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11/10/2006

Blabla médiatique

On parle des gens courageux et intègres quand ils en sont morts
on parlera de la Tchétchènie quand les Tchétchènes seront morts

les Tchétchènes... et les autres.

 

 

Aux aguets

La seule pensée qui puisse survivre dans un monde où la folie gouverne en maîtresse absolue
est la pensée solitaire du primitif aux aguets
Marc Bonetto
in Disparates
Lieu du larcin : Traction Brabant 14

Août 1997 - La nuit, sur le pont d'un bateau, quelque part entre les côtes suédoises et danoises

Je voudrais suivre la route tracée par la lune pleine sur la peau de la mer, là où les sirènes nacrées se prennent dans des filets de pure lumière.
La route qui mène aux aubes rieuses des sorcières battant le ciel de leurs ailes noires. Cette route du bout du monde où les bateaux s'en vont sombrer dans le néant.
La mer est vaste et lisse. Un vide immense se glisse en moi, s'engouffre dans mes poumons, douce et tiède respiration, un chant humide, rituel d'amour auquel se mêle la lune, un envoûtement, un appel…
Il me prend comme une irrésistible envie d'enjamber la balustrade, pour aller marcher parmi les étoiles marines sur les eaux somnambules.
Légère comme ces voiles que les vieux rêves laissent sur leur sillage…
Aller rejoindre les mythiques baleines et les dauphins lunaires.
Le grand ballet des créatures océanes, disparues elles aussi au cœur d'un rêve qui scintille à la surface des mers, les nuits de lune trop pleine.

09/10/2006

OISEAUX II

Oiseaux fous, oiseaux ivres,
Fuyant par milliers
Le vacarme des cités tendues,
Prêtes à exploser.

Oiseaux fous,
Oiseaux ivres,
Portant haut
Le vaste drapeau déchiré
Du ciel,
Vos cris se perdent
Sur les océans migrateurs,
Vos plumes se mêlent
A leurs pleurs
Et rougissent
Les pages du monde.
Nuit d’encre
Où se noient
Les rêves
de l’albatros.

Poète ,
Marche,
Vole !
Les hommes
Riront toujours de toi !

Tailler les jours
Entailler l’os,
La marée épaisse
Des rêves écorchés.
Oter à l’oiseau
Le droit de voler
Oter à l’humain
Toute volonté,
Couper les ailes
Trancher la main
Fabriquer des implants
De haine,
Des lois taillées
Sur des peaux blêmes,
Et pour mieux encore
Manipuler,
Pénétrer au cœur même
du sang
Et du gène !
Brider l’oiseau
Briser l’humain,

Mais toi poète,
Marche,
Vole,
Que les Hommes,
S’il en reste,
Puissent encore rire,
De toi !

A PAS FEUTRÉS

Comment éviter
d’enclore l’amour
en des formes pré-conçues ?
Savourer la plénitude
de ce qui n’était pas convenu.
L’inattendu.
Comment ?

L'AMOUR FAUVE

je sens l’odeur
de ton sexe
et j’aime ça
ton jus qui coule
entre mes doigts
bouillon de ton sang
qui fait monter le mien
ou descendre
je ne sais plus
baisers tendres griffus
amour ce mot mouillé
amour ce mot souillé
de gourmandise
d’insolence
de stratégie féline
je te dévore
et quand il n’y en a plus
y’en a t-il encore ?

08/10/2006

DISCOURS DE CHAVEZ à l'ONU

Décidément j'ame beaucoup ce monsieur là ! Lisez le discours de Chirac, la comparaison est intéressante...

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DISCOURS DE HUGO CHAVEZ à la 61ème assemblée générale de l’ONU
Mercredi 20 septembre 2006, siège des Nations-Unies, New-York.



"Représentants des gouvernements du monde, bonjour à tous ! Tout d’abord, je voudrais très respectueusement inviter ceux qui n’ont pas lu ce livre à le lire.

Noam Chomsky, l’un des Américains et des intellectuels du monde les plus prestigieux, Noam Chomsky, et ceci est l’un de ces tout derniers ouvrages, "L’hégémonie ou la survie : La stratégie impérialiste des Etats-Unis" [Chavez brandit le livre et l’agite en face de l’Assemblée Générale.] C’est un excellent livre qui nous aide à comprendre ce qui s’est passé dans le monde au cours du 20ème siècle, sur ce qui se passe aujourd’hui et sur la plus grande menace qui plane sur notre planète.

Les prétentions hégémoniques de l’Empire Américain mettent en danger la survie-même de l’espèce humaine. Nous continuons de vous alerter sur ce danger et nous en appelons au peuple des Etats-Unis et au monde à faire cesser cette menace, qui est une épée de Damoclès. J’avais pensé, un moment, vous faire la lecture de ce livre, mais pour des raisons de temps, [il fait tourner les pages du livre, qui sont nombreuses] je me contenterai de vous le recommander.
Il se lit facilement, c’est un très bon livre, et je suis sûr, Madame la Présidente, que vous le connaissez. Il a été publié en anglais, en russe, en arabe et en allemand. Je pense que les premiers qui devraient le lire sont nos frères et nos sœurs des Etats-Unis, parce que la menace se trouve exactement dans leurs propres foyers.

Le diable s’est introduit chez eux. Le diable, le diable lui-même, est dans leur maison.

Et Hier, le diable est venu ici. Ici, le diable est entré. Juste ici. [Il fait le signe de croix] Et ça sent encore le soufre aujourd’hui. Hier, Mesdames et Messieurs, de cette tribune, le président des Etats-Unis, le monsieur que j’appelle le Diable, est venu ici parler comme s’il possédait le monde entier. Vraiment. Comme s’il était le propriétaire du monde.

Je pense que nous pourrions appeler un psychiatre pour analyser la déclaration que le président des Etats-Unis a faite hier. En tant que porte-parole de l’impérialisme, il est venu pour faire partager ses remèdes de charlatan afin d’essayer de préserver le modèle actuel de domination, d’exploitation et de pillage des peuples du monde.

Alfred Hitchcock aurait pu utiliser cette déclaration comme scénario pour un de ses films. Je peux même proposer un titre : "La Recette du Diable". Comme Chomsky le dit dans son livre de façon claire et détaillée, l’empire américain fait tout ce qu’il peut pour consolider son système de domination. Et nous ne pouvons pas lui permettre de faire cela. Nous ne pouvons autoriser que la dictature mondiale se consolide.

La déclaration du dépositaire du monde - cynique, hypocrite, emplie de cette hypocrisie impérialiste provenant de leur besoin de tout contrôler.

Ils disent qu’ils veulent imposer un modèle démocratique. Mais c’est cela leur modèle démocratique ! C’est le modèle fallacieux des élites et, je dirais, une démocratie très originale qui s’impose par les armes, les bombes et l’artillerie. Quelle étrange démocratie ! Aristote pourrait bien ne pas la reconnaître - ou les autres qui sont aux racines de la démocratie. Quelle sorte de démocratie imposez-vous avec les Marines et les bombes ?

Hier, le président des Etats-Unis nous a dit, ici-même, dans cette salle, et je cite : "Partout où vous regardez, vous entendez des extrémistes vous dire que vous pouvez échapper à la pauvreté et retrouver votre dignité par la violence, la terreur et le martyre". Partout où il regarde, il voit des extrémistes. Et vous, mes frères - il regarde la couleur de votre peau et il dit, oh ! il y a un extrémiste. Evo Morales, le valeureux président de Bolivie est, pour lui, un extrémiste.

Les impérialistes voient des extrémistes partout. Ce n’est pas que nous soyons des extrémistes. C’est que le monde se réveille. Il se réveille partout. Et les gens se lèvent.

J’ai le sentiment, cher dictateur du monde, que vous allez vivre le reste de votre vie comme un cauchemar, parce que le reste d’entre nous se lève, tous ceux qui se soulèvent contre l’impérialisme américain, qui réclament l’égalité, le respect, la souveraineté des nations.

Oui, vous pouvez nous appeler des extrémistes, mais nous sommes en train de nous soulever contre l’empire, contre ce modèle de domination.

Alors, le président a dit - et c’est lui qui l’a dit - : "Je suis venu parler directement aux populations du Moyen-Orient, pour leur dire que mon pays veut la paix".

C’est vrai. Si nous marchons dans les rues du Bronx, si nous nous promenons dans New York, Washington, San Diego, dans n’importe quelle ville, San Antonio, San Francisco et que nous demandons aux gens, aux citoyens des Etats-Unis, que veut ce pays ? Veut-il la paix ? Ils diront oui. Mais ce gouvernement ne veut pas la paix. Le gouvernement des Etats-Unis ne veut pas la paix. Il veut exploiter son système d’exploitation, de pillage, d’hégémonie par la guerre.

