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12/02/2015

Avis de parution : Avec dessus dessous, Jany Pineau

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Ce n’est pas ça, évidemment.

Ce n’est pas ça que je veux écrire. Ce n’est pas ça. Ça, ça se cache. Ça n’a pas de mots. Ça fait mal, juste. C’est juste ça. C’est un mal, mal dit. C’est une douleur, c’est violent, ça violente. C’est silencieux et ça prend toute la place. Ça ne bougera jamais, c’est là. Ou là. Ou ici. Ça se joue des mots, avant de les avaler. Ça soupire par vagues, de ces soupirs dont on n'a pas idée, ça soulève le cœur. Ça ricane. Ce n’est pas ça que je voulais écrire. Ce n’est pas ça.

 

*

Au fil de

Écrire un poème, c’est facile. Il suffit de laisser entrer quelques papillons et de ne pas faire de bruit. C’est joli, un papillon. Ça volète, ça ne brusque pas, ça frémit, ça effleure, ça se pose sur des mots légers qui prennent des couleurs arc-en-ciel, ça caresse l’esprit. La main suit, docile.

Mais parfois, le poème s’échappe. Il se tord. Il n’est pas tranquille. Les papillons s’affolent. Tout se dérobe, se bouscule, dégringole. Elle est là, tapie dans un coin, tache noire. Tu l’aperçois du coin de l’œil. Ta main s’active, qui essaie de redonner du sens. Mais elle a déjà commencé à tisser sa toile. Les papillons sont piégés, les mots s’engluent, se figent, le cœur s’accélère, l’esprit se débat, l’obscurité s’installe. L’araignée envenime la raison et la main épuisée trace des mots noirs aux pattes velues.

Écrire un poème est devenu un combat.

 

 

 

 

 
 
Plus d'infos pratiques :
Avec dessus dessous
ISBN : 978-2-35082-274-7
88 pages au format 14 x 21
9 € (+ 2 € de port – port compris à partir de l’achat de 2 exemplaires)

Pour la douloureuse :
Il est plus simple (et tout aussi rapide) de passer commande directement à l'éditeur :
Gros Textes
Fontfourane
05380 Châteauroux-les-Alpes
(Chèques à l’ordre de Gros Textes)

gros.textes@laposte.net 

 
Le site des éditions Gros Textes est là : https://sites.google.com/site/grostextes/
Vous pouvez aussi aller faire un tour sur le blog : https://sites.google.com/site/grostextes/
 
 
 
 
 

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01/02/2015

Sept poètes algériens lus par Laurent Bouisset (en direct sur Radio Galère)

   

 

Le texte lu correspond à un collage de poèmes d'

Abderrahmane Lounes,

Rachid Boudjedra,

Lâadi Flici,

Youcef Sebti,

Abdelhamid Laghouati,

Jean Sénac,

et Hamid Tibouchi.
 
 
 
 
 L'ensemble a été lu par Laurent Bouisset le mardi 27 janvier 2015,
sur les ondes de Radio Galère à Marseille,
dans l'émission DATAPLEX / RESISTANCES MUSICALES,
présentée par Damien Morel.
 
Grand merci à Abdelmadjid Kaouah qui, par la précision de son travail anthologique, a permis la rencontre entre ces voix aujourd'hui unies.
 
Quant au texte de Jean Sénac, il est tiré de ses œuvres poétiques complètes parues aux éditions Acte Sud en 1999.
 
http://www.babelio.com/livres/Senac-Oeuvres-poetiques/546179
 
 
 
 

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23/01/2015

Abdelmajid Kaouah sur Radio Occitania

Kaouah-M-200px.jpg

à écouter dans l'émission de Christian Saint-Paul : les poètes 07  

http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html

 

 

Blog de Majid : wwwjohablogspotcom-kaouah.blogspot.com

 

 

 

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06/01/2015

Revue Catarrhe N° 12 et plus

 

Petit cadeau de début d'année de son équipage, 

l'intégralité de la revue Catarrhe du mois de décembre 2014 :

cata_2014_12_.pdf

 

Bonne découverte et pour vous abonner, c'est ici :

http://catarrhe.skynetblogs.be/abonnement/

 

La revue qui bouleverse
nos certitudes intellectuelles.

Format : 10 x 21 cm.
Plus de 32 pages.
Nombreuses illustrations.

Bimestriel

les 6 numéros, envois compris :

14,52 € pour la Belgique
16,68 € pour la France

Contact : revue.catarrhe(at)gmail.com

 

 

 

et tant que vous y êtes

 

 

Un des membres bien équipé de cette revue, n'étant autre qu'Éric Dejaeger, prolifique s'il en est, vient de sortir son nouvel ouvrage chez Gros Textes.

 

UNE FEMME À GROS SEINS QUI COURT UN MARATHON est un recueil qui rassemble environ 70 poèmes parmi tous ceux écrits ces cinq dernières années.

eric dejaeger, gros textes, livre, poésie  

eric dejaeger, gros textes, livre, poésie

Son blog : http://courttoujours.hautetfort.com/

 

 

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03/01/2015

La revue Décharge

L'année 2015 aura commencé sur le site www.dechargelarevue.com en compagnie de Jeanine Salesse et François Coudray qui nous conduisent, l'une et l'autre, à travers la montagne (c'est l'I.D n° 540), et avec la désignation de Traction-Brabant n° 60 comme revue du mois. Mais reste la grande inconnue : les lecteurs continueront-ils à nous suivre en 2015 à travers les publications de Décharge et de Polder ?

En attendant et malgré l'année commençante, il est encore temps de garder un œil sur ce que fut 2014 pour vous, pour nous : elle a tenu, au vrai, toutes ses promesses : commencée avec l'Anthologie Polder, en son troisième tome ( 2004 - 2013), elle a vu servir à nos abonnés, et dans les délais impartis, les quatre livraisons de la revue Décharge (du n° 161 à 164) et les quatre complémentaires de la collection Polder ( Yannick Torlini, Nicolas Gonzales, Marie-Anne Bruch et Patrick Le Divenah), pour s'achever avec la rénovation et la refondation attendues de notre site.

Les Itinéraires de Délestage auront successivement mis à l'honneur en décembre 2014 Tristan Felix (I.D n° 535) , Guillaume Decourt  (I.D n° 536) et Etienne Paulin (I.D n° 538); d'autres I.D, plus réflexifs, se seront attardés sur un Alphabet de Philippe Jaffeux, annoncé comme intégral (I.D n° 537),  et commenté les Troubadours de Michel Zink (I.D n° 539).

Les pages de Repérages se sont focalisées tour à tour sur Roger Kowalski, Jean Joubert, Luce Guilbaud, Grégoire Damon, Simon Allonneau, Béatrice Marchal, parmi bien d'autres sujets, dont quelques publications  remarquables, dans la tradition des revues en Vrac.

Et il reste à souhaiter à tous nos meilleurs vœux pour 2015.


Claude Vercey
www.dechargelarevue.com


P.S : L'anthologie Génération Polder, tome 3 est en voie d'épuisement. Les quelques exemplaires restants sont à saisir au prix de 8€, à l'adresse de Décharge, 4 rue de la Boucherie, 89240 - Egleny. Et on s'abonne à la même adresse.

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07/12/2014

Guénane, formidable Guénane, sur le site de la revue Texture :

 

Pguenane_400px.jpgoète, nouvelliste et romancière, Guénane est née à Pontivy, au cœur de la Bretagne, et vit en rade de Lorient. Après des études de lettres à Rennes où elle a enseigné, elle a vécu en Amérique du Sud. Elle a publié de nombreux livres, recueils de poésie (chez Rougerie) et romans (chez Apogée). Le titre de son recueil "Couleur Femme" a été repris comme thème du Printemps des Poètes 2010.

 

  

 

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Max Pons et La Barbacane

Publié le 07/12/2014 à 03:50

http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/07/2006303-cinqua...

201412070921-full.jpg

Max Pons lors de la remise du Grand Prix de Poésie de la Société des Gens de Lettres à l'hôtel de Massa à Paris./ Photo DDM repro
                            

On ne présente pas Max Pons. Tout le monde connaît celui qui a été, pendant des décennies, le guide conférencier emblématique du château de Bonaguil. Mais ce que beaucoup, peut-être, connaissent moins est le passionné de poésie et le poète qui a obtenu, en 2011, le «Grand Prix de poésie de la Société des gens de lettres» dont il est par ailleurs sociétaire. Cet amour de la poésie l'a amené à créer «La Barbacane», dont nous fêtons les 50 ans, une revue qui a pour objectif de faire connaître de nouveaux talents. Nous avons rencontré Max Pons pour en savoir plus.

Comment est née «La Barbacane» ?

Nous étions au restaurant «Le Ménestrel» de Georgette et Roger Arnould, où j'ai passé des centaines d'heures, et nous étions quatre à table avec Jean Follain, notamment. Tout d'un coup je lui dis : «Jean, je crois que je vais créer une revue.» Je cherchais un nom depuis déjà quelque temps, je voulais quelque chose à consonance médiévale et un peu étrange pour le commun des mortels. Et il me dit : «Comment l'appellerez-vous ?» et je m'entends répondre : «la Barbacane.» Il me dit : «Excellent !» Il y avait trois semaines que je cherchais et c'est très curieux car je n'y pense qu'à cette seconde précise de la question, alors que tous les jours, j'avais une barbacane, celle de Bonaguil, sous les yeux.

Comment sélectionnez-vous les textes publiés ?

Avec des amis nous constituons un comité de lecture. Seule est prise en compte la qualité des textes. Mais souvent je ne peux pas les publier par manque de moyens. Il faut trouver des subventions car la poésie se vend très peu. Tout a marché grâce au bénévolat sinon l'aventure aurait été impossible.

Où en est la Barbacane aujourd'hui ?

Aujourd'hui c'est une glorieuse épave. Glorieuse, et c'est son grand triomphe, car elle est devenue mythique. J'ai quelques dizaines d'abonnés, pas quelques centaines et il devient de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. Alors j'en donne davantage que je n'en vends. Mais j'ai voulu maintenir la haute qualité papier et une centaine d'exemplaires sont tirés sur papier Arches. Selon les spécificités du texte je choisis tel ou tel type de papier et telle ou telle typographie. Cependant j'ai toujours voulu qu'un ouvrier puisse acheter un numéro de la Barbacane et j'ai maintenu un prix abordable.

Comment voyez-vous l'avenir de votre revue ?

À moment donné, mon fils Stéphane s'en était bien occupé. Peut-être qu'un jour, il prendra la suite. Il lit beaucoup et il écrit également mais je ne veux le forcer en rien. Si la Barbacane doit avoir un avenir ce sera celui qu'une nouvelle génération de lecteurs lui donnera. En ce qui me concerne j'espère connaître le numéro 100 !

