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22/11/2015

Birmanie: les mines de jade, un "pillage" équivalent à la moitié de la richesse nationale

Pour comprendre que les 90 morts en Birmanie là, ce n'est pas un accident.........

 

Hpakant (Birmanie) (AFP) - La Birmanie a vendu sur le marché mondial en 2014 près de 27,5 milliards d'euros de jade, dix fois le chiffre officiel selon un rapport publié vendredi. La population assiste quant à elle, impuissante, au pillage de ses ressources naturelles à coups de pelleteuses.

"Ici, c'est chez nous", s'insurge Daw Kareen, habitante de la région minière de Hpakant, dans le nord de la Birmanie, montrant en contrebas les bulldozers grignotant la falaise sur laquelle est perché son village. Les éboulements ont déjà emporté plusieurs habitations.

"Nous avons essayé de les arrêter", explique à l'AFP cette femme de 44 ans, dénonçant le fait que la police et l'armée "vivent sous le contrôle" des grosses compagnies minières.

La somme avancée par l'ONG Global Witness pour le marché du jade représente près de la moitié du Produit intérieur brut (PIB) de ce pays qui reste l'un des plus pauvres d'Asie du sud-est, en dépit d'une forte croissance depuis l'ouverture de l'ex-Etat paria en 2011.

Rien que vers la Chine, selon les chiffres officiels de Pékin, plus de 12 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros) de jade birmane ont été importés en 2014, souligne Global Witness, dénonçant un "possible plus grand pillage de ressources naturelles de l'Histoire moderne".

La région des mines de Hpakant, berceau du jade, est accessible au bout d'une route escarpée.

Malgré les réformes, le plus grand secret continue d'entourer ce marché du jade, qui reste la chasse gardée des vieilles élites.

La population est confrontée à une extraction intensive par les grandes compagnies minières, à coups de pelleteuses dans les falaises au-dessus desquelles sont construits leurs villages.

Depuis plusieurs mois, à l'approche des élections, le ballet des pelleteuses s'est intensifié dans la région de Hpakant, afin d'extraire le maximum de jade avant que le vent ne tourne, témoignent habitants et acteurs du secteur.

L'opposante Aung San Suu Kyi a en effet promis de lutter contre la corruption et l'opacité de l'économie, une fois la probable victoire de son parti aux législatives du 8 novembre.

 

- 'L'enfer sur Terre' -

 

Autrefois terre de jungles luxuriantes, la région de Hpakant est désormais constellée de collines à nu, à force de multiplier les carrières.

Des dizaines d'habitants tentant de trouver du jade dans les remblais laissés par les pelleteuses des grosses compagnies minières sont morts dans des éboulements de terrain, rien que ces derniers mois, selon les ONG.

Ces drames de la pauvreté sont parfois mentionnés dans la presse locale, sans que rien ne change dans la vie de ces légions de mineurs illégaux, tentant leur chance dans les mines à la nuit tombée.

"C'est l'enfer sur terre", témoigne un travailleur social souhaitant garder l'anonymat.

Mais dans la région de Hpakant, les mineurs illégaux risquant leur vie au quotidien s'accrochent à leur rêves de fortune.

"Si je creuse tous les jours dans ce trou, j'espère un jour devenir riche", explique Thein Zaw Win, jeune mineur de 20 ans ayant fuit la misère des plaines du centre de la Birmanie.

Car dans les boutiques clinquantes de Pékin ou de Hong Kong, le jade, dit "pierre du paradis" , est un symbole de vertu qui se vend très chère.

L'engouement des Chinois pour la précieuse pierre aux diverses nuances de vert accélère la déforestation de cette région septentrionale de l'Etat Kachin.

"Dans 50 ans, nous irons voir notre jade exposée en Chine", se désole un marchand de jade, alors que selon Global Witness, jusqu'à 80% de la précieuse pierre verte est directement sortie de Birmanie, en toute illégalité, notamment par la région des mines de Hpakant, en Etat Kachin, frontalière de la Chine.

Lors de sa récente visite électorale dans la région, la candidate Aung San Suu Kyi n'a pas poussé jusqu'à Hpakant. Mais ses promesses de lutte contre l'opacité de l'économie font rêver les habitants. "Je veux vraiment un gouvernement qui se soucie de nous", explique Daw Kareen.

D'autant plus que le marché du jade nourrit les combats qui se poursuivent dans cette région, située en Etat Kachin.

Le jade est aussi une source importante de revenus pour l'Armée d'indépendance kachin (Kachin Independence Army, KIA), un des groupes armés ethniques les plus actifs dans ses combats avec le pouvoir central.

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20151023.AFP4102/birmanie-les-mines-de-jade-un-pillage-equivalent-a-la-moitie-de-la-richesse-nationale.html

 

 

19/11/2015

La vraie valeur de l'argent

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(c)Agence brésilienne JWT pour le magazine brésilien Gazeta Mercantil

16/11/2015

Brazilian FUKUSHIMA - Désastre du Rio Doce - un "peu" passé inaperçu...

 

 

28/09/2015

Oh mon mégot oh oh oh ! C'est le plus beau des mégots...

Par Thyeff in Le Lot en Action

 

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Les cigarettes sont nocives pour la santé. Elles le sont aussi pour la planète. Chaque année en France, 72 milliards de mégots sont disséminés dans la nature. Or, ce sont des déchets qui polluent les villes, la flore et la faune, en particulier le milieu marin. Différentes solutions pour réduire leur impact sur l’environnement ont été proposées, sans grands résultats. Sensibiliser les fumeurs à cette pollution semble être le meilleur moyen.    

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            

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On estime à 845000 tonnes le poids total des mégots jetés chaque année. Aux États-Unis, ils représentent 30 % du total des déchets. Contrairement à ce que pensent de nombreux fumeurs qui trouvent complètement normal de jeter n’importe où leurs mégots, ces derniers ne sont pas biodégradables. Ils sont juste photo-dégradables et la matière première ne disparaît pas complètement : elle se dilue au contact de l’eau ou du sol. Les mégots envahissent les villes, où les jeunes enfants et les animaux domestiques peuvent les ingérer. Ils terminent souvent leur vie dans les océans, du fait du parcours des égouts. Ils représentent 40 % des déchets présents dans la mer Méditerranée, polluant les eaux. En effet, ces filtres ont absorbé une partie des 4000 substances nocives présentes dans la cigarette*, qui se retrouvent dans l’eau, menaçant la faune et la flore. Une étude a montré qu’un seul mégot contenait suffisamment de poison pour tuer la moitié des petits poissons mis dans un litre d’eau en seulement 96 heures.