Il veut la paix ? Mais que se passe-t-il en Irak ? Que se passe-t-il au Liban ? En Palestine ? Que se passe-t-il ? Que s’est-il passé ces 100 dernières années en Amérique Latine et dans le monde ? Et à présent il menace le Venezuela - de nouvelles menaces contre le Venezuela, contre l’Iran ?

Il a parlé au peuple libanais. Beaucoup d’entre vous, leur a-t-il dit, ont vu comment leurs maisons et leurs communautés ont été prises dans les tirs croisés. Comment peut-on être cynique à ce point ? Quelle capacité à mentir d’un air penaud ! Les bombes sur Beyrouth d’une précision millimétrée ? Ce sont des feux croisés ? Il pense à un western, lorsque les gens dégainent de la hanche et tirent et que quelqu’un se trouve pris dans les feux croisés. Ceci est impérialiste, fasciste, assassin, génocide. L’empire et Israël qui tirent sur les Palestiniens et les Libanais. C’est ce qu’il s’est passé. Et à présent, nous entendons "Nous souffrons parce que nous voyons nos maisons détruites".

Le président des Etats-Unis est venu parler aux peuples - aux peuples du monde. Il est venir leur parler - J’ai apporté quelques documents avec moi, parce que ce matin je lisais quelques déclarations - et je vois qu’il s’est adressé au peuple d’Afghanistan, au peuple du Liban, au peuple de l’Iran. Et il s’est adressé directement à ces peuples.

Et vous pouvez vous demander, alors que le président des Etats-Unis s’adresse à ces peuples du monde, ce que ces peuples du monde lui diraient si on leur donnait la parole ? Qu’auraient-ils à dire ?

Et je pense avoir une petite idée de ce que les peuples du Sud, les oppressés pensent. Ils diraient "Impérialiste yankee, rentre chez toi !" Je pense que c’est ce que ces peuples diraient si on leur donnait le micro et s’ils pouvaient parler d’une seule voix aux impérialistes américains.

Et voici pourquoi, Madame la Présidente, mes chers collègues, mes amis, l’année dernière nous sommes venus ici dans cette même salle, comme nous l’avons fait ces huit dernières années, et nous avons dit quelque chose qui s’est à présent confirmée - entièrement, entièrement confirmée.

Je ne pense pas que quiconque dans cette pièce pourrait défendre ce système. Voyons les choses en face ! Soyons honnêtes ! Le système de l’O.N.U., né après la Deuxième Guerre Mondiale, a fait faillite. Il est inutile. Oh, oui ! Il est bon de nous réunir tous ensemble une fois par an, de nous rencontrer, de faire des déclarations et de préparer toutes sortes de longs documents et d’écouter de bons discours, comme celui que de (inaudible), hier, celui du Président Lula. Oui c’est bon pour cela. Et il y a beaucoup de discours et nous en avons entendu beaucoup, du président du Sri Lanka, par exemple, et de la Présidente du Chili.

Mais nous, l’assemblée, avons été transformés en un organe à peine délibérant. Nous n’avons aucun pouvoir, aucun pouvoir d’avoir le moindre impact sur la terrible situation mondiale. Et c’est pourquoi le Venezuela propose une nouvelle fois, ici, aujourd’hui, le 20 septembre [2006] que nous ré-établissions les Nations-Unies.

L’année dernière, Madame, nous avons fait quatre propositions modestes que nous ressentions comme étant d’une importance cruciale. Nous devons en assumer la responsabilité, nos chefs d’Etats, nos ambassadeurs, nos représentants, et nous devons en discuter.

La première est l’extension [du Conseil de Sécurité], et Lula en parlé hier ici-même. Le Conseil de Sécurité comporte à la fois une catégorie permanente et une catégorie non-permanente, (inaudible) les pays en développement et les pays sous-développés doivent accéder à des sièges de membres permanents. C’est la première étape.

Deuxièmement, des méthodes efficaces pour s’occuper et résoudre les conflits mondiaux, des décisions transparentes. Point trois, la suppression immédiate - et c’est une chose à laquelle tout le monde appelle - du mécanisme antidémocratique connu sous le nom de veto, le veto sur les décisions du Conseil de Sécurité.

Permettez-moi de vous donner un exemple récent. Le veto immoral des Etats-Unis qui a permis aux Israéliens, en toute impunité, de détruire le Liban. Exactement devant nous tous alors que nous étions debout à regarder, une résolution du conseil fut empêchée.

Quatrièmement, nous devons renforcer, comme nous l’avons toujours dit, le rôle et les pouvoirs du secrétaire général des Nations-Unies.

Hier, le secrétaire général nous a pratiquement livré son discours d’adieu. Et il a reconnu que pendant ces dix dernières années, les choses sont tout simplement devenues plus compliquées ; la faim, la pauvreté, la violence, les violations des droits de l’homme se sont aggravées. C’est la conséquence extrême de l’effondrement du système des Nations Unies et des prétentions hégémoniques des Etats-Unis.

Madame, le Venezuela, il y a quelques années, a décidé de livrer cette bataille au sein des Nations-Unies en reconnaissant l’ONU. En tant que membres, et nous prêtons nos voix, nos réflexions. Notre voix est une voix indépendante pour représenter la dignité et la recherche de la paix et ré-élaborer le système international ; pour dénoncer la persécution et l’agression par les forces hégémoniques de la planète.

Voici comment le Venezuela s’est présenté. La patrie de Bolivar a cherché à obtenir un siège permanent au Conseil de Sécurité. Voyons ! Bon, il y a eu une attaque en règle par le gouvernement étasunien, une attaque immorale, pour essayer d’empêcher le Venezuela d’être élu librement à un poste au Conseil de Sécurité.

L’imperium a peur de la vérité, il a peur des voix indépendantes. Il nous appelle extrémistes, mais ce sont eux les extrémistes. Et j’aimerais remercier tous les pays qui ont aimablement annoncé leur soutien au Venezuela, même si le scrutin est secret et qu’il n’est pas nécessaire d’annoncer ces choses.

Mais étant donné que l’imperium a attaqué, ouvertement, ils ont renforcé les convictions de nombreux pays. Et leur soutien nous renforce. Le Mercosur, en tant que bloc, a exprimé son soutien. Nos frères du Mercosur. Le Venezuela, avec le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay, est un membre à part entière du Mercosur.

Et de nombreux autres pays d’Amérique Latine, CARICOM et la Bolivie ont exprimé leur soutien au Venezuela. La Ligue Arabe, l’ensemble de la Ligue Arabe a exprimé son soutien, nos frères des Caraïbes, l’Union Africaine. Presque toute l’Afrique a exprimé son soutien pour le Venezuela et des pays comme la Russie et la Chine et beaucoup d’autres.

Je vous remercie chaleureusement de la part du Venezuela, de la part de notre peuple et de la part de la vérité, parce que le Venezuela, avec un siège au Conseil de Sécurité, n’exprimera pas seulement la pensée du Venezuela, mais il sera aussi la voix de tous les peuples du monde et nous défendrons la dignité et la vérité.

Au-delà et au-dessus de tout cela, Madame la Présidente, je pense que nous avons des raisons d’être optimistes. Un poète aurait dit "désespérément optimistes", parce qu’au-dessus et au-delà des guerres et des bombes et de la guerre agressive et préventive et la destruction de peuples entiers, on peut voir qu’une nouvelle ère se dessine.

Ainsi que Silvio Rodriguez le dit, cette ère donne naissance à un cœur. Il y a des moyens alternatifs de penser. Il y a des jeunes gens qui pensent différemment. Et ceci s’est déjà vu en l’espace d’une simple décennie. Il a été démontré que la fin de l’histoire était une affirmation totalement fausse et la même chose a été démontrée à propos de la Pax Americana et de l’établissement du monde capitaliste néolibéral. Il a été démontré que ce système engendre la pauvreté. Qui le croit maintenant ?

Ce que nous avons à faire maintenant est de définir le futur du monde. L’aube se lève partout. Vous pouvez vous en rendre compte en Afrique et en Europe et en Amérique Latine et en Océanie. Je veux insister sur cette vision optimiste.

Nous devons nous renforcer, notre volonté de livrer bataille, notre conscience. Nous devons construire un monde nouveau et meilleur. Le Venezuela se joint à cette lutte et c’est pourquoi nous sommes menacés. Les Etats-Unis ont déjà planifié, financé et mis en place un coup d’Etat au Venezuela et ils continuent de soutenir les tentatives de coup d’Etat au Venezuela et ailleurs.

La Président Michelle Bachelet nous a rappelé, il y a juste un instant, l’assassinat horrible de l’ancien ministre des Affaires Etrangères, Orlando Letelier. Et je voudrais ajouter une chose : Ceux qui ont perpétré ce crime sont libres. Et cet autre événement où un citoyen américain est mort, tué par les Américains eux-mêmes. Ils étaient des tueurs de la CIA, des terroristes. Et nous devons rappeler dans cette pièce que dans exactement trois jours il y aura un autre anniversaire. Trente ans auront passé depuis cette attaque terroriste horrible contre l’avion cubain de la ligne Cubana de Aviacion, où 73 innocents ont trouvé la mort.

