Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/12/2011

Les vœux des poètes : Pascal Pratz

En ces temps où 
Les foulards fleurissent 
sur des têtes féminines
où on lapide au nom d’un dieu,
où les intégristes de france
tombent à genoux 
en vertu d’un blasphème
imaginaire
je tiens à vous souhaiter
néanmoins, 
une bonne année 2012 à tous,
et sans distinctions.
Cette année sera comme les autres,
comportera son lot d’injustice
fera se hérisser tout autant
les poils des plus réactifs
et elle passera, 
comme toutes les autres,
pour nous amener à la suivante,
sans que rien n’ait changé.
Le seul problème est, 
sera, aura été, 
votre capacité à en espérer 
quelque chose.

Les vœux des poètes : Michel Host

 

 

 

Sonnet de l’an 2012

 

&

 

Plainte des citoyens sonnés

à ces Messieurs de la Banque

en leur Olympe

 


Nous eûmes en l’an huit fameuse année de bouse,

Les Lehman Brothers, oui, n’étaient que des faux-frères,

Quant aux subprimes ce n’était ni fait ni à faire…

Vous nous avez collé une sacrée talmouse !

 

C’est l’an 2012 ! Nous voici tous en enfer,

Nous sommes pillés et tremblons pour notre flouze,

L’euro vaut autant que crotte de Mickey Mouse,

Nos assurances-vie sont en fonte glaciaire…

 

Ô vous, nos nouveaux dieux, sauvez nos A-A-A,

Cessez de piquer le fric sans rien nous prêter !

Nous avons la tremblote, nous sommes aux abois,

 

Par vous nous cessons d’être avant d’avoir été,

Nous ne vous signerons que des chèques en bois,

Vous serez comme nous : vous serez tous ruinés !

 

¤

 

Pièce vengeresse

de michel host,

poète-contribuable

aux banquiers malgré lui secourable,

pour ses amis bientôt pauvres & pauvresses.

Les voeux des poètes : Denis Heudré

voeux12.JPG

 

http://denisheudre.free.fr

Les voeux des poètes : Anicet

Cliquer sur le dessin :

 

anicet 2012 Page 8.png

http://www.anicetalbum.com/

Les voeux des poètes : Patrick Joquel

  • Meilleurs voeux 

  • Pleine lune. Janvier. Etoiles vibrantes. Froid. Avec le jour devant ma fenêtre d’autres étoiles surgissent… Petites sphères jaune à croquer… Parfum lumineux. Galaxies ruisselantes. Des abeilles chargées au soleil de midi bourdonneront cet espace… Quant à moi je serai sur mes sentiers du jour. Pupilles jaunes. Mon regard transmettra l’étincelle et ma voix cascadera un rire. Mimosa

  • 2.      

    Partir. Hors-pistes. Vivre juste à côté. Sur d’autres pentes. D’autres crêtes. D’autres horaires. Arpenter ainsi l’espace comme un découvreur de terres inconnues. Ici. Seul ou bien seuls. Echappé. S’offrir ainsi et encore un premier matin du monde. Juste pour tenter d’épurer son « être au monde ». Se ré ajuster à ses dimensions. Méditer sur sa ronde et notre voyage. Histoire de se sentir. Vivant
  • Éphémères d’un funambule (inédit)

  • www.patrick-joquel.com

28/12/2011

Les vœux poètes : Ernest Pépin

 

Je viens de décréter une Bonne Année

 

J’arrive au bout de l’année avec toi

Nous l’avions commencée ensemble

Au bout d’une autre année

Cela fait si longtemps que ça dure

Que mes vœux s’emmêlent

Perdent la mémoire

Ou bien ils se répètent comme le monde se répète

J’aimerais voir un éboueur heureux

Un malade guérir

Un passant qui danse

Une femme qui m’attend au coin de la rue

J’aimerais voir un monde qui sauve la vie

L’espoir qui fabrique une étoile

Mais ce serait trop demander

Le monde est trop le monde

Une bulle de bonheur l’épuise

Il s’enivre comme il peut

Moi

Je n’aime pas voir un amour qui se ride

Un squelette d’enfant

Je n’aime pas voir

Disparaître un animal

Un drapeau qui fait le beau

Je suis un homme simple d’esprit

J’aime la paix du monde

Le bonheur du monde

Le respect du monde

Le bleu du monde

Je crois que les morts rêvent en plein jour

Je crois aux mots qui m’allument

Je crois que les feuilles font l’amour

Que les ombres ont leur vie

Et puis je crois aux noces du monde

L’année ne doit pas avoir honte de nous

Ni la vie

Ni l’étoile qui nous attend

Ni l’enfant dans le ventre du temps

Mais j’ai déjà dit ça

Peut-être devrais-je me taire

Attendre patiemment que mon rêve passe

Et chuchoter pour le fou qui est mon frère

Je viens de décréter une

BONNE ET HEUREUSE ANNEE !

 

Ernest Pépin

Faugas/Lamentin

Le 26 décembre 11

She's HOME

27/12/2011

NUCLEAIRE : OMS - AIEA : ARRETONS-LES !

15:36 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

26/12/2011

Les disparus de Fukushima

Dimanche 18 décembre 2011
photo 1323976396435-1-0Alors que le gouvernement japonais vient de décréter l’arrêt à froid des réacteurs de Fukushima (comme s’il y avait encore des « réacteurs » à Fukushima !), un journaliste japonais indépendant, Tomohiko Suzuki, a donné vendredi une conférence de presse très instructive. Cet homme courageux, journaliste de terrain, s’était fait embaucher à la centrale de Fukushima Daiichi comme ouvrier par l’intermédiaire d’une filiale de Toshiba. Il a pu ainsi enquêter à l’intérieur même du site du 13 juillet au 22 août 2011, assigné à une tâche liée au retraitement de l'eau contaminée. Ses révélations décapantes nous amèneront à nous interroger une nouvelle fois sur la disparition de dizaines, voire de centaines d’ouvriers sur les listes administratives de la centrale nucléaire.
 
 
Aucun progrès
 
Tout d’abord, les déclarations de Tomohiko Suzuki (1) sont à l’opposé de la communication officielle qui proclame que tout est sous contrôle. Selon lui, aucun progrès n’a été fait vers une quelconque sortie de la crise nucléaire : seuls des travaux de façades ont été effectués pour faire croire à une maîtrise de la situation. On peut citer en effet l’installation de la tente de protection du réacteur n°1 et le nettoyage de la façade sud du réacteur n°4. Il s’agit d’actions concrètes et visibles propices pour donner une image de maîtrise de la situation. Or en réalité il n’en est rien. Ces actions de sécurisation à court terme ne règlent aucun problème :
 
- On ne sait toujours pas quoi faire de l’eau contaminée par le refroidissementeauFukushimaDaiichiSteelTanks des réacteurs, eau que l’on essaie de retraiter mais qui en fait s’entasse sur le site, au risque de la voir se répandre par des fuites diverses dues à des failles dans le sol, à des tuyaux de mauvaise qualité, à des normes techniques différentes selon les entreprises qui interviennent, et peut-être cet hiver à cause du gel de certains circuits exposés en plein air. Au 15 novembre, les réservoirs installés sur le site pouvaient contenir 106 000 tonnes d’eau contaminée. S’il n’y avait pas une pression de l’opinion public, TEPCo aurait déjà relâché cette eau dans la mer.
 
 
- Les 6 piscines des réacteurs et la piscine commune nécessitent un refroidissement constant car elles renferment ensemble 1964 tonnes de combustible. Aucune erreur n’est tolérable pour la maintenance de ces piscines, et il est difficile de comprendre pourquoi Tepco a laissé s’évaporer l’eau de la piscine n°4 jusqu’à ne plus avoir que 1,50 mètre de hauteur au dessus du combustible le 1er décembre alors que 7 mètres sont nécessaires. Ces piscines extrêmement dangereuses ne servent à rien. Elles nécessiteront des dépenses pharaoniques de surveillance et d’entretien durant des dizaines d’années alors que l’électricité qui a été produite avec les combustibles entreposés est déjà consommée depuis longtemps.
 
- Les coriums des réacteurs 1, 2 et 3, représentant au maximum 257 tonnes deou combustible, ne sont pas localisés. Malgré des centaines de pages de rapports divers et des modélisations rassurantes, personne ne peut dire aujourd’hui où ils sont exactement. Comment peut-on affirmer contrôler quelque chose qu’on ne sait pas localiser ?
 
.
.Intégralité de la conférence de presse de Tomohiko Suzuki avec interprète anglophone
(durée : 1 heure 42 ; langue : japonais et anglais)
 
 
 
 
Un témoignage accablant
 
Tomohiko Suzuki témoigne également des conditions de travail inadmissibles, de l’absence de vérification de la qualification des intérimaires, de la guéguerre entre les constructeurs Toshiba et Hitachi qui dissimulent des données qu’ils devraient partager. Toutes ces informations sont habituellement cachées au Japon car les ouvriers du nucléaire n’ont pas le droit de parler, comme cela est stipulé dans leur contrat d’embauche (2). C’est pour cela que cette conférence de presse est exceptionnelle. Les informations sont de première main et c’est suffisamment rare pour être remarqué.
 
Vidéo réalisée par Tomohiko Suzuki à l’intérieur de la centrale (caméra cachée)
(durée : 17 minutes ; langue : japonais)
 
 
 
Pour lui, il fallait évacuer une zone de 80 km autour de la centrale, comme les Etats-Unis l’avaient préconisé pour leurs propres ressortissants. « Il ya des gens qui vivent dans des zones où personne ne devrait être. C'est presque comme s'ils vivaient à l'intérieur d'une centrale nucléaire », explique Suzuki.
 
Malgré l’absence de progrès notables dans la résolution de la crise, les nouvelles idées des ingénieurs sont aujourd’hui repoussées car il n’y a plus d’argent pour cela. On comprend mieux la précipitation du gouvernement et de TEPCo pour annoncer un « arrêt à froid » des réacteurs. Même si cela ne veut rien dire concrètement face à des réacteurs ruinés ayant perdu leur capacité de confinement, cela permet de réduire drastiquement le budget alloué à la résolution de la crise. Et tout cela aux dépens de la santé des travailleurs qui, pour la plupart, ne sont pas suffisamment prévenus des dangers des radiations. Cela explique sans doute le taux de mortalité important sur l’usine : depuis 7 mois, au moins 5 ouvriers sontmorts de manière brusque.
 
