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30/11/2006

A l'ombre d'un soufi, Ahmadou Yacouba Sylla

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A l’ombre d’un soufi, Ahmadou Yacouba Sylla, Ed.Vallesse, 2006


Ce livre est le premier publié par la jeune maison d’édition ivoirienne, Vallesse, qu’il convient d’encourager. C’est également le premier ouvrage de l’auteur qui, comme le dit le préfacier (Paul Dakoury Tabley, évêque de Grand Bassam qui comme l’auteur a grandi à Gagnoa) n’a jamais eu l’intention d’être écrivain. Ayant pris la plume pour réagir dans la presse ivoirienne, dans des « Lettres ouvertes », celui-ci a été supplié d’écrire ou plutôt de témoigner pour les générations futures. Le titre suggère l’importance du soufisme dans la vie de l’auteur principalement sous les traits de son père Cheik Yacouba Sylla (né en 1906 au Mali et mort en Côte d’Ivoire en 1988).  Le premier chapitre est justement consacré à cet homme disciple du Cheikh Hamallah qui incarna en Afrique de l’ouest le Hamallisme, mouvement social, religieux et révolutionnaire dérivé de la Tijaniya et qui est, selon l’auteur, « une adaptation du soufisme à la culture africaine ». En 1930 la France coloniale fait arrêter Yacouba Sylla qui est déporté en Côte d’Ivoire à Sassandra. Libéré en 1938, il décida de s’installer à Gagnoa, ville où le convoi qui le transférait huit ans plus tôt à Sassandra fit escale. Dans la seconde partie, l’auteur, Yacouba Sylla fils (né en 1934) nous relate d’une façon sobre et sincère son vécu selon un parcours original : comment il fut contraint, par son père, d’arrêter l’école en classe de CM2 pour ce qu’il nomme « l’Ecole de l’Ignorance », ses séjours et rencontres en France, les relations de son père avec Houphouet-Boigny, sa propre « vie accidentelle en politique », surtout son idéal panafricain et hamalliste. Une quarantaine de photographies d’archives (sans doute personnelles) viennent compléter ces deux premières parties. Dans la troisième et dernière partie, intitulée « Douleur capitale », plus d’une trentaine de « lettres ouvertes » (la première publiée en août 1998 et la dernière le 28 juillet 2006) nous sont livrées dont un grand nombre a été adressé aux différents présidents ivoiriens ainsi qu’à des chefs politiques africains et français. On éprouve alors le bonheur de lire une parole africaine libre, affranchie de toute idéologie simplificatrice.

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17/11/2006

le claquement des fouets

divisez en dansant le claquement des fouets

Paul Eluard - 1922 - in Conseils d'Ami, tiré du recueil Les malheurs des immortels

Lieu du larcin : Les poèmes entretiennent l'amitié, la lettre de Benoist Magnat

Paul Eluard est mort le 18 novembre 1952

12/11/2006

Ecrivez à Bilqis Yakoob Rasool : femme, défenseure des droits humains.

« Ils ont commencé à s’en prendre aux filles en déchirant leurs vêtements. Les filles nues ont été violées devant toute une foule. Ils ont tué mon oncle maternel, ainsi que la soeur de mon père et son mari… Ils ont aussi tué mon bébé ». Bilqis Yakoob Rasool.

En mars 2002, Bilqis Yakoob Rasool était enceinte de cinq mois quand elle a été victime d’un viol collectif et a vu sa fille de trois ans tuée par des émeutiers. Elle a courageusement porté plainte, pour le viol et pour le massacre de 14 membres de sa famille. En janvier 2003, le dossier a été classé au motif qu’il n’était pas possible d’établir qui étaient les violeurs et les meurtriers, en dépit du fait qu’elle avait donné leurs noms précédemment. Une enquête menée ultérieurement par le Bureau central d’investigation a révélé que l’affaire avait été étouffée. En avril 2004, 12 personnes ont été arrêtées pour viol et meurtre. Par ailleurs, six policiers ont été inculpés. La Cour suprême a ordonné, en août, le renvoi de l’affaire devant un tribunal d’un autre État. Le procès n’est toujours pas terminé. La soif de justice de Bilqis Yakoob Rasool et son combat en faveur des droits humains ont permis à d’autres femmes d’avoir le courage de prendre la parole et de porter plainte contre leurs agresseurs : la Cour suprême a ordonné la réouverture de plus de 2000 cas au motif de négligence de la part de la police. Prenez votre stylo et encouragez Bilqis Yakoob Rasool dans son combat.

Consignes d’écriture : Écrivez des messages simples et personnalisés de type : « nous espérons que vous allez bien, ici nous pensons à vous et… ». Ne faites pas allusion à la situation politique du pays ou aux accusations portées contre les individus.

Adresse : Bilqis Yakoob Rasool c/o AI India C-161 4th floor Gautam Nagar (Behind Indian Oil Building/Gulmohar Commercial Complex) New Delhi 110 049 Inde


Dernière modification le : 10 novembre 2006


P.-S.
D’autres individus sont en danger ! Plus d’informations ? Envoyez un e-mail à individus@aibf.be

Source : http://www.amnestyinternational.be/doc/article9323.html

22:09 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Biélorussie. La violence domestique...

