30/11/2006
A l'ombre d'un soufi, Ahmadou Yacouba Sylla
A l’ombre d’un soufi, Ahmadou Yacouba Sylla, Ed.Vallesse, 2006
Ce livre est le premier publié par la jeune maison d’édition ivoirienne, Vallesse, qu’il convient d’encourager. C’est également le premier ouvrage de l’auteur qui, comme le dit le préfacier (Paul Dakoury Tabley, évêque de Grand Bassam qui comme l’auteur a grandi à Gagnoa) n’a jamais eu l’intention d’être écrivain. Ayant pris la plume pour réagir dans la presse ivoirienne, dans des « Lettres ouvertes », celui-ci a été supplié d’écrire ou plutôt de témoigner pour les générations futures. Le titre suggère l’importance du soufisme dans la vie de l’auteur principalement sous les traits de son père Cheik Yacouba Sylla (né en 1906 au Mali et mort en Côte d’Ivoire en 1988). Le premier chapitre est justement consacré à cet homme disciple du Cheikh Hamallah qui incarna en Afrique de l’ouest le Hamallisme, mouvement social, religieux et révolutionnaire dérivé de la Tijaniya et qui est, selon l’auteur, « une adaptation du soufisme à la culture africaine ». En 1930 la France coloniale fait arrêter Yacouba Sylla qui est déporté en Côte d’Ivoire à Sassandra. Libéré en 1938, il décida de s’installer à Gagnoa, ville où le convoi qui le transférait huit ans plus tôt à Sassandra fit escale. Dans la seconde partie, l’auteur, Yacouba Sylla fils (né en 1934) nous relate d’une façon sobre et sincère son vécu selon un parcours original : comment il fut contraint, par son père, d’arrêter l’école en classe de CM2 pour ce qu’il nomme « l’Ecole de l’Ignorance », ses séjours et rencontres en France, les relations de son père avec Houphouet-Boigny, sa propre « vie accidentelle en politique », surtout son idéal panafricain et hamalliste. Une quarantaine de photographies d’archives (sans doute personnelles) viennent compléter ces deux premières parties. Dans la troisième et dernière partie, intitulée « Douleur capitale », plus d’une trentaine de « lettres ouvertes » (la première publiée en août 1998 et la dernière le 28 juillet 2006) nous sont livrées dont un grand nombre a été adressé aux différents présidents ivoiriens ainsi qu’à des chefs politiques africains et français. On éprouve alors le bonheur de lire une parole africaine libre, affranchie de toute idéologie simplificatrice.
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17/11/2006
le claquement des fouets
divisez en dansant le claquement des fouets
Paul Eluard - 1922 - in Conseils d'Ami, tiré du recueil Les malheurs des immortels
Lieu du larcin : Les poèmes entretiennent l'amitié, la lettre de Benoist Magnat
Paul Eluard est mort le 18 novembre 1952
11:31 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
12/11/2006
Ecrivez à Bilqis Yakoob Rasool : femme, défenseure des droits humains.
« Ils ont commencé à s’en prendre aux filles en déchirant leurs vêtements. Les filles nues ont été violées devant toute une foule. Ils ont tué mon oncle maternel, ainsi que la soeur de mon père et son mari… Ils ont aussi tué mon bébé ». Bilqis Yakoob Rasool.
En mars 2002, Bilqis Yakoob Rasool était enceinte de cinq mois quand elle a été victime d’un viol collectif et a vu sa fille de trois ans tuée par des émeutiers. Elle a courageusement porté plainte, pour le viol et pour le massacre de 14 membres de sa famille. En janvier 2003, le dossier a été classé au motif qu’il n’était pas possible d’établir qui étaient les violeurs et les meurtriers, en dépit du fait qu’elle avait donné leurs noms précédemment. Une enquête menée ultérieurement par le Bureau central d’investigation a révélé que l’affaire avait été étouffée. En avril 2004, 12 personnes ont été arrêtées pour viol et meurtre. Par ailleurs, six policiers ont été inculpés. La Cour suprême a ordonné, en août, le renvoi de l’affaire devant un tribunal d’un autre État. Le procès n’est toujours pas terminé. La soif de justice de Bilqis Yakoob Rasool et son combat en faveur des droits humains ont permis à d’autres femmes d’avoir le courage de prendre la parole et de porter plainte contre leurs agresseurs : la Cour suprême a ordonné la réouverture de plus de 2000 cas au motif de négligence de la part de la police. Prenez votre stylo et encouragez Bilqis Yakoob Rasool dans son combat.