 

Pour réduire cette pollution, plusieurs solutions ont été envisagées par l’industrie du tabac, qui craignait qu’on l’oblige à terme à prendre en charge le coût du ramassage et de l’élimination des mégots. Première idée : créer des filtres biodégradables, en remplaçant l’acétate de cellulose par un autre composé. Les essais menés n’ont pas été concluants. En outre, ces filtres biodégradables inciteraient les fumeurs à jeter leurs mégots ! Deuxième idée: la distribution de cendriers portables et l’installation de cendriers permanents dans les villes. Cela n’a pas non plus réglé le problème car jeter son mégot par terre reste une habitude bien ancrée pour la plupart des fumeurs. Les industriels ont donc tenté d’éduquer les fumeurs en mettant en place des campagnes pour les inciter à jeter leurs mégots dans des endroits appropriés et en soutenant des associations de nettoyage des rues.

Le message est difficile à faire passer, les fumeurs acceptant difficilement ce nouveau reproche. Les autorités tentent également de réduire cette pollution. Aux États-Unis, des municipalités comme San Diego ont interdit de fumer sur les plages. Cela a permis de faire baisser le nombre de mégots abandonnés dans le sable mais pas de régler le problème en entier.

Mais comment réduire vraiment l’impact environnemental ?

Mettre des messages sur les paquets de cigarette expliquant que les filtres sont toxiques et non biodégradables ? Si la mention « Fumer tue » n'arrête pas les fumeurs, il est fort à parier qu'ils se gausseront de cette nouvelle injonction. Un système de consignes sur les mégots de cigarettes ? Bien difficile à mettre en place. Des amendes pour les fumeurs jetant leurs mégots sur la voie publique ? Des taxes sur les cigarettes, classées comme produit polluant, qui serviraient à financer les coûts du recyclage ? Faire payer aux industriels du tabac le coût de traitement - ramassage et élimination - de ces déchets ? Dernière option, la plus radicale : interdire la vente de filtres de cigarette ? La meilleure solution semble quand même être la sensibilisation des fumeurs à cette pollution. Reste à trouver le bon ton pour les convaincre sans les culpabiliser. Bref, beaucoup de pain sur la planche...

 

 

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* Composition de la cigarette : http://goo.gl/GcfRfC

Site Consoglobe : http://goo.gl/PvbBfq

 

 

 

 

25/09/2015

Erri De Luca ou l’usage de la parole

                 

Par Robert Maggiori 23 septembre 2015 à 19:26

 

L'écrivain italien Erri De Luca, en 2008.Zoom L'écrivain italien Erri De Luca, en 2008. Photo AFP

Cela fait toujours froid dans le dos d’entendre qu’un écrivain puisse, dans une société démocratique, aller en prison pour avoir fait des «déclarations». En septembre 2013, dans une interview au site italien de l’Huffington Post, l’écrivain Erri De Luca, militant d’extrême gauche, écologiste de toujours, avait déclaré : «La TAV doit être sabotée.» La TAV, c’est la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, qui, depuis plus de vingt ans, est au centre du débat public en Italie : les gouvernements successifs ont maintenu le projet, en voie de réalisation, malgré la très forte opposition des habitants du Val de Suse. De très nombreuses manifestations ont eu lieu, parfois très violentes, avec des blessés parmi les forces de l’ordre et les opposants.

La déclaration de l’écrivain napolitain s’inscrivait dans ce contexte. De Luca n’a évidemment tué personne, blessé personne, n’a commis aucun acte délictueux. «Je n’ai jamais fait l’exaltation du sabotage, précisera-t-il. J’ai simplement dit que cette entreprise en Val de Suse doit être sabotée», parce que «inutile et nocive». Il a été accusé d’istigazione a delinquere, d’«instigation à commettre des actes de délinquance», d’«incitation au sabotage» – accusation qui pouvait lui valoir cinq années d’emprisonnement.

Au cours de la quatrième audience du procès, lundi, les procureurs Andrea Padalino et Antonio Rinaudo ont requis une peine de huit mois de prison, considérant que de nombreuses nouvelles attaques contre le chantier de la TAV avaient été lancées après les déclarations de l’écrivain (en sous-entendant l’existence d’un lien de cause à effet) ; que les paroles de De Luca, en raison de sa notoriété internationale, avaient un «poids déterminant dans le mouvement» (le mouvement No TAV) et par là impliquait sa responsabilité pénale ; mais également en reconnaissant, comme circonstances atténuantes, que l’auteur de Montedidio (prix Fémina 2002) avait eu une attitude exemplaire durant les procès et ne s’était soustrait à aucune question.

Nombre d’hommes politiques ou de responsables du projet de la TAV ont incité à «ne pas saboter la grande vitesse ferroviaire». Erri De Luca était d’opinion contraire : il voulait que l’on entravât le projet, qu’il ne pût être réalisé. Si le zèle accusatoire du parquet de Turin s’est affaibli entre la première et la quatrième audience (de cinq ans à huit mois de prison : verdict le 19 octobre), reste qu’il est impossible d’accepter qu’un écrivain – le plus doux des hommes au demeurant – finisse en prison pour avoir exprimé une opinion. «J’étais pour la quatrième fois dans cette salle de tribunal où mes paroles constituent le chef d’accusation, j’étais là à les défendre et à les répéter. Elles, mes paroles, sont à l’abri des condamnations, des détentions. Elles sont là, éparses dans les rayons de bibliothèque, elles sont prononcées en plein air au cours de centaines de rendez-vous au cours desquels les lecteurs décident de témoigner de leur soutien en les lisant à haute voix, en y mettant leur souffle et leurs pulsations. Si sur elles s’abattait une condamnation pénale, j’en assumerais la charge, moi qui suis leur porteur. Elles, mes paroles, restent et resteront libres de circuler.»

Robert Maggiori
 
 Source : http://next.liberation.fr/livres/2015/09/23/erri-de-luca-...
 
 
 
 
 
 
 

14/09/2015

Démonstration sur le terrain qu'il ne manque pas d'eau dans la vallée du Tescou

 

Lisle sur Tarn, 11 septembre 2015

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Démonstration sur le terrain qu'il ne manque pas d'eau

dans la vallée du Tescou

 

De mi-juillet à début août 2015, des partisans du projet de barrage de Sivens, notamment les FDSEA 81 et 82 et l’association Vie Eau Tescou ont mené des actions médiatiques pour faire croire que la vallée du Tescou manquait d’eau et que les agriculteurs « crèveraient » si le barrage de Sivens ne se faisait pas. Le Collectif organisait ce jour une visite de terrain avec des journalistes pour leur permettre de constater par eux-mêmes une situation très différente de l’état des réserves d’eau et des cultures. L’argumentation du Collectif s’est également appuyée sur des photos du niveau des réserves d’eau prises par ses membres entre les 29 juillet et le 16 août 2015.