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

EUR 49/016/2006
« Il tenait l’enfant dans ses bras et me frappait. Vous savez, c’est vraiment terrifiant de voir les vêtements de son enfant couverts de sang, et lui qui riait et me disait : " Maintenant tu vas te mettre à genoux et me supplier de ne pas te tuer. » Yelena, victime de violences conjugales.
En Biélorussie, des milliers de femmes sont victimes de violence domestique. Elles ne bénéficient pas d’une protection juridique ni de services d’aide suffisants. C’est ce que révèle le nouveau rapport d’Amnesty International.
Selon les chiffres officiels obtenus en 2006 par l’organisation, en Biélorussie, près de 3 000 femmes ont été victimes de violences au sein de leur foyer en 2005. Ce chiffre est probablement bien en deçà de la réalité. La Biélorussie ne comptant aucun centre spécialisé dans l’accueil des victimes de violences conjugales, ces femmes n’ont nulle part où aller. Les trois centres d’aide d’urgence mis en place par l’État ne disposent pas des fonds requis et n’offrent pas aux victimes le soutien dont elles ont besoin. En outre, nombre d’organisations non gouvernementales (ONG), compétentes et désireuses de leur venir en aide, se heurtent aux restrictions que le gouvernement leur impose en termes d’action et de financement.
Le rapport que publie Amnesty International, Belarus : Domestic violence — more than a private scandal, met en lumière le formidable travail de membres d’ONG et du secteur public. Par ailleurs, le gouvernement biélorusse a reconnu le problème de la violence domestique et pris des mesures concrètes et législatives visant à y remédier. Mais elles demeurent insuffisantes.
« Malgré les mesures prises par les autorités, la Biélorussie ne remplit toujours pas ses obligations internationales en matière de protection des droits des femmes », a déclaré Heather McGill, responsable de la recherche sur la Biélorussie au sein d‘Amnesty International.
Dans le Code pénal, la violence domestique n’est pas encore définie ni érigée en infraction. Pourtant, un projet de loi sur la prévention et l‘élimination de ce fléau a été rédigé en 2002. Tout en se félicitant de ce texte, Amnesty International s’inquiète de certains articles, notamment de la clause relative au « comportement de la victime ». Susceptible de servir à accuser les femmes d’avoir provoqué les violences, elle pourrait compromettre l’obligation d’assurer leur protection qui incombe à l’État. L’organisation estime qu’il faut supprimer cette clause et définir la violence au foyer, tant dans le Code pénal qu’administratif, dans le droit fil de la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Les auteurs de violences conjugales continuent d’agir en toute impunité, car la majorité des victimes ne portent pas plainte auprès des services de police. Elles ont peur des représailles de leurs conjoints violents, peur d’être poursuivies pour d’autres infractions, peur d’humilier la famille, elles se croient responsables de cette violence, ont une piètre opinion d’elles-mêmes ou redoutent l’insécurité financière.
« L’absence de volonté politique dans la lutte contre la violence domestique, ainsi que la discrimination engendrée par les stéréotypes sexistes, privent les femmes de leurs droits fondamentaux. »
Dans son rapport, Amnesty International invite le gouvernement à sensibiliser davantage la population au problème de la violence familiale et à encourager les femmes à la dénoncer.
Le mari de Vera, Oleg, l’a régulièrement battue et étranglée par plaisir sexuel, pendant vingt-trois ans, jusqu’à ce qu’elle meure en 2005. Les voisins ont appelé la police à maintes reprises, mais Vera n’a pas porté plainte, par peur de son mari, ancien policier. Elle a été conduite quatre fois à l’hôpital après avoir été sauvagement battue ; son époux a soudoyé les policiers et le personnel soignant afin que ses crimes ne soient pas signalés. Vera a été retrouvée pendue. Le 26 mai 2006, Oleg a été inculpé d’avoir poussé sa femme au suicide. La famille de Vera est convaincue qu’elle a été assassinée et conteste l’accusation.
« Les femmes feront confiance à la justice si elles ont des raisons de croire qu’en engageant des poursuites elles pourront se soustraire elles et leurs enfants à toute violence. Lorsqu’une structure interministérielle coordonnée d’aide et de protection sera enfin mise en place, les femmes auront recours à la justice pénale, a déclaré Heather McGill.
À leur sortie de prison, les hommes recommencent bien souvent à frapper leurs conjointes. Dans le cadre d’un dispositif d’aide et de protection des femmes, il faut pouvoir les héberger dans des centres d’accueil et les reloger durablement, elles et leurs enfants, dans des logements abordables. »
Selon Amnesty International, il convient de protéger plus efficacement les victimes de violence domestique et de lutter contre l’impunité pour ces violences en Biélorussie. L’organisation exhorte le gouvernement biélorusse à s’acquitter de ses obligations au titre du droit international, notamment à : – protéger les femmes des violences qu’elles subissent au sein de leur foyer : toutes les victimes doivent bénéficier d’une pleine et entière réparation ; elles doivent être accueillies temporairement dans des centres et relogées durablement ; – mettre un terme à l’impunité : supprimer du projet de loi la clause relative au « comportement de la victime » et définir la violence domestique dans le Code pénal et le Code administratif en s’alignant sur la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes ; – sensibiliser davantage la population : le gouvernement doit mener des campagnes de sensibilisation afin que les victimes de violence au foyer ne soient plus mises à l’index et afin de les encourager à porter plainte auprès des services de police.
Voir : Belarus : Domestic violence — more than a private scandal (index AI : EUR 49/014/2006 ;

