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Il ne faut pas s’accrocher aux alternatives en se disant qu’elles vont changer la société. La société changera quand la morale et l’éthique investiront notre réflexion. Chacun doit travailler en profondeur pour parvenir à un certain niveau de responsabilité et de conscience et surtout à cette dimension sacrée qui nous fait regarder la vie comme un don magnifique à préserver. Il s’agit d’un état d’une nature simple : J’appartiens au mystère de la vie et rien ne me sépare de rien. Je suis relié, conscient et heureux de l’être.
C’est là que se pose la question fondamentale : qu’est-ce que vivre ? Nous avons choisi la frénésie comme mode d’existence et nous inventons des machines pour nous la rendre supportable. Le temps-argent, le temps-production, le temps sportif où l’on est prêt à faire exploser son cœur et ses poumons pour un centième de seconde… tout cela est bien étrange. Tandis que nous nous battons avec le temps qui passe, celui qu’il faut gagner, nos véhicules, nos avions, nos ordinateurs nous font oublier que ce n’est pas le temps qui passe mais nous qui passons. Nos cadences cardiaques et respiratoires devraient nous rappeler à chaque seconde que nous sommes réglés sur le rythme de l’univers.
L’intelligence collective existe-t-elle vraiment ? Je l’ignore mais je tiens pour ma part à me relier sur ce qui me parait moins déterminé par la subjectivité et la peur, à savoir l’intelligence universelle. Cette intelligence qui ne semble pas chargée des tourments de l’humanité, cette intelligence qui régit à la fois le macrocosme et le microcosme et que je pressens dans la moindre petite graine de plante, comme dans les grands processus et manifestations de la vie. Face à l’immensité de ce mystère, j’ai tendance à croire que notre raison d’être est l’enchantement. La finalité humaine n’est pas de produire pour consommer, de consommer pour produire ou de tourner comme le rouage d’une machine infernale jusqu’à l’usure totale. C’est pourtant à cela que nous réduit cette stupide civilisation où l’argent prime sur tout mais ne peut offrir que le plaisir. Des milliards d’euros sont impuissants à nous donner la joie, ce bien immatériel que nous recherchons tous, consciemment ou non, car il représente le bien suprême, à savoir la pleine satisfaction d’exister.
Si nous arrivions à cet enchantement, nous créerions une symphonie et une vibration générales. Croyants ou non, bouddhistes, chrétiens, musulmans, juifs et autres, nous y trouverions tous notre compte et nous aurions aboli les clivages pour l’unité suprême à laquelle l’intelligence nous invite. Prétendre que l’on génère l’enchantement serait vaniteux. En revanche, il faut se mettre dans une attitude de réceptivité, recevoir les dons et les beautés de la vie avec humilité, gratitude et jubilation. Ne serait-ce pas là la plénitude de la vie ?
La toute première ville à l'unanimité débarrassée des champs électromagnétiques est espagnole - 2012
À Olvera, une magnifique ville de la province de Cadix, Le conseiller à l'environnement Jacobo Camarero a confirmé que le conseil municipal a à l'unanimité décidé de déclarer la ville "Municipalité libre de toute pollution électromagnétique"
Avec une majorité de l'union des partis de gauche, mais voté par le parti socialiste espagnol et le parti populaire espagnol, il est important de noter que différentes forces politiques ont été motivées, dans le but d'assurer un environnement sain pour les habitants.
Nous pouvons dire sans crainte de se tromper qu'aucune décision de ce genre ne figure dans les annales d'aucune municipalité, concernant le même type de décision. À Carthagène et Murcia, plusieurs villages appellent également à des mesures similaires, tout comme l'ont fait plusieurs provinces d'espagne, sans pour autant avoir progressé.
Commentant la nouvelle, le conseiller à l'environnement Jacobo Camarero dit : "puisque notre ville est de petite taille, nous avons les problèmes typiques liés à l'implantation de grands nombres de mâts sur les toits. À l'inverse, le paysage urbain est plombé par des tours en bétons affligées d'antennes installées en toute illégalité - et que nous avons l'intention de faire enlever immédiatement."
Et chaque jour ce problème prend de l'ampleur ; la semaine dernière les médias publiaient une brève relative à une ancienne hôtesse de l'air et une agent technique d'une université, toutes deux d'origine française, qui se sont réfugiées dans une cave dans les Alpes pour se protéger de la "souffrance insupportable" que leur infligent les ondes électromagnétiques.
Des dizaines de panneaux publicitaires lumineux ont été privés de courant vendredi soir dans l'agglomération de Poitiers. Une opération d’antinucléaires pour lancer une chasse au gaspi.
Vendredi soir, une quinzaine de militants ont éteint de nombreux panneaux publicitaires et enseignes lumineuses à Poitiers.
Jacques en sourit sous sa casquette. Tournevis en main, ce retraité vient d'éteindre un panneau publicitaire lumineux vers la Demi-Lune. « La chasse au gaspi est lancée ! » Et vendredi soir, elle a pris les allures d'une action commando dans l'agglomération de Poitiers.
Il est 20 h 45, sur le parking du Parcobus de la Demi-Lune. Des militants arrivent, de tous âges et tous horizons.
