel et commercial donne la possibilité aux industriels de ne pas dévoiler la composition de leur produit !

D’où notre pessimisme quant à une véritable « traçabilité » dans l’état des dispositions actuelles.

Mais rassurez-vous, on continue à « évaluer » à « réfléchir » (du côté de l’Anses et de celui de l’INERIS, par exemple) pendant que nos enfants se gavent de sucreries aux nanoparticules.

Là encore, faudra-t-il attendre une cataclysme à la Médiator pour, enfin, prendre les dispositions nécessaires à protéger nos enfants…et même leurs parents?

Olivier TOMA– PRIMUM-NON-NOCERE

 

27/04/2013

Le nettoyage de l'espace, pollué par ses débris, devient urgent

Il faut agir rapidement pour réduire le nombre des débris spatiaux tournant autour de la Terre, qui risquent de polluer certaines orbites dans quelques décennies, ont estimé jeudi des experts internationaux à l'issue d'une réunion en Allemagne.

Morceaux de fusées, satellites en fin de vie, outils perdus par des astronautes... Ces objets sont les résidus des quelque 4.900 lancements effectués depuis le début de l'ère spatiale qui, sous l'effet de dislocations et collisions en chaîne, «le syndrome de Kessler», n'ont cessé de se multiplier.

Depuis 1978, «leur nombre a triplé» avec «un risque de collision démultiplié», avertit Heiner Klinkrad, directeur du département des débris spatiaux à l'Agence spatiale européenne (ESA), lors d'une retransmission par internet.

«Il suffirait de quelques décennies pour qu'un tel environnement devienne instable», a-t-il souligné durant la 6e Conférence européenne sur les débris spatiaux, qui s'est tenue durant quatre jours à Darmstadt (Allemagne).

Plus de 23.000 débris de plus de 10 cm sont actuellement recensés par la Nasa ou l'ESA, dont la majorité sur les orbites basses (en dessous de 2.000 km) utilisées par les satellites d'observation de la Terre ou la Station spatiale internationale (ISS).

Quant aux objets compris entre 1cm et 10 cm, ils se comptent par centaines de milliers. Des fragments de taille apparemment inoffensive mais qui, lancés à une vitesse moyenne de 25.000 km/h, peuvent sérieusement endommager un satellite, soulignent les spécialistes.

Chaque année en moyenne, l'ISS est contrainte de réaliser une «manoeuvre d'évitement» pour échapper à une collision potentielle. Et selon l'ESA, une dizaine d'objets s'approchent à moins de 2 km d'un satellite toutes les semaines.

Zone la plus touchée: les orbites polaires situées entre 800 km et 1.200 km d'altitude, véritables autoroutes pour de nombreux satellites d'observation.

Pince, harpon, filet ou voile?

Or, si les lancements se poursuivent au rythme actuel et que rien n'est fait pour limiter le nombre de débris, le risque de collision pourrait à terme être multiplié par 25, selon les projections des agences spatiales.

Pire, même si on arrêtait net les lancements aujourd'hui, le nombre de débris continuerait à augmenter par le seul jeu de «l'effet Kessler».

Pour traiter le problème, il est nécessaire d'une part de placer systématiquement les satellites désactivés sur des voies de garage, où ils ne gêneront pas et finiront par se désintégrer dans la haute atmosphère terrestre.

Mais il faut aussi débarrasser l'espace des plus gros débris, au rythme de 5 à 10 objets chaque année si on veut stabiliser la situation.

«Il y a un consensus fort sur la nécessité urgente d'agir dès à présent pour commencer à enlever ces débris», a assuré M. Klinkrad à l'issue de la conférence de Darmstadt, qui a rassemblé quelque 350 acteurs de l'industrie spatiale.

Pour ce faire, l'ESA et d'autres agences spatiales étudient déjà diverses solutions pour dévier la trajectoire des débris vers l'atmosphère: bras robot, pince géante, moteur fixé sur le débris, harpon ou filet de remorquage, voire un canon à ions bombardant l'objet pour infléchir sa course.

Certains envisagent même de doter le débris d'une voile solaire qui ferait office de parachute pour le freiner et le contraindre à perdre de l'altitude.

Mais dans le meilleur des cas, ces «missions de nettoyage» ne rentreront pas en service avant une dizaine d'années.

Tout ceci aura bien sûr un coût, mais un coût bien inférieur à celui des satellites potentiellement détruits par des débris (100 milliards de dollars environ), dont nos sociétés modernes sont extrêmement dépendantes (télévision, télécommunications, etc.).

«Les débris spatiaux présentent de nombreuses similitudes avec les déchets à la surface de la Terre ou dans les océans. Les prévisions sont entachées de nombreuses incertitudes, ce qui sert souvent d'excuse à une réaction tardive», relève Heiner Klinkrad.

«Mais si nous attendons trop longtemps, les coûts et les risques vont considérablement augmenter», insiste le responsable de l'ESA.

© 2013 AFP

Plus d'informations sur ce sujet en vidéo

http://www.20minutes.fr/planete/1145351-20130425-nettoyag...

 

 

Ps : décidément, les humains sont vraiment cons ! Il nous est apparemment impossible de prévoir les conséquences de nos actes, sauf quand c'est quasi trop tard et que ça va coûter une fortune pour tout réparer !

20/04/2013

Connivence, l'oeil & la plume : A

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texte de cathy garcia photocollage jlmi 2013

 

A. Vie… Avide…Vivre. De quoi ? De peu. De peut-être. D’un peu d’être. Être. Naître d’une lettre. A. Vide. De rien. Dénuée. Dénudée. Se mettre à nu et puis quoi ? Être A. Étrange. Être ange nu. Ange, singe ou ingénu. Nu et noir. Simple idée. Un hominidé. Une mine d’idées. Miné. D’idéologies. Agités. A vif. Veut quoi ? Rien. Néant. Nu. Nuire à son prochain. Proche ennemi. Assassin. Ma haine, mon amour. A mourir. Ardemment. Amant. Avide. De quoi ? De peu. De peut-être. D’un peu d’être. Être. Naître. Qu’une lettre. Anonyme. A.

 

Assemblé et mis en ligne par JL Millet sur son blog :
http://jlmi22.hautetfort.com/

11:17 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

19/04/2013

Un mur sur une poule de Baum-Dedieu

 

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Gulfstream éditeur, avril 2013.

18 pages, 11 €.

 

 

Un chouette album poético-rigolo sur un sujet qui l’est beaucoup moins. Comment de la célèbre jolie, mignonne, petite comptine « Une poule sur un mur », on en arrive à « Un mur sur une poule » ? Une poule sur un mur, ça va, mais mille poules entre quatre murs ? On se retrouve avec des furies carnivores prêtent à dévorer un fermier, et comme le dit le titre de cette chouette collection d’albums, « ce que tu fais à la nature, la nature te le rendra » et il n’est jamais trop tôt, ni trop tard, chers parents, pour apprendre cette sagesse-là. Ce qui n’empêche pas de se régaler avec cet album et ses beaux dessins éclatants sur fond noir. Un remake écolo intelligent de vieille comptine à mettre entre toutes les mains !

 

Cathy Garcia

 

 

Gilles BAUM / Auteur. À défaut de devenir maître du monde, super-héros, jardinier ou ornithologue, Gilles Baum a voulu écrire pour les enfants. Peut-être pour leur raconter toutes ces vies-là.

 

Autre album chez Gulfstream avec Thierry Dedieu également : J’ai adopté un crocodile

 

 

Thierry DEDIEU / Illustrateur. Thierry Dedieu est né à Narbonne en 1955. Après des études scientifiques, il se tourne vers la publicité, puis se lance en littérature de jeunesse à partir de 1994. Il est aujourd'hui rédacteur et auteur-illustrateur de livres pour enfants.

 

L'idiocratie

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Formation de l'univers : le grand calcul

La science nous sauvera tous

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Un dessin de Stiki

 

Lieu du larcin : http://ledessindulundi3.ultra-book.com/portfolio#le_dessi...

