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17/06/2014

Hommage à Pierre Colin sur Radio Occitania

 

Le chanteur catalan RIBALTA qui a traduit FERRE, BERTHAUT le toulousain, BASTIDE le méridional, MIGOZZI le Corse du Var, le jeune FLAHAUT, au sommaire de cette émission consacrée à Pierre COLIN qui nous a quittés en mai. Mais les poètes sont impérissables et leurs voix veillent sur nos destinées.

Vous pouvez écouter l'émission en cliquant sur : http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html

 

Le compte-rendu de l'émission :

 

Christian Saint-Paul de retour de ce pays cousin de l'Occitanie, la Catalogne, où pendent aux balcons le drapeau revendiquant son indépendance et sa volonté de poursuivre son partenariat européen, fait entendre la voix virile et chaude d'un chanteur mythique découvert dans les années soixante en France, notamment au festival de Carcassonne où il venait en concert à côté de Paco  IBANEZXavier RIBALTA; diffusion de l'adaptation catalane du Vaisseau Espagnol de Léo FERRE: El Vaixell Espanyol.

Comme il l'avait promis la semaine dernière, Saint-Paul fait écouter un extrait de "Petits poèmes diversement appréciables mais néanmoins écrits avec grande attention" d'Olivier BASTIDE (cardère éditeur, 15 €); on reconnaît dans cet enregistrement la voix de l'éditeur lui-même, et d'ailleurs aussi poète, Bruno MSIKA. Ces textes ont été écrits sur des suites d'Erik SATIE. Diffusion "D'entrain bien mesuré" sur "Sonatine bureaucratique" du compositeur, pionnier du modernisme.

A signaler cette semaine, un jeune poète qui totalise tout de même presque une dizaine de publications : Jean-Marc FLAHAUTpour son livre "aliéné(s)" aux éditions des états civils, illustrations de Maxime DUJARDIN, 83 pages, 12,50 €. Un ton narratif, rugueux, où la poésie fait mouche comme dans les poèmes de DUBOWSKI; un régal pour la radio. Lecture d'un extrait.

Fugue

deux patients

se font la belle

c'est la troisième

fois cette année

 

deux patients

dont un que tout

le monde ici appelle

le policier

 

Cobra serre les poils

de sa barbe

entre ses doigts

et se prend à rêver

qu'il est cet autre

en cavale

 

il sait que je sais

qu'il sait mais continue

de garder le secret

 

une fois dehors

il aperçoit un village

dans le lointain

 

plus il avance plus il marche

et mieux il marche

 

Sainte Agnès

se trouve maintenant

dans son dos

et devant c'est le passé

*

 

Avant  d'aborder le poète de la semaine, Pierre COLIN, qui malheureusement ne peut plus être invité, puisqu'il nous a quittés le 5 mai 2014, Saint-Paul revient sur Philippe BERTHAUT qui avait, avec le poète disparu, des similitudes d'activités comme celle de formation et d'ateliers d'écriture. BERTHAUT écrit "Le champ de lave", COLIN "La lave et l'obscur". Lecture d'un extrait de "Paysage Déchiré" de BERTHAUT.

Poème, ce soir je ressens pleinement ta faille,

A ta manière d'empoisonner le monde

dans le maigre filet des mots,

de ne rien laisser paraître de l'enjeu

ni du câble de sang qui traverse la chair

en filament perpétuel.

 

J'entends des trouées de notes,

je les égrène d'attente,

les épuise sur le pré blanc,

retenus l'impatience et le vouloir mieux,

l'illusion du tout,

sa geste longue,

le méridien offert au cartographe aventurier,

avec sa meute de lieux toujours avides

d'assemblage.

Le manque alors et sa désinvolture

se mettent au cahier comme au lit figé des pierres.

 

Pousse de ta poitrine

La mêlée des fantômes.

 

Poème, ce soir je ressens pleinement la faille

que je ne puis parler.

Partager le piétinement.

Se reconnaître mutilé dans l'éloignement.

 

Ce soir le couchant s'effectuera sans couleur.

Tu partiras encore plus loin dans la sente absente.

 

Il n'y a plus lieu d'insister.

Laisse les lieux à leur cadastre.

 

Ils ne t'ont jamais demandé

de les mêler à tes désastres.

 

C'est une pierre à fond de chair

que ta vie ainsi révélée.

 

Tous les chants ont fondu dans l'air

et l'air n'en fut pas mieux porté.

 

Le paysage est dans la cage

que tu ouvres à chaque matin.

 

Un passeport pour le passage

que tu négocieras en vain.

 

Il n'y a plus lieu d'insister

tout ce que tu as pu en dire

 

te manque dès lors que l'écrire

devient grand temps de s'en aller.

*

Christian Saint-Paul revient sur "De bogue et de roc / Di riccia è rocca  L'amour l'amort  / Amor amorti "de Marcel MIGOZZI, édition bilingue français, corse, avec un avant-poème de Jean-François AGOSTINI et traduit en corse parStefanu CESARIColonna édition,100 pages, 10 €. Ce que la poésie aujourd'hui nous offre de plus dense, dans cette simplicité étourdissante qui témoigne de tant d'essorages, de tant de plaies cicatrisées. Cette écriture concise et d'une précision aiguë, cette percussion du langage qui rend compte de la percussion de la vie, précède de peu le silence. Plus tard elle le magnifiera.

Lecture d'extrait ainsi que de : "Et si nous revenions sans vieillir ?", "Voyageurs sans regard", "Qels âges as-tu ?", tous ces recueils chez Encres Vives, 6,10 € chacun, 2 allée des Allobroges 31770 Colomiers. A signaler également : "Un pied toujours dans mon quartier"(La Porte éditeur)"Derniers Témoins" (Tarabuste éditeur).

 

poème de province

autrement dit                       vieux linge

 

abandonné dans un lavoir

de mots usés            de phrases accrocs

 

et l'eau

va boue

*  

Bernard MAZO avait écrit dans "L'hostilité mortelle de l'inconnu" qui constituait le 364ème Encres Vives :

Toute écriture

            retourne

               un jour

                  au silence

 

L'écriture de Pierre COLIN est retournée au silence. Il nous appartient dorénavant de puiser dans ce silence et de retrouver la parole du poète et de la faire entendre. C'est notre vocation, à nous, acteurs de cette émission "les poètes". 

Pour cette première évocation, l'idée est de faire écouter ce flux poétique propre à Pierre COLIN. C'est ainsi que la parole lui est donnée à travers la lecture d'extraits de "La lettre de Mytilène", de "Les Soleils de l'Apocalypse"(Encres Vives éditeur, 6,10 € chaque volume), de "La lave et l'obscur" (prix spécial du jury Max-Pol FOUCHET, L'Atelier Imaginaire et Le Castor Astral éditeurs, 43 pages, 12 €).

Encres Vives lui a consacré son numéro 345, "Spécial Pierre COLIN" qui rassemble des critiques et notes de lecture deMichel DUCOM, Félix-Marcel CASTAN, Claude NIARFEIX, Michel BAGLIN, Henri HEURTEBISE, Marie Florence EHRET, Luis MIZON, Werner LAMBERSY, Michel COSEM, Les SOLICENDRISTES; LES PHOTOS sont de Maïté COLIN.

Lecture de "Pierre Colin : tout est en question" de Michel DUCOM, son vieux compagnon de "L'Education Nouvelle", les deux poètes s'étant rendus ensemble à Saint-Pétersbourg et à Moscou dans le cadre de la promotion de cet organisme. Lecture des mots de CASTAN, l'Occitaniste sur son alter égo celte.

Voici un extrait des mots prononcés par Michel DUCOM le jour des obsèques de Pierre COLIN le 7 mai 2014:

                                                 Un homme du partage

« Il fut un chercheur- trouveur. La recherche ne pouvait aboutir au scepticisme ou à la contemplation mélancolique. Elle devait s'enrichir de vérités conquises - fussent-elles provisoires ?-  pour ouvrir le droit aux bonheurs de vivre, de grandir, de savoir, de penser, de débattre.  « Il faut reprendre aux mots leurs dernières comètes »  avait-il écrit il y a longtemps...

Certains trouvent pour eux, pour enrichir leur image, lui fut un homme du partage. Le souci de faire connaître accompagnait la passion de connaître. Une générosité permanente, il écrivait sans cesse, publiait, s’engageait au plus haut niveau de ses exigences dans les stages que nous mettions en place, quels que soient les obstacles : l'argent, la santé, les incompréhensions, car toute idée neuve est d'abord souvent  reçue comme une violence. Rien ne l'arrêtait. Impulsif, il apprit la patience, enthousiaste devant les découvertes et les idées,  il apprit à se maîtriser le plus possible pour se faire entendre. Il a laissé de très nombreux articles dans la revue Dialogue et dans Cahiers de Poèmes -revues du GFEN- Il fut directeur plusieurs années de cette dernière qui avait été créée par son ami l'écrivain Michel Cosem. Une œuvre   pédagogique majeure, liée aux chemins de la création, de l'auto-socio-construction des savoirs, de la pensée mythique, de l'imaginaire, de l'écriture. Générosité intellectuelle qui n'avait pour limite que son absence de concession à ce qui lui paraissait aller à l'encontre de l'émancipation des enfants, des êtres humains, des peuples.

Une personnalité de chercheur d'autant plus exceptionnelle qu'on ne pouvait séparer son engagement pédagogique de son engagement politique sans concession du côté des opprimés. Un engagement fidèle, - très jeune il avait écrit avec des amis un ouvrage « Citoyen d'autrui »_ engagement fidèle  qui lui valut des conflits et de l'estime, un engagement qui lui a permis de confronter sans cesse son combat savant avec celui que les hommes menaient en tant que bataille collective pour vivre mieux. Quand des populations entières méprisent aujourd'hui  la vie politique, lui a su, jusqu'aujourd'hui lui redonner sa force, sa pertinence comme mesure des actes humains. Terrible leçon, encore à découvrir.

