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21/11/2011

Cogénération et Méthanisation, ou.... Gaz de Schiste ?

2 COLLOQUES EXCEPTIONNELS

A CAHORS ET CAPDENAC

2 ET 3 DECEMBRE 2011

 

Alternative énergétique à la fracturation profonde des

 roches, alternative aux défauts divers des réseaux de

 chauffage «bois», la cogénération couplée à la

 méthanisation est une réponse rationnelle pour la

 production mixte de chaleur et d’électricité.

Elle permet de valoriser les déchets agricoles, sylvicoles

 et autres biomasses. Elle porte la perspective d’une

 gestion cohérente de la forêt. Elle développe

 l’autonomie énergétique rurale, la lutte contre les GES,

 les cendres fines. Elle est un apport aux PME de

 l’agroalimentaire et du bois.

Organisé par le collectif
"INTERVENTIONS CITOYENNES DANS LES GESTIONS",
en coopération avec le CIDEFE

 

Colloque de Cahors, le vendredi 2 décembre

Espace Clément Marot de 08 H 30 à 18 H 30

Colloque de  Capdenac, le samedi 3 décembre

Salle de l’Amitié de 08 H 30 à 18 H 30

 

Inscriptions : M. P. Beauvois  Terrié 46150 Catus

Tel : 05 65 53 09 67

Email : pierre.beauvois0614@orange.fr

Restauration sur place. PAF : 5€

 

Matinée :

- Méthanisations et cogénération des biomasses

 agricoles et de STE ainsi que des déchets forestiers par

 deux ingénieurs de la Région «Wallonie ».

- Rôle potentiel des PME rurales dans la défense de

l’environnement.

- Problématique villes-campagnes dans une approche

territorialisée.

 

Après-midi :

- Intérêts des PME rurales à la gestion des déchets à

 des fins énergétiques.

- Approches pour une valorisation des massifs forestiers

 du Sud-ouest.

- Estimation du gisement « déchets ».

- Rôle des élus locaux dans le financement d’une

politique énergétique rurale. Pôle financier public,

relations avec l’EDF quant à la tarification.

- Incidences d’un développement de cette politique

 énergétique sur le transport ferroviaire.

 

Associés et invités :

CIDEFE, MODEF, IRCO, CGT, Pays Bourian, MNLE, EDF,

CRPF, GADEL, CA, Elus, Quercy énergie, Chambres

Agricoles, Gaz de schiste, médias…..

Programme détaillé et intervenants colloque de CAHORS
colloque M. Beauvois..doc
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Programme détaillé et intervenants colloque de CAPDENAC
collouqe M beauvois capdenac.doc
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Source :

http://www.association-lecercledegindou.com/le-cercle-de-...

10/11/2011

Deuxième journée de l'économie solidaire - Bourg (46)

Flyer Economie.jpg

03/09/2011

Flibuste 21, (bien plus qu')un livre de Lou Florian

°°- 

 

L’horizon mon vieux, c’est comme des plages de soleil pour les uns et des trombes d'eau pour les autres. A grands coups de seaux d'eau, je te dis ! C'est comme ça ! Y a comme une tempête qui gronde à l’horizon. Un grondement sourd. Ouvre bien  les yeux, l’ami. Regarde l’azur et le monde. Le soleil est de fer ici, et les nuages s’amoncellent là-bas, noirs et chargés de pluie. Des trombes d’eau, je te dis ! Et la main de l'homme n'y est pas pour rien.

 

Oui, je sais, le climat est déréglé. Mais l'être humain l'est aussi. Je te jure ! Comme parvenu à un seuil critique, déboussolé. Affolé. Aimanté. Constamment remis en question. Jusque dans son intégrité. Ébranlé jusque dans ses convictions les plus profondes.

 

Comme si tares et qualités venaient se confronter ! Se juxtaposer. Rivaliser. Y a qu'à lire les journaux. Bruits de bottes et manigances. Propagande à tous les étages et mensonges d'états. Au pluriel ! Rien ne va plus, ma bonne vieille Terre !

 

Et nous, nous chevauchons les mers, malgré nous, dans l’espoir d’épouser quelques rêves enfin réalisables, et pour échapper aussi à ces dures réalités. 

 

Mais nous avons bon espoir. Nos trésors et nos rêves sont en nous,inaliénables !

 

L'homme serait-il devenu fou ? Non, il l’a toujours été ! Les yeux clos et le cœur fermé, ivre de pouvoir et toujours prêt à tuer. Dis-moi, c'est quoi, au juste, un être humain ? Enfin, je veux dire, un vrai !

 

Il y a des temps comme ça… Et les artistes rebelles se retrouvent toujours à la croisée des chemins. Fragiles et sûrs à la fois, avec un talent dans les mains, sculptant l’avenir en tâtonnant vers la lumière, et dénonçant les chaos irréversibles. Hélas, si tu observes bien, et pour peu qu’il te reste des yeux pour voir, aujourd'hui l'artiste rebelle n'a plus la parole, parce qu'on a pris sa place et son rôle d'avertisseur, de maître fou, de génie déraisonnable, d'équilibriste judicieux entre des mondes saturés de folie mercantile et meurtrière.

 

Il y a des temps comme ça où le rebelle sincère se retrouve bien seul. Presque sacrifié, comme aujourd'hui, sur l'autel du nihilisme. Moi je te le dis, on vit une drôle d'époque !

 

Alors s’il te reste encore quelques forces et quelques espoirs, si l’envie d’un ailleurs te semble encore possible, rejoins-nous moussaillon ! Car le temps est venu d’agir ensemble ! Bienvenue à bord, nous venons d’embarquer ! Nous avons hissé nos voiles de liberté, et même si nous ne sommes pas parfaits, nous voulons naviguer !

 

Adieux rivages insolents, crève-cœurs et monde d’argent ! Nous allons confronter la création à la destruction, et allumer tous les espoirs. Et nous opposer à la destruction systématique de l'art et des pensées.

 

Nous voici, les yeux rivés sur la route initiatique qui nous est propre et qui curieusement aussi, à bien des égards nous est collective. A nous, âmes d'artistes ! Fidèles à nos rêves et toutes voiles devant, nous embrasseront les vents et tous les ports, et nous serons de toutes les marées.

 

Nous ne serons jamais plus vivants qu'en étant nous-même !

 

°°- 

 

Tu le savais déjà avant d’embarquer. Cette lueur, comme un phare toujours brillant à l’horizon, cet indicible appel qui rivalise avec le grondement sourd de tes silences, cette pulsation intérieure, cette addiction phénoménale qui va et vient en toi inexorablement, c’est l’inspiration !

 

Telle une amie intime, beauté secrète, elle ressurgit dans ta vie quand bon lui semble.

 

Grâce à elle, les artistes rebelles découvrent très vite leur motivation existentielle. Créer pour donner à voir ou à entendre ! Créer pour donner à rêver. C’est ça ! Parce que le rêve est l'une des fonctions fondamentales de tout être humain.

 

Tu le sais déjà, le rêve est une des multiples formes de notre réalité intérieure. Celle-ci, projetée dans notre univers tangible, sculpte à nos dépends, inexorablement, notre existence tant personnelle que collective.

 

Elle agit comme matière féconde de nos espoirs, matrice de nos réalisations les plus folles et de nos cauchemars les plus étonnants. Alors moussaillon, à toi de tracer ta route à travers tous ces océans !

 

Et surtout, n’oublie jamais une chose : Seuls les morts ne rêvent plus ! Et tu en rencontreras beaucoup ! Toi, tu respires encore et ton cœur bat inexorablement, bravant tempêtes et ressac. Tu n’as jamais été plus vivant ! 

 

Te voici à pied d’œuvre, voyageur infatigable.

 

Tu rencontreras souvent les ombres du pays des miroirs. Ces contrées solitaires où errent, tels des bannis, des milliers de visages blafards. Des individus perdus, hagards, confondant leurs fantasmes et leurs craintes avec tes œuvres sincères, s’identifiant à des promesses éteintes, des convictions viciées,  des souvenirs boiteux. Tous ces individus privés de rêves sont souvent des prisonniers volontaires. Ecoute-les parler, ils ont choisi leur destin !

 

Alors je te le dis sans crainte, tu ne peux rien pour eux, mais tu te dois d’exister.  Avec un peu de chance, tu éclabousseras l’un d’eux dans un éclat de rire, ciselant sur son visage quelques lueurs d’espoir et des étoiles dans les yeux.

 

Mais sois sans illusion lorsque au pays des miroirs se dessinent des sourcils froncés, des  sourires en coin, des colères étouffées. Dans ces contrées sauvages où le calme n’est qu’apparent, donner à voir c'est aussi confronter bien involontairement, comme dans un miroir justement, les visions individuelles, ces prismes de panique retenue, cette tension sous-jacentes cachée derrière les barreaux de leur cage. Ils ne le savent pas, mais ils ne sont plus maîtres de leur destin.

 

A bien les écouter, ils se repaissent de leur haine et sont difficiles à convaincre.

 

Au sombre pays des miroirs, les schémas intérieurs propres à chaque individu définissent leurs réactions momentanées et donc leur vécu. Ils ont les yeux fermés…

 

Allez, que je te rassure ! Créer c'est donner à voir inexorablement, comme par réflexe. Puisque incroyablement, tel une plante magnifique, et donc fragile, l'artiste rebelle est amené à se développer. L'âme en expansion au travers de l’œuvre même. D'où ces zones de doutes aussi. Que tu le veuilles ou non, tu es comme cette fleur sauvage forcée de s'épanouir ou bien de dépérir. A cause de ta nature !

 

L’artiste rebelle jardine sa terre intérieure par projection. Avide et impatient de la voir naître pour éclore lui-même au travers de ce jeu. L’œuvre est donc bien souvent ce reflet intérieur extériorisé. Sublimée par le talent.

 

Tu le sais bien, ta faculté de création est devenue ta respiration intime. Avec comme incompatibilité salvatrice, ou destructrice dans tes moments de doute les plus sombres, cette antinomie existant entre la volonté de créer et l'impossibilité de montrer ! De donner à voir et à entendre !

 

Heureusement, le funambule sur son fil déraisonnable marche parfois au-dessus des fanges des mondes où le rien passe pour être quelque chose et où le principal passe inaperçu. Sa mission, sa dimension, sa quête intérieure, c'est de s'en extraire par son art.

 

Rien d'étonnant alors qu'une faille béante s'installe entre lui et la rigueur cartésienne. Entre sa pulsation créatrice et les habitudes conceptuellement figées. Rien d'étonnant puisque ce n'est plus les mêmes mondes, les mêmes visions, les mêmes approches. Ce n'est plus seulement différent ou seulement contraire. Non, c'est bien plus encore ! C'est ailleurs ! Ailleurs ! Autrement ! Ce n'est pas le même langage, la même navigation, les mêmes buts. Et c'est la trace de génie qui fait la différence.