" C'est une action revendiquée "
Ils sont étudiant, retraité, cadre de banque ou même élu régional. Ce qui les réunit ce soir, c'est leur opposition au nucléaire. Une conviction renforcée par l'accident de Fukushima provoqué par le tsunami. Une quinzaine de personnes sont là, prêtes à agir après l'appel de la Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire partout et tout de suite (antinuc86.new.fr). « En France, nous avons des centrales nucléaires vieillissantes, dangereuses. En lançant des opérations d'économie d'énergie comme ce soir, on veut inciter à éteindre ces centrales-là », explique Thierry. Sur le parking des bus, quatre équipes sont formées. Les militants se répartissent le matériel : des gaffes artisanales pour crocheter les disjoncteurs d'enseignes, des clés électriques, des tournevis. Une rapide démonstration permet à tous de voir comment déconnecter en quelques gestes brefs les petites sucettes publicitaires. A 21 h 30, les groupes passent à l'action, méthodiquement. Quatre parcours sont suivis : avenue de la Libération, avenue de Nantes, sur les boulevards extérieurs et sur la rocade. Des dizaines de panneaux publicitaires, d'enseignes lumineuses de grandes surfaces sont éteintes. « On ne fait aucune dégradation. On ouvre, on éteint, on ferme et on appose une affichette. C'est une action revendiquée », explique Yvon Plaçais du collectif. « On veut montrer que la première voie pour sortir du nucléaire, c'est celle des économies d'énergies. Et pour nous, le plus symbolique en matière de gaspillage énergétique, ce sont ces panneaux publicitaires lumineux totalement inutiles. » Vendredi soir, le collectif assure avoir éteint des dizaines de cibles. Les nouveaux abris de bus et certains grands panneaux déroulants ont résisté aux " éteigneurs de sucettes ". Un militant a été arrêté par la police lors de l'opération et auditionné. Il est ressorti vers 0 h 30. Les quatre équipes l'attendaient dehors. Une vingtaine de villes françaises devaient participer à cette opération propagée par le site zerowatt.c.la
repères
Combien consomme un panneau publicitaire ? Les ménages sont invités à arrêter les veilleuses de leurs appareils ménagers inutilisés pour économiser le courant… et les panneaux "brûlent" du courant toute la nuit. Un panneau publicitaire de 4X3 m éclairé consomme en une nuit 6,8 kWh, indique l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Un abri de bus 1,7 kWh. « Une famille de quatre personnes consomme en moyenne 8 kWh pour tous ses besoins hors chauffage », explique la coordination poitevine antinucléaire. Qui doit calculer l'énergie économisée par son opération.
Pouvoir contrôler le climat semble au premier abord relever de la science fiction. Et pourtant, depuis une dizaine d'années, les scientifiques explorent des méthodes pour le modifier délibérément et à grande échelle : c'est la géo-ingénierie du climat. Confrontés à des scénarios climatiques plutôt pessimistes, alors que la communauté internationale peine à s'entendre sur une stratégie coordonnée de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ces technologies peuvent apparaître comme une solution de recours, un "plan B". Le Royaume-Uni dispose d'un réel potentiel dans ce domaine émergent des sciences du climat, avec des programmes de recherche financés à hauteur de plusieurs millions de livres. Un rapport publié en 2009 par la Royal Society est largement reconnu comme l'un des plus exhaustifs réalisés à cette date par une institution publique.
Technologies controversées, il existe d'ores et déjà une amorce de débat au sein de la communauté scientifique britannique qui s'étend petit à petit au public via la presse, en particulier à l'occasion de l'annonce du financement d'expérimentations. Ces recherches ne concernent pas seulement les sciences climatiques, mais s'intéressent également à la perception qu'en a le public, encore très ignorant ou mal informé. Enfin, la géo-ingénierie fait l'objet de nombreuses interrogations (éthiques, sociales, juridiques, réglementaires) qui ne sont pas absentes des thèmes de recherche des universités britanniques, mais aussi des sociétés savantes et du parlement, qui appellent unanimement à l'établissement de règles internationales de gouvernance de la recherche.
Auteurs : GLOAGUEN Olivier Ambassade de France au Royaume-Uni - 26 pages - 1/03/2012
Pour la première fois depuis le début de la révolte en mars, une journaliste indépendante a pu, en août dernier, se rendre en Syrie, pays interdit aux médias. Munie d'une petite caméra HD, Sofia Amara a suivi au quotidien le travail des comités de coordination de la révolution. À Damas et à Homs, elle a filmé l'organisation des manifestations à la sortie des mosquées. À Rastan, elle a rencontré des officiers entrés en résistance, qui affirment avoir constitué une "armée libre" pour tenter de s'opposer à la répression. À Hama, elle a pu mesurer la violence du régime : bombardements de civils, tirs à balles réelles sur les manifestants, détentions arbitraires, exécutions sommaires, tortures... Dans le quartier de Kaylaniya, elle a rencontré les familles de victimes du massacre de 1982, qui ont été enterrées dans des jardins publics. Ces images et ces témoignages montrent pour la première fois l'implication de membres du Hezbollah libanais et de gardiens de la Révolution iranienne dans les massacres. À la manière d'un carnet de route, ce film raconte aussi les coulisses d'un voyage à haut risque, montrant les dangers encourus quand on filme une manifestation ou les ruses inventées pour rencontrer les activistes. Autant d'éléments qui rendent compte de l'atmosphère de terreur qui règne dans le pays.
Cette édition a bénéficié du concours de Sarolta Bán | Claude Barraud | Martine Bellue | Roman Bonnefoy | Xavier Bordes | Thomas Chéronnet | Serge Corriéras | David de Souza | Christine Desvaux | Cathy Garcia | Jérôme Gilliard | Wilfried Guyot | Jocelyne Hermilly | Denis Heudré | Aurore Lephilipponat | Krystyna Le Rudulier | Nadu Marsaudon | Samuel Merzeaud | Christophe Pilard | Michel Quéral | Lysiane Rolland | Lambert Savigneux | Isabelle Théret | Mireille Togni que je remercie vivement et invite à renouveler leur participation.
Ainsi que des contributions involontaires de Louise Ackermann, Louis Aragon, Zo d'Axa, Jacques Charpentreau, Jim Dodge, Serge Goudin-Thébia, Hervé Le Corre, Bernard Noël, Stéphane Renault, Jules Supervielle, Tomas Tranströmer et Paul Verlaine.
