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08/05/2012

The doors, 23 nouvelles aux portes du noir, ouvrage dirigé par Jean-Noël Levavasseur

Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/the-doors-23-nouvelles-au...

The doors, 23 nouvelles aux portes du noir, ouvrage dirigé par Jean-Noël Levavasseur

Dessins de Riff Reb’s, 2012, 256 p. 17 €

23 auteurs de polar français, marqués par l’esprit du rock, proposent chacun une nouvelle inédite ayant pour fil conducteur le groupe mythique des Doors et le plus mythique encore, roi lézard, Jim Morrison. Ces 23 nouvelles sont classées dans un ordre chronologique fictif, s’étalant entre le 8 juillet 1965 et l’année 2005. On peut regretter le manque d’originalité de certaines, et donc une qualité inégale du recueil, mais l’ensemble se laisse lire facilement et a le mérite d’offrir un portrait rapide d’une époque et ce qu’il en reste.

Le côté sombre de l’Amérique des années 60, c’est d’abord le Viêt-Nam, thème abordé dans la première nouvelle, We’ll be home for Christmas de Pierre Mikaïloff, l’évocation de toute une jeunesse sacrifiée, à travers une correspondance entre un jeune Morrison, étudiant en cinéma, et un de ses amis qui lui envoie des poèmes depuis le front. Des poèmes qui portent des titres tels que Light my fire, Love me two times, The End

Il y a Charles Manson, qui apparaît dans la deuxième nouvelle, The ballad of Sarah J. de Thierry Crifo. On pense à Sarah Jane Moore qui en 1975 tentera d’assassiner le président Ford et à la chanson de Dylan.

Trafalgar d’Olivier Mau, est un texte bref qui parle des déboires d’un looser alcoolo avec sa copine alors qu’il est sur le point de produire le groupe de son copain Jim. L’alcool semble le rendre visionnaire quant à l’avenir des Doors.

Marc Villard fait le va et vient dans D’esprit à esprit, entre Paris et l’Amérique de 1966 : Morrison provoque son premier et fameux scandale au Whiskey A Go-Go et une adolescente cherche dans Paris un disque des Doors pour son père en train de mourir à l’hôpital.

La nouvelle suivante, La perception des portes, est un récit plutôt. Michel Leydier prend pour fil conducteur le thème des portes et raconte ses premiers émois adolescents à Casablanca sur l’air de Love her madly, quelques anecdotes de sa vie dans le show-biz rock’n roll en lien avec les Doors et des retrouvailles 40 ans plus tard, lors d’un mariage à Casablanca, histoire de refermer la boucle des portes. Puis Sylvie Rouch enchaîne avec une histoire de lycéens, Coltrane, Simpson, Lorette et moi, qui nous replonge dans l’ambiance des années 60 en France, avec un clin d’œil au Che en final.

Bel interlude psychédélique avec Attention, mon petit Jim, de Bruno Sourdin, un poème plus qu’une nouvelle, incantatoire, électrique et envoûtant, dans le style chamanique de Morrison, avec en refrain l’entêtant Mr Mojo Risin’ (le mojo étant un sortilège d’amour vaudou). Un superbe hommage en forme de trip, à l’album L.A. Woman.

Puis, nous replongeons brutalement dans la réalité noire noire, avec une nouvelle de Marion Chemin, Under the bridge, un texte bref et puissant, qui remue en profondeur, et où Morrison devient prétexte à rouvrir une porte bien sombre de l’histoire française : le massacre du 17 octobre 1961.

Bunch of slaves de Max Obione évoque sans grande conviction le Caen de mai 68, exprimant ainsi le début de la désillusion. Matthias Moreau nous balance une mordante Parade molle de Coconut Grove dont la chute est aussi celle de Morrison.

Autre parade, Douce parade funèbre de Jean-Noël Levavasseur, nous ramène non sans humour en France profonde, où il est question de sérial killer lors d’une conversation téléphonique à l’Hôtel Maurisomme.

Avec Le plus grand poète vivant depuis Rimbaud, Denis Flageul nous embarque pour une virée de bar en bar dans la nuit rennaise et rend hommage à Kérouac.

La rizière rouge de Michel Embareck revient sur la thématique du Viêt-Nam et de nouveau à travers une correspondance, une impression de déjà lu. Outdoors d’Hugues Fléchard est une nouvelle plus confuse que déjantée qui nous fait pénétrer dans un centre pénitentiaire de Floride. Jean-Bernard Pouy crache, avec Merci d’être venus si nombreux, un extrait de ce qui semble être un long poème sur la condition de poète de Morrison et du poète en général dans la grande bétaillère du monde, constat plutôt amer. « C’est un emmerdeur, un bonnet d’âne, un radiateur ou un pinacle, un démiurge à la con ».

Bellevue Hospital Center de Jan Thirion raconte un Morrison fin de parcours, en visite dans un hôpital pour enfants où un gardien déguisé en orang outang pourrait être Kérouac. On pense au Bellevue Psychiatric Hospital de New York qui a vu passer pas mal de têtes plus ou moins connues de cette époque de grande défonce, notamment Burroughs. Dans Les portes du pardon de Luc Baranger, on retrouve Morrison dans la peau d’un beauf de 69 ans, à Clermont-Ferrand, où il a passé sa vie après l’avoir échangée avec un certain Charlie Behrman, son sosie, rencontré dans une boîte de Saint-Germain des Prés en avril 71.

Dans Le couteau des mots de Pierre Hanot, le ton est à l’humour, noir bien sûr. Un poète de catégorie raté y relate sa courte carrière de petite frappe, ratée aussi, et sa brève rencontre dans un bar avec un Morrison pathétique. Dans Un ou deux francs, une ou deux vies, Jean-Luc Manet explore lui aussi le thème de l’échange d’identité, sauf que là il s’agit plutôt d’un vol, avec le portrait au vitriol d’un ex-prof soixante-huitard à la dérive pour qui l’irresponsabilité devient crédo. Mission d’intérim de Serguei Dounovetz, nous présente the End, la mort, sous les traits d’une infirmière transsexuelle du bois de Boulogne. C’est ma prière (American prayer) de Bruno Schnebert nous fait basculer dans la génération qui redécouvre les Doors, et nous entraîne sur la tombe de Morrison by night, histoire de voir que la poésie du mot FUCK a survécu. Stéphane le Carré avec son Misogyne Morrison, ne fait pas dans la dentelle, encore une histoire de sosie, un portrait bien cynique de la société actuelle lobotomisée, avide de sexe et de divertissements bas de gamme. La dernière nouvelle nous rend le sourire, à travers la soirée bien galère du protagoniste, auquel on peut s’identifier sans mal. Le malheur des autres, on le sait bien, est également plutôt divertissant, surtout quand il est raconté avec humour, et puis là au moins il n’y a pas mort d’homme.

 

En fin d’ouvrage, une chronologie rapide de la vie de Morrison par Jean-Noël Levavasseur, suivie de la présentation des auteurs : Luc Baranger * Marion Chemin * Thierry Crifo * Serguei Dounovetz * Michel Embareck * Denis Flageul * Hugues Fléchard * Pierre Hanot * Stéphane Le Carre * Jean-Noël Levavasseur * Michel Leydier * Jean-Luc Manet * Olivier Mau * Pierre Mikaïloff * Mathias Moreau * Max Obione * Jean-Bernard Pouy * Sylvie Rouch * Bruno Schnebert * Caroline Sers * Bruno Sourdin * Jan Thirion * Marc Villard

 

Cathy Garcia

Jello Biafra "Que la farce soit avec vous - paroles 1978-2011"

Le projet de livre des paroles de JELLO BIAFRA en français lancé en 2005 est arrivé à terme. Rytrut et les travailleurs d’ombre et lumière éditent « QUE LA FARCE SOIT AVEC VOUS – PAROLES 1978-2011 », toutes ses paroles écrites pour ses différents groupes : Dead Kennedys, Lard, avec NoMeansNo, avec D.O.A., Tumor Circus, avec Mojo Nixon and The Toadliquors, The No WTO Combo, avec les Melvins... Le livre est illustré (dessin, peinture, lithogravure…) par 61 peintres et graphistes de France, Belgique, Québec, Tahiti, Berlin et Genève. Préface de Frank Frejnik.
 

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416 pages, Offset, 15x21, noir et blanc, 177 pages illustrées dont une BD de 22 pages, imprimé en France. Dépôt Légal en cours. ISBN 978-2-9520083-6-5

 Le livre aurait été prêt un peu plus tôt, mais Jello et Alternative Tentacles, après vision de la maquette, ont trouvé tout cela incroyable et tenu à ce que nous ajoutions les paroles des Guantanamo School Of Medicine, chose faite, et illustrées de surcroît.

