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09/03/2013

quand une sénatrice démontre la complicité des organismes de régulation avec les banques

Elizabeth Warren, Sénatrice US de l'État du Massachusetts questionne les responsables fédérales de la régulation des banques. "Quand, pour la dernière fois, avez-vous intenté un procès à une grande banque de Wall Street ?" Voyez les réponses...

 

BANQUE MONDIALE : LA PALME DU DISCRÉDIT AU HONDURAS (PÉTITION)

 

Banque mondiale : la palme du discrédit au Honduras (pétition)

Les dollars de la Banque mondiale financent les déserts verts de palmiers à huile au Honduras

 

Par le biais de la Société financière internationale (IFC), la Banque mondiale a octroyé un prêt de 30 millions de dollars US à la Corporación (ou groupe) Dinant, le plus gros producteur d'huile du palme du Honduras. En novembre 2009, juste après le putsch militaire ayant renversé le président élu démocratiquement Manuel Zelaya, la banque a versé la première moitié de ce crédit à l'entreprise... dont le propriétaire Miguel Facussé avait activement soutenu le coup d'état !

Les conflits liés aux plantations de palmiers à huile de Dinant remontent aux années 70. Depuis le putsch militaire de 2009, la région a été fortement militarisée, les communautés violemment expulsées. Dinant et d'autres producteurs d'huile de palme sont impliqués dans le meurtre de 88 paysans dans la vallée de l'Aguán. Les assassinats continuent à être perpétués en toute impunité. Le nombre total des victimes du conflit est estimé à 109.

Malgré cette violence avérée, la Banque mondiale vient de procéder en février 2013 à une mise à jour édifiante de la description du projet de crédit accordé au groupe Dinant sur sa page internet : « Dinant comprend l'importance d'avoir de bonnes relations avec les communautés locales et est particulièrement actif sur ce point ».

Suite à une plainte déposée par des organisations de défense de droits de l'homme, un audit interne est en train d'être réalisé par le Bureau des plaintes de la Banque mondiale (CAO). Pourtant, les compétences du CAO étant très limitées, il est à craindre que celui-ci ne puisse entraver le versement de la seconde moitié du crédit au groupe Dinant.

La Banque mondiale se discrédite par ce prêt qui offre des capacités financières et de la légitimité internationale au groupe Dinant. Demandons à son président d'annuler ce prêt inadmissible !

 

Signez la pétition : sauvonslaforet.org,

27/02/2013

LISA KRISTINE : DES PHOTOS QUI TÉMOIGNENT DE L'ESCLAVAGE MODERNE (VIDÉO)

Pendant ces deux dernières années, la photographe Lisa Kristine a voyagé dans le monde pour faire un reportage sur les réalités cruelles et insupportables de l'esclavage moderne, 27 millions de personnes concernées...

  

26/02/2013

Le film que les banques voudraient interdire

Une campagne contre la spéculation sur les denrées alimentaires. La spéculation financière affame des dizaines de millions de personnes. UBS & Co aimeraient pouvoir interdire cette vidéo. Et empêcher sa diffusion sur les réseaux sociaux.

 

25/02/2013

Allemagne: L’industrie et le gouvernement planifient des guerres de ressources

Ça a le mérite d’être clair.

La , elle, se cache derrière une prétendue guerre contre des terroristes pour faire main basse sur les ressources maliennes et subsahariennes. Les militaires doivent se mettre au service des multinationales et des industriels. Le titre « Expédition matières premières : la nouvelle voie de l’ » a même été employé par un éditorial du journal économique allemand Handelsblatt.

Les expéditions coloniales reprennent donc du service. Engagez-vous…

 

« Dans une interview accordée lundi 18 février à Reuters, le directeur de l’Alliance, Dierk Paskert, a réclamé «une politique stratégique en matière de commerce extérieur et de sécurité» afin de garantir aux entreprises allemandes l’approvisionnement en matières premières.

Il y a un an, les principales entreprises industrielles allemandes ont lancé uneAlliance pour la sécurisation des matières premières (Rohstoffallianz) en vue de sécuriser l’approvisionnement en matières premières sélectionnées pour le compte de ses actionnaires et de ses membres. Pour atteindre ce but, elle appelle à recourir aux moyens militaires.

Dans une interview accordée lundi 18 février à Reuters, le directeur de l’Alliance, Dierk Paskert, a réclamé «une politique stratégique en matière de commerce extérieur et de sécurité» afin de garantir aux entreprises allemandes l’approvisionnement en matières premières.

Alors même que cette politique devrait se laisser guider par «l’objectif consist[ant] à accéder à des marchés des matières premières libres et transparents,» dit Paskert, «il serait naïf de considérer que cela se fera dans un avenir proche.» L’évolution est «malheureusement allée exactement dans le sens inverse.» C’est pourquoi, Paskert conclut, «Nous [l’Allemagne], en coopération avec nos partenaires de l’UE et de l’OTAN, devons nous impliquer encore plus, avec nos partenaires de l’ et de l’OTAN, dans les questions relatives au commerce extérieur et à la sécurité.»

«L’implication dans les questions relatives à la sécurité» est un euphémisme pour des opérations militaires. Ceci est révélé par la référence faite à l’OTAN, une alliance militaire.

Paskert réclame des guerres de ressources.

En réponse à une question directe posée par le quotidien économiqueHandelsblatt – «Allons-nous assister à des guerres de ressources ?» – Paskert a répondu par l’affirmative en citant un précédent historique. «L’histoire montre,» a-t-il dit, «que de nombreux conflits ont eu pour origine dans la lutte pour les ressources… L’approvisionnement en matières premières est la base de la création de valeur et du bien-être d’un pays, et a donc une signification géopolitique.» Le Handelsblatt a publiquement déclaré quelle était la question centrale. Dans un long éditorial sur l’interview de Paskert, le journal écrit que l’industrie voudrait qu’il y ait «un plus grand engagement du gouvernement – et de l’armée – dans la sécurisation des matières premières.» L’éditorial a été publié sous le titre révélateur «Expédition matières premières : la nouvelle voie de l’Allemagne.»

Dans les cercles politiques, explique le Handelsblatt, cette exigence de l’industrie trouve une audience. Pour le gouvernement, «le contrôle des matières premières est une “question stratégique” pour la politique étrangère allemande.» L’on peut s’imaginer «que les partenariats sur les matières premières qui existent déjà ne suffisent pas. “Des instruments sécuritaires et militaires” sont aussi nécessaires.»

Selon le Handelsblatt, la chancelière envisage de nommer un coordinateur qui «ajustera mieux les intérêts des industries stratégiques à la technologie de la défense et de la sécurité, en contribuant à garantir l’approvisionnement en matières premières.» Les partenaires stratégiques de l’Allemagne, comme l’Arabie saoudite, devraient être soutenus en matière de technologie des armes avant que l’Allemagne en cas de ne soit obligée d’envoyer ses propres soldats. Et les forces armées devraient «être mieux préparées pour jouer leur nouveau rôle en tant que gardiens des intérêts stratégiques.» LeHandelsblatt cite les directives sur la politique de défense de 2011 disant que la «sécurité et l’accès aux ressources naturelles» sont l’ «intérêt le plus important de la politique de sécurité et de défense.»

Cet objectif n’est pas tout à fait nouveau. Au milieu des années 1990, les directives de la politique de défense avaient défini les tâches principales de la Bundeswehr (les forces armées allemandes) comme étant le «maintien de la liberté de commerce dans le et l’accès aux matières premières stratégiques.» Cette approche a ouvert la voie à la transformation de l’armée allemande de force de défense du territoire en force d’intervention internationale.

Dans la propagande officielle, les missions de l’armée aux Balkans, en Afghanistan et ailleurs ont été justifiées par des raisons humanitaires ou comme faisant partie de la «guerre contre le terrorisme.» Mais le gouvernement et le estiment maintenant qu’il est temps de mettre l’opinion publique au fait des objectifs réels de telles opérations.

Dans une interview accordée le 31 janvier au journal Süddeutsche Zeitung, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, a déclaré, pour souligner la nécessité d’interventions militaires directes à l’avenir, qu’un nouveau type de justification devrait être trouvé. «Les opérations militaires internationales doivent être expliquées de manière réaliste,» a-t-il «et les justifications ne doivent pas sembler trop piteuses.»

Sous la direction de De Maizière, fils d’un général d’armée et chef d’État-major de longue date de la Bundeswehr, la transformation de la Bundeswehr progresse rapidement. Les moyens de reconnaissance et de transport ainsi que les troupes de déploiement rapide sont en train d’être élargis. De plus, la Bundeswehr veut acheter des drones armés et deux «joint support ships» (navires de soutien interarmées) qui, aux dires d’un haut gradé militaire, sont appropriés pour «faire preuve de volonté politique,» c’est-à-dire pour intimider adversaires et rivaux.

L’Allemagne est entre-temps en train de s’impliquer de façon toujours plus agressive dans des guerres impérialistes. Alors que Berlin affichait certaines réserves en 2003 en Irak et même en 2011 dans la guerre en Libye, elle soutient actuellement pleinement l’intervention française au et les préparatifs de guerre contre la Syrie.

Le contexte de cette évolution est l’intensification de la lutte pour les matières premières, notamment avec la . L’été dernier, le chef de l’Alliance, Paskert, déclarait au magazine américain BusinessWeek : «Si nous considérons que la Chine consomme 40 pour cent de presque tous les produits et que ses besoins continueront d’augmenter drastiquement, je commence à me sentir mal à l’aise à moyen terme. La Chine est un aspirateur géant qui n’existait quasiment pas, il n’y a pas si longtemps. Nous devrions maintenant sérieusement réfléchir à la sécurité de l’approvisionnement de l’industrie allemande.»

L’appel lancé par le patronat allemand en faveur d’une guerre de ressources rappelle les chapitres les plus sombres de l’histoire allemande. Les objectifs de guerre allemands dans la Première Guerre mondiale – des annexions extensives en France, dans les pays du Benelux et en Afrique – étaient fondés sur les besoins et les projets d’«éminents esprits du monde des affaires, de la politique et de l’armée,» comme l’écrivait en 1961 l’historien Fritz Fischer dans son livre innovant Les buts de guerre de l’Allemagne impériale.

Les mêmes cercles d’affaires avaient alors soutenu Hitler parce que ses projets pour la conquête du monde et la demande de «Lebensraum» (espace vital) à l’Est correspondaient à leur poussée expansionniste à la recherche de matières premières et de marchés et parce qu’il avait détruit l’organisation du mouvement ouvrier.

De nos jours, de nombreuses entreprises, ou leurs successeurs, qui avaient soutenu la Première et la Deuxième Guerre mondiale figurent parmi les partisans et les membres de l’Alliance. Ceux-ci comprennent, les sociétés chimiques et pharmaceutiques BASF et Bayer, qui sont issus du tristement célèbre cartel IG Farben ; le géant de l’acier ThyssenKrupp, né de la fusion de Thyssen et Krupp, qui tous deux faisaient partie des premiers partisans des nazis ; le groupe Volkswagen qui avait été fondé sur initiative de Hitler ; et le constructeur automobile BMW dont le principal actionnaire, la famille Quandt, doit une grande partie de ses actifs à la politique d’arianisation et de travaux forcés pratiquée par les nazis ainsi qu’aux crimes nazis.

Comme l’indique son site Internet, l’Alliance a été fondée fin de 2010 par le «président de la fédération allemande de l’industrie (BDI), le Prof. Dr Hans-Peter Keitel, dans le but d’examiner l’évolution des marchés de matières premières et des réponses éventuelles à donner par l’industrie.» Son haut responsable, Dierk Paskert, est un cadre supérieur qui siégeait précédemment au directoire d’E.ON Energie AG, l’un des plus grands producteurs d’énergie en Allemagne.

L’Alliance entretient de très étroites relations avec le gouvernement allemand. Elle gère, au nom du ministre allemand de l’Économie, Philipp Rösler, un programme d’aide qui accorde des prêts conditionnellement remboursables à des entreprises pour la conquête de nouveaux marchés cruciaux de matières premières comme l’antimoine, le béryllium, le cobalt, la fluorine, le gallium, le germanium, le graphite, l’indium, le magnésium, le niobium, les métaux du groupe du platine, les terres rares, le tantale et le tungstène.

Le fait que l’industrie allemande ose une fois de plus appeler ouvertement à une guerre impérialiste pour satisfaire ses besoins en matières premières doit être considéré comme un avertissement par les travailleurs en Allemagne et aux quatre coins du monde. C’est l’expression évidente de l’accroissement des conflits économiques et géopolitiques mondiaux qui conduisent inexorablement à une guerre mondiale – à moins que les impérialistes ne soient désarmés par la mobilisation révolutionnaire de la classe ouvrière.

(Article original paru le 20 février 2013) »

Source: WsWS via Echelle de Jacob

23/02/2013

La chasse à l'ours blanc, un loisir en plein essor qui ne soucie ni la France, ni le WWF

 

ours_RussieUn ours polaire au repos sur un îlot de glace dans l'océan Arctique au nord de la Terre Franz Josef en Russie
© Gordon Wiltsie / NGS

Incroyable mais vrai ! Alors que l'ours blanc voit sa population décliner dramatiquement à cause du réchauffement climatique et des pollutions, l'Homme le chasse, non pas pour se nourrir mais pour le loisir et pour l'industrie du luxe. Les prix des articles issus de l'ours blanc flambent, les agences de tourisme spécialisés dans la chasse sont surbookées. Chronique d'un délire humain soutenu par la France et le WWF...

L'ours polaire (Ursus maritimus) figure parmi les plus gros mammifères marins vivant sur terre avec un poids qui peut atteindre 680 kg ! Cela ne l'empêche pas d'être un excellent sprinteur et un excellent nageur. Il vit pour l'essentiel sur la banquise arctique, sur les glaces de mer et en mer ouverte. Il se répartit actuellement sur 5 pays : Les Etats-Unis, le Canada, la Russie, le Groenland (Danemark) et la Norvège.

Menacé par la fonte toujours plus importante de la glace de mer en été, par les pollutions dues aux activités humaines, le domaine vital de l'ours polaire et sa population régressent dramatiquement. « Depuis quelques années, les ours blancs semblent diminuer en taille, une diminution des natalités et une augmentation des mortalités sont également observées (Stirling et Parkinson, 2006). Des études démontrent également que la présence de polluants dans leur environnement affectent leur croissance (Kovacs et al., 2011). » indique Julie Langevin dans son essai universitaire sur la question.