 
Risques pour la santé des travailleurs
 
Tomohiko Suzuki a ainsi dénoncé les dangers et les risques pour la santé des travailleurs. Il existe d’ailleurs toujours des doutes sur l’état de santé des travailleurs que TEPCo a « perdu » de ses listes dans les premiers mois et qu’il serait « impossible » de retrouver aujourd’hui. Le 20 juin, TEPCo avouait avoir perdu69 ouvriers. Le 21 juillet, NHK rapportait que 198 travailleurs avaient été perdus par l’entreprise. Enfin, selon Fukushima Diary, il manquerait officiellement 840 ouvriers au 15 décembre. Que signifient ces chiffres ? TEPCo semble perdre certains de ses employés au fur et à mesure que le temps s’écoule. Au lieu de retrouver ces personnes pour pouvoir vérifier leur contamination et suivre leur état de santé, l’opérateur en perd de nouveau.
 
ouvriers
Ouvriers au réacteur n°4 : combien de temps sont-ils restés au bord de la piscine ?
 
En fait, on apprend avec notre journaliste freelance que, juste après les explosions de mars, TEPCo avait demandé à l’ensemble de ses entreprises de sous-traitance de recruter « des gens qui n’avaient pas peur de mourir ». Comment cela est-ce possible ? Hormis les Japonais qui effectivement, dans un esprit de sacrifice, ont accepté de risquer leur vie pour éviter que le Japon ne devienne un désert radioactif, qui d’autre pourrait accepter cette idée terrible ? Une autre information de poids rapportée par Suzuki pourrait l’expliquer en partie : le journaliste dévoile que les yakuzas sont très impliqués dans l’industrie nucléaire, étant responsables pour 10 % du nombre de recrutés dans la centrale de Fukushima. Les yakuzas formeraient la plus grande organisation criminelle au monde. Il faut savoir qu’au Japon, plus de 41 % des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de racket de cette organisation qui perçoit des « dîmes » régulières. On peut donc comprendre alors quels types de pressions peuvent être exercés sur des familles qui auraient des « dettes ». Car, selon Suzuki, les groupes yakuza ont longtemps envoyé des travailleurs dans les centrales nucléaires comme un moyen de rembourser les prêts consentis à des taux exorbitants.
 
 
 
Recrutements douteux
 
Une autre manière de recruter des ouvriers sur la centrale est le démarchage des personnes en difficulté. Certaines sociétés de sous-traitance sont allées très loin pour recruter des personnes dans le besoin, et surtout ne connaissant pas les dangers de la radioactivité. En témoigne ce tract alléchant distribué dans la région d’Ibaraki, et trouvé dans la boîte aux lettres d’un lecteur de ce blog au mois d’octobre. En voici l’image et la traduction :
 
tract« Travail de reconstruction dans la zone sinistrée suite à la grande catastrophe dans l'est du Japon
A l'intérieur de la zone de protection des 20 kilomètres (à l'extérieur de la centrale nucléaire) pour un travail de déblaiement.
4 heures par jour (par équipe de 24 heures)
Salaire journalier : 27000 yens
(2 mois = plus de 160 000 yens)
Prise en compte à partir du 10 du mois, paiement 7 jours plus tard.
Durée du travail : 2 mois (pas de vacances)
Logement offert
Frais de repas 1750¥ (3 repas/jour) possibilité de retenue directe sur salaire
Age : entre 40 et 70 ans, hommes uniquement
Travail sécurisé (équipement de protection fourni)
(Sans domicile fixe et membres de la mafia refusés)
Cette annonce sera renouvelée chaque mois, les premiers arrivants seront les premies inscrits.
"Jusqu’à la fin des travaux de déblaiement"
S.A.R.L Hosyo planning
Responsable : M. Nakamura : 047- 703 7122
(Joignable de 6:00 à 11:00) »
 
[NDT : Il semble y avoir une erreur d'impression entre le salaire journalier et le salaire bimestriel. A moins que le salaire journalier annoncé soit brut et qu’il faille décompter les charges sociales, les frais d'agence et de postage ainsi que la commission de l'agent recruteur, ce qui expliquerait un salaire net bimestriel très différent]
 
Véritable tract de recrutement ou arnaque ? Seules les personnes dans le besoin qui ont répondu à cet appel pourraient en témoigner. Quoi qu’il en soit, la catastrophe de Fukushima semble avoir créé une économie parallèle, où des salaires mirobolants sont versés à des gens prêts à tout pour sortir de la misère, et où on ne prendrait même pas la peine d’inscrire l’identité de certaines personnes appelées à faire des tâches quasi suicidaires. Sur internet, on trouve ce genre d’annonce avec un salaire mensuel plutôt de l’ordre de 200 000 yens (lien) mais le salaire journalier annoncé n’est pas non plus aberrant puisqu’on trouve aussi des annonces à 30 000 yens pour 3 heures de travail la journée (lien). Ces écarts de salaire s’expliquent sans doute par les différences des tâches à effectuer sur le terrain ou dans la centrale.
 
 
Un message secret
 
Il est impossible de savoir aujourd’hui où sont passés les ouvriers disparus. Etant donné que TEPCo ne communique pas sur ce sujet extrêmement délicat, des rumeurs ont circulé sur Twitter et sur la toile. Pour exemple, ce message troublant que l’on m’a transmis début novembre d’un « ancien professeur de math à l'Université de Kyoto, actuellement chef pour la relance des zones sinistrées » ; En voici la traduction :
 
Envoyé le : Jeudi 3 Novembre 2011 9h54 Objet : prof de Kyoto Univ.
 
« Tepco a toujours affirmé qu'ils avaient perdu la trace d'une centaine d'employés concernant leurs suivis dosimétrique et médical, c'est faux.
La réalité est qu'ils sont morts à cause de la très forte radioactivité des installations endommagées.
Ces victimes ont été parfaitement prises en charges médicalement par les unités de "Fukushima medical university"
Le département qui les a pris en charge a archivé tous les éléments médicaux de tous ces patients (symptômes, analyses, prélèvement humains, évolutions).
Si cette information, concernant une entreprise privée ayant occasionné un certain nombre de victimes directes, venait à être connue, cela ferait un très gros problème compte tenu de la situation actuelle.
Ne pouvant cacher qu'un certain nombre d'employés avait disparu de leurs listes, la direction de Tepco, avec l'aval du gouvernement, a préféré mettre en avant une perte de contact administratif avec ces personnes concernant leurs suivis médical et dosimétrique.
Les familles des victimes ont reçus de très belles indemnités pour les faire taire.
A l'heure actuelle personne ne parle, car cela représente pour les familles dédommagées une menace si elles venaient à rompre leur silence.
Moi, j'ai longuement hésité avant de vous informer de ce constat, il est probable que ce message sera effacé assez rapidement par les administrateurs du site.
Les personnes qui me lisent et qui me diffusent, auront peut-être quelques petits dérangements, mais la censure de la réalité d'une situation ne peut pas aller en s'améliorant.
Je continuerai d'essayer à vous tenir au courant, mais il ne sera pas toujours simple d'être clair, je vous apporterai plus de précisions en messages privé. »
 
Info ou intox ? Qui aurait intérêt à diffuser ce genre de texte ? Il faut espérer qu’un journaliste d’investigation retrouvera un jour l’homme qui a écrit ce message lancé comme une bouteille à la mer. Cette lettre pourrait être malheureusement véridique car elle concorde avec d’autres sources plus explicites.
 
 
Les ouvriers « jetables » ?
 
Selon Fukushima Diary, un travailleur de 21 ans est mort d’un infarctus. Il avait travaillé à la centrale de Fukushima Daiichi de mars à juillet 2011. Il est mortchez lui, et aucune autopsie n’a été réalisée. Cette mort n’est donc pas comptabilisée. Cette information a été donnée par M. Sakuma, commerçant à Kawamata-machi ‒ à 22 km à l’est du site nucléaire ‒ lors d’une interview accordée au journaliste Iwakami Yasumi. Accablé par les banques à qui il devait 30 millions de yens, cet homme est allé travailler à la centrale tout en étant bien conscient des risques qu’il encourait. Grâce à son témoignage, on apprend que dans les zones les plus contaminées, les ouvriers « non référencés » sont obligés de travailler dans des conditions extrêmes : l’un de ses amis a dû aller dans le réacteur n° 3. Dans un endroit rempli de débris, le compteur montrait environ 1~2 Sv/h. Le lendemain matin, le même endroit avait été impeccablement nettoyé, ce qui signifie que cela avait été fait par des hommes et non par des robots. Certains travailleurs « jetables » pourraient ainsi être forcés à travailler dans des situations extrêmes, puis on les renverrait, enfin ils seraient marqués comme « manquants ».
 
La police ne serait pas mieux lotie. Les policiers qui gardent la zone d'évacuation de 20 km ne sont pas informés du niveau de rayonnement de l’environnement où ils travaillent (environ 100 microSv /h lorsque M. Sakuma l’a mesuré) et de ce fait, les décès des policiers ne sont pas plus comptabilisés car ils ne font pas partie de la liste des ouvriers.
 
policiers
Policiers en bras de chemise et ne portant qu'un masque à poussière dans la zone contaminée : savent-ils ce qu’ils risquent ?
 
Même quand ils ne sont pas forcés de faire des travaux dangereux, certains ouvriers font en sorte de ne pas toujours porter leurs dosimètres afin de pouvoir travailler plus longtemps, car dès qu’ils arrivent à la dose maxi, ils perdent leur emploi. C’est aussi ce qui explique que beaucoup d’ouvriers aient des dépassements de doses. D’ailleurs, l’ancien directeur de la centrale lui-même, souffrant aujourd’hui d’un cancer, avait avoué ne pas s’être inquiété des doses qu’il avait reçues. Depuis mars, d’après les données officielles de TEPCo, sur les 17 780 personnes qui sont venues travailler à la centrale de Fukushima Daiichi, 338 d’entre elles auraient reçu des doses supérieures à 100 mSv. Mais on ne sait pas si les « disparus » sont comptabilisés dans ce nombre. On ne sait pas non plus combien de ces employés sont encore en vie aujourd’hui. Tant que cette liste restera anonyme, il sera impossible de vérifier ces informations unilatérales.
 