Consignes d’écriture : Écrivez des messages simples et personnalisés de type : « nous espérons que vous allez bien, ici nous pensons à vous et… ». Ne faites pas allusion à la situation politique du pays ou aux accusations portées contre les individus.
Adresse : Bilqis Yakoob Rasool c/o AI India C-161 4th floor Gautam Nagar (Behind Indian Oil Building/Gulmohar Commercial Complex) New Delhi 110 049 Inde
Dernière modification le : 10 novembre 2006
P.-S.
D’autres individus sont en danger ! Plus d’informations ? Envoyez un e-mail à individus@aibf.be
Source : http://www.amnestyinternational.be/doc/article9323.html
22:09 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Biélorussie. La violence domestique...
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
22:00 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
10/11/2006
L'ouest des HLM sans ailes
de Ludovic Kaspar
Ce recueil est composé des textes que j’ai pu écrire en septembre 2006. Il se décline en différents thèmes ne vous en déplaise.
Je remercie Éric Dejaeger pour sa lecture attentive.
L.K
Extrait :
Mémoire sauvée de Brautigan
Poussière de lecture
Deux heures dans les étoiles, la Grande Ourse médite sur l’écran plat à l’horizon du souvenir. Le papier d’un livre imprimé en 1994 est déjà jaune en 2005. Déjà. Les couleurs ont des temps d’arrêt…celui-là est le jaune. Tournent les pages, tourne le temps peintre. Le temps peintre. Il m’a fallu onze ans pour apprendre à me servir de Brautigan. Le temps que ses phrases noires soient sur fond jaune. Cette nuit je me rappelle dans la fumée grise des cigarettes ce que peut devenir :
Une carabine 22 long rifle… d’où sort une petite balle au ralenti de phrases légères et d’autant que je m’en souvienne, douces. Elle provient du canon des années à la dure – Dépression. La cible est au présent vingt ans plus tard. L’espace d’une génération. Cette petite balle sur les rayons des librairies. Discrète, secrète dans son parcours.
Une balle de carabine tirée par un gosse pour dégommer des pommes. Elle révolutionna comme un boomerang autour d'un lac où pêchait une Amérique de petites gens timbrés. Balades sépia près d’un lac aux moustaches d'herbes et à l'Ouest du chapeau mis en ciel, un canapé sur la rive. Deux gros balourds affalés dessus devant l’écran du lac comme masse média, original. Ça l'a marqué le gosse devenu homme et sombre son ombre, son crépuscule d’homme sans âge marchant seul avec ses phrases porteuses, son petit vent témoin d'époque en mutation.
De nos jours les timbrés des années Eldoradodo dorment là là là... la panse capitalisée Budweiser, cerveaux en chips trop remâchés devant le lac des télés. Bétail. Cow-Bush. Liront-ils Mémoire sauvées du vent ? Sauveront-ils ce qu’il reste à sauver ? Ce livre, des mots, sont-ils destinés à sauver quoique ce soit ? Du vent. Le vent est il à sauver ? Je me garderai de toute réponse osant à peine poser des questions, risquer mon corps à la rencontre du vent. Je garde ces mémoires au fond de moi sans trop savoir qu’en faire. Comme on ne se défait pas de l’image d’une femme aimée. Le vent d’une femme qu’on a aimé souffle parfois dans une rue et cela passe.
Petite balle vingt ans après atteint sa cible, têtue, comme les secondes amoncelées forment une vie… pour rencontrer la tempe de l’homme morcelé.
No pets sur la pelouse. On s’en fait du cinéma avec le tien, Richard Brautigan. Pendant que la Grande Ourse surplombe le monde où tu existes encore par milliers de pages à lire comme constellations à lire.
Le décapsuleur
Alors la capsule s’était barrée
Pliée par le vieux décapsuleur
Orgueil de ses mains
L’une serrant la bouteille
Comme s’il se paluchait
L’autre se prenant pour une déesse
C’était la vingtième victime
Qu’elles désarmaient, la paire
Sans trembler d’un index
Sans même en pointer un vers quoique ce fut
Calmement, avec une assurance infinie
En pros.
