Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/05/2010

Haricots verts à la datura, Leclerc chamane ?

Après Danone, Leclerc épinglé pour ses haricots verts

Kamizole. 6 mai 2010 par Lait d'beu

Source : http://www.lelotenaction.org/rubrique,haricots-verts-halucinogenes,537734.html

 

De la «datura stramoine» dans des boîtes de con-serve… La fin des haricots !

haricots-verts-alerte-sanitaire-5-mai-2010.1273146848.jpg

Je ne plaisante pas… La découverte de “Datura Stramonium L.” dans des boîtes de haricots verts – vendus sous la marque «Notre jardin» des magasins Leclerc et sous la marque U dans les magasins U - peut avoir de graves conséquences. Cette plante est non seulement «impropre à la consommation» mais surtout peut s’avérer très dangereuse. La mise en garde lue sur 20 minutes ce matin Des boîtes de haricots verts rappelées par le fabricant préconisait de consulter un médecin en cas de sécheresse de la bouche ou de vertiges après ingestion d’une boîte de haricots verts. Avant même d’aller rafraîchir ma mémoire sur Wikipedia, il m’était évident que la bouche sèche indiquait un effet atropinique marqué.

C’est bien le cas. Outre de l’atropine, datura stramoine contient d’autres alcaloïdes : l’hyoscyamine – que l’on trouve notamment dans d’autres solanacées comme la jusquiame qui lui a donné son nom, la belladone et la mandragore - et la scopolamine. Tous connus pour leurs effets atropiniques. La scopolamine étant utilisée comme anti-spasmodique et n’étant en rien un médicament anodin, tant sur le plan cardiaque – avec bien évidemment, comme l’atropine, une contre-indication absolue en cas de glaucome – que sur celui du psychisme : le Vidal parlant d’hallucinations possibles chez les sujets âgés.

Or, datura stramoine est bien connue depuis la plus haute Antiquité et même avant, s’agissant du chamanisme, pour son utilisation hallucinogène dans des pratiques divinatoires. La vénéneuse datura stramoine est réputée la plus toxique des solanacées. Je lis que «de très petites quantités suffisent pour déclencher une intoxication grave, l’ingestion de 4 à 5 g de feuilles suffit pour tuer un enfant». Bigre !

Bien que l’on sache qu’elle est utilisée par les maraîchers dans la lutte contre les doryphores – qui attaquent surtout les plans de pommes de terre pour autant que je m’en souvienne – les doryphores y pondent les œufs et les larves s’empoisonnent en se nourrissant de la plante, j’aimerais que l’on m’expliquât comment une plante dont la taille peut aller de 30 cm à 2 m de hauteur et dont – surtout ! – l’odeur est nauséabonde, peut se trouver mélangée à des haricots verts.

A mon avis, cela signifie deux choses. D’une part les maraîchers qui ont fourni les haricots verts en cause n’apportent pas suffisamment de soins à leurs cultures. Evidemment, les champs où ils font pousser leurs haricots verts n’ont rien de comparable avec les quelques rangées des jardins solognots que j’ai connus pendant les vacances dans ma jeunesse, et même sachant que c’est un sacré boulot – j’y ai prêté suffisamment la main pour le savoir – ces producteurs ne font pas preuve du professionnalisme nécessaire.

D’autre part, il semble évident que la cueillette a dû être effectuée mécaniquement comme c’est le plus souvent le cas sur de grandes exploitations. Les machines étant bien entendu incapables de discerner “le bon grain de l’ivraie”… Raison supplémentaire pour apporter beaucoup d’attention à ce qui entoure les rames de haricots verts avant le passage des machines.

Ne fréquentant que fort rarement les magasins Leclerc, je ne saurais dire ce que valent les produits de leur gamme «Notre jardin»… mais qu’il soit fort mal entretenu relève de l’évidence.

Les personnes qui auraient acheté ces produits – des boîtes de 220 ou 440 g de haricots verts extra-fins ou fins, avec une date optimale au 21 août 2013, numéros de lot commençant par L9244047, L9245047, L9247047 – sont priées de les reporter dans les magasins où elles seront remboursées… Encore heureux ! D’autre part, le fabriquant, la société BCI, à mis en place un numéro vert gratuit le 0 800 091 091.

Un autre article de 20 minutes remontant au 23 avril 2010 et que je n’avais pas eu le temps de lire apprenait que Blédina rappelle des petits pots pour bébé. J’étais assez intriguée en lisant le sous-titre «Des petits pois pour adultes ont été malencontreusement mélangés dans des préparations infantiles…». Je supposais bien que ce n’était pas la taille des petits pois qui était en cause, les légumes des petits pots étant en purée pour autant que je le sache.

Or, s’agissant de l’alimentation des bébés, la réglemen-tation prescrit un nombre de contrôles beaucoup plus important que pour les légumes utilisés pour celle des adultes, autant sur les lieux de production que dans les usines. Or, explique Blédina «Des petits pois destinés à l’alimentation courante ont été malencontreusement mélangés par un de nos fournisseurs à une partie d’un lot de petit pois destinés à l’alimentation infantile».

Malencontreusement ? J’aimerais bien les croire… Je pense qu’il s’agit bien plutôt d’un margoulin qui ne pensait pas être pris par la patrouille. Ni vu ni connu, j’t’embrouille. Ces petits pois ne viendraient-ils pas de Chine, par hasard ? L’arnaque semblant y être nouveau sport olympique national. On verra dans ce rappel un heureux effet de la “traçabilité” des produits. Je suppose que désormais le producteur en cause pourra aller se faire “habiller chez Plumeau” en ce qui concerne les contrats avec Danone, propriétaire de Blédina.

danone-alicaments-activia.1273150586.jpg
Danone n’a décidément pas de chance ! Il vient de renoncer à vanter les bienfaits pour la santé de deux de ses produits vedettes avais-je lu dans Le Monde et d’autres titres. Serait-ce la fin des fameux “alica-ments” ? Produits alimentaires des plus banaux mais parés de toutes les vertus pour la santé. Tel était bien le cas «des yaourts Activia (2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009) et du lait fermenté Actimel (1,2 milliard). Des produits représentant à eux deux presque 25 % du chiffre d’affaires du groupe».

Danone souhaitait obtenir de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) un “label santé” qui l’eût autorisé à en faire état es qualité dans les publicités. Restait à démontrer d’une part qu’Actimel améliorerait les défenses intestinales et serait utile dans les diarrhées aiguës et d’autre part qu’Activia faciliterait la digestion et le transit intestinal.

Il faut croire ces agréments loin d’être acquis d’avance car Danone - invoquant “le manque de visibilité dans l’application du règlement européen sur les allégations santé” – a préféré retirer ses demandes et annonce modifier sa communication publicitaire pour ces produits, renonçant à invoquer un quelconque bénéfice pour la santé.

Pour comprendre la décision de Danone il faut savoir que l’EFSA avait retoqué en février 2010 un autre des alicaments du groupe : l’Immunofortis - un cocktail de «prébiotiques» incorporé dans les aliments pour bébés et vanté par le groupe alimentaire Danone comme un moyen de renforcer leur système immunitaire. Il s’agissait en fait d’oligosaccharides – de la famille des fructoses, galactose, glucose et mannose – et de polysaccharides dont les plus connus dans la nature sont la cellulose et l’amidon et utilisés comme additifs alimentaires sous forme de fibres ou de gomme arabique…

Faire du poids en arguant d’un quelconque bénéfice sur la santé ! Danone soutenait en effet que l’Immunofortis – dont elle vantait les bienfaits en soutenant qu’il permettait de lutter contre les infections et les eczéma chez les enfants – produit mis au point par les chercheurs du groupe Numico, un des leaders mondiaux du lait infantile racheté par Danone en 2007. L’EFSA avait considéré que “Les preuves avancées par Danone Baby Nutrition pour affirmer que l’immunofortis renforce le système immunitaire des bébés sont insuffisantes”.

C’est ben vrai quoi : le lait d’beu est au moins aussi efficace ! Il faudrait peut-être arrêter de prendre les consommateurs pour de parfaits couillons que l’on peut enfumer grâce la pub.

Il faut savoir que l’intérêt des produits censés améliorer ou restaurer la flore intestinale - de types levures ou autres flores bactériennes non pathogènes – n’a jamais été démontré, a fortiori s’agissant de diarrhées aiguës ! Alors penser que des yogourts, fussent-ils améliorés par un apport supplémentaire de produits du même tonneau pourraient avoir un effet bénéfique relève du pur mensonge publicitaire.

En face d’une diarrhée sévère, il faut déjà chercher la cause, bactérienne ou parasitaire, prise d’antibiotiques, ou simplement diarrhées d’irritation de la muqueuse intestinale, etc. A chaque cause, son traitement spécifique. Sans oublier l’indispensable réhydratation notamment chez les bébés et les enfants. Lors des différents stages que je fis dans des services de pédiatrie de l’hôpital Hérold (aujourd’hui fermé) pendant mes études d’infirmière, nous remplacions les biberons de lait par de l’eau de riz, de la carotte et/ou de la caroube. Ce sont encore les vieux remèdes de bonne femme qui semblent les plus efficaces !

Quant à l’eczéma – dermatose allergique touchant un certain nombre de nourrissons et jeunes enfants - qu’il me soit permis de douter sérieusement de l’efficacité du cocktail tel que l’Immunofortis ! D’autant qu’il ne me semble guère judicieux d’ajouter encore davantage de sucres divers à un lait infantile.

S’ils n’ont à ma connaissance aucun rôle direct dans l’eczéma, ils ont en revanche une incidence non négligeable sur le “terrain” et point n’est besoin de se demander pourquoi le nombre d’enfants obèses ne cesse de croître avec tous les sucres divers ajoutés dans nombre de produits de l’agro-business, à commencer par le sirop de glucose. Au risque d’en faire à terme des diabétiques.

Je fus proprement ébaubie en lisant sur 20 minutes Activia et Actimel, des «alicaments» désormais coquilles vides… mais chères : Danone n’aurait pas investi moins de 12 millions d’euros de recherches, 7 études cliniques à la clef, «dont dont la plus onéreuse aura coûté 4,5 millions d’euros» ! Ben, mon colon, tout ça pour ça… Je comprends qu’ils aient les boules.

danone-alicaments-activia-actimel.1273150680.jpg

Mais comment ne se seraient-ils pas douté que c’était du pur pipeau. Pas plus de fondement que les alchimistes de jadis à la recherche de la pierre philosophale – certains abusaient d’ailleurs des dupes – ou de la quadrature du cercle. En n’ayant garde d’oublier ceux qui prétendent découvrir aujourd’hui la vis sans fin…

J’ai soigné un malade un peu déjanté qui nous l’affirmait sans rire. Avec mon interne préféré nous n’osions lui demander si par extraordinaire il n’aurait pas vécu au temps de Léonard de Vinci. :) mais nous rigolions sous cape et tout à fait franchement dès que la porte de sa chambre était franchie, de même manière que – il était hypocondriaque – prenant sa température plusieurs fois par jour et notant tout sur des cahiers, il n’arrêtait pas de répéter au moment de la visite : «je mouille, je mouille», parlant bien évidemment de transpiration. Mais nous l’entendions tout autrement et avions bien du mal à garder notre sérieux, surtout en guettant les réactions les un(e)s les autres du coin de l’œil… Forcément vicieux ! :)

Franchement : regardez les photos d’une boîte de lait à l’Immunofortis. Tellement rassurantes ! Bien dans la veine de la calinothérapie actuelle, non ? Le petit ourson blanc est craquant. Après le cooconing qui semble avoir perdu du terrain, du “care” en veux-tu, en voilà !

 

 

Mon mot à moi : personnellement ça fait 15 ans au moins que j'ai boycotté totalement la bouffe industrielle, les supermarchés, les produits ménagers et cosmétiques industriels etc etc...ET je n'ai pas les moyens comme on dit, c'est juste que je mange ce que je peux réellement manger de véritable et saine nourriture... mais vous pensez que je me prive ? Me priver de quoi, de poisons, de bouffe au goût infâme masqué par des arômes à gogo ? de datura ds les harictos verts ?

ALORS je le dis et je le répète : boycott total de la bouffe industrielle et des grandes surfaces ! arrêtez d'être des cobayes ! mangez bio et local, circuits courts, petits producteurs, faites votre jardin, apprenez à reconnaitre les plantes sauvages comestibles et ne les ramassez pas en bord de nationale, respectez-vous un peu et la planète ne s'en portera que mieux... réveillez-vous !!!!!

05/05/2010

OGM: l’étude russe qui pourrait «déraciner» une industrie

Source : http://www.mediapart.fr/club/blog/sebastien-portal/250410/ogm-l-etude-russe-qui-pourrait-deraciner-une-industrie

En 2009, près de 3% des terres agricoles étaient couvertes d'OGM avec 134 millions d'hectares, selon l'ISAAA qui chaque année fait état des cultures des plantes transgéniques dans le monde. Et le dossier des OGM alimentaires - dont de très nombreuses pages restent encore floues à ce jour - pourrait bien s'alourdir prochainement alors qu'une nouvelle pièce en provenance de Russie est sur le point d'y être ajoutée.

Celle-ci prend la forme d'une étude, dont les résultats les plus frappants viennent d'être présentés à la presse en Russie dans le cadre de l'ouverture dans ce pays des Journées de Défense contre les Risques Environnementaux. Elle est même évoquée par Jeffrey Smith, fondateur de l'Institute for Responsible Technology aux Etats-Unis et auteur de référence dans le monde des OGM avec notamment son ouvrage Seeds of Deception (littéralement « les semences de la tromperie ») publié en 2003. Menée conjointement par l'Association Nationale pour la Sécurité Génétique et l'Institut de l'Ecologie et de l'Evolution, cette étude russe a duré deux ans avec pour cobaye des hamsters de race Campbell, une race qui possède un taux de reproduction élevé. Ainsi, le Dr Alexey Surov et son équipe ont nourri pendant deux ans et d'une manière classique les petits mammifères, à l'exception près que certains d'entre eux ont été plus ou moins nourris avec du soja OGM (importé régulièrement en Europe) tolérant à un herbicide.

Campbell_hamster_blue_fawn.jpg

Au départ, quatre groupes de cinq paires (mâles / femelles) ont été constitués : le premier a été nourri avec des aliments qui ne contenaient pas de soja, le second a quant à lui suivi un régime alimentaire qui comportait du soja conventionnel, le troisième a été alimenté avec en complément du soja OGM et enfin le quatrième groupe a eu des plateaux repas dans lesquels la part de soja transgénique était encore plus élevée que dans ceux du troisième. A la fin de cette première phase, l'ensemble des quatre groupes a eu en tout 140 petits. L'étude s'est poursuivie dans une deuxième phase par la sélection de nouvelles paires issues de chacun de ces premiers groupes. Et dans la logique du déroulement, les nouvelles paires de la deuxième génération ont elles aussi eux des petits, créant de fait la troisième et dernière génération de cobayes. Ainsi, il y a eu au final 52 naissances parmi les spécimens de troisième génération qui n'ont pas consommé du tout de soja, 78 parmi ceux qui ont consommé du soja conventionnel. Mais le troisième groupe, celui qui a été nourri avec du soja OGM, n'a eu que 40 petits, dont 25% sont morts. Et pire, dans le groupe qui a mangé le plus de soja génétiquement modifié, une seule femelle a réussi à donner naissance, soit 16 petits au total dont 20% sont finalement morts. Ainsi, à la troisième génération, les hamsters qui, pour les besoins de l'étude ont eu dans leur menu une part importante de soja OGM, n'étaient plus capables de se reproduire... Mais une autre surprise de taille a été observée : certains de ces hamsters issus de la troisième génération se sont retrouvés avec des poils... dans la bouche, un phénomène d'une extrême rareté.

Voici les photos publiées par Jeffrey Smith dans son billet.

