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26/12/2016

Les Palsou – Un conte de Noël - André Bouchard

texte et illustrations d'André Bouchard, Seuil Jeunesse, 6 octobre 2016.

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40 pages, 13,50 €.

 

C’est un vrai conte de Noël que nous propose ici l’auteur/dessinateur André Bouchard, vrai parce qu’on y parle de joie, de générosité, de partage, d’entraide et d’ouverture à l’autre. Vrai parce que le Père Noël s’il existait, pourrait bien être un vieux monsieur à barbe blanche qui vit et apprend aux enfants au cœur d’un bidonville « le bricolage, le jardinage, la politique, la mécanique, l’infirmerie, la littérature, la couture, la soudure et l’arithmétique ». Un bidonville où « pour les langues étrangères on se débrouille entre nous. Dans le quartier, on parle couramment chinois, espagnol, arabe, polonais, grec, bambara, portugais, français et verlan. »

 

Avec de belles illustrations qui prennent leurs aises sur toute la page, mélange de gris hachurés et de couleurs pétantes, André Bouchard nous présente la famille Palsou et ses quatre enfants. Comme toutes les familles, elle fait ses courses au marché et au supermarché et les enfants prennent le goûter au parc, comme tout le monde quoi. Enfin presque...

 

 

Mais les enfants, malgré la fricassée d’épluchures, s’amusent bien, comme tous les enfants et ils l’aiment leur quartier plein de cachettes et d’aventures, comme ils aiment leur école avec le vieux Monsieur Nicolas. Leur seul vrai problème, ce sont tous les autres adultes qui ne rigolent pas, mais alors pas du tout ! Alors, ils vont tenter de leur apprendre, en ouvrant l’école du rire, mais ça ne marche pas très bien, les élèves sont des cancres. C’est l’arrivée d’une cocotte magique qui va changer les choses. « C’est là que nous avons compris un truc archi-important ! On peut rire de n’importe quoi avec n’importe qui à condition d’avoir le ventre plein ! ». Ainsi avec « Cocotte Magique », Noël pourrait bien finalement être « une énorme rigolade ». À moins que la Guenille ne vienne jouer sa carabosse… Pour le savoir, lisez les Palsou.

 

Un très chouette album, tendre et impertinent, dédié à Charles Dickens, Karl Marx et François Ruffin. Le ton est donné.                                                            CG

 

 

AVT_Andre-Bouchard_873.pjpeg.jpgAndré Bouchard a été publicitaire. Il vit à Paris et travaille aujourd'hui pour la presse et l'édition en qualité d'auteur et illustrateur. Ses livres se caractérisent par des dessins malicieux et un humour caustique. Il a notamment illustré de nombreux livres de Vincent Malone. Il est également l'auteur de : Beurk ! (Seuil jeunesse), Les lions ne mangent pas de croquettes (Seuil jeunesse), Quand papa était petit y avait des dinosaures (Seuil jeunesse), La Mensongite galopante (Gallimard)... « La principale caractéristique commune à la plupart de mes ouvrages, c'est une prédilection pour "le merveilleux ou le fantastique quotidien". Je puise mon inspiration dans la réalité vécue de l'enfant : son rapport aux parents, à la nourriture, à l'égoïsme, au mensonge, etc.»

 

 

 

20/12/2016

Alexo Xenidis - Fin de partie

 

  

Alors
C’est fini il n’y a plus rien plus rien à voir à dire à tuer
Il n’y a même plus de décor des cartons éventrés des choses
Non identifiables qui s’enchevêtrent au sol
On peut éteindre les lumières
Fermer le grand rideau
Sur Alep
Le troupeau peut se lever de ses fauteuils rouge sang
Quitter le théâtre des événements
Chercher pour la prochaine fois un spectacle nouveau
Une comédie ce serait une bonne idée
Commenter Après tout cela nous dépasse ces intérêts supérieurs
Nous ne savons plus qui est le méchant l’indien le shérif le policier
Et où sont les héros qui sont les traîtres
Ils s’en vont et ils cachent leurs mains dans leurs poches
Le théâtre est vide, obscur, on n’entend plus rien,
La poussière tombe son odeur sèche
Quelques bruits à peine au loin comme des sacs
Que l’on trainerait parmi les pierres.
Si quelqu’un vous dit un jour que je suis désespérée
Répondez lui
que c’est de vous
Que je désespère

 

 

 

19/12/2016

La face cachée du sexe féminin par Maïa Mazaurette

 

Cachez ce sexe qu’on ne saurait voir – depuis la feuille de vigne, nous avons bien compris le message. Quand on cache le sexe, on cache la sexualité… Mais si un sexe est « naturellement » caché, la sexualité devrait-elle l’être aussi ? Peut-on être censurée de naissance ?

 

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l'origine du monde  Gustave Courbet  musée d'Orsay

 

Vous connaissez la chanson : le sexe féminin serait contrariant parce que invisible, au contraire de celui des hommes, qui ont un pénis bien en évidence, aux excitations spectaculaires, contenues entre l’érection et l’éjaculation.