 

Et faut-il le souligner encore ? Quel gouffre gigantesque se creuse aussi avec ceux qui, déguisés judicieusement en artistes pour seuls motifs mercantiles, essayent de rivaliser en apparences. Qu'on se le dise, si l'argent n'existait plus, les vrais artistes continueraient de nous étonner encore. Et les escrocs quitteraient la place !

 

Donner à voir c'est donner à vivre ! La conception artistique est à ce prix-là ! Parcours initiatique. Route en perpétuel devenir !

 

Dis-moi ! A force de ramer par mont et par vaux, à force de nager à contre courant, à force de fatigue et de découragement parfois, à force de ténacité, ne sommes-nous pas devenus plus forts ? Au fil des ans, bien sûr ! Avec comme une brise légère derrière les oreilles, un relent de fierté ?

 

Alors je n'envie pas ceux qui badigeonnent toujours les mêmes toiles, sans âme et sans talent, à l'infini, afin de capturer dans leurs filets des touristes absurdes, près à payer pour un leurre, un simulacre de talent. Ah quelle honte ! Racler les fonds de porte-monnaie de ses semblables, et profiter de leur ignorance ! Et participer surtout à l'inculture générale ! Se trahir pour deux bouchées de pain, qui y a-t-il de pire pour des artistes ?

 

Tout comme, dans le même registre, je n'envie pas non plus ces misérables ploucs imbus de reconnaissance qui ont perdu leur âme et se la jouent facile, ces marionnettes à l’ego démesuré qui ont déjà oublié leurs vaches maigres d'antan, ces piètres individus toisant les autres de haut désormais, en ayant revêtu le déguisement de l'artiste bien en vue sur les planches du grand théâtre stupide et factice, la renommée reléguée au rayon des grands artifices.

 

Maigre pitance que la gloire, puisque passagère. Alors que le grand voyage ne faisait que commencer !

 

°°-

 

Ah ils ont bon dos, les truands de l'art ! Les proxénètes du presque beau ! Les total commerçants du « ça rapporte, c'est tout ce qui compte ! » Diantre, dans quel monde on vit !

 

Allez, un coup d'épée dans la viande, nous voici dans le vif du sujet !

 

Pour le coup, ça me rappelle un commerçant sans vergogne, à qui j'avais demandé un poulet. Un poulet rôti, bien sûr ! Grillé comme il se doit, avec une peau craquante et roussie à point.

 

- Le poulet, vous le voulez normal ou fermier ?

 

J'ai bondi en moi-même, offusqué, renfrogné. Comment un homme, un être humain, pouvait-il avoir avalé tout cru, l'idée qu'un poulet aux hormones pouvait être un poulet normal ? Et un poulet fermier, c'est à dire normal selon sa nature, pouvait être un poulet supérieur ? Sans se rendre compte que le poulet aux hormones était un faux poulet ! Un poulet malade, oui, j'ai bien dit malade ! Au même titre que la société qui l'a produit ! 

 

Un poulet fermier c'est un poulet normal ; pas un poulet supérieur ! Tout comme un poulet bio, c'est par définition un pléonasme !

 

On a placé le label « normal » bien en dessous de la normalité, qui elle, a pour référence la nature elle-même ! Dites-moi, plaisanterie mise à part, c'est quoi un monde civilisé ?

 

Logique oblige, notre pouvoir d'achat réel est donc égal à notre capacité à acheter des aliments bio, sinon c'est un mensonge contre-nature ! Il n'y a rien d'original à acheter bio, puisque c'est naturel ! En dessous du bio, c'est quoi ? De la merde, okay ! Mais notre pouvoir d'achat est basé sur notre pouvoir d'acheter de la merde ou des aliments naturels ? Notre pouvoir d'achat doit donc être calculé sur le prix du bio ! Rien de moins !

 

Bon, revenons à notre sujet ! Et puisque, dit-on, l'art est un subtil reflet du monde, autant appuyer sur le champignon ! Et pas l'atomique, bien sûr ! Avec ce terrible constat : Le nihilisme ambiant dans les créations actuelles est donc le reflet  de notre civilisation. Pas beau à voir….

 

Bon, reprenons ! On nous a conditionné pour ça ! Même les élections sont programmées ainsi : Des one man show tenus par de mauvais pantins bardés de promesses, de vulgaires poupées  articulées de loin par des intérêts qui les dépassent.

 

Des marionnettes du star système ! Et pour nous convaincre, ce n'est plus seulement les idées qui comptent, c'est le style, la prestance ! Le son, la parure et l'emphase ! Le superflu, l'extérieur, le paraître ! On croit rêver ; on cauchemardise ! On est civilisés, bigrement ! Le rien fait figure de norme, et c'est énorme ! Après le poulet aux hormones, voici la conscience aux hors normes ! Et la continuité du rien, c'est la norme !

 

Toi l'artiste, dans le monde où tu vis, tu n'es plus qu'un produit ! Tu coûtes tant, tu vaux tant, tu rapportes tant ! Et éventuellement, ça te rapporte un peu. Mais ça c'est secondaire ! Et en plus, si tu as rien à dire, c'est mieux ! C'est tant mieux !

 

« Peins et tais-toi ! Peins, sculpte ou chante ! Compose ! Divague et fais-nous rêver ! Bravo l'artiste ! On compte sur toi ! C'est tout ce qui compte ! »

 

« Et puis et puis... Tu peux toujours créer n'importe quoi, pourvu que tu épargnes pour ta retraite et que tu cotises, ça nous remplira les caisses. »

 

« Hein, tu veux dire quoi l’artiste ? Un monde meilleur ? Allons, ne rêves pas ! Et puis je vais te dire un truc, moi ! Le fond de ta pensée, c'est bien mais c'est secondaire ! Ne rame pas à contre-courant, on s’occupe te toi ! C'est pas très mode pour l’instant, c’est pas vraiment dans le vent. Et puis, ça ne te rapporte rien. Financièrement bien sûr ! Tes belles idées, mets-les de coté, allez ! Et puis et puis, et puis même, ça peut nuire à ta carrière ! »

 

« Allez ! Ce qui compte, c'est ton ambition personnelle, ta réalisation artistique et marchande. On peut t'acheter et acheter ton art ! Au fait. ! Tu es coté combien ? Tu vaux combien ?»

 

Putain de marchandise !

 

Moi au début, je croyais qu'un poulet courant dans la nature c'était normal. Que les artistes, c'était comme les docteurs: Indispensables !

 

Je me souviens d'un cadre supérieur, en vacance dans un club de plage, qui me disait :

 

- Je suis stressé toute l’année. Alors pour moi, lorsque je viens passer des vacances chez vous, au bord de la mer, vous faites office d'infirmiers !

 

Une autre vision du monde, et sa façon de l'appréhender ! Le plus marrant, c'est que dans la société, l'artiste paraît hors norme, alors que dans la norme du monde, l'artiste a sa place !

 

Et c’est d’autant plus exact que les siècles en témoignent. Étonnant, non ? Regarde ! A mon avis, trois choses essentielles cicatrisent le monde: Les conflits, les sciences et les arts ! Est-ce trop peu que de dire que les guerres aboutissent au désastre, que les sciences évoluent inexorablement et se réajustent, alors que l'art est intemporel ? Témoin inébranlable des siècles !

 

De ce point de vue là, et comparativement, il est ce qui force le respect. Bon d’accord, on pourra toujours argumenter que les croyances marquent aussi de leurs sceaux les civilisations. Tout comme les révolutions. Oui, c’est vrai. Mais même leur transmission est tributaire des arts et de son expression populaire !

 

Pour nous artistes,  une charge nous est échue. C’est tous ces talents dont nous sommes à la fois les réceptacles et les garants, et qui nous indiquent aussi la route d’un long chemin à parcourir…

 

Mais la récupération commerciale sonne bien souvent le glas des justes ambitions. Au profit de qui, messieurs les marchands ? Tant d’artistes vous cracheraient à la gueule, s'ils en avaient le pouvoir. Car tous vos jeux sont truqués...

 

C'est ce soucis de rentabilité qui  agace ! Quel rapport avec la création, s'il n'y a que cela ? Est-ce la fin et le but en soi ? C’est une tromperie effrontée. Et beaucoup d’artistes s’y laissent prendre. Par mercantilisme et par avidité.

 

Honte à toi l'artiste, qui a remplacé une oeuvre vendue par une oeuvre peinte à l'identique, réalisée en trois fois rien de temps, par soucis de rentabilité ! Honte à toi ! C'est tellement fréquent ! Tu n'es mis en vente, toi et ton oeuvre, puisque tu te vends pour rien ! Tu ne mérites même pas le nom d'artiste ! T'es rien ! Et tu pourris le monde avec tes prétextes foireux, tes hormones de l’esprit. Tes sous-produits, tes presque rien !

 

Tu ressembles à ce monde : Tu vaux rien et tu coûtes tant ! T'es rien de plus ! Et la valeur de l'argent n'est pas une valeur en soi ! Au fait, tes valeurs, c'est quoi ?

 

Putain de rebelles, c'est nous, toujours à la recherche d'un trésor. Celui-ci n'étant pas fait de pièces d'or ! Putain de rebelles ! Sur toutes les mers du globe ! Putain de rebelles, c'est nous !

 

°°-

 

T’as vu les infos ? Du moins ce qu’il en reste ? T’as vu ce qu’on veut bien nous faire avaler ? J’te le dis moi, on nous prend pour des moutons ! Et il y en a beaucoup effectivement ! Des moutons qui gobent sans sourcilier, et qui bêlent idiotement. Mais bon ! T’as vu les journaux ? La désinformation organisée nous est servie sur un plateau, mais aucune voix ne s’élève. Tout le monde râle mais se tait. Recroquevillé bien sagement devant des postes de télé, le cul affalé dans des banquettes de croque-mitaine, à se gargariser des nouvelles du jour, sans broncher.

 

Histoire de brouiller les cartes, on assimile même l'exceptionnel à de l'info, sur lequel on se polarise à outrance, alors que le plus souvent les grands sujets sont aseptisés, détournés, caricaturés, voire complètement ignorés. L'info à vomir, bardée de sensationnel, oublie pourtant une chose capitale: Un jour ou l’autre il faudra rendre des comptes et nous dire qui, en coulisses, tire les ficelles de ce monde désarticulé.

 

Et nous, avec notre âme d'artiste, nous rêvons d’un monde meilleur, parce que ce monde-là est déjà en nous. Ce que nous créons n'est qu'un cri, une alarme, un bond en avant, une arrière garde, une défiance, une méfiance, un éclat de rire, une mise en garde !

 

Tout comme nous façonnons aussi les espoirs, les meilleurs espoirs, les yeux couleur beauté, les rêves d'un monde enfoui en nous !

 

En nous ! Nulle part ailleurs ! Et ce monde enfoui germe chaque fois d'autant plus que nous le façonnons de nos doigts, de nos larmes, de nos doutes et de nos espoirs ! Voilà pourquoi nous sommes artistes ! Notre terre est en nous, nos semences sont nos rêves, notre pluie c'est nos larmes, et notre soleil dardant de mille feux c'est nos espoirs les plus intimes.