BONHEUR ET DÉCROISSANCE : L'INFLUENCE DE LA PUBLICITÉ

Le mouvement pour la décroissance constate que l'empreinte écologique humaine dépasse les possibilités de la biosphère et qu'il faut en conséquence diminuer le niveau de vie de la classe globale, à savoir toutes les familles qui possèdent une voiture individuelle. Ce n'est pas la catastrophe, c'est simplement une approche « moins de biens, plus de liens ».

Le livre de Stefano Bartolini, Manifeste pour le bonheur, est tout à fait complémentaire de cette approche. Stefano montre en effet que la perte de nos capacités relationnelles entraîne la croissance qui, en retour, détériore encore plus les relations humaines. Pour un objecteur de croissance, c'est donc le retour au relationnel qui importe. Il s'agit de retrouver le bonheur d'être...

Ci-dessous un extrait du livre "Manifeste pour le bonheur" de Stefano Bartolini

 

(...)

« Les médias et la publicité ont contribué de façon déterminante à renforcer les désirs de consommation et à diffuser la culture consumériste. La publicité s'emploie à convaincre qu'acheter peut procurer des avantages non matériels, comme l'intégration sociale et, en définitive, le bien-être. Pour fonctionner, la publicité d'un produit doit évoquer autre chose qui n'est pas le produit lui-même.

Les enfants et les adolescents sont devenus la cible principale des publicitaires. Le dirigeant de General Mills pouvait dire : « Quand nous visons les jeunes, nous suivons le modèle de Procter & Gamble : du berceau à la tombe. » Une armée de spécialistes de l'enfance, de neurologues et de sociologues offrent leurs armes sophistiquées à l'industrie publicitaire.

On dépeint un monde séduisant pour les enfants dont les parents et les enseignants sont absents. Une étude montre que l'enfant moyen de dix ans mémorise entre 300 et 400 marques. Les enfants dépressifs, en conflit avec leurs parents, ne se réfugient pas devant la télévision ; c'est la télévision qui fabrique ces enfants. Frédéric Beigbeder pouvait écrire : « Je suis publicitaire. Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma profession personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas. »

Nous nous retrouvons face à des phénomènes incontrôlables qui nous dépassent, qui menacent inexorablement la qualité de notre vie, le futur de nos enfants. Nous subissons ces phénomènes exactement comme les paysans des sociétés rurales, qui vivait sous la menace de la sécheresse ou de la grêle. Pourquoi avons-nous fait tout cela, pour nous retrouver au point de départ, entièrement soumis aux événements ? L'idée que l'homo oeconomicus est une tromperie est en train de se répandre rapidement. Mais une étude montre que les économistes forment, parmi les groupes sociaux, celui qui a les comportements expérimentaux les plus semblables à l'homo oeconomicus. Ils créent la réalité qu'ils croient décrire comme scientifique, ils sont les premières victimes des mensonges qu'ils racontent.

(...)

 

Pour lire d'autres extraits du livre "Manifeste pour le bonheur" de Stefano Bartolini (en PDF), cliquer ICI

 

Un article de biosphere.ouvaton.org,

PRIX GOLDMAN 2013 : 6 NOUVEAUX HÉROS DE L'ÉCOLOGIE RÉCOMPENSÉS

 

Postée le 18/04/2013 à 03h14

Prix Goldman 2013 : 6 nouveaux héros de l'écologie récompensés

 

Les lauréats du prix Goldman 2013 qui récompense 6 militants écologistes du monde entier viennent d'être annoncés. Ce prix -surnommé le prix Nobel de l'écologie- récompense chaque année depuis plus de 20 ans un ou une militant écologiste par continent pour ses actions.

Pour en savoir plus sur ce que sont les prix Goldman pour l'environnement, lire ICI

Cette année, pour l'Europe, Rossano Ercolini, maîtresse d'école d'une petite ville de Toscane a reçu le prix pour avoir lancé, en 1994, une campagne d'information sur les risques sanitaires des incinérateurs, campagne qui s'est transformée en mouvement national pour la réduction des déchets. Depuis, la ville d'où est partie la campagne, Capannori recycle plus de 80 % de ses déchets.

En janvier 2011, Jonathan Deal et sa femme lisent dans la presse locale un article sur les projets de Shell d'exploiter du gaz naturel grâce à la fracturation hydraulique dans le Karoo, une région aride d'Afrique du Sud. Dès lors, ils créent une page facebook qui rassemble rapidement plusieurs milliers de personnes et développent des études d'impact et leur expertise afin d'empêcher ces projets. Ainsi l'Afrique du Sud a mis, dès avril 2011, en place un moratoire sur la fracturation. Même si le moratoire a été levé en septembre 2012, le pays attend des résultats de différentes enquêtes et études d'experts pour décider ou non d'employer cette technologie.

En 2003, Azzam Alwash, un ingénieur hydraulique irakien exilé aux Etats-Unis décide de quitter la Californie pour revenir dans son pays ravagé par la guerre. Il désire y restaurer les zones humides détruites par Saddam Hussein. Il fonde donc une ONG Nature Irak afin de les protéger. Depuis 2013, ces marais sont devenus le premier parc national du pays. Cependant, ils sont encore menacés par les barrages en amont des fleuves Tigre et Euphrate.

En Colombie, Nohra Padilla est née dans une famille de recycleurs et elle a donné un statut aux travailleurs des déchets. Pendant longtemps, cette activité a été exercée de façon informelle plus ou moins tolérée par les pouvoirs publics, mais sans être prise en compte dans les contrats de gestions des déchets. En créant une coopérative, elle a permis à ceux qui exerçaient de façon informelle le métier de recycleur de le faire dans de meilleures conditions. En effet elle obtient de la justice en 2011 qu'ils soient pris en compte dans les schémas de traitement des ordures de la ville de Bogotá.

Après s'être opposée à des projets de mines de marbre en Indonésie, Mama Aleta a échappé de justesse à une tentative d'assassinat. Elle a aussi dû se cacher avec son bébé dans la forêt. Elle a poursuivi une lutte pacifique en organisant des occupations de sites miniers, ce qui a conduit en 2010 la compagnie minière concernée à renoncer à leurs projets.

Dans la région de Chicago, Kimberly Wasserman a lutté pour la fermeture de deux centrales au charbon considérées comme les plus polluantes du pays et pour la reconversion de friches industrielles en espaces verts.

 

Un article publié par goodplanet.info

FAIRE SON MARCHÉ SANS PAYER, C'EST AUTORISÉ (MÊME POUR LES RICHES)

Un article d'Alexandra Bogaert

Faire son marché sans payer, c'est autorisé (même pour les riches)

Donnez ce qu'il vous plaît ou rien
Prenez ce dont vous avez besoin
Marché 100 % gratuit

 

Les initiatives contre la surconsommation se répandent en France. Dernières en date, les « gratiferias », grands marchés gratuits où l'on donne ce dont on ne se sert plus. Libération matérielle durable ou expérience éphémère ?

Un bric-à-brac géant en libre-service et sans passer par la caisse. Le tout place de la Bourse, à Paris. Notre système économique aurait-il pour de bon perdu son latin ? Oui, et tant mieux, ont voulu montrer les « Indignés » de la capitale, samedi 13 avril. Pour l’illustrer, et montrer qu’« il est temps de changer de paradigme », le mouvement parisien Réelle démocratie maintenant a organisé la première « gratiferia » de la capitale. Quelque 200 personnes sont passées, malgré la pluie, et le noyau dur a décidé d’une prochaine manifestation le 12 mai place Stalingrad.

