Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/09/2015

Têtes blondes de Perrine Le Querrec

  éditions Lunatique, 4 juillet 2015. 80 pages, 8 euros.

 53519.jpg

En couverture, « La Main de Gaïa », photo d’Isabelle Vaillant.

 

Abus, abandon, aliénation, agression, dépression, démence, isolement, paranoïa, peur, violences psychologiques, physiques et ce jusqu’à ce que mort s’ensuive… On retrouve dans ce recueil de nouvelles, au titre faussement léger, les thématiques qui travaillent au corps à corps Perrine Le Querrec, la vase dans laquelle sa plume va puiser. Ces têtes blondes, tantôt victimes, tantôt bourreaux, parlent d’enfance, de jeunesse saccagées par la folie des uns ou des autres, dans un climat toujours très oppressant, « comme à la maison où on doit sculpter sa place dans le marbre des cris », se dit la petite fille dans Fourmilière.

 

Difficile de respirer, Perrine le Querrec écrit une langue d’apnée. Le lecteur est pris au piège.

 

La première nouvelle nous happe dans un tourbillon de parures, de boutiques, de cabines d’essayage, et une enfant putain de sa mère qui n’a qu’un souhait, disparaître. Petite lolita contrainte par une mère toxique, on pense à Irina Ionesco et sa fille Eva.

 

De même Foyer, peut faire penser au film Mommy du québécois Xavier Dolan.

 

Des ambiances empesées comme des camisoles amidonnées, des bouches suturées, maison, foyer, couvent, société, dans lesquels on s’enferme ou se fait enfermer, abandonner, dépecer.

  

Têtes blondes peut-être, mais surtout têtes coupées.

 

Cathy Garcia

 

 

 

  

103603315_o.jpgPerrine Le Querrec est née à Paris en 1968. Ses rencontres avec de nombreux artistes et sa passion pour l’art nourrissent ses propres créations littéraires et photographiques. Elle a publié aux Carnets du Dessert de Lune : Coups de ciseaux, Bec & Ongles (adapté pour le théâtre par la Compagnie Patte Blanche), Traverser le parc, La Patagonie et Pieds nus dans R. Et puis No control, Derrière la salle de bains, 2012 ; Jeanne L’Étang,  Bruit Blanc, avril 2013 ; De la guerre, Derrière la salle de bains, 2013 ; Le Plancher, Les doigts dans la prose, avril 2013. Elle vit et travaille à Paris comme recherchiste indépendante. Les heures d’attente dans le silence des bibliothèques sont propices à l’écriture, une écriture qui, lorsqu’elle se déchaîne, l’entraîne vers des continents lointains à la recherche de nouveaux horizons. Perrine Le Querrec est une auteure vivante. Elle écrit dans les phares, sur les planchers, dans les maisons closes, les hôpitaux psychiatriques. Et dans les bibliothèques où elle recherche archives, images, mémoires et instants perdus. Dès que possible, elle croise ses mots avec des artistes, photographes, plasticiens, comédiens. http://entre-sort.blogspot.be/

 

29/09/2015

AVIS DE PARUTION : Revue Nouveaux Délits, le numéro 52

                                        

 

 Oct. Nov. Décembre 2015

52 couvsmall.jpg

 

En panne d’édito… Oui comme une fatigue de la tête, un encombrement de décombres, l’impression de ramer depuis des siècles dans une épaisse mélasse, où d’innombrables serpents passent leur temps à se mordre la queue. La sensation d’être toujours en retard, ou trop en avance, allez savoir, mais en décalage permanent ça oui. C’est peut-être ça « être poète », mais à vrai dire « être » suffirait, car les étiquettes collent mal ou collent trop, et elles ne servent à vrai dire qu’à rassurer le contenu du bocal qui nous sert d’identité. Époque de transition on appelle ça, je crois bien, mais toutes les époques ne sont-elles pas « de transition » ? Celle-ci est de grande confusion en tout cas. L’hyper-information, l’hyper-informatisation, la mondialisation de tout et n’importe quoi mais certainement pas de l’essentiel, les grands élans de solidarité commandités, la propagande qui ne dit plus son nom, on en vient à se méfier de ses propres pensées. En fait, non je n’ai plus rien à dire, je persiste à faire certaines choses, mais je n’ai plus envie d’en parler, j’ai le tournis là. C’est l’appel de la forêt, de la grotte, du silence…. La fatigue c’est aussi peut-être le début d’une forme de lâcher-prise, trop longtemps que j’obéis à la pression, à tenter d’être………….quelque chose, et en vérité sur l’échelle sociale, je suis tout en bas, écrasée sous le premier barreau, dans cette mélasse où j’ai depuis longtemps perdu mes rames, avec ces innombrables serpents qui se mordent la queue. Mais, j’ai encore ce qu’il faut pour faire une revue de poésie qui s’appelle Nouveaux Délits, c’est un clin d’œil auquel je tiens. Alors, merci à toutes celles et ceux qui font que ce clin d’œil ne meurt pas et merci à moi-même de m’accorder la liberté d’être en panne d’édito.

 

Cg

 

 

Apprends à te respecter beaucoup plus devant

ta propre conscience que devant autrui.

Démocrite

 

 

fuite d'ailes -poème 2.JPG

AU SOMMAIRE

 

Délit de poésie : Corinne Pluchart, Benoit Jantet, Jacques Cauda, Marie-Françoise Ghesquier, Gabriel Henry, Claire Lajus

 

Délit d’oxygène : Nous sommes libres, Approche poétique d'un concert du duo Akosh S. et Sylvain Darrifourcq par Laurent Bouisset

 

Résonance : Indalo de Christian Saint-Paul – Encres Vives n°441, avril 2015 et Cigogne (nouvelles) de Jean-Luc A. d’Asciano, Serge Safran éditeur – mars 2015

 

Délits d’(in)citations virevoltent toujours au coin des pages.  Vous trouverez le bulletin de complicité au fond en sortant, toujours aussi sympathique, comme une idée de cadeau à faire ou à se faire. 

 

 

 

illustrtion Cauda.jpg

 

Illustrateur : Jacques Cauda

 

 

 

J'ai tendu mon âme comme un câble au-dessus de l'abîme

et jonglant avec les mots, je m'y suis balancé.

Vladimir Maïakovski

 

 

texte 6.JPG

 

Il n’y a rien de plus effrayant que l’ignorance à l’œuvre.

 Goethe

 

 

 

corps sur la table -poème 3.jpg

 

GEORGE
 Nous grattons tous des étiquettes, ma petite fille… Et quand on a gratté la peau, quand on a percé le cuir, toute la graisse, fouillé à travers les muscles et farfouillé à travers les organes (à NICK)… quand ils existent encore… (à HONEY) et quand on arrive enfin jusqu’à l’os… vous savez ce qu’on fait ?

HONEY (très intéressée)
 Non.

GEORGE
 Quand on arrive à l’os, il y a encore tout un travail à faire. (Il pointe un doigt, un léger temps, sadique.) Hé !... c’est qu’à l’intérieur de l’os il y a quelque chose qui s’appelle… la moelle… et c’est la moelle qui est bonne, délicieuse ! ... C’est ça qu’il faut extraire.