Les illustrateurs : Melvin, Chester, BB Coyotte, Makhno Bruyère, Jean Bourguignon, E.T., DDD, Torro, XXXprod©, Petite Poissone, Diway, Antoine Duthoit, Laul, Caritte, Anef, Pakito Bolino, Camille Déjoué, Vince Bank, Jean-Sé, BlackJeanJacques, Nuvish, Riton La Mort, Lanj, El Rotringo, Jampur Fraize, Pierre Druilhe, VNBC, Taga, Dav Guedin, Sapiens, Garance L0b0t0mie, Emy Rojas, Benjamin Monti, Cap’taine KRB, Marko Blasting Dead, Tapage, Cécile Jarsaillon, Bob, Julien Saro, Yann HxC, Fifi, Roinmj, Nikola Witko, Richard Suicide, Siris, Pixel Vengeur, Ulrich Totier, Cil, Be Bop A Lula, Burt, Christophe Sénégas, Bruno Charpentier, Captain Nerpik, Marilyne Mangione, Seb Cazes, Deadbrik, Louison Tattoo, Freak City Designs, Zoreille, Lan Prima, Tanxxx.
JELLO BIAFRA : "MAY THE FARCE BE WITH YOU"
 
Plus d’infos et pour commander : RYTRUT editions : http://rytrut.free.fr

Interview de Rytrut dans SLIME ZINE : http://www.slime.fr

06/05/2012

Gaz de schiste : permis de Cahors validé !!!

 

Alerte ! Pendant que tout le monde est affairé avec les élections, les pétroliers ont ouvert la France à l’exploitation du Gaz de Schiste

On se doutait que ça allait nous tomber dessus, mais on ne s’y attendait pas pendant une période aussi cruciale pour l’avenir de notre pays.

Le permis d’exploration du Gaz de Schiste vient d’être validé à Cahors !

Dominique Pouyer-Hue, coprésidente de Vigilance Périgord, a appris la nouvelle mercredi.

La Dreal Midi-Pyrénées (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) vient de terminer l'instruction du permis de Cahors et l'a validé !

Pourtant, la loi interdisait la fracturation hydraulique comme technique d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste. Mais voila, on avait oublié le côté retors des pétroliers. Ils veulent exploiter pour engranger un maximum de bénéfices, et bien sur ils sont prêts à tout.

Avec une armada de spécialistes en sémantique et en contournement des textes, ils y sont arrivés.

« Le terme de fracturation hydraulique n'apparaît pas dans les textes des pétitionnaires qui usent d'un vocabulaire adapté pour arriver à leur fin. Mais leur technique mentionnée correspond à sa définition », ajoute la coprésidente.

Et c’est là ou est le problème. Nous allons droit vers une pollution des nappes phréatiques, du sol, et vraisemblablement vers des risques de secousses sismiques. Car ce sont les résultats de la fracturation hydraulique. Et les pétroliers auront beau dire que leurs techniques ont évoluées et que nulle part il n’est mentionné de fracturation hydraulique, le résultat on le connait : Pollution excessive et inutile.

Selon les sources de l'association sarladaise, (Sarlat, Périgord) le permis de Cahors, qui concerne une zone allant de Montauban jusqu'au sud du département, serait aujourd'hui sur le bureau de François Fillon, désormais en charge du Ministère de l'Écologie en relais de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM).

« C'est une course contre la montre qui s'engage. Il ne faut pas qu'il le signe tant qu'il est en poste, peut-être jusqu'à dimanche, sinon, les sociétés américaines pourront venir explorer le gaz de schiste d'ici peu. »


Et si la gauche passe ? « Je n'ai pas plus confiance en la gauche. Nous n'avons pas obtenu de la part de François Hollande la garantie qu'il ne signera pas. »

Les pétroliers ont bel et bien contournés la loi.

Fidèle à son travail d'alerte, Dominique Pouyer-Hue a appelé mercredi Jean-Fred Droin, le conseiller général du canton de Sarlat et a envoyé une communication au député Germinal Peiro, maire de Castelnaud qui figure sur la zone du permis de Cahors. Ce dernier s'est déclaré « révolté » par la nouvelle.


« Ils ont contourné la loi en n'utilisant pas le terme de fracturation hydraulique. C'est une supercherie. Je me rappelle des déclarations de NKM l'an passé à La Roque-Gageac… On avait des craintes sur la position du gouvernement, malheureusement, elles étaient justifiées. »

Malgré la présidentielle, Il y a urgence si on veut éviter de voir débarquer les camions et commencer les forages, comme c'est déjà le cas dans l'Ain.

Quant à la nuance de gravité entre permis d'exploration et permis d'exploitation, elle n'existe pour ainsi dire pas pour Dominique Pouyer-Hue : « Le permis d'exploration court sur 5 ans et les sociétés peuvent en bénéficier à trois reprises. Donc avant qu'une enquête publique ait lieu avec une étude d'impact, il peut se passer quinze ans. Quinze ans de dégâts et de pollution. »

C’est clair. En plus de la vigilance, il est nécessaire de se mobiliser.


Quand les forages auront commencé, il sera trop tard. Le fléau ce sera abattu sur la région et sur ce pays. Au moyen-âge il y avait la peste, aujourd’hui elle revêt une autre forme, plus insidieuse, avec une mort plus lente mais impitoyable de toutes les formes vivantes : La pollution par les hydrocarbures.

Source: © Hélios / Bistro Bar Blog

Le site de vigilance perigord:

http://www.vigilance-perigord.net

05/05/2012

Et en Grèce ?

Campagnes http://greekcrisisnow.blogspot.fr/

 

 
Jusqu'à présent, et depuis bien des années, les élections n'ont jamais abouti à une quelconque redéfinition dans les principales options politiques en Europe. C'est pour dire et dans quelle mesure, ces « alternances » n'ont modifié que les accessoires ludiques d'une voiture, équipée toujours du même moteur ayant la conduite à droite, roulant en plus toujours à contre sens, sauf que ce contre sens s'est imposé comme étant le seul possible.
 
Mais le temps de la ludothèque se termine. Le nouveau monde est déjà là, et dans ses options, on croit encore pouvoir insérer « nos » grands moments électoraux. Pas si évident. Néanmoins, votons.

 
 
 
Ici en Grèce centrale, les politiciens de l'ancien monde ont repris du poil de la bête. Les habitants sortent beaucoup, les kiosques électoraux deviennent des attractions vivantes dans l'autovalidation et la tautologie de l'illusion démocratique et des liens au niveau local.
 
Néanmoins, on est en mesure d'espérer ou de se lamenter : « Nous sommes déjà morts, je suis paysan cultivant le coton et les tomates, je travaille par habitude seulement, rien que le prix du gasoil nous achève, mon fils, infirmier, travaille à l'hôpital public sur une île, à 700 euros par mois désormais de salaire, c'est la dèche aussi, il paye 350 euros de loyer, il pense démissionner et venir vivre ici, mais à quoi bon tout cela, dans quel monde vivons-nous enfin ? »
 
" Nous sommes déjà morts, je suis paysan cultivant le coton et les tomates..."
Les perspectives manquent, les élus locaux depuis la reforme de 2010 sont de... moins locaux et agissent aussi dans la plus grande discrétion, imposant aux population de décisions sans aucune consultation préalable. Comme je l'écrivais en commentaire sur un billet précédent de ce blog, y compris au niveau local, le processus décisionnel devient de plus en plus... catastrophique. Ici en Thessalie (Grèce centrale), et je viens d'apprendre par exemple, que le maire (PASOK) de la ville de Trikala, menace ouvertement les habitants d'une petite localité, un village de 1300 habitants, de représailles économiques implicites, car ces habitants, s'opposent à un projet d'usine "biogaz" (à partir de déchets), pour la construction de laquelle, le maire et le Président de Région (Nouvelle Démocratie) ont déjà signé tous les contrats et accords possibles et inimaginables, sans en informer les habitants des lieux.
 
Ces derniers se sont réunis en assemblés populaires, et ensuite, ils se sont présentés devant le maire pour s'exprimer. Et bien, le maire a tout simplement expliqué et avec véhémence, que « toute autre représentativité [que la sienne] comme les assemblées populaires sont illégitimes et illégales ». Je précise que la reforme imposée après le Mémorandum I, a obligé à l'unification forcée des communes. Ainsi, un département comme celui-ci (Trikala) et pour une population d'environ 130.000 habitants, « on a conservé » en tout, quatre hyper municipalités. Je note également qu'un projet analogue dans le Péloponnèse dans la région de Tripoli, rencontre la même opposition chez les habitants, également dépourvus de municipalités à la taille des communes et des localités. C'est aussi cela le Mémorandum...
 
