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20/05/2015

Un goûter aux nanos

 

 

Objet: nanoparticules toxiques dans des produits alimentaires pour enfants (mais également jouets et vêtements).

Les substances incriminées : nanotubes de carbone, nano-argent, nanoparticules de dioxyde de titane…

Les produits et les objets concernés : bonbons,  pâtisseries industrielles, boissons chocolatées… Mais également de nombreux jouets et vêtements aux propriétés diverses (antibactériens, hyper-élastiques, hyper-légers et résistants…).

Les risques pour la santé : certaines des nanoparticules citées sont cancérigènes et/ou mutagènes, cytotoxiques (détruisent les cellules), reprotoxiques, neurotoxiques.

Recommandations/précautions :

L’étiquetage sur les emballages mentionnant l’adjonction de nanoparticules étant inexistant, en dépit de l’esprit de la circulaire REACH de 2007 (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques), adoptée par l’Union Européenne, détecter des produits contenant ou non des nanos relève du parcours du combattant. Nous recommandons aux consommateurs de s’informer sur les sites s’efforçant de recenser les produits et articles qui contiennent des nanos (voir ci-dessous), de privilégier les produits frais et naturels.

 

En savoir plus (cliquez sur les liens)

Veillenanos. fr, Nano et Alimentation (2/7) : Quels ingrédients nano dans notre alimentation ?

Veillenanos. fr, Nano et Alimentation (4/7) : Risques pour la santé : inquiétudes et incertitudes 

Veillenanos. fr : Risques associés au nano dioxyde de titane (TiO₂)

WikiNanos, veille citoyenne : Actus nano et alimentation

 

Sur la toxicité des nanos dans les produits en général

Les Nanotoxiques, France Culture : http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-les-nanotoxiques-2014-10-04

Nanoparticules, Quand le nocif se fait nanométrique : http://histoires-de-sciences.over-blog.fr/2014/10/nanoparticules-quand-le-nocif-se-fait-nanometrique-nanotoxiques-un-livre-de-roger-lenglet.html

Basta ! : Nanotechnologies : ces redoutables particules toxiques qui envahissent notre quotidien par Sophie Chapelle

En anglais : La Commission européenne lance jusqu’au 5 août une « consultation sur les mesures de transparence concernant les nanomatériaux sur le marché » 

Des associations dénoncent le risque potentiel de l’E171, un additif chimique contenu dans de nombreux produits de consommation courante

En anglais : Trois ONG européennes actives sur le champ des nanos CIEL, ECOS et Öko Institute qui ont mis sur pied le projet « Safe Development of Nanotechnologies » visant à assurer une évaluation appropriée des risques associés aux nanomatériaux afin d’établir un cadre réglementaire en phase avec le principe de précaution.

 

Bibliographie

Nanotoxiques, Roger Lenglet, Actes Sud, 2014.

Rapport ANSES, AVIS et rapport de l’Anses relatif à à l’expertise concernant la mise à jour des connaissances sur l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux liés à l’exposition aux nanoparticules d’argent, février 2015.

Rapport ANSES, Évaluation des risques liés aux nanomatériaux – enjeux et mise à jour des connaissances, mai 2014.

 

Soyons branchés mais pas toxiques !

Les périphériques vous parlent et Roger Lenglet, en partenariat avec Adéquations

http://www.lesperipheriques.org/

 

 

 

 

19/05/2015

Daniel Birnbaum : Monde, j’aime ce monde - Polder 165 chez Décharge

 

Daniel Birbaum.jpg

Avec une présentation de Cathy Garcia :

« On voudrait faire comme les oiseaux, aimer ce monde, oui,

en le regardant de haut et défense de se moquer des moineaux. »

 

A commander ici : http://www.dechargelarevue.com/Polder-165.html

 

 

10:06 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (2)

Ta gueule

 

On parle beaucoup de poésie mais on n’aime pas les poètes, je parle des vrais, des malades. C’est comme un abcès, qui met longtemps à mûrir, c’est énorme, c’est sale, et le jour où il se perce, ça gicle partout…. Écriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiire, écriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiire…. Dans ta gueule ! Ta puante et hypocrite gueule de normalité. Relookée, rasée de près, taillée au carré, préenregistrée, désensibilisée, bien adaptée, bonne suceuse. Ta gueule de pelouse, de pub, de marque, de marketing, de tuning, de timing, de fucking néant. Ta gueule en série des quatre saisons, ta gueule smartphone, ta gueule aphone, aveugle, ta gueule en plis, ta gueule en pack, ta gueule en fion dégoulinant de crème. Je ne peux plus la voir ta gueule, multipliée par les allées de caddies, ta gueule parking, ta gueule d’attraction, ta gueule en costard !

 
Ta gueule en faux-derche, ta gueule positive, ta gueule opportuniste, ta gueule arriviste, ta gueule suppositoire, elle leur fait mal au cul aux poètes. Le cul, ça ne lâche pas des volées de moineaux non, ça évacue la merde c’est tout. Ça n’existe pas un cul poète, pas plus que les poètes d’ailleurs, c’est une excuse, une salle d’attente. Il y a juste ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas, pour ceux qui ne peuvent pas, la poésie c’est la bouée, le parapet où se retenir pour ne pas chuter dans le vide, c’est le mouchoir où cracher de délicats grumeaux tachés d’un sang qui ne s’enlève pas au lavage. C’est bon pour les électrochocs les vrais poètes, ceux qui se cachent sous la poésie, qui se terrent dans la poésie avant de se taire pour de bon.

Se taire parce que quoi dire ? Cette chair de l’âme à vif, invisible, mais tellement à vif, ça fait un putain de mal, on ne peut pas imaginer à quel point ça fait mal, c’est le résultat d’un immonde entassement d’ordures. Le poète, le vrai, le malade, c’est un aimant à ordures, à saloperies, tout le monde peut en profiter, c’est la poubelle de l’humanité. A vif et plein à craquer de tes merdes, de tes bassesses, de tes mensonges, de ton paraître, de tes lâchetés, de tes kilos de masques et de prétentions, de tes peurs niées, de ta méchanceté, de tes manigances, humain, sale con ! Comme s’il n’était pas déjà assez lourd de ses propres ordures le con poète ! Mais il est tellement creux, le poète, le vrai, le malade, tellement creusé, raviné, et les années passent et toujours plus d’ordures.

Le poète c’est un humain raté. Pollué de sensiblerie. Pas bon pour la course. Bon pour la casse. Drôle à casser. Un jeu de fête foraine, on peut lui tirer dessus, lui cogner dessus, le faire tourner vite, de plus en vite et puis le lâcher comme un ballon, souffler dedans jusqu’à ce qu’il pète, lui balancer des fléchettes. On peut lui vomir dessus son trop-plein de pop-corn, de pommes collantes d’amour, de crânes tondus ou de barbe à papa. On peut lui vomir dessus ses restes de beuveries d’honnête travailleur. On peut le piétiner de toute la haine qui reflue du vase de décompression de la bienheureuse norme.

 On peut tout faire avec un poète, et surtout rien, car qu’as-tu de commun toi avec cette pleureuse, cette fiotte, ce parasite ? Rien hein, absolument rien en commun ! Avec cet allochtone, il n’est de nulle part le poète, il est tombé de la lune, du plafond, il a surgi d’un tas de merde comme ça et il déclame. Mais pas tous. Ils ne déclament pas tous, au contraire, il y en a qui la ferment, qui la bouclent, qui la verrouillent, qui la recousent la plaie par où ils ont fauté… Ce sont les pires, les poètes silencieux, les poètes qui ont renoncé au crayon, à la plume au fion, qui parfois n’ont jamais écrit ne serait-ce qu’une ligne, ils dégagent vraiment de mauvaises ondes. Tellement ils sont bourrés à craquer de poésie, et ça sort pas, ça reste là dedans, à pourrir avec toutes les autres ordures, innombrables, qu’on leur a balancé depuis qu’ils sont nés. Ils s’acharnent à en faire quelque chose, à ne pas mourir étouffés, définitivement empoisonnés, ils recyclent, ils se racontent des histoires, des tas d’histoires, ils voudraient bien avoir eux aussi une gueule positive, une gueule de puissance, une gueule de caddie plein. Une gueule passe-partout, une gueule passeport pour la normalité, une gueule nombril du monde. 
 
   

 

cg in (c)Ourse bipolaire

 

 

 

 

 

 

 

18/05/2015

Chut de Charly Delwart

 

Seuil, collection Fiction et Cie, 8 janvier 2015

 

9782021219234.jpg

 

 

176 pages - 17.00 €.