 

 


Edward Albee
in Qui a peur de Virginia Woolf ? (1962)

 

 

 

 

ta bouche habite l'obscur-Cauda.JPG 

Nouveaux Délits  - Octobre 2015  -  ISSN : 1761-6530  -  Dépôt légal : à parution  -  Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits

 

 

 

Coupable responsable: Cathy Garcia

 

Complice illustrateur : Jacques Cauda

 

 

 

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

 

 

Poèmes politiques posthumes de Manuel José Leonardo Arce Leal, traduits par Laurent Bouisset

 

1. General

 
General
—no importa cuál,
da lo mismo,
es igual—:
Para ser General,
como usted, General,
se necesita
haber sido nombrado General.
Y para ser nombrado General,
como usted, General,
se necesita
lo que usted no le falta, General.
Usted merece bien ser General,
llena los requisitos, General.
Ha bombardeado aldeas miserables,
ha torturado niños
ha cortado los pechos de las madres
rebosantes de leche,
ha arrancado los testículos y lenguas,
uñas y labios y ojos y alaridos.
Ha vendido mi patria
y el sudor de mi pueblo
y la sangre de todos.
Ha robado, ha mentido, ha saqueado,
ha vivido
así, de esta manera, General.
 
General
—no importa cuál—:
para ser General,
como usted, General,
hay una condición fundamental:
ser un hijo de puta,
General.
 
-

 

 
1. Général
 
Général
– et peu importe lequel,
ça ne change rien,
c'est parfaitement indifférent – :
Pour être Général
comme vous, mon Général,
il faut d'abord
avoir été nommé Général.
Et pour être nommé Général,
comme vous, mon Général,
il faut avoir en soi
ce dont vous ne manquez pas, mon Général.
Amplement, vous le méritez, d'être Général,
amplement, vous les remplissez, tous les critères.
Vous avez bombardé des hameaux misérables
vous avez torturé des enfants
vous avez tranché la poitrine des mères
qui débordaient de lait,
vous avez arraché les testicules et les langues,
les yeux, les ongles et lèvres et quantité de hurlements.
Vous avez vendu ma patrie,
la sueur de mon peuple
et notre sang à tous.
Vous avez volé, menti, pillé,
vous avez bel et bien vécu
ainsi, de cette manière, mon Général.
 
Général,
– et peu importe lequel – :
pour être Général,
comme vous, mon Général,
il est une condition fondamentale :
être un vrai fils de pute,
mon Général.
 
 
*
 
 
2. Sermón presidencial
 
Paso el Ejército
y del dulce pueblito que antes era
atractivo turístico
en las postales multicoloridas,
no quedo piedra sobre piedra
ni quien para contarlo:
se encontró los cadáveres de mujeres preñadas
con el feto asomado por la herida del vientre.
Se encontró a muchachitos de cinco años y menos
colgados de las tripas en las ramas de un árbol.
Los ancianos del pueblo,
venerables,
estaban decapitados en la plaza frente a la iglesia.
No quedaba ni quien para contarlo.
Ni los perros.
Y la prensa, la radio y la televisión
repetían, hoy lunes, el sermón del domingo
del Señor Presidente
—general y pastor evangelista—,
que comenzó diciendo:
"Dios es Amor, hermanos..."
 
-

 

 
2. Sermon présidentiel
 
L'armée passa
et du petit village paisible qui
séduisait avant ça les touristes
sur cartes postales multicolores,
il ne resta pas une pierre en l'état,
ni personne pour le raconter :
on retrouva les cadavres de femmes enceintes
avec leur fœtus s'échappant d'une blessure au ventre.
On retrouva des gosses de cinq ans et moins
pendus par les tripes aux branches d'un arbre.
Les anciens du village,
les vénérables,
avaient la tête tranchée sur la place de l'église.
Il ne restait plus même une voix pour raconter tout ça.
Plus seulement un chien.
Et la presse, la radio et la télévision
répétaient, aujourd'hui lundi, le sermon du dimanche
de sa Majesté Président
– général et pasteur évangéliste –
qui avait commencé en nous disant :
« Dieu est Amour, mes frères... »
 
 
*
 
 
3. Mapa con una piedra
 
Aquí queda el océano: los pesqueros que abandono Somoza.
Aquí, la costa: el algodón, bananos, caña de azúcar, caucho,
cacao, ganado y paludismo.
Mas acá, el altiplano, las fincas de café y de cardamomo.
Y mas acá, hasta arriba, se encuentran la montaña y las tierras
estériles.
Y en esta aldea miserable de indios
—de indios que en la cosecha bajan al altiplano o a la costa,
en camiones de vaca, con toda la familia, por salarios que ya
ni madre tienen.
a labrar los millones que se quedan
en bancos y burdeles de Miami;
de indios que van cargando a mecapal la historia—
en esta aldea, digo,
en este simple patio de tierra apisonada,
un niño juega con una piedra.
Con una piedra.
Con una sola piedra.
 
El silencio, de pronto, decapita la canción de los pájaros.
Y el niño sigue jugando con una piedra.
Los arboles presienten el peligro. El maíz se acongoja en la
mazorca.
Hay un temblor de muerte en los celajes. El agua se detiene
en el cauce del río.
Y los perros esconden el olfato. Pero el niño
en el patio
esta jugando con una piedra.
 
Es un ruido en pedazos que se oye desde lejos,
retaceado,
indeciso.
Viene como cortando con hachazos metódicos el aire.
 
Las mujeres levantan la mirada
y corren con un niño en el pecho, y otro niño en la espalda y
otro niño en el vientre,
y un niño mas colgando en cada brazo.
Los viejos sacan fuerzas de flaqueza, escarban en los reumas
hasta hallar los pedazos
de energía que quedan y corren o se arrastran mas bien.
 
Los helicópteros están sobre los ranchos, las casas, las calles,
y los patios.
Las llamas de napalm roen los techos de amable paja,
el campanario de la iglesia estalla,
los perros cabalgados por el fuego revientan en aullidos,
el paisaje se borra en el humazón caliente.
 
Vuelven los helicópteros.
Esta vez se declara el aguacero torrencial de balazos,
las cortinas que vienen barriendo lo que queda de vida entre
las brasas
y acosando en seguida la montaña
donde los trajes imperiales de las mujeres sirven de objetivo
seguro.
—perseguido-encontrado-perseguido-encontrado y alcanzado—
por la eficacia de los artilleros.
 
Y el niño esta en el patio sin su piedra.
Termino el juego
cuando aun tuvo tiempo de lanzarla
contra los helicópteros.
 
En este mapa ardiente que describe mi patria
ya no existen niños:
desde que el hombre nace, nace adulto.
Adulto y combatiente.
 
-
 
3. Carte avec une pierre
 
Ici, l'océan : les bateaux de pêche qu'abandonna Somoza.
Ici, la côte : le coton, les bananes, la canne à sucre, le caoutchouc,
le cacao, le bétail et le paludisme.
Par là, l'altiplano, les exploitations de café et de cardamone.
Et par là, jusqu'en haut, les versants montagneux et terres stériles.
Et dans ce hameau misérable d'indiens
–d'indiens descendant récolter jusqu'à l'altiplano, ou même la côte,
la famille entière entassée dans des fourgons à bestiaux, pour des salaires
qu'ils finissent par ne toucher plus qu'en rêve.
tous à bûcher pour les millions qui resteront
dans les banques et bordels de Miami ;
d'indiens charriant sur leurs épaules fourbues l'histoire–.
dans ce hameau, vous dis-je,
dans ce simple patio de terre damée,
un enfant joue avec une pierre.
Avec une pierre.
Avec une seule pierre.
 
Le silence soudain décapite la chanson des oiseaux.
Et l'enfant continue à s'amuser avec une pierre.
Les arbres pressentent le danger. Le maïs se rétracte
dans l'épi.
Un tremblement de mort parcourt les cieux. L'eau s'immobilise
dans le lit de la rivière.
Et les chiens cachent leur flair. Mais l'enfant
dans le patio
continue à jouer avec une pierre.
 