 

10/11/2006

L'ouest des HLM sans ailes

de Ludovic Kaspar


Ce recueil est composé des textes que j’ai pu écrire en septembre 2006. Il se décline en différents thèmes ne vous en déplaise.
Je remercie Éric Dejaeger pour sa lecture attentive.
L.K

Extrait :

Mémoire sauvée de Brautigan

Poussière de lecture 
 
Deux heures dans les étoiles, la Grande Ourse médite sur l’écran plat à l’horizon du souvenir. Le papier d’un livre imprimé en 1994 est déjà jaune en 2005. Déjà. Les couleurs ont des temps d’arrêt…celui-là est le jaune. Tournent les pages, tourne le temps peintre. Le temps peintre. Il m’a fallu onze ans pour apprendre à me servir de Brautigan. Le temps que ses phrases noires soient sur fond jaune. Cette nuit je me rappelle dans la fumée grise des cigarettes ce que peut devenir : 
 
Une carabine 22 long rifle… d’où sort une petite balle au ralenti de phrases légères et d’autant que je m’en souvienne, douces. Elle provient du canon des années à la dure – Dépression. La cible est au présent vingt ans plus tard. L’espace d’une génération. Cette petite balle sur les rayons des librairies. Discrète, secrète dans son parcours. 
 
Une balle de carabine tirée par un gosse pour dégommer des pommes. Elle révolutionna comme un boomerang autour d'un lac où pêchait une Amérique de petites gens timbrés. Balades sépia près d’un lac aux moustaches d'herbes et à l'Ouest du chapeau mis en ciel, un canapé sur la rive. Deux gros balourds affalés dessus devant l’écran du lac comme masse média, original. Ça l'a marqué le gosse devenu homme et sombre son ombre, son crépuscule d’homme sans âge marchant seul avec ses phrases porteuses, son petit vent témoin d'époque en mutation.
 
De nos jours les timbrés des années Eldoradodo dorment là là là... la panse capitalisée Budweiser, cerveaux en chips trop remâchés devant le lac des télés. Bétail. Cow-Bush. Liront-ils Mémoire sauvées du vent ? Sauveront-ils ce qu’il reste à sauver ? Ce livre, des mots, sont-ils destinés à sauver quoique ce soit ? Du vent. Le vent est il à sauver ? Je me garderai de toute réponse osant à peine poser des questions, risquer mon corps à la rencontre du vent. Je garde ces mémoires au fond de moi sans trop savoir qu’en faire. Comme on ne se défait pas de l’image d’une femme  aimée. Le vent d’une femme qu’on a aimé souffle parfois dans une rue et cela passe.
 
Petite balle vingt ans après atteint sa cible, têtue, comme les secondes amoncelées forment une vie… pour rencontrer la tempe de l’homme morcelé.
 
No pets sur la pelouse. On s’en fait du cinéma avec le tien, Richard Brautigan. Pendant que la Grande Ourse surplombe le monde où tu existes encore par milliers de pages à lire comme constellations à lire.

 

Le décapsuleur
 
 
Alors la capsule s’était barrée
Pliée par le vieux décapsuleur
 
Orgueil de ses mains
L’une serrant la bouteille
Comme s’il se paluchait
L’autre se prenant pour une déesse
 
C’était la vingtième victime
Qu’elles désarmaient, la paire
Sans trembler d’un index
Sans même en pointer un vers quoique ce fut
Calmement, avec une assurance infinie
En pros.
 
Le décapsuleur s’installa dans sa voiture
 
En partance pour les trous de l’Os en Gelée
 
Le sens unique
Sur l’autoroute déracinait
Ses mémoires par six mètres
Par dessous le goudron
 
Épanché sur son volant, décapoté, le vieux
Chuintant comme un vent virulent
Il intima — regard de braise éteinte —
À l’aube approchante :
 
De ‘suivre la ligne jaune’, ‘conduire droit’
Et ‘la boucler vite fait, vite’
 
Il y eut brutalement un désert impeccable
 
De mémoire de décapsuleur
On avait rarement vu telle solitude
Chez un décapsuleur
 
En bordure d’autoroute
Warnings poussés au noir
 
Dans les tranchées 
Cet asile de lune
 
On retrouva notre décapsuleur
En buée sur les vitres de sa  voiture
 
Un clochard de pissotière lui dessina
Une bite en traviole sur la tronche
— Il avait des dents d’aluminium —
 
Puis ajouta une paire de couilles barbues
Ça sniffait l’éthylisme
 
La buée se reforma
Quand la cloche souffla
Son drôle d’haleine sur les carreaux
Ce type avait du coeur
 
Assez pour transformer
Le décapsuleur en homme-capsule

Abruti sur son capot
 
Il se passa alors de commentaires
Sur la planète entière…
Pour couper court aux ragots :
 
Un homme décapsulé capsule !
 
— Il ressemble eau pour eau
Á une bouteille de Budweiser
Posée sur le capot d’une décapotable
Au loin les lumières de L’Os en Gelée
Clignotent à grand peine, il manque d’électricité
Sur cette aire de repos s’élevant
Le cri nu d’un gitan à la nuit —
 
Il allume un feu, le vieux
S’installe à genoux au beau milieu des flammes
Décrète qu’elles sont des femmes
Les plus Belles d’entre toutes
Celles qu’il aura aimées

ET se transformE en pluie
UNE averse de tous les diables.

