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14/04/2012

La catastrophe de Fukushima au jour le jour (ACRO)

Créée à la suite de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, l'ACRO est une association d'information et de surveillance de la radioactivité, dotée d'un laboratoire d'analyse et agréée de protection de l'environnement.

http://www.acro.eu.org/chronoFukushima.html

 

FUKUSHIMA : LE BASSIN DE STOCKAGE DU REACTEUR N°4 UNE EPEE DE DAMOCLES SUR LE MONDE

LE BASSIN DE STOCKAGE DU REACTEUR N°4 UNE EPEE DE DAMOCLES SUR LE MONDE | FUKUSHIMA INFORMATIONS | Scoop.it

Ce sont plus de 6 séismes qui ont frappés le Japon ces sept dernier jours, dont un lundi d'une magnitude 4.6 au large de Fukushima. Dans le cas ou le bassin de stockage de combustible du réacteur N°4 considérablent affaibli par les explosions viendrait à s'effondrer, tout l’hémisphère nord serait durablement contaminé, car il ne serait plus possible d’intervenir sur le site à cause d’une trop grande radioactivité, ce qui provoquerait l’abandon des systèmes de refroidissement des autres structures (cœurs et piscines), l’ensemble représentant plus de 2400 tonnes de combustible.

liens vers la carte des séismes : http://www.japanquakemap.com/week ;

Fukushima c'est actuellement 4 réacteurs hors confinement , dont 3 avec la fusion complète ou partielle des coeurs !

Mais tout va bien les cerisiers sont en fleurs, et les compteurs geigers crépitent de joie à Tokyo.

http://www.scoop.it/t/fukushima-informations/p/1594385031...

 

 

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13/04/2012

Appel mail-art du Château de Seedorf (Suisse)

 

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12/04/2012

Sans nouvelles d'Islande : Pourquoi ?

  
>  Si quelqu'un croit qu'il n'y a pas de censure actuellement, qu'il
 nous dise pourquoi on a tout su au sujet de ce qui se passe en Egypte, en Syrie ou en Lybie et pourquoi les journaux n'ont absolument rien dit sur ce qui se passe en Islande 
>  En Islande,
>  -    le peuple a fait démissionner un gouvernement au complet,
>  -    les principales banques ont été nationalisées et il a été
 décidé de ne pas payer la dette qu'elles avaient contractée auprès de banques de Grande Bretagne et de Hollande, dette générée par leur mauvaise politique financière
>  -    une assemblée populaire vient d'être créée pour réécrire la Constitution.

Et tout cela, pacifiquement.
> Toute une révolution contre le pouvoir qui a conduit à cette crise.
> Voilà pourquoi rien n'a été publié pendant deux ans.
> Que se passerait-il si les citoyens européens en prenaient exemple ?
> 
> Brièvement, voici l'histoire des faits :
> -    2008 : La principale banque du pays est nationalisée. La
 monnaie s'effondre, la bourse suspend son activité. Le pays est en banqueroute.
> -    2009 : Les protestations citoyennes contre le Parlement font
 que des élections anticipées sont convoquées et qu'elles provoquent la démission du Premier Ministre et, en bloc, de tout le gouvernement. La situation économique désastreuse du pays persiste. Par le biais d'une loi, il est proposé à la Grande Bretagne et à la Hollande le remboursement de la dette par le paiement de 3.500 millions d'euros, montant que paieront mensuellement toutes les familles islandaises pendant les 15 prochaines années à un taux d'intérêt de 5%.
> -    2010 : le peuple descend à nouveau dans la rue et demande que
 la loi soit soumise à referendum.
> En janvier 2010, le Président refuse de ratifier cette loi et
 annonce qu'il y aura une consultation populaire.
> En mars, le referendum a lieu et le NON au paiement de la dette
 remporte 93% des voix.
> Pendant ce temps, le gouvernement a entamé une investigation pour
 régler juridiquement les responsabilités de la crise.
> Les détentions de plusieurs banquiers et cadres supérieurs
 commencent.
> Interpol lance une enquête et tous les banquiers impliqués
 quittent le pays.
> Dans ce contexte de crise, une assemblée est élue pour rédiger une
 nouvelle Constitution qui reprend les leçons apprises de la crise et qui se substitue à l'actuelle qui est une copie de la constitution danoise.
> Pour ce faire, on a recours directement au peuple souverain.
  On élit 25 citoyens sans filiation politique parmi les 522 qui se sont présentés aux candidatures. Pour cela, il faut être majeur et recueillir le soutien de 30 personnes.
> -    L'assemblée constituante commence ses travaux en février 2011
 afin de présenter, en partant des avis collectés dans les diversesassemblées qui ont eu lieu dans tout le pays, un projet de Grande Charte.
> Elle doit être approuvée par l'actuel parlement ainsi que par
 celui qui sera constitué après les prochaines élections législatives.
> 
> Voici, en bref, l'histoire de la Révolution Islandaise :
> -    Démission en bloc de tout un gouvernement
> -    Nationalisation de la banque
> -    Referendum pour que le peuple puisse se prononcer sur les
 décisions économiques fondamentales
> -    emprisonnement des responsables de la crise et
> -    réécriture de la constitution par les citoyens
> 
> Nous a-t-on parlé de cela dans les médias européens ?
> En a-t-on parlé dans les débats politiques radiophoniques ?
> A-t-on vu des images de ces faits à la TV ?
> Bien sûr que non !
> Le peuple islandais a su donner une leçon à toute l'Europe en
 affrontant le système et en donnant une leçon de démocratie au reste du monde.
> 

 

10/04/2012

J'ai lu Mémoires du Serpent de Michel Host

Note parue sur :  http://www.lacauselitteraire.fr/memoires-du-serpent.html

 

Mémoires du serpent, Michel Host

Hemann éditeur, 2010, 170 pages, 22 €

Dans ces Mémoires du Serpent, on y entre et on y plonge même, avec un plaisir quasi enfantin, et il s’agit bien de cela, d’une fable fantaisiste et ludique, mais néanmoins pleine de fond et de sens. Ces Mémoires du Serpent ne sont rien de moins que la véritable histoire de la Genèse, narrée par celui qui en fut le maître d’œuvre, connu sous le nom de Satan et bien d’autres noms encore plus ou moins désobligeants, et à côté de laquelle la version de la Bible fait figure de mauvaise et lugubre plaisanterie.

« Pourquoi ne m’ont-ils pas reconnu, moi leur créateur, si visible, à leurs pieds parmi les herbes, dans les trous de la terre, ou sous leurs yeux dans les branches des arbres ? Mon nom est Heywa. Je suis l’envers et l’endroit, je suis la vie riante et belle, la vie sombre et laide, je suis le commencement et la fin, le serpent coloré qui aime à dérouler ses anneaux dans les ténèbres et dans la lumière ».

Edmund Orpington, professeur anglais fraîchement retraité, décide d’acquérir pour ses vieux jours un vieux château des Highlands, hanté comme il se doit (mais ceci est une autre histoire), le château de Deathstrike. Outre la population locale des plus accueillantes, il y fait la connaissance de la jeune et charmante Miss Ophélia Mac Callahan, qui deviendra sa nouvelle gouvernante. C’est elle qui conduira le professeur, lors d’une de leurs excursions, dans un souterrain oublié où ils découvriront, après quelques fouilles guidées par un mystérieux reptile, ces mémoires transcrites à cet endroit même par le moine Paphnuce, au XIe siècle. Miss Mac Callahan deviendra alors aussi une assistante à la traduction de ces textes rédigés en latin, non pas en anglais, mais en français, langue bien plus à-propos selon le professeur.

 

« Porter des santés à l’Écosse, à ses collines venteuses, à ses averses rafraichissantes, à ses brouillards impénétrables, à ses habitants valeureux… fit monter la chaleur ambiante de plusieurs degrés Celsius ».

Michel Host avec ce livre s’est fait plaisir et nous prenons tout autant le nôtre, bons vins, bonne chère, soutiennent nos deux traducteurs, et de là à passer aux plaisirs de chair, nous patienterons encore quelques chapitres… Un minimum pour aller au fond du sujet, si gentiment et joyeusement subversif (certains voudront peut-être dresser le bûcher ?).

Nous noterons qu’en cela, nos deux protagonistes et avec eux au moins une bonne partie de la population locale, voire de l’Écosse toute entière, sont les dignes créatures de leur créateur qui, après avoir inventé l’espace et mis le temps en marche, créa sa première œuvre incontournable : le premier bar du monde.

« je vis clairement que “cela était bon”, et cela l’était bel et bien : il fallait que nous nous désaltérions mes aides et moi, la tâche de créateur n’étant pas si simple et la chaleur paradisiaque s’avérant accablante ».

Un roman plein d’humour et de bonnes manières y compris envers les animaux.

