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22/03/2013

Des Indiens d'Amazonie s'unissent contre un géant pétrolier

Un article de survivalfrance.org

 

Des Indiens d'Amazonie péruvienne et brésilienne se sont unis pour empêcher une compagnie pétrolière canadienne de détruire leurs territoires et de mettre en péril la vie de groupes d'Indiens isolés.

Des centaines de Matsés se sont rassemblés samedi dernier à la frontière entre le Pérou et le Brésil exigeant le retrait de la compagnie pétrolière qui s'apprête à dévaster leurs forêts.

Au Pérou, le géant pétrolier canadien Pacific Rubiales a déjà commencé l'exploration de la concession – le bloc 135 – qui se trouve en plein coeur d'une zone destinée à devenir une réserve pour protéger les tribus isolées.

Survival a recueilli le témoignage d'une femme Matsés : ‘Le pétrole va polluer les sources de nos rivières. Que vont devenir les poissons? Quelle eau boiront nos animaux?'

Les Matsés, qui représentent une population d'environ 2 200 personnes, vivent à la frontière entre le Brésil et le Pérou. Avec la tribu voisine des Matis, ils étaient connus comme le ‘peuple du jaguar' en raison de leurs peintures faciales et de leurs tatouages qui rappellent les dents et les moustaches du jaguar.

Les Matsés ont été contactés dans les années 1960 et sont, depuis lors, exposés aux maladies introduites par les étrangers. Des groupes isolés sont également gravement menacés par ces maladies contre lesquelles ils ont peu – ou pas – d'immunité.

 

 

Malgré sa promesse de garantir les droits de ses citoyens indiens, le gouvernement péruvien a donné le feu vert à ce projet d'un montant de près de 28 millions d'euros. La compagnie ouvrira des centaines de kilomètres de lignes sismiques à travers la forêt où vivent les Indiens isolés et y forera des puits d'exploration.

Le gouvernement a également attribué une licence d'exploration pétrolière dans le bloc 137, au nord du bloc 135, situé en plein coeur du territoire des Matsés. Malgré la pression de la compagnie, les Indiens résistent fermement à ses activités dans leur forêt.

L'exploitation pétrolière aura également des impacts de l'autre côté de la frontière, dans la vallée brésilienne du Javari où vivent plusieurs groupes isolés, les tests sismiques et les puits d'exploration risquant de polluer les sources de plusieurs rivières dont ces groupes dépendent.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : ‘L'Etat canadien a été fondé sur la spoliation des territoires indigènes. Lorsque les Européens envahirent le Canada, ils introduisirent des maladies inconnues, s'emparèrent du contrôle des ressources naturelles et furent responsables de l'extinction de groupes entiers. Aujourd'hui, une compagnie canadienne est sur le point de commettre les mêmes crimes contre les Indiens du Pérou.

Pourquoi le gouvernement péruvien ne respecte-t-il pas ses propres engagements envers les droits des Indiens? L'Histoire nous a pourtant montré que l'invasion des territoires de groupes isolés amène inévitablement à la destruction, à la maladie et à la mort'.

 

 

 

 

Une émission passionnante de France Culture :

 

09/03/2013

Philippines : Assassinat de Dexter Condez qui luttait pour le droit à la propriété du peuple Ati

 Assassinat d'un leader aborigène luttant pour le droit à la propriété des autochtones

 

Boracay, paradis du tourisme international, a été fréquenté l'an dernier par 1,2 million de vacanciers. Ce territoire ancestral des Ati, peuple autochtone de cette petite île des Visayas Occidentales, a perdu le 22 février dernier son porte-parole, Dexter Condez, 26 ans, abattu à la nuit tombée de six balles tirées à bout portant. (...)

Habitants originels de Boracay, les Ati vivaient sans problème majeur sur leur île jusqu'aux années 1970, date de l'arrivée des premiers touristes. Commencée modestement autour d'établissements fréquentés par les backpackers, l'activité touristique s'est considérablement développée au point de faire de l'île une destination internationale très prisée. Des hôtels de luxe sont sortis de terre.

Les Ati ont certes retiré quelques revenus de cette activité touristique (ouvriers sur les chantiers de construction ou petits commerçants) mais ils ont surtout perdu la maîtrise de leur île. Sur les seulement 1 032 hectares de l'île, le nombre des lots fonciers est passé de 270 à la fin des années 1970 à plus de 6 000 aujourd'hui. Le prix du m² a grimpé en flèche et on estime qu'un tiers des propriétés ne sont pas enregistrées légalement. Il n'est pas rare que des conflits fonciers entre hôteliers se règlent à coups de fusil.

C'est dans ce contexte que les Ati, stigmatisés de plus pour la couleur foncée de leur peau, se sont trouvés complètement marginalisés sur leurs propres terres. Aidés par l'Eglise catholique, ils ont alors demandé à la Commission nationale des peuples indigènes de leur reconnaître un territoire spécifique, mais ce n'est qu'en janvier 2011, après plus de dix années de démarches, que celle-ci leur a accordé un « Titre de domaine ancestral ».

Sur les 156 titres accordés par la commission aux peuples autochtones des Philippines, celui des Ati est assurément le plus petit, avec une superficie de seulement 2,1 hectares ! Située en bordure d'une crique préservée des constructions dans la partie sud de Boracay, la propriété s'est toutefois révélée inconstructible du fait de litiges engagés par trois groupes hôteliers. Et c'est le garde de sécurité de l'un d'entre eux, le Crown Regency Boracay Resorts, qui est soupçonné d'avoir abattu Dexter Condez.

 

Dexter Condez, au centre

(...)

Par ailleurs, à Manille, une récente décision du président Aquino a été très mal accueillie par les défenseurs de l'environnement et des droits des peuples autochtones. Le 19 février dernier, le gouvernement a en effet annoncé que l'étude d'impact environnemental du géant minier Xstrata pour son projet de mine à ciel ouvert à Tampakan, sur les terres ancestrales du peuple B'lann, était recevable et conforme aux normes en vigueur aux Philippines.

Cette décision ouvre la voie à une mise en place d'un investissement très controversé de 5,9 milliards de dollars, le plus important investissement étranger jamais réalisé dans le pays. Dès le lendemain 20 février, Mgr Dinualdo Gutierrez, évêque du diocèse catholique de Marbel, dénonçait la mesure gouvernementale : « [Benigno Aquino] n'est plus crédible. Il affirme que le peuple est ‘le patron', mais ce n'est qu'un slogan, rien de plus ! »

Enfin, sur le même sujet du projet minier de Tampakan, un juge de Digos City, à Mindanao, a mis en examen le lieutenant-colonel Alexis Noel Bravo et quinze de ses hommes pour l'assassinat de Juvy Capion et de deux de ses fils, âgés de 8 et 13 ans. Abattue en octobre dernier alors qu'elle était enceinte de trois mois, la jeune femme était l'épouse de Daguil Capion, membre du peuple B'lann et l'un des leaders de l'opposition au projet du groupe Xstrata.