 

© rollerpen 2006

 

Pour commander, adressez-vous à l'auteur : ludov78280(chez)yahoo.fr

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J'en appelle à toutes les langues

C'est une étrange sensation de se lire dans une autre langue, voire de ne même pas pouvoir s'y lire mais c'est très jouissif de pouvoir franchir ainsi des frontières. J'espère en franchir encore beaucoup d'autres, voire aider un peu à les dissoudre. Voici donc quelques-uns de mes délits

EN CATALAN

traduction par Joan Navarro (Barcelone, Espagne)
http://www.sapiens.ya.com/joan-navarro/alfa/alfa17/sumari...


EN ARABE

traduction par Mohamed Guseibat (Syrie)
http://www.jozoor.net/main/modules.php?name=News&file...

http://www.adbyat.com/modules.php?name=News&file=arti...

http://www.silvioum.com/det.asp?Show=132

http://www.doroob.com/?p=10185


traduction par Zeinab Kessaf et Silvia Khory (Liban)
http://www.jozoor.net/main/modules.php?name=News&file...



EN ANGLAIS

traduction par Le Merle (Vancouver, Canada)
http://mgversion2.free.fr/esect/es00h.htm

http://lapoesiequejaime.net/cathy_garcia.htm




 

06/11/2006

LES VOCABLES


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La dormance, son sein pur et glacé. Les cordes se contractent au long des giroflées gercées.
Les anatomies éclaboussent des estrapades, les chairs giclent des gibets.
Liquides, propriétés caractéristiques. Parlers blanchis.
Dans l’évidé des yeux, une convention : le repos, le trépas s’affichent comme couleurs.
Il faudra de la résolution pour régler les pendules sur l’inéluctable, codifier tous les cadrans sur le temps obligatoire.
Les affreux camelots qui ont cédé la nouvelle se frappent aux beffrois qui beuglent comme Cybèle.
Aux douze collisions se substitue le calme et sous les étoiles effarées, des guerriers sournois parviennent à nous guider dans un trouble d’escarbilles.
Le Cosmos a toussé. Il crache, s’asphyxie. La Terre s’étrangle d’élucubrations.
Au cœur des agitations, on entend claquer les faîtières du firmament, un bruit effrayant résonner dans les altitudes. Archanges hameçonnés, des séraphins frétillants se pressent sur la glèbe. S’écrasent.
Le toxique s’épand comme une empreinte souffre. Irradiations. Ire. 
L'ouvrage est grignoté, nous voici déroutés… Interpellez-vous !
Il fut des saisons où tout pivotait en harmonie, les averses étaient torrides, la verdure savoureuse. Nous râpions tous les ensorcellements...
Mais les époques des époques se sont consumées, il est maintenant la saison de rentrer sagement au sablier.

1993

De A comme asile à Z comme zoo

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Avant de m'endormir, octroyez moi mon baiser de cortisone que je puisse aller saluer les pachydermes aux défenses d'émeraudes.
 
Je volerai la Jaguar du Professeur Tournesol et j'aplatirai du kaki, en tenue panthère !
Je mettrai le feu à tous vos galons, messieurs ! A coups de couperet, j'en ferai du spaghetti meilleur qu'en Italie !
 
A moins que je ne préfère une mangue, comme un jour de Noël, car le large est opale depuis la fenêtre de mon pédicure...
 
C'est en toute quiétude que je ne fais nulle rature à ce texte savant.
 
J’étais déjà têtu dans l’utérus, malle à la dextre, à espérer n’importe quel joueur de yo-yo ou de balafon qui m'emporterait au Zaïre !

NOVEMBRE

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Novembre la nuit
Plus noire encore
Le gel se glisse
Même sous la peau
Soleil noyé de brume
Fumées glacées
Dont l'aube se parfume
En souvenir du passé
D'un bol de lait étincelant
Naissent crapauds
A mandibules
Gros vers
fluorescents
Tous les enfants
De la lune
La terre grasse s'empiffre
Au festin des choses mortes
Agrippés à nos portes
Les remords griffent
Et les arbres grelots
Versent des larmes
Mêlées de flammes
Que le vent froid disperse
Du tranchant de sa lame
Novembre !
Et dans la tiédeur du foyer
Des rythmes cubains
Font illusion
Du soleil
Novembre
Pour oublier
Pour oublier !
1998

05/11/2006

LA DAME EN NOIR DANS LE BOUDOIR

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L’ingénue hante les corridors, déambule en s'équarrissant sur les toiles ancestrales, séculaires croûtes de cruor desséché. Elle se troue les mains sur les clous des chambranles.
 
Sifflement de félidés à neuf queues.
 
L’ingénue ouvre grand la bouche, veut crier, hurler mais le sang dégorge en gros bouillons. Le vieux sang  répandu.
 
Elle pénètre, haletante, dans un étrange boudoir où le temps s’est vicié.
 
Sur un sofa fané, nonchalamment posés, des gants de soie grège à  fragrance de lys.
Près du guéridon, une dame vêtue de noir tient un fourreau serti de perles.
D’une main laiteuse, elle exhibe la fine lame et tranche !
 
Le gosier damné.
 
L’oiselle de nuit veut crier, hurler mais ne fait que cracher caillots, grumeaux denses et la main blanche de la dame en noir sans trembler, tranche la jugulaire à perpétuité. 
 