600.jpg

 

Quelles conclusions peut-on tirer de cette expérience ? A ce stade, aucune, comme le reconnaissent eux-mêmes les scientifiques qui ont fait ces observations. D'ailleurs, leur étude qui doit être rendue public dans ses détails en juillet prochain, ne pourra être reconnue comme valide uniquement dans la mesure où elle sera publiée dans une revue scientifique internationale avec un comité de relecture par des pairs. Cependant, même si cette récente étude ne permet pas de tirer de conclusions définitives, elle pourrait avoir un impact non-négligeable dans l'approche globale des OGM agricoles qui sont aujourd'hui consommés dans le monde par des millions d'animaux d'élevage et d'être humains depuis leur avènement en 1996. Car en effet, pouvoir effectuer une étude d'une durée aussi longue (deux ans) est tout à fait rare tant les semenciers qui en font la promotion veillent au grain, de peur que l'étude en question ne soit pas en leur faveur : « Des scientifiques qui découvrent que des OGM provoquent des effets inattendus sont régulièrement attaqués, tournés en ridicule, voient leurs crédits de recherches stoppés, et sont mêmes renvoyés », explique Jeffrey Smith dans son billet repris notamment par The Huffington Post et qui évoque l'étude du Dr Surov et de son équipe en Russie. Et pouvoir effectuer des tests pendant deux ans est d'importance capitale selon les associations écologistes. Celles-ci estiment que deux ans représentent une durée suffisante pour mesurer les effets chroniques d'un produit ou d'une molécule, et donc d'un pesticide. Or, jusqu'à présent, les plantes OGM qui sont consommés dans le monde sont dans une très large majorité des plantes qui accumulent dans leurs cellules un ou plusieurs pesticides (soit par absorption extérieure soit par une production permanente). De plus, les études de plus de trois mois sur des mammifères (généralement des rats) nourris à ces OGM-pesticides (de première génération) sont toutes aussi rares. C'est pourquoi des « lanceurs d'alerte » (l'équivalent français du terme « whistle blowers », littéralement ceux qui soufflent dans le sifflet) dénoncent régulièrement cette situation et demandent à ce que les OGM agricoles soient évalués comme des pesticides à part entière. Autre grand problème : les organismes d'évaluation se basent toujours sur des études faites par ou pour les semenciers et ne possèdent pas de moyens financiers suffisants pour effectuer eux-mêmes des expertises ou contre-expertises. A ce jour, les évaluations d'OGM conduites et financées grâce à des fonds publics se comptent sur les doigts d'une seule main.

 

Selon Jeffrey Smith, l'étude du Dr Surov et de son équipe pourrait bien « déraciner » une industrie qui vaut plusieurs milliards de dollars. L'affaire est donc à suivre, mais quoi qu'il en soit, depuis l'introduction en 1996 dans l'environnement et dans la chaîne alimentaire de produits agricoles transgéniques (issus de semences dans lesquelles y sont ajoutées un ou plusieurs gènes étrangers afin de conférer à la plante une propriété spécifique), les risques qui y sont liés restent encore très largement inconnus car très peu observés faute d'études suffisamment longues et indépendantes, mais aussi à cause du refus des semenciers de publier leurs propres études (sauf sous la contrainte juridique) pour des raisons de stratégies industrielles et commerciales. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le principe de précaution dans ce domaine semble effectivement illusoire alors que les incertitudes scientifiques qui demeurent devraient justement le mettre au cœur du processus d'évaluation. Et d'ailleurs, on peut même supposer que cette absence de précaution large et de manque de transparence vis-à-vis du public nuisent par la même occasion aux OGM agricoles expérimentaux (de seconde génération) qui ne peuvent pas être évalués dans les meilleures conditions puisque ceux qui sont actuellement sur le marché ne l'ont été que partiellement (le proverbe de la « charrue avant les boeufs»...). Car l'ennui au fond c'est que nous tous, les consommateurs, sommes au bout de cette chaîne alimentaire: alors finalement dans l'histoire, qui sont réellement les cobayes?

 

Retrouvez la version audio de ce billet au lien suivant (faire copier/coller):

http://www.sebastienportal.eu/#/echantillonssonores/3514933

22/03/2010

PGM : des mutants dans l’assiette !

Source : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/pgm-des...

Face au refus des OGM par les consommateurs, les professionnels de l’agroalimentaire se tournent vers une nouvelle voie : les PGM ou Plantes Génétiquement Modifiées. L’idée est simple : induire des mutations « bénéfiques » dans des semences par irradiation ou par exposition à des produits chimiques mutagènes. Un procédé pour le moins aléatoire aux conséquences mal connues.

Malgré des moyens importants, les grands groupes de l’agroalimentaire ne parviennent pas à imposer les OGM. Les européens en particulier font de la résistance ! La fameuse patate OGM autorisée par la commission européenne "uniquement" dans un but industriel et la nourriture des animaux fait grand bruit dans les Etats membres et tout porte à croire qu’une majorité de pays de l’union n’en voudront pas. Mais les industriels ont déjà trouvé une alternative pour l’alimentation humaine : les Plantes Génétiquement Modifiées ou PGM.
 
Les mutations induites
 
Concrètement, il s’agit de modifier le patrimoine génétique d’un végétal sans introduire le moindre bout d’ADN issu d’un autre organisme comme dans le cas des OGM. Il faut donc utiliser des solutions qui vont agir au cœur de l’ADN de la plante, pour transformer les gènes existants. On va donc utiliser des produits chimiques connus pour leurs effets mutagènes, ou irradier directement les semences…Dans les deux cas, les scientifiques emploient alors des doses insuffisantes pour stériliser la graine, mais suffisantes pour induire les mutations. Une fois les semences exposées, on les met en culture dans des conditions spécifiques afin d’identifier de nouvelles caractéristiques intéressantes.
 
Le procédé est complètement aléatoire car cela induit des dizaines de mutations génomiques incontrôlées mais qui sont espérées bénéfiques et sans effets indésirables trop importants (ou trop visibles…).
 
Des mutations qui rapportent…
 
Comme pour les OGM, le but recherché est d’améliorer la productivité des plantes, leur aspect ou d’autres caractéristiques qui permettront d’augmenter la rentabilité. De plus, l’intérêt final pour les industriels est de posséder des semences brevetées, qui pourront être vendues de manière exclusive. Certes, tout comme la FAO1 et l’AIEA2, les promoteurs du procédé parlent (encore !) de vaincre un jour la faim dans le monde… Mais aujourd’hui, l’intérêt pour les consommateurs n’est pas leur première motivation, d’autant que le procédé risque d’appauvrir les qualités nutritionnelles des plantes, par son impact potentiel sur les processus de fabrication des protéines, vitamines… (quand les mutations ne risquent pas de provoquer l’apparition de composés toxiques !).
 
Autre avantage et non des moindres du procédé de mutations induites : échapper ainsi à la réglementation sur les OGM (car ici, on n’ajoute pas de matériel génétique extérieur). De plus, la détection du traitement est impossible. Ainsi, inutile de suivre des réglementations contraignantes,  aucune obligation d’étiquetage spécifique ou d’information du consommateur ! Seule inquiétude pour les producteurs : mettre en place des tests bons marchés pour vérifier que personne d’autre n’exploite les plantes brevetées.
 
Ne croyez pas que ces PGM soient encore dans les laboratoires : la FAO et l’AIEA ont déjà produit un orge qui pousse à 2000 mètres d’altitude ou un riz qui pousse dans l’eau salée…
Une petite suggestion aux professionnels de l’agroalimentaire afin d’assurer des débouchés aux PGM : les CGM pour consommateurs génétiquement modifiés. Il suffirait d’irradier le public, en espérant qu’une mutation apparaisse et supprime toute opposition aux produits génétiquement modifiés (et même mieux tout sens critique)…. Mais pour transformer l’homme en mouton, il va falloir modifier beaucoup de gènes…
 
 
Pierre Ferrandon et Alain Sousa 
 
 
1. Food and Agriculture Organisation
2. Agence Internationale de l’Energie Atomique 

29/12/2009

Pour ceux qui croient encore aux père noël : La guerre du travail

"Travail" et "chômage", c'est comme "progrès" et "UMP" : Des marques déposées et censées ne pas aller l'une sans l'autre.


D'où une montée de l'angoisse populaire alors que les chiffres du chômage (et de l'emploi précaire son corollaire) explosent et que le gouvernement prit en flagrant délit de ratage de progrès en minimise la portée derrière des catégories cache-misère.

Challenges
, magazine de droite néo-conne catapultant le Fig Mag au rayon livre d'images pour gauchistes, publie dans un récent numéro un article titré "le grand soir attendra" et reproduisant un extrait de la note conjoncture de l'association de DRH Entreprise et personnel (en collaboration avec l'institut Supérieur du Travail) qui infirme celle alarmiste de 2008 :

" L'insurrection sociale promise par certains à fait pschiit." (sic)

Le rapport se félicite de la collaboration active des organisations syndicales dans la gestion de la crise en 2009. A l'instar du gouvernement, le rapport est confiant : Il n'y aura pas de grands mouvements sociaux à redouter en 2010 tant que les français seront inquiets pour leur emploi.

La pulsion de révolte du travailleur moderne est donc liée à son sentiment de sécurité. Logique libérale : Plus la victime est brimée, abusée, déprimée, moins elle se révolte.

L'espace de deux générations, le travailleur français, ce héros social qui avait tant obtenu au fil des luttes, s'est métamorphosé en salarié anonyme, isolé, stressé et suicidaire, collaborateur de bourreau par peur de perdre un petit confort générique à obsolescence accélérée, réduit à vénérer sur facebook son frère d'armes qui, lui, a eu l'audace de braquer le fourgon de son employeur.

Un bref retour en arrière s'impose pour comprendre les mécanismes qui sous-tendent ce renversement des valeurs au profit des exploiteurs.

* * *

Il y quarante ans dans une galaxie lointaine avec une croissance très, très éloignée de la nôtre.

Depuis 1936, dans le prolongement de la seconde guerre, la condition du travailleur n’a de cesse de s’améliorer. Retraite, congés payés, remboursement des soins, salaire minimum : question travail, l'avenir lui apparait si ce n’est radieux au moins sécurisé.

Le mot chômage est alors quasi inconnu : il touche une frange marginale de la société surnommée "ceux qui le veulent bien". Retenez bien cette vision des choses par la classe dominante relayée par la classe moyenne qui émerge à cette époque : elle va vous (des)servir pour la suite.

1967. C'est dans un esprit d'optimisation des ressources humaines que le secrétaire d'état aux affaires sociales chargé de l'emploi, un certain Jacques Chirac, crée l'Agence Nationale pour l'Emploi.

La France compte alors 400.000 chômeurs soit 2% de la population active.

1973. Premier choc pétrolier. Les travailleurs ne le savent pas encore mais c'est la fin des belles années.

1975. Le chômage dépasse la barre des 3% de la population active française. Il est toujours caché sous le tapis d’une reprise constamment repoussée (ça aussi notez, on va s'en resservir). Croissance molle, forte inflation : Pour pallier aux conséquences sociales d'une crise marketée comme exotique ("En France, on a pas de pétrole mais on a des idées"), l'ANPE publie enfin des offres d'emploi dans ses agences. (notez qu'il aura fallu huit ans, ce qui en dit long sur la volonté de voir les problèmes en face.)

1976. Le capitalisme entame son changement de régime. Alors que la classe moyenne de cadres et d’employés (en résumé : les enfants du baby-boom), ayant bénéficié de la dynamique des deux décennies précédentes dans des proportions jusque là inédites, s'en soucie peu, la notion de chômage s'insinue chez ceux qui ont raté le train : les plus jeunes.

1979-1980 : En Angleterre puis aux États-Unis, alors en plein marasme économique, avec les élections de Thatcher et Ronald Reagan, l'impulsion néolibérale de sortie de crise, façon Chicago Boys est initiée. Les deux leaders sont résolus à péter les cloisons de l’architecture sociale selon les schémas d'agrandissement du capital. Concrètement : Les heures de la politique de relance par l’investissement public au bénéfice du citoyen sont comptées et celles du travailleur le seront de moins en moins.

Dans ces pays les politiques publiques privilégieront les entreprises. Depuis les étages supérieurs de la société en direction des maillons intermédiaires et faibles, l'idée se propage qu'en favorisant les riches, on enrichit ceux d'en dessous (là aussi notez cette vérité et commencez à vous enduire de vaseline).

En Angleterre, la dame de fer mate violement les syndicats, favorise la dérégulation salariale et endort la classe ouvrière en lui permettant d’accéder à la propriété (à crédit) de ses anciens logements sociaux. Règle d'or de l'arnaque : Faire croire aux pauvres qu'ils seront riches un jour, ça marche toujours.[1]

Retour en France.

1980 : Déjà six ans de droite et le chômage français a doublé pour dépasser le million et atteindre les 5 % de la population active.


Explosion de l’intérim, du chômage longue durée, des laissés pour compte : C'est le début du grand décalage entre le politique et une catégorie de travailleurs inadaptés qui ont perdu leur emploi, c'est ballot. Le haut et le bas de l'échelle se retrouvent dans une gêne commune par rapport à ce curieux contrat social qui s'éternise : Le chômage est considéré par la classe supérieure comme une indigence, il est vécu par ceux qui l'expérimentent comme une maladie honteuse.

La génération favorisée malgré elle des enfants du baby-boom appelons-là génération Johnny, s'est constituée un matelas de sécurité via un accès rapide à prix raisonnable à la propriété. Elle voit mécaniquement sa situation renforcée. Pour les plus jeunes, faire une carrière comme papa, avec entreprise unique et un salaire en hausse constante, devient une gageure.

1981. Avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, ce nouvel ordre mondial favorisant le capital est inversé avec détermination. Le travailleur retrouve des couleurs : Cinquième semaine de congés payés, revalorisation du smic et augmentation des prestations sociales, semaine de 39 heures et retraite à 60 ans.

Les déficits publics se creusent, le dollar monte : ce coup-ci La France est victime de la reprise des autres et de la concurrence d’une économie se mondialisant. Le chômage dépasse les 7% en 1982. La guigne.

Deux ans de ce régime viennent à bout des illusions. C’est le tournant de la rigueur. La gauche va montrer qu'elle sait faire aussi bien que ses copains de classe de l'ENA, c'est à dire une politique de droite.

A partir de 1983, misant sur une europe forte dont l'unification se précise, la France revient dans la dream-team idéologique des pays dominants. Le démantèlement de pans complets de l’industrie s'accompagne d'une violente augmentation du chômage (800.000 nouveaux chômeurs en 1984). C’est le boom de la sous-traitance. L’ouvrier est une espèce condamnée. Ça sent le pâté pour les autres salariés dont les salaires n’augmentent plus aussi vite que dix ans plus tôt, quand ils ne sont pas gelés.

Commence un processus d’à peine dix ans au terme duquel l’état aura rendu les clefs de sa gouvernance aux groupes, aux multinationales, bref au marché.

A partir des années 80, le travail qui tombait bien juteux de l’arbre de la croissance devient une obsession populaire. Le chômage entre en compte dans la gestion du travailleur. Il devient un moyen de pression, une menace distillée chez les plus fragiles (ouvriers peu qualifiés, vieux et jeunes salariés) permettant aux entreprises d'infléchir les conditions d'exploitation à leur avantage.

Pour ceux entrants alors dans la vie active, se généralisent de nouveaux rites d'humiliation et de formatage qu'ils ne remettront pas en question : Passage obligé du CV, apparition de l’ahurissante lettre de motivation et multiples entretiens débouchant 99 fois sur 100 sur du on vous rappellera.


Parallèlement à la terreur du chômage, se développe cette curieuse idée que le travail ça se mérite alors que, théoriquement, le travail ça se paye.

Les candidats à un poste patientent par paquets de 1000 devant la porte du patron. Vont-ils travailler ? Trouver une signification ? Pouvoir payer le loyer ? Sont-ils des hommes ? Autant de métaphysiques interrogations qu'ils estiment réglées par un emploi salarié. La nature du salariat évolue également ces années là, s'orientant massivement vers les services et les emplois dépersonnalisés sans signification claire. On ne désire pas tant un travail que trouver un job, n'importe lequel (cette résignation des ambitions a son importance).

Une partie des salariés de la génération Johnny, entrée sur le marché de l'activité entre 1960 et 75, passe entre les gouttes de la conjoncture et c'est à peine si elle perçoit les bouleversements en cours. Elle n'en subira, éventuellement, les premières conséquences que 10 ans à 20 ans plus tard. Pour le moment, elle se laisse même séduire par ces icônes de la gagne[2] qui envahissent alors le petit écran.

Dans l'ombre, sur les cendres des faillites et des restructurations d'entreprises, des empires financiers se constituent en quelques années, là où il y a encore peu cela aurait pris trois générations. Personne ne bronche, pas les médias, encore moins les politiques.

1985. Le chômage atteint les 9%. Coluche crée les Restos du Cœurs. L’opération coup de pouce est prévue pour durer un hiver. Ce sera la première initiative d'une longue série de divertissements caritatifs permettant à l’état de se dégager de ce qui devrait 1 / être sa mission 2 / le couvrir de honte, 3 / révolter le peuple. Là non plus. Rien ne sera remis en cause. La chanson enregistrée pour l'occasion sera numéro un au Top 15 pendant des semaines.