 

Nous sommes créateurs de mondes. C’est notre nature de parler, de créer, de réagir, de refaire surface, encore et encore. 

 

C'est notre nature ! Qu'on ne peut nous arracher ! Tout juste faire taire, étouffer pour un temps. Un temps seulement. L'artiste renaît toujours de ses cendres, et tel le Phénix, entre en scène et restitue le spectacle ! Crevant le voile ! Ouvrant les yeux !

 

Nous sommes des créateurs !

 

Texte et images digitales : Lou Florian

 

la suite (et quelle suite !!!) sur :


http://flibuste21.canalblog.com

© 2010 Lou Florian. Tous droits Réservés.

ISBN : 978-1-4457-0708-2

Le journal art@live de Lou Florian

Des news

Voilà un journal un peu particulier. Les évènements mondiaux tournent en eau de boudin. Mais c'était bien prévisible. Nous en avions déjà parlé. Et puis ça arrive. Tiens, on ne rêve pas. On ne rêve plus. Bon sang, les infos ! Oui, et alors quoi ? Alors il y a une augmentation soudaine de la crétinisation galopante chez certains, et un sursaut de lucidité et une prise de conscience chez d'autres. Ainsi va ce monde. Alors voilà, ce nouveau journal sera quelque peu contrasté. Quelques blagues pour rire par ci avec quelques lapinous fous par là, pour vous détendre un peu. Et puis en fond de page, des infos pertinentes, trop dérangeantes, mais qu'on ne censurera pas, puisque selon le proverbe: "qui se tait bien volontier, consent", et nous, c'est pas notre genre. Et comme je l'écrivais dans un journal précédent: "... Difficile d'exprimer des idées pertinentes et necessaires, afin d'assumer notre rôle de sentinelles, afin de se dégager de la fange d'un système qui s'englue pitoyablement, qui sent la poudre et la guerre, le sang et la haine, la propagande et le mensonge sous drapeau humanitaire, fabuleux prétextes à la soumission des masses. On nous demande d'être sages, alors que nous devrions tous être fous ! Le temps s'est emballé, tel un carrosse furibond lancé sur les rails d'un destin chancelant. Demain l'aurore, peut-être. Mais en attendant, les heures défilent, à notre insu... Et le ciel d'avenir s'est chargé de prémices d'orage. Je ne sais pas ce qu'il adviendra de l'art et de nos créations dans un avenir proche. Mais l'important est peut-être ailleurs, dans cette déraison de la vie qui pulse à bien des égards, et qui se fait fi des circonstances. Notre non conformité à ce système fait de nous des étrangers, mais n'est-ce pas là notre fierté ?..."(Journal d'Art@Live International numéro 15 - mars avril mai 2010) Alors bonne lecture et bonne rentrée. On se retrouve de suite aprés !

24/06/2011

Masanobu Fukuoka et l'agriculture du non-agir

Source :

http://mili-terre.com/article/13/901/masanobu-fukuoka-et-...

Masanobu Fukuoka est un  des pionniers de l'agriculture "du long terme" (sustainable). Il aime dire de lui qu'il n'a aucune connaissance hormis celle contenue dans ses livres, dont La révolution d'un seul brin de paille (Chez Trédaniel - Editions de la Maisnie, 1983) et The Natural Way of Farming, démontrant ainsi qu'il ne manque pas de sagesse.. Sa méthode d'agriculture ne nécessite pas de labour, pas de fertilisants ni de pesticides, pas de désherbage ni d'élagage ainsi que très peu de travail! Il accomplit tout cela (y compris des rendements élevés) grâce à une extrème précaution dans la détermination de la période de semis tout comme dans le choix des combinaisons de plantes (polyculture). En résumé, il a élevé l'art du travail avec la nature à un très haut degré de raffinement..

Il décrit comment on peut appliquer ses méthodes d'agriculture naturelle aux zones désertiques de la planète, et ceci sur la base de son expérience en Afrique en 1985.


  • Biographie

Microbiologiste de formation, il s'est spécialisé en phytopathologie, avant de commencer à douter des progrès apportés par l'agriculture scientifique. Il abandonne alors son poste de chercheur et part cultiver sa ferme familiale sur l'île de Shikoku. Dès lors, il consacre sa vie à développer une agriculture plus conforme à ses convictions, qu'il qualifiera d'agriculture naturelle. Ses recherches, inspirées de ses racines culturelles zen, taoïste, shinto, bouddhisme, vont dans le sens d'une unification spirituelle entre l'Homme et la Nature. A partir des années 1980, ses travaux rencontrent progressivement une reconnaissance mondiale, et il multiplie les conférences et rencontres internationales. Sa ferme devient un lieu d'échange sur ses pratiques pour des experts et curieux venus du monde entier.

 

Il est l'auteur de la Révolution d'un seul brin de paille qui raconte et théorise son expérience en agriculture naturelle. Sa pratique inspire en grande partie la permaculture de Bill Mollison et David Holmgren, malgré des différences philosophiques notables, l'agriculture naturelle étant basée sur le non-agir et le refus du savoir scientifique et rationnel.


En laissant faire la nature, et en limitant au maximum les interventions humaines nécessaires, il réalise que le rendement de sa production de riz est meilleur qu'en agriculture classique. Même sans apport extérieur, sa méthode d'agriculture a pour principal effet d'enrichir le sol plutôt que de l'épuiser.


Selon lui, l'esprit de discrimination, qui frappe l'ensemble de nos sociétés, a touché aussi l'agriculture productiviste moderne, et en explique les dérives. L'esprit de non-discrimination permet à l'homme attaché à la nature de la percevoir comme un tout non différentiable. Le sūtra du cœur, qu'il cite, essence du bouddhisme zen, résume l'esprit et la pratique de cet ancien chercheur en pathologies des plantes. Sa référence à Dieu sera plus marquée dans son dernier livre. Son premier ouvrage offre un éclairage simple et clair sur l'évolution de l'agriculture japonaise et mondiale.

En 1988 il a reçu le Ramon Magsaysay Award, souvent considéré comme équivalent au prix Nobel en Asie pour ses travaux et services rendus « à l'Humanité ».

Beaucoup de travail a été fait pour adapter la méthode Fukuoka aux conditions de l'agriculture européenne, entre autres les recherches des français Marc Bonfils et Claude Bourguignon, du travail de Emilia Hazelip, qui au cours de nombreux stages en France, en Espagne, et aux États-Unis, ont repris les fondamentaux du travail de Fukuoka.

 

  • Les quatre principes de l'agriculture naturelle (permaculture) de Masanobu Fukuoka /extrait de La révolution d'un seul brin de paille

1- NE PAS CULTIVER, c'est-à-dire ne pas labourer ou retourner la terre. Pendant des siècles les agriculteurs ont tenu pour établi que la charrue était essentielle pour faire venir des récoltes. Cependant, ne pas cultiver est le fondement de l'agriculture sauvage. La terre se cultive elle-même, naturellement, par la pénétration des racines des plantes et l'activité des microorganismes, des petits animaux et des vers de terre.

 

2- PAS DE FERTILISANT CHIMIQUE OU DE COMPOST PREPARE. [Pour fertiliser, M. Fukuoka fait pousser une légumineuse en couverture du sol, le trèfle blanc, remet la paille battue sur les champs et ajoute un peu de fumier de volaille (à la suite de la construction d'une route entre son poulailler et ses champs, ses volailles ne pouvaient plus se balader dans ses cultures. Il a été contraint à cet apport.] Les hommes brutalisent la nature et malgré leurs efforts ils ne peuvent pas guérir les blessures qu'ils causent. Leurs pratiques agricoles insouciantes vident le sol de ses aliments essentiels et l'épuisement annuel de la terre en est la conséquence. Laissé à lui-même, le sol entretient naturellement sa fertilité, en accord avec le cycle ordonné de la vie des plantes et des animaux.


3- NE PAS DESHERBER, NI MECANIQUEMENT, NI AUX HERBICIDES. Les mauvaises herbes jouent leur rôle dans la construction de la fertilité du sol et dans l'équilibre de la communauté biologique. C'est un principe fondamental que les mauvaises herbes doivent être contrôlées, non éliminées.


4- PAS DE DEPENDANCE ENVERS LES PRODUITS CHIMIQUES. [Mr Fukuoka fait pousser ses récoltes de céréales sans produit chimique d'aucune sorte. Sur quelques arbres du verger il a occasionellement recours à une émulsion d'huile de machine pour contrôler la cochenille (insect scales). Il n'utilise pas de poison persistant ou à large spectre, et n'a pas de « programme » pesticide] Depuis le temps que les plantes faibles se sont développées, conséquence de pratiques contre nature telles que le labour et la fertilisation, la maladie et le déséquilibre des insectes sont devenus un grand problème en agriculture. La nature, laissée seule, est en parfait équilibre. Les insectes nuisibles et les maladies des plantes sont toujours présents, mais n'atteignent pas, dans la nature, une importance qui nécessite l'utilisation de poisons chimiques. L'approche intelligente du contrôle des maladies et des insectes est de faire pousser des récoltes vigoureuses dans un environnement sain.


  • Pratique de l'agriculture naturelle...

« Mes champs sont peut-être les seuls au Japon à ne pas avoir été labourés depuis plus de vingt ans, et la qualité du sol s'améliore à chaque saison. J'estime que la couche supérieure riche en humus, s'est enrichie sur une profondeur de plus de douze centimètres durant ces années. Ce résultat est en grande partie dû au fait de retourner au sol tout ce qui a poussé dans le champ sauf le grain.» M. Fukuoka


  • Culture

Quand le sol est cultivé on change I'environnement naturel au point de le rendre méconnaissable. Les répercussions de tels actes ont donné des cauchemars à des générations innombrables d'agriculteurs. Par exemple quand on soumet à la charrue un territoire naturel, de très solides mauvaises herbes telles que le chiendent et I'oseille arrivent parfois à dominer la végétation. Quand ces mauvaises herbes s'installent, I'agriculteur est confronté à une tâche presque impossible, le désherbage annuel. Très souvent la terre est abandonnée.
Quand on est confronté à de tels problèmes, la seule solution de bon sens est de cesser en premier lieu les pratiques contre-nature qui ont amené cette situation. L'agriculteur a aussi la responsabilité de réparer les dommages qu'il a causé. La culture du sol devrait être arrêtée. Si des mesures douces comme de répandre de la paille et de semer du trèfle sont pratiquées, au lieu d'utiliser des machines et des produits chimiques fabriqués par I'homme pour faire une guerre d'anéantissement, I'environnement reviendra alors à son équilibre naturel et même les mauvaises herbes génantes pourront être controlées.