 

 

« L’univers est un test d’intelligence » Timothy Leary

 

  

Ce livre semble parfois un peu difficile à lire, le style de l’auteur est particulier, comme heurté, des tournures, des cassures, qui déstabilisent, mais en nous glissant dans la peau d’une jeune athénienne de 14 ans, Charly Delwart nous fait revivre les évènements qui ont fait culbuter la Grèce. La Grèce exsangue de la Troïka, otage du FMI, de la BCE et de comptes falsifiés avec la complicité de la Goldman Sachs…. Une Grèce qui ne peut oublier Alexandros Grigoropoulos « abattu par un policier lors d’une manifestation liée à la situation économique du pays », en 2008, il avait 15 ans. Une Grèce, grand laboratoire à ciel ouvert aux quatre veines, de politiques toujours plus d’austérité, une Grèce où les vieillards se suicident pour ne pas peser sur leurs enfants, le premier fut Dimitris Christoulas, pharmacien à la retraite de 77 ans, qui se met une balle dans la tête sur la place Syntagma. Une Grèce où des mères ne reviennent pas chercher leurs enfants à la crèche, sachant qu’au moins là-bas ils seront nourris, la Grèce qui bascule dans un gouffre sous la loupe de l’Europe… 

 

La jeune fille qui s’exprime ici sous la plume de l’auteur, fait face à bien des bouleversements, à la fois à l’extérieur du foyer mais aussi à l’intérieur, un frère parti à l’étranger, les parents qui se séparent et même à l’intérieur d’elle-même à un âge sensible où l’enfance cède place à la femme en devenir. Aussi pour encaisser tous ces chocs, cet afflux de tensions et de nouvelles données, elle décide de ne plus parler. « Il y a une théorie qui disait que toute parole qu’on ne dit pas est une particule d’énergie qu’on garde pour soi, que cela rend plus fort, et c’est cela dont j’avais besoin, d’énergie, d’être plus concentrée, plus avec moi-même ». Ne plus parler donc, mais écrire, beaucoup et communiquer uniquement par écrit par le biais d’un cahier.

  

Cette prise de distance va lui permettre de réfléchir, d’observer, car elle sait qu’elle fait partie de ceux qui devront reconstruire la Grèce, de ceux qui doivent voir au-delà du présent, au-delà des ruines et du foutu. Elle cherche à comprendre, cherche le parallèle entre tous les mouvements de contestation qui s’amplifient un peu partout dans le monde, avec la Californie du début des années 70, elle espère que du chaos une nouvelle et meilleure façon de vivre va émerger. Autour d’elle, les murs d’Athènes se sont eux aussi couverts d’écriture, comme s’ils crachaient des mots, des phrases, « des tags, des aplats de peinture rouge pour symboliser le sang des Grecs qui payaient le prix de l’austérité, tout ce qui véhiculait le ras-le-bol, une angoisse, une colère », des slogans qui dénoncent, qui haranguent, qui interpellent : FMI DEHORS, CECI EST UNE DÉMOCRATIE DE MERDE, RÉVOLTE, PAS DÉSESPOIR, ATHÈNES BRÛLE, JE ME FOUS DE VOTRE ARGENT, VIVEZ VOTRE GRÈCE EN MYTHE, AUCUN HOMME N’EST CLANDESTIN. Aussi, l’adolescente va elle aussi commencer à écrire sur les murs, clandestinement, des phrases qui lui viennent de ses observations et réflexion, des phrases inspirées mais différentes, des phrases de poètes et de philosophes qui ouvrent d’autres horizons, d’autres possibles, des phrases à elle, des phrases qui sont elle… « Prenant le tube de rouge à lèvres laissé par ma sœur pour écrire au-dessus mon nom : DIMITRA AEGIOLIS. La seule inscription à mettre ».

 

C’est donc à une plongée dans la Grèce en ébullition, que nous convie l’auteur, et à la naissance d’une jeune femme, et c’est là tout l’intérêt de cette fiction, avec ce séjour chez la grand-mère de la narratrice, sur l’île de Sérifos, là où la Grèce est encore à l’image de l’aïeule. Une vieille femme enracinée, forte et digne, qui a connu la guerre et la dictature des Colonels, dans cette Grèce millénaire qui a traversé tant d’épreuves déjà et s’est toujours relevée. Une image « de courage et d’espoir ». Voilà ce qu’on retiendra de Chut. Une chute ou le e se fait muet, pour prendre le temps de se relever. « Or c’est parce que tout était trop réel que quelque chose semblait changer, que des initiatives apparaissaient ; les habitants comprenant qu’ils étaient interdépendants, face à l’impuissance du gouvernement, son abandon. »

 

VOUS ÊTES FORTS DE CE QUE VOUS SAVEZ MAINTENANT.

 

Une Grèce qui est donc aussi le laboratoire à ciel ouvert et sans y perdre de sang cette fois, un laboratoire des libertés, des nouvelles alternatives, de la solidarité « Un système d’aller-retour direct entre les gens qui n’était pas une alternative à l’euro mais à la vie elle-même (…), pour montrer que tous valaient ce qu’ils avaient à donner et non ce qu’ils avaient en banque. »

 

Un hommage à tous ceux qui, dans le monde, ont écrit ou écrivent sur les murs pour la liberté et la dignité et à tous ceux qui œuvrent pour que le monde devienne meilleur.

 

  

Cathy Garcia

  

 

AVT_Charly-Delwart_2536.jpgCharly Delwart est né à Bruxelles en 1975. Il vit entre la Belgique et la France où il travaille dans le cinéma. Il a écrit trois livres : Circuit (Seuil, 2007 et Labor« Espace Nord » 2014), L'Homme de profil même de face (Seuil, 2010) et Citoyen Park (Seuil, 2012).

 

 

 

 

 

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/chut-charly-delwart

 

 

17/05/2015

Paul Stamets : sauver le monde grâce aux champignons, le brevet qui dérange Monsanto

 
  
Un chercheur américain a découvert un moyen de remplacer les pesticides agricoles par des champignons naturels. Il ambitionne de révolutionner le secteur.

Remplacer les pesticides par des champignons! Telle est l'idée de Paul Stamets, un biologiste américain spécialiste reconnu de mycologie -l'étude des champignons, en termes profanes. Le brevet qu'il a déposé à ce sujet en 2006 est passé relativement inaperçu. Il pourrait néanmoins révolutionner l'agriculture mondiale, aux dépends des tentaculaires multinationales du secteur.


Paul Stamets. Une épine dans le pied du géant Monsanto depuis plus d'une décennie. Réapparue le mois dernier dans divers médias collaboratifs ou contestataires, sa découverte centrale est relative aux champignons entomopathogènes -parasitant les insectes. 


Par une opération biologique complexe, le chercheur en fait de redoutables tueurs d'insectes. Un test sur les fourmis lui a permis de constater l'efficacité de ce bio-pesticide, les cobayes se trouvant «momifiés» par le champignon. 


Le brevet qu'a déposé Stamets en 2006 couvre plus de 200.000 espèces et permettrait donc de lutter naturellement contre les parasites agricoles.«Une technologie dérangeante»


«Cela pourrait réorganiser totalement l'industrie des pesticides dans le monde», s'exclame le Docteur en science du très sérieux National college of natural medicine de Portland. Soucieux de la santé des sols, il se réjouit de cette possibilité de décontamination des milieux polluées par les pesticides traditionnels, tels le célèbre Roundup de Monsanto. La diffusion de sa technologie provoquerait la mutation de toute l'industrie des pesticides.


Mais tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. Le chercheur évoque, du propre aveu des cadres du secteur, «la technologie la plus dérangeante […] jamais rencontré». Dérangeante, cette révolution écologique le serait surtout financièrement, remettant en cause de juteux bénéfices. Ogre de l'activité, Monsanto génèrait en 2012 un chiffre d'affaire de 13,5 milliards de dollars par an.


Source © Antoine Sillières

 
 
 
 

Asie : la lutte contre une nouvelle vague de semences industrielles

 

L’Asie a été durement affectée par la Révolution verte, qui, des années 60 aux années 80, a remplacé les semences paysannes par des variétés à haut rendement pour un grand nombre de cultures. 

Depuis les années 90, la région est devenue la cible des producteurs de semences génétiquement modifiées venant de l’ouest, ainsi que des distributeurs chinois de riz hybride qui cherchent à contrôler l’approvisionnement des semences. Ces mêmes gouvernements, entreprises et fondations qui font la promotion de ces semences modifiées font pression sur la région afin d’obtenir un changement de la législation semencière. 


Pour les pays asiatiques, cela signifierait l’adoption de brevets et de lois sur la protection des obtentions végétales applicables aux semences ainsi que des régimes de certification de semences. Cependant, ces tentatives rencontrent une assez forte résistance. En conséquence, peu de pays asiatiques sont membres de l’UPOV ou autorisent l’utilisation de semences OGM. Mais la pression pour accorder des droits de propriété sur les semences aux entreprises et autoriser les OGM s’intensifie, particulièrement par le biais des accords de libre-échange.