Le décapsuleur s’installa dans sa voiture
En partance pour les trous de l’Os en Gelée
Le sens unique
Sur l’autoroute déracinait
Ses mémoires par six mètres
Par dessous le goudron
Épanché sur son volant, décapoté, le vieux
Chuintant comme un vent virulent
Il intima — regard de braise éteinte —
À l’aube approchante :
De ‘suivre la ligne jaune’, ‘conduire droit’
Et ‘la boucler vite fait, vite’
Il y eut brutalement un désert impeccable
De mémoire de décapsuleur
On avait rarement vu telle solitude
Chez un décapsuleur
En bordure d’autoroute
Warnings poussés au noir
Dans les tranchées
Cet asile de lune
On retrouva notre décapsuleur
En buée sur les vitres de sa voiture
Un clochard de pissotière lui dessina
Une bite en traviole sur la tronche
— Il avait des dents d’aluminium —
Puis ajouta une paire de couilles barbues
Ça sniffait l’éthylisme
La buée se reforma
Quand la cloche souffla
Son drôle d’haleine sur les carreaux
Ce type avait du coeur
Assez pour transformer
Le décapsuleur en homme-capsule
Abruti sur son capot
Il se passa alors de commentaires
Sur la planète entière…
Pour couper court aux ragots :
Un homme décapsulé capsule !
— Il ressemble eau pour eau
Á une bouteille de Budweiser
Posée sur le capot d’une décapotable
Au loin les lumières de L’Os en Gelée
Clignotent à grand peine, il manque d’électricité
Sur cette aire de repos s’élevant
Le cri nu d’un gitan à la nuit —
Il allume un feu, le vieux
S’installe à genoux au beau milieu des flammes
Décrète qu’elles sont des femmes
Les plus Belles d’entre toutes
Celles qu’il aura aimées
ET se transformE en pluie
UNE averse de tous les diables.
© rollerpen 2006
Pour commander, adressez-vous à l'auteur : ludov78280(chez)yahoo.fr
12:50 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (1)
J'en appelle à toutes les langues
C'est une étrange sensation de se lire dans une autre langue, voire de ne même pas pouvoir s'y lire mais c'est très jouissif de pouvoir franchir ainsi des frontières. J'espère en franchir encore beaucoup d'autres, voire aider un peu à les dissoudre. Voici donc quelques-uns de mes délits
EN CATALAN
traduction par Joan Navarro (Barcelone, Espagne)
http://www.sapiens.ya.com/joan-navarro/alfa/alfa17/sumari...
EN ARABE
traduction par Mohamed Guseibat (Syrie)
http://www.jozoor.net/main/modules.php?name=News&file...
http://www.adbyat.com/modules.php?name=News&file=arti...
http://www.silvioum.com/det.asp?Show=132
http://www.doroob.com/?p=10185
traduction par Zeinab Kessaf et Silvia Khory (Liban)
http://www.jozoor.net/main/modules.php?name=News&file...
EN ANGLAIS
traduction par Le Merle (Vancouver, Canada)
http://mgversion2.free.fr/esect/es00h.htm
http://lapoesiequejaime.net/cathy_garcia.htm
12:30 | Lien permanent | Commentaires (4)
06/11/2006
LES VOCABLES
Les anatomies éclaboussent des estrapades, les chairs giclent des gibets.
Liquides, propriétés caractéristiques. Parlers blanchis.
Dans l’évidé des yeux, une convention : le repos, le trépas s’affichent comme couleurs.
Il faudra de la résolution pour régler les pendules sur l’inéluctable, codifier tous les cadrans sur le temps obligatoire.
Les affreux camelots qui ont cédé la nouvelle se frappent aux beffrois qui beuglent comme Cybèle.
Aux douze collisions se substitue le calme et sous les étoiles effarées, des guerriers sournois parviennent à nous guider dans un trouble d’escarbilles.
Le Cosmos a toussé. Il crache, s’asphyxie. La Terre s’étrangle d’élucubrations.
Au cœur des agitations, on entend claquer les faîtières du firmament, un bruit effrayant résonner dans les altitudes. Archanges hameçonnés, des séraphins frétillants se pressent sur la glèbe. S’écrasent.