 

  • Fertilisant

Il m'arrive de demander en causant avec des experts de la fertilité du sol : « Si un champ est laissé à lui-même, la fertilité du sol augmentera-t-elle ou s'épuisera-t-elle? ». D'ordinaire ils hésitent et disent quelque chose comme : « Bien, voyons. Elle s'épuisera... » Non, ce n'est pas le cas si I'on se souvient que si I'on cultive le riz pendant longtemps dans le même champ sans engrais, la récolte se stabilise alors autour de 24 quintaux à I'hectare. La terre ne s'enrichit ni ne s'épuise.
Ces spécialistes de réfèrent à un champ cultivé et inondé (culture du riz - MD). Si la nature est livrée à elle-même la fertilité augmente. Les débris organiques animaux et végétaux s'accumulent et sont décomposés par les bactéries et les champignons à la surface du sol. Avec I'écoulement de I'eau de pluie les substances nutritives sont entraînées profondément dans le sol pour devenir nourriture des microorganismes, des vers de terre et autres petits animaux. Les racines des plantes atteignent les couches du sol plus profondes et ramènent les substances nutritives à la surface. Si vous voulez avoir une idée de Ia fertilité naturelle de la terre, allez un jour vous promener sur le versant sauvage de la montagne et regardez les arbres géants qui poussent sans engrais et sans être cultivés. La fertilité de la nature dépasse ce que I'on peut imaginer. C'est ainsi.

 

Rasez la couverture forestière naturelle et plantez des pins rouges du Japon, ou des cèdres, pendant quelques générations et le sol s'épuisera et s'ouvrira à I'érosion. Par ailleurs, prenez une montagne improductive à sol pauvre d'argile rouge et plantez-la en pins ou en cèdres avec une couverture du sol en trèfle et en luzerne. Comme I'engrais vert [note 1] allège et enrichit le sol, mauvaises herbes et buissons poussent sous les arbres, et un cycle fertile de régénération commence. Il y a des cas où le sol s'est enrichi sur une profondeur de dix centimètres en moins de dix ans.

 

Pour faire pousser les récoltes également, on peut arrêter d'utiliser des fertilisants préparés. Dans la plupart des cas une couverture permanente d'engrais vert et le retour de toute la paille et de la balle sur le sol seront suffisants. Pour fournir de I'engrais animal qui aide à décomposer la paille, j'avais I'habitude de laisser les canards aller en liberté dans les champs. Si on les y laisse aller quand ils sont canetons, pendant que les plantes sont encore toutes petites, les canards vont grandir en même temps que le riz. Dix canards vont pourvoir à tout le fumier nécessaire sur un are et aideront aussi à contrôler les mauvaises herbes.

J'ai fait cela de nombreuses années jusqu'à ce que la construction d'une route nationale vienne empêcher les canards de traverser pour aller aux champs et revenir à la basse-cour. Maintenant j'utilise un peu de crottes de poule pour aider à décomposer la paille. Sur d'autres terres, canards ou autre petit bétail sont encore possibles.


Ajouter trop d'engrais peut causer des problèmes. Une année, juste après le repiquage du riz, je louai un demi hectare en champs fraîchement plantés de riz pour une période d'un an. Je vidai toute I'eau des rizières et procédai sans fertilisant chimique, répandant simplement une petite quantité de crottes de poule. Quatre champs poussèrent normalement. Mais dans le cinquième, quoi que j'y fisse, les plants de riz poussèrent trop épais et furent attaqués par la brunissure (blast disease). Quand je questionnai le propriétaire à ce sujet, il dit qu'il avait utilisé ce champ tout I'hiver comme dépôt de fumier de poules.

En utilisant de la paille, de I'engrais vert et un peu de fumier de volaille, vous pouvez obtenir de hauts rendements sans ajouter de compost ni de fertilisant du commerce. Depuis plusieurs dizaines d'années maintenant, je reste tranquille à observer la démarche de la nature pour faire pousser et fertiliser. Et tout en observant, je fais de magnifiques récoltes de Iégumes, d'agrumes, de riz et de céréales d'hiver, cadeau pour ainsi dire de la fertilité naturelle de la terre.


  • Venir à bout des mauvaises herbes

Voici quelques points clef à se rappeler dans la manière d'agir avec les mauvaises herbes.
Dès qu'on arrête de cultiver, la quantité de mauvaises herbes décroît nettement. Les variétés de mauvaises herbes dans un champ donné vont de même changer.

 

Si I'on sème pendant que la moisson précédente mûrit encore, ces semences germeront avant les mauvaises herbes. Les mauvaises herbes d'hiver ne Ièvent qu'après la moisson du riz, mais à cette époque-là, les céréales d'hiver ont déjà pris une tête d'avance. Les mauvaises herbes d'été ne Ièvent qu'après la moisson de I'orge et de I'avoine, mais le riz est déjà en train de croitre avec vigueur. En calculant les semailles de sorte qu'il n'y ait pas d'intervalle entre la succession des cultures on donne aux graines semées un sérieux avantage sur les mauvaises herbes. Si I'on recouvre entièrement le champ de paille juste après la moisson, on coupe court momentanément à la germination des mauvaises herbes. Le trèfle blanc semé avec les semences, en couverture du sol, aide aussi à garder les mauvaises herbes sous contrôle.

 

L'habituelle voie d'action sur les mauvaises herbes est de cultiver le sol. Mais lorsque vous le cultivez, les graines enfouies profondément dans le sol qui n'auraient jamais germé autrement, sont remontées à la surface et vous leur donnez une chance de germer. De plus, dans ces conditions, vous donnez I'avantage aux variétés à germination et croîssance rapides. Ainsi pourriez-vous dire que I'agriculteur qui essaye de contrôler les mauvaises herbes par la culture du sol, sème littéralement les graines de sa propre infortune.


  • Contrôle des « maladies »

Il faut dire qu'il y a encore des personnes qui pensent que si elles n'utilisent pas de produits chimiques leurs arbres fruitiers et leurs champs de céréales vont dépérir sous leurs yeux. En réalité c'est en utilisant ces produits chimiques que les gens ont préparé à leur insu les conditions par lesquelles cette peur non fondée peut devenir réalité.

 

Récemment des pins rouges du Japon ont souffert de sérieux ravages dûs à une irruption d'hylobie de l'écorce (charançon du pin = pine bark weevils). Les forestiers utilisent maintenant des hélicoptères pour essayer d'arrêter les ravages par des pulvérisations aériennes. Je ne nie pas que ce soit efficace à court terme, mais je sais qu'il doit y avoir un autre moyen.

Les chancres de I'hylobie, selon les dernières recherches, ne sont pas une infestation directe mais continuent I'action de parasites médiats. Les parasites procréent à I'intérieur du tronc, bloquent le transport de I'eau et des éléments nutritifs, et causent éventuellement le dépérissement et la mort du pin.

La cause profonde, naturellement, n'est pas encore clairement discernée.

 

Les parasites se nourrissent d'un champignon qui se trouve à I'intérieur du tronc de I'arbre. Pourquoi ce champignon s'est-il mis à proliférer ainsi à I'intérieur de I'arbre? Est-ce que le champignon a commencé à se multiplier après que le parasite eût déjà fait son apparition ? Ou bien est-ce que le parasite a paru parce que le champignon était déjà Ià ? Cela se résume par la question : qui vint le premier : le champignon ou le parasite ? Qui plus est, il y a un autre microbe dont on sait très peu de chose, qui accompagne toujours le champignon, et un virus toxique pour le champignon. Les effets s'enchaînant en tous sens, la seule chose dont on soit absolument sûr est que les pins dépérissent en nombre inhabituel.

 

On ne peut pas savoir quelle est la cause véritable du chancre du pin, ni les conséquences profondes du « remède ». Si I'on intervient à I'aveuglette cela ne peut que semer les graines de la prochaine grande catastrophe. Non, je ne peux pas me réjouir, sachant que les ravages directs de I'hylobie ont été résolus par des vaporisations de produits chimiques. Utiliser des produits chimiques agricoles est la manière la plus absurde de traiter des problèmes tels que ceux-là, et ne conduira qu'à de plus graves problèmes dans I'avenir.

 

Les quatre principes de I'agriculture sauvage - (ne pas cultiver, pas d'engrais chimiques ni de compost préparé, pas de désherbage par labour ni herbicide et pas de dépendance chimique)- obéissent à I'ordre naturel et conduisent au réapprovisionnement de la richesse naturelle. Tous mes tâtonnements ont suivi cette ligne d'idée. C'est le coeur de ma méthode pour faire pousser Iégumes, céréales et agrumes.

  • Agriculture au milieu des mauvaises herbes

Une grande variété d'espèces de mauvaises herbes poussent avec le grain et le trèfle blanc dans ces champs. La paille de riz répandue sur le champ I'automne dernier est déjà décomposée en riche humus. La moisson atteindra environ 59 quintaux à I'hectare .

 

Hier, quand le Professeur Kawase, qui fait autorité sur les herbes de pâturage, et le Professeur Hiroe, qui fait des recherches sur les plantes anciennes, virent la fine couche d'engrais vert dans mes champs, ils appelèrent cela une magnifique oeuvre d'art. Un agriculteur local qui s'était attendu à voir mes champs complètement recouverts de mauvaises herbes fut surpris de voir I'orge poussant si vigoureusement parmi les nombreuses autres plantes. Des experts techniques sont également venus ici, ont vu les mauvaises herbes, vu le cresson et le trèfle qui poussent partout, et sont partis en hochant la tête d'étonnement .

Il y a vingt ans, quand j'encourageais I'utilisation d'une couverture du sol permanente dans les vergers, il n'y avait pas un brin d'herbe visible dans les champs ou les vergers dans tout le pays. En voyant des vergers comme les miens les gens arrivèrent comprendre que les arbres fruitiers pouvaient très bien pousser parmi toutes sortes d'herbes. Aujourd'hui les vergers couverts d'herbes sont communs au Japon et ceux qui ne le sont pas sont devenus rares.

 

C'est la même chose pour les champs de céréales. Riz, orge et avoine peuvent pousser avec succès tandis que les champs sont couverts de trèfle et de mauvaises herbes tout au long de I'année. Revoyons plus en détail le programme annuel des semailles et moissons de ces champs. Début octobre, avant la moisson, on sème à la volée du trèfle blanc et des céréales d'hiver de variété à croîssance rapide parmi les tiges du riz finissant de mûrir [note 2]. Le trèfle et I'orge, ou I'avoine, Ièvent et poussent de deux centimètres et demi à cinq centimètres pendant le temps qu'il faut au riz pour être prêt à moissoner. Pendant la moisson du riz, les semences levées sont foulées par les pieds des moissonneurs, mais récupèrent en un rien de temps. Quand le battage est accompli la paille de riz est répandue sur le champ.

 

  • Seed bomb

« En un jour il est possible de faire assez de boulettes d'argile pour ensemencer environ deux hectares. Je trouve que là où les boulettes sont couvertes de paille, les semences germent bien et ne pourissent pas même les années de pluie


 

Quand le riz est semé en automne et laissé découvert, les semences sont souvent mangées par les souris et les oiseaux ou bien elles pourrissent au sol et c'est pourquoi j'enferme les semences de riz dans de petites boulettes d'argile avant de semer. La semence est étalée sur un plateau ou une panière que I'on secoue dans un mouvement de va-et-vient circulaire. On la saupoudre d'argile finement pulvérisée et on ajoute de temps en temps une fine buée d'eau. Cela forme de petites boulettes d'environ un centimètre de diamètre. Il y a un autre procédé pour faire les boulettes.