Inde : défense de la souveraineté des semences


De multiples attaques sur l’agriculture paysanne ont provoqué de massives mobilisations en Inde ces dernières années. Les paysans et paysannes ont protesté contre les semences de coton OGM qui leur étaient imposées par une campagne de publicité agressive car elles provoquent endettement et fraude. Ils ont également protesté contre la loi de 2001 sur la protection des variétés végétales et les droits paysans qui pénalisait les échanges de semences paysannes. Ces dix dernières années, ils ont aussi bloqué un projet de loi sur les semences qui aurait pénalisé la commercialisation locale des semences par les paysans en les forçant à enregistrer toutes les variétés. Plus récemment, les paysans et paysannes ont réagi contre l’établissement d’un registre de la biodiversité locale instauré par le gouvernement conformément à la Loi sur la diversité biologique de 2002.


En théorie, l’établissement d’un registre de la biodiversité locale peut être une bonne idée, afin d’aider les populations locales à préserver les connaissances associées aux semences locales et à leurs utilisations. Cependant de nombreux paysans et paysannes ont identifié certains problèmes inhérents aux registres. Les savoirs et semences des paysans et paysannes sont répertoriés sans leur contrôle, entrés dans des bases de données et placés dans les mains « d’experts » étrangers aux villages. D’autres ont déclaré que les registres sont ouverts à la biopiraterie et donnent accès aux chercheurs et aux entreprises qui veulent accéder aux semences et aux savoirs paysans afin de créer des variétés industrielles ou des médicaments brevetés. Par conséquent, suite à des protestations très populaires en 2004, plusieurs milliers de gram panchayats, les représentants du gouvernement dans les villages; ont refusé de participer à l’élaboration du registre. La Loi sur la biodiversité comporte une règle controversée sur l’accès et le partage des avantages. Il y est spécifié que les paysans et paysannes qui donnent leurs semences aux chercheurs à des fins de développement et de commercialisation sont en droit de réclamer un paiement. Certains villages sont d’accord avec ce principe, d’autres déclarent que s’ils refusent la privatisation de leurs semences, ils doivent aussi refuser tout paiement résultant de cette privatisation.


En dehors de ces luttes, les paysans et paysannes continuent de s’occuper de leurs semences à leur façon et de les défendre. Il y a, par exemple, un réseau de conservation de semences au niveau national dont les responsables se rencontrent chaque année et organisent des caravanes pour distribuer des semences. À cause de la Révolution verte, il ne reste plus qu’1 % des 200 000 variétés de riz paysan indien, ce qui explique que de nombreuses initiatives travaillent sur les variétés locales de riz. Une autre culture-clé est le millet, que la Révolution verte a remplacé par des cultures de rente telles que le blé, le riz et la canne à sucre. De nos jours, dans les zones sèches, le millet est menacé par les cultures de maïs, une semence qui, en Inde, est largement contrôlée par les entreprises internationales comme culture de rente. Les paysans et paysannes du Sud de l’Inde se concentrent sur la richesse du raagi, une variété de millet indien. Bien qu’il n’y ait pas de marché pour les milliers de variétés de raagi, les paysans et paysannes lui accordent une grande valeur de par ses qualités médicinales et son contenu nutritionnel élevé.


La défense des semences s’inscrit dans le cadre de la défense des systèmes agricoles traditionnels, démontrant que la souveraineté des semences est capitale pour la souveraineté alimentaire.


Indonésie : des paysans et paysannes emprisonnés pour avoir produit des semences


Depuis plus de 10 ans, les paysans et paysannes indonésiens de l’Est de Java ont été criminalisés sous le prétexte qu’ils avaient enfreint les droits d’une entreprise dénommée BISI, filiale de l’entreprise thaïlandaise Charoen Pokhpand. Bien que BISI n’ait apporté aucune preuve, des paysans et paysannes ont été convoqués devant le tribunal et quatorze d’entre eux condamnés, certains jusqu’à de courtes peines d’emprisonnement. Dans la plupart des cas, aucun avocat n’a été mis à disposition des paysans qui ne comprenaient pas ce qu’ils avaient fait de mal.


Les paysans et paysannes s’étaient livrés à des expériences sur la sélection et le croisement de différentes variétés de maïs avec leurs voisins. Les paysans ont été remarqués parce que certains avaient travaillé sous contrat avec BISI, des années auparavant. Cela a suffi pour que l’entreprise déclare que les paysans avaient volé ses semences et ses techniques de fertilisation. Ces condamnations cherchaient à envoyer un message d’intimidation clair aux paysans, les avertissant de ne pas sélectionner, ni partager leurs semences, mais de les acheter exclusivement à l’entreprise. Ce même scénario s’est répété au nord de la Thaïlande.


Selon les termes de la Loi sur la culture des plantes de 1992, un premier paysan a été condamné pour avoir reproduit et distribué des semences en 2003. Après des années de lutte par les organisations paysannes et après avoir contacté les gouvernements au niveau local et national, une coalition de groupes a réussi à porter l’affaire devant la Cour constitutionnelle de justice. Ils ont soutenu que la loi traitait les paysans injustement, comme s’ils étaient de grandes entreprises semencières. Finalement, en 2013, la Cour a décidé que la Loi de 1992 était anticonstitutionnelle. Selon les termes de l’article 33 de la Constitution indonésienne, toutes les ressources essentielles à l’existence de la population, dont les semences, doivent être gérées par l’État, toute privatisation devenant ainsi illégale. En conséquence, a déclaré le Tribunal, les paysans et paysannes n’ont plus besoin de permission pour collecter, reproduire ou distribuer des semences locales.


En dépit de cette victoire, d’autres lois continuent de garantir la propriété privée. Par exemple, selon les termes de la Loi de 2000 sur la protection des obtentions végétales, les paysans et paysannes peuvent être condamnés à des peines de prison pouvant atteindre les cinq ans et à des amendes pouvant s’élever jusqu’à un milliard de roupies (65 000 €) s’ils utilisent les semences protégées des entreprises sans autorisation. 


Les organisations paysannes indonésiennes restent donc très critiques par rapport à la Loi sur la protection des obtentions végétales que le gouvernement doit impérativement respecter car elle fait partie des obligations selon l’accord sur les ADPIC de l’OMC. Cependant, jusqu’à présent, aucun paysan n’a été poursuivi selon les termes de cette loi.


Philippines : les fausses promesses du « riz doré »


La législation sur la biosécurité devait mettre en place un cadre de précautions et réglementer les avancées des OGM. Mais, elle a souvent eu l’effet contraire et a plutôt soutenu et légitimé les avancées des OGM, ou les a plantés de manière sélective. 


Aux Philippines, nous avons l’exemple du « riz doré », un riz OGM qui a été modifié pour contenir du bêta-carotène qui, une fois ingéré, se convertit en vitamine A. Dans le cas des aubergines OGM, la Cour suprême des Philippines a décidé récemment que des essais sur le terrain ne pouvaient avoir lieu car les règlements sur la biosécurité s’y opposent et car le droit constitutionnel des Philippins à un environnement sain ne peut être garanti. Cependant des normes différentes sont appliquées dans le cas du riz doré qui a été financé à hauteur de millions de dollars et qui est la tête d’affiche de l’industrie qui s’acharne à démontrer que les OGM peuvent être bénéfiques pour l’Humanité en apportant une meilleure nutrition.


Les paysans et paysannes ont tenté d’engager un dialogue avec le ministère de l’Agriculture pour faire entendre leur refus de cette culture, mais malgré tout le gouvernement philippin a continué à soutenir le riz doré. Les paysans maintiennent que, par les divers écosystèmes de leur environnement, ils ont accès à des aliments qui contiennent assez de nutriments, dont la vitamine A, sans avoir à courir les risques présentés par les OGM. Ils ont déclaré que, ce dont ils avaient besoin, c’était d’un plus grand soutien pour leurs systèmes agricoles traditionnels plutôt que de cultures qui menacent leurs écosystèmes et leur santé.