Témoignages d’ouvriers sur ZDF (émission Frontal 21 du 4/10/11)
(durée : 8 min 21, sous-titrage en français)
 
 
Par ailleurs, un journaliste a tenté de poser la question du nombre de morts directement au gouvernement, représenté ce jour-là par le secrétaire parlementaire Yasuhiro Sonoda : il lui est en fait impossible de répondre à la question et se reporte toujours sur une demande faite à TEPCo. Sa non réponse implique donc que le gouvernement ignore combien de morts il y a eu à Fukushima depuis le 11 mars.
 
 
Des ouvriers en colères
 
Suite à l’annonce gouvernementale évoquée au début de cet article, il n’y a pas que le gouverneur de Fukushima qui a sursauté en regardant la télévision. Selon le Tokyo Shinbun (le Journal de Tokyo), les travailleurs de Fukushima sont également furieux d'avoir entendu leur premier ministre déclarer que non seulement la température dans les réacteurs avait baissé mais que la situation était désormais sous contrôle : « Le gouvernement ment » ; « Je ne comprends pas ce qu'il dit » ; « On ne peut même pas entrer dans les bâtiments et on ne sait même pas comment récupérer les combustibles ». Un des travailleurs qui regardait la conférence à la télévision commenta aussi : « J'ai cru que je ne comprenais plus le japonais. Je ne crois pas qu'il parle de la centrale que je vois tous les jours. Il nous faudra encore des années pour pouvoir gérer la situation... »
 
Et pendant ce temps-là, les grands médias francophones diffusent en continu une information officielle rassurante (Je vous laisse deviner qui titre quoi !):
etc.
 
Alors que les Japonais soit pleurent, soit sont en colère en entendant leur premier ministre annoncer cet « arrêt à froid », le reste du monde est hilare ou ahuri devant ce mensonge d’état. Le monde entier ? Non, la France aux 58 réacteurs soupire d’aise et se donne pour objectif de construire 30 nouveaux EPR d’ici 2050

15:20 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Arte : Looking for Sarkosy - le documentaire à voir absolument !

Mercredi 21 décembre, Arte diffusait un documentaire de William Karel qui a dû faire grincer des dents à l’Elysée… Des journalistes étrangers livrent leur regard sans concession sur notre président…

« Jamais un président de la République française n’a autant éveillé la curiosité des médias étrangers. L’actualité, certes, s’y est gracieusement prêtée. De la présidence de l’Union européenne à la gestion de la crise financière, de la chasse aux Roms à ses amours agitées, les journalistes étrangers ont eu de nombreuses occasions de scruter la personnalité et la carrure de chef d’État de Nicolas Sarkozy. Intriguée par « l’homme de la rupture » – rupture avec une partie de l’héritage historique de la droite, avec la conception traditionnelle de la fonction présidentielle, mais aussi avec certaines valeurs françaises -, la presse étrangère s’étonne, quand elle ne s’effraie pas, devant sa pratique du pouvoir. Entre excès de bling bling, communication à outrance, « pipolisation », dérapages, le président français aurait tout du personnage de soap-opera, si l’on en croit le quotidien britannique The Independent. »

Voir le documentaire :

http://videos.arte.tv/fr/videos/looking_for_nicolas_sarko...

16/12/2011

Des nouvelles du Japon par Laurent Mabesoone

福島医大病院の副院長・山下俊一教授は、周知の通り、「毎時100マイクロシーベルト(訂正前)までは大丈夫」「笑えば放射能は来ない」「福島が有名になって良かった」などと、被曝有害性否定派の旗手です。
問題は、国の意思によって彼が福島医大をコントロールする立場でいる限り、福島県民の健康状態が隠されたままになりそうです。小児がんの早期発見・治療に向けて、そして病因の追求のためにも、福島県に「独立した医療施設」の設立が必要と思われます。
そこで、広島市「高陽第一診療所」院長で長年被爆者の治療に当たってきた吉田良順先生は以下のメッセージを発信しました(日比谷、11/6http://blogs.yahoo.co.jp/shinsaikyuenhonbu/7008030.html)。
「福島に医療施設をつくろう 
原発と闘う全国の医師団広島高陽第一診療所医師 
吉田良順さん
 東日本大震災、福島原発事故で、現在までに広島型原発約50個分の放射性物質がまき散らされていると思います。利益のためには人の命を顧みない新自由主義がもたらした人災です。新自由主義者は被災地の「復興」を名目に新たな策動を行おうとしています。福島医大の「放射線医療特区化」計画です。
 かつて広島ではABCC(原爆傷害調査委員会)によって被爆者の健康情報が集められ、それは被爆者の治療に使われることなく原爆の人体実験材料として利用されました。このことを知っている私たち広島の医者は「放射線医療特区化」計画にABCCと同じ意図を感じます。
 広島・長崎の被爆者は闘うことで自らの命を守り、医療を取り戻してきました。私たちは全国の仲間の力で福島の人たちの健康を守る、闘う拠点としての医療施設を福島の地に建設しようと思っています。 」
ぜひ、この取り組みを応援しましょう!

 本グループのメンバーで医師が何人かいらっしゃると思いますが、お知り合いの医師・インターンなどで福島へ赴き、役に立ちたいと言う方がいましたら、吉田先生に連絡してはいかがでしょうか。独身の医師にとっても、福島へ移住するのは、たしかに勇気が要りますが、、。

ともかく、小出裕明先生が最近の仏「ル・モンド」紙で語った通りだと思います。水俣病のころと同様、患者数・奇形児誕生数の増加が認識されて初めて、日本の市民運動がついに盛り上がると言えます。

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/07/pour-le-nucleaire-il-n-y-a-jamais-de-responsables-trop-d-interets-sont-meles_1614282_3244.html

私達の反(脱)原発運動は、やはり吉田良順先生のような”心ある医師”と闘いを共にし、これから何年もお世話になるしかないでしょう。
(※写真:吉田良順先生)

Comme chacun le sait, le vice-president (et l'homme fort) de l'Hopital Universitaire de Fukushima, le Pr. Shun'ichi YAMASHITA, est l'image meme du “negationisme” des effets des radiations. Il est connu pour ses declarations du type : “Aucun probleme pour la sante jusqu'a 100 microsieverts par heure (corrige ensuite)”, ou “les radiations ne vous atteignent pas si vous riez !”, ou mieux : “Quelle chance vous avez, a Fukushima, le nom de votre region est connu dans le monde entier !”...

http://www.youtube.com/watch?v=_mpsnKhvWMw

Le probleme, c'est que le gouvernement maintient volontairement cet homme a sa place, car il est ainsi en mesure de controler toutes les informations sur l'etat de sante du peuple de Fukushima. Tant qu'il sera la, rien ne filtrera. Pour le depistage des maladies infantiles, pour leur traitement, mais aussi afin de mettre en lumiere les liens entre ces maladies et la catastrophe de Fukushima, il est absolument necessaire de creer une institution medicale independante au coeur du departement.
C'est ce que propose le Dr Ryojun YOSHIDA, directeur de la clinique KOYO DAIICHI de Hiroshima, qui a passe sa vie a soigner les maladies dues a l'irradiation dues a la bombe de Hiroshima.
Encourageons le groupe de medecins qui l'entoure !
Je sais que plusieurs medecins japonais lisent mes articles sur Facebook. Qu'ils n'hesitent pas a transmettre l'information, au cas ou ils connaissent des praticiens ou des internes desireux d'agir sur place... Il leur faudra du courage, mais c'est une cause noble.
Enfin, souvenons-nous de ce que disait M. Hiroaki KOIDE (U. deKyoto) dans son entretetien publie dans Le Monde du 8 decembre dernier :
“(dans le cas des maladies de la pollution -Minamata- ) on a vite vu les tragiques effets de la pollution : la naissance d'enfants handicapés mentaux et moteurs. Et l'opinion s'est réveillée. Dans le cas de Fukushima, il y aura des victimes, beaucoup sans doute, mais le mal se propage lentement et la prise de conscience risque de suivre le même chemin...”

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/07/pour-le-nucleaire-il-n-y-a-jamais-de-responsables-trop-d-interets-sont-meles_1614282_3244.html

Notre mouvement ira donc de pair avec celui de la medecine libre japonaise.

------------------------------------------------------------------------------------------------
Message du Dr. Ryojun YOSHIDA, directeur de la clinique KOYO DAIICHI de Hiroshima
( prononce le 6 novembre 2011, au rassemblement inter-syndical de Hibiya, Tokyo)

POUR LA CREATION D'UN HOPITAL A FUKUSHIMA !

Du fait de l'accident nucleaire a la centrale de Fukushima, survenu a la suite du Grand Seisme de l'Est du Japon, il semble qu'une quantite de radionucleides, au moins egale a 50 fois la bombe de Hiroshima, a ete dispersee dans l'environnement. Il s'agit d'une catastrophe causee par l'Homme,en fait, par le neo-liberalisme, qui recherche le profit sans prendre en compte la valeur des vies humaines.
Ce neo-liberalisme, au nom de la “reconstruction”, reprend maintenant ses agissements. Je veux parler du projet de la Faculte de Medecine de Fukushima intitule : “Decoupage special de la zone de traitement des radiations”( Hoshasen iryo tokukuka). Autrefois a Hiroshima, le comite ABCC (Comite d'enquete sur les degats de la bombe atomique) avait rassemble toutes les informations concernant l'etat de sante des personnes irradiees, ne les avait pas mises a disposition des victimes, et s'en etait servi pour realiser des experiences sur des corps humains. Nous, medecins de Hiroshima, nous pressentons les memes intentions que celles du comite ABCC, devant la creation de ce “decoupage special de la zone de traitement des radiations”.
Les irradies de Hiroshima et Nagasaki ont protege leurs vies par la lutte, et ils ont fini par reprendre le controle des soins medicaux.
Nous sommes decides a fonder une institution medicale sur la terre de Fukushima, qui constituera un point de rattachement pour cette lutte, afin que nous puissions proteger la sante des habitants de Fukushima, avec l'aide de toutes les personnes de bonne volonte de ce pays.
-----------------------------------------------------------------------------------------------
(photo: Dr Ryojun YOSHIDA)

10:27 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

08/12/2011

Où finit l’attachement naît l’intelligence

Par Jiddu Krishnamurti.