Quelques rappels :
Il est toujours possible de s'abonner ou se réabonner : voir page 207.
J’avais déjà fait une note pour Else comme absentée, mais si j’en avais assez bien saisi la forme, j’étais passée à côté du fond, aussi Lou Raoul m’a proposé de lire aussi Sven, paru la même année chez Gros texte. Ces deux recueils auraient pu être effectivement rassemblés en un seul. Je retrouve dans Sven la même écriture concise et imagée que j’avais aimée dans Else, et qui me donne par moment l’impression de feuilleter un album photo. Le cadre est le même : maison, jardin, campagne, la vraie, celle où l’on cuisine le lapin, élève des poules, travaille aux champs pour nourrir les animaux l’hiver. Mais, derrière cette apparente et tranquille immuabilité, s’ouvrent des puits comme une « ambulance dans la nuit verte d’avril » et c’est bien là où parler de ce livre devient difficile. J’avoue avoir faillit y renoncer, mais ce serait dommage car il mérite vraiment d’être lu, tout comme Sven d’ailleurs, et plutôt deux fois qu’une. Mais voilà, l’écriture de Lou Raoul ne dit pas tout, à l’image de ces gens justement de la campagne à qui la pudeur fait préférer le silence, là où d’autres donneraient dans les cris et les larmes.
Else d’abord, rien que le titre est mystérieux. On peut y lire Elle se… et la phrase reste en suspens, devient question. Elle se quoi ? Elle se qui ?
Else c’est aussi « autre » dans la langue de Grande-Bretagne. Ce serait donc ça ? L’autre comme absentée. L’autre soi, couchée sur le papier, à qui l’auteur s’adresse par un tu. Une sorte de dédoublement pour dire sans dire. Au lecteur de deviner. Pas que ce soit un jeu non, mais simplement la parole de l’auteur est si authentique justement qu’elle ne peut qu’être pudique. C’est de vraie vie dont il s’agit ici, par petites touches, une vie ancrée à la terre, pleine d’odeurs, de solitude aussi. D’ailleurs Else comme absentée démarre sur ces mots « T’enfuir, t’enfouir ». Fuir quoi ? La coiffeuse et ses questions déplacées, « vous avez commencé les achats ? », la furie commerciale de noël et « les tables dressées pour des repas, puis des décors, des scintillants, des pièces chaudes » ? Else ne fête pas noël, Else « vomit toutes ces odeurs, parfums, sucrés, ces bras pressés, ces bouches portables dans la rue ». Else préfère « un ancien sac de pomme de terre sur son corps doux ».
En fait c’est ça qui m’avait échappé à la première lecture, j’avais oublié le début et la fin, bercée entre deux par le bon air de la campagne, le soleil, le jardin, cette vie à l’apparence paisible. Au début du recueil, ce décompte des jours du vingt au trente décembre, faut que ça passe, et ça passe, « tu t’perds de vue, Else, jusqu’aux premières minutes en plus des soirs de janvier où. » Parfois les phrases s’arrêtent ainsi, brusquement, comme Else, elles s’absentent. Comme une photo qui manquerait dans un album, laissant juste l’empreinte du cadre vide. Et là on passe à un nouveau chapitre, Ilse Else, et le voile s’épaissit. Ilse ?
Et l’auteur comme si de rien n’était nous plonge d’un coup dans le quotidien, un poulailler, une cour intérieure, des tiges de rhubarbe, la cuvette d’épluchures pour l’âne, le ragoût de lapin mais trop de sauge, c’est amer. Pas anodin ça, ce mot amer. Et une voix, une silhouette d’homme, et là je sais maintenant, c’est Sven, l’homme de Norvège, un homme dans la vie d’Else « son souffle dans tes jours éclairant ton visage ». Du bonheur ? Et c’est le passé qui s’engouffre dans le recueil, et tout se voile à nouveau, « « des traces disent rien du temps passé présent venant c’est hier ça tient pas debout. (…) c’est une odeur de tilleul en fleurs tandis que tu fouilles boîtes archives poésie (…). ». S’ouvre soudain le puits « revient la mort malade couler dans ton sang » et l’ombre du crabe, « juste une poignée de jours entre temps avant de reperdre tous tes cheveux tu achètes une nouvelle coiffure » aussitôt effacée, sans même une virgule entre les deux par « un homme bricole que t’entends siffloter dans les jardins, y’a du soleil de juillet, sur toi, et sur tes sœurs, quoiqu’il advienne ».
Serait-ce là, en quelques phrases que se trouve le secret d’Else comme absentée ?
« toi sans blessure tu deviens Ilse ».
Et là s’ouvre un nouveau chapitre, un nouveau mystère : Else comme absentée ou orcanète. Orcanète ? Une fleur, une fleur méditerranéenne dont la racine sert à teindre en rouge, du henné en quelque sorte. On songe au sang bien-sûr mais aussi aux cheveux, qui reviennent souvent dans ce recueil.