Dans la rue piétonne de Trikala, il y avait du monde. Les tenants du kiosque de l'Union Nationale, interviewés, se montrent déterminés : « Nous sommes tous des anciens officiers à la retraite. Nous ne sommes pas d'extrême droite, mais nous sommes patriotes et si nous avons décidé de former un parti politique, c'est par amour à la partie et par inquiétude. Nous voulons reformer notre démocratie, pour plus de démocratie et pas pour son contraire. Moi, j'ai servi dans les unités de parachutistes, en tant que militaire, j'accueillais tous les enfants du peuple, de gauche ou de droite, peu importe. Nous voulons un pays libre, digne et prospère. Les médias nous boycottent et toute notre campagne, nous la finançons nous mêmes. Ma fille, elle a 25 ans, elle est candidate de notre mouvement, c'est le plus jeune candidat de ces élections je crois dans toute la Grèce. Il faut réagir, ne regardez pas trop autour de vous, tout ce monde, toutes ces cafeterias remplies en ce centre-ville, c'est de l'apparence, il y a ici aussi de gens qui ont faim, je fais aussi partie d'un comité local qui organise la distribution de nourriture, sauf qu'ici c'est une petite société, tout le monde se connait, on fait dans le local, donc pour les soupes populaire, nous restons un peu discrets, les gens ont honte. »
 
Les urnes, la honte et les apparences. À deux pas de là, des politiciens issus de la variante locale du Papadémisme laissent croire à certains qu'ils vont pouvoir leur trouver du travail. Les gens n'ont peut-être pas compris que l'ancien clientélisme ne sera plus en série et le nouveau ne sera plus à leur portée. Pauvres gens, responsables (?) et encore votants. Mon ami S., instituteur ici, dégouté de tous, n'ira pas voter : « J'en ai assez, les gens me fatiguent, les politiciens me tuent. Leur soupe indigeste dégouline de leur cervelle, tous ces gens n'avaient qu'à réfléchir aussi avant. J'ai juste envie qu'on me laisse tranquille ».
 
" Nous sommes tous des anciens officiers à la retraite..." - Trikala 4 mai 2012
 
 

03/05/2012

Nouvelle fournée évazine en ligne

http://evazine.com/

avril mai juin 2012

Au hasard de nos pages...

 

Arrivée de Béatrice Gaudy avec les deux France décryptées ill. bg & jnvp.fr

 

Cathy Garcia exprime dans ton regard, madame tout le mal vivre d'une fille de l'Est enchaînée au trottoir ill. cg &brassaï

Anna Jouy note ses impressions en direct ici gare de Lyon ill. jlmi

Denise Desautels se souvient qu' elle écrit en chute libre ill. jlmi

Gaëlle Josse chantonne la fin de son blues du rail urbain... Metropolis song ill. jlmi

Lucie Sagnières explore le nirvana de l'absurde ill. jlmi

Isabelle Le Gouic propose deux collages en surimpressions de voyages intérieurs ill. ilg

Murièle Modély se dit : aujourd'hui je descends dans la rue ill. bruce clark

Né-Khô se débat pour vaincre ill. jlmi

Maryline Bizeul présente son nouveau recueil les laissés pour conte ill. x

Bruno Toméra erre dans le dédale du couloir d'urgence

Ferruccio Brugnaro se défend contre la solitude de nulle main, nul regard ill. jlmi

Werner Lambersy poursuit sa conversation à l'intérieur d'un mur : je ne pleure pas et lors d'un pillage ill. courtesy linda zacks & jlmi

Taro Aizu a composé ce requiem pour un laitier de Fukushima ill. ta

Jean-Louis Millet ''chapelette'' les fragments-grains 3 de son psychorama holographique ill. x

Le Salut invérifiable d'un Idiot souterraindémontre de nouveau sa prédilection pour le Sens de l'occasion animation de jlmi & t.

Patrice Maltaverne en arrive au matricule 34 , une histoire de travailleurs dans l'immensité des villes ill. x &ubuweb

Vincent Courtois arpente de dernière fois la Ville et conclue que plus personne ne l'habite ill. vc

Harry Wilkens propose un petit discours d'encouragement en évitant soigneusement le paradis bien avant d'en avoir marre ill. courtesy norman j. olson

Jean-Marc Couvé évoque le sujet pour le moins délicat de l'origine des mots ill. jmc

mais pour Jean-Claude Tardif, il n'y a plus rien ! ill. jlmi

 

En Musique à partager, la symphonie n°2 de Mahler présentée par Anna Jouy, qui nous propose aussi plein de nouvelleslectures...

Taro Aizu, Amina Saïd, Ferruccio Brugnaro, Denise Desautels, Gaëlle Josse, Isabelle Le Gouic, Né-Khô, Jean-Claude Tardif, Harry Wilkens.

 

21:48 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

02/05/2012

La Mort est dans le pré -extrait "je ne mange pas ce que je produis"

30/04/2012

A paraître le 19 mai prochain : Gazogène n°33


   

gazogene escard.jpg

 

 

« L’Explorateur de l’Art Brut. André Escard, archives et documents »

 

(1ère partie)

 


 

Plus de 60 pages en couleur, le nouveau "Gazogène" sera exceptionnel !

 

Ce numéro est entièrement consacré aux archives d’André Escard.

 

 

 

Il présentera des sites visités par celui-ci à partir de 1985, dont la plupart ont disparus à ce jour ! S'y ajouterons des documents inédits sur Pierre Avezard à La Coinche, Marcello Cammi à Bordighera, Albert Chasseray à Loué, etc.

 

Dès à présent vous pouvez commander ce numéro

 

en envoyant un chèque de 20 € (18 € + 2 € de port = 20 €) à l'adresse suivante :

 

 

 

Librairie Ancienne RAPAUD, 1, place de la Libération, 46000 CAHORS

 

 

 

(Chèque à l’ordre de : Association des Amis de "Gazogène")


 

 

Ce numéro sera également disponible :

 

 

 

- à la Librairie Ancienne de Valérie Rapaud, 1, place de la Libération à CAHORS

 

 

 

- et à Bélaye (Lot) à partir du 19 mai date de l'inauguration du lieu d'exposition sur le thème de l’Art Brut américain/American Folk-Art !          

Belaye 2012.jpg

 

 

A cette occasion, seront mis en vente numéros anciens de "Gazogène", gravures, affiches, livres et brochures concernant l’Art Brut et ses apparentés pour permettre de financer ce nouveau lieu d'exposition à Bélaye!

 

A l’automne suivra la parution de la deuxième partie de cette publication des archives d’André Escard qui réserve encore quelques perles et autres inédits !

 

 

 

Nous comptons sur vous, sur votre fidélité, sur votre présence et votre soutien !

 


 

Amitiés à tous.

 



 

J.F. MAURICE

15:48 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Je n'en dirais guère plus de Jean-Michel Bongiraud

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/je-n-en-dirais-guere-plus...

 

 

je n'en dirai guère plus.jpg

  Ed. de l’Atlantique 2012 

Édition à tirage limité et numéroté - 45 pages – 14 €

 

 

Il est pas mal question du doute dans ce recueil, mais en le refermant, c’est du titre que l’on doute. Difficile en effet de croire que Jean-Michel Bongiraud n’en dira guère plus, et on ne le souhaite pas en tout cas, car lire ce livre, c’est comme passer un moment en tête à tête avec un ami. Il ne s’agit pas ici juste d’une formule, mais d’un ressenti bien réel. L’auteur est comme assis en face de nous, le livre devient une table à laquelle on s’accoude, on partage un verre, voire plusieurs, et Jean-Michel Bongiraud nous ouvre son cœur, sans prétention, sans flonflons, sans faux semblants. Une telle simplicité est rare, une telle sincérité aussi. Elle mettra ceux qui sont prompts à juger sans doute mal à l’aise. Il y a quelque chose d’inconvenant, pour ceux qui ne jouent pas cœur sur table, à se livrer ainsi. C’est donc un livre qui fait du bien, qui remet les choses à leur place, la poésie dans la vie, l’homme au cœur de sa vie d‘homme, ni plus, ni moins et les mots tissent des ponts, car au centre de ce livre, il y a un irrépressible désir de partage.

  

Résoudre par les mots de tous les jours

 

l’équation de la vie

 

mesurer la distance

 

entre son ombre

 

et la main qui s’ouvre

 

montrer la lucidité

 

du poème

 

au regard qui le croise

 

 

Mais entre le désir et sa réalisation, le réel peut devenir un obstacle qui ne cesse de nous interroger.

  

 

Depuis quand les hommes

 

sont devenus si durs

 

et pourquoi leur langue

 

est-elle brutale et acerbe

 

  

Et c’est cela que Jean-Michel Bongiraud partage ici avec nous, les questionnements, les doutes, les élans et les dépits d’un homme parmi les hommes, et chacun de nous lecteur, devient l’ami auquel il offre sans retenue toute sa confiance.