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24/11/2014

Vient de paraître : Que pèse une vitre qu’on brise d’Abdelmadjid Kaouah

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"Profonds et lapidaires, hantés par le souvenir des compagnons assassinés ou traversés par les douleurs de l’exil, les poèmes du recueil "Que pèse une vitre qu’on brise" d’Abdelmadjid Kaouah témoignent de plus de quarante ans d’écriture et de la place du poète dans l’histoire de la poésie algérienne francophone.
Ce recueil de 86 pages, paru aux éditions algériennes Arak, rassemble une quarantaine de textes, pour la plupart inédits, écrits par Abdelmadjid Kaouah entre 1972 et 2014, offrant aux lecteurs une occasion de découvrir ou de redécouvrir une verve poétique constante, marquée par des drames humains dans l’Algérie contemporaine.
Présentés selon un ordre plus ou moins chronologique, ces textes portent également des hommages à d’autres poètes, algériens comme Tahar Djaout, Youcef Sebti et Jean Sénac (tous trois assassinés) ou étrangers comme l'immense Mahmoud Darwish et le poète bosniaque Izet Sarajlic.
Témoins de l’ "être fraternel" du poète, comme l’écrit Djamel Amrani- autre grand poète algérien dont un article sur Kaouah est inséré au livre- ces poèmes dédiés, parmi les plus poignants du recueil, replongent aussi les lecteurs dans l’horreur de la violence terroriste des années 1990 .
L’évocation de cette époque où "l’on arme la haine/ à coup de versets inversés" est
différemment présentée par le poète, selon les textes: de strophes incantatoires et puissantes, énumérant des noms de victimes dans "Maison livide" (1994), elle devient une vision de "femmes en noir" posant des "talismans" pour conjurer le "règne de l’oubli".

L’exil européen du poète après ces années de "folie" et d’ "enfer" constitue un autre thème majeur du recueil que le poète explore avec autant de diversité. Dans "Les portes de l’exil s’ouvrent à Blagnac", Kaouah s’interroge avec amertume: "Qu’est-ce qu’un aéroport", sinon un "commerce de l’absence/ une maison close puant de nostalgies", alors que dans d’autres, il convoque la figure mythique d’Ulysse.
Cette référence récurrente au héros de l'Iliade, renseigne également sur l’ancrage méditerranéen du poète, comme l’explique le sociologue espagnol Jordi Estivill dans l’avant propos du recueil.
L’évocation de la mer est aussi présente lorsque qu'il s’agit pour Kaouah de parler de ses années de jeunesse dans sa ville natale d’Ain-Taya, une référence à la nature, très présente, surtout dans les plus vieux textes du recueil.
Accompagnés de reproductions de tableaux du peintre Djamel Merbah, "Que pèse une vitre qu’on brise" constitue un événement éditorial rare en Algérie où la poésie n'est quasiment plus publiée.
Il se veut également, par sa qualité d’édition, un juste hommage à ce poète discret et peu cité dans les travaux sur la poésie algérienne d’expression française.
Né dans les années 1950 en Algérie et établi en France depuis les années 1990, Abdelmadjid Kaouah est l’auteur d’une vingtaine de recueils, parus en Algérie et en France. Également journaliste et chroniqueur littéraire, il a notamment dirigé "Quand la nuit se brise", une des meilleures anthologies de la poésie algérienne francophone parue à ce jour."

 

par Fodhil Belloul

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J'avais eu l'immense plaisir d'inviter et recevoir Abdelmajid Kaouah lors d'une soirée poésie organisée dans la cadre des Mardi de St Cirq à St Cirq-Laopopie en 2008. On peut le retrouver également dans le numéro 23 de la revue Nouveaux Délits :

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2007/...

 

 

 

12/11/2014

Walter Rulhmann et les éditions mgv2>publishing

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En 2014, les éditions mgv2>publishing ont donné la part belle aux auteurs francophones et continueront de le faire dans les années à venir. Deux recueils ont été publiés cette année, un autre est à paraître en décembre. Sans oublier le lancement de la deuxième série de X & Friends, traduite pour l'occasion en X & compagnie. Lancée en 2012 avec des auteurs anglophones, cette série se poursuit depuis septembre avec des auteurs francophones invités, chacun ayant pour mission de réunir autour de lui quelques comparses pour lesquels il choisit un texte. Prose ou poésie, ces recueils tiennent de l'espace collaboratif qui m'est cher.

Près de dix-neuf ans seul à la barre de la revue mgversion2>datura, il arrive que je me sente un peu seul, alors je délègue tant que je trouve des personnes fiables.

Voici donc quelques-uns des titres parus aux éditions mgv2>publishing cette année, sans oublier tous les autres titres des années précédentes en anglais. Tous les titres publiés sont disponibles via le site Lulu et bientôt sur Amazon (Createspace et Kindle).

 

Walter Rulhmann

 

 

 

frontcoversmall.jpgLa bascule des chevaux
De Cédric Bernard

Couverture souple, 30 Pages

Aperçu
Prix : 8,02 €

Quatrième de couverture, extrait de la préface, signée Patrice Maltaverne:
Il y a de l’angoisse, beaucoup d’angoisse à ne pouvoir rien faire pour la personne que l’on aime et qui reste aux prises avec ses démons.
Et derrière ce mur infranchissable, le pire est qu’elle sait tenir tête à la respectabilité qui nous étouffe!

Blog de Cédric Bernard
http://lesmotsdesmarees.blogspot.fr


*****

Il y a bien longtemps qu'un auteur francophone n'avait proposé son texte pour une publication par mgv2>publishing. Méconnaissance des auteurs français de cette toute petite presse? Oubli des origines qui ne se trouvaient pas dans le monde anglophone? Peur du monde digital qui l'enveloppe?  Désintérêt? Je ne sais pas.

Ce dont je suis certain en tout cas, c'est que je ne suis pas peu fier de renouer avec l'édition d'un texte en français quand celui-ci est signé Cédric Bernard. Souvent publié dans la revue mgversion2>datura, c'est un habitué qui soutient à sa façon et comme il peut les efforts entrepris pour promouvoir la littérature contemporaine hors des sentiers battus.

Je suis tombé amoureux de ce texte et l'ai programmé très vite lorsque Cédric me l'a envoyé. N'oubliez pas que le traumatisme était déjà notre credo en 1996 et que, près de 18 ans plus tard, c'est toujours ce qui nous fait tenir debout -- la revue, les éditions et moi.

Ce livre est sans doute plus un réel départ qu'un aboutissement. Pour l'auteur bien sûr qui a pourtant déjà à son actif l'autoédition de deux livrets C'est le matin que l'on grandit (2013)  et Le cas Leleu (2014) et plusieurs publications en revues: FPDV, Vents alizés, Des tas de mots, et Traction Brabant bien entendu, puisque c'est Patrice Maltaverne, l'éditeur de cette dernière, qui signe l'introduction de ce recueil de textes courts, textes de prose poétique, dans lesquels l'absence de l'autre, pourtant omniprésent, ronge et met à mal celui qui, main tendue, ne peut que constater et décrire la déchéance. Une lueur luit peut-être au bout du tunnel. L'espoir fait vivre dit-on, mais le retour n'est jamais de tout repos.

Extrait

j'ai eu des nouvelles de ton répondeur là pour le moment car tu n'étais pas là à l'effort à l'affront au front comme un moineau dans l'hiver qui gonfle ses plumes comme un morné qui gonfle son orgueil dans son simili-cuir ce même mouvement à rentrer dans ses plumes à rentrer dans les plumes à s'imperméabiliser trucher un peu sa minceur sa pauvreté vaincre d'effets l'effort l'affront le front allongé debout dans le carrosse aux roues en culs de bouteille roulant droit vers le fond qui amène te ramène quand tu roules sur le bord de la route tes chevaux écroulés sur le trottoir tes chevaux à brouter trottoir et toi poussière de rentrer dans les auberges sans passer le relais tu radotes je répète tu répètes je radote un peu être quitte sans se quitter creuser l'écart tellement raser l’écartèlement garder le rythme jusqu'à tourner rond tourner en rond jusque dans le mot exode arrondie épisode périodique saignement masculin interne continue continue on continue ce soir ami amibe ma tournée je relève les nouvelles en me demandant ce qu'il y aura dans les mâchoires ce qu'il y aura dans le piège



    front cover press.jpgLa peau
Par Alexandra Bouge

Au format Kindle

Couverture souple, 70 Pages

Prix : 6,00€

Préface – Walter Ruhlmann

En ce dimanche après-midi, je l'imagine parcourant les rues de la ville : Belleville, Montreuil ou peut-être Paris elle-même. A la découverte de quelque street-art dont elle est si friande et qu'elle photographie pour remettre à sa place la beauté cruelle du paysage urbain, pour les immortaliser aussi, avant qu'ils ne soient repassés à la peinture, au Kärcher ou à la bombe d'un autre graffeur moins sensible ou moins attentif.

Le mobilier urbain récemment repensé pour éviter aux clochards d'embouteiller les halls ou les entrées d'immeubles, les quais du métro, les jardins publics, sert aussi de source d'inspiration à Alexandra comme le montrent, elles aussi, certaines de ces photos, ou les mots qu'elle met en forme page après page pour en décrire l'horreur absolue, autant que les noires espérances de ceux qui peuplent les recoins de la cité.

Dans cette œuvre atypique, comme dans tout ce qu'elle écrit ou tout ce qu'elle créé, Alexandra Bouge, une auteure prolifique, socialement impliquée, d'autres diraient indignée, elle-même à la merci d'une société toujours plus exigeante, pour ne pas dire maltraitante, avec ceux pour qui l'art, l'humain, l'être ont toujours eu plus d'importance que ce que nos contemporains mettent en avant. Il y a de la cruauté, des mots crus, des images fortes, des échanges dérangeants, des situations désespérées, il y a beaucoup d'ombre et peu de lumière, peu d'espoir en d'autres termes, mais toujours celui de voir Alve, le personnage féminin principal de La peau, atteindre le but qu'elle s'est fixée. Vivre bien, plutôt que survivre face à de nombreux dangers insidieux.

Je parlais d'une œuvre atypique car il faut bien reconnaître que le mélange de deux langues : le texte est incrusté de mots ou expressions roumains pour lesquels Alexandra Bouge donne une traduction et une adaptation phonétique. Ces aspérités sont là pour nous rappeler que de la part d'une personne perdue au milieu d'un territoire étranger, hostile à sa présence, à son existence même, il est parfois des lacunes lexicales, culturelles qui ne sauraient être comblées par autre chose que des mots issus de la langue maternelle, un sein vers lequel la bouche se tend pour y retrouver le réconfort souhaité, les repères d'un héritage, certes lourd à porter, mais essentiel à la personne. Alexandra a d'ailleurs dédié ce livre à Flora Michèle Marin, artiste, biologiste de métier, dont les œuvres sont encore publiées aujourd'hui.