On connaît Michel Host pour son amour de la langue et de la culture hispanique, aussi est-il surprenant de voir ce livre prendre place en Angleterre, mais il a eu donc vite fait de déménager en Écosse, et l’Écosse on le sait, n’est pas l’Angleterre. Il faut souligner que l’auteur règle subtilement ses comptes avec certaines manières anglo-saxonnes, avec la présentation de deux démons infréquentables pour leurs pairs, Time is money et My taylor is rich, qui, bannis pour tentative de corruption du couple originel pas même encore réveillé, s’en iront construire la City avant de se répandre plus tard Outre-Atlantique.

« Et dès qu’il leur prit la fantaisie de faire des enfants, j’envoyai ceux-ci plus loin encore, au-delà du grand océan, en un autre lieu qu’ils allaient nommer Wall Street, au bord du fleuve Hudson… Je l’avoue, mon ami, tout cela, qui fut plutôt mal inspiré, mis en œuvre de manière approximative, finira un jour selon le pire des scénarios. Inflation ! Récession ! Chômage ! Rhumatismes chez les banquiers ! Crise mondiale… ! Que sais-je encore ! »

Et nous nous régalons donc d’apprendre enfin la vérité sur l’histoire de nos commencements, mais petite critique, cependant, était-ce l’abondance de plus en plus rabelaisienne de mets et boissons ? Il semblerait que sur la fin, la traduction des Mémoires du Serpent soit un peu vite expédiée, afin sans doute de passer à la fête et au baptême, doux sacrilège, de deux chatons, personnages non négligeables de ce roman, devenus grands. De véritables bacchanales donc, qui devaient clore en beauté ce roman des plus pertinemment facétieux et si délicieusement épicurien.

 

Cathy Garcia

 

 

Michel Host.png Michel Host né en 1942, en Belgique, de parents français, vit actuellement entre Paris et un village de Bourgogne. A enseigné avec un immense plaisir la langue et la littérature espagnoles, successivement à des lycéens, des étudiants et des agrégatifs. A toujours écrit et aussi traduit de l’espagnol et du portugais. A publié des poèmes : Déterrages / Villes (Dumerchez, 1997) ; Graines de pages (Eboris, Genève, 1999) ; Alentours (L’Escampette, 2001), Poème d’Hiroshima (Rhubarbe, 2006). Figuration de l’Amante (Poèmes, Ed. de l’Atlantique, 2010).Des romans chez Grasset : L’Ombre, le fleuve, l’été (1983, prix Robert Walser), Valet de nuit (1986, prix Goncourt)… chez Fayard : Converso ou la fuite au Mexique (2002), Zone blanche (2004)… Des nouvelles : Les Cercles d’or  (Grasset, 1989), Heureux mortels (Grand prix S.G.D.L. de la nouvelle, Fayard, 2003)… etc. L’Amazone boréale (nouvelles, Ed. Luc Pire, Bruxelles, 2008). A traduit de Luis de Góngora : Les Sonnets (Dumerchez, 2002), la Fable de Polyphème et Galatée (L’Escampette, 2006), d’Aristophane, Lysistrata, (Ed. Mille & Une Nuits, 2009),3O Poèmes d’amour de la tradition Mozarabe d’al-Andalus (Ed.de l’Escampette, 2010), de Jorge Manrique, Coplas por la muerte de su padre (Ed. de l’Atlantique -Collection Hermès 2011).« La poésie m’est langue fondamentale, surgissement et violence, parfois traduisibles dans la langue maternelle. Son haut voltage n’est tolérable que par intermittence. Selon ma pratique, elle peut informer le roman, voire la nouvelle. » Direction d’ateliers d’écriture durant plusieurs années en milieux scolaires difficiles, professionnels et étudiants, au Blanc-Mesnil, à Bobigny, Nanterre, Cherbourg, Paris, et aujourd’hui à Muret. « Je suis né à la littérature et à la langue française dans l’exploration des poètes et penseurs de la Renaissance (Marot, du Bellay, Ronsard, Montaigne, Rabelais…). De là m’est venu naturellement un profond intérêt pour les classiques grecs, latins, allemands, espagnols et portugais notamment. Mes philosophes de prédilection : Socrate, Jésus, Jeremy Bentham, tous témoins d’une « morale naturelle » de fond : « Ne fais à autrui ce que tu ne voudrais qu’il te fasse, aime-le, ne porte pas atteinte à sa vie. » Mes devises : « Faisons provision de rire pour l’éternité. » (Marquise de Sévigné) – « Le combat est mon repos. » (Don Quichotte). Ces quelques lignes proposent un portrait subjectivement positif : je laisse de côté des défauts bien ordinaires, entre autres un art certain de déplaire, source de plaisirs et de déplaisirs selon les circonstances. Je ne puis me passer  de silence et de musique, de l’amour et de la conversation des femmes et des enfants ; de la confiance des animaux familiers ou non ; de l’amitié dans les travaux partagés ; d’un jardin où respirer, voir les arbres, les nuages, la beauté du monde, oublier les faux maîtres à penser, penser avec ma tête après avoir lu de vrais maîtres.»

 

Grèce : « Jamais on ne pensait en arriver là »

http://www.lesoir.be/actualite/monde/2012-04-05/grece-jam...

jeudi 05 avril 2012, 18:34

Le suicide d'un septuagénaire grec à quelques pas du Parlement, hier, traduit un désarroi qui touche toute la Grèce. « Nous nous pensions à l'abri du besoin », confient Effie et Konstantinos, deux jeunes grecs. Témoignages

Grèce : « Jamais on ne pensait en arriver là »

AP

Quand on ne la connaît pas encore, Effie peut paraître épargnée par la crise. Elle n'a pas perdu son emploi, elle vit seule dans un grand appartement en plein quartier touristique d'Athènes et elle insiste pour m'offrir un verre dans le restaurant de l'Acropolis museum. Mais il suffit de lui parler un petit peu pour comprendre qu'elle ne fait que sauver les apparences. Sa situation est bien plus précaire qu'elle ne paraît.

« Je gagnais 1200 euros par mois. Aujourd'hui, je n'en touche plus que 800. En juin, mon salaire sera encore diminué pour ne plus représenter que la moitié de ce que je gagnais initialement » En juin, elle sait qu'elle va devoir retourner vivre chez ses parents. « À 32 ans, alors que cela fait dix ans que je paye seule mon loyer, je vais devoir recommencer à dépendre de mes parents. »

« Trouver des petites astuces pour nouer les deux bouts »

Si on lui avait dit cela il y a dix ans, elle n'y aurait certainement pas cru. « . Nous nous pensions à l'abri du besoin. Je parle plusieurs langues, j'ai un Master en criminologie et je fais le boulot dont j'ai rêvé pendant toutes mes études. Jamais je ne pensais en arriver là, et pourtant, tous les jours je dois trouver des petites astuces pour nouer les deux bouts. » Elle confie entre autre ne plus payer le métro depuis des mois et utiliser la carte de la cantine de l'université de sa sœur pour manger gratuitement le midi. « Sans toutes ces petites choses, je ne m'en sortirai pas. »

Quand on marche dans les rues d'Athènes, on voit de nombreuses enseignes de magasins qui ont fermé. Effie me montre un rez-de-chaussée commercial à l'abandon. « C'était mon coiffeur. Maintenant quand tu te rends dans un de ces petits commerces dans lesquels tu avais l'habitude d'aller, tu trouves souvent porte close. »

Pour elle, la crise aura quand même eu un effet positif, même si ce n'est qu'une très maigre consolation. « Ce qui s'est passé nous a réveillés. Avant cela, nous étions fort individualistes. La politique nous intéressait peu, nous étions des consommateurs. Nous ne nous intéressions vraiment qu'à notre petit microcosme. Mais avec la crise, nous nous sommes rendu compte que ce qui se passe hors de nos maisons nous affecte aussi. Cela a renforcé un certain sens du patriotisme. Cela a aussi changé notre vision de l'Europe. Ce qui arrive en Espagne affecte la Grèce, ce qui arrive en Grèce affecte l'Allemagne, la France, on est tous liés et maintenant on en est conscients. »

« Notre situation échappe complètement aux autres pays d'Europe »

Pour Konstantinos, journaliste à SKAI TV, la première chaîne du pays, cette prise de conscience n'a pas encore eu lieu dans les pays moins touchés par la crise. « Ce qui se passe en Grèce échappe complètement aux Européens. Ils ne voient que des chiffres, ils ne voient pas les gens fouiller les poubelles ni le coup de pied dans la dignité d'un peuple. Dans six ou sept mois, quand la crise frappera vraiment à leur porte et que les pensions commenceront à être supprimées, alors ils se rendront compte qu'on est tous sur le même maudit bateau. Et seulement, ils comprendront la nécessité d'être solidaire. »

« Ce qui arrive est de notre faute. En fait, c'est plutôt la faute des politiques mais c'est nous qui avons voté pour eux », rectifie Effie. « Nous avons fait une erreur mais nous n'avions pas les outils pour le prévoir. Les autres pays européens, eux, peuvent tirer les leçons de ce qui nous arrive. Reste à espérer qu'ils prendront les bonnes décisions. »

Elodie lamer (st.)