 

04/11/2006

Mots clés florilège

Comme vous le savez peut-être je peux savoir en cliquant dans les coulisses de votre blog préféré sur STATS quels sont les mots clés tapés par vous chers internautes qui vous conduisent ici même en cet antre de poétisation, et comme vous le constaterez dans cette rubrique aussi futile qu'inutile, oui, tous les chemins mènent à la poésie !

 

combien le calmar géant peux til faire de bébé
phrases bêtes
camion igloo alimentaire transportable
les morts les plus con.com
cherche bénévole pour faire l’amour
baiser par serpent
chatte extrême gratuit

 

cela vous étonne t-il si je vous dis que le plus souvent c'est le mot SEXE qui arrive en tête

alors que normalement il se situe un peu plus bas

    

logique enfantine

Tu sais comme ça s’appelle cet arbre ? Un glandeur.

Zorah, 3 ans et demi, en montrant une image du chêne de la fable de la Fontaine

Lieu du larcin : salon

 

NOUVEAUX DELITS, le numéro 20

Vient de paraître, voir :
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

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L’attentat pâtissier est un mode d’action thérapeutique idyllique contre les nuisances au pouvoir et les pète-sec puisque c’est un véritable esperanto rebelle, on est tout de suite compris dans le monde entier qui a été élevé avec Laurel et Hardy et Bugs Bunny ; puisque ça blesse réellement la cible visée mais uniquement dans son ego surdimensionné, ça ne fait bobo qu’à son amour-propre nombrilesque, ça ne met à mal que l’image derrière laquelle il se cache
Noël Godin
Georges Le Gloupier,
alias l’entarteur belge

CLOWNS SANS FRONTIERES a besoin de vous

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POUR PLUS D’INFOS :
http://www.clowns-sans-frontieres-france.org

POUR IMPRIMER LE BULLETIN DE SOUTIEN : cliquez sur
http://www.clowns-sans-frontieres-france.org/nousaider.html

Merci de diffuser largement ce message



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03/11/2006

On n'appelle plus un chat un chat

Annonce ANPE 

Intitulé du poste : AIDE-SOIGNANT/AIDE-SOIGNANTE

Type et nature du contrat : CONTRAT A DUREE DETERMINEE DE 1 MOIS / CONTRAT DE TRAVAIL

Description du poste :
VOUS DISPENSEREZ DES SOINS D'HYGIENE ET DE PREVENTION AU SEIN D'UN
SERVICE D'HOPITAL SPECIALISE. VOUS FEREZ L'ENTRETIEN DE L'ENVIRONNEMENT
IMMEDIAT DES MALADES.
VOUS DEVEZ ETRE TITULAIRE DU DIPLOME D'AIDE SOIGNANTE.


.

02/11/2006

DES NOUVELLES DU CONCOURS EN CÔTE D'IVOIRE

Un message de Serge Grah :

"En ce qui concerne le concours, nous sommes submergés. A deux mois de la cloture (31 janvier 2007), nous sommes à 117 manuscrits. Sur lesquels il n'y a que 25 recueils de poèmes. J'ai sillonné pour le moment 15 lycées, 3 grandes écoles et 5 universités pour porter le message. C'est un véritable boom. Le district d'Abidjan pourrait nous aider... L'ONUCI, l'Ambassade de France et de Suisse ont déjà dit non... En tout cas, on y tient. Et cela, grâce à ton soutien aussi (Merci)."

Et moi je remercie tout ceux qui ont répondu à l'appel ! (voir le post POUR SOUTENIR UN CONCOURS LITTERAIRE EN CÔTE D'IVOIRE, rubrique AGIR)

...et bravo à l'Ambassade de France... La France préfère sans doute vendre des armes, financer des mercenaires, continuer à piller la "pauvre" Afrique plutôt que soutenir des concours littéraires...

Comme l'a si bien dit Aminata Traoré, "L’Afrique n’est pas victime de sa pauvreté mais de ses richesses"...

22:16 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

01/11/2006

Dominations de Bruce Clarke, Ed. Homnisphères

« Dans ce monde aseptisé, il y a encore des artistes et des libres penseurs qui se battent sur le front des idées et qui stimulent notre réflexion. »


Les éditions homnisphères vous invitent à découvrir



DOMINATIONS

de Bruce Clarke



L’Histoire n’est qu’une série de dominations orchestrées par une minorité au détriment d’une vaste majorité. A chaque étape, à chaque période, un alibi, une justification, avec une profusion de textes et d’images, de discours officiels pour présenter cette nouvelle domination comme annonciatrice d’un « ordre nouveau » relevant lui-même d’un « ordre naturel ». L’ordre naturel de Dieu. Aujourd’hui, les puissances naturelles se dénomment « les forces du marché » : des forces qui, selon la doxa officielle et médiatique, seraient toutes puissantes.



Le racisme, les théories au sujet de la supériorité des « races », les doutes sur l’humanité de certains peuples ont été la justification et l’alibi de l’esclavage pendant des siècles. Des « mystifications fondatrices », pour ainsi dire. Aujourd’hui, la mondialisation libérale a également besoin de mystifications pour cacher l’évidence de sa réalité : elle est une machine à broyer, à casser les rêves et les aspirations, à standardiser les hommes et les transformer en pions d’un gigantesque jeu d’échec dont ils ne maîtrisent pas les règles. Une machine qui enracine les pays du Sud dans un sous-développement et une pauvreté chroniques.