Lors de sa première publication au format numérique en 2010, ce texte n'était pas complet ; Alexandra y a ajouté d'autres textes inédits qui viennent compléter ce tableau d'une société moderne déshumanisée, incapable d'accepter l'autre tel qu'il est. Alexandra Bouge a le don du traumatisme. Nul n'a encore su mettre en scène ici dans un décor de visages spectraux et inquiétants, comme des impressions de Rorschach des personnages que l'on pourrait définir comme fracassés de la vie, simplement en quête d'un meilleur qui n'existe que dans l'imaginaire. Brutal, cru, le récit d'Alve vous mène le long de chemins tortueux qu'il est nécessaire d’emprunter pour voir le monde au grand jour.

Walter Ruhlmann – 15/06/2014




    frontcoverpress.jpgPMT -- Post Mayotte Trauma
De Walter Ruhlmann

A paraître en décembre 2014

Préface de Patrice Maltaverne

Walter Ruhlmann, activiste de la poésie francophone et anglophone, a beaucoup bougé ces quinze dernières années.
En effet, depuis que j’ai commencé de collaborer au webzine de Walter, intitulé « mgversion2>datura », je me souviens de ses lieux de vie successifs, notamment dans la région du Mans, puis en cette année 2010, à Mayotte, destination à l’évidence plus exotique que les précédentes.
A ce moment là, je me suis dit : il est parti là-bas, mais en reviendra-t-il ? Ce changement de vie promettait d’être total et devait correspondre à un besoin de renouvellement profond. Je peinais d’ailleurs à imaginer les différences avec l’existence d’ici.
En tout cas, à la fin 2011 et comme pour mettre fin à ce genre d’interrogations, Walter a de nouveau posé ses valises en Métropole, rapportant à l’intérieur un recueil de poèmes en forme de bilan : il s’agit de « Post Mayotte Trauma », qui constitue une référence pleine de dérision, révélée par l’auteur, à l’expression « Palmes-Masque-Tuba », alliée des sportifs de la plongée.
Dans les pages qui vont suivre, vous découvrirez donc les divers moments de ce séjour à l’autre bout du monde, émaillés de nombreux noms de lieux et entrecoupés d’une escapade à l’île de la Réunion, de quoi suivre à la trace l’auteur en ses pérégrinations.
Cependant, si vous recherchez des cartes postales pour égayer votre bureau, vous serez sans doute un peu déçus, malgré la présence de quelques illustrations dans le recueil. En effet, Mayotte sert de prétexte à l’introspection et ne laisse pas que des bons souvenirs. Ainsi, vous ne pourrez pas oublier les réalités de ce pays éruptif, et pas seulement au sens propre du terme, puisque hélas, la pauvreté de ses habitants, générant l’instabilité sociale, marque le quotidien des expatriés.
Alors, est-ce que « Post Mayotte Trauma » vous découragera d’aller là-bas ? Je ne le crois pas. Prenez plutôt cette série de textes comme une invitation à ouvrir davantage votre esprit à d’autres ambiances. Prenez la aussi comme la relation d’une tranche de vie bien découpée, dont les instantanés, ses instants de partage et de plaisir, comme d’angoisse et d’abattement, sont décrits avec naturel par Walter Ruhlmann, à travers un style clair, presque aérien, à l’image du mode de transport usité pour rejoindre Mayotte depuis la France.
Il s’agit là en définitive, pour l’auteur, de rendre compte, de la façon la plus exacte possible, de ses impressions, à l’instant où elles naissent. C’est bien là l’une des « missions » les plus cruciales de la poésie, au moins depuis Rimbaud, et qui contribue au plaisir du lecteur.

Patrice Maltaverne

Extraits dans le revue Ecrits-Vains

   

 

front cover press bernard.jpg Stéphane Bernard & compagnie
Ouvrage collectif:  Stéphane Bernard, Murièle Modély, Julien Boutonnier, Jean-Marc Undriener, Fabrice Farre,

Prix : 5,00€

Voici deux ans que le premier recueil de X & Friends avec comme invitée Amber Decker est paru. Jusque-là, seuls des auteurs de langue anglaise avaient été invités. J'ai décidé d'ouvrir cette série aux francophones et c'est avec grand plaisir que j'ai travaillé avec Stéphane Bernard sur ce premier recueil d'une série qui en comptera dix et nous mènera jusqu'en avril 2016. Avec ses invités, Stéphane Bernard nous mène en poésie dans les vagabondages parfois désespérés, toujours profonds, suivons-les sans plus attendre.

Extrait

Ferdinandea
de Stéphane Bernard

il y a cette île, Ferdinandea, en mer de Sicile,
et qui n'existe qu'en de courtes périodes.
elle est la tête hors de l'eau d'Empédocle le volcan à son réveil.

sa colère le portant, Empédocle hissé se fait île.

plus tard, quand le cratère s'apaise, la mer s'insinue,
fait des bouches éruptives calmées des lacs où l'eau par chimie rougeoie.

l'île demeure encore un temps île, puis plonge à nouveau.
le feu alors rendormi rêve moins de dix mètres sous les vagues.





 front cover press 0.jpg   Thierry Roquet & compagnie
Ouvrage collectif: Thierry Roquet, Heptanes Fraxion, Frédérick Houdaer, Eric Dejaeger, Jean-Marc Flahaut, Jérôme Leroy, illustration de couverture Cathy Garcia

Prix : 5,00€

Dans ce deuxième recueil de la série X & compagnie, Thierry Roquet et ses amis nous invitent à mettre le doigt déganté sur la face du quotidien, le plus moite mais le plus profond aussi. La résignation est un suicide quotidien comme le montre Cathy Garcia sur la couverture dont elle est l'auteure. Cathy Garcia seule présence féminine dans cette tribu couillue: non pas « Mieux qu'une bande de mecs », mais juste une bande de mecs, dont la testostérone rend ce groupement de textes cohérent, touchant, bouleversant.

Extrait

L'invisible ennemi des premières lueurs
de Thierry Roquet

noir sans sucre et bien corsé
c'est comme ça que je le bois le café
accompagné d'une clope chaque fois
je suis
assis sur la cuvette des chiottes
qui fuit goutte à goutte
la tuyauterie est noircie pourrie vieille de
soixante ans j'en sais trop rien
un jour ça va nous péter à la gueule et on l'aura bien
cherché

j'ai ouvert la fenêtre
au vent frais au crachin
au lent réveil d'un jour qui sera peut-être différent
de la veille de l'avant-veille
il est quatre heures quarante-sept du matin qu'est-ce que je
fous là bon dieu ?
à peine remis d'un léger
sommeil trop haché
j'ai pas le courage d'en chercher les raisons profondes

hier soir jusque tard je lisais les aventures de Max Zajack
mon alter ego c’est tout comme
en quête d'un boulot de n'importe quel boulot
alimentaire en quête d'argent
et j'entendais un bruit sourd régulier qui faisait résonner les murs
de la chambre
un moment j'ai eu la sensation que c'était mon cœur en train
de battre trop fort
en train de me lâcher
ou que c'était ton rêve qui débordait par ta bouche ouverte et puis non
j'ai vu une camionnette de dépannage garée avec ses warnings
un ouvrier taper avec ses outils sur une porte défoncée

quand l'anecdotique tient lieu de souvenir
il est sans doute temps de songer à s'enfoncer dans la réalité
de ne plus la fuir à ce point
de percer à jour le secret d'une vie qui se traîne
avec les mêmes chaussettes
le même slip les mêmes reflets jaunâtres

déjà en face les premières lumières s'allument
les premières bagnoles brisent le silence
 ça a un petit quelque chose de rassérénant
d'assister immobile à la naissance du jour
c'est comme une petite victoire sur un invisible ennemi

 

Walter RUHLMANN - Publisher
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08/11/2014

Jeffrey Lee Pierce. Aux sources du Gun Club de Mac Sastre

Jeffrey Lee Pierce. Aux sources du Gun Club de Marc Sastre Format :13.5 cm x 20.5 cm
Pagination : 160 pages
Date de parution : 15 Octobre 2013
Prix de vente : 15 euros TTC

Télécharger le bon de commande
ISBN: 978-2-916749-35-8

LE PREMIER LIVRE EN FRANÇAIS SUR L’UNE DES FIGURES CULTES DE LA SCÈNE ROCK DES ANNÉES 1980-1990.

« Si le rock vaut quelque chose, c’est bien en tant que déclencheur de révélations,
de subjugations et de situations. Tout le reste n’est que spectacle. »

L'AUTEUR :

Marc Sastre est écrivain, musicien et poète.
Il a publié plusieurs textes chez Clàpas (Dans l’atelier du monde, 2000), N&B (Rien qu’une chute, 2003 ; À défaut de martyrs, 2008) et Les Cyniques (L’Homme perçé, 2011 ; Aux bâtards la grande santé, 2013).
Il travaille et habite dans la région toulousaine.

LE LIVRE : Placé sous les auspices de William Blake (Le Mariage du ciel et de l’enfer) : « Peut-on dire d’un homme qu’il est honnête/s’il résiste à son génie ou à sa conscience/dans le seul but de préserver/son bien-être ou son plaisir du moment ? », ce texte n’est pas une biographie traditionnelle, plutôt un essai autour de la figure tragique de Jeffrey Lee Pierce (1958-1996), chanteur du Gun Club, groupe de Los Angeles utilisant l’énergie punk appliquée au blues. Constitué d’entretiens avec des musiciens ayant collaborés avec J.L. Pierce, d’articles de presse, d’extraits de l’autobiographie du chanteur, de paroles des chansons et de la mise en perspective de l’auteur, cette vie est aussi celle de tous ceux qui se sont approchés du soleil noir du rock’n’roll.
Le Gun Club a été l’une des principales sources d’inspiration de Noir Désir (cf le titre Song for JLP), mais aussi des White Stripes. Au cours des dernières années, les disques du Gun Club ont fait l’objet de rééditions (cd et vinyl). En 2010 et 2012, deux albums-hommage ont été réalisés avec les participations de Blondie, Lydia Lunch, Nick Cave, Kid Congo, Bertrand Cantat, Mark Lanegan… établissant définitivement cette aventure musicale comme l’une des plus excitantes de la fin du XXe siècle.

http://fondeursdebriques.perso.neuf.fr/argu-jeffrey.html

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Laurent Bouisset lit son poème "Fredaine bosniaque" en direct sur Radio Galère (sur une musique d'Interzone)

 
Photographie (de Mostar) de Nicolas Guyot

 
 