 

pour vivre entre nous

 

que faudrait-il

 

un rire un ronronnement

 

une peau contre une peau

 

ou un tassement de vertèbres

 

au niveau du cerveau

 

 

L’auteur pour qui, on le sent, des mots comme humanisme et fraternité ont gardé toute leur puissance, n’a cure d’être considéré comme naïf, mais donne au contraire tout sa véritable signification à ce mot. Naïf, c'est-à-dire naturel, sans fard, sans apprêt, sans artifice.

  

ce monde est clair est simple

 

tel je vous le dis

 

il a ses qualités

 

et même celles que j’ignore

 

car tout n’a pas été dévoilé

 

et il est bien vivant et serein

 

et vous pouvez le voir

 

c’est un monde d’étonnement

 

 

 

Témoin de la beauté, il sait aussi la transmettre.

 

Les oiseaux sont des êtres

 

bien innocents et agréables

 

(…)

 

à part froisser l’air

 

ils ne font aucun mal

 

 

 

Et cette naïveté si on peut dire, n’est possible que parce que l’auteur est doté aussi d’une grande lucidité.

 

Un grain bouleverse la vie

 

on ne sait jamais

 

la raison de sa venue

 

  

(…)

 

  

On veut toujours savoir

 

si ce que l’on fait est juste ou non

 

suis-je élégant ai-je une belle bouche

 

pourquoi celui-ci ne dit pas bonjour

 

(…)

 

et je me demande

 

ce que cherche à dire ce poème

 

  

 

Il n’a pas peur de se voir tel qu’il est. L’écriture ici n’est pas un faire-valoir, mais un miroir qui ne ment pas.

 

  

J’aimerais apparaître

 

tel que je ne suis pas

 

un peu plus grand moins gros

 

plus cultivé plus spontané

 

mais je l’ai déjà dit

 

écris à longueur de page

 

(…)

 

d’ailleurs de quelle consolation

 

ai-je vraiment besoin

 

de changer de forme

 

ou de cesser la répétition

 

 

Jean-Michel Bongiraud n’est dupe ni de la vanité de notre condition, ni de la profondeur de notre ignorance, ni de notre petitesse face aux forces de l’univers, mais cela ne l’empêche pas d’aimer. Aimer la nature, aimer les oiseaux, aimer l’autre, égaré peut-être, mais vivant comme lui dans ce monde, où la beauté et l’horreur se partage la mise.

 

  

Nous chantons fort

 

et sans bien suivre la partition

 

nul ne l’a vraiment apprise

 

les plus purs la récitent

 

nuit et jour avec opiniâtreté

 

les autres avec nonchalance

 

mais ce n’est pas très cruel

 

comme jeu juste subtil

 

les vaches y arrivent et les girafes

 

je ne sais pas si les cafards le font

 

mais d’instinct chacun en est capable

 

au fond pour vivre

 

il suffit de suivre le troupeau

 

  

 

J’aime le murmure du vent

 

et la parade des oiseaux amoureux

 

les poules qui ponctuent leur pondaison

 

par un incessant caquètement

 

c’est la nature dans sa simplicité

 

comme un vin qui remplit le verre

 

il faut tout oublier pour le déguster

 

les voisins les enfants les supérieurs

 

dans le gosier tombe la poule

 

les oiseaux et les brins d’herbe

 

surtout il ne faut rien recracher

 

 

 

Il s’interroge sur ce qui le pousse encore et encore à user de mots pour se faire entendre.

 

 

Je pourrais rester tranquille

 

écouter cette même poule pleine d’orgueil

 

envahir le silence de cette après-midi paisible

 

elle non plus ne sait pas

 

ce qui la pousse à chanter

 

suis-je aussi orgueilleux qu’elle

 

à vouloir que tout le monde m’entende

 

mais elle a cessé son vacarme

 

je peux recommencer le mien.

 

  

Sans aucun doute, la réponse est dans ce livre. Rien n’a de sens ici-bas sans l’échange et la communication véritable, celle du cœur. En ces temps où les mots sont tellement galvaudés, vidés de leur sens, la poésie demeure une parole vraie qui peut permettre de nouer avec autrui une relation touchant directement à l’essentiel. En toute simplicité.

 

Cathy Garcia

 

Jean-Michel%20BONGIRAUD%2001.jpgJean-Michel Bongiraud, est né en 1955 à Saint-Mard (Aisne). Il est l'auteur de plusieurs recueils de poésie ainsi que d'un essai, L'Empreinte humaine, ouvrage publié par les Éditions Editinter. Il a également fait paraître la revue Parterre Verbal entre 1992 et fin 2001 et depuis 2008, il anime la revue Pages Insulaires : http://parterreverbal.unblog.fr/ Il a écrit des articles pour différentes revues ou journaux, dont Le Monde Libertaire, Alternatives Libertaires...

 

 Bibliographie :

 

Éditions Editinter : Fermentations poétiques ; Apesanteur fiscale ; le livre des silences ; Du bout de mes orteils ; Un livre pour la pluie ; L'herbe passagère ; Arpège précédé de Une quinte sous nos doigts ; L'Empreinte humaine

Éditions Encres Vives : A la fin du cri ; Les fruits de l'alphabet ; Mouvements ; Mains

Éditions Gros textes : Les mots de la maison ;  Pages Insulaires ; Pour retendre l'arc de l'univers

Éditions L'Épi de seigle : Les mots du manœuvre ; La noisette

Autres éditeurs : Mots d'atelier, Edition le dé bleu ; Le cou de la girafe, Éditions l'Amourier ; L'ombre de la bêche, Éditions Alain Benoït ; Abeilles, Éditions des Vanneaux ; Sang et broussailles, Éditions Rafaêl de Surtis ; L'herbe et le néant (1994 première édition), Éditions En Forêt (Allemagne) ; Je n’en dirai guère plus, Éditions de l’Atlantique.

 

 

 

 

 

 

 

 

23/04/2012

Les mots allumettes, présenté par Christian Saint-Paul

dans l’émission Les Poètes.fr du 12 avril 2012 sur Radio Occitania, écoutable en ligne ici :http://lespoetes.fr/emmission/emmission.html

 

Les éditions CARDERE www.cardere.fr poursuivent leur difficile travail de diffusion et font paraître deux livres de poésie dont nous recommandons la lecture aux auditeurs ; chacun coûte 12 € et l’achat peut se faire directement sur le site de l’éditeur.

 

Le premier est celui de l’infatigable revuiste, artiste, photographe et surtout poète Cathy GARCIA« Les mots allumettes » richement illustré par elle-même. Un appel à la sérénité, une quête spirituelle où la révolte n’appelle qu’à la tendresse, à la fraternité des êtres, tous en mal d’absolu :

 

Les mots en gravats dans ma tête. Des tonnes.

 

Je retiendrai celui qui brise l’encerclement, dégage une spirale et m’élève jusqu’au ciel.

 

Jusqu’au grand, grand ciel. N’avoir que celui-là en bouche.

 

 

Lecture d’extraits du recueil.

 

Le second « Triptyque du veilleur » est celui de Louis RAOUL poète connu des abonnés des éditions Encres Vives qui l’ont publié dès 1992, qui totalise aujourd’hui une quinzaine de recueils et a obtenu en 2008 le Prix de la Librairie Olympique pour son livre « Logistique du regard » publié chez N&B/Pleine Page. Ecriture délicate et pudique qui semble effleurer mais imprègne sa trace durable dans les esprits. Il faut lire ce poète discret. Lecture d’extraits du livre.

 

Vous abordez

 

Au pied de la tour

 

Qui est vous

 

Il vous faut rejoindre la hauteur

 

Où veiller

 

Dans l’éternité d’une heure

 

La rouille d’un jour

 

Qu’on aurait oublié.

 

Café Littéraire - Atelier Thot'M - 26 avril à Tarbes

« Poésie Feu Rebelle… »


« Il n'y a de véritable résistance que dans et par la création… » (Patrick Chamoiseau)


Lectures, échanges, débat, autour de la poésie comme insurrection de l'imaginaire, invention du futur, avec


Cathy Garcia, Plasticienne, Poète, Revuiste,

et

Eric Barbier, Poète.


Cette rencontre, organisée par L'Atelier Thot'M, aura lieu à la Librairie « Les Beaux Jours », avenue de la Marne, à Tarbes, le Jeudi 26 Avril de 20h30 à 23h.

Renseignements: E-mail : ogam.pc7@orange.fr

« Thot'M, l'Atelier d'Ecriture »

voir : tract EB.CG 4.pdf

Le vent d’Anatolie - Zyrànna Zatèli

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/le-vent-d-anatolie-zyrann...