Le toxique s’épand comme une empreinte souffre. Irradiations. Ire.
L'ouvrage est grignoté, nous voici déroutés… Interpellez-vous !
Il fut des saisons où tout pivotait en harmonie, les averses étaient torrides, la verdure savoureuse. Nous râpions tous les ensorcellements...
Mais les époques des époques se sont consumées, il est maintenant la saison de rentrer sagement au sablier.
1993
15:14 | Lien permanent | Commentaires (4)
De A comme asile à Z comme zoo
Avant de m'endormir, octroyez moi mon baiser de cortisone que je puisse aller saluer les pachydermes aux défenses d'émeraudes.
Je volerai la Jaguar du Professeur Tournesol et j'aplatirai du kaki, en tenue panthère !
Je mettrai le feu à tous vos galons, messieurs ! A coups de couperet, j'en ferai du spaghetti meilleur qu'en Italie !
A moins que je ne préfère une mangue, comme un jour de Noël, car le large est opale depuis la fenêtre de mon pédicure...
C'est en toute quiétude que je ne fais nulle rature à ce texte savant.
J’étais déjà têtu dans l’utérus, malle à la dextre, à espérer n’importe quel joueur de yo-yo ou de balafon qui m'emporterait au Zaïre !
14:57 | Lien permanent | Commentaires (1)
NOVEMBRE
Novembre la nuit
Plus noire encore
Le gel se glisse
Même sous la peau
Fumées glacées
Dont l'aube se parfume
En souvenir du passé
Naissent crapauds
A mandibules
Gros vers
fluorescents
Tous les enfants
De la lune
Au festin des choses mortes
Agrippés à nos portes
Les remords griffent
Versent des larmes
Mêlées de flammes
Que le vent froid disperse
Du tranchant de sa lame
Des rythmes cubains
Font illusion
Novembre
Pour oublier
Pour oublier !
00:55 | Lien permanent | Commentaires (1)
05/11/2006
LA DAME EN NOIR DANS LE BOUDOIR
Sifflement de félidés à neuf queues.
L’ingénue ouvre grand la bouche, veut crier, hurler mais le sang dégorge en gros bouillons. Le vieux sang répandu.
Elle pénètre, haletante, dans un étrange boudoir où le temps s’est vicié.
Sur un sofa fané, nonchalamment posés, des gants de soie grège à fragrance de lys.
Près du guéridon, une dame vêtue de noir tient un fourreau serti de perles.
D’une main laiteuse, elle exhibe la fine lame et tranche !
Le gosier damné.
L’oiselle de nuit veut crier, hurler mais ne fait que cracher caillots, grumeaux denses et la main blanche de la dame en noir sans trembler, tranche la jugulaire à perpétuité.
23:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
04/11/2006
Mots clés florilège
Comme vous le savez peut-être je peux savoir en cliquant dans les coulisses de votre blog préféré sur STATS quels sont les mots clés tapés par vous chers internautes qui vous conduisent ici même en cet antre de poétisation, et comme vous le constaterez dans cette rubrique aussi futile qu'inutile, oui, tous les chemins mènent à la poésie !
combien le calmar géant peux til faire de bébé
phrases bêtes
camion igloo alimentaire transportable
les morts les plus con.com
cherche bénévole pour faire l’amour
baiser par serpent
chatte extrême gratuit
cela vous étonne t-il si je vous dis que le plus souvent c'est le mot SEXE qui arrive en tête
alors que normalement il se situe un peu plus bas
16:10 | Lien permanent | Commentaires (2)
logique enfantine
Tu sais comme ça s’appelle cet arbre ? Un glandeur.