 

- On fait d'abord tremper dans I'eau pendant plusieurs heures la semence de riz décortiqué. On la retire et on la mélange à de I'argile humecté tout en foulant des pieds ou des mains. Puis on presse I'argile à travers un tamis en grillage de cage à poule pour le séparer en petites mottes. On doit laisser sècher les mottes un jour ou deux, ou jusqu'à ce qu'on puisse aisément les rouler en boulettes entre les paumes. Idéalement il y a une graine par boulette. En un jour il est possible de faire assez de boulettes pour ensemencer environ deux hectares.

 

Selon les conditions j'enferme quelquefois les semences des autres céréales et des Iégumes dans des boulettes avant de semer. De mi-novembre à mi-décembre c'est le bon moment pour semer à la volée des boulettes contenant la semence de riz parmi les jeunes plants d'orge ou d'avoine, mais on peut aussi les semer à la volée au printemps . On étend sur le champ une fine couche de fumier de volaille pour aider à décomposer la paille et les semailles de I'année sont terminées.

 

En mai les céréales d'hiver sont moissonnées. Après le battage toute la paille est répandue sur le champ.

On fait alors entrer I'eau qu'on laisse stagner pendant une semaine à dix jours. Ceci provoque un affaiblissement des mauvaises herbes et du trèfle et permet au riz de lever à travers la paille. Durant juin et juillet la pluie suffit ; en août on fait passer de I'eau courante à travers le champ une fois par semaine sans la laisser stagner. Maintenant la moisson d'automne approche. Tel est le cycle annuel de culture du riz/céréales d'hiver par la méthode naturelle. Les semailles et la moisson suivent de si près le modèle de la nature qu'on peut considérer qu'elles suivent leur processus naturel plutôt qu'une technique agricole.
Cela ne prend qu'une heure ou deux à un agriculteur de faire les semailles et de répandre la paille sur un are. A I'exception de la moisson on peut faire pousser seul les céréales d'hiver, et pour le riz deux ou trois personne suffisent en n'utilisant que les outils japonnais traditionnels. Il n'y a pas méthode plus facile, plus simple, pour faire pousser le grain. Elle comporte à peine plus que semer à la volée et répandre la paille, mais il m'a fallu plus de trente ans pour atteindre cette simplicité.

 

Cette manière de travailler la terre s'est développée conformément aux conditions naturelles des îles japonaises mais j'ai le sentiment que la méthode naturelle du travail de la terre pourrait aussi être appliquée dans d'autres régions et pour d'autres cultures indigènes. Dans les régions où I'eau n'est pas aisément disponible on pourrait faire pousser le riz des montagnes, par exemple, ou d'autres grains tels que le sarrasin, le sorgho ou le millet. Au lieu du trèfle blanc une autre variété de trèfle, la luzerne, la vesce ou le lupin peuvent se révéler meilleures couvertures du champ. L'agriculture sauvage prend une forme distincte, conformément aux conditions particulières de la région où elle est appliquée.

Pendant la transition vers cette sorte d'agriculture, un peu de désherbage, de compostage ou d'élagage peuvent être nécessaires au début mais ces mesures seront graduellement réduites chaque année. Finalement ce n'est pas la technique de culture qui est le facteur le plus important, mais plutôt I'état d'esprit de I'agriculteur.

  • Agriculture avec de la paille

On pourrait considérer que répandre de la paille est plutôt sans importance alors que c'est le fondement de ma méthode pour faire pousser le riz et les céréales d'hiver. C'est en relation avec tout, avec la fertilité, la germination, les mauvaises herbes, la protection contre les moineaux, I'irrigation. Concrétement et théoriquement, I'utilisation de la paille en agriculture est un point crucial. Il me semble que c'est quelque chose que je ne peux pas faire comprendre aux gens.

 

  • Répandre la paille non-hachée

Le Centre d'Essai d'Okayama est en train d'expérimenter I'ensemencement direct du riz dans quatre vingt pour cent de ses champs expérimentaux. Quand je leur suggérai d'étendre la paille non-hachée, ils pensèrent apparemment que cela ne pouvait pas être bien, et firent les expériences après I'avoir hachée dans un hachoir mécanique. Quand j'allai voir I'essai il y a quelques années, je vis que les champs avaient été divisés en ceux utilisant la paille non-hachée, hachée et pas de paille du tout. C'est exactement ce que je fis pendant longtemps et comme la non hachée marche mieux, c'est la non-hachée que j'utilise. M. Fujii, un enseignant du Collège d'Agriculture de Yasuki dans la Préfecture de Shimane, voulait essayer I'ensemencement direct et vint visiter ma ferme. Je lui suggérai de répandre de la paille non-hachée sur son champ. Il revint I'année suivante et rapporta que I'essai avait raté. Après avoir écouté attentivement son récit, je m'aperçus qu'il avait posé la paille de manière rectiligne et ordonnée comme le mulch d'un jardin japonais. Si vous faites ainsi, les semences ne germeront pas bien du tout. Les pousses du riz auront du mal à passer au travers de la paille d'orge ou d'avoine si on la répand de façon trop ordonnée. Il vaut mieux la jeter à la ronde en passant, comme si les tiges étaient tombées naturellement.

 

La paille de riz fait un bon mulch aux céréales d'hiver, et la paille de céréales d'hiver est encore meilleure pour le riz. Je veux que cela soit bien compris. Il y a plusieurs maladies du riz qui infesteront la récolte si on applique de la paille de riz fraîche. Toutefois ces maladies du riz n'affecteront pas les céréales d'hiver, et si la paille de riz est étendue en automne, elle sera tout à fait décomposée quand le riz germera au printemps suivant. La paille de riz fraîche est saine pour les autres céréales, de même que la paille de sarrazin, et la paille des autres espèces de céréales peut être utilisée pour le riz et le sarrazin. En général la paille fraiche des céréales d'hiver telles que le froment, I'avoine et I'orge ne doit pas être employée comme mulch pour d'autres céréales d'hiver parce que cela pourrait provoquer des dégats par maladie .
La totalité de la paille et de la balle restant après avoir battu doit retourner sur le champ.

  • La paille enrichit la terre.

Eparpiller la paille maintient la structure du sol et enrichit la terre au point que le fertilisant préparé devient inutile. Ceci est lié bien entendu à la non-culture. Mes champs sont peut-être les seuls au Japon à ne pas avoir été labourés depuis plus de vingt ans, et la qualité du sol s'améliore à chaque saison. J'estime que la couche supérieure riche en humus, s'est enrichie sur une profondeur de plus de douze centimètres durant ces années. Ce résultat est en grande partie dû au fait de retourner au sol tout ce qui a poussé dans le champ sauf le grain.

  • Pas besoin de préparer de compost.

II n'est pas nécessaire de préparer de compost. Je ne dirai pas que vous n'avez pas besoin de compost - seulement qu'il n'est pas nécessaire de travailler dur à le faire. Si on laisse la paille étendue à la surface du champ au printemp ou en automne et qu'on la recouvre d'une mince couche de fumier de poule ou de crottes de canard, en six mois elle se décomposera complètement. Pour faire du compost par la méthode habituelle, I'agriculteur travaille comme un fou sous le soleil brûlant, hachant la paille, ajoutant de I'eau et de la chaux, retournant le tas et le tractant jusqu'au champ. Il se donne toute cette peine parce qu'il pense que c'est une « meilleure voie ». Je préférerais voir les gens éparpiller de la paille, de la balle ou des copeaux sur leurs champs .

 

En voyageant sur la ligne de Tokaïdo à I'ouest du Japon, j'ai remarqué qu'on coupe la paille plus grossièrement que lorsque j'ai commencé à parler de la répandre non coupée. I1 faut que je rende justice aux agriculteurs. Mais les experts d'aujourd'hui continuent à dire qu'il est préférable de n'utiliser que tant de tonnes de paille à I'hectare. Pourquoi ne disent-ils pas de remettre toute la paille dans le champ ? En regardant par la fenêtre du train, on peut voir des agriculteurs qui ont coupé et répandu environ la moitié de la paille et laissent pourrir le reste à I'écart sous la pluie.
Si tous les agriculteurs du Japon se mettaient d'accord et commençaient à remettre toute la paille sur leurs champs, le résultat serait qu'une énorme quantité de compost reviendrait à la terre.

  • Germination

Pendant des centaines d'années les agriculteurs ont mis grand soin à la préparation de semis de riz pour faire pousser du plant sain et fort. Ils nettoyaient les petits semis comme s'ils avaient été I'autel des ancètres. La terre était cultivée, du sable et les cendres de balle de riz brûlée étaient répandus tout autour, et une prière était offerte pour que les plants réussissent.

Il n'est donc pas étonnant que les villageois des environs aient pensé que je n'avais plus ma tête de jeter la semence à la volée tandis que les céréales d'hiver étaient encore sur pied, avec des mauvaises herbes et des morceaux de paille en décomposition éparpillés partout.

 

Naturellement les semences germent bien quand elles sont semées directement sur un champ bien retourné, mais s'il pleut il devient boueux, on ne peut pas y entrer et y marcher et les semailles doivent être différées. La méthode sans culture a la sécurité sur ce point, mais par ailleurs elle a I'inconvénient des petits animaux tels que taupes, grillons, souris et limaces qui aiment manger les semences. Les boulettes d'argile enfermant les semences résolvent ce problème.


Pour semer les céréales d'hiver la méthode habituelle est de semer la semence et de la recouvrir de terre. Si la semence est mise trop profondément, elle pourrira. J'ai autrefois laissé tomber la semence dans de petits trous dans le sol, ou dans des sillons sans les recouvrir de terre, mais j'ai expérimenté beaucoup d'échecs avec les deux méthodes. Depuis peu je suis devenu paresseux et au lieu de faire des sillons ou de faire des trous dans la terre, j'enveloppe les semences dans des boulettes d'argile et je les lance directement sur le champ. La germination est meilleure à la surface où elle est exposée à I'oxygène. J'ai trouvé que Ià où les boulettes sont couvertes de paille, les semences germent bien et ne pourrissent pas, même les années de forte pluie.


  • La paille aide à tenir tête aux mauvaises herbes et aux moineaux

Idéalement, un hectare produit environ quatre tonnes de paille d'avoine. Si la totalité de la paille est étendue sur le champ, la surface sera entièrement recouverte. Même une mauvaise herbe génante comme le chiendent, problème le plus difficile dans la méthode d'ensemencement direct sans culture, peut être maintenue sous contrôle.


Les moineaux m'ont causé de fréquents maux de tête. L'ensemencement direct ne peut pas réussir sans moyen sûr pour venir à bout des oiseaux et il y a beaucoup d'endroits où I'ensemencement direct a été lent à se répandre pour cette seule raison. Certains d'entre vous peuvent avoir le même problème aves les moineaux et vous comprendrez ce que je veux dire. Je me souviens du temps où ces oiseaux me suivaient et dévoraient toutes les graines que j'avais semées avant même que j'aie pu finir I'autre côté du champ. J'ai essayé les épouvantails à moineaux et les filets, des boîtes de conserve cliquetant sur des ficelles, mais rien n'a vraiment bien marché. Ou s'il arrivait qu'une de ces méthodes réussît, son efficacité ne durait qu'un an ou deux.