Son engagement en écriture a été intimement mêlé à son action publique et à ses préoccupations intimes. Il a publié plus de trente ouvrages, il a rempli des carnets et des carnets,  travaillé, et surtout il a témoigné très souvent sur ce qu'était le travail d'écriture, à partir des avancées les plus contemporaines.  Non pas du côté des recherches formelles qu'il connaissait bien pourtant, mais du côté du partage de la pensée écrite. Du côté du sens humain et de la possibilité pour tous de penser à l'écrit comme on pense sous d'autres formes.

Pionnier des ateliers d'écriture pour adultes, en tant qu'écrivain d'abord puis ensuite en tant que chercheur en éducation, il passa une grande partie de sa vie à les développer. Universités d'été, stages nationaux, actions locales et internationales, rencontres d'animateurs, séminaires de recherche dans tous les domaines où l'écriture se donnait avant son action comme domaine « réservé » à quelques-uns."

Sa biographie et bibliographie selon "Le Printemps des Poètes":

Biographie

Pierre Colin est né en Bretagne où il effectue de nombreux séjours. Il vivait à Tarbes.
Auteur d'une trentaine de recueils de poèmes, tous publiés à compte d'éditeur. Le premier recueil fut publié par Marc Alain, dans sa collection Formes et Langages
Le Recueil intitulé Une épine de bonheur a obtenu, en 1996, le Prix National Poésie Jeunesse.
Le recueil La lave et l’obscur a obtenu le Prix spécial du jury du Concours international de poésie Max-Pol Fouchet en octobre 2006 (Préface Werner Lambersy et Luis Mizon).

Bibliographie

Recueils, Roman, Nouvelles

  Le Kââ d’Isis, Roman Jeunesse, 2008

 

  Le Nord Intime, recueils de poèmes (Adultes), Editions Chemin Bleu, 2008 

 

  Je ne suis jamais sortie de Babylone, Éditions Multiples, Collection Fondamente, mai 2008

 

  Trouble en moyenne parole, Éditions Nouveaux Délits, Cathy Garcia, Laramière, janvier 2007

 

  Encres vives, spécial N° 345, avril 2007

 

  Contes de fées, Princesse occupe-toi de ta bouche, Éditions du corbeau, Raffuts, Toulouse, octobre 2006

 

  La Lave et l'Obscur, Éditions Le castor Astral, Prix spécial du Jury Concours International de poésie Max-Pol Fouchet, octobre 2005

 

  Lieux d'hiver, Poésies, Éditions multiples, Collection Fondamente, juillet 2003

 

  La Lettre de Mytilene, Revue Encres vives, N° 306

 

  Le Coefficient des marées, nouvelles, Éditions Blanc Silex, Collection "Amers", août 2002

 

  Le Retour à Sumer, Poésies, Éditions La Bartavelle, juillet 2002

 

  Tout retourne au bercail des langues, Numéro spécial de la revue "Encres vives" N° 265, novembre 2001

 

  La Baie des secrets, roman pour la jeunesse, Éditions du Laquets, mars 2001 

 

  Grèce obscure, Éditions Encres vives, avril 2000

 

  Chacun s'éveillera parmi ses mots dormants, Éditions La Bartavelle, mars 1999

 

  Le Corps rupestre, Éditions La Bartavelle, juillet 1998

 

  Une épine de bonheur, Prix National Poésie Jeunesse 96, Éditions La Bartavelle, Novembre 1997, 4ème édition, Tarbes 2006

 

  Se désagrègent, se décousent nos manteaux de disants, Éditions Encres vives, janvier 1997

 

  Monde aux yeux brefs, La loi du corps, Éditions « Soleils et Cendres », Septembre 1995

 

  Dans la Tour des Archets, Europos..., Éditions « Cadratins », octobre 1993

 

  J'ai dit mon nom, Folie dans les syllabes, Éditions « Encres vives »

 

  Il faut reprendre aux mots leurs dernières comètes, Éditions Glyphes

 

  Les mots 'ont pas de langue, Éditions "Encres vives"

 

  Remiremots, Citoyens d'autrui, etc., recueil collectif, 1970-1980

 

  Schizo-Symphonie, Éditions actuelles, Formes et Langages

Revues de poésie 
Encres Vives, Racines, Le Puits de l'Ermite, Glyphes, Rivaginaires, Filigranes, Soleils et Cendre, Traces, Le Pilon, Multiples, autres
Responsable de la revue « Cahiers de Poèmes », fondée par Michel Cosem, pendant une dizaine d’années ; collaborateur régulier de la Revue Dialogue du gfen.

Anthologies 

 

  Aa Pays des mille mots, Éditions Milan, Michel Cosem

 

  Les poètes du Sud-Ouest, Éditions multiples, Henri Heurtebise.

Éducation et Pédagogie

 

  Réconcilier Poésie et Pédagogie

 

  Ça Conte

 

  L'atelier d'Ecriture

 

  Livres de Formation pour Adultes et Formateurs, auteur collectif, Coordonnateur: Pierre Colin, Editeur GFEN

Cette émission est une première approche de ce poète, qui compte désormais parmi ceux qui nous éclairent dans les ténèbres du présent, où il nous a laissés.

 

Christian Saint-Paul

 

 

 

ps : on peut lire aussi Pierre Colin entre autre dans le numéro 21 de la revue Nouveaux Délits :

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2006/...

C.G.

 

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09/06/2014

Avis de parution : Le chasseur immobile de Fabrice Farre par l'association "Le Citron gare"

avec des illustrations de Sophie Brassart (avis de parution ci-joint Bondecommandelechasseurimmobile.pdf).
 
Si vous souhaitez vous procurer ce recueil, vous pouvez faire un tour sur le blog http://lecitrongareeditions.blogspot.fr et écrire à Patrice Maltaverne.
 
Vous trouverez également ci-joint, pour partage, des extraits du numéro 56 de Traction-Brabant désormais disponibles sur le Cloud d'Orange, avec des poèmes d'Alain Minighetti, Jean-Baptiste Pédini, Christophe Lévis, Marc Tison, Jan Bardeau, Cathy Garcia, Jacques Laborde, Karim Cornali,
 
 
 
 
 
 
 
 

05/06/2014

Cyril C. Sarot - L’AD XVI / Ces traces laissées dans le sable

 

Une suite d’informations, d’observations ou de faits glanés au fil de mes lectures, de la vie et de ses hasards. Je les propose de manière brute, sans commentaires, car les choses me semblent parfois parler d’elles-mêmes, ou par les résonances et les échos provenant de leur simple mise en miroir.

Selon une étude de l’ONG Oxfam, les 67 personnes les plus riches de la planète détiendraient autant que les 3,5 milliards les plus pauvres.

Aux États-Unis, depuis le début de la crise, 95 % du peu de croissance créée a été accaparé par les 1 % les plus riches.

Lorsqu’ils collent un mot sur le rideau de fer du magasin afin d’expliquer une fermeture exceptionnelle, les propriétaires du petit bazar en bas de chez moi, qui ne sont que deux (mari et femme) prennent toujours le soin de signer « La direction ».

Vue à la télé, une adolescente expliquant que son seul rêve dans la vie serait de pouvoir dépenser sans compter.

Le traité de libre-échange transatlantique, en cours de discussion dans le plus grand secret entre les États-Unis et l’Union Européenne, prévoit la possibilité pour les investisseurs d’attaquer en justice les États qui prendraient des décisions nuisibles à leurs intérêts et à leurs profits (normes sanitaires trop lourdes, droit du travail trop contraignant, nouvelle législation environnementale, instauration d’un salaire minimum…).

Une enquête interne menée au début des années 2000 au sein de la Commission européenne aurait permis de déceler des traces de cocaïne dans 59 des 61 toilettes examinées.

Des logiciels malveillants introduits par la NSA dans des millions d’ordinateurs lui auraient permis d’en contrôler les caméras et les micros, sans que rien n’en témoigne, afin d’écouter les conversations et de prendre des photos dans la pièce où ils se trouvent.

Dès l’après-guerre, certains constructeurs automobiles américains ont travaillé le bruit de fermeture des portières afin qu’il soit « rassurant ».

Aux États-Unis, il existe des plages réservées à la pêche, surveillées par la police de la pêche, où le seul fait de s’asseoir sans pêcher constitue un délit.

Depuis 2011, en Allemagne, une loi protège le droit des enfants à faire du bruit, des crèches ayant dû fermer suite à la plainte de citoyens pour lesquels les cris des enfants créaient une souffrance, qui avait pour conséquence de déprécier leur bien immobilier.

En Belgique, une centaine de prisonniers volontaires (n’ayant commis aucun délit) a accepté de passer un week-end derrière les barreaux pour tester la nouvelle prison de Beveren.

Dans la rue, croisé un punk fumant une cigarette électronique.

*

Cette brève pensée d’Eric Chevillard : « Misérable, éphémère, de passage, bien peu de chose certainement ; je constate néanmoins qu’il faut tout un océan pour effacer la trace de mon pied sur le sable. »

*

Tout un océan, oui. Encore faut-il qu’il y ait la possibilité d’une trace. Encore faut-il qu’on puisse se projeter dans le monde pour y laisser son empreinte. Tant de gens semblent coupés d’eux-mêmes qu’elle paraît incertaine. Impossible, interdite, comme effacée d’avance. Il ne peut y avoir de projection dans le monde sans appartenance à soi : aucun moyen d’échapper à ce préalable. Rien ne peut être envisagé hors de ce regain d’être. Pour pouvoir être au monde, il faut d’abord être à soi.

*

Je relis rarement L’Autrement Dit. Non seulement parce que l’expérience m’est généralement peu agréable, mais surtout pour éviter de tomber dans certains pièges ; comme celui de vouloir sembler à tout prix cohérent. Si je me relisais trop souvent, je m’appuierais certainement sur les idées déjà formulées, m’en servant comme de jalons, incité à rester dans leurs sillons, privilégiant celles susceptibles de rester dans la ligne (il m’est déjà arrivé plusieurs fois de me censurer moi-même, sur le mode du « je ne peux tout de même pas dire ça après avoir écrit ça »), alors qu’il faut savoir lâcher la bride à la pensée et à ses éventuelles contradictions. Elles sont les reflets fidèles du tumulte intérieur dont elles sont aussi l’expression. L’écriture permet (entre bien d’autres choses) d’organiser la pensée, d’essayer, par la recherche du mot juste, d’être au plus près de ce que l’on pense. Mais la consistance qu’on cherche à lui donner ne doit pas masquer la part d’hésitations et de doutes dont elle est également constituée (il me faut passer par tant d’échecs et de tâtonnements avant de pouvoir accoucher d’une idée qui tienne un tant soit peu la route !). Ce que l’on pense n’est jamais absolument et définitivement ce que l’on pense ; la tentation d’une parfaite cohérence peut écarter de la discontinuité naturelle de la pensée, et de l’instabilité intérieure dont elle témoigne.