Et où se trouve le plus grand terroriste de ce continent qui a pris la responsabilité de faire sauter cet avion ? Il a passé quelques années en prison au Venezuela. Mais grâce à la CIA et aux responsables du gouvernement [vénézuélien] de l’époque, il fut autorisé à s’échapper et il vit dans ce pays, protégé par le gouvernement [des Etats-Unis].

Mais il a été condamné. Il avait avoué son crime. Mais les normes du gouvernement étasunien sont à géométrie variable. Il protège les terroristes lorsqu’il le veut.

Et ceci, pour dire que le Venezuela est entièrement engagé à combattre le terrorisme et la violence. Et nous sommes l’un des peuples qui combattent pour la paix.

Luis Posada Carriles est le nom de ce terroriste qui est protégé ici. Et d’autres personnes extrêmement corrompues qui se sont échappées du Venezuela vivent aussi ici sous protection : un groupe qui a posé des bombes dans diverses ambassades, qui a assassiné des gens pendant le coup d’Etat. Ils m’ont kidnappé et ils allaient me tuer, mais je pense que Dieu est descendu et notre peuple est sorti dans les rues et l’armée y était aussi et ainsi je suis ici devant vous, aujourd’hui.

Mais ces personnes qui ont dirigé ce coup d’Etat sont ici, aujourd’hui, dans ce pays, protégés par le gouvernement américain. Et j’accuse le gouvernement américain de protéger ces terroristes et d’avoir un discours complètement cynique.

Nous avons mentionné Cuba. Oui, nous y étions, il y a encore quelques jours. Nous sommes revenus de là-bas très heureux. Et là-bas, vous voyez qu’une nouvelle ère est née. Le Sommet des 15, le Sommet des non-alignés, ont adopté une résolution historique. Ceci est le document qui en a résulté. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous le lire.

Mais vous avez toute une série de résolutions ici qui ont été adoptées d’une façon transparente après un débat ouvert - par plus de 50 chefs d’Etats. Pendant quelques semaines, La Havane était la capitale du Sud et nous avons donné, une fois encore, un nouvel élan au groupe des non-alignés.

Et s’il y a quelque chose que j’aimerais vous demander à tous ici, mes compagnons, mes frères et mes sœurs, c’est de bien vouloir prêter votre bonne volonté pour permettre un nouvel élan au Mouvement des Non-Alignés afin de donner naissance à une nouvelle ère, pour empêcher l’hégémonie et empêcher de nouvelles avancées de l’impérialisme.

Et comme vous le savez, Fidel Castro est le président des non-alignés pour les trois prochaines années et nous pouvons lui faire confiance pour qu’il dirige cette charge efficacement. Malheureusement, ils ont pensé "Oh ! Fidel est en train de mourir." Mais ils vont être déçus parce qu’il n’est pas mort. Et non seulement il est en vie, il est de retour dans son uniforme vert et il préside désormais les non-alignés.

Donc, mes chers collègues, Madame la Présidente, un nouveau mouvement, fort, est né, un mouvement du Sud. Nous sommes des hommes et des femmes du Sud. Avec ce document, avec ces idées, avec ces critiques. Je referme à présent mon dossier. Je prends le livre avec moi. Et, n’oubliez pas, je le recommande très fortement et très humblement à vous tous.

Nous voulons des idées pour sauver notre planète, pour sauver la planète de la menace impérialiste. Et espérons que dans ce siècle-même, dans pas trop longtemps nous verrons cette nouvelle ère. Et pour nos enfants et nos petits-enfants, un monde de paix basé sur les principes fondamentaux des Nations-Unies, mais de Nations-Unies rénovées. Et peut-être devrons-nous déménager leur siège. Peut-être devons nous le mettre ailleurs ; peut-être dans une ville du Sud. Nous avons proposé le Venezuela.

Vous savez que mon médecin personnel a dû rester dans l’avion. Le chef de la sécurité a dû rester enfermé dans un avion verrouillé. Aucuns de ces deux messieurs n’ont été autorisés à venir assister à la réunion de l’Onu. Ceci est un autre abus et un autre abus de pouvoir de la part du Diable. Cela sent le soufre ici, mais Dieu est avec nous et je vous embrasse tous.

Que Dieu nous bénisse tous ! Bonne journée à vous.



Traduit de l'anglais par Jean-François Goulon, directeur de Questions Critiques.

06/10/2006

Juillet 1997 - Jelenia Gora, Pologne

Nous n’avons pas pu jouer et impossible de quitter la ville cause grosses inondations.
En essayant de sortir de Jelenia, nous réalisons l'ampleur du sinistre. Nous voilà comme sur une île...
Impressionnant tous ces gens qui écopent, balancent l'eau par les fenêtres de leurs maisons, cela renforce la sensation de désolation, certains bâtiments semblent rongés par la lèpre.
Nous sommes dans le bus, à l’arrêt dans une rue, attendant de trouver une solution pour quitter la ville… J’observe, nez collé à la vitre.
Un ouvrier fait de la maçonnerie à coups de hache, tristesse, lassitude.
D’une fenêtre à l'étage, un jeune gars regarde passer les gens, crache une morve vers le sol. Il me voit et me fixe. Je soutiens son regard, envie de lui sourire.
Une vieille dame apparaît sous un porche, les bras chargés d’un beau bouquet de fleurs. Des gamines traversent à vélo, puis passe une toute petite femme d'un certain âge, manteau chic.

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Enfin sortis des eaux !
Nous voici en campagne verte et fleurie.
Petites maisons, colombages, jardins soignés qui m'évoquent l'Angleterre.
Grandes fermes en briques rouges, bétail en petit nombre, vaches, moutons, chèvres. Poules grassouillettes, canards et beaucoup de polypes paraboliques. Champs de colza, vastes prés.
Nous traversons Luban, petite ville avec ses usines, ses immeubles, quelques maisons neuves, un Christ enrubanné, une femme en bigoudis, corsage serré, penchée à sa fenêtre. Du charbon en tas alignés le long d'une voie ferrée. Plus une trace d'inondation.
Campagne à nouveau, un jardinet et sa chapelle miniature, une vierge blanche et fleurie protégée par un dôme en verre. Un reste de moulin en pierres noires surprend mon regard.
Et voici un de ces nombreux vendeurs de nains de jardin en bord de route, qui font la joie des touristes allemands. Je souris en ayant une pensée pour Casimirsky, le dinosaure de jardin, que j’avais acheté à une de ces échoppes en bord de route au retour, de Torun en 94. Trois ans déjà. Je n’avais pas ramené que ça d’ailleurs…
Deux mois après, on frappait chez moi… Première – et pas la dernière - visite de Tomek, bel amant d’une nuit et son copain poète. Nuit d’une blancheur merveilleuse pour qui aime l’aventure mais je ne laisserai peut-être plus aussi facilement mon adresse au bas d’un poster collé au mur d’un appartement inconnu…
Retour au présent, les vaches sont attachées au pré par de grosses chaînes. Pas de clôture. Une église au curieux clocher turquoise. Des champs, des champs, des pylônes et encore des pylônes !


***

Crépuscule sur campagne allemande, des nuages passent sur mon cœur.
A trop vouloir défendre l'amour, je m’expose au doute, aux questions vaines…
Suis-je vraiment heureuse ?
La sagesse peut apporter une certaine forme de bonheur, mais l'ego se révolte à l'idée d'un quelconque sacrifice. L'ego cherche le plaisir !
Pourquoi ai-je résisté ? La question n’est pas de savoir si j’ai eu tort ou raison, mais pourquoi ? Pour sauver quoi ?


***

Nous voilà en France, direction plein sud.
J'ai fait un étrange et pénible rêve ce matin mais qui m’a valut une discussion intéressante avec Jean-Phi. Retour sur mon passé, les conflits originels qui empoisonnent encore le présent. Tout est lié ! Je ne peux avancer qu’à tout petits pas. Envie de comprendre, besoin de comprendre.
Je suis déboussolée par tant de route pour au final ne faire qu'une seule représentation, celle de Gorlitz. Déboussolée au point de ne plus savoir quel jour nous sommes et depuis quand nous sommes partis ! J’angoisse sur mes problèmes et je n’ai pas de solution, que de l’amertume…
Envie d'air frais et d'une bonne douche !