Un bruit haché se fait entendre dans le lointain,
entrecoupé,
comme hésitant.
Il semble arriver taillant l'air à coups de hache méthodiques.
 
Les femmes lèvent les yeux au ciel
et prennent la fuite, un enfant collé à leur sein,
un autre enfant arrimé sur le dos, un autre encore
est dans le ventre, un de plus dans chaque bras.
Les vieux grappillent des forces à leur faiblesse, grattent leurs rhumatismes
jusqu'à dénicher les lambeaux
d'énergie subsistant et courent, ou non, plutôt ils rampent.
 
Les hélicoptères survolent les fermes, les maisons, les rues
et les patios.
Le napalm en feu ronge les toits de paille aimable,
le clocher de l'église éclate,
les chiens, chevauchés par les flammes, hurlent à la mort,
le paysage s'efface, envahi par la fumée chaude.
 
Retour des hélicos.
Début de la pluie torrentielle de balles.
Les rideaux maintenant balaient ce qui reste de vie entre
les braises,
puis ils vont ratisser, après ça, la montagne,
où les vêtements colorés des femmes servent aux
tireurs d'objectif sûr.
–traqué-trouvé-traqué-trouvé puis atteint–
par l'efficacité des artilleurs.
 
Et le gamin dans le patio n'a plus sa pierre.
Il a dû mettre un terme au jeu
après avoir quand même trouvé le temps
de la jeter sur les hélicoptères.
 
Sur la carte embrasée qu'est devenue ma patrie
il n'y a plus d'enfants :
sorti du ventre à peine, on est adulte.
Adulte et combattant.
 
 
*
 
 
4. La hora de la siembra
 
Y no nos han dejado otro camino.
Y esta bien que así sea.
Recibimos el golpe en la mejilla,
la patada en la cara.
Y pusimos la otra mejilla,
silenciosos y mansos,
resignados.
Entonces comenzaron los azotes,
comenzó la tortura.
Llego la muerte.
Llego noventa mil veces la muerte.
La labraban despacio,
riéndose,
con alegría de nuestro sufrimiento.
 
Ya no se trata solo de nosotros los hombres.
El saqueo constante de nuestras energías,
el robo permanente del sudor
—en cuadrilla, a mano armada, con la ley de su parte—.
Ya no se trata solo de la muerte por hambre.
Ya no se trata solo de nosotros los hombres.
También a las mujeres,
a los hijos,
a nuestros padres y a nuestras madres.
Los violan, los torturan, los matan.
También a nuestras casas,
las queman.
Y destruyen las siembras.
Y matan las gallinas, los marranos, los perros.
Y envenenan los ríos.
 
Y no nos han dejado otro camino.
Y esta bien que así sea.
 
Trabajábamos.
Trabajábamos mas allá de las fuerzas.
Empezábamos a trabajar cuando aprendíamos a caminar
y no nos deteníamos sino al momento de morirnos.
Nos moríamos de viejos a los treinta años.
Trabajábamos.
 
El sudor era un río que se bifurcaba:
de un lado se volvía miseria, fatiga y muerte para nosotros:
de otro lado, riqueza, vicio y poder para ellos.
Sin embargo,
seguimos trabajando y muriendo siglo tras siglo.
Pero ni aun así se ablandaban sus caras frente a nosotros.
Vinieron con sus armas
y sus armas vinieron a matarnos.
 
Y no nos han dejado otro camino.
Y hemos tenido que empuñar las armas
también nosotros.
 
Al principio eran las piedras,
las ramas de los arboles.
Luego, los instrumentos de labranza,
los azadones, los machetes, las piochas,
nuestras armas.
Nuestro conocimiento de la tierra,
el paso infatigable,
nuestra capacidad de sufrimiento,
el ojo que conoce y reconoce cada hoja,
el animal que avisa,
el silencio que aprieta las quijadas.
Esas fueron primero nuestras armas.
 
No teníamos armas.
Ellos si que tenían:
las compraban con nuestro trabajo
y luego las usaban contra nosotros.
 
Ahora tenemos armas:
las de ellos.
Cuando vinieron nocturnos a matarnos
les salimos al paso,
caemos como rayos
y tomamos las armas,
agarramos las armas.
 
Cada fusil cuesta muchas vidas.
Pero son mas las muertes que nos cuesta
si sigue en manos de ellos.
 
Y no nos han dejado otro camino.
Y esta bien que así sea.
Porque esta vez
las cosas
van a cambiar definitivamente.
Están cambiando.
Ya cambiaron.
Cada bala que disparamos lleva
la verdad del amor por nuestros hijos,
por nuestras mujeres y nuestros mayores
y por la tierra misma y por sus arboles.
 
Y por eso hay mujeres y niños combatiendo junto a nosotros.
 
Cuando sembramos el maíz,
sabemos que deberán pasar lunas y soles
hasta que la mazorca sonría con sus granos y se vuelva alimento.
Y cuando disparamos nuestras armas
es como si sembráramos
y sabemos
que deberá venir una cosecha.
Tal vez no la veamos.
Tal vez no comeremos nuestra siembra.
Pero quedan sembradas las semillas.
 
Las balas que ellos tiran solo llevan muerte.
Nuestras balas germinan,
se vuelven vida y libertad,
son metal de esperanza.
 
Las cosas han cambiado.
Y esta bien que así sea.
 
Hemos limpiado y aceitado el arma.
Echamos las semillas en la alforja y emprendemos la marcha
serios y silenciosos por entre la montaña.
Es la hora de la siembra.
 
-
 
4. L'heure de semer
 
Et ils ne nous ont pas laissé d'autre chemin.
Et c'est bien qu'il en soit ainsi.
Nous avons reçu le poing dans la joue,
le coup de pied dans la figure.
Et nous avons tendu l'autre joue,
silencieux et dociles,
résignés.
Alors ont commencé les coups de fouet,
puis la torture.
La mort est arrivée.
Quatre-vingt-dix mille fois la mort est arrivée.
Ils la distribuaient à petit feu,
en se marrant,
n'oubliant pas de jouir de notre souffrance.
 
Il n'est plus question seulement de nous les hommes.
Le pillage constant de nos énergies,
le vol permanent de la sueur
– en escadrons, la main armée, avec la loi de leur côté –.
Il n'est plus question seulement de mourir de faim.
Plus question seulement de nous les hommes.
Les femmes également,
les enfants,
nos pères et mères.
Ils les violent, ils les torturent, ils les tuent.
Nos maisons aussi,
ils les brûlent.
Et ils détruisent les plantations.
Et ils tuent les poules, les cochons, les chiens.
Et ils empoisonnent les rivières.
 
Et ils ne nous ont pas laissé d'autre chemin.
Et c'est bien qu'il en soit ainsi.
 
Nous travaillions.
Nous travaillions au-delà de nos forces.
Nous commencions à travailler quand nous apprenions à marcher
et jamais ne nous arrêtions jusqu'à l'article de la mort.
Nous mourions de vieillesse à l'âge de trente ans.
Nous travaillions.
 
Le fleuve de la sueur se séparait en deux :
d'un côté, il devenait misère, fatigue et mort pour nous :
de l'autre, il devenait richesse, vice et pouvoir pour eux.
Cependant,
nous avons continué à travailler, siècle après siècle.
Mais leurs traits, face à nous, ne se sont pas adoucis pour autant.
Ils sont venus avec leurs armes
et leur armes sont venues pour nous tuer.
 
Et ils ne nous ont pas laissé d'autre chemin.
Et nous avons dû empoigner les armes aussi,
nous autres.
 