L’esprit libre est humble

Avez-vous déjà examiné la question de la dépendance psychologique ? Si vous l’approfondissez vraiment, vous constaterez que nous sommes presque tous terriblement seuls. Nous avons le plus souvent un esprit tellement superficiel et vide ! Nous ignorons le plus souvent ce que signifie l’amour. C’est cette solitude, cette insuffisance, cette privation de vie, qui nous incite à nous attacher à quelque chose; nous sommes attachés à la famille;  nous dépendons d’elle. Et lorsque notre mari ou notre femme se détourne de nous, nous sommes jaloux. La jalousie n’est pas l’amour; mais l’amour devient respectable quand la société le légitime dans la famille. C’est encore une autre forme de défense, une nouvelle fuite face à nous-mêmes. Toute forme de résistance engendre une dépendance. Et l’esprit qui est dépendant ne peut jamais être libre.

Il faut que vous soyez libres, car vous verrez qu’un esprit qui est libre a en lui l’essence de l’humilité. Cet esprit-là, qui est libre et par conséquent plein d’humilité, est capable d’apprendre, contrairement à l’esprit qui résiste. Apprendre est une chose extraordinaire – apprendre, et non accumuler des connaissances. L’accumulation du savoir est une tout autre affaire. Ce que nous appelons le savoir est relativement facile, car c’est un mouvement qui va du connu vers le connu. Mais apprendre est un mouvement du connu vers l’inconnu – c’est seulement ainsi que l’on apprend, n’est-ce pas ?

Une dépendance jamais remise en cause

Pourquoi sommes-nous dépendants ? Psychologiquement, intérieurement, nous sommes dépendants d’une croyance, d’une philosophie; nous attendons d’autrui des directives pour notre conduite; nous cherchons des maîtres qui nous offriront un mode de vie capable de nous conduire à quelque espoir, à quelque bonheur. Nous sommes donc toujours à la recherche d’une forme de dépendance, de sécurité. Est-il possible que l’esprit puisse jamais se libérer de ce sentiment de dépendance ? Ce qui ne signifie pas que l’esprit doive atteindre à l’indépendance – qui n’est qu’une réaction par rapport à la dépendance.
Nous ne parlons pas ici d’indépendance, de liberté par rapport à un état particulier. Si nous parvenons à explorer – mais sans chercher, par manière de réflexe, à nous libérer d’un quelconque état de dépendance -, alors nous pourrons creuser la question beaucoup plus profond… Nous admettons la nécessité de la dépendance; nous la disons inéluctable. Mais jamais nous n’avons remis en cause l’ensemble du problème, jamais nous ne nous demandons pourquoi chacun d’entre nous est en quête d’une certaine forme de dépendance. N’est-ce pas parce qu’il y a au plus profond de nous cette exigence réelle de sécurité, de permanence ? Plongés dans un état de confusion, nous voulons que quelqu’un d’extérieur nous tire de cet état. Nous cherchons donc sans cesse le moyen de fuir ou d’éviter l’état dans lequel nous nous trouvons. Ce processus d’évitement nous amène immanquablement à susciter une forme de dépendance, qui devient l’autorité qui nous gouverne. Si, pour notre sécurité, notre bien-être intérieur, c’est de quelqu’un d’autre que nous dépendons, cette dépendance est source d’innombrables problèmes que nous nous efforçons alors de résoudre, et qui sont liés à l’attachement. Mais jamais nous ne remettons fondamentalement en question le problème de la dépendance en soi. Si nous parvenons à explorer le cœur de ce problème, de manière intelligente et pleinement lucide, alors peut-être découvrirons-nous que la dépendance n’est pas du tout le vrai problème – ce n’est qu’un moyen de fuir une réalité plus profonde.

Les causes profondes de la dépendance

Nous savons que nous sommes dépendants – de notre relation aux autres ou d’une idée, d’un système de pensée. Pourquoi cette dépendance ?

…En réalité, je ne crois pas que la dépendance soit le vrai problème : je crois que ce sont des facteurs beaucoup plus profonds qui font de nous des êtres dépendants. Et si nous savons démêler ces causes, alors la dépendance et la lutte pour s’en libérer ne compteront plus guère; alors tous les problèmes issus de cette dépendance s’évanouiront. Quel est donc le problème fondamental ? Est-ce la haine et la crainte qui hantent l’esprit à l’idée d’être seul ? Mais cet état qu’il essaye d’éviter, l’esprit le connaît-il ? Tant que la solitude n’est pas réellement comprise, ressentie, pénétrée, dissipée – peu importe le terme -, tant que persiste ce sentiment de solitude, la dépendance est inévitable, et on ne peut jamais être libre; on ne peut jamais découvrir par soi-même ce qu’est la vérité, ce qu’est la religion.

Une conscience plus profonde

La dépendance déclenche un double mouvement de distance et d’attachement, un conflit perpétuel et sans issue, s’il n’est pas compris. Il faut que vous preniez conscience du processus d’attachement et de dépendance, mais sans condamnation ni jugement; alors vous percevrez la signification de ce conflit des contraires. Si vous devenez intensément perceptif, et si vous attelez consciemment votre pensée à la compréhension de la pleine signification du besoin et de la dépendance, votre esprit conscient sera ouvert et lucide à ce sujet; alors le subconscient, avec ses mobiles cachés, ses exigences et ses intentions occultes, se projettera dans le conscient. C’est alors le moment où il faut étudier et comprendre tous les messages de votre inconscient. Si vous le faites de manière assidue, si vous prenez conscience des projections du subconscient après que l’esprit conscient a élucidé le problème le plus clairement possible, alors, même si votre attention est occupée ailleurs, le conscient et le subconscient résoudront ce problème de la dépendance, ou tout autre problème. Ainsi s’installe une conscience permanente, qui, avec patience et douceur, apportera l’intégration; et pour peu que votre santé et votre alimentation soient correctes, cela vous apportera en retour la plénitude totale.

(…)

L’attachement est l’illusion du Moi

Nous sommes les choses que nous possédons, nous sommes ce à quoi nous tenons. Il n’y a aucune noblesse dans l’attachement. L’attachement au savoir ne diffère en rien de toute autre forme de dépendance agréable. Dans l’attachement, le moi s’absorbe en lui-même, que ce soit au niveau le plus bas ou le plus élevé. L’attachement est l’illusion du moi, une tentative pour fuir le vide du moi. Les choses auxquelles nous sommes attachés – biens, personnes, idées – deviennent de la plus haute importance, car, privé des multiples choses qui comblent sa vacuité, le moi n’existe pas. La peur de n’être rien incite à posséder, et la peur engendre l’illusion, l’asservissement aux conclusions. Les conclusions, matérielles ou idéologiques, font obstacle à l’épanouissement de l’intelligence, à cette liberté sans laquelle la réalité ne peut pas se faire jour; et sans cette liberté, l’habileté passe pour de l’intelligence. Les voies de l’habileté sont toujours complexes et destructrices. C’est cette habileté, protectrice du moi, qui conduit à l’attachement; et lorsque l’attachement cause la souffrance, c’est cette même habileté qui recherche le détachement et jouit de l’orgueil et de la vanité de la renonciation. La compréhension des voies de l’habileté, des voies de l’ego, est le commencement de l’intelligence.

Jiddu Krishnamurti.

Extraits saisis dans Le livre de la méditation et de la vie – Le Livre de Poche.

Source : http://www.urantia-gaia.info (en cas de copie, merci de respecter l’intégralité du texte et de citer la source)

Photo en illustration avec l’aimable autorisation de Michel Corboz.

07/12/2011

Le Grand Borborichon et autres coquecigrues - Joaquim Hock

Après avoir publié il y a un an et demi son premier roman intitulé L'INTRUS, Joaquim Hock remet le couvert avec un recueil de 26 contes fantastiques illustrés par ses soins.

61usFU50e6L._SS500_.jpg


Extrait: « La course d’escargots venait de commencer. Celle-ci allait durer au moins cinq jours et autant de nuits. Les pauvres bêtes devaient parcourir une bonne demi-verste sur un chemin périlleux semé d’embûches telles que troncs d’arbres, gravillons et autres machins pointus. Chacun des escargots était entraîné et surveillé par son propriétaire qui se chargeait de l’encourager et de verser de temps en temps quelques gouttes d’eau sur sa trajectoire en cas de sécheresse trop importante. Toute autre aide comme des coups d’index sur la coquille ou le souffle étaient en revanche rigoureusement interdite par les règlements et sévèrement punie de disqualification par les arbitres. »

Disponible aux éditions Durand-Peyroles, http://www.editions-dp.com/
en librairie et sur tous les sites qui vendent des livres en ligne.

http://www.amazon.fr/Grand-Borborichon-autres-coquecigrues/dp/2915723680/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1323162219&sr=1-1

___________________________________
Ses blogs:  http://joaquimhock.blogspot.com
                  http://intruslelivre.blogspot.com

Son roman "l'INTRUS - fragments du récit d'une humiliation en milieu domestique"  est bien sûr aussi  toujours disponible.

                  

10:03 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (1)

06/12/2011

Le droit de planter et cultiver librement bientôt interdit ?

 

Par Sophie Chapelle 24 novembre 2011 Basta mag

 

Les industries et multinationales semencières veulent rendre les paysans captifs… grâce à la loi. Les députés doivent examiner le 28 novembre un texte instaurant une « contribution volontaire obligatoire » : une véritable dîme sur les semences. Ressemer librement sa propre récolte ou échanger des variétés de plantes deviendra illégal. Soucieux de préserver l’autonomie alimentaire, des paysans et des citoyens entrent en résistance.

  • Demain, graines et semences ne seront peut-être plus libres. Des agriculteurs s’inquiètent d’une proposition de loi votée par les sénateurs le 8 juillet dernier (et que l’Assemblée nationale vient de voter le 28 novembre), et déjà appliquée par décret aux productions de blé tendre. S’ils veulent conserver une partie de leur récolte pour la ressemer l’année suivante (quoi de plus naturel ?), les producteurs de blé tendre doivent payer une redevance appelée « Contribution volontaire obligatoire » (sic).
  • « L’enjeu de cette nouvelle proposition de loi est d’étendre ce mécanisme à tous les paysans, alerte Guy Kastler, du Réseau semences paysannes. Chaque fois qu’on cultivera un hectare, ils prendront un peu d’argent de nos poches pour payer les détenteurs de propriété intellectuelle. » La loi prévoit de considérer la reproduction de semences à la ferme, sans payer cette dîme moderne à leurs « propriétaires », comme une contrefaçon [1]. La récolte pourra alors être saisie.