 

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Quidam éditeur (collection Poche) 2012 - Traduit du grec par Michel Volkovitch - 56 pages - 5 €


 

Sympathiques petits livres pour un prix plus qu’abordable, la collection Poche de Quidam séduit d’emblée. Un beau chat bleu en couverture de celui-ci. Le Vent d’Anatolie est une nouvelle de Zyrànna Zatèli, tirée du recueil Gracieuse dans ce désert.

C’est un texte qui se lit d’un trait, d’une grande beauté, troublant, qui raconte dans une langue simple, très fortement empreinte de poésie, une étrange histoire d’amitié. Celle d’une jeune fille et d’une vieille tuberculeuse un peu folle. Mais est-elle réellement folle ou plutôt désespérément seule ? Isolée par la communauté qui craint sa maladie, mais la nourrit quand même par acquis, sans doute, de bonne conscience, elle meurt à petit feu dans sa maison, comme une pestiférée, brassant souvenirs et délires.

Un jour, la jeune fille qui est la narratrice de l’histoire, est chargée d’apporter à manger à Anatolie, c’est le nom de la vieille malade. La nouvelle débute ainsi par le trajet qui mène à sa maison, un bref portrait de quelques personnages de ce coin perdu au nord de la Grèce : Naoum le bijoutier qui met des pompons aux oreilles des chats et qui vend aussi bien des bijoux que des fusils de chasse, le souvenir d’une jeune fille morte à 17 ans dans un sanatorium, un boucher cynique, pétomane, coureur de jeunes jupons et ainsi, on arrive chez Anatolie.

« Je suis là » dit-elle sèchement, levant haut le menton. Puis elle tourna la tête et ajouta l’air songeur : « Gracieuse dans le désert… ».

 

L’auteur a une façon de traduire le regard de la jeune fille sur Anatolie qui donne le ton de tout ce qui suivra, on est un peu chez la sorcière du conte de fée. La maladie, la différence, la solitude donnent à Anatolie une sorte d’aura magique, à la fois inquiétante et fascinante.

 

« ses mollets luisaient comme la gélatine »

« Sa démarche et son corps lui-même avaient quelque chose d’oblique, une ondulation incessante et fascinante en forme de huit… huit… huit… ».

« Deux très grandes chaussures, presque autant que celles des clowns, vertes comme des poivrons et munies d’attaches rouges en corne ».

 

Peu à peu, se tisse un lien entre Anatolie et cet enfant qui vient la nourrir, qui brave les interdits en demeurant auprès d’elle et qui, dès la première fois, va jusqu’à partager la nourriture à la même cuillère.

 

« C’est Anatolie, on s’en doute, qui eut cette idée imprévue de manger ensemble, issue d’un désir pas vraiment clair et généreux mais plutôt cruel : celui de partager avec quelqu’un, avec moi, le poids de sa solitude, de cette maladie qui la torturait ».

 

Parfois Anatolie souffre trop, délire ou se laisse aller à une certaine méchanceté, malice plutôt.

 

« Tu veux donc voir une photo rouge ? demanda-t-elle quand la terrible toux se calma. Tiens ! Et elle déplia le mouchoir, plein de sang… Voilà mes rubis ! Tu en as, toi, des comme ça ? »

 

D’autres fois elle raconte, son passé, son père, sa mère, sa sœur et son frère cadets. Bien qu’elle ne le montre pas, elle s’attache à sa visiteuse, celle qui ose rester avec elle et les deux finalement ont une certaine bizarrerie en commun.

Un jour Anatolie parle du vent, ce vent qui devient parfois un homme et qui vient la chercher, la harcèle, mais elle lui résiste, alors il repart.

 

Elle l’appelait le vent (…) il avait toujours le dos tourné ; elle voyait seulement son omoplate gauche, nue, son cou, une partie de sa tête, puis rien que le torse – il devait être assis au bord du lit, à sa droite –, tandis que l’autre côté se perdait dans les ténèbres.

(…)

Comme il doit se sentir seul de n’être désiré par personne… C’est pour ça qu’il vient vers moi comme un sauvage. Comme un mendiant.

 

C’est que malgré tout elle est solide Anatolie, elle en a vu dans sa vie, cependant, vient le jour où elle arrête de manger. La jeune fille continue de lui rendre visite, de rester avec elle.

 

Je précise que je n’ai jamais cru un seul instant que j’étais l’amie d’Anatolie par héroïsme. C’était ce charme surnaturel qui m’enveloppait quand je traversais sa cour, en arrivant ou en repartant (…). C’était cette image de la brume dorée, le premier matin, qui ne m’avait pas quittée depuis (…). C’était ses paroles, qui lorsqu’elles ne débordaient pas de méchanceté, étaient attirantes comme la nuit.

 

Elle sera là jusqu’à la fin, jusqu’à ce que :

« J’ai sommeil, dit-elle ».

(…)

Je me levai enfin pour partir. Le vent avait laissé la porte ouverte.

 

Et on referme le livre, non sans une certaine émotion, ébloui par cette histoire si simple, mais que l’auteur, grâce à un véritable talent de conteuse, réussit à rendre absolument envoûtante.

 

Cathy Garcia

 

 

 

Zyrànna Zatèli.jpg

Zyrànna Zatèli est née en 1951 à Sohos, près de Thessalonique et vit à Athènes. Elle a reçu le Grand prix national du roman en 1994 et 2002. Du même auteur : Le Crépuscule des loups, le Seuil 2001 ; La Fiancée de l’an passé, Le Passeur 2003 - Publie-net 2009 ; La Mort en habits de fête, Le Seuil 2007.

 


Preachetez le DVD "Comment on nourrit les gens ?" pour financer partiellement le prochain documentaire de Marie-Monique Robin

 
Marie-Monique Robin, journaliste et realisatrice de nombreux documentaires
("Voleurs d'organes", "Escadrons de la mort : l'ecole francaise", etc.), a ouvert recemment sa propre maison de production audiovisuelle, M2R Films. Forte de cette nouvelle perspective, elle pousse la demarche encore plus loin en permettant a chacun de participer au projet de son prochain documentaire sur l'agroecologie, par le biais d'un financement partiel.
 
« Comment on nourrit les gens ? », le titre provisoire de l'œuvre, poursuivra l'investigation engagee dans le secteur agro-alimentaire avec « Le monde selon Monsanto » et « Notre poison quotidien ». 

 

 

Ce reportage, mene a travers quatre continents et rapportant des temoignages d'experts, tente de montrer que l'agroecologie, modele agricole qui s'inscrit dans le cadre d'un developpement durable et porte par l'agriculture familiale, est capable de faire face aux besoins alimentaires d'une population mondiale croissante. Un livre accompagne egalement la sortie du film, offrant davantage de details sur l'enquete menée.
 
Si vous souhaitez prendre part au financement du documentaire, des souscriptions sont encore disponibles sur le site. Pour la somme de 30€, vous recevrez le DVD du documentaire en edition speciale, avec des bonus et un livret d'accompagnement, et beneficierez d'un acces privilegie au site du reportage, afin de pouvoir suivre la production dans son ensemble.




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Le documentaire sera diffuse sur Arte le 16 octobre 2012, journee mondiale de l'alimentation. La bande-annonce, avec notamment l'interview de Olivier de Schutter, rapporteur special des Nations Unies pour le droit a l'alimentation, peut etre visionnee sur le site.

>
En savoir plus

> Decouvrir le site M2R Films

> Participer au projet en preachetant le DVD « Comment on nourrit les gens ? »

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22/04/2012

Petit rappel....

21/04/2012

Mon père de Marie-Florence Ehret

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il a été référencé sous le titre initial de l'Epreuve ce qui complique les choses pour les libraires, mais le n° d'ISBN est le même
Il est sorti le 11 avril, il s'appelle Mon père. il est publié par les Editions Oskar et distribué par Belin.


Couverture, 4ème, référence ICI
Il s'adresse aux ados, collégiens et lycéens.

21:01 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

20/04/2012

Ordures et résidus, de BAN (collectif)

Ouvrage collectif,
sous la direction de Julien Blaine, Edith Azam, Bernard Noël (156 pages)

« Qu’est-ce que BAN ?
C’est le rassemblement de plusieurs générations – (69 ans / 81 ans) à l’initiative de la plus jeune (38 ans) – dans le but de dénoncer un certain état ordurier du présent afin, bien évidemment, de le combattre.

Les problèmes sont aujourd’hui nombreux depuis que les maîtres de l’économie se vengent librement des concessions sociales qu’ils avaient dû accorder peu à peu durant un siècle aux divers travailleurs : ouvriers, employés, fonctionnaires. Leur force est qu’ils détiennent ou contrôlent le pouvoir en restant anonymes et masqués derrière les politiciens de la droite ou de la gauche libérale, leurs complices. Ces dominateurs ont perverti à leur service la plupart des rouages de l’État, mais ils disposent surtout des media populaires et, par eux, du moyen d’occuper les têtes en les privant de pensée, de réflexion et de conscience. Ainsi font-ils en sorte de rendre la servitude aimable en assurant la promotion d’une seule valeur : la consommation.