Florent, graphiste et animateur du mouvement, explique le principe de ce grand marché gratuit : les badauds choisissent librement les objets généreusement ramenés par d’autres, et les embarquent sans sortir leur porte-monnaie. « Vêtements, nourriture, objets divers, livres, ce n’est pas du troc, vous pouvez venir sans rien d’autre que votre bonne humeur... » précise la page Facebook de l’événement. « On se doute qu’il y aura plus de gens qui vont venir chercher quelque chose de gratuit que de gens qui vont venir donner. Le but n’est pas de remplir son chariot mais de faire une expérience de partage », expose Florent qui espère renouveler cette démarche « libre et positive » chaque mois .

Une « libération matérielle »

Ce vide-grenier d’un nouveau genre essaime en France depuis des années sous l’initiative Le Grand Don, mais surtout depuis septembre dernier, quand cinq Charentaises l’ont importé d’Argentine. C’est là qu’un certain Ariel Bosio a organisé début 2010 dans son appartement (avant un énième déménagement), la première foire gratuite visant la « libération matérielle » afin de se détacher de « l’oppression du système économique ».

Ce nouveau chantre autoproclamé de la décroissance explique sa démarche dans une vidéo sur YouTube, intitulée « Gratiferia », l’économie de la nouvelle ère.

La gratiferia s’inscrit dans ce que le sociologue spécialiste de l’économie du don Alain Caillé appelle le « convivialisme ».

« Cette doctrine cherche à comprendre comment refonder la démocratie sans la faire reposer sur une perspective de croissance, qui n’est plus vue comme la solution première à tous les maux de l’humanité. »

Parmi les centaines d’initiatives qui visent à fonder le rapport social sur autre chose que la quête de toujours plus, on trouve « l’économie sociale et solidaire, le commerce équitable, le couchsurfing, les monnaies locales, etc. », énumère le professeur à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense. Depuis peu, les gratiferias – qui restent des événements ponctuels – et les zones de gratuité, qui reposent sur le même principe mais qui sont établies dans la durée, souvent au sein de locaux associatifs ou de bars, complètent la liste (en témoigne le répertoire d’initiatives regroupées sur ce site)

« Donner une deuxième vie aux objets, sortir du mouvement de surconsommation, organiser le sens du partage, tout ça m’a immédiatement parlé », explique Isabelle, 44 ans, habitante de Châteauneuf-sur-Charente. Elle est la première, en France, à s’être lancée dans l’organisation d’une gratiferia, avec sa sœur, une amie et deux autres organisatrices rencontrées via Facebook. Ensemble, elles ont créé une association Gratiferia Charente et en sont désormais à leur cinquième marché gratuit depuis septembre dernier.

Comment préparer l’événément sans argent

« On s’est d’abord interrogé sur le mouvement de gratuité, à commencer par comment organiser la manifestation sans argent », énumère celle qui exerce le métier de commerçante ( !). Sur ce point, le système D a fonctionné à plein :

« Toi t’as du Scotch, toi du papier, toi un feutre, toi une imprimante : ensemble, on va faire les affiches et les mettre chez les commerçants du coin. »

Les questions d’organisation réglées, d’autres interrogations ont émergé :

« Est-ce qu’on va nous apporter assez d’affaires ? Est-ce que certains ne vont pas tout prendre sans rien amener ? »

Evidemment, le risque est là. Florent non plus n’est pas « dupe de certaines réalités, dues à un système et un Etat qui favorisent l’individualisme et qui corrompent les individus ». « S’il y a des excès, il faut s’efforcer de ne pas juger les gens mais de les responsabiliser », explique l’indigné parisien.

« On dépose son objet, et on le lâche »

Résultat, à Chateaûneuf-sur-Charente, avec Isabelle :

« Les gens sont globalement respectueux, ils ne se ruent pas sur ceux qui apportent de nouveaux objets pour les dévaliser. Il leur est même parfois difficile de prendre sans rien donner en échange. »

Bien sûr, « certains ont d’abord pris beaucoup, mais au final ils ont ramené les objets dont ils ne se servent pas aux gratiferias suivantes ».

Et si certains objets se retrouvent dès le lendemain sur des sites de vente en ligne (comme en témoigne cet article de La Charente libre) ? « Et alors ? » demande Isabelle.

« Peut-être la personne a-t-elle besoin d’argent. On n’a pas à juger. Le don est anonyme. On dépose son objet, et on le lâche, ce qui évite de choisir la personne à qui on le donne. Car derrière le don, il n’y a aucune condition. »

Si certains ne viennent que pour se servir...

C’est bien cette absence de réciprocité qui gène le sociologue Alain Caillé. « Faire de la gratuité entre inconnus qui le resteront me semble trop ambitieux », réagit-il.

« Le don n’est pas politique – ce qui est le cas dans ces zones de gratuité ou les gratiferias qui expriment un refus de la société marchande. La relation de don n’a de sens que si elle aboutit à un rapport social, donc à un échange. Or, si certains viennent à ces événements uniquement pour se servir, c’est finalement le comble de l’utilitarisme ! »

La généreuse entreprise se trouverait selon lui ainsi « sapée dès le départ » et ne serait vouée qu’à une existence éphémère.

Pour le sociologue, ces gratiferias devraient s’inspirer des « donneries » belges, qui centralisent sur Internet des offres de dons qui ne peuvent se faire qu’« à une distance que nous pouvons raisonnablement parcourir à pied ou à vélo pour récupérer des objets », comme l’indique leur site. Une manière de garantir qu’on recroisera un jour son généreux donateur. Et de créer une connivence entre inconnus.

« L’échange, le partage, la discussion sont aussi au cœur de notre initiative », rassure Florent, pour qui le vrai but de la gratiferia parisienne est de « trouver des alternatives à la précarité ». Il précise toutefois que l’événement est ouvert à tous les milieux sociaux. Même les riches pourront se servir gratis.

 

Source : http://www.rue89.com/rue89-planete/2013/04/15/faire-march...

"Vive la malbouffe, à bas le bio", ou comment être écoeuré par les supermarchés

Par
philosophe écologiste

 
 

En librairie depuis le 17 avril, le livre "Vive la malbouffe, à bas le bio" (ed. Hoëbeke) s'attache à mettre en évidence les multiples fraudes et escroqueries dont l'industrie agroalimentaire serait responsable. Un document édifiant sur les limites de notre sécurité alimentaire qu'a lu notre contributeur Yves Paccalet, militant écologiste.

Illustration sur la "malbouffe" (VIDAL/SIPA).

Illustration sur la "malbouffe" (VIDAL/SIPA).

 

Je viens de lire un bouquin très triste et par conséquent très drôle : "Vive la malbouffe, à bas le bio !", aux éditions Hoëbeke. Ses auteurs sont trois journalistes, Christophe Labbé et Olivia Recasens, du "Point", et Jean-Luc Porquet, du "Canard enchaîné" ; le livre est agrémenté de dessins de Wozniak, du même "Canard enchaîné".

 

On comprend, bien sûr, que le titre est une antiphrase. On saisit l'ironie du propos, qui se résume en une phrase : "Amis de la malbouffe, réjouissons-nous : notre cause avance à pas de géant !"

 

Ces arnaques qui nous détruisent l'intestin et la tête

 

L'argumentaire déglingue, sur le mode du rire jaune ou de l'humour marron foncé, voire noir-noir, l'industrie de l'agroalimentaire, laquelle (au nom du "progrès" et de la grasse rémunération de ses actionnaires) nous gave de bœuf au cheval et de vache folle, de fromage sans lait, de frite pré-aromatisée, de carotte chimiquement colorée, de yaourts aux ferments délirants, de bonbons astiqués au dioxyde de titane, de nouilles à l’aluminium, d'épinards aux nitrates, de laitues à la dioxine, de légumes aux PCB, de ketchup aux nanoparticules et de pesticides à toutes les sauces, en attendant les OGM partout, la cuisine moléculaire en direct du laboratoire, le hachis Parmentier à base d'insectes ou le steak garanti d'origine in vitro veritas

 

Comme si cela n'était pas assez de dénoncer ces rentables arnaques qui nous détruisent l'intestin et la tête (alouette !) ; comme si cela ne suffisait pas de démonter ces combines financières ou de peindre les interventions des lobbies de Bruxelles, les auteurs nous entraînent sur le terrain du "bio". Et ce n'est pas triste non plus !

