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26/05/2011

Fukushima : La contamination radioactive de l’hémisphère nord est une réalité

La pollution radioactive issue des réacteurs nucléaires en cours de désintégration de Fukushima Daiichi devient maintenant de plus en plus mesurable dans tout l’hémisphère nord, il est constaté officiellement qu’elle augmente de manière significative c'est-à-dire de plusieurs centaines de %. Une gamme de radionucléides est détectée, notamment du plutonium 239 d’AREVA , celui qui bien protégé a été expédié de France au Japon (MOX) par voie maritime et nous revient maintenant librement par voie aérienne ou océanique pour empoisonner la population et générer une pollution radioactive environnementale planétaire. La contamination radioactive en cours des pays n’est pas un mythe, mais une réalité. Afin qu’elle ne soit pas contestée par les nucléocrates, les exemples de graphes de relevés comparatifs de l’évidence plus qu’explicites sont de l’Environmental Protection Agency (EPA) du gouvernement US. Un dossier de présentation complet détaillé est disponible en Japonais, une traduction électronique permet d’en définir les grandes lignes qui n’encouragent pas à l’optimisme.

 

Lire : http://www.next-up.org/pdf/Fukushima_La_contamination_radioactive_de_l_hemisphere_nord_est_une_realite_17_05_2011.pdf

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Des sales nouvelles de Fukushima

 

- 25 mai 2011: Augmentation de la contamination radioactive à Hawaï / bore et vaches laitières. En raison de l’augmentation de la contamination radioactive à Hawaï, les producteurs de lait ont décidé de donner plusieurs fois par jour du bore à leurs vaches laitières. A Hawaï, les niveaux de contamination radioactive varient de 400 fois à 2400 fois la dose normale. Tous aux abris. Il reste à voir si le bore – qui est utilisé par l’industrie nucléaire, pour se protéger de la radioactivité – est réellement aussi efficace que les argiles et zéolites pour décontaminer le corps humain ou animal.

- 25 mai 2011: La contamination de la France métropolitaine dès le 22 mars 2011 a été cachée à la population: TCHERNOBYL BIS REPETITA? La CRIIRAD publie ce jour la carte qui prouve que la France a été contaminée dès le 22 mars 2011 :
1/ les masses d’air contaminé par les rejets radioactifs de la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI sont arrivées 2 jours avant la date indiquée par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) ;
2/ elles ont affecté les trois quarts de la France (et non pas le seul sommet du Puy-de-Dôme) ;
3/ l’activité de l’iode 131 particulaire était plus de 20 fois supérieure à celle annoncée pour le 24 mars.
Ni l’IRSN, ni les grands exploitants du nucléaire, ne pouvaient l’ignorer. Omission involontaire (mais invraisemblable) ou délibérée… mais dans quel but ?
La CRIIRAD a saisi ce jour, le Premier ministre et le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire d’une demande d’enquête sur la chronologie des faits et les différents niveaux de responsabilités. Le document en PDF est téléchargeable sur le site de la Criirad.

- 25 mai 2011: Le Japon arrête ses projections de particules radioactives émanant de Fukushima. Pourquoi? Parce que les criminels de l’AIEA ont mis fin à leur requêtes officielles. Prétexte: les projections n’étaient plus en phase avec la réalité. Quelle réalité: l’émission d’un becquerel d’iode 131 toutes les 72 heures! Sans commentaire car nous risquerions de verser dans les grossièretés.

- 25 mai 2011: Les enceintes de confinements percées comme du gruyère à Fukushima. TEPCO vient d’avouer ce qu’ils savent depuis fort longtemps: l’enceinte de confinement du réacteur 1 aurait un trou de 7 cm de diamètre tandis que l’enceinte de confinement du réacteur 2 aurait de multiples trous de 10 cm de diamètre. Rappelons que les fondements de la technologie nucléaire, sur toute la planète, stipulent que JAMAIS une enceinte de confinement ne pourrait être percée de la sorte ou tout simplement endommagée. Comme disait le poète: « ne dis jamais jamais, laisse à l’amour le soin de prononcer ces mots! ».

Pour accéder à la page présentant les nouvelles du 2 mai au 14 mai 2011: c’est ici. Nous conseillons, de plus, à toute personne intéressée par les conséquences permanentes du désastre de Fukushima de consulter le site de Next-up qui est la seule association, digne de ce nom, à travailler sur le dossier et à informer les internautes. Sans doute les associations supposées anti-nucléaires sont-elles trop petites (et donc sans moyens), ou trop institutionnalisées (et donc en attente de subventions pour leurs salariés) ou franchement infiltrées par la mafia nucléocrate.

 

 

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25/05/2011

Merci Anna

Max Richter - 02 - Maria The Poet (1913)

http://annajouy.over-blog.fr/article-parfaitement-femme-7...

 

 

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Japon : Les aventures rocambolesques continuent au surgénérateur de Monju!

 

24 mai  2011:

http://www.kokopelli-blog.org/

 

 

Ce surgénérateur est quelque peu handicapé depuis août 2010 par la chute d’une partie du couvercle de la cuve et du système de transfert complexe qui pèse 3,3 tonnes et fait 12 mètres d’envergure. Plus de détails sur le site d’Econologie avec des commentaires d’internautes. Rappelons que les surgénérateurs fonctionnent au plutonium et que leur circuit de refroidissement fonctionne au sodium liquide dont la manipulation est très délicate et qui prend feu au contact de l’air. La compagnie a tenté par 24 fois de libérer le réacteur de la présence de ces invités malencontreux et encombrants et a toujours failli et le directeur de l’unité de remplacement du combustible s’est suicidé le 11 février 2011.

Le surgénérateur de Monju dans la baie de Tsuruga est situé sur une faille sismique très active. Ce surgénérateur fut fermé le 8 Décembre 1995 suite à une fuite catastrophique de 700 kilos de sodium du circuit secondaire de refroidissement. Le 13 janvier 1996, le fonctionnaire chargé d’enquêter sur l’opération de dissimulation de cette gigantesque catastrophe se suicida en se jetant du toit de son hôtel de Tokyo. Sans commentaires. Le surgénérateur fut redémarré le 6 mai 2010 (après 15 ans de fermeture) et le 26 août 2010, le système de transfert glissa sur une peau de banane (sans doute déposée là par Ben Laden ou l’un de ses clones) et emmena dans sa chute une partie du couvercle de la cuve du réacteur. Précisons qu’une coalition de scientifiques Japonais avait exigé que ce surgénérateur ne soit pas redémarré et soit fermé à jamais.