Prononcée le 6 mars, cette mise en examen et le jugement qui suivra sont attentivement suivis aux Philippines par les militants des droits de l'homme qui y voient un test de la détermination présidentielle à défendre les droits de l'homme.

 

Un article publié par EDA

21/02/2013

En Australie, un Aborigène déjoue les projets de mines d’uranium d’Areva

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Face aux 14 000 tonnes d'uranium logées dans les terres septentrionales d'Australie, Areva nourrissait de grandes ambitions. Le gisement était estimé à 2 milliards de dollars, selon média australien ABC News. Mais le géant du nucléaire français peut mettre au placard ses permis d'exploitation et ses velléités minières : des Aborigènes ont gagné le combat qu'ils menaient depuis des décennies contre les mines qui devaient être creusées sur leur territoire de Koongarra, rapportent un article d'un blog de Mediapart ainsi qu'un communiqué de l'Observatoire du nucléaire.

 

Après la découverte de gisements d'uranium en 1970, cette zone d'une douzaine de km2 avait été exclue du parc national de Kakadu, se retrouvant de ce fait privée de protection légale. La bataille de ces Aborigènes, et en premier lieu du propriétaire traditionnel de cette terre, Jeffrey Lee, a permis de la classer l'année dernière au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, puis de la réintégrer pleinement, en février, au parc national.

 

En 2011, une délégation australienne avait ainsi fait le voyage jusqu'à Paris pour rencontrer le comité de l'Unesco et le convaincre de classer le site, rapporte un article d'ABC News. Selon le média australien, "le gouvernement a déclaré que le géant de l'énergie Areva avait formellement demandé que la nomination de Koongarra soit retirée de l'agenda de la rencontre". Le journal avance également que l'Aborigène a reçu "d'énormes pressions" pour cesser d'entraver les projets miniers d'Areva, et aurait pu devenir "l'homme le plus riche d'Australie" s'il avait cédé. "Il est légitime d'estimer que ces offres d'Areva relevaient de la corruption, pas nécessairement sur le plan juridique mais assurément sur le plan moral", accuse l'Observatoire du nucléaire.

 

Quoi qu'il en soit, Jeffrey Lee a fait savoir, sur le site australien The Age, que "le fait que les Blancs m'offrent ceci ou cela ne m'intéresse pas", et qu'il n'était pas "intéressé par l'argent. J'ai un travail. Je peux acheter de la nourriture, je peux aller pêcher et chasser". Sur le site Environment News Service, il explique aussi : "J'ai dit non aux mines d'uranium à Koongarra, car je crois que la terre et les croyances propres à ma culture sont plus importantes que l'exploitation minière et l'argent. L'argent va et vient, mais la terre est toujours là, subsiste toujours si nous nous en occupons, et s'occupera toujours de nous."

 

Se trouvent à Koongarra de l'art rupestre aborigène, des sites sacrés, des roches ocres et de la brousse. Dans la conception aborigène du "temps du rêve", explique Environment News Service, le site abrite aussi la demeure de Namarrgon, être mythique qui manie la foudre, et "ancêtre créateur responsable d'un spectaculaire orage électrique sur le plateau d'Arnhem".

 

L'électricité, déjà...

 

Source : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/02/19/atomique-en-...

 

11/02/2013

Association Shane

Depuis 2003 nous avons pu réaliser un certain nombre d’actions et continuer celle de faire connaître les Shipibo-Conibos à travers leur patrimoine immatériel en France. Expositions, projections commentées (festivals, écoles) et diffusion des films que nous avons réalisés, dont celui qui a obtenu le prix « Coup de Coeur » en 2006 à Toulouse.
 

2011- 2012 :

La Ville de Viroflay, agglomération du ‘’Grand Parc de Versailles’’, dans le cadre de sa Saison Culturelle dont le thème est « L’Amérique Latine » nous demande notre participation et présente le 19 Novembre 2011 dans le cadre du ‘’Mois du Film Documentaire’’ « Ucayali, entre terre et eau…le chant » notre film primé.

- commande une œuvre inspirée des chants shipibo. Elle a donné lieu les 16 et 30 Mars à une création musicale ‘’Comme un Rêve Sylvestre’’ .

- réalise du 18 Mars au 22 Avril une exposition : « UCAYALI, l’art visionnaire d’aujourd’hui en Amazonie » grâce aux peintures rapportées de cette région.
Au Pérou parrainages, scolarisation des enfants, bourses d’études, cinéma itinérant avec les documentaires en version originale sans traductions ni commentaires.
 

en 2011 :

Avec notre soutien, deux formateurs, Claire Senac et Hugues Blanchère, assurent un atelier audio-visuel de 4 semaines. Les participants autochtones ont produit eux-mêmes un court métrage (scénario, tournage et montage en direct). Cette action est diffusée sur internet par les formateurs : · « Atelier international de vidéo à destination des peuples indigènes ». Voir aussi : Pôle-art-oid on Vimeo

L’atelier vidéo

(...) j’ai pu continuer à oeuvrer pour en partie finaliser le montage du film dédié au peuple shipibo « Kumancaya, le village qui vole » (52’). Nous lançons un appel aux donateurs pour la réalisation des animations prévues au cours du film. Les adhérents et les donateurs auront leur place dans le générique du film. Nous souhaitons continuer cette action pour la sauvegarde de ce précieux patrimoine en voie de disparition. Votre aide est très importante. Les adhérents n’ayant pas encore réglé leurs précédentes cotisations peuvent les joindre à celle de 2013. Le temps passe si vite et l’on oublie… La cotisation annuelle de 30 euros depuis 2011 reste inchangée et les dons…illimités…aussi.

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 Pour adhérez et aider l'Assocation :

Cotisation 2012 -2013 30 €
étudiants, demandeurs d’emploi : 10 €
Don………………………………
 Parrainage enfant : 50 €
 Bourse d’étude : 80 €
Sauvegarde patrimoine…………
 Total :……....    Date
 « Chèque à l’ordre de «Association Shane »
 12 rue Etienne Cabet 17000 La Rochelle
 Nom………………………………..
 Prénom…………………………….
 Adresse……………………………
 Téléphone…………………………
 E mail :
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 Participez en 2013

 1/ Informez vos amis, faites connaître notre démarche solidaire, trouvez des lieux d’exposition et de vente pour l’artisanat et la cinquantaine d’oeuvres picturales réalisées par les autochtones d’Amazonie péruvienne rapportées en France, recherchez et communiquez à Shane les coordonnées de sociétés, d’entreprises, de fondations pour des dons.
 2/ Organisons avec votre aide : des projections particulières ou publiques de nos films en présence du réalisateur, des animations dans des écoles de la région, des repas péruviens avec tombola accompagnés de vente d’artisanat.
 3/ Offrez ou vendez nos DVD, nous vous en communiquons le catalogue en pièce jointe et des indications ci-dessous. Pour les adhérents, le prix est minoré de 20% :
 Témoignages sur la culture des indiens Shipibo-Conibo d’Amazonie péruvienne les documentaires cités ci-dessous ont été réalisés par l’Association Shane.
  Leurs chants traditionnels rendent compte de l’âme profonde de ce peuple.
 « A l’écoute du peuple shipibo » (2004) (80’) (20 euros) en version française seule, avec chapitres par communautés visitées et par sujet. Ce DVD existe dans une version en deux parties (2 DVD) :

‘’Ucayali, entre terre et eau…le chant" (20 euros), documentaire à caractère musical tourné en Ucayali et réalisé en deux versions :
 1) version bilingue 46'40" (2005), français, espagnol, avec chapitres et bonus
 2) version réduite à 24'40 (2006) version française seule sans chapitres ni bonus, prix "Coup de Coeur" du jury à la 66éme "Rencontres de Image'in" à Toulouse de la Fédération Française Cinéma Vidéo.