 

Ainsi écrivent-ils :

 

"Mieux encore : le 'bio', dans lequel certains hurluberlus voyaient leur salut, est en train de rejoindre nos rangs. Fraudes massives, contrôles aléatoires, et surtout très laxiste réglementation européenne, autorisent tous les espoirs : désormais, même les poulets élevés dans des hangars concentrationnaires, ébecqués et traités aux antibiotiques, ont le droit d’obtenir l'estampille 'Agriculture biologique'…"

 

"Bon appétit, m'sieurs dames"

 

On lit cet essai comme on tourne les pages d'un livre de recettes ; mais à l'envers. Au lieu de s'en lécher les doigts par avance, on se sent frustré, trompé, dégoûté, écœuré à chaque page.

 

Si l'on est un tantinet masochiste, on en retire du plaisir. Si l'on se sent sincèrement écolo, on a envie de se révolter et d'aller gentiment fracasser divers rayons de supermarché. Si l'on a des actions chez Aspartame SA, General Fongicides, Huile de Palme Frères, Bœuf aux Hormones Inc. ou Truandage Chimiquement Pur, on a bon espoir de finir l'année en positif sur son compte en banque.

 

Mais si, comme le Candide de Voltaire, on ne désire rien d’autre que "cultiver son jardin", alors je rappelle que c'est le moment de retourner la terre avec du fumier "bio", de semer des carottes et des radis, de repiquer des salades et des betteraves, bref de confier à l'humus fécond du courtil maints végétaux non seulement délicieux et sains, mais indispensables à l'ouverture d'esprit de l'honnête homme du XXIe siècle.

 

Lorsque nous aurons rallié à cette cause suffisamment de bonnes volontés, nous pourrons jeter à la poubelle ce "Vive la malbouffe, à bas le bio !", cet essai d'ironie bienfaisante dont nous espérons qu'il sera rongé par de vrais rats garantis 100 % "bio". Puis recyclé par des lombrics roses et vigoureux comme on en trouve encore dans nos vertes campagnes.

 

En attendant ce jour (hélas) improbable, permettez-moi de vous souhaiter un sincère et chaleureux : "Bon appétit, m'sieurs dames !"

 

Source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/826335-vive-la-m...

Auto-destruction

 

Si l'homme ne se transforme intérieurement, par une mutation de son psychisme, il figurera bientôt sur la liste de ces malheureuses créatures qui vivent un million d'année ou plus et disparaissent alors, faute d'avoir pu s'adapter. La question reste toujours posée de savoir si l'évolution de l'homme à partir du singe fut réellement un pas vers la survie de l'espèce ou une étape. Seul le temps pourra le dire.


L'origine de tous les problèmes qu'ils soient grands ou petits, réside dans le psychisme de l'individu.

Depuis plus d'un million d'années que l'homme existe sur cette planète, sa connaissance du monde extérieur a considérablement évolué, il a augmenté son pouvoir et sa capacité à faire face aux calamités naturelles. Intérieurement, dans sa conscience, l'homme n'a pas beaucoup évolué. Il reste très semblable à l'homme primitif - peureux et incertain, formant des groupes (religieux et nationaux), luttant et se préparant à la guerre, se cherchant des avantages et haïssant son prochain. Il est maintenant capable d'aller sur la lune et de communiquer sur tout le globe en quelques minutes, mais il trouve toujours difficile d'aimer son voisin et de vivre en paix. L'homme moderne est brutal, égoïste, violent, avide et possessif comme l'homme primitif d'il y a un million d'années, bien qu'il soit maintenant capables de se cacher derrière de belles paroles et de nobles pensées.
Ce développement déséquilibré de l'être humain l'a conduit au bord de sa propre destruction. Il est à la limite de la guerre nucléaire, dans l'imminence d'une extinction totale. Le pouvoir que lui a donné un savoir grandissant ne s'est pas associé à une intelligence et à une vision appropriées. Pourquoi? Pourquoi n'avons-nous pas psychologiquement évolué? Est-ce parce que nous n'avons pas tourné notre attention vers l'intérieur afin de comprendre notre esprit, nos pensées, nos sentiments? Nous sommes si satisfaits, si éblouis par nos exploits, nos "progrès" dans notre monde extérieur, que nous avons complètement négligé le monde intérieur de notre conscience. Chez l'homme primitif la haine ne pouvait avoir que peu d'ampleur, la puissance de l'homme moderne la rend bien plus dévastatrice et nous voyons ses conséquences désastreuses tous les jours autour de nous.
Une meilleure organisation de la société pourrait nous sembler être la réponse à ce problème. Mais ceci n'est qu'une illusion profondément enracinée. On ne peut être opposé, bien sûr, à une bonne organisation de la vie de tous les jours; mais il vous est impossible de construire une société pacifique et non-violente avec des millions d'individus qui sont violents, agressifs et égoïstes, quelque soit la façon dont vous y preniez. Si vous avez une société communiste, vous aurez la violence du communisme. Si vous avez une société capitaliste, vous aurez la violence du capitalisme. Vous pouvez d'une certaine manière canaliser la violence, mais elle se manifestera toujours ailleurs. Il y a eu des mouvements de révolutions mais la tyrannie de l'homme par l'homme n'a pas cessé, elle a seulement pris d'autres formes.
Une société véritablement pacifique, non-violente, n'est possible que si l'individu se transforme psychologiquement, fondamentalement. Tout autre changement et superficiel et temporaire. Il ne résoudra jamais les problèmes, il nous permettra seulement de faire face pendant un temps, dans certains cas. La société, c'est ce que l'homme est. De même qu 'une barre de cuivre se caractérise par les atomes qui la constituent, de même une société se caractérise par les individus qui la composent. Tous les problèmes que nous voyons dans la société aujourd'hui reflètent les problèmes de la psyché de l'individu. C'est pour cela que nous devons nous préoccuper de la transformation intérieure de l'homme et pas seulement de l'organisation extérieure de la société.
 
 

L'individu ne change que lorsque change sa conscience. La vertu ne se pratique pas.


Toutes les religions ont échoué à essayer de changer l'homme. Auraient-elles réussi, nous n'aurions pas aujourd'hui tant de cruauté, de guerres et de haine. Nous devons examiner pourquoi les religions ont échoué à changer l'homme et en tirer la leçon. Selon son essence, chaque religion a prescrit un chemin, un ensemble de vertus à observer et de vices à éviter. Et l'homme a lutté pendant des milliers d'années pour les respecter, mais cela n'a pas marché. La pratique des actes vertueux ne change pas en elle-même la conscience de l'homme. Pratiquer la bonté avec préméditation n'a jamais créer une conscience vertueuse. Cela redevient affaire d'effort, de recherche d'un but dans la vie, d'une méthode en vue d'une auto-satisfaction. En même temps, si le coeur est bon, cette bonté s'exprimera dans chaque acte, dans chaque pensée, parole et acte. Il n'est pas alors question de pratique. De même on ne peut pas pratiquer la non-violence, tant que l'on est agressif, haineux, violent intérieurement. Sinon, la non-violence devient une façade, un comportement hypocrite, la manifestation d'un calcul. Ce n'est qu'en observant les causes de la violence en chacun et en les éliminant (non par effort mais à travers une compréhension) que l'on peut venir à bout de la violence. Et quand nous mettons fin à la violence nous n'avons pas besoin de pratiquer la non-violence. Seul un esprit paresseux a besoin de se discipliner!
Donc, la vertu ne peut ni être pratiquée, ni être cultivée. c'est un état d'esprit, un état de conscience auquel on arrive quand il y a connaissance de soi, compréhension, clarté et vision. On ne peut pas l'atteindre par un effort volontaire. Elle exige une vision pénétrante. Et cette vision pénétrante passe par l'observation, par la réflexion, par l'attention sensible. C'est la perception de la vérité qui libère la conscience de son ignorance et de ses illusions. C'est l'ignorance qui engendre le désordre dans la psyché. Le bien doit être spontané sinon il n'est pas le bien. Tout changement dans le comportement extérieur de l'homme, résultant de la peur, de la contrainte, de la discipline, de la conformité, de l'imitation, et de la propagande ne représente pas un vrai changement dans sa conscience et est à la fois superficiel et contradictoire.
 