*

Ne pas se relire peut donc mener à se contredire, mais également à son contraire : se répéter. Cette redondance n’est d’ailleurs pas forcément un défaut : il peut m’arriver de me répéter volontairement, de manière à préciser ou à approfondir les choses ; sans compter les clous que l’envie me vient d’enfoncer. Ainsi l’ai-je déjà dit : l’emploi disparaît. Toujours sous l’effet des gains de productivité, des délocalisations et de la recherche de profits, de plus en plus en raison de la robotisation et du développement de l’économie de l’immatériel (une étude réalisée par deux chercheurs de l’université d’Oxford aboutit à la conclusion que lors des vingt prochaines années, 47 % des emplois actuels seront remplacés par des ordinateurs). On peut soit le regretter – voire s’en effrayer, réaction jusqu’à présent la plus commune – soit en profiter pour voir les choses autrement, se décidant enfin à prendre en compte les mutations en cours et les perspectives nouvelles que celles-ci pourraient offrir (nouveaux modes d’existence, plus grande appartenance à soi, revenus découplés du travail, temps libéré, esprit libéré, vie libérée…). Quoi qu’il en soit et en vertu de ce contexte, exiger des demandeurs d’emploi qu’ils trouvent à tout prix un travail semble garder peu de sens ; tout comme d’ailleurs exiger des entreprises qu’elles en créent.

*

Ce slogan relevé sur le site d’Yves Pagès : « Work in regress / Dream in progress », en écho à ce propos d’André Gorz : « Une perspective nouvelle s’ouvre ainsi à nous : la construction d’une civilisation du temps libéré. Mais, au lieu d’y voir une tâche exaltante, nos sociétés tournent le dos à cette perspective et présentent la libération du temps comme une calamité. Au lieu de se demander comment faire pour qu’à l’avenir tout le monde puisse travailler beaucoup moins, beaucoup mieux, tout en recevant sa part des richesses socialement produites, les dirigeants, dans leur immense majorité, se demandent comment faire pour que le système consomme davantage de travail – comment faire pour que les immenses quantités de travail économisées dans la production puissent être gaspillées dans des petits boulots dont la principale fonction est d’occuper les gens. »

*

Les occuper pourquoi ? Pour les distraire de quoi ? Les contraindre au néant qui les entoure ? Les contenir dans les filets du grand bizness globalisé ? Les conserver laborieux dans leur formol ? Je crois moins à une vaste opération de contrôle planifiée qu’à un enfermement de l’esprit généralisé, chez les dirigeants comme chez les dirigés. Tout le monde trempe dans le même bain. Chacun se noie dans un océan qui recouvre tout : plus d’ailleurs, plus d’issue, plus de rêve ; plus de sable, plus de plage, plus de grève. Ce ne sont plus les traces laissées sur le sable que cet océan-là efface, mais la possibilité même d’y laisser une trace. Le non-être plonge ses racines dans les eaux troublées du non-sens. Au point où l’on en est, penser, rêver, vivre, aimer paraît un engagement.

*

De Flaubert : « Mais ne lisez pas comme les enfants lisent, pour vous amuser, ni comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. Non, lisez pour vivre. »

*

Il suffit d’un beau vers, d’une belle phrase, d’une belle image pour que les larmes me viennent. Parfois d’un élément de pensée, saisissant et lumineux. J’ai alors l’impression que c’est le monde entier qui m’est offert. J’ai le sentiment aigu de ce qui m’est donné et j’en suis bouleversé. Mais ce sentiment dépasse de loin la simple volupté : il naît de la rencontre entre ce que je viens de lire ou d’entendre et quelque chose qui le dépasse. Comme si la beauté reçue était un écho à l’harmonie du monde. Comme si sa perception m’élevait à mon tour à sa hauteur. Tout à coup le présent s’élargit et je me sens transporté au cœur des choses. L’émotion est la conséquence et le moyen de ce transport ; je la sens qui se diffuse en moi, elle se déploie, s’écoule et se répand comme le jus d’un fruit dans lequel on vient de mordre. Je suis touché au plus profond et au plus précieux de ma sensibilité. Une multitude de choses entrent alors en résonance. Mes yeux s’embuent et l’émotion me serre la gorge. J’ai le cœur léger et lourd à la fois. Il m’arrive d’éclater en sanglots, sans plus savoir si c’est de tristesse ou de joie.

*

Ces lignes d’Andreï Tarkovshi, extraites de son livre Le temps scellé : « Je ne parviens pas à croire qu’un artiste puisse créer uniquement pour « l’expression de soi ». Cette idée d’une expression qui ne tienne pas compte de l’autre est absurde. Chercher un rapport spirituel avec les autres est un acte éprouvant, non rentable, qui exige le sacrifice. Et tant d’efforts en vaudraient-ils la peine si ce n’était que pour entendre son propre écho ? »

*

Pour la première fois depuis bien longtemps, cette année, j’ai apprécié les décorations de Noël. Non qu’elles aient été fondamentalement différentes des années précédentes, mais cette fois, au moins, je me suis autorisé à les apprécier. C’est que, jusqu’ici, au nom de ce que représente cette période de fièvre mercantile, je refusais les sensations que me procuraient ces jeux de lumières et leurs couleurs. En vertu d’une lucidité glaciale et vaniteuse, je m’interdisais de retrouver un peu de l’émerveillement qui était le mien lorsque j’étais enfant. Quelle connerie de se mutiler ainsi ! Quelle plaie d’être à ce point dogmatique vis-à-vis de soi-même !

*

Faire preuve de lucidité : ok. Sonder les choses et ne pas se satisfaire des apparences : bien sûr. Mais le faire sans négliger son intériorité, sans la censurer, sans repousser l’équivoque au profit d’une conscience trop sûre d’elle et placée au-dessus de tout. Désolant de faire de sa raison la gardienne policière de ses émotions. En soi aussi, se méfier des instances supérieures.

*

Le portrait type du parfait progressiste : prôner la tolérance, manger bio, être pour le mariage pour tous, ne pas croire en Dieu, détester Zemmour.

*

Si je vous dis « j’ai compris votre douleur » et que je continue de vous appliquer les sévices qui sont à l’origine de cette douleur : je suis un menteur, un imbécile ou un pervers. Si je vous dis « j’ai compris votre message » et que je continue d’appliquer les programmes qui sont à l’origine de ce message : je suis un homme politique.

*

Une lectrice m’écrit pour me dire que mes textes, trop longs, lui parlent peu, qu’elle aimerait plus de concision, qu’elle s’y sent souvent perdue, qu’elle a du mal à voir où je veux en venir, qu’elle peine à me suivre dans la succession des thèmes qui y sont abordés, bref, que tout cela ne lui convient guère (point de vue oh combien respectable !), même si, m’écrit-elle, « politiquement nous sommes du même bord ». Elle semble par là me signifier qu’elle et moi sommes de gauche, ce qui pourrait compenser, du moins en partie, l’ennui qu’elle ressent à me lire et l’obscurité de mes textes. Mais est-elle si sûre de ce qu’elle avance ? Mes convictions politiques apparaissent-elles si nettement entre ces lignes incertaines et absconses ? S’il y a une chose dont je me fiche ici de témoigner, c’est bien de mon « bord » politique ! Qu’importe si vous et moi penchons du même côté, puisqu’il s’agit ici de nous rencontrer et non de piloter un side-car ? J’admets volontiers apprécier la plume d’auteurs estampillés de droite, comme Léon Bloy ou Bernanos, leur langue à vif, la tension de leurs textes, leur verve pamphlétaire née de leur détestation des valeurs établies, du conformisme, de la bien-pensance consensuelle et de la tiédeur des débats qui en découle. Ces lectures suspectes suffisent-elles à me faire changer de bord ? Remettent-elles en question mes tropismes de gauche ? D’ailleurs, de quelle gauche s’agit-il ? Celle du pacte de responsabilité ? Du maintient du cap ? Du gouvernement de combat ? Être de gauche, après tout pourquoi pas. Mais s’il me faut être de gauche, alors c’est d’une autre gauche, informelle et bien à moi. Parce que moi, ma gauche, c’est celle de mon pote Laurent, paysan, qui pratique une agriculture naturelle et dont la façon de travailler semble en adéquation totale avec la façon de penser ; celle de mon pote Nico, qui un jour a quitté son boulot et vendu sa voiture pour s’acheter un appareil photo et nous délivrer sa vision talentueuse et singulière du monde ; celle de Juliette, riche de son attention aux autres et des amitiés nombreuses qu’elle sait faire vivre et perdurer ; celle de Christelle, vibrante de sa faculté à mettre du jeu entre le monde et elle et toujours prête à lâcher la bride à son imaginaire ; celle de Virlo, dont la présence et la parole sont si pleines d’images et de poésie ; celle de Nicole, dont les difficultés de la vie n’ont en rien altéré la fraîcheur ; celle de Camille, à la finesse d’esprit si pétillante ; celle de Luc, dont la conversation vous rend plus riche de son amour de la littérature et de la langue ; celle de Max, à l’intelligence contagieuse, qui ose la pensée et le partage de son questionnement du sens ; celle de tous les autres, que je ne cite pas ici, mais qui par leur présence et leur façon d’être au monde me le rendent plus beau et plus vivable. La voilà ma gauche ! Une gauche sans parti, libre et sauvage. Une gauche « vécue », qui évolue et se construit d’elle-même. Une gauche faite de rencontres, d’amitié et de confiance, à côté de laquelle l’autre, l’officielle, l’institutionnelle, n’est rien.