Selon la Liste rouge de l'UICN, l'ours blanc est classé comme espèce vulnérable, en raison d'une « diminution suspectée d'au moins 30% de sa population en seulement 45 ans » ! La population sauvage d'ours blancs est estimée entre 20 000 et 25 000 individus regroupés en 19 populations connues et réparties sur un territoire de 15 millions de km2 en hiver et de 3 millions de km2 en été.

Non satisfait de lui nuire indirectement par ses activités, l'Homme le persécute via de véritables safaris de luxe dénoncés dans un communiqué par une coalition courageuse de 13 associations de protection de l'environnement[1] : « la chasse à l'ours blanc bat son plein. Les agences de tourisme cynégétique du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Manitoba au Canada sont surbookées jusqu'en 2014. Pour répondre à la demande, le Territoire du Nunavut augmente les quotas de chasse dans la Baie d'Hudson sans tenir compte de l'avis défavorable du Groupe des Spécialistes de l'Ours Polaire de l'UICN. »

Et pourtant l'ours blanc fait fondre les cœurs. Les gouvernements, les ONG (comme WWF), les grandes marques (comme Coca-Cola) l'exploitent comme emblème et martyr du réchauffement climatique pour augmenter honteusement leur notoriété ou leurs ventes, donnant tout son sens au greenwashing. « Pourtant en pratique, quand il s'agit de venir dès maintenant à son secours, il y a un monde fou aux abonnés absents. Les faux-amis oublient les menaces immédiates et historiques qui pèsent sur l'espèce entière comme en témoigne le commerce international légal des ours blancs, sanguinaire mais florissant. » s'indigne la Coalition Ours Polaire.

La chasse à l'ours blanc : un business florissant

« L'ours blanc est la "cible absolue". Ça change de l'éléphant. Ça fait changer d'air. C'est le challenge du siècle aux confins du monde. » ironise la Coalition.

Au Yukon (Canada), la chasse et la pêche sportive ont rapporté à elles seules 45 % des revenus générés par le tourisme. Une manne financière entretenue par des agences peu scrupuleuses comme Northwoods Adventures qui propose de chasser « le plus prestigieux des trophées. Le grand ours blanc est plus que rarement présent dans les collections de trophées de chasse que ceux provenant des jeux dangereux d'Afrique ». Sous couvert de chasse traditionnelle, en immersion avec les Inuits, cette agence justifie la chasse à l'ours blanc parce qu'il est décrit comme un « carnivore qui tue régulièrement des Hommes ». Un safari d'une autre époque réservé aux riches sans scrupules : 18 500 dollars (plus de 14 000 euros) pour 14 jours de chasse.

Outre le prestige (très relatif) du chasseur, les ours blancs alimentent un marché immonde : « griffes, pelisses, mâchoires, crânes, dents, trophées de chasse, spécimens vivants s'arrachent à condition d'y mettre le prix. Dans le cœur de Paris, un ourson blanc naturalisé se vend 20 000 euros, l'adulte 40 000 euros et la peau 18 000 euros. Chaque année, ceux qui vendent la peau de l'ours blanc sont responsables de la capture ou de l'abattage de 800 individus. » indique la Coalition Ours Polaire.

La base de données de l'UNEP-WCMC CITES 2012 sur le commerce indique qu'entre 2001 et 2010, 32 350 spécimens d'ours polaires (morts ou vivants, et leurs différentes parties) ont été commercialisées au niveau international, y compris 4 327 peaux, 3 080 morceaux de peau, ainsi que plus de 5 700 griffes et dents.

Malheureusement, ce trafic est en plein essor. Entre 2007 et 2012, le nombre de peaux d'ours polaires proposées lors de ventes aux enchères de fourrures au Canada a plus que triplé et les prix d'achat ont doublé !

Le Canada qui compte environ 15 000 ours blancs, est le seul pays qui autorise l'abattage annuel de 600 ours polaires afin d'alimenter la chasse de subsistance, la chasse sportive, mais aussi le commerce international. Ainsi, en 2011, les parties de 441 ours polaires ont fait l'objet de transactions commerciales internationales.

"En Chine ou en Russie, le prix peut atteindre 100 000 USD pour l'acquisition d'une peau car cet animal est rare. Cet engouement est inquiétant. Au Canada, il encourage une hausse des quotas de chasse au sein de populations d'ours polaires déjà fragilisées. Le commerce international des ours polaires et de leurs parties représente une menace sérieuse pour l'espèce. Il doit être interdit et la CITES offre cette possibilité" souligne Céline Sissler-Bienvenu, directrice d'IFAW France, porte-parole de la Coalition.

Au commerce légal, il convient d'ajouter le trafic illégal aiguisé par la boulimie de l'Asie et du Moyen-Orient pour les parures animales. Un des foyers virulents du braconnage sévirait en Russie dans la mer de Béring.

Dans le même temps, les publications scientifiques se succèdent pour prédire un avenir noir aux ours blancs. Le dernier article paru début février 2013 dans Conservation Letters est signé par un spécialiste canadien en collaboration avec 11 scientifiques internationaux. Il presse la communauté internationale d'agir maintenant pour sauver l'espèce. La régression de la banquise arctique plonge l'ours polaire dans le cycle irréversible de la pénurie alimentaire. Les difficultés d'accès aux ressources vitales diminuent sa robustesse et ses capacités de reproduction.

Pour une protection plus élargie de l'ours blanc

Les Etats-Unis - soutenus par la Russie - ont rédigé une proposition visant à transférer l'ours polaire de l'annexe II à l'annexe I[2] de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), dont la session plénière se tiendra en mars 2013 à Bangkok en Thaïlande.
Ce transfert permettrait d'accroître le niveau de protection de cette espèce en interdisant le commerce international de ces individus ou de leurs parties, sans entraver sa chasse de subsistance traditionnelle des Inuits ou le commerce éventuel des spécimens d'ours polaires à l'intérieur de chaque pays de l'aire de répartition.

Or, cette proposition avait déjà été refusée à Doha au Qatar en mars 2010 ; les 27 pays de l'Union Européenne présents avaient voté contre !

Aujourd'hui, les positions évoluent mais seulement 11 pays de l'Union Européenne soutiennent la proposition des Etats-Unis (avec l'absence notable de la France).

La France refuse de protéger l'ours blanc

Delphine Bato, la ministre de l'Ecologie a expliqué à l'AFP que la France ne soutiendrait pas cette proposition, sur la foi des "informations scientifiques disponibles" au vu de l'état de la population. De plus, elle a déclaré : "transférer l'ours polaire à l'Annexe I serait sans effet sur la chasse et sur la fonte de la banquise qui constitue la véritable menace pour cette espèce", mais pénaliserait les Inuits qui exportent des articles d'artisanat, ajoutait-elle.
Cette déclaration irresponsable montre une nouvelle fois le manque de pertinence, de cohérence et d'intérêt du gouvernement pour les questions environnementales. En effet, la fonte de la banquise est une réalité qui n'est déjà plus possible d'enrayer, il est donc particulièrement odieux de pousser au bord de l'extinction l'ours blanc, sous prétextes d'impératifs économiques très discutables[3]. Et quand bien même, l'économie ne devrait en aucun cas être un motif de génocide !

Le WWF refuse de protéger l'ours blanc

Même son de cloche au WWF, qui se démarque de la Coalition Ours Polaire, estimant que le déclin de la population est d'abord dû au changement climatique, a indiqué Stéphane Ringuet, en charge de la question des espèces sauvages au WWF-France lors d'une rencontre avec la presse. Le WWF, rappelle que « la perte d'habitat due au réchauffement climatique, et non au commerce international, est le premier facteur du déclin anticipé » des ours.
Une position décevante et peu courageuse pour le WWF, plus enclin à exploiter l'image de l'ours blanc avec Coca Cola dans une campagne dénuée de sens que de demander sa protection élargie. Un bel exemple de greenwashing pour le célèbre emblème au Panda.

La proposition de « mise au placard » d'une partie de l'Union Européenne

La Coalition Ours Polaire nous informe que « l'Union Européenne fait circuler une contre-proposition dite de compromis. Il s'agirait dans les 3 ans qui viennent d'approfondir les connaissances sur les populations d'ours polaires, d'examiner tous les risques actuels et à venir qui pèsent sur l'espèce et d'évaluer dans ce contexte l'impact du commerce international. A l'issue de ce processus, l'Union Européenne pourrait soutenir une proposition d'inscription en Annexe I lors de la session plénière de la CITES en 2016. »
Trois ans de plus de perdus pour l'ours polaire, alors que l'urgence est criante... Contrairement à certaines idées reçues, là encore, les Etats-Unis sont devant et l'Union Européenne, si prompte à se donner en exemple et moraliser les autres pays est derrière...

La Coalition pour les Ours Polaires souhaite que la France rejoigne sans tarder les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Belgique, la Pologne, la Lituanie, la Roumanie, l'Autriche et les autres pays favorables à l'interdiction du commerce international des ours polaires. Cette mesure ne freinera pas la fonte de la banquise arctique mais elle contribuera à la protection de l'espèce.

Au final, les scientifiques prédisent que les 2/3 des ours polaires pourraient disparaître d'ici à 2050.

Notes

  1. Associations membres de la Coalition Ours Polaires : IFAW France, Robin des Bois, Fondation Brigitte Bardot, One Voice, Sea Sheperd France, 30 Millions d'Amis, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), l'ASPAS, AVES France, L214, le CRAC, Ecologie sans Frontière, les Amis de la Terre.
  2. L'Annexe I de la CITES interdit le commerce international. Les autorités scientifiques des pays d'importation des trophées de chasse non destinés au commerce peuvent refuser de délivrer un permis si elles estiment que la chasse nuit à la survie de l'espèce.
  3. Le « Polar Bear Watching » (observation d'ours polaire) génère plus de recettes que la chasse. L'artisanat Inuit propose des créations remarquables à l'effigie de l'ours polaire, sans utiliser aucune partie d'ours polaire. Les Inuits, grâce à l'autonomie récente du Groenland et à la fondation du Territoire du Nunavut au Canada, ont d'autres perspectives pour assurer leur développement que le commerce international d'ours polaires ou de parties d'ours polaires. Ils sont désormais impliqués dans la gestion des ressources halieutiques, géologiques et touristiques de leurs territoires et des mers adjacentes.

Sources

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avatar Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés

07/02/2013

Brésil, Cícero Guedes, leader du MST est assassiné à Rio

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Le travailleur rural et militant du Mouvement des Sans Terre a été assassiné par des tueurs à gage le 25 janvier 2013, aux alentours de la raffinerie sucrière Cambahyba, dans la municipalité de Campos dos Goytacazes (RJ).

Cícero a été atteint par des tirs à la tête alors qu’il quittait l’unité productive à bicyclette. Né à Alagoas, il fut coupeur de canne et coordonnait l’occupation par le Mouvement des Sans Terre dans la raffinerie qui regroupe sept haciendas pour un total de 3.500 hectares.

Cette grande propriété fut considérée improductive par décision du juge fédéral Dario Ribeiro Machado Júnior, qui a été rendue publique en juin. La zone appartenant au défunt Heli Ribeiro Gomes, ex-vice-gouverneur « bionique » (1) de Rio, est aujourd’hui sous le contrôle de ses héritiers.

Cícero Guedes était membre de l’unité productive Zumbi dos Palmares créée en 2002 sur le site Brava Gente, au nord de Rio de Janeiro mais il continuait à lutter pour la réforme agraire. Il était devenu une référence dans la construction des connaissances en agro-écologie tant parmi les compagnons du Mouvement Sans Terre que parmi les étudiants et les professeurs de l’Université do Norte Fluminense.

Sur son terrain il développait des techniques agro-écologiques avec une diversité de plantes, dans le respect de la nature et en profitant de tout ce qu’elle pouvait donner. Il a commencé avec une plantation près de chez lui avec une couverture de fleurs qui a permis d’embellir sa propriété et aussi de dégager une source de revenus. Cícero était aussi connu pour sa production intensive de bananes, cultivée parmi des légumineuses, du maïs et des espèces fruitières. Les enfants ont grandi en observant le développement de l’expérience et ont appris avec leur père comment produire des aliments de meilleure qualité que ceux du supermarché.

Dès que le producteur agricole Cícero Guedes dos Santos a occupé son terrain en 2002, il a mis en place son vieux projet de développer une diversité de plantations dans le respect de la nature, une expérience proposant un nouveau type de conscience et affirmant le sentiment croissant jour après jour de la nécessité de préservation et d’équilibre.

La violence des grandes propriétés terriennes

Ce complexe d’haciendas est le théâtre de tout type de violences : exploitation du travail infantile, exploitation de main d’oeuvre esclave, absence de paiement des droits et des indemnisations aux travailleurs, en plus de crimes environnementaux.

En décembre 2012 l’INCRA (Instituto Nacional de Colonização e Reforma Agrária) a pris l’engagement de créer une unité productive dans la zone de la raffinerie mais jusqu’à aujourd’hui on n’observe aucune avancée concrète dans l’octroi de terres aux familles de producteurs.

La mort du compagnon Cícero est la conséquence de la violence des grandes propriétés, de l’impunité des meurtres de militants Sans Terre et de la lenteur de l’INCRA à répartir les terres improductives aux mains des petits producteurs et pour mettre en oeuvre la réforme agraire. Le Mouvement des Sans Terre exige que less coupables soient jugés, condamnés et emprisonnés.

Les grandes propriétés de la raffinerie Cambahyba accumulent des dettes de millions de Reales avec l’État brésilñien et leur processus de désappropriation est paralysé depuis 14 ans — l’INCRA avait alos déclaré ces terres improductives et donc sujettes légalement à l’expropriation aux fins en vertu de la réforme agraire.

Cependant la dette de la raffinerie sucrière ne se limite pas à l’aspect financier. En mai 2012 les brésiliens ont été horrifiés par les révélations selon lesquelles les fourneaux de Cambahyba furent utilisés pour incinérer les corps de 10 militants polítiques sous la dictature civile et militaire. Les aveux du délégué du Département d’Ordre Politique et Social (Dops), Cláudio Guerra, publiés dans le livre “Mémoires d’une guerre sale », ont été largment repris dans la presse.

Jusqu’à aujourd’hui cependant, la Justice Fédérale empêche l’expropriation de la zone et a décidé d’expulser violemment les familles qui revendiquent la terre. C’est la deuxième fois que le MST réalise une occupation de la raffinerie.

La première fut en 2000. Sept ans plus tard, les Polices Fédérale et Militaire par décision de la justice Fédérale de Campos , ont expulsé les 100 famílles qui avaient créé le campement Oziel Alves II.