Les femmes seraient non seulement affublées d’un orifice, mais elles en seraient un tout entier. Leur désir serait impalpable. On ne sait ni quand une femme mouille, ni quand elle ovule, ni quand elle jouit, et ça commence à faire beaucoup. D’où, d’ailleurs, notre condamnation de la simulation – si on pouvait passer les femmes au détecteur de mensonge, on le ferait (on n’aimerait pas les résultats).


Tout cela est charmant (pas vraiment) et peut sembler pratique (pas non plus). Pourrait-on maintenant faire une pause dans la malhonnêteté intellectuelle ? Déjà, le pénis des hommes n’est pas si évident que ça – même les chanceux affublés ici-bas d’une andouillette king-size 5A ont une fâcheuse tendance à porter des vêtements (ah, les prudes).


Un set génital impressionnant


Même dans l’intimité, la majorité se couvrira de pyjamas ou de boxers – un coup de froid est vite arrivé. Dans l’espace public, le pénis n’est pas plus visible qu’un vagin, et si certains hommes le voient partout, tout le temps, ça s’appelle de l’obsession (personnellement, je parviens à regarder même Rocco Siffredi dans les yeux).


Ensuite, réduire le sexe féminin à un orifice, expliquer que les femmes se construisent dans l’absence, c’est 1) amusant, 2) condescendant, mais il faudrait peut-être leur demander leur avis. Les petites filles ayant reçu une éducation féministe n’ont pas grandi dans l’amputation.


Non seulement nous avons un sexe visible, merci bien, ça s’appelle une vulve, mais quid de cette histoire de trou ? Je suis désolée d’enfoncer des portes ouvertes, mais quelle est cette absence qu’on peut toucher, qui se contracte, qui pulse, qui a des demandes, et ce, dès les premières années ? Dans quel monde vivent les personnes qui parlent d’orifice – s’imagine-t-on que les filles mettent leurs mains dans leur culotte pour n’y trouver qu’un vide, une matière noire ? Que, même sans curiosité graphique, elles ne connaîtraient jamais ni leur goût ni leur odeur ? Qu’elles seraient prises de cécité systématique devant leurs sécrétions ?


On nous renvoie au trou comme si les parois vaginales restaient écartées, propices aux courants d’air. Comme si nos pauvres cerveaux femelles n’allaient jamais vraiment intégrer qu’une fente remonte à l’utérus – un set génital impressionnant, complet, plaisant et reproduisant. C’est exactement comme si on disait que les hommes sont un trou parce qu’ils ont un urètre. Exactement comme si on leur assénait que leur sexe était invisible, parce qu’ils ne peuvent pas voir l’intérieur de leurs testicules. Misère.


Hypocrisies


Cette conception toute politique du corps humain implique une curiosité sans borne pour le désir féminin, toujours à décrypter, contrairement au désir masculin qui serait aussi solide et constant qu’une batte de base-ball (ne vous flattez pas). Comme s’il fallait choisir entre subtilité et bourrinage. Comme si l’excitation sexuelle féminine restait nébuleuse, désincarnée (car comment incarner un trou ?), avec des pâquerettes pour la déco.


En bonnes chérubines dénuées de sexe, éternelles enfants, nous pourrions ignorer le sang qui s’accumule dans les zones érogènes, nous zapperions la lubrification, nous passerions à côté des contractions musculaires. Bienheureuses les femmes, purs esprits flottant au-dessus des réalités matérielles, jamais distraites, dérangées par rien, plus productives au boulot !


Alors d’accord : le désir féminin est plus compliqué à remarquer que le masculin. Tout serait affaire de contraste. Le premier problème, c’est que cette conception binaire invisibilise et disqualifie la moitié de la libido humaine. Le deuxième problème est qu’on ne puisse, en 2016, envisager le corps féminin qu’en relation avec le corps masculin, ou du moins à travers un regard masculin forcément neutre (un intéressant retournement du concept de norme, puisqu’il faudrait moins de la moitié de la population pour créer cette norme).


Outre la pauvreté de cette conception du sexe façon saint Thomas (« Si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point »), on se lasse de telles hypocrisies. Demander à voir, c’est dénier à l’autre une part d’intimité. C’est vouloir tout comprendre pour mieux contrôler. C’est affirmer son désir contre celui de l’autre.


On castre les femmes


De toute façon, s’il fallait voir le désir féminin, pourquoi s’acharner à le couvrir ? Pourquoi ce double standard qui veut qu’un homme puisse montrer ses seins, mais pas une femme, alors même que cette tolérance permettrait de rendre visibles au moins certaines manifestations d’envie ? Pourquoi nous priver de parole sexuelle, de mots cochons, de la liberté de faire des avances (« Dans la bouche d’une femme c’est vulgaire ») ?


Pourquoi célébrer le mystère féminin, alors qu’on se plaint de cette opacité ? Pourquoi cette constante censure – les seins allaitants, les corps trop déshabillés sur les panneaux d’affichage, les corps trop politiques sur la plage ?