Sur fond de crise sociale continue, le patronat introduit dans le débat le principe de flexibilité comme solution imparable pour remédier au chômage. Les syndicats et la parti communiste ont encore de beaux restes, ce progrès ne passe pas sur le terrain. Malgré la débandade post-30 glorieuses, La France reste attachée à ses acquis sociaux.

En revanche, le principe fait triquer l’électorat favorisé.

Mars 1986 : La droite gagne les élections législatives. Cohabitation, l'initiateur de l'ANPE devient premier ministre. Assouplissement des horaires, fin des autorisations administratives de licenciement, démembrement du statut salarial : Priorité à la compétitivité des entreprises au détriment du travailleur. L’état finance des emplois lance-pierre à durée limitée, à temps partiel, à droits réduits (TUC, CES et autres carambouilles). Ces aides sociales empêchent dans un premier temps le salarié de plonger dans la misère mais renforcent de l'intérieur le dumping social.

Durant la cohabitation, malgré les mesures prises par la droite, le chômage reste à 9%.

1988, Retour aux pleins pouvoirs de François Mitterrand. L’air du temps est à la célébration de la république, des grandes causes, de l'Europe en marche et de la chute d'un communisme définitivement ringardisé par KO technique. Le capitalisme devient l’unique idéologie. Reste à savoir ce que l'on met dedans. En quinze ans, le capitalisme a changé de nature : il est pour une large partie devenu actionnarial. Il ne s'agit plus tant de produire que de dégager toujours plus de marge.

L’actionnaire qui se risquait à contribuer à l'édification de l'entreprise, et en deuxième temps touchait des dividendes, exige désormais une garantie de revenus que l’entreprise ne pourra lui verser qu’en augmentant la productivité, c'est à dire en pressant le salarié tant qu'il est rentable et s'en débarrassant lorsque qu'il le considère comme du poids mort. La machine infernale fonctionne au paradoxe : Les salariés boursicoteurs, via fonds de pension, fonds mutualisés et assurances vie, sont virtuellement les acteurs de l'atomisation progressive de leurs conditions sociales et les fossoyeurs de celles de leurs enfants.

Jusqu’au plus bas de l’échelle, le chacun pour soi se renforce ces années là. L'idéologie patronale est partagée par de plus en plus de salariés : Ils sont une entrave à la bonne conduite du progrès, ils ne font jamais assez bien et, surtout, ils coûtent trop chers. D'autant, qu'à l'autre bout du monde, une main d'œuvre meilleur marché prend la relève. (celle là vous n'avez pas fini d'en entendre parler).

Menaces du chômage de masse et de la délocalisation brandies par le patronat : Économiquement, le salarié a perdu la partie, idéologiquement c’est le maillon faible, psychologiquement, tiraillé entre cette réalité dont il perçoit plus ou moins l'impasse et les discours à base de rêve et de gagne servis en cœur par le patronat et des politiques qui ont respectivement besoin de soldats et d'électeurs, il poursuit une décente aux enfers frisant avec la schizophrénie.

Le service public, tradition et spécificité française, n'est pas encore absorbé par cette force dépressionnaire. La jalousie commence à poindre chez les salariés du privé se sentant lésés et en péril (ce ressentiment n'aura de cesse d'être exploité par les partisans de la réforme). Chez les plus jeunes, on veut désormais devenir fonctionnaire, rare secteur garantissant un emploi pérenne et une rémunération stable.

1992, deuxième cohabitation. Edouard Balladur accroît la flexibilité, l’annualisation du temps de travail et généralise le temps partiel. Des mesures censées aider les petites entreprises et profiter aux salariés mais bénéficiant d'abord aux grandes enseignes et que les employés en bas de l'échelle subissent. Pour eux : C’est le début des emplois du temps pourris et des abus de la part d'un patronat décontracté. La pénibilité du travail fait son retour en toute discrétion médiatique. Balladur rallonge la durée de cotisations et diminue les pensions de retraite. Il tente le CIP (permettant, dans un monde idéal de droite, de payer les jeunes en dessous du SMIC) mais les étudiants font plier le gouvernement (vous noterez qu'ils ne sont pas salariés, détail important).

La philosophie du moment des "anciens" vis à vis de leurs enfants reste mieux vaut un job de merde que pas de boulot suivi du sempiternel faut faire ses preuves auxquels ils croient dur comme fer mais que le nouveau rapport de force ne corrobore pas. Le chômage explose les 10%.

Durant les dernieres années du deuxième septennat de Mitterrand, l'écart s'accentue : une partie de la France du travail a entamé sa grande bascule vers la pauvreté ou / et l’esclavagisme tandis que l’autre vit dans un monde relativement préservé. A la grande surprise des journalistes de l’époque (aussi à la pointe qu'aujourd'hui rapport que ce sont les mêmes), Jacques Chirac axe sa campagne présidentielle sur le thème de la fracture sociale. Il est élu.

1995. Persuadé que la partie est définitivement jouée pour le capital, l'homme à la pomme fait immédiatement l’inverse de ce qu’il avait annoncé. Le plan Juppé prévoyant d'aligner le temps de cotisations des fonctionnaires et les régimes spéciaux selon les critères du privé entraîne une forte mobilisation des fonctionnaires, dernier bastion salarial possédant encore un sentiment d’identité, un fort taux de syndicalisation et une solidarité interprofessionnelle.

Bien que victorieux ce mouvement massif aura une conséquence fâcheuse : l'exacerbation du divorce entre salariés du privé et du public, et l’impression chez chacun d'entre eux qu’il ne faut plus trop espérer grand chose de l'état pour les retraites.

Les esprits se privatisent. Les salariés épousent massivement les argumentaires patronaux. Se substituant à l'augmentation normale des rémunérations, la logique de la prime fait son nid dans les entreprises. Apparaissent des méthodes de management plus musclées (impératifs de vente, objectifs, indice de rentabilité, taux de transformations). Les salariés chanceux se mettent également à penser revenus complémentaires : investissement dans la pierre, assurances vie, investissement en bourse. Le ver de la spéculation est dans le fuit du salarié.

Tandis que la génération Johnny s'enrichit encore plus grâce à la montée de l’immobilier, en silence la partie basse de la classe moyenne (victime de cette montée des prix) se précarise méchamment. Les enseignes discount (mal vues par l’opinion au début des années 90) s’installent dans les régions les plus décimées, loin de l'attention des médias (à l'époque c'est mal vu d'économiser).

En 1997, 50% des chômeurs ne touchent que 600 euros.

Les jeunes, les plus touchés, se cramponnent encore aux grilles d'analyses et aux codes d'évolution de leurs parents. Grâce à une législation ad hoc, ce désir du jeune 3615 kinenveu permet aux entreprises de rester compétitives. Le stagiaire volontaire à salaire de misère, exonéré de charges et tout frais payés par papa, fait le bonheur des petites et des grandes compagnies. Beaucoup lui doivent leur survie. Il faudra attendre une dizaine d'années pour que ce statut soit médiatiquement considéré pour ce qu'il est : De l'exploitation pure et simple de crédules (là aussi notez, le principe va devenir redondant.)

Durant cette décennie du glissement libéral est plus que jamais véhiculée l'idée que seul le travail salarié permet l’épanouissement (consumériste cela va de soit).

1997 : Re-cohabitation avec la gauche. Lionel Jospin fait le pari des 35 heures concédant un peu sur la flexibilité et allégeant les charges.

Le salarié reprend l'avantage. Il va travailler moins et gagner plus. La réforme qui aurait fait hurler de joie 20 ans plus tôt n'est pas vécue comme une avancée, en tous les cas n'est pas marketée en tant que telle, ce qui en dit long sur le niveau d'asservissement libéral des esprits.

Le patronat est furibard et réplique en radicalisant ses positions via une nouvelle formation : Le Medef. On passe des patrons de la vieille époque aux tueurs de la gestion décomplexée du bétail salarié. La philosophie est simple : Il faut bosser tous les jours, les salariés sont des feignants, les chômeurs des parasites. Elle deviendra le mantra de l'opposition.

Pour lire la suite et les réactions : http://sebmusset.blogspot.com/2009/12/la-guerre-du-travai... .

Et merci à ceux qui réfléchissent et partagent les fruits de ces réflexions.

09/12/2009

Le Programme HAARP : Science ou désastre ?

Le rapport dans son intégralité : rg98-5_haarp[1].pdf 

Le texte ci-dessous est un résumé du Rapport du GRIP 98/5. Ce rapport a obtenu le Prix Philippe Bourdeau décerné par l'Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire (IGEAT) de l'Université Libre de Bruxelles (ULB) pour récompenser un travail de fin d'études présenté en vue de l'obtention du DES en Gestion de l'Environnement (année académique 1997-98).

Sur un site du département américain de la défense (DoD) à Gakona, en Alaska, l'U.S. Air Force et U.S. Navy ont entrepris, en 1993, de faire construire une station de recherche sur les propriétés de l'ionosphère d'une puissance jusqu'ici inégalée: c'est le programme HAARP, High Frequency Active Auroral Research Program.

Pure recherche scientifique affirment les militaires; étape supplémentaire et risquée dans les tentatives militaires de manipuler l'environnement à des fins hostiles, rétorquent quelques scientifiques et des organisations écologistes ou pacifistes.

A première lecture, rien ne distingue pourtant HAARP des installations de recherches ionosphériques déjà en fonctionnement. Sauf le gigantisme des puissances évoquées, et le contrôle exclusivement militaire du projet. D'où les inquiétudes et la perplexité qu'il suscite, amplifiées encore par la langue de bois, ou les silences, des autorités militaires. HAARP n'est-il que la partie émergée de nouveaux projets militaires, préludes à une nouvelle course aux armements? HAARP risque-t-il de provoquer des dommages irréversibles ou majeurs à l'environnement? Ou bien n'y a-t-il vraiment aucune raison de s'inquiéter?

Les modifications de la biosphère à des fins militaires, ou à d'autres fins hostiles, sont interdites par une Convention de 1977, dite la Convention ENMOD. Pourtant, le concept de Environmental Warfare fait bien partie du langage et des manuels militaires. Depuis le début des années 90 cependant, alors que se développe aux Etats-Unis une Revolution in Military Affairs (RMA) sensée adapter les forces armées à leurs missions du 21ème siècle, les références aux techniques de modifications environnementales se multiplient.

Ces nouvelles missions, ou Future Warfare, reposent sur une domination dans l'air et dans l'espace, et nécessitent une maîtrise optimale de l'information, de l'environnement et des moyens de communication, ainsi que de nouvelles classes d'armes à énergie dirigée. Vue sous cet angle, une intensification des recherches militaires sur les propriétés ionosphériques et les ondes électromagnétiques n'a rien de surprenant.

Il n'en fallait pas davantage pour propulser le Programme HAARP au cœur d'une controverse, qui finit par franchir l'Atlantique. Ce travail propose d'en faire le point.

La première partie rappellera certaines notions élémentaires de physique et de chimie de l'atmosphère. Ces rappels fondamentaux permettront de mieux comprendre ce qu'est l'ionosphère et l'importance qu'elle revêt, notamment pour les opérations militaires. La deuxième partie s'intéressera au concept et aux définitions de l'Environmental Warfare ainsi qu'aux règles de droit international qui s'y appliquent. La troisième partie s'intéressera au Programme HAARP proprement dit: la description du programme, la procédure d'impact sur l'environnement, son inscription dans un contexte historique et militaire, et la confrontation des points de vue à son égard.

HAARP est un programme scientifique. Aux mains des puissants, il peut cependant conduire au progrès comme à l'oppression et au désastre. Sans préjuger des intentions finales des Etats-Unis, et reconnaissant que ce travail émet plusieurs hypothèses, et relaye certaines spéculations, il s'avère fonder d'affirmer que le programme HAARP, en synergie avec d'autres programmes militaires, peut conduire à des déséquilibres dangereux pour l'environnement et les populations.

 

 



G
roupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité
70 Rue de la Consolation, B-1030 Bruxelles
Tél.: +32.2.241 84 20 - Fax : +32.2.245 19 33
Internet : www.grip.org - Courriel : admi@grip.org 

Copyright © GRIP - Bruxelles/Brussels, 2003,2004 -  Webmaster

http://www.grip.org/bdg/g1666.html

03/12/2009

Chine : Disney se joue des droits sociaux

Une nouvelle série d’enquêtes menées dans quatre usines sous-traitantes de l’entreprise Disney en Chine révèle les conditions de travail indécentes auxquelles sont soumis les milliers d’ouvriers, très majoritairement des femmes, qui fabriquent ses jouets. Salaire indécent, absence de contrat de travail, heures supplémentaires payées en dessous des minimums légaux, pas d’équipement de sécurité adéquat, absence de sécurité sociale  et de cotisation pour la retraite… La liste des manquements à la législation chinoise et aux normes internationales du travail est longue. Disney a beau se prévaloir d’un code de conduite qu’elle prétend imposer à l’ensemble de ses fournisseurs et de milliers d’audits menés chaque année pour en vérifier le respect, force est donc de constater que le bilan est encore très largement insuffisant. C’est donc aux citoyens et consommateurs d’agir pour inciter la multinationale à jouer le jeu des droits de l’Homme.

La SACOM(1) et le China Labor Watch (CLW), deux organisations partenaires de Peuples Solidaires basées respectivement à Hong Kong et à New York, ont enquêté entre mai et octobre 2009 auprès d’usines sous-traitantes de Disney en Chine : Haowei Toys(2) (aujourd’hui Rong Gao) Tianyu Toys, Wai Shing(3) et Merton Toys(4). Les résultats de ce travail de terrain sont sans appel : dans ces quatre usines, les violations des droits des ouvriers sont légion, et l’exploitation est la règle.

Une exploitation honteuse

Les salaires sont si bas que les ouvriers doivent faire de nombreuses heures supplémentaires pour gagner de quoi vivre. En haute saison – au moment où l’on fabrique les jouets pour Noël – ils enchaînent les journées et parfois les nuits de travail, sans jour de repos. En saison basse, les commandes chutent… et les salaires avec. De plus, des amendes arbitraires leur sont infligées. A Tianyu, 50 yuans (5 €) sont ainsi déduits du salaire de ceux qui refusent de travailler la nuit. Il faut également déduire le prix de l’hébergement, qui s’élève à 65 yuans (6,5 €) à Wai Shing et atteint 72 yuans (7,2 €) à Tianyu Toys où jusqu’à 25 ouvriers partagent un dortoir de 25 m2. Enfin, la nourriture – que des ouvriers qualifient d’infecte – coûte 250 yuans (25 €) par mois à Merton Toy.

« Non seulement ils s’épuisent à la tâche, mais en plus, ils sont soumis à des conditions de travail dangereuses, sans protection adéquate et sans formation » explique Debby Chan, représentante de la SACOM. En effet, à Wai Shing, les ouvriers travaillent quotidiennement au contact de produits chimiques (peintures et diluants) dont ils ne connaissent ni les noms, ni les dangers et qu’ils manipulent sans aucune protection. Pour autant, aucun des examens médicaux prévus par la loi ne leur est proposé… Les enquêtes montrent aussi que les ouvriers sont victimes de traitements dégradants : violences verbales, insultes, humiliations… A Tianyu, ils doivent par exemple demander un laissez-passer pour aller aux toilettes.

Face à ces traitements indignes, certains ouvriers dénoncent leurs conditions et demandent des améliorations. Ainsi, à Haowei, les ouvriers se sont plaints en 2003 auprès des autorités chinoises. A Merton et Tianyu, ils sont même allés jusqu’à se mettre en grève pour réclamer des salaires décents. Mais ils n’ont pas obtenu gain de cause.
Par ailleurs, la nouvelle loi qui oblige, depuis janvier 2008, les employeurs chinois à remettre un exemplaire du contrat de travail à leurs employés  n’est pas respectée. Or faute de contrat,  les ouvriers ne peuvent faire valoir leurs droits ni devant leur employeur, ni en justice… Quant aux syndicats, même dans les usines qui en comptent comme Wai Shing, ils sont affiliés au syndicat du parti et leurs responsables sont le plus souvent choisis par la direction elle-même.

Mais que fait Disney ?

Face à cette situation, nos partenaires chinois se tournent vers le donneur d’ordres que ces usines ont en commun, la multinationale Disney, pour qu’elle assume sa responsabilité sociale. Son code de conduite pour les sous-traitants et les milliers d’audits qu’elle mène auprès de ses fournisseurs montrent le souci de Disney de prouver aux consommateurs qu’elle prend les choses en main. Mais d’après les enquêtes de nos partenaires, ces mesures sont largement inefficaces.

