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07/12/2012

"Le travail disparait, et c'est ce qu'on voulait" (Vidéo - Paul Jorion)

15/11/2012

Paul Ariès : le travail

Paul Ariès : la décroissance

10/11/2012

Matthieu BAUDIN - Les conspirateurs positifs

Nourrir le monde avec l'agriculture bio (Jacques Caplat)

Une présentation claire et dynamique de l'intérêt des cultures associées et de l'agriculture biologique pour nourrir le monde. Par l'agronome Jacques Caplat, auteur du livre "L'agriculture biologique pour nourrir l'Humanité" (Actes Sud 2012) et administrateur de l'association Agir Pour l'Environnement.


http://www.actes-sud.fr/catalogue

 

31/10/2012

L'agriculture bio augmente la teneur en carbone du sol

En plus de tous ses autres innombrables avantages...

L'agriculture biologique fixe davantage de carbone atmosphérique dans la matière organique du sol que l'agriculture conventionnelle, contribuant ainsi à amoindrir le changement climatique. Telle est la conclusion d'une méta-analyse portant sur 74 études comparatives publiées dans le monde entier (Communiqué FiBL, 16.10.12; PNAS)

 

Vous pouvez consulter références et article de fond correspondant sur la rubrique "Gentech-News français" du site http://www.blauen-institut.ch.

15/10/2012

Sol violette, l'éclosion d'une monnaie

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cliquez sur l'affiche pour la voir en grand

14/10/2012

L'EMPATHIE CRÉATIVE, UNE VALEUR À LA HAUSSE

L'empathie créative, une valeur à la hausse


Le sociologue Michel Maffesoli aujourd'hui, après le biologiste Joël de Rosnay et l'économiste Jeremy Rifkin, chacun du prisme de sa science, constatent l'évidence de l'altruiste. Nécessité ou utopie?

Et si l'on pouvait enfin avoir enfin une raison d'espérer de l'être humain, de sa capacité à vivre en société en harmonie ? Face à l'impasse de la raison économique, philosophique et sociale, l'empathie serait la valeur qui pourrait 'réenchanter' le monde, pour de nombreux penseurs. Loin de toute méthode Coué ou de fondamentalismes intellectuels ou religieux, les analyses proposées par le sociologue Michel Maffesoli, le biologiste Joël de Rosnay et l'économiste Jeremy Rifkin sont à la fois pénétrantes et ambitieuses, étayées sur l'ensemble des savoirs disponibles. Les enquêtes en sciences sociales ou économétriques recoupent les découvertes les plus récentes en biologie: l'intégration de l'altérité, de l'initiation et la raison sensible impacte positivement les modes d'être, élabore des modèles d''être - ensemble', individuels et collectifs, plus vivables et plus solidaires.

Le constat ? L'émergence d'une nouvelle conscience "biosphérique" selon Rifkin

Pour comprendre l'urgence d'une civilisation de l'empathie, Jeremy Rifkin relit l'histoire de l'humanité dans une perspective sociale et altruiste: "Les consciences changent quand se produisent, conjointement, une révolution de la production d'énergie et une révolution des communications. Quand les deux se combinent, c'est bien tout notre rapport à l'espace et au temps qui change, notre modèle de civilisation. Et notre empathie qui s'élargit." Et d'ajouter, lucide, "Mais il faut l'entretenir en permanence. Malheureusement, l'élan empathique est souvent laissé de côté dans le feu de l'action, quand les forces sociales vacillent au bord de la désintégration".

L'urgence ? L'ère 'psychologique', celle du 'je 'où se jouent les affects comme dirait Maffesoli, cède la place progressivement à une conscience "biosphérique" des défis écologiques à relever. Pour sauver notre espèce, la convergence entre les formes d'énergie et de communication exige donc un changement radical de nos modes de pensées pour constituer un nouveau paradigme économique qui va ouvrir l'ère post-carbone ce qu'il appelle dans un autre livre "la troisième révolution industrielle". Pour s'imposer, la civilisation de l'empathie a besoin de profondeur et d'attention... et manifestement de temps.

Comment s'y préparer ? Surfer la vie, c'est profiter de l'instant, selon Rosnay

L'empathie résiliente et créative ? Le biologiste Joël de Rosnay constate ses bienfaits par la science des neurosciences cognitives: "Le secret de l'empathie, c'est la forte concentration de 'neurones miroirs' dans notre cerveau, nous apprend-t-il, ces "neurones empathiques" ou "neurones Gandhi", selon le neurologue Vilayanur Ramachandran, nous permettent de reproduire les attitudes, les sentiments, les émotions des autres, ainsi que de simuler et de construire des réponses, des réciprocités, un altruisme partagé, une harmonie équilibrée."

A partir de ce constat, Joël de Rosnay développe la métaphore du surfeur 'transposition dynamique de la vie elle-même pour survivre dans la société fluide'. Pour ce pratiquant historique de la vague, "Surfer la vie, c'est profiter de l'instant, être à l'écoute de son environnement, de ses réseaux, évaluer en temps réel les résultats de son action, pour réussir à affronter les nouveaux défis de la société fluide".

 

N'hésitant pas à proposer quelques conseils 'de survie' comme pratiquer et enseigner la réciprocité dans tous les cas, se montrer soucieux des conséquences de ses actes dans le futur, jauger la valeur morale d'une action à l'aune de sa contribution à l'utilité générale... L'empathie pour l'avenir est aussi une façon d'être que le chercheur applique à lui-même depuis 30 ans et insuffle au projet qu'il conduit pour l'établissement public Universcience (réunion la Cité des sciences et le Palais de la découverte): "comprendre, vouloir, aimer et construire le futur".

'La raison sensible', ou la force de la contagion selon Maffesoli

L'impact d'une empathie créative est aussi du ressort du sociologue et du philosophe comme en témoigne le dernier livre de Michel Maffesoli*qui depuis 30 ans analyse le 'temps du 'nous' sous la pression du tribal et de l'instinct. Le portrait qu'il fait de l'homo eroticus est jubilatoire tant ses concepts croquant l'imaginaire sociétal; 'l'être-avec', 'la loi des frères' ou 'le plaisir-désir' d'être de ce monde ci, tranchent de la morosité et du progressisme habituels: "au coeur battant de la révolution sociétale en cours: le passage d'un idéal démocratique où la raison jouait le rôle majeur, à un autre, le communautaire, où l'émotionnel serait la vertu cardinale."

Dans cette 'harmonie retrouvée', l'hédonisme populaire, le festif (loin des anathèmes d'un Philippe Murray) concourent à libérer ce 'nous' (cette noosphère dont parlait déjà Teilhard de Chardin) indispensable au vouloir vivre ensemble planétaire : "Il est certain que le 'nous sommes' tribal du partage des gouts divers, ne peut plus se satisfaire de ce qui fut la clé de voute de l'architectonique moderne : ego cogito.(...) Le nouveau pivot du nouvel ordre en gestation est bien ego affectus sum. Affections multiples constituant le socle irréfragable sur le lequel se dresse l'harmonie perdue et retrouvée de toute société".

A ceux qui crient au délitement de nos sociétés, les trois penseurs voient dans la crise un gage d'espoir. A travers tous les indices d'un (re)nouveau existentiel et sociétal que leur travaux traquent et repèrent, souvent à contrepied des légendes noires actuelles, ils anticipent la réussite de la 'raison sensible' notamment pour Rifkin celle de la génération 'wiki' des 15-25 ans. Ces trois raisons d'espérer dans le vitalisme contemporain feront date.

Un article de Laure Kaltenbach et Olivier Le Guay, publié par huffingtonpost.fr

SANS PESTICIDES, C'EST POSSIBLE

Sans pesticides, c'est possible


L'Inra a mis en place une expérimentation mettant en parallèle des parcelles cultivées selon des méthodes intensives et des parcelles cultivées sans recours aux herbicides. Conclusion : cultiver sans pesticides ou presque, sans pour autant faire chuter les rendements, c'est possible.

Depuis plusieurs décennies, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent dans le monde agricole pour affirmer qu'une agriculture sans herbicides est possible tout en conservant des niveaux qualitatifs et des rendements compatibles avec la rentabilité d'une exploitation. Les résultats d'une expérimentation menée par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Dijon dans la station expérimentale d'Époisses, en Bourgogne, viennent de leur donner raison.

Parallèlement à une parcelle de référence conduite selon les méthodes intensives traditionnelles (travail des sols et traitements herbicides), cinq autres parcelles ont été conduites pendant 10 ans selon différents protocoles de protection intégrée : sans labour, sans désherbage mécanique, etc.

L'objectif : maîtriser la prolifération des adventices (le joli nom scientifique des « mauvaises herbes ») et les utiliser pour renforcer les défenses des plantations exogènes. L'efficacité de la lutte intégrée résulte de la combinaison d'un travail raisonné du sol, d'une adaptation des dates de semis des cultures et surtout d'une diversification de l'ensemencement des parcelles au cours du cycle annuel avec des variétés de printemps qui freinent le développement des plantes indésirables. Au fond, un cocktail de méthodes ancestrales que maîtrisaient les anciennes générations, quand le tout chimique n'existait pas !

Et au bout de 10 ans le résultat est là, sous les yeux incrédules de nombreux agriculteurs venus visiter la station, où des champs de blé cohabitent avec des coquelicots retrouvés, des pieds de chardons et des liserons. Seulement voilà, ce qui est possible à l'échelle expérimentale, ne l'est pas forcément à grande échelle.

