13/01/2012
Les vœux des poètes - Georges Cathalo
La fin finale
à Jean L'Anselme, i.m.
Prenant appui sur les obscures prévisions d'un calendrier maya, les aruspices de toutes espèces ont prévu la fin du monde le 12/12/2012, à 12 heures 12 précises ! Qu'on se le dise et surtout, il est interdit d'en rire et d'en sourire!
En attendant, et puisqu'on en est à l'époque des voeux, voici une liste non-exhaustive de fins à souhaiter et qu'il est peut-être possible de réaliser pour peu que tout le monde s'y mette :
fin de la guerre et de la barbarie
fin de la violence et de l'injustice
fin de la connerie et de la vulgarité
fin de l'ignorance et de la lâcheté
fin de la pollution et du pillage
fin de la soif et de la faim
et enfin
la fin de la fin
Georges Cathalo
1 janvier 2012
16:12 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (1)
11/01/2012
Conférence– Débat «Fukushima» à Cahors, le 8 février 2012
20h30 Bourse du Travail Place Rousseau 46000 CAHORS
Situation au Japon / Impact en France
Avec Roland DESBORDES, Président de la CRIIRAD
(Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité)
Organisé par :
Le « Mouvement Citoyen Lotois pour la Sortie du Nucléaire »
La Libraithèque « Le Droit à la Paresse »
21:14 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
Des nouvelles (mauvaises) de Fukushima
Laurent Mabesoone
10 janvier 13:20
さきほど、福島県のHPに、8日の降下物の報告(第13報)が届きました。やはり、著しく再上昇しています。以下の表をご覧ください。
http://www.pref.fukushima.jp/j/koukabutsu13.pdf
セシウム(134+137)降下量の上昇:
27・9MBq/km2 (1月5日)
→71・3 (6日)
→90・8 (7日)
→ 137・8 (8日)
怪しすぎます。文科省の説明「北西の風と降雪が関係している」もおかしいです。8日の福島の天気は穏やかでした。
http://tenki.jp/past/detail/pref-10.html?year=2012&mo...
沈着していた物質が再び吹き上がったと思えません。
また、武田邦彦氏がブログで言っている通り、降って来るセシウムが多くても、すぐに空気線 量に影響しません。されど最近、我が家でも平均が0・17〜0.20mcsv/hとなり、いつもより0・05mcsv/h高いです。1月1日の地震以来、 4号機のプールが少しずつ崩壊してゆき、水位が下がり、1500本ある使用済み核燃料棒が燃え始めているのか、それとも単に配管の凍結・破裂・劣化が原因 で一時的にどこかの水位が下がったのか分かりませんが、何かが起きているでしょう。
小出先生は昨日のラジオ番組で「4号機の水素爆発は他の爆発と異なり、建家の上部だけではなく、オペレーションフロー(下部)にも起きているので、建物 全体が倒壊する危険性があると述べ、プールが崩壊したら、250キロまで避難地域が広がるだろうと、警鐘を鳴らしている。
http://www.youtube.com/watch?v=wvgs2R4Raio&feature=up...
したがって、
� 今、店舗で発売されている関東・東北の野菜、果物に、1月2日以降の降下物が含まれている可能性があるので、買わないこと。
� (FB、tweeterなどで随時情報をチェックして)もし4号機のプールが崩壊した場合、東日本から即避難。(要:ミネラルウォター、安定ヨウ素材、航空券相当の現金、パスポート、ガソリンン満タンの自動車、線量計)。
今日思うことはこれだけです。すみません。
A l'instant, la prefecture de Fukushima vient de rendre publique son dernier rapport sur les rejets radioactifs journaliers – retombees de la centrale (avec 2 jours de retard, comme d'habitude).
http://www.pref.fukushima.jp/j/koukabutsu13.pdf
Malheureusement, la tendance a la hausse se confirme nettement. Apres une explosion soudaine des chiffres a 432 Mega becquerels de cesium par km2 pour le 2 janvier (precede d'un “non detecte” suspect le 1er janvier, jour du seisme de niveau 4 a Fukushima), il y a eu une une baisse rapide, et nous connaissons, depuis 4 jours, une remontee continue et inquietante.
Tout d'abord, “seulement” 27,9 Mega Bequerels de cesium 134 + 137 au km carre, le 5 janvier
→ 71,3 MBq le 6 janvier
→ 90,8 MBq le 7 janvier
→ 137,8 MBq le 8 janvier.
Un ami du groupe Facebook 福島第一原発を考えますa telephone au Ministere des sciences et de l'education, on lui a repondu que “ceci devait etre du au vent de Nord-est et aux chutes de neige”...).
Le 8 janvier, il faisait un temps assez froid, mais tres agreable a Fukushima, sans vent ni neige. Site de la meteo nationale :
http://tenki.jp/past/detail/pref-10.html?year=2012&month=1&day=8&selected_image=rader
Le Pr Kunihiko TAKEDA, sur son blog, explique bien que les rejets de cesium retombent sur le sol, et que le niveau des radiations ambiantes n'augmente qu'apres un certain temps.
http://www.takedanet.com/2012/01/post_7b54.html
Pourtant, mon compteur geiger, meme ici, a Nagano, est plutot dans une moyenne de 0,17 a 0,2 microsieverts/heures, ce qui represente 0,05 microsieverts de plus que la semaine derniere...
Quelque chose se passe a la centrale.
Est-ce la piscine ou se trouve les barres de carburant usage ( l'equivalent de 3 reacteurs pleins !) qui s'effondre peu a peu dans l'enceinte du reacteur 4, avec, pour consequence, un abaissement du niveau de l'eau de refroidissement, et l'inflammation puis la fonte des barres ? Ou ne s'agit-il que d'une baisse de l'eau de refroidissement dans un autre lieu de la centrale, a cause d'un probleme de canalisations gelees ou endomagees ?
Le Pr Hiroaki KOIDE, dans son emission radio journaliere (Tanemaki journal) insistait sur le fait que l'explosion hydrogenique du batiment du reacteur 4 a endommage gravement la partie basse (operation floor) du batiment, et non pas seulement l'etage superieur (tateya), comme pour les autres explosions. Pour lui, la piscine du batiment 4 doit etre tres affaiblie. Il confirme qu'en cas d'effondrement et de “mise a l'air” des barres, la zone d'evacuation s'etendrait a 250 km au moins, autour de la centrale.
http://www.youtube.com/watch?v=wvgs2R4Raio&feature=uploademail
Par consequent, deux conclusions s'imposent :
1. Les fruits et legumes des regions Kanto + Tohoku (Chiba, Ibaraki, Gunma,Tochigi, Fukushima, Iwate, Miyagi, Est de Nagano) peuvent avoir ete saupoudrees des radionucleides qui s'echappent depuis une semaine. Ne rien acheter ( sauf pour ceux qui possedent un moniteur de becquerels afin de controler eux-memes, bien-sur)
2. S'informer regulierement sur les reseaux sociaux (Facebook, Tweeter, etc) afin d'etre rapidement au courant si la piscine du 4 s'effondre totalement. Pour cette eventualite, prevoir : * De l'eau minerale * Des comprimes d'iode stable pour les enfants * Assez de liquide pour payer des billets d'avion vers l'etranger *Des passeports valides * Un plein d'essence et une voiture * Un compteur geiger.
Desole, pour aujourd'hui, c'est tout ce que j'ai a ecrire.
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Les vœux de l'artiste : Isabelle Le Gouic
12:31 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
10/01/2012
Yukio Hayakawa : le courage contre la censure de Fukushima
Source : http://kibo-promesse.org/2012/01/yukio-hayakawa/
Séismes, radioactivité, contamination…une situation explosive
Depuis le début de la crise de Fukushima, de nombreux scientifiques, spécialisés dans le nucléaire ou non, se sont positionnés quant à l’attitude à avoir face à la catastrophe et ses conséquences. Après presque 10 mois depuis le début des tragiques évènements nous pouvons le dire : la gestion de la crise tant par tepco que par le gouvernement japonais a été aussi catastrophique que la situation elle-même : la désinformation, la censure, les camouflages et mensonges ne sont plus à prouver. Qu’ils soient japonais ou étrangers, avec le gouvernement ou avec les victimes, la tension permanente concernant cette situation est palpable sur le plan mondial, car suscitant systématiquement polémiques, approbations ou consternement. On a beaucoup entendu parler des déclarations de scientifiques ou de politiques de l’archipel sur la situation sanitaire, parfois irréalistes et pleine de déni. En France aussi, nous avons eu droit à ceux qui minimisent Fukushima. La confiance des japonais mais aussi des citoyens du monde s’est retrouvée fissurée face à la malhonnêteté et à l’irresponsabilité des dirigeants qui n’ont, après tant de temps toujours pas pris la peine d’évacuer la population dans les zones les plus menacée dans le tôhoku, et, pire encore on parle de la levée du périmètre de la zone d’exclusion des 20-30 Km à Fukushima. Dans ce contexte effarant d’absurdité, notre attention s’est portée sur l’un de ceux qui a choisi d’aller à contre-courant de ces tendances. C’est en soutenant les victimes et futures victimes en diffusant des informations utiles, et en essayant de faire prendre conscience aux japonais de la gravité de la situation qu’il s’est fait remarquer : cet homme, c’est Yukio Hayakawa.