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(1) Ce terme désigne au Brésil des gouverneurs nommés sous la dictature militaire, sans suffrage populaire

Traduction du portugais : Thierry Deronne

Source : http://www.mst.org.br/content/cicero-guedes-coordenador-da-ocupacao-na-usina-cambahyba-e-assassinado-no-rio

03/02/2013

Textile : ces vêtements qui nous intoxiquent

Source : http://www.bastamag.net/article2907.html

Combien de molécules chimiques dans votre pull, pantalon ou tee-shirt ? Combien de substances interdites ou jugées dangereuses pour la santé ? Les 80 milliards de vêtements fabriqués dans le monde chaque année regorgent de produits chimiques. Pour les rendre si colorés, si brillants, si faciles à repasser et si bon marché : des perturbateurs endocriniens, métaux lourds ou nano-matériaux, qui empoisonnent travailleurs du textile et consommateurs, et se diffusent dans l’environnement. Enquête sur ces vêtements qui nous rendent malades.

A l’automne dernier, quelques heures après avoir enfilé une jupe et un tee-shirt neufs, une fillette de quatre ans a vu des boutons apparaître sur sa peau, aux endroits de contact avec les vêtements. Les petits points rouges se sont rapidement étendus au reste du corps. Son visage s’est mis à gonfler. Le personnel soignant qui s’est occupé de l’enfant a d’abord soupçonné le diméthylfumarate (DMFu), un anti-fongique qui avait défrayé la chronique en 2008 et 2009 suite à l’intoxication d’une centaine de personnes, via des fauteuils. Le biocide a finalement été mis hors de cause. Quelle substance a pu provoquer de telles réactions ? Le choix est malheureusement très vaste.

Nos vêtements regorgent de molécules chimiques, dont certaines très nocives pour la santé. Mais le secteur de la confection a du mal à s’en passer. Prenons le formaldéhyde : classé dans les « substances cancérogènes avérées pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), il est souvent présent dans les vêtements synthétiques, qu’il contribue à rendre infroissables, résistants et hydrofuges. Il fixe aussi les colorants : grâce à lui, pulls, jupes, et chaussettes qui ne décolorent pas à la première lessive. Problème : très volatile, le formaldéhyde provoque des irritations des yeux et des voies respiratoires, et accroît le risque de pathologies asthmatiques et de sensibilisations allergiques, même à faible dose.

Des perturbateurs endocriniens en pagaille

Derrière la mention « sans repassage », une autre molécule : les composés perfluorés (PFC), telles que les fibres téflon. Grâce à ces tensio-actifs, les graisses et l’humidité pénètrent plus difficilement dans les fibres. Et les vêtements sont plus faciles à nettoyer et à repasser. Ces composés merveilleux, qui peuplent nos gore-tex sont malheureusement des perturbateurs endocriniens, provoquant problèmes d’infertilité ou de développement, cancers, déficits immunitaires ou perturbations du développement neurologique. De nombreux textiles contiennent par ailleurs des retardateurs de flammes [1]. Pour éviter qu’ils ne prennent feu rapidement, les articles sont traités avec un mélange de substances, regroupées sous le nom de polybromodiphényléthers (ou PBDE).

Une fois passées dans le corps humain, on retrouve ces substances chimiques persistantes jusque dans le sang des cordons ombilicaux [2] . Elles altèrent l’attention, la mémoire, l’apprentissage et le comportement des animaux de laboratoire, même à des doses minimes ! Certaines de ces substances, présentes dans les vêtements de nuit (mais aussi matelas, fauteuils et rideaux) sont des perturbateurs endocriniens. Et n’oublions pas les métaux lourds, qui permettent de faire briller les vêtements et de les teindre efficacement. Ou encore les nano-matériaux, notamment le nano-argent, qui élimine efficacement les microbes. Et que l’on retrouve dans les chaussettes ou vêtements de sport, à cause de leurs propriétés anti-tâches et anti-odeurs, alors même que l’on ignore les effets sanitaires réels de ces nouvelles technologies.

Les travailleurs, premières victimes

Inhalés, ingérés ou passant à travers la peau, ces polluants touchent d’abord les salariés qui confectionnent les articles textiles. Mais il a aussi des modes indirects d’intoxication, souligne Jerôme Frignet, chargé de la campagne Detox à Greenpeace : « Une large part des polluants part dans l’eau au moment du lavage. La fin de vie de ces vêtements — brûlés ou enterrés — entraîne aussi des relargages de polluants dans l’écosystème. »

En Inde, dans la ville de Tirupur, célèbre pour ses teintureries, les ouvriers utilisent des colorants azoïques (interdits en Europe) ou chlorés. Ils manipulent ces produits et les dissolvent dans l’eau sans aucune protection. Selon les médecins locaux, rencontrés par Inge Alteméier et Reinhard Hornung, auteurs du documentaire « Du Poison dans nos vêtements », le nombre de personnes atteintes de cancer a doublé ces 10 dernières années dans la région. « Les gens souffrent ici de cancers des organes internes – reins, estomac, œsophage, col de l’utérus, sein », détaille l’un des cancérologues.

Deuxième étape toxique : les lieux d’embarquement et de réception des chaussures et vêtements. Dans les grands ports européens où débarque chaque semaine près d’un million de containers, les travailleurs respirent des quantités de substances organiques chlorées, destinées à désinfecter la marchandise et à éradiquer les parasites (champignons, rongeurs,...). A Hambourg, la médecine du travail a découvert que la moitié des containers en provenance d’Asie contenaient ces substances. Les mesures de la qualité de l’air des containers sont aléatoires, et non obligatoires. Au Havre, les douaniers se sont insurgés contre les quantités de vapeur qu’ils respirent en ouvrant les containers. Pour l’instant, les recommandations se limitent à laisser le container ouvert le temps que les vapeurs toxiques s’échappent...

370 fois la dose autorisée

Parmi les substances cachées dans nos placards, certaines sont totalement interdites. D’autres ont un usage règlementé, avec des seuils autorisés – comme le formaldéhyde, les phtalates ou les métaux lourds. Mais ces seuils sont régulièrement dépassés. Dans une enquête réalisée en 2012 [3], Greenpeace a trouvé dans des vêtements pour enfants des doses de phtalates 370 fois supérieures à la norme en vigueur pour les articles destinés aux enfants ! Utilisés pour assouplir les plastiques, ces perturbateurs endocriniens notoires sont souvent présents sur les dessins, inscriptions et décorations collés sur les pulls, tee-shirts, casquettes ou pyjamas.

Autre découverte de l’ONG : des éthoxylates de nonylphénol (NPE), dont la dose pouvait atteindre 45 000 ppm (partie par million), pour 1000 ppm autorisées ! Utilisés comme détergents, les NPE sont déversés dans les égouts lors du lavage des vêtements. Ils se décomposent alors en nonylphénol (NP), un sous-produit très toxique, bio-accumulable et perturbateur endocrinien. Identifiés par Greenpeace grâce à des contrôles complexes et coûteux, ces produits passent régulièrement nos frontières incognito. Les contrôles sont insuffisants, du fait d’un manque de moyens humains et matériels. D’autant que la présence des toxiques n’apparaît pas sur les étiquettes...

Des coupables jamais inquiétés

Alimenté en France par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le système d’alerte européen Rapex publie chaque semaine un bilan des produits de consommation dangereux. Dans son rapport 2011, textiles, vêtements et articles de mode arrivent en tête, avec 27% des notifications, juste devant les jouets (21%), puis les moteurs (11%). Quand ils apparaissent dans la système Rapex, les articles sont généralement retirés « par les acteurs économiques eux-mêmes ». Qui ne sont pour autant jamais inquiétés.

« Si les produits sont fabriqués en Union européenne, où s’applique la réglementation Reach, un particulier ou une association qui découvrent des dépassement de seuils de substances chimiques utilisées peut attaquer la marque, détaille Jérôme Frignet. Mais si le produit est fabriqué hors Union européenne, comme c’est le cas pour un grand nombre de produits textiles, cette réglementation ne s’applique pas ! » Et « tous les Etats-membres ne signalent pas les articles défectueux », déplore le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), qui estime que Rapex « mériterait d’être renforcé ».

Des entreprises qui tiennent à leur image de marque

Le Beuc réclame aussi une vigilance particulière envers les perturbateurs endocriniens. Pour Greenpeace et le Réseau environnement santé (RES), les demandes sont plus radicales : il faut les interdire. La délimitation de doses limites (comme le fait souvent la directive européenne Reach [4]) ne vaut pas pour ces substances, estiment les deux organisations.

« On reste sur le principe qui dit que "la dose fait l’effet", mais c’est injustifiée pour les perturbateurs endocriniens », explique Gilles Nalbone, chercheur à l’Inserm et membre du RES. Pour ces produits, le moment d’exposition est tout aussi important que la dose : « Les périodes de vie in utero étant particulièrement vulnérables. » Pour lui, la réduction globale de l’exposition à ces substances, qui menacent nos capacités reproductrices, est urgente. Sur cette question, il estime que la France « est plutôt en avance. Elle a été la première à interdire le bisphénol A par exemple. Et une loi est en préparation pour généraliser l’interdiction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Cette façon de cibler une famille de polluants, c’est tout à fait nouveau ».

Les entreprises seront-elles d’accord ? Suite à la campagne Detox menée par Greenpeace à l’automne, des marques comme Benetton, Mango, Esprit ou Levi’s se sont engagées sur des échéanciers précis pour éliminer les produits incriminés. « Aucune d’entre elles n’a envie d’apparaître en tête de gondole de notre prochaine campagne. Leur image de marque est capitale. Et leur cible, les ados, sont très sensibles aux campagnes lancées sur les réseaux sociaux », explique Jérôme Frignet de Greenpeace. La marque Zara, premier vendeur de vêtements au monde, a assuré à Basta ! qu’elle travaille depuis des années dans cette direction. La page dédiée de son site ferait presque rêver, tant les objectifs sont ambitieux...

Réduire la pression sur les producteurs

Inditex, propriétaire de la marque Zara, « s’engage d’ici 2020 à encourager un changement systémique, c’est-à-dire social et politique, pour atteindre l’objectif de « zéro rejet » de substances dangereuses (dans la chaine de production et dans tout le cycle de vie des produits) en une génération, ou moins », peut-on y lire. Comment la marque compte-elle s’y prendre pour financer ces changements radicaux ? Osera-t-elle ponctionner son milliard d’euros de bénéfices net (chiffre de 2010), en hausse de plus de 30% en un an ? « Nous jugeons cet engagement crédible », précise Jérôme Frignet. Qui espère que l’engagement de grandes marques influenceront leurs collègues. Côté grande distribution, où s’achètent une grande partie des vêtements consommés en France chaque année, silence radio. Ni Auchan, ni Carrefour n’ont donné suite à nos (nombreuses) sollicitations.

Les grandes marques se savent sous surveillance. Mais elles ont aussi appris à ruser. La technique hautement toxique du sablage de jeans, qui permet de leur donner ce côté délavé très tendance, est toujours pratiquée, malgré les promesses, rappelle Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif « De l’étique sur l’étiquette ». « Le sablage a été interdit en Turquie, où la mobilisation a été rapide et efficace. Mais il se développe au Bangladesh. Des systèmes de vérifications vraiment performants sont donc nécessaires. » Autre piste : assouplir la demande. « Les donneurs d’ordre ne peuvent pas ignorer qu’en demandant les mêmes produits, aux mêmes coûts dans les mêmes délais, ils autorisent implicitement la poursuite de l’utilisation de techniques ou de produits soi-disant interdits. »

Repenser nos modes d’habillement

Avoir des vêtements sans dangers implique de renoncer à certains standards. « Vous ne trouverez pas chez nous de vêtements d’un blanc immaculé, impossible à obtenir sans utilisation massive de produits chimiques », détaille ainsi Sabrina Cherubini, directrice marketing chez Ekyog, qui travaille depuis 10 ans sur la construction de filières textiles éthiques et sans produits chimiques. « Pour les imprimés, nous nous passons de plastisol (qui contient des phtalates, ndlr). Mais la technique que nous avons sélectionnée suppose trois passages en machine au lieu d’un seul. Nous allongeons donc les délais pour nos fournisseurs. Et payons trois jours de travail au lieu d’un. » Les coûts des produits textiles proposés par Ekyog ou encore Bleu Forêt (une entreprise située dans les Vosges qui fabrique des collants et chaussettes) « pourraient diminuer si tout le monde s’y mettait », assure Sabrina Chérubini.

Impossible de poursuivre l’achat effréné d’habits, en les passant simplement en coton bio, et colorants sans chimie de synthèse. « Si plusieurs milliards de gens voulaient des bluejeans en fibre naturelle teintée avec des colorants naturels, l’humanité devrait dédier des millions d’hectares à la culture de l’indigo et du coton uniquement pour satisfaire cette demande – des hectares nécessaires à l’agriculture », précisent Michael Braungart et William McDonough dans leur ouvrage Cradle to cradle, recycler à l’infini. « Il faut sans doute repenser nos modes d’habillement, avance Gilles Nalbone. Nous avons certes des vêtements high tech, en grande quantité et pour pas cher, mais on en paie le prix fort ensuite, en terme de santé. Évidemment, on touche là à notre modèle de société, et il y a beaucoup à faire. »

Nolwenn Weiler (@Nolwenn Weiler sur Twitter)

Photo : © George Nikitin / Greenpeace et © Ivan Castaneira / Greenpeace

Notes

[1] Voir Les fringues qui tuent, synthèse de l’association Santé environnement France.

[2] Voir Les toxiques en héritage, de Greenpeace, 2005.

[3] L’enquête de Greenpeace a porté sur 20 marques de vêtements, et a inclus des tests sur 141 produits vendus par des enseignes connues et reconnues de la mode, comme Zara, Calvin Klein, Mango, Tommy Hilfiger ou encore Vero Moda.

[4] Règlement sur l’enregistrement, l’évaluation, et l’autorisation et restriction des produits chimiques.

30/01/2013

Additifs, arômes, enzymes... : des substances issues d’OGM, dans la chaîne alimentaire

par Pauline VERRIERE

L’industrie agroalimentaire utilise de très nombreux « artifices » pour donner du goût, une couleur appétissante ou la bonne consistance aux aliments qu’elle nous fait avaler. Que ces éléments soient introduits directement dans le produit ou simplement utilisés lors de la fabrication, font-ils l’objet d’évaluation et dans quelle mesure les consommateurs sont-ils informés de leur présence ? Mais surtout, les « auxiliaires technologiques » sont de plus en plus d’origine transgénique. Étiquetés ou pas ? Essayons d’y voir plus clair derrière les E250 et autres lécithine de soja, présents dans nos gâteaux préférés.