Les négociations avec le gouvernement philippin n’aboutissant pas, le 13 août 2013, les paysans ont arraché un champ expérimental de riz doré à Pili, Sud Camarines, où des essais étaient effectués. Cette action a envoyé un message clair sur la position des paysans qui ne vont pas tolérer les avancées des OGM. Cependant, les paysans et paysannes ont été furieux de lire dans les média que cette action aurait été orchestrée par des ONG internationales qui les auraient utilisés pour arracher les pousses de riz et ils se sont retrouvés accusés de « vandalisme ». Les paysans, hommes et femmes, ont répondu que c’était bien leur décision d’avoir eu recours à la désobéissance civile pour défendre le riz, une plante qui se trouve au cœur de leur régime alimentaire, de leur existence et de leur culture. Alors que les financiers et les partisans du riz doré continuent leurs efforts de commercialisation de cette culture aux Philippines, en Indonésie et bientôt au Bangladesh, les paysans et paysannes philippins continuent à se mobiliser, et à protester, jurant qu’ils vont continuer à s’opposer aux avancées des OGM.


Corée du Sud : campagne des paysannes pour les semences autochtones


Le point central de la lutte des paysannes en Corée est leur demande de soutien de la part du gouvernement pour les variétés locales de semences. Dans cette lutte, il a d’abord été important de démontrer à l’opinion publique et aux représentants du gouvernement l’importance de ces semences. Des conférences et des expositions sur les semences autochtones et leur valeur ont finalement débouchés sur des demandes de législations régionales pour la protection et la promotion de ces semences. La première de ces législations semencières a été instaurée en 2008, aujourd’hui six des neuf régions en Corée du Sud en ont.


La législation de Gangwon en est un exemple. Elle stipule que le gouvernement doit développer un programme de promotion des semences autochtones, des produits qui en découlent et de leur consommation. La législation stipule également que le gouverneur de la région doit encourager la recherche, la collection de semences et répertorier les semences autochtones de la région. Cependant à Gangwon le gouvernement ne fait pas cela seul. Un conseil a été instauré en coopération avec les paysannes qui jouent un rôle important dans l’élaboration, la révision et l’évaluation des mesures politiques avec la direction du ministère de l’Agriculture. La participation des paysannes dans ces conseils n’est en place que dans deux des six régions où ces législations existent, mais le mouvement demande à ce qu’elle se généralise. Un aspect commun à toutes les législations régionales semencières est un soutien direct aux semences paysannes par le biais de la distribution de semences autochtones ainsi que de subventions pour les paysannes qui les utilisent. En plus de ces législations régionales, les paysannes continuent à demander la promotion spéciale de variétés locales, en conservant les semences historiques de chaque village.


Thaïlande : résistance aux accords de libre-échange afin de protéger les semences locales


Pendant des années, les paysans et paysannes de Thaïlande ont résisté aux pressions des États-Unis et de l’Europe qui les poussaient à adopter des lois strictes sur la propriété intellectuelle des semences. Après l’adhésion de la Thaïlande à l’OMC, le pays a adopté une loi sur la protection des obtentions végétales, en 1999. Cette loi était une solution partielle pour éviter des législations plus strictes comme l’UPOV qui auraient sérieusement menacé les 25 millions de paysans et paysannes thaïlandais. Bien qu’elle soit moins restrictive que l’UPOV, la loi de 1999 limite l’usage que peuvent faire les paysans des variétés protégées par un COV. Les paysans ont le droit de réutiliser les semences protégées mais sous certaines conditions ils doivent avoir acquis les semences d’origine eux-mêmes, ils ne peuvent les réutiliser que dans leur propre ferme, la semence ne peut donc être ni partagée ni échangée, et dans certains cas il y a aussi des restrictions de quantité.


Dans le contexte des négociations des accords de libre-échange (ALE) avec la Thaïlande, les États-Unis et l’Europe ont exercé des pressions sur le pays pour qu’il adopte des droits plus stricts sur la propriété et créer ainsi des flux de revenus pour l’industrie semencière. Par le biais des ALE avec les États-Unis, l’industrie semencière voulait que la Thaïlande adopte l’UPOV 91 et autorise des brevets industriels complets sur les plantes. En réponse, les paysans, paysannes et les autres mouvements sociaux ont construit de fortes coalitions qui ont interrompu les négociations de l’ALE. En 2006, 10 000 paysans et paysannes, accompagnés de leurs alliés, ont fait face à la police et ont bloqué le siège des négociations de l’ALE entre la Thaïlande et les États-Unis.Ces négociations n’ont pas repris depuis.


En 2013, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Chiang Mai, où les pourparlers des ALE avec l’Union européenne avaient lieu. Selon certaines fuites, Bruxelles aurait demandé que la Thaïlande applique l’UPOV 91, ce à quoi les paysans et paysannes s’opposaient résolument. Les pourparlers de l’ALE entre l’UE et la Thaïlande sont au point mort mais les négociations avec l’Association européenne de libre-échange seront bientôt terminées. Les paysans et paysannes doivent rester vigilants.

 
 
Source © Mondialisation.ca
 
 

11/05/2015

Avis de parution : Asinus in fabula de Guido Furci, chez Cardère

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Asinus in fabula est un « récit en vers adressé à un fantôme ».
Composé comme un chant, il se découpe en quatre parties de 24 strophes, séparées en deux groupes par un intermède – un entr’acte –, une fable en italien.
C’est un manège qui tourne, tourne, et les figures défilent, passent, reviennent, disparaissent à nouveau pour ressurgir encore.
C’est une ritournelle, le chant d’un enfant qui, concentré sur son jeu, accompagne le mouvement de ses mains en s’amusant aussi avec les mots, les sons ; un thème se répète, avec d’infimes modifications qui le transforment peu à peu, comme Steve Reich le fait dans sa musique, créant un univers lénifiant et enveloppant. De temps en temps, une nouveauté, comme un trait d’humour, d’absurde, de dérision, et plus sûrement l’invention d’une expression, d’un mot, d’un son, procure un virage brusque dans le texte, dans le paysage sonore et poétique.
Usant aussi de l’artifice typographique, Guido tente de « dilater le temps de l’écriture pour que celle-ci puisse couler, luttant contre toute tentative d’effacement ».
Je ne peux résister à un parallèle pastoral d’inspiration gionesque que me souffle mon ami Guillaume Lebaudy : « Il [le troupeau ensonnaillé] agit comme une ritournelle qui, se répétant à l’infini, avec très peu de variations, crée un territoire sonore. En venant s’opposer au chaos inquiétant produit par le silence de la montagne, il est un point de son bourdonnant témoignant d’un ordre qui contraste avec le désordre extérieur ; il délimite un territoire en mouvement. » Asinus in fabula est un troupeau ensonnaillé…
À lire et relire ce texte – on pourrait dire : à l’écouter et le réécouter –, on participe à la création de cet univers d’enfant, et de nouvelles voies s’ouvrent, de nouvelles traces s’impriment dans l’imaginaire…

poésie
Un livre de 66 p., imprimé en noir sur bouffant ivoire 80 g.
ép. 5 mm pds 100 g.
Sortie avril 2015
prix public 12 €
ISBN 978-2-914053-80-8

 

http://www.cardere.fr/index.php

 

 

21:49 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Les chiens du Seigneur – Histoire d’une chasse aux sorcières, de Roger Bevand

Cherche-Midi, janvier 2015

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368 pages, 16,80 €.

  

Roger Bevand nous place ici dans la peau de Jehan Gremper, un jeune clerc du diocèse de Constance, qui va accompagner et soutenir le prêtre inquisiteur Henry Institoris, dans la guerre aussi enragée qu’exaltée, que ce dernier a déclaré aux hérétiques maléficiers. Si le récit lui-même du jeune notaire est une fiction, Henry Institoris, « ce dominicain était bien un authentique chasseur de sorcières, qui sévissait à la fin du XVe s. aux confins du Saint Empire romain germanique. Et c’est pour avoir été le principal rédacteur du Marteau des Sorcières qu’il est surtout resté dans l’Histoire. » Jehan Gremper a lui aussi existé, mais on ne sait pratiquement rien de lui si ce n’est que « son nom et sa fonction sont explicitement mentionné dans la Bulle apostolique du pape Innocent VIII datée du 5 décembre 1484 », la Summis desiderantes affectibus (« Désireux d'ardeur suprême »), une [Bulle de sérieuse mise en garde contre la sorcellerie, donnant tous pouvoirs aux inquisiteurs Henry Institoris (de son vrai nom Heinrich Kramer) et Jacob Sprenger, pour l’éradiquer, texte qu’on pourra retrouver en intégralité en fin d’ouvrage. Ainsi, il faut lire ce livre comme un document historique, tous les faits, les évènements, étant eux aussi, hélas, authentiques, plutôt que comme un roman, qui dans ce cas manquerait de style, rythme et contrastes. On songe à La sorcière de l’historien Jules Michelet, publié en 1862, œuvre littéraire avant tout, bien plus romancé donc, qui avait été accusé en son temps de faire l’apologie du satanisme.