 

Qui sont ces propriétaires de semences à qui la « contribution volontaire » sera reversée ? Depuis 1949, toute variété de semence mise sur le marché doit obligatoirement être inscrite sur le catalogue géré par l’Office communautaire des variétés végétales (OCVV), dont le siège est à Angers  [2]. Cet office accorde un droit de propriété intellectuelle, d’une durée de 25 à 30 ans, à « l’obtenteur », celui qui a sélectionné cette variété. Les principaux détenteurs de ces « certificats d’obtention végétale » [3] ne sont autres que les grandes multinationales semencières : Bayer, Limagrain, Monsanto, Pioneer, Vilmorin ou Syngenta. Tous réunis au sein de l’Union française des semenciers, qui aurait fortement appuyé le projet de loi.
Rendre les paysans captifs
« Le fait que l’obtenteur soit rétribué pour son travail de recherche ne nous pose pas de problème, explique Jean-Pierre Lebrun, un maraîcher biologique à la retraite. En revanche, nous sommes opposés à ce que ces obtenteurs récupèrent des taxes sur le travail de sélection que nous menons dans nos fermes. » Avec d’autres paysans et des consommateurs soucieux de préserver l’autonomie alimentaire, Jean-Pierre a fait le déplacement à Angers ce 19 novembre pour « débaptiser » l’OCVV, renommé « Office communautaire de la confiscation des semences ». Un geste symbolique qui en dit long sur les menaces pesant sur l’avenir de notre alimentation.
Yves Manguy, agriculteur à la retraite, connaît bien les semences de ferme, ces graines récoltées à partir de variétés sélectionnées par l’industrie semencière, mais multipliées par l’agriculteur lui-même par souci d’économie et d’indépendance. Pour cet ancien porte-parole de la Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF), l’objectif des firmes semencières est clair : « Elles veulent instaurer un marché captif, que les agriculteurs achètent leurs semences et qu’ils n’en fassent plus chez eux. La loi en préparation consiste non pas à interdire complètement mais à restreindre un maximum le droit des semences à la ferme. »
Le texte propose ainsi d’autoriser la semence de ferme pour seulement 21 espèces – en échange du paiement de la Contribution volontaire obligatoire – et d’interdire cette pratique pour toutes les autres espèces.

« Ce n’est pas la recherche qu’ils veulent rémunérer mais les actionnaires »
Pourquoi cette redevance ? Officiellement, pour financer la recherche. Actuellement, 85 % des sommes récoltées par la Contribution volontaire obligatoire sont reversées directement aux obtenteurs, et 15 % servent à alimenter le Fonds de soutien à l’obtention végétale en blé tendre. « Les objectifs de sécurité et de qualité alimentaire doivent être définis par le public, et non par les seules recherches de profits des entreprises semencières privées », argue la Confédération paysanne. D’après le syndicat, l’application de la proposition de loi entraînerait un prélèvement supplémentaire sur le revenu des agriculteurs français estimé à 35 millions d’euros. « La recherche doit être financée aussi par le public et non par les seuls agriculteurs. Il convient de mettre en place un mécanisme de financement public de la recherche », estime la Confédération paysanne. Le syndicat suspecte l’Union française des semenciers de vouloir d’ailleurs tripler la redevance (environ 3,50 euros par hectare aujourd’hui).
Des carottes illégales et des choux clandestins
Non loin de l’Office communautaire des variétés végétales, sur la place du Pilori, dans une rue piétonne d’Angers, se déroulent les rencontres des semences paysannes et fermières d’Anjou. Ici, des artisans semenciers partagent une même passion, celle de la sélection, de la conservation, de la multiplication et de l’échange des semences. François Delmond est membre de l’association Les Croqueurs de carottes, qui sauvegarde les variétés potagères traditionnelles menacées de disparition. Sur le stand, plusieurs variétés de carottes et de choux rouges sont proposées à la dégustation. Les réactions varient du « surprenante, celle-là » au « celle-ci a un goût de noisette très fort, vous ne trouvez pas ? ». Pour François, ces dégustations sont l’occasion de montrer l’impact des choix variétaux sur la qualité gustative.
« Ce que vous mangez est une variété de carotte illégale car elle a été radiée du catalogue, elle ne respectait pas les critères », explique François à une passante. Entre 1954 (date d’existence du premier catalogue des variétés de plantes potagères) et 2002, 80 % des variétés ont été radiées du catalogue, à cause d’une réglementation de plus en plus contraignante. « Ce que nous voulons, c’est la liberté de faire notre travail en âme et conscience, la liberté du jardinier de semer la variété qu’il veut et la liberté du consommateur d’accéder à des aliments différents. » Une liberté qui contribue à l’augmentation et à la conservation de la biodiversité cultivée, à la réduction de l’utilisation des pesticides ainsi qu’à l’essor de variétés adaptées à leurs terroirs et aux variations climatiques.
Rébellion contre la dîme des multinationales
Une campagne pour une loi de reconnaissance positive des droits des agriculteurs et des jardiniers sur les semences vient d’être lancée par plusieurs organisations.
« Les droits des agriculteurs de conserver, ressemer, échanger et vendre leurs semences, les protéger de la biopiraterie et des contaminations par les OGM brevetés, et de participer aux décisions nationales concernant la biodiversité cultivée sont reconnus par le Traité international sur les semences approuvé en 2005 par le Parlement français », rappelle Anne-Charlotte Moÿ, en charge des questions juridiques au Réseau semences paysannes. Or, une succession de règlements européens et de lois nationales conduisent progressivement à leur interdiction totale.
La proposition de loi relative aux certificats d’obtention végétale doit être débattue le 28 novembre à l’Assemblée nationale. Il est encore possible de participer à la cyberaction, qui a déjà recueilli plus de 14 000 signatures, et un rassemblement est prévu devant l’Assemblée. « Il nous faut rester mobilisés, avertit Guy Kastler, afin de ne pas abandonner l’alimentation à quelques firmes multinationales. »
Il y a trois siècles, les paysans versaient la dîme ou étaient contraints à des corvées au profit du seigneur local, propriétaire des terres... Aujourd’hui, cette domination s’est déplacée vers les semences.
Sophie Chapelle

 

Notes

[1] Lire à ce sujet Comment les semenciers tentent d’asservir l’agriculture paysanne.
[2] Pour être inscrites, les variétés doivent répondre à trois critères : la distinction (la variété doit être nettement distincte de toute autre variété notoirement connue) ; l’homogénéité (la variété est suffisamment uniforme dans ses caractères pertinents) ; la stabilité (la variété reste conforme à la définition de ses caractères essentiels après avoir été reproduite ou multipliée).
[3] En Europe, on utilise le terme de « certificat d’obtention végétale », qui protège une variété. Son équivalent outre-Atlantique est le brevet, qui protège l’information génétique contenue dans une même variété. Du coup, il arrive qu’une plante fasse l’objet d’un double droit de propriété intellectuelle.


Signez la pétition et faites suivre : http://www.semonslabiodiversite.com

09:24 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

03/12/2011

"Lacunes" et "situations burlesques" dans deux centrales nucléaires visitées par surprise

 
 

"Burlesques". Pas tout à fait l'adjectif auquel on pense pour qualifier les centrales nucléaires françaises… Deux parlementaires ont voulu vérifier cette semaine la résistance de ces dernières à un incident nucléaire. Leurs visites inopinées ont donné lieu à des "situations parfois burlesques", raconte le député Claude Birraux, qui a relaté les faits lors d'une conférence de presse jeudi 1er décembre. Elles ont surtout révélé des défaillances dans les procédures de sécurité.

La simulation d'une panne similaire à celle de Fukushima

Dans la nuit du mercredi 30 novembre au jeudi 1er décembre, Claude Birraux, député UMP et président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) se rend à la centrale de Paluel, en Seine-Maritime.

A sa demande, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) simule un accident similaire à celui survenu à la centrale japonaise de Fukushima en mars 2011 : "Une perte totale des alimentations électriques" et du diesel de secours du réacteur n°1. Une panne qui nécessite le branchement du réacteur n°1 sur le réacteur n° 2 pour rétablir l'alimentation en énergie.

Une documentation lacunaire et truffée d'erreurs

L'alerte fictive est lancée à 22 heures et les déconvenues s'enchaînent. A 23h30, les agents annoncent qu'une clé nécessaire pour ouvrir un panneau d'alimentation électrique est actuellement "en commande" et donc pas disponible sur le site.

A minuit, l'équipe entre dans le local électrique du réacteur n°1. Nouvelle surprise : "Les indications du document de procédure ne correspondent pas au panneau électrique". Les techniciens contournent la difficulté et décident de se raccorder au réseau du réacteur n°3.

Verdict de l'ASN, cité par l'Opecst : le guide technique d'EDF pour cette procédure comporte de "nombreuses erreurs" et "lacunes", et il n'était "à l'évidence pas opérationnel".

Claude Birraux salue tout de même la compétence des employés de la centrale : "Le personnel a su se poser de bonnes questions, n'est jamais resté bloqué devant ces situations parfois burlesques".

Même constat à la centrale du Blayais

L'inspection menée par le sénateur Bruno Sido, vice-président de l'Opecst, à la centrale du Blayais (Gironde) a abouti au même constat.

Il a fallu une demi-heure et quatre personnes compulsant frénétiquement leurs fiches EDF décrivant les consignes à suivre en cas d'incident pour répondre à la question suivante, posée par l'ASN : "Quel est le critère conduisant à l'arrêt du pompage d'eau en cas d'inondation ?"

Les agents d'EDF cherchaient dans la rubrique "pompage" alors que la réponse se trouvait dans la rubrique "inondation", a expliqué Bruno Sido.

 

Ces révélations sur les procédures de sécurité qui laissent à désirer sont assez inquiétantes, malgré les conclusions publiées le 17 novembre à la suite de l'audit des installations nucléaires françaises effectué par l'ASN après la catastrophe de Fukushima. Verdict : aucune des 58 centrales françaises n’aurait besoin d’être fermée. Une formule ambiguë subsiste néanmoins : les normes de sécurité peuvent être "légitimement considérées comme sûres". Les normes, oui, mais quid des installations ?

FTVi avec AFP

11:08 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

30/11/2011

Agriculture : la réutilisation des semences sera sanctionnée

 

Le Parlement a adopté, lundi 28 novembre, une proposition de loi UMP sur "les certificats d'obtention végétale". Il devrait simplifier l'utilisation de semences de variétés protégées. Une simplification contestée par certains syndicats professionnels, qui estiment qu'elle "bafoue" des pratiques agricoles ancestrales.

Le texte du sénateur UMP Christian Demuynck a été adopté par le Sénat en première lecture le 8 juillet et transpose une convention internationale pour la protection des obtentions végétales de 1991. Voté dans les mêmes termes par l'Assemblée, lundi soir, le texte est donc adopté par le Parlement définitivement.