Puis la page s’ouvre sur un décor presque idyllique, intemporel,
« un homme dans le champs
comme il voit le printemps, comme il coupe les tiges de maïs (…)
qu’aux brebis il distribue
les jaunes épis aux matins d’hiver
des travaux, des saisons, des brebis, des agneaux »
(…)
« aux gestes mesurés
est un homme dans le champ
ne dépend que de toi
que tu le suives et sois sur ses pas »
Et c’est là qu’à ma première lecture, j’ai commencé, comme Else peut-être, à oublier tout le reste et me suis plongée dans le présent d’une vie bonne et simple, rude aussi, dans ce coin de campagne bretonne, à la douceur se mêle toujours quelques échardes, « les peaux sèches cartonnées des animaux, morts animaux » « toutes les peintures s’écaillent dedans » mais Sven est là. Lou Raoul évoque l’homme essentiellement par la voix, qui chante, sifflote, par les mains qui travaillent, ramassent, bricolent, une présence rassurante, « et lui ce jour ses yeux sont bleus autant que son pull ». Et la vie s’écoule, et on suit le regard d’Else
« l’ombre des cyprès déplacée et puis des toiles d’araignées, des morceaux de jute, des bouts de cageots, des ficelles nouées
sur le rebord de la fenêtre un gobelet de plastique bleu
la poudre de lait des petits veaux »
Et le printemps est là, il éclate dans le regard d’Else, des pages et des pages de printemps, d’été
« c’est dans la cour
comme un poème
où t’éparpilles les chevelures des pissenlits »
et puis brusquement arrive « comme une silhouette en imper gris » et « le matin si froid si frêle » et voilà que tout se voile de nouveau devient mystère
« tu poses un ange
devant la porte
où est celui
que plus personne
la main de l’ange
parfois t’y penses
t’y penses encore
t’y penses sans cesse »
et le livre s’achève
« comme à une pluie
une pluie qui pleut
depuis trois jours
discontinue
sur Brest, Brest même »
et je me dis alors que, oui, le livre est à l’image de ce climat breton, si changeant, et où le soleil peut laisser place instantanément à la pluie, un voile qui obscurcit tout et puis de nouveau le soleil, un peu comme la vie finalement, avec ses creux et ses pleins.
Cathy Garcia
Lou Raoul vit en Bretagne où elle est née en 1964. Depuis 2008, elle publie poèmes et textes dans diverses revues (Comme en Poésie, Décharge, Gros Textes, Liqueur 44, N4728, Traction-Brabant, Trémalo, Verso... ). Un recueil Roche Jagu / Roc'h Ugu (Éditions Encres Vives / Collection Lieu) est paru en 2010, suivi en février 2011 par Sven (Éditions Gros Textes) et en mars 2011 par Les jours où Else (Éditions Isabelle Sauvage), Else comme absentée fin 2011 aux Éditions Henry. quand elle / prairie jaunes tanaisies prévu pour 2012 aux Éditions Isabelle Sauvage. Son travail d'écriture, qui oscille entre poésie et prose narrative, croise aussi le spectacle vivant et les arts plastiques. Son blog ouvert en 2010 accueille textes et photographies : http://friches-et-appentis.blogspot.com/ (faites un copier/coller de l'adresse car apparemment le lien ne fonctionne pas directement mais l'adresse est bonne)
Pour la première fois en Grèce, un film produit par le public. “Debtocracy” dévoile les causes réelles de la crise de la dette grecque et propose des solutions, sur lesquelles le gouvernement et les médias dominants gardent le silence.
Une interview du journaliste Aris Hatzistefanou, à l'origine du film Debtocracy, le documentaire subversif sur la crise financière qui secoue la Grèce.
Par Stanislas Jourdan pour owni.eu, le 9 juin 2011
Né à Athènes, Aris Hatzistefanou, 34 ans, est un journaliste à toute épreuve depuis ses plus jeunes années. Journaliste en Palestine, puis à Londres pour la BBC, son émission de radio “infowar” sur la station grecque Sky Radio, très écoutée, fut arrêtée quelques jours seulement avant la publication du documentaire Debtocracy, dont le message est à contre-courant de la pensée dominante.
Ce projet a attiré l’attention de plus d’un million de personnes en Grèce, et a popularisé une campagne nationale demandant une commission d’audit de la dette publique du pays. OWNI s’est entretenu avec l’homme derrière ce subversif documentaire qui secoue l’opinion grecque, dans une période très difficile pour le pays.
Quelle est l’histoire de Debtocracy ?
L’idée nous est venue après une émission sur Sky Radio sur la manière dont le président équatorien avait géré la dette colossale du pays : il mis en place une commission chargée d’auditer la dette souveraine du pays, et arriva à la conclusion que d’autres pays étaient en train d’utiliser l’Équateur comme un “esclave”, tout comme l’Argentine et d’autres pays avant lui. Par conséquent, le gouvernement équatorien força les créanciers à subir un « haircut » [des pertes, ndlr] de 70%.
Dans le même temps, en Grèce, des gens étaient en train de lancer une initiative similaire, et recherchaient du soutien pour cela. Du coup, mon émission sur Sky Radio entrait en écho avec leur discours. Et beaucoup de gens semblaient se demander si nous pouvions faire la même chose en Grèce.
Katerina Kitidi (éditrice en chef de TV XS) et moi nous sommes alors décidés à produire ce documentaire. Mais nous n’avions pas d’argent, et ne voulions surtout pas demander des financements auprès d’un quelconque parti politique, syndicat, entreprise, ou pire, une banque. Nous avons alors eu l’idée de demander aux gens de nous aider en lançant une campagne de crowdfunding.
Et cela a très bien marché ! Nous avons récolté 8.000 euros en seulement dix jours, ce qui est pas mal du tout en Grèce, surtout dans le contexte actuel.
Au début, ce projet était censé n’être qu’une vidéo de plus sur YouTube ! Mais comme beaucoup de gens nous ont proposé leur aide (des professionnels de l’audiovisuel notamment), et que beaucoup de gens nous ont aidés financièrement, nous avons pu réaliser un véritable documentaire. À un moment, nous avions même tellement de dons que nous avons décidé d’investir dans la promotion du film, ce qui n’était pas prévu.
Alors que ce projet avait été initié par deux personnes, environ quarante personnes ont contribué au final.
Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou.
Comment le film a été reçu en Grèce ?