Alors que Disney avait été interpellée au sujet de l’usine Merton en 1998, le CLW constate que « même si les conditions se sont globalement améliorées, de nombreuses violations graves persistent ». L’usine de Tianyu avait elle aussi fait l’objet d’une première enquête de la SACOM il y a un an mais – mis à part quelques améliorations en matière notamment de temps de travail – les enquêteurs n’ont pas constaté de progrès suffisants. Et quand il y a des avancées, celles-ci restent fragiles : à Haowei, sous la pression de Peuples Solidaires et de la SACOM, Disney avait accepté de faciliter l’établissement d’un comité de travailleurs pour faire entendre la voix des ouvriers au sein de l’usine, mais ce dernier n’a pas été pérennisé.

C’est la raison pour laquelle la SACOM et le CLW en appellent aujourd’hui à la solidarité de tous pour demander à Disney de prendre enfin la mesure des lacunes de sa politique de responsabilité sociale et de la corriger afin de garantir effectivement des conditions décentes aux ouvriers qui fabriquent ses jouets.

(1) Association d’étudiants et universitaires contre la mauvaise conduite des entreprises
(2) SACOM, “Still Looking for Mickey Mouse’s Conscience”, mai 2009.
(3) Cf. Rapport de la SACOM publié par Peuples Solidaires, “Ouvriers du jouet : les derniers maillons de la chaîne”, décembre 2009
(4) Rapport ”Unhappy Holidays at Merton Toy Factory”, octobre 2009, disponible sur www.chinalaborwatch.org

Pour signer l'Appel : http://www.peuples-solidaires.org/je-signe/?appel=944


13/10/2009

L'élevage à l'heure des biotechnologies...

http://vimeo.com/5629970

Copier-coller de Louis Rigaud, c'est excellent, ne ratez pas ça !!!

28/06/2009

Le plan secret de vaccination contre la grippe porcine de Sarkozy

par F. William Engdahl

Selon un article sur des fuites dans un journal français, le gouvernement français est en train de mettre au point des plans secrets, pour imposer à l'ensemble de la population française une campagne de vaccination obligatoire, prétendument contre l’éventuelle maladie de grippe porcine. Ce plan, sans précédent, va même à l’encontre des recommandations des avis de la santé publique. Les géants pharmaceutiques bénéficient de cette mesure, tandis que la grippe porcine pousse la tendance à la militarisation de la santé publique et au recours inutile à la panique dans la population pour faire avancer l'ordre du jour.

Selon un article de l'édition du 30 mai du quotidien français Le Journal du Dimanche, le régime Sarkozy a autorisé une dépense d'environ 1 milliard d’euros pour acheter des vaccins, destinés prétendument à lutter ou à protéger contre le virus H1N1 de la grippe porcine. Le seul problème, c’est que, à ce jour, ni l'OMS, ni le Center for Diseases Control (CDC) des États-Unis n’ont réussi à isoler, photographier au microscope électronique, ni à classer chimiquement le virus Influenza A H1N1. Rien de scientifique n’indique non plus que des virologistes français l'aient fait. Rendre obligatoire des médicaments contre une maladie supposée, qui n'est même pas caractérisée, est pour le moins douteux.

Encore plus étrange, il y a l'aveu de la Food & Drug Administration du régime étasunien, l’organisme chargé de la santé et la sécurité de ses citoyens, selon lequel, le « test » autorisé à sortie prématurée pour contrôler le H1N1 n'est même pas éprouvé. Plus précisément, dans tous les décès présentés à ce jour comme preuve scientifique de mort attribuable au virus H1N1 de la grippe porcine, il n'existe aucune preuve médico-légale qu’ils soient dus effectivement à ce genre de virus. Les épidémiologistes européens pensent que les décès rapportés à ce jour sont « le fruit du hasard » ou de ce qu’on dénomme infections opportunistes.

Ce que nous savons avec certitude, c'est que les gens qui sont morts ont souvent eu avant des complications respiratoires de nature non divulguée. Des gens meurent chaque jour de maladies respiratoires. Aux États-Unis seuls, quelques 36.000 décès liés à la grippe sont enregistrés chaque année, sans panique ni frayeur excessive. La plupart sont des personnes âgées ou des patients atteints de maladies pulmonaires. À ce jour, dans toute la France, 24 personnes ont été identifiées par les autorités de santé comme ayant les « symptômes » du H1N1. Il est intéressant de noter ce que citent l'OMS et le CDC comme symptômes du H1N1 : température, toux, maux de tête, écoulement nasal. Hmmmmm. Connaissez-vous quelqu'un avec les symptômes de la grippe porcine ? On notera aussi que, dans le dépouillement de plus de 15.000 cas de grippe porcine du H1N1 « confirmés » dans le monde, la grande majorité a guéri miraculeusement en trois à sept jours, tout comme dans le cas d'un mauvais rhume.

Objectif : Militariser de la santé publique

Il devient de plus en plus évident qu’une arrière-pensée est derrière les vagues successives de panique de masse créées ces dernières années par la CDC, l'OMS et des organismes gouvernementaux. Nous avons été affolés de manger du bœuf quand le bétail, au Royaume-Uni et ailleurs, a développé une maladie mortelle appelée ESB ou « maladie de la vache folle. » Plus tard émergea la preuve du fait que l'ESB était la conséquence de la vaccination des vaches pour tuer des insectes inoffensifs qu’elles ont sous la peau. Plus récemment, après des rapports de cas de ce qu'on appelle la « fièvre catarrhale » chez la vache, le mouton et la chèvre en Belgique et en Hollande en 2006, les autorités vétérinaires d’Allemagne, de Suisse et d’Autriche ont imposé une vaccination obligatoire ou un traitement avec des médicaments pour soi-disant protéger les animaux des morsures d'insectes prétendument porteurs de maladie habituellement inoffensives.

La vaccination des animaux des cheptels a été rendue obligatoire contre une maladie qui est en général si anodine qu’elle passe inaperçue, et qui dans de rares cas extrêmes pourrait être liée à la mort. Tous les animaux de plus de trois mois devaient être vaccinés. Les vaccins, selon un rapport de la publication suisse Aegis-Impuls de 2008, ont provoqué la mort en masse, une baisse de la natalité, une diminution de la production laitière, des crises cardiaques et d'autres graves effets. Les vaccins ont été utilisés en dépit du fait que personne apparemment n’avait certifié leur sûreté avant. Ils contenaient typiquement de l'hydroxyde d'aluminium et du Thiomersol ou mercure, en tant qu’adjuvants et/ou conservateurs, tous deux hautement toxiques et tous deux également utilisés dans la plupart des vaccins humains.

En dépit de la masse de protestations et de rapports auprès des autorités vétérinaires en Allemagne, en Suisse et en Autriche, il n’a pas été tenu compte des alertes et la vaccination de masse obligatoire a continué. Il n'est guère étonnant que les agriculteurs prennent leurs tracteurs pour protester dans la rue.

Le rapport d'un plan secret du gouvernement français, visant à vacciner tous les citoyens français de plus de trois mois, plus de 100 millions de doses, est plus que préoccupant. Selon Le Journal du Dimanche, anticipant un probable retour du virus en automne, le gouvernement français va dépenser près d'un milliard d'euros pour acheter des vaccins. Les autorités annonceront en automne si elles décident de rendre le vaccin obligatoire. « Nous serons prêts à attaquer dans un délai très court, » explique la ministre de la Santé. Selon les sources, l'État veut commander 100 millions de doses vaccinales contre la grippe auprès de trois laboratoires, GlaxoSmithKline, Novartis et Sanofi. Les deux derniers sont des compagnies françaises.

Le rapport français vient juste après l’adoption par le Sénat de l'État du Massachusetts d’un projet de loi de vaccination obligatoire contre la prétendue grippe porcine du H1N1. Dans l'hôpital d'État de l'État de New York, le planning des autorités est de débattre de rendre obligatoire la vaccination annuelle contre la grippe pour tout employé de la santé publique, bien qu’il n’existe aucun vaccin approuvé contre le H1N1. De plus en plus, il commence à apparaître que la peur des pandémies d’oiseaux ou de porcs est un prétexte pour justifier les vaccins obligatoires avec des substances dont les effets secondaires néfastes sont manifestement plus grave que la grippe dont ils devraient nous prémunir.

Novavax, une compagnie pharmaceutique étasunienne de Rockville dans le Maryland, vient juste d’annoncer assez opportunément qu’elle développe un vaccin contre le H1N1, basé sur des « particules apparentées aux virus, » contenant trois protéines du virus de la grippe sans les gènes nécessaires à la réplication. Le vaccin est produit grâce à des techniques de modification génétique des organismes ou des OGM. L'annonce a été faite dans les jours où la compagnie a annoncé une perte d'exercice financier de 36 millions de dollars.

Le médicament Tamiflu, qui est officiellement recommandé par l'OMS comme traitement pour « atténuer » les symptômes d’une éventuelle grippe porcine ou Influenza A H1N1, telle qu'elle a été rebaptisée, est lui-même hautement toxique. Santé Canada a informé les Canadiens de rapports internationaux sur des hallucinations et des comportements anormaux, dont l’automutilation, chez des patients prenant le médicament antiviral Tamiflu. Dans certains cas, la mort a été le résultat, et de graves complications pulmonaires sont largement associées au Tamiflu, le médicament dont le principal bienfaiteur financier est considéré comme son plus grand actionnaire, l'ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld.

En 1976, aux États-Unis, le Président Gerald Ford, soucieux de remporter une élection serrée, face à une éventuelle pandémie, ordonna une vaccination de masse de la population, pour montrer aux électeurs qu'il était un Président « pratique. » La pandémie de 1976 n’arriva jamais, mais un grand nombre de gens souffrirent des graves effets neurologiques secondaires du vaccin, dont la production avait été précipitée, parmi lesquels furent signalés 25 décès du syndrome de Guillain-Barré.

La vaccination obligatoire avec des médicaments dont les effets secondaires sont inconnus, parce qu'ils n'ont pas été rigoureusement testés de façon indépendante, commença à frapper le genre humain aux États-Unis ou en Allemagne durant les années 30, lors d’expériences humaines de masse, effectuées avec des prisonniers handicapés mentaux et d’autres personnes défavorisées.

--------------------------------------------------------------------------------

Article original en anglais, Sarkozy’s Secret Plan for Mandatory Swine Flu Vaccination, publié le 3 juin 2009.

Traduction : Pétrus Lombard.

F. William Engdahl est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.

Source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=13850

19/06/2009

Chevron, Shell et le vrai coût du pétrole

 

Amy Goodman   

 

L'économie est en plein chaos, le chômage augmente, l'industrie automobile s'effondre. Et pourtant les gains des entreprises pétrolières Chevron et Shell sont plus élevés que jamais. Néanmoins, tout autour du monde- de la forêt équatorienne au delta du Niger (Nigeria), en passant par les tribunaux et les rues de New York et San Ramon (Californie) - des gens luttent contre les géants pétroliers. Shell et Chevron sont au centre de toute l'attention en raison de leurs assemblées d'actionnaires et d'un jugement historique, deux faits qui se sont déroulés cette semaine.

 

Le 30 mai 2009

Le 13 mai, les Forces Armées nigérianes ont lancé une attaque contre des villages dans le delta du Niger, une zone du pays riche en pétrole. On craint que des centaines de civils n'aient été tués lors de cette offensive. Une fête religieuse dans le village de Oporoza, dans la zone du delta, fut attaquée, selon Amnesty International. Un témoin a raconté à cette organisation : « J'ai entendu un bruit d'avion; j'ai vu deux hélicoptères militaires tirer sur des maisons, sur un palais et sur nous. Nous avons dû courir vers un endroit sûr dans la forêt. Dans les fourrés, j'ai entendu des adultes pleurer, des femmes qui ne retrouvaient plus leurs enfants ; tous courraient pour sauver leurs vies ».

Shell rend des comptes devant un juge dans un tribunal fédéral des Etats-Unis, le cas Wiwa contre Shell, sur base d'une collaboration supposée de la firme pétrolière à la violente répression du mouvement de base du peuple Ogoni, dans le delta du Niger, qui a provoqué des déplacements, la contamination et la déforestation. Le demandeur affirme aussi que Shell a aidé à éliminer le Mouvement pour la Survie du peuple Ogoni et son leader charismatique Ken Saro-Wiwa. Saro-Wiwa a été le scénariste d'une série télé très populaire au Nigeria, mais il avait décidé de rejoindre la lutte des Ogoni, dont le territoire près du delta du Niger avait été zébré par les oléoducs. Les enfants de Ogonilandia, comme s'appelle cette région, ne savaient pas ce qu'était une nuit noire, car ils vivaient sous les lueurs des torchères, des flammes de gaz de la taille d'un immeuble à appartements, qui étaient allumées jour et nuit, et qui sont illégales aux Etats-Unis.

J'ai rencontré Saro-Wiwa en 1994. Il m'a dit : « Les entreprises pétrolières aiment les dictatures militaires parce que, tout simplement, sous ces dictatures, elles peuvent escroquer leur monde. Les dictatures sont brutales avec les gens, et nient les droits humains tant des personnes que des communautés, très facilement et sans scrupules », et il a ajouté : « En ce qui me concerne, je suis marqué au fer rouge ».

Saro-Wiwa est revenu au Nigeria et a été arrêté par la Junte Militaire. Le 10 novembre 1995, sans jugement en bonne et due forme, il a été emprisonné avec d'autres activistes Ogoni.

En 1998, j'ai été au delta du Niger avec le journaliste Jeremy Scahill. Un cadre de Chevron présent là-bas nous a dit que l'entreprise avait transporté les troupes de la très mal réputée Force Policière Mobile nigériane- connue pour sa politique de « tuer et partir »- dans un hélicoptère qui appartenait à la compagnie, vers une plate-forme pétrolière qui avait été occupée par des manifestants non-violents. Deux manifestants ont été assassinés, beaucoup d'autres ont été arrêtés et torturés.

Oronto Douglas, un des avocats de Saro-Wiwa, nous a dit : « Il est tout-à-fait clair que Chevron, de même que Shell, utilise les Forces Armées pour protéger ses activités pétrolières. Ils forent et ils tuent ».

Chevron est le second actionnaire (après l'entreprise pétrolière française Total) du projet du champ de gaz naturel et du gazoduc de Yadana, en Birmanie (Que le Junte Militaire a rebaptisé « Myanmar »). Le gazoduc est la source principale de revenus de la Junte Militaire, et ses bénéfices se sont élevés à un total d'environ mille millions de dollars en 2007. Le Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, qui fut élue comme leader de la Birmanie par le peuple en 1990, a subi une arrestation domiciliaire durant 14 des 20 dernières années, et va devoir comparaître devant les tribunaux militaires de nouveau cette semaine (mardi, le gouvernement a affirmé avoir mis fin à l'arrestation domiciliaire de Suu Kyi, mais elle reste détenue jusqu'au prononcé du jugement). Le gouvernement des Etats-Unis a interdit aux entreprises étasuniennes d'investir en Birmanie depuis 1997, mais Chevron a eu une dispense, dont elle a hérité quand elle a acquis l'entreprise pétrolière Unocal.

Une longue liste reprenant des abus similaires commis par Chevron, des Philippines au Kazakhstan, au Tchad, au Cameroun, en Irak, en Equateur et en Angola, et aux Etats-Unis et Canada, est détaillée dans un « rapport annuel alternatif » préparé par un groupe d'organisations non-gouvernementales, qui a été distribué aux actionnaires de Chevron lors de leur assemblée annuelle de cette semaine, et au public sur trueCostofChevron.com

Chevron fait l'objet d'une enquête de la part du Procureur Général de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, pour savoir si l'entreprise a été « précise et exhaustive » dans la description de ses responsabilités légales potentielles. Cependant, elle jouit d'une longue habitude de traiter avec des gens qui ont un pouvoir politique. Condoleeza Rice a été directrice de l'entreprise pendant longtemps (il y avait même un cargo à son nom), et le nouveau conseiller général engagé récemment n'est rien moins que l'avocat discrédité du Pentagone, William J. Haynes, qui a défendu l'usage des « Techniques d'interrogatoire sévères », en ce inclus le « sous-marin ». Le Général James L. Jones, Conseiller à la Sécurité Nationale du Président Barack Obama, a fait partie de l'Assemblée des Directeurs de Chevron durant la plus grande partie de 2008, jusqu'à ce qu'il reçoive sa désignation pour le poste de haut niveau à la Maison Blanche.