 

 

Ici, le journal imaginaire de Jehan Gremper, qui démarre le 20 octobre de l’année 1984 à Ratisbonne, jusqu’à l’épilogue en 1530, est le prétexte pour découvrir ou approfondir la connaissance de cette époque de peurs et de superstitions, où on a vu surgir ces prêtres fanatiques, surnommés les chiens du Seigneur. Le Malleus Maleficarum (Le marteau des 71.jpgsorcières), ce manuel très complet à la fois théorique et pratique, destiné à démasquer, notamment avec l’appui de la torture, puis à punir les coupables de sorcellerie, bien qu’interdit en 1490 sur décision pontificale, « a déjà été réédité quatorze fois à Spire, Nuremberg, Bâle, Cologne, Lyon et Paris ! C’est sur la base de ce grand livre (dixit Jehan Gremper) que de vastes opérations d’éradication de la sorcellerie ont déjà pu avoir lieu un peu partout dans le saint Empire et jusqu’en Italie : cent quarante sorciers brûlés à Brescia en 1510, trois cent à Côme quatre ans plus tard… » Quand on sait qu’ « à Bournel (Lot-et-Garonne), une femme accusée de sorcellerie fut brûlée par des paysans en 1826 tandis qu’une autre sorcière était jetée dans un four à Camalès, dans le canton de Vic-en-Bigorre (Haute-Pyrénées) » en 1856, on en comprend les dégâts. D’ailleurs, si au départ hommes et femmes étaient sans distinction accusés de sorcellerie, très vite la chasse s’est tournée de façon très nette vers les femmes. « Pour d’évidentes raisons (dixit Jacob Sprenger, illustre doyen de la faculté de théologie de Cologne, co-auteur du marteau des sorcières), les femmes sont nettement plus enclines que les hommes à la sorcellerie. On sait depuis toujours que les filles d’Ève – celle par qui la faute originelle est arrivée – sont par nature plus concupiscentes que les hommes, plus curieuses et plus perverses aussi. Fragiles, crédules et faciles à séduire, elles mentent et manipulent facilement et sont de ce fait aisément manipulées par le diable. » In vulva infernum ! Par ailleurs « Chez l’homme abondent davantage et naturellement le discernement et la raison… La femme a besoin du mâle non seulement pour engendrer comme chez les autres animaux, mais même pour se gouverner ; car le mâle est plus parfait par sa raison et plus fort en vertu. »

 

Des choses donc à se remettre en mémoire, à l’heure où l’obscurantiste c’est forcément l’autre, car si nous ne brûlons plus les hérétiques, il est d’autres travers concernant la peur et la haine de l’autre dans lesquels, sûrs de nos droits et de détenir le monopole de la raison et des vertus, nous pouvons retomber très facilement.

 

Cathy Garcia

 

 

 

Roger Bevand.jpg Roger Bevand né à Farges (Ain) en 1949, a suivi des études supérieures de psychologie à Lyon. Après deux ans en coopération au Sénégal dans l'enseignement, il a passé l'essentiel de sa carrière dans les métiers de la gestion des ressources humaines en entreprise, en France et à l'étranger. Il a aussi été très engagé dans le milieu associatif (animateur de centre de vacances, entraîneur de club de football en banlieue...). Il vit à Villeurbanne, près de Lyon. Auteur de Miserere nobis (Actes Sud, 2010).

 

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/

 

 

Pour en savoir plus sur le marteau des sorcières :

http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2015/04/28/le-m...

 

 

 

 

 

 

 

10/05/2015

Erri de Luca : la responsabilité de l'écrivain aujourd'hui

 

http://plus.franceculture.fr/erri-de-luca-la-responsabili...

 

 

 

 

 

 

06/05/2015

MICROBE 89

                                        

 Microbe 89.jpgLe 89e numéro du Microbe (concocté par Rick D.... et c'est de la bonne !!)

Au sommaire :      
Julien Boutreux
Y
ve Bressande
S
erpil Çökelik
É
ric Dejaeger
M
ireille Disdero
G
eorges Elliautou
G
aëtan Faucer
M
ary Gréa
J
o Hubert
F
abrice MarzuoloOzier - Réglisse.jpg
P
atrick Palaquer
J
ean Pézennec
M
organ Riet
B
asile Rouchin
C
hristine Schmidt
J
ean-Paul Verstraeten (également responsable des illustrations et il fait bien car elles sont trrrrrrrrrrrrrop bien comme disent les nains)

Les abonnés « + » recevront également le 47e mi(ni)crobe, Réglisse, de Kenny Ozier-Lafontaine

 

et bien c'est fort étonnant ce goût humide de réglisse brumeuse...à découvrir !

 

http://courttoujours.hautetfort.com/sport/

 

 

 

 

 

20:42 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Traction-brabant 62

T-B7couverturedetouslesT-Bdebout.jpgVient de sortir :

 
J’étais assis tranquille à ma terrasse, en train de lire une bande dessinée quand je l’ai vu débarquer dans sa vieille DS toute pourrie… 
« Salut mon vieux Vrap ! Je me suis dit que j’allais te rendre une petite visite de courtoisie Comme ça fait longtemps qu’on t’a pas vu, les copains et moi. 
- Salut Bill ! Comment ça va ? Allez. Vas-y : assois-toi. Tu veux une fine ? Je t’en prépare une tout de suite… 
- C’est pas de refus. Tu t’ennuies pas trop, depuis que tu t’es mis au vert ? 
- Non, ça va, j’ai tout mon confort ici. J’arrose les cactus, je sucre les fraises et je bois de l’hydromel les dimanches. 
- En fait, on s’est dit les po(è)tes et moi, que ptètre que tu serais intéressé par notre proposition. Voilà, on a une affaire qui marche pas mal, c’est not’ plus belle pouliche, une petite revue de poésie qui porte le doux nom de « Visions d’anorexie ». Le problème, c’est que son rédac chef a passé l’arme à gauche. C’est pour ça que je suis là aujourd’hui. Avec toi, on est sûr que « Visions d’anorexie » deviendra comme « Cognée sans manche » ou « Crève ou meurs » que tu as su faire vivre durant de nombreuses années, arrosant tes complices de publications multiples. On s’est dit aussi que ça te ferait du bien de voir du monde. Au lieu de rester tout le temps reclus comme ça… 
- Ah non les mecs ! C’est pas vrai… Vous allez pas me lâcher la grappe ! Ecoute, je vous ai déjà dit que je voulais pas repiquer au trafic. La dernière fois que vous êtes venus me chercher, c’était pour « Crève ou meurs » justement, et j’en ai pris pour quinze ans. Et encore, j’ai eu droit à une libération conditionnelle parce que la Ronéo est tombée en panne au 136e numéro. Sinon, j’y serais toujours. Ah non merci ! Les courriers des (h)auteurs qui sont uniques au monde alors qu’ils sont 65 millions ! Les tirages à 300 exemplaires et les ventes à 100, avec le prix du millième auteur publié décerné par la ville thermale de Gribouillis Les Dindes sans compter le billet de train qui n’est pas offert !... Pardon, mais j’en ai assez chié comme ça. Et encore, ça sera beau si à la première dictature, on se fait pas coffrer pour l’exemple ! » 
A lire dans mes yeux, Bill avait compris que j’étais plus qu’un cave. Quand je l’ai vu repartir, j’ai quand même eu pitié de lui pendant un instant. Je l’avais déjà vécu à plusieurs reprises, son rêve de poésie. 
Bill se rendait pas compte qu’il avait attrapé le virus et qu’un jour, il finirait, comme d’autres poteaux avant lui, complètement raide devant un manuscrit impubliable. Et dire qu’une fois mort, les autres trouveraient encore le moyen de lui tresser des couronnes en papier au lieu de verser une pension à sa veuve… P.M.
 
Outre ce bel édito du conducteur en personne, Patrice Maltaverne, on y trouve poèmes et dessins à foison, pour ma part je citerais bien Denis Wetterwald, Franck Cottet, Francis Krembel, Jérôme Bord, le récit de Laurent Bouisset sur sa "lune de miel" au Mexique, et puis encore Claire Lajus, Michèle Capolungo, Sydney Simonneau, et Jean Gédéon, Didier Trumeau, Fred Sheffray et bien d'autres encore. C'est qu'il y en a du monde à bord de Traction-brabant !
 
 
 

20:30 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Lobby et corruption

Les conférences des Amis du Monde diplomatique de l'Hérault : Roger Lenglet, philosophe et lanceur d'alerte, sur le lobby et la corruption, fer de lance du capitalisme. Conférence faite le 2 juin 2014 à Montpellier. Film réalisé par Serge Tostain des AMD 34. Juin 2014.