Nous avons eu plus d’un demi-million de vues en moins d’une semaine, et nous sommes aujourd’hui à plus d’un million. Mais en dépit de ce succès, les média grecs n’en touchèrent pas un mot au début. Puis, quand ils ont vu le succès du film, ils ne pouvaient plus faire comme si nous n’existions pas. Il sont alors commencé à nous critiquer et à tenter de nous décrédibiliser. Jusqu’à présent, aucune chaine de télévision n’a parlé de nous, même négativement.
En fait, le jour où ils le feront, c’est que nous aurons gagné.
Quel est le message que vous voulez faire passer avec ce documentaire ?
Nous défendons le point de vue que la situation actuelle n’est qu’une partie d’un problème bien plus global, notamment lié au problème de l’euro. Parce que l’euro est divisé entre son cœur et la périphérie, nous sommes condamnés à souffrir de pertes de compétitivité face à l’économie mondiale, car nous ne pouvons pas dévaluer notre monnaie.
Je ne nie pas que nous avons notre propre part de responsabilité. Le problème de la Grèce est que notre fiscalité ne s’est pas adapté au modèle d’État-providence que nous avons mis en place : les entreprises ne sont pas assez taxées, les déficits ne sont donc pas contrôlés. Nous avons aussi un grave problème de corruption, mais cela reste un détail : nous pourrions mettre tous les politiques en prison, mais qu’est-ce que cela changerait ?
Bref, ce qui se passe actuellement ne peut pas être totalement de la faute des “PIIGS”, comme ils nous appellent.
Nous disons aussi que le modèle allemand n’est pas un modèle à suivre. Ils ont simplement gelé les salaires depuis dix ans ! Ce n’est pas soutenable pour l’ensemble de l’Europe !
Certains disent que votre point de vue n’est pas impartial. Que leur répondez-vous ?
Tout d’abord, nous n’avons jamais prétendu être mesurés. C’est même plutôt l’inverse, puisque nous pensons que nos contradicteurs ont largement eu le temps et l’espace médiatique pour faire valoir leur position. D’ailleurs, leur position n’est pas vraiment équilibrée non plus…
Certains critiquent aussi le fait que l’Équateur n’est pas un bon exemple, car c’est un pays en voie de développement qui a du pétrole. Mais le pétrole ne représente que 25% du PIB de l’Équateur, et nous, nous avons nous aussi en Grèce notre propre pétrole : le tourisme.
Après, on aurait pu prendre n’importe quel autre pays comme exemple, il y aurait toujours des gens pour dire que « comparaison n’est pas raison », même si le contexte est tout de même similaire, avec une spirale d’endettement et l’intervention du FMI. Mais au final, ils essaient juste de faire dériver la conversation afin de ne pas répondre au principal sujet de ce film : la nécessité de créer une commission d’audit de la dette.
À votre avis, que devrait faire la Grèce aujourd’hui ?
C’est clair que la Grèce ne peut repayer sa dette, que celle-ci soit légale ou pas, et quel que soit son montant et son taux d’intérêt. Plus de 350 milliards de dettes, c’est déjà trop. Très ironiquement, les marchés semblent plus lucides que le gouvernement, qui continue de dire que l’on peut trouver l’argent. Mais les marchés ne sont pas stupides. Les plans de sauvetage n’ont en vérité qu’un seul objectif : sauver les banques françaises et allemandes, qui tomberaient si la Grèce faisait banqueroute.
Donc, de notre point de vue, nous ne devrions rien attendre des décideurs européens. Si nous attendons, il sera trop tard pour prendre les mesures nécessaires. Nous devons donc trouver nous même des solutions, et lancer des initiatives.
Une fois que cela est dit, la première chose que nous devons faire et de mener un audit de la dette grecque, de manière à discerner la dette légale de celle qui ne l’est pas. Un certain nombre d’indices tendent à montrer qu’une grande partie de la dette est odieuse, voire illégale. Mais seule une commission d’audit saurait le démontrer. C’est pourquoi nous soutenons complètement cette initiative, même si nous soulignons l’importance que cette commission soit menée de manière transparente et démocratique. Pas par les parlementaires.
Après, nous sommes plus radicaux que d’autres dans nos propositions car nous pensons que nous devrions stopper le remboursement de la dette, quitter l’euro, et nationaliser le secteur bancaire. Ce n’est pas quelque chose de facile à défendre, car cela parait très radical, mais même certains économistes et hommes politiques commencent aussi à étudier ces options.
Nationaliser les banques peut sembler être une proposition communiste, mais j’y vois plutôt du pragmatisme : il faut protéger le pays d’une éventuelle fuite des capitaux vers l’étranger, dans le cas où nous quittons l’euro.
Avez-vous des liens avec d’autres initiatives de ce type en Europe ?
Nous avons été contactés par de nombreux groupes, notamment pour que nous traduisions le documentaire. Ce qui est désormais chose faite. Mais nous ne collaborons pas vraiment avec eux en tant que tel, nous leur permettons simplement de réutiliser notre travail, qui est sous licence Creative Commons.
Comment voyez-vous l’avenir de la Grèce ?
L’année dernière, il y a eu plusieurs soulèvements contre le plan de sauvetage du pays, mais les citoyens sont très découragés depuis. Pendant les dix dernières années, l’opposition n’a jamais rien proposé qui puisse rassembler l’opinion publique. Certains pensent que les grecs se font une raison, mais je sens que l’indignation est toujours bien là, sous nos pieds. Elle n’attend qu’un nouveau prétexte pour être ravivée.
Il est intéressant de noter qu’aucun parti politique n’a le contrôle des mouvements de protestation, et que personne ne guide ce mouvement. Je redoute donc que la situation ne s’enflamme de nouveau, d’une manière violente. Mais il est impossible de prévoir quand et pourquoi.1
Quelle est la suite pour Debtocracy ?