La principale contrainte de la lutte intégrée réside dans la diversification des plantations et le recours à des cultures alternatives pour lesquelles les débouchés commerciaux ne sont pas forcément assurés. « Si l'on veut réduire la dépendance aux pesticides, une réorganisation des filières et des marchés, une responsabilisation des bassins de production, des coopératives de collecte sont nécessaires pour accompagner cette diversification », souligne Nicolas Munier-Jolain, de l'Inra. Pas gagné !

 

Un article de Florence Humbert, publié par quechoisir.org

Source : www.quechoisir.org

 

27/09/2012

Comment blanchir l'argent sale ?

Manuel pratique pour crapules modernes et citoyens naïfs

Attention ! Après la lecture de cette brochure, vous risquez de ne plus regarder les pizzerias, les lavomatics, les chocolats suisses et l'aquarium de Monaco de la même manière... Voici en effet un panorama des techniques de blanchiment d'argent, du petit casino véreux au grand paradis fiscal touristique.

Cette brochure s'inspire des travaux de Jean de Maillard et de la commission parlementaire contre le blanchiment.

 

A lire et télécharger ici :

http://www.les-renseignements-genereux.org/var/fichiers/b...

 

D'autres brochures comme

 

et plein d'autres chose sintéressantes sur le site des Renseignements Généreux, faites tourner !

25/09/2012

Bombes de graines

La guérilla gardening est une pratique visant à essaimer des grains de plantes dans les recoins inaccessibles de la ville sur les toits, les lampadaires, les trous dans le mur pour développer la fertilité végétale en milieu urbain.
Les semences sont enfermées dans un mélange d'argile et de compost qui les protégent du dessèchement dû au soleil, des oiseaux, du vent qui les pousse au loin.
Les bombes de graines peuvent être dispersées directement sur le sol sans être plantées.
Lancez vos boules de graines durant une journée ensoleillée. Il n'y a plus qu'attendre que la pluie arrive pour pénétrer l'argile et que les graines à l'intérieur germent avec les nutriments et des microbes bénéfiques à leur pousse.

 

http://www.guerilla-gardening-france.fr/

20/03/2012

Olvera, Espagne, première ville à être débarrassée des champs électro-magnétiques


   La toute première ville à l'unanimité débarrassée des champs électromagnétiques est espagnole - 2012      
La toute première ville à l'unanimité débarrassée des champs électromagnétiques est espagnole - 2012
À Olvera, une magnifique ville de la province de Cadix, Le conseiller à l'environnement Jacobo Camarero a confirmé que le conseil municipal a à l'unanimité décidé de déclarer la ville "Municipalité libre de toute pollution électromagnétique"

Avec une majorité de l'union des partis de gauche, mais voté par le parti socialiste espagnol et le parti populaire espagnol, il est important de noter que différentes forces politiques ont été motivées, dans le but d'assurer un environnement sain pour les habitants.

Nous pouvons dire sans crainte de se tromper qu'aucune décision de ce genre ne figure dans les annales d'aucune municipalité, concernant le même type de décision. À Carthagène et Murcia, plusieurs villages appellent également à des mesures similaires, tout comme l'ont fait plusieurs provinces d'espagne, sans pour autant avoir progressé.

Commentant la nouvelle, le conseiller à l'environnement Jacobo Camarero dit : "puisque notre ville est de petite taille, nous avons les problèmes typiques liés à l'implantation de grands nombres de mâts sur les toits. À l'inverse, le paysage urbain est plombé par des tours en bétons affligées d'antennes installées en toute illégalité - et que nous avons l'intention de faire enlever immédiatement."

Et chaque jour ce problème prend de l'ampleur ; la semaine dernière les médias publiaient une brève relative à une ancienne hôtesse de l'air et une agent technique d'une université, toutes deux d'origine française, qui se sont réfugiées dans une cave dans les Alpes pour se protéger de la "souffrance insupportable" que leur infligent les ondes électromagnétiques.


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Source : http://www.wavesguard.es/blog/blog/2011/11/29/pleno-de-ay...

Les " éteigneurs de sucettes " coupent le jus à la pub

Source : www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Environnemen...

Des dizaines de panneaux publicitaires lumineux ont été privés de courant vendredi soir dans l'agglomération de Poitiers. Une opération d’antinucléaires pour lancer une chasse au gaspi.

Vendredi soir, une quinzaine de militants ont éteint de nombreux panneaux publicitaires et enseignes lumineuses à Poitiers.
 
Vendredi soir, une quinzaine de militants ont éteint de nombreux panneaux publicitaires et enseignes lumineuses à Poitiers.

Jacques en sourit sous sa casquette. Tournevis en main, ce retraité vient d'éteindre un panneau publicitaire lumineux vers la Demi-Lune. « La chasse au gaspi est lancée ! » Et vendredi soir, elle a pris les allures d'une action commando dans l'agglomération de Poitiers.

Il est 20 h 45, sur le parking du Parcobus de la Demi-Lune. Des militants arrivent, de tous âges et tous horizons.

" C'est une action revendiquée "

Ils sont étudiant, retraité, cadre de banque ou même élu régional. Ce qui les réunit ce soir, c'est leur opposition au nucléaire. Une conviction renforcée par l'accident de Fukushima provoqué par le tsunami.
Une quinzaine de personnes sont là, prêtes à agir après l'appel de la Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire partout et tout de suite (antinuc86.new.fr). « En France, nous avons des centrales nucléaires vieillissantes, dangereuses. En lançant des opérations d'économie d'énergie comme ce soir, on veut inciter à éteindre ces centrales-là », explique Thierry.
Sur le parking des bus, quatre équipes sont formées. Les militants se répartissent le matériel : des gaffes artisanales pour crocheter les disjoncteurs d'enseignes, des clés électriques, des tournevis. Une rapide démonstration permet à tous de voir comment déconnecter en quelques gestes brefs les petites sucettes publicitaires.
A 21 h 30, les groupes passent à l'action, méthodiquement. Quatre parcours sont suivis : avenue de la Libération, avenue de Nantes, sur les boulevards extérieurs et sur la rocade. Des dizaines de panneaux publicitaires, d'enseignes lumineuses de grandes surfaces sont éteintes.
« On ne fait aucune dégradation. On ouvre, on éteint, on ferme et on appose une affichette. C'est une action revendiquée », explique Yvon Plaçais du collectif.
« On veut montrer que la première voie pour sortir du nucléaire, c'est celle des économies d'énergies. Et pour nous, le plus symbolique en matière de gaspillage énergétique, ce sont ces panneaux publicitaires lumineux totalement inutiles. » Vendredi soir, le collectif assure avoir éteint des dizaines de cibles. Les nouveaux abris de bus et certains grands panneaux déroulants ont résisté aux " éteigneurs de sucettes ".
Un militant a été arrêté par la police lors de l'opération et auditionné. Il est ressorti vers 0 h 30. Les quatre équipes l'attendaient dehors.
Une vingtaine de villes françaises devaient participer à cette opération propagée par le site zerowatt.c.la

repères

Combien consomme un panneau publicitaire ? Les ménages sont invités à arrêter les veilleuses de leurs appareils ménagers inutilisés pour économiser le courant… et les panneaux "brûlent" du courant toute la nuit. Un panneau publicitaire de 4X3 m éclairé consomme en une nuit 6,8 kWh, indique l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Un abri de bus 1,7 kWh. « Une famille de quatre personnes consomme en moyenne 8 kWh pour tous ses besoins hors chauffage », explique la coordination poitevine antinucléaire. Qui doit calculer l'énergie économisée par son opération.

Emmanuel Coupaye

27/02/2012

Manuel de Transition -De la dépendance au pétrole à la résilience locale

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Rob Hopkins
Préface de Serge Mongeau

En partenariat avec les Éditions Écosociété
Télécharger le dossier de presse.

Que seraient nos sociétés sans pétrole ? Brutalement métamorphosées… Plus d’ordinateurs, plus de nourriture des quatre coins du monde, plus de voitures ni d’avions, plus de plastique ; nous devrions rapidement réapprendre à produire un nombre incalculable de choses pour assurer notre survie. Mais serions-nous capables d’une telle autonomie ?

Ce scénario catastrophe est loin d’être paranoïaque. Il représente au contraire un avenir proche que nous devrons affronter tôt ou tard. Car allié aux changements climatiques, le pic pétrolier (la fin d’un pétrole abondant et peu cher) exige un changement draconien de nos habitudes de vie, une Transition énergétique qui mettrait fin à notre vulnérabilité collective. Comme nos gouvernements refusent de prendre les mesures qui s’imposent, il nous revient à nous, citoyenNEs, de prendre l’initiative et de nous préparer.

C’est ce que propose ce Manuel de Transition, outil révolutionnaire et inspirant, entièrement consacré aux solutions pour construire dès maintenant des sociétés écologiques et résilientes, capables de s’adapter aux catastrophes que constituent le pic pétrolier et les changements climatiques. Enfin traduit et adapté en français, ce livre accessible, clair et convaincant expose tous les outils, les détails pratiques et les étapes nécessaires pour préparer l’avenir en diminuant radicalement les besoins énergétiques à l’échelle de sa communauté.

Déjà, des milliers d’Initiatives locales ont démarré leur processus de Transition. Planter des arbres fruitiers, réapprendre à la population à cultiver un potager, développer la résilience, réorganiser la production énergétique, développer le transport actif, réapprendre les savoir-faire que nous avons oubliés, telles sont, entre autres, les nombreuses actions concrètes que les citoyenNEs peuvent réaliser au sein de leur village, leur ville, ou leur quartier.