 

Comme les experts missionnés par la Ministre l’ont reconnu dans leurs rapports, il existe déjà un stockage d’eau très important sur le bassin du Tescou : ils estiment le nombre de plans d’eau « de 185 à 198 aujourd’hui selon les sources pour une capacité cumulée de 4,3 Mm3 » et qui « captent les eaux de ruissellement et interceptent 32 % du bassin versant ». S’y ajoute le barrage de Thérondel pour 0.8 Mm3 soit un stockage existant de 5.1 Mm3. Mais surtout, les experts ont identifié que plus de 2,3 Mm3 stockés dans ces plans d’eau n’étaient pas utilisés en moyenne chaque année (rappel : le projet de barrage de Sivens était de 1.5 Mm3). L’enquête photographique menée par le Collectif cet été confirme l’analyse des experts. Sur les 31 retenues visitées, ¼ étaient totalement pleines, ¼ pleines entre 70 et 95%,  ¼ autour de 40% et 65% et le dernier quart presque vide (entre 10 et 35 %). Ceci fait un taux moyen de remplissage de 66 % (entre 62 et 70 %).

 

Même en aval, malgré la sécheresse, les réserves d’eau restaient abondantes. Le lac du barrage de Thérondel était encore rempli à 80% à la date du 9 août ! La quantité d’eau stockée sur le bassin (à l’aval comme à l’amont) est donc supérieure aux besoins des agriculteurs, même lors d’un été sec et chaud comme en 2015. Cette offre d’eau stockée ne correspond plus à la demande, certains propriétaires et/ou irrigants n’utilisent plus leur eau alors que des voisins en ont besoin. C’est cela qu’il faut résoudre plutôt que de sacrifier des terres agricoles, une zone humide et beaucoup d’argent public en voulant créer plus de stockage. Les FDSEA 81 et 82 doivent accepter d’étudier sérieusement cette solution de bons sens pour lever collectivement les obstacles à sa mise en œuvre.

 

Contrairement aux propos mensongers de certains pro-barrages, la sécheresse n’a pas entraîné de mortalité piscicole anormale. Lorsque le débit est naturellement bas dans le Tescou durant l’été, les poissons vivent dans les parties les plus profondes et s’adaptent à ces conditions difficiles. Les pêches électriques menées ces dernières années par la FDPPMA 81 (mai 2014, juin 2015) démontrent une présence d’espèces aquatiques diversifiées et nombreuses.

 

Le 5 août 2015, lors de leur barrage filtrant sur la D999, des agriculteurs pro-barrages ont montré quelques parcelles de cultures en mauvaise état pour faire croire que les rendements, et donc l’avenir des fermes de la vallée, étaient condamnés en l’absence de barrage à Sivens. Là aussi, il suffit de parcourir la vallée du Tescou pour observer que les cultures sont dans un état tout à fait correct, très loin des  parcelles « témoins » volontairement choisies (et mal travaillées pour la démonstration ?) par ces probarrages. Lors de cette opération de propagande, la parcelle de maïs « témoin », très asséchée, était située à 100 m de la réserve d’eau du même propriétaire et qui a été presque pleine tout l’été et l’est encore…

 

La crise que vit une majorité d’éleveurs montre bien que ce qui assure l’avenir d’une ferme est bien le revenu net que tire l’agriculteur de sa production. Des bons prix pour des productions diversifiées sur la ferme permettent aussi d’absorber des aléas climatiques. A Sivens comme ailleurs, le soutien public ne doit donc pas être accaparé par une minorité d’agriculteurs pour garantir leurs rendements. Seules des politiques publiques visant des prix rémunérateurs permettront de revenir à des fermes nombreuses et diversifiées sur le territoire. Les conseils départementaux et régionaux peuvent agir en soutenant les filières locales notamment pour fournir la restauration collective publique dont ils sont les acheteurs (collèges et lycées).

 

Des produits locaux et biologiques dans les écoles, les hôpitaux, etc, voilà un des leviers indispensables pour résoudre les crises agricoles et alimentaires. Plus globalement, en 2050, les neuf milliards d’êtres humains qui peupleront la planète pourraient se nourrir grâce à l’agriculture biologique. Celui qui l’affirme présentera ses arguments scientifiques lors d’une conférence publique à Lisle sur Tarn le lundi 21 septembre à 20h45 (salle des fêtes, place de la Mairie). Auteur d’ouvrages de références, Marc Dufumier est un agronome de réputation mondiale qui a observé en France et dans le monde le bon fonctionnement des systèmes agro-écologiques et les dysfonctionnements des systèmes " productivistes ". Dans la perspective des discussions qui vont bientôt se tenir sur le projet de territoire du bassin du Tescou, le Collectif invite les agriculteurs de la vallée et tous les habitants du bassin à venir à cette conférence et à débattre avec ce scientifique.

 

Plus de détails...

 

Rapport de synthèse de l'enquête menée par le Collectif

 

Carte interactive des retenues + photo du barrage de Thérondel le 9/8/15

Après ouverture, grossir l'image et cliquez sur les pastilles vertes pour voir la photo de la retenue correspondante.
Certaines pastilles ont un petit nuage.
En cliquant dessus, vous accédez une photo de l'environnement de la retenue 

 

Carte des retenues référencées sur le plan de la vallée du Tescou (3 pages A3)

Ce fichier vous permet d'imprimer une carte en A3

(entre l’aval du projet de barrage de Sivens

et la confluence du Tescou

avec le Tescounet)

 

Photos des retenues visitées

avec, à droite de la photo, sa référence (sur le plan)

et la date de prise de la photo.

 

 

14/08/2015

Alors ?

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Trouvez le menteur...

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23/07/2015

"Nous allions à Kobanê refleurir les espoirs détruits, construire une bibliothèque, un parc pour les enfants.[...] Je ne suis pas bien, je ne serai pas bien, ne soyez pas bien !"

 

je partage ce message reçu aujourd'hui, n'en connais pas directement l'auteur et le mets tel quel pour que ça se sache, je n'ai pas mis les photos des victimes, qui ne suivent pas au copier-coller :
 
"Le 20 juillet, dans l'Est de la Turquie, une bombe explose. 31 morts. La révolution du Rojava ensanglantée.
La plupart des médias français n'en n'ont même pas parlé, faute de temps entre le reportage sur « les arnaques de l'été » et celui sur Paris plage. Et c'est peut être mieux car ceux qui en ont parlé ont évoqué un attentat « contre Erdogan et la Turquie » (RFI).
Comment expliquer ensuite les manifestations de colère qui ont suivit cet attentat ? Les « Etat islamique assassin, AKP complice » ?  Et la répression qui s'en est suivi ? Expliquer quoi ? Pas le temps

Des journalistes un tant soit peu sérieux auraient parlé non pas d'un attentat contre le gouvernement turc, mais contre l'opposition, la gauche radicale pro-kurde.