Grâce à toutes les personnes qui nous ont soutenus, nous avons collecté plus d’argent que nécessaire pour la production du film. Nous avons donc décidé de créer un compte spécial pour que les gens déposent leurs dons. Si nous n’utilisons finalement pas cet argent pour un nouveau projet dans les six mois, les donateurs seront remboursés.
Franchement, nous ne nous attendions pas à un tel succès avec si peu de moyens. Ce n’était pas facile, mais nous nous sommes prouvé que nous pouvions faire de grande choses avec peu de ressources, surtout quand vous êtes entourés de personnes talentueuses.
Internet nous a beaucoup aidés, mais nous voyons aussi les limites de l’outil. Nous devons aujourd’hui aller à la rencontre de ceux qui ne sont pas forcément sur Internet, notamment à l’extérieur d’Athènes. Si nous n’étions que sur Internet, notre approche resterait trop élitiste. C’est pourquoi nous envisageons de distribuer des DVD et d’organiser des projections dans des théâtres ou des cinémas.
Nous voulons vraiment aller plus loin, faire face aux tabous des médias mainstream grecs. Aujourd’hui, si les gens ne participent pas eux-mêmes à la production de l’information, il n’y aura jamais aucune entreprise de média prête à leur donner la parole.
En Guyane, on assiste à une véritable ruée vers l’or savamment organisée par un processus d’orpaillage. Un phénomène favorable au contexte économique et au cours de l’or qui a augmenté au cours de l’année 2011.
Ainsi, les Guyanais ont vu s’accroître le nombre de sites d’orpaillage clandestins sur leur terre (chiffré aux nombre de 900). Des chantiers illégaux d´orpaillage qui emploient entre 3000 et 15 000 travailleurs clandestins dans cette folle ruée vers l’or.
Les conséquences de l’orpaillage
Une forte augmentation qui n’est pas sans risques et sans conséquences sur l’environnement et un fléau orchestré dans cette ruée vers l’or dénoncé par WWF et autres associations d’écologistes.
On connaissait déjà les impacts du mercure utilisé par la pratique de l’orpaillage sur l’écosystème guyanais mais on ignorait le cas de la turbidité de l’eau dû à la pratique de l’orpaillage de la ruée vers l’or.
Cette observation s’explique par la concentration de diatomées, ces micro algues unicellulaires qui troublent les cours d’eau car vivant á l’origine fixé sur les pierres du fond des rivières et manquant de lumière sous l’abondance de sédiments.Les micros algues étant privés de lumière, ils ne peuvent pas faire leur photosynthèse. Ces « cadavres » de diatomées sont donc utilisés comme indicateur de pollution par les écologistes et manifestent les effets dévastateurs de l’orpaillage.
Ils révèlent que les eaux troublés par l’orpaillage nuisent considérablement à l’environnement et tuent des espèces essentielles au bon fonctionnement de la biodiversité. Les poissons, crustacés, larves et insectes sont également utilisés comme des indices garantissant la santé de l’eau. Si par exemple les squelettes des diatomées sont déformés cela prouve scientifiquement que l’eau est contaminée au mercure de l’orpaillage et que son taux est élevé.
Des analyses peu rassurantes
Après avoir réalisé de nombreux prélèvement dans le bassin de l’Approuage (bassin du Maroni) les chercheurs comptent désormais effectuer leurs nouvelles recherches dans le bassin de l’Oyapock. De plus cette catastrophe sanitaire et les procédés clandestins qui nécessitent l’emploi du mercure afin d’amalgamer les particules d’or nuisent considérablement á la santé publique.Il faut par exemple pour extraire 1 Kg d’or utilisé 1,3 Kg de mercure soit 30% de pertes de mercure rejeté dans les eaux.Le mercure ensuite au contact de l’acidité de l’eau se mute en diméthyl-mercure, un dérivé organique très dangereux qui entraîne des malformations et des troubles neurologiques sévères.
Les mesures organisées pour lutter contre l’orpaillage
Afin de lutter contre ces exploitations clandestines et non contrôlées d’orpaillage, il est essentiel d’organiser des mesures d’actions de contrôles et de répressions menés par l’État français, de faire ratifier des accords bilatéraux pour la lutte de ces exploitation aurifères par les parlements français et brésiliens et enfin de favoriser les politiques de co-développement.
Un "ethnocide" en pleine Amazonie
Les Amérindiens d'Amazonie refusent de disparaître dans l'indifférence. Le réalisateur suisse Daniel Schweizer tente depuis des années de faire entendre leur voix, qu'ils soient de la Guyane française ou du Brésil.
Lors de son passage au Festival du film et forum international sur les droits humains à Genève, Daniel Schweizer a évoqué la situation au Suriname : "Des milliers d'hectares de forêt sont cédés à des compagnies chinoises qui en font du bois de construction. Le régime en place est en train de vendre la forêt primaire du pays sans se soucier des peuples autochtones qui y vivent et de la présence de tribus non contactées."
Le Suriname est le plus petit Etat d'Amérique du Sud. Il est boisé à 96 %. Sa population compte des Riviermensen (descendants des esclaves fugitifs, installés sur les rives du fleuve Maroni) et des Amérindiens. De nombreux commerçants chinois se sont installés ces dernières années des deux côtés de la frontière avec la Guyane française.
Les Amérindiens d'Amazonie sont-ils menacés de disparition ?
Oui, la plupart des communautés amérindiennes du plateau des Guyanes jusqu'au Pérou sont en grand danger. Avec la suprématie actuelle des milieux économiques fondée sur le dogme de la croissance, on assiste à l'ultime phase de la Conquista initiée en 1492.