Texte + voix : Laurent Bouisset (poème extrait du recueil à venir "Explorer l'attente", déjà publié dans le numéro 155 de la revue de poésie contemporaine Verso)
Musique : "Evasion" d'Interzone (Serge Teyssot-Gay + Khaled AlJaramani), "Waiting for Spring", 2013
 
 

Fredaine bosniaque
 
Mostar - RestoranŠadrvan - bouteille de vin blanc entamée - rouquins blancs noirs plusieurs chats vont - en quête d’une tête de poisson vont - ils sont en vie - plus que tout je le sais qu’ils sont en vie - la frénésie de leurs bedaines clapote sous mes talons - ronde d’enfants farceurs autour - je ne voudrais au menu que cela - que la simplicité de leur chemin - le vent dans le tilleul me dit que je suis libre - je sais qu’il ment mais reste à l’écouter des heures - pour le plaisir - le son de sa voix m’est un tel parfum - si tout est étranger l’étranger n’existe pas - le vin est dans la truite - la truite est dans le vin - la feuille voyage - le vin vole haut - je les suis loin - hors de mon verre empli et de la tige - vers le suicide de mon je-cage - ce que j’étais venu chercher ici ? je ne sais plus - les roues du train l’ont effondré - ce que découvre ici dans l’air ? ne suis pas sûr - cela bruit fort et bat pour l’heure à l’est du langage - une truite a jailli pour moi du fleuve - mes mots l’attendent - à comploter cette fredaine - dont la lumière est le vin doux - et le vin doux est la lumière - je suis assis là solitaire - bord de la Neretva et de ma solitude - j’invente un monde - j’essaie du moins - cela m’éparpille m’envenime - me mine parfois - est-il sur terre un seul sentier qui ne cahote ? - aujourd’hui je vais prendre le temps - je vais prendre le temps d’apercevoir - l’amour entre autre - surtout l’amour - là-haut perdu ne l’entendez-vous pas ? des émeraudes à ses seins s’ennuient - son long corps à mes pieds descend - porté par la fumée du haut de la colline - à mes pieds disparaît - je le sais que rejoindre la feuille et l’oublier est le plus sûr moyen de le trouver parfois - peu importe qu’elle m’ait balancé - cette conne - espérant que mes reins se brisent - mon sperme s’échoue - vaguelette morte sur la rive tiède - ne plus penser - ne plus parler - faire comme si le fantôme de mes mille putains disparues - d’un pet d’un coup - s’était amuï - couler comme le vin lent - le vin que j’aime - le vin de Celan endormi - à sa santé j’attaque ma truite - et vous salue amis au loin - heureux peut-être - heureux j’espère - ah si le monde pouvait n’être qu’un festin sans barbelés - que tous ensemble nous tournions - à l’ombre d’un mot qui n’existe pas - ah si tous ensemble nous tournions - jusqu’à n’être plus qu’un seul poète - plus qu’un seul vers - sans la moindre défense - sans résistance aucune - vers truite et fou dans les flots libéré - présents tellement qu’oublieux du procès de notre présence - et mugissant de joie - oui le vent me le dit qu’un jour ou l’autre nous mugirons de joie - il pleuvra vert - nous serons nus - le souvenir de la guerre aura quitté la chair et l’eau - sans compter nous aimerons - ce sera l’heure - nous verrons clair
 
Laurent Bouisset - Mostar, Bosnie Herzégovine, le 30 octobre 2008

 

à écouter ici : http://fuegodelfuego.blogspot.fr/2014/03/laurent-bouisset...

 

 

 

 

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30/10/2014

Traction Brabant 59

 TB59.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un très bon cru ce 59 !! Après un édito de Patrice Maltaverne que vous pouvez retrouvez ici et dans lequel je me retrouve en tout cas :

http://traction-brabant.blogspot.fr/2014/10/traction-brab...

 

une belle brochette d'auteur(e)s, avec des textes savoureux (à mon goût bien évidemment), comme ceux de Murièle Modély, Mickael Bonneau, Stéphanie Beijan, Aymeric le Guillou, Joseph Pommier, Antonella Fiori, Kélig Nicolas, Eric Savina... mais il y en a bien d'autres encore

 

et puis "Dimanche ! le soleil sonne beau temps pour aller marcher

et que les fleurs pardonnent à Dieu tous ses péchés"

de Murièle Camac

 

et "les putains aux courtes robes

essaims de beauté cassée" de Michelle Caussat

 

et "les robes de fumées qui planent

sur la ville & sentent l'œuvre au noir

le brouet des ombres" de Régis Nivelle

 

A noter aussi : un hommage volcanique d'Alain Sagault à l'écrivain André Suarès.

 

TRACTION BRABANT : 12 euros les 5 - Contact : Patrice Maltaverne - Association Le Citron Gare Résidence Les Jardins de l'Abbaye, 1er étage 12 rue de l'Abbaye 57000 METZ - p.maltaverne@orange.fr

 

 

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21/10/2014

Vient de paraître, aux éditions associatives du Port d’Attache

« Le chien d’un immortel suivi par le chef de dieu » de Lionel Mazari

 

 « Le chien d’un immortel, vous le caressez dans le sens du poil depuis des lustres. Il faut avouer qu’il vous a bien graissé la patte ; cela le lustre. Vous avez beau lui sourire de la queue ou de la chatte, comme disent les grandes personnes humaines, il s’en fout lui le chien. Il dévale libre les rues ; et vous, vous croyez qu’il vous met des bâtons dans les roues. Ça ne marche pas trop pour vous, hein ? Et comment ça, ça roule ?  Vous sifflez, il chante ; vous aboyez, il se tait. Il est déjà trop loin ; à cette distance, il n’a pas le désir d’entendre. Vous imaginez un peu la tour de Babel dans la brume ? » (Extrait, page 26)

 

«   La voix de Mazari est forte, et sa force originale nous émeut, de quelque façon qu’elle se pose au lecteur. Et sa force nous invite de quelque dimension que soit sa table. Car le convive y trouve à se nourrir hors du frelatage vulgaire des «  grands prêtres », petite caste de rapaces pratiquant la progressive strangulation de la parole. Echapper à leur collier, leur laisse, leurs battues, c’est tracer son sillon dans un hors-champ salutaire : voilà le plus important.

                                                                          Patrick Trochou

  

Un volume broché de 50 pages avec une illustration originale de Morgane Plumelle. Prix public : 6 euros (plus 1,50 euros de frais de port.

A commander chez : Jacques Lucchesi, 7 rue de l’Eglise Saint-Michel, 13005 Marseille

 

editionsduportdattache.over-blog.com 

 

 

 

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08/10/2014

Appel à souscription - Poésie turque

 

 

 
 

 

   Jacques BASSE

 

 

 

 

 

 

 

 

91 Visages d’une République

 

POESIE TURQUE

 

Préface Claire LAJUS

 

 

 

 

 

 

                                  

 

 

 

                                   Editions Cap Bear

 

 

 

A.KADİR PAKSOY   

2.   ABIDIN DİNO

3.   ABULKADİR BUDAK

4.   AHMED ARİF

5.   AHMET ADA

6.   AHMET MUHİP DRANAS

7.   AHMET NECDET

8.   AHMET ÖZER

9.   AHMET TELLİ

10.AKGÜN AKOVA

11.ALİ CENGİZKAN

12.ALİ PÜSKÜLLÜOĞLU

13.AŞIK YESEL

14.ATAOL BEHRAMOĞLU

15.ATTİLA İLHAN

16.AYDAN YALÇIN

17.AYDIN ŞİMŞEK

18.AYTEKİN KARAÇOBAN

19.AYTEN MUTLU

20.AZAD ZİYA EREN   

21.BEDRI RAHMİ EYÜBOĞLU    

22.BEHÇET NEGATİGİL

23.BEJAN MATUR

24.CAHİT KÜLEBİ

25.CAHİT SITKI TARANCİ

26.CAN YÜCEL

27.CEMAL SÜREYA

28.CENK GÜNDOĞDU  

29.CEVAT ÇAPAN

30.EDİP CANSEVER

31.ENİS BATUR

32.FAZIL HÜSNÜ DAĞLARCA       

33.FİKRET DEMIRDAĞ

34.GÖKÇENUR ÇELEBIOĞLU

35.GONCA ÖZMEN

36.GÜLSELİ İNAL

37.GÜLSÜM CENGIZ

38.GÜLTEKİN EMRE

39.GÜLTEN AKIN

40.GÜLÜMSER ÇANKAYA

41.HASAN ERKEK

42.HASAN VAROL

43.HAYDAR ERGÜLEN

44.HİLAL KARAHAN   

45.HÜSEYİN ATABAŞ 46.

    

 

İLHAN BERK

47.     İLYAS TUNÇ

48.     KEMAL ÖZER

49.     KÜCÜK İSKENDER

50.     LALE MÜLDÜR

51.     MEHMET TANER

52.     MELİH CEVDET ANDAY

53.     MESUT AŞKIN

54.     MESUT ŞENOL

55.     METİN CELAL

56.     METİN CENGİZ

57.     METİN ELOĞLU

58.     METİN TURAN

59.     MÜESSER YENİAY

60.     NAMIK KUYUMCU

61.     NÂZIM HİKMET

62.     NECATİ CUMALI

63.     NİLAY ÖZER

64.     NİLGÜN MARMARA

65.     OKTAY RIFAT

66.     ONUR ÇAYMAZ

67.     ORHAN KARAHAN

68.     ORHAN VELİ KANIK

69.     ÖZDEMİR İNCE

70.     ÖZKAN MERT

71.     REHA YÜNLÜEL

72.     SALAH BİRSEL

73.     SALİH AYDEMİR

74.     SALİH BOLAT

75.     SEFA KAPLAN

76.     SENNUR SEZER

77.     SERPİLEKİN ADELİN

78.     SINA AKYOL

79.     ŞÜKRÜ ERBAŞ

80.     TAHSIN SARAÇ

81.     TARIK GÜNERSEL

82.     TOZAN ALKAN

83.     TUĞRUL KESKİN

84.     TUĞRUL TANYOL

85.     TURGAY FİŞEKÇİ

86.     ÜZEYİR LOKMAN ÇAYCI

87.     VEYSEL ÇOLAK

88.     YAHYA KEMAL BEYATI

89.     YAŞAR KEMAL

90.     YUSUF ALPER

91.     ZEYNEP KÖYLÜ

 

 

Broché – 16 x 21 – Illustré noir et blanc

ISBN : 979 10- 92579 02 4                                                                           

Email :capbearedition@wanadoo.fr
Site internet :www.cap-bear-editions.com                                                                                    

Livrable courant Novembre 2014

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Je soussigné---------------------------------------

 

Demeurant à -------------------------------------------------------------

SOUSCRIS ࣠   exemplaire(s) à  15 euros,

     91 Visages d’une République - POESIE TURQUE

 

 

            Joindre le chèque correspondant établi à l’ordre des Editions Cap Bear

                          1325, Avenue de la Salanque -  66000 PERPIGNAN

 

Date : ---------------------------                                             Signature : ---------------------------

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06/10/2014

Les sistoeurs ont (déjà) onze ans !