Au début il y avait les pierres,
les branches des arbres.
Les outils de travail du sol, bientôt.
Bêches, machettes et pioches,
nos armes.
Le savoir de la terre,
le pas infatigable,
notre capacité d'endurance,
l’œil qui connaît et reconnaît chaque feuille,
l'animal qui avertit,
le silence qui serre les mâchoires.
Voilà quelles ont été nos premières armes.
 
Nous n'avions pas d'armes.
Eux qui, par contre, en possédaient,
les achetaient à la sueur de notre travail
et les utilisaient, après ça, contre nous.
 
Maintenant nous avons des armes :
les leurs.
Quand ils sont venus nous tuer, en pleine nuit,
nous sommes passés à la contre-offensive,
nous surgissons comme des rayons
et nous prenons les armes,
nous empoignons les armes.
 
Combien de nos vies arrachées pour un fusil ?
mais le prix est plus grand encore en morts,
si l'arme demeure à leur poing.
 
Et ils ne nous ont pas laissé d'autre chemin.
Et c'est bien qu'il en soit ainsi.
Parce que cette fois-ci
les choses
vont changer définitivement.
Elles sont en train de changer.
Elles ont déjà changé.
Au fond de chacune des balles que l'on tire
vibre l'amour sincère de nos enfants,
de nos femmes et de nos anciens,
de la terre vénérée et de ses arbres.
 
C'est pour cela que des femmes, des enfants combattent à nos côtés.
 
Quand nous semons le maïs,
nous savons que passeront plusieurs lunes, plusieurs soleils,
avant que l'épi ne sourie avec ses grains, devenu pour nous aliment.
Et quand nous tirons des coups de feu,
c'est comme si nous semions,
et nous savons
que viendra forcément une récolte.
Peut-être que nous ne la verrons pas.
Peut-être que nous ne mangerons pas le fruit de nos semailles.
Mais les graines restent en terre, prêtes à éclore.
 
Leurs balles à eux apportent la mort.
Les nôtres germent,
deviennent vie et liberté,
sont métal d'espérance.
 
Les choses ont changé.
Et c'est bien qu'il en soit ainsi.
 
Nous avons lavé et huilé l'arme.
Nous jetons les graines dans nos sacoches et commençons la marche
sérieuse et silencieuse dans la montagne.
C'est l'heure maintenant de semer.
 
 
*
 
 
5. Equis-equis
 
- No, no es él.
- Sí, sí es él.
- No, no es él. No es posible que esto pueda ser él.
- Mira la cicatriz de la vacuna.
- No, no es él.
- Mira la corona de la muela que le puso Miguel
hace seis meses.
- No, no es él.
- Yo pienso que sí es él. Que esta vez si es él.
- No, no es él.
Como podría ser él si no tiene ojos.
Como podría ser él si no tiene sus manos laboriosas.
Como podría ser él si le han cortado sus semillas de hombre.
Como podría ser él sin su guitarra ni su canción,
sin aquel ceño duro ante el peligro, sin aquella sonrisa en el
trabajo.
sin su voz pronunciando el pensamiento, sin su tonta manía
de regalarme flores.
Como podría ser él.
No es él. Te digo que no es él.
No quiero que sea él.
 
-
 
5. Double x (corps non-identifié)
 
- Non, c'est pas lui.
- Si, c'est lui.
- Non, c'est pas lui. C'est pas possible que ce soit son corps, là.
- Regarde, on voit la cicatrice de son vaccin.
- Non, c'est pas lui.
- Mais si, c'est la couronne que Miguel lui a mise, il y a six mois.
- Non, c'est pas lui.
- Moi, je crois bien que, cette fois, si, c'est lui.
- Non, c'est pas lui.
Comment tu peux dire que c'est lui, s'il n'a même plus ses yeux.
Comment tu peux dire que c'est lui, s'il a perdu ses mains de travailleur.
Comment tu peux dire que c'est lui, sans sa guitare et ses chansons,
sans son sourcil durci face au danger, sans le sourire qui
lui venait en travaillant.
sans le son de sa voix prononçant sa pensée, sans sa manie stupide
de m'offrir des fleurs.
Comment tu veux que ce soit lui.
C'est pas lui. Je te le dis : non, c'est pas lui.
Je ne veux pas que ce soit lui.
 
 
Textes posthumes de Manuel José Leonardo Arce Leal.
Traduction de Laurent Bouisset.
 
(Merci à José Manuel Torres Funes et Anabel Serna Montoya pour leurs critiques constructives sur la traduction.)
Le texte en castillan a été trouvé sur le site Literatura guatemalteca à l'adresse suivante : http://www.literaturaguatemalteca.org/arce2.htm
Il est à noter que d'autres textes du même auteur (ainsi que de nombreux autres auteurs guatémaltèques) sont disponibles sur le même site.
 
 
 
 
Merci à Laurent Bouisset !
 
 
 

28/09/2015

Oh mon mégot oh oh oh ! C'est le plus beau des mégots...

Par Thyeff in Le Lot en Action

 

megot-1.jpg

 

Les cigarettes sont nocives pour la santé. Elles le sont aussi pour la planète. Chaque année en France, 72 milliards de mégots sont disséminés dans la nature. Or, ce sont des déchets qui polluent les villes, la flore et la faune, en particulier le milieu marin. Différentes solutions pour réduire leur impact sur l’environnement ont été proposées, sans grands résultats. Sensibiliser les fumeurs à cette pollution semble être le meilleur moyen.    

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            

megots-2.png

 

On estime à 845000 tonnes le poids total des mégots jetés chaque année. Aux États-Unis, ils représentent 30 % du total des déchets. Contrairement à ce que pensent de nombreux fumeurs qui trouvent complètement normal de jeter n’importe où leurs mégots, ces derniers ne sont pas biodégradables. Ils sont juste photo-dégradables et la matière première ne disparaît pas complètement : elle se dilue au contact de l’eau ou du sol. Les mégots envahissent les villes, où les jeunes enfants et les animaux domestiques peuvent les ingérer. Ils terminent souvent leur vie dans les océans, du fait du parcours des égouts. Ils représentent 40 % des déchets présents dans la mer Méditerranée, polluant les eaux. En effet, ces filtres ont absorbé une partie des 4000 substances nocives présentes dans la cigarette*, qui se retrouvent dans l’eau, menaçant la faune et la flore. Une étude a montré qu’un seul mégot contenait suffisamment de poison pour tuer la moitié des petits poissons mis dans un litre d’eau en seulement 96 heures.

 

Pour réduire cette pollution, plusieurs solutions ont été envisagées par l’industrie du tabac, qui craignait qu’on l’oblige à terme à prendre en charge le coût du ramassage et de l’élimination des mégots. Première idée : créer des filtres biodégradables, en remplaçant l’acétate de cellulose par un autre composé. Les essais menés n’ont pas été concluants. En outre, ces filtres biodégradables inciteraient les fumeurs à jeter leurs mégots ! Deuxième idée: la distribution de cendriers portables et l’installation de cendriers permanents dans les villes. Cela n’a pas non plus réglé le problème car jeter son mégot par terre reste une habitude bien ancrée pour la plupart des fumeurs. Les industriels ont donc tenté d’éduquer les fumeurs en mettant en place des campagnes pour les inciter à jeter leurs mégots dans des endroits appropriés et en soutenant des associations de nettoyage des rues.

Le message est difficile à faire passer, les fumeurs acceptant difficilement ce nouveau reproche. Les autorités tentent également de réduire cette pollution. Aux États-Unis, des municipalités comme San Diego ont interdit de fumer sur les plages. Cela a permis de faire baisser le nombre de mégots abandonnés dans le sable mais pas de régler le problème en entier.

Mais comment réduire vraiment l’impact environnemental ?