 

La vérité, la libération et l'illumination ne peuvent s'acquérir par l'intermédiaire d'autrui.


Depuis la nuit des temps, l'homme dépend d'un Guru, d'une religion ou d'un livre pour lui indiquer le chemin. Krishnamurti a montré que la vérité est un pays sans chemin et qu'aucun Guru, aucun chemin, aucune croyance, aucun livre ne peuvent vous y conduire. Il faut être sa propre lumière et ne pas chercher sa lumière auprès d'un autre. Le rôle d'un Guru est simplement de montrer, c'est à l'individu lui-même d'apprendre. Et la capacité d'apprendre est de loin plus importante que celle d'enseigner. Dans ce domaine, personne ne peut vraiment enseigner quoique ce soit à qui que ce soit. Chacun doit arriver à la vérité par lui-même et il lui faut commencer par se connaître. Il est impossible de trouver la vraie réponse à toute question sérieuse sans d'abord comprendre le fonctionnement de son propre processus de pensée, le conditionnement que l'on a acquis de ses propres expériences, traditions, culture, religion, etc... Nos croyances, nos opinions, nos conclusions, nos préjugés nous empêchent de voir les choses dans leur vraie perspective car ils altèrent notre vision. On devrait être conscient de ce fait et mettre en doute chaque conclusion qui vient à l'esprit car elle pourrait ne pas représenter la vérité. Le processus d'apprendre a lieu quand nous cherchons en nous-mêmes de cette manière dans l'intention de chercher la vérité et pas simplement la satisfaction. Et il faut vivre dans cet état de recherche, de questionnement et de doute tout au long de sa vie, sans chercher à parvenir.
Ce que l'on peut recevoir de l'autre est une pensée, une question, mais l'exploration doit être propre à chacun. A moins que vous ne découvriez la vérité par vous-mêmes, elle ne vous appartient pas, ce n'est qu'une description de la vérité. C'est ce qui fait la différence entre le Bouddha et le professeur de philosophie Bouddhiste. Le premier a la vision pénétrante actuelle, la conscience, tandis que le second n'en a que la description. L'homme a souvent pris le symbole, le mot, le concept pour la vraie chose. Le véritable chrétien est celui qui vit selon le sermon sur la montagne (et vous ne pouvez faire cela que si vous avez la conscience du Christ) et non celui qui se rend simplement à l'église pour effectuer tous les rituels. Un vrai bouddhiste est celui qui participe à la conscience du Bouddha et non celui qui obéit à l'église bouddhiste. Toutes les églises, toutes les religions organisées n'ont réussi qu'à réduire la grande vérité à un simple système, un symbole, un rituel. Ce qui importe n'est pas l'habit, l'étiquette, mais le contenu de la conscience intérieur. Le rôle de l' enseignant (le Guru) est semblable à celui d'une lampe sur le chemin. On ne doit pas s'asseoir et adorer la lampe, on doit cheminer. Krishnamurti a sans cesse insisté sur le fait qu'accepter ou rejeter ce qu'il a dit n'avait que peu d'importance, c'est seulement quand nous le questionnons, l'examinons et le découvrons nous-mêmes que tout cela a de la valeur. Dés lors que la vérité et la libération sont des choses à découvrir par soi-même à travers sa propre recherche, toute organisation qui essaye de propager "la vérité" par une croyance, une conformité ou une propagande ne peut qu'aboutir à un futur conditionnement de l'esprit de l'individu et par conséquent le rendre esclave. Une recherche sensée requiert une libération de toute croyance, préjugés, conclusions hâtives et conditionnement. Elle exige une profonde connaissance de soi. Puisque la vérité ne peut pas être organisée et propagée, les organisations spirituelles qui tentent de le faire n'ont aucune valeur.
 
 

La compréhension intellectuelle n'est pas une réelle compréhension.


Nous sommes souvent satisfaits d'une réponse intellectuelle à une question et cela met fin à notre recherche. Dans ce cas, la compréhension intellectuelle devient un obstacle à la découverte de la vérité. Il est facile de constater intellectuellement que l'on ne doit pas s'inquiéter quand son enfant est malade. Cette inquiétude n'aide pas l'enfant. Ce qui lui viendrait en aide serait de faire venir un médecin. Mais cet argument logique effacera-t-il notre inquiétude? Le fait de savoir que la colère est un vice nous empêche-t-il de nous mettre en colère? La vérité est bien plus profonde que la simple logique ou la simple raison et la réponse intellectuelle est incomplète. Donc une compréhension intellectuelle est insuffisante. Elle peut être utile dans certains cas mais elle reste superficielle. Cette compréhension peut être garantie par le moyen du livre par exemple mais c'est seulement un schéma de pensée pour la mémoire; il ne doit pas être confondu avec la vérité.
Donc, si la compréhension intellectuelle est une chose limitée, qu'est-ce alors qui révèle la vérité? Pour cela, chacun doit s'observer et observer son propre processus de pensée à la manière d'un vrai scientifique qui observerait un phénomène. Il ne fait pas intervenir sa volonté, il observe sans choix, sans laisser son désir interférer dans son observation. Quand on observe de cette manière, dans une attention neutre et passive, sans désir de former rapidement une opinion ou tirer une conclusion, tout en hésitant, patiemment et avec scepticisme, afin de se comprendre et de comprendre la vie, alors seulement on peut découvrir ce qui est vrai et ce qui est faux; le faux tombe de lui-même sans effort ni volonté. L'ignorance se dissout alors dans la lumière de la compréhension.
Sans cette investigation objective mais passionnée de soi-même, de ses conclusions, croyances, attachements, désirs et motivations, s'identifier intellectuellement à un groupe, à une théorie ou à une croyance et embrasser définitivement une cause quelle qu'elle soit, n'a que très peu de valeur. C'est tout aussi sot que de dire "mon pays est le meilleur parce que j'y suis né". Néanmoins c'est ceci qu'implique le nationalisme.
Il est tragique de constater que n'avons jamais été éduqués à nous regarder vraiment. Nous avons seulement été éduqués à apprendre sur le monde extérieur et à faire face d'une certaine manière à ses problèmes. Par conséquent nous nous formons en connaissant beaucoup de choses sur le monde extérieur mais en étant complètement ignorants de nous-mêmes, de nos désirs, ambitions, valeurs et point de vues sur la vie. Nous pouvons être très compétents dans nos métiers mais nous sommes totalement embarrassés lorsqu'il nous faut discerner si le plaisir appelle le bonheur, si le désir et l'attachement sont la même chose que l'amour, et pourquoi les différences entre les hommes deviennent des inégalités. Il n'est pas question dans la joie, l'amour, la non-violence et l'humilité, d'entreprise.
Elles accompagnent la recherche, la connaissance de soi et la compréhension, qui épure notre conscience en la libérant des opinions arrêtées, des croyances ou systèmes de pensée. Si nous regardons très clairement par une étude minutieuse et attentive que la poursuite du plaisir ne conduit pas à la joie, alors notre vision du plaisir se transforme à la source et nous abandonnons la poursuite du plaisir sans aucun effort, sacrifice ou répression. Il apparaît alors une austérité naturelle complètement différente de celle que l'on s'impose par la pratique. De même si l'on remarquait par sa propre observation et recherche, que l'on ait pas essentiellement différent des autres êtres humains, que nous partageons avec eux les mêmes problèmes de peur, d'insécurité, d'envie, de violence, de solitude, de peine et d'égoïsme qui opère dans notre inconscience à tous, alors nous ne nous sentirions pas si différents des autres. Par notre ignorance nous attribuons beaucoup d'importance aux différences superficielle, comme de croyance, d'appartenance, de connaissance, de capacité qui ne sont que des acquis. Nous ne nous sommes pas demandés pourquoi nous donnons une si grande importance, pourquoi nous les laissons diviser les hommes, alors qu'en réalité nous partageons la même conscience. Si vous ôtez à un homme son aisance, ses possessions, son statut, ses croyances et son savoir, et que vous regardez dans sa conscience, est-elle vraiment différente de celle d'un autre être humain? Tout comme la caste, la couleur, la foi d'un être humain ne change pas la composition de son sang; nos acquis qu'il soient mentaux ou matériels ne change pas le contenu de notre conscience. Si nous ne nous empêchons pas de voir la réalité de ceci, nous découvrirons réellement l'unité fondamentale de l'espèce humaine. C'est l'ignorance qui nous divise, non les différences.
 