Hayakawa : auteur d’une carte de contamination du cesium plus précise que celle du gouvernement japonais
Yukio Hayakawa, un conférencier universitaire engagé
En effet, ce professeur de l’université de Gunma, située à quelques kilomètres au nord-ouest de Tokyo, a décidé d’aller totalement contre le courant actuel déniant les événements, et d’informer les gens par différents moyens. Volcanologue et expert en géologie à la base, il a créé quelques mois après la catastrophe de Fukushima une carte indiquant les foyers de radioactivité dans le pays.
Comparatif avec la carte du gouvernement japonais
Comparatif des deux cartes. A gauche, celle du professeur.
La carte en question, bien plus inquiétante que celle diffusée par le gouvernement, affiche des zones de radioactivité là où l’état n’a parfois rien signalé. Ici, c’est un parallelle entre celle de Hayakawa et celle du gouvernement, donc certaines parties ne sont pas visibles.
La carte complète du gouvernement peut etre trouvée à sur le site du ministère japonais. Sur ce site, on peut voir sur la carte des régions entières qui ne sont pas couvertes parce que soit-disant « trop éloignées », alors que les radiations ne se sont de toute évidence pas arrêtées à une ligne précise. En réalité, elles se diffusent en tâches de léopard. Sur cette même carte il est écrit que les taux de radiations naturels sont compris dans les relevés, signifiant que la majorité du plan distribuée par le gouvernement indique un danger presque nul, à part pour les alentours immédiats de Fukushima.
La carte du professeur a finalement obtenu une certaine renommée grâce à sa fiabilité ainsi qu’aux mises à jour qui y sont régulièrement faites.
Yukio Hayakawa, provocateur mais stratège
Le buzz qui renverse les japonais sur twitter
Mais le professeur Hayakawa n’avait pas fini de faire parler de lui. Plus récemment, il a publié sur son Twitter une phrase dure et sans détours :
« Ne cultivez pas les champs dans la zone contaminée de Fukushima. Si vous le faites, vous empoisonnez les consommateurs. Vous êtes comme les gens qui ont essayé de tuer des citoyens avec du sarin. »
Dans ces phrases, il compare les agriculteurs de Fukushima aux terroristes de la secte AUM, qui avaient tué et blessé de nombreux japonais en diffusant du gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995…
Fujisan mécontent, le logo du Twitter de Hayakawa
Un buzz stratégique pour diffuser l’information
Mais ce message n’était pas juste une provocation gratuite. Dans un pays où tout le monde évite à tout prix l’offense en s’exprimant à son prochain, en une période où le silence et la dissimulation règnent, il a compris qu’il fallait se manifester de manière directe pour faire réagir les gens. Défi réussi : il a généré un buzz allant même au-delà des frontières du Japon.
Il a permis la diffusion du danger des radiations quitte à aller à l’encontre des informations officielles, et à ses risques et périls.
L’information se propageant, certains individus scandalisés ont adressé une plainte à l’université de Gunma et il a reçu un avertissement officiel du président de son université :
« Nous sommes une université nationale soutenue par l’argent de l’état. Toutefois, les commentaires du prof. Hayakawa sur internet ont blessé la population et les fermiers de Fukushima. Il est interdit pour ses employés de salir le nom de l’université de Gunma. Nous comptons sur vous pour vous retenir sur internet. Si vous continuez ce genre de discours inapproprié, nous prendrons contre vous les mesures disciplinaires nécessaires. »
Face à la vérité, la répression
La loi du silence et les techniques de pression sociale : Hayakawa menacé par la faculté
Hayakawa en a témoigné sur son compte twitter. Cette lettre marque une prise de position définitive pour l’état autant que pour Hayakawa : c’est une menace claire de la part de certains officiels dirigée vers tout ceux qui voudraient trop parler de Fukushima et des dangers liés. En conséquence, de nombreux japonais soutiennent l’action du prof, tandis que l’université cherche à limiter son influence.
Par la suite, à une conférence de presse, alors qu’il tentait de s’expliquer sur tous les tenants et aboutissants de cette histoire en faisant face aux journalistes dans son propre bureau au sein des locaux de la faculté, Hayakawa s’est vu refuser le droit d’utiliser l’électricité du lieu « pour des affaires personnelles ».
« Absurde » dira l’un des journalistes qui ne bougera pas d’un iota, bien qu’étant prié de quitter les lieux par le responsable de l’université. Hayakawa, agacé mais déterminé à faire cette conférence coûte que coûte, finira celle-ci sans lumière et sans courant électrique, dans le noir!
Les journalistes présents n’ont pas compris les raisons de l’acharnement de la faculté à refuser de donner l’autorisation de faire cette interview, le laboratoire étant à l’écart des universitaires, et la réunion ne dérangeant personne. Le responsable de la faculté a finit par demander les pièces d’identités de tous les journalistes présents, avant de quitter la salle.
Etaient présents: Tokyo Shinbun, Kyodo News, Yomiuri, TBS, and IWJ ( le journaliste Yasumi Iwakami)
.
La conférence de presse de Hayakawa
On ne peut qu’imaginer que ce genre d’ostracisme va continuer envers lui, mais en s’affichant aussi clairement aux yeux du gouvernement et de TEPCO avec courage, il ne pouvait que s’attendre à de tels retours. On peut se demander de qui a émané la plainte pour que Hayakawa se fasse si durement exclure dans un lieu comme l’université, où la recherche, l’apprentissage, l’accès au savoir, et la liberté d’expression devraient normalement laisser place à de la tolérance et à la communication.
Au lieu de tout cela, c’est la liberté d’expression qui est bafouée en plein coeur de l’université de Gunma. Qu’en auraient pensé les élèves du professeur?
L’opposition citoyenne au déni de réalité : affaire à suivre
Soutien des internautes et hashtag solidaire
Par ses actions, le nom de Hayakawa Yukio est maintenant connu hors des frontières du Japon même dans des milieux non spécialisés. Le blog du professeur Hayakawa connaît une fréquentation croissante depuis qu’il est au centre d’une telle polémique. Son Twitter est de plus en plus suivi, un mouvement de sympathisants ont même lancé massivement sur twitter le hashtag #save_hayakawa pour lui venir en soutien dès les premières difficultés qu’il a pu rencontrer.
Des tweets de soutien au professeur
La prise de conscience s’étend chez les japonais
De nombreux japonais comptent à présent sur le professeur Hayakawa pour mettre à jour des cartes détaillées résultant de sa veille, et ont compris qu’ils ne pouvaient être indifférent envers le lynchage d’un homme qui, certes s’est montré provoquant mais qui a aidé à sa façon le peuple japonais, en tentant de les défendre contre les dangers de la radioactivité : Hayakawa se positionne clairement contre la commercialisation de nourritures contaminées, contre leurs productions initiales et pour un contrôle systématique de toute la chaîne alimentaire.
Qui peut lui en vouloir de l’exiger? Force est de constater que sans l’intervention de citoyens concernés comme lui, plus encore de population se retrouverait à avoir dans les assiettes, des produits contaminés par la radioactivité.
Certains internautes japonais ont aussi assez de tolérance et de sens de l’humour pour faire la part des choses, pour ne pas s’offusquer des déclarations de Hayakawa. Beaucoup semblent avoir compris le but majeur de l’acidité verbale du professeur : aider ses concitoyens à communiquer entre eux et sur la situation post-accident nucléaire, cesser le déni, entamer une prise de conscience sur la catastrophe.
Il est clair que les personnes parmi le gouvernement et TEPCO cherchant à minimiser et à cacher la situation ne seront pas de cet avis et feront tout pour entraver la liberté d’expression des individus comme Hayakawa.
La plus grande difficulté actuelle consiste à encourager, provoquer l’éveil des japonais face à la réalité. Car tous les citoyens japonais ont à présent la responsabilité d’agir pour leurs droits à la vie et à la santé.