Zorah, 3 ans et demi, en montrant une image du chêne de la fable de la Fontaine
Lieu du larcin : salon
15:34 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
NOUVEAUX DELITS, le numéro 20
Vient de paraître, voir :
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
L’attentat pâtissier est un mode d’action thérapeutique idyllique contre les nuisances au pouvoir et les pète-sec puisque c’est un véritable esperanto rebelle, on est tout de suite compris dans le monde entier qui a été élevé avec Laurel et Hardy et Bugs Bunny ; puisque ça blesse réellement la cible visée mais uniquement dans son ego surdimensionné, ça ne fait bobo qu’à son amour-propre nombrilesque, ça ne met à mal que l’image derrière laquelle il se cache
Noël Godin
Georges Le Gloupier,
alias l’entarteur belge
13:30 Publié dans LA REVUE NOUVEAUX DELITS | Lien permanent | Commentaires (0)
CLOWNS SANS FRONTIERES a besoin de vous
http://www.clowns-sans-frontieres-france.org
POUR IMPRIMER LE BULLETIN DE SOUTIEN : cliquez sur
http://www.clowns-sans-frontieres-france.org/nousaider.html
Merci de diffuser largement ce message
12:40 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
03/11/2006
On n'appelle plus un chat un chat
Annonce ANPE
Intitulé du poste : AIDE-SOIGNANT/AIDE-SOIGNANTE
Type et nature du contrat : CONTRAT A DUREE DETERMINEE DE 1 MOIS / CONTRAT DE TRAVAIL
Description du poste :
VOUS DISPENSEREZ DES SOINS D'HYGIENE ET DE PREVENTION AU SEIN D'UN
SERVICE D'HOPITAL SPECIALISE. VOUS FEREZ L'ENTRETIEN DE L'ENVIRONNEMENT
IMMEDIAT DES MALADES.
VOUS DEVEZ ETRE TITULAIRE DU DIPLOME D'AIDE SOIGNANTE.
.
01:50 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/11/2006
DES NOUVELLES DU CONCOURS EN CÔTE D'IVOIRE
Un message de Serge Grah :
"En ce qui concerne le concours, nous sommes submergés. A deux mois de la cloture (31 janvier 2007), nous sommes à 117 manuscrits. Sur lesquels il n'y a que 25 recueils de poèmes. J'ai sillonné pour le moment 15 lycées, 3 grandes écoles et 5 universités pour porter le message. C'est un véritable boom. Le district d'Abidjan pourrait nous aider... L'ONUCI, l'Ambassade de France et de Suisse ont déjà dit non... En tout cas, on y tient. Et cela, grâce à ton soutien aussi (Merci)."
Et moi je remercie tout ceux qui ont répondu à l'appel ! (voir le post POUR SOUTENIR UN CONCOURS LITTERAIRE EN CÔTE D'IVOIRE, rubrique AGIR)
...et bravo à l'Ambassade de France... La France préfère sans doute vendre des armes, financer des mercenaires, continuer à piller la "pauvre" Afrique plutôt que soutenir des concours littéraires...
Comme l'a si bien dit Aminata Traoré, "L’Afrique n’est pas victime de sa pauvreté mais de ses richesses"...
22:16 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
01/11/2006
Dominations de Bruce Clarke, Ed. Homnisphères
« Dans ce monde aseptisé, il y a encore des artistes et des libres penseurs qui se battent sur le front des idées et qui stimulent notre réflexion. »
Les éditions homnisphères vous invitent à découvrir
DOMINATIONS
de Bruce Clarke
L’Histoire n’est qu’une série de dominations orchestrées par une minorité au détriment d’une vaste majorité. A chaque étape, à chaque période, un alibi, une justification, avec une profusion de textes et d’images, de discours officiels pour présenter cette nouvelle domination comme annonciatrice d’un « ordre nouveau » relevant lui-même d’un « ordre naturel ». L’ordre naturel de Dieu. Aujourd’hui, les puissances naturelles se dénomment « les forces du marché » : des forces qui, selon la doxa officielle et médiatique, seraient toutes puissantes.
Le racisme, les théories au sujet de la supériorité des « races », les doutes sur l’humanité de certains peuples ont été la justification et l’alibi de l’esclavage pendant des siècles. Des « mystifications fondatrices », pour ainsi dire. Aujourd’hui, la mondialisation libérale a également besoin de mystifications pour cacher l’évidence de sa réalité : elle est une machine à broyer, à casser les rêves et les aspirations, à standardiser les hommes et les transformer en pions d’un gigantesque jeu d’échec dont ils ne maîtrisent pas les règles. Une machine qui enracine les pays du Sud dans un sous-développement et une pauvreté chroniques.