Il a été impossible, à ce jour, de retirer le système de transfert qui a été endommagé lors de sa chute. Ce surgénérateur en vadrouille représente-t-il un danger? Surprise, surprise. Selon certains commentaires que nous avons parcourus, le réacteur ne peut pas être stoppé!! Ce n’est pas de la science-fiction, mais non, c’est l’état du nucléaire de par le monde. En mode de fonctionnement aléatoire.

 
 

Déformation de la machine de transfert en cuve
(Résultats de l'inspection visuelle correspondant à
«l'événement en cuve machine de transfert de la chute")


 

 

Description de l'événement (1)

Information Communiqué de presse

Nucléaire et l'Agence de la sécurité industrielle (NISA),
Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (METI)

Déformation de la machine en cuve de transfert dans le Japan Atomic Energy Agency Prototype Fast Breeder Reactor "Monju" (Résultats de l'inspection visuelle correspondant à l '«événement en cuve machine de transfert de la chute" qui a eu lieu le 26 août 2010)

9 novembre 2010
CSRN / METI

    Le 26 août 2010, la machine de transfert en bateau est tombé dans la cuve du réacteur au prototype rapide Monju éleveur (FBR, puissance électrique: 280MWe). inspections visuelles à distance de l'intérieur de la machine de transfert en bateau ont été réalisées aujourd'hui 9 Novembre 2010. À la suite de l'inspection, sûreté nucléaire et industrielle de l'Agence (CSRN) a reçu un rapport, conformément à "la loi pour la réglementation des matières de source nucléaire, le combustible et les réacteurs nucléaires", de l'Agence japonaise de l'énergie atomique (JAEA) confirmant que la machine de transfert en cuve a été déformée.

 

1. Rapport présenté par l'Agence japonaise de l'énergie atomique

    Le 26 août 2010, la machine de transfert en bateau (*) est tombé dans la cuve du réacteur au prototype rapide Monju éleveur. Le 9 Novembre 2010, à la suite de l'inspection visuelle à distance de l'intérieur de la machine de transfert en bateau, il a été constaté que l'écart en haut du tube de guidage interne, qui est normalement de 5 à 7 mm de taille, a été effectivement 14.5mm.
    Il a donc été conclu que la machine de transfert en cuve a été déformée, n'était plus en mesure de gérer le combustible nucléaire, et ne pouvait être retiré de la cuve du réacteur en utilisant des méthodes conventionnelles.

 

(*)

Dans la machine de transfert des navires

  

Un des éléments qui composent la machine de ravitaillement à transférer les éléments de base du réacteur entre le cœur du réacteur et le système de manutention du combustible lors d'une opération de ravitaillement.

 

2. Effets de cet événement sur la sûreté des installations

    Il a été confirmé que cet événement n'a pas d'incidence sur la sûreté des installations lorsque la machine de transfert en bateau est tombé sur le 26 août 2010 et la situation actuelle reste inchangée.

 

3. Actions du CSRN

    Le rapport a été reçu par le CSRN, conformément à l'article 43-14 de la «règle de l'installation, l'exploitation, etc de réacteurs nucléaires dans le stade de la recherche et le développement."
    Parce que cet événement a eu lieu le 26 août 2010, le CSRN chargé de faire rapport JAEA les causes de cet événement et contre-mesures contre de possibles récidives sur 27 août 2010.
    En outre, les collectivités locales inspecteurs de la sécurité nucléaire a observé l'inspection visuelle qui a été effectuée le 9 Novembre 2010 et a confirmé l'état actuel des installations.
    À l'avenir, le CSRN continuera à vérifier rigoureusement l'enquête sur la cause et contre-mesures correspondantes contre la récidive possible de l'événement, tel que réalisé par JAEA.

 

- Résultats de l'INES provisoire (*) l'évaluation des événements -

Critère 1

Critère 2

Critère 3

niveau

 -

 -

0 -

0 -

 

(*)

Edition d'évaluation en vertu de l'utilisateur INES d'emploi 2008

  

INES (International Nuclear Event Scale et radiologique) est un indicateur utilisé pour communiquer rapidement l'importance de la sécurité d'un incident signalé nucléaire et radiologique ou d'accident. Les événements sont évalués en fonction de 3 critères de notation (à savoir, critère n ° 1: les personnes et l'environnement, critère 2: les barrières radiologiques et les contrôles dans les installations, et le critère 3: défense en profondeur) et le niveau le plus élevé parmi les 3 avis est adopté à l'indice INES niveau de l'événement. Les niveaux INES varie du niveau 0 (pas de signification de sécurité) au niveau 7 (accident majeur) et le niveau 0 est classé dans le niveau 0 - (cas n'ayant pas la possibilité de contester l'exigence de sécurité) et le niveau 0 + (événement ayant une possibilité de contester la Exigence de sécurité).


(Référence) Chronologie de l'événement

Date

Evénement

26 août 2010

Au cours de l'opération d'enlèvement de la machine de transfert en bateau de la cuve du réacteur, est tombé dans la machine à l'intérieur de la cuve du réacteur.

27 août 2010

CSRN chargé JAEA à rapporter les détails du rapport en retard, les causes de cet événement et les contre-mesures contre la récidive possible.

1 octobre 2010

JAEA présenté le rapport intérimaire au CSRN.

13 octobre 2010

Au cours de l'opération d'enlèvement de la machine de transfert en bateau de la cuve du réacteur, lorsque la charge a été levée à environ 2 mètres, une surcharge a été détectée, et l'opération d'éloignement a été arrêtée.