Cependant des contraintes existent : comment des populations ignorants tout des dangers de la radioactivité pourraient-ils avoir le moyen de faire la part des choses, ni même faire la distinction entre un scientifique disant que la radioactivité n’est pas dangereuse et un autre disant l’inverse? Ce sont souvent les plus concernés qui nient l’importance du danger car ils préfèrent écouter l’option qui rassure psychologiquement, même si celle-ci s’avère être totalement mensongère.
Les précisions que la carte de contamination radioactive de Hayakawa fournit à ces concitoyens et ses déclarations cyniques et souvent brutales sur le réel danger de la radioactivité , donnent l’impulsion pour faire réagir : peu à peu, certains prennent à leur tour la décision de s’impliquer, d’en parler plus ouvertement, d’accepter les faits. De nombreux japonais se sont ainsi rendu compte qu’il était question de vie ou de mort pour certains d’entre eux.
L’implication citoyenne in situ : un citoyen muni de la carte de contamination de Hayakawa s’aventure dans les rues de Tokyo avec son compteur geiger
Les efforts de Hayakawa portent leurs fruits : des gens cherchent à savoir les risques qu’ils encourent, comme on peut le voir dans cette vidéo : un japonais teste les environs en comparant les données sur les niveaux de radioactivité déclaré par le gouvernement, muni de la carte de Hayakawa : il obtient un taux de 2,35 microsievert/ heure en face d’un des établissements utilisé par Tepco. Il découvre alors au bord de la route, un peu de sable qui semble provenir d’ailleurs et c’est à cet endroit précis que le niveau de radioactivité a été mesuré.
Filmé à Tokyo, ce sable radioactif pourrait provenir directement de Fukushima : en effet, il semblerait que TEPCO ait fait déplacer une partie des débris dans la capitale pour qu’ils soient incinérés comme l’indique l’ article de Fukushima Diary sur les débris radioactifs arrivant de la préfecture d’Iwate.
Le combat pour la vérité continue…
A ce jour, le professeur Hayakawa twitte et poste chaque jour sans relâche. Certains le traîtent de fou, d’autres l’insultent ou le menacent sur la toile. Son courage et sa « grande gueule » lui ont valu plus d’ennuis que d’admiration. Mais il se refuse de s’avouer vaincu : rien ne peut l’arrêter. Il veut à tout prix sauver son pays. Désormais 40 041 abonnés japonais le suivent via twitter!…
Cependant, face à toute l’histoire qui entoure le professeur et son combat, une question fondamentale se pose:
pourquoi mettre autant de bâtons dans les roues à un individu agissant dans le seul objectif de préserver la sécurité de sa famille, ses amis et citoyens de son pays? La liberté d’expression, garante essentielle d’une démocratie sans faille est-elle à ce point menacée au Japon?
10:04 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
08/01/2012
Des nouvelles (mauvaises) de Fukushima
par Laurent Mabesoone
7 janvier 13:27
今日は妻と娘と、長野市内にある「飯綱高原スキー場」(長野五輪フリースタイル・スキー会場)へ雪遊びに行きました。ソリはもちろん黄色!
その後、近くの温泉「天狗の湯」でくつろぎましたが、今日はなんだか武田邦彦先生のブログの「注意報」が頭から離れなくて、あまりリラックスできませんでした。
http://takedanet.com/2012/01/post_d320.html
福島第一の放射性物質の降下量が12月下旬から急増し、1月2日には7月以来はじめて400MBq/km2 に達したとのこと。元日の地震による4号機プールの崩壊、あるいは配管の凍結による破裂と冷却失敗などがネット上でつぶやかれています。不気味です。
夏から12月の下旬までは「ほとんど不検出あるいは数Mbq程度だった」と武田氏が書いています。
さらに不気味なのは、こんな時にもかかわらず、政府は、「最近は降下量に変化がない」という理由で、土日の発表を今週から休止するという、おかしな通報を出しました!
http://takedanet.com/2012/01/post_7b54.html
この3連休は何かが起きてもバレないとうにしよう、という作戦なのでは?
小出裕章先生いわく、4号機のプールがいつ崩壊してもおかしくない。そして崩壊した場合、
冷却水が漏れ、多くの燃料棒があらわになり、燃え上がり、解けてしまい、今までの何倍もの放射性物質が放出されるだろう、と警告しています。
元旦の地震は震度4でした。健全な原発でも、事故を起こさないで震度6に耐えた原発は、今まで一つもないと武田氏が証明しています。
http://takedanet.com/2011/07/post_5a8e.html
まして、これから30年以上、解体が終了できない4号機+プールは震度4〜5で崩れる筈でしょう。
30年以内、福島中通りに震度5度以上の地震が起きないという確立はほぼゼロでしょう。
つまり、再び福島第一に火がつくのは時間の問題でしょう・・・か。
そう考えながら、スキー場でも携帯電話を離さないで情報収集していました。
もう携帯の電源を消そうかな、、、そうしないと、リラックスできる訳ないね、この連休!
Aujourd'hui, avec ma femme et ma fille, je me suis rendu a une station de ski de la banlieue nord de Nagano-ville – Iizuna (site des competitions de ski free-style aux JO de Nagano en 1998).
La luge de la petite etait jaune, couleur antinucleaire, bien-sur !
Ensuite, nous sommes alles nous detendre a une source thermale volcanique toute proche.
Mais je ne peux pas dire que j'etais vraiment detendu.
Le professeur Kunihiko TAKEDA (Universite du Chubu ), dans son celebrissime blog (en japonais) a ete exceptionnellement alarmant hier soir.
http://takedanet.com/2012/01/post_d320.html
Il est un ancien directeur de centrale nucleaire “repenti”, et ses analyses ( de moins en moins relayees par la television ) sont tres suivies sur internet. M. Takeda est tres inquiet du fait que les donnees officielles de la prefecture de Fukushima – reprises par le Ministere des sciences et de l'education – atteste une recrudescence des rejets radioactif (dans l'air) de la part de la centrale de Fukushima Daiichi. Depuis l'automne jusqu'a la fin du mois de decembre, on avait pratiquement, chaque jour, un “Non Detecte” ou bien quelques Mega Becquerels de cesium au km carre. Or, tout d'un coup, on est revenu aux niveaux de l'ete. Avec, le 2 janvier, plus de 400 Mbq/km2 de cesium (134 & 137) en une journee. Il semble que le niveau soit redescendu depuis, mais il est toujours tres au dessus du niveau de ces derniers mois. Le plus inquietant, c'est que le Ministere a annonce jeudi soir que les donnees ne seraient desormais plus disponibles les samedi et dimanche (et les jours feries)... La raison invoquee : “Car il n'y a plus de changements importants dans le volume des rejets” ! On croit rever.
Bref, lundi prochain etant un jour ferie, la tepco et le gouvernement se sont donnes trois jours pour “arranger un probleme”, sans que cela ne se voit trop.
Quel probleme ?
M.Takeda, dans son blog, a deja demontre qu'aucune centrale nucleaire n'avait resiste sans accident a un seisme de niveau 6 ou plus (seisme de 2007 a Kariwa, etc...).
http://takedanet.com/2011/07/post_5a8e.html
Dans le cas d'une piscine deja tres delabree, le tremblement de niveau 4 du jour de l'an pourrait avoir suffit. Sinon, dans l'avenir au moins, un niveau 5 suffirait largement (toujours pour Takeda).
Le demantelement du reacteur 4, avec sa piscine, prendra au moins 30 ans ( aux dires de la tepco). Dans les 30 annees a venir, est-il possible d'eviter une seule secousse de niveau 5 (shindo 5) a Fukushima Nakadori ? C'est absolument impossible. Conclusion : le scenario evoque par M. Koide, plus haut, est pratiquement inevitable.
Voila ce a quoi je pensais, en jouant a la luge avec ma fille. Le portable toujours a portee, pour obtenir des informations rapidement en cas d'effondrement de la piscine du reacteur 4. Il nous reste deux jours de “week-end long” ; je ne sais pas si je ne ferais pas mieux de debrancher mon portable de temps en temps...
12:04 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
07/01/2012
Microbe 69 et mon "Purgatoire du quotidien"
Le 69e numéro du Microbe est prêt.
Au sommaire :
Illustrations de Gabrielle Pluet
Textes de
Stéphane Bernard
Georges Cathalo
Jean-Marc Couvé
Hélène Dassavray
Georges Elliautou
Pascal Feyaerts
Georges Friedenkraft
Pascal Mageren
David Marsac
Murièle Modély
Jany Pineau
Alain Sagault
Pierre Soletti
Didier Trumeau
Jasmine Viguier
Les abonnés le recevront dans quelques jours.