*

Ce genre de gauche, chacun porte la sienne. Elle est unique et intime. Qu’on l’appelle gauche ou non a d’ailleurs peu d’importance. Ce qui importe, c’est qu’on s’y reconnaît par l’intensité des liens qui la composent, et non par son appartenance au clan. Ce qui compte, c’est la force de ses liens et la densité de ses échanges. Des communautés se forment dans le cœur de chacun, qui le plus souvent s’ignorent. Elles se croisent et se rencontrent, mais sans avoir conscience d’elles-mêmes. Pourtant elles sont là, fertiles, changeantes, vivantes, faites d’expériences sensibles et de présences au monde. C’est là qu’il se passe réellement quelque chose, sans qu’on puisse définir exactement quoi. Et c’est dans cet indéfinissable, dans cet impalpable, dans ce qui s’échange en dehors de toute organisation ou structure – tout cela qui n’est pas directement évaluable et observable – que réside leur plus grande force.

*

De Georges Picard, extrait de son Journal ironique d’une rivalité amoureuse : « Je pense parfois à tout ce qui se trame ici et ailleurs, aux innombrables histoires qui se nouent – d’amour, de haine, d’intérêt – et même aux combinaisons aléatoires de la vie. Cela doit former un complexe infini de relations, désirées ou subies, dans l’hyper-réseau du monde. Pourtant, je suis prêt à croire que chaque événement influence mystérieusement l’équilibre général comme entrent en résonance les échos des galaxies les plus éloignées. Si c’est le cas, chacun assume avec sa propre histoire un peu de la finalité globale : personne ne peut se prétendre entièrement détaché des autres. Drôle de pensée qui me rend attentif autant à moi-même qu’à ce qui m’entoure. »

*

États d’être et résonances dans l’écheveau des relations. Cela compte et cela pèse. Précieuses sont les traces ainsi laissées dans le sable. Il y a dans l’informel bien plus de potentialités qu’on croit.

 

Allez en découvrir plus dans l'Autrement dit, le blog de Cyril C. Sarot qui se présente ainsi :

« Je ne me considère pas écrivain. Ni poète ni penseur ni artiste. Ce serait futile et arrogant. Comme l’a écrit Van Gogh dans une lettre à son frère Théo : « Je ne suis pas un artiste, comme c’est grossier – même de le penser de soi-même. » Ce qui ne m’empêche pas d’avoir une activité de création, d’écrire et de le faire avec exigence. D’exprimer des éléments de pensée par l’écriture, versifiée ou non. Sans, je le répète, jamais me prendre pour un poète, un penseur ou un écrivain.

Donc ni penseur ni écrivain ni poète ni artiste. Ce qui ne m’empêche ni de penser ni d’écrire. Résolument et dans la conscience de mes limites. Lexicales, culturelles, intellectuelles.

Je fais avec mes pauvres moyens. Mais avec mes pauvres moyens, je fais. »

 

Ici : https://lautrementdit.wordpress.com/

 

 

26/05/2014

l'oeil & la plume : complainte des mendiants de la Casbah & de la petite Yasmina tuée par son père ( fragment VI )

à lire sur : http://jlmi22.hautetfort.com/

casbah ismail-ait-djaferneg VII.jpg
texte de ismaël ait djafer  1951                                                                  collage jlmi  2014

 

Je vous insulte

Hyènes et chacals

Avec toutes les injures de mon

Alphabet

Et je vous jette au crâne

toutes les potiches de mon

impuissance

Car

Hyènes et chacals

Vous meublez le long tunnel de votre ennui

Des dimanches et des jours creux

Avec le casse-croûte des faibles

Et vous en tapissez les murs avec la chair

De poule des gens qui dorment dans les

 

Igloos des nuits d'octobre

Parlez-moi

De plaisirs quand les gens criant famine et

Désolation

Mettent en marche le phonographe de leurs plaintes

Et battent

Les tambours de leur misère

Sur une place publique

Personne

Ne s'arrête

Rien ne compte plus

Que ce vide des ventres

A combler qui résonne comme une orgue

Dans les crânes des abrutis satisfaits

Comment pouvez-vous vivre, gens de l'argent et de caviar avec ces poux

Que vous ne grattez pas?

Comment pouvez-vous avaler la pâtée

Gens de cravates et parfums que les cravates

N'étranglent

Pas et que le parfum

N'étouffe

Pas?

Comment pouvez-vous caresser vos femmes, lisser votre moustache,

Hausser les épaules, acheter un timbre, applaudir le Cid au théâtre

Des vies, distiller l'anis de vos satisfactions dans l'alambic de vos

Gosiers de pierre, marcher les pieds au sec et la tête dans un chapeau

Curer les ongles de vos chiens, avoir des enfants, tambouriner

Des doigts sans honte, aller la tête haute et le coeur lourd, rire du rire

Faux

Des gens sans conscience, mâcher le chewing-gum des ânes désabusés,

Décortiquer la croûte

D'un poème

Ou la coque d'une chanson pour en avaler sinistrement le fruit

Se dire comblé

Se dire ravi

Se dire heureux

Se dire bon

Se dire humain

Quand les saltimbanques de la misère

Chantent

Et dansent

Le ballet des petits pains devant des banquettes vides

Quand les clowns

poussifs

Epoumonés

Tuberculeux

De la charité

Soufflent dans le tube de leur intestin grêle

Pour bien vous montrer qu'il est

Vide

 

 

(d'après, Editions Bouchène, Alger, 1987. N° d'édition 001/87. Dépôt légal 1er trimestre 1987. Re-publié  par le n°10 de la revue Albatroz, Paris, janvier 1994).

 

Source   http://albatroz.blog4ever.com/ismaal-aat-djafer-complaint...

12/05/2014

L’Anthologie de la Poésie mauricienne contemporaine d’expression française

vient de paraître aux éditions Acoria

 

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Textes réunis par Yusuf Kadel
Préface Eileen Lohka
Introduction Robert Furlong

Existe-t-il, comme pour la mesure du progrès humain, des paramètres, des indices permettant de mesurer le développement poétique ? Probablement pas, car la poésie transcende le temps et un poème d’il y a mille ans peut paraître plus contemporain qu’un poème tout juste accouché… L’outil pouvant faciliter à la fois une vision panoramique, voire une lecture diagonale d’échantillons d’une production littéraire tant romanesque que poétique reste l’anthologie. Même si celle-ci n’est jamais totalement exempte de directivité, l’anthologie reste un acte littéraire fondateur en soi, car, à travers elle, un auteur ou un collectif d’auteurs considère que telle ou telle somme de production littéraire est représentative d’un génie particulier et/ou reflète une maturité littéraire suffisante… En quelque sorte, elle est une vitrine rassemblant de façon quasi muséale ce qui mérite d’être pérennisé en bloc et qu’il convient de considérer comme emblématique.

 

Y figurent donc avec bien d 'autres à découvrir, trois auteurs publiés dans la revue Nouveaux Délits : Yusuf Kadel, Alex Jacquin-Ng et Umar Timol.

 

Pour commander : http://www.acoria.site-fr.fr/produit/210040/

 

 

 

 

06/05/2014

A l'ami Pierre Colin, belle route vers Avalon...

 

 

Voyage, vers telle ou telle éternité.
 
  
Perçant et expugeant l’alphabet de la fièvre, craquements, mandibules,

 

Ordre et désordre du chant d’amour,

Goutte à goutte que plume,

Perle à perle que dieux.

 

(…)

 

brûle, ondule, l’œil pullule !

l’à l’endroit, là l’envers, tout est rues d’univers.

Garde l’or. Garde l’œil.

Ce qui vient entre nous sur terre.

Xam ! Xam ! C’est un rêve surnuméraire.

Il fait lèvre. Il fait froid. Sur ta peau d’hortensia.

Dans la rue du vagin, chevelure et brûlure.

O mon corps, loup de joie.

Fais-moi signe dans l’ici-bas.

 

(…)

 

Nous savons témoigner des mots lovés dans

les terriers de chair. Mots désastres du corps perdu.

Mots qui n’ont plus leur place dans la bouche…

 

Nous sommes des brûleurs d’eau froide.

L’aube est sans laisse, et le cœur est immense.

L’âge du monde est notre voie.

 

(…)

 

Le cœur descend de tout, échassiers des chimères.

 

(…)

 

Les mots sont l’océan de nos barques de pierre.

Nous avons mis des siècles à dépouiller la nuit de nos chimères.

 

Car nous avons gagné le droit du large, chacun

Dans son manteau d’écailles et d’horizons.

Chacun dans le gisant des mots, l’étoile au sec.

 

La nuit dort sur le flanc, vieux chien de nos poitrines.

 

(…)

 

Nos mains s’agitent, cages intimes, où sont les anges fous, nos sibylles vaincues. Voyage dans la blancheur du corps, voix délicieuses, premières perce-neiges au-delà du pubis. Premières étoiles sur la peau. Les sexes fusent. Fatigues des maquis de bouches, des jardins sous l’aisselle. Fatigue des parfums en déroute. La perle du matin sur son dernier rivage.

 

(…)

 

Autant de hanches, autant de gorges sur l’horizon. Autant de tailles cernées par l’océan, l’ambre et la pulpe des mots. La mer s’est retirée, découvrant l’étendue de la nuque, les halos de l’échine, la lune attardée des yeux dans les saules. Ce quelque chose qui fait de nous des puits, des corps tourbillonaires dans le chaos des rêves. Ecrire c’était hier, renaître c’était demain. L’océan quelquefois se noie ans nos suaires.

 

(…)

 

Les passereaux emportent les destins, frères aux jabots de feu, fées aux longs yeux d’amantes, pluies sacrées. L’étreinte à l’âge des clavicordes.

 

Chants de nos cygnes intimes, trouvés morts dans l’aurore, quand le ciel lentement se défait de ses linges de femmes sur le seuil.
 
  
  Ce goût de vieux futur dans la bouche indécise.

 

(…)

 

Nous cherchons Aphrodite, elle est dans nos poussières. Sa taille et son nombril, les sources de sa nuque. Le matin n’a plus d’âge, l’oiseau quitte nos laines. Notre étoffe de chair se froisse sur la berge.