Les Amérindiens sont victimes d'une véritable guerre économique car les sous-sols des terres où ils vivent recèlent des richesses convoitées par les multinationales et les Etats. C'est le retour de la ruée vers l'or !
Prenez par exemple le cas du niobium [métal qui fait partie des terres rares]. Il sert, entre autres, à fabriquer des conducteurs pour les centrales nucléaires. Le Brésil en est le principal producteur et cherche à tout prix à exploiter ce minerai en particulier dans la région du Xingu [dans l'Etat du Pará]. Le contexte actuel de crise économique n'arrange rien : dans l'indifférence générale, les décideurs, décomplexés, lancent des grands projets sans tenir compte des conséquences pour les peuples autochtones et l'environnement. C'était inimaginable il y a vingt ans.
Au Brésil, justement, les travaux de construction du barrage gigantesque de Belo Monte sur le fleuve Xingu ont commencé malgré les vives oppositions des Amérindiens et des écologistes.
En réalité, il s'agit de cinq barrages et aucun rapport sur leur impact environnemental n'a été rendu public.Les ressources hydrauliques de Belo Monte ne bénéficieront pas aux populations locales mais serviront à alimenter en grande partie les usines de transformation de l'aluminium de la région. Il faut dire que le discours de Dilma Rousseff [élue présidente en 2010] est très clair : "Le Brésil doit consommer et produire."
Actuellement, le Sénat discute un projet de loi sur l'exploitation minière qui permettrait de se lancer à l'assaut des terres des Amérindiens au mépris de leurs droits et des textes nationaux et internationaux qui les consacrent.
Les peuples d'Amazonie sont totalement désemparés. Les Kayapos [au nombre d'environ 7 000 dont le célèbre Raoni, auquel le cinéaste franco-belge Jean-Pierre Dutilleux a consacré un documentaire] n'ont jamais été consultés sur le projet Belo Monte malgré la convention 169 de l'OIT [ce texte de l'Organisation international du travail est à ce jour le seul instrument contraignant de protection des droits des peuples autochtones] et la législation brésilienne elle-même.
Le gouvernement brésilien refuse de dialoguer avec eux ainsi qu'avec les ONG. Les Amérindiens sont menacés à la fois parce qu'ils défendent leur mode de vie traditionnel et leur droit à la terre. C'est une véritable logique économique et politique qui est à l'œuvre et dont l'assouplissement du code forestier [en attente de l'accord de Dilma Rousseff] est un exemple frappant.
La condamnation unanime des Amérindiens, des communautés riveraines, de la Commission interaméricaine des droits de l'homme ou bien encore l'appel lancé à la communauté internationale par Raoni (raoni.fr) ne peuvent-ils pas faire reculer le gouvernement brésilien ?
C'est malheureusement trop tard, le dernier recours devant la justice a échoué fin 2011.
Mais la responsabilité de la communauté internationale est engagée.
Le projet va coûter des dizaines de milliards de dollars, quelles banques vont le financer ? Les Européens à travers leurs entreprises, à l'image d'Alstom, et leurs banques participeront à ce désastre. Comme pour l'Afrique, les ressources naturelles brésiliennes sont un grand gâteau et on se pousse au portillon pour les exploiter à n'importe quel prix. C'est la course au productivisme. Le Brésil veut réaliser un grand bond en avant pour rattraper les grandes puissances, oubliant au passage deux principes fondamentaux : le respect des populations autochtones et la préservation de l'environnement.
Comment peut-on accepter de transformer ainsi une région aussi rapidement sans penser au moyen et long terme ?
L'arrivée de centaines de milliers d'immigrés [économiques, en provenance pour la plupart d'autres Etats brésiliens] va précipiter l'acculturation du mode de vie des peuples autochtones et leur disparition.
Comment croyez-vous que les quelque 2 000 Jurunas vont résister ?
Malheureusement, pour la majorité de la population le territoire brésilien est tellement vaste qu'elle n'a pas conscience des conséquences dramatiques pour son pays et pour la planète. Mais, comme disent les Amérindiens : "La terre ne nous appartient pas, ce sont nos petits-enfants qui nous la prêtent."
Dans votre précédent documentaire, vous alertiez sur la situation dramatique des Amérindiens de la Guyane française, victimes d'une véritable catastrophe sanitaire et écologique due à l'orpaillage clandestin et à la pression des grandes compagnies aurifères. Trois ans après, les choses ont-elles changé ?
Non, rien n'a changé. Les intérêts économiques sont trop importants.
Il y a bien évidemment la dizaine de milliers d'orpailleurs clandestins qui opèrent, mais qui achètent leur or ?
Des comptoirs situés à Maripasoula, une ville française.D'ailleurs, la Guyane française exporte le triple de l'or qu'elle exploite officiellement et ne se soucie donc guère de sa provenance. Aucune enquête n'est menée par la douane française sur la filière de l'or. Et, sur le plan international, il n'existe aucune volonté de créer une traçabilité en la matière. Le métal précieux est acheminé dans d'autres pays dont la Suisse pour être transformé. Je mets au défi les banques et les joailliers de définir sa provenance ! Pourtant, un label de traçabilité existe pour les diamants ou le bois exotique.
En Guyane, la forêt primaire est mise à sac, les rivières et les criques sont polluées par des tonnes de mercure et de boue. L'empoisonnement au mercure entraîne de graves malformations des fœtus. Dans les villages amérindiens, certains enfants naissent avec des membres en moins, d'autres totalement paralysés.
Au mépris des lois et du bon sens, on assiste à la destruction de la forêt équatoriale et à l'ethnocide d'un peuple sans que personne ne semble s'en émouvoir. Nicolas Sarkozy se promène en pirogue et la Croix-Rouge française affiche son mépris en demandant aux Amérindiens de ne plus manger de poisson !Le droit à l'alimentation est pourtant un droit humain. J'ai parlé à des militaires qui sont dépités. De temps en temps, ils démantèlent un site d'orpaillage mais quelques jours après les orpailleurs reviennent. Il y a un manque criant de moyens.