 

Conclusion


L'humanité est captive d'une grande illusion. Elle pense qu'elle peut résoudre ses problèmes par la législation, par des réformes politiques et sociales, le progrès scientifique et technologique, par un plus grand savoir, une plus grande aisance, plus de pouvoir et de contrôle. Tout ceci peut résoudre en effet quelques problèmes; mais ce sont là des problèmes superficiels et temporaires. Ils auront le même effet que l'aspirine et ne guériront pas la maladie. Nous continuerons à créer de nouveaux problèmes d'un coté et essaieront de les résoudre de l'autre, pour maintenir l'illusion du "progrès". Et il nous reste que peu de temps, car la maladie évolue vertigineusement, prête à faire disparaître l'homme; si l'homme ne se transforme intérieurement, par une mutation de son psychisme, il figurera bientôt sur la liste de ces malheureuses créatures qui vivent un million d'année ou plus et disparaissent alors, faute d'avoir pu s'adapter. La question reste toujours posée de savoir si l'évolution de l'homme à partir du singe fut réellement un pas vers la survie de l'espèce ou une étape. Seul le temps pourra le dire.

Professeur P. KRISHNA, recteur du Rajghat Education Centre, Fondation Krishnamurti en Inde, Bénarès (traduit par Mme Rubagire) en Juin 1996. (15 ans déjà ! et ça ne s'arrange pas...)
 

18/04/2013

La femme en vol d'Ile Eniger

 la femme en vol.png

Collection main de femme, éditions Parole 2012.

250 pages, 12 €

 

 

 

La femme en vol, c’est l’histoire d’une femme et son intimité amoureuse, familiale, racontée à la troisième personne du singulier. Une histoire qui se révèle par petites touches, comme une peinture. Et justement, cette femme, c’est Fane et Fane aime Jean, Jean qui aime Fane. Mais voilà, Jean aime aussi la solitude et la peinture, et Fane va peu à peu apprendre le prix de cet amour qui est à la hauteur de ses exigences. Aimer Jean, c’est l’accepter tout entier, parce-que la solitude et la peinture l’emporteront sur son amour de femme, exigeant, exclusif, immense. Ce que Jean et Fane partagent et ne cesseront de partager, le ciment ou plutôt les ailes de leur amour, c’est une soif éperdue d’authenticité et de liberté.

 

« Bien sûr qu’elle avait eu envie de baisser les bras, de rentrer dans ces rangs bien droits, bien rassurants, bien sagement préparés pour toi des que tu montre ta tête. Bien sûr que la facilité avait été tentante, la banalité attestée est tellement plus confortable que le contre-courant ! On t’aime quand tu commences à ressembler à tout le monde ! Tu oublies qui tu es, pour quoi tu es, et ceux qui pensent à ta place se font un plaisir d’organiser tes limites. On te coule dans le moule sans qu’un poil ne dépasse, tu es reconnu ! »

 

Fane, sa liberté, elle la trouvera dans l’écriture, mais elle est femme et donc capable d’aimer plusieurs choses en même temps, se donner à toutes avec la même force, le même bonheur. Les hommes ne savent pas aimer comme les femmes. Ils aiment autrement, certains ne savent pas du tout aimer, mais Jean lui, il aime Fane et de cet amour est née une Belle Cerise, qui grandira en même temps que ses parents dans un mas retapé de l’arrière-pays niçois. Ce nid d’amour que Fane quittera un jour parce qu’elle doit le faire, parce qu’elle est une femme en vol.

 

Ce livre est bon comme un pain qui sort du four, beau comme un jardin sauvage, doux comme la fourrure d’un chat et puissant comme le mistral. C’est un roman d’amour qui va au-delà de l’amour, dans ce qui le sublime et le transcende. Ainsi l’amour ne peut mourir, seuls les masques et les oripeaux brûlent, mais quelque chose demeure, le noyau même de l’amour, qui est fait de poésie pure, mystique parfois, une quête éperdue de beauté, d’intensité. Fane n’est pas une femme de compromis, elle s’affirme dans ce qu’elle est, ce qu’elle pense, envers et contre toute attente sociale, elle est libre et seul un amour comme celui de Jean peut la rendre plus libre encore.

 

« – Tu comprends, à choisir un code je n’en vois qu’un : l’amour. Je me fiche que cela paraisse désuet, ou décrété impossible par une tonne de crétins. Il y a une perfection quelque part, je la cherche. Je ne vis pas à contre-courant j’essaie d’aller dans mon courant. »

 

Ce qui peut sembler aux yeux d’autrui comme une dépendance, l’impossibilité de tourner une page, est en fait une plongée dans la source même de l’amour. Un amour inconditionnel où le don devient une immense richesse, et que peut-on donner de plus grand que l’acceptation de la liberté de l’autre. C’est véritablement l’envol au–dessus des contingences, celle qui nous sont imposées par les règles sociales, mais aussi par nous-mêmes. La femme en vol est un bonbon qui fond sous la langue, un bonbon à la menthe poivrée, rafraichissant, vivifiant. On se régale à le lire, il contient tout un tas de trésors. La simplicité y devient un art de vivre et on touche à l’absolu, quelque chose qui ne se dit pas, mais qui s’éprouve, qui met tous les sens en éveil. C’est de la haute-voltige et heureux soient celles et ceux qui en saisiront toute la profondeur.

 

Cathy Garcia

 

 

ENIGER Ile.jpegIle Eniger est née en 1947. Poète et romancière, elle vit dans un petit village de l’arrière-pays niçois. Son œuvre, importante, répond à l’urgence d’écrire, impérative et vitale comme celle de la respiration. Une ile à aborder : http://insula.over-blog.net

 

Bibliographie :

 

 

 

Empreintes (épuisé) Éditions Corporandy

 

Regards vers ailleurs (épuisé) Éditions Alternatives et Culture

 

 

Éditions Cosmophonies

 

La parole gelée

 

Les terres rouges

 

Une pile de livres sous un réverbère

 

Du feu dans les herbes

 

Celle qui passe

 

 

Éditions Chemins de Plume

 

Du côté de l’envers (Illustrations Émile Bellet)

 

Il n’y aura pas d’hiver sans tango, mon amour

 

Le bleu des ronces

 

Bleu miel

 

Terres de vendanges

 

Et ce fut le jardin - (Photos Dominique Cuneo)

 

Poivre bleu

 

Un violon sur la mer

 

Boomerang

 

Le raisin des ours (à paraître juin 2013 aux Éditions Chemins de Plume)

 

 

Éditions Collodion

 

L’Inconfiance – (Dessin Claire Cuenot)

 

Un coquelicot dans le poulailler

 

 

 

Éditions Le Libre Feuille

 

Le désir ou l’italique du jour – (Encres Michel Boucaut)

 

Une ortie blanche - (Gravures Michel Boucaut) – Prix du Livre d'Artiste Salon d'Automne Paris 2012

 

 

D'une île, l'autre – (Correspondances avec le chanteur auteur-compositeur Dominique Ottavi) Éditions Amapola

 

 

En préparation : Recueil de textes poétiques à 2 voix avec l'écrivain québécois Jean-Marc La Frenière – Parution au Canada en 2014

 

17/04/2013

PIERRE RABHI : LA SOCIÉTÉ CIVILE EST PORTEUSE DU CHANGEMENT

 

Pierre Rabhi : la société civile est porteuse du changement

 

Écologiste convaincu, expert international pour la sécurité et la salubrité alimentaires des populations et la lutte contre la désertification, Pierre Rabhi est agriculteur, philosophe, écrivain et conférencier. Il m'a été proposé de réaliser cette interview par téléphone dans le contexte de l'affaire Cahuzac.