 

Nous traquons l’éphémère, le ventre du ciel pur. L’oubli ne nous sied plus. Un jour, nous renaîtrons de ses restes barbares. Rien ne sera trop pur, trop loin, trop improbable.
 
  
  Ce que nous avons fait, nous savons le défaire.



(…)

 

Ecrire est un pays qui n’a plus d’horizon.
 
  
   
 
(…)

 

Tout l’eau n’est que ruine et caresse. Il faut faire allégeance à ces femmes de source et d’estuaire. Il faut plonger en soi dans les vagues et la fièvre des poissons vainqueurs.

 

Tout cela, tu le sais, mais tu nages en eau blême, frère du chêne et du houx. Quand tu es arrivé n’aies pas peur, le rivage est une frontière de soi à soi, laissé dans l’or et l’éblouissement du corps.

 

Après l’amour, nous parlerons. Après l’amour obscur.

 

(…)

 

Tout revient pour germer. Tout revient pour gémir.

 

Le corps enchevêtré du monde est sur nos pas, brûlant ses hanches, mendiant sa nuque, tirant les oripeaux du sexe sur la route. Etreinte aux ailes de grand froid.

 

Peut-être saurons-nous un jour qui est l’âme du bleu ? Des mots, des rêves, d’autres mots, d’autres rêves, des écorces, des branches, l’en marche du désir, l’en marche de la pluie, les horizons errants sur chaque lèvre…

 

Tout l’impensé du monde est sur nos traces.
 
  
 
   
(…)

 

Le grain des rêves est humide. Sable et rêve génèrent la même eau, la même femme à la voix de ténèbres. Il faut sans fin lever sa peau entre les sables de la nuit, effacer cette trace de ciel dans nos poitrines.

 

(…)

 

Dans la cour, les guerriers mangent la chair des tours. Buvez, mangez. Anne est nue dans sa tour.

 

Anne au genou fier, aux chevilles légères. Anne du vent. Mais de la nuit, que savons-nous, bergère des ifs blancs ?



(…)

 

La nuit entre par tous les mots. Car la nuit trompe ses vieux amants.

 

(…)

 

S.o.s. à la mer. S.o.s. à la pluie. Au suaire du vent qui nous colle à la peau.

 

Nous savons tous que les mots sont fossiles.

Ecailles d’un autre âge.

 

Il ne reste presque plus rien des rêves. Seulement l’inachèvement des tempêtes, le bleu déchu du ciel dans nos vertèbres.

 

Chaque jour le judas du temps montrant ses traces.
 
  
 
  (…)

 

Depuis toujours, je polis l’airain noir de ton corps

De tous mes mots, je pèse sur le fléau des villes

Tout ce qu’on peut tirer d’un arbre au crépuscule

 

 

Pierre Colin, extraits de Je ne suis jamais sorti de Babylone

 

 

* * * * *

 

 

Pierre s'en est allé, emportant avec lui sa fougue, ses élans  et sa passion de l'Autre qui, j'en suis certaine, sauront éclairer sa route. Sa présence et ses mots demeurent, à jamais gravés dans le cœur de ses proches et amie(e)s et tous celles et ceux qui ont et auront la joie de lire sa poésie puissante comme le granit de cette Bretagne qu'il aimait tant et lumineuse comme l'écume à la crête des vagues. Les hommes vont, les paroles restent et à travers elles, le poète nous convie au banquet d'une immortelle liberté.

 

 

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Librairie des Beaux Jours, Tarbes, Avril 2012

 

 

 

 

Et un grand et du fond du cœur MERCI !! Pierre Colin et sa compagne Maïté font partie de ceux qui n'ont jamais cessé de soutenir et encourager mon travail autant poétique qu'artistique et qui m'ont généreusement invitée à plusieurs reprises dans le cadre des cafés littéraires de leur association Thot'M. Ce sont des choses qui comptent et ne s'oublient pas. 

 

Cathy Garcia, 6 mai 2014

 

 

 

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05/04/2014

Pensée Maillée de Murièle Modély au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

23 mars 2014. Le spectacle est conçu comme un parcours déambulatoire dans la galerie du Musée.

Nous sommes sur l'île de la Réunion. Cette poésie organique fait la part belle à la sourde tension entre ici et ailleurs, enfance et âge adulte, terre et mer, Créole et Français. Et le désir, toujours, comme une vague lancinante qui n'en finit pas d'échouer sur la page.

 



Comédiennes : Caroline Ducau Martin et Chantal Hermenault
Musique originale : Monsieur Gadou
Mise en scène : François Mauget
Images et réalisation : Brigitte Giraud

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01/04/2014

Séjours de randonnée culturelle et contée, dans les Carpates roumaines.

Aux randonneurs curieux,

Pour l'été 2014, nous proposons plusieurs séjours de randonnée culturelle et contée, dans les Carpates roumaines. Une manière originale de découvrir les régions du Maramures, des Monts Fagaras ou des Monts Retezat. 

Le mode de vie villageois traditionnel, l'accueil chaleureux des habitants, la musique et les danses font partie des charmes de la Roumanie que l'on connaît souvent. N'oublions pas ses larges étendues sauvages au coeur des Carpates et dans les collines, forêts de feuillus et forêts mixtes de montagne, zones humides préservées: ils abritent de précieux écosystèmes.

Ces séjours sont organisés en collaboration avec l'organisme Nysand Adventure, membre du réseau roumain de tourisme responsable Green Romania. Ils sont adressés à de bons marcheurs (4h à 6h de marche effective par jour, étapes en montagne). Les randonnées dans les Monts Fagaras et Retezat se font dans des conditions d'altitude.

Contactez-nous pour recevoir les informations complètes sur le séjour ainsi qu'un formulaire d'inscription en répondant à ce message ou sur le site www.estelle-cantala.com.

La date limite des inscriptions est fixée au 15 mai 2014.

N'hésitez pas à parler de ces randonnées autour de vous et à diffuser l'information à vos contacts intéressés!


Estelle Cantala
Accompagnatrice en montagne diplômée d'Etat - conteuse

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Séjour 1 "Au croisement des temps et des civilisations dans le Maramures historique"

Vous découvrez en profondeur cette attachante région des Carpates orientales. En huit jours de marche accompagnée, vous traversez d'Ouest en Est un pays façonné par les volcans et modelé par l'agriculture paysanne. De village en village, vous arpentez les chemins en forêt, parmi les prés et les champs des collines, enfin les pâturages au cœur des Monts Rodnei. Les contes du Maramures aux accents étranges vous accompagnent tout le long. Chaque soirée chez l'habitant est une nouvelle rencontre agrémentée de rires, on y savoure les multiples spécialités de la maison. L'occasion aussi de mieux connaître l'artisanat du bois et la musique traditionnelle, chers à cette région, aux portes de l'Ukraine et de la Hongrie.

 


Variante avec ascension du Mont
 Pietrosul (2303m)

  • du dimanche 13 juillet (17h) au mercredi 23 juillet (8h), au départ de Baia Mare (Maramures, Roumanie)

  • séjour de 10 jours / 9 jours de randonnée accompagnée

  • prix du séjour depuis Baia Mare : 925 euros /pers (de 6 à 12 participants) - nuits du 14 et du 23 comprises

  • demi-pension chez l'habitant, 2 nuits en refuge de montagne


Variante sans ascension du Mont
 Pietrosul

  • du samedi 5 juillet (17h) au samedi 12 juillet (8h), au départ de Baia Mare (Maramures, Roumanie)

  • séjour de 7 jours / 6 jours de randonnée accompagnée

  • prix du séjour depuis Baia Mare : 765 euros /pers (de 6 à 12 participants) - nuits du 6 et du 12 comprises

  • demi-pension chez l'habitant

Galerie d'images - Maramures (cliquez sur le lien)

Vidéo du séjour


Séjour 2 "Randonnée montagnarde sur le toit de la Roumanie, dans les Monts Fagaras"

Vous partez à la rencontre des hauteurs imposantes et superbes des Monts Fagaras, leurs richesses naturelles de même que leurs traditions et légendes locales. Six jours de marche sur les sentiers escarpés qui mènent au plus haut sommet de Roumanie : le Pic Moldoveanu (2544m). Sur les pentes enherbées et caillouteuses qui s'étendent à perte de vue, vous pourrez observer l'antilope des Carpates, chamois du pays, et bien d'autres animaux, qui vous accompagnent parfois depuis les airs.

 

  • du samedi 26 juillet (17h) au dimanche 3 août (8h), au départ de Cluj (Roumanie)

  • séjour de 8 jours / 6 jours de randonnée accompagnée

  • prix du séjour depuis Cluj : 805 euros /pers (de 6 à 12 participants) - nuits du 27 et du 3 comprises

  • demi-pension en refuge de montagne

Galerie d'images - Monts Fagaras (cliquez sur le lien)

 

Séjour 3 "Au Fil de l'eau dans le Parc national des Monts Retezat

Vous vous fondez dans un relief d'altitude modelé par l'eau que l'on croise sous toutes ses formes pendant six jours de randonnée. Les musiques de multiples sources cristallines rythment le pas tandis que de temps en temps, le fracas d'une cascade gomme tous les autres bruits. Dans le miroir des lacs se reflète un ciel orné de fières pointes des altitudes. Le camp posé au bord du lac Bucura, à presque 2000m d'altitude, nous permet de voir de plus près chamois ou marmottes, à leurs heures. 
Chaque nuit en altitude est unique, dans le silence à peine troublé par le jeu des truites arc-en-ciel.