Il conforte les spécificités du "certificat d'obtention végétale", un droit de propriété intellectuelle original créé par la France pour les semences afin d'éviter le recours aux brevets mis en place notamment aux Etats-Unis pour le vivant. Le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, a défendu devant les députés le certificat d'obtention végétal, sinon "le modèle du brevet prendra le pas, c'est-à-dire la captation de toutes les nouvelles variétés performantes".

"SITUATION DE NON-DROIT"

Le texte est contesté par des syndicats agricoles et collectifs car les agriculteurs devront désormais payer une indemnité, sous conditions, lorsqu'ils réutilisent leurs semences d'une année sur l'autre. Plusieurs dizaines de personnes, dont des militants de la Coordination rurale, se sont rassemblées devant l'Assemblée lundi pour protester.

Selon M. Le Maire, la pratique des semences de ferme "doit être autorisée, mais elle ne peut pas être libre de droit comme elle l'est aujourd'hui". Il a évoqué actuellement une "situation de non-droit" et "une incertitude juridique". L'idée est aussi de "poursuivre le financement des efforts de recherche" et "de continuer d'améliorer les ressources génétiques", expliquent les défenseurs du texte.

"MENACE CONTRE LES DROITS FONDAMENTAUX DES AGRICULTEURS"

Le député Jean-Pierre Brard (apparenté PCF) a attaqué le ministre bille en tête : "Vous, c'est pas la sélection naturelle, c'est la sélection boursière !", l'accusant de faire la part belle aux grands semenciers et d'opérer "un passage en force". Anny Poursinoff (Europe Ecologie-Les Verts) a taxé le texte de "menace contre les droits fondamentaux des agriculteurs". Pascal Brindeau (Nouveau Centre) a reconnu que "des questions subsistent".

Germinal Peiro (PS) a parlé de "dîme" et exhorté en vain le ministre à modifier le point sur les semences de ferme. "Vous êtes en train de livrer l'agriculture aux rois de la semence", a-t-il lancé en expliquant que les socialistes votaient contre. 200 000 agriculteurs utilisent leurs semences, a affirmé de son côté Frédérique Massat (PS).Le collectif Semons la biodiversité estime que ce texte "bafoue un droit ancestral des paysans". "Cette proposition de loi digne de l'Ancien Régime a fait lever un vent de fronde dans les territoires ruraux. Et il risque fort d'emporter lors des législatives de 2012 bon nombre de députés qui la voteraient", poursuit ce collectif. La Confédération paysanne juge que "le droit des paysans de ressemer et d'échanger leurs semences est le fondement de l'agriculture et de la biodiversité, il ne peut pas être remis en cause au profit d'intérêts privés".


Vidéo : La semence dans tous ses états par etre-au-monde


"Tu as réduit les mères nourricières

au rang de putains de l’agro-industrie,

tu leur a mis le joug

de tes folies mécanistes.

 

Cérès Déméter pleurent sans fin,

quelle que soit la saison,

Perséphone ne quitte plus les enfers.

La vulve de Gaïa est sèche,

ses seins sont crevés,

ses veines lourdes et souillées."


Cathy Garcia

in Eskhatiaï (Ed. de l'Atlantique 2010)

La vérité choquante derrière la répression contre le mouvement « Occupy » (The Guardian)

 

Naomi WOLF

Les assauts violents de la police à travers les Etats-Unis ne sont pas une coïncidence. « Occupy » a touché la corde sensible de notre classe politique : l’argent.



Les Américains de toutes tendances sont encore choqués par les images cette semaine de brutalités policières sans précédent au cours d’une vague de répression coordonnée contre les manifestants pacifiques d’Occupy Wall Street (OWS) à travers le pays. Des images d’une dame âgée recevant un jet de gaz poivré au visage et d’étudiants pacifiques qui n’offraient aucune résistance arrosés de gaz poivré par des phalanges de policiers antiémeutes ont fait le tour d’internet ; des images de jeunes femmes – apparemment ciblées à cause de leur sexe – hurlant et trainées par les cheveux par des policiers en tenue antiémeutes ; un jeune homme, sonné et saignant à profusion de la tête, ont fait surface au cours de l’évacuation effectuée en pleine nuit du Parc Zuccotti.

Et au moment où les Américains pensaient avoir tout vu – une sur-réaction des maires et des polices municipales dans différentes villes en même temps - l’image s’est assombrie. L’Union Nationale des Journalistes et le Comité pour la Protection des Journalistes ont porté plainte pour une implication possible des autorités fédérales qui semblent viser les journalistes. Le New York Times raconte que « des flics New Yorkais ont arrêté, battu, rossé, jeté à terre et balancé une barrière sur des journalistes et des photographes » qui couvraient les manifestations. La police de NY a demandé à des journalistes de s’identifier : sur ce, la police les a emmenés, sous la menace d’une arrestation, loi à l’écart des évènements qu’ils couvraient. D’autres journalistes portant des laisser-passer ont été arrêtés et brutalisés par les policiers, et après avoir été informés – à tort – par la police qu’il était « illégal de prendre des photos du trottoir ».

A New York, un juge de la cour suprême de l’état et un membre du conseil municipal de la ville ont été tabassés ; à Berkley, Californie, un de nos plus grands poètes, Robert Hass, a été matraqué. L’image s’est assombrie encore lorsque Wonkette et Washingtonsblog.com ont révélé que la Maire d’Oakland a reconnu que le Department of Homeland Security était présent lors d’une vidéo-conférence à laquelle participaient 18 maires pour les conseiller sur « comment se débarrasser » des manifestations.

Pour un Européen, l’énormité de la chose pourrait passer inaperçue. Notre système de gouvernement interdit la création d’une force de police fédéralisée, et interdit un engagement fédéral ou militarisé pour le maintien de l’ordre au niveau municipal.

J’ai remarqué que les politiques et partisans de droite à la télé dans les émissions auxquelles j’ai participé étaient tous synchronisés contre OWS. Le journaliste Chris Hayes a rapporté un circulaire interne qui révèle que des lobbyists se bousculent pour un marché de 850.000 dollars destiné à calomnier le mouvement OWS. Une telle coordination de messages est impossible sans un contrôle au sommet. A l’évidence, il ne s’agissait pas d’une affaire de maires qui se seraient affolés, réagissant au coup par coup contre la pagaille créée dans leurs parcs. Au fur et à mesure que les pièces du puzzle s’assemblaient, est apparue l’image d’une coordination contre OWS, décidée au plus haut niveau du gouvernement.

Pourquoi une telle mobilisation contre ces gens désarmés et pas vraiment bien organisés ? Après tout, des manifestations contre la guerre en Irak, les rallyes du Tea Party, et d’autres ont eu lieu sans provoquer une telle répression. Est-ce vraiment un problème de camping ? A l’heure où j’écris ces lignes, deux cents jeunes, avec des sacs de couchage, des valises et des chaises pliantes, campent nuit et jour devant NBC sur le trottoir – sous l’oeil bienveillant d’un flic new yorkais – dans l’attente de tickets pour Saturday Night Live. Ce n’est donc pas un problème de camping. Je me demandais encore pourquoi ce mouvement s’était attiré une réaction fédérale aussi violente.

Du moins, jusqu’à ce que je découvre leurs revendications.

Les grands médias ont sans cesse répété que « OWS n’a pas de message ». Frustrée, je leur ai simplement posée la question via internet : « Que voulez-vous ? ». En un quart d’heure, j’ai reçu cent réponses. Elles m’ont vraiment ouvert les yeux.

Revendication numéro 1 : la séparation de l’argent et la politique. La mesure la plus souvent demandée était l’instauration d’une loi pour limiter les effets du jugement « Citizens United » qui permet d’injecter des sommes illimitées dans les campagnes électorales.

Revendication numéro 2 : une réforme du système bancaire pour empêcher les fraudes et les manipulations. La mesure la plus souvent demandée était la restauration de la loi Glass-Steagall, une loi de l’époque de la Grande Dépression qui fut abrogée par le Président Bill Clinton et qui établissait la séparation entre les banques d’investissement et les banques commerciales. Cette loi corrigerait les conditions qui ont provoqué la crise récente, en empêchant les banques d’investissement de prendre des risques inconsidérés et basées sur du vent et mettre ainsi en péril les banques commerciales.

Le Revendication numéro 3 était la plus révélatrice : la suppression d’une faille dans la loi qui permet aux Députés et Sénateurs de voter des lois concernant des entreprises basées à Delaware et dans lesquelles ils sont eux-mêmes actionnaires.

Lorsque j’ai vu cette liste – et surtout le 3ème point – mes yeux se sont ouverts. Il était évident que tous ces gens désarmés allaient se prendre une raclée.

La terrible conclusion qu’il faut retirer de la révélation que le Department of Homeland Security coordonne la répression violente est que le DHS n’agit pas de sa propre initiative. Le DHS ne peut pas dire, de son propre chef, « allez, on va se payer quelques hippies ». DHS obéit à une chaîne de commandement. D’abord, au Représentant de New York, Peter King, chef de la sous-commission de sécurité intérieure à la Chambre des Représentants, qui naturellement est influencé par les demandes et les intérêts de ses collègues au Congrès. Au dessus de lui, DHS répond directement au président (ça tombe bien : il se trouvait en Australie à ce moment-là).

En d’autres termes, pour voir le DHS en conférence avec des maires, il a fallu la supervision du Congrès et la bénédiction de la Maison Blanche qui ont demandé au DHS d’autoriser les maires à faire appel à ses forces de police – équipées et formées avec des millions de dollars du DHS – pour mener une guerre contre des citoyens pacifiques.

Ce n’est pas tout : pourquoi diable le Congrès conseillerait-il le recours à la violence paramilitaire contre ses propres électeurs ? La réponse est évidente : aux cours des dernières années, les membres du Congrès sont entrés dans le système comme membres des classes moyennes (ou moyennes supérieures) et sortent pleins aux as, comme nous l’avons vu dans le « scandale » du candidat à la présidence Newt Gingrich qui a touché 1,8 millions de dollars pour quelques heures de « conseils » auprès d’intérêts particuliers. Les tarifs exorbitants des députés qui se transforment en lobbyistes sont bien connus, mais le fait que des élus au Congrès font passer des lois favorables à leurs propres entreprises l’est moins – et si les dossiers devaient s’ouvrir, ils révéleraient sans aucun doute une corruption d’une ampleur comparable à celle de Wall Street. En fait, nous savons déjà que les élus du Congrès profitent massivement des informations confidentielles en leur possession relatives aux entreprises sur lesquelles ils doivent légiférer – ce qui constitue une forme de délit d’initié qui a envoyé Martha Stewart en prison.