« Diogenes » une cérémonie chamanique en Ucayali (15 euros)
1) version originale 26’ (2009) espagnol, shipibo
2) version réduite à 11’50 (2009) espagnol, shipibo (introduction en français)

 

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http://shanefrance.org/index_fra.php

 « L’art est une manière de revivifier la fierté, de restaurer le respect et la confiance en soi » Roger Boulay

 « La sauvegarde d’un patrimoine immatériel est aussi importante que celle de notre milieu naturel et environnemental » Pierre Urban

07/02/2013

Les Guarani Kaiowa en grand danger : les propriétaires terriens payent des tueurs à gages !!

Les Guarani Kaiowa en grand danger : les propriétaires terriens ne lâchent rien et payent des tueurs à gages ! Stop à l'agonie des Peuples !

Ladio Veron se recueillant sur la tombe de son père Marcos assassiné en 2003, déclare que Jacinto Honório da Silva Filho a donné une arme à feu, un téléphone cellulaire et R $ 600 relais à un homme pour le tuer. Le cacique Ladio Veron est sous protection de la défense des droits de l'homme car menacé de mort.

En 9 ans, plus de 273 Guarani-Kaiowá ont été tués. A de rares exceptions près, les crimes n'ont pas été résolus. Les morts violentes d'autochtones se produisent dans le contexte d'un conflit lors de la reprise des terres ancestrales et est principalement la responsabilité de l'État brésilien. La démarcation des terres autochtones a 20 ans de retard.

 

Signons les pétitions :

** PÉTITION... OFFICIELLE "Força e Coragem":

STOP AUX MASSACRES DES PEUPLES D'AMAZONIE

 


** PÉTITION OFFICIELLE EUROPÉENNE :

STOP A L'EXPULSION DU PEUPLE GUARANI-KAIOWA DE SES TERRES

29/01/2013

VICTOIRE DE LA CAMPAGNE CONTRE LES SAFARIS HUMAINS

Victoire de la campagne contre les safaris humains

 

La campagne de Survival International visant à proscrire les safaris humains dans les îles Andaman, en Inde, vient de remporter une victoire majeure, la Cour suprême ayant décidé d'interdire aux touristes la route qui traverse la réserve des Jarawa.

Survival mène campagne depuis plusieurs années pour la fermeture de cette route. L'organisation avait été, en 2010, la première à dénoncer les tour-opérateurs qui traitent les Jarawa comme des animaux de foire et, avec l'organisation andamane Search, elle avait appelé les touristes à boycotter la route.

En 2002, la Cour suprême avait ordonné à l'administration locale de fermer la route, mais jusqu'à présent elle est toujours ouverte.

Le récent verdict de la Cour est tombé un an après le scandale international qu'avait suscité une vidéo montrant une femme jarawa forcée de danser pour les touristes en échange de nourriture.

En juillet dernier, la Cour suprême indienne avait ordonné aux autorités andamanes de fermer deux attractions touristiques –des grottes calcaires et un volcan de boue– et d'aménager une zone tampon autour de la réserve afin d'empêcher l'exploitation touristique des Jarawa. Les touristes qui traversent la réserve prétendent ne vouloir que visiter ces sites, mais ils admettent ouvertement que leur but principal est d'observer les Jarawa au bord de la route.

Dans une lettre adressée à la Cour Suprême début janvier, Survival accuse les autorités andamanes d'avoir ‘continuellement méprisé la décision de la Cour' en maintenant ces sites touristiques ouverts et l'appelle à prendre des mesures immédiates.

 

 

La semaine dernière, l'administration andamane a tenté de contourner la décision de la Cour suprême rendue en juillet en annonçant une version partielle de l'aménagement de la zone tampon qui permettrait de maintenir l'accès au volcan de boue et aux grottes –ce qui ne mettrait pas fin aux safaris humains.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : ‘Ce nouveau verdict intérimaire est encourageant, mais il sera insignifiant si l'administration andamane ignore une fois de plus la décision de la Cour suprême. Il est vital que celle-ci soit appliquée et que cessent une fois pour toutes les safaris humains. Il revient aux Jarawa eux-mêmes de décider si des étrangers peuvent ou non pénétrer sur leurs terres'.

 

Un article de survivalfrance.org, relayé par

 

 

21/01/2013

Au Gré de la Plume Arctique / People of a Feather

18/01/2013

Le peuple invisible - partie 1 /10

la suite sur youtube également

 

Mise en ligne le 8 mai 2010

Les Algonquins vivaient jadis en symbiose avec le vaste territoire qu'ils occupaient. Cet équilibre fut rompu avec l'arrivée des Européens au 16e siècle. Peu à peu, leur mode de vie ancestral a été réduit en miettes, sans compter le pillage de leurs ressources naturelles. Ils ne sont d'ailleurs plus que 9000 personnes réparties dans une dizaine de communautés, certaines plongées dans une grande misère alors que les droits humains de ce peuple autochtone sont souvent ignorés.

Réalisation : Richard Desjardins, Robert Monderie

Autochtones du Canada : Marche à Roberval

Roberval, 14 janvier 2013 – Sous la bannière du Mouvement national autochtone Idle no more, des Pekuakamiulnuatsh des Atikamekws des Innus de la côte nord et des québécois manifestent à nouveau contre le projet de loi fédéral C-45 et C-48 qui modifie notamment la loi sur la protection de la navigation, la loi canadienne sur l’évaluation environnementale et la Loi sur les Indiens sans consulter les Premières Nations en appuie à Aniesh Vollant et Shanet Pilouss deux femmes Innues de Uashat Mak Maliotenam qui font une grève de la faim et Cheffe Theresa Spence.

Ceci concerne tous les autochtones et non-autochtones de ce pays, c'est au aussi pour l'avenir de la population canadienne/québécoise.

Une marche symbolique aura lieux ce mercredi 16 janvier à 18h à Roberval, le point de ralliement pour la marche est au Café Yé au 815A, Boulevard Saint-Joseph, Roberval.