 


 

11:10 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

24/05/2011

Carré d'Art et Gazogène : Marie Espalieu à l'honneur

AFFICHE Sortie n-32 Gazog-ne.jpg

sur les pavés standards

On a croisé l’enfant qui dodeline de la tête dans le désert des églises poussiéreuses. On a lâché une pièce : il dodeline de plus belle

Commerce des sourires des rouges à lèvres élastiques, des parures lisses et confromes

La rue se maquille, agitée par ses poches pleines de punaises, et ses trottoirs engainés dans leurs courses, où l’entrain se consomme en coups de vent

 

 

(…)

 

C’est un vide en perpétuels évitements, des coups d’oeildéparés, exigus, des caps toujours tenus, hypnotiques

Les rêves rebroussent chemin, étouffés sous les pas heurtés de la ville ; les rêves éventrés gisent sur les pavés standards

 

 

Delphine Gest in A travers l’écran

 

Lieu du larcin : Traction Brabant n°40 - avril 2011

 

22/05/2011

Des nouvelles du campement de Barcelone, résistance pacifique

 

"Comme vous le savez peut-être, depuis les manifestations du 15 mai appelées par le collectif Democracia real ya!, à l'occasion des campagnes électorales, les soulèvements populaires en Espagne s'amplifient et s'organisent.

On parle beaucoup de la Puerta del Sol à Madrid, qui rassemble plusieurs milliers de personnes chaque jour et nuit ( http://www.courrierinternational.com/article/2011/05/20/u...). Comme dans un grand festival, la place est organisée en différents stands (repos, cuisine, librairie...) et différentes commissions qui s'occupent de l'organisation: infrastructure, communication, économie, débats, contenu des manifestes...

Ayant la chance de vivre au jour le jour le déroulement des évènement à Barcelone, seconde capitale d'Espagne, je me propose d'envoyer un témoignage vivant d'une journée-nuit passée sur la Plaça Catalunya.
Tout d'abord, le site officiel, avec vidéo du direct de la place, la déclaration de principes (en français un peu plus bas sur la page), et beaucoup plus: http://acampadabcn.org/
Ainsi que quelques photos http://www.flickr.com/photos/63145053@N04/

A 20 heures commence la "casserolade" générale: plus de 4000 personnes sur toute la place, soulevées par des vagues de chants et d'applaudissements, tapent en continu sur des casseroles pendant une heure et demie. Une étincelle dans les yeux, le sourire aux lèvres. Il y a des jeunes, des vieux, des jeunes-vieux et des vieux-jeunes, des bébés, des chiens. Les pigeons et les touristes ont étrangement disparus.

Tout autour, les banques et le grand centre commercial font grise mine. D'ailleurs, les énormes publicités qui font partie du paysage "normal" de la place, sont découpées à l'endroit des logos, sous l'approbation enthousiaste (parfois perplexe) de la foule. Voir photos.

Ce qu'on veut? On le sait sans le savoir. Mais ce qu'on sait, c'est qu'un changement devient aujourd'hui plus que nécessaire, à tous les niveaux.

Sur les pancartes et banderoles confectionnées par tout un chacun et affichées un peu partout, aucune étiquette politique ni syndicale. On aborde un peu de tout: ras-le-bol du système en général, Big Brother, brain-storming de la télévision, solidarité aux révolutions islandaise et du Moyen-Orient, écologie, impérialismes américain et européen, chômage, banques et capitalisme, privatisation, immigration...

"Passons de l'indignation à l'organisation et à l'action!"
C'est le premier mot d'ordre de l'Assemblée, qui commence à 22h. Sur la place, les gens se sont assis et un silence respectueux laisse place aux propositions énoncées dans les hauts-parleurs. A l'occasion des débats organisés pendant les jours précédents, la commission de rédaction a mis en place un manifeste qui est soumis point par point à l'avis de l'assemblée. Un langage gestuel permet d'exprimer son accord ou désaccord, ou encore de faire remarquer que le gus au micro s'éternise.
Au loin, j'aperçois même des traducteurs en langage des signes.

Le manifeste, qui sera de nouveau proposé au débat aujourd'hui, aborde, entre autres, (et ici en vrac), les points suivants:
la refondation du système politique: sur la base d'une véritable démocratie au service du peuple et non de l'économie capitaliste; la transparence de toute décision politique, ainsi que celle de la presse; l'annulation de la dette nationale; l'abolition des privilèges (tiens tiens!) des banquiers et des grandes fortunes internationales; la mise en place d'un système social efficace; l'interdiction des paradis fiscaux; des transports publics plus efficaces et écologiquement durables; la refondation de la formation professorale et du système éducatif; l'abolition de la Monarchie; l'extension de la Plaça Catalunya à tous les quartiers de la ville grâce à l'organisation d'assemblées de quartiers; la remise en cause des récentes directives européennes, ainsi que des institutions elles-mêmes; un référendum pour chaque nouvelles loi importante; le respect des êtres vivants sans distinction, et abolition de la loi sur l'étrangeté; et j'en passe.

Alors que, enthousiaste, la majorité donne son approbation aux points les plus importants, je note à plusieurs reprises quelques larmes de reconnaissance sur les joues de mon voisin.

Des solutions concrètes sont plus ou moins énoncées, en fonction du thème abordé ; on sait que tout changement de paradigme prend du temps.
Cependant, aujourd'hui, tous s'accordent pour dire que nous vivons un moment historique: la chose politique semble devoir revenir aux mains de tous, la croyance dans les partis politiques et les médias étant publiquement devenue désuète.
Nous devons "discuter, parler, et affronter les problèmes de face, ensemble, chercher le consensus et oublier la compétition. Ce qui n'a pas été enseigné à l'école, au collège ou à l'université..."

L'Assemblée se termine à deux heures du matin avec un appel à tous les peuples à reprendre leur dignité en main, suivi par une minute de silence générale en soutien aux révoltés de Syrie.

Puis, le campement s'organise. Plusieurs percussions transforment des coins de la place en en fêtes discrètes, des cartons et sacs de couchages s'étendent un peu partout. Des centaines de personnes foncent à la commission "bouffe" autogérée - prix libre, ou gratuit, selon qui veut et qui peut.