 

Mon expérience a montré qu'en semant quand la récolte est encore sur pied de telle sorte que la semence soit cachée par les herbes et le trèfle et en répandant un mulch de paille de riz, d'avoine ou d'orge dès que la récolte mûre à été moissonnée, le problème des moineaux peut être résolu avec beaucoup d'efficacité.
J'ai fait quantité de fautes en expérimentant au cours des ans, j'ai fait I'expérience d'erreurs de toutes sortes. J'en connais probablement plus sur ce qui peut aller mal dans la croissance des récoltes agricoles que personne d'autre au Japon. Quand j'ai réussi pour la première fois à faire pousser du riz et des céréales d'hiver par la méthode de la non-culture, je me suis senti aussi heureux que Christophe Colomb a dû I'être quand il découvrit l'Amérique .

 

  • Fabrication de seeds bombs

Composition :

* un mix de graines
*1/3 de lombricompost
* 2/3 d'argile

 

Etape 1 : mélangez le 2/3 - 1/3 d'argile et de lombricompost

Etape 2 : Ajoutez y votre mélange de graines

Etape 3 : Versez de l'eau pour humidifier jusqu'à obtenir une pâte compacte et mélanger

Etape 4 : Malaxez pour former de petites boules

Etape 5 : C'est prêt, allez semer !

 



Sources:

http://forum.permacultureweb.fr/

www.citerre.org/fukuokamct.htm

http://www.neomansland.info/2010/03/green-guerrilla-2-fabriquer-des-bombes-de-graines/

wikipédia

 

Posté par JSS

26/05/2011

150 Rennais commencent à suivre les "indignados"


Sur le modèle des révolutions arabes et des "Indignados", en Espagne, 150 personnes se sont retrouvées ce mercredi pour exprimer leur ras-le-bol général, place de la Mairie, à Rennes.

19 h. Ils sont une vingtaine à s'asseoir au centre de la place de la Mairie. Une banderole étendue le long d'une façade indique : "Ils prennent l'argent, prenons la rue". La couleur est annoncée. 21 h 30 : ils sont 150. Tous ont répondu à l'appel du groupe "Démocratie réelle maintenant", sur Facebook, ou ont suivi le bouche à oreille. D'autres, curieux, s'approchent, se disent que ce doit être une manifestation culturelle. Bien vite, ils voient ces jeunes raconter leur histoire.

Une jeune espagnole explique la situation dans son pays. Bonnet rayé, nez fardé de rouge, elle évoque ces Indignados, qui s'organisent en masse depuis le 15 mai contre la politique de leur gouvernement. Sur son front est écrit, dans sa langue natale : "Nous ne sommes pas des clowns." Face à elle, un Marocain lance : "Que ce soit dans le monde arabe ou ici, il faut mener un combat universel pour la démocratie." Beaucoup de jeunes et quelques moins jeunes, venus de Rennes et alentours, échangent. Tous sont là pour extérioriser leur ras-le-bol général. Comme leurs homologues parisiens, toulousains, bordelais, montpelliérains, bayonnais, marseillais, grenoblois.

"Discuter ensemble"

C'est la troisième fois qu'ils se réunissent. Mais ce mercredi, ils sont beaucoup plus nombreux. Des groupes d'une quinzaine de personnes se forment alors pour échanger. Au bout de 20 minutes, ils se retrouvent et donnent leurs raisons d'être là : "combattre le système monétaire, le néolibéralisme". "On ne se sent pas en démocratie", "lutter contre l'isolement en discutant ensemble"... Des idées somme toute générales, qu'ils comptent approfondir par la suite. Olivier, un jeune doctorant, explique : "C'est un rassemblement apolitique, mais avec des revendications politiques."

Quant à la suite du mouvement, tous sont motivés : ils faut s'autogérer, pourquoi pas organiser la vie sur place (nourriture, campement...) et trouver d'autres lieux de rassemblement. En attendant, un RDV régulier est fixé : tous les jours à 19 h place de la Mairie.

Groupe "les indignés Rennes"

 

Source :

15.000 Athéniens répondent à l'appel des «indignados» d'Espagne

Quinze mille Grecs inspirés par les «indignados» [indignés] d'Espagne se sont rassemblés mercredi devant le siège du Parlement, à Athènes, pour protester contre les mesures d'austérité aux cris de «voleurs!».

«Dehors, la junte du FMI!», clamait l'une des banderoles brandies lors de cette première manifestation apolitique depuis le début de la crise liée à la dette publique. Le rassemblement, organisé via Facebook, répondait à un slogan des manifestants espagnols, invitant les Grecs à «se réveiller».

30.000 membres sur la page Facebook

«Nous sommes réveillés! Quelle heure est-il? L'heure qu'il s'en aillent!», leurs ont-ils répondus par banderole interposée, évoquant leurs dirigeants.

« Ça me met en colère que les Espagnols disent que nous sommes endormis. C'est le moment de se réveiller. On ne peut pas continuer comme ça», s'est indignée Elsa Karanikola, une femme au foyer de 45 ans qui a pris part à la manifestation d'Athènes, place Syndagma, où toutes les catégories d'âge étaient représentées.

En quelques jours, le groupe Facebook «Colère à Syndagma» a rassemblé 30.000 membres. D'autres manifestations ont eu lieu à Thessalonique, dans le Nord, et à Patras, dans l'Ouest.

Le gouvernement grec a annoncé lundi une série de privatisations et a promis de nouvelles mesures d'austérité pour assainir les comptes publics.

Reuters

Source : http://www.20minutes.fr/ledirect/730900/grece-15000-atheniens-repondent-appel-indignados-espagne

Les Indignés ont planté hier les tentes contre le « système »

Source : http://www.sudouest.fr/2011/05/26/un-camp-du-refus-409389...

 Hier soir, une dizaine de tentes et une yourte installées à Bayonne.  photo jean-daniel chopin

Hier soir, une dizaine de tentes et une yourte installées à Bayonne. photo jean-daniel chopin

Difficile de prédire ce que deviendra le mouvement dans les jours à venir. S'il peut approcher l'ampleur des protestations espagnoles dites du 15 mai (ou 15-M) qui l'ont inspiré. Mais ceux qu'il faut appeler les Indignés de Bayonne ont réuni plus de 150 personnes, hier, place de la Liberté à Bayonne. En une brève manifestation ils ont gagné le mail Chaho-Pelletier, vaste esplanade enherbée propice à déployer leur campement protestataire, « contre le système et ses inégalités, son déficit de démocratie ».

Les Indignés ont épousé l'injonction de Stéphane Hessel (1), titre de son petit livre au succès retentissant : « Indignez-vous ! » (Indigènes éditions). Le mouvement est en France le pendant de Democracia Real Ya (Démocratie réelle maintenant). Comme lui, il ne revendique pas de leader, se base sur « des assemblées générales citoyennes ». Avant même de déployer les premières tentes en bord de Nive, un campeur-manifestant prend le mégaphone pour le préciser : « On va faire une première AG pour que les gens puissent dire ce qu'ils veulent mettre dans le mouvement. »

« Ras le bol »

Olivier et ses quatre potes le savent bien, ce qu'ils veulent y « mettre ». Quand l'appel à se réunir hier, premier jour de la réunion du G8 à Deauville, a circulé sur Internet, ils n'ont pas hésité : « C'était clair tout de suite, j'en suis. Parce qu'il y a un ras-le-bol général. On vient dire un rejet du capitalisme, de l'exploitation des travailleurs, du chômage, du logement hors de prix… »

Il y a dans ces dizaines de personnes des militants chevronnés, habitués des cortèges. Et d'autres, comme Audrey, étudiante, qui font « un truc pareil pour la première fois ». « Parce que je me dis que c'est maintenant ou jamais. On voit les révolutions dans le monde, en Tunisie et ailleurs. Il se passe quelque chose. » Palpitations de jasmin. La jeune femme ne développe pas l'argumentaire assuré d'Olivier, mais elle a ce sentiment diffus de souffrances et d'injustices.

81 ans

Une vieille dame est assise sur un banc. « Vous êtes ici avec les Indignés ? » hasarde-t-on. « Et pourquoi d'autre ? » Genny a 81 ans : « Je lâche pas le morceau », balance-t-elle. « Je suis là pour les jeunes. J'ai besoin de m'indigner aussi quand je vois ce monde qui va mal et ne fait pas de place à la jeune génération. Et puis on se moque des faibles, on préfère défendre les banques. » Genny va-t-elle camper ? Un sourire malicieux : « Qui sait… J'ai pris mes médicaments avec moi, au cas où… »

Matthias pourrait être son petit-fils. Il déplie sa tente, aidé d'un pote. « C'est ma maison, ici, maintenant. J'habite à Anglet, mais je vais dormir ici. Demain, j'irai au boulot et je rentrerai ici le soir. » Il a 31 ans, bosse pour « une grosse entreprise » du coin. « Je vois bien dans mon boulot que c'est toujours plus de productivité. Le système nous pousse et au final c'est toujours plus de précarité et d'inégalités. On vote, oui, mais c'est un leurre au final. Le système demeure. »

Une dizaine de tentes seront bientôt dressées et… une yourte ! Là pour une durée indéterminée. En marge du campement, une banderole invite : « Ne nous regardez pas, rejoignez-nous. »

(1) Résistant de la Seconde Guerre mondiale, coauteur de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, avec le Bayonnais René Cassin.

22/05/2011

Des nouvelles du campement de Barcelone, résistance pacifique

 

"Comme vous le savez peut-être, depuis les manifestations du 15 mai appelées par le collectif Democracia real ya!, à l'occasion des campagnes électorales, les soulèvements populaires en Espagne s'amplifient et s'organisent.

On parle beaucoup de la Puerta del Sol à Madrid, qui rassemble plusieurs milliers de personnes chaque jour et nuit ( http://www.courrierinternational.com/article/2011/05/20/u...). Comme dans un grand festival, la place est organisée en différents stands (repos, cuisine, librairie...) et différentes commissions qui s'occupent de l'organisation: infrastructure, communication, économie, débats, contenu des manifestes...

Ayant la chance de vivre au jour le jour le déroulement des évènement à Barcelone, seconde capitale d'Espagne, je me propose d'envoyer un témoignage vivant d'une journée-nuit passée sur la Plaça Catalunya.
Tout d'abord, le site officiel, avec vidéo du direct de la place, la déclaration de principes (en français un peu plus bas sur la page), et beaucoup plus: http://acampadabcn.org/
Ainsi que quelques photos http://www.flickr.com/photos/63145053@N04/

A 20 heures commence la "casserolade" générale: plus de 4000 personnes sur toute la place, soulevées par des vagues de chants et d'applaudissements, tapent en continu sur des casseroles pendant une heure et demie. Une étincelle dans les yeux, le sourire aux lèvres. Il y a des jeunes, des vieux, des jeunes-vieux et des vieux-jeunes, des bébés, des chiens. Les pigeons et les touristes ont étrangement disparus.