 

 

 

 

Nanotoxiques : une enquête de Roger Lenglet

 

J'ai entrepris cette enquête pour savoir si oui ou non les nanos représentent un danger pour le vivant. »

Roger Lenglet


Essais

Actes Sud

mars 2014

 

Les produits contenant des nanoparticules envahissent notre quotidien. Invisibles à l’œil nu, ces nouvelles molécules hightech laissent parfois deviner leur présence par les accroches publicitaires : aliments aux “saveurs inédites”, “cosmétiques agissant plus en profondeur”, “sous-vêtements antibactériens”, fours et réfrigérateurs “autonettoyants”, articles de sports “plus performants”, et armes plus destructrices…
Sans cesse, les ingénieurs en recherche et développement inventent de nouvelles applications des nanos qui sont commercialisées sans le moindre contrôle, au mépris de la réglementation les obligeant à tester la toxicité des substances avant de les vendre. Or, il s’avère que ces nanoparticules sont souvent redoutables – elles sont si petites que certaines peuvent traverser tous les organes, jouer avec notre ADN et provoquer de nombreux dégâts.
Grâce à son enquête aussi rigoureuse qu’explosive, Roger Lenglet a retrouvé les principaux acteurs des nanotechnologies. Il livre ici leurs secrets et les dessous de cette opération menée à l’échelle planétaire qui, avec le pire cynisme, continue de se déployer pour capter des profits mirobolants au détriment de notre santé.
Avec ce premier livre en français sur la toxicité des nanoparticules, Roger Lenglet tente de prévenir un nouveau scandale sanitaire d’une ampleur inimaginable.

http://www.actes-sud.fr/nanotoxiques-une-enquete-de-roger...

 

 

 

 

 

Signez le Manifeste de l’arbre

Ici : http://lemuseedelinvisible.org/signez-le-manifeste-de-lar...

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Le Manifeste de l’arbre a été lancé au Brésil le 4 août 2014 dans le cadre de la Biennale de Salvador de Bahia. Puis à Sao Paulo avec une première exposition réunissant six artistes contemporains. Cette initiative est proposée par l’Académie de l’arbre, le premier département du Musée de l’Invisible, qui a été inaugurée en novembre 2013 à Paris avec le lancement du livre « Sociomytho-logies de l’arbre » au Palais de Tokyo.

L’Académie et le Manifeste de l’arbre ont pour objectif de favoriser tout ce qui peut établir une nouvelle conscience de l’arbre et de la forêt à partir d’une approche expérimentale transdisciplinaire et transculturelle inédite. Le projet étant d’inventer de nouvelles continuités entre les approches scientifiques ou technologiques, les savoirs immémoriaux plus particulièrement liés aux cultures de l’Invisible, et les propositions artistiques les plus contemporaines.

A l’heure où l’arbre apparait comme l’une des premières solutions pour contrer les effets du réchauffement climatique, le Musée de l’Invisible propose de contribuer à l’émergence d’une nouvelle culture de l’arbre en opérant une jonction inédite entre les vécus mythiques de l’arbre, la création et la recherche contemporaine.

Avec ce Manifeste, le Musée de l’Invisible développe un projet d’exposition itinérante intitulée « L’arbre visionnaire » appelé à se développer à partir de 2015. Cette exposition évoluera en fonction des contextes, à partir de propositions spécifiques d’artistes contemporains pour l’extérieur et pour l’intérieur, d’œuvres d’autres horizons, de textes ou de toutes autres formes de contributions, ainsi que des ateliers participatifs d’éveil à l’arbre destinés à tous publics.

Le public, artistes, penseurs, scientifiques, sont invités à apporter leur contribution au Manifeste de l’arbre sous la forme d’une signature ou de tout apport, œuvres d’art, créations graphiques, images, textes etc.


Le Manifeste de l’Arbre sur Facebook

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Signez le Manifeste de l’Arbre

L’arbre est un agent essentiel à la vie sur Terre. Il fixe le carbone et joue un rôle majeur dans le cycle de l’air. Il constitue les écosystèmes des forêts et abrite la biodiversité. L’arbre est également un élément fondamental de la culture et de l’identité humaine. Des civilisations, des mythologies, des métiers et des économies entières se sont développées dans une relation intime à l’arbre.

 

Pourtant notre culture de l’arbre s’est considérablement détériorée. En partie du fait de nos modes de vie urbains qui policent désormais le monde rural et les campagnes. De même que les derniers territoires vierges de la planète, en menaçant de façon dramatique les forêts natives avec la déforestation galopante.

Dans l’histoire culturelle de l’humanité, l’arbre est passé du statut d’organisme vivant, d’alter ego ou d’allié de l’humain, à celui d’objet et de matière première que l’on exploite trop souvent de manière inconsidérée.

Toutefois, une culture durable de l’arbre n’a pas tout à fait disparu. Elle survit dans certaines sociétés et nombre de récits mythiques. Du sud au nord de la planète, ces récits et ces pratiques partagent un point commun : une culture active des mondes invisibles où l’arbre joue le rôle de médiateur et de pilier. D’axe du monde. Mais à l’image de l’arbre, ces cultures de l’invisible sont en danger car soumises à des périls d’ailleurs comparables, comme si curieusement leurs sorts étaient reliés.

Si l’arbre peut se passer de l’humain, l’humain ne pourra pas se passer de l’arbre. Ou alors au prix d’une détérioration considérable de ses conditions de vie. Sinon de sa propre disparition. C’est pourquoi le futur de notre espèce dépend déjà de la restauration et de l’entretien des équilibres auxquels l’arbre participe.

Malgré une prise de conscience croissante, les écologies politiques semblent vouées à l’échec. Même si la communauté internationale commence enfin à reconnaître que l’arbre est l’une des premières solutions au réchauffement climatique.

Encore faut-il inverser le mouvement inexorable de la déforestation. Et surtout replanter, restaurer, conserver. Alors que l’arbre est plus que jamais arraché, tronçonné, surexploité, pillé, annihilé. Que faire pour que cesse ce carnage ? Comment démultiplier les initiatives de reforestations ?

La solution n’est-elle pas avant tout culturelle ? Et ne faut-il pas replanter l’arbre qui est en nous ? C’est-à-dire travailler à l’émergence d’une nouvelle conscience et d’une nouvelle culture de l’arbre.

C’est l’objectif de l’Académie de l’Arbre du Musée de l’Invisible avec ce Manifeste de l’arbre. Et leurs actions (expositions, publications) destinées à favoriser tout ce qui peut établir une nouvelle conscience de l’arbre sur la base d’une approche expérimentale transdisciplinaire. Comme en opérant une jonction inédite entre nos cultures de l’arbre, telles qu’elles sont vécues en occident, et les cultures de l’Invisible. Pour revitaliser, réinventer et littéralement réenchanter une culture de l’arbre, du vivant et de l’environnement.

Une prise de conscience qui passe par la signature de ce manifeste lancé au Brésil pour la Biennale d’art contemporain de Salvador de Bahia 2014.

 

 

05/05/2015

Signer l’appel « La Grèce, une chance pour l’Europe »

mardi 5 mai 2015, par Collectif pour un audit citoyen de la dette publique

Le collectif pour un audit citoyen de la dette publique lance un appel à mobilisation « La Grèce, une chance pour l’Europe », signé par de nombreuses personnalités, des responsables nationaux d’organisations syndicales et associatives, et soutenu par des responsables politiques issus de toute la gauche.

Cet appel dénonce le discours de discorde entre les peuples européens porté par les institutions européennes qui accusent des « Grecs irresponsables » et menacent de les exclure de la zone euro. Il rappelle que les audits citoyens de la dette publique en cours dans plusieurs pays européens (dont la Grèce et la France) démontent les discours mensongers sur l’orgie de dépenses publiques qui aurait soi-disant provoqué la flambée des dettes.

Il demande instamment à François Hollande de s’opposer à l’étranglement financier de la Grèce et de la démocratie en Europe ; et conclut sur un appel à mobilisation pour la semaine d’action européenne contre l’austérité et en soutien au peuple grec, organisée par les mouvements sociaux européens du 20 au 26 juin dans toute l’Europe.

 

SIGNEZ ICI : https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/...

 

 

19:02 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Terre-Dragon II. Le Chant du Fleuve, Erik L’Homme

  

Gallimard Jeunesse, février 2015

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212 pages, 11,50 €.

 

  

 

Nous avions hâte de connaître la suite des aventures d’Aegir-Peau-d’Ours, ce jeune Dakan, évadé de chez les Naatfarirs qui voulaient en faire un esclave, de Sheylis-Mauvais-Œil, petite-fille de sorcière, elle-même détentrice de pouvoirs et apprentie de Gaan, le vieux sorcier qui avait pris les deux adolescents sous sa protection, sans oublier le jeune Doom le Scalde, c'est-à-dire poète joueur de luth, bien qu’il écorche encore un peu les oreilles de ses amis.