Les mystifications modernes, déguisées en « évidences fondamentales », font appel à des images, à des médias, à des formes coercitives ou incitatives pour faire accepter l’inacceptable. Mais les dominations se construisent sur des bases multiples, avec leurs propres contradictions. Il n’y a pas de complot de la domination. Dans ces contradictions, dans les interstices, les fissures, il y a lieu et possibilité de s’interroger et d’agir : face aux vérités imposées, devons-nous rester bouche bée et constater notre impuissance ? Ou n’est-il pas plutôt de notre devoir d’essayer de désigner, décrypter, dénoncer la mystification sous toutes ses formes ? Pour mieux comprendre le passé, certes, mais également pour tenter de mieux comprendre notre présent, clé de notre avenir.



DOMINATIONS est le livre d’un artiste-peintre qui résulte de ces interrogations. Il est un questionnement en textes et en images. Il pose donc des questions, mais n’apporte pas de réponses. Le lecteur pourra s‘interroger : pourquoi ce texte dans cette image ? Ou cette image avec ce texte ? Que signifient ces décalages ? Que veut-on nous dire ? Ce sera alors à lui, ici, d’alimenter sa propre réflexion. De décrypter les impostures. De lutter contre la domination.



Bruce CLARKE est né en 1959 à Londres. Artiste engagé, notamment dans la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud et dans la mobilisation contre le génocide au Rwanda, il est basé à Paris depuis 1989. En tant que photographe, il a publié des reportages sur l'Afrique du Sud, la reconstruction du Rwanda, le retour des réfugiés libériens et la Palestine. Bruce CLARKE est l’auteur du projet en cours « Le Jardin de la Mémoire », une sculpture dédiée à la mémoire des victimes rwandaises composée d'un million de pierres portant chacune une marque ou un nom désignant un disparu. Son œuvre, résolument ancrée dans un courant de figuration critique, traite de l’écriture et de la transmission de l’histoire.



Préface de Olivier Sultan, Directeur du Musée des Arts Derniers

Postface-Discussions avec Bruce Clarke sur la question de l’art et l’engagement



Sortie officielle le 28 septembre 2006

Collection Savoirs Autonomes / Format 14 X 19 cm / 224 pages

140 tableaux en couleur - Textes Français et Anglais

ISBN : 2-915129-15-0

Prix : 20 euros



Des extraits de l’ouvrage sont en ligne sur http://www.homnispheres.com


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Editions Homnisphères

21 rue Mademoiselle 75015 Paris

Tél : 01 46 63 66 57 / Fax 01 46 63 76 19

info@homnispheres.com

 

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Anastasie & Cie, par Séverine Capeille