Vous tenez entre vos mains un outil de changement incroyable… Alors, on commence quand ?

 

 

Fondateur du mouvement de Transition, Rob Hopkins enseigne la permaculture et continue d’animer avec fougue ce mouvement en marche. En 2009, il a été nommé Ashoka fellow, titre prestigieux pour souligner sa contribution au changement social.

 

 

Le mouvement de Transition est la meilleure nouvelle depuis longtemps et ce manuel est la mine d'inspiration idéale pour vous lancer.
Phil England, New Internationalist

Ce manuel est une démarche intelligente et pratique pour encourager les gens à penser globalement, agir localement et changer les choses par eux-mêmes.
P. D. Smith, The Guardian
Créer le monde que nous voulons est un mode d’action bien plus subtil, mais plus puissant que de détruire celui dont nous ne voulons plus.
Marianne Williamson

23/02/2012

Argentine «Nous avons sauvé les gens plutôt que les banques»

  • L'ancien ministre de l'Economie argentin, Roberto Lavagna, a sorti son pays de la crise en 2002, en se passant des services du FMI. Il préconise la même solution pour la Grèce.
Recueilli par GÉRARD THOMAS, à Buenos Aires  

L'ancien ministre de l'Economie argentin Roberto Lavagna, 69 ans, est le principal artisan du redressement de l'Argentine engluée dans une terrible crise économique il y a dix ans. Lorsqu'il prend ses fonctions, en avril 2002, le peso vient d'être dévalué de 70%, le pays est en cessation de paiement, la dette privée s'élève à plus de 72 milliards d'euros, l'inflation annuelle flirte avec les 125% par an, le chômage explose, les petits épargnants sont ruinés et les troubles sociaux ont déjà fait plus de 30 morts dans le pays. Cet ancien ambassadeur auprès de l'Union européenne décide immédiatement de se passer de « l'aide » du Fonds monétaire international (FMI) et des marchés financiers. Quelques pistes à suivre pour la Grèce.

 

Quelles sont les grandes similitudes entre la crise argentine de 2001-2002 et la crise grecque ?

Au plan économique, tout est semblable. L'Argentine avait établi une parité fixe entre le peso et le dollar, la Grèce est ficelée à l'euro, perdant ainsi le contrôle de sa monnaie. Un taux de change fixe associant des pays à forte productivité et d'autres dont la compétitivité est beaucoup plus faible ne peut qu'engendrer une crise. La Grèce est déjà dans sa quatrième année de récession, l'Argentine l'était également. Le déficit fiscal, le déficit des comptes courants, la chute vertigineuse du PIB, l'endettement, l'explosion du chômage... toutes les grandes données macro-économiques sont similaires. En revanche, la situation sociale de la Grèce est bien meilleure que celle de l'Argentine à l'époque. Au plan institutionnel, l'Argentine était par ailleurs un pays isolé alors que la Grèce fait partie de l'ensemble économique le plus puissant du monde.

Comment avez-vous tiré l'Argentine du chaos ?

Dès mon entrée en fonction, en avril 2002, j'ai décidé de changer radicalement notre manière de penser la sortie de crise.. Le mois suivant, j'étais à Washington pour rencontrer les dirigeants du Fonds monétaire international et leur expliquer que nos rapports allaient s'en ressentir. Depuis le début du marasme économique, en 1998, nous avions déjà eu deux programmes du Fonds pour un total de 51 milliards d'euros. Les deux ont été des échecs retentissants et certaines voix s'élevaient pour demander une troisième tournée de quelque 17 milliards supplémentaires.

Je n'ai pas voulu suivre cette voie et j'ai expliqué au Fonds que nous ne voulions plus de prêt et que nous sortirions seuls de la crise. La seule chose que j'ai demandé était un roll over partiel de toutes les échéances. Je me suis également engagé à payer les intérêts de la dette et une partie du capital. Mais pas tout et pas tout de suite. Cette position était tout simplement impensable pour le FMI car nous affichions notre volonté de fixer nous même notre propre politique économique. J'ai du leur expliquer trois fois de suite ma position avant qu'ils finissent par comprendre. A partir de là nous avons arrêté de soutenir financièrement les banques alors que le FMI nous l'imposait, exigeant même que nous privatisions la Banque de la Nation. Mais comme nous étions sorti du jeu, le Fonds n'avait plus de moyen de pression sur l'Argentine!

Vous avez donc oeuvré contre le FMI et vos principaux créanciers ?

Le sorties de crise se font en dehors des chemins tracés par le FMI. Cette institution propose toujours le même type de contrat d'ajustement fiscal qui consiste à diminuer l'argent qu'on donne aux gens - les salaires, les pensions, les aides publiques, mais également les grands travaux publics qui génèrent de l'emploi - pour consacrer l'argent économisé à payer les créanciers. C'est absurde. Après 4 ans de crise on ne peut pas continuer à prélever l'argent aux mêmes. Or c'est exactement ce qu'on veut imposer à la Grèce! Tout diminuer pour donner aux banques. Le FMI s'est transformé en une institution chargée de protéger les seuls intérêts financiers. Quand on est dans une situation désespérée, comme l'était l'Argentine en 2001, il faut savoir changer la donne.

Selon vous les plans d'austérité et de rigueur ne sont pas nécessaires mais c'est pourtant ce qu'on impose à la Grèce...

A tort car l'argent prêté risque de ne jamais être remboursé et le déficit fiscal grec est plus élevé aujourd'hui qu'avant la première injection d'argent frais. Ce sont les mêmes éternelles erreurs. C'est le secteur financier qui impose sa manière de voir les choses au monde entier. On préfère sauver les banques plutôt que les gens qui ont des crédits immobiliers à rembourser. La première chose qu'on a faite nous, c'est de rallonger les échéances pour les propriétaires endettés. Les fonctionnaires du FMI nous ont alors dit que nous violions les règles essentielles du capitalisme! Ils oubliaient simplement que des gens ruinés ne consomment plus, ce qui obère une relance par la croissance.
Au lieu de payer les banques, la Grèce devrait investir dans l'éducation, les sciences et la technologie, financer des infrastructures et récupérer ainsi une certaine productivité, ne serait-ce que dans les secteurs des services ou du tourisme.

Vous devez avoir beaucoup d'ennemis chez les banquiers...

Ils me détestent! Ce qui ne les a pas empêché de frapper à notre porte pour nous prêter de l'argent 48 heures exactement après que nous avons terminé la restructuration de notre dette en 2005! Or j'ai refusé ces offres intéressées en leur répondant que nous ne reviendrons pas sur le marché financier avant 2014 car nous n'en avons plus besoin. Pourquoi 2014, simplement parce qu'a cette époque la dette sera seulement de 30% du PIB, la moitié des critères européens de Maastricht! Je pense qu'un pays comme l'Argentine ne doit pas être tout le temps présent sur le marché financier. C'est un risque beaucoup trop grand d'augmenter à nouveau la dette. Le problème c'est que ce sont les banquiers eux-mêmes qui estiment qu'il est positif pour l'image d'un pays d'emprunter à l'international. Il est clair que si je vendais des tomates, je trouverai très bien qu'on en mange! Eux ils vendent de l'argent.

14/02/2012

0°C dehors et pas besoin de chauffage dans mon HLM

lundi 13 février 2012
 

Depuis quinze jours, tous les Français luttent contre un froid russe en poussant leur chaudière à fond. Tous ? Non ! À Saint-Léry, bourgade du centre Bretagne, d'irréductibles habitants n'allument même pas le chauffage. D'ailleurs, ils n'en ont pas. Ils habitent un logement social dit « passif », conçu pour s'en passer...

Un plan Grand froid, à ne pas laisser un SDF sortir de sa maison selon la secrétaire d'État à la Santé ? Quel froid ? À Saint-Léry, cette semaine, Alicia Jalu nous a reçus en chaussettes légères sur le parquet, juste couverte de son pull de pompier volontaire, par obligation. « Je suis d'astreinte, s'est excusée cette blondinette de 21 ans, qui paraît frêle comme un feu de brindilles. Je peux être appelée n'importe quand... Mais entrez ! »

Merci. On connaissait ces nouvelles maisons dites « passives », encore plus économes en énergie que la norme BBC (bâtiment basse consommation) et on voulait vérifier cette promesse d'architecture sans chauffage. Au plus fort de l'hiver. Au bourg - 180 âmes nichées dans d'adorables et typiques maisons de schiste rouge -, la population affichait aussi son scepticisme. « Nous, on a nos cheminées, du bois. Mais eux, là-bas, j'me demande bien comment ils vont », s'inquiétait une octogénaire, jeudi. Elle frissonnait pour « les p'tits nouveaux », qui ont pendu leur crémaillère en avril, sur la route de Mauron.

Cette sollicitude amuse Alicia. Il fait bon chez elle, même en tee-shirt. Combien de degrés ? « Aucune idée. » Mais le froid, elle connaît ; elle travaille à l'usine de Kermené, la filiale d'abattage et de transformation de viande de Leclerc, gros employeur du secteur. Notre thermomètre est formel : 20°. « Et sans chauffage, garantit la jeune femme. On a juste allumé le radiateur d'appoint, le matin, cette semaine, les jours où il a fait - 5°C. Et qu'il n'y avait pas un seul rayon de soleil sur la baie vitrée ».

Ici, c'est le domaine des Courtieux. Une des premières HLM de France « passives ». Il comprend quatre logements de 70 mètres carrés, avec un salon-cuisine au rez-de-chaussée, deux chambres et une salle de bains à l'étage. Le tout cloisonné dans le meilleur isolant.