 

Lors de la transformation d’aliments, sont quasiment systématiquement incorporées des substances, « des agents alimentaires améliorants », qui ne sont pas des aliments en tant que tels, mais qui améliorent le produit ou lui donnent certaines caractéristiques : ce sont les additifs, arômes, enzymes et auxiliaires technologiques. Certains d’entre eux sont incorporés dans l’aliment et se retrouvent dans nos assiettes. C’est le cas des additifs, pour donner du goût ou une odeur à des aliments (arômes) ou pour d’autres fonctions : colorants, édulcorants, conservateurs, anti-oxydants, agents de textures... Les autres, les enzymes et auxiliaires technologiques [1], sont « simplement » utilisés lors du processus de fabrication mais ne sont pas présents dans le produit final ou seulement de façon involontaire. Les enzymes peuvent parfois avoir un effet dans le produit final, elles sont alors autorisées en tant qu’additif.
Dans le « paquet améliorant », ensemble de normes juridiques sur la question, la Commission européenne a souhaité encadrer les additifs, arômes alimentaires et enzymes. En revanche, pas de cadre particulier pour les auxiliaires : une telle réglementation est jugée « disproportionnée » par la Commission européenne, dans la mesure où le cadre général sur la sécurité des aliments s’applique.
Ainsi additifs, arômes et enzymes sont tous soumis à la même procédure d’évaluation et d’autorisation [2], procédure similaire à celle des OGM. Sur la base d’un avis de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA), la Commission européenne propose d’autoriser ou non la substance. En bout de course, le Comité Permanent de la Chaîne alimentaire et de la sécurité alimentaire (CP CASA) se prononce sur l’autorisation.
À cette réglementation commune, s’ajoutent trois réglementations sectorielles [3] qui définissent des conditions d’utilisations particulières à chaque catégorie de substance, ainsi qu’une liste positive des substances autorisées [4]. Ainsi, une substance non inscrite sur l’une de ces trois listes n’est pas autorisée et ne peut être utilisée lors de la fabrication d’un aliment commercialisé dans l’Union européenne.
La présence d’additifs et arômes est obligatoirement signalée dans la liste des ingrédients par l’indication de leur nom. Ils peuvent également être signalés sous la forme de leur code européen (ex. E150 pour le colorant caramel ou FL02.015 pour l’arôme « menthol »).

 

Auxiliaires technologiques : pas évalués ni étiquetés

 

En ce qui concerne les auxiliaires technologiques, il n’existe pas d’harmonisation au niveau européen et ils ne sont pas considérés comme des ingrédients. Conséquence : pas d’évaluation, pas d’autorisation préalable et pas d’étiquetage puisqu’en principe, ils ne sont pas présents dans le produit fini. Ces derniers peuvent néanmoins subsister à l’état de trace : les opérateurs doivent s’assurer que ces résidus, présents dans les denrées, ne présentent pas de risques (règlement 178/2002 sur la sécurité alimentaire). Quelques traces d’agents antimousse ou solvants d’extraction ? Puisqu’on vous dit que c’est sans danger [5]...
La France est l’un des rares pays européens (avec le Danemark) qui possède un dispositif national sur ces auxiliaires technologiques prévoyant les conditions de leur autorisation et utilisation [6]. Sont ainsi fixés les auxiliaires autorisés, les conditions de leur utilisation et la dose résiduelle maximale autorisée dans le produit final. A noter toutefois qu’en vertu du principe de reconnaissance mutuelle des législations des États membres, les auxiliaires légalement autorisés dans les autres États membres doivent être autorisés en France ou faire l’objet d’une procédure d’autorisation simplifiée.
Qu’on ne s’y trompe pas, parmi ces agents améliorants, tout n’est pas « chimique ». Certains arômes notamment, peuvent être qualifiés de naturels à la condition que l’arôme en question ait été obtenu exclusivement ou au moins à hauteur de 95% d’une source végétale ou animale. Les codes européens des additifs cachent parfois des substances contenues naturellement dans les aliments ou consommées couramment depuis longtemps (par exemple l’acide citrique contenu dans le citron (E330), ou encore le curcuma utilisé comme colorant (E100)). Un arôme naturel pourrait-il être GM ? Interrogé par Inf’OGM, le Syndicat National des Industries Aromatiques Alimentaires (SNIAA) admet que la législation est « peu précise » sur ce point mais qu’il ne « semble pas envisageable, du strict point de vue commercial, de mettre sur le marché des arômes qualifiés de naturels qui dans le même temps comporteraient une déclaration de présence d’OGM ». Faisons donc confiance au commerce !

 

Mais force est de constater que l’utilisation d’agents améliorants génétiquement modifiés (GM) est de plus en plus courante. Additifs, arômes et enzymes, s’ils sont GM, doivent respecter la réglementation sur les OGM en vigueur et donc faire l’objet d’une autorisation spécifique en tant qu’agent améliorant GM à l’issue d’une évaluation. Les règles d’étiquetage s’appliquent également. S’ils sont volontairement introduits dans un aliment, leur présence doit être indiquée, quelle que soit la quantité dans le produit. Il existe cependant une petite nuance dans le droit européen, mais qui peut faire toute la différence. Sont concernés par l’obligation d’étiquetage, les aliments GM ou produits à partir d’un OGM [7] mais pas ceux produits à l’aide d’un OGM [8]. Sont donc seuls concernés par l’étiquetage les additifs (et enzymes utilisés comme additifs) et arômes GM ou produits à partir d’un OGM. En revanche, les additifs et arômes obtenus à l’aide d’un OGM ne sont pas concernés par l’étiquetage [9].
De même, les auxiliaires et les enzymes utilisés en tant qu’auxiliaires (c’est-à-dire utilisés lors du processus de fabrication), qui ne sont pas considérés comme des ingrédients, dans tous les cas, ne sont pas concernés par cet étiquetage [10].

 

Agent améliorant sans OGM : la perle rare

 

Autre difficulté : il serait de plus en plus difficile de trouver un certain nombre de ces agents améliorants qui ne soient pas issus d’OGM. C’est ce que nous révèle un rapport de mai 2012 de la Commission européenne sur l’application de la réglementation européenne sur l’agriculture biologique [11]. Dans le conventionnel, cela ne pose pas trop de problème, pour autant que le consommateur ne s’inquiète pas trop de la question : il ne s’agit pas ici d’OGM, ils sont produits par un OGM, donc pas d’étiquetage.
En revanche, pour les produits issus de l’agriculture biologique, cela peut s’avérer plus compliqué puisqu’il y a interdiction d’utiliser des OGM (avec une tolérance en cas de contamination jusqu’à 0,9% pour le label européen). En cas de non disponibilité sur le marché, la Commission européenne peut accorder certaines dérogations pour permettre l’utilisation de certaines substances, en principe interdites, sans la perte du label. Sur ce cas particulier, la Commission européenne précise n’avoir jamais accordé aucune exception de ce genre (cf. encadré ci-dessous).
Quid des consommateurs qui refusent les OGM dans leur alimentation, qu’ils soient produits à l’aide ou à partir d’OGM ?
Le texte français sur le « sans OGM » interdit en principe l’utilisation des arômes, additifs et auxiliaires technologiques, qu’ils soient GM, produits à partir ou à l’aide d’OGM, mais cette règle est assortie de possibilité de dérogation. Il faut néanmoins apporter ici quelques nuances et éviter les jugements trop rapides. Pour permettre un jour aux consommateurs de pouvoir véritablement manger sans OGM, encore faut-il que cela soit techniquement faisable par l’existence d’alternatives non génétiquement modifiées. Il faut donc rendre à nouveau possible la production de ces agents alimentaires hors modification génétique, avant qu’il ne soit trop tard...

 

[1] Les enzymes sont des protéines qui permettent de catalyser une réaction biochimique dans l’aliment (ex. chymosine, qui permet de transformer le lait en fromage) ; les auxiliaires sont utilisés lors du processus de fabrication, dans un but technologique, mais n’ont plus d’effet dans le produit fini (ex. agents de démoulage, agents désinfectants comme les sulfites dans le vin).

[2] Règlement 1331/2008 établissant une procédure d’autorisation uniforme pour les additifs, enzymes et arômes alimentaires

[3] Enzymes : règlement 1332/2008 ; additifs : règlement 1333/2008 ; arômes : règlement 1334/2008

[5] Les auxiliaires peuvent être présents à l’état de résidus dans les aliments sans que ne soit systématiquement défini précisément le seuil d’acceptabilité. Au niveau européen, seuls les agents d’extractions font l’objet d’un seuil résiduel maximal (directive 2009/32). Au niveau français, l’arrêté du 19 octobre 2006 définit également des seuils résiduels par type d’auxiliaire, mais pour beaucoup d’entre eux pas de seuil précis, mais une formulation plutôt vague : « Teneur techniquement inévitable ».

[6] Décret n°2011-509 du 11 mai 2011 fixant les conditions d’autorisation et d’utilisation des auxiliaires technologiques pouvant être employés dans la fabrication des denrées destinées à l’alimentation humaine. Arrêté du 8 octobre 2012 modifiant l’arrêté du 19 octobre 2006.

[7] Par exemple, une huile de colza GM est étiquetée GM même si la présence d’ADN GM n’est plus détectable du fait du raffinage.

[8] C’est ainsi qu’est considérée la viande issue d’un animal nourri aux OGM et c’est pour cette raison qu’elle échappe à tout étiquetage.

[9] Pour connaître les additifs produits à partir d’OGM et autorisés à la consommation humaine : http://ec.europa.eu/food/dyna/gm_re...

[10] La liste des auxiliaires technologiques est disponible dans l’annexe de l’Arrêté du 8 octobre 2012 relatif aux auxiliaires technologiques dans la fabrication de certaines denrées alimentaires. Cette liste précise lesquels sont issus de souches GM.

[11] Rapport de la Commission européenne au Parlement européen et au Conseil sur l’application du règlement 834/2007 du Conseil relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques. « Il est toutefois connu que certaines substances comme les vitamines B2 (riboflavine) et B12 (cobalamine) et les enzymes chymosine (pour la fabrication du fromage) et les phytases (pour les aliments pour animaux) ne sont souvent disponibles que produites par des OGM. », http://ec.europa.eu/agriculture/org...

 

Source : http://www.infogm.org/spip.php?article5321

 

29/01/2013

Un poison radioactif dans vos smartphones (entre autre)

Métaux indispensables à nos appareils électroniques, les terres rares sont à l’origine d’une catastrophe environnementale dans les pays où elles sont traitées. Reportage en Malaisie.

Un après-midi de la fin du mois de février 2012, par une chaleur étouffante, je m’arrête dans une station essence Esso de la petite ville malaisienne de Bukit Merah. Mon guide, un boucher du nom de Hew Yun Tat, me prévient que le gérant a la réputation d’être un grippe-sou. Nous sommes venus lui poser des questions sur un sujet qu’il n’aime pas aborder : le travail qu’il faisait dans les années 1980 lorsqu’il était propriétaire d’une société de transport routier. Il avait obtenu un contrat avec Asian Rare Earth, une usine locale codétenue par [le groupe japonais] Mitsubishi Chemical, qui fournissait des minéraux rares au secteur de l’électronique grand public.

Asian Rare Earth lui offrait trois fois ce que lui rapportaient ses autres clients. Il devait uniquement évacuer des déchets loin de l’usine, sans que personne lui dise où ni comment s’en débarrasser. “Parfois, on nous disait que c’était de l’engrais, alors on emmenait ça dans des fermes du coin, explique Hew Yun Tat. Comme mon oncle cultivait des légumes, je lui en déposais une partie.” Il est aussi arrivé que les responsables de la raffinerie lui donnent ce qui était censé être de la chaux vive, un des camionneurs avait même peint sa maison avec. “Il avait trouvé ce produit parfait, car il repoussait les moustiques et les souris.”

Opération de nettoyage

En réalité, Hew Yun Tat et ses employés transportaient des déchets toxiques et radioactifs, ce qu’ils ont découvert un an plus tard lorsque Asian Rare Earth a voulu construire une décharge dans une ville voisine. Là-bas, les habitants s’y sont opposés et quelques militants ont apporté un compteur Geiger à l’usine, ce qui leur a permis de découvrir que le taux de radioactivité était extrêmement élevé, parfois 88 fois plus que les taux autorisés par les normes internationales. En 1985, les habitants ont lancé une action en justice qui a poussé le gouvernement à fermer l’usine jusqu’à ce qu’Asian Rare Earth procède à un nettoyage.

Mais les villageois étaient inquiets. Des femmes qui vivaient près de l’usine avaient fait des fausses couches, d’autres avaient donné naissance à des enfants chétifs, aveugles ou frappés de maladies mentales. Certains souffraient de leucémie. L’administration a fait savoir aux habitants que les déchets faisaient l’objet d’un retraitement adapté. Pourtant, en 2010, un journal local s’est rendu à la décharge d’Asian Rare Earth et a trouvé 80 000 bidons contenant près de 16 millions de litres d’hydroxyde de thorium, un produit radioactif. Cette année-là, Mitsubishi Chemical a lancé la construction d’un espace de stockage souterrain et sécurisé pour entreposer les déchets de son ancienne filiale. En mars 2011, The New York Times a déclaré que ce projet, dont le coût s’élevait à 100 millions de dollars [75 millions d’euros], était “la plus grande opération de nettoyage jamais menée dans l’industrie des terres rares”.

C’est mon iPhone qui m’a conduit en Malaisie. Je savais déjà que son allure élégante cachait une histoire problématique. J’avais lu des articles sur les usines d’Apple en Chine où des adolescentes passent quinze heures par jour à nettoyer des écrans avec des solvants toxiques. Toutefois, j’ignorais la genèse de mon téléphone avant qu’il ne soit assemblé. J’ai découvert que son parcours louche avait commencé bien avant son arrivée dans une usine chinoise. Les éléments qui servent à fabriquer tous nos gadgets high-tech sont issus d’un secteur peu reluisant, qui permet aux pays riches d’extraire les précieuses ressources des Etats pauvres, pour ensuite les laisser se charger du nettoyage.

“Plus jamais ça.”