 

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Allez donc leur rendre visite

http://www.sistoeurs.net/

 

 

 

 

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28/09/2014

Vient de paraître : Pour Philippe Soupault

  

Association

Le Livre à Dire

 

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présente :

 

pour

                                          PHILIPPE SOUPAULT

 

                           sous la direction de Jean-Marc Couvé

 

                    avec les contributions de               

 

  Alexandre Alexeïeff,Bernard Ascal, Jacques Basse, Jean-Louis Bernard, Claudine Bohi, Jean-Marc Couvé,Eric Dejaeger, Yves Frémion, Georges Friedenkraft, Marie-Joseph Godard, Christine Guilloux,  Alain Helissen, Werner Lambersy, Danielle Le Bricquir, Wanda Mihuleac, Bernard Morlino, Peter Neu, Bernard Noël, Denis Parmain,  Man Ray, Ghislain Ripault, Yak Rivais, Jean Rousselot,  Amina Saïd, Louis Savary, Simonomis, Christine Soupault-Chemetov, Nicolas Stérin,Jean-Claude Tardif, Marlène Tissot, Anne Wicker, Christian Zeimert

  

COUV_Philippe-Soupault1.jpg

 

– 110 pages ; format 16 x 24 –

 

textes inédits, collages, dessins, gravures, documents iconographiques...

 

( )  Je désire acquérir  ……   exemplaire(s) du livre « Philippe Soupault »

 

au prix unitaire de 15€ (+ 3 € de frais de port)

 

                               Nom :                                         Prénom :

                               Adresse :

                               Ville :                                          Code Postal :

 

                        Veuillez trouver, ci-joint, un chèque de ………. €, libellé à l'ordre

                               de Association « Le Livre à Dire » ou de Jean-Marc Couvé.

 

 

 

Jean-Marc Couvé, 12 chemin de la Colline, 76 200 Dieppe ; tél : 06 28 71 43 11

Association « Le Livre à Dire » (Jean-Claude Tardif) 11 rue du Stade, 76133 Épouville

revue.alindex@free.fr

 

 

 

 

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23/09/2014

Lèche-vitrine par la cie Tintamar

 

Avec un morceau de mon "jardin du causse" dedans...

 

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Quimperlé, rue Savary, 10h00

 
 

10h à Quimperlé : Il se passe quelque chose d’étrange rue Savary. La ville se réveille et avec elle, les mannequins des devantures. Les boutiques s’animent et les vieux magasins abandonnés reprennent vie. L’ambiance est un peu rétro pour cette grande foire organisée par la compagnie Tintamar. Le chiffre de vente promet d’être bon, la foule de clients potentiels n’en finira pas de grossir. Produit du jour : l’être humain sous toutes ses formes, avec ses défauts exacerbés.
La pluie ne fait que passer et les passants matinaux se pressent petit à petit devant les vitrines. Chaque groupe est pris en charge par une vendeuse hybride, mi humaine mi-mannequin qui va les mener de tableau en tableau. Si certains font rires, d’autres suscitent froncements de sourcils et regards songeurs.
Au fur et à mesure qu’on déambule sur les pavés, c’est le scénario plus si improbable d’une humanité tellement perdue, aux vices si extrapolés et pour laquelle l’être humain devient l’ultime bien de consommation, qui se dessine. De l’homme connecté à la grand-mère nostalgique, chaque personnage dégage une soif d’exister devenue trop grande à épancher que ce soit en consommant ou en étant consommé. Ce spectacle tout en hyperbole et à l’humour grinçant est à retrouver demain, toujours rue Savary, à 10h et 17h.

 

Pour voir le diaporama :

http://www.lesreportagesdufourneau.com/Leche-vitrine-par-...

08/09/2014

La petite édition de poésie | Cardère

 

http://pierresel.typepad.fr/

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18/07/2014

Le numéro 3 de la revue L'Or aux 13 : Alan Glass

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Le numéro 3 de la revue L'Or aux 13 îles sortira des presses de l'imprimerie bruxelloise dans une semaine ! Je pourrai commencer alors à la diffuser, et lui permettre de retrouver le public qui fut le sien pour les deux premiers numéros, et, je l'espère, de rencontrer aussi un nouveau public.

 

Je suis particulièrement fier de pouvoir y montrer un bel ensemble d'œuvres d'Alan Glass, méconnu hors du Mexique où il réside, et du Canada où il a vu le jour. Alan Glass a été, notamment, l'ami et le voisin de Leonora Carrington à Mexico avec qui il réalisa un livre-objet que nous reproduisons, et un complice d'Alejandro Jodorowsky qui utilisa une de ses boîtes dans l'ouverture de l'un de ses films, il est l'auteur de centaines de dessins exposés d'abord par André Breton et Benjamin Péret, de gravures, d'aquarelles et de boîtes du plus pur merveilleux.

 

Je ne dévoile pas davantage le contenu de ce nouveau numéro, dont vous pourrez découvrir le sommaire joint à ce message.

 

N'hésitez pas à faire suivre ce message, à propager la nouvelle, avec la couverture, le sommaire et le bon de commande. Merci infiniment.

 

 

Jean-Christophe Belotti

 

cliquez ci-dessous pour voir le bulletin d'abonnement :

 

abonnement n°3-1.jpg

 

 

 

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10/07/2014

Radio Occitania : l'émission Les Poètes du jeudi 3 juillet 2014 consacrée à Michel HOST.

par Christian Saint-Paul

Le prix Goncourt 1986 n'a jamais lâché la poésie et vient de publier aux éditions Rhubarde "Les Jardins d'Atalante". Il s'explique sur son métier d'écrivain qui est une tenace passion, mais en aucune manière une carrière. Une posture bien salutaire, une oeuvre à lire ou à relire, et un poète toujours sur le qui-vive. Certainement PESSOA avait-il raison d'affirmer que "chaque homme a très peu à exprimer, et que la somme de toute une vie de sentiment et de pensée peut être parfois totalement contenue dans un poème de huit vers". En tout cas, il y a beaucoup à retirer des poèmes des "Jardins de l'Atalante". J'aurai d'ailleurs le plaisir de faire entendre ce souffle poétique de Michel HOST dans une future émission.

En attendant vous pouvez écouter sa voix en cliquant sur : http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html

Le compte-rendu de l'émission :

 

Christian Saint-Paul signale la parution de "Fulgurance des Êtres, des Lieux Et des Mots" Textes et Poésies, préface de Christian Saint-Paul, de Paul DAUBIN, 104 pages, 10 € disponible sur Amazon et PriceMinister.

Paul DAUBIN est le nom de signature des poèmes et textes de Paul Arrighiqui, comme il est mentionné dans la 4ème de couverture du livre, "est né à Bougie, désormais Bejaia, en Kabylie, d’un père Corse, professeur d’anglais, et d’une mère Pyrénéenne, institutrice, le 26 février 1954. Ses premières années se sont passées sous l'état de guerre. De cette enfance vécue à Akbou reste profondément enfouie les senteurs d'olives de l'épicier mozabite, les senteurs de viande d'agneau sur l'étal du marché et ce goût à la fois acide et sucré des nèfles. «Rapatrié» en 1962 dans les Pyrénées, Paul a toujours gardé une nostalgie pour les paysages méditerranéens et éprouve encore la sensation d’avoir quitté une terre ocre de soleil. Il a ensuite vécu sa jeunesse à Toulouse à l’école Bonnefoy et au lycée Raymond Naves mêlant alors dans un creuset culturel réussi, les enfants de «pieds noirs », les fils de réfugiés espagnols et les jeunes des faubourgs toulousains. Mai 1968 a éclaté alors qu’il avait 14 ans et l’a éveillé plus tôt à la vie de la cité. Paul Arrighi a ultérieurement fait des études d’histoire terminées par une maîtrise et bien plus tard, par une thèse de doctorat soutenu le 12 mars 2005 sur le juriste antifasciste, Italien et Européen, Silvio Trentin, figure de l’antifascisme et de la Résistance et libraire à Toulouse. Paul Arrighi aime beaucoup la Corse ou il a tant de fois séjourné depuis son enfance dans le village paternel. Ses goûts et les valeurs essentielles qu’il s’efforce de promouvoir sont : la liberté, la curiosité d’esprit, l’ouverture aux autres. L’écriture de la poésie est en quelque sorte devenue pour lui une sauvegarde et un talisman dans l’attente hypothétique d’un monde plus tolérant ainsi que de l’émergence d’un indispensable nouveau rapport avec la nature.

 

Ce recueil évoque les thèmes suivants :

Souvenirs d’Enfance situés avant 1962 en Kabylie à Akbou où mes parents

enseignaient, puis à Luchon où se situe la maison maternelle et où tant de souvenirs de jeux avec mon frère Régis sont encore présents à mon esprit.

Sur les Chemins de Toulouse correspond l’éloge de ma chère ville définie par René-Victor Pilhes comme « subtile, épicurienne et tolérante » largement ouverte aux influences Méditerranéennes. J’y dépeins le Toulouse des quartiers de ma jeunesse, le faubourg Bonnefoy, Croix-Daurade, l’atmosphère enflammée du lycée Raymond Naves puis les différents quartiers de Toulouse où j’ai résidé après mon retour dans cette belle ville en 1992.

La Corse, l’île enchanteresse correspond aux lieux et aux arbres souvent emblématiques de cette île si « souvent conquise jamais soumise » qui sait si bien aimanter ses amoureux et ses fidèles et leur rend leur attachement au centuple.

Les poésies de Révolte et de Feu décrivent mes passions parfois mes indignations. Aujourd’hui que j’ai atteint 60 ans, prétendument l’âge de la sagesse, j’ai gardé vivant cette faculté de m’indigner et de me révolter avec mes mots car comme l’a écrit Gabriel Celaya « La poésie est une arme chargée de futur ».

 Renouveau des saisons et petits bonheurs regroupe des poèmes sur les

saisons, quelques lieux que j’ai découverts et aimés et pour finir, évoque nos

compagnons les chiens qui sont une source de confiance et de réconfort."

 

Saint-Paul converse ensuite avec l'invité de la semaine : Michel HOST.

Il s'explique sur les chemins pris dans sa vie, notamment après le Prix Goncourt pour "Valet de nuit" en 1986. Voici comment il se présente lui-même :

 

 Michel Host  / Notice biographique  (brève autoscopie)

Né - l’écrivain, précision utile - en 1942, en Flandre.