Et les micros continuent: 45 min de plus sont proposées à qui veut prendre la parole, comme ça, en vrac. L'ambiance est un peu plus jeune, mais pas moins engagée. On accuse la télévision, les banquiers, les multinationales et les politiques anti-immigration, on remercie ceux qui sont là, le public applaudit ou hue, on propose des petits détails pour l'organisation des prochains jours. A trois heures 45, un communiqué express nous apprend que la police a joint le mouvement dans les îles Canaries. Euphories, chants et embrassades.

Des gens passent avec des sacs poubelles pour essayer de rendre le lieu plus propre. Certains boivent, mais la minorité, et ils sont plutôt mal vus. La police, qui devait venir nous déloger à minuit, n'a pas fait signe. On espère les voir rejoindre le mouvement prochainement.


Aujourd'hui, la Coopérative Intégrale Catalane, initiative inédite pour une véritable porte de sortie au capitalisme, présentera publiquement quelques points essentiels lors de l'assemblée.


Je rappelle qu'Enric Duran, fondateur la Coopérative aussi appelé le "Robin des Banques", viendra en présenter les points essentiels en France lors d'une tournée de conférences en juin. Compte tenu des évènements, les thèmes abordés s'élargiront bien entendu à l'actualité du pays et aux mouvements populaires dans toute l'Europe. "

Salutations

Marie R

 

 

Pour ce qui concerne Madrid, vous trouverez beaucoup d'informations ici:
http://madrid.tomalaplaza.net/manifiesto-2/#fr

A savoir également:
1/ le gouvernement espagnol cherche pour l'instant à stopper ce mouvement en interdisant les rassemblements publics:
http://actuable.es/peticiones/urgente-exige-autoricen-con...
2/ le mouvement est soutenu, relayé par des manifestations et des camps nombreux en Europe de l'Ouest et dans quelques capitales du monde:
http://www.thetechnoant.info/campmap/

21/05/2011

Le printemps espagnol serait-il en cours ?

Alors que les Espagnols subissent durement la crise depuis 2007, des manifestations ont lieu dans tout le pays. Taux de chômage à 20%, surendettement qui poussent des familles à la rue, profits gigantesques des banques et impossibilité de sortir de l'alternance gauche-droite, tout ceci suscite un ras-le-bol général dans la société. La plaza del sol à Madrid est occupée par des milliers de manifestants, malgré les interdictions. Les médias francophones en parlent dans quelques brèves vite oubliées entre l'affaire DSK ou le bébé de Carla Bruni. Ici Investig'Action reproduit le manifeste de « Democracia Real Ya ! » (La vraie démocratie maintenant). Dimanche, se joueront des élections auxquelles beaucoup d'Espagnols ne croient plus.

democracia_real_ya_manifestation_espagne_revolution_PP_psoe_aznar_ind_-2-b15b7.jpg

La suite ici :http://www.michelcollon.info/Le-printemps-espagnol-serait...

 

Pour suivre les évènements en direct :http://www.soltv.tv/

20/05/2011

Projet d'Art Postal- Mail Art Project "Nouveaux Délits"

Thème : Nouveaux Délits/New Offences/Nuevos Delitos/Nuovi Reati/Ofensas novas/Новые нарушения/Neue Delikte/新しい犯罪/جرائم جديدة


Format et techniques libres. Pas de jury, pas de retours.
Les oeuvres doivent être expédiées par la poste

Voir: http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/a...

 

Date limite Juin 2012


Mise en ligne des oeuvres au fur et à mesure, livre numérique plus expos par la suite


Ouvert à toutes et tous !

 

d'une panne d'existence qui dure

 

Et il est encore trop tôt pour partir

Je ferais mieux de ranger les rêves

Surtout les plus précieux à l’aube

D’une panne d’existence qui dure

Patrice Maltaverne

 

Lieu du larcin : son recueil Faux Partir (Le Manège du Cochon Seul)

16/05/2011

Des dizaines de migrants abandonnés en pleine mer

Source : http://www.cyberpresse.ca/international/201105/11/01-4398177-des-dizaines-de-migrants-abandonnes-en-pleine-mer.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_international_29810_accueil_POS1

 



Des migrants africains attendent, à Misrata, de pouvoir... (Photo: AFP)

Agrandir

Des migrants africains attendent, à Misrata, de pouvoir quitter la Libye en proie à des violences depuis plusieurs semaines déjà.

Photo: AFP

Isabelle Hachey
La Presse

«Pourquoi?»

Le père Moses Zerai jure qu'il répétera la question, encore et encore, jusqu'à ce qu'il obtienne une réponse.

«Pourquoi personne ne les a sauvés?»

Ils étaient 72 à bord du bateau qui a quitté le port de Tripoli, le 25 mars, pour l'île italienne de Lampedusa. Ils ne se sont jamais rendus.

Après avoir dérivé pendant 16 jours en mer Méditerranée, le bateau en panne s'est plutôt échoué sur les côtes libyennes, avec seulement 11 survivants à son bord.

Les autres sont morts de faim et de soif, abandonnés par des militaires européens qui les ont carrément laissés mourir un à un sur leur rafiot, selon une enquête du quotidien britannique The Guardian.

Dernier appel

Le père Moses Zerai est l'un des derniers à avoir été en contact avec le capitaine, avant que la batterie de son téléphone satellite ne s'éteigne. Établi à Rome, ce prêtre catholique originaire de l'Érythrée est considéré comme le berger des migrants africains en Europe. Il se bat pour leurs droits depuis des années.

«Quand ils m'ont joint, j'ai appelé les gardes-côtes italiens. Peu après, des militaires ont survolé le bateau en hélicoptère et ont lancé des bouteilles d'eau et des paquets de biscuits aux passagers. Ils sont partis en leur assurant que des sauveteurs seraient bientôt là. Mais personne n'est revenu», raconte le père Zerai en entrevue téléphonique.

Après cinq jours de dérive et de détresse, le bateau est passé près d'un porte-avions. Deux jets en ont décollé pour survoler le bateau à basse altitude. Sur le pont, deux femmes brandissaient leurs bébés affamés. Mais les militaires n'ont rien fait pour leur venir en aide. Le bateau a continué à dériver.