Mettre des messages sur les paquets de cigarette expliquant que les filtres sont toxiques et non biodégradables ? Si la mention « Fumer tue » n'arrête pas les fumeurs, il est fort à parier qu'ils se gausseront de cette nouvelle injonction. Un système de consignes sur les mégots de cigarettes ? Bien difficile à mettre en place. Des amendes pour les fumeurs jetant leurs mégots sur la voie publique ? Des taxes sur les cigarettes, classées comme produit polluant, qui serviraient à financer les coûts du recyclage ? Faire payer aux industriels du tabac le coût de traitement - ramassage et élimination - de ces déchets ? Dernière option, la plus radicale : interdire la vente de filtres de cigarette ? La meilleure solution semble quand même être la sensibilisation des fumeurs à cette pollution. Reste à trouver le bon ton pour les convaincre sans les culpabiliser. Bref, beaucoup de pain sur la planche...

 

 

11988294_1044447058899720_8954633225071284519_n.jpg

 

 

* Composition de la cigarette : http://goo.gl/GcfRfC

Site Consoglobe : http://goo.gl/PvbBfq

 

 

 

 

LETTRE OUVERTE À NADINE MORANO par Nicolas Huguenin

 
Madame,
Je n'ai pas regardé votre prestation télévisuelle hier soir. Je sortais d'un concert où de magnifiques artistes avaient interprété des œuvres de Liszt, de Brahms et de Chopin, et, après tant de beauté sonore, l'idée de vous entendre débiter vos âneries avec une voix de poissonnière lepénisée me répugnait légèrement. Non, complètement, en fait. Mais ce matin, j'ai quand même pris sur moi et j'ai regardé huit (longues) minutes de votre intervention. Et permettez-moi de vous dire, madame, que la maladie dont vous souffrez – dite « maladie de la bouillie de la tête » – vous fait dire n'importe quoi.
Vous parlez de « race blanche » et de religion, en associant l'une et l'autre. Passons sur le fait que la « race blanche » n'existe pas, et que plus personne n'en parle depuis que les derniers théoriciens nationaux-socialistes ont été pendus à Nuremberg. Mais associer une religion à une couleur de peau, là, il fallait le faire ! Les Albanais sont blancs et musulmans. Desmond Tutu est noir et chrétien. Le pays musulman le plus peuplé du monde est l'Indonésie, habitée par... des jaunes. Ah, c’est compliqué, hein ! D'ailleurs, si on ne peut pas changer de couleur de peau, à part Mickael Jackson, on peut toujours sans modifier son teint abandonner une religion ou en changer. Tenez, moi j'ai renoncé à la mienne et je ne suis pas devenu transparent pour autant – sauf quand j'essaie de draguer un grand brun aux yeux bleus dans un bar gay, mais ceci est une autre histoire. Et, au passage, en affirmant que la France est « de race blanche », vous laissez entendre que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion et Mayotte, ce n'est pas la France. C'est bien les patriotes en peau de lapin d'extrême-droite, ça ! Ça nous rebat les oreilles avec la France, mais ça raye de la carte cinq départements d'un coup.
Vous expliquez ensuite que la France a une identité judéo-chrétienne. Et là, pour une fois, vous n'êtes pas allée assez loin – sans doute parce que vous ne connaissez pas mieux l'histoire de la France que sa géographie. Non, madame, la France n'est pas judéo-chrétienne. Elle est catholique. Et elle l'est parce que, pendant mille trois cents ans, on n'a pas permis aux Français d'être autre chose. Juifs, cathares, vaudois et protestants le savent bien. Entre 496, date à laquelle Clovis a (selon la formule célèbre) embrassé le culte de son épouse, et 1790-1791, date à laquelle on s'est résolu à considérer les juifs et les protestants comme des citoyens à part entière, la religion n'a pas été une affaire de choix personnel. Ni même collectif. Les Français n'ont pas voulu être catholiques. Ils ont été contraints de l'être. Ce que les libéraux appellent « la concurrence libre et non faussée » n'est appliquée, en matière de religion, que depuis deux siècles. Le chevalier de la Barre était déjà mort. Jean Calas aussi. Et tous ceux qu'on avait massacrés au nom de Dieu, avant eux ; rançonnés par Philippe Auguste, marqués de la rouelle par Saint Louis, expulsés du royaume par Philippe le Bel, massacrés par toutes sortes de croisés, immolés par l'Inquisition, trucidés par Charles IX, pourchassés par les dragons de Louis XIV... Au passage, je trouve parfaitement dégueulasse votre tentative minable de récupérer les Juifs et les protestants pour alimenter votre petit commerce de la haine. Quand on sait ce qu'ils ont subi en France pendant des siècles... Il fallait une sacrée persévérance pour ne pas être catholique en France, alors. Heureusement, ce n'est plus le cas. Et moi, contrairement à vous, je m'en réjouis. En laissant les Français librement choisir leur religion, ou choisir de ne pas en avoir, on a des surprises. Et alors ? Cela porte un beau nom, madame Morano. Cela s'appelle la liberté de conscience.
Et c'est enfin la troisième et dernière remarque que je voulais vous faire, madame. Vous vous plaignez que, dans certains quartiers, on ne célèbre plus que 5 baptêmes, là où il s'en célébrait 250 il y a encore quelques décennies. Mais la faute à qui ? Aux musulmans, qui « envahissent » nos villes, ou aux catholiques, qui renoncent à l'être et n'obligent plus leurs enfants à fréquenter le catéchisme ? Et vous ne vous demandez pas pourquoi l'Église faisait fuir les fidèles ? Non ? Vraiment, vous n'avez pas une petite idée ? Ne serait-ce pas, je ne sais pas, moi, par exemple, parce qu'elle condamne encore les femmes qui prennent la pilule, et les hommes qui emploient un préservatif ? Ou parce qu'il est devenu insupportable d'affirmer, comme le font certains évêques, qu'une femme violée qui avorte est plus coupable que son violeur ? Ou parce que ça commence à se savoir, que certains curés tripotent les enfants de choeur dans les sacristies ? Ou parce que répéter que le mariage est un sacrement indissoluble, dans un pays où un tiers des couples divorcent, ça fait un peu “ringard” ? Ou parce que le double discours d'une Église riche à milliards en faveur des pauvres n'est plus tout à fait pris au sérieux ? Ou, tout simplement, parce que la foi, dans notre monde moderne, n'apporte plus de réponses suffisantes aux masses ? Et d'ailleurs, rassurez-vous, les catholiques ne sont pas les seuls concernés. Tenez, je vous parie que, dans deux ou trois générations, les musulmans de France ne mettront pas plus souvent les pieds dans une mosquée que moi dans une église... ou que vous dans une bibliothèque. C’est dire... Déjà, un tiers d'entre eux ne fait plus le ramadan.
Tout cela pour vous dire, madame, que votre vision d'une France réduite à ses seuls habitants « de souche » est non seulement insupportable moralement, mais aussi sacrément dépassée. Et que votre peur panique de tout changement, de toute modernité, est pathétique. Et presque risible. « Nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus », disait le député René Viviani en 1906. Et ce n'est pas en allumant les feux d'une guerre civile que vous ferez croire aux électeurs que vous brillez, madame. Tout le monde le sait : vous n'êtes pas une lumière.
 