Un cocon orienté vers le soleil du sud, ventilé par une VMC doubler flux dernier cri et arrosé d'eau chaude par des capteurs solaires individuels. Le top du top. « Le plus difficile a été de choisir les matériaux les plus performants tout en limitant les surcoûts », indique l'architecte rennais Georges Le Garzic. Plus 10 % à l'achat quand même pour les proprios, Bretagne Sud habitat.

« 0,85 € d'électricité en décembre »

Mais dans cet office public du Morbihan, on est plutôt fier d'avoir rendu « un vrai service aux locataires », dit Thierry Rio, responsable du secteur. Des factures d'électricité réduites, idéales pour les petits salaires que l'on trouve dans la région, celles que laissaient miroiter le promoteur Habiozone et le constructeur Briero : « Une consommation de 15 à 20 kWh/m2 par an, quand une maison classique en réclame 350 ! » Appréciable lors des fins de mois difficiles, une fois les 405 € de loyer versés...

Le jeu, entre voisins, consiste d'ailleurs à comparer sa note d'électricité. Deux logements ont été mis en test. Pour le mois de décembre, Marc Piro, a reçu une facture « hallucinante de... 85 centimes d'euros ! » Solène Burel, la porte d'à côté, a piqué son fard : « 15 € ! » Employée en intérim chez Yves Rocher, elle doit pourtant surveiller de près son budget...

Un spécialiste a été dépêché sur place pour comprendre d'où venait cet écart. Après enquête, il semble « qu'une simple habitude » a fait grimper la somme. Solène fume. Elle a la manie d'ouvrir sa porte pour aérer, évacuer la fumée. « Le froid entre et j'allume le convecteur électrique. »

Erreur de débutant, pardonne Simon Hignard, de l'École de métiers de l'environnement : « Il faut faire confiance à la VMC double flux. Elle régénère l'air vicié bien mieux qu'une fenêtre ouverte. » Message reçu chez Solène, un peu déphasée au départ par « cette nouvelle technologie. »

Alicia et son compagnon Christopher, eux, ne font pas encore d'économie. « EDF ne nous a proposé qu'un contrat d'abonnement classique : 66 €/mois ». Le calcul n'a pas tenu compte des propriétés révolutionnaires du logement. Un peu raide à sortir tous les mois. Il faut tenir jusqu'en avril : « On recevra le 'pactole' quand EDF remboursera ce qu'on n'a pas consommé. Ça fera des sous d'avance pour les vacances... »

Originaire du pays, ce jeune couple ne s'intéressait pas à cette architecture militante, avant de signer à Saint-Léry. « On cherchait juste à s'installer. C'est notre premier endroit ensemble, tous les deux... » A l'emménagement, le briefing sur l'absence de chauffage les avait laissés dubitatifs. Mais après deux semaines de froid piquant, ils l'assurent : « Ça fonctionne ! » Alicia glisse, amusée : « C'est plutôt l'été dernier qu'on a eu un souci : il faisait trop chaud quand le soleil tapait ! »

Christelle GUIBERT.

 Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-0-C-dehors-et-pa...

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04/02/2012

Révolution énergétique : des Bretons à la pointe

Source :

http://www.telerama.fr/monde/revolution-energetique-des-b...


Le 3 février 2012 

Zéro atome, zéro pétrole à l'horizon 2030 ! Grâce à l'inventivité et la pugnacité de ses habitants, le pays du Mené, en Bretagne, s'est lancé dans une révolution verte aux résultats probants.


 
La méthanisation du lisier de porc produit de l'électricité. Assez pour répondre
à la consommation domestique du Mené.Photo : Lea Crespi pour Télérama.

Nous sommes en 2012 ; toute la France est envahie par le nucléaire. Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Bretons résiste encore grâce à une arme redoutable : la potion verte. Même si l'image agace ces irréductibles, il y a bien une pointe d'Astérix dans ce coin de Bretagne, devenu en une dizaine d'années une référence en matière énergétique. Dans les vertes collines du pays du Mené, dans les Côtes-d'Armor, sept villages de granit réussissent une révolution douce et de bon sens, faite de chaudières à bois, d'éoliennes, d'huilerie de colza ou d'usine de méthanisation. Avec, en ligne de mire pour 2030, une autonomie énergétique totale. Zéro atome, zéro pétrole... et sans retour à la bougie.

Comment ce projet culotté, à rebours du modèle nucléaire dominant, a-t-il germé là, dans ce pays longtemps défavorisé par ses sols pauvres et son relief accidenté ? Sans doute parce que l'énergie, avant de devenir un projet économique et écologique collectif, fut d'abord celui d'une poignée d'individus à forte tête, quelques agriculteurs-pionniers-explorateurs portés par l'envie de sauver leur pays.


 
Michel Fablet, maire du Gouray, et sa chaudière à bois. Dominique Rocaboy,
patron de l'usine de méthanisation Géotexia. Photo : Lea Crespi pour Télérama.

« Soit on se prenait en main, soit notre territoire allait mourir, car on cumulait les handicaps », résume Dominique Rocaboy, le défricheur, l'un des premiers agriculteurs en France à s'être équipés de panneaux photovoltaïques, pdg de l'usine de méthanisation Géotexia. Non seulement Le M­ené dépendait d'une monoactivité – le centre d'abattage Kermené, qui emploie près de la moitié des six mille cinq cents habitants –, mais il devait affronter une urgence : la pollution des sols, due aux excédents de lisiers de porcs. « Le déclic a eu lieu en 1995, au Salon des fourrages de Plessala, un vrai laboratoire d'idées qui a accueilli quarante-trois mille personnes. »

Réunis au sein du MIR (Mené initiatives rurales), qui regroupe élus, agriculteurs et associations, nos aventuriers multiplient alors les voyages d'études en Europe. Et notamment à Güssing, bourgade déshéritée de l'Autriche rurale qu'un maire visionnaire décida d'affranchir du p­étrole et du déclin, il y a vingt ans, et devenue le premier village vert d'Europe, 100 % autonome grâce aux énergies renouvelables.

Les pionniers du Mené en reviennent convaincus, ils utiliseront ce qu'ils ont sous leurs pieds avant de chercher ailleurs : les déjections de porcs et les boues issues de l'industrie agroalimentaire. Ils choisissent un procédé encore peu utilisé en France : la méthanisation, qui consiste à laisser fermenter les déchets sans oxygène pour en tirer des biogaz (surtout du méthane et du CO2) et produire de l'électricité ! En activité depuis la mi-décembre, Géotexia, qui est détenue à 34 % par une trentaine d'agriculteurs, traite 75 000 tonnes de lisiers et de produits agroalimentaires, et produit entre 12 et 15 gigawattheures par an, l'équivalent de la consommation électrique domestique du Mené pour une même période.


 
Marc Théry, chargé de mission énergie du Mené, et Jacky Aignel, maire de Saint-
Gouéno et fondateur de l'huilerie Menergol. Photo : Lea Crespi pour Télérama.


Chemin faisant, l'énergie verte gagne les esprits, sur l'impulsion de quelques élus. Et les initiatives fleurissent, toutes adossées aux ressour­ces du territoire. A Saint-Gouéno, un autre pionnier, l'agriculteur et maire Jacky Aignel, se plonge dans « les anciens manuels de M. Diesel, qui a tout inventé à partir de l'huile de ricin ! ». Il crée l'huilerie Menergol, qui propose une alternative au pétrole par la pressurisation à froid des graines de colza. « C'est interdit en France pour les voitures individuelles, à la différence de l'Allemagne. Mais on peut alimenter plus de trois mille tracteurs, soit trois fois nos équipements sur la communauté de communes. Et avec les déchets des graines, on produit des tourteaux de colza pour nourrir les bêtes. Résultat : on n'importe plus de soja brésilien, on se réapproprie les moyens de production, on diminue la longueur des circuits de distribution et nos émissions de CO2 ! »

Des chaudières collectives, alimentées avec du bois produit localement, chauffent logements et bâtiments publics. Ajoutez des panneaux photovoltaïques, des éoliennes. « Les énergies renouvelables couvrent 25 % des besoins de la communauté de communes ; on vise les 75 % pour 2020 et les 100 % pour 2030 grâce également aux économies d'énergie, sourit Marc Théry derrière sa belle moustache blanche. Avec le seul éolien, nous pourrions produire assez d'électricité pour alimenter les habitants de Saint-Brieuc ! » Si le projet du Mené s'est épanoui, c'est aussi grâce à lui : polytechnicien, ex-pdg de Rowenta et Somfy, et devenu, par le hasard d'une maison achetée dans la région, chargé de mission énergie du Mené !

“Les collectivités ont peu de moyens.
Mais la détermination de certains élus et de
certains citoyens y supplée. L'avenir est à une
énergie décentralisée et démocratisée.”


« L'enjeu énergétique est au cœur des territoires, résume-t-il, mais les collectivités ont peu de moyens et pas de grand pouvoir légal. Mais la détermination de certains élus et, de plus en plus, de certains citoyens y supplée. L'avenir est à une énergie décentralisée et démocratisée. » Cent quarante familles, mini-entrepreneurs énergétiques, viennent d'investir ensemble dans le prochain défi du Mené : un site de six éoliennes. Le pouvoir (et l'électricité) au peuple, en somme.