Alors, les passagers ont commencé à mourir, les uns après les autres.

Des morts, encore des morts

«Tous les matins, on se réveillait pour trouver de nouveaux cadavres, qu'on gardait 24 heures avant de les jeter par-dessus bord, a raconté l'un des survivants, Abu Kurke, au Guardian. «Les derniers jours, on ne savait plus qui on était... soit on priait, soit on mourait.»

Au bout de 10 jours, presque tous les passagers étaient morts, selon M. Kurke. «On avait gardé une bouteille d'eau de l'hélicoptère pour les deux bébés. On a continué à les nourrir après la mort de leurs parents. Mais après deux jours, les bébés sont morts aussi - ils étaient si petits...»

Droit international

«La loi internationale du transport maritime est claire: si un bateau éprouve des difficultés en mer, il est obligatoire de l'aider», souligne le père Zerai.

L'OTAN a démenti avoir refusé de secourir les migrants. La marine française a aussi soutenu que son porte-avions Charles-de-Gaulle, dont le Guardian dit qu'il s'agit probablement de celui que le bateau a croisé en mer, ne se trouvait pas dans le secteur à ce moment-là. Et l'hélicoptère? Mystère.

«Les militaires étaient-ils italiens, français, britanniques? Je ne sais pas, dit le père Zerai. L'OTAN nie, d'accord. Alors qui?»

Le bateau s'est échoué le 10 avril près de la ville assiégée de Misrata. Les 11 survivants ont été arrêtés et emprisonnés pendant quatre jours. Deux rescapés n'ont pas survécu aux geôles de Kadhafi. Aujourd'hui, ceux qui restent se cachent à Tripoli. Prêts à embarquer dans le prochain bateau pour l'Europe.

 

13/05/2011

Fukushima réacteur n°1 en fusion totale

 

http://www.kokopelli-blog.org/

12 mai 2011: TEPCO admet, avec réluctance, que le réacteur 1 est en fusion totale. Les barres de combustible ont fondu et TEPCO, réputée pour son langage ampoulé précise que « Nous ne pouvons pas nier la possibilité qu’une perforation dans la cuve du réacteur ait induit la fuite de l’eau ». TEPCO a de plus annoncé que le 13 mai, ils vont commencer à recouvrir le réacteur 1 d’une toile synthétique, un petit mouchoir, pour empêcher les radiations de s’épancher dans l’atmosphère. Espérons que le réacteur n’éternue pas trop fort lorsque la masse en fusion va faire la bise aux poches d’eau par en-dessous.

 

- 12 mai 2011: Disparition mystérieuse de toute l’eau du réacteur 1 de Fukushima. TEPCO vient d’informer qu’ils vont devoir réviser leur scénario d’ensevelissement du réacteur 1 sous l’eau. En effet, TEPCO a annoncé que le niveau d’eau dans l’enceinte de confinement est très bas. Quant au niveau d’eau de la cuve du réacteur, il est tellement bas que l’on peut dire qu’il n’y quasiment pas d’eau. Or, depuis 7 semaines, TEPCO a déversé de l’eau dans le réacteur n°1 à raison de 6 tonnes par heure, ce qui fait, en 7 semaines, 7056 tonnes d’eau. Et tout s’est volatilisé et TEPCO en est fort contrarié. Le cirque va-t-il durer encore longtemps?

11:47 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

12/05/2011

Gaspillage alimentaire : un exemple

 

http://www.youtube.com/watch?v=P0XuzmwIUOA&feature=pl...

Surconsommation

 

http://www.youtube.com/watch?v=oeSg9zYbFms&feature=fv...

11/05/2011

Le nucléaire près de chez vous

 

Un outil inédit, pour lever le voile sur le nucléaire

Pour que tout le monde ait accès à l'information et puisse enfin se forger son opinion, Greenpeace a développé un outil interactif et inédit : la carte de France du nucléaire.
Sur cette carte, on peut faire apparaître des données publiques comme le positionnement des centrales, et d'autres moins connues, telles que les installations militaires, mais aussi des informations tenues soigneusement secrètes comme le tracé des nombreux transports de matières radioactives. De votre ordinateur ou votre smartphone, vous pouvez vous géo-localiser et visualiser en un clin d'œil tous les sites à risque qui vous entourent : site de déchets radioactifs, ancienne mine contaminée, centrale nucléaire, route des camions chargés de plutonium...

 

http://www.greenpeace.fr/france-nucleaire/

12:08 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Effondrement du réacteur 4 de Fukushima-Daiichi?

 
Une autre très grave situation est en cours à Fukushima. Le Gouvernement Japonais vient en effet de confirmer que le réacteur 4 est en train de s’incliner.
Cet état de fait est également confirmé par la Télévision Russia Today dans l’interview du Docteur Robert Jacobs de l’Institut de la Paix d’Hiroshima.
Celui-ci en profite pour, une fois de plus, sonner l’alerte de l’extrême contamination radioactive dans une ceinture de 80 km autour de Fukushima.
 
 
Rappelons également que le réacteur 4 contient une gigantesque quantité de plutonium. (Il suffit d’1 kg pour donner un cancer à 7 milliards d’individus et il y en a, entre autres sites, 60 tonnes à La Hague dans des hangars recouverts d’un toit de taule).
Cet effondrement du réacteur 4 est vraisemblablement la conséquence de l’incendie qui y a ragé pendant plusieurs jours sans que la presse globaliste daigne mentionner quoi que ce soit de cet état de fait.

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09/05/2011

Nouvelles récentes de Fukushima

 http://www.kokopelli-blog.org/?p=559

- 9 mai 2011: Immense plume de Xenon 133 radioactif au-dessus de l’Amérique du nord. Le 19 avril, le blogger Alexander Higgins avait déjà rapporté une gigantesque opération de camouflage de la réalité du nuage de radioactivité passant au-dessus de l’Amérique et ensuite de l’Europe. Aujourd’hui, il rapporte une nouvelle opération de camouflage qu’il vient de découvrir en investiguant en profondeur un site qui est réputé pour ses cachoteries. Les nouvelles ne sont vraiment pas bonnes.