Les abonnés « + » recevront également le 32e mi(ni)crobe signé Cathy Garcia : PURGATOIRE DU QUOTIDIEN.
Les autres ne recevront rien. Pour tous renseignements, contactez Eric Dejaeger :
http://courttoujours.hautetfort.com/archive/2012/01/06/mi...
"Je viens de recevoir ton mini, j'ai dévoré, aimé, et tout et tout, surtout la sensibilité qui en ressort, quand on lit on sent ton cœur battre, c’est rare, surtout reste telle que tu es, même si cela ne doit pas être facile dans ce monde-là, tu fais partie de ceux qui donnent de l’espoir, d’un simple mot."
Fabrice Marzuolo
15:15 Publié dans CG 2014 - PURGATOIRE DU QUOTIDIEN (ND), COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
05/01/2012
Les vœux des artistes : Élisa Parre
18:26 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
Les vœux des poètes : Michèle Rosenzweig
l y aura toujours du sel pas cher en 2012, ou des épices ou des herbes .....
http://www.auxvoletsbleus.net/
18:20 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
Les vœux des artistes : Gérard Collas
18:16 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
03/01/2012
Edgar Morin : « Nous avançons comme des somnambules vers la catastrophe »
Pourquoi la vitesse est-elle à ce point ancrée dans le fonctionnement de notre société ?
La vitesse fait partie du grand mythe du progrès, qui anime la civilisation occidentale depuis le XVIIIe et le XIXe siècle. L’idée sous-jacente, c’est que nous allons grâce à lui vers un avenir toujours meilleur. Plus vite nous allons vers cet avenir meilleur, et mieux c’est, naturellement. C’est dans cette optique que se sont multipliées les communications, aussi bien économiques que sociales, et toutes sortes de techniques qui ont permis de créer des transports rapides. Je pense notamment à la machine à vapeur, qui n’a pas été inventée pour des motivations de vitesse mais pour servir l’industrie des chemins de fer, lesquels sont eux-mêmes devenus de plus en plus rapides. Tout cela est corrélatif par le fait de la multiplication des activités et rend les gens de plus en plus pressés. Nous sommes dans une époque où la chronologie s’est imposée.
Cela est-il donc si nouveau ?
Dans les temps anciens, vous vous donniez rendez-vous quand le soleil se trouvait au zénith. Au Brésil, dans des villes comme Belém, encore aujourd’hui, on se retrouve « après la pluie ». Dans ces schémas, vos relations s’établissent selon un rythme temporel scandé par le soleil. Mais la montre-bracelet, par exemple, a fait qu’un temps abstrait s’est substitué au temps naturel. Et le système de compétition et de concurrence – qui est celui de notre économie marchande et capitaliste – fait que pour la concurrence, la meilleure performance est celle qui permet la plus grande rapidité. La compétition s’est donc transformée en compétitivité, ce qui est une perversion de la concurrence.
Cette quête de vitesse n’est-elle pas une illusion ?
En quelque sorte si. On ne se rend pas compte – alors même que nous pensons faire les choses rapidement – que nous sommes intoxiqués par le moyen de transport lui-même qui se prétend rapide. L’utilisation de moyens de transport toujours plus performants, au lieu d’accélérer notre temps de déplacement, finit – notamment à cause des embouteillages – par nous faire perdre du temps ! Comme le disait déjà Ivan Illich (philosophe autrichien né en 1926 et mort en 2002, ndlr) : « La voiture nous ralentit beaucoup. » Même les gens, immobilisés dans leur automobile, écoutent la radio et ont le sentiment d’utiliser malgré tout le temps de façon utile. Idem pour la compétition de l’information. On se rue désormais sur la radio ou la télé pour ne pas attendre la parution des journaux. Toutes ces multiples vitesses s’inscrivent dans une grande accélération du temps, celui de la mondialisation. Et tout cela nous conduit sans doute vers des catastrophes.
Le progrès et le rythme auquel nous le construisons nous détruit-il nécessairement ?
Le développement techno-économique accélère tous les processus de production de biens et de richesses, qui eux-mêmes accélèrent la dégradation de la biosphère et la pollution généralisée. Les armes nucléaires se multiplient et on demande aux techniciens de faire toujours plus vite. Tout cela, effectivement, ne va pas dans le sens d’un épanouissement individuel et collectif !
Pourquoi cherchons-nous systématiquement une utilité au temps qui passe ?
Prenez l’exemple du déjeuner. Le temps signifie convivialité et qualité. Aujourd’hui, l’idée de vitesse fait que dès qu’on a fini son assiette, on appelle un garçon qui se dépêche pour débarrasser et la remplacer. Si vous vous emmerdez avec votre voisin, vous aurez tendance à vouloir abréger ce temps. C’est le sens du mouvement slow food dont est née l’idée de « slow life », de « slow time » et même de « slow science ». Un mot là-dessus. Je vois que la tendance des jeunes chercheurs, dès qu’ils ont un domaine, même très spécialisé, de travail, consiste pour eux à se dépêcher pour obtenir des résultats et publier un « grand » article dans une « grande » revue scientifique internationale, pour que personne d’autre ne publie avant eux. Cet esprit se développe au détriment de la réflexion et de la pensée. Notre temps rapide est donc un temps antiréflexif. Et ce n’est pas un hasard si fleurissent dans notre pays un certain nombre d’institutions spécialisées qui prônent le temps de méditation. Le yoguisme, par exemple, est une façon d’interrompre le temps rapide et d’obtenir un temps tranquille de méditation. On échappe de la sorte à la chronométrie. Les vacances, elles aussi, permettent de reconquérir son temps naturel et ce temps de la paresse. L’ouvrage de Paul Lafargue Le droit à la paresse (qui date de 1880, ndlr) reste plus actuel que jamais car ne rien faire signifie temps mort, perte de temps, temps non-rentable.
Pourquoi ?
Nous sommes prisonniers de l’idée de rentabilité, de productivité et de compétitivité. Ces idées se sont exaspérées avec la concurrence mondialisée, dans les entreprises, puis répandues ailleurs. Idem dans le monde scolaire et universitaire ! La relation entre le maître et l’élève nécessite un rapport beaucoup plus personnel que les seules notions de rendement et de résultats. En outre, le calcul accélère tout cela. Nous vivons un temps où il est privilégié pour tout. Aussi bien pour tout connaître que pour tout maîtriser. Les sondages qui anticipent d’un an les élections participent du même phénomène. On en arrive à les confondre avec l’annonce du résultat. On tente ainsi de supprimer l’effet de surprise toujours possible.
A qui la faute ? Au capitalisme ? A la science ?
Nous sommes pris dans un processus hallucinant dans lequel le capitalisme, les échanges, la science sont entraînés dans ce rythme. On ne peut rendre coupable un seul homme. Faut-il accuser le seul Newton d’avoir inventé la machine à vapeur ? Non. Le capitalisme est essentiellement responsable, effectivement. Par son fondement qui consiste à rechercher le profit. Par son moteur qui consiste à tenter, par la concurrence, de devancer son adversaire. Par la soif incessante de « nouveau » qu’il promeut grâce à la publicité… Quelle est cette société qui produit des objets de plus en plus vite obsolètes ? Cette société de consommation qui organise la fabrication de frigos ou de machines à laver non pas à la durée de vie infinie, mais qui se détraquent au bout de huit ans ? Le mythe du nouveau, vous le voyez bien – et ce, même pour des lessives – vise à toujours inciter à la consommation. Le capitalisme, par sa loi naturelle – la concurrence –, pousse ainsi à l’accélération permanente, et par sa pression consommationniste, à toujours se procurer de nouveaux produits qui contribuent eux aussi à ce processus.
On le voit à travers de multiples mouvements dans le monde, ce capitalisme est questionné. Notamment dans sa dimension financière…
Nous sommes entrés dans une crise profonde sans savoir ce qui va en sortir. Des forces de résistance se manifestent effectivement. L’économie sociale et solidaire en est une. Elle incarne une façon de lutter contre cette pression. Si on observe une poussée vers l’agriculture biologique avec des petites et moyennes exploitations et un retour à l’agriculture fermière, c’est parce qu’une grande partie de l’opinion commence à comprendre que les poulets et les porcs industrialisés sont frelatés et dénaturent les sols et la nappe phréatique. Une quête vers les produits artisanaux, les Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, ndlr), indique que nous souhaitons échapper aux grandes surfaces qui, elles-mêmes, exercent une pression du prix minimum sur le producteur et tentent de répercuter un prix maximum sur le consommateur. Le commerce équitable tente, lui aussi, de court-circuiter les intermédiaires prédateurs. Certes, le capitalisme triomphe dans certaines parties du monde, mais une autre frange voit naître des réactions qui ne viennent pas seulement des nouvelles formes de production (coopératives, exploitations bio), mais de l’union consciente des consommateurs. C’est à mes yeux une force inemployée et faible car encore dispersée. Si cette force prend conscience des produits de qualité et des produits nuisibles, superficiels, une force de pression incroyable se mettra en place et permettra d’influer sur la production.