Juin 1997 - Banlieue parisienne

Pluie, vent, mauvais frissons. Violence et suffisance se partagent les troupeaux mécanisés en mutation vers le pire…
Ces villes démesurées où l'individu est englouti dans la masse et le béton, sont de véritables bombes ! Le jour où elles exploseront, ce sera un véritable carnage.
Pour l'instant, elles sont livrées à l'usure, le poison ronge de l'intérieur...
Dehors, la musique, un concert... Normal, c’est la fameuse « Fête » de la Musique ! Quelques malheureuses bottes de paille, pour un semblant de pique-nique champêtre. Même le temps fait la gueule et crache son mépris.
Tout à l'heure, j'ai vu des musiciens et une danseuse du Rajasthan, des êtres vivants offrant un spectacle aux zombies civilisés...
Maintenant, seule, dans une chambre d’hôtel et l'aimé à Draveil, pas très loin.
Et puis les autres, avec qui j'ai tant de mal à communiquer. L'ennui.
Je me sens trop différente et me tiens en retrait.
Projections, projections, comment savoir la réalité ? Amour, peur, mort entrelacés.
La beauté embrasse le sordide, croissance et dégénérescence.
Le couvre-lit aux motifs vaguement indiens est joli, couleurs d'automne qui s'accorderaient bien avec un feu de cheminée, mais nous sommes en été !
Je déteste cet endroit ! Créteil… Crétins !
Le bonheur, c'est simple comme deux poules et une paonne curieuse, de l'herbe sous les pieds, des étoiles accrochées à la nuit, l'amour qui respire…
Je suis double, c'est ma richesse, mon gouffre ! Un être impossible, aux trop multiples facettes. Quand je crois toucher terre, me voilà en plein milieu des océans !
Sur le mur, face à moi, une peinture, une façade de maison, des volets bleus, une glycine en attente de fleurir, un arbre qui invoque le vent, le soleil, quelques ombres…
Me voilà ramenée au Sud.

Avril 1997 - on the road encore

L'espace dévoré par le monstre qui court la campagne, chevauche la brume, glisse sous les ponts fantômes qui grincent les nuits de grand vent !
L'espace, avalé, digéré, dégénéré ! Étouffé par la dilatation industrielle, dont les organes croissent et se multiplient. Maudite engeance aux veines bétonnées qui vomit ses tripes à l'air libre, la bouche grondante, avide.
Arbres, pauvres colosses meurtris, noircis par un poison invisible, dignes vieillards qui tendent leurs bras décharnés vers les colonnes de fourmis multicolores, flèches folles lancées sur un périphérique mortel !
Folie mégalomane du peuple pâle, le pied sur l'accélérateur, désespérément, comme pour se hâter vers la fin.
Tendres pousses vertes qui persistent à honorer le cycle de la vie.
Pour une goutte d'eau, un grain de poussière, il y a encore de l'espoir dans l'univers des possibles ! Merveilleux éclat de rire qui résonne.  Pour combien de temps ?
Nous assistons peut-être bien au dernier acte, encore faudrait-il avoir compris quelque chose à l'Histoire, avant que le rideau ne tombe et ne nous laisse à l'obscurité, avant de sentir la course des rats perfides sur nos membres affolés,  l’instant glacial qui précède les premiers hurlements…
Un grand mur nous attend au bout de la piste, élan aveugle, le plus impensable des génocides. Qui n'a pas son ticket-suicide ?
Nous devrions bondir hors de nos fauteuils, de nos maisons, de nos prétendues vérités, ces absurdes certitudes que nous brandissons avec tant de fierté, dont nous nous parons avec le plus sérieux des ridicules !
Dignité foulée au pied, seule compte la marque des chaussures.
Nous devrions rougir, mais seuls colère ou plaisir font monter le sang aux joues du peuple pâle, aussi conditionné que l’air qu'il respire, à l’ombre du béton et des conventions.
Nous devrions hurler à nous en faire éclater les poumons mais l'argent est un bâillon confortable… Le silence est d'or et je pèse mes mots, sur une balance truquée.
La mécanique rugissante nous avale toujours un peu plus.
Nos vies jetées en pâture entre ses mâchoires broyeuse, sous le sigle noir du progrès.
Nous voici complices de la plus sinistre des plaisanteries. L'Homme pousse l'arrogance jusqu'à croire qu'il peut se passer de lui-même !
Peuple pâle, peuple mutant, aurons-nous assez de force pour applaudir à la fin ou bien est-ce que nous allons pleurer comme des enfants devant l'irréparable?

Calepins Voyageurs - Journal intime en tournée 1997/2002

Fragments d’images. Fractions d’espace. Un simple regard.
Le mien. Perspective, introspective, rétrospective.
 
Projections.
Un journal des turbulences ! La faune de mon esprit y laisse sa trace au fil des kilomètres…
Tant et tant de kilomètres, et presque dix ans que cette compagnie de théâtre de rue, son quotidien et ses spectacles, font et défont ma vie.
Une compagnie, une curieuse famille, et sans aucun doute les moments les plus intenses de mon existence.
Tous embarqués à bord du Je + Je + Je + Je… = Nous.
Beau navire ou belle galère selon les jours et les rêves de chacun en filigrane. Une belle histoire surtout, avec des orages et de la magie, des liens complexes, des fusions, des conflits.  Il y a ceux qui partent, ceux qui arrivent, ceux qui reviennent. Les affinités vont et viennent, les amitiés grandissent, les projets mûrissent. Et puis ces périples, ces voyages qui nous enseignent, nous façonnent et nous transforment aussi sûrement qu’ils nous unissent.
Journal de voyages… Et puis journal d’escapade, de fuite parfois, les voyages hors du voyage.
 
C’est donc à vous tous, Plasticiens Volants présents et passés,  tout particulièrement à Jean-Phi et avec une pensée toute spéciale à la mémoire de  Hagop Arslanian, que je dédie ces pages.
 
L’aventure continue. Le voyage est avant tout intérieur et il est sans fin
 
 
Février 2001

medium_PLUMETTE_NB_Mirail.jpg
Plumette
Vous en trouverez quelques extraits sur ce blog

Sweeter tasting sperm

Pour inaugurer TROP CON.COM, petites notes consternées :

parmi le flot quotidien de spams en tout genre, viagra en tête, j'en ai reçu un qui a eu le mérite de me faire hurler de rire, un lien à cliquer pour rendre votre femme plus heureuse grâce à je ne sais quelle subtance magicochonnerie qui rendrait messieurs, tenez-la vous bien, votre sperme plus sucré ! A quand le choix de la saveur ? Vanille, chocolat, fruit de la passion ? D'autant plus que l'on sait déjà qu'il est riche en oligo-éléments, de là à ce qu'on vous élève en batteries pour une production industrielle... y'a pas loin !

 

MANIFESTATION EN FAVEUR DES JARAWA, 10 octobre 2006, Paris

Survival France organise une manifestation en faveur des Jarawa

le 10 octobre 2006
de 12h30 à 14h


Rendez-vous devant l'Ambassade d'Inde
15 r Alfred Dehodencq
75116 PARIS
(M° La Muette)

L'avenir des Jarawa, une tribu récemment contactée des îles Andaman en Inde est gravement compromis. Malgré la décision de la Cour Suprême de fermer définitivement la route qui traverse leur territoire, celle-ci reste ouverte, favorisant la pénétration de colons et de braconniers qui sont source de conflits, les privent de leur gibier et leur transmettent des maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés.

Survival a remis en septembre dernier une pétition de 50 000 signatures en faveur des Jarawa à Sonia Gandhi à Delhi
et à la Haute Commission indienne de Londres.

Venez nombreux manifester votre soutien aux Jarawa!

Pour des informations sur les Jarawa :
http://www.survivalfrance.org/tribes.php?tribe_id=172

Pour toute autre information, n'hésitez
pas à nous contacter
01 42 41 47 62 ou
info@survivalfrance.org

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Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres
et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement
de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org



 

APPEL A TEXTES Ambition Chocolatée et Déconfiture

REVUE

8 ans après sa création, la revue ACD se lance dans une toute nouvelle formule Carte blanche à un auteur. Carte blanche à travers des oeuvres inédites de l'auteur, des entretiens sous formes de portraits chinois, des ouvertures vers des artistes invités par l'auteur carte blanche, ainsi que par une partie thématique ouverte à vos contributions.

Le premier numéro de cette saison est consacré à Brigitte Giraud, auteur de J'apprends (2005), Marée noire (2004), A présent (2001), Nico (1999).

Envoyez avant mi-octobre à guldorac@caramail.com vos textes et illustrations sur le thème suivant choisi conjointement par Brigitte Giraud et ACD : TOUT SERA COMME AVANT.

Infos pour participer à la revue http://www.bleton.com/acd/participez.htm

ABONNEMENT

Vous voulez moins de web et plus de papier ? Alors abonnez-vous et recevez dans votre boîte aux lettres, au fur et à mesure de leur parution, tous les prochains feuillets de la revue ainsi que les feuillets de nouvelles, de poésie et de bédés.