* Homme singulier dans le paysage politique français, le scandale Cahuzac vous a-t-il sidéré comme beaucoup de citoyens ?

- Non, pas du tout. Tout est possible dans le contexte d'un monde glauque, d'une complexité infinie. Si ce genre de scandale est possible, c'est que la société le permet. Toute l'histoire de l'humanité est jalonnée d'exactions. L'être humain reste égal à lui-même. Les hommes politiques sont l'émanation de la conscience collective. Il y a une forme d'acharnement thérapeutique des politiques dans une logique d'enrichissement et de prédation de la terre et des hommes. La planète est devenue un supermarché et l'humanité se prétend avancée en consacrant bien plus d'argent à des activités destructrices comme la vente d'armes qu'à celles qui permettraient d'assurer la paix ou combattre la faim dans le monde.

* Toute votre vie vous vous êtes attaché à dénoncer la corruption qui affame l'Afrique et l'ensemble des continents et de souligner «qu'une grande partie de la dette du Tiers Monde se trouve dans les coffres des banques suisses ou des sociétés d'investissement» (Pierre Rabhi Le chant de la Terre, Rachel et Jean-Pierre Cartier, La table Ronde, oct 2012). Déjà, vous proposiez de faire le procès de la corruption. Comment sortir selon vous de la crise politique et morale que traverse notre pays ?

- Des mesures comme celles annoncées par le chef de l'État aujourd'hui sont sans doute nécessaires, mais non suffisantes. Ce n'est pas en changeant seulement la périphérie qu'on changera les choses. Le changement de société ne se fera pas par des éléments factuels mais par un être humain modifié. La grande indignité de notre société, c'est d'avoir réduit la vie au lucre. D'ailleurs, on entend peu les religions sur ces questions de corruption, de financiarisation du monde.

Infléchir les comportements en réaffirmant les règles du vivre ensemble, en passant par des actions judiciaires et des lois, est indispensable, mais le mal est beaucoup plus profond.

Pour résister, Il faut s'attacher à l'éducation. Les enfants sont formatés pour s'adapter à un système de compétitivité, de sélectivité, de recherche du bonheur à travers l'accumulation de biens matériels. Il y a une injonction permanente à posséder indéfiniment, entretenue par des médias qui manipulent les consciences notamment par la publicité.

On doit apprendre très tôt ce qu'est la vertu.

Par ailleurs, les citoyens sont souvent peu conscients de la puissance qu'ils ont face aux dérives de notre monde. Ils ont le pouvoir mais n'en usent pas. Il y a bien des façons de protester, de résister au diktat économique, le boycott en est une. Il faut identifier quelles sont nos contradictions et faire le choix de ce à quoi on peut renoncer, cibler ce sur quoi on peut agir. Bien parler, bien agir et apprendre. Il faut incarner la parole.

* Edwy Plenel rappelait dans un article du 25/02/2013 cette citation de Marc Bloch au sujet de "L'étrange défaite" de 1940 et des élites dirigeantes : «Faiblesse collective n'a peut-être été souvent, que la somme de beaucoup de faiblesses individuelles». Croyez-vous qu'elle s'applique au contexte français actuel ?

- Je ne juge pas les hommes, ils auront rendez-vous avec leur conscience. Mais je serais plus radical avec le système qui prédispose à la corruption. Les paradis fiscaux devraient être supprimés, c'est là où se concentrent les transgressions les plus préjudiciables à l'espèce humaine.

* Les affaires actuelles accroissent-elles selon vous le risque Front National ?

- Ce triste spectacle du monde, cette corruption, la décrédibilisation de la politique peuvent amener les gens vers les extrêmes dans un mouvement irrationnel pour se venger. Il faut combattre l'humiliation, le miroir aux alouettes que constitue le recours à l'ordre brutal par l'amour du prochain et la pleine conscience de l'unité du genre humain. L'humanité doit se réconcilier avec elle-même au-delà des frontières.

* Quel doit-être selon vous le rôle des médias dans la révolution de l'esprit que vous appelez de vos voeux ?

- Tout changement appelle un niveau de conscience collective important. Les médias peuvent participer à cette prise de conscience à condition qu'ils ne soient pas trustés. Beaucoup participent à la manipulation de l'opinion en exerçant une censure de l'information.

* «Le vrai courage c'est, au-dedans de soi, de ne pas céder, de ne pas plier, de ne pas renoncer» comme le disait Jean-Pierre Vernant cité récemment par Edwy Plenel dans un hommage à ce résistant ?

- Le vrai courage c'est de parvenir à associer l'amour, la bienveillance avec la nécessaire résistance contre tout ce qui dénature l'humanité. L'engagement est épuisant. Parfois je dis avec malice que j'aimerais bien pouvoir donner ma démission, mais à qui ?

 

 

* Quel espoir avez-vous ?

- Partout autour de nous, des gens inventent le futur en prenant des initiatives originales dans tous les domaines que ce soit l'éducation, le soin, l'agriculture, la solidarité, le crédit, le commerce... Les femmes forcent mon respect dans bien des circonstances par leur courage, c'est l'énergie des femmes qui sauve bien souvent, qui fait que la vie l'emporte. Il est possible que toutes ces initiatives conjuguées fassent prévaloir une société qui affirme toute la noblesse de la puissance absolue de la modération face au modèle actuel.

La société civile est porteuse du changement auquel nous aspirons. Nous ne devons pas renoncer ne serait-ce que pour les générations qui vont prendre la relève. On transgresse : il faudra qu'elles corrigent. Ce n'est pas juste.

Entretien réalisé le 10 avril 2013

Un article de nadja, publié par blogs.mediapart.fr

16/04/2013

Bombe à retardement nucléaire mondiale : Des millions de milliards de becquerels reposent au fond des mers, en France 28.500 conteneurs de déchets radioactifs au large de la Hague !

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15/04/2013

ALERTE À LA BIOLOGIE DE SYNTHÈSE ET AUX ALIENS DE DEMAIN

Alerte à la biologie de synthèse et aux aliens de demain

 

"Avec la biologie de synthèse, vous avez un avantage, c'est que le grand public pour le moment ne connaît pas." (D. Raoul, Sénateur, vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques)

"J'estime essentiel de désamorcer les craintes que l'opinion publique peut éprouver à l'égard d'un domaine émergent, sur lequel elle n'est pas pour l'heure informée". (Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche)

Vous ignorez ce qu'est la biologie de synthèse, vous n'en avez jamais entendu parler. Comme tout le monde, à peu près. Il s'agit de la plus récente et d'une des plus effroyables innovations, des laboratoires à l'industrie. Nous tâchons ici de résumer l'explication au plus clair : qu'est-ce que c'est ? Pour quoi faire ? Pourquoi la refuser – MAINTENANT ?

Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche a fait de la biologie de synthèse une priorité. Dès ce mois d'avril 2013, elle manigance un "Forum de la biologie de synthèse", afin de désinformer le "grand public" et de "désamorcer" toute contestation.

C'est MAINTENANT que nous devons nous informer, alerter, refuser.

 

Pour en savoir plus, lire ICI "TOUJOURS PIRE ! Alerte à LA BIOLOGIE DE SYNTHESE & aux aliens de demain" -3 pages

 

Un article publié par piecesetmaindoeuvre.com

Quand la bêtise a le pouvoir...