Les mystifications modernes, déguisées en « évidences fondamentales », font appel à des images, à des médias, à des formes coercitives ou incitatives pour faire accepter l’inacceptable. Mais les dominations se construisent sur des bases multiples, avec leurs propres contradictions. Il n’y a pas de complot de la domination. Dans ces contradictions, dans les interstices, les fissures, il y a lieu et possibilité de s’interroger et d’agir : face aux vérités imposées, devons-nous rester bouche bée et constater notre impuissance ? Ou n’est-il pas plutôt de notre devoir d’essayer de désigner, décrypter, dénoncer la mystification sous toutes ses formes ? Pour mieux comprendre le passé, certes, mais également pour tenter de mieux comprendre notre présent, clé de notre avenir.
DOMINATIONS est le livre d’un artiste-peintre qui résulte de ces interrogations. Il est un questionnement en textes et en images. Il pose donc des questions, mais n’apporte pas de réponses. Le lecteur pourra s‘interroger : pourquoi ce texte dans cette image ? Ou cette image avec ce texte ? Que signifient ces décalages ? Que veut-on nous dire ? Ce sera alors à lui, ici, d’alimenter sa propre réflexion. De décrypter les impostures. De lutter contre la domination.
Bruce CLARKE est né en 1959 à Londres. Artiste engagé, notamment dans la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud et dans la mobilisation contre le génocide au Rwanda, il est basé à Paris depuis 1989. En tant que photographe, il a publié des reportages sur l'Afrique du Sud, la reconstruction du Rwanda, le retour des réfugiés libériens et la Palestine. Bruce CLARKE est l’auteur du projet en cours « Le Jardin de la Mémoire », une sculpture dédiée à la mémoire des victimes rwandaises composée d'un million de pierres portant chacune une marque ou un nom désignant un disparu. Son œuvre, résolument ancrée dans un courant de figuration critique, traite de l’écriture et de la transmission de l’histoire.
Préface de Olivier Sultan, Directeur du Musée des Arts Derniers
Postface-Discussions avec Bruce Clarke sur la question de l’art et l’engagement
Sortie officielle le 28 septembre 2006
Collection Savoirs Autonomes / Format 14 X 19 cm / 224 pages
140 tableaux en couleur - Textes Français et Anglais
ISBN : 2-915129-15-0
Prix : 20 euros
Des extraits de l’ouvrage sont en ligne sur http://www.homnispheres.com
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Editions Homnisphères
21 rue Mademoiselle 75015 Paris
Tél : 01 46 63 66 57 / Fax 01 46 63 76 19
info@homnispheres.com
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Anastasie & Cie, par Séverine Capeille
18:44 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Fin juin 1999 - Bangkok, Thaïlande
Un jour de fin juin, à Bangkok avant le retour en France.
J’aime tourner autour de l’amour, être papillon. A Singapour, j’ai aimé follement et à cet instant là, rien n’était plus vrai.
Dehors les chiens se répondent, cette nuit ils peuplaient mes rêves mais…
J’aime les beaux garçons, les voyous quand ils n’en sont pas. J’aime les hommes qui cherchent et qui partagent. J’aime leur rire quand il est franc. Leur fragilité m’attire et m’effraye.
Il y a tant de petits garçons et de petites filles qui se débattent dans nos corps adultes ! Tant de chemin à parcourir pour devenir des hommes et des femmes.
Bangkok où je ne fais que passer, sans y être vraiment.
Je respire un peu de son air vicié, croise des êtres, échange des sourires. Je promène mon regard, mes ailes palpitantes et mon cœur, tendre insaisissable, aussi libre que fragile.
Le voyage m’inspire !
Je sais qu’avant tout ici, c’est à moi-même que j’échappe.
L'amour a besoin de sang frais, l'amour n'est qu'une illusion, la plus belle peut-être.
C’est aussi la lame qui déchire le voile.
L'amour blesse, l'amour guérit. Sous toutes ses formes, toutes ses folies !
L'amour que l'on entend si peu et que l'on écoute encore moins.
Sois libre et libère ! Ne juge pas, expérimente ! Ne choisis pas, laisse venir et souris, c'est le plus beau des messages. Souris, de tout ton cœur !
Bangkok, dans un palace hôtel où je n'ai pas ma place, pas d'autres repères que ce corps qui est le mien. Il me situe dans l'espace et me limite par des sens que j’honore cependant au plus haut point.
Le corps ! Ce déguisement maladroit et si émouvant pourtant...