Voir les photos des feuillets http://www.bleton.com/acd/papier.htm#feuillets
Pour vous abonner, rendez-vous sur http://www.bleton.com/acd/abonnement.htm

LIVRES

C'est la grande information de la rentrée 2006 : ACD fabrique enfin ses livres et... vous les vend !! Directement du producteur au consommateur. 8 ans après le lancement d'ACD et de sa revue littéraire, voici donc 2 bédés et 1 recueil de nouvelles au format livre. Soyez heureux, il vous reste tant à découvrir...
Pour commander, rendez-vous sur http://www.bleton.com/acd/commander.htm


***

ACD Ambition chocolatée et déconfiture
51 cours Tolstoï 69100 Vileurbanne (France) 04 27 89 26 31 www.bleton.com/acd deconfiture@voila.fr

04/10/2006

LISTES DE MES PUBLICATIONS EN REVUES

- L'arbre à paroles, revue éditée par la Maison de la Poésie d'Amay, Belgique, n°116 – avril/mai/juin 2002  (Je bois, poème extrait de Pandémonium 1 – Ed. Clapàs 2001)

http://www.maisondelapoesie.com/pages/editions/arbre_a_paroles.htm

 

- Scribanne, n° double 41-42, mars/juin 2002 (Juste un gant, Deuil et strass, La grande bouffe, Fugue et Le septième sens, proses et poèmes extraits de Gris Feu, Ambition Chocolatée et Déconfiture, Coll. de poésie n°1, 2003)

 

- An +, trimestriel belge, n°11- Septembre 2002 (Les ruches célestes, Pandémonium 1 – Clapàs 2001) http://users.swing.be/anplus/enligne022002.htm

 

- Sèrie Alfa, bilingue français-catalan, n°17 (Je bois, Pandémonium 1 – Clapàs 2001 et La chatte bancroche, poème inédit 2001, avec traductions en catalan) http://www.sapiens.ya.com/joan-navarro/alfa/alfa17/sumari.htm


- Microbe rvmicrobe@yahoo.fr l'excellent bimestriel, belge également,  n°14 – Novembre 2002 (Poupée du soir, poupée placard, prose inédite 2001), n°20 - Novembre 2003 (Un raté dans le cœur, prose extraite de Papillon de nuit, Franche Lippée n°219, Ed. Clapàs, avril 2001), n°22 - Mars 2004 (Silences, prose inédite 2001) et n°25 - Septembre 2004 (L’homme un lécheur et Bigre de satanas, poèmes inédits 2003), n°41 – Mai-Juin 2007 (Hic !)


- Les hésitations d'une mouche, revue bordelaise, n°23 - décembre 2002 (Décadence, Le sel glacé et Barbarie, Pandémonium 1 - Clapàs 2001) et n°37 - juin 2006 (On se demande et Serre gorge, poèmes inédits 2005) http://perso.orange.fr/hesitations-mouche/united.htm


- Némésis, revue étudiante dijonnaise, n°3 – Janvier 2003 (extraits de Chroniques de route – Journal intime en tournée 1997/2002) http://websymbiose.free.fr/galeries/txt-garcia.htm


- Chemin de Traverse, revue éditée par l'association parisienne, l'Ours Blanc, n° 20 - Juin 2003 (Vaste pandémonium, Pandémonium 1 - Clapàs 2001)


- dans Planète des signes, revue virtuelle à base marseillaise, n°33 (Insolation d’hiver, prose extraite de Gris Feu, ACD, Coll. de poésie n°1, 2003) et n°34 (Trois petits pas et puis s’en va et Les chiens, proses inédites 1997)


- Reflets de lucioles, n°5, septembre/octobre 2003 (Histoire d’eau, Les vastes mers, La vie, le jour et Ay la lune, poèmes inédits 2002) http://envers-des-rimes.chez-alice.fr/REFLETSDELUCIOLES5.htm

 

- Ambition Chocolatée Déconfiture, trimestriel, n°40 - Automne 2003 (En trébuchant, poème inédit 1996), n°41- Hiver 2004 (Fatal, poème inédit 1996) et n°43 - Eté 2004 (Vas-y pédale, poème inédit 2004)

http://www.bleton.com/acd/auteurs/cathygarcia.htm

 

- Bastet, n°1 - janvier 2004 (extrait des Chroniques de route, Phnom Penh) et n° 2 - Juin 2004 (extrait des Chroniques de route, Manille)

 

- Dégaine ta rime, n°34 - Juin 2004 (Mordez, biches !, A vomir, Sur la butte et Cobra, poèmes inédits 2001/2002) http://www.bouquinstinct.com/


- Traction Brabant, n°3 - Juin 2004 (extrait des Chroniques de route, Sydney) ; n°12 - Mai 2006 (Pensez-donc et Consomption, poèmes inédits 2004/2005) n°19 – octobre 2007 (Poème, po(ésie), po(ètes), En appuis sur la détente, Tord-boyaux inédits 2006) http://traction-brabant.blogspot.com/


- Nada Zéro (mail art) n°48 – Automne 2004 (Ay la lune et La boue, poèmes inédits 2002) et n°67 –Hiver 2007 /2008 (Sol y tierra et Je cours) et n°68 (Last rung / burn the ladders et Débarrassez-moi)


- Ougarit, revue trimestrielle culturelle bilingue franco-arabe, n°3, automne 2004 (plusieurs extraits des Chroniques de route, avec traduction en langue arabe) http://www.ougarit.org/revufr3.htm

 

- Les Cahiers de l’Alba, n° 2-3, deuxième semestre 2004 (plusieurs extraits des Chroniques de route) et n°6-7, second semestre 2005 (présentation de jardin du causse, auto-édition à tire d’ailes, 2005)

 

- Comme en poésie n° 20 - Décembre 2004 (Oiseaux II, Gris Feu, ACD, Coll. de poésie n°1, 2003 et Printemps païen, prose inédite 1997) http://perso.orange.fr/Jean-pierre.lesieur/NUM20.htm

 

- Consigne, fanzine Québécois - vol.4 no6 - février 2006 (La vie, le jour et Les vastes mers, poèmes inédits 2002) http://consigne5cents.blogspot.com/2006/01/consigne-vol4-no6-fvrier-2006.html

 

 

- La Casa de Asterión (Colombie), dans le supplément littéraire Caribania, Volumen VII – Número 25 Abril-Mayo-Junio de 2006 (Papillon de nuit, Papillon de nuit, Franche Lippée n°219, Ed. Clapàs, avril 2001 ; Je bois, Pandémonium 1, Ed. Clapàs 2001 ; Oiseaux II, Gris Feu, ACD, Coll. de poésie n°1, 2003 ; Sel, poème inédit 2003 ; Urbaine I, inédit 2004 ; Luciole, M’aimes-tu, Pan urge, Va !, Serre gorge, Urbaine II, Ma thématique, Sol y tierra et Accessoiristes d’un soir aux méninges troublées, inédits 2005) http://casadeasterion.homestead.com/v7n25pap.html

 

- Althakafa Alarabia, Février 2007, revue de la culture arabe en Libye (traduction par Mohamed Guseibat)

 

- Fracas d'auteurs n°4 – Mai 2006 (Autodafé et Ma thématique, poèmes inédits 2005) et les n° suivants (pour le savoir il faudrait que j’adhère à l’asso…)

 

- Envoi, revue galloise, n°147 – Juin 2007 – (Moirure et sa traduction anglaise par Jay Black) http://www.envoipoetry.com

 

-  Le poème Va ! (extrait du recueil Salines) sélectionné pour le recueil L’ivresse, Les Adex, concours 2007

 

- Lieux-d’être, n°44 « L'Odyssée de la peau » (Beauté douce des épapillonnements, Mater Tenebrarum et Peau était-ce ?)

et n°45 « Solitude » - (un extrait de jardin du causse).

 

- Les voleurs de feu n°23, novembre 2007 (Je n’irai même pas cracher sur vos tombes)

 

- Jones Av, XII/4  (Canada) (Dans la cage du temps avec sa traduction anglaise de Jay Black) www.interlog.com/~oel

 

- Traversées (Belgique)  n° 49 automne-hiver 2007/2008  (Sigle of progress)

 

-  Concrete Meat Sheet (Angleterre) n° 7 - mars 2008 (Back to Poland)

http://www.concretemeatpress.co.uk/concrete_meat_sheet.htm

 

- Point Barre (Île Maurice) No. 4, avril 2008 (Pour durer) et N°5, octobre 2008 (A propos de dieu un)

 

 

Et dans ma propre revue Nouveaux Délits http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

 

LA CASA DE ASTERION, Colombie

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LA CASA DE ASTERIÓN

ISSN: 0124 - 9282



Revista Trimestral de Estudios Literarios

Volumen VII – Número 25

Abril-Mayo-Junio de 2006



SUPLEMENTO LITERARIO CARIBANÍA

ISSN: 0124 - 9290



DEPARTAMENTO DE IDIOMAS

FACULTAD DE CIENCIAS HUMANAS - FACULTAD DE EDUCACIÓN

UNIVERSIDAD DEL ATLÁNTICO

Barranquilla - Colombia



El URL de este documento es:

http://casadeasterion.homestead.com/v7n25pap.html

03/10/2006

Le radicalisme militaire vénézuélien : un modèle pour les autres pays en voie de développement ?