Plutôt que de s’interroger sur un désir intrinsèquement invisible, il faudrait se demander pourquoi nous refusons de voir. Pourquoi nous détournons, non pas notre regard, mais des corps en entier. On peut avancer des raisons morales ou religieuses, du double standard, une pudeur sélective. Mais aussi de la méchanceté : on castre les femmes. On les réduit à des orifices, on les réduit au vide. On tente de les anéantir. Ce n’est pas très sympa.


Même si le désir féminin était réellement invisible, on pourrait toujours le rendre dicible. Il suffirait de nous poser la question. Il suffirait de nous demander si nous avons envie. Une fois encore, si l’ordre social s’en abstient, c’est dans l’intérêt des hommes : ne pas savoir, c’est pouvoir outrepasser.


Si les femmes ne peuvent pas exprimer leur désir, il est quasiment justifiable de se raconter soit qu’elles sont toujours consentantes (c’est dans leur nature animale) soit qu’on s’est mal compris (ah, le viol par erreur de communication ! Presque aussi crédible que le crime par passion ou la violence domestique par amour).


Le sexe féminin n’est pas invisible : nous refusons de le voir. Il n’est pas impensable, seulement ignoré, par paresse intellectuelle et par pur égoïsme. Et pourtant. Le désir des femmes est là, présent, complexe, tissé de chair, de neurones et de terminaisons nerveuses. Il est mesurable. Malgré notre culture du déni, il parvient à exister, il commence même à s’exprimer : le sexe parle, tendons l’oreille – ça nous changera.

 

 

Source   le Monde

 

Merci à Voix Dissonantes qui a relayé cet article : http://jlmi.hautetfort.com/

 

 

 

 

 

Des nouvelles de la Grèce, par Yannis Youlountas

 
 
Dans le silence des mass-médias occidentaux, la révolte gronde en Grèce et la résistance s'amplifie. Après un mois de novembre très agité (cf. mes messages précédents) et des craintes de troubles qu'auraient fait remonter les services de renseignements grecs fin novembre, les manifestations et affrontements se poursuivent en ce mois de décembre 2016, avec en points d'orgue, des émeutes dans plusieurs villes ce 6 décembre(1), plusieurs actions de sabotage et une nouvelle grève générale ce 8 décembre amplifiée par plus d'une semaine de grève totale du trafic maritime provoquant rapidement un début de blocage de l'économie ces derniers jours.
 
Autre désinformation : les dirigeants européens racontent partout que la Grèce va mieux, ce qui sous-entend que l'austérité est un remède efficace contre la crise économique et sociale. Ils évoquent à la fois une baisse du chômage et une hausse de la croissance, parmi les grandes nouvelles saluées par des éditocrates.
 
Baisse du chômage en Grèce ? La bonne blague ! Au contraire : le chômage de longue durée (plus d'un an), celui qui n'est pas indemnisé ni pris en compte, poursuit sa hausse vertigineuse et continue de faire d'innombrables victimes. En plus, des centaines de milliers de Grecs se sont exilés, dont une majorité de jeunes qui, par conséquent, ne pointent plus en Grèce. Pour finir, ceux qui parviennent à trouver du boulot sont payés encore plus mal qu'avant. Les salaires sont en chute libre et les contrats (quand il y en a) sont précaires. On se rapproche petit à petit des emplois journaliers d'autrefois, à une époque où les ouvriers ne savaient pas si on leur donnerait du travail le lendemain. C'est beau le libéralisme.
 
D'où la même remarque sur la croissance : oui, c'est vrai, sur le papier, La croissance revient en Grèce, mais à quel prix ? La destruction des conquis sociaux, une précarité violente, toujours plus de drames et de situations épouvantables, des anciennes maladies qui réapparaissent, des enfants en état de malnutrition, des retraités qui ont cotisé toute leur vie et qui peinent à se loger et à se nourrir. Une croissance au prix de nombreuses expulsions et saisies de maisons particulières contre lesquelles des collectifs résistent et vont jusqu'à bloquer les tribunaux(2). Une croissance dopée par la grande braderie du bien commun, puisque tout est à vendre en Grèce, et par les grands travaux inutiles et nuisibles : extractivisme, plages bétonnées, complexes hôteliers insensés(3), mutation agricole chimique et dévastatrice… Une croissance des grands portefeuilles, puisque les plus riches sont encore plus riches au détriment de tous les autres : humains, animaux, territoires. Une croissance ? Non, un pillage et une calamité.
 
Ces mensonges (sur les résultats de l'austérité) et ce silence (sur nos résistances) conduisent à faire croire que telle est la voie à suivre, en cas d'épreuve. Les dirigeants politiques qui, en France, ont cassé le code du travail et se préparent à faire pire, notamment contre la sécurité sociale(4), pourraient un jour se targuer : « L'austérité, il n'en faut pas trop, bien sûr, mais en remède de cheval, même dans une situation désespérée comme en Grèce, vous voyez bien que ça marche ! » 
 
Faux. L'austérité, ça ne marche pas. Les experts qui nous administrent des saignées depuis des années, comme les médecins de Molière au XVIIe siècle, ne font que déplacer la richesse vers les mêmes mains, au détriment de toutes les autres.
 