C’est une rengaine qu’on entend souvent à Bukit Merah, dont les habitants subissent depuis vingt ans les conséquences des décisions prises par Asian Rare Earth. Mais le gouvernement malaisien n’est pas de cet avis. En 2008, il a autorisé une entreprise australienne, Lynas Corporation, à ouvrir une raffinerie de terres rares sur la côte est du pays. L’extraction aura lieu en Australie, mais le raffinage se fera à Kuantan, une petite ville tranquille au bord de la mer. Une fois construite, cette usine sera la plus grande de sa catégorie et subviendra à 20 % de la demande mondiale en terres rares.

Pour le gouvernement malaisien, l’arrivée de Lynas est l’occasion de devenir un acteur de premier plan dans l’une des industries les plus lucratives et dynamiques du monde. Ces vingt dernières années, depuis la fermeture de l’usine de Bukit Merah, la demande de terres rares a été multipliée par dix. Le secteur représente actuellement 10 milliards de dollars. Selon un rapport publié récemment, la demande devrait augmenter de 36 % d’ici à 2015.

Les dix-sept métaux qui composent les terres rares ne sont pas aussi rares qu’on le pensait lors de leur découverte, au XIXe siècle. Toutefois, ils remplissent souvent des fonctions à la fois spécifiques et cruciales. Ces éléments entrent dans la fabrication des aimants les plus puissants. Grâce à eux, votre smartphone a une puissance de calcul qui aurait nécessité un volume considérable de matériel il y a trente ans, mais qui tient aujourd’hui dans la paume de votre main. Ils sont aussi indispensables à toutes sortes de technologies écologiques : on trouve du néodyme dans les éoliennes et les voitures électriques contiennent souvent jusqu’à neuf sortes de terres rares. L’yttrium permet de former des composés grâce auxquels les écrans à LED et les ampoules fluorescentes émettent de la lumière.

Risque d’infiltration

Le problème, c’est que ces métaux se trouvent toujours en présence d’éléments radioactifs comme le thorium et l’uranium, et les séparer en toute sécurité est un processus complexe. Les mineurs se servent d’équipements lourds pour atteindre le minerai brut, susceptible de contenir 3 à 9 % de terres rares, selon les gisements. Le minerai est ensuite transporté jusqu’à une raffinerie pour être “cassé” : les ouvriers utilisent de l’acide sulfurique pour obtenir une espèce de mixture liquide. La procédure nécessite une quantité phénoménale d’énergie et d’eau, soit 49 mégawatts en continu (de quoi alimenter 50 000 logements) et l’équivalent en eau de deux piscines olympiques par jour.

Ensuite, les ouvriers font bouillir le liquide et séparent les terres rares des cailloux et des éléments radioactifs. C’est à ce moment que le danger apparaît : les entreprises doivent prendre les précautions nécessaires pour veiller à ce que leurs employés ne soient pas exposés aux radiations. Si les bassins de résidus où les éléments radioactifs sont stockés définitivement ne sont pas équipés d’un bon revêtement, les substances risquent de s’infiltrer dans les nappes phréatiques. Si ces bassins ne sont pas correctement recouverts, la boue risque de sécher et de se disperser sous forme de poussière. Sans compter que ces déchets radioactifs doivent être stockés pour une éternité, puisque la période radioactive est de 14 milliards d’années pour le thorium et de 4,5 milliards d’années pour l’uranium. Pour rappel, la planète Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Ce n’est pas un hasard si les raffineries sont installées dans des régions où les normes environnementales sont laxistes. Les sociétés peuvent y traiter les éléments à moindre frais. Tout ça pour que mes amis et moi puissions trancher un débat sur l’ordre de parution des trois premiers albums de Metallica sans bouger de nos tabourets de bar.

Kuantan, la ville où Lynas construit sa nouvelle raffinerie, est un lieu de villégiature populaire, décontracté et sans prétention, où les plages ne sont pas bondées et où les fruits de mer sont délicieux. Mais, au début de l’automne 2013, les premières cargaisons de minerai arriveront à l’usine.

Une empreinte toxique

D’après la majorité des douze spécialistes que j’ai contactés, il est techniquement possible pour Lynas d’éliminer tout élément toxique de ses déchets, que ce soient les acides, les substances radioactives ou les résidus corrosifs. En revanche, aucun d’entre eux n’a reçu suffisamment d’explications de la part des représentants de Lynas ou du gouvernement malaisien quant aux méthodes qu’ils prévoient de mettre en œuvre.

Lorsque je me suis adressée à Lynas pour savoir si l’entreprise prévoyait la construction d’un espace de stockage permanent pour les déchets, je n’ai pas reçu de réponse. Lorsque j’ai demandé quel traitement serait appliqué aux liquides avant qu’ils soient déversés dans la rivière, ainsi qu’aux solides radioactifs devant être recyclés pour devenir des matériaux de construction, le porte-parole de la société, Alan Jury, a refusé de répondre. Il m’a invitée à consulter l’étude de la raffinerie réalisée par l’Agence internationale de l’énergie atomique.

J’ai réussi à contacter un ingénieur qui a travaillé à la construction de l’usine de Kuantan et qui a accepté de me parler à condition de rester anonyme. Au début des travaux, son équipe a remarqué de graves anomalies dans les vingt-deux bassins d’eaux usées, dont des écoulements et des failles dus à l’humidité. Début 2012, The New York Times a révélé que ces problèmes avaient conduit AkzoNobel, société néerlandaise que Lynas avait engagée pour concevoir les revêtements des bassins, à se retirer du projet.

Mon téléphone doit-il forcément avoir une empreinte si toxique ? Pas si les fabricants et les consommateurs sont prêts à dépenser plus. Dans le désert de Mojave, en Californie, se trouve le gisement de Mountain Pass, la seule grande carrière et raffinerie de terres rares aux Etats-Unis. Ouverte en 1952, cette mine est la propriété de Molycorp. Pendant des décennies, elle a permis de produire de l’europium, indispensable pour la fabrication des téléviseurs en couleurs. Toutefois, à la fin des années 1990, ses conduites d’acheminement des eaux usées ont explosé et l’Etat de Californie a décidé de fermer le complexe. Le travail de nettoyage n’est pas encore terminé.

Depuis, les dirigeants de Molycorp ont rouvert l’usine. En 2007, la Chine produisait 97 % de l’offre mondiale de terres rares. Mais en 2010 elle a réduit ses exportations de 35 % afin de réserver les métaux précieux à ses propres fabricants. Les prix ont alors augmenté. Le Congrès américain, craignant une pénurie, a présenté un projet de loi devant relancer l’extraction de terres rares aux Etats-Unis par le biais de subventions fédérales.

Ces dernières années, les ingénieurs ont considérablement perfectionné les méthodes de raffinage. Les nouvelles installations de Molycorp se servent d’acide chlorhydrique pour éliminer le thorium en amont, lorsqu’il est encore à l’état solide. Le thorium et d’autres déchets solides sont mélangés pour former une matière ressemblant au ciment, que les ouvriers étalent sur plusieurs épaisseurs dans une fosse de 40 hectares dont le fond est tapissé de polyéthylène de haute densité.

La solution trouvée par Molycorp n’est toutefois pas parfaite. Le bassin ultramoderne a une durée de vie de trente ans, après quoi il faudra en construire un nouveau. Le complexe utilise moitié moins d’eau que l’ancienne usine, mais sa consommation d’énergie est sept fois plus élevée. Par ailleurs, l’entreprise refuse de révéler la quantité de minerai envoyée pour raffinage en Estonie, ainsi que les méthodes de traitement auxquelles ont recours ses deux raffineries chinoises.

Le recyclage serait-il une solution ? Après tout, les Américains achètent de plus en plus de produits électroniques, mais seuls vingt-quatre Etats exigent des fabricants qu’ils prennent en charge le recyclage des déchets électroniques : cela signifie que 25 % seulement de tous les équipements électroniques (et 11 % des téléphones et autres appareils mobiles) sont collectés. Les quelques programmes existants se contentent souvent d’expédier les téléphones et les télévisions usagés dans des villages chinois, où ces appareils sont démontés et trempés dans de l’acide pour récupérer l’or et l’argent, ce qui entraîne une forte pollution causée par le plomb et la dioxine. Finalement, si les terres rares sont théoriquement recyclables, seulement 1 % de ces éléments font actuellement l’objet d’un retraitement. On peut tout de même se réjouir que les principales entreprises automobiles japonaises aient récemment commencé à recycler les terres rares qui se trouvent dans les batteries de leurs véhicules hybrides. L’industrie automobile américaine ferait bien d’en prendre de la graine.

Peu avant mon départ de Kuantan, je rencontre un groupe de militants qui s’oppose à la présence de Lynas. Parmi eux se trouve un homme bavard du nom de Chow Kok Chew. Il m’explique qu’il s’est installé ici il y a trente ans – avant, il habitait à Bukit Merah. “Tous les jours, en allant au travail, je voyais une affreuse fumée, raconte-t-il. Il y avait beaucoup d’usines, mais aucune n’émettait autant de fumée qu’Asian Rare Earth.” Chow Kok Chew a eu du mal à commencer une nouvelle vie sur la côte est, à des centaines de kilomètres de sa ville natale. Maintenant, il gagne bien sa vie comme chef de chantier et il a élevé ses trois enfants dans la région. Il se sent désormais chez lui.

Si la nouvelle usine est construite, est-ce qu’il déménagera à nouveau ? Il fait non de la tête. “Je suis vieux”, répond-il. Pourtant, il passe l’essentiel de son temps libre à s’informer sur le complexe et il encourage ses amis à en faire autant. Chow Kok Chew et ses amis prévoient de se raser la tête en signe de protestation. “Si je ne fais rien, m’explique-t-il, j’ai peur que mon petit-fils me dise un jour : ‘Grand-père, la première fois tu n’as rien dit. Et la seconde fois, tu n’as rien dit non plus. Pourquoi ?’

 

  • Mother Jones |
  • Kiera Butler |
  • 24 janvier 2013
  • Source : Courrier International

25/01/2013

Argentine : cobayes médicaux


Les médicaments sont devenus des produits de grande consommation, les laboratoires n'échappent pas aux règles de la mondialisation. Produire plus, à moindre coût. Aujourd'hui, la moitié des essais cliniques conduits pour le compte de laboratoires occidentaux sont réalisés dans des pays émergents. L'Argentine est devenue le nouvel eldorado de la sous-traitance clinique. Avec ses nombreuses infrastructures hospitalières, ses 12 millions d'habitants sans couverture médicale attirés par les traitementsgratuits, le manque de contrôle éthique et le flou juridique nourris par le fédéralisme argentin, le pays attire les plus grands laboratoires mondiaux

Les enfants et les psychotropes

 

 

Depuis dix ans, la prescription de psychotropes à des enfants a augmenté de 250 % aux USA...

La France ne sent pas bon

Source : http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/la-france...

L’accident de l’usine Lubrizol à Rouen est peut-être symptomatique de la situation de notre pays, où, dans le domaine de l’environnement, ça ne s’arrange décidément pas.

Au-delà des propos voulus rassurants de la ministre Delphine Batho, le même genre de déclarations que nous avions entendu par d’autres voix, lors de la catastrophe de Tchernobyl, on peut tout de même s’interroger sur l’optimisme un peu béat des autorités qui affirment, droites dans leurs bottes, qu’il n’y a pas de danger pour les populations.

Quand des centaines de personnes sont prises de nausées, de vomissements, de mal de tête, n’est-il pas aventureux d’assurer que tout danger est écarté ?

Et si c’était le cas, pourquoi alors avoir annulé un match de foot qui devait se tenir à Rouen ?

La ministre invoque le « principe de précaution », mais celui-ci ne devait-il pas s’appliquer aussi aux populations de la ville et des environs ? lien

Qu’en est-il du Mercaptan ? À quelle dose est-il dangereux ?

D’après Wikipedia, ce gaz incolore, dont l’odeur rappelle celle du chou pourri, est un produit naturel émis par les déjections animales, ainsi que par la décomposition des matières organiques, d’où sa présence dans le gaz naturel.

Extrait : « Il est extrêmement inflammable, et nocif, toxique à hautes concentrations par inhalation et affecte le système nerveux central provoquant des maux de tête, des nausées et une irritation du système respiratoire (…) il peut provoquer une dermatose avec la peau, et il est donc recommandé de laver abondamment la peau et les yeux en cas de contact à de fortes concentration (…) plus dense que l’air, il a tendance à s’accumuler dans les endroits confinés ». lien

On pourrait donc conclure que, s’il y a eu de nombreux cas de nausées, et autres maux de tête, vomissement, les populations ont été soumises à de fortes concentrations de ce gaz toxique, et tout n’est peut-être pas si bénin.

Michelle Rivasi, l’une des fondatrices de la Criirad, et députée européenne d’EELV, (europe écologie les verts) reproche d’ailleurs aux autorités d’avoir failli dans l’application du principe de précaution, car s’il est possible que la valeur limite d’exposition ne devrait pas poser de problème pour les individus bien portants, quid des autres ?

Elle a déclaré : « je suis d’accord avec le fait qu’il ne faut pas provoquer des mouvements de panique injustifiés mais il faut aussi et surtout protéger les personnes les plus sensibles et notamment celles souffrant d’affections respiratoires et cutanées chronique ». lien

L’organisation Next-up va plus loin, affirmant qu’il s’agirait de supposé méthanethiol (CH3-SH) appelé de façon générique mercaptan ou méthymercaptan, ajoutant « nous ne connaissons pas la formule chimique exacte du gaz issue de la « réaction chimique en cours » qui n’est plus sous contrôle.

Next-up remarque qu’une certaine confusion existe dans les déclarations officielles, évoquant des « opérations de colmatage », mais aussi la « neutralisation », ce qui n’est pas la même chose, et conclut affirmant « il s’agit d’un produit toxique, voire neurotoxique puisqu’il y a un « ressenti » négatif du métabolisme humain, notamment du système nerveux central » ajoutant « dans ces conditions il ne fait aucun doute : son inhalation actuelle, même à faible dose qui provoque des effets sanitaires impacte toutes les personnes dites en état de faiblesse, mais aussi (…) directement les femmes enceintes avec des conséquences inconnues sur leurs futurs enfants, dit autrement, elle en sont actuellement les principaux cobayes ». lien

Il y a eu donc volonté de minimiser l’importance de l’accident, ce qui nous ramène à de bien mauvais souvenirs, lorsque la pollution radioactive avait poliment évité la France.

Restons dans le domaine de l’environnement : que se passe-t-il donc dans la centrale nucléaire du Bugey, à quelques encablures de Lyon ?

Le 15 octobre 2012, suite à un prélèvement, l’ASN était informée par la direction de la centrale de la présence de tritium dans la nappe souterraine proche du site.