Nous n’avons pas d’illusions quant à l’avenir mais une volonté de résistance qui nous interdit la résignation et le renoncement. Cette résistance, nous pensons la développer par la réflexion et par le rassemblement de témoignages venus de milieux et de pays très divers. Ainsi, des écrivains se proposent de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas et de créer pour cela un lieu d’expression qui ne sera pas, comme d’habitude, réservé à leur seul usage. ».


Manifeste de BAN

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 lire ici : http://editionlebleuduciel.free.fr/ordures_et_residus.html

à télécharger ici : http://editionlebleuduciel.free.fr/ordures_et_residus.pdf

19/04/2012

Greek Crisis : nouvelles du jour

Source : http://greekcrisisnow.blogspot.fr/2012/04/temps-de-bruxel...

 
Voile déchirée - Mer Égée mai 2010

Retour à la capitale, Pâques c'est fini. La circulation était même très fluide dans le sens des retours, sous un temps maussade, voilà que toute la Grèce est sur la tempête. Pas de résurrection en vue non plus. « Nous avons un vrai temps de Bruxelles, ciel bas et froid », c'était la blague du jour ce mercredi matin à la radio. Autrement sinon, et sur ces mêmes ondes radiophoniques, on fait semblant de s'occuper des prochaines élections. À la télévision c'est encore plus grotesque. Sur une aire d'autoroute hier déjà, achetant un double café grec deux euros, je n'ai pas pu échapper à l'écran géant de la télévision en pleine... action : « Nous ne répèterons pas les erreurs graves du PASOK, nous sommes une formation politique responsable, et notre pays, il a besoin de nous, car nous gouvernerons guidés par le sens de la responsabilité... », c'était Antonis Samaras, chef de la droite (Nouvelle Démocratie). Une seule personne parmi les automobilistes de passage, un homme voyageant apparemment seul, a vaguement suivi les propos de Samaras, et encore. Indifférence.

 
Ces élections, à défaut de nous trouver une solution, (retrouver une part de notre souveraineté et de notre dignité pour ainsi faire défaut... tranquillement), eh bien, ces élections, dessinent, et aux dires de tout le monde ici, la « diagonale du vide politique », surtout du côté des politiciens Mémorandistes. Au PASOK par exemple, ils ont parait-il du mal, à trouver même des candidats, pour compléter les listes des candidats. Par conséquent, y figurent des presque inconnus parfois, ou sinon des « seconds couteux ». Sauf que la familiarocratie et le népotisme demeurent, comme à Trikala, ville Thessalienne et chef lieu du département homonyme. Pour la circonscription de cette sympathique région de la Grèce centrale, outre le nouveau Christos Gatselis dont le slogan est « Je suis quelqu'un parmi vous - nouveau début », on retrouve sur les listes du PASOK local, un certain Giorgios Oikonomou, fils de l'ancien député et ministre PASOK Christos Oikonomou, et en même temps époux de la fille de Soula Merenditi. Cette dernière, député du PASOK également, a décidé à se retirer de la vie politique, au profit de son gendre « pour ainsi rendre possible le renouvellement de la vie politique et faire place aux jeunes ». Nous devons ainsi avouer notre théorisation anthropologique dépassée par cette originalité dans l'usage du « prix de la fiancée politique », qui serait donc, un siège au « Parlement ». Soula Merenditi trouve cette pratique, parfaitement conforme aux « bonnes usages », Mémorandum ou pas. Elle avait fait campagne d'ailleurs lors des législatives de 2009, par le slogan : « Votez Soula pour obtenir un petit poste » ; et elle a été élue, car les citoyens du département lui accordèrent alors leur confiance, en bons... démocrates et pourquoi pas, progressistes. Mais depuis, le café chic au centre ville de Trikala a fait faillite, et sur la place, on y vend des beignets, à proximité du stand monté par les Indignés locaux. Leur message est clair : « Grecs réveillez-vous, les chômeurs sont plus d'un million », « Aux urnes, il faut dire Non, aux partis du Mémorandum ».
 
Grecs réveillez-vous... Indignés - Ville de Trikala 16 avril 2012
 
Plus au sud, à Corinthe, Stavros Dimas, député de la circonscription, et Ministre des Affaires Etrangères sous le gouvernement du banquier Papadémos, depuis le 11 novembre 2011, ne sera pas candidat, laissant la « place » à son fils, Christos Dimas. Stavros Dimas, actuel vice-président au parti de la Nouvelle Démocratie (droite), n'a pourtant rien d'un notable politique de sous-préfecture. Juriste de formation, il a travaillé pour la société «Sullivan & Cromwell» à Wall Street, puis, pour la Banque Mondiale, avant de devenir plusieurs fois ministre dans les années 1980, et finalement membre de la Commission Européenne entre 2004 et 2009. Donc, selon une certaine idée assez répandue par la propagande ambiante en Grèce et ailleurs, des « cosmopolites » comme Stavros Dimas, si bien à l'aise au sein de la « gouvernance » supranationale, seraient ainsi porteurs d'une autre éthique, basée sur « l'efficacité avérée », plutôt que sur le népotisme, et pourtant. Sachant que le PASOK de Soula Merenditi et la Nouvelle Démocratie de Stavros Dimas sont les deux principales formations pressenties par les « modernistes et épurateurs » Troïkans pour le pouvoir après les élections, alors, nous comprenons mieux le sens de la... modernité. Certes au même moment, Akis Tsochatzopoulos, ancien ministre de la Défense (PASOK), mêlé à plusieurs scandales où il était question de malversations, est en prison depuis quatre jours, événement rare, aussi bien commenté dans la presse allemande et pour cause : une partie de l'argent corrupteur dont le ministre Akis fut le destinataire, était versé par des entreprises allemandes.
 
Christos Gatselis - candidat PASOK - Trikala avril 2012
 
Les rédacteurs du site francophone paradisfj.info (« Paradis fiscaux et judiciaires »), précisent de leur côté, que « la semaine dernière, l’ancien ministre de la Défense et ancien vice-Premier ministre Akis Tsochatzopoulos (soixante-douze ans), l’un des fondateurs du Pasok en 1974 et proche de l’ancien Premier ministre socialiste Costas Simitis, a été incarcéré. L’arrestation est la conséquence de deux années d’enquête sur des transactions immobilières réalisées ou parrainées par des sociétés offshore contrôlées par l’homme politique et basées à Chypre (Torcaso), au Liberia (Nobilis) et aux Etats-Unis (Blue Bell). L’affaire avait éclaté fin mai 2010, quand deux journaux grecs, « Kathimerini » et « Proto Thema », dévoilaient qu’une société écran d’Akis Tsochatzopoulos avait acquis pour 1 million d’euros un luxueux appartement dans le centre d’Athènes. Le nom du haut dirigeant du Pasok est sorti depuis dans deux grosses affaires de corruption liées à des achats de matériels militaires (Siemens, Ferrostaal). Les magistrats accusent Akis Tsochatzopoulos d’avoir perçu depuis 1997, 8 millions d’euros de pots-de-vin d’anciens employés de Ferrostaal. La police fiscale estime que l’accusé a déposé des millions d’euros dans différentes banques européennes, dont 16,2 millions de francs suisses placés dans la Confédération helvétique. Trois de ses proches ont également été arrêtés dont son cousin, également ancien ministre, Nikolaos Zigras. Sa femme et sa fille pourraient aussi être inquiétées. Le Pasok s’est empressé d’expulser son ancien responsable ».
 
Entre-temps, à la Nouvelle Démocratie, on réhabilite certains hommes politiques « maison », mêlés pour leur part, au scandale du Monastère de Vatopédi, faisant d'eux, des candidats aux législatives du 6 mai, c'est la dernière prouesse de Samaras, le « ré-fondateur ».
 