Puisque le mouvement OWS est massivement surveillé et infiltré, il est probable que DHS et les indics de la police savent déjà, avant même le mouvement lui-même, ce qui est en train d’émerger du mouvement et à quoi ressemblera son programme. Si nous n’en sommes plus qu’à deux doigts d’un mouvement organisé électoralement et qui aurait comme programme la suppression des privilèges des lobbyistes proches du pouvoir législatif, la réforme du système bancaire et, plus important encore, l’ouverture des dossiers d’un système qui a permis aux membres du Congrès de tirer un profit personnel – et à très grande échelle – de leurs propres lois... alors oui, il est temps d’envoyer les troupes.

Alors, une fois les pièces du puzzle rassemblées et bien assimilées, les évènements de cette semaine deviennent la première bataille d’une guerre civile ; une guerre civile où jusqu’à présent une seule des parties en présence à choisi la violence. C’est une bataille où les membres du Congrès, avec la complicité du Président des Etats-Unis, ont déployé une violence organisée contre ceux qu’ils sont censés représenter. Le mouvement Occupy a touché la corde sensible : les intérêts personnels des élus. Si le mouvement est pour le moment encore inconscient des implications de son action, ceux qui sont menacés ne le sont pas.

Malheureusement, les Américains cette semaine se sont rapprochés un peu plus de leurs frères et sœurs de la Place Tahrir. Comme pour ces derniers, nos propres dirigeants, qui voient leur intérêts personnels menacés par les revendications de transparence et de réforme, mènent désormais une guerre contre nous.

Naomi Wolf

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cifamerica/2011/n...

Traduction « quelle distance encore entre l’allumette et la mèche ? » par VD avec probablement les fautes et coquilles habituelles.

 

28/11/2011

Au Japon, le génocide de la population se poursuit : Les effets de la catastrophe de Fukushima sur la santé

 

Les mères de Fukushima avaient alerté le monde dès le mois de juin : les enfants avaient des saignements de nez, des diarrhées, de la toux, des thyroïdes enflées, etc. Elles n’ont eu cesse d’informer et d’agir pour que tous les enfants soient évacués de la région de Fukushima. Encore dernièrement, elles se sont mobiliséesà Tokyo pour sensibiliser la population, mais en vain pour l’instant. Pourtant, l’actualité semble leur donner raison. Un grand nombre d’informations convergentes indiquent que, suite à la catastrophe nucléaire, l’état général de la santé des Japonais vivant dans une vaste région correspondant au moins à 8% du Japon est en train de se dégrader.

Tweet d’un habitant d’Ibaraki : « Je travaille dans un hôpital d’Ibaraki. Il y a eu des patients avec des saignements de nez perpétuels en avril. Il y en a eu sans raison avec de la diarrhée et de la fièvre en juillet. Maintenant même les membres du personnel de l’hôpital souffrent de diarrhée sans raison…Ça commence à craindre. » Tweet d’un habitant de Fukushima : « Mon ami vit à Iwakashi. Il vient finalement de commencer à avoir de l’hématurie (sang dans les urines, NdT). Mes petits enfants ont des saignements de nez. Ils ne peuvent évacuer parce qu’ils n’ont pas assez d’argent. » (source )

Même si ces tweets n’ont aucune valeur statistique, ils se rencontrent de plus en plus souvent et sont à mettre en relation avec l’augmentation de certaines pathologies, visible sur ces graphiques mis en ligne par le gouvernement japonais : conjonctivites, pneumonies, et diverses autres maladies sont en nette augmentation en 2011.

On avait déjà remarqué chez les enfants de Fukushima que leur thyroïde avait été affectée. Un groupe de chercheurs, sous la direction du Professeur Satoshi Tashiro de l’Université de Hiroshima, avait contrôlé la glande thyroïde de 1149 enfants de la préfecture juste après l’accident, en mars, de la centrale nucléaire. De l’iode 131 avait été détecté chez environ la moitié des enfants. Les enfants, que l’on a affublés de dosimètres, semblent ainsi être devenus des sujets de recherche ! Chez les jeunes évacués, on avait aussi remarqué des dysfonctionnements de la glande thyroïde. Plus au sud, dans la préfecture de Gunma, 80% des patients atteints de problèmes thyroïdiens voient aujourd’hui leur état s’aggraver.

D’autres anomalies ont été remarquées pour ces enfants vivant en zone contaminée comme la perte de poids , le ralentissement ou l’arrêt de la croissance et même des attaques cardiaque s, ce qui peut être mis en lien avec la grande toxicité du césium-137 . L’ACRO, laboratoire français, a aussi fait des mises en garde à plusieurs reprises, à partir d’analyses effectuées sur l’urine des enfants de Fukushima : 100% des prélèvements révèlent la présence des césiums radioactifs. Ainsi, plus de 4 mois après les rejets massifs de radioactivité dans l’environnement, ils sont toujours contaminés alors que leurs parents font des efforts pour limiter cette contamination interne. Il est fort probable que cela soit dû à la nourriture.

Et pourtant, cette nourriture contaminée, on la vante et on en fait la promotion pour ne pas laisser tomber la région de Fukushima et son économie agricole. Mais… un présentateur vedette de la télévision japonaise, Norikazu Otsuka, qui mangeait des produits irradiés devant les caméras « pour montrer leur innocuité », a dernièrement été diagnostiqué par son médecin comme ayant contracté une leucémie Un autre promoteur et consommateur des légumes de Fukushima, l’empereur du Japon lui-même, vient également d’être hospitalis é, ainsi que deux autres membres de sa famille. Akihito souffre d’une pneumonie, la princesse Aiko a contracté une Mycoplasma pneumoniae, et la princesse Masako serait victime de fièvre et de toux : ils ont tous les trois des symptômes communs. Or la pneumonie, nous l’avons vu, est une maladie qui augmente fortement au Japon cette année ; Takeo Nishioka, Président de la Chambre des conseillers de la Diète du Japon est d’ailleurs décédé d’une pneumonie le 5 novembre 2011 à l’âge de 75 ans. Même si les cas de l’empereur et de sa famille n’auront pas forcément la même issue, on peut s’interroger sur ces cas à répétition. En avril, on tentait d’expliquer l’augmentation des cas de pneumonies dans la région de Tohoku par l’ingestion d’eau de mer : au moins 11 personnes étaient mortes de la pneumonie et environ 150 avaient été hospitalisés dans la préfecture de Miyagi, le nombre de patients étant de cinq à six fois plus élevé que d’habitude. Mais aujourd’hui, comment expliquer cette augmentation ? Comme pour Tchernobyl , il est probable que les radionucléides, en contamination interne, provoquent ces maladies respiratoires.

Le problème, ce sont ces idiots qui se bousculent à la télévision pour faire croire aux gens que la situation n’est pas grave. Ainsi, d’après plusieurs scientifiques médiatisés, le plutonium ne serait pas si dangereux . La radioprotection pour tous n’est pas un concept avancé au Japon. Et la population, quand elle ne s’organise pas de manière autonome, en fait les frais. Une télévision alternative, OurPlanet-TV, informe de manière indépendante en diffusant des émissions sur le sujet même de la santé. Par exemple, en juillet dernier, l’émission ContAct a invité Mika Noro, présidente de l’association » Le pont pour Tchernobyl « , qui a partagé son expérience : s’étant rendue au Bélarus en 1993 (pays le plus touché par les retombées radioactives de Tchernobyl), elle a éclairé avec lucidité et compétences les symptômes cliniques chez les enfants de Fukushima. Après la catastrophe de Fukushima, Our Planet-TV a lancé une enquête pour savoir si les retombées radioactives avaient eu des effets sur la santé de la population. Suite à cet appel, ils ont été amenés à étudier plus de 500 cas . Cette enquête met ainsi en évidence que la radioactivité, même à faible dose, a des effets réels sur la santé, ce qui était déjà connu par ailleurs avec la reconnaissance de l’augmentation du risque de cancer.

Dans cette vidéo sous-titrée en français, on voit entre autres le Dr Masamichi Nishio, chef du centre anti-cancéreux d’Hokkaïdo commenter le livre de Yablokov et Nesterenko et témoigner que la CIPR (Commission Internationale contre les rayonnements) a renoncé à étudier les effets des radiations internes car cela aurait gêné le développement de l’industrie nucléaire.

Dans les écoles le problème est identique. Dans le même esprit de se persuader que tout va bien dans le meilleur des mondes, on continue de fonctionner comme si de rien n’était. Par exemple, on demande aux enfants de nettoyer une piscine contaminée sans protection, ou on leur demande d’aller ramasser les feuilles d’automne sans précaution particulière alors que l’on sait parfaitement qu’elles sont contaminées au césium. Pire encore, on force les enfants à boire du lait contaminé. Et gare à celui qui ne veut pas. Le 29 septembre 2011, Akira Matsu du New Komeito (parti politique japonais NKP) est intervenue sur ce sujet devant les responsables gouvernementaux japonais et notamment Yoshihiko Noda, 1er Ministre, Osam Fujumina, chef de Cabinet du secrétariat et Yukio Edo, Ministre de l’industrie et de l’économie. Elle a dénoncé le cynisme et la barbarie du gouvernement envers les populations contaminées de la région de Fukushima.Un autre grave problème qui se pose d’ores et déjà dans la région de Fukushima est la fuite du personnel médical depuis la catastrophe. C’est ainsi, les personnes les mieux informées des dangers sanitaires et qui ont les moyens de déménager s’en vont. Les autres restent, alors que de toute évidence il faudrait au moins évacuer les enfants, plus fragiles aux effets de la radioactivité. Le problème est immense mais il semble que l’on veuille à tout prix l’ignorer. 8 mois après la catastrophe, on ne pourra plus dire qu’on ne savait pas, ou qu’on n’a pas eu le temps de trouver des solutions pour évacuer la population.