La quantité de tritium mesurée dépassait la cote des 100 Bq/litre, largement au-delà du taux admis par la norme (8 Bq).

Plus grave, Il aura fallu attendre 2 mois, soit le 12 décembre 2012, pour connaitre l’origine de la fuite : « un circuit enterré dans un caniveau permettant de transférer les effluents entre divers bâtiments ».

La partie du caniveau incriminé se trouvait entre les réacteurs 2 et 3, et le Rhône.

On peut déjà se poser la question : pourquoi permettre ces transferts d’eau radioactive, et pourquoi ne pas les stocker dans des containers, au lieu de prendre le risque d’une fuite ?

EDF assure que la fuite à été colmatée, admettant qu’une partie de cette eau radioactive ait rejoint le fleuve et la nappe phréatique.

Sauf que depuis le 15 octobre les taux de radioactivité relevés jusqu’à aujourd’hui n’ont cessé d’augmenter.

Alain Cuny, membre du collectif « sortir du nucléaire » s’inquiète : « de 2 choses l’une, soit la première fuite était bien plus importante qu’annoncée, soit une seconde fuite est intervenue depuis le 15 octobre (…) les populations doivent savoir que la plaine de l’Ain alimente en eau les communes riveraines de la centrale, mais également Lyon ». lien

Pour information, cette centrale nucléaire est l’une des plus vieilles de France, et la prudence voudrait que le nouveau gouvernement français, désireux officiellement de tourner la page nucléaire, la ferme, en même temps que celle de Fessenheim, et de quelques autres.

Ce n’est pas une nouveauté de découvrir le manque évident de transparence dans tout ce qui touche le nucléaire, mais tout de même, lorsque la santé des populations est mise en danger, on pourrait s’attendre à un peu plus de sens des responsabilités.

La volonté de cacher, de dissimuler est toujours présente en matière nucléaire, et comme l’écrit Alain Corréa, sur le site de l’écologie, Reporterre, EDF a tenté de banaliser l’incident qui s’est produit le 5 avril 2012 à la centrale de Penly, ce qu’il démontre en reconstituant les circonstances qui l’ont produit, prouvant que c’est souvent suite à une erreur humaine, et une certaine inexpérience, que la plupart de ces accidents surviennent. lien

Restons dans le domaine nucléaire, notamment dans celui du transport des matières radioactives, puisque très discrètement, un convoi nucléaire vient de traverser la France, depuis l’Italie, empruntant la voie historique, qui, d’après les promoteurs du projet Lyon Turin serait dangereuse.

C’est l’un des arguments qu’utilisent ceux qui veulent imposer ce projet ferroviaire, et on essaye de comprendre : si cette ligne était dangereuse, il est irresponsable d’y faire circuler des convois de matières nucléaires. lien

D’ailleurs, le 21 janvier 2013, un convoi transportant 5 fûts de matières radioactives, a déraillé à proximité de St Rambert d’Albon, déraillement faisant suite à celui du 23 décembre 2012, et qui n’a pas fait l’objet d’une grosse médiatisation, le moins qu’on puisse dire. lien

Et bien sur, Areva et la Préfecture ont déclaré que « cet évènement était sans conséquence sur l’environnement et les populations », ce qui n’est pas l’avis de Sud Rail et d’Europe écologie, lesquels dénoncent l’exposition aux radiations des cheminots qui sont intervenus pour remettre le train sur les rails. lien

Sans y chercher quelconque malice, il est tout de même amusant de découvrir que les deux ministres de l’environnement portent des noms qui se télescopent : Batho, Duflot…l’environnement serait-il en train de prendre l’eau de toute part dans notre beau pays ?

Au Japon, la situation continue de se dégrader, et tout est fait, comme l’affirme un chercheur du CNRS, pour taire la vérité et domestiquer les masses.

Un habitant de Fukushima a comparé le ghetto de Varsovie et les zones contaminées de Fukushima, déclarant « les gens de l’extérieur savent que s’y trouve l’antichambre des camps de la mort, regardent ailleurs et continue de certifier que le nucléaire, c’est incontournable ». lien

Aujourd’hui les poissons que l’on pourrait pêcher au large des côtes japonaises atteignent des pics de radioactivité : avec 2540 fois la norme sanitaire autorisée, ils sont en train de battre de tristes records.

Un poisson, surnommé Mike, atteignait un nouveau sommet de pollution radioactive avec 254 000 Bq/kg, dépassant largement le taux de la rascasse mesurée en aout 2012 (25 400 Bq/kg) , alors que la norme autorisée est fixée à 100 Bq /kg. lien

Alors Tepco envisage de tendre des filets pour limiter le déplacement des poissons irradiés, mais comment pourrait-il prendre dans ces mêmes filets la radioactivité que la centrale dévastée rejette depuis bientôt 2 ans ? D’autant que l’arrivée imminente des eaux souterraines largement polluées provenant du site ne devrait rien arranger.

Comme dit mon vieil ami africain : « le maïs ne gagne jamais face à la poule ».

 

 Olivier Cabanel

 

Sites à visiter :

le coté obscur du nucléaire français

 

Le blog de Fukushima

Next-up organisation

Blog de Jean Pierre Petit

Site de la CRIIRAD

Site de l’ACRO

ENENEWS

Articles anciens :

Promo nucléaire : pour toute centrale achetée, leucémie en prime !

Fukushima, les limites du cynisme

Ce cher nucléaire

Le mensonge nucléaire de sarközy

Tchernobyl, drôle d’anniversaire (12 mars 2011)

Fukushima, mon amour

Fukushima, Sarko pète les plombs

Fukushima, et maintenant ?

Fukushima, nuages noirs à l’horizon

Entre fusion et confusion

Fukushima, le monde du silence

Au pays du soleil, le Vent !

Fukushima, le syndrome Japonais

Fukushima, la fuite en avant

Fukushima, plus jamais ça

C’est foutu…shima

L’exode nucléaire

Ça fume à Fukushima

Nucléaire, la cible terroriste

Fukushima, le mensonge organisé

Faire reculer le crabe

Le Japon bientôt inhabitable ?

Le silence des salauds

On a retrouvé le corium de Fukushima

Ce cher nucléaire

La France a peur

Fukushima, tragédie en sous sol

Fukushima, tournée mondiale

Fukushima, un silence inquiétant

Fukushima, le début de la fin

Fukushima, les limites du cynisme

Nucléaire, explosion des prix

Penly du feu et des flammes

Les normes sont-elles normales ?

Fukushima, quand c’est fini, ça recommence

Fukushima, l’en pire Japonais

23/01/2013

Quand un ministre japonais demande aux vieux de se dépêcher de mourir

 

1x1.trans Quand un ministre japonais demande aux vieux de se dépêcher de mourir

Au cours de cette , on aura tout vu. Les 400 euros par mois en France, les SDF exposés dans des cages en Chine, des camps de rééducation aux et aux Pays-Bas, le retour à l‘esclavage en Grèce, autant d’idées scandaleuses que de réalités concrètes. La palme cependant – pour l’instant – au ministre japonais des finances qui vient de demander aux vieux de se dépêcher de mourir. Les salopards craquent, bas les masques.

 

« Que Dieu vous préserve de continuer à vivre alors que vous voulez mourir », a donc déclaré Taro Aso. « Je ne pourrais pas me réveiller le matin en sachant que c’est l’Etat qui paie tout ça pour moi ».

Monsieur le Ministre trouve que les personnes âgées et les (les plus de 60 ans représentent plus d’un tiers de la population) coûtent trop cher à l’ japonaise, qui il est vrai décline fortement.

Tout juste s’il ne leur a pas proposé de se faire hara-kiri. L’eugénisme comme solution à la crise n’est pas loin, l’esclavage ne sera pas suffisant pour les projets de Société dont rêvent certains. Si les handicapés et les porteurs de maladies chroniques lourdes pouvaient ne pas traîner, ce serait bien aussi. Prière de naître avec une obsolescence programmée plus courte et si on pouvait arrêter les progrès médicaux et autres bienfaits pour la santé (nutrition, sport, environnement,…), M Aso ne se portera que mieux.

Paroles immondes d’un imbécile, habitué des déclarations scandaleuses mais qui montre bien le côté obscur qui sournoisement s’insinue dans les esprits lorsque les choses ne se passent pas comme prévu. Personnes âgées, malades, retraités, immigrés, chômeurs: les victimes expiatoires de la crise vous saluent.

Pour ceux qui avaient un doute, les propos de M Aso démontrent, encore une fois, que l’économie telle qu’elle est pensée et ordonnée dans le Monde n’est pas au service des Hommes. Pas pour tous en tout cas.

Reste que les anciens japonais ont fait preuve de plus de dignité que M Aso . En 2011, conscients qu’il ne leur restait que quelques années à vivre, des retraités japonais s’étaient dits prêts à se sacrifier pour mettre un terme à la catastrophe de Fukushima et proposé de se rendre à la centrale afin d’en colmater les fuites radioactives. Il était où M Aso?

La suite? M Aso, âgé de 72 ans, ne devrait pas tarder à prendre sa retraite, on devrait même l’y forcer. Et ensuite, Hara-Kiri peut-être?

Source: 7sur7be.

11/01/2013

France, Le Parc amazonien de Guyane s'oppose à l'orpaillage imposé par le nouveau gouvernement français

Le Parc amazonien de Guyane rappelle son opposition au projet REXMA, un projet soutenu par le Ministre du Redressement Productif A. Montebourg, qui vise à l'exploitation d'or alluvionnaire dans une aire de biodiversité rare, fragile et protégée.

Le Parc amazonien de Guyane a été créé le 27 février 2007. Avec un territoire de 3,4 millions d'hectares, il couvre 40% de la Guyane française et constitue la plus grande aire protégée d'Europe. Situé au sud-est du plateau des Guyanes et frontalier du Parque Nacional Montanhas do Tumucumaque au Brésil (3,9 millions d'hectares – Etat de l'Amapa), il contribue à former l'un des plus grands espaces protégés du monde.

Le Parc national est constitué d'une zone de coeur et d'une zone périphérique dite de libre adhésion. Cinq communes où résident près de 10 000 habitants composent le territoire du Parc amazonien de Guyane. Il s'agit de Camopi, Maripa-Soula, Papaïchton, Saül et Saint-Elie. Ce sont les lieux de vie des amérindiens Wayana, Wayãpi et Teko (ou Emérillons), des Aluku (noirs marrons du Maroni), des Créoles et de diverses minorités.

Aux paysages d'une grande originalité, s'ajoute une palette de milieux rares : inselbergs (imposants massifs rocheux) et monts forestiers dont les plus hauts dépassent 800 mètres d'altitude. Difficile d'accès, le Parc national abrite une des zones les plus riches de la planète en termes de biodiversité.
Le Parc national de Guyane est opposé au projet minier REXMA

Et pourtant, le Ministère du Redressement Productif a donné en fin d'année 2012 son accord à la société REXMA pour l'exploitation d'or alluvionnaire dans le secteur de la crique Limonade, sur la commune de Saül en Guyane française. Le permis d'exploitation (PEX) attribué jouxte, à environ 3 km, le village de Saül et s'étend sur 120 hectares, en zone de libre adhésion du Parc amazonien de Guyane. Il est également situé dans une zone n'ayant pas été identifiée pour l'exploitation minière par le Schéma Départemental d'Orientation Minière (SDOM) et le Schéma d'Aménagement Régional.

Comme plusieurs services de l'Etat (DIREN, DAF, ONF) et le Préfet de l'époque, le Parc national a déjà fait connaître officiellement son opposition à ce projet minier et ce à deux reprises. Le 11 juillet 2008, le Président du Conseil d'administration du Parc national a transmis au Préfet son avis d'opposition à une demande de permis (AEX) par la société REXMA, situé dans le même secteur de la commune de Saül. Pour le permis récemment accordé à cette même entreprise, le directeur de l'établissement public du Parc amazonien de Guyane a émis un avis défavorable dans un courrier adressé le 20 janvier 2009 au service instructeur, la DRIRE.

Aujourd'hui encore, le Parc amazonien de Guyane constate que cette décision :
  • Ne respecte pas la volonté de la population et des élus locaux, puisque le Conseil municipal de Saül avait délibéré le 29 janvier 2008 pour interdire toute exploitation minière dans un rayon de 10 km autour du bourg. Cette position a encore été réaffirmée dernièrement, notamment dans le cadre de l'élaboration de la carte communale, de plusieurs communications récentes du maire de la commune au sujet de ce permis minier, et avec la pétition lancée à l'initiative d'une très large majorité d'habitants de la commune.
  • Va à l'encontre de la politique de développement durable engagée depuis plusieurs années par la commune et ses partenaires. Celle-ci s'accompagne d'importants investissements publics déjà consentis ou programmés. La décision ministérielle risque notamment de nuire à la pérennité de la filière touristique sur la commune qui s'appuie sur la qualité reconnue et recherchée de l'environnement naturel qui enserre le village.
  • Confisque à la population une zone de subsistance utilisée pour la chasse et la pêche ; la crique Limonade constituant l'unique cours d'eau accessible et proche du village qui présente un réel intérêt en terme de ressource pour la pêche des habitants.
  • Sera à l'origine de la destruction inévitable de milieux naturels et aquatiques jusqu'alors préservés. Les connaissances scientifiques sur le secteur ont mis en évidence la présence de nombreuses espèces de vertébrés protégés par arrêté ministériel, ainsi que la présence d'espèces patrimoniales rares à l'échelle de la région.
  • Fait encourir le risque de pollutions (matière en suspension, remobilisation du mercure présent dans les sols) en zone coeur de parc ; le permis minier se situant dans un bassin versant juste en amont pourrait impacter plus de 6 km de linéaire de cours d'eau.
  • S'oppose d'ores et déjà à une des grandes priorités du SDAGE de Guyane, et de fait, aux principes à respecter qui s'imposent par la Directive cadre européenne sur l'eau (DCE) pour atteindre ce résultat. Ceux-ci reposent d'une part, sur le fait de ne pas dégrader l'état existant des cours d'eau identifiés en très bon état écologique, et d'autre part, de garantir la continuité hydrologique.
  • S'opposerait ainsi en cas d'impacts aux articles 1 et 3 de la loi de 2006 relative aux Parcs nationaux et à l'article L. 331-1 du Code de l'environnement qui prévoient la solidarité écologique entre les zones de coeur et de libre adhésion.