Corps objet de tant de commerces ! Combien encore de jeunes filles enlevées de leurs campagnes, payent ici de leur vie, de leur santé et de leur jeunesse, les dettes fatalement croissantes de leurs familles exploitées ? Je ne sais pas, je ne suis pas en mesure de porter un jugement, je ne sais plus, déboussolée !
Etrangère, je ne fais que passer. Je ne suis nulle part ailleurs que là où me promènent mes pensées.
Je traîne dans les rues, dans les temples, cherchant les coins où je pourrais oublier que je ne suis qu’une touriste d’un genre un peu particulier. J’y ai fait des rencontres aussi belles que surprenantes.
Longeant les rives des canaux, des klongs, hors du circuit touristique, j’y ai surpris des merveilles et du sordide. J’ai vu bien des choses mais cela reste si peu !
Dernier spectacle de la tournée, l’émotion, toutes ces émotions qui ne peuvent pas se raconter, qui ne peuvent être que vécues, nous avons eu cette chance !
Nous quittons ce continent à peine effleuré du regard. J’ai dans la tête des colliers d'orchidées mauves, des tresses de jasmin et le parfum incroyable des fleurs de frangipanier !
Je pense non sans appréhension au retour dans notre sud-ouest français. Comme ça me parait minuscule vu d’ici, vu d'en haut !
Une tournée où peut-être après tout, nous ne sommes jamais vraiment descendus de l'avion... La mémoire a déjà commencé son travail de charognard.
Elle ne laissera que des os parfaitement blancs, des souvenirs, essence de nos illusions...
Un nectar à déguster plus tard quand bien des pages auront été tournées.
Les retours m'effraient toujours un peu. C’est la toute dernière ligne qui m'éloigne de l'Asie, immense, immense, pour me ramener à mon petit chez moi.
Vol Paris-Toulouse.
Il pleut, le temps est maussade et moi je rêve encore, emmitouflée dans mes souvenirs, des couleurs, des odeurs !
Je ramène dans un grand sac, des fruits achetés à Bangkok près des embarcadères. Mangoustan, régime de mini bananes, litchis thaïs dont j'ai oublié le nom et d’autres encore, de quoi remplir une belle corbeille pour faire durer le rêve !
Je suis accompagnée par des pensées d'amour qui se suffisent à elles-mêmes, faites de ces multiples fragments, morceaux d'étoiles qui dansent dans le cosmos.
L'amour coup de cœur.
Je suis le vent brûlant qui caresse les joues, glisse dans les cheveux.
Joueuse évasive, je me repose sur le duvet des nuages et je surviens lorsqu'on ne m'attend plus ! Mon rêve s'appelle mouvement, c'est un rêve caméléon.
Je ne suis que le souffle d'un poème errant.
L'avion fonce à travers les nuages, en bas le monde est une maquette découpée en parcelles, un sage décor pour poupées humaines !
Les distances sont abolies.
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Juin 1999 - Singapour
Comment puis-je écrire quand l'histoire est aussi insaisissable que le vent, qu'elle s'écrit au fur et à mesure des rencontres, des chocs et des bousculades du corps et de l'esprit ?
Je ne dirai rien sur Singapour.
Une rencontre efface l'autre et l'amour se multiplie: expérience qui ne peut se traduire en mots. Simplement vivre l'instant, cueillir les fleurs et les libertés éphémères.
Ne pas trop chercher à les comprendre, elles n'ont d'autre sens que celui d'être vécues.
Je marche sur une terre inconnue et les traces de mes pas se mêlent à d'autres, toutes races confondues. C'est le flot de l'humanité qui coule dans mes veines.
Nectar ou poison, je joue avec le feu : n'être qu’une présence, sans passé, ni futur !
Je cueille dans un regard, un sourire, les mêmes perles, partout les mêmes trésors, tellement nous sommes semblables sitôt que les vêtements tombent. La nudité se passe de parole.
Courant d'air chaud et prodigue, je jouis de la vie sans calcul et sans façons !
Je suis fille du vent, du soleil et de la lune. Je me donne comme la pluie se donne à la terre, pousse ce qui doit pousser !
Je suis nomade de l'amour, je sème ma tendresse et n'attends rien en retour sinon de caresser encore du bout des lèvres, le velours de ce mot : amour, amour...
Pourquoi vouloir savoir de quoi demain sera fait ? Quelle importance?
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