09/04/2012

Les carnets d’eucharis n°33

http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/archive/2012/04...

 

PRINTEMPS 2012

 

 

LES CARNETS D'EUCHARIS N°33, Nathalie Riera

2012 © Photo : Nathalie Riera - Série « Photobiographique/Autoportrait en herbe »

 

 

Photobiographique

NATHALIE RIERA

 

Gertrude Käsebier

PHOTOGRAPHE

 

 

 

 

 

■■■Thomas Brummett

 

DU CÔTÉ DE…

Jos Roy(choix de poèmes)

Roberto BolañoTrois/Les chiens romantiques

Cathy Garcia(Délit de photos)

 

CHRISTIAN BOURGOIS EDITIONS ADOLFO BIOY CASARES quelques jours au Brésil

EDITIONS ISOLATO CLAUDE DOURGUIN La peinture et le lieu

EDITIONS NOUS JEAN DAIVE L’énonciateur des extrêmes

CARDERE EDITIONS CATHY GARCIA Les mots allumettes

 

AUPASDULAVOIR

PIERRE AGNELGustave Roud, Le temps de l’Adieu n’est plus. Le temps de la Salutation commence

NATHALIE RIERAGustave Roud, attaché à la même seule échappée

 

■■■ AMELIA ROSSELLI[Hommage]

 

Patti Smith … Walter Benjamin

 

DES LECTURES/DES PORTRAITS

Susan Sontag Le prurit de l’interprétationpar Nathalie Riera

Roberto Bolaño lâche ses chiens romantiques par Patrice Beray

Guido Cavalcanti / Danièle Robert IME, éditions Rimes & raison par Claude Minière

Paul Louis Rossi IME, éditions La porteuse d’eau de Laguna & Les Chemins de Radegonde par Tristan Hordé

[Disparition]Antoni Tàpies, métaphysicien de la matière par Claude Darras

 

REVUE(S)

Diérèse – # 56 (Thierry Metz)

La Voix des Autres – # 5 (Cahier central Angye Gaona)

18:11 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

08/04/2012

Le système bancaire mondial ! -part 1 /4 -

Le système bancaire, La PLUS GRANDE ARNAQUE dans toute l'histoire de l'humanité !

06/04/2012

Michel Serres, "je suis pauvre", la voix de la sagesse

SUMAJ KAWSAY : LE BIEN-VIVRE

Source : http://magick-instinct.blogspot.fr/2012/01/sumaj-kawsay-l...

Grâce au blog de Cathy Garcia, je découvre le bel entretien qu'Edgar Morin accorde au site Terraeco.net sous le titre inquiétant de : Nous avançons comme des somnambules vers la catastrophe. Le thème de la vitesse et de l'accélération du temps, le passage progessif d'un temps qualitatif à un temps quantitatif n'est pas une nouveauté, puisque René Guénon, prophétique sur ce point, en avait déjà soulevé les tenants et aboutissants dés 1927 dans La crise du monde moderne, et en 1945 dans Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps.

 

Pour sa part, le monde indigène andin (1) repose sur une topologie quadrillant l'espace où se déploie le temps sacré de la 'splendide existence' Allin Kawsay et du 'bien vivre', Sumaj Kawsay. C'est donc une temporalité qualitative et épanouie, gorgée d'intemporalité (2). Mais le mode de vie occidental lui, dévore l'espace et contracte le temps : on se sent de plus en plus confiné et à l'étroit, pressé et opprimé par toutes sortes d'urgences quotidiennes. René Guénon déclare d'ailleurs que "la marche de l'humanité actuelle ressemble véritablement à celle d'un mobile lancé sur une pente et allant d'autant plus vite qu'il est plus près du bas". Tout va plus vite, tout s'accélère, tout le monde court.

 

Le monde de la Pachamama, mère de l'espace-temps, l'expérience andine du temps est bien différente. Le temps n'est pas quelque chose dont nous 'disposons' comme un compte en banque et que nous pouvons 'perdre', 'gaspiller' ou 'investir'. On ne peut pas 'manquer' de temps. 'L'être humain andin', le runa, vit dans le temps comme on vit dans un espace ouvert. Le temps est comme la respiration, le battement du coeur, le cycle du jour et de la nuit, totalement déployé. Il est une relationalité cosmique qui va toujours de pair avec l'espace, une expression de Pacha. Les catégories temporelles importantes ne sont donc pas 'en avance', 'en retard', 'passé' ou 'futur', mais 'avant' ñawpaj et 'après' qhepa. Le 'maintenant' andin, son 'présent', kunan, est un déploiement, comme une fleur qui s'ouvre au matin et qu'on respire lentement. Le temps est d'ordre qualitatif, relié à l'intemporel qu'il exprime. En aymara, il est même sexuellement qualifié ; il existe un temps féminin et un temps masculin. Les qualités du temps s'expriment selon la densité, le poids et l'importance des évènements.
 
Parfois, des faits sacrés ayant eu lieu une cinquantaine d'années auparavant finissent par rejoindre le temps mythique et millénaire des chullpas, le temps sacré des ancêtres de bien avant. Certains grands maîtres andins peuvent avoir parcouru la terre récemment, quelques siècles en arrière. Qu'importe, on assurera qu'ils vécurent aux époques les plus anciennes et on les projettera dans le temps des chullpas millénaires, sans tenir compte de la chronologie établie patiemment par l'historiographie. Cette manière de faire représente la qualité du temps, pas sa chronologie ou le temps linéaire.
 
Il n'y a pas de fin ni de début au cercle du temps. Les ancêtres sont toujours là, le futur est déjà ici. Il existe des 'temps intenses' et des 'temps mous' ; d'une certaine façon, la conception andine du temps reflète le kairos grec plutôt que le kronos. Un peu comme dans Cohelet (ec. III :1-8), il y a un temps pour semer et un temps pour récolter, un temps pour se taire et un temps pour parler. Il existe aussi un temps rituel pour célébrer telle ou telle cérémonie, mais dans tous les cas, on ne peut ni ne doit exercer de pression sur le temps et c'est pourquoi les supposés 'gains de temps' ne sont à long terme pour le runa que des 'pertes' et des 'dégradations'.

 

La manipulation andine du temps dans le quotidien apporte des exemples phénoménologiques de ce trait constitutif profond. L'un des premiers constats du voyageur occidental lorsqu'il parcourt les terres indigènes, c'est qu'il lui faut constamment faire face au manque généralisé de ponctualité. Nous n'avons pas la même lecture du temps, la même façon de le vivre. La fameuse 'heure péruvienne' ou 'bolivienne' n'est pas le reflet d'une paresse, d'un manque de parole ou de discipline. Elle exprime plutôt une posture différente au regard du temps de l'horloge, temps mesuré et donc, quantitatif. L'heure est 'bonne' quand c'est le moment approprié. Et l'heure exacte peut donc être, de ce point de vue, la 'mauvaise heure', s'il m'est permis de paraphraser le titre du roman de Gabriel Garcia Marquez, La mala hora.

Comme dimension unique, l'espace-temps n'est connu de nos scientifiques que depuis 1900 et ne fut mathématisé qu'en 1908. Il constitue pourtant le fond millénaire de la sagesse andine. Le terme quechua et aymara Pacha, signifie simultanément 'temps' et 'espace'. Les deux concepts sont inséparables et il n'existe pas de mot quechua ou aymara pour designer spécifiquement le temps, indépendamment de l'espace. Pour ce faire, on utilise d'ailleurs un terme occidental, un mot espagnol quechuisé et aymaraisé : timpu. C'est une information importante sur l'expérience andine de la temporalité, inséparable de l'espace. Le Cosmos, Pacha, c'est quatre dimensions et non trois, c'est un tissu interconnecté de rapports spatio-temporels. Le temps andin est étroitement relié aux phénomènes pachasophiques, au point de n'être concevable qu'en termes topologiques. C'est pourquoi le temps diffère, selon que l'on se trouve en France ou à Tiwanaku. L'espace affecte le temps.