Saro-Wiwa a dit avant de mourir : « Nous allons exiger nos droits de façon pacifique, sans violence, et nous vaincrons ». Un mouvement populaire mondial croît pour arriver à cette fin.

Denis Moynihan a collaboré à l'enquête dans ces colonnes.

Amy Goodman est présentatrice de « Democracy now ! », un journal quotidien international d'une heure qui est diffusé par plus de 550 émetteurs de radio et de télévision en anglais et par 200 émetteurs en espagnol. Elle est la co-auteure du livre « Standing Up to the Madness : Ordinary Heroes in Extraordinary Times », récemment édité en format de poche.
 
Traduit par J-L Seillier pour Investig'Action.

Source: http://www.democracynow.org/blog/2009/5/27/amy_goodmans_n...

Via : http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content...

26/05/2009

Effet boomerang chez Monsanto

Aux États-Unis, cinq mille hectares de culture de soja transgénique ont du être abandonnés par les agriculteurs et cinquante mille autres sont gravement menacés. Cette panique est due à une « mauvaise » herbe qui a décidé de s’opposer au géant Monsanto, connu pour être le plus grand prédateur de la Terre. Insolente, cette plante mutante prolifère et défie le Roundup, l’herbicide total à base de glyphosphate, auquel nulle « mauvaise herbe ne résiste ». 
   

 
Quand la nature reprend le dessus.
  

 
C’est en 2004, qu’un agriculteur de Macon, en Géorgie, ville située à environ 130 kilomètres d’Atlanta, remarqua que certaines pousses d’amarantes résistaient au Roundup dont il arrosait ses cultures de soja. 
  

 
Les champs victimes de cette envahissante mauvaise herbe ont été ensemencés avec des graines Roundup Ready, qui comportent une semence ayant reçu un gène de résistance au Roundup auquel nulle « mauvaise herbe ne résiste ».
  

 
Depuis cette époque, la situation s’est aggravée et le phénomène s'est étendu à d'autres états, Caroline du Sud, et du Nord, Arkansas,Tennessee et Missouri. Selon un groupe de scientifiques du Centre for Ecology and Hydrology, organisation britannique située à Winfrith, dans le Dorset, il y aurait eu un transfert de gènes entre la plante OGM et certaines herbes indésirables, comme l’amarante. Ce constat contredit les affirmations péremptoires et optimistes des défenseurs des OGM qui prétendaient et persistent à affirmer qu'une hybridation entre une plante génétiquement modifiée et une plante non-modifiée est tout simplement « impossible ».
  

 
Pour le généticien britannique Brian Johnson, spécialisé dans les problèmes liés à l’agriculture : « Il suffit d’un seul croisement réussi sur plusieurs millions de possibilités. Dès qu’elle est créée, la nouvelle plante possède un avantage sélectif énorme, et elle se multiplie rapidement. L’herbicide puissant utilisé ici, à base de glyphosphate et d’ammonium, a exercé sur les plantes une pression énorme qui a encore accru la vitesse d’adaptation. » Ainsi, un gène de résistance aux herbicides a, semble-t-il, donné naissance à une plante hybride issue d’un saut entre la graine qu’il est censé protéger et l’amarante, devenue impossible à éliminer.
  

 
La seule solution est d’arracher les mauvaises herbes à la main, comme on le faisait autrefois, mais ce n’est pas toujours possible étant donné l’étendue des cultures. En outre, ces herbes, profondément enracinées sont très difficiles à arracher et 5 000 hectares ont été tout simplement abandonnés. 
  

 
Nombre de cultivateurs envisagent de renoncer aux OGM et de revenir à une agriculture traditionnelle, d’autant que les plants OGM coûtent de plus en plus cher et la rentabilité est primordiale pour ce genre d’agriculture. Ainsi Alan Rowland, producteur et marchand de semences de soja à Dudley, dans le Missouri, affirme que plus personne ne lui demande de graines Monsanto de type Roundup Ready alors que ces derniers temps, ce secteur représentait 80 % de son commerce. Aujourd’hui, les graines OGM ont disparu de son catalogue et la demande de graines traditionnelles augmente sans cesse. 
  

 
Déjà, le 25 juillet 2005, The Guardian publiait un article de Paul Brown qui révélait que des gènes modifiés de céréales avaient transitévers des plantes sauvages, créant ainsi une « supergraine » résistante aux herbicides, croisement « inconcevable » par les scientifiques du ministère de l’environnement. Depuis 2008, les media agricoles américains rapportent de plus en plus de cas de résistance et le gouvernement des États-Unis a pratiqué d’importantes coupes budgétaires qui ont contraint le Ministère de l’Agriculture à réduire, puis arrêter certaines de ses activités. 
  

 
Plante diabolique ou plante sacrée 
 

 
Il est amusant de constater que cette plante, « diabolique » aux yeux de l’agriculture génétique, est une plante sacrée pour les Incas. Elle fait partie des aliments les plus anciens du monde. Chaque plante produit en moyenne 12 000 graines par an, et les feuilles, plus riches en protéines que le soja, contiennent des vitamines A et C et des sels minéraux. 
  

 
Ainsi ce boomerang, renvoyé par la nature sur Monsanto, non seulement neutralise ce prédateur, mais installe dans des lieux une plante qui pourra nourrir l’humanité en cas de famine. Elle supporte la plupart des climats, aussi bien les régions sèches que les zones de mousson et les hautes terres tropicales et n’a de problèmes ni avec les insectes ni avec les maladies, donc n’aura jamais besoin de produits chimiques. 
  

 
Ainsi, « la marante » affronte le très puissant Monsanto, comme David s’opposa à Goliath. Et tout le monde sait comment se termina le combat, pourtant bien inégal ! Si ces phénomènes se reproduisent en quantité suffisante, ce qui semble programmé, Monsanto n’aura bientôt plus qu’à mettre la clé sous la porte. À part ses salariés, qui plaindra vraiment cette entreprise funèbre ?

 

08/05/2009

La grippe industrielle

Jusqu’à présent, personne ne sait si la grippe A H1N1 pourrait être à l’origine d’une pandémie mondiale, mais sa provenance semble néanmoins de plus en plus évidente: sa source se trouverait fort probablement dans une méga-porcherie de Veracruz, au Mexique, propriété d’une compagnie multinationale américaine(1).

Ces méga-porcheries sont dégoûtantes, dangereuses , et elles se multiplient rapidement. Des milliers de porcs y sont entassés dans des entrepôts sales et se font administrer un cocktail de médicaments, ce qui entraîne des problèmes sanitaires à plusieurs niveaux. Ces méga-porcheries et les lacs de lisier qu’elles créent constituent des milieux extrêmement propices au développement de nouveaux virus dangereux tels que le A H1N1. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) doivent entamer des recherches et développer des moyens de contrôle pour ces fermes afin de protéger la santé mondiale.

Les grandes entreprises agro-alimentaires essaieront de bloquer toute tentative de réforme, nous devons donc lancer un cri de protestation que les autorités sanitaires ne pourront ignorer. Signez la pétition ci-dessous demandant des règles et des contrôles pour les fermes-usines et faites passer le mot à vos amis et aux membres de votre famille. Nous remettrons cette pétition aux agences de l’ONU. Si nous recueillons 200.000 signatures, nous irons livrer la pétition à Genève avec un troupeau de porcs en carton. Pour chaque millier de signatures supplémentaires, nous ajouterons un porc au troupeau:

http://www.avaaz.org/fr/swine_flu_pandemic

La semaine dernière, on n’entendait parler que de la grippe. Le Mexique était paralysé et les dirigeants partout sur la planète ont freiné les déplacements par avion, arrêté les importations de porc et initié des contrôles drastiques pour tenter d’arrêter la propagation du virus. La menace s’étant depuis atténuée, la question de la provenance du virus et de la probabilité d’une menace future reste pertinente.

Smithfield Corporation, le plus grand producteur porcin du monde, dont une des fermes serait à l’origine du virus, nie tout lien entre ses porcs et la grippe. Les grandes entreprises agro-alimentaires mondiales paient de gros montants d’argent pour subventionner des recherches affirmant que la bio-sécurité est assurée dans leurs grandes productions agricoles. Or, l’OMS dit depuis des années qu’une nouvelle pandémie est inévitable(2) et des experts de la Commission européenne et de la FAO ont averti que l’augmen tation de la production intensive de porc augmentait le risque de développement et de transmission de maladies. Le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies soulignent également que les chercheurs ne connaissent toujours pas la portée des nouvelles molécules émergeant des fermes sur la santé humaine(3).

Les études abondent sur les conditions horribles que les porcs subissent dans ces méga-porcheries et sur l’impact dévastateur de ces fermes sur l’économie locale des petites communautés agricoles. Smithfield a dû payer une amende de 12,6 m et est actuellement sous enquête aux États-Unis pour des dommages environnementaux crées par des lacs de lisier porcin toxique(4).

Même avec toutes ces preuves des torts causés, la combinaison de l’augmentation de la consommation de viande mondiale avec une industrie puissante, motivée par les profits au prix de la santé humaine, signifie qu’au lieu d’être fermées, ces méga-porcheries se multiplient autour du monde graĉe à des subsides(5). Dans le contexte de la grippe actuelle, demandons des comptes aux producteurs de porc industriels. Signez la pétition demandant plus de contrôles:

http://www.avaaz.org/fr/swine_flu_pandemic

Nous devons trouver une solution à la crise sanitaire mondiale actuelle en réévaluant notre consommation et notre production alimentaire. Si nous demandons de toute urgence que des enquêtes soient entreprises sur l’impact des méga-porcheries sur notre santé, des règles plus sévères seront mises en place pour la production agricole, ce qui pourrait nous permettre d’éviter les épidémies futures de maladies trouvant leur origine chez les animaux de l’industrie agro-alimentaire.

http://www.avaaz.org/fr/swine_flu_pandemic

Moralité : devenez végétarien ou au moins privilégiez les filières d'élevage local et bio, mangez moins de viande mais de meilleure qualité.  Changez votre façon de consommer. Boycotez les supermarchés ! Tout le monde y gagne, vous, moi, les animaux, la planète !

Le saviez-vous : le porc industriel est le plus grand consommateur de valium.

Le respect des animaux qui sont des êtres sensibles et pas seulement de la viande sur pattes, peut aussi sauver l'Homme, sauf peut-être de sa connerie sans borne...

10/04/2009

Otan: le cercle vicieux de la violence

Diana Johnstone   

 

 

Où qu’elle aille, l’Otan crée des menaces. C'est  son fond de commerce. Que ce soit en Afghanistan ou à Strasbourg, la présence  militaire étrangère provoque la rébellion violente, surtout de la part de  jeunes gens qui veulent relever le défi. Leur rébellion sert à justifier une  augmentation de violence répressive. Et ainsi de suite…

 


6 avril 2009

 

 

Ce cycle était  visible samedi le 4 avril à Strasbourg, où plusieurs milliers de policiers et  un petit nombre de casseurs du Black Block ont volé la vedette à ce qui aurait  dû être le début d’un nouveau mouvement de masse européen contre l’Otan. La  manifestation pacifiste fut écrasée et désintégrée par la police en armes,  pendant que des jeunes aux capuchons noirs jetaient des pierres, cassaient des  vitres et mettaient le feu aux bâtiments.

 

Provocateurs contre provocateurs

Dans ce cycle de provocation, il n’y a aucun doute que c'est  l'Otan qui a commencé. La célébration ostentatoire du 60ème anniversaire de  l’Alliance tenue dans trois villes du Rhin, Strasbourg, Kehl et Baden Baden ce  jour-là, constituait une insulte aux citoyens. Après tout, si les dirigeants  de "l’Occident démocratique" sont tellement appréciés, pourquoi faut-il  transformer les villes qui les reçoivent en forteresses assiégées pour les  accueillir? Si les Européens bénéficient de la protection de l’Otan, pourquoi  les tenir à distance de leur bienfaiteurs ? Mais bien sûr l’Otan n’est pas une  force de défense. Depuis l’agression contre la Serbie il y dix ans jusqu’au  bourbier afghan aujourd’hui, l’Otan se transforme progressivement en force  expéditionnaire destinée aux interventions lointaines. Les mesures de sécurité  draconiennes appliquées à trois villes européennes plutôt conservatrices,  enfermant les habitants dans leurs domiciles, ressemblaient à une occupation  étrangère. Malgré la grande – mais peut-être passagère – popularité d’Obama,  le sommet de l’Otan a illustré l’écart qui se creuse entre les peuples et  leurs dirigeants politiques. Grand « communicateur », le Président des  Etats-Unis s’est efforcé de persuader les Européens qu’ils sont encore plus  menacés par Osama bin Laden et Al Qaeda que les Américains, et doivent donc  payer leur tribut en impôts et en soldats pour éliminer cette menace quelque  part en Afghanistan, si ce n’est au Pakistan ou ailleurs. Les médias européens  ont pu distraire le public de cette notion saugrenue en dirigeant l’attention  vers la tenue vestimentaire de Michelle Obama. Mais, entre temps, des dizaines  de milliers de citoyens européens se dirigeaient vers Strasbourg dans l’espoir  de manifester leur désaccord. Ils avaient des arguments à faire entendre. Ils ont fini étouffés par des nuages de gaz lacrimogènes, et ont été traités comme  des bêtes.

La responsabilité du fiasco

La responsabilité de ce fiasco  est partagée. De loin les plus responsables sont les forces de l'ordre qui ne  cessent de durcir leurs modes de répression partout en Europe. Sous le regard  des hélicoptères, les divers policiers, gendarmes et CRS pratiquent la  technique d’origine anglaise de « kettling » qui consiste à diviser et à  enfermer les manifestants à l’intérieur de petits espaces séparés, parfois  entourés de barrières métalliques. Il s’agit de traiter les êtres humains  comme du bétail. Plus de dix mille policiers ont employé un arsenal d’armes  anti-personnelles contre un nombre comparable de manifestants sans défense.  Des gaz lacrimogènes, des balles en caouchouc et des armes à « son et lumière  » ont d’abord mis fin aux discours avant d’égarer les manifestant dispersés et  désorientés. Tout cela a fini dans un chaos total.

Ce fut le résultat  recherché. Mais une part de responsabilité incombe aux organisateurs, si on  peut utiliser ce mot pour un événement où l’organisation faisait à ce point  défaut. La manifestation anti-Otan du 4 avril était organisée par un collectif  de groupes de militants français dont aucun n’avait l’autorité pour imposer un  plan cohérent. Ainsi, le doyen de ces groupes, le Mouvement de la Paix, a fini  par exercer la plus grande influence sur les décisions, notamment celle  d’accepter le choix du site pour le rassemblement offert par la Préfecture. Au  lieu de pouvoir se rassembler sur une place publique et de défiler dans les  rues de Strasbourg sous les fenêtres des habitants, avec leurs banderolles,  leurs slogans et leur théâtre de rue, les manifestants furent exilés sur une  île périphérique entre le Rhin et un grand canal dans une zone industrielle.  Les deux seuls ponts permettant l’accès du côté français étaient faciles à  bloquer pour les forces d’ordre. Il suffit de regarder un plan pour voir qu’il  s’agissaitt d’un piège, et, sur le terrain, le dénivellement rendait celui-ci  pire encore. Situé à quelques huit kilomètres de la gare, un jour où tout  transport public était supprimé, le site était difficile à atteindre. De plus,  le point de rassemblement et le parcours imposé était quasi invisible au  public. Bref, les manifestants étaient coupés de toute communication avec le  public. Et la souricière donnait l’avantage à la police pour exercer ses  méthodes de répression. Pourtant les organisateurs ont accepté ce site  inacceptable – sans même fournir un service d’ordre pour guider et essayer de  protéger les manifestants.

Il est vrai qu’en échange, la Préfecture avait  fait certaines promesses – non tenues. Les ponts et les rues qui devaient  rester ouverts pour permettre aux manifestants de joindre le rassemblement sur  l’île se trouvaient bloqués de façon imprévisible par la police, provoquant  les premières échauffourées. Curieusement, plusieurs milliers de manifestant  pacifistes furent bloqués sur la rive allemande du Rhin, sans jamais pouvoir  rejoindre le rassemblement, tandis que des Black Block allemands y  parvenaient. En général, la police a traité les pacifistes comme l’ennemi dans  une guerre civile, sans protéger les personnes ou les biens de la minorité  violente.
Le rassemblement, tenu dans un creux sur l’île, était perturbé  par le spectacle d’un hôtel voisin consumé par les flammes. Les haut-parleurs  cédaient au bruit des hélicoptères. Le défilé programmé n’a jamais pu se  faire. Des manifestants désorientés étaient abandonnés à eux-mêmes lorsqu’ils  tentaient d’échapper aux gaz lacrimogènes à travers un labyrinthe de contrôles  policiers.