Oui, je sais, Tsipras a osé déclaré le 15 décembre à Berlin : « La crise grecque appartient définitivement au passé »(5). Mais, allez vous encore le croire, un an et demi après sa capitulation ? Non, bien sûr, car vous savez ce qui s'est passé depuis le 13 juillet 2015 : une politique de collaboration insupportable. Tous ceux qui, en France, ont choisi de ne plus soutenir sa stratégie depuis lors et de prendre leurs distances ont bien fait. Le théâtre n'a que trop duré. Et nous le savons plus que jamais : en face, nos tyrans ne lâcheront rien, sinon quelques miettes de circonstances pour manipuler l'opinion, à grand renfort de mise en scène. Parallèlement, ils continueront à montrer du doigt des boucs-émissaires (insurgés, réfugiés, militants syndicaux, fonctionnaires…) pour essayer de détourner les regards de leurs agissements en faveur d'un pouvoir toujours plus autoritaire et d'un capitalisme encore plus violent.
 
Dans ce contexte de mobilisation et de convergence de luttes, nous faisons appel à vous, car l'année qui s'annonce va être cruciale.
 
Premièrement, nous organisons une nouvelle collecte de fournitures à destination des initiatives solidaires autogérées en Grèce qui en ont besoin (celles que nous vous avons présentées dans nos films, pour la plupart). Autrement dit, il ne s'agit pas d'actions « pour » mais « avec » la population grecque en souffrance et « avec » les réfugiés, dont la majorité fuient la guerre en Syrie. La liste des besoins, fixée avec nos camarades sur place, est ici.
 
Deuxièmement, après Ne vivons plus comme des esclaves (6) et Je lutte donc je suis (7), nous commençons à préparer un troisième film (toujours en creative commons, gratuit sur internet et à but non lucratif) qui sera également en soutien aux initiatives solidaires autogérées. Si vous voulez en savoir plus et, éventuellement, nous aider, c'est là.
 
 
 
 
 
(1) Des affrontements ont eu lieu ces derniers jours dans une dizaine de villes, notamment à Thessalonique et surtout à Athènes le 6 décembre :

(2) Lire à ce sujet, l'interview de Filippos Filippides du comité « Vente aux enchères STOP » par Eva Betavatzi du CADTM.

(3) Par exemple, le site d'Hellinikon à Athènes (où de nombreuses initiatives autogérées sont implantées) : bientôt transformé en mini Quatar pour la haute bourgeoisie sur un immense terrain acheté pour moins du dixième de sa valeur. Voir la vidéo

(4) Voir à ce sujet l'excellent film de Gilles Perret : La Sociale.

(5) Sources en langue française : Reuters, Rfi... Déclaration qui a évidemment provoqué un tollé en Grèce !

(6) Film Ne vivons plus comme des esclaves (2013) : gratuit en intégralité ici (n'hésitez pas à partager ou même profiter des fêtes pour le visionner en groupe et susciter la discussion).

(7) Film Je lutte donc je suis (2015, nouvelle version novembre 2016) : gratuit en version longue ici (n'hésitez pas à partager ou même profiter des fêtes pour le visionner en groupe et susciter la discussion.
 
 
 
 
 
 
 
 

17/12/2016

Les roses noires (Adolescentes, langage et banlieue) - documentaire de Hélène Milano (2011)

 

Notre révolution intérieure d'Alex Ferrini (2016)

 

 

 

 

Miami bitch

Deux documentaires qui se font écho :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13/12/2016

Les Sentinelles, un documentaire de Pierre PEZERAT (sortie en salles, octobre 2017)

 

Site : http://les-sentinelles.jimdo.com/
Le réalisateur montre comment une alliance entre scientifiques et agriculteurs a permis à Paul François, agriculteur du Nord Charente intoxiqué par le pesticide « Lasso » de gagner un  procès contre Monsanto. Même si l'affaire est maintenant portée devant la cour de cassation, elle illustre à merveille la victoire du pot de terre contre le pot de fer.


Josette Roudaire, employée de l'usine Amisol (filature d'amiante) à Clermont-Ferrand et Jean-Marie Birbès, ouvrier de l'usine Eternit dans le Tarn, étaient en contact avec l’amiante. Ils ont rencontré le père du réalisateur, Henri Pézerat, militant, chercheur, directeur au CNRS et toxicologue, qui a marqué leurs vies en les aidant à se battre pour que ces empoisonnements ne restent pas impunis. Il était avant tout un lanceur d'alerte qui a étudié  l'amiante et les causes de son caractère cancérigène.


Les ouvriers de l'usine Nutréa Triskalia en Bretagne, intoxiqués par des insecticides
souffrent aujourd'hui du syndrome MCS, une hypersensibilité aux produits chimiques.
Qu’ils soient ouvriers ou paysans, les sentinelles partagent le même combat: la justice n’est pas encore passée, ni pour les responsables du mensonge de l’amiante, encore moins pour ceux de la catastrophe annoncée des pesticides.