Tout autour, les banques et le grand centre commercial font grise mine. D'ailleurs, les énormes publicités qui font partie du paysage "normal" de la place, sont découpées à l'endroit des logos, sous l'approbation enthousiaste (parfois perplexe) de la foule. Voir photos.

Ce qu'on veut? On le sait sans le savoir. Mais ce qu'on sait, c'est qu'un changement devient aujourd'hui plus que nécessaire, à tous les niveaux.

Sur les pancartes et banderoles confectionnées par tout un chacun et affichées un peu partout, aucune étiquette politique ni syndicale. On aborde un peu de tout: ras-le-bol du système en général, Big Brother, brain-storming de la télévision, solidarité aux révolutions islandaise et du Moyen-Orient, écologie, impérialismes américain et européen, chômage, banques et capitalisme, privatisation, immigration...

"Passons de l'indignation à l'organisation et à l'action!"
C'est le premier mot d'ordre de l'Assemblée, qui commence à 22h. Sur la place, les gens se sont assis et un silence respectueux laisse place aux propositions énoncées dans les hauts-parleurs. A l'occasion des débats organisés pendant les jours précédents, la commission de rédaction a mis en place un manifeste qui est soumis point par point à l'avis de l'assemblée. Un langage gestuel permet d'exprimer son accord ou désaccord, ou encore de faire remarquer que le gus au micro s'éternise.
Au loin, j'aperçois même des traducteurs en langage des signes.

Le manifeste, qui sera de nouveau proposé au débat aujourd'hui, aborde, entre autres, (et ici en vrac), les points suivants:
la refondation du système politique: sur la base d'une véritable démocratie au service du peuple et non de l'économie capitaliste; la transparence de toute décision politique, ainsi que celle de la presse; l'annulation de la dette nationale; l'abolition des privilèges (tiens tiens!) des banquiers et des grandes fortunes internationales; la mise en place d'un système social efficace; l'interdiction des paradis fiscaux; des transports publics plus efficaces et écologiquement durables; la refondation de la formation professorale et du système éducatif; l'abolition de la Monarchie; l'extension de la Plaça Catalunya à tous les quartiers de la ville grâce à l'organisation d'assemblées de quartiers; la remise en cause des récentes directives européennes, ainsi que des institutions elles-mêmes; un référendum pour chaque nouvelles loi importante; le respect des êtres vivants sans distinction, et abolition de la loi sur l'étrangeté; et j'en passe.

Alors que, enthousiaste, la majorité donne son approbation aux points les plus importants, je note à plusieurs reprises quelques larmes de reconnaissance sur les joues de mon voisin.

Des solutions concrètes sont plus ou moins énoncées, en fonction du thème abordé ; on sait que tout changement de paradigme prend du temps.
Cependant, aujourd'hui, tous s'accordent pour dire que nous vivons un moment historique: la chose politique semble devoir revenir aux mains de tous, la croyance dans les partis politiques et les médias étant publiquement devenue désuète.
Nous devons "discuter, parler, et affronter les problèmes de face, ensemble, chercher le consensus et oublier la compétition. Ce qui n'a pas été enseigné à l'école, au collège ou à l'université..."

L'Assemblée se termine à deux heures du matin avec un appel à tous les peuples à reprendre leur dignité en main, suivi par une minute de silence générale en soutien aux révoltés de Syrie.

Puis, le campement s'organise. Plusieurs percussions transforment des coins de la place en en fêtes discrètes, des cartons et sacs de couchages s'étendent un peu partout. Des centaines de personnes foncent à la commission "bouffe" autogérée - prix libre, ou gratuit, selon qui veut et qui peut.

Et les micros continuent: 45 min de plus sont proposées à qui veut prendre la parole, comme ça, en vrac. L'ambiance est un peu plus jeune, mais pas moins engagée. On accuse la télévision, les banquiers, les multinationales et les politiques anti-immigration, on remercie ceux qui sont là, le public applaudit ou hue, on propose des petits détails pour l'organisation des prochains jours. A trois heures 45, un communiqué express nous apprend que la police a joint le mouvement dans les îles Canaries. Euphories, chants et embrassades.

Des gens passent avec des sacs poubelles pour essayer de rendre le lieu plus propre. Certains boivent, mais la minorité, et ils sont plutôt mal vus. La police, qui devait venir nous déloger à minuit, n'a pas fait signe. On espère les voir rejoindre le mouvement prochainement.


Aujourd'hui, la Coopérative Intégrale Catalane, initiative inédite pour une véritable porte de sortie au capitalisme, présentera publiquement quelques points essentiels lors de l'assemblée.


Je rappelle qu'Enric Duran, fondateur la Coopérative aussi appelé le "Robin des Banques", viendra en présenter les points essentiels en France lors d'une tournée de conférences en juin. Compte tenu des évènements, les thèmes abordés s'élargiront bien entendu à l'actualité du pays et aux mouvements populaires dans toute l'Europe. "

Salutations

Marie R

 

 

Pour ce qui concerne Madrid, vous trouverez beaucoup d'informations ici:
http://madrid.tomalaplaza.net/manifiesto-2/#fr

A savoir également:
1/ le gouvernement espagnol cherche pour l'instant à stopper ce mouvement en interdisant les rassemblements publics:
http://actuable.es/peticiones/urgente-exige-autoricen-con...
2/ le mouvement est soutenu, relayé par des manifestations et des camps nombreux en Europe de l'Ouest et dans quelques capitales du monde:
http://www.thetechnoant.info/campmap/

21/05/2011

Le printemps espagnol serait-il en cours ?

Alors que les Espagnols subissent durement la crise depuis 2007, des manifestations ont lieu dans tout le pays. Taux de chômage à 20%, surendettement qui poussent des familles à la rue, profits gigantesques des banques et impossibilité de sortir de l'alternance gauche-droite, tout ceci suscite un ras-le-bol général dans la société. La plaza del sol à Madrid est occupée par des milliers de manifestants, malgré les interdictions. Les médias francophones en parlent dans quelques brèves vite oubliées entre l'affaire DSK ou le bébé de Carla Bruni. Ici Investig'Action reproduit le manifeste de « Democracia Real Ya ! » (La vraie démocratie maintenant). Dimanche, se joueront des élections auxquelles beaucoup d'Espagnols ne croient plus.

democracia_real_ya_manifestation_espagne_revolution_PP_psoe_aznar_ind_-2-b15b7.jpg

La suite ici :http://www.michelcollon.info/Le-printemps-espagnol-serait...

 

Pour suivre les évènements en direct :http://www.soltv.tv/

22/04/2011

la brigage de l'anti-terreur, la police de l'amour, le wagon des gens heureux dans le métro New-Yorkais

 

http://www.youtube.com/watch?v=9Y3hWXoBTU0&feature=pl...

une démarche intelligente, courageuse et jubilatoire, à répandre au plus vite (la vidéo mais aussi les actions de ce genre)

11/03/2011

Le revenu de base

Et vous, quelle activité feriez-vous si une partie de votre revenu était assuré ?

 

La première vision positive du 21ème siècle

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Un film sur une nouvelle sorte de revenu, inconditionnel, pour tous.
Il suscite des émotions, des questions.
Plus de chances données à l’initiative personnelle ?
Ou bien l’effondrement de la société de performance ?

Et le financement ?

 

Le film bouscule les habitudes, surprend, donne à penser.

Faisons pour une fois du destin commun une affaire personnelle. Déconnectons revenu et activité.

Comme le jour où la Terre est "devenue" ronde, comme le jour où la Terre n'a plus été au centre du système solaire, c'est à un véritable changement de système, par la base, que nous invite cette idée. 
Le revenu de base inconditionnel apporte de nouvelles perspectives dans tous les domaines de la société.

 

Projection débat - Vendredi 18 mars - 20h - Montauban - Ancien Collège

Entrée gratuite

 


 

21/02/2011

Inventaire des énergies renouvelables

17/02/2011

Le revenu de base

Pas nouveau comme idée, mais elle reste encore à mettre en pratique alors... allez voir et faites circuler :

et je vous suggère de lire ou relire Misères du présent, richesse du possible d'André Gorz. Si vous ne connaissez pas, voir ici : http://multitudes.samizdat.net/Misere-du-present-richesse...

 

 

08/01/2011

Quand l’Islande réinvente la démocratie

Jean Tosti

6 janvier 2011

Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.

Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre. 

Très vite, le nouveau gouvernement se trouve face à un problème épineux : le règlement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni d’une dette de 3,5 milliards d’euros suite à la faillite d’Icesave, banque en ligne dont les opérations étaient tournées principalement vers ces deux pays. Sous la pression de l’Union européenne, à laquelle les sociaux-démocrates souhaiteraient adhérer, le gouvernement fait voter en janvier 2010 une loi autorisant ce remboursement, ce qui reviendrait, pour chaque Islandais, à débourser pendant huit ans une somme d’environ 100 euros par mois. Mais le président de la République refuse de ratifier la loi, dont le texte est alors soumis à un référendum. À plus de 93%, les Islandais votent contre le remboursement de la dette (6 mars), et depuis le problème reste en suspens. 

C’est dans ce contexte que l’Islande décide de modifier sa constitution, qui en fait n’a jamais été vraiment rédigée : lorsqu’en 1944 la république avait été proclamée, on s’était contenté de recopier dans les grandes lignes la constitution du Danemark, pays dont l’Islande dépendait depuis plusieurs décennies, en remplaçant simplement le terme de “roi” par celui de “président de la République”. C’est donc une nouvelle constitution qu’il s’agit d’écrire entièrement, et pour cela on a décidé de faire confiance au peuple souverain. Il y a eu d’abord un appel à candidatures (tout le monde pouvait se présenter à l’exception des élus nationaux, à condition d’avoir dix-huit ans révolus et d’être soutenu par au moins trente personnes) auquel ont répondu 522 citoyennes et citoyens. C’est parmi eux qu’ont été élus les 25 constituants. 

Ces derniers commenceront à se réunir à la mi-février et rendront leur copie avant l’été. Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif. 

Certes, l’Islande n’est qu’un petit pays d’environ 320 000 habitants. Elle donne cependant là une belle leçon de démocratie aux grands États dont la France : songeons que, dans notre pays, la réforme constitutionnelle de 2008 a été entièrement rédigée à l’Élysée, et que les parlementaires ne l’ont adoptée qu’à deux voix près après avoir été soumis pendant des semaines à des pressions intolérables de la part du chef de l’État. 