Car à Suruç, les 31 victimes n'étaient pas membres du gouvernement. Ni même des passagers d'un bus pris au hasard d'un attentat aveugle .
Il s'agissait de 31 militants, en majorité jeune, qui récoltaient des  vêtements et des jouets pour les enfants dans le cadre de la reconstruction de Kobanê.
Ils s'étaient réunis à  Suruç, dans le sud-est de la Turquie, pas loin de Kobanê, avec 300 autres militants de différentes sensibilités,  à l’appel de la Fédération Sosyalist Gençlik Derneği (Association de la Jeunesse Socialiste) pour aller à Kobanê participer à sa reconstruction.

A midi, à l'heure du repas, une « bombe humaine » s'est fait explosée lors de la conférence de presse de cette initiative.

Merve Kanak écrit, depuis Suruç :
« Ils ont tué les gens avec lesquels on a chanté dans le bus. Ils ont tué les gens avec lesquels on a dansé. Les gens avec lesquels on a papoté, les confrères que nous étions surpris de voir là bas, il les ont tués. Il ont tué les gens avec lesquels on a pris le petit déj à Amara, rigolé, mangé une pastèque. Ils ont tué les gens avec lesquels on a discuté théorie, politique. Les gens qui avaient des idéologies différentes mais qui étaient réunis par la réalité de la Révolution, ils les ont tués.

Nous étions tous des gens bien. Nous allions réaliser un rêve. Nous avions 3 sacs remplis de jouets pour les enfants, vous me comprenez ?
Nous avons marché attentivement pour ne pas marcher sur les cadavres de nos camarades, vous me comprenez ?
J’ai compris pourquoi les “Agits”  (chants funebres) kurdes sont si tristes, vous me comprenez ? »


31 victimes, c'est un peu court comme formule. Ces 31 victimes, ce sont des personnes, des visages, des histoires, des projets.

C'est Hatice Saadet, étudiante, si  heureuse de « participer à une révolution, en tant que femme et féministe »


C'est Süleyman Aksu, 28 ans, qui ne donnera plus de cours d'anglais au lycée de Yüksekova .



C'est Murat Yurtgül, en dernière année de psycho à Istanbul, passionné de théâtre et de lecture. 



C'est Okan Pirinç, lycéen.



C'est Ferdane, sa fille, Sinem ...



... et son fils, Nartan Kılıç.



C'est Mustafa Seker, dont le fils avait été tué lors du siège de Kobanê.



C'est Mücahit Erol, qui n'avait pas encore 18 ans.


C'est Koray Çapoglu, qui avait participé au mouvement de Gezi et à divers mouvements environnementaux . 



C'est Ferdane Dinç, du conseil jeune HDP d'Istanbul.



C'est Erdal Bozkurt, 27 ans. 



C'est le photographe Kasım Deprem.



C'est Cemil Yıldız, ex-candidat du HDP.



C'est Nazlı Akyürek, étudiante à l'Université de Kocaeli.



C'est Çagdas Aydın, militant de la cause des transsexuel(le)s. 



C'est Cebrail Günebakan, 27 ans.



C'est Nazegül Boyraz, militante des droits des alévis,



C'est Alper Sapan, 19 ans, militant anarchiste et étudiant en philo.



C'est Alican Vural 



C'est Aydan Sancı. 



C'est Yunus Sen, étudiant à l'Université de Van .



C'est Büsra Mete, 23 ans. 



C'est Polen Ünlü, membre du HDP, militante des droits des objecteurs de conscience.



C'est Duygu Tuna, vice-présidente de la section HDP de Maltepe.



C'est Emrullah Akhamur



C'est Ugur Özkan, originaire de Cizre. 80 000 personnes ont assisté à ses obsèques, mardi.



Et les autres, dont j'ignore tout.

Loren Elva, militant LGBT, hospitalisé avec de nombreuses brûlures écrit
« Nous allions à Kobanê refleurir les espoirs détruits, construire une bibliothèque, un parc pour les enfants.[...] Je ne suis pas bien, je ne serai pas bien, ne soyez pas bien !" Cette formule («  #iyideğilim, #iyiolmayacagım, #iyiolmayin", devenue hastags, circule largement aujourd'hui. )
 
 

 

13/07/2015

COUP-DOUBLE ! un court-métrage de Maud et Yannis Youlountas - 2012

 

un petit rafraîchissement ?

 

 

 

 

23/05/2015

Idiocratie ou comment garder sa pelouse toujours verte

 

 

06/05/2015

Lobby et corruption

Les conférences des Amis du Monde diplomatique de l'Hérault : Roger Lenglet, philosophe et lanceur d'alerte, sur le lobby et la corruption, fer de lance du capitalisme. Conférence faite le 2 juin 2014 à Montpellier. Film réalisé par Serge Tostain des AMD 34. Juin 2014.

 

 

 

 

27/04/2015

Stop aux attaques d'acide

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(c) Andi LaVine Arnovitz

 

 

Des femmes au Pakistan, victimes de ces crimes, ont posé pour un calendrier, une démarche courageuse et militante pour dénoncer ces horreurs : http://www.a1pakistan.com/acid-attack-survivors-pose-as-c...

 

 

01/04/2015

Lot : Pollution, collusions, corruption... le SYDED au coeur d'un système ?

 

 

Sources : Le Lot en Action de mars et avril 2015 (n°88 et n°89), par El Rebelde, mis en ligne le 31 mars 2015

 

Un haut-lieu de la délinquance environnementale  « le plateau des Matallines » à Crayssac

image: http://www.lelotenaction.org/medias/images/info-lot-pollution-crayssac.jpg?fx=r_550_550

Info lot pollution crayssacDepuis près de 15 ans une doline de plus de 5 hectares sert de dépotoir en tous genres entre la D 811 et la D6 dans un No man’s land aux confins des communes d’Espère, de Crayssac, de Nuzéjouls et de Catus. D’autres activités développées sur ce site ne semblent pas non plus être conformes à la réglementation.

 

Cette décharge illégale recèle des produits hautement toxiques comme des déchets amiantés (notre photo).