Les politiques et leurs partis ne semblent pas prendre conscience de ces forces émergentes. Ils ne manquent pourtant pas d’intelligence d’analyse…
Mais vous partez de l’hypothèse que ces hommes et femmes politiques ont déjà fait cette analyse. Or, vous avez des esprits limités par certaines obsessions, certaines structures.
Par obsession, vous entendez croissance ?
Oui ! Ils ne savent même pas que la croissance – à supposer qu’elle revienne un jour dans les pays que l’on dit développés – ne dépassera pas 2 % ! Ce n’est donc pas cette croissance-là qui parviendra à résoudre la question de l’emploi ! La croissance que l’on souhaite rapide et forte est une croissance dans la compétition. Elle amène les entreprises à mettre des machines à la place des hommes et donc à liquider les gens et à les aliéner encore davantage. Il me semble donc terrifiant de voir que des socialistes puissent défendre et promettre plus de croissance. Ils n’ont pas encore fait l’effort de réfléchir et d’aller vers de nouvelles pensées.
Décélération signifierait décroissance ?
Ce qui est important, c’est de savoir ce qui doit croître et ce qui doit décroître. Il est évident que les villes non polluantes, les énergies renouvelables et les grands travaux collectifs salutaires doivent croître. La pensée binaire, c’est une erreur. C’est la même chose pour mondialiser et démondialiser : il faut poursuivre la mondialisation dans ce qu’elle créé de solidarités entre les peuples et envers la planète, mais il faut la condamner quand elle crée ou apporte non pas des zones de prospérité mais de la corruption ou de l’inégalité. Je milite pour une vision complexe des choses.
La vitesse en soi n’est donc pas à blâmer ?
Voilà. Si je prends mon vélo pour aller à la pharmacie et que je tente d’y parvenir avant que celle-ci ne ferme, je vais pédaler le plus vite possible. La vitesse est quelque chose que nous devons et pouvons utiliser quand le besoin se fait sentir. Le vrai problème, c’est de réussir le ralentissement général de nos activités. Reprendre du temps, naturel, biologique, au temps artificiel, chronologique et réussir à résister. Vous avez raison de dire que ce qui est vitesse et accélération est un processus de civilisation extrêmement complexe, dans lequel techniques, capitalisme, science, économie ont leur part. Toutes ces forces conjuguées nous poussent à accélérer sans que nous n’ayons aucun contrôle sur elles. Car notre grande tragédie, c’est que l’humanité est emportée dans une course accélérée, sans aucun pilote à bord. Il n’y a ni contrôle, ni régulation. L’économie elle-même n’est pas régulée. Le Fonds monétaire international n’est pas en ce sens un véritable système de régulation.
Le politique n’est-il pas tout de même censé « prendre le temps de la réflexion » ?
On a souvent le sentiment que par sa précipitation à agir, à s’exprimer, il en vient à œuvrer sans nos enfants, voire contre eux… Vous savez, les politiques sont embarqués dans cette course à la vitesse. J’ai lu une thèse récemment sur les cabinets ministériels. Parfois, sur les bureaux des conseillers, on trouvait des notes et des dossiers qualifiés de « U » pour « urgent ». Puis sont apparus les « TU » pour « très urgent » puis les « TTU ». Les cabinets ministériels sont désormais envahis, dépassés. Le drame de cette vitesse, c’est qu’elle annule et tue dans l’œuf la pensée politique. La classe politique n’a fait aucun investissement intellectuel pour anticiper, affronter l’avenir. C’est ce que j’ai tenté de faire dans mes livres comme Introduction à une politique de l’homme, La voie, Terre-patrie… L’avenir est incertain, il faut essayer de naviguer, trouver une voie, une perspective. Il y a toujours eu, dans l’Histoire, des ambitions personnelles. Mais elles étaient liées à des idées. De Gaulle avait sans doute une ambition, mais il avait une grande idée. Churchill avait de l’ambition au service d’une grande idée, qui consistait à vouloir sauver l’Angleterre du désastre. Désormais, il n’y a plus de grandes idées, mais de très grandes ambitions avec des petits bonshommes ou des petites bonnes femmes.
Michel Rocard déplorait il y a peu pour « Terra eco » la disparition de la vision à long terme…
Il a raison, mais il a tort. Un vrai politique ne se positionne pas dans l’immédiat mais dans l’essentiel. A force d’oublier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. Ce que Michel Rocard appelle le « long terme », je l’intitule « problème de fond », « question vitale ». Penser qu’il faut une politique planétaire pour la sauvegarde de la biosphère – avec un pouvoir de décision qui répartisse les responsabilités car on ne peut donner les mêmes responsabilités à des pays riches et à des pays pauvres –, c’est une politique essentielle à long terme. Mais ce long terme doit être suffisamment rapide car la menace elle-même se rapproche.
Le président de la République Nicolas Sarkozy n’incarne-t-il pas l’immédiateté et la présence médiatique permanente ?
Il symbolise une agitation dans l’immédiateté. Il passe à des immédiatetés successives. Après l’immédiateté, qui consiste à accueillir le despote libyen Kadhafi car il a du pétrole, succède l’autre immédiateté, où il faut détruire Kadhafi sans pour autant oublier le pétrole… En ce sens, Sarkozy n’est pas différent des autres responsables politiques, mais son caractère versatile et capricieux en font quelqu’un de très singulier pour ne pas dire un peu bizarre.
Edgar Morin, vous avez 90 ans. L’état de perpétuelle urgence de nos sociétés vous rend-il pessimiste ?
Cette absence de vision m’oblige à rester sur la brèche. Il y a une continuité dans la discontinuité. Je suis passé de l’époque de la Résistance où j’étais jeune, où il y avait un ennemi, un occupant et un danger mortel, à d’autres formes de résistances qui ne portaient pas, elles, de danger de mort, mais celui de rester incompris, calomnié ou bafoué. Après avoir été communiste de guerre et après avoir combattu l’Allemagne nazie avec de grands espoirs, j’ai vu que ces espoirs étaient trompeurs et j’ai rompu avec ce totalitarisme-là, devenu ennemi de l’humanité. J’ai combattu cela et résisté. J’ai ensuite – naturellement – défendu l’indépendance du Vietnam ou de l’Algérie, quand il s’agissait de liquider un passé colonial. Cela me semblait si logique après avoir lutté pour la propre indépendance de la France, mise en péril par le nazisme. Au bout du compte, nous sommes toujours pris dans des nécessités de résister.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je me rends compte que nous sommes sous la menace de deux barbaries associées. Humaine tout d’abord, qui vient du fond de l’histoire et qui n’a jamais été liquidée : le camp américain de Guantánamo ou l’expulsion d’enfants et de parents que l’on sépare, ça se passe aujourd’hui ! Cette barbarie-là est fondée sur le mépris humain. Et puis la seconde, froide et glacée, fondée sur le calcul et le profit. Ces deux barbaries sont alliées et nous sommes contraints de résister sur ces deux fronts. Alors, je continue avec les mêmes aspirations et révoltes que celles de mon adolescence, avec cette conscience d’avoir perdu des illusions qui pouvaient m’animer quand, en 1931, j’avais dix ans.
La combinaison de ces deux barbaries nous mettrait en danger mortel…
Oui, car ces guerres peuvent à tout instant se développer dans le fanatisme. Le pouvoir de destruction des armes nucléaires est immense et celui de la dégradation de la biosphère pour toute l’humanité est vertigineux. Nous allons, par cette combinaison, vers des cataclysmes. Toutefois, le probable, le pire, n’est jamais certain à mes yeux, car il suffit parfois de quelques événements pour que l’évidence se retourne.
Des femmes et des hommes peuvent-ils aussi avoir ce pouvoir ?
Malheureusement, dans notre époque, le système empêche les esprits de percer. Quand l’Angleterre était menacée à mort, un homme marginal a été porté au pouvoir, qui se nommait Churchill. Quand la France était menacée, ce fut De Gaulle. Pendant la Révolution, de très nombreuses personnes, qui n’avaient aucune formation militaire, sont parvenues à devenir des généraux formidables, comme Hoche ou Bonaparte ; des avocaillons comme Robespierre, de grands tribuns. Des grandes époques de crise épouvantable suscitent des hommes capables de porter la résistance. Nous ne sommes pas encore assez conscients du péril. Nous n’avons pas encore compris que nous allons vers la catastrophe et nous avançons à toute allure comme des somnambules.