En raison de l'antériorité de la demande de l'exploitant, ce permis a pu être octroyé pour 5 ans en zone interdite du SDOM. Ce dernier étant depuis entré en vigueur, le titre minier ne pourra pas être renouvelé en tout état de cause. Le Parc amazonien de Guyane s'interroge donc sur la cohérence de cette décision qui va faire émerger une activité temporaire et néanmoins durablement dégradante pour l'environnement proche de Saül. Ceci, au détriment d'une politique véritable de développement durable, souhaitée par la majorité des habitants concernés, basée sur l'éco-­tourisme et la valorisation de patrimoines naturels et culturels guyanais.

Au vu de tous ces éléments, le Parc amazonien de Guyane réaffirme son opposition à ce projet. Cette position fait écho aux légitimes revendications de la commune et de la majorité de ses habitants pour maîtriser l'aménagement de leur territoire et leur propre développement.

"Situé au centre de la Guyane, au beau milieu d'une forêt luxuriante, le petit bourg de Saül est l'endroit idéal pour ceux qui souhaitent prendre un peu de repos et profiter de la quiétude des lieux. Notre commune est un endroit paisible, un petit coin de paradis sur terre, et de nos jours, cela n'a pas de prix !" Hermann Charlotte, Maire de Saül et Président du Parc amazonien de Guyane.
Notes

Le Parc amazonien de Guyane a pour mission de préserver le patrimoine naturel, de valoriser les cultures locales et d'accompagner les communautés d'habitants dans la définition d'un projet de territoire et de développement durable et ce, dans le respect de leurs modes de vie et de l'environnement.

Auteur
Parc amazonien de Guyane

 

L’eugénisme par les stérilisations forcées en Amérique du Sud et en Afrique

1x1.trans Leugénisme par les stérilisations forcées en Amérique du Sud et en Afrique

Le docteur Malthus, un pasteur et économiste anglais, un misérable individu par la même occasion, a écrit un jour: « Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, si sa famille n’a pas le moyen de le nourrir, ou si la société n’a pas besoin de son travail, cet homme, dis-je, n’a pas le moindre droit à réclamer une portion quelconque de nourriture : il est réellement de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature il n’y a point de couvert mis pour lui. La nature lui commande de s’en aller, et ne tardera pas à mettre elle-même cet ordre à exécution. »

Au , le président Alberto Fujimori (1990-2000) a été accusé de génocide et de crimes contre l’humanité en raison du programme de stérilisation mis en place. Le gouvernement des USA finance directement ou indirectement les campagnes de dans les pays africains et d’Amérique du sud, à travers les fonds destinés à différentes ONG. L’ancien chef de l’agence nord-américaine chargé du programme de contraception, R. T. Ravenhold, affirmait dans une interview en 1997 que son pays » voulait proportionner les moyens pour pouvoir stériliser un quart des femmes de la planète « . Aidé par l’ONU et de nombreuses associations » humanitaires « , le gouvernement péruvien a mené et continue de mener une grande campagne de stérilisations forcées.

Fondateur de Microsoft et l’un des hommes les plus cousus d’or du monde, a, lors d’une récente conférence en Californie, révélé un dessein philanthropique: la dépopulation, connue aussi sous le nom d’.

Que dire? On reste sans voix devant tant d’horreur et de cynisme.

 

Voici l’intégralité de l’article paru dans Le Cri du sur les stérilisations forcées en Amérique du Sud et en particulier au Pérou. Sur la démarche de notre bon vieux Bill Gates et consorts en Afrique, nous vous renvoyons à cet excellent article de Alter-Info, repris dans le site d’Anne Wolf.

« Plus de 300.000 personnes, à plus de 90% des femmes, ont été ainsi stérilisées de manière violente ou à leur insu entre 1995 et 1998 (il y a un peu plus de 12 millions de femmes au Pérou).

L’objectif : détruire les zones appuyant la guerre populaire menée par le Parti Communiste du Pérou.

Pour réussir leurs campagnes, l’Etat organise des » festivals « , prétendant organiser gratuitement des consultations chez le médecin, le dentiste, des séances de coiffure.

Des fonctionnaires vont rendre visite aux gens le jour dit pour faire en sorte qu’un maximum de femmes viennent, avec tout un lot de pressions psychologiques et physiques.

Dans d’autres cas, les femmes furent stérilisées à leur insu, après une visite chez le gynécologue ou lors d’un accouchement, voire dès qu’elle restait à l’hôpital.

Dans certaines zones, les vivres ne parviennent que si les campagnes de stérilisation sont acceptées ; dans de nombreux cas c’est la police qui arrête des femmes au hasard, après les marchés, les amenant au commissariat où elles se font stériliser. Des pressions sont également effectuées les conjoints.

Les stérilisations forcées : une campagne systématique

Il va de soi que ces campagnes se déroulent quel que soit l’âge des femmes, leur situation sociale ou leur état physique. Les stérilisations se déroulent en 10 minutes (il faut normalement au moins une demi-heure) dans des conditions hygiéniques désastreuses, et sans aucun accompagnement psychologique (des troubles psychosomatiques s’ensuivant).

Le ministre péruvien de la Santé Motta devait même dire au micro de » Radio Programa del Peru » : 1.000 cas de décès sur 100.000 personnes, la campagne est un succès « .

L’Etat péruvien a déjà mené quelques campagnes avant 1995. Un premier » programme de planification familiale » se développe sous le Président Alan Garcia (1985-1990), en réponse à l’initiation de la guerre populaire en 1980.

L’année 1991 est » celle de la planification familiale » selon le nouveau président Fujimori, et la continuation des campagnes précédentes.

A partir de 1996, la politique de stérilisation est devenue systématique. Avant 1996, le personnel hospitalier était payé entre 3 et 10 dollars par stérilisation ; à partir de 1996 un quota officiel fixe le nombre de stérilisations à effectuer sous peine de licenciement.

Ces quotas furent au départ niés par le gouvernement, mais par la suite il fut obligé de les reconnaître, affirmant même qu’il s’agissait d’augmenter les quotas de 50% par année.

L’avocate Giulia Tamayo s’était occupée d’archiver les dossiers des stérilisations : elle sera attaquée devant chez elle le 14 mars 1998 ; le 30 juin 1998 son appartement est saccagé alors qu’elle présente au siège de l’ONU à New York la vidéo » Silence et complicité, violence contre les femmes dans les services publics de santé au Pérou » ; le 21 octobre 1998 son domicile est saccagé et tout le matériel emporté (vidéos, caméras, archives, agenda, ordinateurs..).

Selon le gouvernement péruvien, le » programme de planification familiale » s’étend de 1996 à 2000.

Parmi les différents programmes, notons celui du REPROSALUD (Programme de santé reproductive dans la communauté), qui est appliqué dans 70% du pays, et consiste en des campagnes de stérilisation.

Notons également le » programme d’appui à la planification familiale « , qui vise à stériliser la population pauvre des villes, et est organisé par l’Etat péruvien et différentes ONG (comme Prisma, Pathfinder International).

L’impérialisme yankee organise les campagnes de stérilisation

Les campagnes de stérilisation ne sont pas menées par hasard; elles sont longuement planifiées, initialement par des » organisations non gouvernementales « .

Ainsi, depuis 1988, Stephan Mumford et Elton Kessel, deux chercheurs des USA, financés par des groupes réactionnaires, exportent des pilules stérilisantes dans le 1/3 monde : en 10 ans plus de 100.000 femmes ont ainsi été stérilisées (50.000 au Vietnam, 26.000 en Inde, 15.000 au Pakistan, 5.000 au Chili, 4.700 au Bangladesh, 900 en Indonésie, 700 au Costa Rica).

L’objectif est justifié par Mumford de cette manière : » cette explosion [démographique] de la population qui, après l’année 2050, viendra entièrement des immigrés et de leurs enfants, va dominer nos vies, ce sera le chaos et l’anarchie « .

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Au Pérou, les campagnes de stérilisation sont permises par un organisme nord-américain : l’US-AID (Agence Internationale de Développement).

L’US-AID a aidé le gouvernement à planifier les campagnes, et a fourni une aide technique, avec le gouvernement anglais et l’UNFPA (organisme de l’ONU consacré à la population mondiale).

Fujimori, le dictateur péruvien, a même été le seul chef d’Etat masculin à aller à la conférence mondiale des femmes à Pékin.

Utilisant l’idéologie apriste -nationaliste petite-bourgeoise à l’apparence progressiste, c’est-à-dire fasciste- il a rallié les groupes féministes bourgeois.

L’US-AID a ainsi financé des organisations féministes bourgeoises, les intégrant dans des campagnes de » planification familiale « , paravent des campagnes de stérilisation.

» Ainsi, ce gouvernement déroule son plan de stérilisation massive, qui implique un plus grand génocide, promu par l’impérialisme yankee à travers l’agence internationale pour le développement (AID) « .

Le sens de la politique de stérilisations forcées : attaquer le PCP

Pour contrer la guerre populaire, l’impérialisme yankee utilise de nombreux moyens.

La ‘guerre de basse intensité’ appliquée au Pérou à travers la dictature fasciste de Fujimori et dirigée par l’impérialisme yankee, a une série de composantes ‘non militaires’ : renseignement, opérations de psychologiques, affaires civiles et contrôle de la population et des ressources ».

Ce dernier aspect- contrôle de la population et des ressources- est évidemment très important. Fujimori avait déjà parlé de transformer en Vietnam les zones d’appui du PCP. De fait, » l’impérialisme yankee dans sa guerre de basse intensité conçoit comme facteur de cette guerre le contrôle de la population et des ressources, avec comme objectif le démontage de l’infrastructure d’appui du mouvement révolutionnaire, d’éviter de nouvelles adhésions à sa cause « .

Il s’agit d’attaquer la guerre populaire, et de renforcer le régime en pleine perdition.

» L’objectif de la guerre de basse intensité est politique, mais elle [la dictature] est centrée sur le militaire ; les réformes proposées ne sont que les trois tâches de :

· réimpulser (le capitalisme bureaucratique),

· restructurer (le vieil Etat péruvien),

· et anéantir (la guerre populaire).

L’instrument d’action civique dans les mains de l’armée et de la marine est minime et formel, il se fonde sur » l’aide » impérialiste, principalement yankee, à travers l’Agence Internationale de Développement (AID), puisque la est profonde, elle coupera ses moyens, et les » œuvres » qu’ils prétendent faire seront destinés à des fins militaires de guerre anti-subversive.. « .

Les campagnes de stérilisation utilisent des produits extrêmement dangereux pour la santé

» La méthode de stérilisation non chirurgicale à base de quinacrine employée par la Fondation Mumford fut créée au Chili par Jaime Zipper, dans les années 1970.

Les pilules sont insérées dans l’utérus des femmes, avec un effet très douloureux pour elles : évanouissement, hémorragie menstruelle, fièvre, douleur dorsale et abdominale, mal de tête.

Les conséquences à long terme sont encore plus dangereuses.

Des études faites dans des laboratoires indépendants ont démontré que la quinacrine est une substance qui provoque la mutation des cellules.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), entre 60 et 80% des mutagènes sont aussi carcinogènes (cela veut dire que les probabilités de cancer sont énormes) ; cet organisme est opposé à son utilisation.

L’entreprise pharmaceutique fabriquant la quinacrine apparaît dans un article publié dans la Tribune de Genève (20 juin 1998). »

Les 300.000 pilules auraient été produites à Sisseln (Suisse), une localité argovienne située sur les bords du Rhin, par Sipharm AG.

Sans département de recherche, cette entreprise pharmaceutique compte 83 salariés, travaille » à la commande » et ne commercialise aucun de ses produits sous son nom. » Depuis 1990 nous avons fait trois livraisons à la fondation du Dr Mumford, déclare Fritz Schneiter, directeur du Sipharm. Il ne nous appartient pas d’être la conscience du monde. Nous fabriquons ce que l’on nous demande « .

Cette entreprise a reçu l’appui d’une ONG qui travaille activement dans les programmes de » planification familiale » à travers le monde : IMANEH-Suisse (Mutter+Kind) qui siège à Bâle.

Le 24 juin dernier, le journal social-démocrate chrétien Le Courrier (Genève) publiait un article intitulé : » Sierre poursuit sa politique d’aide au Tiers-Monde » dans lequel le journal vantait les » mérites » d’un » projet de développement au Vietnam » financé par les communes de Sierre (Suisse romande) et Köniz (Suisse allemande), projet initié par l’Association suisse pour le planning familial et l’éducation sexuelle (ASPFES).

Hermann-Michel Hagmann, l’un des responsables du projet, déclarait à ce propos : » La Confédération assume la responsabilité première de l’aide au développement « .

Pour mener à bien son projet, l’ASPFES doit pouvoir collaborer avec une association déjà installée dans le pays : la Vietnam Family Planning Association (VINAPFA), l’organe de l’International Planned Parenthood Federation, qui offre au projet suisse toutes les structures nécessaires.

Selon » Le Courrier « , » dans certaines régions de plaine, le gouvernement vietnamien est parvenu à mettre sur pied une planification familiale permettant une baisse notable de la natalité « . Ce projet financé par la Confédération à travers la fameuse » aide au développement » est directement lié aux campagnes de stérilisations forcées yankees faites par le biais de la Fondation Mumford.

La campagne de stérilisation forcée au Mexique avec la complicité de l’ONU

Récemment différentes organisations au Mexique ont dénoncé les campagnes de stérilisations forcées du gouvernement américain à l’encontre du peuple mexicain, principalement la paysannerie pauvre.

En effet, les campagnes de stérilisation forcées sont destinées à anéantir la pauvreté en supprimant les pauvres. D’autre part, le Fond de la Population des Nations-Unies (FPNU) a signalé au gouvernement mexicain la possibilité de négocier une partie de la dette extérieure mexicaine en échange de la mise en application d’un programme de » planification Familiale « .

Le représentant du FPNU au Mexique, Rainer Rosenbaum, affirmait que 15,5 millions de dollars destinés à la « Planification familiale » sont insuffisants, et que » les pays comme le Mexique requièrent des recours complémentaires multilatéraux, ainsi que l’appui décidé des Organisations Non Gouvernementales (ONG) locales, nationales et internationales, ainsi que la participation active du secteur privé (..).

Il existe la possibilité d’une négociation entre les pays créanciers et les pays endettés pour qu’une partie des intérêts non payés soient destinés aux programmes contraceptifs.

Le rôle de Pathfinder International

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Pathfinder International est une ONG financé par le gouvernement yankee et travaillant dans le domaine de la « planification familiale « .