Pour avoir été au Vénézuela en mars 2002 (pour jouer à Caracas, avec la compagnie de théâtre de rue avec laquelle je travaillais), juste après de très sévères émeutes et juste avant le coup d'état visant à virer Chavez le 11 avril 2002 ; pour avoir eu personnellement une incroyable discussion avec un officier supérieur de l'armée qui a changé ma vision de ce que pouvait être un militaire en Amérique Latine, (nous avons joué sur un lieu appartenant à l'armée);

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pour avoir tenté de comprendre qui était ce Chavez et pourquoi les classes moyennes et les classes dirigeantes le détestaient tant, 

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(Photos Cathy Garcia - Mars 2002)

 et parce qu'au final je suis intimement persuadée que le président Chavez fait preuve d'un véritable courage politique et qu'il pourrait effectivement devenir un exemple pour bien d'autres pays...

Je transcris cet article ci-dessous, depuis le site RISAL (sources citées à la fin)

 

Une armée du peuple
Le radicalisme militaire vénézuélien : un modèle pour les autres pays en voie de développement ?
par Walden Bello
26 septembre 2006

Que quelque chose d’intéressant et de peu commun était en train de se produire au Venezuela ne m’est vraiment apparu pour la première fois qu’à l’occasion d’une réunion contre la guerre organisée dans une base de l’armée de l’air vénézuélienne durant le Forum social mondial (FSM) de 2006. En réponse à un commentaire sarcastique émis à propos de ladite réunion, un participant se leva et, avec un calme professoral s’adressa à nous, les étrangers : « Voyez-vous, ce que nous avons ici, au Venezuela, ce n’est pas une armée régulière mais une armée du peuple. »

Le Venezuela est en train de réaliser, sinon une révolution, tout au moins un processus de changement radical et l’armée est juste au centre de celui-ci. Comment cela est-il possible, se demandent de nombreux sceptiques, quand on sait que les militaires - notamment en Amérique latine - sont généralement des agents du statu quo ? D’autres, moins sceptiques, posent la question suivante : le Venezuela est-il une exception, ou faut-il y voir un modèle pour l’avenir ?

Beaucoup d’explications ont été proposées pour tenter d’expliquer l’attitude des militaires vénézuéliens. Pour Edgardo Lander, célèbre politologue vénézuélien, l’une des raisons pourrait être que, à la différence des autres armées latino-américaines, le corps des officiers vénézuéliens provient, en grande partie, des classes les plus humbles de la société. D’après lui, contrairement à ce qui se passe dans les autres pays latino-américains, « au Venezuela, la haute société a toujours méprisé la carrière militaire. »

Richard Gott, l’une des figures les plus en vue de la gauche américaine, rappelle, quant à lui, que les officiers vénézuéliens se sont trouvés mélangés aux civils au sein du système universitaire national. En effet, « à partir du début des années 70, dans le cadre du programme Andrés Bello organisé par le gouvernement, un grand nombre d’officiers ont été envoyés dans les universités et y ont côtoyé d’autres étudiants en sciences économiques ou politiques, par exemple ».

Cette « immersion » dans la vie civile a eu des conséquences déterminantes. D’une part, les officiers ont été exposés aux idées progressistes car, à cette époque, « la gauche dominait les universités ». D’autre part, cela a permis une intégration plus profonde des officiers dans la société civile, à la différence de la plupart des autres pays d’Amérique latine.

Selon M. Gott, le fait que le Venezuela ait envoyé beaucoup moins d’officiers que les autres pays d’Amérique latine à l’Ecole des Amériques à Fort Benning (Géorgie) [1] - qui est le principal centre de formation contre-insurrectionnel des forces armées du monde occidental -, constitue un autre facteur important.

Ces conditions ont probablement contribué à rendre l’armée vénézuélienne moins réactionnaire que celle des autres pays latino-américains. Mais cela n’explique pas pourquoi elle serait l’un des fers de lance de ce qui constitue aujourd’hui la transformation sociale la plus radicale en cours dans cette région. Gott, Lander et d’autres spécialistes du Venezuela sont en tous cas d’accord sur un point : le rôle absolument central joué par Hugo Chávez.

Le facteur Chávez

Hugo Chávez est beaucoup de choses : c’est un personnage charismatique, un grand orateur, un homme politique à l’aise aussi bien à l’échelle locale, régionale que mondiale. C’est aussi un militaire, un homme qui voue une certaine reconnaissance à l’armée en tant qu’institution qui, sous les ordres de Simón Bolívar, libéra le Venezuela et une grande partie de l’Amérique latine du joug espagnol. Enfin, il est persuadé que l’armée a un rôle décisif à jouer dans la transformation sociale du Venezuela.

Selon ses propres dires, Chávez se serait engagé dans l’armée en pensant que cela lui permettrait un jour de devenir joueur de base-ball professionnel. Mais quelles qu’aient pu être ses motivations initiales, il entra dans l’armée durant une période de changement institutionnel. Dans les années 70, l’armée était engagée dans des opérations antiguérilla et, dans le même temps, ses officiers découvraient à l’université des idéologies progressistes dans le cadre du programme Andrés Bello et beaucoup d’entre eux furent recrutés par des militants de gauche dans des groupes de discussion clandestins.

Au lieu de devenir un champion de base-ball, Chávez devint un conférencier en histoire très populaire à l’Ecole de guerre du Venezuela, tout en progressant dans la hiérarchie. Parallèlement à ses activités officielles, il créa un groupe clandestin de jeunes officiers animés des mêmes idéaux : le Mouvement révolutionnaire bolivarien. Déçus par ce qu’ils considéraient comme un système démocratique en panne et dominé par des partis corrompus (Acción Democrática et Copei) qui s’alternaient au pouvoir, ces « jeunes Turcs » passèrent du statut de groupe d’études à celui de conspirateurs s’organisant en vue d’un coup d’Etat qui, selon eux, inaugurerait une période de renouveau national.

Comme l’écrivit Richard Gott dans son livre qui fait autorité « Hugo Chávez et la Révolution bolivarienne », les préparatifs de Chávez furent bouleversés par le Caracazo de 1989 [2], un cataclysme social déclenché par une augmentation considérable du prix des transports suite aux pressions exercées par le Fonds monétaire international (FMI). Pendant environ trois jours, des milliers de pauvres originaires des bidonvilles situés sur les collines entourant Caracas descendirent piller et saccager le centre ville et les quartiers résidentiels dans une sorte de lutte des classes à peine déguisée. Le Caracazo laissa une marque au fer rouge dans l’esprit de beaucoup de jeunes officiers. Non seulement il leur fit réaliser combien la grande majorité de la population était profondément désenchantée du système démocratique libéral, mais créa également une profonde amertume chez nombre d’entre eux qui avaient dû donner l’ordre de tuer des centaines de pauvres pour défendre ce même système.

Lorsqu’on donna a Chávez le commandement d’un régiment de parachutistes quelque trois ans plus tard, les conspirateurs qui le suivaient et lui même pensèrent que le moment était venu de mettre à exécution le coup d’Etat qu’ils préparaient depuis longtemps. La tentative échoua, mais elle permit à Chávez de sortir de l’ombre et de se faire une réputation auprès du peuple, mais également auprès des élites. Chávez apparut à la télévision nationale pour demander aux unités de l’armée engagées de déposer les armes et, selon Gott, « cette brève intervention à la télévision, à un moment de désastre personnel, le fit apparaître comme le sauveur potentiel du pays ». Chávez endossa l’entière responsabilité de l’échec du coup d’Etat mais électrisa la nation quand il déclara que « d’autres occasions se présenteront ».

Chávez fût emprisonné, puis, presque immédiatement après sa libération, il commença à faire campagne pour la présidence. Il était alors déterminé à réaliser par des moyens constitutionnels ce qu’il n’avait pu obtenir par un coup d’Etat. Bien que ne faisant plus partie de l’armée, il bénéficiait toujours d’une grande popularité auprès des officiers et des soldats avec qui il continuait d’entretenir d’étroites relations. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait placé à la tête des principales agences gouvernementales certains de ses frères officiers après sa victoire, à une large majorité, aux élections présidentielles de 1998. Plus important encore, Chávez fit progressivement de l’armée un instrument institutionnel clé pour accomplir les changements qu’il entendait mettre en place dans le pays. Le terrible désastre causé par les pluies torrentielles de 1999 a permis à Chávez de déployer les militaires et de leur faire jouer un nouveau rôle en organisant des soupes populaires et en construisant des logements sur les terrains appartenant à l’armée pour des milliers de réfugiés. L’action civique militaire et des unités du génie furent déployées dans le cadre du programme du nouveau gouvernement pour créer des « installations agro-industrielles pérennes » à travers le pays. On ouvrit également les hôpitaux militaires aux pauvres.