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Notre-Dame des Landes : Sème ta Zad!

09:36 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Urgence, mutagénèse : la semence dans tous ses états

 

Une “ création de mutants ” : la mutagenèse


Mutagenèse... Qu'est-ce qui se cache derrière ce mot quelque peu ésotérique ? Beaucoup de choses, et en particulier un ensemble de techniques visant à faire muter artificiellement des organismes vivants. Cette manipulation génétique s'inscrit donc dans le champ général de la recherche sur les OGM. Mais avec certaines ambiguïtés qu'il est bon de débusquer...

Rappelons tout d'abord rapidement ce que sont les OGM. Le généticien Christian Vélot en donne une définition dans son excellent livre OGM, un choix de société (Editions de l'aube, 2011) : « La définition officielle dit qu'un OGM est un organisme vivant – quand on dit " organisme vivant " on pense tout de suite à un animal mais ça peut être un végétal, un microbe – dont on a modifié de façon non naturelle, c'est-à-dire par l'intervention de la main de l'homme, ses caractéristiques initiales. Comment les a-t-on modifiées ? Soit par addition d'un ou plusieurs gène(s) dit(s) " étranger(s) " (c'est-à-dire venant d'une autre espèce), soit par suppression, par remplacement ou modification d'au moins l'un des gènes de cet organisme. » Concernant la mutagenèse elle-même, l'article du site Inf'OGM (mars 2008) que nous citons, avec un glossaire, à la suite de cette introduction, explique que c'est un ensemble de méthodes « permettant de modifier le génome d'un organisme vivant ».

Ces " modifications " sont menées « par l'utilisation d'agents énergétiques (rayons gamma, rayons X...), chimiques, ou par culture de cellules exposées à des agents sélectifs – comme un herbicide. » On voit donc que la mutagenèse peut être considérée comme une des branches de la recherche fondamentale et appliquée sur les OGM.

C'est ce qui fait dire aux opposants aux manipulations de la mutagenèse que celles-ci sont destinées à produire des " OGM cachés ".

De nombreuses actions anti-mutagenèse sont menées régulièrement (l'une, récente, s'est déroulée le 2 septembre dernier, dans la Drôme, dans l'Isère et près de Lyon : fauchage de tournesol muté, débats...), au même titre que contre les parcelles de plantes OGM. Les Faucheurs volontaires sont bien sûr à la pointe de ce combat, comme la Confédération paysanne. Celle-ci expliquait, en mai 2009 : « Après les OGM, l'industrie semencière continue son combat pour s'accaparer le vivant, en misant sur la technologie de mutation (naturelle ou dirigée, par radiation par exemple). Après la phase de recherche, ces groupes sont passés en France aux essais de démonstrations pleins champs (pour le tournesol). Cette technique d'origine biotechnologique pose des problèmes de même ordre que ceux des OGM (agronomiques, environnementaux, sanitaires). Des risques importants de contamination et de résistances (déjà constatées sur le blé) sont d'ores et déjà prévisibles sur les tournesols, et de façon encore plus préoccupantes sur le colza ».

Il y a de nombreuses mutagenèses

Les laboratoires et les grandes firmes agro-industrielles qui travaillent sur ces mutations, de leur côté, ne désarment pas, malgré les oppositions citoyennes qui contestent ces recherches, en France comme partout dans le monde. Ainsi par exemple, BASF, prenant acte en janvier dernier du rejet des OGM par les européens, a annoncé que « le développement et la commercialisation de tous les projets OGM exclusivement destinés au marché européen sont arrêtés », tout en annonçant son intention de se concentrer sur les marchés nord et sud-américains...

De leur côté, certains professionnels jouent sur l'ambiguïté des protocoles des techniques de mutagenèse : celles-ci peuvent en effet être des manipulations ne faisant pas intervenir de transfert de gène(s) d'une espèce de plante à une autre. C'est la différence qui existe entre mutations spontanée et aléatoire (voir glossaire ci-dessous). Ainsi le CETIOM, Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains, peut-il affirmer (site reporterre.net, août 2009) que la mutagenèse est « une méthode ancienne de sélection », ce qui n'est pas faux. Mais cet argument passe sous silence les mutations volontaires effectuées en laboratoire – et en plein champ : « Un malentendu s'est introduit avec la technique de sélection variétale utilisée pour la création de nouveaux hybrides de tournesol : la mutagenèse », explique le CETIOM. « Celle-ci n'est pas une technologie de transfert de gène d'une autre espèce et elle est très utilisée en création variétale. De nombreux exemples : en horticulture le chèvrefeuille, la pastèque sans pépin, le riz, le tournesol... Toutes les agricultures bénéficient de la technique de la mutagénèse depuis plus de 50 ans. La plupart des variétés utilisées en agriculture conventionnelle et biologique en sont soit directement issues soit possèdent dans leurs ancêtres des variétés ayant bénéficié de cette technique. »

En fait, la mutagenèse qui intéresse les agro-industriels est bel et bien celle qui met en œuvre « toute production volontaire de variabilité génétique chez un organisme vivant, par l'utilisation d'agents énergétiques, chimiques, ou par culture de cellules exposées à des agents sélectifs », ainsi que le précise le court article du site Inf'OGM que voici, avec son glossaire (les intertitres sont de la rédaction de La Lettre du Larzac).

 

J.-F. Capelle

mutagenèse ogm

 

Une "production volontaire de variabilité génétique"


La mutagenèse, mot composé de « mutant » et « genèse », signifie : création de mutants. Elle regroupe l’ensemble des méthodes permettant de modifier le génome d’un organisme vivant. “ Mutagenèse ” fait référence à toute production volontaire de variabilité génétique chez un organisme vivant, par l’utilisation d’agents énergétiques (rayons gamma, rayons X...), chimiques, ou par culture de cellules exposées à des agents sélectifs – comme un herbicide. Bien sûr, parmi les mutants existent aussi des variétés de plantes apparues spontanément dans la nature.

Ces traitements, énergétiques, chimiques ou sélectifs, utilisent les mêmes protocoles scientifiques. Des semences, du pollen ou encore des cultures de cellules de la variété de plante à modifier sont exposés au traitement choisi. Dans le cas du traitement des semences et du pollen, on provoque spécifiquement la mutation. Dans le cas de l’exposition de cellules à l’herbicide, on révèle des mutants préexistants. Les chercheurs sélectionnent ensuite les individus viables : semences aptes à germer, pollen capable de féconder, cellules non tuées par l’herbicide.

Les plantes obtenues sont ensuite sélectionnées sur leurs caractéristiques agronomiques, selon les opportunités commerciales identifiées. Celles présentant des propriétés non désirées mais a priori intéressantes sont conservées pour faire l’objet de recherches plus poussées. Pour celles présentant une caractéristique recherchée, on poursuit leur mise au point, à savoir l’identification précise du gène muté.

 

Petit glossaire de la mutation

Mutant : se dit de cellules ou d’individus porteurs d’un ou plusieurs changements héréditaires (mutation) dans la séquence de l’ADN, à l’exception des échanges génétiques se produisant naturellement lors de croisement et/ou de recombinaisons naturelles. Ces changements affectent l’expression d’un ou plusieurs gènes.

Mutation spontanée : mutation survenant naturellement, sans intervention volontaire. La fréquence de ces mutations dépend des espèces et de leur environnement mais reste généralement faible.

Mutation aléatoire : c’est une mutation qui peut toucher n’importe quelle partie du génome et apportant une modification non définie. Elles peuvent être spontanées ou provoquées par des agents dits mutagènes (rayons X, produits chimiques...), ayant la propriété d’augmenter significativement la fréquence des mutations spontanées.

Plantes transgéniques : selon la directive européenne 2001/18, un OGM est “ un organisme, à l’exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été altéré d’une façon ne se produisant pas naturellement lors de croisement et/ou de recombinaisons naturelles ”.

http://www.larzac.org/informer/actualites/108-une-creatio...