« Nous refusons de rester atomisés, dans les deux sens du terme », lance le maire, Jacky Aignel, qui énumère les autres projets à venir, la construction de logements énergétiquement autonomes, une ZAC consacrée aux énergies renouvelables. Avec Dominique Rocaboy, il vient de se remettre à l'anglais pour animer un réseau européen de petites communes rurales pour la neutralité énergétique. Pas question d'« opposer le local au global, mais si on n'est pas costaud dans le local, on ne sera rien dans le global ». La potion verte pourrait bien irriguer le reste de la France.

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Weronika Zarachowicz
Télérama n° 3238
Le 3 février 2012

30/01/2012

Revenu garanti pour tous : quand la réalité devance l’utopie

Source :

http://www.bastamag.net/article2056.html

 

Par Stanislas Jourdan (26 janvier 2012)

Revenu de base, revenu de vie ou allocation universelle... Et si chacun, indépendamment de son statut, de son âge ou de son activité, disposait d’un revenu garanti, de sa naissance jusqu’à la mort ? À première vue, l’idée paraît utopique et suscite de sérieuses interrogations. Pourquoi les familles riches en profiteraient-elles autant que les pauvres ? Cela va-t-il favoriser « l’assistanat » ? Comment le financer pour quels résultats ? Observer les expérimentations sociales réalisées à travers le monde tend à renverser les idées reçues.

De Milton Friedman à James Tobin, l’idée d’un revenu minimum garanti suscite l’intérêt de nombreux économistes depuis quarante ans, mais n’a jamais vraiment été appliquée, à part sous la forme de programmes expérimentaux... mais néanmoins riches d’enseignement.

Une des expériences les plus récentes et abouties à ce jour de mise en place d’un revenu garanti a été impulsée par la Namibian Basic Income Grant Coalition (Coalition namibienne pour le revenu de base), dans un village de Namibie. Durant deux années (2008-2009), les 930 villageois de moins de 60 ans d’Otjivero-Omitara, recevaient ainsi un revenu de base mensuel (BIG, pour Basic Income Grant) représentant l’équivalent de 9 euros par mois, sans aucune autre condition que celle d’habiter le village et alors qu’un tiers des Namibiens vivent avec moins d’un dollar par jour.

L’économie locale dynamisée

La lecture du rapport d’évaluation paru en avril 2009 (pdf), soit plus d’un an après le début de l’expérimentation, démontre notamment que la mise en place de ce revenu de base a considérablement amélioré l’économie locale.

Comme le montre le graphique ci-contre, les chercheurs sur place ont observé une croissance des revenus des habitants d’Otjivero. En moyenne, les habitants ont réussi à augmenter leur revenu de 29 %, hors versement du BIG. Autre fait intéressant, les revenus issus d’activités de type auto-entrepreneuriale ont bondi de 300 %, et l’effet sur l’emploi a également été observé, avec un taux de chômage diminuant de 60 % à 45 %. Autrement dit, loin de favoriser une forme d’assistanat, ce revenu de base a augmenté l’activité économique dans le village.

Ce n’est pas tout. L’infirmière du dispensaire local explique qu’avant la mise en place du BIG les habitants étaient incapables de payer les 4 dollars de frais de soins. Et bien qu’elle acceptait toujours de soigner les patients à crédit, ceux-ci avaient trop honte de bénéficier des services médicaux sans payer et ne venaient se faire soigner que lorsqu’ils étaient gravement malades. Avec la mise en place du BIG, les résidents sont venus plus souvent car ils pouvaient payer les 4 dollars de frais.

« Maintenant, je suis un homme »

D’autres impacts non négligeable sont observés chez les enfants du village (dont le BIG était confié au responsable légal identifié, souvent les mères). À peine six mois après le lancement du projet, le pourcentage d’enfants en situation de malnutrition avait chuté de 42 % à près de 17 % ! Un an après, ce taux avait même atteint 10 %. « Les enfants viennent à l’école propres, à l’heure, et bien nourris. À l’heure de la pause, nous renvoyons les enfants à la maison pour manger et ils reviennent à l’heure, alors qu’avant, quand nous les renvoyions, la plupart ne revenaient pas, car les parents n’avaient pas assez de nourriture à leur donner. (...) Maintenant, ils peuvent se concentrer davantage, et ils sont généralement heureux car ils ont assez à manger à la maison », détaille le rapport. L’assiduité des enfants a augmenté, même si une légère hausse de l’absentéisme a été observé en 2009 (notamment due à l’arrivée de migrants dans le village, qui n’avaient pas droit au BIG).

Le revenu de base génère d’autres effets bénéfiques : diminution de la sous-alimentation des enfants, baisse de la criminalité (recul des larcins et du braconnage). « Depuis qu’ils se nourrissent de manière plus équilibrée, les malades du sida réagissent mieux à leur traitement. "Tout à coup, les enfants portaient des chaussures", dit la maîtresse d’école. Un homme est venu voir Dick et Claudia Haarmann [qui pilotaient le projet, ndlr] ; en rayonnant, il disait : "Vous ne voyez rien ?" Ils lui demandèrent ce qu’il voulait dire. "Vous ne voyez rien ? Maintenant, je porte un pantalon et un T-shirt. Maintenant, je suis un homme" », relève un journaliste allemand de Der Spiegel [1].

Revenu de base, le FMI n’en veut pas

Le revenu de base peut-il être élargi à toute la Namibie ? Cela « coûterait 5 à 6 % du budget national, estime le coordinateur du programme, Herbert Jauch, qui avait dirigé l’Institut namibien des ressources et de recherche sur le travail. Pour le financer, il faudrait relever légèrement le taux maximum d’imposition, qui est de 34 % actuellement, et la taxe sur le chiffre d’affaires. Le gouvernement pourrait également introduire des prélèvements sur les exportations de matières premières et lutter contre l’évasion fiscale » [2].

Malheureusement, l’idée ne convainc pas tout le monde : « La pression exercée par le Fonds monétaire international (FMI) n’est pas sans effet en Namibie », regrette Herbert Jauch. « Le FMI a présenté des chiffres erronés sur le coût du BIG. Il prend, par exemple, en compte les plus de 60 ans, alors qu’ils ne sont pas concernés par le BIG. Il craint que la Namibie démontre que le BIG fonctionne. Ce système deviendrait alors très intéressant pour des pays comme le Brésil et l’Inde. »

La Bolsa família au Brésil

Le Brésil, justement, montre également la voie, avec la très populaire Bolsa família (bourse famille), une prestation sociale qui vise à donner une bourse aux familles à bas revenu à condition que les enfants soient scolarisés. Le programme, introduit au Brésil depuis 2003 sous la présidence de Lula Da Silva, permet aujourd’hui à 12 millions de familles pauvres d’envoyer plus de 40 millions d’enfants à l’école.

Il ne s’agit ici que d’une forme détournée du concept du revenu de base puisque la Bolsa família est attribuée en fonction du revenu du foyer, contrairement au revenu de base testé en Namibie. Mais l’expérience démontre cependant la pertinence de l’approche du revenu universel : un approche incitative plutôt que coercitive, et universelle plutôt que conditionnelle.

Un succès, salué dès 2005 par l’hebdomadaire libéral The Economist, dans un article judicieusement titré « Une nouvelle façon de penser de vieux problèmes » : « Le coût fiscal de la Bolsa família est relativement modeste : 0,36 % du PIB du pays, soit beaucoup moins que les programmes de Sécurité sociale. Non seulement les pauvres obtiennent de l’argent, mais ils sont incités à utiliser les services gouvernementaux. » Si la Bolsa família ne résout pas tout les problèmes (drogue, travail des enfants) et semble être moins efficace dans les villes qu’à la campagne, son effet sur les inégalités est réel.

Réduction des inégalités

Malgré des versements assez faibles par famille – environ 22 reais (12 dollars) par mois et par enfant, avec un paiement maximum de 200 dollars –, ce revenu a permis à une grande partie des familles brésiliennes les plus pauvres de sortir de la misère. « Le nombre de Brésiliens ayant un revenu inférieur 800 reais par mois (440 dollars) a chuté de plus de 8 % chaque année depuis 2003. L’indice de Gini, une mesure de l’inégalité des revenus, a chuté de 58 à 54, en grande partie grâce à cette mesure », écrit The Economist. Preuve du succès, ou en tout cas de l’engouement de l’opinion brésilienne pour cette mesure, la bourse famille a sans cesse été étendue à de nouveaux ménages depuis son lancement.

On pourrait penser que ce genre de programmes ne peuvent être destinés qu’à des pays en développement, que les problématiques et dynamiques sociales ne sont pas les mêmes dans les pays riches. Des expériences de ce type ont aussi été menées au Canada et aux États-Unis. Elles tendent à montrer que les effets de telles mesures sont également bénéfiques dans des sociétés plus développées.

Le revenu garanti favorise-t-il l’assistanat ?

Dans les années 1960-1970, sous l’impulsion du Président Lyndon Johnson, qui déclare la « guerre contre la pauvreté », un « impôt négatif » est expérimenté aux États-Unis. Il s’agit d’un modèle fiscal intégrant un dispositif de redistribution des richesses. Concrètement, chaque ménage a droit à un revenu garanti. Si ses ressources sont inférieures à un certain seuil, il ne paiera pas d’impôt et percevra pleinement l’allocation. Plus le revenu global du ménage augmente, plus il rembourse le crédit d’impôt jusqu’à atteindre une imposition nette de 0% ou à payer normalement des impôts si ses revenus sont importants.

Les quatre expériences américaines furent menées dans différents milieux (urbains ou agricoles), auprès de différentes populations (couples, familles afro-américaines, familles monoparentales) ainsi qu’avec plusieurs degrés de progressivité fiscale. L’objectif principal était alors de tester le comportement des travailleurs.