 

Nous les avions laissés au milieu du Fleuve de Métal, sur un bateau de pierre créé grâce à la magie de Gaan. Pourchassés pas Ishkar-Joue-Fendue, le guerrier Naatfarir, accompagné de son esclave Dakan et de Chakor le noir, un sorcier, ils doivent gagner au plus vite la ville de Kesh-La-Grande, où se trouve le palais du Roi-Dragon. Mais les obstacles seront ici encore très nombreux, voleurs, marais nauséabonds truffés de pièges et de dangers, et un puissant sort opéré par Sahr’sâ, un prêtre du Crâne qui détient toujours la jeune Naabin, a détruit toute la magie de la région, aussi Gaan et Sheylis ne peuvent plus compter sur elle pour les tirer d’affaire, et le vieux Gaan s’affaiblit de plus en plus.

  

Il semblerait que ce tome là soit un peu moins fouillé que le précédent, quelques ressorts manquent d’originalité et il a perdu en poésie, mais pas en suspense, donc on reste accroché à l’histoire, le rythme est dynamique et on en apprend toujours plus sur ces mystérieux thun-lawz, signes magiques laissés aux habitants du royaume par le Chevaucheur de Vent avant son départ pour le mont Kashkar et qui ressemblent à des runes.

 

La fin nous laisse en apnée : que va-t-il arriver à Aegir-Peau-d’Ours qui décidément n’est pas un Dakan comme les autres ? Reste à attendre le troisième et dernier tome, Les Sortilèges du Vent.

 

Ce deuxième tome confirme donc l’attraction exercé par cet univers archaïque, un peu austère et mystérieux, habité de puissantes magies et il reste encore plein de choses à découvrir. Vivement la suite donc, en espérant qu’on y retrouve un peu plus de la poésie du premier tome, qui par ailleurs était plus dense et coûtait aussi moins cher...

 

  

Cathy Garcia

 

  

Pour lire à propos du Tome 1 : http://www.lacauselitteraire.fr/terre-dragon-tome-1-le-souffle-des-pierres-erik-l-homme

 

 

 

contributor_20439_244x0.jpgNé à Grenoble, le 22 décembre  1967, Erik L'Homme passe son enfance à Dieulefit, dont la branche maternelle de sa famille est originaire. Ayant peu d'amour pour l'école (sauf pour les matières littéraires), il se délecte surtout de ses activités parascolaires (piano, rugby) au rang desquelles de grandes promenades dans la nature en compagnie de son père et de ses frères. La passion de la nature ne le quittera d'ailleurs jamais, et après avoir passé une maîtrise d'histoire à l'université de Lyon, il part à la découverte du monde pendant de nombreuses années, accompagné de l'un de ses frères, photographe, dans des voyages qui les conduiront du Pakistan à la Malaisie en passant par l'Afghanistan, les Philippines, le Liban, le Maroc et la Thaïlande. De retour en France, il reprend des études doctorales à l'EHESS puis écrit son premier ouvrage, consacré au royaume de Chitrâl (Pakistan) où son frère et lui ont séjourné pendant deux ans, et à sa langue (le khowar) qu'ils y ont apprise. Après sa rencontre avec Jean-Philippe Arrou-Vignod, auteur et directeur littéraire chez Gallimard, il se lance dans l'écriture de romans jeunesse avec la publication en 2001 de Qadehar le sorcier, premier tome de la trilogie Le Livre des étoiles. Une première publication qui recevra le prix Jeunesse du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, le deuxième de la trilogie Le Seigneur Sha recevra aussi le prix des collégiens du Var. En 2009, ses livres jeunesse publiés sont au nombre de dix : la trilogie Le Livre des étoiles, celle des Maîtres des brisants (un space opera dont le troisième opus, Seigneurs de guerre, vient de sortir), l'album des Contes d'un royaume perdu (illustré par François Place) et Phænomen, thriller fantastique en trois tomes également qui commence à avoir du succès à l'étranger. A noter également, le livre illustré "Cochon Rouge", méconnu, sur les indiens d'Amérique. 2011, Erik L'Homme part en dédicace à droite à gauche en France et présente à cette occasion A comme Association, une nouvelle saga dynamique, dont le sixième tome vient de sortir.

 

 

 Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/terre-dragon-ii-le-chant-...

 

 

 

 

04/05/2015

Charles Bukowski

 

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L'écrasement

trop grand...
trop petit

trop gros
trop maigre
ou rien du tout.

rire ou
larmes

haineux
amoureux

des inconnus avec des gueules
passées
à la limaille de plomb

des soudards qui parcourent
des rues en ruines

qui agitent des bouteilles
et qui, baïonnette au canon, violent
des vierges

ou un vieux type dans une pièce misérable
avec une photographie de M. Monroe.

il y a dans ce monde une solitude si grande
que vous pouvez la prendre
à bras le corps.

des gens claqués
mutilés
aussi bien l'amour que par son manque.

des gens qui justement ne s'aiment
pas les uns les autres
les uns sur les autres.

les riches n'aiment pas les riches
les pauvres n'aiment pas les pauvres.

nous crevons tous de peur.

notre système éducatif nous enseigne
que nous pouvons tous être
de gros cons de gagneurs.

mais il ne nous apprend rien
sur les caniveaux
ou les suicides.

ou la panique d'un individu
souffrant chez lui
seul

insensible
coupé de tout
avec plus personne pour lui parler

et qui prend soin d'une plante.

les gens ne s'aiment pas les uns les autres.
les gens ne s'aiment pas les uns les autres.
les gens ne s'aiment pas les uns les autres.

et je suppose que ça ne changera jamais
mais à la vérité je ne leur ai pas demandé

des fois j'y
songe.

le blé lèvera
un nuage chassera l'autre
et le tueur égorgera l'enfant
comme s'il mordait dans un ice cream.

trop grand
trop petit

trop gros
trop maigre
ou rien du tout.

davantage de haine que d'amour.

les gens ne s'aiment pas les uns les autres.
peut-être que, s'ils s'aimaient
notre fin ne serait pas si triste ?

entre-temps je préfère regarder les jeunes
filles en fleurs
fleurs de chance.

il doit y avoir une solution.
sûrement il doit y avoir une solution à
laquelle nous n'avons pas encore songé.

pourquoi ai-je un cerveau ?

il pleure
il exige
il demande s'il y a une chance.

il ne veut pas s'entendre dire :
"non".

 

 in L'Amour est un chien de l'enfer, (c) Grasset, traduction de Gérard Guégan

 

 

 

 

Pornography has changed the landscape of adolescence beyond all recognition

As a study reveals a sharp rise in the number of schoolgirls at risk of emotional problems, Allison Pearson says we need to embolden our daughters to fight back against pornography - however embarrassing it may be.

 

Sexting part of everyday life for half of teenagers
Sending naked photos or videos - so-called 'sexting' - is part of everyday life for teenagers Photo: Alamy
 

Sometimes you hear a story that is so awful that it refuses to leave your mind, no matter how fervently you beg it to go away.

I was told one such story recently by a family doctor. Readers of a squeamish disposition may want to look away now.

I was having dinner with a group of women when the conversation moved onto how we could raise happy, well-balanced sons and daughters who are capable of forming meaningful relationships in an age when internet pornography is as freely available as a glass of water. Porn has changed the landscape of adolescence beyond all recognition. Like other parents of our generation, we were on a journey without maps or lights, although the instinct to protect our children from the darkness was overwhelming.

Boys and girls can fall victim to 'sextortion'

A couple of the women present said that they had forced themselves to have toe-curlingly embarrassing conversations with their teenagers on the subject. “I want my son to know that, despite what he might see on his laptop, there are things you don’t expect a girl to do on a first date, or a fifth date, or probably never,” said Jo.

A GP, let’s call her Sue, said: “I’m afraid things are much worse than people suspect.” In recent years, Sue had treated growing numbers of teenage girls with internal injuries caused by frequent anal sex; not, as Sue found out, because she wanted to, or because she enjoyed it – on the contrary – but because a boy expected her to. “I’ll spare you the gruesome details,” said Sue, “but these girls are very young and slight and their bodies are simply not designed for that.”

Her patients were deeply ashamed at presenting with such injuries. They had lied to their mums about it and felt they couldn’t confide in anyone else, which only added to their distress. When Sue questioned them further, they said they were humiliated by the experience, but they had simply not felt they could say no. Anal sex was standard among teenagers now, even though the girls knew that it hurt.

 

There was stunned silence among the mothers around that dinner table, although I think some of us may have let out involuntary cries of dismay and disbelief.