Les lieux sont approvisionnés par des matériaux émanant des carrières proches et du SYDED voisin, mais pas seulement…

L’impluvium constitué par le plateau des Matalines alimente directement par les drains karstiques la source captée de Caillac et diverses sources de la vallée du Vert.

Le GADEL a déposé deux plaintes auprès du parquet de Cahors, plaintes qui ont été classées sans suite.

Les démarches d’intervention auprès des préfets successifs se sont heurtées à la passivité des représentants de l’État. Récemment encore des promesses ont été faites d’inspections imminentes par la DREAL et l’ARS mais les résultats se font attendre….

Le dernier classement a fait suite à une conciliation à laquelle le plaignant n’a pas été convié et qui a débouché sur une demande de régularisation de la part du procureur.

 

 

Plateau des Matalines à Crayssac-Catus, les pollution se pérennisent

 

image: http://www.lelotenaction.org/medias/images/info-lot-pollution-crayssac-syded-web.jpg?fx=r_550_550

Info lot pollution crayssac syded webIl y a quelques mois, le stock de déchets organiques en compostage du SYDED prenait feu pour la deuxième fois depuis la création du centre de traitement des déchets…

 

Les produits ont été évacués et déposés sur la commune de Crayssac voisine en deux points : une parcelle sise au lieu-dit « les Combes » et une plate-forme située au carrefour des D811 et D6 au lieu-dit « les Grands Camps » (notre photo).

Dans le premier cas, le préfet du Lot a aussitôt signifié au propriétaire, par arrêté préfectoral de mise en demeure, de régulariser la situation administrative de l'installation de stockage de déchets conformément aux exigences du Code de l'environnement. Sur le second secteur, aucune décision administrative apparentée à la précédente.

Le Groupement Associatif de Défense de l'Environnement du Lot (GADEL) s'en est inquiété en saisissant l'autorité compétente, d'autant plus que ce site fonctionne de façon totalement illégale depuis l'été 2003 ! Des travaux de comblement d'une doline de plusieurs hectares ont cumulé, depuis plus de dix ans, des déchets en tous genres, certains fortement toxiques, risquant de provoquer, par le cheminement des conduits karstiques, des pollutions de sources en Vallée du Lot (Caillac) et Vallée du Vert voisines. En outre divers produits bruts de carrières sont stockés et plusieurs scies à pierres fonctionnent sans protections (sécurité, poussières, bruit).

Le GADEL travaille sur ce dossier depuis l'origine. Suite à sa dernière plainte, le Parquet a classé l'affaire et mandaté la Direction Départementale des Territoires (DDT) pour organiser la régularisation de la situation. Depuis lors, non seulement la réhabilitation ne se fait pas, mais les déchets arrivent toujours...

Les autorités en sont tenues informées régulièrement.

Et personne ne bouge...


En savoir plus sur http://www.lelotenaction.org/pages/content/archives/pollution-collusions-corruption-le-syded-au-coeur-d-un-systeme.html#Gf6l1tj5oz0CFlzV.99
 
 

25/02/2015

Didier Porte et la Maud Fontenoy Foundation

 

Le gaz de schiste ? Un atout écologique.
Le nucléaire ? L’énergie la moins chère et la moins polluante.
Les OGM ? Ça apporte des solutions au niveau médical.
Voilà – entre autres – ce que la ministre de l’éducation nationale veut mettre dans la tête de nos écoliers grâce au projet enthousiasmant de la « Maud Fontenoy Foundation ». Mais si, Maud Fontenoy, la navigatrice, militante UMP, auteure de « Ras le bol les écolos : pour qu’écologie rime avec économie », une virtuose de la com’. Tout pour plaire à Didier Porte.

 

 

17/02/2015

Les Usurpateurs - Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir de Susan George

 

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Traduit par Myriam Dennehy

Date de parution 23/10/2014

Documents (H.C)

192 pages - 17.00 € TTC

 
 

Lobbyistes au service d’une entreprise ou d’un secteur industriel, PDG de transnationales dont le chiffre d’affaires est supérieur au PIB de plusieurs des pays dans lesquels elles sont implantées, instances quasi-étatiques dont les réseaux tentaculaires se déploient bien au-delà des frontières nationales : toute une cohorte d’individus ---qui n’ont pas été élus, ne rendent de comptes à personne et ont pour seul objectif d’amasser des bénéfices-- est en train de prendre le pouvoir et d’orienter en leur faveur des décisions politiques majeures, qu’il s’agisse de santé publique, d’agroalimentaire, d’impôts, de finance ou de commerce.

Ces usurpateurs s’ingèrent dans les affaires du monde à coups de financements et de renvois d’ascenseurs, s’infiltrent dans les Nations unies et, sous la houlette de Davos, œuvrent pour un monde à leur image. Ils décident du contenu de traités commerciaux stratégiques, qui se négocient dans le plus grand secret mais toujours sous l’œil attentif des représentants du secteur privé.

Cette clique entrepreneuriale tient les citoyens ordinaires sous sa coupe et ne s’embarrasse guère de l’intérêt public et du bien commun. Il est grand temps de les arrêter.


Franco-américaine, présidente d’honneur d’Attac-France, et présidente du conseil du Transnational Institute (Amsterdam), Susan George s’est engagée depuis longtemps dans les combats internationaux contre les effets dévastateurs de la mondialisation capitaliste. Elle est l’auteur de nombreux essais, depuis le célèbre Comment meurt l’autre moitié du monde (1976), bestseller mondial, jusqu’à « Cette fois, en finir avec la démocratie », Le Rapport Lugano II (Seuil, 2012).

 

 

 

 

15/02/2015

La fraude fiscale expliquée en 2mn par Gérard Filoche

 

 

10/02/2015

Le livre noir des banques

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ATTAC & Basta!


Date de parution : 11/02/2015
ISBN : 979-10-209-0179-8
320 pages
14,5 x 22 cm

21.50 €


Disponible également en version numérique
Prix : 14.99 €


Des centaines de milliards d’euros : c’est ce qu’ont coûté les plans de sauvetage des banques françaises après le quasi-effondrement du système financier mondial en 2008, pris au piège de ses propres folies spéculatives. Indignation de l’opinion, grandes promesses de régulation : on allait voir ce qu’on allait voir pour recadrer une finance devenue « ennemie ».

Six ans plus tard, où en est-on ? Les banques sont-elles redevenues utiles à l’économie et à la société ? C’est tout le contraire !


 

Des centaines de milliards d’euros : c’est ce qu’ont coûté les plans de sauvetage des banques françaises après le quasi-effondrement du système financier mondial en 2008, pris au piège de ses propres folies spéculatives. Indignation de l’opinion, grandes promesses de régulation : on allait voir ce qu’on allait voir pour recadrer une finance devenue « ennemie ».