 

Si l'on tient compte de cette leçon de la tradition andine, un recouvrement qualitatif du temps ne peut passer que par sa reterritorialisation. Cependant, "tout milite contre, la technologie, la communication… Le téléphone portable et toutes les technologies de ce genre, de façon très puissante, font que les gens ne sont jamais vraiment où ils sont. C’est une illusion d’ubiquité qui finalement veut dire que si tu es partout, tu n’es nulle part. C’est la création, pour moi, d’un homme vide, tout à fait déterritorialisé, anticipé par Robert Musil dans L’homme sans qualité. C’est un mec qui, en 1905, voit que le monde va devenir peuplé d’êtres déterritorialisés, déracinés, ballottés à droite à gauche, et qui vont identifier cette servitude totale avec la liberté. C’est une confusion dangereuse" (Miguel Benasayag in La Liberté, c'est déployer sa propre puissance dans chaque situation). A l'inverse de tout cela, on connait l'importance du territoire dans la pensée indigène. En France, tout mon travail s'enracine sur une terre du dragon. En Bolivie, il rayonne depuis mon lieu du feu, situé à 5000 mètres d'altitude en terre kallawaya. Le territoire pose le temps et freine les chronophagies. L'homme n'y devient pas une abstraction déterritotialisée et isolée de son environnement. Il est enraciné dans le Pacha. Il est terre qui marche, dit un proverbe Colla. Il est lui-même constitué de Pacha et n'en est pas séparé.

Un rituel de l'amauta Edmundo Pacheco, face à la montagne sacrée Illampu.
"Plus l'obscurité est intense, plus on a de chance d'y voir clair" (Magie Inconnue). S'il est possible de tirer avantage de la vitesse en profitant des failles qui apparaissent dans ce mouvement frénétique et troublé (3), il n'en demeure pas moins, selon Edgar Morin, que l'accélération du temps laisse présager de sombres catastrophes. Dans son article, Morin propose de décélérer là où c'est nécessaire : "Le vrai problème, c’est de réussir le ralentissement général de nos activités. Reprendre du temps, naturel, biologique, au temps artificiel, chronologique et réussir à résister."
 
La conclusion de l'article de Morin ne peut bien sûr que me toucher. Elle montre tout l'echo rencontré chez certains intellectuels occidentaux par le 'bien vivre' andin ou Sumaj Kawsay : "L’idéal de la société occidentale – « bien-être » – s’est dégradé en des choses purement matérielles, de confort et de propriété d’objet. Et bien que ce mot « bien-être » soit très beau, il fallait trouver autre chose. Et quand le président de l’Equateur Rafael Correa a trouvé cette formule de « bien-vivre », reprise ensuite par Evo Morales (le président bolivien, ndlr), elle signifiait un épanouissement humain, non seulement au sein de la société mais aussi de la nature. L’expression « bien vivir » est sans doute plus forte en espagnol qu’en français. Le terme est « actif » dans la langue de Cervantès et passif dans celle de Molière. Mais cette idée est ce qui se rapporte le mieux à la qualité de la vie, à ce que j’appelle la poésie de la vie, l’amour, l’affection, la communion et la joie et donc au qualitatif, que l’on doit opposer au primat du quantitatif et de l’accumulation. Le bien-vivre, la qualité et la poésie de la vie, y compris dans son rythme, sont des choses qui doivent – ensemble – nous guider. C’est pour l’humanité une si belle finalité. Cela implique aussi et simultanément de juguler des choses comme la spéculation internationale… Si l’on ne parvient pas à se sauver de ces pieuvres qui nous menacent et dont la force s’accentue, s’accélère, il n’y aura pas de bien-vivre."

 

Mais je me dois de nuancer. Le 'bien vivre' andin, Sumaj Kawsay ou la 'Splendide existence' Allin Kawsay, n'est pas du tout une création du président Correa, transmise par la suite à Evo Morales. D'une part il s'agit d'une conception andine très ancienne, et d'autre part, c'est bien Evo Morales qui le premier l'a introduite dans le champ politique, sur le conseil des yatiris et amautas indigènes. Il fut imité par la suite par le président équatorien, élu bien après Morales à la tête de son propre pays.

 

En équivalent français, le Sumaj Kawsay est connu des boliviens comme le "bien vivre" (vivir bien), tandis qu'en Equateur, on le qualifie plutôt de "bon vivre" (buen vivir).

 

En langue aymara ou jaqi aru, 'parole des hommes', le 'bien vivre' se dit Suma Qamaña. Suma signifie : plénitude, sublime, excellent, magnifique, élevé, beau. Qamaña signifie : vivre, vivre ensemble, être étant. La traduction par le terme "bien vivre" efface quelque peu le fait qu'il s'agit d'une "vie pleine", d'une vie épanouie et rayonnante très différente du 'mieux vivre' qui se fait souvent au dépend de l'autre, égoistement, en le dépouillant de ce qui lui revient, en s'emparant de ses richesses, en captant tout ce qui passe alentour et dans le plus complet déséquilibre de la loi du Ayni, qui harmonise l'acte de donner et celui de recevoir.

 

En langue quechua ou runa simi, 'langue des hommes', le 'bien vivre' se dit Sumaj Kawsay. Sumaj signifie : plénitude, élevé, supérieur, beau, splendide. Kawsay signifie : vie.

 

Le 'bien vivre' est par conséquent le processus de la vie en plénitude, la vie équilibrant le matériel et le spirituel, la splendeur d'une existence harmonieuse, de l'équilibre interne et externe de la 'communauté' ayllu, et de ceux qui y vivent. Toute forme d'existence est d'égale importance, nous existons tous dans un rapport de complémentarité et tout ce qui vit est précieux. En ce sens, l'homme n'est pas le 'roi du monde' ni son nombril narcissique. La critique laïciste fustige souvent cette position cosmocentrée, y distinguant un danger anti-humaniste. Mais c'est confondre humanisme et anthropocentrisme, au profit d'une dogmatique sans doute trop rigide. La Terre-Mère a ses cycles, ses jours et ses nuit. L'histoire des hommes connaît aussi ses hauts et ses bas. Les aymaras disent : suma qamañatakija, sumanqañaw. 'Pour vivre bien ou en plénitude, il faut tout d'abord être bien'. Savoir vivre implique tout d'abord d'être en bonne compagnie avec soi-même ou sumanqaña. Par suite, on sait comment entrer en bon rapport avec toutes les autres formes de vie. Il s'agit donc de vivre en harmonie avec soi-même, mais aussi avec les cycles de la Terre-Mère, du cosmos, de la vie et de l'histoire, en relation avec toutes les formes de vie. Il n'y a pas d'espèce reine quand la vie seule est reine.

Offrande à la Mama Cota, déesse du lac Titicaca
Aymara et quechua développent depuis des siècles ces savoirs liés au 'bien vivre'. Ainsi, les aymara distinguent treize principes et sciences du 'bien vivre'. 1/ Suma Manqaña : savoir manger 2/ Suma Umaña : savoir boire 3/ Suma Thokoña : savoir danser 4/ Suma Ikiña : savoir dormir 5/ Suma Irnakaña : savoir travailler 6/ Suma Iupiña : savoir méditer 7/ Suma Amuyaña : savoir penser 8/ Suma Munaña Munayasiña : savoir aimer et être aimé 9/ Suma Istaña : savoir écouter 10/ Suma Aruskipaña : savoir parler 11/ Suma Samkasiña : savoir rêver 12/ Suma Sarnaqaña : savoir marcher 13/ Suma Churaña, Suma Katukaña : savoir donner et savoir recevoir.

 

Bien entendu, les enseignements recouvrant ces treize points vont au-delà de ce que l'on entend ordinairement par boire, travailler, danser ou écouter. Le travail, par exemple, n'est pas cette corvée quotidienne que nous connaissons. Les aymara le définissent d'emblée comme une activité épanouissante, une joie et un plaisir plutôt que l'activité aliénante que nous impose la vie moderne. De même, la danse et le boire impliquent une activité tournée vers le sacré festif et célébratif. L'ivresse du temps sacré nous éloigne d'une vision hygiéniste et tristement austère du 'bien vivre'. L'utilisation chamanique de l'alcool n'est pas un héritage colonial. La Terre elle-même adore boire pour chuymat mantaña, chuymat apsuña, chuymat sartaña jawirjam sarantañataki ; 'entrer au coeur, faire sortir le coeur, émerger du coeur et devenir fluide comme le cours du fleuve'. L'écoute n'est pas non plus la seule perception des sons, mais une activité intégrale, beaucoup plus étendue et subtile... Il faut donc interpréter cette liste dans un sens à la fois littéral et symbolique et la situer dans la perspective d'un 'bien vivre' où verticalité et horizontalité communiquent pleinement sans s'opposer.
 
Dans une perspective plus vaste et macrocosmique, David Choquehuanca, ministre des affaires étrangères du gouvernement Morales, propose également 25 postulats pour comprendre le "Vivre Bien", adaptant les principes ancestraux indigènes au domaine politique.
 
En conclusion de ce bref aperçu, signalons que non seulement le "bien vivre" s'enracine dans les cultures aymara et quechua, mais qu'il est possible de le reconnaître également dans bien d'autres cultures indigènes. Le peuple mapuche le connaît sous le nom de Kyme Mogen, les peuples colombiens parlent de retourner à la Maloka, les guarani d'Amazonie enseignement la 'vie bonne' Teko Kavi, où se retrouvent des principes identiques. Chez les Mayas - qui n'ont prédit aucune fin du monde ni même l'élévation prochaine de la conscience en 2012 - ce concept est repris et repose sur deux postulats : Ronojerl kouchak upatan, 'tout a une fonction et une raison d'être' ; et Ronojerl jastaqki chaponkib, 'tous les éléments de l'univers sont connectés et reliés entre eux'.
 