mercredi 1er novembre 2006
Un communiqué de l'USM-CGT. C'est dire à quel point les tournants Historiques émergent parfois de l'anecdotique. Qui aurait pu penser que la « Flibusterie des temps modernes » mettrait à ce point le feu aux claviers ? En relayant l'information syndicale du 16 septembre 2005 sur le site Bellaciao, Roberto Ferrario ne faisait qu'accroître l'accessibilité d'un document au plus grand nombre. C'est-à-dire Rien. Il n'empêche qu'il est aujourd'hui mis en examen.
La première absurdité (déjà soulignée par Alina Reyes et Franca Maï) de cette procédure consiste à tenir Roberto Ferrario pour unique responsable d'un collectif. L'étonnement atteint son paroxysme lorsqu'on découvre l'objet de la plainte : les « Chantiers Navals de St Nazaire » ne contestent pas les faits, mais le langage utilisé dans le communiqué. A défaut de savoir-vivre voici une leçon de savoir-écrire qui ferait presque rire si elle ne faisait pas pleurer.
Pleurer avec Duras. Elle qui répétait encore dans Ecrire que « Rien n'y fera jamais. Ce qui dominera toujours, et ça nous fait pleurer, c'est l'enfer et l'injustice du monde du travail. L'enfer des usines, les exactions du mépris, de l'injustice du patronat, de son horreur, de l'horreur du régime capitaliste, de tout le malheur qui en découle, du droit des riches à disposer du prolétariat et d'en faire la raison même de son échec et jamais de sa réussite. » [1]
Pleurer de rage, parce qu'aujourd'hui il faudrait taire la vérité.
Dans ce monde contemporain craintif, déserté par la quête du sens, tourné vers le bonheur privé plutôt que vers l'action collective, d'irréductibles internautes osent pourtant sortir du bien-disant ou du bien-bêlant du troupeau. Tandis que le politiquement correct va de soi, ils imposent le marteau de la critique, restent insoumis, indisciplinés, révoltés. Des impudents qui remettent en question le fonctionnement du système en place, dénoncent les injustices, le conformisme, la médiocrité, l'hypocrisie. Des insolents qui combattent l'immobilisme et la résignation, les faux principes et les idées reçues, les formes d'arrangement et de renonciation. Des gens indignés, qui s'écartent des chemins balisés de la pensée et qui participent, avec leurs claviers, à l'élaboration de nouvelles idées. Ainsi, on comprend aisément que le collectif Bellaciao soit en danger car :
« Aucun bénéficiaire d'un système n'aime l'insolent qui analyse et démontre les logiques dont procèdent ses avantages ; aucun nanti n'apprécie l'empêcheur de jouir entre complices et comparses, qui prouve le fonctionnement violemment inégalitaire du système en place ; aucun individu comblé par le marché n'applaudit l'impudent qui dénonce la manière injuste dont s'effectuent les partages : on transforme vite en victime émissaire le penseur qui dit la vérité, dévoile, arrache les décors et montre dans une pleine nudité critique la douceur du monde pour un petit nombre et sa dureté pour la plupart. » [2]
Victime émissaire Bellaciao. Et bientôt, quelques trois millions de bloggeurs français. Le « journalisme citoyen » a pris un tel essor qu'il fait peur en hauts lieux. Il est devenu un bouillonnement trop dangereux. Le projet RDDV ne vise qu'une chose : le contrôler.
C'est toute la liberté d'expression sur Internet qui est menacée.
Ca ne rate jamais. A chaque fois que la transmission collective de l'information s'accélère, que les idées circulent plus vite, que la parole s'échange plus facilement, que la production écrite est plus importante, la répression du discours critique apparaît. Ca commence à Rome avec Ovide, exilé sous prétexte qu'il aurait fait preuve d'immoralité dans « L'art d'aimer » ; avec Socrate, soupçonné de corrompre la jeunesse, condamné à boire la ciguë. Puis le XIIIème siècle voit l'essor des universités (et l'élargissement du cercle de ceux qui peuvent être touchés par des idées nouvelles), et l'Occident chrétien impose illico une surveillance systématique de ce qui se dit et s'écrit. Du plus loin de notre histoire, et méthodiquement, la mise en place d'une censure rigoureuse côtoie les débats intellectuels les plus fins.
Pas étonnant de voir cette vieille Anastasie (Allégorie de la censure) ressurgir sur le web. Relookée pour l'occasion par l'émission « Ca se dispute » (enregistrée à l'Assemblée) elle a troqué ses ciseaux contre une carte de presse. Sa mission : décrédibiliser le contenu qu'elle ne contrôle pas. Le webzine qui aimerait encore « parler quand tout le monde se tait » (Bernanos) devrait désormais compter avec elle. Anastasie d'aujourd'hui. Ancienne soixante-huitarde peut-être, qui voudrait remodeler le monde comme on lift un visage, en éliminer tout élément gênant pour le rendre uniforme. Silencieuse Anastasie, qui permet de perpétuer les mensonges institués bien plus efficacement que par les vacarmes de la propagande. Le combat millénaire de la Liberté et de l'Arbitraire se joue online. Les réseaux s'organisent. L'enjeu est colossal.
C'est de notre liberté de penser dont il est question.
Le net est l'ultime espace pour la diversité des opinions. L'expression populaire s'affiche à longueur de forums, les sites alternatifs enregistrent des records de fréquentation. Les connexions sur Bellaciao se comptent en millions. Tandis que la machine devait l'asservir, le citoyen s'est approprié l'outil pour terrasser Anastasie. Chaque nom sur les pétitions est la marque d'une main sur sa joue. Chaque nuit passée à relayer des informations est un coup porté à son cheval de bataille nommé Ignorance. Sans aucun moyen, avec du bric et du broc, et beaucoup de bonne volonté, des particuliers font reculer la vieille acariâtre. Ils « font face », selon l'expression qui représente le « mot d'ordre de ceux qui tiennent debout » (Gaétan Picon). Face à l'exploitation et à l'aliénation, à la domination et aux discriminations.
Face au tout sécuritaire.
Car quand Anastasie faiblit, il y a le Karcher. Et quand le Karcher fait trop de bruit, il y a le Taser.
C'est pour notre bien. Il est nettement plus rapide de mourir d'une décharge électrique que d'un cancer. Ainsi en ont décidé les autorités sanitaires. Et si le Taser ne suffit pas, il y a les camps militaires. Et des messages en boucle, pour vanter les mérites d'un monde bipolaire, merveilleux pour ceux qui sont du bon côté de la barrière. On donne des cachets aux derniers réfractaires. On prescrit des calmants aux enfants de six ans et du Prozac aux mères. Mais le silence ne se décrète pas sans risques. Partout des voix s'élèvent et rappellent aux « Chantiers Navals de St Nazaire » qu'« on ne bâillonne pas la lumière » (Hugo)
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[1] Marguerite Duras, Ecrire, Gallimard, 1993, p.50
[2] Michel Onfray, Célébration du génie colérique, Editions Galilée, 2002, p.18

Fin juin 1999 - Bangkok, Thaïlande

Un jour de fin juin, à Bangkok avant le retour en France.

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J’aime tourner autour de l’amour, être papillon. A Singapour, j’ai aimé follement et à cet instant là, rien n’était plus vrai.
Dehors les chiens se répondent, cette nuit ils peuplaient mes rêves mais…
J’aime les beaux garçons, les voyous quand ils n’en sont pas. J’aime les hommes qui cherchent et qui partagent. J’aime leur rire quand il est franc. Leur fragilité m’attire et m’effraye.
Il y a tant de petits garçons et de petites filles qui se débattent dans nos corps adultes ! Tant de chemin à parcourir pour devenir des hommes et des femmes.
Bangkok où je ne fais que passer, sans y être vraiment.