Vit à Paris et en Bourgogne. Poète, romancier, nouvelliste, traducteur. Hispaniste, lusophile, arachnophile et ami des chats. Agrégé d’espagnol et professeur heureux dans une autre vie. Amateur de vins, de vitesse et de rugby (la deuxième de ces passions ayant été récemment freinée par la loi, il porte dorénavant ses efforts sur les deux autres.) Aime les dames, et aussi les enfants, mais seulement jusqu’à l’âge de dix ans. Athée déterminé, il ne porte cependant aucune condamnation sur ceux qui estiment devoir croire en un Dieu ou un autre, en dépit de cette évidence que ceux qui prétendent l’avoir « rencontré » sont des vantards ou des imposteurs. 

Marié légalement à une artiste peintre (une plasticienne, selon le lexique contemporain), père d’une fille musicienne, esclave de trois chattes : Artémis (décédée), Nejma (décédée) et Tanit, et d’un chat sibérien et sourd nommé Snejok.

Se considère moins comme un créateur, terme grandiloquent réservé à Dieu, aux couturiers et aux fabricants d’automobiles, que comme un digresseur (théorie personnelle récemment développée dans Topic Magazine (Cambridge University). Contributeur dans différentes revues en activité ou défuntes* : Revue des Deux Mondes, Révolution*, Revue d’esthétique, L’Art du bref*, L’Atelier du roman, La Barbacane, Harfang, L’Autre Sud*, Nouvelle Donne*, Écrire & Éditer*, Lieux d’Être, Salmigondis…

Dirige depuis l’automne 2009 la revue de littérature et de pensée : La Sœur de l’Ange.

Fondateur de l’Ordre International du Mistigri qui comporte une quarantaine de membres répartis sur les deux continents, l’européen et l’américain. Son amour des animaux est une affaire d’enfance, nullement consécutive à cette déception que cause d’ordinaire la fréquentation des êtres humains.

Ont tenu un rôle essentiel dans sa formation initiale les écrivains, poètes et philosophes français des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, avec plusieurs auteurs de l’antiquité classique et des littératures espagnole, portugaise et allemande.

Peu attiré par le tourisme, il se déplace le moins possible, mais apprécie de voyager, c’est-à-dire de rester, aimer et connaître.

A improvisé des directions d’ateliers d’écriture en milieu scolaire, non pour former des écrivains, mais pour partager le plaisir du texte et rencontrer l’Autre-Soi. S’est un temps agrégé aux Ateliers du Jeune Ecrivain.

Apprécie l’aphorisme, l’adage, l’apophtegme et la maxime, dont il possède une riche collection personnelle. Sachant le diagnostic du docteur Jules Renard : « Sauf complications, il va mourir », il tente de s’appliquer le traitement préventif préconisé par la marquise de Sévigné : « Faisons provision de rire pour l’éternité. »

 

Plusieurs de ses livres ont été traduits en différentes langues, dont le chinois. Lui-même traduit de l’espagnol, du portugais, et seulement des textes qu’il aime. S’adonne volontiers au grec ancien. N’a pas trouvé le temps de s’ennuyer.

N’a encore assassiné aucun chroniqueur littéraire et aucun éditeur. Est conscient de son mérite sur ce point. Il place aussi de grands espoirs dans son site HOSTSCRIPTVM (aujourd’hui en panne !) pour asseoir sa mauvaise réputation.

La bêtise le remplit de mélancolie et de peur, car elle est bien trop intelligente ainsi que l’observa Robert Musil : « Il n’est pas une seule pensée importante dont la bêtise ne sache aussitôt faire usage, elle peut se mouvoir dans toutes les directions et prendre tous les costumes de la vérité. » Seul, on le sait, Paul Valéry pouvait la narguer impunément.

Bibliographie (juin 2014)  (suivi de l’astérisque  * , le livre est libre de droits et ré éditable)

-          POÈMES   -

Les Jardins d’Atalante,  Ed. Rhubarbe  (Auxerre),  juin 2014

Figuration de l’Amante, Ed. de l’Atlantique , (Saintes) coll. Phoïbos, 2010

Poème d’Hiroshima, Ed. Rhubarbe,  (Auxerre),  2005

Alentours (petites proses), Ed.  de l’Escampette, 2001

Graines de pages *, poèmes sur des photos de Claire Garate, Ed. Eboris (Genève), 1999

Déterrages / Villes, Ed. Bernard Dumerchez, 1997

 

-          NOUVELLES & RÉCITS  -

L’Amazone boréale *nouvelles, Ed. Luc Pire, coll. Le Grand Miroir, (Bruxelles), 2008

Le petit chat de neige, nouvelles express, Ed. Rhubarbe (Auxerre), 2007

Heureux mortels, nouvelles, (Grand Prix de la nouvelle de la SGDL), Ed. Fayard, 2008

Peter Sís ou l’Imagier du temps, Ed. Grasset , 1996

Les Attentions de l’enfance, récits (Prix du livre de Picardie), Ed. Bernard Dumerchez, 1996 – réédition aux Ed. La Table Ronde, coll. La Petite vermillon, 2002

Journal de vacances d’une chatte parisienne, récits, Ed. La Goutte d’eau (hors commerce), 1996

Forêt Forteresse *, « conte pour aujourd’hui », Ed. La Différence, 1993

Les Cercles d’or, nouvelles, Ed. Grasset, 1989

 

-          ROMANS  -

Mémoires du Serpent, roman, Ed. Hermann, 2010

Zone blanche, roman, Ed. Fayard, 2004

Converso ou la fuite au Mexique, roman, Ed. Fayard, 2002

Roxane, roman, Ed. Zulma, 1997  - réédition au Cercle Poche, 2002

Images de l’Empire, « roman d’un chroniqueur », Ed. Ramsay, 1991

La Maison Traum, roman, Ed. Grasset, 1990

La Soirée, roman, Ed. Maren Sell, coll. Petite Bibliothèque européenne du XXe siècle, 1989 – réédition aux Ed. Mille & Une Nuits, 2002

Valet de nuit, roman (Prix Goncourt 1986), Ed. Grasset, 1986

L’Ombre, le Fleuve, l’Été, roman, Ed. Grasset, 1983 et Livre de Poche, 1984 (Prix Robert Walser 1984, à Bienne – Suisse)

 

-          TRADUCTIONS  -

Romancero gitano / Romances gitanes,  de Federico García Lorca, bilingue, aux Ed. de l’Atlantique, coll. Hermès, 2012

Ploutos, d’Aristophane  (traduction nouvelle), Ed. des Mille & Une Nuits, 2012

Coplas por la muerte de su padre / Stances pour la mort de son père, de Jorge Manrique, bilingue, aux Ed. de l’Atlantique, coll. Hermès, 2011

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse des XIIe et XIIIe siècles, - première traduction en langue française, Ed. de l’Escampette, 2010

Lysistrata, d’Aristophane (traduction nouvelle), Ed. des Mille & Une Nuits, 2008

La Fable de Polyphème et Galatée, de Luis de Góngora, Ed. de l’Escampette, 2005

Les Sonnets, de Luis de Góngora  (les 167 sonnets authentifiés), Ed. Bernard Dumerchez, 2002

Vanitas, nouvelle d’Almeida Faria, dans Des nouvelles du Portugal, Ed. Métailié, 2000

 

Michel Host est agrégé d’espagnol, amoureux des langues espagnole et portugaise. Il a étudié le grec classique pour son plaisir.

Autres publications

En collaboration & Ouvrages collectifs

 

La nouvelle est la fin, in Pour la nouvelle, Ed. Complexe, coll. L’heure furtive, 1990

40 Ecrivains parlent de la mort, Ed. Horay, coll. Paroles, 1990

Avec le temps, si j’ose dire…, in « Nouvelles du temps & de l’immortalité », Ed. Manya, 1992

Transmutations littéraires, in Chercheurs d’Or, Cahier Figures, N° spécial : Ecrans de l’Aventure, Cahier N° 12 du Centre de Recherche sur l’Image, le Symbole, le Mythe, 1993

L’affaire Grimaudi, roman, avec A.Absire, J.C.Bologne, D.Noguez, Cl.Pujade-Renaud, M.Winckler, D.Zimmermann, Ed. du Rocher, 1995

Dit de Neptune en sa fontaine, in « Des Livres et vous », Anthologie dirigée par Henri Zerdoun, aux Ed. Éboris, à Genève, 1996

Roman, problème sans énoncé,  in « Questions du roman / Romans en question », Ed. Revue Europe, 1997

Fable de l’homme invisible, in « Le Livre Blanc de toutes les Couleurs », Ed. Albin Michel, 1997

La dérive des mers, in « Cent ans passent comme un jour »,  56 poètes pour Aragon, Ed. Dumerchez, Coll. Double Hache, 1997

Double Hache 1990-2001  - anthologie – Ed. Bernard Dumerchez, 2001

La Plume et la Faux, 1914-1918, poèmes sur des images de Philippe Bertin, Intensité Editions, 2001

Geste du jouvenceau qui point n’ayant nom bien sut en l’aage moderne machiner s’en faire ung de hault credit & proufict, nouvelle, in Les Chevaliers sans nom, Nouvelle Donne et Nestiveqnen Éditions, 2001.

Pure voltige, puis sur une feuille, ouvert, nouvelle, in Le dernier livre, Nouvelle Donne et Nestiveqnen Éditions, 2002.

Claire au Touquet, 1953, in « Le bord de mer », sous la direction de Claude Jacquot, photographies de Claude Jacquot, 2003

L’Enquêteur, in « Nouvelles / Novellas », 1er Salon du Livre de Chaumont,  Ed. Les Silos, 2003

C’était un lundi de novembre, La Compagnie des Livres, 2003

Puzzle dans la nuit, in « Petites nouvelles d’Éros », Cercle Poche, 2003

Digression et aléagraphie, in « Le roman, pourquoi faire ? », Ed. Flammarion, coll. L’Atelier du roman / Essais littéraires, 2004

L’Appel de la forêt – la forêt dans le conte -, Editions Transbordeurs, 2005.

Chant des ombres, in « L’année poétique 2005 » (Anthologie), Ed. Seghers

Derniers lieux humains, in « Initiales a 10 ans & autres bonnes nouvelles, Librairies du Groupement Initiales, 2007

Enquête du le roman, 50 écrivains d’aujourd’hui répondent… Ed. Le Grand Souffle, 2007

Les Brucolaques, in « Was aus mir wurde  / Ce que je devenais » (Album du Prix Robert Walser / bilingue), 2008 – Fondation Robert Walser

 

Le Voyageur éveillé & autres nouvelles, Ed. Isoète, Cherbourg, 2009

Le Voyeur, in « Nouvelles belges à l’usage de tous », sous la direction de René Godenne, Ed. Luc Pire, coll. Espace Nord, 2009

Préfaces

Nuno Júdice, Les Degrés du regard, L’Escampette, 1993.