Le mouvement débute le 11 décembre 2012 lorsque la cheffe crie Theresa Spence de la réserve d'Attawapiskat dans le Nord de l'Ontario (Canada) entreprend une grève de la faim dans un tipi implanté sur l'île Victoria (Rivière des Outaouais), à Ottawa, pour mettre fin à l'inaction et l'inertie caractérisant les relations difficiles entre l'État du Canada et les Premières nations vivant sur les terres de la Couronne canado-britannique. Elle exige une rencontre avec le premier ministre Stephen Harper. Ce qu'il refuse pendant 24 jours.

Dans la foulée, le mouvement « Idle No More a été lancé par quatre femmes: Nina Wilson, Sylvia McAdam, Jessica Gordon et Sheelah McLean. Elles ont profité des discussions à propos du projet de loi C-45 de mise en œuvre du budget fédéral pour attirer l'attention sur l'impact de cette loi omnibus «non seulement sur les Autochtones, mais également sur les territoires, l'eau et tous les citoyens canadiens», lit-on sur le site Web du mouvement. »

C’est un mouvement de la base, qui vient du peuple. - Jamais PLUS l'INACTION,

Des manifestations de plus en plus nombreuses viennent appuyer les revendications portées par la gréviste de la faim partout au Canada et au Québec, jusqu'en Gaspésie et sur la Côte Nord, au Saguenay Lac-St-Jean

 

Après 24 jours de grève de la faim, les soutiens s'internationalisent. Une expédition de plus de 400 kilomètres mènera de Waskaganish à Attawapiskat en traîneau à chiens, l'Atikamekw Herman Niquay ; à Paris, le Français Anthony Schwartzmann organise une manifestation devant la tour Eiffel le 19 janvier 2013.

 
 
 

09/01/2013

En hommage à Kénojouak, artiste inuit

23/11/2012

Corine Sombrun - Les esprits de la steppe, avec les derniers chamanes de Mongolie

07/11/2012

Des années de silence - L’histoire de Karapiru, la vie en fuite

Source : http://www.survivalfrance.org/textes/3254-karapiru?utm_so...

Dans sa langue natale, son nom signifie ‘Faucon’. Cependant, même avec l’acuité visuelle que ce nom évoque, Karapiru n’aurait jamais pu prévoir la tragédie qui s’est abattue sur son peuple, la tribu awá du nord-est du Brésil. Il n’aurait jamais pu imaginer que ce jour-là il devrait fuir et s’enfoncer dans la forêt pour sauver sa vie, une balle lui brûlant le dos, sa famille décimée par des hommes de main armés. Il n’aurait pas pu non plus se douter que ce jour violent serait le premier d’une décennie de solitude et de silence.

La terre ancestrale de Karapiru se trouve dans l’Etat du Maranhão, bordée à l’ouest par les denses forêts amazoniennes et à l’est par le Cerrado, une savane riche en biodiversité. Pour les Awá, la terre n’a qu’un seul nom : Harakwá, ou ‘l’endroit que nous connaissons’.

Les 460 membres de la tribu awá vivent principalement de la chasse (pecari, tapir ou singe) et de la cueillette (baies, fruits et noix sauvages). Ils se nourrissent aussi de miel qu’ils récoltent dans les nids d’abeilles perchés au sommet des grands arbres. Les chasseurs se déplacent dans la forêt avec des arcs de près de deux mètres de long, souvent la nuit, en éclairant le chemin à l’aide de torches faites de résine d’arbre. Mais toute nourriture n’est pas bonne à prendre, ainsi le vautour, la chauve-souris ou le paresseux à trois orteils, sont interdits.

Un chasseur awá aux aguets

Un chasseur awá aux aguets
© Survival

Les Awá élèvent beaucoup d’animaux de compagnie, souvent les petits des animaux qu’ils viennent de chasser devenus orphelins et ils partagent leur hamac avec les coatis et leurs mangues avec les perruches vertes. Les femmes nourrissent même au sein les singes hurleurs et les capucins et sont réputées pour allaiter de petits cochons.

L’année awá est divisée en saisons des ‘pluies’ et de ‘soleil’. La pluie est contrôlée par des créatures célestes, les ‘maria’ qui sont les maîtres de grands réservoirs dans le ciel. Quand la lune est pleine, les hommes, leurs cheveux noirs tachetés de blanc par du duvet de vautour royal, communient avec les esprits par des chants qui les amènent dans un état de transe, lors d’un rituel sacré qui dure jusqu’à l’aube.

Cérémonie awá

Cérémonie awá
© Survival

Pendant des siècles, leur mode de vie a été en parfaite symbiose avec la forêt tropicale. Puis, au cours de quatre décennies, ils ont été témoins de la destruction de leur terre natale – plus de 30% de l’un de leurs territoires a été rasé – et du meurtre de leur peuple par les karaí, ou non-Indiens. Aujourd’hui, ils sont non seulement l’une des dernières tribus de chasseurs-cueilleurs du Brésil, mais également l’une des tribus les plus menacées au monde.

La terrible histoire de Karapiru a véritablement commencé il y a 45 ans avec une découverte due au hasard, lors d’une étude aérienne des ressources minérales de la région effectuée par des géologues nord-américains. Lorsque l’hélicoptère eut besoin de faire le plein, le pilote décida d’atterrir sur un haut sommet dénué d’arbres des monts Carajás. L’un des géologues remarqua des pierres gris-noir sur le sol qu’il reconnut aussitôt comme étant du minerai de fer. En réalité, sous ses pieds, le sol était jonché de ce qu’un magazine de géologie désignerait plus tard comme ‘une couche épaisse de Jaspilite et des lentilles d’hématite dure’. Pour les profanes, cela signifie que les prospecteurs venaient de mettre la main sur l’un des dépôts de fer les plus riches de la planète.

Leur découverte donna rapidement lieu à un gigantesque projet de développement, le Projet Grand Carajás, financé par les Etats-Unis, le Japon, la Banque mondiale et la CEE. Il englobait un barrage, une fonderie d’aluminium, des usines de production de charbon de bois et des fermes d’élevage de bétail. Les routes qui furent ouvertes détruisirent des pans entiers de forêt primaire et une voie ferrée de 900 kilomètres qui traverse le territoire awá pour atteindre la côte fut construite pour transporter les ouvriers et le minerai. Mais le joyau de ce titanesque projet industriel était un immense gouffre creusé dans le sol – si grand qu’il pouvait être vu de l’espace – et qui deviendrait, avec le temps, la plus grande mine à ciel ouvert du monde.

La mine et la voie de chemin de fer de Carajás ont donné le départ à l'invasion du territoire awá

La mine et la voie de chemin de fer de Carajás ont donné le départ à l'invasion du territoire awá
© Peter Frey/Survival

Le Projet Grand Carajás était dévastateur pour l’environnement et les Indiens qui vivaient dans la région, en dépit du fait qu’en échange d’un prêt d’un milliard de dollars, les financeurs avaient demandé au gouvernement brésilien de garantir que les territoires indigènes seraient délimités et protégés.