Reste la rue. Les Grecs affirment que cette incarcération de Akis, c'est de la poudre aux yeux, surtout par ce temps électoral. « Sommes-nous encore... capables de voter en faveur de ces deux partis, oui ou non ? », telle est la question, que les gens se posent tous les jours, à Athènes, comme ailleurs. À ce propos, D., mon ami dentiste (en train de déposer le bilan de son cabinet), émet des doutes : « Je ne sais pas. Les gens sont en colère certes, mais si ils restent assez immobiles, c'est sous le couvercle que ébullition continue. Elle le fera sauter un jour c'est certain. Seulement, les deux ex-grand partis (PASOK et Nouvelle Démocratie), peuvent être insuffisamment affaiblis après ces élections. Dans ce cas, nous verrons se former un deuxième gouvernement de coalition sous le banquier. Que dire dans pareil cas, que faut-il penser des électeurs ? Eh bien... tout simplement que les gens, si ils votent encore ainsi, ils n'ont que ce qu'ils méritent, hélas. Mais je vois que les choses bougent. Moi, et pour la première fois je voterai pour la gauche, mais il y en a d'autres qui adoptent un comportement électoral, disons étrange pour aller vite. Tel un ami, je le connais depuis des années, il était mollement de droite jusque là, il accepte d'y figurer sur les listes électorales de « l'Aube Dorée » (extrême droite). Je lui ai dit : es-tu idiot ou quoi, deviens-tu fasciste maintenant ? Il a répondu par la négative, évidemment, visiblement gêné pourtant, il a prétendu « vouloir punir le système » des partis népotistes. Je ne sais pas ce que les élections vont finalement donner ; je ne suis pas très confiant. Au même moment, nombreux sont ceux qui se débranchent des médias et des informations. Ce n'est pas une réaction politique à première vue, mais un acte de survie psychologique, car les gens, n'en peuvent plus de ce choc permanent, c'est trop violent. Cette auto-exclusion de la sphère publique, est vécue par ces individus comme relevant de autodéfense, comme un dernier acte instinctif, il s'agit de leur dernier recours comme ils disent, avant de sombre dans la folie. Le peu de patients que je vois au cabinet en ce moment, me disent la même chose depuis un mois presque... Mais ils iront voter je pense ».
 
Vendeur de Beignets - ville de Trikala - 16 avril 2012
D'autres, redoutent encore le trucage des résultats. Georges M., athénien, a averti tous ses amis par mail : « Comment voulez vous faire confiance à un gouvernement qui a déjà violé la Constitution à six reprises depuis le premier Mémorandum ? Des agents au ministère de l'Intérieur que je connais, m'ont dit que rien cette année n'a été préparé comme les autres années électorales, y compris, l'impression et l'actualisation des listes électorales par bureau de vote. Est-ce encore... de la réalité virtuelle, ces élections ? »
 
Pour l'instant, nous ne pouvons plus qu'espérer le chaos, c'est à dire, un résultat rendant le pays ingouvernable par les forces du Mémorandum déjà, puis nous verrons. « Votez pour nous, sinon le pays sera ingouvernable et connaitra des péripéties pouvant le conduire en dehors de la construction européenne », tel est le tout dernier argument des ténors du PASOK et de la Nouvelle Démocratie, jouant la partition de l'opéra comique dont le livret est écrit par la Troïka. Dans le métro hier matin et à propos du chaos justement, une dame s'est exprimé ainsi : « Je préfère le chaos à l'humiliation. Qu'on meure enfin, mais la tête haute. Puis, qui sait, le chaos, tant redouté par eux, va peut-être nous conduire vers la sortie de la crise, certes, pas tout de suite, dans dix, ou vingt ans, mais nous aurons gagné l'avenir. Nous le devons à nos enfants et non pas aux banques... ». Certains ont applaudi, c'était spontané, la dame même, elle a été surprise.
 
José Manuel Barroso n'a pas l'air rassuré non plus. Depuis Bruxelles, ou devant le Parlement Européen, le président de la Commission a rappelé la logique implacable du Mémorandum, « Le processus de transformation et d'ajustement de la Grèce sera long; il n'en reste pas moins que la mise en œuvre de ces mesures constituera le point de départ de son redressement. Il faut faire comprendre au grand public le programme et la finalité des changements majeurs qui interviendront dans les mois à venir si l'on veut le convaincre que les sacrifices et les efforts consentis aujourd'hui produiront des résultats concrets demain » (Commission Européenne – Communiqué, 18 avril 2012 – 183 final).
 
L'Union Patronale de l'Industrie Hôtelièregrecque, a déjà... ajusté, sans tarder le matin même (18/04). Elle a dénoncée et unilatéralement, les conventions collectives régissant la branche. Désormais, tous les salariés (restants) doivent « négocier » des accords « personnalisés » avec leurs patrons, au cas par cas. C'est aussi (et surtout) cela, le sens du Mémorandum.
 
Le directeur de la Banque centrale européenne, cet ancien de Goldman Sachs, Mario Draghi, dans un long entretien qu'il a accordé au Wall Street Journal vendredi 24 février 2012, affirmait que « le modèle social européen est mort ». Sauf pour les enfants de Soula et de Stavros.
 

17/04/2012

En soutien aux éditions de l'Atlantique, abonnez-vous à la poésie !

Cher(e)s poètes,

Une petite structure d'édition a toujours du mal à survivre
même si ceux qui ont en charge sa gestion font preuve de la
plus grande rigueur.

Afin d'aider la maison d'édition à perdurer et à poursuivre dans
sa voie de mise en valeur des meilleurs poètes contemporains
francophones, nous avons pensé mettre au point un système
d'abonnement annuel à 4 ouvrages de nos éditions (1 ouvrage par
trimestre), ce qui permettrait également de diffuser davantage encore
nos auteur(e)s.

Pour 60,00€ annuels + participation de 6,00 € pour le port = 66,00€
(nous assumerons chaque fois la moitié du port/emballage), vous
recevrez 04 de nos ouvrages.

Vous pourrez ainsi vous constituer peu à peu une collection de beaux
livres, numérotés, dont la valeur ne pourra que croître avec le temps.
Vous accomplirez par la même occasion un acte militant et solidaire.

Bien entendu, si vous voulez aider encore davantage les Editions vous
pouvez être membre de soutien (80,00€ par an) ou membre bienfaiteur
(100,00€ ou plus).

Vous trouverez tout ceci résumé sur un Bulletin d'abonnement dans le fichier
ci-joint
.

Il vous suffira de tirer ce bulletin sur votre imprimante, de le compléter et de nous
le renvoyer avec votre règlement. Vous recevrez aussitôt votre premier ouvrage.

Nous restons à votre entière disposition pour tout renseignement complémentaire
dont vous pourriez avoir besoin.

Merci par avance et bien cordialement à tous,

Les Editions de l'Atlantique

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15:05 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

15/04/2012

En Andalousie, des paysans occupent des terres pour « survivre »

de Anaelle Verzaux - journaliste

(De Somonte) L’Espagne sombre dans la crise. Lundi 9 avril encore, le premier ministre, Mariano Rajoy, annonçait de nouvelles coupes budgétaires. Mais tous les Espagnols ne baissent pas les bras. Il y a eu la grève générale du 29 mars. Et en Andalousie, depuis le 4 mars, des paysans journaliers occupent des terres. Comme il y a un siècle...

Il y a dans l’orange, comme un arôme d’enfance, un arrière goût d’avant. Sur la route d’une quinzaine de kilomètres, qui part de Palma del Rio, une ville de la province de Cordoue, pour rejoindre la Finca (la ferme) Somonte, il y a des oranges partout, rondes, girondes, juteuses, bien mûres. Mais au sol, elles pourrissent, sans que personne ne les ramasse.

Pourtant, en Andalousie (communauté autonome au sud de l’Espagne, 8 millions d’habitants), 30% de la population active est au chômage, et survit de bouts de rien, depuis le début de la crise, en 2008. A cause de l’économie de marché, c’est plus cher de les ramasser que de les laisser, apprend-on dans le journal local (El dia de Cordoba) du 1er avril, qui rappelle aussi qu’un huitième des orangers de la région a brûlé, à cause du froid cet hiver.

On pense aux milliers de jus frais perdus, aux morts de faim, aux bienfaits de l’agriculture traditionnelle, et avec une tendresse nostalgique, au parfum d’une mère qui jadis, déposait trois gouttes d’eau de fleur d’oranger sur un oreiller, pour nous endormir.

« Cette terre est ta terre »

La voiture ralentit soudain. Au bord de la route, un drapeau andalous flotte au vent. On entend de la musique, un flamenco dont les paroles appellent les paysans à reprendre une terre dépossédée. « Esta tierra es tu tierra » (cette terre est ta terre). Puis un bâtiment de ferme, tout en longueur. Champs, potager, chiens, chevrette, poules, des enfants, un vieillard, Lola, Juan, Rafael, Marco et trente autres personnes s’empressent de nous embrasser.


Transito, 86 ans, et son fils Juan (Anaëlle Verzaux)

Lola a la quarantaine, la peau mate, les cheveux longs et noirs. Sa beauté semble incarner la dignité de sa lutte. Comme la plupart des autres occupants, elle fait partie du Syndicat andalou d’ouvriers agricoles (Sindicato de Obreros del Campo, SOC), qui mène, avec le mouvement de la Gauche unie (Izquierda Unida), l’occupation de Somonte, depuis le 4 mars.