Le philosophe Jean-Pierre Dupuy estime que de la catastrophe naît la solution. Partagez-vous son analyse ?
Il n’est pas assez dialectique. Il nous dit que la catastrophe est inévitable mais qu’elle constitue la seule façon de savoir qu’on pourrait l’éviter. Moi je dis : la catastrophe est probable, mais il y a l’improbabilité. J’entends par « probable », que pour nous observateurs, dans le temps où nous sommes et dans les lieux où nous sommes, avec les meilleures informations disponibles, nous voyons que le cours des choses nous emmène à toute vitesse vers les catastrophes. Or, nous savons que c’est toujours l’improbable qui a surgi et qui a « fait » la transformation. Bouddha était improbable, Jésus était improbable, Mahomet, la science moderne avec Descartes, Pierre Gassendi, Francis Bacon ou Galilée était improbables, le socialisme avec Marx ou Proudhon était improbable, le capitalisme était improbable au Moyen-Age… Regardez Athènes. Cinq siècles avant notre ère, vous avez une petite cité grecque qui fait face à un empire gigantesque, la Perse. Et à deux reprises – bien que détruite la seconde fois – Athènes parvient à chasser ces Perses grâce au coup de génie du stratège Thémistocle, à Salamine. Grâce à cette improbabilité incroyable est née la démocratie, qui a pu féconder toute l’histoire future, puis la philosophie. Alors, si vous voulez, je peux aller aux mêmes conclusions que Jean-Pierre Dupuy, mais ma façon d’y aller est tout à fait différente. Car aujourd’hui existent des forces de résistance qui sont dispersées, qui sont nichées dans la société civile et qui ne se connaissent pas les unes les autres. Mais je crois au jour où ces forces se rassembleront, en faisceaux. Tout commence par une déviance, qui se transforme en tendance, qui devient une force historique. Nous n’en sommes pas encore là, certes, mais c’est possible.
Il est donc possible de rassembler ces forces, d’engager la grande métamorphose, de l’individu puis de la société ?
Ce que j’appelle la métamorphose, c’est le terme d’un processus dans lequel de multiples réformes, dans tous les domaines, commencent en même temps.
Nous sommes déjà dans un processus de réformes…
Non, non. Pas ces pseudo-réformes. Je parle de réformes profondes de vie, de civilisation, de société, d’économie. Ces réformes-là devront se mettre en marche simultanément et être intersolidaires.
Vous appelez cette démarche « le bien-vivre ». L’expression semble faible au regard de l’ambition que vous lui conférez.
L’idéal de la société occidentale – « bien-être » – s’est dégradé en des choses purement matérielles, de confort et de propriété d’objet. Et bien que ce mot « bien-être » soit très beau, il fallait trouver autre chose. Et quand le président de l’Equateur Rafael Correa a trouvé cette formule de « bien-vivre », reprise ensuite par Evo Morales (le président bolivien, ndlr), elle signifiait un épanouissement humain, non seulement au sein de la société mais aussi de la nature. L’expression « bien vivir » est sans doute plus forte en espagnol qu’en français. Le terme est « actif » dans la langue de Cervantès et passif dans celle de Molière. Mais cette idée est ce qui se rapporte le mieux à la qualité de la vie, à ce que j’appelle la poésie de la vie, l’amour, l’affection, la communion et la joie et donc au qualitatif, que l’on doit opposer au primat du quantitatif et de l’accumulation. Le bien-vivre, la qualité et la poésie de la vie, y compris dans son rythme, sont des choses qui doivent – ensemble – nous guider. C’est pour l’humanité une si belle finalité. Cela implique aussi et simultanément de juguler des choses comme la spéculation internationale… Si l’on ne parvient pas à se sauver de ces pieuvres qui nous menacent et dont la force s’accentue, s’accélère, il n’y aura pas de bien-vivre. —
Source : http://www.terraeco.net/Edgar-Morin-Nous-avancons-comme,1...
10:14 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
Une première, un nouveau tremblement de terre inattendu a forcé l'état de l'Ohio à faire fermer un puits d'extraction de gaz de schiste.
USA, Un nouveau séisme de magnitude 4.3 dans la région de Youngstown a poussé l'État à faire fermer un puits d'extraction de gaz de schiste qui utilisait la technique de forage appelée «fracturation».
Le ministère des ressources naturelles de l'Ohio a annoncé aujourd'hui qu'un puits d'extraction par injection profonde dans la région de Youngstown a été sommé de suspendre ses opérations.
La région a bizarrement connu une série de petits tremblements de terre depuis que l'exploitation a commencé il y a environ neuf mois. Le plus récent, à la veille de Noël, se situé à moins de trois km de la ville et à environ 1 k 500 du site d'injection.
James Zehringer responsable des Ressources naturelles, a ajouté que jusqu'ici personne n'a prouver de façon concluante que l'activité sismique est liée à cette activité, mais il a décidé tout de même de resté prudent.
Il rappelle dans un communiqué que la priorité de l'État est la santé publique et la protection des ressources naturelles, et qu'il n'est absolument pas disposé à jouer avec la sécurité.
La région n'avait jusqu'ici jamais connue de tremblements de terre jusqu'à ce que la "Northstar Disposal Services" s’installe à Youngstown et commence l'extraction de gaz de schiste par la technique dite de fracturation.
Après une série de secousses constatées, l'Etat a fait installé quatre sismomètres pour surveiller la zone.
L'état de l'Ohio comptabilise prés de 200 puits similaires opérant sur son territoire. Tous utilisent la technique hydraulique de fracturation pour briser les couches de schiste du sous sol qui se fracturent sous une forte pression (600 bars) en libérant leur gaz naturels et le pétrole.
Les sociétés d'exploitation de gaz de schiste utilisant la technique de fracturation prévoient d'augmenter considérablement leurs activités d'extraction dans l'état de l'ohio dans les deux prochaines années.
Sourcewksu.org Trad Nature Alerte
10:09 Publié dans NON AU GAZ DE SCHISTE | Lien permanent | Commentaires (0)
01/01/2012
Revue Nouveaux Délits n°41, elle sort !
Revue de poésie vive et dérivés
Numéro 41
Janv. fév. mars 2012
2012, la fin ?
Loin de moi l’idée de détourner le calendrier maya, aztèque ou martien à des fins du monde, mais je dois dire que la fin, je l’espère oui, et de tout cœur. La fin de la bêtise crasse, de la violence, la fin du pillage généralisé, la fin de la corruption, la fin du mépris, la fin du cynisme, la fin de l’injustice, la fin de la faim ! La fin, oui, d’un monde régulé par l’avidité, l’arrogance et l’ignorance, la peur et l’agression…
La liste interminable des maux, on la connait n’est-ce pas ? Mais le remède ? 2012, année médecine ? 2012, année de beauté et de bonté ? Beauté comme l’entendent les Navajos : hozho. Un mot qui signifie à la fois beauté et santé. Et non pas au zoo, j’entends déjà les petits malins… Hozho qui signifie surtout un état, un état de beauté et de bien-être. La beauté, une façon d’être, de se conduire pour que règne l’harmonie. Voilà ce que nous devons retrouver, pratiquer, enseigner et nous détourner de tout ce qui est contraire à cet état. Si j’ai un vœu à formuler donc pour cette fin de monde, c’est celui ci :
Que je sois hozho, que vous soyez hozho.
Que le monde soit hozho !
CG
dans la beauté je marche
avec la beauté devant moi je marche
avec la beauté derrière moi je marche
avec la beauté au-dessous de moi je marche
avec la beauté au-dessus de moi je marche
accompli dans la beauté
accompli dans la beauté
accompli dans la beauté
Chant navajo de la Nuit des Chants
AU SOMMAIRE
Délit nucléaire : Après Fukushima, haïkus du Cercle Seegan, présenté par Seegan Mabesoone (Japon)
Délit de poésie :
Alain Gourhant, extraits de Poésie du désastre et de la guérison
Basile Rouchin, neuf poèmes
Timotéo Sergoï (Belgique), extraits du Diagonaute amouraché
Résonances : 1 film, 1 livre, 1 roman, 1 groupe de musique
Bulletin de complicité à la sortie.