Mais il y avait une fortune à tirer de la forêt qui fut vite envahie par une ruée de colons de toutes sortes, d’éleveurs et de bûcherons. Des excavateurs gigantesques creusaient la terre, déchirant les couches de sol et de pierres pour atteindre le minerai, bauxite et manganèse. Les rivières furent contaminées et des arbres centenaires furent abattus et brûlés. Le noir de la cendre de charbon avait remplacé le vert profond du feuillage de la forêt : Harakwá est devenu une représentation polluée, traumatisante et boueuse de l’enfer.

Pour les prospecteurs, les Awá n’étaient rien de plus qu’un obstacle entre eux et ce trésor ; une nuisance primitive qui devait tomber en même temps que les arbres. Les Awá étaient pris en étau entre eux et les dollars que les cailloux généreraient.

Ils ont donc entrepris de les anéantir.

Pour arriver à leurs fins, certains étaient très inventifs : plusieurs Awá sont morts après avoir ingurgité de la farine mélangée à un insecticide anti-fourmi, ‘cadeau’ d’un fermier local. D’autres n’hésitaient pas à tirer sur les Indiens, là où ils se trouvaient – à la maison, devant leurs familles, Karapiru en a été victime.



De ses propres mots
Karapiru se souvient de la tragédie dont sa famille a été victime

 

Karapiru croyait qu’il était le seul membre de sa famille à avoir survécu à ce massacre. Les assassins avaient tué sa femme, son fils, sa fille, sa mère, ses frères et ses sœurs. Un autre de ses fils avait été blessé et capturé.
Profondément traumatisé, Karapiru s’échappa dans la forêt, une charge de grenaille de plomb dans le bas de son dos. ‘Je n’arrivais pas à guérir ma blessure. Je ne pouvais rien mettre dessus et je souffrais beaucoup’, a-t-il raconté à Fiona Watson, de Survival. ‘Les plombs me brûlaient le dos et je saignais abondamment. Je ne sais pas comment ma blessure ne s’est pas infectée. Mais j’ai réussi à échapper aux Blancs’.

Au cours des dix années qui suivirent, Karapiru n’eut de cesse de fuir. Il marcha plus de 600 kilomètres à travers les collines boisées et les plaines de l’Etat du Maranhão, traversant les dunes de sable des restingas et les larges cours d’eau qui abondent dans la région.

Il était terrifié, affamé et seul. ‘C’était très dur’, a-t-il raconté à Fiona Watson, ‘Je n’avais pas de famille pour m’aider et personne à qui parler’. Il réussit à survivre en mangeant du miel et de petits oiseaux, des perruches, colombes et grives à ventre rouge. La nuit, lorsqu’il dormait dans les hautes branches des grands copaiba, parmi les orchidées et les lianes, il entendait le cri des singes hurleurs dans la canopée. Et quand le chagrin et la solitude devenaient trop pesants – ‘parfois je n’aime pas me rappeler tout ce qui m’est arrivé’ – il se parlait doucement à lui-même, ou fredonnait pendant qu’il marchait.



De ses propres mots
Karapiru se cache des Blancs

 

Plus d’une décennie après avoir assisté au meurtre de sa famille, Karapiru a été surpris par un fermier à la périphérie d’un village dans l’Etat voisin de Bahia. Il marchait dans une parcelle de forêt qui avait été brûlée, en portant une machette, quelques flèches, des récipients d’eau et un gros morceau de cochon sauvage boucané.



De ses propres mots
Karapiru rencontre les Blancs

 

Karapiru suivit le fermier jusqu’au village, où il trouva refuge chez un homme en échange de menus travaux. La nouvelle se répandit vite qu’un homme solitaire, un Indien ‘inconnu’ qui parlait une langue que personne ne comprenait, était sorti de la forêt.

Il était un homme qui avait passé dix ans à ‘fuir de tout’ sauf de son chagrin. ‘J’étais très triste’, raconte-t-il. Mais tout comme il n’aurait jamais pensé qu’il endurerait de longues années de souffrance, ‘Faucon’ ne pouvait prévoir le bonheur qu’il ressentirait bientôt.

A suivre…

Par Joanna Eede

26/10/2012

Les Guarani-Kaiowa menacent de se suicider sur la terre de leurs ancêtres !!

 

guarani8

Les Guarani-Kaiowa de la municipalité de Iguatemi,

dans l’état Brésilien du Mato Grosso do Sul,

menacent de se suicider en masse s’ils sont forcées de quitter

la Cambará, sur la rive Jogui, où ils campent.

 

Les Indiens disent que la région est un “tekoha” (cimetière des ancêtres)

et, par conséquent, ne veulent pas quitter le site,

préférant encore mourir sur leur terre.

Les 170 -guarani-kaiwás disent qu’ils ne quitteront pas le site et demandent à être enterrés là, dans le “tekoha” (Reuters / Api)

La menace a été écrite par la communauté indigène et publiée par le Conseil indigène missionnaire (CIMI)

Cette letrre est prise très au sérieux et les Guarani-Kaiowa, surement, mettront à exécution leur menace!

Ces indiens sont depuis 500 ans expulsés de leur terre et n ont aucun endroit où se “poser”.; ils vivent dans des “camps”, sans soins ni aide.

 

 

«Conscient de ce fait de l’histoire, nous voulons être morts et enterrés avec nos ancêtres ici où nous sommes aujourd’hui, nous demandons donc au Gouvernement et à la Cour fédérale de ne pas accorder l’ordre de expulsion / expulsion, mais demandons à accorder notre mort collective et de nous enterrer tous ici.

S’il vous plaît, une fois pour toutes, pour déclarer notre décimation totale et l’extinction de notre peuple, envoyez plusieurs tracteurs et creusez un grand trou pour enterrer nos corps.

C’est notre demande aux juges fédéraux.

Maintenant nous attendons la décision de la Cour fédérale. Déclarez la mort collective des Guarani Kaiowá enterrez-nous ici. Nous avons décidé de ne pas nous laisser prendre ici ni vivants ni morts. “

Source: Cimi le 17 octobre 2012

14/10/2012

Indiens d'Amazonie en sursis

L'OMCT présente son 3e documentaire "Indiens d'Amazonie en sursis".

à voir ici : http://vimeo.com/49439269

Ce film, réalisé par Daniel Schweizer, s'inscrit dans le cadre du projet de parrainage de l'OMCT "Défendre les défenseurs".

Le film suit une mission de l'OMCT au Brésil, menée en compagnie de la marraine et actrice Noémie Kocher, à la rencontre des défenseurs des droits des populations autochtones, Megaron et Davi Kopenawa Yanomami.
Le documentaire illustre les défis et menaces auxquels sont aujourd'hui confrontés les populations autochtones Yanomami et Kayapo et leurs défenseurs face à la construction de la centrale hydroélectrique de Belo Monte et l'exploitation minière illégale.