D’un geste, Lola nous invite à la suivre dans la cuisine, prendre un café. Elle s’assoit, boit une gorgée, dit :

« Notre occupation est directement liée à la crise. On n’a plus de travail, on est dans une situation de survie ici. »

En 2012, le SOC, créé en 1976, renoue avec la vieille tradition des occupations massives de terres ! Jusqu’à la Seconde République espagnole (1931-1939), en Andalousie et dans tout le sud de l’Espagne, les terres agricoles (les latifundios) appartenaient à une aristocratie de propriétaires fonciers. Face aux mauvaises conditions de travail, régulièrement, les paysans ont occupé ces terres, en signe de protestation.


Un paysan-occupant à la ferme Samonte, Andalousie (Espagne), avril 2012 (Anaëlle Verzaux)

Parfois, les occupations ont débouché sur de grands mouvements de révolte, à l’image de ce qui se passe, toujours aujourd’hui, dans de nombreux pays d’Amérique Latine (le plus important est le mouvement des Sans-Terre, au Brésil.). A l’image aussi des luttes des années 70 menées à Marinaleda, une petite ville communiste depuis 1979, dirigée par le Collectif unitaire des travailleurs (Colectivo de unidad de los trabajadores, CUT), et située à une cinquantaine de kilomètres de Somonte.

Ici, Marinaleda, qui ne connaît pas le chômage, est un modèle. Et son maire, Juan Manuel Sanchez Gordillo, un nouveau Che. Lola repose sa tasse de café.

« Aujourd’hui, en Andalousie, 2% des propriétaires possèdent 50% des terres. »

« Ils achètent pour spéculer ! »

Le domaine occupé, 400 hectares, dont 40 à l’arrosage, fait partie des 20 000 hectares que le gouvernement andalou (la junta) a décidé de vendre aux enchères. « Or, poursuit-elle, seules les grandes entreprises espagnoles ou étrangères et la duchesse d’Albe, ont les moyens de les acheter ».

La duchesse d’Albe, c’est un peu notre Liliane Bettencourt, en plus excentrique. Elle est l’aristocrate la plus titrée au monde (une cinquantaine de titres), possède 30 000 hectares de terres, et des biens estimés entre 600 millions et 3,5 milliards d’euros. Un bel héritage en perspective, qui a failli briser sa famille, quand le 5 octobre 2011, à 85 ans, la duchesse s’est mariée avec un employé de la sécurité sociale, de 24 ans son cadet...


Lola lors d’une assemblée générale (Anaëlle Verzaux)

Sur les 20 000 hectares mis aux enchères par la junta, la moitié a récemment été vendue à des propriétaires discrets. Dans la région, le nom des acquéreurs n’est pas connu... d’autant moins que, selon les occupants, ils n’auraient encore embauché personne. Pour Lola, c’est évident, « ils achètent pour spéculer ! ».

Mais 8 000 hectares pourraient être occupés. La question a d’ailleurs été longuement évoquée, pendant l’assemblée générale quotidienne, de fin de matinée. Mais pour le moment, les journaliers préfèrent se concentrer sur Somonte. C’est déjà beaucoup d’organisation.

« Une plainte contre sept d’entre nous »

Rafael, un homme solide et volubile, était à Somonte, le premier jour de l’occupation. Il raconte :

« Le 4 mars, on était 500 journaliers agricoles à occuper le domaine. La nuit du 4 au 5 mars, des policiers de la garde civile sont venus nous rendre visite, il n’y a pas eu de violence, les policiers ont seulement donné des coups dans la porte, qu’on avait blindée. Mais le gouvernement andalou a déposé une plainte contre sept d’entre nous. »

Comme la plupart des occupants, Rafael, issu d’une famille de paysans, a d’abord travaillé dans les champs, qu’il a quittés pour le bâtiment en 2000, en plein boom immobilier.

« J’ai même travaillé en France, dans la construction d’un tunnel. Mais une fois les travaux terminés, l’entreprise nous a tous licenciés. Depuis, je suis au chômage, comme ma femme et ma fille de 22 ans, qui a pourtant fait cinq années d’études de droit . »


La chevrette (Anaëlle Verzaux)

Et maintenant, comment vivre à Somonte ? Lola ramasse une chevrette blessée.

« Nous ne voulons surtout pas demander de subventions ou spéculer, ni même créer une coopérative de salariés. Ce que nous voulons, c’est créer une coopérative de résistance. L’objectif, c’est de faire travailler et vivre ici quarante familles. Dès que nous aurons réglé le problème de l’irrigation, ce sera possible. »

Elle presse la chevrette contre sa poitrine.

« D’ici là, il faut tenir. Le plus dur, c’est de dormir tous ensemble, dans seulement deux pièces. Mais on n’a pas le choix. Et encore, on a la chance d’avoir des soutiens financiers des habitants de Palma del Rio. »

Du temps et de l’argent


Des travailleurs dans le potager (Anaëlle Verzaux)

Devant nous, un gigantesque « arroz caldoso con pollo » (riz dans son jus, au poulet) mijote dans sa poêle profonde, installée en extérieur. Marco interrompt brièvement la cuisson pour nous faire visiter le poulailler, puis le potager, où quelques hommes travaillent. Tomates, laitues, poivrons, encore des tomates... et bientôt des asperges :

« La terre est bonne ici, pour les asperges, et l’avantage, c’est qu’on peut les vendre assez cher. »

Le maire de Marinaleda, Juan Manuel, nous rejoint :

« Ensuite, on pourra importer les produits de Somonte, pour qu’ils soient transformés à Marinaleda, où nous avons tous les outils nécessaires. »


Rafael servant l’« arroz caldoso » au maire de Marinaleda (Anaëlle Verzaux)


Des enfants jouent (Anaëlle Verzaux)

Autour, les enfants jouent, la chèvre boitille, Lola clôt les débats, Rafael chante le Flamenco (« Yo soy del pueblo ! », je suis du peuple !), tout en appelant ses amis à venir se servir en riz. Jusque-là, ni la junta andalouse, ni Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol, du Parti populaire (Partido popular, PP, droite), n’ont sévèrement menacé les journaliers.

Mais les occupants demandent de l’argent et du temps, pour vivre et montrer, comme à Marinaleda, qu’au moins à petite échelle, l’utopie n’est pas seulement un rêve.

http://www.rue89.com/rue89-eco/2012/04/12/en-andalousie-d...

Luplicité

 Alessandro Bavari Heads 2005.jpg

     Aux vieux mystères, fasciné

Je marche d’amble, halluciné !

Tôt lanciné des magistères,

J’ai calciné, ci, quelque ensemble

Où dort justice forcefaix

D’un sommeil louche et satisfait !

Et tel forfait, sous le solstice,

M’a fait silencieux et farouche ! 

 

Car je suis d’alliance aux forces lumineuses

Ainsi qu’avec la nuit les noirceurs venimeuses,

Quand lune sinueuse occulte sa brillance,

Lente et vicieuse complice, qui jà me nuit.

 

Insurgés dissidents, factieux,

Cassez les reins aux contentieux !

Crachez aux cieux ! Armez vos dents !

Pour, infectieux, mordre les mains

De  qui nourrissent et conservent,

- Qui perpétuent donc asservent -

Vilaine verve, ah ! qu’ils pourrissent !

Et qu’on s’énerve, impétueux !

 

Révolte grande gronde au cœur, mais d’habitude

Etre féal convient plutôt à multitude.

Son attitude est révérende, aucune fronde !

Sans latitude aux libertés, piètre idéal !

 

Or l’idéal toujours est piètre,

Méchanceté ! Car pour y être :

Elire l’aître où dort le deal

Puis méconnaître fausseté !

Si ma révolte s’évertue

A ne toucher d’autre vertu,

Si le vers tue, ivre, et puis volte

En amertume, effarouché,

 

C’est qu’au mur orbe que la vie oppose à nous

J’ai dû laisser mon énergie, et mes genoux !

Et si je noue en insistant le pouvoir mûr

Et la noue amère des choix, c’est qu’ici gît

 

Notre rêve contrarié !

 

 

Poème de Salus, envoyé par mail

 

Illustration : Alessandro Bavari 2005

14/04/2012

Madame Aline Pauchard de Bollène contre le lobby nucléaire

Accident de juillet 2008 : Madame Aline Pauchard de Bollène est malade et ruinée, pourtant elle résiste et se bat contre le lobby nucléaire avec persévérance et ténacité.

C'est le pot de terre contre le pot d'enfer.

Retrouvez les documents écrits qui retracent son combat à cette adresse : http://www.sanurezo.org/lafemmequiresiste.pdf

Elle a besoin de notre solidarité pour faire échec à l'abomination nucléaire qui nous menace TOUS.

Vidéo d'interpellation à faire tourner très largement.

15:00 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (2)