NOTES :


(1) On aura remarqué que j'utilise plus facilement le terme 'indigène' que celui d''indien'. Dans les Andes, le mot 'indien', du fait de son utilisation péjorative pendant la période coloniale et aux temps de la république, est encore perçu comme une grave insulte par les indiens eux-mêmes, qui lui préfèrent l'expression 'indigène'. 'Indigène' sonne pourtant à nos oreilles occidentales de façon dépréciative, mais sur ce point je me plie à l'usage des premiers intéressés.
(2) Je ne compte pas développer ici le thème de l'éternité en milieu indigène, pas plus que commenter la différence entre la non-localité (cf. Magie Inconnue) et la déterritorialité propre au monde moderne, qui en est la dramatique parodie. Dans la cosmovision andine, l'intemporalité, la non localité et l'acausalité constituent une sorte de non-monde, parfois qualifié, comme c'est le cas chez les aymara, de 'quatrième monde' ou 'monde inconnu' kawki pacha. Il est clair qu'intemporalité et absence d'espace sont hors du champ de l'imagination et de la volonté. Nous pouvons concevoir l'infini - de façon très vague - comme un espace illimité, et l'éternité comme un temps illimité, les deux demeurant 'pour toujours', 'pour les siècles des siècles'. Mais nous sommes en revanche tout à fait incapables de concevoir l'absence de temps et d'espace, sans doute parce que nos dents ne peuvent se mordre elles-mêmes. L'intemporel désigne pourtant une absence de temps et d'espace que nous sommes dans l'impossibilité de concevoir, si bien que l'utilisation que nous faisons du terme 'éternité' s'inverse le plus souvent sous la forme d'un 'temps sans fin' et d'une infinité spatiale. De même pour la vacuité, que l'imagination transforme parfois en un espace vide, et donc en 'quelque chose', ce qui en est exactement l'inversion. C'est cependant l'impossibilité de concevoir et d'imaginer l'éternité qui engendre l'imaginale infinité du temps et de l'espace. Dans ce sens, temps et espace sont bien la phénoménalité même de l'intemporel, émanée de son impossible imagination, l'extériorisant en creux à la façon d'un négatif photographique, si l'on peut dire.
(3) Voir à ce sujet Magie Inconnue, p.145-147.

Nouvel album d'Anicet : Les cerfeuil sera cerise

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VOUS POUVEZ FEUILLETER LE NOUVEL ALBUM "ANICET": LE CERFEUIL SERA CERISE,
SUR LE SITE: http://anicetalbum.com/
 

 

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05/04/2012

NOUS VOULONS VOIR LA LUMIÈRE DE PORFIRIO MAMANI MACEDO


    DESEAMOS VER LA LUZ

vient de paraître aux Editions de l'Atlantique
dans la Collection étrangère bilingue Hermès,
traduction en français de MAX ALHAU.

Il s'agit d'un tirage sur beau Papier de création, blanc nacré, grain
subtil
,
250 gr. pour la couverture, 120 gr. pour les pages intérieures.

Le tirage en est limité et numéroté.

Si vous désirez vous procurer ce livre, vous pouvez le commander
aux Editions de l'Atlantique. Il vous suffit pour cela de tirer sur votre
imprimante le Bon de commande mis en pièce jointe, Bondecommande.pdf de le remplir
et de le renvoyer accompagné de votre règlement (à l'adresse
notée sur le Bon).   

 

"Nous désirons voir la lumière, pas le spectre de la lumière, l'herbe, pas le désert qui

remue dans nos poitrines."

 

"Je suis revenu à l'endroit où je t'avais laissée, et rien. Seule la porte immuable m'a

regardé, toi tu n'étais pas là. Les gens silencieux passaient fouettés par la pluie. Je

voulais disparaître comme l'eau de la pluie glacée, et rien. Le temps a poursuivi son

cours inexorable et moi, appuyé au mur de l'oubli, j'ai frotté mes mains sur les pores

de la pierre. Je voulais te dire que je t'aimais, mais je n'ai pas rencontré tes yeux ni ton

corps près de la porte qui a dû dissimuler notre rencontre. Maintenant je m'approche

de la nuit, de l'humaine nuit que j'ai héritée de Dieu."

 

J'avais publié Porfirio Mamani Macedo dans la revue Nouveaux Délits n° 5 en mai 2004, voir ausis la note de lecture pour son livre Eaux promises ici : http://delitdepoesie.hautetfort.com/archive/2012/01/27/ea... et je suis donc absolument ravie de le voir enfin chez un éditeur digne de ce nom !!!

 


   

21:52 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

02/04/2012

EXPÉRIENCE BLOCKHAUS

LUCIEN-HUNO BADER

JEAN-PIERRE ESPIL

JOSÉ GALDO

FRANCIS GUIBERT

DIDIER MANYACH

 

Collages de :

FRANÇOISE DUVIVIER

 

Préface de :

NICOLAS ROZIER

 

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À L’INITIATIVE DES AMIS DU SOLEIL NOIR

 

EXPÉRIENCE BLOCKHAUS

 

 

Un livre de 96 pages avec rabats, cousu, format 13,5 x 20 cm, sur Olin.

 

 

© L’arachnoïde & les auteurs, 2011-2012

 

 

BON DE COMMANDE


 

http://blockhaus.editions.free.fr/

 

Voir aussi l'ID 384 sur Décharge :

 http://www.dechargelarevue.com/id/?art=452

 

 

30/03/2012

les stupéfaits

à cru et à cran

à corps perdus à nerfs à vifs

-Debout les morts-c’est-l’heure ! – ivre sous

les coups les stocks les kits les ruts en toc

fermée comme l’œil d’un boxeur la ville

les maisons dans leur coin titubent

les façades se renfrognent et font blocs. 

 

Échauffées les luxueuses se reniflent à la queue

leu leu sur l’autopont se font les gorges chaudes

relèvent du garde-boue ; s’échappent des gazes

des dentelles des bouts de culasse ; on froisse

la tôle on se pourlèche aux pare-chocs

 

(un pauvre à l’arrêt piétiné

qu’on relève sous l’abribus)

 

On autogire autour l’œil du centre

s’empiffre vers le trou central du ventre-ville

- on progresse voyez le progrès !

on danse voyez comme !-

 

(…)Foules sur les escalators

communiant mines baissées circonspectes au moment

de l’élevation.

 

Paquets pompons rubans trois

compagnons républicains de sécurité

l’air patraque l’œil molosse

rabattent le client vers les bonnes choses de la vie.

 

Par les bouches se déversent les stupéfaits

 

Claude Vercey

 

Lieu du larcin : son recueil Mes escaliers, paru aux Ed. Les Carnets du Dessert de Lune (2009)

 

Hospitalisation sous contrainte d’un militant non violent

Ligue des droits de l’Homme – Languedoc Roussillon
Espace André Chamson
2 place Henri Barbusse
30100 ALES

Lundi 26 mars 2012, un militant défenseur de l’environnement s’est rendu à la mairie de son village vers 18 h, ayant appris que le maire de sa commune, Loupian, avait demandé le déclassement de l’unique zone terrestre Natura 2000 du village. Il a alors entamé une action non violente dans les locaux de l’hôtel de ville en s’enchaînant à la grille d’un puits.

Elus, gendarmes et pompiers se rendent sur place et décident, bien que l’action se déroule dans le calme, de l’hospitalisation d’office du militant par arrêté municipal !

48 heures plus tard, personne n’a pu communiquer avec ce militant. La municipalité refuse de donner toute information. La gendarmerie indique que l’action troublait l’ordre public et que le militant présentait un danger… pour lui-même !Depuis la promulgation de la nouvelle loi du 5 juillet 2011, sur les hospitalisations psychiatrique sans consentement, des situations analogues sont malheureusement de plus en plus fréquentes envers les militants ou les syndicalistes. En effet, tous les « troubles à l’ordre public » peuvent être dorénavant psychiatrisés, solution de facilité qui entraîne une privation de liberté pendant au moins 48h.

C’est une atteinte considérable portée aux libertés et aux droits sociaux. De nombreuses organisations signataires de l’appel commun contre les soins sécuritaires dénoncent avec force cette loi liberticide, entre autres : la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union Syndicale de la Psychiatrie, SUD santé sociaux, le parti de gauche ou le parti communiste…..

La section de la Ligue des Droits de l’Homme « Loupian et les communes du Nord du bassin de Thau » et la LDH Languedoc Roussillon condamnent cet internement.

De telles pratiques s’inscrivent dans les dérives autoritaires actuelles et ne sont pas compatibles avec un Etat de Droit.

Nous exigeons que cette privation de liberté cesse le plus tôt possible.