En creux, au travers du témoignage de ces hommes et femmes, le film est devenu aussi un hommage à Henri Pézerat pour qui « les travailleurs sont les sentinelles du risque toxicologique, professionnel ou environnemental. »

« Merci aux lanceurs d’alerte pour leur courage et leur détermination à aller au combat. Nous  sommes tous des sentinelles, mais nous n’osons pas tous aller au bout de la démarche ! Ce film doit faire prendre conscience à tout un chacun des scandales sanitaires d’hier, d’aujourd’hui et de demain. »


Une victoire de plus et une première en France concernant la polyexposition : il y a trois mois, le tribunal administratif de Rennes ordonnait à l'État d'indemniser les ouvriers exposés à la fois à l'amiante et aux irradiations. Il est utile de préciser que ni le Président de la République, chef des armées, ni le ministre de la Défense n’ont conscience de la souffrance des victimes, car ce ministre a fait appel de cette décision devant la cour d’appel de Nantes en date du 16 août 2016 !!!
Ce qui est sidérant dans ce film, ce sont les similitudes des combats et l'écrasement du système. On constate que l'histoire se répète en permanence : ce sont des mécanismes mis en place par les grands groupes pour faire du profit en broyant des vies humaines. À cela s'ajoutent des méthodes similaires, comme le chantage au chômage par exemple. Mais ce documentaire montre également tous les combats gagnés, et, surtout, il met en avant l'importance de la solidarité entre les personnes, d'où quelles viennent.


Pierre Pézerat fut pendant 30 ans monteur et responsable technique à la télévision. Les Sentinelles est son premier film documentaire. « Les personnages du film ont quasi tous rencontré Henri et avec lui ont entamé des luttes qui les ont profondément changés dans le sens même qu'ils donnaient à leur vie... Ces hommes et ces femmes retrouvent leur dignité dans le combat pour de mander des comptes à ceux qui les ont empoisonnés. Et ce besoin de justice s'affranchit totalement du cadre socio-culturel de ceux qui sont victimes, il va même casser le clivage qui peut exister entre les milieux aussi éloignés que le monde ouvrier et le monde paysan. »


Henri Pézerat : c'est, entre autres, par lui et sa compagne Annie Thébaud-Mony, sociologue et spécialiste des cancers professionnels, que l'amiante fut interdit en France en 1997, grâce à son animation du Comité anti-amiante de Jussieu.

 

 

 

 

11/12/2016

Guillaume Meurice, "Que demande le peuple ?" - Allez le voir, c'est excellent !

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Chistophe Fauré - le conditionement médiatique

"Ecoutez attentivement les nouvelles du matin. Que disent-elles ? A de rares exceptions, il ne s’agit que d’accidents, de décès, de catastrophes, de difficultés, de tension. Elles ne véhiculent que de la lourdeur psychique ! On nous fait très rarement part de bonnes nouvelles qui nous inspireraient, nous tireraient vers le haut, nous donneraient envie de fournir le meilleur de nous même et de nous dépasser pour autrui…

Le conditionnement médiatique a un effet pervers car il agit comme des suggestions hypnotiques : à force d’entendre répéter encore et encore des messages négatifs, nous finissons par les intégrer au niveau inconscient et nous y réagissons émotionnellement par une forme d’abattement.


Faites l’expérience : pendant un mois, éteignez votre télévision, éteignez votre radio, cessez de lire les journaux et regardez si, premièrement le monde s’en porte plus mal et deuxièmement, si vous n’allez pas mieux...
Qu’on soit clair : ce n’est pas faire la politique de l’autruche. En effet, si toutes ces informations négatives vous poussaient concrètement à l’action pour que les choses changent , alors oui, ces informations auraient un impact positif : elles vous permettraient de vous mettre en mouvement. Mais que se passe-t-il en réalité ? Que faisons nous de ces informations ? Rien. Ou presque.


Elles ne font que se déposer en nous, consciemment et inconsciemment, sans que nous puissions y faire quoi que ce soit. Que se passe-t-il alors ? Comme nous ne pouvons agir concrètement sur les affaires du monde, toutes ces nouvelles catastrophiques induisent en nous, jour après jour, un sentiment d’impuissance, nous donnant une impression de perte de contrôle et de fatalité. Triste résultat, n’est-ce pas ?