La contamination est massive, le gouvernement le sait depuis les premiers jours de la catastrophe. Les premiers touchés ont été les sauveteurs qui ont opéré dans les régions dévastées par le tsunami, comme le relate ce témoignage : l’un d’entre eux qui était intervenu dans les zones sinistrées d’Iwate et Fukushima est décédé le 26 octobre 2011 d’une défaillance de la fonction rénale, trois mois après avoir appris que lui et les membres de son équipe avaient subi une contamination interne par les radionucléides. La personne qui témoigne assistait à une conférence de de Taro Yamada lors du »Forum National des cantines scolaires » qui s’est tenu le 6 novembre 2011 dans la ville de Sapporo. Sa déclaration a été enregistrée dans la vidéo ci-dessous (sous-titrages en français). Mais pour une personne qui parle, combien se taisent ? Quel est l’état de santé des autres membres de son équipe ?

Les personnes les plus touchées sont évidemment les « liquidateurs », ces ouvriers de la centrale de Fukushima Daiichi qui reçoivent des doses « héroïques ». Malgré l’assurance de Tepco qui affirme qu’il n’y a pas de décès liés aux travaux de décontamination et de maintenance de ce qui reste de la centrale, on constate un fort taux de mortalité pour les ouvriers de la centrale, ce qui est en contradiction avec l’espérance de vie des Japonais qui est la plus élevée au monde. En l’espace de 5 mois, 4 employés sont morts de façon anormale et rapide : le 12 mai 2011, un sexagénaire employé par la sous-traitance s’est senti mal et est décédé 2 jours plus tard. Le 16 août 2011, un employé de la centrale nucléaire est mort d’une leucémie foudroyante . Il avait travaillé pour Tepco durant une semaine, affecté à la surveillance de points chauds. Le 6 octobre 2011, un autre travailleur employé à la centrale est décédé subitement. Enfin, dernier en date, le 11 octobre 2011, un employé d’une cinquantaine d’années est mort brusquement alors qu’il se rendait à son lieu de travail, la centrale de Fukushima Daiichi.
A ces décès, il faut ajouter tous ceux dont on ne parle pas : de nombreuses personnes, employées par la sous-traitance, ont disparu ainsi des décomptes de Tepco. L’agence de sûreté nucléaire, on se souvient, avait épinglé l’entreprise en juin car celle-ci avait « égaré » des listes d’employés vacataires qui étaient intervenus sur le site, empêchant tout suivi médical de 69 personnes contaminées.

Il n’en a pas fallu plus pour que des rumeurs circulent sur internet sur le décès effectif de ces ouvriers intérimaires, information impossible à vérifier à ce jour bien qu’un journaliste du Shukan Asahi, M. Imanishi, ait entendu que des ambulances arrivaient 10 fois par jour à la centrale. A qui étaient destinées ces ambulances, et pourquoi ni les employés de Tepco, ni les ouvriers hospitalisés, ni les médecins n’ont-ils pas le droit de parler ? Il est évident que si un jour un journaliste arrivait à prouver ce genre d’information, l’image du nucléaire serait ternie à jamais et anéantirait tous les efforts du lobby nucléaire pour cacher la vérité. Il est incroyable que la catastrophe de Tchernobyl n’ait d’ailleurs pas eu plus d’impact sur l’énergie nucléaire dans le monde. La raison en est que l’OMS, qui était la plus à même de prendre des mesures de protection des populations, s’est tue. Condamnée au silence par un vieil accord avec l’AIEA , elle est devenue une institution criminelle, laissant tomber malade les gens vivant dans les territoires contaminés, et niant leseffets des faibles doses sur la santé humaine.

Il faut en effet savoir que Tchernobyl a généré un million de victimes, comme le rappelle Janette Sherman, biologiste américaine et spécialiste en toxicologie. Dans la vidéo ci-dessous, elle présente le livre déjà cité « Chernobyl. Consequences of the catastrophe for people and environnement » d’A. Yablokov et de V. et A. Nesterenko, édité en 2009 par l’Académie des Sciences de New York avec plus de 5000 références scientifiques (et bientôt édité en français).
Les auteurs de ce livre estiment à 985 000 le nombre de décès survenus à cause de Tchernobyl dans le monde entier entre 1986 et 2001, chiffre qui a encore augmenté depuis cette date. Janette Sherman dénonce également l’accord entre l’OMS et l’AIEA, signé en 1959. L’OMS est théoriquement garante de la santé des populations dans le monde et fait autorité auprès des États membres. Elle devrait, conformément à sa Constitution, être indépendante de tout intérêt commercial. Pourtant le 28 mai 1959, elle a signé avec l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) un accord par lequel aucune de ces deux agences de l’ONU ne peut prendre de position publique qui puisse nuire aux intérêts de l’autre (accord référencé WHA 12-40). Or, l’AIEA a été constituée en 1957 pour faire la promotion du nucléaire civil…

Cet interview a été réalisé le 6 mars 2011 soit 5 jours avant la catastrophe de Fukushima. (Sous-titrage en français)

Il faut aussi voir pour être complet la conférence de presse donnée par le Dr. Helen Caldicott, physicienne australienne, auteure et avocate anti-nucléaire qui a fondé plusieurs associations qui luttent contre l’utilisation de l’énergie nucléaire, de l’uranium appauvri pour des munitions, et des armes nucléaires en général. La conférence s’est tenue à Montréal, au Canada, le 18 mars, une semaine seulement après la catastrophe nucléaire.

Fukushima est bien pire que Tchernobyl

Il est certain que la situation ne va pas s’améliorer au Japon, l’expérience de Tchernobyl le démontre. Le fait de laisser vivre des millions de personnes dans un environnement contaminé apportera son lot de problèmes et de souffrances. Une grande sagesse a fait fuir de cette zone dangereuse beaucoup de femmes enceintes, protégeant leurs futurs enfants des radiations. Mais qu’en est-il de celles qui sont restées ? Que doit-on déduire du non-dit du milieu médical, relevé parKeiko Ichikawa ? Si les médecins japonais cachent les malformations et les enfants mort-nés, comment de réelles statistiques pourront-elles être établies ? On connaît déjà les dégâts épouvantables causés par l’uranium appauvri dus aux bombardements lors de la guerre en Irak, et on imagine avec effroi l’avenir des populations japonaises soumises à de fortes contaminations. La santé est un sujet difficile à aborder, le lobby nucléaire est très puissant dans le monde entier et cherchera à minimiser toutes les mauvaises nouvelles. Mais la santé n’a pas de prix et chacun doit se battre pour la conserver. Amis lecteurs, ce sujet est très grave, soyez vigilants et dénoncez toute désinformation, partout où vous le pouvez !

Merci à Etienne Servant pour ses infos en continu sur Fukushima Informations, à Kibo-promesse pour ses articles de qualité, à Véronique Ratel, de IndependentWHO pour l’aide apportée à la collecte des sources, à Jeep pour ses traductions sur aweb2u, à Hélios pour ses traductions sur Bistro bar blog et à Kna60 pour la mise en ligne de nombreuses vidéos sous-titrées en français ! Sans toutes ces personnes bénévoles à la recherche de la vérité, cet article n’aurait pu voir le jour.

http://fukushima.over-blog.fr/

15:47 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Tchernobyl : le sacrifice

 

11:09 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

26/11/2011

Iode 131 en Hongrie : des niveaux de rejets très élevés et peut-être sous-évalués, selon la Criirad

 

Alors que la source des rejets d'iode 131 dans l'atmosphère a été identifiée à Budapest, la Criirad alerte sur les niveaux élevés de rejets déclarés par l'institut responsable de la contamination et leurs impacts possibles sur la population locale.

 

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) annonçait, le 17 novembre dernier, avoir identifié "très probablement' la source des rejets d'iode 131 détectés dans l'air de plusieurs pays européens début novembre. Un institut
 de production de radioisotopes de Budapest (Hongrie) serait ainsi à l'origine de rejets intervenus du 8 septembre au 16 novembre 2011, a signalé l'autorité à l'énergie atomique hongroise (HAEA) à l'AIEA.

Des rejets radioactifs élevés déjà constatés cet été

"Selon les informations publiées sur le site officiel HAEA, l'institut de production de radioisotopes (Izotop Intezet) 
disposerait d'une autorisation de rejets annuels de 1.600 GBq soit 1.600 milliards de Becquerels", indique la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), qui souligne qu'aucune indication ne précise si cette autorisation concerne l'ensemble des substances radioactives ou seulement l'iode 131. "Cependant le directeur 
de l'institut se réfère à cette limite pour indiquer que les rejets d'iode 131 effectués depuis le début de l'année (624 GBq) 
sont à 39 % de l'autorisation annuelle, ceci conforte l'idée que les 1.600 GBq peuvent concerner l'iode 131". Toujours selon l'institut, de janvier à mai 2011, 300 GBq d'iode 131 auraient été rejetés dans l'atmosphère, puis 324 GBq de septembre au 16 novembre. De juin à fin août, l'installation a été arrêtée du fait de rejets radioactifs anormalement élevés.

Des doses inacceptables pour la population locale ?

Selon la Criirad, les rejets déclarés depuis début janvier par l'institut sont très élevés : "Un rejet d'iode radioactif de 300 + 324 GBq soit 624 GBq tel que celui déclaré par Izotop Intezet pour l'année 2011 est 28.300 fois supérieur aux rejets d'iode radioactif effectués en 2009 par la centrale électronucléaire du Tricastin (France) 
et 130 fois supérieur à ceux effectués par l'usine de retraitement de La Hague". Des niveaux susceptibles de conduire "à des doses inacceptables pour la population locale". Ces doses dépendent de la répartition des rejets dans le temps, de la hauteur du point de rejet, des conditions météorologiques, de la présence ou non d'espaces cultivés à proximité… "Mais à titre de comparaison, il est utile d'indiquer que les autorités belges responsables 
de la fixation des autorisations de rejet en iode 131 de l'IRE (Institut national des Radioéléments) à Fleurus 
considéraient qu'une dose efficace de 1 milliSievert (pour le groupe de population le plus exposé) correspondait à 
un rejet annuel de 279 GBq (conditions de rejet classiques) ou à un rejet concentré de 84 GBq sur 35 jours. Dans le cas de l'institut de Budapest, les populations locales pourraient donc subir une dose supérieure à 1 milliSievert 
c'est-à-dire à la dose maximale annuelle admissible admise au niveau international (CIPR)".

Pour la Criirad, il faut donc mesurer d'urgence les niveaux de contamination dans l'environnement de l'installation d'iode 131 et d'autres substances radioactives pour vérifier que les rejets n'ont pas été sous-estimés et alerter la population locale sur la consommation de produits végétaux et laitiers locaux.

10:58 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)