 
Nicolas Huguenin, professeur d'histoire et géographie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

25/09/2015

Les Glaneurs et la Glaneuse - documentaire d' Agnès Varda (2000)

Jeunes, moins jeunes, agriculteurs, RMIstes, salariés, retraités, en ville ou à la campagne, qui vont glaner dans les champs ou grappiller dans les arbres après les récoltes, ramasser les légumes ou fruits hors calibre jetés par les entreprises vendant les fruits et légumes, récupérer de la nourriture dans les poubelles des supermarchés, boulangeries ou à la fin des marchés. Le film montre aussi les personnes récupérant des objets dans les poubelles ou dans les rues lors de la collecte des déchets encombrants. Ces objets sont réparés, réutilisés par ces personnes dans leur vie quotidienne ou par des artistes pour leurs œuvres d'arts. Ces "glaneurs", comme les nomme Agnès Varda en référence à Des glaneuses de Jean-François Millet, sont proche des mouvements Freegan.

 

A voir sur dailymotion en quatre parties :

http://www.dailymotion.com/video/xcyr4b_documentaire-les-...

 

http://www.dailymotion.com/video/xcyrhq_documentaire-les-...

 

http://www.dailymotion.com/video/xcyrsc_documentaire-les-...

 

http://www.dailymotion.com/video/xcys0u_documentaire-les-...

 

 

 

Erri De Luca ou l’usage de la parole

                 

Par Robert Maggiori 23 septembre 2015 à 19:26

 

L'écrivain italien Erri De Luca, en 2008.Zoom L'écrivain italien Erri De Luca, en 2008. Photo AFP

Cela fait toujours froid dans le dos d’entendre qu’un écrivain puisse, dans une société démocratique, aller en prison pour avoir fait des «déclarations». En septembre 2013, dans une interview au site italien de l’Huffington Post, l’écrivain Erri De Luca, militant d’extrême gauche, écologiste de toujours, avait déclaré : «La TAV doit être sabotée.» La TAV, c’est la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, qui, depuis plus de vingt ans, est au centre du débat public en Italie : les gouvernements successifs ont maintenu le projet, en voie de réalisation, malgré la très forte opposition des habitants du Val de Suse. De très nombreuses manifestations ont eu lieu, parfois très violentes, avec des blessés parmi les forces de l’ordre et les opposants.

La déclaration de l’écrivain napolitain s’inscrivait dans ce contexte. De Luca n’a évidemment tué personne, blessé personne, n’a commis aucun acte délictueux. «Je n’ai jamais fait l’exaltation du sabotage, précisera-t-il. J’ai simplement dit que cette entreprise en Val de Suse doit être sabotée», parce que «inutile et nocive». Il a été accusé d’istigazione a delinquere, d’«instigation à commettre des actes de délinquance», d’«incitation au sabotage» – accusation qui pouvait lui valoir cinq années d’emprisonnement.

Au cours de la quatrième audience du procès, lundi, les procureurs Andrea Padalino et Antonio Rinaudo ont requis une peine de huit mois de prison, considérant que de nombreuses nouvelles attaques contre le chantier de la TAV avaient été lancées après les déclarations de l’écrivain (en sous-entendant l’existence d’un lien de cause à effet) ; que les paroles de De Luca, en raison de sa notoriété internationale, avaient un «poids déterminant dans le mouvement» (le mouvement No TAV) et par là impliquait sa responsabilité pénale ; mais également en reconnaissant, comme circonstances atténuantes, que l’auteur de Montedidio (prix Fémina 2002) avait eu une attitude exemplaire durant les procès et ne s’était soustrait à aucune question.

Nombre d’hommes politiques ou de responsables du projet de la TAV ont incité à «ne pas saboter la grande vitesse ferroviaire». Erri De Luca était d’opinion contraire : il voulait que l’on entravât le projet, qu’il ne pût être réalisé. Si le zèle accusatoire du parquet de Turin s’est affaibli entre la première et la quatrième audience (de cinq ans à huit mois de prison : verdict le 19 octobre), reste qu’il est impossible d’accepter qu’un écrivain – le plus doux des hommes au demeurant – finisse en prison pour avoir exprimé une opinion. «J’étais pour la quatrième fois dans cette salle de tribunal où mes paroles constituent le chef d’accusation, j’étais là à les défendre et à les répéter. Elles, mes paroles, sont à l’abri des condamnations, des détentions. Elles sont là, éparses dans les rayons de bibliothèque, elles sont prononcées en plein air au cours de centaines de rendez-vous au cours desquels les lecteurs décident de témoigner de leur soutien en les lisant à haute voix, en y mettant leur souffle et leurs pulsations. Si sur elles s’abattait une condamnation pénale, j’en assumerais la charge, moi qui suis leur porteur. Elles, mes paroles, restent et resteront libres de circuler.»

Robert Maggiori
 
 Source : http://next.liberation.fr/livres/2015/09/23/erri-de-luca-...
 
 
 
 
 
 
 

18/09/2015

Infographie 'Le nucléaire ne sauvera pas le climat'

Le prochain sommet sur le climat (COP21) aura lieu à Paris à la fin de l’année. Les défenseurs du nucléaire comptent en profiter pour le présenter comme une solution au changement climatique. Ne les laissons pas faire !

 

Voir l'infographie et tous les détails ici  : http://www.sortirdunucleaire.org/Infographie-Le-nucleaire...

 

 

 

11:17 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

15/09/2015

Un filon en or - La véritable histoire de l'or «togolais» raffiné en Suisse

Un film de Pep Bonet, présenté par la Déclaration de Berne. Il montre les conditions de travail inhumaines et le scandale du travail des enfants dans les mines artisanales d’Alga et de Tikando. Réalisé en août 2015 au Burkina Faso, par le photoreporter Pep Bonet.

 

 

 

14/09/2015

SALVADOR ALLENDE : EXTRAITS DU DISCOURS PRONONCÉ DEVANT L'ONU LE 4 DÉCEMBRE 1972

  

 
 
 
 
(saleté d'obscénités publicitaires !) 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Démonstration sur le terrain qu'il ne manque pas d'eau dans la vallée du Tescou

 

Lisle sur Tarn, 11 septembre 2015

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Démonstration sur le terrain qu'il ne manque pas d'eau

dans la vallée du Tescou

 

De mi-juillet à début août 2015, des partisans du projet de barrage de Sivens, notamment les FDSEA 81 et 82 et l’association Vie Eau Tescou ont mené des actions médiatiques pour faire croire que la vallée du Tescou manquait d’eau et que les agriculteurs « crèveraient » si le barrage de Sivens ne se faisait pas. Le Collectif organisait ce jour une visite de terrain avec des journalistes pour leur permettre de constater par eux-mêmes une situation très différente de l’état des réserves d’eau et des cultures. L’argumentation du Collectif s’est également appuyée sur des photos du niveau des réserves d’eau prises par ses membres entre les 29 juillet et le 16 août 2015.

 

Comme les experts missionnés par la Ministre l’ont reconnu dans leurs rapports, il existe déjà un stockage d’eau très important sur le bassin du Tescou : ils estiment le nombre de plans d’eau « de 185 à 198 aujourd’hui selon les sources pour une capacité cumulée de 4,3 Mm3 » et qui « captent les eaux de ruissellement et interceptent 32 % du bassin versant ». S’y ajoute le barrage de Thérondel pour 0.8 Mm3 soit un stockage existant de 5.1 Mm3. Mais surtout, les experts ont identifié que plus de 2,3 Mm3 stockés dans ces plans d’eau n’étaient pas utilisés en moyenne chaque année (rappel : le projet de barrage de Sivens était de 1.5 Mm3). L’enquête photographique menée par le Collectif cet été confirme l’analyse des experts. Sur les 31 retenues visitées, ¼ étaient totalement pleines, ¼ pleines entre 70 et 95%,  ¼ autour de 40% et 65% et le dernier quart presque vide (entre 10 et 35 %). Ceci fait un taux moyen de remplissage de 66 % (entre 62 et 70 %).