- 9 mai 2011: Massive plume d’iode 131 au-dessus du Japon. Ce lien permet de visualiser l’intense plume d’iode 131 au-dessus du Japon en permanence du 5 mai au 9 mai.

- 9 mai 2011: Niveau extrêmement élevé de radiations au réacteur 1. Hier, lorsque TEPCO a ouvert les doubles portes du réacteur 1 afin d’installer un système de refroidissement, la radioactivité ambiante était de l’ordre de 700 millisieverts/heure. Rappelons, à titre de comparaison, que la dose admissible en France de radioactivité artificielle est de 1 millisievert par année (ce qui est déjà trop). La radioactivité présente dans le réacteur est donc plus de 6 millions de fois supérieure à la norme. Tout va bien. Précisons bien que toute la presse globaliste mondiale n’a fait que reporter une baisse de la radioactivité émanant de Fukushima alors qu’évidemment, c’est tout le contraire. TEPCO aurait relâché 500 millions de becquerels dans l’atmosphère. Ils en auraient relâché 100 fois plus que personne ne le saurait de toutes manières.

- 9 mai 2011: Extrême radioactivité de toutes les boues d’épuration de la Préfecture de Fukushima. Suite à notre brève en date du 3 mai 2011 quant à l’extrême radioactivité des égouts de Koriyama City, la Préfecture de Fukushima, qui gère 62 centres de traitement des eaux usées, en a testé 20 pour le césium 134, le césium 137, l’iode 131 et a omis de tester pour le strontium et le plutonium. Le gouverneur de la Préfecture vient de demander par lettre au Gouvernement comment retraiter les eaux usées archi-radioactives du système d’égouts. Qu’en est-il des rejets dans les rivières, des fumées des incinérateurs, sans même évoquer les 928 tonnes de boues qui ont déjà été incluses dans des ciments et expédiées vers tout le Japon. Bien, comme pour Koriyama City, le taux de radioactivité des boues d’épuration est totalement catastrophique et même encore plus. Par exemple, dans un centre de retraitement de Horikawa-machi / Fukushima City: 446,000 becquerels de césium radioactif par kilogramme! Sur les 20 centres analysées, 19 sont extrêmement radioactifs quant aux boues d’épuration gérées. Koriyama City se situe à 59 kilomètres à l’ouest de la centrale nucléaire de Fukushima et Fukushima City s’en situe à 62 kilomètres. Vu le niveau extrêmement radioactif des boues d’épuration dans un rayon de 65 km, on peut se demander ce qu’il en est à 100 km, à 150 km, etc… Le Gouverneur de la préfecture a informé le Gouvernement que la ville de Fukushima City a cessé de déhydrater (dans les incinérateurs) ou de vendre des boues aux cimentiers à la suite de l’annonce de ce qui s’était passé à Koriyama City: ce qui veut dire que les égouts radioactifs s’écouleront dans la rivière dès le 20 mai lorsque les cuves déborderont. Dixit le Gouverneur.

- 9 mai 2011: L’ADN d’AREVA est transparent, dixit Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’AREVA, au Council for Foreign Relations, un des bras du Nouvel Ordre Mondial. Dans cette vidéo, en date du 4 mai 2011, Anne Lauvergeon présente sa multinationale AREVA, aux membres du CFR, un des bras du Nouvel Ordre Mondial. Le début de cette vidéo est franchement hilarant: Anne Lauvergeon est présentée comme la présidente d’une multinationale d’une centaine d’entreprises impliquées dans le « nuclear and green power ». Nous l’aurons tout de suite compris: AREVA, composante essentielle du gang nucléaire (et le disséminateur du plutonium civil dans l’atmosphère, dans les eaux et dans les sols), est impliquée dans le Vert, dans la puissance verte, dans la réduction des émissions de dioxyde de carbone, pour sauver la Planète, bien sûr, d’un terrible réchauffement anthropique et ce grâce à l’énergie nucléaire!! Rappelons que le Council for Foreign Relations travaille main dans la main avec la Commission Trilatérale et le Groupe Bilderberg pour fomenter la démocratie sur Terre et amener le bonheur à tous les peuples de cette petite planète en instaurant un Nouvel Ordre Mondial avec une monnaie unique, un gouvernement unique, etc.

Dans cette vidéo, nous apprenons qu’Anne Lauvergeon, lorsqu’elle créa son AREVA, « a intégré dans l’ADN de cette multinationale, la sûreté, la sécurité et la transparence. » C’est tout simplement émouvant: l’ADN d’AREVA est transparent!!!! Et Madame Lauvergeon de préciser ensuite qu’il n’y pas encore de décès suite au désastre de Fukushima. Evidemment, il n’y en aura pas, comme à Tchernobyl, et l’Académie Nationale des Sciences des USA (qui affirme que Tchernobyl en 2004 avait déjà provoqué la mort de près d’1 million de personnes) devrait sans doute être dénoncée aux Autorités pour terrorisme domestique! Nous apprenons également que les leçons de Fukushima ont été apprises: TEPCO aurait du positionner son générateur au diesel en hauteur et non pas au niveau de la Vague. O combien technique: il aura fallu attendre 40 ans et un tremblement de terre de 9.1 pour s’apercevoir que le générateur de secours d’un réacteur nucléaire devrait être placé en hauteur et non pas dans les vagues. Citoyens, citoyennes, dormons en paix: l’industrie nucléaire veille en toute transparence sur notre sécurité.

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08/05/2011

Village éphémère à Cahors, le 14 mai 2011

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07/05/2011

Retour sur la rébellion zapatiste et le commandant Marcos

Par Bernard Duterme

 




Interview de Bernard Duterme (CETRI - Centre tricontinental) par Renaud Duterme pour A Voix Autre .

Pourriez-vous nous rappeler brièvement ce qu’est, ce qu’a été la rébellion zapatiste du Chiapas, ses origines et ses principales revendications ?