Illustratrice : Karolinda
Son site : http://karolinda.pagesperso-orange.fr/
« "Peinture tendance art singulier, expression libre, allergique aux définitions qui sclérosent, très sociable ou alors plutôt solitaire, ça oscille ! Profil modifiable selon les saisons... Ici ce sont de petits dessins réalisés à Berlin lors d'un séjour d'une semaine en 2010 ; un passage dans la ville pour faire mes adieux à un amour déjà perdu deux ans auparavant mais qui nécessitait une dernière visite. Dans ma chambre, j'ai pris mes feutres et craies grasses me reliant ainsi à mon être profond, la présence de cet homme devenait fantomatique et je pus ainsi traverser cette période houleuse sans réelle difficulté. Je rencontrais Berlin et son atmosphère si spéciale tout en me réfugiant autant que je le pouvais dans mon espace intime, là ou émerge un autre monde. Quoique sensible à l’environnement, l'autre monde prend le dessus et alimente mes créations, que ce soit la sculpture, le dessin ou la peinture. Confiée aux mains de l’invisible, l'acte souterrain s'éprend de mes mains et je me creuse pour en suivre les méandres. »
Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers. Qui démêlera cet embrouillement ?
Blaise Pascal
in Pensées
***
Et en quatrième de couverture :
Quand la nuit se brise
Anthologie de poésie algérienne
Par Abdelmadjid Kaouah, Collectif
Tantôt ténue, délicate, à l’image des tapisseries traditionnelles, tantôt vociférante et éclatée, tel un oued en crue, la poésie algérienne a accompagné les douleurs et annoncé les orages historiques. Cette anthologie de poètes contemporains veut faire entendre les cris engagés des poètes de la résistance comme ceux de leurs héritiers qui ont fait de la langue française, ce tribut de guerre, l'outil d'un dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.
Parution aux Ed. Points autour du 23 février 2012
18:16 Publié dans LA REVUE NOUVEAUX DELITS | Lien permanent | Commentaires (0)
Une maison autonome et sans factures
Qui n’a jamais rêvé de ne plus recevoir de factures, de s’affranchir du réseau électrique, de ne pas être raccordé à celui de l’eau ? Se sentir libre de tous ces fils à la patte et surtout faire beaucoup, beaucoup d’économies tout en contrôlant enfin sa consommation grâce à la prise de conscience de ses besoins réels.
Allumer la lumière, c’est aussi facile qu’un clic sur un bouton, pourtant chez Christophe, dans sa chaleureuse petite maison au bord du Vidourle, c’est une autre histoire ! Ici, on est complètement autonome, on se débrouille tout seul pour produire l’électricité dont on a besoin et on pompe l’eau en fonction de sa consommation. La vie de cette famille de 4 personnes est-elle pour autant pavée de sacrifices, de privations et de restrictions ? Non pas du tout ! Ils sont tous très bien portant, heureux et surtout fièrs et c’est ça qui nous a beaucoup plu.
4 panneaux solaires photovoltaïques assurent l’entière couverture de leurs besoins en électricité. Ils sont installés bien verticalement à l’entrée de la maison. L’avantage ? Un simple coup de jet suffit comme entretien et la pose est très facile. L’énergie est stockée dans des batteries, qui distribuent le courant aux différents postes de la maison.
Pour se contenter de si peu, il n’y a pas de secret, il faut consommer peu de courant. Laissons tout de suite de côté les radiateurs électriques, les plaques de cuisson, les halogènes, la machine à laver, le sèche-linge, le four électrique et tout autre appareil énergivore. Christophe utilise l’électricité avec parcimonie et ses seuls besoins vont vers quelques lampes, une chaîne hifi « home made », un ordinateur portable, un lecteur de DVD et un chargeur de piles.
Résultat : La famille consomme moins que l’électricité produite par les trois panneaux solaires. Et pour le reste, comment font-ils ?
Et quand il n’y a pas de soleil ou qu’il faut alimenter de gros outils (électro-portatif un peu gourmand etc …), il y a un groupe électrogène à diesel, qui tourne avec de l’huile de friture recyclée ! Vous trouverez en bas de page une fiche de savoir à ce sujet …
Dans la cuisine ?
Ils ont un four et des plaques de cuisson à gaz. L’hiver, ils l’alimentent avec des bouteilles et l’été, ils composent leurs déchets et fabriquent leur propre bio méthane !! C’est beaucoup plus facile que ce que l’on imagine : on accumule les déchets dans une cuve, que l’on emboîte d’un couvercle de taille juste inférieure avec un robinet sur le dessus. Les déchets fermentent en-dessous et le couvercle remonte, poussé par le gaz. On branche alors un tuyau sur le robinet vers un réchaud et hop on cuisine !
Pour faire cuire de grandes quantités d’aliments, ou en appoint du gaz, ils ont un poêle à bois d’extérieur fait maison à très fort rendement. Il suffit de peu de branchettes pour l’allumer et l’alimenter, toute la chaleur se concentre directement sur la cocotte au dessus ! Vous trouverez une fiche de savoir en bas de page pour en construire un vous aussi …
Dans les jours de beaux temps, Christophe a aussi bricolé un four solaire, pour cuire des gâteaux ou pour les cuissons lentes. Il est différent de celui que nous avons ici, chez Bruno à Vauvert. Celui-là se présente sous la forme d’une boite avec des miroirs à l’intérieur. On cuit en beaucoup plus de temps qu’avec les cuiseurs paraboliques, mais au moins on n’a pas à trop surveiller l’installation, rien ne déborde et on évite de se brûler.
Dans la cuisine il n’y a pas de réfrigérateur. Cela ne veut pas dire qu’ils ne consomment pas de produits frais, au contraire même ! La famille est végétarienne, ce qui évite de se poser des questions concernant la conservation de pas mal de produits. En ce qui concerne les périssables, ils les consomment rapidement après ouverture (comme le lait de riz, une brique dans la journée) et vont faire les courses plusieurs fois par semaine chez le maraicher bio à deux pas de là !
Dans le lavabo, on pompe de l’eau directement dans la source d’eau potable 5 mètres au dessous. Ils sont chanceux d’avoir cette installation et en sont conscients. L’action de pomper aide à n’utiliser que ce dont on a besoin. C’est plus facile d’être économe qu’avec un robinet !
Les poubelles de la cuisine sont minimalistes. Les épluchures et autres déchets organiques finissent au compost et retourneront à la terre d’ici 6mois/1an. Les contenants sont bien entendu recyclés, ce qui laisse peu de place aux autres déchets non identifiables…
Dans le salon ?
Le chaleureux salon est équipé d’un petit lecteur de DVD pour les enfants, des livres et des jeux de société pour les longues soirées d’hiver. Pas besoin de beaucoup d’électricité, juste de quoi s’éclairer !
Pour se chauffer, ils ont disposé un poêle à bois avec des briques de terre compressée tout autour, pour accentuer l’inertie thermique et répartir la chaleur. La maison est bien isolée (bois et paille) il suffit donc de quelques stères l’hiver pour être heureux au chaud !
Et pour laver le linge ?
Ne vous inquiétez pas, la maman n’est pas redevenue lavandière au lavoir du coin ! Christophe a bricolé un astucieux système de lave-linge à pédale. C’est un objet incroyable, qui nous a beaucoup plu ! Il a démonté le tambour d’une vieille machine et l’a couplé avec une courroie à la roue arrière d’un vieux VTT. Il suffit de pédaler 15 minutes pour laver son linge ! On ajoute simplement un peu d’eau chaude chauffée au poêle à bois dehors et on rince à l’eau froide. Pour essorer on redonne quelques tours comme avec un panier à salade et hop ! Le linge est prêt à être étendu avec peu d’efforts et en prime un peu de sport. La force musculaire, c’est la plus économe après tout ! Par ailleurs, on redécouvre les notions de « propre » et de « sale ». En fait, on devient efficace et on réduit les gaspillages que l’on est plus tenté de faire lorsque l’on n’a qu’un seul bouton à presser.
Et la salle de bain ?
La salle de bain est très minimaliste, un lavabo avec une pompe et un bac de douche. Ils ont choisi de se doucher à la cruche, avec de l’eau chauffée au poêle à bois à l’extérieur. C’est un choix que certains trouveront extrême, j’y pensais justement et je me disais qu’avec une douche solaire que l’on accroche au mur et que l’on chauffe avec un panneau thermique ou avec de l’eau chauffée au poêle, on peut vraiment s’en sortir économiquement et écologiquement sans trop sacrifier son confort.
Les toilettes sont près de l’entrée et sont sèches bien entendu ! Quelle aberration de dépenser des litres d’eau potable pour tirer la chasse … Ils ont installé une pièce avec un trône tout à fait digne des fessiers royaux, avec un grand tonneau de sciure à côté. Christophe nous expliquait que si c’était à refaire, il ferait des « toilettes brouette ». C’est-à-dire qu’au lieu d’un seau que l’on vide quand il est plein, on remplit une brouette que l’on sort par une porte de derrière et qu’on dépose au compost beaucoup plus facilement.