Pour soutenir les populations autochtones et leurs défenseurs, signez nos pétitions en ligne: bit.ly/POk9Fp

Pour plus d'informations sur le projet de parrainage "Défendre les défenseurs", visitez le site de l'OMCT: bit.ly/Ujibhk

Crédits: OMCT/Horizons films

14/09/2012

Nations Unies, Conseil des Droits de l'Homme : droits des peuples autochtones et grands barrages – le cas du Brésil

 

Nations Unies, Conseil des Droits de l'Homme : droits des peuples autochtones et grands barrages – le cas du Brésil

Exposé écrit présenté conjointement par France Libertés: Fondation Danielle Mitterrand, le Society for Threatened Peoples, organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif spécial, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, organisation non gouvernementale inscrite sur la liste. Planète Amazone, Amazon Watch, ICRA (International Commission on the Rights of Aboriginal peoples), des ONG sans statut consultatif partagent également les opinions exprimées dans cet exposé.

 


 

Conseil des droits de l’homme
Vingt et unième session
Point 3 de l’ordre du jour
Promotion et protection de tous les droits de l’homme, civils,
politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris
le droit au développement

 


 

 

Rappel du précédent état des lieux du respect des droits des peuples autochtones au Brésil
Lors de la dix-neuvième session du Conseil des Droits de l’Homme, nous avons alerté le Conseil sur le fait que l’Etat brésilien ne respectait pas les droits des peuples autochtones tels que garantis par la Convention n°169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, en particulier dans la mise en oeuvre de sa stratégie énergétique en Amazonie. En effet, la construction de nombreux barrages hydroélectriques, dont l’emblématique Belo Monte, ainsi que l’assouplissement de son code forestier menacent les modes de vie de nombreuses populations autochtones qui dénoncent l’absence de consultation.

Le Brésil s’est vu rappelé ses obligations à maintes reprises: par l'Institut Brésilien de l'Environnement, puis par le Ministère Public Fédéral, par la Cour Suprême du Brésil, par James Anaya, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des populations autochtones, par la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme,1 et enfin par la Justice fédérale de la région du Pará.

En réponses à ces actions, «la présidente du Brésil, Mme Dilma Rousseff, décida de suspendre les relations de son gouvernement avec la Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) de l’Organisation des États américains (OÉA)»2 en rappelant son ambassadeur et ne participa pas à l’audience fixée par l’OEA à Washington le 27 octobre 2011. Sous la pression du Secrétaire Général de l'OEA, la Commission a modifié les mesures conservatoires dans cette affaire et n'a plus exigé du Brésil que le projet soit suspendu.3

Puis le Procureur Général de l'Union au Brésil déposa une procédure administrative contre les procureurs fédéraux et obtint le 9 novembre 2011 une révision du premier jugement fédéral du 27 septembre 2011 qui avait ordonné la suspension des travaux.

Aggravation en 2012 du non-respect des droits territoriaux des populations autochtones du Brésil

Deux évènements en 2012 ont laissé entrevoir l'espoir que le Brésil se soumettent à ses obligations constitutionnelles et internationales.

En mars 2012, l’OIT a prié le Brésil de «prendre les mesures nécessaires pour consulter les peuples autochtones concernés sur la construction de l'usine hydroélectrique de Belo Monte, celle-ci risquant d'avoir des effets irréversibles (articles 6 et 15 de la Convention)» puis «de transmettre les informations sur les résultats des procédures en cours devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme et devant le tribunal fédéral du Pará».

Parallèlement, au Brésil, le Tribunal régional fédéral de la première région (TRF1) a annoncé le 14 août 20124 avoir «ordonné l'arrêt des travaux parce que les indigènes n'avaient pas été consultés avant le début de la construction» lors d'un jugement tenu la veille sur la requête du Ministère Public Fédéral du Pará. «En 2005, quand le parlement brésilien5 a approuvé ce chantier, il a exigé une étude d'impact environnemental postérieure au lancement des travaux et non préalable comme l'ordonne la loi», a souligné le tribunal.

Mais les actes posés par le gouvernement brésilien ces derniers mois semblent démontrer une volonté de s'affranchir de toutes les contraintes liées aux droits territoriaux indigènes inscrits dans la Constitution de 1988, et il est attendu que le consortium public Norte Energia, en charge des travaux, fasse appel du dernier jugement fédéral.

En mai 2012, le gouvernement brésilien a donné son accord, après y avoir apposé 12 vetos et 31 amendements, à la loi visant à réformer le Code forestier de 1965. Cette loi a été approuvée par le Congrès en avril 2012 et doit encore être approuvée par le Sénat.

Si l'exigence de préserver intacts jusqu'à 80% des forêts dans les grandes propriétés en Amazonie et 20% en forêt tropicale a été conservée par le gouvernement, celui-ci a en revanche accepté plus de flexibilité pour les petits propriétaires, sans mettre de garde-fous pour surveiller toute déforestation. Or, cette mesure est ambiguë et dangereuse car des grandes entreprises agricoles peuvent acheter des terres, les revendre pièce par pièce aux petits propriétaires qui représentent le quart des exploitations agricoles. Ainsi le déboisement peut se faire au détriment de la Loi.

Ce déboisement affecte de plusieurs façons les populations autochtones. Couper la forêt au profit de cultures agricoles intensives détruit les lieux de vie et les ressources vivrières de ces peuples. Ils sont expulsés de leurs terres avec violence. L’exemple des Guarani de Laranjeira Nanderu ou d’Apyka’y est emblématique puisque qu’aujourd’hui nombre d’entre eux vivent dans des campements improvisés au bord des routes, après avoir vu leurs maisons incendiées et des hommes de mains armés tirer sur les membres de leur communauté pour pouvoir récupérer leurs terres.

Cette situation devient d’autant plus préoccupante qu’une ordonnance publiée le 17 juillet 2012 revient sur les droits territoriaux des populations autochtones du Brésil et met un coup d’arrêt à la démarcation des terres indigènes entamée en 1989 et pourtant loin d’être terminée. Cette démarcation, inscrite dans la Constitution de 1988, permet de reconnaître des droits inaliénables aux terres indigènes.

Une fois acquise, la démarcation accorde aux communautés autochtones l'usufruit exclusif des richesses du sol, des rivières et des lacs. Il est aussi expressément reconnu que les terres des peuples autochtones sont inaliénables, qu'on ne peut en disposer et qu'elles ne peuvent être assujetties au droit de prescription. Le territoire est déclaré propriété de l'Union. Et le gouvernement fédéral a la responsabilité de délimiter, protéger et respecter toutes leurs propriétés (art. 231). Cet article fait preuve d’une prise en considération des principes énoncés par la Convention 169 de l’OIT.

L’ordonnance 303 publiée au Journal Officiel le 17 juillet 2012 prévoit à l’inverse que «l’usufruit des richesses du sol, des rivières et des lacs existants sur les terres indigènes peut être relativisé chaque fois qu’il existe un intérêt relevant de l’intérêt public de l’Union».