Ses origines datent du début du siècle, et correspondent à celles du mouvement eugéniste. Au début de l’utilisation des contraceptifs de manière massive, les adeptes de l’eugénisme craignaient que le contrôle des naissances soient pratiqué envers les classes dirigeantes, » éduqués « , pendant que les pauvres » inonderaient » la planète avec des familles nombreuses.

Margaret Sanger, fondatrice de la plus grande organisation de planification familiale au monde, » Planned Parenthood « , compte mettre fin à ce danger. Sanger signalait à ce propos : » L’objectif principal du contrôle des naissances est celui-ci : augmenter le nombre d’enfants en bonne condition et diminuer le nombre d’enfants en mauvaise condition » .

La revue » The Birth Control Review « , éditée par elle de 1917 à 1938, était favorable à l’eugénisme ; Sanger et quelques uns de ses collaborateurs approuveront les lois nazies de stérilisations forcées.

La première clinique pour la stérilisation forcée établie par Sanger se trouvait dans un quartier pauvre de New York où habitaient des immigrés juifs et latino-américains ; cette clinique fut financée par le mouvement eugéniste.

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Sanger proposa en 1939 à Clarence Gamble, le futur héritier d’une partie de la fortune de l’entreprise » Proter & Gamble « , un plan pour promouvoir le contrôle des naissances dans la communauté noire américaine. Gamble fonda par la suite « Pathfinder International « , qui est actif dans le domaine du contrôle démographique.

En 1995, l’organisation comptait avec un budget de 43 millions de dollars ; 92,5% de ce chiffre provient du gouvernement des USA.

En plus de Margaret Sanger et Clarence Gamble, il existe d’autres sombres et sinistres personnages favorables au mouvement eugéniste aux USA, comme par exemple Alan Guttmachler, vice-président de l’ » American Eugenics Society » et président de » Planned Parenthood » pendant plusieurs années ; Jean D. Rockfeller Senior ; John Rockfeller Junior et John Rockfeller III, ce dernier étant le fondateur de » Council Population « , une autre organisation active dans le programme de contraception.

Le gouvernement des USA finance directement ou indirectement les campagnes de stérilisations forcées dans les pays opprimés, à travers les fonds destinés à différentes ONG. L’ancien chef de l’agence nord-américaine chargé du programme de contraception, R. T. Ravenhold, affirmait dans une interview en 1997 que son pays » voulait proportionner les moyens pour pouvoir stériliser un quart des femmes de la planète « .

Dans certains pays cet objectif a déjà été dépassé, comme dans quelques régions du Brésil où plus de la moitié des femmes ont été stérilisées.

Récemment s’est déroulé aux Philippines un programme de stérilisation forcée promue par l’Organisation Mondiale de la Santé, ici encore dans un pays où la Guerre Populaire est très forte.

La plupart des femmes ont été stérilisées alors qu’elles pensaient qu’il s’agissait d’une campagne de contre le tétanos. On leur a injecté une substance les stérilisant ; depuis plusieurs années l’OMS est à la recherche d’un vaccin qui permet de manipuler le système immunitaire du corps humain de manière à ce que la femme soit poussée à avorter dès le début de la grossesse .

AJOUTS

Au Pérou, le président Alberto Fujimori (1990-2000) a été accusé de génocide et de crimes contre l’humanité en raison du programme de stérilisation mis en place. Le Pérou avait alors mis en place un programme de stérilisations forcées contre des Amérindiennes (essentiellement des Quechuas), au nom d’un « plan de santé publique », présenté le 28 juillet 1995. Le plan était financé principalement par l’USAID (36 millions de dollars) et, loin derrière, le Fonds de population des Nations Unies (UNFPA). Le 9 septembre 1995, Fujimori présente un projet de loi modifiant la « loi générale de la population », afin d’autoriser la stérilisation. Des méthodes decontraception sont aussi légalisées, toutes sortes de mesures auxquelles s’opposent fortement l’Eglise catholique ainsi que l’Opus Dei. En février 1996, l’OMS elle-même félicite alors Fujimori pour son plan de contrôle démographique.

Le ministre de la santé Luis Solari institue en septembre 2001 une commission spéciale sur les activités d’anticonception chirurgicale volontaire (AVQ), tandis qu’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les « irrégularités » du programme est mise sur pied. En juillet 2002, le Rapport final commandé par le ministère de la Santé montre qu’entre 1995 et 2000, 331 600 femmes ont été stérilisées, tandis que 25 590 hommes subissaient une vasectomie. Le plan, qui avait comme objectif de diminuer le nombre de naissances dans les secteurs pauvres de la société péruvienne, visait essentiellement les indigènes des zones déshéritées.

Selon l’accusation de la députée Dora Núñez Dávila en septembre 2003, 400 000 Amérindiennes auraient ainsi été stérilisées dans les années 1990. Des documents prouvent que le président Fujimori était informé, mois par mois, du nombre d’interventions réalisées, par les services de ses ex-ministres de la santé, Eduardo Yong Motta (1994-96), Marino Costa Bauer (1996-1999) et Alejandro Aguinaga(1999-2000). Une enquête de la sociologue Giulia Tamayo, Nada Personal (Rien de personnel), montre que des quotas avaient été fixés aux médecins. Selon Le Monde diplomatique, des « festivals de ligatures des trompes » (sic) étaient organisés dans les campagnes et les pueblos jóvenes (bidonvilles). En 1996, il y eut, selon les chiffres officiels, 81 762 ligatures de trompes, le pic étant atteint l’année suivante, avec 109 689 ligatures, pour seulement 25 995 en 1998. »

Source: Le Cri du peuple

- Rappelons qu’entre 1909 et 1979, la stérilisation forcée était une pratique légale en Californie. Pendant 70 ans, ce sont 20 000 californiens qui ont été stérilisés. En 1909, la Californie devînt le troisième Etat à légaliser la stérilisation pour les « débiles mentaux » et les « fous ». Par la suite, 30 Etats se doteront d’une telle législation. Sur l’ensemble des , 60 000 personnes seront stérilisées dont le tiers en Californie. La Californie a un passé lourd dans ce domaine notamment par l’action de la Human Betterment Foundation qui a été l’avocat de la stérilisation des personnes handicapées mentales. Elle proposait même de stériliser les cancéreux et les tuberculeux. En 1926, l’initiateur de cette fondation, Ezra Gosney expliquait comment la stérilisation pouvait abolir les problèmes causés par « une multiplication d’inaptes ». Selon le Los Angeles Times, les nazis auraient trouvé leur inspiration dans les thèses de cette fondation. En 1937, le Dr Fritz Lenz, l’un des théoriciens de l’eugénisme nazi et titulaire de la seule chaire « d’hygiène raciale » en Allemagne avant 1933 à l’Université de Munich, a écrit à Ezra Gosney : »vous avez été si aimable de m’envoyer (…) ces nouvelles informations concernant la stérilisation de particuliers en Californie… Ces expériences pratiques seront aussi très précieuses pour nous en Allemagne. Je vous en remercie« . A cette époque, les stérilisations eugénistes étaient acceptées par nombre de scientifiques et politiques. Le Los Angeles Times révèle que de nombreux libéraux comme Margaret Sanger, fondatrice du Planned Parenthood ou l’économiste Keynes ont approuvé ces mesures. (Sources: Los Angeles Times 16/07/03 – Syndney Morning Herald Tribune 18/07/03)

A lire: Article Alter-info

A voir aussi: ce reportage de 2011 de la Télévision Suisse Romande sur les stérilisations aux Etats-Unis


 

 
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Scandale en Hongrie après les propos racistes anti-Roms d'un journaliste proche du Premier ministre Viktor Orban

HONGRIE - C'est ce qu'on appelle un récidiviste. Le journaliste Zsolt Bayer, fondateur du Fidesz, le parti du Premier ministre Viktor Orban, a provoqué un nouveau scandale en Hongrie après ses propos anti-Roms. Dans le journal Magyar Hirlap, proche du Fidesz, il a appelé à "éliminer les animaux tziganes", s'attirant les foudres de l'opposition et une condamnation prudente du parti au pouvoir.

"Pas dignes de vivre comme des humains"

Zsolt Bayer n'en est pas à son coup d'essai. En 2008, il avait fait "sensation" avec un article contre les juifs hongrois qui "se mouchent dans les piscines de la Hongrie". En janvier 2011, il s'en était pris cette fois aux "Cohen" dans un article où il dénonçait "Cohen, Cohn-Bendit et Schiff", identifiés en Hongrie comme des patronymes juifs. Une allusion au journaliste Nick Cohen, du journal The Observer, au député écologiste européen Daniel Cohn-Bendit et au pianiste hongrois Andras Schiff.

Ce samedi 6 janvier, il a cette fois écrit que "les animaux tziganes" n'étaient pas dignes de vivre comme des êtres humains, car ils "faisaient leurs besoins où ils voulaient" et qu'une bonne partie des Roms était des "assassins" qu'il fallait "éliminer". Ni plus, ni moins.

Condamnation prudente du parti au pouvoir

À l'origine, les propos du journaliste, parus samedi, étaient passés quasiment inaperçus. Mais le ministre de la Justice et de l'administration Tibor Navracsics, membre du Fidesz, ne s'en est pas laissé compter et a déclaré lundi soir à la télévision commerciale ATV que Bayer n'avait "pas sa place" au sein du Fidesz. "Une personne qui compare un groupe de personnes à des animaux n'a pas de place dans notre communauté", a-t-il déclaré.

De son côté, le parti au pouvoir a semblé marcher sur des oeufs. Mardi, la porte-parole officielle du Fidesz s'est montrée moins catégorique que le ministre de la Justice, soulignant que M. Navracsics exprimait une "opinion personnelle" et non celle du parti. "Les acteurs de la vie publique ne devraient pas écrire sous l'emprise d'une telle colère", a-t-elle estimé, citée par l'agence de presse nationale MTI. "Nous comprenons la colère de la société face à certains crimes commis", a-t-elle cependant ajouté.

Face à l'indignation de l'opposition, Bayer précise sa pensée

Devant l'ampleur de l'indignation, l'opposition a fait front commun. Le DK, coalition démocratique de l'ancien Premier ministre Ferenc Gyurcsany, a demandé au procureur général de lancer des poursuites contre Zsolt Bayer pour incitation à la haine, et a annoncé la tenue d'une manifestation dimanche le 13 janvier.

Quant à la nouvelle formation de l'ancien Premier ministre technocrate Gordon Bajnai, rival de Viktor Orban, il a appelé à "une action commune des démocrates de gauche et de droite".

Face à cette levée de bouclier, Bayer a tenu à apporter quelques rectifications à ses propos. "Mes paroles ont été intentionnellement mal interprétées", a-t-il ainsi précisé dans une réaction parue sur le site en ligne du journal Magyar Hirlap. "Je ne veux pas liquider les Roms, ni une partie des Roms, ni un seul Rom. Je veux que les Roms honnêtes travailleurs puissent réussir en Hongrie, et que ceux qui sont incapables de cohabiter et de vivre ensemble soient exclus de la société", a-t-il ajouté.

De son côté, Jenö Setét, le directeur de l'ONG rom "Ide tartozunk" ("Nous vivons ici"), a rappelé que la série de meurtres perpétrés contre les Roms entre 2008 et 2009 (six morts) avait été "précédée de discours et d'articles similaires".

 

Source : http://www.huffingtonpost.fr/2013/01/09/scandale-en-hongr...

10/01/2013

GRÈCE : UN ANCIEN MINISTRE DE LA NOUVELLE DÉMOCRATIE PROPOSE LE RETOUR À L'ESCLAVAGE

 

Grèce : Un ancien ministre de la Nouvelle Démocratie propose le retour à l'esclavage

 

Cette année 2013 commence sur les chapeaux de roue. Un ancien ministre de la Nouvelle Démocratie, Petros Doukas, propose très sérieusement, dans le but de lutter contre la crise, de faire travailler les citoyens... sans les payer.

M. Doukas propose sur sa page web personnelle un certain nombre de suggestions pour aider la Grèce à sortir de la crise. Une de ses suggestions brillantes est de faire travailler les chômeurs sans rémunération chaque fois que l'Etat a besoin d'eux.

Il se propose également de demander aux entreprises si elles seraient intéressées d'avoir des ouvriers ou des employés pendant trois mois sans les indemniser pour leur travail. On se doute déjà de leur réponse.

M. Doukas explique que cela serait une solution gagnant-gagnant : les entreprises sont pleines de dettes et ne peuvent pas se permettre d'embaucher de nouveaux employés. Cela permettrait donc aux chômeurs de garder l'habitude de travailler, pour ne pas «rouiller», au lieu de ne rien faire. En parallèle, des grands projets utiles seraient lancés pour le pays, avec une main d'oeuvre gratuite.

Petros Doukas est aussi le président de la fédération grecque de Golf : il considère peut-être que son caddie lui coûte trop cher...

Année 2013 : retour de l'esclavage en Grèce ?

 

Source : OkeaNews

06/01/2013

ENFANTS SOLDATS : LEUR RECRUTEMENT AUGMENTE EN CENTRAFIQUE

Enfants soldats : leur recrutement augmente en Centrafique

 

Selon l'Unicef (Fonds international d'urgence des Nations unies pour l'enfance), un nombre croissant d'enfants sont recrutés aussi bien par les rebelles que par les milices pro-gouvernementales en Centrafique.

L'association appelle «à la cessation immédiate du recrutement d'enfants par tous les groupes armés en République centrafricaine», a déclaré Marixie Mercado, le porte-parole de l'organisation, à la presse, depuis Genève.

L'Unicef estime à 2.5000 le nombre d'enfants déjà enrôlés par les groupes armés, avant le début du conflit, en décembre. Depuis le début des hostilités cette pratique, qui constitue «une grave violation des droits des enfants» a pris de l'ampleur, «même si l'organisation ne parvient pas à chiffrer l'augmentation», précise Le Figaro.

Dans un communiqué Souleymane Diabate, le représentant de l'Unicef en Centrafrique a expliqué qu'«Un certain nombre de groupes rebelles et plusieurs milices pro-gouvernement sont devenues plus actives ces dernières semaines dans la capitale Bangui et à travers le pays». «Des sources fiables nous ont informés que des enfants sont nouvellement recrutés dans leurs rangs», a-t-il ajouté.

 

 

Toujours selon l'Unicef, plus de 300.000 enfants ont déjà été victimes des violences qui s'abattent sur la République centrafricaine, «ce qui les rend plus vulnérables aux enrôlement comme soldats», analyse L'Humanité.

 

Un article publié par newsring.fr

03/01/2013

MONSANTO A TRANSFORMÉ L'INDE EN GIGANTESQUE ET MEURTRIER LABORATOIRE