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Je respire un peu de son air vicié, croise des êtres, échange des sourires. Je promène mon regard, mes ailes palpitantes et mon cœur, tendre insaisissable, aussi libre que fragile.
Le voyage m’inspire !
Je sais qu’avant tout ici, c’est à moi-même que j’échappe.
L'amour a besoin de sang frais, l'amour n'est qu'une illusion, la plus belle peut-être.
C’est aussi la lame qui déchire le voile.
L'amour blesse, l'amour guérit. Sous toutes ses formes, toutes ses folies !
L'amour que l'on entend si peu et que l'on écoute encore moins.
Sois libre et libère ! Ne juge pas, expérimente ! Ne choisis pas, laisse venir et souris, c'est le plus beau des messages. Souris, de tout ton cœur !

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Bangkok, dans un palace hôtel où je n'ai pas ma place, pas d'autres repères que ce corps qui est le mien. Il me situe dans l'espace et me limite par des sens que j’honore cependant au plus haut point.
Le corps ! Ce déguisement maladroit et si émouvant pourtant...
Corps objet de tant de commerces ! Combien encore de jeunes filles enlevées de leurs campagnes, payent ici de leur vie, de leur santé et de leur jeunesse, les dettes fatalement croissantes de leurs familles exploitées ? Je ne sais pas, je ne suis pas en mesure de porter un jugement, je ne sais plus, déboussolée !

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Etrangère, je ne fais que passer. Je ne suis nulle part ailleurs que là où me promènent mes pensées.
Je traîne dans les rues, dans les temples, cherchant les coins où je pourrais oublier que je ne suis qu’une touriste d’un genre un peu particulier. J’y ai fait des rencontres aussi belles que surprenantes.

 

Longeant les rives des canaux, des klongs, hors du circuit touristique, j’y ai surpris des merveilles et du sordide. J’ai vu bien des choses mais cela reste si peu !

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medium_BANGKOK_gardien_temple.jpgDernier spectacle de la tournée, l’émotion, toutes ces émotions qui ne peuvent pas se raconter, qui ne peuvent être que vécues, nous avons eu cette chance !


Nous quittons ce continent à peine effleuré du regard. J’ai dans la tête des colliers d'orchidées mauves, des tresses de jasmin et le parfum incroyable des fleurs de frangipanier !


Je pense non sans appréhension au retour dans notre sud-ouest français. Comme ça me parait minuscule vu d’ici, vu d'en haut !
Une tournée où peut-être après tout, nous ne sommes jamais vraiment descendus de l'avion... La mémoire a déjà commencé son travail de charognard.
Elle ne laissera que des os parfaitement blancs, des souvenirs, essence de nos illusions...
Un nectar à déguster plus tard quand bien des pages auront été tournées.
Les retours m'effraient toujours un peu. C’est la toute dernière ligne qui m'éloigne de l'Asie, immense, immense, pour me ramener à mon petit chez moi.


Vol Paris-Toulouse.
Il pleut, le temps est maussade et moi je rêve encore, emmitouflée dans mes souvenirs, des couleurs, des odeurs !
Je ramène dans un grand sac, des fruits achetés à Bangkok près des embarcadères. Mangoustan, régime de mini bananes, litchis thaïs dont j'ai oublié le nom et d’autres encore, de quoi remplir une belle corbeille pour faire durer le rêve !
Je suis accompagnée par des pensées d'amour qui se suffisent à elles-mêmes, faites de ces multiples fragments, morceaux d'étoiles qui dansent dans le cosmos.
L'amour coup de cœur.
Je suis le vent brûlant qui caresse les joues, glisse dans les cheveux.
Joueuse évasive, je me repose sur le duvet des nuages et je surviens lorsqu'on ne m'attend plus ! Mon rêve s'appelle mouvement, c'est un rêve caméléon.
Je ne suis que le souffle d'un poème errant.
L'avion fonce à travers les nuages, en bas le monde est une maquette découpée en parcelles, un sage décor pour poupées humaines !
Les distances sont abolies.

Juin 1999 - Singapour

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Comment puis-je écrire quand l'histoire est aussi insaisissable que le vent, qu'elle s'écrit au fur et à mesure des rencontres, des chocs et des bousculades du corps et de l'esprit ?
Je ne dirai rien sur Singapour.
Une rencontre efface l'autre et l'amour se multiplie: expérience qui ne peut se traduire en mots. Simplement vivre l'instant, cueillir les fleurs et les libertés éphémères.
Ne pas trop chercher à les comprendre, elles n'ont d'autre sens que celui d'être vécues.

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Je marche sur une terre inconnue et les traces de mes pas se mêlent à d'autres, toutes races confondues. C'est le flot de l'humanité qui coule dans mes veines.
Nectar ou poison, je joue avec le feu : n'être qu’une présence, sans passé, ni futur !
Je cueille dans un regard, un sourire, les mêmes perles, partout les mêmes trésors, tellement nous sommes semblables sitôt que les vêtements tombent. La nudité se passe de parole.
Courant d'air chaud et prodigue, je jouis de la vie sans calcul et sans façons !
Je suis fille du vent, du soleil et de la lune. Je me donne comme la pluie se donne à la terre, pousse ce qui doit pousser !
Je suis nomade de l'amour, je sème ma tendresse et n'attends rien en retour sinon de caresser encore du bout des lèvres, le velours de ce mot : amour, amour...
Pourquoi vouloir savoir de quoi demain sera fait ? Quelle importance?

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