Le 1er janvier 1994, des milliers d’Indiens mayas, faiblement armés et le visage souvent recouvert d’un passe-montagne, se sont emparés de quatre localités importantes de l’État du Chiapas, dans le sud du Mexique, à la frontière avec le Guatemala. Les insurgés se sont fait appeler « zapatistes », du nom d’Emiliano Zapata, l’une des grandes figures de la Révolution mexicaine du début du 20e siècle. Leurs revendications ? La justice, le respect et la dignité ; la fin de 500 ans de discrimination culturelle, économique et politique à l’égard des indigènes mexicains ; mais aussi, la démocratisation du Mexique et la lutte pour une autre mondialisation. Les communiqués du porte-parole de la rébellion, le « sous-commandant » Marcos – l’un des rares membres non indigènes de la rébellion –, ont bien vite fait le tour du monde.

Universitaire urbain, Marcos a émigré au Chiapas dix ans plus tôt, en 1984, avec la ferme intention, à la mode de Che Guevara, d’y « allumer » la révolution. Lui et ses camarades ne seront toutefois pas les seuls à « travailler » aux côtés des Mayas tzotziles, tzeltales, tojolabales, choles de la région. Les animateurs sociaux de l’Eglise catholique de l’évêque de San Cristobal de Las Casas, Samuel Ruiz (décédé cet hiver 2011), sont aussi à l’œuvre dans les villages indigènes, depuis de nombreuses années.

Forts de ces influences multiples mais contrecarrés dans leurs projets d’émancipation par l’autoritarisme de l’élite locale et par les conséquences de la libéralisation du système économique mexicain, la chute du prix du café, la réforme constitutionnelle de 1992 qui casse tout espoir de réforme agraire, etc., d’importants secteurs de la population indigène du Chiapas vont entrer en rébellion, le jour même de l’entrée en vigueur des Accords de libre-échange nord-américain (Alena) qui ouvrent les frontières du Mexique aux États-Unis et au Canada...

Mais le coup d’éclat de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) du 1er janvier 1994 fera long feu. Lourdement réprimés, les Indiens insurgés vont rapidement se replier et réintégrer leurs villages. Commencera alors un long processus de militarisation de la région par les autorités, de mobilisation pacifique des zapatistes et de négociation erratique...




 

Quelle est la situation actuelle de la rébellion zapatiste ?

D’une certaine façon, on peut dire que le statu quo prévaut toujours. Statu quo dans le rapport de force avec les autorités gouvernementales depuis que les zapatistes se sont sentis trahis (dès 1996 et plus encore en 2001 au terme de leur marche sur Mexico) par la non-application des « accords de San Andres », les seuls accords signés à ce jour entre le gouvernement mexicain et les commandants rebelles et qui portaient sur la reconnaissance des « droits et cultures indigènes ». Les autres thèmes prévus par les négociations n’ont même jamais pu être entamés. Ils étaient censés porter sur les dimensions plus politiques (démocratisation) et socioéconomiques (redistribution) des revendications zapatistes...

Sur le terrain, la stratégie de pourrissement de la situation, privilégiée par les gouvernements successifs depuis près de quinze ans, a peu varié. En marge d’une certaine indifférence, d’un laisser faire apparent à l’égard des expériences d’« autonomie de fait » dans lesquelles les bases d’appui de l’EZLN – des centaines de communautés, des dizaines de milliers d’indigènes répartis sur des fragments plus ou moins importants d’un territoire de la taille de la Belgique – se sont résolument engagées (surtout depuis 2003 et la création des cinq « Conseils de bon gouvernement » rebelles)..., en marge donc d’une acceptation passive de façade du « fait » zapatiste par les autorités, la militarisation de la région est toujours une réalité (une centaine de postes de l’armée fédérale quadrillent les zones rebelles), ainsi d’ailleurs que sa paramilitarisation (« parrainage » de groupes indigènes anti-zapatistes) qui, ajoutée au harcèlement, à l’exacerbation des tensions et des divisions au sein des villages par un traitement public clairement différencié, tend à miner et à saper la très difficile construction de l’émancipation zapatiste.

A la vulnérabilité sociale et militaire des rebelles, est intimement liée bien sûr leur vulnérabilité économique (refus de toute « aide » de l’Etat, dépendance à l’égard de la solidarité internationale, faiblesses des alternatives hors marché…), ainsi que le relatif isolement politique dont l’EZLN souffre au sein des gauches mexicaines... Isolement consécutif, entre autres, à certaines postures politiques prises par le sous-commandant Marcos sur la scène nationale, perçues comme « intransigeantes » ou « inconséquentes » aux yeux de ses alliés d’hier (1).

Bref, statu quo, pourrissement, vulnérabilité... la situation concrète n’invite pas à l’optimisme. Pour autant, cette rébellion recèle aussi d’importants atouts qu’on ne peut oublier ou sous-estimer. Son bilan positif reste considérable.

Justement, quels sont les points forts de l’EZLN, quelle est aujourd’hui la portée politique, historique de ce mouvement ?

Les zapatistes gardent le mérite d’avoir donné vie, à partir de leur ancrage local, à un idéal éthique et politique désormais universel : l’articulation de l’agenda de la redistribution à celui de la reconnaissance. En prenant les armes d’abord, pacifiquement ensuite, au gré des circonstances, des rapports de force et de l’adaptation de leurs propres stratégies. « Nous voulons être égaux parce que différents », répètent ses commandants sous leur cagoule devenue le symbole incongru d’une affirmation identitaire.

Insurgés pour « la démocratie, la liberté et la justice  », ils ne seront certes pas parvenus à refonder la Constitution, à décoloniser les institutions, à démocratiser véritablement le pays, mais ils auront doté les luttes paysannes et indigènes pour la dignité d’une visibilité et d’une portée inédites. Et ils entendent continuer à peser sur les choix de société, dans un Mexique bloqué politiquement et grand ouvert aux vents dominants de l’économie globalisée.

Le zapatisme participe ainsi pleinement de ces mouvements indiens qui, en Amérique latine, en Bolivie et ailleurs, de la base au sommet, font la preuve – fragile – que la mobilisation pour la reconnaissance des diversités n’implique pas nécessairement crispation identitaire ou « clash des civilisations » et qu’elle peut aller de pair avec la lutte pour la justice sociale et l’Etat de droit.