Transformation de l’armée : problèmes et opportunités

La participation des militaires à un programme de changement radical n’était toutefois pas vue d’un bon oeil par tous les secteurs de l’armée. En fait, de nombreux généraux étaient opposés à cet ex-colonel populiste. De telle sorte que, quand le processus s’accéléra et que Chávez s’apprêta à réaliser la réforme agraire et à prendre le contrôle direct de l’industrie pétrolière, les généraux réfractaires commencèrent à conspirer avec l’aide des patrons de presse, des classes possédantes et de la petite bourgeoisie en vue de le renverser.

Après de violentes batailles de rue à Caracas entre l’opposition et les « chavistes », un coup d’Etat, organisé par quelques généraux de haut rang dont le chef des forces armées, le chef de l’état-major des forces armées et le commandant en chef, réussit a chasser Chávez le 11 avril 2002. Toutefois, la grande majorité des officiers qui dirigeaient les opérations sur le terrain et des jeunes officiers restèrent loyaux envers le président ou ne prirent aucun parti. Si bien que lorsque des milliers de pauvres venus des banlieues de la capitale se rendirent à Caracas pour demander la libération de Chávez, les loyalistes organisèrent un contre coup d’Etat, arrêtèrent les conspirateurs et réinstallèrent Chávez au pouvoir. [3]

Cette tentative de coup d’Etat eut au moins un effet bénéfique : il permit à Chávez d’achever sa transformation de l’armée. Quelque cent généraux et officiers furent emprisonnés pour trahison et les militaires restés fidèles à Chávez et à la révolution bolivarienne se virent attribuer les postes clé du haut commandement. Cette purge priva les Etats-Unis - lesquels avaient soutenu le coup d’Etat [4] - de leurs principaux sympathisants au sein de l’armée vénézuélienne.

Le projet de Chávez, qu’il définit aujourd’hui comme un mouvement vers le « socialisme », repose sur la grande popularité dont il jouit parmi les populations issues des classes défavorisées des villes et des campagnes. Mais l’armée est la seule institution organisée sur laquelle il peut s’appuyer pour faire avancer les choses. La presse et la hiérarchie de l’Eglise lui sont hostiles, la bureaucratie est lente et corrompue, les partis politiques sont discrédités. Chávez préfère diriger lui-même les attaques contre eux et maintenir ceux qui le soutiennent dans un mouvement de masse informel.

Etant donné le rôle central que l’armée doit jouer en tant qu’institution réformatrice, Chávez a créé un corps d’ « auxiliaires militaires urbains », aussi appelés réservistes, pour appuyer les forces armées régulières. Originellement connue sous le nom de « cercles bolivariens », cette force composée de réservistes, qui devrait comporter, à terme, un million de personnes, prend part à l’organisation et à la mise en œuvre de programmes sociaux dans les bidonvilles. Ces auxiliaires participent également, aux côtés de la Garde nationale, aux expropriations des terres privées dans le cadre du programme accéléré de réforme agraire.

Scepticisme

Nombreux sont les observateurs de la révolution bolivarienne qui s’interrogent sur la capacité de l’armée à jouer le rôle central qui lui a été assigné.

Si l’on en croit le politologue Lander, Hugo Chávez estime que l’on peut faire confiance à l’armée parce qu’elle n’est pas corrompue et qu’il s’agit de l’institution la plus efficace en termes de résultats. Mais Lander nuance ce propos : « je ne pense pas qu’il y ait dans l’armée quoique ce soit qui la préserve de la corruption plus qu’une autre institution ». Quant à son efficacité, il s’agit seulement d’une demie-vérité : « Oui, les militaires peuvent être efficaces quand il s’agit de résoudre un problème immédiat comme la construction d’écoles ou de cliniques où sont employés des médecins cubains. Mais cela ne peut être une solution durable. Il faut institutionnaliser les solutions et c’est là le point faible de la révolution : on assiste à la prolifération de solutions ad hoc qui demeurent telles quelles ».

Il ne fait pas de doute que la volonté de réforme exprimée par Chávez et sa génération d’officiers alimentera la révolution encore pour quelque temps. Cette volonté découle d’une terrible sensation de frustration dont Chávez a fait part à Gott dans une interview il y a quelques années : « Pendant de nombreuses années, les militaires vénézuéliens étaient comme des eunuques. Nous n’avions pas droit à la parole, nous devions rester silencieux devant le désastre occasionné par des gouvernements corrompus et incompétents. Nos supérieurs volaient, nos troupes n’avaient presque rien à manger et nous étions soumis à une discipline de fer. Mais de quelle discipline s’agissait-il ? Nous étions complices du désastre ».

Un modèle pour d’autres pays ?

Les sentiments exprimés par Chávez dans le paragraphe précédent trouveraient probablement une oreille favorable auprès de nombreux jeunes officiers dans de nombreuses autres armées de pays du tiers-monde. Nous sommes donc en mesure de nous demander quelles peuvent être les leçons à tirer de l’expérience vénézuélienne pour les autres pays du Sud. Et, plus précisément, l’expérience vénézuélienne peut-elle être reproduite ailleurs ?

Plutôt que de se livrer à des comparaisons d’ordre général, il apparaît plus opportun de s’intéresser au cas d’une armée en proie à une révolte semblable à celle de l’armée vénézuélienne dans les années 80 : l’armée philippine. Ce mécontentement est la réaction à une crise du même ordre que celle qu’avait alors connue la société vénézuélienne : la corruption des institutions libérales démocratiques.

L’expérience vénézuélienne peut-elle être appliquée aux Philippines ?

Probablement pas.

Tout d’abord, contrairement à l’armée vénézuélienne, l’armée philippine n’a pas de passé nationaliste révolutionnaire. Elle n’est pas l’héritière des Katipuneros et de l’armée révolutionnaire des Philippines de 1896-99. Elle a été créée par les Etats-Unis, suite à la « pacification » du pays, en tant que corps auxiliaire destiné à assister les troupes américaines d’occupation tout d’abord, puis à maintenir l’ordre public durant la période coloniale et enfin à venir en aide à l’armée américaine contre les Japonais pendant la Seconde guerre mondiale. Depuis l’indépendance en 1946, les forces armées philippines ont maintenu des liens très étroits avec l’armée américaine par le biais de programmes d’aide et de formation. Ainsi, les Etats-Unis ont-ils entretenu des relations beaucoup plus déterminantes avec l’armée philippine qu’avec l’armée vénézuélienne.

Deuxièmement, les militaires philippins n’ont jamais bénéficié d’un dispositif comme le programme Andrés Bello au Venezuela qui envoyait systématiquement les officiers se former dans les établissements d’enseignement civils, où ils bénéficiaient non seulement d’une formation de haut niveau en gestion et dans les disciplines techniques mais où ils étaient également sensibilisés aux idées et aux mouvements progressistes. Même si un tel système était mis en place aux Philippines, l’hégémonie idéologique du néolibéralisme économique dans les universités philippines, entre les années 90 et aujourd’hui, réduirait probablement à néant l’effet positif d’une telle immersion.

Troisièmement, au Venezuela, les officiers entretenaient une relation ambivalente avec la gauche politique. Ils l’affrontaient lors des combats antiguérilla, tout en s’inspirant de ses idéaux et de ses propositions de changement. En revanche, aux Philippines, les militaires considèrent la Nouvelle armée du peuple (NPA), contre laquelle ils luttent depuis 30 ans, comme un ennemi mortel tant sur le plan institutionnel qu’idéologique. Ainsi, malgré l’émergence épisodique de groupes tels que le Mouvement pour la réforme des forces armées (RAM) ou Magdalo, il n’est pas surprenant que leurs programmes n’aient eu que peu de contenu social ou national et qu’ils ne se résument qu’à s’emparer du pouvoir afin de mettre les militaires aux commandes de la société et purger les affaires publiques de la corruption. L’analyse de classe, l’impérialisme et la réforme agraire sont autant de concepts que la plupart des officiers considèrent comme appartenant au paradigme de l’adversaire militaire.

Enfin, il n’y a aucune armée qui soit aussi parfaitement pénétrée par la classe dominante de la société civile que l’armée philippine. Elle est entièrement minée par le clientélisme, que ce soit avec les élites locales ou nationales. Les groupes de pression civils adversaires y ont pénétré et installé des factions antagonistes. Même les groupes favorables à des réformes de l’armée ont finalement établi des liens malsains de dépendance avec des politiciens conservateurs et les élites économiques. Les relations de parrainage mafieux entre le politicien conservateur Juan Ponce Enrile et le rebelle militaire Gringo Honasan, par exemple, ont probablement été le facteur déterminant pour empêcher le RAM de devenir une véritable force progressiste autonome.

Mais l’on ne peut jurer de rien. Les militaires philippins peuvent encore nous réserver des surprises. Et il peut en aller de même dans d’autres pays. Après tout, en observant l’armée vénézuélienne de la fin des années 80, on aurait probablement parié qu’avec tous ses officiers supérieurs corrompus et liés à l’armée des Etats-Unis, cette institution allait demeurer fidèle au statu quo pour les années qui allaient suivre.