Contact :

Benjamin Deceuninck, 06.86.27.70.57, mail : languedoc.roussillon@ldh-france.org

Yvan Gazagnes 04 67 78 48 40, mail : ldh-nordbassindethau@ldh-france.org

Voir aussi le lien sur le blog de Stéphanie Muzard Le Moing :

http://paroledecitoyens.blog4ever.com/blog/lire-article-1...

Vient de paraitre : Les mots allumettes de Cathy Garcia

 

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Cathy Garcia – poésie, 52 p.

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avec des illustrations originales de l'auteur

 

 

EXTRAITS :

 

Survivre, hanches fendues de foudre, gorge dépouillée.

Je marche, froisse un fantôme. Les oiseaux

du jour fondent en l’air. Je plie les genoux,

ramasse mes entrailles de verre. Un peu de sel, un

peu de chair. Je ramasse et enjambe

l’éblouissement.

 

Avale-moi, dis-je au bois. Écorce-moi, dis-je à

l’homme, lentement comme un coma.

Terre et copeaux. Ma langue éboulée au creux du

refuge.

Je suis morcelée. Là mon coeur, là un poumon.

Là mon âme et des frontières entre chaque terrier.

 

 

 

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Piqûre du vivre. Miel rauque du secret. Nudité

inhabitable.

Se sertir dans un jardin amer. Ciseler le semblant,

en élucider les ramifications.

J’épouse le cercle de la cohérence oubliée.

 

Buisson des cuisses où croassent les crapauds.

Rumeur des langues qui lapent les pierres.

Bouillon noir des reins vrillés de trouille. La vie et

son implacable sentence de mort.

La brume se faufile dans la fissure, embaume

l’esprit de visions funestes. Ce qui transpire des

murs, c’est le goût de l’ombre. Il ébouriffe et déshabille

le sang.

 

 

 

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Rendez-vous sur www.cardere.fr

29/03/2012

Bashō – Seigneur Ermite – L’intégrale des haïkus

Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/seigneur-ermite-l-integra...

Edition bilingue par Makoto Kemmoku & Dominique Chipot. Edition de La Table Ronde -Mars 2012. ISBN 978-2-7103-6915-8 - 480 pages - 25 €

 

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Quel bel objet déjà ! Un écrin à la hauteur du contenu, la couverture est  d’un vert qui fait aussitôt penser au jade, ce même vert se retrouve à l’intérieur pour le texte en version japonaise. Ce livre, dédié aux victimes  et sinistrés du grand tremblement de terre du Tōhoku, région que Bashō a visité lors de ses voyages, s’ouvre sur une note concernant la traduction. Elle commence ainsi, ce qui résume bien le propos, « Traduire c’est trahir » et expose les difficultés auxquelles ont été confrontés les traducteurs et donc leurs partis-pris. Ensuite, une introduction aborde en un tour rapide, mais instructif, l’histoire de la poésie japonaise, suivie d’une biographie détaillée de Bashō, illustrée par quelques haïkus. Indispensable pour la compréhension de son œuvre. Nous entrons alors dans la chair même de l’ouvrage : l’intégrale des haïkus du maître en la matière, souvent précédé par des avant-propos de Bashō lui-même, classés par ordre chronologique.

 

Le premier est daté de 1663 :

 

La lune pour guide –

restez donc un peu avec nous

dans cette auberge !

 

Bashō ne s’appelle pas encore ainsi, il a vingt ans (en tenant compte, comme l’ont fait les traducteurs, de l’ancien principe japonais en vigueur jusqu’aux environs de 1945, qui voulait qu’un enfant ait un an le jour de sa naissance), il se prénomme Munefusa depuis peu (car ce fils de petit samouraï, et travailleur de la terre en tant de paix, est d’abord né sous le nom de Kinsaku). Son père étant décédé, il est depuis un an au service d’un fils de châtelain de deux ans son ainé, qui par amitié l’a invité à l’accompagner dans ses études, dont celle des premiers rudiments du haïkaï. Munefusa a alors pris le pseudonyme de Sōbō. En 1664, un premier hokku de Sōbō est publié dans un recueil de l’école Teimon, inestimable honneur pour un si jeune poète :

 

Très vieux cerisier en fleur –

cette femme bien conservée

aimerait aussi refleurir

 

La mort prématuré de son ami en 1666, l’oblige à quitter le clan. On sait peu de choses de cette période sauf le fait qu’il a probablement épousé une bonzesse, Jutei, qu’il continue à écrire de la poésie et qu’il est présent dans plusieurs anthologies, et ainsi sa réputation commence à se faire.

 

Les gens pauvres

peuvent voir aussi les esprits

dans les fleurs de chardon-ogre

 

Le goût pour la contemplation est là, ainsi que l’appel au voyage.

 

Distrait

par la fleur de calebasse

longtemps

 

La lune des moissons

si claires ce soir…

vivre n’importe où

 

Fleur, lune, des éléments récurrents dans la poésie traditionnelle japonaise, comme les saisons et d’autres éléments de la nature. Déjà on sent aussi chez lui une aspiration à la solitude, il fuit les mondanités.

 

Trop de fêtards

pour admirer les fleurs

à Hatsuse

 

 

En 1672, il s’installe à Edo (aujourd’hui Tôkyô), où il devient fonctionnaire tout en continuant la poésie.

 

Enchanté par la valériane

comme par une belle femme,

perdant patience, je l’ai cassée

 

 

De 1672 à 1675, il côtoie différentes écoles, celle de ses débuts, l’école de Teimon, qui influençait la poésie à Kyoto, mais aussi celle de Danrin (la Forêt des bavardages), plus libre, venue d’Osaka, et qui a supplanté le Teimon à Edo. C’est d’ailleurs Bashō qui mettra un terme au conflit entre les deux écoles, en élevant le haïkaï (moins raffiné que le renga – art poétique très ancien autorisé seulement pour l’élite à la Cour) au rang de véritable poème.

 

La maison bourgeoise,

pour quêter le médecin

elle envoie un cheval !

 

Bashō se retrouve écartelé entre une carrière de fonctionnaire et le désir de se livrer tout entier à la poésie. Certains de ses nombreux admirateurs sont fortunés et peuvent lui permettre donc de lâcher sa carrière sans trop se soucier de problèmes d’argent, problèmes dont il ne se soucie guère de toute façon. Il est naturellement plus attiré par le spirituel que le matériel, ce qui a d’ailleurs donné à croire à ceux qui, plus tard, ont étudié sa vie, qu’il avait été moine, alors que son sacerdoce était uniquement littéraire.

 

C’est en 1675 qu’il change de pseudonyme en prenant celui de Tosei.

 

Contemplant la lune près des montagnes,

elle est rarement si claire

vue d’Edo, polluée

 

En 1680, il a 37 ans, il abandonne son métier de fonctionnaire pour ne vivre que de son art et il créé sa propre école, le Shōmon (l’École de l’authenticité) dont l’enseignement se base sur la profondeur spirituelle et la subtilité esthétique. La même année, un de ses disciples, riche marchand, lui offre un ermitage dans les faubourgs de Fukagawa, une ville de la banlieue d’Edo. Un lieu parfait pour le poète, peu à l’aise avec sa notoriété grandissante et son aisance financière, et qui commençait à se tourner vers le zen.

 

Nuit sous les fleurs –

ascète raffiné à l’excès

je me surnomme « Seigneur ermite »

 

Un an plus tard, un autre disciple lui offre un bananier et l’ermitage est baptisé bashō-an, l’ermitage au bananier. C’est ainsi que vient le nom de plume par lequel il sera immortalisé : Bashō, le Maître « bananier ».

 

Violent typhon dans les feuilles de bananier –

toute la nuit le rythme de la pluie

dans la cuvette

 

En1682, l’incendie qui détruit Edo n’épargne pas le monastère, le temps que ses disciples le reconstruisent, Bashō entame le premier d’une longue série de voyages spirituels et poétiques, mais ce n’est que deux ans plus tard qu’il commencera à noter ses impressions dans des journaux.

 

N’oublie pas mon haïku

Dans la fraîcheur du col

de Sayo no Nakayama

 

Voyager lui permet de se recueillir sur des lieux célébrés par ses prédécesseurs poètes, retrouver sa famille, des amis et ses disciples, mais avant tout à se frotter à l’impermanence, en risquant ses os sur les routes, pour peaufiner son art, comme l’indique le titre de son carnet de voyage à Ueno : Journal d’un voyageur résigné à y laisser ses os. Bashō a une santé fragile, il souffre de maladies chroniques et de plus les routes à cette époque sont peu sûres, il y a là un véritable défi d’aventurier, mais il faut voir dans ce choix, une dimension tout à fait initiatique au sens spirituel.

 

Le vent me transperce

résigné à y laisser mes os

je pars en voyage

 

Son regard sur le monde, contemplatif bien-sûr, est aussi empreint de compassion :

 

Poètes émus par les cris des singes

Entendez-vous l’enfant abandonné

Dans le vent d’automne ?