Six ans plus tard, où en est-on ? Les banques sont-elles redevenues utiles à l’économie et à la société ? C’est tout le contraire ! Elles paient toujours moins d’impôts et favorisent l’évasion fiscale. Elles continuent de spéculer sur les matières premières et financent des projets très polluants. Elles détournent l’épargne d’utilité sociale ainsi que les financements abondants et gratuits reçus de la Banque centrale européenne. Nos banques coûtent très cher à la société et constituent une véritable et dangereuse bombe à retardement. Ce livre révèle le prix exorbitant, mais passé sous silence, de leurs activités. Et permet de comprendre comment la finance, et notamment les principales banques françaises, organise cette gigantesque captation de richesse, d'une ampleur inégalée.

 

Ce livre explique aussi pourquoi les responsables politiques ont accepté, sans exception, de maintenir un système qui privatise les profits et socialise les pertes. Il montre comment les réformes annoncées ont été réduites à minima. Il retrace l'histoire de conflits d'intérêts et de collusions incroyables, d'une capture idéologique inouïe, de responsables politiques et administratifs sous influence. Une histoire de renoncements, d'aveuglements et de complicités. Entrons dans le monde des banques françaises. Là où la finance a un visage. Celui d'une oligarchie bancaire plus que grassement rémunérée, coupable d’un véritable hold-up planétaire… 

 

http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Le_livre_...

17/01/2015

Envahis par le gaz : les paysans du Nigeria face à Total (Prix Pinocchio 2014)

Nigéria...on pense aussitôt Boko Haram mais le Nigéria c'est aussi ça :

 

Source : http://multinationales.org/Envahis-par-le-gaz-les-paysans...

4 novembre 2014par Olivier Petitjean

Depuis les années 1960, le Nigeria est l’un des principaux terrains d’action des multinationales pétrolières occidentales. Leurs activités y ont entraîné un désastre environnemental de grande ampleur, qui laisse les communautés locales de plus en plus dépourvues de moyens de subsistance, ainsi qu’une explosion de violences. Les opérations de Total dans le territoire du peuple Egi ne semblent pas déroger à la règle. Si le géant français vante ses relations « cordiales » avec les populations environnantes, les témoignages recueillis sur le terrain racontent une tout autre histoire.

Tout a commencé par une « explosion souterraine, accompagnée d’un incendie sous la terre ». Ils ont été suivis d’« éruptions de gaz très explosives ». « Le premier jour de ces fuites, les gens fuyaient pour s’abriter, car le gaz sortait de terre mélangé à la boue, en faisant d’énormes trous. » « J’ai des images vidéo, et lorsque vous verrez la manière dont le gaz rugit et bouillonne, vous comprendrez notre inquiétude. » « L’éruption était si forte que la pression a transporté la boue jusqu’à la hauteur d’un très grand palmier. »« Il y avait des expatriés [de Total] sur place et nous leur avons posé des questions. Ils nous ont dit qu’il n’y avait pas de solution au problème et qu’il fallait leur laisser quelques mois pour en trouver une. » « Nous ne pouvons plus dormir à cause du vacarme causé par les gaz en furie. En plus du bruit, nous inhalons ce gaz et nous constatons des effets étranges sur notre santé. » « Même dans mon champ de manioc, les feuilles sont toutes devenues anormales. Celles que nous avons réussi à récolter ne sont pas assez bonnes, et nous avons peur de les consommer. » « Un homme d’Obite a commencé à creuser des fondations pour construire sa maison, et du gaz a commencé à jaillir. La compagnie pétrolière lui a interdit de poursuivre la construction. » « Même l’eau de notre puits, on nous a dit de ne plus la boire, parce que le gaz est partout. Et c’est la même chose avec la source d’eau qui approvisionne toute la communauté. Je me demande comment nous allons tenir si nous ne pouvons même pas boire d’eau. » « Comme vous pouvez le voir, il y a des panneaux de mise en garde dans toute la zone. Total vient de les installer pour avertir les gens des risques liés aux fuites de gaz. Imaginez-vous, on ne peut même plus utiliser un téléphone portable par crainte de provoquer un incendie ! »

Ces témoignages, recueillis quelques mois après les faits par l’ONG Environmental Rights Action (ERA), membre nigérian du réseau mondial des Amis de la terre, offrent une image saisissante de ce que signifie vivre au quotidien dans une zone d’exploitation intensive d’hydrocarbures, comme l’est le territoire du peuple Egi, dans le delta du Niger [1]. Particulièrement lorsque tout ne se passe pas comme prévu, comme ce fut le cas en ce début d’année 2012 pour Total. Les enquêteurs d’ERA ont confirmé la présence sur place de « panneaux de sécurité avertissant les gens de ne pas allumer leurs téléphones, de ne pas venir avec des flammes nues, et de ne pas conduire de motos » et celle du « bruit montant et descendant des éruptions de gaz, semblable à celui que font les vagues de l’océan, et très effrayant ». Sans oublier l’« importante présence policière ».

Le géant pétrolier et gazier français s’apprêtait alors à fêter ses cinquante années de présence dans la région. « Lorsque les éruptions de gaz sont survenues, les gens de Total qui préparaient les célébrations ont sérieusement paniqué. » Accidents, pollutions et violences sont une réalité quotidienne pour le peuple Egi depuis 1962. Les incidents de 2012 suggèrent que, malgré les timides tentatives de Total pour mettre un peu d’ordre dans ses relations avec les communautés environnantes, ce passé mouvementé est encore loin d’être révolu. Deux ans plus tard, les panneaux installés par l’entreprise pour mettre en garde les riverains contre les dangers du gaz dans l’air sont encore en place. Et l’entreprise se trouve aujourd’hui nominée, sur proposition d’ERA, de Sherpa et des Amis de la terre France, au prix Pinocchio décerné à « l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles ».

Des communautés sans recours face aux multinationales

Le sort du peuple Egi reflète celui de nombreuses autres communautés de la région du delta du Niger. Les grandes multinationales pétrolières occidentales – Shell, BP, ExxonMobil, Chevron, ENI, Total… – se sont installées depuis les années 1960 dans cette vaste zone humide riche en hydrocarbures [2]. Alors qu’il ne représente que 7% du territoire du Nigeria, le delta du Niger abrite plus de trente millions de personnes, réparties en une mosaïque d’ethnies. Des communautés condamnées à une coexistence forcée avec l’industrie pétrolière et gazière. 10 000 kilomètres de pipelines – souvent anciens et mal entretenus – sillonnent la région. De nombreux rapports d’ONG ou d’organisations internationales comme le Programme des Nations unies pour l’environnement ont révélé l’ampleur de la pollution pétrolière qui sévit dans le delta du Niger, et le peu d’empressement des multinationales pour nettoyer les dégâts occasionnés directement ou indirectement par leurs activités [3].