Comprenez alors que vous avez réellement le pouvoir de bloquer le flot chaotique de ces informations négatives.
En fait, à vouloir, à tout prix, « être au courant » des affaires du monde, on se trouve happé et on se déconnecte émotionnellement de sa réalité immédiate. Au lieu de vous alarmer sur la pauvreté dans le monde, demandez-vous plutôt : quelles actions concrètes puis-je accomplir contre la pauvreté dans mon quartier ? Qu’est-il possible de mettre en œuvre, ici et maintenant, dans mon environnement immédiat ? "
 

 

 

09/12/2016

Règne animal de Jean-Baptiste Del Amo

 

Gallimard, août 2016

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432 pages, 21 €

 

 

 

On pourrait résumer Règne animal en disant que ce roman révèle l’humanité des animaux en exposant la bestialité des hommes qui les ont forcés à vivre avec eux, pour les servir, les nourrir, les faire vivre et les enrichir au fur et à mesure qu’eux-mêmes sont engraissés, transformés. C’est aussi l’histoire d’une famille rurale qui vit à la marge d’un petit village du Sud-Ouest de la France, nommé Puylarroque. Une histoire qui couvre un siècle, naturaliste à l’extrême, tout à la fois lyrique et organique, la chair, le sang et tous les fluides possibles que peuvent laisser échapper les corps, animaux comme humains, la merde et la décomposition, étant comme omniprésents.

L’histoire commence au début du siècle dernier, chez des petits paysans, avec un lopin de terre, quelques animaux, une porcherie, un père qui meurt lentement d’une grave maladie tout en continuant à travailler, une survie des plus rudimentaires, la mère que cette rudesse extrême, le dénuement, la frustration, a rendu mauvaise, dure et sèche comme un cal, et une petite fille en qui persiste un peu de rêve.

La fillette grandit entre les corvées et le joug maternel impitoyable, mais s’échappe dans la douceur de son imagination. Le père est à l’agonie, il fait appel à Marcel, un jeune cousin éloigné de la famille, pour l’aider et au final le remplacer. Un étranger malvenu pour la mère, un peu d’oxygène pour Éléonore, de la tendresse, de l’amitié, puis des émois, le désir naissant et puis soudain, la guerre. Celle de 14, celle dont Marcel ne reviendra pas, ou pas complètement, pas entier.

Ça c’est la première partie, La sale terre (1898-1914), première partie d’un roman qui est un peu comme débité en morceaux, par des évènements extérieurs qui viendront ravager des conditions et des existences déjà précaires et qui ont tous pour point commun une colossale violence : les guerres, les désastres économiques et le rouleau compresseur du chamboulement industriel. Violence des hommes faite aux hommes et celle des hommes faite aux animaux qui partagent leur sort : l’exploitation animale est en effet le cœur de ce roman, mais les bourreaux, on le voit, vont de même à l’abattoir, un cercle infernal. Et c’est bien où nous conduit ce roman, en enfer, et l’auteur nous y contraint d’une certaine façon, le chemin se fait de plus en plus étroit, la fuite impossible et nous voilà le nez dans notre propre merde.

Une écriture exceptionnelle que celle de Jean-Baptiste Del Amo : en plongeant sa plume dans le fumier, il nous offre un véritable chef-d’œuvre. Le ton halluciné et l’univers peuvent faire songer au Livre des nuits et à Nuit d’ambre de Sylvie Germain, mais ici sans aucune échappée dans l’irréel ou l’onirisme. Même la religion n’offre aucune transcendance, chacun s’arrangeant de ses seules apparences, derrière c’est le vide, et l’enfant de chœur préféré du curé ivrogne sera retrouvé pendu à un grand chêne. Ici le réalisme est implacable et il pue, comme cette ruralité profonde où l’imaginaire n’a à voir qu’avec le diable. L’auteur s’est livré ici à un grand travail de recherche, le sujet est fouillé, creusé, jusque dans les moindres détails, avec des descriptions d’une précision chirurgicale, d’abord de cette vie rurale au tout début du XXème siècle, et puis l’abomination de la Première Guerre qui vient chercher les hommes et les très jeunes hommes qui n’avaient jamais mis les pieds hors de leur campagne, pour les plonger brutalement dans une boucherie abominable et avec eux, toujours et encore, les animaux. Post tenebras lux (1914-1917).

Puis il y aura l’après-guerre, les choses qui ne seront jamais plus les mêmes, puis une autre guerre encore et la suite, sur lesquelles il y aura comme une grande ellipse. Marcel, le cousin d’Éléonore, devenu un mari et un père refermé à jamais sur sa blessure immonde, qu’il noie dans l’alcool et le travail, la refusera cette fois de toute ses tripes.

Et puis c’est la bascule dans le monde moderne et toujours, la même ferme, au même endroit, « La harde » menée par Serge, fils de Marcel, qui incarne le pivot entre deux mondes, inculquant à ses deux fils une profonde défiance et le refus de ce qui est extérieur au clan, tout en étant obsédé par la réussite. Nous sommes en 1981, et la seconde moitié du roman, après nous avoir fait parcourir presque un siècle, se déroule sur cette seule année fatidique dans l’univers dantesque d’une exploitation porcine intensive mais encore familiale. La petite-fille du début du roman, Éléonore, maintenant grand-mère et arrière-grand-mère, est toujours là, vivant recluse et taciturne dans une partie du corps de la ferme qui tombe en décrépitude au profit des bâtiments de la porcherie moderne. Entourée de ses innombrables chats, elle vit à l’écart des autres membres du clan, coupée d’eux pour avoir été trop témoin de la folie des hommes, celle de sa propre mère, puis de son mari et dans la foulée son fils, qui a repris le flambeau d’une sorte de tare ancestrale qui semble les lier pour toujours aux porcs.