Alonso de Ercilla, La Araucana, Utz, 1993.

François Regnault, Chemin héréditaire, En-Bas, Lausanne, 1997.

Jean-Philippe Katz, Violons et fantômes, Littéra, 1996.

Monique Castaignède, Nom de code : Athéna & Hé bien ! La guerre ! Olympio, 2000.

A publié au cours du temps dans les REVUES suivantes :

Révolutions (devenue Regards),  L’Art du bref (revue fondée par Richard Millet), Quai Voltaire, Autre Sud,  Harfang,  Revue des Deux Mondes,  Nouvelles Nouvelles (revue de Daniel Zimmermann & Claude Pujade-Renaud),  L’Argilète (revue d’Arthur Cohen),  Les Cahiers du Ru (revue de Pierre Lexert), La Barbacane (revue de Max Pons), Topic (Université de Cambridge), Nouveaux Délits (revue de Cathy Garcia), Faites entrer l’infini (revue des Amis de Louis Aragon), L’Atelier du roman (revue de Lakis Proguidis), La Sœur de l’Ange (revue de Michel Host & Jean-Luc Moreau), Saraswati (revue de Silvaine Arabo), Le Manoir des Poètes (revue de Maggy de Coster)

*

Michel HOST après plus de trois décennies de publications n'a rien de l'écrivain habitué. Il ne porte sur le monde littéraire aucune condescendance; son travail l'a singulièrement fortifié dans une posture naturelle d'humilité, celle même qui fait dire si justement au poète moine de Ligugé, François CASSINGENA-TREVEDY: "l'humilité est une certaine certitude de soi". En aucune manière, il n'a considéré son travail d'écrivain et encore plus de poète, comme le déroulement d'une carrière. Il réserve celle-ci à son métier d'enseignant, agrégé d'espagnol. Ecrire est pour lui une vocation qui lui permet d'exister pleinement. Dans l'écriture comme dans la lecture, impossible d'oublier la personne intime qui s'y livre. C'est si vrai qu'il précède ses notes de lecture de la phrase suivante : "Une lecture est une aventure personnelle, sinon à quoi bon ?" Ce qui domine dans son œuvre et dans le désintéressement mercantile de sa démarche, c'est son indéfectible attachement à la poésie. C'est avant tout un poète, et sa dernière publication "Les jardins d'Atalante" en atteste. Il se reconnait dans la formule de Georges PERROS : "La poésie "Elle est ce qui est toujours là", dans nos jours et nos nuits difficiles, et pourquoi rêvons-nous la nuit, sinon parce qu'elle ne nous lâche pas". Non, Michel HOST ne lâchera jamais la poésie, même s'il reconnait avec la totale sincérité qui caractérise l'homme, qu'on ne peut être habitée par elle, nuit et jour. L'inguérissable dépendance de l'amour, la beauté confondante de la femme, sont les thèmes inépuisables du poète. Il lit pour illustrer cette évidence, des extraits de son livre "Figuration de l'Amante" paru aux éditions de l'Atlantique, et qui espérons le, sera réédité dans une anthologie ou autre livre, bientôt.   

TA CHEVELURE

 

Fluante flambante électrique

J’y baigne

Mes doigts

Mes mains

Mes désirs de Nil et d’Amazone

Contre ta nuque elle s’élance vers les rapides

Elle cascade

 

Laisse qu’elle broussaille et tourbillonne

Qu’en ses remous nos bouches nos joues

Se noient

Qu’en nos déportements

Lents soubresauts des corps tendus étendus

À dents de jaguar je morde cette crinière

Allumeuse

Qu’en ses courants ses effilages

Je flaire la toute puissance

De ses vagues de ses senteurs étoilées

Et prenne tes pistes à la course

Efflorescences

D’odeurs pour le chasseur

Inspiré affolé qui descend

À tes fontaines

À tes sources

À tes mousses écumeuses

Vers les souvenirs de nos désirs noués

Épissures du temps

*

 

TON FRONT

 

Je lève les yeux
Il brille ce matin, tes longs doigts,

Tes crèmes y pourchassent les rides

À l’heure malaise s’y porte ta main

S’y coule la lumière avide

D’y capter l’ombre d’une peine

J’y lis ta pensée nos pensées

Durs paysages, nos jours innocents,

Nos jours coupables

notre lent passage

Il se lève

Il m’éclaire

Laisse que l’orage de mes lèvres

Y lave ta tristesse et l’ennui de ce jour

*

Lecture d'extraits du livre "Les Jardins d'Atalante". Poèmes sur les douze mois de l'année illustrés par Danièle BLANCHELANDE

JANVIER

Infortune du vocabulaire cette année

 

misère de la syntaxe

 

muets de charme   secs  défoliés  abolis

dépouillés  plumés  nuls

les arbres

 

Le fond de la fontaine s’est crevassé

l’eau goutte à goutte a traversé

 parois  capes  couches  strates

pour dessiner un lac  une cuisse

en bas  dans la vallée désirée d’ombres

 

Nous  notre soif  déclinons

les crêtes  grattons le rocher de nos doigts cassés

 

Sans crier gare la femme a remué

le grand lac salé se vide de son sang 

les pores s’obscurcissent

les habitants de la vallée jouissent d’un coucher de soleil

génital

visible entre les jambes d’Albane

car goguenards les bergers  - là -

troupeau aux yeux rayés 

aux quatre coins

démons de l’antique jardin

en elle satisfont

des peurs séminales longtemps

enchaînées

 

Mais veille Atalante la chasseresse

qui sur leurs rires referme ses genoux coursiers

écrase leurs têtes de liqueurs gelées

ô craquement croissance décimale

loin propagée sur les eaux

Atalante se tourne et se rendort 

des mois des semaines

laissant au lac l’usage de recourir au sang

 

Et meurt le soleil sur ces hauteurs que le froid envahit

et jusqu’au cœur de nos ossatures se loge le gel

cependant que l’autre fontaine sourd doucement

entre tes cuisses qu’elle lave toute la nuit

 

Tu t’appelles Albane et le moi braconnier

entre dans ta nuit  

*

FÉVRIER

 

Amère amande altère mes os 

Amarante ô

tu devins la sereine amante de

celui qui jonchait le val de cadavres ennemis

et crucifiait les femmes sur les portes des sanctuaires

arrachait aux ventres des mères

le fœtus violacé les vives entrailles

qu’il livrait aux crocs des chiens

 

Si limpide Toi

plus suave que le clavecin des armistices

Toi couchée dans l’arc incendié

de ses cuisses

Toi ployant sous la masse

de son obscénité

 

Je me déchire à ton soupir

m’écorche au râle d’amour 

comment peux-tu ? comment peux-tu ?

Moi  retiré de ta bouche je vais sans clocher

ni maison dans l’ornière des égorgés

parmi ses victimes  tes victimes maintenant

ô Amarante trop aimante

moi fol insensé qui me désespère

mais empli de rêves où tu baves et gémis

et râles embrassée de flammes verges brandies

redoublantes lacérations de l’air

inscrites en griffes bleutées

à tes bras à tes seins lactescents

quand déjà les bourreaux hurlent tout excités

autour du brasier de tes yeux

dressant les poteaux où ton agonie finira

dans les saccades inondées du plaisir

 

Amarante ô mon innocente

tu avais cessé de lui plaire

à la traverse de ton ventre

sur tes seins déchiquetés

sur la neige

avec des gestes lents ils étendent

-         que du supplice fort l’on jouisse  -

leurs filets  le désir  un oubli de colombes

*

JUILLET

 

Hors leur écrin de satin tes flancs s’allument

mon regard te détache à l’aube où tu te faisais prendre

des chasseurs montés de leurs vallées

                                                                     Tu es Amarante

aussi belle en dépit de la sanie des étreintes

                                                                     d’abord

ce papillon triste au coin de ta lèvre emporte

le souci de tes yeux ma rancune tout ensemble

sauf cette source de sang dont mes mains n’ont su

dévier les courants mais qu’y faire si tu accordes

plus que pain et feu à plus de prétendants

que n’en affronta le Grec

                                    et  - penses-y – moi une Ombre

que pouvais-je contre leurs poings leurs fusils

leurs chiens l’alcool blanc qui les imbibe leurs plaisanteries

grasses herbes dont ils savent se repaître

 

Je te vois qui descends au torrent

antienne couchée sur une page de ciel toute

amertume déserte ma pensée cela suffit à combler

l’attente de la lumière rais jetés pluriel hommage

à ton corps elle est sur toi et peu à peu t’immacule

ô Joie

 

C’est d’une princesse solitaire future reine d’États

délimités sur des portulans que j’invente

c’est le premier bain d’un matin de création

où des oiseaux virevoltent autour de tes épaules

mes yeux seuls les doigts roux des joncs s’y posent

leur caresse mon regard

font tes gestes pudiques et neufs

                                                             quand déjà

tu te penches sur le miroir inversé et contemples

les rides de l’amour sur fond de sable blanc

 

Parmi l’étrange songe

pour plus de lenteur en l’accomplir

j’accoste voiles amenées aux baies aux dunes aux étangs

que tu révèles et ouvres à mon esquif

j’y erre à loisir lynx agile je te contemple toute

de branches en rochers de mousses en vergers

en silence y pourchassant le lièvre du frisson

à l’entour de tes seins

je fuis tes cimes effraction qu’un orage m’interdit

te propose dans l’éclair notre longue petite mort

notre course nouvelle et de poursuivre le jeu

*

Même si PERROS affirme qu'est "poète celui qui habite totalement son être", idée reprise par SOLLERS qui dit, lui, que "la poésie, on ne la fabrique pas, on la vit, on la respire, on l'habite", il n'en demeure pas moins que ce travail de création, malgré tout, toujours un rien suspect s'agissant de poésie, Victor Hugo la considérant d'ailleurs comme "un peu extra-légale", requiert une vraie fabrication. Car "un mot de trop met tout en péril" selon le constat bien vu de Louis-René DES FORETS. Et ce livre de douze poèmes de Michel HOST, s'il existe parce que, indéniablement, son auteur est bel et bien "habité de poésie", s'est façonné lentement, comme un luthier fignole chaque violon en chef d'œuvre.  L'auteur l'indique implicitement en exergue du livre : "Ces douze poèmes, issus d’un songe d’années  - jetés la première fois sur le papier en 1972, à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, réécrits de mois en mois, jusqu’en 2012 -, disent aussi la cruauté des Jardins abandonnés."