La sévère pollution de l’air et de l’eau qui en résulte affecte directement les moyens de subsistance des populations locales, qui dépendent de la pêche ou de l’agriculture pour leur survie. Les bénéfices économiques du pétrole et du gaz n’existent pas pour ces communautés, qui vivent pour la plupart en dessous du seuil de pauvreté. Pire encore, le delta du Niger subit une violence endémique, attisée par les conflits liés à l’accès à la terre – de plus en plus rare - et par l’appât des revenus pétroliers. Conséquence : l’espérance de vie dans la région ne dépasse pas 43 ans !

Non-droit

Littéralement envahies par les opérations pétrolières et gazières et le cortège de maux qui leur sont associés, les communautés du delta ne peuvent pas compter sur la protection des autorités publiques nigérianes. Celles-ci semblent souvent davantage intéressées par les avantages économiques légaux ou illégaux qu’elles retirent de la présence des multinationales et de leurs filiales. Le Nigeria est classé 144e sur 177 dans l’indice de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency international. Les décisions de justice favorables, lorsqu’elles existent, ne sont pas toujours suivies d’effet. Les communautés ont donc été contraintes de recourir au droit international, en saisissant la justice des pays d’origine des multinationales concernées. Des procédures judiciaires très médiatisées ont ainsi été lancées, avec des fortunes diverses, contre le groupe anglo-néerlandais Shell aux États-Unis, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas [4].

Le torchage du gaz constitue une bonne illustration de l’atmosphère de non-droit qui règne autour des activités pétrolières et gazières au Nigeria. La pratique consiste à brûler, pour des raisons purement économiques, le gaz s’échappant dans l’atmosphère lors des forages pétroliers, avec pour conséquence d’augmenter encore les émissions de gaz à effet de serre de ces opérations. La pollution de l’air qui en résulte entraîne des pluies acides, qui aggravent encore les difficultés d’approvisionnement en eau potable saine. « En ce moment, nous ne consommons plus d’eau de pluie dans notre communauté en raison de la pollution causée par le torchage de gaz. Nos toits en tôle ondulée n’y résistent plus non plus. » Si les multinationales ne raisonnaient pas uniquement en termes de maximisation de leurs profits, ce gaz pourrait pourtant être mis à disposition des populations environnantes, qui souffrent de difficultés d’accès à l’énergie.

Pour toutes ces raisons, la pratique du torchage est légalement interdite au Nigeria depuis 1984, mais les multinationales pétrolières et gazières continuent à y recourir, en profitant des atermoiements du gouvernement. Dans sa réponse aux Amis de la terre suite à sa nomination au prix Pinocchio [5], Total avance que « pour être plus précis, depuis 1984, le torchage est soumis à une autorisation ». Argument réfuté par les Amis de la terre et Sherpa [6], qui rappellent que la Haute cour fédérale du Nigeria a confirmé l’interdiction du torchage en 2005, et demandent à Total de publier ces « autorisations » dont le groupe se prévaut. Le groupe ajoute être engagé dans une démarche de réduction progressive du torchage « hors démarrage » dans ses opérations et être « très actif » dans un groupe mis en place par la Banque mondiale sur le sujet. Il ne précise pas à quelle date il envisage de respecter la loi nigériane.

Accaparement

Autre enjeu, celui des terres et des ressources naturelles dont ces communautés dépendent pour leur subsistance. Celles qui ne sont pas rendues inutilisables par la pollution quotidienne et les accidents sont peu à peu grignotées pour les besoins des multinationales. Le gouvernement nigérian a mis en place une législation facilitant l’expropriation des paysans au bénéfice des opérateurs pétroliers, avec des obligations de compensation très limitées. Dans le territoire du peuple Egi, Total a engagé en 2006 un processus d’acquisition de nouvelles terres pour étendre son usine locale, contre le gré de leurs propriétaires, provoquant un mouvement de protestation qui a dégénéré en violences [7]. Dans d’autres cas, Total est accusée d’avoir délibérément ignoré les propriétaires traditionnels, s’accaparant leurs terres comme s’ils n’existaient pas ou comme si elles appartenaient à d’autres. Certains auraient même littéralement « inventé » une tradition de propriété collective de la terre dans la région - alors qu’elle semble avoir toujours été possédée individuellement - pour détourner l’argent des compensations. Et les éruptions de gaz de 2012 sont attribuées par beaucoup de riverains à l’usage mal contrôlé par Total d’une technique de forage horizontal, mise en œuvre pour opérer « sous » de nouveaux terrains sans avoir à compenser leurs propriétaires.

De nombreux Egi et les associations qui les soutiennent n’hésitent donc pas à parler d’accaparement des terres. Total indique dans sa réponse aux Amis de la terre avoir mis en place une « équipe de 5 personnes, dont l’une des missions est précisément de visiter les communautés et de négocier les accords lorsqu’il y a acquisition de terrains, qui font l’objet de contrats agréés par les parties ». Mais, pour les associations, cela ne signifie pas grand chose dans le cadre d’un rapport de forces totalement déséquilibré, et que les paysans n’ont souvent pas d’autre choix que de partir. Qui est là pour s’assurer que la compensation est équitable et transparente ? Les témoignages recueillis sur le terrain font état de compensations partielles ou symboliques : « Ils ne nous ont pas donné de compensation proprement dit, il nous ont offert un peu d’argent, en parlant de ‘désagréments’. » « Ils ont seulement payé pour les cultures qui étaient sur les terres, rien de plus. »

Et, plus largement, quelle « compensation » pourrait-on envisager pour la pollution progressive de la terre, de l’eau et de l’air occasionnée par les activités pétrolières et gazières ? Les possibilités d’emploi offertes par Total sont loin de compenser la destruction des moyens de subsistance traditionnels. L’entreprise elle-même parle de 100 emplois directs, auquel il faut ajouter une multitude de petits boulots auxiliaires, pour une population de plusieurs centaines de milliers de personnes. Pour de nombreux Egi, les perspectives d’avenir sur leurs terres ancestrales s’amenuisent de plus en plus : « Nous attendons que Total vienne et nous reloge. Non pas que nous soyons désireux de céder nos terres et nos maisons à l’entreprise. Si nous voulons être relogés, c’est que nous ne voulons pas mourir. »

Diviser pour régner ?