For Sue’s surgery isn’t in some inner-city borough where kids may have been brutalised or come from cultures where such practices are commonly used as contraception. Sue works in the leafy heart of Hampshire. The girls presenting with incontinence were often under the age of consent and from loving, stable homes. Just the sort of kids who, only two generations ago, would have been enjoying riding and ballet lessons, and still looking forward to their first kiss, not being coerced into violent sex by some kid who picked up his ideas about physical intimacy from a dogging video on his mobile.

The harm, of course, is not just physical. A study this week revealed that the number of schoolgirls at risk of emotional problems has risen sharply. Scientists for the Journal of Adolescent Health were surprised to see a 7 per cent spike in only five years among girls aged 11 to 13 reporting emotional issues. Boys remained fairly stable while girls faced “unique pressures”. Researchers said the causes could include the drive to achieve an unrealistic body shape, perpetuated by social media and an increasing sexualisation of young women.

Girls have always starved themselves in order to be more lovable, or maybe to have less of themselves to hate. The dreadful, recent death of Eloise Parry, a beautiful 21-year-old student poisoned by illegal “diet pills” in an attempt to keep her super-slim figure, is more proof than we can bear of that.

What is new and dangerous is the ability to post selfies, then wait for approval to come flooding in. You don’t have to spend long with an insecure teenage girl (is there any other kind?) to work out that her happiness is tremulously yoked to the getting of Likes or little lovehearts on Facebook or Instagram.

Eloise Aimee Parry, who died after taking "diet pills" thought to contain a highly toxic chemical

Take that female insecurity, warp and magnify it in the internet Hall of Mirrors, add a longing to be “fit” and popular, then stir into an ubiquitous porn culture and you have a hellish recipe for sad, abused girls.

It explains why more than four in 10 girls between the ages of 13 and 17 in England say they have been coerced into sex acts, according to one of the largest European polls on teenage sexual experience. Recent research by the Universities of Bristol and Central Lancashire found that a fifth of girls had suffered violence or intimidation from their teenage boyfriends, a high proportion of whom regularly viewed pornography, with one in five boys harbouring “extremely negative attitides towards women”.

Why it takes 30 minutes a day to tame a teenager

The end result is what Sue sees in her work as a GP. Young girls – children, really – who abase themselves to pass for normal in a grim, pornified culture. Another study of British teenagers found that most youngsters’ first experience of anal sex occurred within a relationship, but it was “rarely under circumstances of mutual exploration of sexual pleasure”. Instead, it was boys who pushed the girls to try it, with boys reporting that they felt “expected” to take that role.

Moreover, both genders expected males to find pleasure in the act whereas females were mostly expected to “endure the negative aspects such as pain or a damaged reputation”.

You don’t need to be of the Mary Whitehouse persuasion to feel that something has gone catastrophically awry here. I’m still recovering from a tutor at my daughter’s sixth-form college telling me he thought that at least a third of the girls in her year were depressed or self-harming. How much more proof do we need that young women are in crisis?

Claire Lilley, the head of child safety online at the NSPCC, says the latest research should be a wake-up call to government to make sure teenagers receive clear teaching about healthy sexual relationships. You bet it should. Demonstrating how to put a condom on a banana just won’t cut it anymore, not when tens of thousands of girls are revealing “serious distress and harm following abusive behaviour from boyfriends”.

Binge-drinking teenagers are 'damaging their brain development'

Mature women can generally make up their own minds about what they are and aren’t prepared to do in bed. That is a private matter among consenting adults, although I don’t know a single woman who thinks that a man insisting on anal sex is anything other than a depersonalising act of aggression. For inexperienced teenage girls it’s a different matter. Their whole sexting culture sends them one crude, insidious message: buggers must be choosers.

 

However embarrassing it may be, we need to educate and embolden our daughters to fight back against pornography, which is warping the behaviour of boys who are supposed to be their lovers, not their abusers. Anything that hurts and humiliates you is never OK. I suggest that future sex education classes begin with this joke:

“I asked my wife to try anal sex. ‘Sure,’ she said: ‘You first.’”

PS: I just texted my own teenager for her view. She texted back: “A lot of truth to this. I think dubious consent is the greatest problem of my generation.”

 

Pour voir les vidéos qui accompagnent l'article : http://www.telegraph.co.uk/women/mother-tongue/11554595/P...

 

 

 

 

 

Le souffle de la guerre chimique

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Réalisé par : Fabienne Lips-Dumas (Belgique)

Un documentaire qui retrace l’histoire des armes chimiques, leur utilisation dans le monde, mais aussi le danger qu’elles représentent aujourd’hui et les efforts de la Communauté internationale pour s’en défaire.

On ne sait pas toujours où elles sont, elles tuent et polluent depuis la Première Guerre Mondiale, les groupuscules terroristes les convoitent, les états coopèrent et dépensent des milliards pour s’en défaire… Les armes chimiques, que le monde redécouvre depuis l’attaque syrienne, sont encore un cauchemar. Par un accès unique à des experts et des personnalités internationales de premier plan, à travers le témoignage de ceux qui ont vécu l’horreur, "Le Souffle de la guerre chimique" nous raconte, dans un grand voyage à travers le temps et l’espace, comment ces armes sont apparues, combien elles sont difficiles à contrôler, et comment, face à une menace terroriste, les efforts de la communauté internationale ouvrent une perspective de coopération. Celle-ci pourrait écrire une page d’histoire et d’espoir surprenante, si la solidarité des nations face à cette menace, se confirme...

 

Production: 2015
Arte
Seppia, Domino Production
RTBF
YLE Finland

 

 

Visible actuellement sur Arte +7 :


 

Vient de paraître : ANNE BEFFORT ou comment donner du sens à sa vie de JJ Vitrac

Anne Beffort est l’exemple parfait d’une femme seule qui réussit sa vie avec succès malgré deux guerres mondiales et face à un monde d’hommes : sa passion pour la vie est merveilleusement contagieuse. De tels exemples sont assez rares et méritent d’être connus. C’est en plus une femme radieuse, optimiste, souvent drôle, d’un style de vie très moderne, gravitant dans un monde fascinant. Très connue au Luxembourg, elle n’avait pourtant pas de biographie. Et puis j’ai eu accès à des informations privilégiées car Anne Beffort est aussi ma cousine…

Anne Beffort nait au Luxembourg dans une famille de dix enfants, d’un père jardinier et d’une mère au foyer. A son époque, les filles ne peuvent pas faire d’études secondaires au Luxembourg et toute éducation supérieure leur est donc interdite ainsi que l’accès aux professions intellectuelles. Anne Beffort décide de s’attaquer seule à cette forteresse masculine. Après quelques études dans un couvent, elle part à Paris pour soutenir une thèse de doctorat à la Sorbonne en 1908. De retour au pays, elle crée le premier lycée de jeunes filles du Luxembourg et guide ses anciennes élèves vers les professions libérales. Poète et écrivain, elle publie deux recueils de « Souvenirs » et fréquente de nombreux auteurs français et étrangers. Au Luxembourg, elle a un timbre à son nom mais pas de biographie. Cette lacune est désormais comblée…

Jean-Jacques Vitrac est né à Paris, durant l’occupation allemande et la guerre. Après ses études de Droit et Sciences Economiques, il épouse une Allemande et décide de consacrer sa vie à la paix dans le monde.
Jean-Jacques Vitrac s’est installé aux Etats-Unis dans les années 1980 où il a l’occasion de créer son propre Cabinet de conseil politique international. Peu de temps après,  le Centre Français du Commerce Extérieur lui demande de participer à la rédaction d’un Guide d’Affaires sur la Californie (CFCE 1989).
Durant toute sa carrière, Jean-Jacques Vitrac crée des emplois, favorise l’égalité des chances et encourage, à la suite de Jacques Attali, le développement d’une économie positive, favorisant tous les acteurs économiques et pas seulement les actionnaires de l’entreprise. Il est cofondateur de l’Institut d’Etude de l’Economie Globale (Global Strategic Research Institute – GSRI) et milite également en faveur d’une participation croissante des femmes dans les entreprises comme en politique: c’est dans cette perspective que s’inscrit son dernier livre, une biographie d’Anne Beffort, première femme ayant obtenu un doctorat au Luxembourg en 1908. On doit à Anne Beffort, Officier de la Légion d’Honneur, le premier lycée de jeunes filles du Luxembourg et la création du Musée Victor Hugo de Vianden. Cette biographie, écrite par Jean-Jacques Vitrac et publiée par Edilivre, a reçu le Prix « Découverte » en 2014, au concours littéraire « Maestro ».

 

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ANNE BEFFORT ou comment donner du sens à sa vie
Auteur : Jean-Jacques Vitrac
Nombre de pages : 232
ISBN 13 :     978-2-86770-206-8
Prix : 18,50 euros
Editions Edilivre