Le Black Block

Les pacifistes ne pouvaient concurrencer les  casseurs du Black Block, pourtant beaucoup moins nombreux. Contrairement aux  pacifistes, ils paraissent, sur les vidéos, comme étant maîtres de leur propre  jeu, en combat avec la police. Il est probable qu’ils en éprouvent fierté et  satisfaction.
Après le désastre de Strasbourg, il est clair que, pour  survivre et se développer, le mouvement anti-Otan doit faire face à trois  problèmes : ses propres faiblesses organisationnelles, la répression policière  et le Black Block.
Question fréquente : les casseurs du Black Block  sont-ils des provocateurs travaillant pour la police ? Incapable d’enquêter  sérieusement sur cette question, ma propre réponse intuitive est :  subjectivement non, mais objectivement oui. Ils ne peuvent pas tous être des  policiers en capuchon noir. La plupart croient sans doute qu’ils sont en train  de « combattre le capitalisme », comme ils le proclament. Mais objectivement  ils arrivent à justifier cette même répression policière qu’ils combattent  avec tant d’élan.

Errare humanum est. Les mauvaises intentions  fleurissent, mais les erreurs sont encore plus courantes. Un mouvement  intelligent contre l’Otan doit essayer d’appliquer l’alternative à la guerre –  l’argumentation rationnelle – en toutes circonstances. Nous devons débattre  avec les gens qui se trompent sur l’Otan, pour expliquer sa nocivité. Et nous  devons débattre avec ceux du Black Block, pour signaler ce qui ne va pas dans  leur forme de protestation.

Comment entamer un tel dialogue n’est pas  évident. En faisant l’hypothèse que les participants aux actions du Black  Block ne sont pas tous des policiers déguisés, j’inviterais, si j’en avais les  moyens, ceux qui sont sincères à prendre en considération plusieurs  idées.

  • Les combattants du Black Block devraient mettre en question leurs  propres motivations. Tout au long de l’histoire, de jeunes gens s’amusent à se  mettre en bandes pour combattre un ennemi. La testosterone et l’adrénaline ne  sont pas des arguments politiques. Mais ce sont des stimulants très efficaces  quand il s’agit de lancer des projectiles contre l’adversaire. Les combattants  de rue se sentent facilement victorieux et supérieurs face aux phalanges de  flics casqués qui paraissent bien lâches dans ce contexte. Les casseurs sont  victorieux dans le match du machisme, mais à quoi bon, si ce n'est à flatter  leur orgueil ?
  • Les combattants du Black Block devraient surtout penser à  l’effet de leurs actions sur la masse des citoyens, qui peuvent être indécis  politiquement. L’Otan et les forces de l’ordre profitent du sentiment  d’insécurité des citoyens. Les actions du Black Block attisent ce  sentiment.
  • Les combattants du Black Block devraient évaluer l’impact  désastreux de leurs activités sur d’autres formes de protestation publique.  Avec la police, ils vident les rues des manifestations de masse.
  • Les  combattants du Black Block devraient réfléchir sur la facilité avec laquelle ils sont exploités par leur ennemi. D’une part, quoi qu’ils en pensent, ils  sont certainement infiltrés par des agents. Et ils doivent se demander  pourquoi certains d’entre eux ont pu casser les vitres de l’Hôtel Ibis sur l'île du Rhin à Strasbourg, puis y mettre le feu de façon méthodique, sans la  moindre intervention policière. De plus, cet incendie impressionnant dévora  l’hôtel pendant plus d’une heure avant l’arrivée des pompiers. Ce spectacle  servit parfaitement à faire peur aux manifestants et à hâter leur dispersion, mais surtout à remplir les écrans de télévision avec la preuve que « les  manifestants sèment la destruction ». Les autorités ont cité l’incendie comme  justifiant leurs mesures policières (pourtant parfaitement inutile dans ce cas  précis). Et pourquoi mettre le feu à un hôtel Ibis, alors qu’il y en a huit à Strasbourg, celui-ci étant probablement le moins rentable ? Et quels moyens  semi-professionnels étaient nécessaires pour cette action de pyromane ? Et pourquoi mettre également le feu à une pharmacie qui servait les résidents  plutôt modestes de ce quartier déshérité ? Quel message politique exprime-t-on  ainsi ?
  • Bref, les militants du Black Block, quel que soit leur âge, doivent quitter l’adolescence attardée et se rendre compte que le combat  contre les pouvoirs injustes commence par la pensée, la raison, les faits et les arguments. Jouer avec la violence c'est jouer sur le seul terrain où ils  sont les plus forts, c’est jouer leur jeu. L’action du style d’Intifada peut  être le seul recours pour des Palestiniens désespérés, mais, en Europe, il existe encore d’autres moyens d’opposition politique. Il faut les inventer,  les explorer, les développer.

Que faire?

L’année 2008 fut un vrai  tournant, avec deux événements de très grande portée qui changent, petit à  petit, la vision du monde que peuvent avoir la plupat des gens :  l’effondrement financier, et l’attaque israélienne contre Gaza. Les  répercussions s'en feront de plus en plus sentir. Elles préparent le terrain  pour l’opposition massive des peuples aux puissances financières et militaires  qui dirigent l’Occident et qui s’efforcent toujours, à travers l’Otan en  particulier, d'imposer leur domination au monde entier. Il y a des indices que  le pouvoir reconnaît le danger et prépare des technologies de répression pour  contrer les révoltes à venir. Il est urgent de fournir des alternatives  politiques en termes de programmes et d’organisation. Si les manifestations de  masse sont vulnérables à la répression policière et aux casseurs, il faut  inventer d’autres moyens plus variés et plus flexibles pour communiquer les  uns avec les autres afin d' élargir un mouvement cohérent capable de combattre  la militarisation de la société et de construire une économie centrée sur les  véritables besoins des êtres humains. En tout cas, toute manifestion future  contre l’Otan doit se doter de son propre service d’ordre. On ne peut pas  mélanger des manifestants pacifiques avec les casseurs qui cherchent ce que  cherche la police : les combats violents.

 

Source : http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&c...

19/03/2009

Au programme

37169074_p.jpg

06/03/2009

Crise bancaire: la prochaine déferlante arrive d'Europe de l'Est

par William Engdahl
Les banques européennes auront à faire face, dans les mois qui viennent, à une déferlante de pertes totalement inédite dont, à ce jour, il n’a été tenu compte dans aucun plan d’aide gouvernementale. Contrairement aux pertes des banques américaines qui trouvent leur origine dans leur exposition au phénomène des prêts hypothécaires de mauvaise qualité dans l’immobilier et autres prêts titrisés, le problème des banques d’Europe occidentale, en particulier, en Autriche, Suède et peut-être Suisse, est issu du volume massif de prêts consentis dans les années 2002-2007, période durant laquelle les taux d’intérêts internationaux étaient extrêmement bas, en particulier pour la clientèle des pays de l’Europe de l’Est.
 
Les problèmes en Europe de l’Est, problèmes qui émergent en ce moment dans toute leur ampleur, sont, pour ainsi dire, une conséquence indirecte des politiques monétaires très « laisser-faire » de la Fed sous Greenspan, de 2002 à 2006, période durant laquelle les actifs de Wall Street soutenus par la titrisation, selon le procédé (NDTT lire « la combine ») de Ponzi, décollaient.

La dangerosité de ces emprunts Est-européens se révèle maintenant que la récession économique globale en Europe de l’Est comme de l’Ouest force les banques occidentales à se retirer, refusant le renouvellement des prêts ou le refinancement des crédits, laissant des milliers d’emprunteurs avec des dettes d’emprunt impossibles à payer. La dimension de cette crise émergeante de l’emprunt en Europe de l’Est éclipse tout ce que l’on a pu imaginer jusqu’à présent. Ceci obligera à poser un regard nouveau sur toute la question de la nationalisation des banques dans les semaines qui viennent, indépendamment des espoirs entretenus par certains politiciens dans certains partis.

La Société de Rating de Crédit Moody vient tout juste d’annoncer qu’elle « pourrait » rétrograder un nombre de banques occidentales largement exposées du côté de l’Europe de l’Est. Après cette annonce, l’Euro est descendu à son taux le plus bas depuis 2 mois et demi, par rapport au Dollar.

Le rapport de Moody mentionne particulièrement des banques d’Europe de l’Est appartenant à des banques d’Europe occidentale et incluant spécifiquement Raiffeisen Zentralbank Oesterreich et la suédoise Swedbank. L’avertissement public de Moody va obliger les banques occidentales qui ont des filiales en Europe de l’Est à rendre radicalement plus strictes les conditions de prêts à l’Est, juste au moment où c’est le contraire qui est nécessaire pour éviter un effondrement de la croissance économique et provoquer une réaction en chaîne dans la cessation des remboursements. Les banques occidentales sont prises dans un cercle maléfique.

D’après mes sources bien informées de la City à Londres, ces nouvelles préoccupations à propos de l’exposition des banques aux problèmes de l’Europe de l’Est vont déterminer la nouvelle déferlante de la crise financière globale dont ils pensent qu’elle peut être plus dévastatrice que l’effondrement des sub-primes titrisés qui ont déclenché toute la crise de la confiance.

Le résultat de l’avertissement de Moody, c’est que les banques d’Europe de l’Ouest vont maintenant se montrer sélectives dans le soutien accordé à leurs filiales. Le rapport de Moody indique que « les banques des pays associées à des risques systémiques importants pourraient faire face à un soutien réduit ». Les gouvernements de l’Europe de l’Ouest peuvent également établir des règles pour s’assurer qu’il soit interdit aux banques qui reçoivent le soutient de l’Etat, d’aider leurs filiales étrangères. Ceci est déjà le cas pour les banques grecques avec le gouvernement grec. Le résultat est l’aggravation notoire d’une situation déjà mauvaise.

L’ampleur des risques est renversante

Les montants des prêts à risques concernent essentiellement des banques italiennes, autrichiennes, suisses, suédoises et pense-t-on, allemandes. Quand les pays de l’ex Union Soviétique et du pacte de Varsovie ont déclaré leur indépendance au début des années 90, les banques d’Europe occidentale se sont précipitées pour acheter à bas prix les principales banques des principaux pays de l’Est nouvellement indépendants. Au moment où la baisse des taux d’intérêt américains après la crise boursière de 2002 poussait les taux d’intérêt mondiaux vers de nouvelles baisses, les facilités de crédit favorisaient, au-delà des frontières, les prêts à hauts risques en devises étrangères. Dans des pays comme la Hongrie, les banques suisses et autrichiennes promouvaient des prêts hypothécaires exprimés en francs suisses avec des taux d’intérêts significativement plus bas. Le seul risque à l’époque : que la devise hongroise soit dévaluée, forçant les propriétaires en Hongrie à rembourser parfois le double de leurs mensualités en francs suisses. C’est exactement ce qui s’est passé durant les derniers 18 mois au moment où les banques et les fonds occidentaux ont radicalement réduit leurs investissements spéculatifs dans les pays de l’Est, pour rapatrier le capital vers les sièges centraux des banques, mis en sérieuse difficulté par la catastrophe bancaire américaine. Dans le cas du Zloty polonais, son cours a chuté de 50% dans les derniers mois. Le volume de l’emprunt-logement en devises étrangères existant en Pologne n’est pas connu, mais Londres estime qu’il pourrait être énorme.

Dans le cas des banques autrichiennes, le pays assiste à nouveau à la crise des institutions de crédit viennoises de 1931 qui par réaction en chaîne, s’était étendue aux banques allemandes et avait conduit l’Europe continentale à la crise économique de 1931-33. Lors de la récente réunion européenne des ministres des finances à Bruxelles, le ministre des Finances Josef Pröll aurait, d’après certaines informations, plaidé auprès de ses collègues l’obtention d’une aide de 150 milliards d’euros pour les banques d’Europe de Est. Les banques autrichiennes, à elles seules, ont prêté là 230 milliards d’euros, soit l’équivalent de 70% du PNB autrichien. La plus grande banque autrichienne, propriété à son tour, de l’italienne « Uncredito » associée à l’allemande « HypoVereinbank », font face à ce que la presse viennoise appelle un « Stalingrad monétaire » en ce qui concerne son risque d’exposition à l’Est.

Une amère ironie de l’histoire veut qu’au cours de sa vague de fusions des dernières années, la banque Austria a racheté la viennoise Creditanstalt.

D’après des estimations publiées dans la presse financière viennoise, si seulement 10% des prêts autrichiens venaient à se trouver en difficulté de remboursement dans les prochains mois, cela « mènerait à l’effondrement du système financier autrichien ». La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BRED) à Londres, a estimé que les dettes douteuses à l’Est excèderont les 10% et « pourraient atteindre 20% ».

D’après certaines informations, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a rejeté catégoriquement toute idée de fond européen d’aide aux pays de l’Est, déclarant qu’il ne s’agit pas d’un problème allemand. Il pourrait le regretter si la crise s’étend aux banques allemandes générant des coûts beaucoup plus importants pour le contribuable allemand. L’un des aspects les plus frappants de la crise actuelle dont le début remonte à l’été 2007, est l’évidence croissante de l’incapacité des principaux ministres des Finances et des banques centrales de Washington à Bruxelles en passant par Paris, Frankfort et Berlin, à traiter la crise avec fermeté.

Le bureau londonien de la banque américaine d’investissements Morgan Stanley à rendu un rapport d’estimation du total des prêts consentis par les banques européennes aux pays de l’Est. D’après ce rapport, l’Europe de l’Est a emprunté à l’étranger un total de plus de 1.7 mille milliards de dollars venant essentiellement de banques Ouest européennes. Beaucoup de ces emprunts ont été faits à court terme, c’est-à-dire à moins d’un an. En 2009, les pays de l’Est doivent rembourser ou renouveler quelques 400 milliards de dollars, largement 33% du total de leur PNB. Etant donné que la récession s’affirme, les chances que cela se passe diminuent de jour en jour. A présent, sous l’effet des pressions politiques et financières internes, les banques occidentales refusent le renouvellement de ce genre de prêts. Les fenêtres de crédit à l’Est qui étaient, il y a deux ans encore, la source d’une explosion des profits pour les banques d’Europe occidentale, viennent de se refermer d’un coup.

Même la Russie qui, il y a un an, possédait 600 milliards de dollars de réserves de devises, se trouve en situation difficile. Les grandes compagnies russes doivent rembourser ou renouveler pour 500 milliards de dollars cette année. Depuis le mois d’août, la Russie a subi une saignée de 36% de ses réserves de devises en défendant le rouble.

En Pologne, 60% des prêts hypothécaires sont en francs suisses. Le zloty polonais vient de perdre la moitié de sa valeur contre le franc suisse. La Hongrie, les Balkans, les pays Baltiques et l’Ukraine souffrent tous des variantes de la même histoire. Comme dans un acte de folie collective – des prêteurs comme des emprunteurs - ils suivent la débâcle américaine. Cette crise, pour les banques européennes, vient s’ajouter à leurs pertes dans la crise des valeurs américaines de l’immobilier. Voilà ce qui induit la prochaine déferlante de la crise qui va frapper. Presque toutes les dettes du bloc de l’Est sont entre les mains de l’Europe de l’Ouest, particulièrement les banques autrichiennes, suisses, grecques, italiennes et belges. Les européens représentent un étonnant 74% du portefeuille d’emprunts de 4.9 mille milliards de dollars des marchés émergents. Ils sont cinq fois plus exposés à cette crise que les banques américaines ou japonaises et l’effet de levier peut être de 50% d’après le FMI.

Que cela prenne des mois ou juste des semaines, le système financier européen est confronté à un défi majeur et la situation est rendue plus compliquée du fait qu’au moment ou les règles de la Banque Centrale Européenne ont été mises au point, à la fin des années 90, les gouvernements ne sont pas arrivés à se mettre d’accord pour abandonner la totalité des pouvoirs bancaires nationaux à ce nouvel organisme (BCE). Le résultat, c’est que devant ce premier défi de la BCE dans une crise systémique, la banque est incapable d’agir de la même manière que, par exemple, la Réserve Fédérale et de jouer le rôle de prêteur en dernier recours ou encore, d’inonder le marché d’incitatifs « d’urgence ».