Pour couper court aux critiques, Total ne manque pas une occasion de mettre en avant le « protocole d’accord » et le « plan de développement » qu’elle a initiés après les manifestations violentes de 2006. Avec un interlocuteur que l’entreprise s’est elle-même choisi, l’Egi People Assembly (« Assemblée du peuple Egi »), que Total considère comme représentative puisqu’élue « selon un processus local ». Là encore, les associations sont loin d’être convaincues, citant des dizaines d’exemples et de témoignages de membres de la communauté critiquant l’Egi People Assembly ou lui déniant toute légitimité. « Total ne reconnaît et ne veut avoir affaire qu’avec les groupes avec lesquels ils se sentent à l’aise. » Ces critiques accusent notamment l’Egi People Assembly de regrouper des personnes ayant des relations commerciales avec Total, qui utilisent l’argent du « plan de développement » pour des projets fantoches, de manière autocratique, et qui n’hésitent pas à recourir à l’intimidation pour faire taire les critiques. « Si vous critiquez l’Egi People Assembly, soit ils cherchent à vous corrompre et à faire de vous un espion dans votre propre communauté, soit ils menacent de vous tuer. » Certains témoignages signalent même une augmentation des violences en lien avec la répartition de l’argent déboursé par Total aux représentants de l’Egi People Assembly.

Pour les Amis de la terre, derrière les programmes de responsabilité sociale affichés par Total en pays Egi se cache en réalité une stratégie consistant à « diviser pour régner », prenant le risque d’aggraver les tensions au sein des communautés pour dissimuler les conflits fonciers et les pollutions. Il est des circonstances où des réponses partielles et partiales, qui ne remettent pas en cause les fondements même du système – en l’occurrence l’absence d’état de droit –, ne font qu’aggraver les problèmes. La situation actuelle dans le delta du Niger semble bien être de celles-là.

Olivier Petitjean

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Photo : Rhys Thom CC

[1Les témoignages recueillis en 2012 sont rassemblés ici (en anglais). Les citations de riverains dans la suite de cet article sont issues soit de ce document, soit du rapport de la mission de suivi effectuée par Environmental Rights Action en octobre 2014, qui a été traduite en français par les Amis de la terre. Voir aussi ici une vidéo montrant les éruptions de gaz et donnant la parole aux riverains affectés.

[2Elle représenterait encore aujourd’hui environ 10% de la production globale de Total.

[4Plusieurs militants de la minorité Ogoni, dont le poète Ken Saro-Wiwa, ont été assassinés en 1995, après avoir réussi à chasser Shell de leur territoire, ce qui avait donné lieu à une procédure judiciaire contre l’entreprise aux États-Unis – procédure cassée en 2013 par la Cour suprême américaine (voir ici pour plus de détails sur cette affaire). En quittant l’Ogoniland, Shell avait laissé derrière elle un véritable désastre environnemental, dénoncé par un rapport des Nations Unies de 2011, suite auquel l’entreprise avait promis de procéder à une restauration environnementale de la zone, pour un coût estimé à un milliard de dollars. Selon un rapport publié il y a quelques semaines par les Amis de la terre et Amnesty international, Shell n’a encore rien fait malgré ses promesses. Parallèlement, plusieurs procédures judiciaires ont été initiées aux Pays-Bas et en Angleterre pour mettre en cause la responsabilité juridique de Shell pour des pollutions pétrolières dans le delta du Niger - voir par exemple ici et ici.

[5À lire dans son intégralité ici.

[6Voir leur réponse à la réponse ici.

[7Voir le rapport de mission de 2011 des Amis de la terre ici.

07/12/2014

1 million de signatures contre TAFTA à la poubelle

 

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Non, ce n’est pas Legorafi. La Commission Européenne a invalidé l’initiative citoyenne de « Stop TTIP » contre TAFTA qui vient de dépasser le million de signatures. Plus de 320 organisations de la société civile européenne se sont regroupées afin de s’opposer avec fermeté aux traités entre l’UE et les États-Unis (TAFTA / TTIP) mais aussi entre l’UE et le Canada (CETA). Ces millions de voix ne seront malheureusement pas entendues…

 2 mois, 1 million d’engagements

C’est du jamais vu. Il n’aura fallu que 60 jours pour rassembler le million de signatures nécessaire pour qu’une initiative citoyenne européenne soit prise en compte par la Commission Européenne.

En effet, selon les règles européennes, une « ICE » (initiative citoyenne européenne) doit recueillir un million de soutiens pour orienter la politique de la Commission sur un sujet déterminé. En théorie, une audition publique devrait être organisée au Parlement Européen. C’était sans compter sur la décision de la Commission aux relents antidémocratiques.

 

Refus catégorique de la Commission

Les négociations commerciales sont devenues une priorité pour l’exécutif européen qui vient d’opposer une fin de non-recevoir envers la pétition. Pour le million de personnes impliquées, le statut d’initiative citoyenne européenne s’est vu refusé d’une manière unilatérale. Le pouvoir estime que ces initiatives citoyennes sont prévues pour instaurer de nouvelles lois, pas pour contester un texte en cours de législation. En d’autres termes, la contestation n’est pas autorisée. L’association Stop TTIP a immédiatement saisi la Cour de justice européenne.

Un tel mouvement de masse démontre qu’il existe une véritable inquiétude citoyenne au sein de l’Union Européenne concernant ces accords transatlantiques. Selon ces centaines d’associations, les accords représentent un véritable danger pour la démocratie. Nous aurions là le terreau d’une « corporacratie » (si tant est qu’elle n’existe pas déjà), un système de plus en plus gouverné par les multinationales.

 

Au prochain virage, la « World Company » ?

Parmi les grands dangers dénoncés par Stop TTIP, il y a cette mise en place de tribunaux d’arbitrages qui offriront la possibilité aux entreprises de contester des décisions gouvernementales. Toute décision collective qui entraverait le libre marché transatlantique serait susceptible d’être punie. Par exemple, si la France estime qu’il faut interdire un conservateur déterminé afin de protéger la population d’un risque sanitaire donné et que cette interdiction engendre une perte pour une multinationale, cette entreprise pourrait poursuivre l’état et exiger des dommages et intérêts.

Il s’agit là d’un pouvoir inédit dans l’histoire de l’Humanité qui serait offert aux grandes entreprises. Une menace directe contre toutes formes de démocraties. L’idée même de prendre des décisions démocratiques au nom de l’environnement contre une industrie serait implicitement compromise. Allons-nous laisser la démocratie mourir sous une salve d’applaudissements ?

Source : http://mrmondialisation.org/1-million-de-signatures-contr...