 

Et non dénué d’humour :

 

Les nuages défilent -

Un chien qui pisse partout

cette averse d ‘hiver.

 

Après le voyage à Ueno, il reste deux ans sédentaire à l’ermitage reconstruit, ce sera sa période la plus longue sans voyager. Il se consacre à l’enseignement de son art et à une perpétuelle recherche pour l’améliorer. Il lui arrive cependant souvent de souffrir de la solitude.

 

Lune et neige

mes seuls compagnons de l’année –

Fin de l’année

 

C’est durant cette période, en 1686, qu’il publie son poème sans doute le plus célèbre :

 

Vieil étang -

Une reinette y plongeant,

chuchotis de l’eau

 

En 1687, il reprend la route. Son amour de la nature est de plus en plus présent dans son art mais aussi un intérêt pour l’esthétisme du Furyu, un idéal artistique du moyen-âge. Cette année là, il écrit aussi des haïkus où il se décrit lui-même :

 

Cheveux longs

et visage pâle -

La pluie de juin

 

 

Soleil d’hiver

je suis une ombre gelée

sur son cheval

 

Il serait trop long de détailler encore sa biographie, mais à la lecture de ces haïkus, on apprend beaucoup sur la vie, les traditions, les mœurs de l’époque, y compris la nourriture et les tenues vestimentaires. 973 notes indispensables en fin d’ouvrage permettent d’approfondir la compréhension de ces haïkus, de percevoir leur subtilité et de tout ce qu’ils évoquent du quotidien de cette époque.

 

Bashō ne cessera plus de voyager, malgré les maladies, de ville en ville, de temples bouddhistes en sanctuaire shintoïstes. Souvent il rédigera un haïku à la mémoire d’un(e) défunt(e).

 

Ces carnets de voyages sont un hymne permanent à la « beauté émouvante et mélancolique des choses » (awaresa ou encore mono no aware).

 

La bise semble

aiguiser les rocs

entre les cèdres

 

Le voyageur toujours en mouvement tend vers l’équilibre entre vide et profusion, au rythme de l’alternance des saisons.

 

Saumon séché

et maigreur du bonze vagabond

dans les grands froids

 

La lune, la pluie, le froid, les fleurs, le vent, habitent une majorité de poèmes et les maladies qui l’affectent, Bashō les efface d’un seul haïku :

 

De toute façon

il ne m’est rien arrivé –

Herbes de pampas fanées sous la neige

 

Il a alors 48 ans. Il mourra sur la route, à Osaka, en 1694 à l’âge de 51 ans, laissant pour ultime consigne à ses disciples :

 

« La fleur du haïkaï est dans la nouveauté »

 

Il est reconnu comme étant le père du haïku et le plus grand poète du genre, mais suite à un délitement de son école après sa mort, c’est le peintre et poète Buson (1716-1788), qui cinquante ans plus tard, redonnera son blason au Maître.

 

Cathy Garcia

 

 

 

Les traducteurs :

 

Dominique Chipot. Haïjin français, auteur du guide d'écriture Haïkudo, la voie du haïku (Ed. David et Tire-Veilles 2011), il est cofondateur de Gong, la première revue francophone de haïku, et fondateur de l'Association pour la promotion du haïku francophone. Fondateur de l'association pour la promotion du haïku (www.100pour100haiku.fr)), il anime des conférences, des ateliers, des expositions et dirige Ploc! la lettre du haïku.

 

Makoto Kemmoku est membre de la revue de haïku Ashibi (Azalée) et traducteur en japonais de plusieurs livres, entre autre, Le Roman de la rose. Il a publié avec Dominique Chipot deux autres ouvrages, en plus de celui–ci : Du rouge aux lèvres. Haïjins japonaises (La Table Ronde, 2008 et Points 2010) et La lune et moi. Haïkus contemporains (Points 2011).

 

25/03/2012

Nouveaux Délits N°42, éclosion en avril !

 

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Avril-Mai-Juin 2012

 

 

Urgence poéthiques

Parler de politique, sûrement pas ! Marre ! Du cirque moche, du vilain cinoche, du cigare qui fait pouèt ! Marre des simagrées, des citernes, des sitcoms, des si demain c’était hier ! Marre des ciboulots qui sonnent creux, des si boulot y’avait, des si tu m’aimes je te nique, du cimetière de l’éthique et des si je te le dis, c’est toi qui payes. Marre des silures de salons, des cireurs de pompes funèbres, des citadindes et dindons de la farce ! Marre des cibles trop ciblées, des cyborgs et des cyclopes borgnes. Marre, marre, marre ! Alors stop, ne faisons pas scie de tout bois ! Alors oui, Nouveaux Délits pratique la discrimination dès qu’il s’agit de politique ! Parfois la poésie est trompeuse, l’art aussi, mais ici penseurs nauséabonds, même poètes, non acceptés… Je respecte votre liberté d’être con(ne)s, mais ici c’est mon temps qui passe à votre service, m’sieurs, dames, alors pas d’entourloupe, si besoin je recule et ça cafouille un peu, ça merdouille, ça citrouille. Veuillez descendre du carrosse. Des revues y’en a pléthore, ici on s’affiche avec des valeurs plutôt surannées, démodées : humaines encore quoi ! Pas dogmatiques, ni racistes, ni sexistes, plutôt attirées par la simplicité du genre universel, l’authenticité pas forcément terroir, les esprits clairvoyants grands ouverts, le cœur intelligent qui ne bat pas seulement pour lui-même...

Sur ce, que le printemps vous printanise, que le soleil vous exalte, car lui il est bien exalté et ce n’est qu’un début. Lâchez du lest, nous allons grimper !

CG

 

 

Je suis contre tous les systèmes politiques qui croient détenir le monopole de la vérité. Je suis contre tous les monopoles idéologiques. (...) Je vomis toutes les vérités absolues et leurs applications totales. Prenez une vérité, levez-la prudemment à hauteur d'homme, voyez qui elle frappe, qui elle tue, qu'est-ce qu'elle épargne, qu'est-ce qu'elle rejette, sentez-la longuement, voyez si ça ne sent pas le cadavre, goûtez en gardant un bon moment sur la langue – mais soyez toujours prêts à recracher immédiatement. C'est cela, la démocratie. C'est le droit de recracher.
Romain Gary - 1957

 

 

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AU SOMMAIRE

 

Délit d’espérance : Fukushima Renaissance de Taro Aizu (Japon)

Délits et des listes : poèmes de Jacques Coly

Délit de mémoire : Je me souviens – Venezuela de Rémy Durand

Délit de vin, délit divin : Aymen Hacen (Tunisie), un extrait du Journal du ramadan (2009-1430)

Délit de poésie : Cathy Garcia, Guillaume Decourt

Résonances : 1 film, Magnifico de Mario J. Delos Reyes (Philippines) ; 1 livre, Zoli de Colum Mc Can ; 1 artiste, Bruce Clark.

C’est un fait, vous tomberez nez à nez avec le bulletin de complicité au fond en sortant.

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Illustrateur :

Joao Carlos Chaves-Lopes

jc.c.l@orange.fr

Né en 1964. Vit dans le Lot depuis 1999. Bricoleur et ébéniste à ses heures perdues. Adepte de la procrastination et de la réflexion horizontale. Veut travailler quand il sera grand. A gribouillé dans un élan non contrôlé quelques dessins qui se retrouvent, il ne sait comment, dans une revue de poésie.

 

 

 

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Courir dans les champs,
sentir le vent,
ce n'était pas assez.
...Comme tous ceux
qui n'ont rien dans la tête,
moi aussi j'ai cru
qu'il fallait faire des choses.

Alexandre Romanès

 

 

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http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

 
 

Nouveaux Délits

 

présente le n°1 de la collection

 

« Les Délits Vrais »

 

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Qué wonderful monde !

 

 

 

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Textes et illustrations en couleur de Cathy Garcia

 

 

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Un recueil de 12 pages, format A5

 

Livré sous enveloppe transparente personnalisée.

 

8 €

 

Voir : http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/e...

24/03/2012

Remise de la médaille : Chevalier des Arts et des Lettres à Gérald Bloncourt

 

Mairie du XIe – Paris – Le 23 Mars 2012

 

 

Honneur et respect

Mesdames, Messieurs, Chers amis, Chers Camarades,

 

J’ai conscience ce soir de m’adresser à vous en une période tendue de notre histoire.

 

Des évènements d’une gravité poignante ont marqué cette semaine.

 

La violence et le crime, plus que jamais, ont resurgi sur notre terre de France., déjà tant éprouvée au cours de son histoire.

 

Nous sommes, je l’espère, de ceux qui luttons pour une vie meilleure, empreinte de justice, de tolérance et d’espoir en une humanité fraternelle et solidaire.