D’après certaines estimations, la Banque Centrale Européenne devrait déjà ramener les taux à zéro pour ensuite acheter des obligations et des « Pfandbriefe » à très grande échelle. Elle est limitée par des contraintes d’ordre géopolitique – un véto Hollande/Allemagne – et le Traité de Maastricht. La BERD estime que l’Europe de l’Est à besoin de 400 milliards d’euros pour couvrir les prêts et consolider le système de crédit.

Les gouvernements européens aggravent les choses. Certains d’entre eux font pression sur leurs banques pour qu’elles se retirent, supprimant leurs relations avec leurs filiales de l’Europe de l’Est. Athènes a ordonné à ses banques de sortir des Balkans. Les sommes nécessaires sont au-delà des limites du FMI qui a déjà soutenu la Hongrie, la Lettonie, la Biélorussie, l’Islande, et le Pakistan – et prochainement la Turquie - et épuise rapidement ses propres 155 milliards d’euros de réserve, ce qui le force à vendre ses réserves d’or pour renflouer son cash.

Les récents 16 milliards de dollars de sauvetage du FMI pour l’Ukraine se sont effilochés. Le pays – qui fait face à un tassement de 12% de son PNB après l’effondrement des prix de l’acier – va vers la cessation de paiements, laissant Unicredit, Raffeisen et ING affronter le désastre. Le gouverneur de la banque centrale de Lettonie a déclaré son économie « cliniquement morte » après qu’elle ait rétréci de 10,5% au 4e trimestre. Des manifestants se sont attaqué au ministère des Finances et ont pris d’assaut le parlement.

Le plus alarmant, c’est peut-être que les institutions européennes ne disposent d’aucun cadre pour traiter la question. Le jour où ils décident de ne pas sauver l’un de ces pays, ce sera l’élément déclencheur pour une crise massive dont la contagion s’étendra dans l’Union Economique.

Ce qui est clair, à présent, c’est que pour des raisons politiques mesquines, Berlin ne sauvera pas l’Irlande, l’Espagne, la Grèce et le Portugal si l’effondrement de leurs bulles de crédit les mène à une augmentation des cessations de paiements. Ni ne sauvera l’Italie en acceptant les projets d’émission « d’obligations européennes » si le marché de la dette venait à boycotter la dette publique explosée de l’Italie atteignant 112% de son PNB de l’année qui vient tout juste d’être revu à 101%.

Traduit par Anne Bienfait pour Investigaction, révisé par Magali Urbain.

Source: www.globalresearch.ca
 

13/02/2009

Israël a bien utilisé dans la bande de Gaza des armes à Uranium Appauvri

Mise en ligne le : 12 février 2009

L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) a poursuivi son enquête sur les 1000 bombes guidées GBU-39 livrées à Israël par les États-Unis quelques semaines avant l’opération « Plomb durci » contre Gaza. Cette enquête confirme l’essentiel des allégations initiales de l’association.


 

Dans un article publié le 4 janvier 2009 sur son site www.acdn.net, article largement diffusé et repris par de nombreux sites, ACDN dénonçait l’emploi de bombes GBU-39, dès le début de « Plomb durci », par l’armée de l’air israélienne, en affirmant qu’elles contenaient de l’uranium appauvri. Métal radioactif et poison chimique, l’uranium appauvri, lorsqu’il est inhalé ou ingéré sous forme de micro- ou nanoparticules, s’attaque à l’ADN des cellules et au génome humain. Utilisé pour durcir des munitions, il est pyrophorique (incendiaire) à l’impact, mais aussi gravement pathogène, cancérigène et tératogène à moyen et à long terme. Employer de telles armes au sein d’une population sans tenir compte de ces effets bien connus de l’UA, c’est prendre sciemment le risque d’un génocide. D’où le titre de l’article du 4 janvier : A Gaza, le génocide à l’Uranium Appauvri a commencé, et l’appel d’ACDN à cesser le massacre.

Réactions

La « communauté internationale », officielle comme antinucléaire, ne semblant pas réagir à ce cri d’alarme, sinon pour le mettre en doute, ACDN a constitué et publié dès le 14 janvier un dossier plus complet sur les GBU-39 Génocide à l’Uranium Appauvri à Gaza : le dossier. Le 18 janvier, le cessez-le-feu venant d’être proclamé par Israël, le président d’ACDN écrit au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, pour lui demander d’ouvrir au plus vite une enquête sur la présence de matières radioactives dans la bande de Gaza et de prendre, s’il y a lieu, des mesures d’urgence pour neutraliser si possible ces matières ou du moins protéger les Gazaouis et leurs voisins de la radioactivité. Il suggère de confier cette enquête au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), qui a déjà enquêté sur ce sujet dans les Balkans et qui a su trouver de l’uranium appauvri là où il y en avait.

De leur côté, les ambassadeurs des pays arabes accrédités en Autriche font remettre le 19 janvier, par le Prince Mansour Al-Saud, une lettre à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique dans laquelle ils s’inquiétent de l’information « médicale et médiatique » selon laquelle « des traces d’uranium appauvri ont été trouvées dans des victimes palestiniennes ». C’est en effet ce que le Dr Mads Gilbert, l’un des médecins norvégiens travaillant à l’hôpital Al-Chifa de Gaza, avait affirmé dès le 31 décembre 2008. Ils demandent à l’AIEA de mener « une enquête radiologique et physique en vue de vérifier la présence d’uranium appauvri dans les armes utilisées par Israël dans la bande de Gaza. » L’AIEA fait rapidement savoir qu’elle agrée la demande et va mener l’enquête. Ce qui écarte le PNUE de cette mission.

A ce jour (12 février 2009), l’AIEA n’a pas encore remis de rapport. Il est vrai qu’avant même la venue des enquêteurs sur le terrain, le porte-parole du gouvernement israélien a assuré qu’ils ne trouveraient rien. Précédemment, le chef d’état-major de Tsahal avait commencé par nier, le 13 janvier, l’usage de bombes au phosphore blanc avant d’être obligé de le reconnaître le 20 janvier, en se repliant sur une deuxième ligne de défense : "ce sont des armes autorisées". Oui, tout juste tolérées, mais pas sur des civils.

Sans attendre les résultats d’expertise de l’AIEA, ACDN a poursuivi son enquête sur les GBU-39, et abouti à rassembler les précisions suivantes.

Précisions

De « source bien informée », les GBU-39 livrées à Israël représentent une toute nouvelle génération de bombes guidées. Leur enveloppe est constituée d’un alliage métallique C/UA à base d’uranium appauvri (80 %), dans lequel le tungstène est remplacé par du carbone (20 %). A première vue, le carbone peut sembler plus fragile et plus friable que le tungstène, donc moins recommandé pour entrer dans la composition d’une enveloppe métallique chargée d’assurer la pénétration des bombes en profondeur, dans un terrain, un immeuble ou un bunker, à travers du béton armé et d’autres obstacles multiples et résistants. En fait, c’est l’inverse.

D’une part, en effet, il s’agit d’un carbone très particulier, issu directement des laboratoires militaires de Los Alamos, en liaison avec la recherche en nanomatériaux et structures de métaux, tant universitaire que privée, qui a mis au point un nouveau "type de carbone" à structures moléculaires renforcées : les fullerènes. Aussi résistants que le diamant, les fullerènes se présentent extérieurement sous forme de suie noire et se mélangent aisément à d’autres métaux, en l’occurrence l’uranium appauvri.

D’autre part, la « friabilité » du carbone permet d’obtenir un alliage métallique formant des milliers d’échardes, selon un tout nouveau procédé de fabrication qui fait intervenir ce qu’on nomme le "frittage fragmentaire". Le métal (alliage 20/80 C/UA) ne présente pas une véritable "masse homogène" ; un réseau de microfissures volontaires facilite sa fracture en éclats minuscules ou « échardes de métal », dont le « rayonnement » se trouve en outre renforcé par le type d’explosif utilisé dans les GBU.

Selon les dernières informations obtenues par ACDN, la charge explosive des GBU-39 utilisées par Israël lors de l’opération « Plomb durci » ne serait pas de même composition que le DIME (Dense Inert Metal Explosive) qui se trouve, à raison de plus de 80 kg par unité, dans les Mk-82, des bombes de 500 livres ayant servi de base aux GBU-39, et qui ont aussi été utilisées à Gaza. La confusion entre les deux est possible, et le sort des victimes, quasiment identique. L’explosif de ces GBU-39 serait une nouvelle formulation de perchlorate (produit hautement cancérigène) avec un ajout de poudre de carbone micromolléculaire (à la place de l’alumine) et d’un « booster » à base de poudre d’UA. Le rôle de cet explosif hyper puissant est d’assurer une grande vélocité aux "échardes de métal", lesquelles s’enflamment du fait qu’elles contiennent de l’Uranium Appauvri pyrophorique, mais seulement après impact sur leur « cible », où le frottement fournit l’élévation de température nécessaire. "Préformatées en forme d’aiguilles", les minuscules échardes s’enfoncent dans tout de ce qui se trouve sur leur passage. Elles traversent les corps humains de part en part et seul le béton les arrête à une profondeur d’environ un mètre (de 0,85 m à 1,15 m). Ensuite, elles brûlent, en dégageant un maximum de chaleur et un minimum de fumées... et ce en raison des "mini impacts largement répandus autour de la cible".

Les GBU-39 utilisées lors de l’intervention israélienne, ont une propriété supplémentaire : elles disposent d’un système de mise à feu complémentaire qui force l’explosion en cas de mauvais fonctionnement du système primaire d’armement à l’impact. La bombe explose donc de toute façon dans les secondes ou les minutes qui suivent son contact avec la cible, quelle que soit celle-ci. Ainsi, le matériel est-il assuré de disparaître après intervention. On ne pourra trouver aucun reste de GBU-39, ni intacte, ni en morceaux. Juste un peu de poudre noire.

Ces nouveaux matériaux composites, les autres caractéristiques des GBU déjà décrites dans nos articles précédents, et l’ensemble du dispositif de mise en œuvre, assurent aux GBU un "service multiple" de destruction et de morbidité : - pénétration en profondeur des cibles les mieux protégées (bétons à hautes, très hautes ou ultra hautes performances ; blindages épais en acier, ou en acier renforcé à l’UA) ;

  explosion différée jusqu’à la profondeur voulue et programmée ;

  explosion ultérieure et autodestruction de l’engin, dans le cas où le dispositif primaire de mise à feu a échoué ;

  destruction « classique », par effet de souffle, de la cible, depuis l’intérieur même ;

  projection d’échardes métalliques dans les corps inertes ou vivants situés à l’intérieur ou à la périphérie de la cible, avec effet de « décapitation » ou d’ « amputation » sur les corps humains ;

  crémation externe et interne des corps, les échardes métalliques devenant elles-mêmes des brandons ;

  chez les blessés survivants, impossibilité de distinguer les éclats métalliques et de les extraire par une opération chirurgicale ;

  réduction de la durée de survie des blessés et des brûlés, par empoisonnement interne, radiotoxique et chimique, dû à l’uranium appauvri ou à ses descendants ;

  contamination radioactive de l’environnement naturel par dispersion, sur les lieux mêmes des explosions et au-delà, de nanoparticules d’uranium appauvri et d’autres radionucléides issus de l’uranium ;

  atteintes au génome de la population cible. L’innovation meurtrière des marchands d’armes défie l’imagination. Tout comme leur capacité à faire disparaître l’uranium appauvri de leurs nomenclatures, à esquiver les questions embarrassantes, voire à se trouver des alliés inattendus.

L’art de l’esquive

Les GBU sont construites aux Etats-Unis par la firme Boeing dans son usine de Saint Louis (Missouri). Sachant cela, un citoyen américain resté « sceptique » devant les assertions d’ACDN a demandé au Ministère de la Défense (DOD) des Etats-Unis s’il y avait ou non de l’uranium appauvri dans les GBU-39. En attendant la réponse du ministère - qui n’est toujours pas arrivée - il a posé au responsable de la communication de Boeing la question suivante : « L’usine Boeing de Saint Louis a-t-elle une licence du Ministère de l’Energie (DOE) pour détenir ou traiter de l’uranium appauvri ? » (« Does the Boeing facility in St. Louis have a DOE license for holding or handling depleted uranium ? »). Il a reçu cette réponse : « Boeing n’a pas de licence, étant donné qu’il n’y a pas d’activité relative à l’uranium appauvri dans notre usine de Saint Louis/Saint Charles. » ("Boeing does not have a license as there is no depleted uranium activity at our St. Louis/St. Charles facility.")

Cependant, malgré ses allures de démenti, cette réponse n’implique nullement qu’il n’y ait pas d’uranium appauvri dans les GBU-39 : leur « construction » à Saint Louis peut se limiter au montage de pièces détachées, elle n’implique ni hauts fourneaux, ni fonderie pour les alliages métalliques, ni même l’usinage des pièces. S’il fallait remonter la piste de l’uranium appauvri présent dans l’enveloppe des GBU-39 jusqu’aux lieux où il est fondu en alliage et où la coque est usinée, sans doute faudrait-il s’adresser d’abord aux laboratoires de l’armée américaine (en particulier à ceux de Los Alamos, en pointe dans la métallurgie et les nano-technologies), à la firme Westinghouse qui fournit l’uranium des centrales nucléaires, ou encore à l’un de ses sous-traitants. Gageons que le « secret défense » ou le « démenti » pur et simple trouveront alors à s’exercer. Aux Etats-Unis comme ailleurs, ce sont les militaires qui financent, gèrent et contrôlent tout ce qui a trait aux armements. Y compris par le mutisme ou la désinformation.

Retour à l’humain

Phosphore blanc, DIME, tungstène, uranium appauvri... Les médecins pensent différemment des militaires et de leurs donneurs d’ordres. Seulement soucieux d’humanité, les chirurgiens présents à Gaza ont décrit les effets sur les victimes des "nouveaux types d’armes" employés : « A 2 mètres, le corps est coupé en deux ; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d’aiguilles. » Les blessés survivants « n’ont aucune trace de métal dans le corps, mais des hémorragies internes étranges. Une matière brûle leurs vaisseaux et provoque la mort, nous ne pouvons rien faire. » (Dr Mads Gilbert, Le Monde, 12 janvier) « Quand on commence à opérer, tout semble en ordre... Mais ensuite on découvre des dizaines de minuscules particules dans tous leurs organes. On dirait qu’un certain type d’explosif ou d’obus les a dispersées partout, et ces blessures miniatures, impossible de les opérer. » (Dr. Jam Brommundt, médecin allemand travaillant à Kham Younis, au sud de la bande de Gaza)

Comment ne pas se demander avec le Dr Gilbert : « Se peut-il que cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Se peut-il qu’au XXIe siècle on puisse enfermer un million et demi de personnes et en faire tout ce qu’on veut en les appelant terroristes ? »

Et comment qualifier cette "guerre" qui fait d’un côté 14 tués (11 soldats israéliens, dont 4 victimes d’un "tir ami", et 3 civils, victimes d’un tir de roquette) et 50 blessés, et de l’autre côté, au moins 1330 tués et 5450 blessés, pour la plupart des civils, dont une moitié d’enfants ? (Source : Foreign Policy In Focus)

A un contre cent, est-ce encore un combat, ou un jeu de massacre ? Une collection de crimes de guerre ? Le début d’un génocide qui n’ose pas dire son nom et se cache derrière la mémoire d’un autre génocide ?

Un crime contre l’humanité, donc ? Israël, en tout cas, est allé trop loin.

Une guerre trop loin.

Les prochains responsables israéliens devront, dans leur propre intérêt et dans celui de leur peuple, se hâter de reconnaître -indépendamment du Hamas, qui le devrait aussi- et réparer, si tant est qu’ils soient encore réparables, les dommages humains, écologiques, économiques et politiques subis du fait de "Plomb durci" par les Palestiniens - ainsi que ceux subis par les Israéliens eux-mêmes, par effet boomerang.

Si Israël n’y vient pas de lui-même, il faudra que la justice et la "communauté internationale" l’y obligent. Sinon, ce sera la porte ouverte à toutes les folies militaires, massacres nucléaires compris.

Nous en appelons au bon sens, au sens de la justice et à l’humanité de chacun.


Enquête : Israël a bien utilisé dans la bande de Gaza des armes à Uranium Appauvri" ⓒACDN, 12 février 2009.

Reproduction partielle ou complète de cet article autorisée sous réserve de renvoyer à la source : www.acdn.net, d’activer les liens et d’en informer la rédaction.


Signer la pétition pour l’abandon et l’interdiction universelle des armes à UA

http://acdn.france.free.fr/php_petitions/index.php?petiti...

 

03/02/2009

Le violoniste dans le métro

Histoire vraie qui fait réfléchir...
 