 

  • du 26 juillet (17h) au 3 août (8h), au départ de Cluj (Roumanie)

  • séjour de 8 jours / 6 jours de randonnée accompagnée

  • prix du séjour depuis Cluj : 900 euros /pers (de 6 à 12 participants) - nuits du 27 et du 3 comprises

  • hébergement sous tente

Galerie d'images - Monts Retezat (cliquez sur le lien)

 

Ces prix comprennent: hébergement, repas et nourriture énergétique pour la marche, dégustations de produits locaux, accompagnement professionnel, transports depuis le lieu de départ/arrivée, visites d’ateliers et petits musées, soirée musicale, contribution pour la préservation du patrimoine naturel et culturel local (5% du prix de votre séjour seront versés à l’association Opaitul Rodnei pour un travail d’entretien des sentiers par les jeunes marcheurs de Baia Mare).
Ces prix ne comprennent pas: voyage aller-retour en Roumanie, assurances accident, rapatriement et annulation, boissons supplémentaires et achats personnels sur place, supplément chambre individuelle et tout autre dépense non incluse dans la liste « ces prix comprennent ».

Vous serez accompagnés par deux professionnels de la randonnée :

- Gheorghe Nistor, directeur de Nysand Adventure, est originaire du Maramures et sillonne les différents massifs des Carpates depuis plus de trente ans. Il organise régulièrement des séjours de randonnée en montagne en Roumanie, pour des groupes d'enfants ou d'adultes: camps nature dans les Monts Rodnei, séjours itinérants dans les Monts Fagaras et Retezat.

- Estelle Cantala, accompagnatrice en montagne diplômée d'Etat, conteuse, écrivain, est également ingénieur agronome. Lors d'un séjour de plus d'un an en Roumanie, elle a appris la langue et récolté de nombreuses histoires, qu'elle raconte en chemin. L'un de ses récits a reçu en 2013 le prix Panait Istrati, par l'Institut Culturel Roumain Français.

Le séjour dans le Maramures a été créé par Gheorghe et Estelle en 2009-2010 ; ils l'accompagnent depuis quatre ans.

 

 

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15/03/2014

Vient de paraître : La bascule des chevaux de Cédric Bernard

chez mgv2 publishing !

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Couverture souple, 30 Pages Prix : 8,02 €
     
Quatrième de couverture, signée patrice Maltaverne:

Il y a de l’angoisse, beaucoup d’angoisse à ne pouvoir ne rien faire pour la personne que l’on aime et qui reste aux prises avec ses démons.
Et derrière ce mur infranchissable, le pire est qu’elle sait tenir tête à la respectabilité qui nous étouffe!


           
Blog de Cédric Bernard
http://lesmotsdesmarees.blogspot.fr


*****

Il y a bien longtemps qu'un auteur francophone n'avait proposé son texte pour une publication par mgv2>publishing. Méconnaissance des auteurs français de cette tout petite presse? Oubli des origines qui ne se trouvaient pas dans le monde anglophone? Peur du monde digital qui l'enveloppe?  Désintérêt? Je ne sais pas.

Ce dont je suis certain en tout cas, c'est que je ne suis pas peu fier de renouer avec l'édition d'un texte en français quand celui-ci est signé Cédric Bernard. Souvent publié dans la revue mgversion2>datura, c'est un habitué qui soutient à sa façon et comme il peut les efforts entrepris pour promouvoir la littérature contemporaine hors des sentiers battus.

Je suis tombé amoureux de ce texte et l'ai programmé très vite lorsque Cédric me l'a envoyé. N'oubliez pas que le traumatisme était déjà notre credo en 1996 et que, près de 18 ans plus tard, c'est toujours ce qui nous fait tenir debout -- la revue, les éditions et moi.

Ce livre est sans doute plus un réel départ qu'un aboutissement. Pour l'auteur bien sûr qui a pourtant déjà à son actif l'autoédition de deux livrets C'est le matin que l'on grandit (2013)  et Le cas Leleu (2014) et plusieurs publications en revues: FPDV, Vents alizés, Des tas de mots, et Traction Brabant bien entendu, puisque c'est Patrice Maltaverne, l'éditeur de cette dernière, qui signe l'introduction de ce recueil de textes courts, textes de prose poétique, dans lesquels l'absence de l'autre, pourtant omniprésent, ronge et met à mal celui qui, main tendue, ne peut que constater et décrire la déchéance. Une lueur luit peut-être au bout du tunnel. L'espoir fait vivre dit-on, mais le retour n'est jamais de tout repos. Extrait

j'ai eu des nouvelles de ton répondeur là pour le moment car tu n'étais pas là à l'effort à l'affront au front comme un moineau dans l'hiver qui gonfle ses plumes comme un morné qui gonfle son orgueil dans son simili-cuir ce même mouvement à rentrer dans ses plumes à rentrer dans les plumes à s'imperméabiliser trucher un peu sa minceur sa pauvreté vaincre d'effets l'effort l'affront le front allongé debout dans le carrosse aux roues en culs de bouteille roulant droit vers le fond qui amène te ramène quand tu roules sur le bord de la route tes chevaux écroulés sur le trottoir tes chevaux à brouter trottoir et toi poussière de rentrer dans les auberges sans passer le relais tu radotes je répète tu répètes je radote un peu être quitte sans se quitter creuser l'écart tellement raser l’écartèlement garder le rythme jusqu'à tourner rond tourner en rond jusque dans le mot exode arrondie épisode périodique saignement masculin interne continue continue on continue ce soir ami amibe ma tournée je relève les nouvelles en me demandant ce qu'il y aura dans les mâchoires ce qu'il y aura dans le piège

-- 
Walter RUHLMANN - Publisher
http://mgv2publishing.blogspot.com
mgv2publishing@gmail.com
http://mgversion2datura.blogspot.com
mgversion2datura@gmail.com
http://www.lulu.com/spotlight/wruhlmann

https://twitter.com/#!/mgversion2
https://www.facebook.com/mgversion2datura
https://www.facebook.com/pages/Mgv2publishing/10990658246...


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27/02/2014

Revue Kahel #2

 

KAHEL #2

KAHEL #2

Sommaire #2

Sommaire #2

 

DAVID LAZAR est un photographe voyageur Australien de renommée internationale. Il collabore avec joie à Kahel #2 en nous laissant la liberté d'exploiter une de ses oeuvres pour la couverture.

DAVID LAZAR est un photographe voyageur Australien de renommée internationale. Il collabore avec joie à Kahel #2 en nous laissant la liberté d'exploiter une de ses oeuvres pour la couverture.

Photo de Paul Bhers qui illustre son propre texte, dans les pages du #2

Photo de Paul Bhers qui illustre son propre texte, dans les pages du #2

Photo de Michel Wernimont, écrivain voyageur et photographe qui vit en Suisse.

Photo de Michel Wernimont, écrivain voyageur et photographe qui vit en Suisse.

Photos de Alain Moussat qui accompagnent son poème. Expérience d'une descente de la Loire en monopalme.
Photos de Alain Moussat qui accompagnent son poème. Expérience d'une descente de la Loire en monopalme.

Photos de Alain Moussat qui accompagnent son poème. Expérience d'une descente de la Loire en monopalme.

 

Pour reçevoir le n°2, envoyez un chèque de 8 euros à l'ordre de Karim Cornali, 206 avenue de la République, 78500 Sartrouville, France.

Le n°1 est à 7 euros.

Les deux numéros à 15 euros.

http://kahelrevue.overblog.com/

 

 

 

 

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23/02/2014

A paraître : Rester debout au milieu du trottoir de Murièle Modély

 

Sans-titre-1.jpg

 

979-10-93114-00-2

140*206 mm
82 pages

 

Avec des mots bruts et percutants, Murièle Modély nous parle de l’homme, de la femme, du corps, du désir, d’illusions, de désillusions, d’amour et donne à sa poésie un souffle violent et magnifiquement sale. Remarquable !

http://www.editionscontre-ciel.fr/a-paraitre-2/

 

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17/02/2014

MICROBE 82

 

Microbe 82.jpgLe 82e numéro du Microbe est à l’impression !

Au sommaire :
Daniel Birnbaum
E
manuel Campo
D
avid Cizeron
S
uzy Cohen
É
ric Dejaeger
G
eorges Elliautou
L
udovic Joce
J
ean Klépal
F
abrice Marzuolo
J
ean-Jacques NuelTissot - J'emmerde.jpg
J
ean Pézennec
T
homas Pourchayre
M
arie Ramon
J
oachim Regout (illustrations)

Salvatore Sanfilippo
D
idier Trumeau
& Philippe Vidal

Les abonnés le recevront début mars.

Les abonnés « + » recevront également le mi(nI)crobe 43, signé Marlene Tissot et intitulé J’EMMERDE...

Comme d’habitude, les autres ne recevront rien...

 

http://courttoujours.hautetfort.com/

 

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12/02/2014

Appel à souscription : Histoires toutes bêtes

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10/01/2014

Yves Artufel (Ed. Gros textes) : quelqu’un de très possible

 

 

Voir ici si le lien ne fonctionne pas : http://vimeo.com/75566704

 

Yves Artufel - éditeur bouquiniste
« Je suis quelqu’un de très possible »


Yves Artufel est libraire, éditeur et poète. Il écrit des livres, il lit les textes des autres, il les imprime, il les vend dans ce qu'il appelle son épicerie littéraire. Il prend aussi la route pour faire connaître son travail au-delà des horizons de Châteauroux-les-Alpes. C'est, selon ses propres mots, quelqu'un de très possible.

Réalisation : Caroline Fontana, son et Kiyé Simon Luang, photographies.
Durée 8’00’’, novembre 2012, Châteauroux-les-Alpes, Embrunais

 

yves artufel 1.jpg

 http://grostextes.over-blog.com/

 

 

 

 

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04/01/2014

Embarquement immédiat pour la Patagonie

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28/12/2013

Sur le point de paraître : Ouvrez le gaz avant de craquer l'allumette d'Eric Dejaeger

Précédé d’un avant propos de Jean L’Anselme et mis en forme par Pierre Soletti, doté d'une bonne cinquantaine de poèmes, le recueil est en préparation chez Gros Textes. Date de parution : 15 janvier. Ce sera le septième titre d'Eric Dejaeger chez cet éditeur.

 

Tirage limité à 110 exemplaires. Prix : 13 € (+ 2 € de port).

On peut déjà le réserver. L'adresse e-mail : gros.textes@laposte.net

Gros Textes  Fontfourane 05380 Châteauroux-les-Alpes

 

 

N'hésitez pas à faire vivre les (petits) éditeurs indépendants.