Ces expérimentations ont permis d’observer une diminution du temps de travail de 1 à 8 % chez les hommes mariés, contre 15 à 20 % chez les femmes mariés, tandis que l’effet le plus fort fut constaté chez les mères isolées, chez qui la baisse varie entre 15 et 27 %. Selon Lionel-Henri Groulx, dans Revenu minimum garanti, l’un des ouvrages les plus complets sur le sujet, l’impôt négatif n’a donc pas un effet déterminant sur « l’éthique du travail » pour l’ensemble de la population masculine à faible revenu – les bénéficiaires n’ont pas quitté leur boulot en masse –, mais seulement sur une population restreinte. Il ajoute aussi que cela est lié aux difficultés pour un employé de modifier ses heures de travail vis-à-vis de son entreprise.

L’analyse de ces résultats est loin de faire le consensus chez les chercheurs. Pour certains, l’effet désincitatif (quitter son travail) reste trop élevé, tandis que pour d’autres, il demeure relativement plus faible qu’attendu, et ne concerne qu’une population très spécifique, les femmes et les mères isolées. Pour l’économiste Baptiste Mylondo, qui travaille sur le sujet depuis plusieurs années, ces expériences sont « une bonne nouvelle, mais cela n’a pas été interprété comme tel à l’époque ».

Car d’autres effets non anticipés ont quelque peu brouillé le débat. L’augmentation des divorces constatée durant certaines de ces expériences fut interprétée comme une menace pour l’« intégrité familiale », et a ainsi fait dériver le débat. Pourtant, ces résultats ont été contestés par l’expérimentation à Seattle et à Denver, qui, sur une plus longue durée (dix ans), a finalement montré une tendance à la réconciliation des couples, ce qui invaliderait cette objection.

Des Canadiens en meilleure santé et mieux éduqués

Au Canada, une autre expérience fut également menée entre 1975 et 1979, dans la petite ville de Dauphin dans le Manitoba. Contrairement aux expériences américaines, la particularité du programme canadien Mincome a été d’inclure l’ensemble des 10 000 habitants de Dauphin, en plus de quelques autres zones alentour dites « de contrôle », pour pouvoir comparer les résultats.

Outre que cette expérience a permis d’observer un effet très modéré sur la baisse du temps de travail (de 1 à 9 % maximum selon le type de personne), elle est aussi une expérience propice aux analyses sociologiques, comme l’explique la chercheuse canadienne Evelyn Forget dans un rapport intitulé A town without poverty ? (pdf). En analysant les archives des hôpitaux locaux, Evelyn Forget a constaté une baisse des hospitalisations, notamment en raison d’une réduction des cas de maladies psychologiques, ainsi que des accidents et des blessures. De même, en épluchant les archives des écoles, la sociologue s’est rendue compte que les enfants des familles de Dauphin étaient plus enclins à poursuivre leurs études au delà du 10e degré (lycée). Cette expérience a ainsi mis en lumière des effets non anticipés que nulle autre expérience n’avait pu jusque-là révéler. On ne peut ignorer que le coût d’une telle mesure serait également de nature à diminuer d’autres dépenses publiques.

Des expériences pertinentes en France ?

À de nombreux égards, les expériences namibiennes, américaines, canadiennes et brésiliennes sont intéressantes. Mais quand il s’agit d’en tirer des conclusions, les biais méthodologiques demeurent un obstacle. Même les personnes convaincues par la pertinence du revenu de base se veulent prudentes : « Il serait hasardeux de les transposer directement dans le contexte français », indique l’économiste Marc de Basquiat, chercheur de longue date sur l’allocation universelle.

« Tant que ces expérimentations ne sont pas faites sur le territoire dans lequel on envisage une mise en œuvre, elles sont moyennement pertinentes car le contexte culturel et historique est très différent », prévient Baptiste Mylondo, auteur de Ne pas perdre sa vie à la gagner. C’est pourquoi, avec le collectif Pour un revenu social (PouRS), il tente de convaincre des collectivités locales de travailler avec des chercheurs pour réaliser des expérimentations similaires afin d’observer ce qu’il se passerait en France.

Quid du financement ?

De plus, la grande inconnue du revenu de base reste l’épineuse question du financement. Non pas qu’il soit impossible (aucun économiste n’ayant réussi à le prouver), mais tant les possibilités sont vastes. Dans le cas français, les travaux de Marc de Basquiat sont certainement les plus aboutis. Au terme de six ans de recherche, l’économiste vient de publier une thèse modélisant le financement d’une allocation universelle en France. Selon ses travaux disponibles sur le site allocationuniverselle.com, et qui se basent également sur ceux de Picketty, Saez et Landais, il est possible de financer un revenu de base de 398 euros par adulte et 192 euros par enfant, simplement en transférant les budgets actuels (allocations familiales...), ainsi qu’en unifiant certains prélèvements obligatoires et en instaurant une taxe uniforme des patrimoines de 1 %.

« Mon approche a été de regarder ce qui existe, et de regarder jusqu’où on peut aller sans faire table rase du modèle actuel. Or, en moyenne, chaque enfant reçoit déjà 192 euros par mois et chaque adulte 305 euros », précise le chercheur. « L’essentiel, c’est de faire germer », espère Yoland Bresson, auteur de Le Revenu d’existence ou la métamorphose de l’être social. Comme quoi, derrière le complexe système de protection social français, l’utopique revenu de base existe déjà !

Stanislas Jourdan

Photo : Amarand Agasi

Un texte inédit de Pierre Bourdieu

Pour un savoir engagé

 

Intellectuel et militant

Depuis les grèves de novembre et décembre 1995 en France, les interventions de Pierre Bourdieu ont été l’objet de critiques, souvent violentes, notamment de la part des journalistes et des intellectuels médiatiques dont il avait analysé le rôle social. Ce qui semble les avoir choqués avant tout, c’est qu’un « savant » intervienne aussi activement dans le domaine « politique ». L’implication du sociologue dans l’espace public remonte néanmoins au début des années 1960, à propos de la guerre d’Algérie.

Désireux de « penser la politique sans penser politiquement », Pierre Bourdieu a cherché à démontrer que, loin de s’opposer, les sciences sociales et le militantisme peuvent constituer les deux faces d’un même travail, qu’analyser et critiquer la réalité sociale permettent de contribuer à sa transformation. Ce texte a été lu par son auteur lors d’une rencontre à Athènes, en mai 2001, avec des chercheurs et des syndicalistes sur des thèmes tels que l’Europe, la culture et le journalisme et figurera dans un livre à paraître au printemps, Interventions (1961-2001). Sciences sociales et action politique (Agone, Marseille).

par Pierre Bourdieu, février 2002

S’il est aujourd’hui important, sinon nécessaire, qu’un certain nombre de chercheurs indépendants s’associent au mouvement social, c’est que nous sommes confrontés à une politique de mondialisation. (Je dis bien une « politique de mondialisation », je ne parle pas de « mondialisation » comme s’il s’agissait d’un processus naturel.) Cette politique est, pour une grande part, tenue secrète dans sa production et dans sa diffusion. Et c’est déjà tout un travail de recherche qui est nécessaire pour la découvrir avant qu’elle soit mise en œuvre. Ensuite, cette politique a des effets que l’on peut prévoir grâce aux ressources de la science sociale, mais qui, à court terme, sont encore invisibles pour la plupart des gens. Autre caractéristique de cette politique : elle est pour une part produite par des chercheurs. La question étant de savoir si ceux qui anticipent à partir de leur savoir scientifique les conséquences funestes de cette politique peuvent et doivent rester silencieux. Ou s’il n’y a pas là une sorte de non assistance à personnes en danger. S’il est vrai que la planète est menacée de calamités graves, ceux qui croient savoir à l’avance ces calamités n’ont-il pas un devoir de sortir de la réserve que s’imposent traditionnellement les savants ?

Il y a dans la tête de la plupart des gens cultivés, surtout en science sociale, une dichotomie qui me paraît tout à fait funeste : la dichotomie entre scholarship et commitment- entre ceux qui se consacrent au travail scientifique, qui est fait selon des méthodes savantes à l’intention d’autres savants, et ceux qui s’engagent et portent au dehors leur savoir. L’opposition est artificielle et, en fait, il faut être un savant autonome qui travaille selon les règles du scholarship pour pouvoir produire un savoir engagé, c’est-à-dire un scholarship with commitment. Il faut, pour être un vrai savant engagé, légitimement engagé, engager un savoir. Et ce savoir ne s’acquiert que dans le travail savant, soumis aux règles de la communauté savante.

Autrement dit, il faut faire sauter un certain nombre d’oppositions qui sont dans nos têtes et qui sont des manières d’autoriser des démissions : à commencer par celle du savant qui se replie dans sa tour d’ivoire. La dichotomie entre scholarship et commitment rassure le chercheur dans sa bonne conscience car il reçoit l’approbation de la communauté scientifique. C’est comme si les savants se croyaient doublement savants parce qu’ils ne font rien de leur science. Mais quand il s’agit de biologistes, ça peut être criminel. Mais c’est aussi grave quand il s’agit de criminologues. Cette réserve, cette fuite dans la pureté, a des conséquences sociales très graves. Des gens comme moi, payés par l’État pour faire de la recherche, devraient garder soigneusement les résultats de leurs recherches pour leurs collègues ? Il est tout à fait fondamental de donner la priorité de ce qu’on croit être une découverte à la critique des collègues, mais pourquoi leur réserver le savoir collectivement acquis et contrôlé ?