Cette ordonnance est l’aboutissement d’un lobby de l’agrobusiness appuyé par des parlementaires et des sénateurs qui demandaient la mise en votation de la proposition d'amendement constitutionnel6 prévoyant un transfert de compétence du Gouvernement au Congrès national.

L’ordonnance 303 répond ainsi aux souhaits chers à la Confédération Nationale de l’Agriculture et à la Fédération de l’Agriculture et de l’Élevage du Mato Grosso do Sul. Mais aussi, elle répond à l’attente de l’administration brésilienne qui cherche à extraire de nombreux minerais présents en Amazonie. Les barrages construits sur les rivières d'Amazonie fourniront l'électricité nécessaire à l’exploitation de ces mines. 21 barrages sont planifiés d’ici 2020. Et la transformation des rivières en voies d'eau d'expédition réduira les coûts de transport vers des ports d'escale. Seulement ces gisements et ces rivières se trouvent en grande partie sur des territoires indigènes.

En conséquence, le procureur de l’Etat du Mato Grosso do Sul a déclaré que les études de démarcation de terres indigènes devaient être refaites, avec la participation du gouvernement local, qu’il «est nécessaire d’annuler ce qui a déjà été fait et recommencer au début, en modifiant les groupes techniques.»7

Si l’on met en perspective le travail incessant de revendication et les campagnes internationales menées depuis plus de 20 ans par les leaders autochtones comme le cacique Raoni Metuktire-Kayapo ou les porte-parole Guarani-Kaiowá, pour obtenir la démarcation et l’homologation de leurs terres ancestrales, nous pouvons imaginer le désarroi que cette ordonnance va susciter au sein des populations. La démarcation du territoire des Kayapo entamée en 1994 est encore incomplète: la zone de Kapot Nhinore, identifiée en 2010 seulement, étant toujours en suspens concernant son homologation. A l’aulne de cette nouvelle ordonnance, le peuple Kayapo découvre aujourd’hui que tout est à refaire. Et cette situation n’est qu’un exemple parmi les revendications territoriales des populations autochtones du Brésil.

Ainsi les populations autochtones d’Amazonie brésilienne voient leur droit à la terre et leur droit de réserve sur son usage, par une consultation libre et informée, particulièrement bafoués par l’Etat brésilien.

Recommandations

Les peuples autochtones du Brésil, dont les droits sont menacés par les activités économiques (industrie minière, hydroélectrique, pétrolière) et par la nouvelle législation brésilienne, relayés par nos organisations, demandent:

• que l’Etat brésilien respecte les recommandations de l’OIT concernant le droit à un consentement libre, préalable et éclairé des populations autochtones affectées par des projets industriels ou agricoles, puis transmette les informations sur les résultats des procédures en cours devant la CIDH et devant le tribunal fédéral de Pará;
• que l’Etat brésilien renonce à adopter un nouveau Code forestier qui ouvre la porte à une appropriation illégitime des terres indigènes et menace l’écosystème amazonien;
• que l’Etat brésilien abroge l’ordonnance 303 qui va à l’encontre des droits territoriaux inaliénables des populations autochtones acquis par la Constitution de 1988;
• que l’Etat brésilien reprenne et termine la démarcation des territoires indigènes débutée en 1989.

 


 

1 Mesure préventive de la CIDH: MC 382/10.
2 «Le Brésil suspend ses relations avec la Commission interaméricaine des droits de l’Homme», Centre d’Etudes interaméricaines (05 mai 2011).
3 Amnesty International-Rapport 2012.
4 Dépêche AFP, 14 août 2012 à 23:59.
5 Décret législatif 788/2005.
6 (PEC 215/2000).
7 «Quase três décadas após queda do regime militar povos indígenas ganham o seu AI-5, denuncia indigenista», Segunda, 23 de julho de 2012, Instituto Humanitas Unisinos.

Date de l'article : 12/09/2012

22/09/2011

Nous sommes ici pour nos enfants

Des forêts luxuriantes du bassin amazonien aux confins glacés de la toundra arctique en passant par les déserts arides d’Afrique australe ou les hauts plateaux du Pérou, sur tous les continents, les enfants élevés dans les communautés indigènes acquièrent les connaissances, les savoir-faire et les valeurs qui ont assuré la survie de leurs groupes pendant des générations.

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Voir la suite : http://www.survivalfrance.org/galeries/enfants

et pensez à soutenir Survival, merci pour eux, merci pour nous.

12/08/2011

Cent ans après : le mystère irrésolu des esclaves du caoutchouc 1 Août

Source : http://www.survivalfrance.org/actu/7543

 

Omarino et Ricudo, deux esclaves witoto amenés au Royaume-Uni en 1911.
Omarino et Ricudo, deux esclaves witoto amenés au Royaume-Uni en 1911.
© Cambridge University MAA

Une Indienne d’Amazonie a lancé un appel pour lever le voile sur la destinée de deux esclaves indiens amenés en Grande-Bretagne il y a un siècle.

Cent ans après la publication d’un article du Daily News sur ses ancêtres Omarino et Ricudo, Fany Kuiru, une Indienne witoto de Colombie, a appelé l’opinion publique ‘à l’aider à connaître le sort qui a été réservé à [ses] frères indiens… afin que [leurs] esprits puissent reposer en paix’.

Le consul britannique Roger Casement avait rencontré ces Indiens en 1910 dans le Putumayo, au sud de la Colombie. Omarino avait été échangé contre un pantalon et une chemise. Ricudo avait été ‘gagné’ lors d’une partie de cartes.

Roger Casement avait été envoyé par le gouvernement britannique pour enquêter sur les atrocités commises en Amazonie durant le boom du caoutchouc par une compagnie anglo-péruvienne, il avait ramené les deux Indiens au Royaume-Uni pour dénoncer publiquement les horreurs dont il avait été témoin.

La demande exponentielle de caoutchouc amazonien a commencé après la découverte, par Charles Goodyear, de la vulcanisation qui est à la base de nombreuses applications industrielles du caoutchouc, dont les pneus d’automobiles. Cette découverte a été à l’origine de la première production industrielle à grande échelle des célèbres voitures Ford.

Casement avait estimé qu’en l’espace d’une douzaine d’années, 30 000 Indiens avaient été réduits à l’esclavage, torturés et tués pour répondre à la demande croissante de caoutchouc de l’Europe et des Etats-Unis.

‘Nous devons aller de plus en plus loin dans la forêt pour récolter le caoutchouc et si nous n’en rapportons pas, ou pas assez rapidement, ils nous tirent dessus’, avait dénoncé Omarino au Daily News.

De nombreux Indiens isolés contemporains sont les descendants des survivants des atrocités de l’époque du caoutchouc qui ont fui vers des régions reculées pour échapper aux massacres, aux tortures et aux épidémies qui décimaient la population indigène.