Enfin Michel HOST aborde son travail de traducteur. Nul mieux qu'un poète ne peut traduire un autre poète. Ce faisant, il sert une passion; cette passion est celle d'une admiration militante de l'œuvre traduite. Ainsi il choisit les figures les plus emblématiques de la poésie espagnole, le grec antique ARISTOPHANE, le portugais Almeida FARIA. Il répète son engouement jamais affaibli pour Federico GARCIA-LORCA.

Lecture par Michel HOST de deux poèmes du romancero gitano dont :

 

ROMANCE DE LA GUARDIA                                ROMANCE DE LA GARDE

         CIVIL ESPAÑOLA                                                CIVILE ESPAGNOLE

 

Los caballos negros son.                                       Noirs ils sont, noirs sont les chevaux.  

Las herraduras son negras.                                   Leurs fers aussi, leurs fers sont noirs.

Sobre las capas relucen                                         Sur leurs capes partout reluisent

manchas de tinta y de cera.                                  des macules d’encre et de cire.

Tienen, por eso no lloran,                                     Ils ont, c’est pourquoi ils ne pleurent,

de plomo las calaveras.                                         si obtus, des crânes de plomb.

Con el alma de charol                                           Avec leur âme en cuir verni

vienen por la carretera.                                         ils arrivent par la grand-route.

Jorobados y nocturnos,                                         Bossus au milieu de la nuit[1],

por donde animan ordenan                                  là où ils passent ils disposent

silencios de goma oscura                                     des silences de gomme obscure

y miedos de fina arena.                                        et tant de peurs de sable fin.

Pasan, si quieren pasar,                                       Ils passent, s’ils veulent passer,

y ocultan en la cabeza                                          puis dans leur tête dissimulent                                                  

una vaga astronomía                                            une imprécise astronomie

de pistolas inconcretas.                                       de pistolets immatériels.

 

                   *                                                                                    *

                                                                                     

¡ Oh ciudad de los gitanos !                                   Ô ville, ville des gitans !

En las esquinas, banderas.                                     Aux coins des rues sont vos bannières.

La luna y la calabaza                                               La lune avec la calebasse,

con las guindas en conserva.                                 les griottes qu’on a confites.

¡ Oh ciudad de los gitanos !                                   Ô ville, ville des gitans!

Ciudad de dolor y almizcle,                                   Ville de douleur et de musc,

con las torres de canela.                                         ceinte de tes tours de cannelle.

Cuando llegaba la noche                                        Tandis que la nuit approchait,

noche que noche nochera                                       ô nuit d’une nuit plus que nuit,

los gitanos en sus fraguas                                       les gitans au fond de leurs forges

forjaban soles y flechas.                                          forgeaient des soleils et des flèches.

Un caballo malherido                                             Mais un cheval blessé à mort

llamaba a todas las puertas.                                   à toutes les portes frappait.

Gallos de vidrio cantaban                                       Lors des coqs de verre chantaient

por Jerez de la Frontera.                                          vers Jerez de la Frontera[2].

El viento vuelve desnudo                                        Et tourne le vent dénudé

la esquina de la sorpresa,                                        au coin de la rue de Surprise, 

en la noche platinoche,                                            dans la nuit qu’argente la nuit,

noche que noche nochera.                                       ô nuit d’une nuit plus que nuit.

 

                  *                                                                                         *                                             

 

La Virgen y San José                                                 La Sainte Vierge et saint Joseph

perdieron sus castañuelas,                                        ont égaré leurs castagnettes,

y buscan a los gitanos                                               et ils vont chercher les gitans

para ver si las encuentran.                                         qui les retrouveront peut-être.

La Virgen viene vestida                                             La Vierge s’avance parée

con un traje de alcaldesa,                                          d’une toilette d’alcadesse[3],

de papel de chocolate                                                tout en papier de chocolat

con los collares de almendras.                                  avec ses colliers faits d’amandes.

San José mueve los brazos                                        Saint Joseph agite les bras

bajo una capa de seda.                                              sous sa belle cape de soie.

Detrás va Pedro Domecq                                          Derrière eux va Pedro Domecq[4]

con tres sultanes de Persia.                                       avec trois sultans de la Perse.

La media luna soñaba                                               La demi-lune s’ensongeait

un éxtasis de cigüeña.                                               dans une extase de cigogne.

Estandartes y faroles                                                  Les étendards et les lanternes

invaden las azoteas.                                                    envahissent jusqu’aux terrasses.

Por los espejos sollozan                                              À travers les miroirs sanglotent

bailarinas sin caderas.                                                 des danseuses privées de hanches.

Agua y sombra, sombra y agua                                  Et l’eau et l’ombre, et l’ombre et l’eau

por Jerez de la Frontera.                                             vers Jerez de la Frontera.

 

                    *                                                                                          *

 

¡ Oh ciudad de los gitanos !                                           Ô ville, ville des gitans!

En las esquinas, banderas.                                            Aux coins des rues sont vos bannières.

Apaga tus verdes luces                                                  Éteins-les tes vertes lumières

Que viene la benemérita.                                               car vient la Toute méritante[5].

¡Oh ciudad de los gitanos !                                           Ô ville, ville des gitans!

¿ Quién te vio y no te recuerda ?                                  Qui, t’ayant vue, peut t’oublier ?

Dejadla lejos del mar                                                     Oh! laissez-la loin de la mer

sin peines para sus crenchas.                                        avec ses mèches dépeignées.

      

                      *                                                                                         *

                                                                                        

Avanzan de dos en fondo                                               Ils avancent en rangs par deux

a la ciudad de la fiesta.                                                   jusqu’à la ville de la fête.

Un rumor de siemprevivas                                             Puis un murmure d’immortelles

invade las cartucheras.                                                   hante soudain les cartouchières.

Avanzan de dos en fondo.                                              Ils avancent en rangs par deux.

Doble nocturno de tela.                                                  Double nocturne de tissu,

El cielo, se les antoja                                                      et, dans leur idée, le ciel n’est

una vitrina de espuelas.                                                  qu’une vitrine d’éperons.

 

                       *                                                                                           *

La ciudad, libre de miedo,                                            Libre de toute peur, la ville

multiplicaba sus puertas.                                              alors multipliait ses portes.

Cuarenta guardias civiles                                              Les quarante gardes civils  

Entran a saco por ellas.                                                 s’y jettent pour la mise à sac.

Los relojes se pararon,                                                   Là, les horloges s’arrêtèrent,

y el coñac de las botellas                                                et le cognac dans les bouteilles

se disfrazó de noviembre                                                pour n’éveiller point de soupçons

para no infundir sospechas.                                           de novembre se travestit.

Un vuelo de gritos largos                                               Une longue envolée de cris

se levantó en las veletas.                                                 jaillit d’entre les girouettes.

Los sables cortan las brisas                                            Les sabres découpent les brises

que los cascos atropellan.                                               que les sabots ont culbutées.

Por las calles de penumbra                                            Au travers des rues de pénombre

huyen las gitanas viejas                                                  s’ensauvent les vieilles gitanes

con los caballos dormidos                                              avec les chevaux endormis,

y las orzas de moneda.                                                    avec leurs pots pleins de piécettes.

Por las calles empinadas                                                 Et le long des rues escarpées

suben las capas siniestras                                               se hissent les capes sinistres,

dejando detrás fugaces                                                   qui derrière laissent, fugaces,

remolinos de tijeras.                                                        les moulinets de leurs ciseaux.

 

               *                                                                                                    *

En el portal de Belén                                                       À la crèche de Bethléem

los gitanos se congregan.                                                ils se rassemblent les gitans.

San José, lleno de heridas,                                               Saint Joseph, couvert de blessures,

Amortaja a una doncella.                                                 met une fille en son linceul.

Tercos fusiles agudos                                                      Obstinés, stridents, les fusils          

por toda la noche suenan.                                               claquent durant toute la nuit.

La Virgen cura a los niños                                              La vierge soigne les enfants

con salivilla de estrella.                                                   qu’elle oint de salive d’étoile.  

Pero la Guardia civil                                                        Mais la Garde civile avance

avanza sembrando hogueras,                                          semant sur ses pas des brasiers,

donde joven y desnuda                                                    dans lesquels jeune et mise à nu

la imaginación se quema.                                                l’imagination se consume.

Rosa la de los Camborios                                                Rosa, fille des Camborios,

gime sentada en su puerta                                               assise à sa porte gémit

con sus dos pechos cortados                                           regardant ses deux seins coupés

puestos en una bandeja.                                                  qu’on a posés sur un plateau.

Y otras muchachas corrían                                              Et d’autres filles s’enfuyaient

perseguidas por sus trenzas,                                           pourchassées, saisies par leurs tresses,

en un aire donde estallan                                                 dans un air où partout éclatent    

rosas de pólvora negra.                                                    de ces roses de poudre noire.    

Cuando todos los tejados                                                 Lorsque tous les toits en terrasses

eran surcos en la tierra                                                     furent des sillons mis en terre

el alba meció sus hombros                                               l’aube balança ses épaules

en largo perfil de piedra.                                                  en un  très lent profil de pierre.

¡ Oh, ciudad de los gitanos !                                             Ô ville, ville des gitans!

La Guardia civil se aleja                                                      La Garde civile s’éloigne

por un túnel de silencio                                                     suivant un tunnel de silence

mientras las llamas te cercan.                                           tandis que les flammes t’encerclent.

¡ Oh, ciudad de los gitanos !                                             Ô ville, ville des gitans!

¿ Quién te vio y no te recuerda ?                                       Qui, t’ayant vue, ne se souvient ?

Que te busquen en mi frente.                                             Qu’on te cherche ici, sur mon front,

Juego de luna y arena.                                                         Ô toi, jeu de lune et de sable. 

 

Michel HOST, auteur consacré peu enclin à jouer le jeu d'une conformité médiatique dominante, a conservé l'enthousiasme du découvreur. Il semble naître, renaître plus justement à chaque nouvelle publication. Sa ferveur doit nous guider. Dans un monde littéraire où les "hommes habitués" sont cohortes de cynisme, cette fraicheur est un démenti à l'agacement qui pourrait s'installer. Qu'il en soit remercié !


[1] Sous les capes, les fusils portés en bandoulière leur dessinent des silhouettes bossues.

[2] Belle ville d’Andalousie qu’entourent de nombreux vignobles. Les Arabes du califat de Cordoue en avaient fait  une frontière défensive contre les invasions venues du Nord.

[3] L’alcadesse est l’épouse de l’alcade (ou alcalde), premier magistrat d’une municipalité.

[4] Le plus renommé des éleveurs de cognac d’Espagne, dont sur toutes les routes des panneaux publicitaires vantent les mérites.

[5] La Très méritante, la Toute méritante (la Benemérita), celle qui a bien mérité de la patrie : surnom familier de la Garde civile.

 

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