Un musicien de rue était debout dans l'entrée de la station L'Enfant Plaza du métro de Washington DC. 
Il a commencé à jouer du violon. 
C'était un matin froid, en janvier dernier. 
Il a joué durant quarante-cinq minutes. 
Pour commencer, la chaconne de la 2e partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et de nouveau Bach. 
A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur boulot.

Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait. 
Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant.
Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot. 
Quelques minutes plus tard, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher.. 
Il était clairement en retard.

Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. 
Sa mère l'a tiré, pressée mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste. 
Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas. 
Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien. 
Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants. 
Et les parents, sans exception, les ont forcés à bouger.

Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps. 
Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche. 
Il a récolté 32 dollars. 
Quand il a eu fini de jouer, personne ne l'a remarqué. 
Personne n'a applaudi.  
Une seule personne l'a reconnu, sur plus de mille personnes.

Personne ne se doutait que ce violoniste était Joshua Bell, un des meilleurs musiciens sur terre. 
Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius de 1713 valant 3,5 millions de dollars !
Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.

C'est une histoire vraie. 
Joshua Bell jouant incognito dans une station de métro a été organisé par le « Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens. 

Les questions étaient :  
  • dans  un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la  beauté ?
  • Nous  arrêtons-nous pour l'apprécier ?
  • Pouvons-nous reconnaître le talent dans un contexte  inattendu ?


Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être : 
si nous n'avons pas le temps pour nous arrêter et écouter l'un des meilleurs musiciens au monde jouant quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, à côté de combien d'autres choses exceptionnelles passons-nous ?

Source (et vidéo) :

http://blog.zwatla.com/violon/2008/09/30/joshua-bell-dans...

 

 

21/01/2009

Investiture d'Obama : Glissade à Wall Street. où sont passés tous les créanciers ?

«Quand donc serons-nous ?»

par Michel Chossudovsky

 

 

Sous-titre «Quand donc saurons-nous ?» :  «When Will We Ever Learn?» : phrase tirée d'une chanson «Where Have all the Flowers Gone» composée par Pete Seeger

Source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid...

Une atmosphère d'espoir et d'optimisme prévaut dans tout le pays. Le régime Bush est parti. Un nouveau Président est à la Maison Blanche.

 

Pendant que les États-Unis ont les yeux rivés sur la télévision diffusant en direct l'investiture présidentielle de Barack Obama, les marchés financiers dérapent.

 

Une grande « correction du marché » s’est produite. À l’abri des yeux du public, pratiquement inaperçue, s’est déroulée une nouvelle étape de la crise financière.

 

Immédiatement après l'investiture, le Dow Jones a plongé, affectant largement le cours des actions des plus grandes institutions financières.

 

La valeur de la cote boursière des grandes banques de Wall Street a fortement baissé. Royal Bank of Scotland a chuté de 69 pour cent dans les échanges à New York.

 

Cotes apparentés

Symbole

Cours

Change

Bank of America Corp

5,10

-2,08

Bank of NY Mellon CP

19,00

-3,96

Citigroup Inc

2,80

-0,70

Fifth Third Bancorp

4,22

-1,21

JP Morgan Chase & Co

18,09

-4,73

Source : Yahoo

 

Les déboires et la valeur comptable des pertes des grandes banques étaient connus bien avant la cérémonie d'investiture du Président Obama.

 

Alors, pourquoi maintenant ?

 

L'investiture du président Obama devrait donner confiance aux marchés financiers. Il s’est produit exactement le contraire.

 

Il n'y avait rien de spontané ni d’accidentel dans l’effondrement des valeurs boursières des banques.

 

Le discours du président Obama à l'extérieur du Capitole avait été rédigé à l'avance. Son contenu était soigneusement préparé.

 

Le président Obama a fait une référence explicite aux malheurs de l'économie mondiale, tout en soulignant que : « sans un œil vigilant, le marché peut échapper à tout contrôle. »

 

M. Obama a prévenu du fait que la reprise économique pourrait être difficile et que la nation doit choisir « l'espoir à la peur, l'union pour l’objectif au conflit et à la discorde » afin de surmonter la pire crise économique depuis la Grande Dépression. (Associated Press, 20 janvier 2009)

 

Il y avait de grandes attentes à Wall Street. De nombreux courtiers de Wall Street, qui n’avaient pas connaissance du contenu du discours d’Obama, avaient « parié » que les déclarations du président Obama contribueraient à stabiliser les marchés financiers.

 

Ceux qui ont rédigé le discours d’Obama étaient pleinement conscients de ses éventuelles répercussions financières.

 

Les grands espoirs sur le détail de la manière dont la nouvelle administration abordera la montée de la crise bancaire et l'économie défaillante ont été refroidis après le discours d'investiture. (Reuters, 20 janvier 2009)

 

Ce n’est pas un hasard si le président de la Securities and Exchange Commission, Christopher Cox, nommé par Bush en 2005, a démissionné le jour même de l'investiture présidentielle, entraînant un grand vide pour l'adoption des décisions cruciales de la réglementation financière. Son successeur, Mary Shapiro, ne prendra ses fonctions qu’au terme des longues auditions d’approbation au sénat.

 

Ceux qui avaient une connaissance préalable, et/ou avaient obtenu des informations, du texte du discours d'Obama, et qui avaient la possibilité de « mettre le marché en mouvement » au bon moment et au bon endroit, avaient tout à gagner dans la conduite de grandes opérations spéculatives sur les marchés boursiers et des échanges de monnaie.

 

Des opérations spéculatives de ce genre étaient-elles planifiées à l'avance pour le 20 janvier ? (Voir la vidéo)

 

Y a-t-il eu un effort concerté et délibéré pour « court-circuiter le marché » le jour même de l'investiture présidentielle ?

 

Sur les marchés des changes, le mouvement a été inversé, le dollar US était en hausse, l'euro, la livre sterling et le dollar canadien en chute libre. Le gouverneur de la Banque centrale du Canada a choisi la date de l'investiture présidentielle pour annoncer la réduction du taux directeur, apparemment dans une « enchère pour stimuler l'économie et relancer le prêt au consommateur et aux entreprises. » Impact : la valeur du dollar canadien a diminué de façon spectaculaire par rapport au billet vert. 

 

Où sont allés tous les créanciers ?

 

Les plus grandes institutions financières seraient en eaux troubles et endettées envers des créanciers anonymes. Depuis le déferlement de la crise financière, l'identité des créanciers reste un mystère.

 

Au fil des ans, l'establishment financier privé a instauré des hedge funds (fonds de placement, littéralement fonds de couverture et/ou spéculatifs) toujours enregistrés au nom de particuliers fortunés. De grandes richesses ont été transférées des grandes institutions financières vers ces hedge funds appartenant au privé, qui échappent largement à la réglementation gouvernementale.

 

Pourquoi les banques sont-elles endettées ? Envers qui ? Sont-elles les victimes ou les bénéficiaires ? Sont-elles les débiteurs ou les créanciers ?

 

Au fil des ans les plus grandes banques des États-Unis se sont séparées d’une partie de leurs bénéfices excédentaires en faveur de divers groupes de mandataires financiers : hedge funds, comptes dans les paradis fiscaux sous les tropiques, etc.

 

Bien que ces transferts de milliards de dollars soient transférées par voie électronique d'une entité financière à une autre, l'identité des créanciers n'est jamais mentionnée. Qui ramasse ces dettes de plusieurs milliards, qui sont les principaux responsables de la manipulation financière ?

 

Selon toute probabilité, l'effondrement de la valeur boursière des actions bancaires était connu d'avance. Les banques avaient déjà transféré en toute sécurité leur butin dans un paradis fiscal.

 

Les banques sont en grande difficulté après avoir reçu les centaines de milliards de dollars de l'argent des opérations de sauvetage.

 

Où est passé l’argent des opérations de sauvetage ? Qui encaisse les multi-milliards de dollars de l’argent des opérations de sauvetage du gouvernement ? Ce processus contribue à une concentration sans précédent de la fortune privée.

 

La presse reconnaît l'existence des milliards de dollars de la « dette interbancaire. » Mais pas un mot n’est dit sur les créanciers.

 

Il y a un créancier pour chaque débiteur.

 

Est-ce de l'argent que les élites se doivent à elles-mêmes ?

 

En fin de compte, ceux qui détiennent ces billions vont, à leur façon, «recoller les morceaux». Leur énorme fortune monétaire sera convertie en actifs par des acquisitions d’entreprises en faillite.


 

 

 

Le réveil au lendemain de l’investiture présidentielle  

Et, au lendemain des espoirs et des promesses de l'investiture présidentielle, la classe moyenne étasunienne qui avaient investi dans des actions bancaires « sûres » en viendra à réaliser une fois de plus qu’une partie de ses économies de toute une vie ont été confisquées.  

 


Texte original en anglais : Obama Inauguration: Slide on Wall Street. Where have all the Creditors Gone?..., publié le 20 janvier 2009.

Traduction: Pétrus Lombard. Révisée par Mondialisation.ca.

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 11 langues).    

Téléphones portables, gadget de destruction massive : les preuves

Les preuves scientifiques définitives des dangers pour la santé de la téléphonie mobile (téléphone portable, antenne-relais, WiFi, Wimax, Bluetooth, DECT...) : le Rapport BIOINITIATIVE
http://www.robindestoits.org/Les-preuves-scientifiques-de...

Combien de temps encore avant que vous balanciez ces merdes ???

 

19/01/2009

Génocide à l’Uranium Appauvri à Gaza : le dossier

Pour lire un dossier très complet sur le sujet ainsi que sur l'utilisation : http://acdn.france.free.fr/spip/article.php3?id_article=4...

je vous mets ici simplement la conclusion, mais il est important de tout lire

Conclusion

Aujourd’hui, la charge de la preuve n’appartient plus aux simples citoyens ou aux observateurs civils. C’est aux armées israéliennes, américaines, françaises, russes et autres de démontrer qu’aucune des armes qu’elles emploient n’est radioactive. Car ce sont, répétons-le, des armes triplement criminelles : en tant qu’armes de guerre ; en tant qu’armes génocidaires ; en tant qu’armes écocidaires.

Et c’est aux journalistes, aux scientifiques, aux institutions internationales d’enquêter sur place pour faire la lumière. En fait, on devra chercher à Gaza, une fois revenue « la paix », non seulement de l’U238 (qui compose à 98 % l’Uranium appauvri) mais encore plusieurs autres actinides (y compris du plutonium) présents dans les déchets de combustion, car il apparaît que l’uranium appauvri dont se sert l’armée américaine pour fabriquer ses armes à UA n’est pas de l’UA issu directement du processus d’enrichissement. Alors, si nos hypothèses se confirment, l’opération « Plomb durci » se révélera pour ce qu’elle est : une opération employant des armes radioactives - des armes génocidaires.

Pour qui ne se pose pas les bonnes questions, le nom même de l’opération représente une énigme. Pourquoi donc « Plomb durci » ? Etrange, non ? Pourquoi pas « Stop Hamas », « Gaza Freedom » ou « Peace for Ever » ? Et qu’est-ce que pourrait bien être le « Plomb durci » ?

La bonne question est : Qu’est-ce qui peut être aussi lourd que du plomb, voire davantage, mais bien plus dur ?

Réponse : De l’uranium.

Comme pour la « lettre volée » d’Edgar Poe, invisible car posée sur la cheminée sous les yeux mêmes des enquêteurs, il arrive que la signature du crime soit donnée en même temps que le crime.

Il arrive que les stratèges s’amusent beaucoup. Leur cynisme est sans borne.

Aux dernières nouvelles, ce 13 janvier 2009, selon Serge Dumont, envoyé du Temps à Tel-Aviv, « l’armée israélienne affirme avoir détruit 225 souterrains. Il en existerait plus de 1000 » sur le « corridor de Philadelphie ». Les 1000 GBU-39B leur étaient-elles donc destinées ? Dans ce cas, à raison d’au moins une bombe par souterrain, 225 bombes GBU-39 auraient déjà été larguées, libérant à elles seules 6,7 tonnes d’uranium - près de 30 kg par bombe. On ignore combien de GBU-39B sont tombées sur la ville de Gaza et sur le reste du territoire, mais quand le stock aura été épuisé, il y aura 30 tonnes d’uranium appauvri dans la nature de Gaza et de ses environs. On ignore combien d’autres « bunker busters » et combien d’autres types de munitions à uranium auront été utilisées. On l’a vu un tiers de gramme d’UA inhalé peut rendre gravement malade un militaire américain et le faire mourir. Il n’en faut pas davantage pour tuer à petit feu un homme, une femme ou un enfant, à Gaza, à Sderot ou ailleurs.

Il arrive que les stratèges s’amusent beaucoup. Leur cynisme est sans borne.

Le 14 janvier 2009

ACDN (Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire)

Jean-Marie Matagne, président

A.I.P.R.I. (Association Internationale pour la Protection contre les Radiations Ionisantes)

Paolo Scampa, président

Le riz Nerica - un autre piège pour les petits producteurs Africains

Les variétés de riz Nerica, obtenues par un crosiement entre des riz africain et asiatique, sont actuellement qualifiées de « plantes miracles » susceptibles d’apporter à l’Afrique une révolution verte du riz annoncée depuis bien longtemps. Une puissante coalition de gouvernements, d’instituts de recherche, de semenciers privés et de bailleurs de fonds ont engagé une grande initiative pour diffuser les semences de Nerica dans l’ensemble des rizières du continent. Tous affirment que le Nerica peut développer les rendements et assurer l’autosuffisance de l’Afrique en matière de production rizicole.Cependant, hors des murs des laboratoires, le Nerica ne s’avère pas à la hauteur de la publicité tapageuse qui en est faite. Depuis que les premières variétés de Nerica ont été introduites en 1996, les expériences ont été mitigées chez les agriculteurs, qui signalent un certain nombre de problèmes. Le plus grave problème lié au Nerica est peut-être que sa promotion s’intègre dans un mouvement plus large d’expansion de l’agrobusiness en Afrique, qui menace de faire disparaître les fondements même de la souveraineté alimentaire de l’Afrique: les petits producteurs et leurs systèmes locaux d’utilisation durable de semences.

L’histoire du riz en Afrique est longue et variée. Les agriculteurs africains ont probablement domestiqué cette céréale en même temps que les agriculteurs asiatiques, il y a 3000 ans. Les paysans africains ont développé l’espèce Oryza glaberrima tandis que les paysans asiatiques ont développé Oryza sativa. Cependant, il y a environ 500 ans, Oryza sativa a été introduit en Afrique, et les paysans l’ont depuis adapté à leurs systèmes de riziculture, et ont développé de nombreuses variétés locales de l’espèce asiatique, faisant de l’Afrique un important centre secondaire de sa diversité.
Bien que le riz soit rapidement devenu la plus importante culture vivrière dans une bonne partie de l’Asie, la production de riz en Afrique sub-saharienne est longtemps restée cantonnée à certaines régions du continent. Même dans ces régions, la géographie du riz a été fragmentaire. En Afrique de l’Ouest, par exemple, alors que le riz est depuis longtemps l’une des principales cultures vivrières des populations vivant en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée, il n’était qu’une culture vivrière secondaire au Bénin et au Nigéria il y a encore quelques décennies. À l’intérieur même des pays, l’importance du riz est très variable. En Côte d’Ivoire, le riz est depuis toujours un aliment de base chez les Bété de Gagnoa, mais ce n’est pas du tout le cas pour les Ivoiriens de Bonoua ou de Ferkéssédougou.

Aujourd’hui, pourtant, le riz est devenu l’une des plus importantes cultures vivrières de l’Afrique. Depuis l’époque coloniale, les gouvernements ont adopté des politiques favorisant le riz comme aliment de base pour les populations urbaines en pleine expansion. La production de riz sur le continent a augmenté, mais pas suffisamment pour suivre le rythme de la hausse de la consommation. Alors que la production rizicole en Afrique subsaharienne a connu une croissance annuelle de 3,23 % entre 1961 et 2005, la croissance annuelle de la consommation de riz a été de 4,52 % durant cette même période. Selon le Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO), [1] le niveau d’autosuffisance en riz en Afrique subsaharienne a connu une baisse, passant de 112 % en 1961 à 61 % en 2006; ce qui veut dire qu’aujourd’hui le continent s’approvisionne sur le marché international du riz pour satisfaire environ 39 % de ses besoins de consommation en riz.2 Le coût de ces importations s’élève à presque 2 milliards de dollars par an.

Pour en savoir bien plus : http://www.grain.org/briefings/?id=216