 

Même en aval, malgré la sécheresse, les réserves d’eau restaient abondantes. Le lac du barrage de Thérondel était encore rempli à 80% à la date du 9 août ! La quantité d’eau stockée sur le bassin (à l’aval comme à l’amont) est donc supérieure aux besoins des agriculteurs, même lors d’un été sec et chaud comme en 2015. Cette offre d’eau stockée ne correspond plus à la demande, certains propriétaires et/ou irrigants n’utilisent plus leur eau alors que des voisins en ont besoin. C’est cela qu’il faut résoudre plutôt que de sacrifier des terres agricoles, une zone humide et beaucoup d’argent public en voulant créer plus de stockage. Les FDSEA 81 et 82 doivent accepter d’étudier sérieusement cette solution de bons sens pour lever collectivement les obstacles à sa mise en œuvre.

 

Contrairement aux propos mensongers de certains pro-barrages, la sécheresse n’a pas entraîné de mortalité piscicole anormale. Lorsque le débit est naturellement bas dans le Tescou durant l’été, les poissons vivent dans les parties les plus profondes et s’adaptent à ces conditions difficiles. Les pêches électriques menées ces dernières années par la FDPPMA 81 (mai 2014, juin 2015) démontrent une présence d’espèces aquatiques diversifiées et nombreuses.

 

Le 5 août 2015, lors de leur barrage filtrant sur la D999, des agriculteurs pro-barrages ont montré quelques parcelles de cultures en mauvaise état pour faire croire que les rendements, et donc l’avenir des fermes de la vallée, étaient condamnés en l’absence de barrage à Sivens. Là aussi, il suffit de parcourir la vallée du Tescou pour observer que les cultures sont dans un état tout à fait correct, très loin des  parcelles « témoins » volontairement choisies (et mal travaillées pour la démonstration ?) par ces probarrages. Lors de cette opération de propagande, la parcelle de maïs « témoin », très asséchée, était située à 100 m de la réserve d’eau du même propriétaire et qui a été presque pleine tout l’été et l’est encore…

 

La crise que vit une majorité d’éleveurs montre bien que ce qui assure l’avenir d’une ferme est bien le revenu net que tire l’agriculteur de sa production. Des bons prix pour des productions diversifiées sur la ferme permettent aussi d’absorber des aléas climatiques. A Sivens comme ailleurs, le soutien public ne doit donc pas être accaparé par une minorité d’agriculteurs pour garantir leurs rendements. Seules des politiques publiques visant des prix rémunérateurs permettront de revenir à des fermes nombreuses et diversifiées sur le territoire. Les conseils départementaux et régionaux peuvent agir en soutenant les filières locales notamment pour fournir la restauration collective publique dont ils sont les acheteurs (collèges et lycées).

 

Des produits locaux et biologiques dans les écoles, les hôpitaux, etc, voilà un des leviers indispensables pour résoudre les crises agricoles et alimentaires. Plus globalement, en 2050, les neuf milliards d’êtres humains qui peupleront la planète pourraient se nourrir grâce à l’agriculture biologique. Celui qui l’affirme présentera ses arguments scientifiques lors d’une conférence publique à Lisle sur Tarn le lundi 21 septembre à 20h45 (salle des fêtes, place de la Mairie). Auteur d’ouvrages de références, Marc Dufumier est un agronome de réputation mondiale qui a observé en France et dans le monde le bon fonctionnement des systèmes agro-écologiques et les dysfonctionnements des systèmes " productivistes ". Dans la perspective des discussions qui vont bientôt se tenir sur le projet de territoire du bassin du Tescou, le Collectif invite les agriculteurs de la vallée et tous les habitants du bassin à venir à cette conférence et à débattre avec ce scientifique.

 

Plus de détails...

 

Rapport de synthèse de l'enquête menée par le Collectif

 

Carte interactive des retenues + photo du barrage de Thérondel le 9/8/15

Après ouverture, grossir l'image et cliquez sur les pastilles vertes pour voir la photo de la retenue correspondante.
Certaines pastilles ont un petit nuage.
En cliquant dessus, vous accédez une photo de l'environnement de la retenue 

 

Carte des retenues référencées sur le plan de la vallée du Tescou (3 pages A3)

Ce fichier vous permet d'imprimer une carte en A3

(entre l’aval du projet de barrage de Sivens

et la confluence du Tescou

avec le Tescounet)

 

Photos des retenues visitées

avec, à droite de la photo, sa référence (sur le plan)

et la date de prise de la photo.

 

 

12/09/2015

Mi tribu, un poème d'Alberto Blanco (Mexique) traduit par Laurent Bouisset

 

MI  TRIBU

 
La tierra es la misma  ele
     el cielo es otro
 El cielo es el mismo
     la tierra es otra 
..la tierra es otra.
De lago en lago,
de bosque en bosque:
¿cuál es mi tribu?
-me pregunto-
¿cuál es mi lugar?
 
Tal vez pertenezco a la tribu
de los que no tienen tribu;
o a la tribu de las ovejas negras;
o a una tribu cuyos ancestros
..vienen del futuro:
una tribu que está por llegar.
 
Pero si he de pertenecer a alguna tribu
-me digo-
que sea a una tribu grande,
que sea una tribu fuerte,
una tribu donde nada ni nadie
quede fuera de la tribu,
donde todos,
todo y siempre
tengan su santo lugar.
 
No hablo de una tribu humana.
No hablo de una tribu planetaria.
No hablo siquiera de una tribu universal.
 
Hablo de una tribu de la que no se puede hablar.
 
Una tribu que ha existido siempre
pero cuya existencia está todavía por ser comprobada.
 
Una tribu que no ha existido nunca
pero cuya existencia
podemos ahora mismo comprobar.
 
 
 

Nicolas Guyoy série des non portraits 2015.jpg

 
(Image de Nicolas Guyot - série des non portrait - 2015)
 
 
 
 
MA TRIBU
 
La terre est la même
     le ciel est autre.
Le ciel est le même
     la terre est autre.
 
De lac en lac
de bois en bois :
quelle est ma tribu ?
- je me demande -
quel est mon lieu ?
 
J'appartiens peut-être à la tribu
de ceux qui n'ont pas de tribu ;
à la tribu des moutons noirs ;
ou bien encore à une tribu dont
les ancêtres viennent du futur :
une tribu encore à venir.
 
Mais si je dois appartenir à une tribu
- me dis-je -
que cette tribu ait une grandeur,
qu'au moins ce soit une tribu forte,
dans laquelle rien ni personne
ne soit placé au ban de la tribu,
dans laquelle tous les êtres
et toutes les choses
occupent un lieu sacré.
 
Je ne parle pas d'une tribu humaine.
Je ne parle pas d'une tribu planétaire.
Je ne parle même pas d'une tribu universelle.
 
Je parle d'une tribu dont on ne peut pas parler.
 
Une tribu qui a toujours existé
mais dont l'existence est encore à attester.
 
Une tribu qui n'a jamais existé
mais dont nous pouvons attester
à cet instant même l'existence.
 