 

Source : CADTM


Illustration : Matthieu Saillant

 

via http://www.michelcollon.info

 

 

24/12/2010

Etat des résistances dans le Sud Afrique

Vient de sortir de presse, un nouveau numéro de la collection "Alternatives Sud"


Points de vue du Sud
Editions Syllepse - Centre tricontinental
Volume XVII (2010), n°4, 266 p.

couverture EDR Afrique



Les organisations de la « société civile » se comptent aujourd’hui par centaines dans la plupart des pays africains. Cette prolifération s’est-elle traduite par l’émergence de contre-pouvoirs dignes de ce nom ? En la matière, quantité ne rime pas nécessairement avec qualité. La majorité de ces organisations servent d’abord à capter des financements dans un contexte de dégraissage des appareils administratifs et de déplacement des flux de ressources extérieures vers les acteurs « non étatiques ». Or face aux bailleurs de fonds, la manifestation d'une expertise technique « axée sur les résultats » est devenue un atout plus utile qu'une quelconque représentativité sociale. Quant aux associations qui descendent dans la rue, beaucoup servent surtout de caisse de résonance aux partis en lice, qui les mobilisent au gré de leur stratégie électorale.

Et pourtant... une minorité d’organisations - paysannes, syndicales, des droits de l’homme - ne subordonnent pas la poursuite de leur mission à l’indispensable recherche de financements extérieurs. La pertinence et la constance de leurs prises de position leur confèrent une indéniable légitimité au sein de la population, proportionnelle au discrédit qui frappe les classes politiques. Dans plusieurs pays, ces organisations ont permis de canaliser le mécontentement social et d’installer un rapport de force avec les gouvernants. L’efficacité des méthodes clientélistes et des mécanismes de cooptation rend cependant leurs conquêtes fragiles une fois la mobilisation retombée…


Consulter notre  site : www.cetri.be
 

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06/09/2010

Croissance, décroissance, c'est quoi ?

 

 

 

22/03/2010

Résistants pour la Terre : faire entendre la voix des héros ordinaires de l’écologie

logo RpT_2

Derrière les grandes victoires de l’écologie dans le monde, des femmes et des hommes, souvent anonymes, qui agissent parfois au péril de leur vie. Au cours d’un périple d’un an autour du globe, Sébastien Viaud, professeur d’EPS, a partagé le quotidien, le combat de plusieurs d’entre eux, lauréats du Prix Goldman, l’équivalent du Prix Nobel pour l’environnement. Au-delà du voyage, une association, Résistants pour la Terre.

S’opposer et proposer

Sébastien ViaudVenant de tous les continents, d’origine aisée ou modeste, leur point commun est de s’opposer à des intérêts souvent puissants – politiques et/ou économiques – mais aussi et surtout de proposer des actions locales concrètes pour permettre un développement durable pour tous. Une lutte particulièrement courageuse dans les pays en guerre où la survie quotidienne laisse les enjeux environnementaux au dernier plan, une citoyenneté écologique participative indispensable dans nos démocraties.

Résistants pour la Terre, l’association

Après un livre et un documentaire « Gold Men, résistants pour la Terre « , bien décidé à faire entendre la voix de ces « résistants pour la Terre » en France et en Europe, Sébastien Viaud a fondé l’association Résistants pour la Terre pour faire connaître et soutenir les personnalités de toute la planète engagées contre les atteintes à l’environnement et pour la gestion équitable des ressources naturelles. Une incitation à devenir tous des héros de l’écologie.

www.resistantspourlaterre.org

07/02/2009

Appel des Peuples Indigènes au FSM de Belem face à la crise de civilisation

Par Christophe Aguiton

 

La crise, ou plus exactement les crises, ont été au cœur des discussions du Forum social mondial de Belem. Des dizaines de conférences et séminaires ont traité des différents aspects de la crise économique et financière, de la crise climatique ou de la crise alimentaire, et de nombreux appels et déclarations ont été adoptés. Parmi ceux-ci un "Appel des Peuples Indigènes au FSM de Belem face à la crise de civilisation" mérite d’être présenté et explicité.
 
3 février 2009

Source: www.cetri.be
 


Cet appel est signé par des dizaines et des dizaines d’organisations indigènes, essentiellement américaines, sur la proposition des organisations andines. Cet appel veut rompre avec les réponses qui veulent valoriser et renforcer le rôle de l’Etat et s’appuient sur les plans de relance économique. Son ambition est de lutter contre la marchandisation de la vie en défense de la "mère terre" et de se battre pour les droits collectifs, le "vivre bien" et la décolonisation comme réponses à la crise de civilisation.

L’appel définit la crise de civilisation comme la conjonction des crises économique, environnementale et de légitimité démocratique. ¡ No queremos Vivir Mejor, queremos Vivir Bien ! (1) Les réponses apportées sont le concept de "bien vivre " qui s’oppose à un "vivre mieux" qui ne serait corrélé qu’à l’augmentation de la richesse matérielle et à la consommation de biens, la défense des biens collectifs, un processus démocratique qui met les responsables sous le contrôle direct de ceux qui les ont désignés et déconstruit la conception de l’Etat issu du pouvoir colonial pour le remplacer par un Etat décentralisé et multinational où chaque communauté établira des relations de même niveau avec les autres.

Les peuples indigènes des Andes jouent un rôle central dans cet appel ce qui peut s’expliquer par un contexte particulier. A la différence des peuples amazoniens ou même centroaméricains, les peuples andins n’ont que deux langues communes, le quechua et l’aymara, ce qui facilite les échanges dans un ensemble de six pays de la Cordillère. Dans les trois pays centraux —Equateur, Pérou et Bolivie—, la population indigène est majoritaire alors que le pouvoir a toujours été, jusqu’à très récemment, dominé par les élites blanches au point que les blancs sont souvent désignés comme des "pizarros", des descendant de Francisco Pizarro, le conquistador espagnol qui, suivant les traces de Cortes, a vaincu l’empire inca et assuré la domination espagnole dans la région.

Cela a créé une situation où la lutte démocratique pour permettre l’accession au pouvoir de la majorité indigène s’est confondue avec la défense des droits spécifiques de ces communautés et la recherche d’une nouvelle forme de relation entre les différentes parties constituantes de chacun des Etats de la région. Une situation très différente de celle du Mexique où les processus révolutionnaires de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle et l’arrivée au pouvoir de dirigeants indigènes ou métis ont fait émerger un sentiment national qui ne se confond pas avec les revendications des communautés indigènes.

Si l’identité indigène tire ses sources de l’Amérique précolombienne, elle se nourrit aussi d’apports militants et intellectuels et d’expériences bien plus récentes. En Bolivie, le syndicat des mineurs, colonne vertébrale de la COB, la centrale ouvrière du pays, a joué un rôle décisif dans la révolution de 1953 et dans la résistance aux dictatures militaires des années 60 et 70, et beaucoup de syndicalistes, issus du secteur minier mais contraints à retourner à la terre lorsque les mines ont fermé ou licencié, sont devenus les cadres du mouvement paysan qui a porté Evo Morales au pouvoir. Au Pérou, le bilan de la guerre menée par Sentier Lumineux a été intégré par les mouvements indigènes en renforçant leur méfiance vis-à-vis d’un pouvoir étatique qui a mené une guerre contre-insurrectionnelle en multipliant les assassinats et en réprimant les luttes populaires mais aussi vis-à-vis d’une tradition politique violente et sectaire. Sur le plan intellectuel, les mouvements indigènes se sont inspirés des idées du sociologue portugais Boaventuro do Santos et surtout des travaux d’Anibal Quijano, un sociologue péruvien qui a expliqué le caractère inséparable du colonialisme et du racisme dans le "patrón de poder " (2) qui s’est imposé en Amérique Latine dès le XVIème siècle et qui a donné une coloration particulière à l’universalisme européen (3).

L’intérêt de cet appel est de dessiner une alternative très différente des réponses néo-keynésiennes et néo-fordistes qui dominent dans les mouvements sociaux et partis de gauche. L’appel évite également l’écueil de la "décroissance" en déplaçant le terrain de la discussion : il ne s’agit pas de réduire notre consommation en général et de manière abstraite, ce qui est bien évidemment inacceptable pour les centaines de millions et les milliards d’habitants de cette planète qui soufrent de la faim, du mal-logement, de l’absence de service public et d’offre de soins accessibles, mais de lutter contre le consumérisme en partant de la qualité de la vie et non du volume de consommation.

Partir du concept de "bien vivre" permet également de redonner une perspective de changement d’ensemble à tous ceux qui, ne croyant plus aux modèles de transformations sociales portées par la gauche dans les décennies précédentes, se sont tournés vers les philosophies de la "bonne vie" ou même vers les démarches de développement personnel. Le changement de paradigme que porte cet appel nécessitera des débats et demandera des précisions et des améliorations. Des militants africains présents au FSM ont déjà indiqué leur difficulté à accepter la vision d’Etats multinationaux basés sur des identités qu’ils estiment trop liées aux groupes tribaux. L’articulation entre la défense des communautés et de leurs traditions démocratiques et la décentralisation d’instance de gouvernements basés sur des territoires géographiques devra à l’évidence être précisée, mais l’intérêt de cet appel est donner une perspective universelle basée sur la défense des biens communs, biens qui incluent les ressources naturelles, des biens matériels mais aussi des connaissances et des traditions basées sur l’entraide et la solidarité.

L’appel propose enfin un agenda d’action. Le premier rendez-vous est interne aux mouvements indigènes mais il sera décisif. Du 27 au 31 mai 2009, à Puno, au Pérou, près de 5000 militants sont attendus pour le IVème sommet continental des peuples et nationalités indigènes sous le titre "pour des Etats plurinationaux et le vivre bien" et cette réunion décidera des formes à donner à la mobilisation. Le 12 octobre, jour anniversaire de l’arrivée des Espagnols en Amérique, l’appel propose une journée mondiale d’action et, enfin, début 2010, l’organisation d’un forum mondial thématique sur la "crise de civilisation".

(1) lire l’entretien avec Miguel Palacín Quispe, coordinateur général de la CAOI (Coordinadora Andina de Organizaciones Indigena).

(2) En anglais "Patern of Power", cadre ou structure de pouvoir.

(3) Des idées voisines ont été développées par Immanuel Wallerstein dans son dernier ouvrage L’universalisme européen qui part de la controverse de Valladolid où Juan Ginés de Sepúlveda et Bartolomé de las Casas se sont affrontés sur le fait de savoir si les indiens avaient une âme.

19/01/2009

Public Eye Award

Public Eye 2009: élisez l'entreprise la plus irresponsable de l'année!
Voici les listes des entreprises nominées pour les trois catégories suivantes: "Public Eye Global Award", "Public Eye Swiss Award" et le "Public Eye Positive Award".

Pour les détails : http://www.evb.ch/fr/p15044.html

Pour voter : http://www.publiceye.ch/fr/

Les noms des gagnants seront dévoilés lors de la manifestation du 28 janvier à Davos.


Dans la catégorie "Public Eye Global Award"

BNP Paribas
Newmont Mining Corporation
Tesco

Dans la catégorie "Public Eye Swiss Award"

Forces Motrices Bernoises FMB
Nestlé
UBS

Dans la catégorie "Public Eye Positive Award"

Irene Fernandez, directrice de l’organisation Women’s Force depuis 1991
Jacek Kotula, président du syndicat « Solidarité »
Freddy Lozano et Jairo Quiroz Delgado, responsables syndicaux chez Sintracarbon