Ces dernières années, du fin fond du Chiapas, la rébellion zapatiste s’est inscrite plus clairement qu’auparavant dans l’anticapitalisme (et plus seulement dans la dénonciation du néolibéralisme) et a désormais donné rendez-vous à ses « zapatisants », « en bas à gauche »...

 




Certains auteurs ont comparé la rébellion zapatiste à diverses expériences libertaires (de la révolution espagnole ou russe notamment) entrées elles aussi dans l’histoire des luttes ? Cette comparaison est-elle pertinente ?

C’est un fait qu’on retrouve dans le « cocktail » zapatiste – qui est aussi un « mix » actualisé d’influences idéologiques parfois concurrentes – une certaine « saveur » libertaire... parmi d’autres donc... et plus ou moins accentuée selon les circonstances. C’est dans la pratique politique expérimentée dans les communautés autonomes et argumentée dans les textes du sous-commandant Marcos qu’elle est la plus apparente. Elle est rejet de toute forme de dogmatisme et d’avant-gardisme, d’imposition ou de confiscation du pouvoir, d’abandon de souveraineté dans des structures partisanes en surplomb. Elle s’organise dans la rotation incessante et la révocabilité immédiate de tous les mandats, de toutes les « charges » qu’à tour de rôle les délégués indigènes – hommes et femmes – acceptent d’assumer bénévolement au sein des cinq « Conseils de bon gouvernement », des cinq « Caracoles », où l’on gère l’autonomie éducative, sanitaire, juridique et, autant que faire se peut, productive et commerciale (café, artisanat...) des communautés.

Pour Marcos, c’est le même refus de l’aliénation, de la hiérarchisation, de la distanciation, de la séparation des registres... qui se joue dans la radicalité démocratique de l’expérience zapatiste et qui irrigue ses écrits poético-humoristico-politiques (2).

Cela étant, l’originalité du zapatisme réside, me semble-t-il, moins dans l’actualisation d’un quelconque logiciel libertaire épuré (les Indiens zapatistes assument par exemple leur fort patriotisme mexicain !), que dans l’articulation de registres divers, puisés dans l’histoire des luttes, ancienne ou plus récente. Car si la rébellion du Chiapas s’est effectivement fait connaître par le « renouveau » de ses formes d’organisation (démocratiques, horizontales, réticulaires…), de son répertoire d’actions (symboliques, médiatiques, expressives…), de ses valeurs (dignité, diversité…), de ses revendications (autonomie, reconnaissance…), de son rapport au politique (contre-pouvoir civil…) et des identités mobilisées (culturelles, sexuelles…), un examen attentif de l’épaisseur du réel, au-delà du discours de Marcos, suffit à mesurer combien les conduites « verticalistes » et autoritaires, les modes d’expression classiques, les aspirations égalitaires à la redistribution des richesses, les revendications strictement socioéconomiques, l’obsession du pouvoir de l’Etat et les identités de classe sont demeurées prégnantes dans le mouvement, avec plus ou moins d’intensité, il est vrai, selon les périodes (3).

Quel rôle joue exactement le sous-commandant Marcos dans cette dynamique plurielle ?

Officiellement, Marcos est chef de l’EZLN (en tant qu’armée...) et porte-parole de la rébellion, donc « sous-commandant » répondant aux ordres et orientations des « commandants » exclusivement indigènes qui composent le CCRI (Comité clandestin révolutionnaire indigène), l’instance de direction de l’EZLN...

Dans les faits, son rôle aura été sans doute bien moins central que ne l’ont établi les autorités mexicaines et une certaine couverture médiatique, mais probablement nettement plus déterminant que ce que lui-même a essayé de nous dire à de multiples reprises, avec plus ou moins de mauvaise foi. Il n’aura été ni le grand manipulateur des indigènes ni leur simple porte-parole. « A l’insu de son plein gré », oserait-on dire, son personnage de « médiateur » génial, tantôt grave tantôt ironique, entre le monde indigène maya et l’extérieur a joué à plein dans l’écho, dans le retentissement international du zapatisme et, au-delà, dans cette idée d’« indéfinition » politique du mouvement (« le chemin se fait en marchant, en questionnant  ») qu’il a su cultiver et qui lui a valu tant de sympathie dans sa quête d’« un monde où il y aurait de la place pour de nombreux mondes ».

C’est, du reste, ces leitmotivs qui ont encore servi de toile de fond aux nouveaux textes fleuves écrits par le sous-commandant à l’occasion de la dernière (en date) grande rencontre internationale organisée par les zapatistes en 2009 dans le Chiapas, le « Festival de la Digne Rage ».

Notes  :

(1) Lire B. Duterme, « Passés de mode, les zapatistes... », Le Monde diplomatique, octobre 2009.

(2) Lire Sous-commandant Marcos et Jérôme Baschet, Saisons de la Digne Rage, Paris, Flammarion, 2009.

(3) Lire Marc Saint-Upéry et Bernard Duterme, « El zapatismo como movimiento social », Entre Voces, n°5 – 2006 (http://bibliotecavirtual.clacso.org...).

Source : CETRI

Photographies : images prises dans une communauté autonome zapatiste du Chiapas par Cédric Rutter (2004)

Justice est faite ?

 

Après qu’Oussama Ben Laden a été abattu au Pakistan par un commando américain [1], Barack Obama a déclaré : « Justice est faite ». Puis la chefferie de l’État français, qui s’y connaît en équité, a bissé :« Justice est faite ». Puis le quotidien Le Monde, où les indigènes sont, comme on sait,« tous américains », a titré, cet après-midi : « Justice est faite ».

 

Notes

[1] Dans une opération menée, semble-t-il - c’est du moins ce qu’affirme « un haut responsable de l’administration Obama » -, à l’insu des autorités locales : nous sommes donc en train de parler, t’auras compris, de ce qui ressemble très fort à une violation caractérisée de la souveraineté d’un État.

[2] N’oublions jamais que le gars avait été formé à la rude mais performante école yankee de la war against communism.

[3] Liste non exhaustive...

[411/9.Autopsie des terrorismes, Le Serpent à Plumes, 2001.


Source : Politis http://www.politis.fr/Justice-Est-F...