 
 
Source : http://fuegodelfuego.blogspot.fr/2015/09/deux-poemes-dalb... où vous pourrez lire un autre poème de l'auteur traduit également par Laurent Bouisset
 
 

15:00 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Vent sacré, une anthologie de la poésie féminine amérindienne, par Béatrice Machet

VENT SACRÉ
 
 

BÉATRICE MACHET

 

Vent sacré / Holy wind

 

ANTHOLOGIE DE LA POÉSIE FÉMININE
CONTEMPORAINE AMÉRINDIENNE
ÉDITION BILINGUE/BI-LINGUAL (ENGLISH/FRENCH)

 

 
 

vent sacré.jpg


>

"À travers la diversité formelle et thématique de ces textes, c’est pourtant une même voix qui se dégage et une même émotion qui nous saisit", Joëlle Gardes, dans Place de la Sorbonne.
>

"Elles trouvent dans la poésie une manière de conjuguer la culture dominante occidentale et l'esprit traditionnel de la culture amérindienne. Certaines se sentent coupables de ne plus être assez « indiennes », de ne plus maîtriser leur propre langue indienne. Ainsi, Diane Glancy n'hésite pas à inventer de nouveaux mots à consonances indiennes.", Alain Hélissen dans Poezibao

 

« Ces poèmes sont exemplaires : ils mettent en lumière les procédés de déculturation à l'oeuvre de tout temps », Christian Degoutte dans Verso

 

Vent qui court au fil de treize chants, les chants de treize poétesses amérindiennes qui se découvrent chronologiquement. Treize chants écrits en américain, car même s’il est dit la volonté de ces femmes d’exprimer aujourd’hui un lien intime à une culture disparue, par là d’en permettre sinon la résurgence tout au moins un écho, leur poésie emprunte la langue des blancs. Cet emprunt est obligé, mais n’oblitère en rien le sacré dont le cri ne peut se donner en citations, mais doit se lire dans le fil intégral des textes, par respect. Je me souviens de lectures partagées avec Béatrice Machet dans le cadre du Scriptorium de Marseille ; je me souviens de son cri qu’elle poussait inévitablement à un moment ou à un autre, cri authentique en décibels concrets. Ce recueil est un beau cri, en forme d’offrande, en guise de mémoire, en refus de tous les mépris.
> Olivier Bastide, Dépositions

 

€ 8.00
formats disponibles :
>
epub, mobi, pdf
>

>

>
Les beaux livres numériques Recours au Poème peuvent être lus par tout le monde, sur ordinateur, liseuse, tablette et / ou téléphone. 

>
 

Microbe 91 - sept. oct. 2015

 

 

11919566_895432133837767_8516695551311534281_n.jpgMicrobe se féminise, ce numéro en est la preuve par 10, 10 femmes pour 5 hommes, en comptant les superbes collages de Robert Varlez ! C'est Paul Guiot qui a "décontracté ce numéro avec des auteurs rencontrés sur le sentier des douaniers." (je crois qu'il veut dire par là facebouc).

 

Personnellement, j'ai retenu qu'Ysabelle Voscaroudis enterre des cailloux pour ne plus entendre leur cri, que Gérald Gardier boit le cœur à la paille, que Jacqueline Fisher voudrait "écrire comme on s'ouvre les veines, comme on écarte les cuisses un matin de printemps", je me suis dit aussi que je n'aimerais pas goûter moi non plus au ragoût de salpêtre et de cinabre de la mère dans le poème de Jean-Marie Flémal, j'ai trouvé Roland Hadjkokkonys plutôt scato, mais c'est vrai que l' "être à l'éthique de métal argenté" a un côté assez enculeur, je suis restée bouche bée mais pas trop, sait-on jamais, devant le festin de L'asticot de Rémi Karnauch. J'ai été troublée aussi par le poème de Sophie Brassart et me suis réjouie du plaisir que Kréména Kalinova "prostituée du verbe", prenait à écrire. J'ai ressenti l'émotion d'Elisabeth Loussaut observant le couple de têtes grises au restaurant. L'antre de Suzy Cohen donne envie d'y faire un tour, même si je ne fume plus et je pense que Pascale Chomier devrait arrêter les cachous. Eve Eden est passée légère et lumineuse comme dans un souffle, "l'écho de la peau qui frissonne et résonne", enfin j'ai souri à la fascination de Patrick Beaucamps pour un échassier en haut de forme distribuant des prospectus.

 

Riche ce numéro 91, mais point indigeste.

 

11936494_895432623837718_8364132281666420323_o.jpgEt puis, il est accompagné pour les malins qui sont abonnés au Mi(ni)crobes, de Vos discours ne passent plus de Thierry Radière, illustré par José Mangano. C'est le 48ème Mi(ni)crobre !

C'est un gros direct dans la gueule des pouvoirs qui se goinfrent sur la scène des fauves où chacun à son rôle...

 

 

 

 

 

 

http://courttoujours.hautetfort.com/sport/ 

et même https://www.facebook.com/REVUE-Microbe-770313836349598/ti...

 

 

 

 

14:35 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (4)

Raymond la science dans Combats de Goossens chez Fluide Glacial

Raymond la science dans Combats de Goossens chez Fluide Glacial._n.jpg

Hugo Fontaine - "Les pluies" sur une musique de Erik Satie

 

 

10/09/2015

Réalisme

11880675_1144014178947505_5469796368468884576_n.jpg

 

 

10:18 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

85 milliardaires dans un autobus

JPEG - 288.8 ko(Dessin : Daniel Mermet)

85 milliardaires dans un autobus représenteraient une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité, c’est-à-dire 3 milliards d’êtres humains. Aujourd’hui, 1% de la population de la planète détient près de la moitié de la fortune mondiale. Sous peu, les 1% vont détenir autant que les 99% restant. Ces 1% sont les maitres du monde. Le monde politique est entièrement à leur service et les médias sont leurs pom-pom girls. Qui parle ainsi ? Un gauchiste rabâcheur ? Un alternatif isolé ? Un anticapitaliste entêté ?

Non, c’est un Prix Nobel d’économie, ancien économiste en chef de la Banque mondiale et ancien conseiller du président Bill Clinton, le très populaire Joseph STIGLITZ. Mais rassurez-vous, il n’est pas anticapitaliste. Il est le chef de file du courant néo-keynésien américain. Il milite pour une sorte de capitalisme à visage humain qui ressemblerait au New Deal de Roosevelt ou à nos "trente glorieuses". Mais dans le déprimant climat ultralibéral européen de la troïka ou de Macron, le vieux Stiglitz a l’air d’un jeunot révolutionnaire. L’inégalité comme l’austérité et le chômage de masse sont autant de choix politiques qui reposent sur des idéologies que nous pouvons combattre.

 

ruissellement-30f06.jpg

 

 

 

09/09/2015

Avis de parution : Les heures grecques de Guillaume Decourt

chez les éditions Lanskine 

http://www.editions-lanskine.fr/               

 

Les Heures grecques, recueil de cinquante dizains qui évoquent la Grèce du quotidien où vit l’auteur. Le narratif et le prosaïque se mêlent ici au lyrique aussi bien qu’au tragique, sans hiérarchisation des objets de parole.

Sur le plan formel, il s’agit de dizains, de décasyllabes où «l’échafaudage rimé» subit des variations mais dans lesquels la rime est strictement maintenue. Ce souci formel loin d’enfermer permet au chant, à l’épopée, de se déployer. 

 

 


 

 

Extrait

Argent

 

Notre vieux chauffeur de taxi se signe

Lorsque nous passons devant une église

Il dit qu’on a laissé la Grèce en rade

Que l’Europe est une vraie mascarade

Coupe les vivres à ceux qui s’enlisent

L’arithmétique le bateau la vigne

L’olivier d’Elytis c’est de la po-

Ésie mais il faut aussi de l’argent

La radio diffuse un rébétiko

Qui dit l’amour et le malheur des gens 

 

 

 

08:56 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

07/09/2015

Art Bohème Des Périphéries - Marcel Hognon (Djungalo Theatre)

 

Pour en savoir plus sur ce projet : https://artbohemedesperipheries.wordpress.com/