Lorsqu’elle a vu les photographies de ses ancêtres, Fany a déclaré à un représentant de Survival : ‘Toutes les nations ont participé à l’extermination des Indiens : la Colombie les a délaissés, le Pérou a été le cerveau et le complice de cet holocauste, l’Angleterre l’a financé et le Brésil a déraciné des tribus entières pour les faire travailler dans les plantations de caoutchouc’.

Nul ne sait ce que sont devenus les deux esclaves, dont les derniers propos qu’ils adressèrent au Daily News furent : ‘Londres est une ville magnifique, mais notre grande rivière et notre forêt remplie d’oiseaux sont encore bien plus belles. Un jour nous y retournerons’. Y sont-ils jamais retournés?

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Le boom du caoutchouc peut être perçu comme une histoire lointaine, mais ses conséquences sont toujours présentes. Lorsque l’Occident a commencé à s’éprendre de l’automobile, leurs lettres d’amour étaient écrites avec le sang des Indiens. Un crime massif contre l’humanité a été perpétré par une compagnie britannique dans la région du Putumayo. Sans exagérer le parallèle, il existe toujours des compagnies britanniques comme Vedanta, mais cette fois-ci en Inde, qui convoitent les territoires indigènes pour en exploiter à outrance leurs ressources. Il est temps de mettre un terme définitif à de tels crimes et à commencer à traiter les peuples indigènes comme des êtres humains’.

Télécharger des visuels :

Omarino et Ricudo, deux esclaves witoto amenés au Royaume-Uni en 1911. Omarino et Ricudo, deux esclaves witoto amenés au Royaume-Uni en 1911.
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Crédit : © Cambridge University MAA
 
Des milliers d'Indiens d'Amazonie ont été réduits à l'esclavage et tués lors du boom du caoutchouc. Des milliers d'Indiens d'Amazonie ont été réduits à l'esclavage et tués lors du boom du caoutchouc.
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Crédit : © W Hardenburg
 
Esclaves witoto à Putumayo, Colombie. Esclaves witoto à Putumayo, Colombie.
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Crédit : © Anon
 
Un jeune Indien d'Amazonie dont le corps est couvert de cicatrices en raison des atrocités commises lors du boom du caoutchouc. Un jeune Indien d'Amazonie dont le corps est couvert de cicatrices en raison des atrocités commises lors du boom du caoutchouc.
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Crédit : © R Casement
 
Omarino et Ricudo, deux esclaves witoto amenés au Royaume-Uni en 1911. Omarino et Ricudo, deux esclaves witoto amenés au Royaume-Uni en 1911.
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Crédit : © Cambridge University MAA

03/06/2011

La tension monte alors que des Indiens du Brésil récupèrent leur terre 27 Mai

La plupart des terres des Guarani leur ont été volées pour faire place à l'élevage de bétail.
La plupart des terres des Guarani leur ont été volées pour faire place à l'élevage de bétail.
© F. Watson/Survival

Dans un acte désespéré, après avoir vécu au bord d’une route pendant un an et demi, une communauté d’Indiens guarani du Brésil a récupéré une partie de sa terre ancestrale.

Les Guarani sont retournés sur leur terre la semaine dernière, ne voulant plus supporter les conditions de vie déplorables qu’ils enduraient au bord de la route.

Les terres des Indiens de la communauté de Laranjeira Nanderu leur ont été volées dans les années 1960 pour faire place aux fermes d’élevage. Ils y sont retournés en 2008, mais en ont été à nouveau expulsés en septembre 2009 – peu de temps après, leur village était brutalement attaqué et incendié.

Depuis lors, les Guarani vivaient sous des bâches au bord d’une route, ayant peu accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux, exposés aux vagues de chaleur et aux inondations, dans un vacarme assourdissant de camions et de voitures circulant jour et nuit. Un Guarani a même été renversé et est décédé.

Faride, porte-parole de la communauté, a confié aux chargés de campagne de Survival avant la réoccupation : ‘Laranjeira Nanderu était la terre de mon père, la terre de mon grand-père, la terre de mon arrière grand-père… Nous devons y retourner, alors nous pourrons travailler et vivre en paix… C’est notre rêve’.

Voir le témoignage de Faride évoquant la terre de sa communauté

Terres ancestrales

Après avoir vécu au bord d’une route pendant près de deux ans, cette communauté d’Indiens guarani du Brésil a récupéré une partie de sa terre ancestrale.

Aujourd’hui, la communauté exhorte le gouvernement à protéger officiellement sa terre afin de ne plus en être expulsée.

Les Guarani ont un lien spirituel profond avec leur terre dont ils dépendent pour leur bien-être mental et physique.

Suite à la perte de la plupart de leurs terres au profit de fermes, de plantations de soja et de canne à sucre, des milliers de Guarani vivent dans des réserves surpeuplées, d’autres campent au bord des routes.

Les Guarani de la communauté de Laranjeira Nanderu ont vécu en campant au bord d'une route pendant un an et demi
Les Guarani de la communauté de Laranjeira Nanderu ont vécu en campant au bord d'une route pendant un an et demi
© Sarah Shenker/Survival

Plusieurs leaders guarani qui ont conduit la réoccupation des terres de leurs communautés, comme le leader de renommée internationale Marcos Veron, ont été assassinés.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Il n’est pas surprenant qu’après avoir enduré si longtemps des conditions de vie aussi précaires, les Guarani aient pris les choses en main et soient rentrés chez eux. Cela devrait être un signal d’alarme pour les autorités afin qu’elles protègent leurs terres et écartent toute menace d’une nouvelle expulsion. C’est le minimum auquel les Guarani ont droit.

Télécharger le rapport que Survival a adressé l’année dernière aux Nations Unies sur la situation des Guarani (en anglais).

Ecrivez une lettre en soutien aux Peuples affectés par le barrage de Belo Monte

Une série de méga barrages est planifiée dans le cadre du ‘Programme de croissance accélérée’ du Brésil, qui tend à stimuler la croissance économique du pays par la construction de gigantesques infrastructures telles que routes et barrages, principalement en Amazonie.

L’ampleur de ces projets menace de détruire d’immenses territoires dont de nombreux groupes indiens, y compris des Indiens isolés extrêmement vulnérables, dépendent pour leur survie.

Le barrage de Belo Monte sur le Xingu en est un exemple.

 

Agissez, c'est important :

 

http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/belo-monte

09/04/2011

Vivre dans une bulle? Un nouveau film sur les Indiens zo'é du Brésil

 

Les Zo'é sont l'un des peuples les plus isolés parmi les peuples contactés au Brésil. Mais les autorités les maintiennent-elles dans une bulle, loin du reste de la société?

Après un premier contact dévastateur dans les années 1980, les Zo'é vivent maintenant dans une relative prospérité. Le gouvernement brésilien a pris des mesures exceptionnelles pour les protéger des maladies. Mais les Zo'é sont-ils aujourd'hui condamnés à vivre dans une bulle, à l'écart du monde extérieur? Fiona Watson, de Survival, mène son enquête.
Voir la vidéo : http://www.survivalfrance.org/videos/zoe-isolement