Il me semble que le chercheur n’a pas le choix aujourd’hui : s’il a la conviction qu’il y a une corrélation entre les politiques néolibérales et les taux de délinquance, une corrélation entre les politiques néolibérales et les taux de criminalité, une corrélation entre les politiques néolibérales et tous les signes de ce que Durkheim aurait appelé l’anomie, comment pourrait-il ne pas le dire ? Non seulement il n’y a pas à le lui reprocher, mais on devrait l’en féliciter. (Je fais peut-être une apologie de ma propre position...)

Maintenant, que va faire ce chercheur dans le mouvement social ? D’abord, il ne va pas donner des leçons - comme le faisaient certains intellectuels organiques qui, n’étant pas capables d’imposer leurs marchandises sur le marché scientifique où la compétition est dure, allaient faire les intellectuels auprès des non-intellectuels tout en disant que l’intellectuel n’existait pas. Le chercheur n’est ni un prophète ni un maître à penser. Il doit inventer un rôle nouveau qui est très difficile : il doit écouter, il doit chercher et inventer ; il doit essayer d’aider les organismes qui se donnent pour mission - de plus en plus mollement, malheureusement, y compris les syndicats - de résister à la politique néolibérale ; il doit se donner comme tâche de les assister en leur fournissant des instruments. En particulier des instruments contre l’effet symbolique qu’exercent les « experts » engagés auprès des grandes entreprises multinationales. Il faut appeler les choses par leur nom. Par exemple, la politique actuelle de l’éducation est décidée par l’UNICE, par le Transatlantic Institute, etc. Il suffit de lire le rapport de l’Organisation mondiale pour le commerce (OMC) sur les services pour connaître la politique de l’éducation que nous aurons dans cinq ans. Le ministère de l’Éducation nationale ne fait que répercuter ces consignes élaborées par des juristes, des sociologues, des économistes, et qui, une fois mises en forme d’allure juridique, sont mis en circulation.

Les chercheurs peuvent aussi faire un chose plus nouvelle, plus difficile : favoriser l’apparition des conditions organisationnelles de la production collective de l’intention d’inventer un projet politique et, deuxièmement, les conditions organisationnelles de la réussite de l’invention d’un tel projet politique ; qui sera évidemment un projet collectif. Après tout, l’Assemblée constituante de 1789 et l’Assemblée de Philadelphie étaient composées de gens comme vous et moi, qui avaient un bagage de juriste, qui avaient lu Montesquieu et qui ont inventé des structures démocratiques. De la même façon, aujourd’hui, il faut inventer des choses... Évidemment, on pourra dire : « Il y a des parlements, une confédération européennes des syndicats, toutes sortes d’institutions qui sont sensées faire ça. » Je ne vais en pas faire ici la démonstration, mais on doit constater qu’ils ne le font pas. Il faut donc créer les conditions favorables à cette invention. Il faut aider à lever les obstacles à cette invention ; obstacles qui sont pour une part dans le mouvement social qui est chargé de les lever - et notamment dans les syndicats...

Pourquoi peut-on être optimiste ? Je pense qu’on peut parler en termes de chances raisonnables de succès, qu’en ce moment c’est le kairos, le moment opportun. Quand nous tenions ce discours autour de 1995, nous avions en commun de ne pas être entendus et de passer pour fous. Les gens qui, comme Cassandre, annonçaient des catastrophes, on se moquait d’eux, les journalistes les attaquaient et ils étaient insultés. Maintenant, un peu moins. Pourquoi ? Parce que du travail a été accompli. Il y a eu Seattle et toute une série des manifestations. Et puis, les conséquences de la politique néolibérale - que nous avions prévues abstraitement - commencent à se voir. Et les gens, maintenant, comprennent... Même les journalistes les plus bornés et les plus butés savent qu’une entreprise qui ne fait pas 15 % de bénéfices licencie. Les prophéties les plus catastrophistes des prophètes de malheur (qui étaient simplement mieux informés que les autres) commencent à être réalisées. Ce n’est pas trop tôt. Mais ce n’est pas non plus trop tard. Parce que ce n’est qu’un début, parce que les catastrophes ne font que commencer. Il est encore temps de secouer les gouvernements sociaux-démocrates, pour lesquels les intellectuels ont les yeux de Chimène, surtout quand il en reçoivent des avantages sociaux de tous ordres...

Un mouvement social européen n’a, selon moi, de chance d’être efficace que s’il réunit trois composantes : syndicats, mouvement social et chercheurs - à condition, évidemment, de les intégrer, pas seulement de les juxtaposer. Je disais hier aux syndicalistes qu’il y a entre les mouvements sociaux et les syndicats dans tous les pays d’Europe une différence profonde concernant à la fois les contenus et les moyens d’action. Les mouvements sociaux ont fait exister des objectifs politiques que les syndicats et les partis avaient abandonnés, ou oubliés, ou refoulés. D’autre part, les mouvements sociaux ont apporté des méthodes d’action que les syndicats ont peu à peu, encore une fois, oubliées, ignorées ou refoulées. Et en particulier des méthodes d’action personnelle : les actions des mouvements sociaux recourent à l’efficacité symbolique, une efficacité symbolique qui dépend, pour une part, de l’engagement personnel de ceux qui manifestent ; un engagement personnel qui est aussi un engagement corporel.

Il faut prendre des risques. Il ne s’agit pas de défiler, bras dessus bras dessous, comme le font traditionnellement les syndicalistes le 1er mai. Il faut faire des actions, des occupations de locaux, etc. Ce qui demande à la fois de l’imagination et du courage. Mais je vais dire aussi : « Attention, pas de “syndicalophobie”. Il y a une logique des appareils syndicaux qu’il faut comprendre. » Pourquoi est-ce que je dis aux syndicalistes des choses qui sont proches du point de vue que les mouvements sociaux ont sur eux et pourquoi vais-je dire aux mouvements sociaux des choses qui sont proches de la vision que les syndicalistes ont d’eux ? Parce que c’est à condition que chacun des groupes se voie lui-même comme il voit les autres qu’on pourra surmonter ces divisions qui contribuent à affaiblir des groupes déjà très faibles. Le mouvement de résistance à la politique néo-libérale est globalement très faible et il est affaibli par ses divisions : c’est un moteur qui dépense 80 % de son énergie en chaleur, c’est-à-dire sous forme de tensions, de frictions, de conflits, etc. Et qui pourrait aller beaucoup plus vite et plus loin si...

Les obstacles à la création d’un mouvement social européen unifié sont de plusieurs ordres. Il y a les obstacles linguistiques, qui sont très importants, par exemple dans la communication entre les syndicats ou les des mouvements sociaux - les patrons et les cadres parlent les langues étrangères, les syndicalistes et les militants beaucoup moins. De ce fait, l’internationalisation des mouvements sociaux ou des syndicats est rendue très difficile. Puis il y a les obstacles liés aux habitudes, aux modes de pensée, et à la force des structures sociales, des structures syndicales. Quel peut être le rôle des chercheurs là-dedans  ? Celui de travailler à une invention collective des structures collectives d’invention qui feront naître un nouveau mouvement social, c’est-à-dire des nouveaux contenus, des nouveaux buts et des nouveaux moyens internationaux d’action.

Pierre Bourdieu

Sociologue, professeur au Collège de France.

Lire Europe Inc. Liaisons dangereuses entre institutions et milieux des affaires européens, CEO, Agone, Marseille, 2000.

 

Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2002/02/BOURDIEU/16120

01/01/2012

Une maison autonome et sans factures

 

 

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Qui n’a jamais rêvé de ne plus recevoir de factures, de s’affranchir du réseau électrique, de ne pas être raccordé à celui de l’eau ? Se sentir libre de tous ces fils à la patte et surtout faire beaucoup, beaucoup d’économies  tout en contrôlant enfin sa consommation grâce à la prise de conscience de ses besoins réels.

 

 

 

Allumer la lumière, c’est aussi facile qu’un clic sur un bouton, pourtant chez Christophe, dans sa chaleureuse petite maison au bord du Vidourle, c’est une autre histoire ! Ici, on est complètement autonome, on se débrouille tout seul pour produire l’électricité dont on a besoin et on pompe l’eau en fonction de sa consommation. La vie de cette famille de 4 personnes est-elle pour autant pavée de sacrifices, de privations et de restrictions ? Non pas du tout ! Ils sont tous très bien portant, heureux et surtout fièrs et c’est ça qui nous a beaucoup plu.

 

La maison autonome au bord du lac 154 panneaux solaires photovoltaïques assurent l’entière couverture de leurs besoins en électricité. Ils sont installés bien verticalement à l’entrée de la maison. L’avantage ? Un simple coup de jet suffit comme entretien et la pose est très facile. L’énergie est stockée dans des batteries, qui distribuent le courant aux différents postes de la maison.

 

Pour se contenter de si peu, il n’y a pas de secret, il faut consommer peu de courant. Laissons tout de suite de côté les radiateurs électriques, les plaques de cuisson, les halogènes, la machine à laver, le sèche-linge, le four électrique et tout autre appareil énergivore. Christophe utilise l’électricité avec parcimonie et ses seuls besoins vont vers quelques lampes, une chaîne hifi « home made », un ordinateur portable, un lecteur de DVD et un chargeur de piles.

 

Chaîne hifi maison !Résultat : La famille consomme moins que l’électricité produite par les trois panneaux solaires. Et pour le reste, comment font-ils ?