Il recouvre ensuite son tas de compost (remplit donc d’épluchures et des déchets des toilettes) de paille et au bout d’un an environ, il a un super engrais ! C’est pas la peine de faire la moue, sachez que de toute façon, la terre c’est du caca de vers de terre ! Et ne parlons pas du fumier et du lisier ;)
Et où vont les eaux grises s’ils ne sont pas raccordés au réseau ? Elles vont dans la phytoépuration ! Deux premiers bacs avec des gros cailloux et des roseaux pour filtrer une première fois l’eau sale (qui vient donc de la douche et des lavabos), et trois autres niveaux avec des plantes de différentes sortes pour sortir à la fin une eau si claire qu’on en boirait ! Mais attention, ils n’a pas encore fait d’analyses précises pour étudier la pureté de l’eau, on l’utilise alors pour le jardin !
Bon, avec tout cela je suis sûre que vous vous dites que cela prend un temps fou de s’occuper de toutes ces installations et qu’on a mieux fait de vivre avec des factures. Hey bien sachez que Christophe et sa femmes ne travaillent pas, pour justement prendre le temps de vivre comme ils ont envie. A quoi bon passer sa vie à la gagner si l’on a presque plus de dépenses ? Des petits boulots qui leurs conviennent, des échanges de services leurs suffisent pour vivre de manière simple et agréable et surtout, ils ont le temps de profiter de leurs deux enfants, de les élever dans l’amour et de faire pleins de loisirs enrichissants avec eux. Christophe fait l’école à la maison à sa fille de 10 ans et en profite pour voir toute la journée son bout de chou d’un an, elle est pas belle la vie ?
Vous pensez peut-être que cette façon de vivre est extrémiste, c’est aussi ce que j’ai pensé jusqu’à ce qu’on aille leur rendre visite. Ils ont l’air tellement heureux, en bonne santé, plein de sourire et loin du stress. Leur maison est simple mais si belle et chaleureuse … Pourquoi ne pas prendre exemple sur cette façon de vivre en piochant ce qui nous intéresse en l’adaptant à notre propre quotidien ?
Et pourquoi tout ça? Pour une empreinte écologique soutenable pour la planète, par rapport au nombre d’habitants. L’empreinte idéale c’est 1,8 Ha par habitant. Le français moyen est à 5 Ha, un américain à 8. Christophe pense, à juste titre que prendre plus que sa part prive forcément quelqu’un ailleurs, puisque nos ressources ne sont pas infinies. Il nous a d’ailleurs cité cette maxime de Ghandi : « Vivre simplement, pour que d’autres puissent simplement vivre ». Chez Christophe, l’empreinte est à 1,2 Ha ce qui est excellent au regard des chiffres évoqués plus haut. A savoir, 2 des particularités du mode de vie de Christophe qui leur permet d’avoir ce chiffre si bas : l’absence de voiture dans la famille et leur végétarisme.
Avec Nicolas, nous sommes partis plein d’idées et d’envies. Quand nous rentrerons, il est par exemple certain que nous ne rachèterons pas de machine à laver !! Nous irons plutôt faire un tour à la casse du coin pour récupérer de quoi faire un lave-linge à pédale.
Christophe n’est pas avare et partage très volontiers ses inventions avec qui le veut. C’est pour cela que nous vous proposons en premières « fiches de savoir », celles qu’il a réalisé pour son site internet « les outils de l’autonomie », qu’il nous a très gentiment prêté pour vous !
-> Apprenez à construire un lave-linge à pédale
-> Faîtes votre propre pocket-rocket ou cuiseur à bois
-> Apprenez à recycler votre huile de friture pour de petits moteurs diesel
La seule ombre à ce tableau, c’est la future expropriation de toute la famille … Leur magnifique havre d’autonomie est construit sur un terrain inondable et la mairie a décidé de fermer la zone par sécurité. Ils partiront au début de l’été vers la Bretagne, dans un endroit plus frais ou Christophe pourra faire pousser encore beaucoup de légumes, d’idées et d’outils pour l’autonomie !
Merci à eux pour leur accueil et leur gentillesse. Keep in touch’ !
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Le discours typique de l'esclave / Silvano Agosti
15:20 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
Et pour bien commencer l'année : The MozART group !
15:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les vœux des artistes : Bernard Mayaudon
14:39 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
Les vœux des poètes : Pierre Colin
« Va, va, ne te retourne pas, va… (1)»
Maintenant, c’est toujours, écartons l’éphémère
et la cendre,
Une aube sans désordre est un destin perdu.
Que chaque épaule offre son nid.
Il faut hurler à gorge folle, donner vie au printemps.
Soyons partout, enfants prodiges du futur,
Le feu est rare, aveugles sont les vents.
Partout nous guerroyons !
Les mots sont prêts à tout pour le combat,
tangible ou légendaire !
Fions nos rêves aux chants des merles, aux caresses
du bois, aux cicatrices de la pierre.
Offrons ces feux d’étoiles blotties sous nos paupières,
Les mots nectars du temps, l’espoir à pleines dents !
Bonne année 2012
Pierre Colin
(1) Joyce
14:30 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
Les vœux des poètes : Lou Florian et Art@Live
Que peut-on vous souhaiter de mieux, si ce nez, si ce n'est, saucissonné le meilleur ?
L'année qui arrive semble déjà sertie de rêves et de cauchemars, irrémédiablement engoncée dans ce train déboulant à vive allure, chargé de pépites d'étoiles mais aussi de monstruosités. Vers quelle destination ? Diantre ! Même en fermant les yeux, même en dormant un temps, même en oubliant un tant soi peu le voyage, nous n'éviterons pas les prochaines gares. Et il est parfois des non retours auquel on ne peut échapper. La féerie des cotillons passée, nous serons engouffrés dans cette nouvelle année, regardant déjà la précédente qui aura tiré sa révérence avec ses réussites et ses méandres. Droit devant, toute ! Et c'est nos choix collectifs, ou bien nos absences de choix justement, qui détermineront ce que nous avons voulu ou non, devenir.
Et pour chacun et chacune d'entre vous, c'est bien le meilleur que nous vous souhaitons. Et surtout, bien au-delà des espérances minimes, que dégouline tout au long de cette nouvelle année, dans vos coeurs et dans vos vies, des plages de félicités !
BONNE ANNEE 2012 !!!
Le merveilleux est toujours grandiose
Le merveilleux est toujours grandiose, splendide océan parfois délirant et sans age, étendu à l'infini et sans limite aucune. Rien n'est plus envisageable que les rivages de nos rêves et nos désirs les plus fous. Il n'est de réalisme objectif que le merveilleux. Et seuls nos yeux cerclés d'ombres inutiles y font obstacle, alors que toutes les clefs dorment déjà en nous, prêtes à se réveiller de leur lit d'infortune.
La véritable folie, c'est d'être privé de rêves ! ...................
.................. Le merveilleux existe dans notre imaginaire. Le merveilleux existe derrière nos yeux. Le merveilleux existe dans notre coeur. Le merveilleux existe derrière nos mots les plus tendres et notre poésie. Le merveilleux existe dans le souffle du vent, dans les rires tonitruants. Le merveilleux existe dans les plus profondes musiques, celles qui nous font voyager au coeur de nous-même, ou qui nous emportent dans la ronde du temps. Le merveilleux existe derrière les colères justes, les tempêtes rugissantes pour obtenir la justice et la paix.
Le merveilleux existe dans notre conscience luminescente. Le merveilleux existe dans notre monde intérieur féerique. Le merveilleux, c'est les caresses divines dans les clins d'oeil du ciel. Le merveilleux, c'est l'amour qui ruisselle à l'infini. Le merveilleux pétille dans les yeux des amoureux, et dans les yeux des gens heureux. Un jour, probablement, le merveilleux dégoulinera aussi sur cette terre blessée, refermant chaque blessure, et nous rendant tellement heureux.
Lou Florian
http://florian.lou.perso.neuf.fr/artliveinternational/pag...
14:27 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
30/12/2011
Nouveaux Délits a dit vœux-tu bien lâcher deux mi-longs œufs ?
EN ATTENDANT LA SORTIE EN JANVIER DU N°41 DE LA REVUE,
NOUVEAUX DÉLITS VOUS EN SOUHAITE UNE BONNE.
L'AN DOUZE C'EST TOUJOURS MIEUX QUE L'ANDOUILLE...
SURTOUT DU PAYS DE l'AN DOUILLE
...
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
22:40 Publié dans L'ASSOCIATION NOUVEAUX DELITS | Lien permanent | Commentaires (0)