 


 

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15/12/2013

Les Poètes, l'émission à écouter

Trente ans après son assassinat il faut lire librement Jean SENAC. Quarante neuf ans après son assassinat dans la chambre à gaz d'Auschwitz, il faut lire librement les poèmes de jeunesse de Benjamin FONDANE.

 

Et découvrir la voix d'Eric BARBIER, poète qui vit au pied des Pyrénées, en cliquant sur : 

 

 http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html

 

Le script de l'émission du jeudi 12 décembre 2013:

 

 

 

Christian Saint-Paul qui a participé à l’hommage rendu à Jean SENAC à la Maison des Diversités, 36 rue d’Aubuisson à Toulouse, fait entendre un poème de celui-ci mis en musique et chanté par Gilles MECHIN ; c’est Alain BREHERET, pianiste bien connu des toulousains et qui accompagne depuis longtemps le poète chanteur Bruno RUIZ qui est au piano dans cet enregistrement.

 

L’Algérie a fêté le cinquantenaire de son indépendance en 2012 et on célèbre cette année le centenaire de la naissance d’Albert Camus. Les cérémonies laissent toutefois dans l’ombre un des témoins incontournables de ce passé aux plaies ouvertes : son nom ? Jean Sénac. Écrivain et poète, pied-noir et indépendantiste, chrétien et révolutionnaire. Caillou dans les souliers de la France et de l’Algérie, Sénac bouscule les deux rives et les eaux troubles de la Méditerranée.

 

Fils spirituel d’Albert Camus - fêté par Lettres d’Automne, à Montauban pour son édition 2013 -, qui l’appelait affectueusement,  en espagnol, « mi hijo », il deviendra un « fils rebelle » à son endroit sur « la question algérienne ».Camus qui parmi dénonça le sort fait aux autochtones dans son célèbre reportage  « Misères en Kabylie » , qui initia Jules Roy, de son propre aveu, à l’anticolonialisme, après avoir prôné une « Trêve civique » pour mettre fin  aux violences  , récusée et dénoncée  par les « Ultras » sera fustigé par les activistes de sa communauté et ne trouvera pas grâce auprès des indépendantistes algériens à la suite de sa fameuse phrase sur sa  mère et la justice ? Etonnante coïncidence, en cette année 2013 : on commémore à la fois le centenaire de la naissance de Camus et le quarantième anniversaire de la mort de Jean Sénac, tout deux tragiquement disparus. Camus dans un accident et Sénac dans un meurtre. Tous les deux restent, à des degrés différents, des figures et des passeurs d’une double réconciliation qui tient ses fondements par une juste appréciation des brûlures de  l’histoire et  les nuances de la  mémoire entre les deux rives de Méditerranée. C’est à la fois un devoir et une urgence face aux remugles haineux et aux feux qu’attise un  racisme voué aux poubelles de l’histoire. Non loin de Toulouse, Jean Sénac avait trouvé écoute et solidarité chez l’éditeur Jean Subervie avec le soutien du poète Jean Digot (1912- 1995).                            Il passait ainsi  par Toulouse pour aller publier à Rodez, en région Midi-Pyrénées, ses adresses poétiques dont plus d’une avait  résonnance avec la poésie la Résistance française. C’est là qu’il publiera son manifeste poétique : « Le soleil sous les armes ». Il serait temps cinquante  après, les Accords d’Evian, la paix retrouvée,  l’indépendance de l’Algérie  de tendre à nouveau l’oreille sans manichéisme  à ces deux contemporains capitaux.

 

Max Leroy auteur de ‘Epitaphe pour Jean Sénac’ écrit :

 

 

 

« Fils d’une femme de ménage et petit-fils d’un mineur espagnol, le jeune Jean grandit dans les rues d’Oran, quelque part entre les appels à la prière du muezzin et les versets de Saint Paul que sa mère, fervente catholique, lui demande de réciter. Son enfance est sans-le-sou mais radieuse : le soleil d’Afrique rend les mois moins difficiles à finir. Les Arabes, les Berbères et les Kabyles ? Il ne les connait pas. Les Européens et les « indigènes », tel qu’on les nomme alors, se croisent sans vivre ensemble, chaque communauté « serrée dans son ghetto ». Mais sa mère n’entend pas prêter main forte au racisme quotidien qui charpente tout régime colonial : elle n’a de cesse de lui rappeler qu’il faut s’intégrer à la culture majoritaire, celle de ces millions d’âmes, souvent musulmanes, qui partagent leur quotidien depuis maintenant un siècle. « Maman ! Ce soir encore, apprends-moi à parler comme toi », écrira-t-il, quelques décennies plus tard, dans son roman Ébauche du Père…Sa rencontre avec les cercles nationalistes algérois dessillent ses yeux d’Européen : il prend la mesure des injustices qui meurtrissent ses compatriotes musulmans et s’engage sans délai aux côtés de tous ceux qui rêvent d’une Algérie nouvelle. « En Afrique du Nord, se taire c’est trahir. » Nous sommes en 1950 ; l’heure est encore au réformisme : Ferhat Abbas et Messali Hadj s’activent, par les voies légales, à faire entendre la voix de leur peuple. L’État français répond par le silence ou la matraque. Les répressions de Sétif, Guelma et Kherrata, durant le mois de mai 1945, ont marqué les cœurs : certaines franges de l’indépendantisme algérien envisagent désormais le recours à la lutte armée. Prendre le maquis, à l’instar des glorieux combattants de l’Indochine occupée, face aux fins de non-recevoir du gouvernement républicain ? C’est en tout cas ce qu’envisage le futur leader du FLN, Mohammed Larbi Ben M’Hidi, qui n’hésite pas à confier ses projets d’insurrection à son ami Jean Sénac. »

 

A lire l’anthologie de Jean SENAC publiée à Actes Sud.

 

Une émission sera consacrée à Jean SENAC en 2014.

 

 

 

 

 

Saint-Paul salue ensuite le succès du travail de l’Atelier Imaginaire (http://www.atelier-imaginaire.com) animé à Lourdes et à Tarbes par Guy ROUQUET ; il signale la parution de deux livres qui rassemblent de fortes signatures qui s’expriment sur leur démarche d’écrivain et sur ceux qui a les ont déterminé dans leur passage à l’acte de la création. Il s’agit de :

 

Le livre d'où je viens

 

16 écrivains racontent

 

Préface de Guy ROUQUET

 

L'Atelier Imaginaire

 

Le Castor Astral

 

voir doc

 

 

 

et de :

 

 Mon Royaume pour un livre

 

16 écrivains racontent

 

Avant-propos de Guy Rouquet

 

Préface de Joël Schmidt

 

L'Atelier Imaginaire

 

Le Castor Astral

 

voir doc

 

Guy ROUQUET sera prochainement l’invité de l’émission « les poètes ».

 

Enfin, avant d’accueillir son invité, Saint-Paul incite à la lecture de Benjamin FONDANE « Comment je suis né » textes de jeunesse rédigés entre 1914 et 1922, traduits du roumain par Marlena Braester, Hélène Lenz, Carmen OSZI, Odile Serre et présentés par Monique JUTRIN, aux éditions Caractères collection cahiers latins, 110 pages, 18 €. Dans son « journal » de jeunesse, sorte d’autobiographie imaginaire, FONDANE se met à rêver sa propre vie, s’interrogeant sur sa venue au monde. Sous le masque de l’humour perce l’angoisse d’être, l’incertitude d’exister.

 

Benjamin FONDANE demeure l’un des grands poètes philosophes du XXème siècle et ce livre est indispensable pour appréhender cette œuvre majeure. Une émission lui sera consacrée en 2014.

 

 

 

Saint-Paul accueille alors son invité, le poète Eric BARBIER ; voici sa version brève de présenter sa biographie : « Voici donc une "presque biographie qui est presque de tout le monde", comme l'écrivait Antonio Porchia.

 

Je suis né en 1964 à Tarbes, d'un père cheminot et d'une mère employée à la sécurité sociale. Etudes interrompues peu après le bac; je travaille à la bibliothèque municipale. Marié depuis 2005, je sais l'indispensable qui nous unit et la chance de poursuivre de précieuses amitiés.

 

Engagé en écriture depuis 1997, grâce au travail de certains animateurs de revues et éditeurs des textes sont parus dans: Comme ça et Autrement, Rivaginaires, Multiples, Mange Monde, Nouveaux Délits, Salmigondis, Hématomes Crochus, Interventions à Haute Voix, Gros textes, Liqueur 44, les anthologies De Belles Palissades (Gros Textes/Décharge), Du Plus Nu de nos Voix (Rafael de Surtis). »

 

Eric BARBIER a publié :

 

Dans la Brève Terre  2003  Hélices

 

Le regard Chargé de Jours Différents     2009   Encres Vives

 

Regagner l'aube    2009     Rafael de Surtis

 

Quelle Ombre ?    2010   Rafael de Surtis

 

Promesse Achevée à Bras Nus    2011   Rafael de Surtis

 

Rouge Silence    2012   Rafael de Surtis

 

Dans son premier recueil, « Dans la brève terre », Eric BARBIER confie :

 

De la vie je suis perclus de créances

 

D’amantes d’amis de nuits échouées

 

Un nuage attaché au pied

 

La tête décomptée d’illusions

 

Toujours un éclat sous le pas

 

Un gravier de torrent inscrit

 

Un fragment sur la langue

 

Qui gêne l’échappée des mots

 

Comme ces gestes qui auraient pu

 

Accomplis de mains maladroites

 

Pressées et aimantes

 

Dessiner sur ton corps

 

La carte d’un avenir

 

 

 