Notes:

[1] [NDLR] Lire Pablo Long, Pour la fermeture de l’école des bourreaux, RISAL, juin 2006.

[2] [NDLR] Lire Frédéric Lévêque, Le Caracazo, c’était il y a 15 ans, RISAL, février 2004.

[3] [NDLR] Consultez le dossier « Coup d’État au Venezuela » sur RISAL.

[4] [NDLR] Consultez le dossier « Venezuela / Etats-Unis » sur RISAL.


Source : Znet (www.zmag.org), Transnational Institute (www.tni.org), Venezuelanalysis.com (www.venezuelanalysis.com), Focus on the Global South (http://www.focusweb.org), mars 2006.

Traduction : Stan Gir et Pierre Covos (Coorditrad) pour Attac (www.attac.org) / Le Grain de Sable. Traduction revue par l’équipe du RISAL.

INDIENS NUKAK EN DANGER

Bulletin d'action urgente Nukak

Colombie : des Indiens nomades tués, d'autres forcés de fuir les combats

‘Nous sommes très peu maintenant, seuls quelques-uns d'entre nous ont survécu. Les étrangers eux, sont nombreux et ont de grandes maisons. Ils ne se soucient pas que les Nukak disparaissent'. Chorebe, un Nukak, Colombie.

Deux Indiens appartenant à l'un des groupes les plus isolés d'Amazonie ont été tués et de nombreux autres ont dû fuir dans la forêt. Les Nukak-Makú, qui avaient déjà été décimés par la malaria et la grippe, sont aujourd'hui mêlés malgré eux à la ‘guerre de la drogue' qui sévit en Colombie. Ils se retrouvent pris en étau entre les cultivateurs de coca, la guérilla d'extrême gauche, les paramilitaires d'extrême droite et l'armée colombienne qui occupent leur territoire.

Ces derniers mois, une cinquantaine de Nukak ont fui leurs terres, 35 se sont réfugiés dans la ville la plus proche et 15 autres se sont dispersés dans les environs. Certains ont trouvé refuge sur les terres des Guayabero, leurs voisins. Dernièrement, deux Nukak ont trouvé la mort lors d'un affrontement armé.

Les Nukak vivent depuis des générations dans les profondeurs de la forêt, entre les bassins du Guaviare et de l'Inirida dans la partie orientale de l'Amazonie colombienne. Depuis les années 1960, leurs terres ne cessent d'être envahies. Ces dernières années, l'afflux de colons s'est considérablement accru, l'isolement et le climat de la région étant propices à la culture de la coca, de laquelle est extraite la cocaïne.
La présence d'un si grand nombre de colons cultivant la coca dans la région a attiré l'armée qui tente d'éradiquer ces cultures par épandage de fumigènes. Les guérilleros des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et les forces paramilitaires de l'AUC (Autodéfenses unies de Colombie) sont maintenant fortement implantés sur le territoire des Nukak. Les deux groupes se disputent la lucrative production de coca et forcent à travailler dans les plantations les Indiens qui se retrouvent pris contre leur gré entre les feux de cette ‘guerre civile' .
Les Nukak ont déjà été victimes de plusieurs massacres perpétrés par les envahisseurs. Deux incidents de la sorte avaient, en 1988, forcé un groupe de Nukak à quitter la forêt et à entrer en contact pour la première fois avec des non-Indiens dans la ville-colonie de Calamar.
Les Indiens ont très vite été frappés par des épidémies de maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés, fréquentes chez les groupes récemment contactés. Plus d'une centaine d'Indiens sur le millier qu'ils étaient en sont morts. Suite à une longue campagne internationale menée par Survival, la plupart des terres nukak ont pu être protégées sous la forme d'un resguardo, réserve indienne octroyée par le gouvernement.
Seuls 400 Nukak auraient survécu aux épidémies de malaria et de grippe qui ont décimé leur population. Et en raison de la violence chronique qui sévit dans cette partie de l'Amazonie, autrefois paisible, l'assistance médicale du gouvernement est rarement prodiguée.

Les Makú vivent traditionnellement en petits groupes familiaux. Constamment en mouvement, ils privilégient la forêt isolée aux rivières et ne restent jamais plus de quelques jours au même endroit. Cette grande mobilité exige qu'ils ne s'embarrassent pas de nombreux biens matériels, tout ce qu'ils possèdent devant être facilement transportable. S'ils sont contraints de partir précipitamment, ils peuvent ainsi très vite rassembler leurs hamacs tissés en fibres végétales (qui constituent leur principal mobilier), leurs ustensiles et quelques autres objets dans des sacs de palmes qu'ils portent sur le dos.

L'afflux de colons cultivateurs de coca et la présence des forces armées en compétition sur le territoire des Nukak a des conséquences catastrophiques sur la vie des Indiens. Tant que les belligérants n'accepteront pas de suspendre leurs opérations dans la région, les équipes médicales ne pourront s'y rendre pour enrayer les épidémies, ce qui risque d'être fatal au groupe.


Les Bulletins d'action urgente de Survival permettent de mobiliser l'opinion publique sur des cas concrets d'oppression ou de spoliation dont sont victimes les peuples indigènes afin que leur situation puisse trouver une issue favorable. Depuis sa fondation, en 1969, Survival a démontré à de nombreuses reprises combien des campagnes ciblées ont pu sauver des peuples vulnérables de l'anéantissement. En consacrant quelques minutes à écrire votre lettre vous agirez d'une manière efficace en faveur des Nukak. Chaque lettre fait la différence.

Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.
Ce bulletin d'action urgente est également disponible en anglais, portugais, espagnol, italien et allemand.

Écrivez une lettre brève et courtoise (en français ou en espagnol) en vous inspirant du modèle ci-après ou écrivez librement. Il est préférable d'envoyer votre lettre par la poste, qui est sans aucun doute le moyen le plus efficace. Vous pouvez également l'envoyer par fax, mais les numéros sont souvent modifiés ou les fax déconnectés. Les adresses électroniques ne sont proposées que dans les cas où les emails ont des chances d'être lus.

Les Nukak sont des victimes innocentes de la guerre de la drogue qui sévit en Colombie. J'exhorte les autorités à entrer en négociation avec les différentes parties du conflit afin de prévenir toute opération armée sur le territoire nukak ainsi que sur les terres des Indiens guayabero voisins. Les fumigations des plantations de coca sur le territoire indien doivent être suspendues et une politique adéquate devrait être mise en place afin de reloger les colons sur d'autres terres où ils pourront cultiver des plantes licites. Les Nukak qui ont été déplacés doivent être aidés à rentrer chez eux et se voir offrir un soutien médical approprié.

Los indígenas nukak son víctimas inocentes de la guerra de drogas colombiana. Insto a las autoridades a entablar negociaciones con todas las partes del conflicto con el objetivo de excluir el territorio nukak y el de los guayabero, sus vecinos indígenas, de cualquier tipo de operación armada. La fumigación aérea de las plantaciones de coca dentro del territorio indígena debería ser suspendida, y una política apropiada implantada para reestablecer a los colonos en tierras en las que puedan plantar cultivos legales. Se debe ayudar a los nukak que han sido desplazados de sus hogares a regresar a los mismos, y se les debe ofrecer asistencia médica adecuada.


Envoyez vos lettres à :
Son Excellence Alvaro Uribe Velez
Président de la République
Carrera 8 n. 7-26
Palacio de Nariño,
Santa Fe de Bogotá
Colombie
Fax :+ 57 1 284 2186 / 286 7434/ 337 5890/ 342 0592
Email: auribe@presidencia.gov.co

Et si possible, une copie à :
Sr Michael Frühling
Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas
Calle 114 No. 9-45
Torre B Oficina 1101
Edificio Teleport Business Park
Bogotá, D.C.
Colombie
Fax + 57 1 658 3301/ 629 3637
Email: oacnudh@hchr.org.co

L'affranchissement nécessaire pour la Colombie est de 0,90 € jusqu'à 20gr et 1,80 € jusqu'à 40gr.

Source : Survival International http://survivalfrance.org/related_material.php?id=365

02/10/2006

COMME UNE CHIENNE

 comme une chienne
qui marche sous la pluie
une légère fièvre
et le poil qui luit
 
comme une chienne
que seul le vent siffle
sans instinct de meute
ni collier à ronger
 
comme une chienne
errante dans une ville grise
sous les ombres dominantes
qui ont liquidé le ciel
 
cette chienne
à talon cassé
qui verse
sur les trottoirs
sa menstruation
quotidienne
 
cette chienne
qui a trop vu de combats
qui ne flaire plus rien
que l’odeur de tes pas
 
tes enjambées de nuit dans la tiédeur de l’absence
la périphérie humide de nos ombres en souffrance
 
et j’aboie
et j’aboie
et les hommes frappent