 

Après les intervenants qui m’ont présenté, et de quelle façon élogieuse, je vais tenter de vous dire quelques mots. Quelques mots pour témoigner de ma volonté de dire : Oui à la vie.

 

Je me permets de citer en préambule, le grand poète, Jacques Prévert :

 

…Nous, nous resterons sur la terrre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son Océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuilleries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leur tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.

 

Pour poursuivre mon propos, je remercie le Ministre de la Culture et de la Communication, Monsieur Frédéric Mitterand, qui m’a décerné cette décoration, sans doute, comme je le suppose, pour mon travail aux côtés des travailleurs, des humbles, des sans papier. Ceux que l’on a un jour qualifié : « la France d’en-bas ».

 

Je remercie, avec sans doute plus d’affection, mon Député, Maire du 11e, Monsieur Patrick Bloche, et à travers lui, tous ses camarades, qui m’ont accueilli un jour, fraternellement, un certain lendemain du 1er mai 2002.

 

Je n’oublierai donc pas de remercier également : Michel Puzelat, Philippe Ducloux, François Vauglin, Stéphane Martinet, les élus du Conseil d’Arrondissement et ceux qu’il m’est impossible de tous citer ici, qui ont conforté en moi l’Espérance d’une France enfin fraternelle et digne de sa grande Révolution.

 

Je dis merci aussi au maire de Paris, Monsieur Bertrand Dalanoë qui m’a distingué, il y a deux ans, par la Médaille Vermeille de la Ville de Paris qui est une reconnaissance qui me tient à cœur.

 

Je n’ai jamais eu l’occasion officielle de le lui dire. J’en profite aujourd’hui.

 

Je dirai avec émotion : merci au peuple d’Haïti qui m’a vu naître.

 

C’est en lui que j’ai puisé les valeurs qui m’ont accompagné au long de ma vie.

 

C’est au milieu de ses habitants, héritiers de la première victoire contre l’esclavagisme que j’ai compris le sens des mots : DIGNITÉ, LIBERTÉ, ÉGALITÉ et FRATERNITÉ.

 

C’est dans ce pays, que j’ai appris à connaître et à aimer les sons et les couleurs, les paroles et l’écrit.

 

Je me sens profondément solidaire de ce peuple qui a connu et surmonté tant de souffrances et qui, aujourd’hui encore, se débat, accroché désespérément à l’ESPOIR. Espoir en un monde meilleur et juste.

 

Je veux aussi dire merci à Isabelle.

 

Isabelle REPITON

 

Pour moi : Isabelle de PARIS.

 

Durant mon dernier quart de siècle elle m’a soutenu, réconforté, encouragé. Grâce à elle j’ai pu rester aux créneaux.

 

Merci à mes filles Ludmilla et Morgane Bloncourt, dont l’affection me permet de tenir bon.

 

Merci à ma fille Sandra Bloncourt que j’accueille ce soir, avec beaucoup d’émotion.

 

Merci à Martine Uzan, la maman de Ludmilla, dont je me souviens le soutien lors de mon combat en tant que gréviste de la faim en l’Eglise St Merry, en 1981, et au moment de la Conférence de Panama qui regroupait les opposants haïtiens à la dictature Duvaliériste.

 

Merci aux Dockers du Havre, de Marseille ou de Dunkerque.

 

Merci aux mineurs du Nord, de Trieux ou de Provins.

 

Merci aux ouvrières de Roubaix ou de Valenciennes.

 

Merci aux sidérurgistes de Longwy ou de Gandrange.

 

Merci aux ouvriers des usines Renault dont j’ai suivi les luttes durant plus d’un demi-siècle.

 

Merci aux immigrés portugais, polonais, italiens ou Nord-Africains. J’ai témoigné de leur participation à la reconstruction de la France.

 

Merci à tous ces travailleurs et travailleuses dont j’ai mangé le pain et bu le vin, et dont j’ai tenté de transmettre les luttes, la colère et l’espérance.

 

Merci à tous ceux que j’ai rencontrés et qui m’ont enrichi.

Merci à Jean Lurçat, Pablo Neruda, Georges Brassens, aux innombrables créateurs, aux multiples artistes qui ont contribué à me façonner.

 

Merci à mes Editeurs sans lesquels je n’aurais pas pu faire connaître mes différents témoignages. Ils sont trop nombreux pour que je les cite tous ici. Je rappellerai seulement quelques-uns des noms qui me viennent en tête. Ils sont devenu des amis : Medhi Lallaoui, Boris Danzer Kantof, Bruno Doucey, Rodney St-Eloi, Francis Combes, Emmanuel Lemieux, Jean Louis Celati, Lionel Mouraux, Emilie Morel, Yves Chemla, et Thomas Spear. Merci aussi à mes amis de l’Agence Photographique Rue des archives : Catherine Terk, Darius Shepard et Nicolas Patiou, ainsi qu’à toute leur équipe.

 

J’ajouterai encore trois noms :

 

Ceux de mes frères d’images : Gérard Lavalette et Gérard Laurent.

 

Encore celui d’un de mes frère de combat, ici présent, qui a lui seul, représente tous ceux qui sont tombés dans la lutte contre la dictature haïtienne : Max Bourjolly.

 

Et un immense merci à vous tous, amis ici présents, qui m’aidez à être, merci de tout mon cœur. Votre présence me réconforte et m’aide à tenir bon.

 

Merci cette fois, profondément, à Monsieur Patrick Zampa, qui fut directeur général du Conservatoire Libre du Cinéma Français qui m’a remis cette décoration, et qui a bien voulu prendre le temps de m’accompagner aujourd’hui. Nous avons pu auparavant échanger quelques idées. C’est un homme remarquable, pétri d’érudition, et dont le parcours de vie m’a rappelé des évènements que nous avons pu, l’un et l’autre connaître, sous un même angle critique. Merci à lui. Je suis honoré par son soutien.

 

Pour conclure, une petite anecdote :

 

Je disais récemment au cours d’une de mes expositions à St-Junien, non loin de Limoges, à des visiteurs qui m’interrogeaient sur mes images : « Je n’ai aucun mérite, je n’ai fait que recopier ce que j’ai vu. »

 

Mes auditeurs ont eu l’air de s‘étonner.

 

C’est pourtant vrai. Je n’ai été que le témoin de mon époque et ce sont ceux-là même, sur mes photos ou dans mes textes, qu’il faut féliciter.

 

Ce sont eux qui m’ont appris à rêver « aux lendemains qui chantent ».

 

Je ne suis, quant à moi, qu’un passeur de mémoire.

 
 

Gérald Bloncourt

 
 
 
 

Pour compléter mon intervention je donne la parole à mon ami Jean Durosier Desrivière, écrivain et poète haïtien, qui a accepté de vous dire un de mes poèmes : LA PLUIE écrit en Haïti, à Delmas, en 1987.

 

23 Heures - La pluie...

La pluie toutes ces larmes de pluie milliers de gouttes qui claquent éclatent sur les pierres chantent sur les feuilles tapent sur les tôles et par moment changent de cadence chante cette multiplication effrénée obstinée rageuse ample ces coups d’archets profonds de violoncelle ces voix fantômes qui s’entrecroisent et qui semblent livrer la sourde plainte des bidonvilles ruissellements obstinés laborieux infatigables ces cordes de guitares fluides de sons désaccordés la pluie de mon enfance rêveuse de mes yeux étonnés ouverts dans la nuit de mon amour des autres de toi à venir de mon être tendu croisant le désespoir des rues et mes forces à tenir le monde entre mes mains à soutenir l’ennui à saccager la mort à cueillir l’offrande de ma terre de mes premiers émois la pluie tombe dans mon crâne déborde mon âme inonde ma plaine la pluie la pluie qui tombe sur moi entre nous dans ta maison dans ta chambre sur ton coeur sur ton corps la pluie saison-été-caraïbe-éclaboussée la pluie encore ton visage mouillé tes larmes d’hier au soir ta robe bleue si belle tes épaules tes hanches ta taille et la pluie la pluie qui goutte à présent lentement précautionneusement tintinnabule au-dehors frisson humide de tes lèvres la pluie la pluie goutte stalactite de mes mille pensées en vrac en foule de toi pour toi la pluie de tes paupières empierrées de sommeil la pluie sur ta fatigue la pluie douce des mots sur ton front la pluie dors Sabine pluie couleur de mon désir pluie d’espace si grand de ta présence pluie du petit mendiant de ce midi de sa détresse de notre impassible impossibilité pluie de ta fuite en taxi pluie source pluie crevant le roc pour sourdre à tes pieds sous tes pas pluie ma pluie notre pluie qui tombe à genoux devant toi sur nous qui nous aimons sous le ciel d’Haïti dans la nuit sourde de ton baiser fébrilement téléphoné fiévreusement cueilli... Je t’aime mon amour...Bonne nuit...

Gérald Bloncourt

Delmas - Haïti, Mai 1987

 
 

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