A lire la poésie d’Eric BARBIER, nous comprenons selon l’expression de Misrahi que « toute création émerge, éclatante, d’une espèce de nuit qui la précédait ». Saint-Paul n’hésite pas à citer l’acteur écrivain Richard BOHRINGER : « Je crois savoir pourquoi les poètes sont malheureux. Parce qu’ils sont du signe de l’invisible. Que leur façon d’aimer est mystérieuse et souvent sans gloire. » La retenue dans le ton des poèmes de BARBIER dissimule à peine une mélancolie sourde dont il ne cesse de se débarrasser par une contemplation rassurante du monde, celui qui l’entoure, celui des fastes quotidiens de la nature, des montagnes au pied desquelles il vit. C’est en homme de la terre, que parle Eric BARBIER. Les villes et leur foisonnement humain l’ont épargné. Il règne dans une sérénité inquiète sur un for intérieur qui l’habite et il sort du silence par les bribes mesurées de ses textes. Et il va du silence à l’intensité de la langue et retourne au silence. Dans ce quasi sacrilège de rompre le silence, l’écriture arrive par effraction : « Ecrire, effraction dans la voix de l’autre » dit-il dans « Promesse achevée à bras nus ». Mais il vit dans cette pure attente :

 

La joie s’affiche   la peine demeure

 

chaque mai la mémoire hésite

 

devant la douceur du grand cèdre

 

 

 

L’oiseau même seul est un grand peuple

 

tu envies de sèches décharges d’églantiers

 

une longue chute nous espère

 

 

 

Seul soudain dans la langue où sombrent

 

les tentations au point du jour

 

la volupté de son attente

 

 

 

*

 

Ce qu’inscrivit dans la tête

 

La pointe de ce silex

 

L’anecdote n’y trouve place

 

 

 

La vie trame à même le jour

 

Le vêtement d’attente de l’amour

 

 

 

Là rien ne vieillit

 

Ni la soie ni même la mer

 

Une vigie aux distractions souveraines

 

Le corps le veilleur

 

 

 

Lecture d’extraits de ses recueils et d’inédits par Eric BARBIER et au cours de l’entretien lecture de quelques textes par Saint-Paul.

 

Le souffle est repérable dans la poésie de BARBIER, et il signe l’authenticité du poète. Sa posture pourrait se rapprocher d’une des définitions de la poésie de Maurice BLANCHOT : « la poésie n’est pas donnée au poète comme une vérité et une certitude dont il pourrait se rapprocher ; il ne sait pas s’il est poète, mais il ne sait non plus ce qu’est la poésie, ni même si elle est ; elle dépend de lui, de sa recherche, dépendance qui toutefois ne le rend pas maître de ce qu’il cherche, mais le rend incertain de lui-même et comme inexistant ».

 

Les six recueils publiés constituent déjà un parcours à suivre, à la recherche de l’être véritable, fraternel avec le monde robuste qui habite Eric BARBIER.

 

A lire !

 

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12/12/2013

Sous les fleurs de la tapisserie de Marlène Tissot

 
L'association "Le Citron gare" vous annonce la publication de "Sous les fleurs de la tapisserie" de Marlène Tissot, avec des illustrations de Somotho cliquez sur :  FlyerMarlèneSouslesfleurs.pdf 
 
Si vous souhaitez vous procurer ce recueil, vous pouvez faire un tour sur le blog du Citron Gare et écrire à Patrice Maltaverne. 

"Marlène Tissot c'est la fragilité et de la vraie douleur déguisées en pied de nez, en pirouette, en "soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien". Comme un chat, la poésie de Marlène retombe toujours sur ses pattes, non sans avoir au passage donné quelques bons coups de griffes au lecteur qui confondrait sieste et poésie. Ancrée dans un quotidien décortiqué comme une crevette plus trop fraîche, elle a cependant  la légèreté de ces flocons de neige que l'on regarde tomber du ciel, nez collé à la vitre, tout en sachant qu'ils ne tiendront pas au sol, et que si on baisse la tête on ne verra que des trottoirs trop gris, du bitume trop sale et des passants trop tristes".

Cathy Garcia  . 

 

  
Patrice Maltaverne et l'association Le Citron Gare

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02/12/2013

Qu'est ce qu'on attend... par Alexandre Sarhe

 


 

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08/10/2013

Pierre Colin - Le Nord Intime et Les soleils de l'apocalypse

·         (« Le Nord Intime » Collection Equinoxe Ed. D’Autres Univers, Maison de la poésie Quimperlé, (108 Rue Terres de Vannes 293000 Quimperlé)  Prix : 8 € ;                          

 

·         « Les soleils de l’apocalypse » Encres Vives N° 416 Prix : 6 € 10 (Encres Vives, 2 Allée des Allobroges 31 770 Colomiers Prix : 6 € ).

 

 

Les soleils de l’apocalypse. Michel Cosem.

Il y a chez Pierre Colin une forme généreuse dans l'écriture elle-même et dans les thèmes qu'il veut faire partager. Cette générosité provient à mon avis du travail incessant de la langue mais aussi des choix hardis, hors des sentiers battus.  En lisant Pierre Colin on a un peu l'assurance  que quelque chose changera en vous. 

 

Le Nord Intime. Jacqueline Saint Jean.

Sous le signe de Taliesin se fait ici « l’adoubement de la parole ». Retour au Nord intime, celui de la mémoire, de l’enfance finistérienne, barques et bois sacrés, fous de Bassan, route du Vent Solaire, mythes celtes. Mais le Nord est aussi ce qui dit la route et le sens. Et le poème interroge le chemin. Apprivoisant la distance et la patience du soir. Quand « il faut tout renommer, amour, tendresse, désespoir »

Au bord de l’adieu, frôlé par « les grands froids de la terre et des mots », quand s’épaissit le crépuscule et la barbarie du siècle, s’élève ici le chant profond des métamorphoses. Naissant d’une écriture immédiatement identifiable, charnelle, foisonnante d’images audacieuses, musicale, adagio mêlant force et douceur, percussions de sursaut, reprises de motifs fondateurs, car « tout retourne au bercail des langues ».

Mais si les hommes « répètent sans fin leur leçon de ténèbres », le poème sans fin accueille  et suscite les éclairs de vie : passante de merveille,  odeur des orangers, rouge-gorge des reviviscences. Car il s’agit toujours de renaître, de se recréer dans « l’argile des mots ». De ne pas renoncer. De faire face. Nostalgie future. D’en appeler à la vie, au rêve fécond, à l’impossible, à la beauté. Et de garder, au cœur d’un final émouvant : « Seulement l’oiseau du sourire qui nous vient de si loin que l’œil est sans pays et la main sans rivage »

 

Le Nord Intime. Bruno Geneste.

En quête d’une présence aiguisée d’une direction dans l’errance où règne une  fulgurance de vent et d’écume.  Pierre Colin capte remue en lui l’espace intérieur qui le guide l’aimante et où  « du Nord Intime » monte le goût d’aimer ». L’enfance est là dans l’air de sel et la puissance des éléments lorsque ce poète d’origine bretonne respire cette «  cité qui cherche un coin sûr pour la nuit ». L’on chemine  alors dans ces poèmes solidement charpentés parfois énigmatique«  tout ce que l’on sait vient de la neige » comme dans une proximité de grand souffle qui transcende l’obscurité troue le réel le fait respirer dans un ici maintenant de haut vol là au bout du monde au plus près «  de vieux sémaphore qui agitent  le ciel.

 

Des chants telluriques. Le Nord Intime.  Les soleils de l’apocalypse. Cathy Garcia

La poésie de Pierre Colin puise dans le grand chaudron de l’inconscient universel, celui de la quête et du mythe. Celui qui a laissé depuis l’aube de l’humanité, des signes étranges et puissants dans le tissu du temps, afin que nous puissions, en acceptant le jeu de piste qu’ils nous proposent, remonter à la Source de laquelle profane et sacré s’écoulent, mêlés dans une même eau. Le souffle du Grand Cornu y terrasse Thanatos, et les femmes ont des traits, des gestes et des allures de déesses originelles. C’est une poésie d’une grande beauté, qui a du corps autant que du rêve et la sagesse de celui qui a dompté sa force pour la mettre au service d’une verticalité parfois vertigineuse. C’est une poésie qui ouvre aussi sur l’horizon, qui agrandit l’espace, gonfle les poumons et nous fait nous sentir plus vastes et plus humains, dans le sens le plus noble du terme, c'est-à-dire paradoxalement, chevaleresque. Et dans ce chaudron, que Dagda ne renierait pas, Pierre Colin nous concocte des élixirs de longue vie et de longue vue, on se sent réellement revigoré par ces alcools de langue, que ce soit cheminant vers « Le nord intime » ou dans les chants telluriques des soleils de l’apocalypse, on touche à l’essentiel et je puis dire sans m’égarer outre mesure, que Pierre Colin renoue avec la fonction première et la plus primitive du poète : celui qui voit, celui qui sent, celui qui trace le pont, transmet la parole des mondes invisibles et pourtant si proches, puisque à l’intérieur de nous-mêmes. (Une première version de Nord Intime a été créée - en 2 exemplaires - par Cathy Garcia sous la forme d’un livre d’Artiste : 

http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.h...)

 

 

Une musique de chambre qui va à l’essentiel,  Jean Luc Wauthier.

 J’ai été très sensible, autant à votre écriture qu’à votre climat poétique. Alors que tant de poètes élisent l’ellipse et l’abstraction, c’est avec un art très juste que vous pratiquez la modulation qui sert de support à une nostalgie qui reste secrète et pudique. C’est bien ici, entre le feu de la lave et la nuit existentielle, que s’éploient ces poèmes qui, musiques de chambre, vont à l’essentiel d’un désarroi que seule la parole peut exorciser. Jean Luc Wauthier, Directeur du Journal des Poètes( Bruxelles)

 

 

Les deux recueils sont parus au début de l’été 2013.

 

Fais de port.

 

Pour 1 recueil, 1€ ;

 

Pour 2 recueils , 2€ ;

 

Gratuit à partir de 4 recueils.

 

 

 

Si vous désirez un ou plusieurs recueils dédicacés, signalez-le lors de votre commande.

 

 

 

 

 

Pierre Colin « Le Nord Intime » Collection Equinoxe Ed. D’Autres Univers Prix : 8 € (108 Rue Terres de Vannes 293000 Quimperlé).

Pierre Colin « Les soleils de l’apocalypse » Encres Vives N° 416 Prix : 6 € 10 (2 Allée des Allobroges 31 770 Colomiers).

Fais de port. 1 recueil=1€ ; 2 recueils = 2€, Gratuit à partie de 4 recueils.G

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