 

Et quand il n’y a pas de soleil ou qu’il faut alimenter de gros outils (électro-portatif un peu gourmand etc …), il y a un groupe électrogène à diesel, qui tourne avec de l’huile de friture recyclée ! Vous trouverez en bas de page une fiche de savoir à ce sujet …

 

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Dans la cuisine ?

 

Ils ont un four et des plaques de cuisson à gaz. L’hiver, ils l’alimentent avec des bouteilles et l’été, ils composent leurs déchets et fabriquent leur propre bio méthane !! C’est beaucoup plus facile que ce que l’on imagine : on accumule les déchets dans une cuve, que l’on emboîte d’un couvercle de taille juste inférieure avec un robinet sur le dessus. Les déchets fermentent en-dessous et le couvercle remonte, poussé par le gaz. On branche alors un tuyau sur le robinet vers un réchaud et hop on cuisine !

 

Fabrication du bio-méthane La maison autonome au bord du lac 07 La maison autonome au bord du lac 08

 

Pour faire cuire de grandes quantités d’aliments, ou en appoint du gaz, ils ont un poêle à bois d’extérieur fait maison à très fort rendement. Il suffit de peu de branchettes pour l’allumer et l’alimenter, toute la chaleur se concentre directement sur la cocotte au dessus ! Vous trouverez une fiche de savoir en bas de page pour en construire un vous aussi …

 

Dans les jours de beaux temps, Christophe a aussi bricolé un four solaire, pour cuire des gâteaux ou pour les cuissons lentes. Il est différent de celui que nous avons ici, chez Bruno à Vauvert. Celui-là se présente sous la forme d’une boite avec des miroirs à l’intérieur. On cuit en beaucoup plus de temps qu’avec les cuiseurs paraboliques, mais au moins on n’a pas à trop surveiller l’installation, rien ne déborde et on évite de se brûler.

 

Dans la cuisine il n’y a pas de réfrigérateur. Cela ne veut pas dire qu’ils ne consomment pas de produits frais, au contraire même ! La famille est végétarienne, ce qui évite de se poser des questions concernant la conservation de pas mal de produits. En ce qui concerne les périssables, ils les consomment rapidement après ouverture (comme le lait de riz, une brique dans la journée) et vont faire les courses plusieurs fois par semaine chez le maraicher bio à deux pas de là !

 

La maison autonome au bord du lac 14Dans le lavabo, on pompe de l’eau directement dans la source d’eau potable 5 mètres au dessous. Ils sont chanceux d’avoir cette installation et en sont conscients. L’action de pomper aide à n’utiliser que ce dont on a besoin. C’est plus facile d’être économe qu’avec un robinet !

 

Les poubelles de la cuisine sont minimalistes. Les épluchures et autres déchets organiques finissent au compost et retourneront à la terre d’ici 6mois/1an. Les contenants sont bien entendu recyclés, ce qui laisse peu de place aux autres déchets non identifiables…

 

Dans le salon ?

 

Le chaleureux salon est équipé d’un petit lecteur de DVD pour les enfants, des livres et des jeux de société pour les longues soirées d’hiver. Pas besoin de beaucoup d’électricité, juste de quoi s’éclairer !

 

La maison autonome au bord du lac 13Pour se chauffer, ils ont disposé un poêle à bois avec des briques de terre compressée tout autour, pour accentuer l’inertie thermique et répartir la chaleur. La maison est bien isolée (bois et paille) il suffit donc de quelques stères l’hiver pour être heureux au chaud !

 

Et pour laver le linge ?

 

Ne vous inquiétez pas, la maman n’est pas redevenue lavandière au lavoir du coin ! Christophe a bricolé un astucieux système de lave-linge à pédale. C’est un objet incroyable, qui nous a beaucoup plu ! Il a démonté le tambour d’une vieille machine et l’a couplé avec une courroie à la roue arrière d’un vieux VTT. Il suffit de pédaler 15 minutes pour laver son linge ! On ajoute simplement un peu d’eau chaude chauffée au poêle à bois dehors et on rince à l’eau froide. Pour essorer on redonne quelques tours comme avec un panier à salade et hop ! Le linge est prêt à être étendu avec peu d’efforts et en prime un peu de sport. La force musculaire, c’est la plus économe après tout ! Par ailleurs, on redécouvre les notions de « propre » et de « sale ». En fait, on devient efficace et on réduit les gaspillages que l’on est plus tenté de faire lorsque l’on n’a qu’un seul bouton à presser.

 

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Et la salle de bain ?

 

La salle de bain est très minimaliste, un lavabo avec une pompe et un bac de douche. Ils ont choisi de se doucher à la cruche, avec de l’eau chauffée au poêle à bois à l’extérieur. C’est un choix que certains trouveront extrême, j’y pensais justement et je me disais qu’avec une douche solaire que l’on accroche au mur et que l’on chauffe avec un panneau thermique ou avec de l’eau chauffée au poêle, on peut vraiment s’en sortir économiquement et écologiquement sans trop sacrifier son confort.

 

La maison autonome au bord du lac 03Les toilettes sont près de l’entrée et sont sèches bien entendu ! Quelle aberration de dépenser des litres d’eau potable pour tirer la chasse … Ils ont installé une pièce avec un trône tout à fait digne des fessiers royaux, avec un grand tonneau de sciure à côté. Christophe nous expliquait que si c’était à refaire, il ferait des « toilettes brouette ». C’est-à-dire qu’au lieu d’un seau que l’on vide quand il est plein, on remplit une brouette que l’on sort par une porte de derrière et qu’on dépose au compost beaucoup plus facilement.

 

Il recouvre ensuite son tas de compost (remplit donc d’épluchures et des déchets des toilettes) de paille et au bout d’un an environ, il a un super engrais ! C’est pas la peine de faire la moue, sachez que de toute façon, la terre c’est du caca de vers de terre ! Et ne parlons pas du fumier et du lisier ;)

 

Et où vont les eaux grises s’ils ne sont pas raccordés au réseau ? Elles vont dans la phytoépuration ! Deux premiers bacs avec des gros cailloux et des roseaux pour filtrer une première fois l’eau sale (qui vient donc de la douche et des lavabos), et trois autres niveaux avec des plantes de différentes sortes pour sortir à la fin une eau si claire qu’on en boirait ! Mais attention, ils n’a pas encore fait d’analyses précises pour étudier la pureté de l’eau, on l’utilise alors pour le jardin !

 

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Bon, avec tout cela je suis sûre que vous vous dites que cela prend un temps fou de s’occuper de toutes ces installations et qu’on a mieux fait de vivre avec des factures. Hey bien sachez que Christophe et sa femmes ne travaillent pas, pour justement prendre le temps de vivre comme ils ont envie. A quoi bon passer sa vie à la gagner si l’on a presque plus de dépenses ? Des petits boulots qui leurs conviennent, des échanges de services leurs suffisent pour vivre de manière simple et agréable et surtout, ils ont le temps de profiter de leurs deux enfants, de les élever dans l’amour et de faire pleins de loisirs enrichissants avec eux. Christophe fait l’école à la maison à sa fille de 10 ans et en profite pour voir toute la journée son bout de chou d’un an, elle est pas belle la vie ?

 

Vous pensez peut-être que cette façon de vivre est extrémiste, c’est aussi ce que j’ai pensé jusqu’à ce qu’on aille leur rendre visite. Ils ont l’air tellement heureux, en bonne santé, plein de sourire et loin du stress. Leur maison est simple mais si belle et chaleureuse … Pourquoi ne pas prendre exemple sur cette façon de vivre en piochant ce qui nous intéresse en l’adaptant à notre propre quotidien ?

 

Et pourquoi tout ça? Pour une empreinte écologique soutenable pour la planète, par rapport au nombre d’habitants. L’empreinte idéale c’est 1,8 Ha par habitant. Le français moyen est à 5 Ha, un américain à 8. Christophe pense, à juste titre que prendre plus que sa part prive forcément quelqu’un ailleurs, puisque nos ressources ne sont pas infinies. Il nous a d’ailleurs cité cette maxime de Ghandi :  « Vivre simplement, pour que d’autres puissent simplement vivre ». Chez Christophe, l’empreinte est à 1,2 Ha ce qui est excellent au regard des chiffres évoqués plus haut. A savoir, 2 des particularités du mode de vie de Christophe qui leur permet d’avoir ce chiffre si bas : l’absence de voiture dans la famille et leur végétarisme.

 

Avec Nicolas, nous sommes partis plein d’idées et d’envies. Quand nous rentrerons, il est par exemple certain que nous ne rachèterons pas de machine à laver !! Nous irons plutôt faire un tour à la casse du coin pour récupérer de quoi faire un lave-linge à pédale.

 

Christophe n’est pas avare et partage très volontiers ses inventions avec qui le veut. C’est pour cela que nous vous proposons en premières « fiches de savoir », celles qu’il a réalisé pour son site internet « les outils de l’autonomie », qu’il nous a très gentiment prêté pour vous !

 

-> Apprenez à construire un lave-linge à pédale

 

-> Faîtes votre propre pocket-rocket ou cuiseur à bois

 

-> Apprenez à recycler votre huile de friture pour de petits moteurs diesel

 

La maison autonome au bord du lac 05La seule ombre à ce tableau, c’est la future expropriation de toute la famille … Leur magnifique havre d’autonomie est construit sur un terrain inondable et la mairie a décidé de fermer la zone par sécurité. Ils partiront au début de l’été vers la Bretagne, dans un endroit plus frais ou Christophe pourra faire pousser encore beaucoup de légumes, d’idées et d’outils pour l’autonomie !

 

Merci à eux pour leur accueil et leur gentillesse. Keep in touch’ !