Seul son petit-fils Jérôme, étrange et mutique lui aussi, a une forme de lien avec elle, les deux étant plus proches de la nature, plus humains et donc plus proches de leur animalité. C’est ce paradoxe qui ressort de ce roman terrible. Le thème central est bien cette folie de l’homme à vouloir asservir, exploiter le vivant au-delà de toutes limites, une dérive complètement démente qui signe sa propre perte.

Et en cela, ce roman nous interroge en profondeur sur le sens de tout ça. Il ne peut que renforcer la détermination des végétariens, des végans – qui peut-être n’en supporteraient même pas la lecture, et dans une vision moins catégorique, de tous ceux qui aujourd’hui soutiennent qu’il faut revenir à de tous petits élevages à taille humaine, à condition toutefois d’y respecter l’animal bien plus qu’on ne l’a jamais fait, mais comme le font aujourd’hui encore certains peuples autochtones, qu’on dit primitifs. Mais, y’a-t-il quelque chose de plus primitif au sens péjoratif du terme, de plus primaire, de plus barbare, que les élevages intensifs et industriels ? Plus ignorant que cette méconnaissance et ce mépris total de la sensibilité et de la souffrance animale ?

Alors oui, Règne animal est un chef-d’œuvre de littérature, mais qui au-delà nous interroge et nous questionne sur quelque chose d’essentiel : qu’est-ce que l’humanité ?

 

Cathy Garcia

 

 

 

Jean-Baptiste-Del-Amo-1.jpgJean-Baptiste Del Amo, de son vrai nom Jean-Baptiste Garcia, est un écrivain français, né à Toulouse le 25 novembre 1981), vivant à Montpellier. Le nom "Del Amo" est celui de sa grand-mère, l'auteur ayant été encouragé à changer de nom par son éditeur, Gallimard publiant au même moment un roman d'un autre auteur originaire de Toulouse et portant le même nom (Tristan Garcia, "La meilleure part des hommes"). En 2006, il reçoit le Prix du jeune écrivain pour sa nouvelle Ne rien faire, écrite à partir de son expérience de quelques mois au sein d'une association de lutte contre le VIH en Afrique. Ce texte court, qui se déroule en Afrique le jour de la mort d'un nourrisson, est une fiction autour du silence, du non-dit et de l’apparente inaction. Fin août 2008, son premier roman, Une Éducation libertine, paraît dans la collection "blanche" chez Gallimard. Il est favorablement accueilli par la critique et reçoit le Prix Laurent-Bonelli Virgin-Lire, fin septembre 2008. L'auteur ramène sa technique à celle de Gustave Flaubert, relisant à haute voix ses phrases pour les affiner. C’est encore Flaubert et L'Éducation sentimentale qu’évoque le titre de ce premier roman, pourtant initialement intitulé Fressures. En mars 2009, Jean-Baptiste Del Amo se voit finalement attribuer la Bourse Goncourt du premier roman, à l'unanimité dès le premier tour de scrutin. Le 25 juin 2009, c'est au tour de l'Académie française de lui décerner le prix François Mauriac. Ont suivi Sel en 2010 et Pornographia en 2013, Règne animal est son quatrième roman.



Note publié sur http://www.lacauselitteraire.fr/regne-animal-jean-baptist...

 

 

 

08/12/2016

En plein air, dans Paris, des migrants suivent un cours de français, Eric Coquelin a saisi l'émotion

 

Sur ces images, des visages concentrés qui illustrent une véritable soif d'apprendre. Un précieux témoignage signé par le photographe Éric Coquelin.

Eric Coquelin est photographe. L’autre jour, alors qu’il se promenait dans Paris avec son appareil photo entre les mains, il est tombé par hasard sur un cours de français dispensé à des migrants par un bénévole. Il est resté là, a observé… et a pris quelques superbes clichés.

Son reportage imprévu a ensuite été publié sur Le Journal Minimal, accompagné d’une lettre ouverte qu’il a souhaité adresser au professeur bénévole.

Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin

Cette lettre, la voici :

“Cher Monsieur, Nous ne nous connaissons pas, et je ne sais même pas si nous nous recroiserons un jour. Même si j’ai une idée du lieu où vous retrouver, vous et vos amis bénévoles de l’association Baam (Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants) qui donnez des cours de français aux migrants, place de la Bataille-de-Stalingrad à Paris…
J’ai visité, sans faire de bruit, votre école à ciel ouvert et me suis arrêté dans votre ‘classe’. Frissons…
Ce modeste témoignage pour vous remercier, vous encourager.”
-E.C.

Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin

Ces magnifiques photos illustrent avec force la rencontre entre des gens que le chaos du monde a chamboulés et d’autres prêts à leur apporter une aide. Éric Coquelin a accepté que nous les reproduisions ici… et on l’en remercie.

Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin

Voyez ces regards, ces gestes, cette concentration…

Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
 

Comme indiqué sur son site, le Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants, né en 2015, est composé « de juristes, de traducteurs, d’étudiants, d’enseignants-chercheurs, d’assistantes sociales, de journalistes, mais surtout de citoyens » :

“Nous œuvrons et luttons pour un meilleur accueil des réfugiés, demandeurs d’asile et sans papiers en France : un accueil dans le respect de leurs droits, de leur dignité et de leur humanité.”

Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin
Crédit photo : Éric Coquelin

07/12/2016

Elle est vivante

 

 

03/12/2016

El Choque de Dos Mundos, un documentaire de Heidi Brandenburg et Mathew Orzel (2016)

 

 

Peti rappel : Escadrons de la mort, l'école française

Petit retour en arrière, pour se souvenir que les méthodes "qui ont fait leurs preuves" pendant les dictatures latino-américaine notamment, ont été élaborées en France, - voir notamment La guerre moderne du Colonel Trinquier.............(beurk)

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9782707153494.jpg- et surtout voir ou revoir le documentaire de Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, une école française (et lire son livre du même nom, paru en 2003) - "Dans les années 1970 et 1980, les dictatures militaires du Cône sud de l’Amérique latine ont férocement réprimé leurs opposants, utilisant à grande échelle les techniques de la « guerre sale » (rafles, torture, exécutions, escadrons de la mort…). C’est en enquêtant sur l’organisation transnationale dont s’étaient dotées ces dictatures — le fameux « Plan Condor » — que Marie-Monique Robin a découvert le rôle majeur joué secrètement par des militaires français dans la formation à ces méthodes de leurs homologues latino-américains. Dès la fin des années 1950, les méthodes de la « Bataille d’Alger » sont enseignées à l’École supérieure de guerre de Paris, puis en Argentine, où s’installe une « mission militaire permanente française » constituée d’anciens d’Algérie. De même, en 1960, des experts français en lutte antisubversive, dont le général Paul Aussaresses, formeront les officiers américains aux techniques de la « guerre moderne », qu’ils appliqueront au Sud-Viêtnam. Des dessous encore méconnus des guerres françaises en Indochine et en Algérie, jusqu’à la collaboration politique secrète établie par le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing avec les dictatures de Pinochet et de Videla, ce livre — fruit d’une enquête de deux ans, en Amérique latine et en Europe — dévoile une page occulte de l’histoire de France, où se croisent aussi des anciens de l’OAS, des fascistes européens ou des « moines soldats » agissant pour le compte de l’organisation intégriste la Cité catholique…"

 

 

 

 

 

 

02/12/2016

Standing Rock contre le pipeline du Nord du Dakota

 

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(Oceti Sakowin Camp - crédit photo : Sacred Land Film Project )

 

 

En savoir plus, soutenir :  http://standwithstandingrock.net/

 

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IHV n°56 - Indignons-nous !

 

Viens de le recevoir, un bel ouvrage, avec des collages donc trois des miens (dont celui en couverture qui figure aussi dedans en NB) qui font partie de ma série Indignation/insoumission (2011).

Voir : http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.h...

 

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et parmi un beau sommaire, trois textes extraits de Qué wonderful monde (coll. Délit vrai, poésie postale n° 1, Nouveaux Délits éd. 2011).

Voir : http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/a...  )

 

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"No te metas" ? No se olvida, Argentine 1976-1983 : 30 000 disparus

 

Une citation qu'on aimerait oublier, mais on ferait mieux de ne pas l'oublier justement, celle du général Ibérico Manuel Saint-Jean (gouverneur de Buenos Aires entre 1981 et 1982 ) :

 

Nous allons d’abord tuer tous les agents de la subversion, ensuite leurs collaborateurs, puis leurs sympathisants ; après, les indifférents, et enfin les timides. 

 

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24 mars 1976, noche negra

 

No te metas, expression restée tristement célèbre, ne vous en mêlez pas, disaient les militaires à tous les témoins d'enlèvements en plein jour d'hommes, femmes, enfants... 30 000 disparus.... Aujourd'hui on sait, les tortures jamais en panne d'idées, les viols systématiques, les atrocités, les enfants volés, vendus, les "vuelos de la muerte", les corps anesthésiés, jetés dévêtus depuis des avions dans l'Océan, découpés à la scie électrique pour être dévorés par les caïmans dans la lagune, on sait, et l'Argentine tente depuis peu de rendre justice, mais les coupables sont morts de vieillesse ou seulement encore assignés à résidence, dans leurs somptueuses résidences et la bestialité couve toujours, prête à ressurgir au moindre signe de faiblesse, en Amérique Latine comme ailleurs, ne l'oubliez pas...

 

 

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01/12/2016

Nicole Ferroni - Nous sommes un sac de vieux vieux vieux atomes

 

*

 

 

 

 

Martin Almada: "Le Condor vole toujours, il faut lui couper les ailes"

Entre le 12 et 14 octobre 2016, l'avocat et Prix Nobel alternatif de la Paix, Martin Almada, se trouvait en France pour participer à un colloque international sur les archives des dictatures latino-américaines dans les années 1970.