Les Amérindiens sont-ils porteurs d'un message à l'heure où le système économique est à bout de souffle ?
Les Amérindiens sont les premiers écologistes. De tout temps, ils ont vécu en harmonie avec la nature. Ils chassent et exploitent les ressources naturelles pour se nourrir et non pour accumuler des biens. Ils ne comprennent pas l'attitude de l'homme blanc. Deux visions du monde s'affrontent : d'un côté, des peuples qui savent que la terre n'est pas infinie, de l'autre des envahisseurs qui ne raisonnent qu'à court terme.
Nous aurions beaucoup à apprendre à leur contact, hélas personne ne les écoute. Les Amérindiens d'Amazonie ont pointé les problèmes et mis en garde sur les conséquences du comportement de l'homme blanc. Dans leur cosmogonie, le ciel est déjà tombé une fois sur la Terre, si rien n'est fait il risque de tomber à nouveau.
Un livre qui explique clairement la « crise », l'euro et le grand hold-up ! Dans le livre « Comment osent-ils ? La crise, l'euro et le grand hold-up », Peter Mertens (en collaboration avec David Pestieau) aborde, entre autres, la face cachée de la crise grecque. Mertens et les éditions Aden nous offrent à lire le chapitre complet du livre consacré au drame grec. Le livre est sorti le 1er mars et est en vente dans les bonnes librairies à partir du 10 mars 2012.
Voilà un moment que le soleil se fait très très bavard, et ces derniers temps cela s'amplifie. Pour suivre les infos au jour le jour : http://www.swpc.noaa.gov/
Dernières mises à jour :
:Product: SWPC Space Weather Alerts ALTS.txt :Issued: 2012 Mar 08 0948 UTC # Prepared by the US Dept. of Commerce, NOAA, Space Weather Prediction Center # See http://swpc.noaa.gov/alerts/ for description and other displays # Send comments and suggestions to SWPC.Webmaster@noaa.gov # # SWPC Space Weather Alerts Issued in the last 24 hours #---------------------------------------------------------------------
Space Weather Message Code: WARPX1 Serial Number: 345 Issue Time: 2012 Mar 07 2355 UTC
EXTENDED WARNING: Proton 10MeV Integral Flux above 10pfu expected Extension to Serial Number: 344 Valid From: 2012 Mar 07 0030 UTC Now Valid Until: 2012 Mar 08 2359 UTC Warning Condition: persistence Predicted NOAA Scale: S3 - Strong Potential Impacts: Radio - Minor impacts on polar HF (high frequency) radio propagation resulting in fades at lower frequencies.
#------------------------------------------------- Space Weather Message Code: WARPC0 Serial Number: 55 Issue Time: 2012 Mar 07 2354 UTC
EXTENDED WARNING: Proton 100MeV Integral Flux above 1pfu expected Extension to Serial Number: 54 Valid From: 2012 Mar 07 0300 UTC Now Valid Until: 2012 Mar 08 2359 UTC Warning Condition: Onset Potential Impacts: An enhancement in the energetic portion of the solar radiation spectrum may indicate increased biological risk to astronauts or passengers and crew in high latitude, high altitude flights. Additionally, energetic particles may represent an increased risk to all satellite systems susceptible to single event effects. This information should be used in conjunction with the current Solar Radiation Storm conditions when assessing overall impact.
Que seraient nos sociétés sans pétrole ? Brutalement métamorphosées… Plus d’ordinateurs, plus de nourriture des quatre coins du monde, plus de voitures ni d’avions, plus de plastique ; nous devrions rapidement réapprendre à produire un nombre incalculable de choses pour assurer notre survie. Mais serions-nous capables d’une telle autonomie ?
Ce scénario catastrophe est loin d’être paranoïaque. Il représente au contraire un avenir proche que nous devrons affronter tôt ou tard. Car allié aux changements climatiques, le pic pétrolier (la fin d’un pétrole abondant et peu cher) exige un changement draconien de nos habitudes de vie, une Transition énergétique qui mettrait fin à notre vulnérabilité collective. Comme nos gouvernements refusent de prendre les mesures qui s’imposent, il nous revient à nous, citoyenNEs, de prendre l’initiative et de nous préparer.
C’est ce que propose ce Manuel de Transition, outil révolutionnaire et inspirant, entièrement consacré aux solutions pour construire dès maintenant des sociétés écologiques et résilientes, capables de s’adapter aux catastrophes que constituent le pic pétrolier et les changements climatiques. Enfin traduit et adapté en français, ce livre accessible, clair et convaincant expose tous les outils, les détails pratiques et les étapes nécessaires pour préparer l’avenir en diminuant radicalement les besoins énergétiques à l’échelle de sa communauté.
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Vous tenez entre vos mains un outil de changement incroyable… Alors, on commence quand ?
Fondateur du mouvement de Transition, Rob Hopkins enseigne la permaculture et continue d’animer avec fougue ce mouvement en marche. En 2009, il a été nommé Ashoka fellow, titre prestigieux pour souligner sa contribution au changement social.
Le mouvement de Transition est la meilleure nouvelle depuis longtemps et ce manuel est la mine d'inspiration idéale pour vous lancer. Phil England, New Internationalist
Ce manuel est une démarche intelligente et pratique pour encourager les gens à penser globalement, agir localement et changer les choses par eux-mêmes. P. D. Smith, The Guardian Créer le monde que nous voulons est un mode d’action bien plus subtil, mais plus puissant que de détruire celui dont nous ne voulons plus. Marianne Williamson