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08/11/2014

Laurent Bouisset lit son poème "Fredaine bosniaque" en direct sur Radio Galère (sur une musique d'Interzone)

 
Photographie (de Mostar) de Nicolas Guyot

 
 
Texte + voix : Laurent Bouisset (poème extrait du recueil à venir "Explorer l'attente", déjà publié dans le numéro 155 de la revue de poésie contemporaine Verso)
Musique : "Evasion" d'Interzone (Serge Teyssot-Gay + Khaled AlJaramani), "Waiting for Spring", 2013
 
 

Fredaine bosniaque
 
Mostar - RestoranŠadrvan - bouteille de vin blanc entamée - rouquins blancs noirs plusieurs chats vont - en quête d’une tête de poisson vont - ils sont en vie - plus que tout je le sais qu’ils sont en vie - la frénésie de leurs bedaines clapote sous mes talons - ronde d’enfants farceurs autour - je ne voudrais au menu que cela - que la simplicité de leur chemin - le vent dans le tilleul me dit que je suis libre - je sais qu’il ment mais reste à l’écouter des heures - pour le plaisir - le son de sa voix m’est un tel parfum - si tout est étranger l’étranger n’existe pas - le vin est dans la truite - la truite est dans le vin - la feuille voyage - le vin vole haut - je les suis loin - hors de mon verre empli et de la tige - vers le suicide de mon je-cage - ce que j’étais venu chercher ici ? je ne sais plus - les roues du train l’ont effondré - ce que découvre ici dans l’air ? ne suis pas sûr - cela bruit fort et bat pour l’heure à l’est du langage - une truite a jailli pour moi du fleuve - mes mots l’attendent - à comploter cette fredaine - dont la lumière est le vin doux - et le vin doux est la lumière - je suis assis là solitaire - bord de la Neretva et de ma solitude - j’invente un monde - j’essaie du moins - cela m’éparpille m’envenime - me mine parfois - est-il sur terre un seul sentier qui ne cahote ? - aujourd’hui je vais prendre le temps - je vais prendre le temps d’apercevoir - l’amour entre autre - surtout l’amour - là-haut perdu ne l’entendez-vous pas ? des émeraudes à ses seins s’ennuient - son long corps à mes pieds descend - porté par la fumée du haut de la colline - à mes pieds disparaît - je le sais que rejoindre la feuille et l’oublier est le plus sûr moyen de le trouver parfois - peu importe qu’elle m’ait balancé - cette conne - espérant que mes reins se brisent - mon sperme s’échoue - vaguelette morte sur la rive tiède - ne plus penser - ne plus parler - faire comme si le fantôme de mes mille putains disparues - d’un pet d’un coup - s’était amuï - couler comme le vin lent - le vin que j’aime - le vin de Celan endormi - à sa santé j’attaque ma truite - et vous salue amis au loin - heureux peut-être - heureux j’espère - ah si le monde pouvait n’être qu’un festin sans barbelés - que tous ensemble nous tournions - à l’ombre d’un mot qui n’existe pas - ah si tous ensemble nous tournions - jusqu’à n’être plus qu’un seul poète - plus qu’un seul vers - sans la moindre défense - sans résistance aucune - vers truite et fou dans les flots libéré - présents tellement qu’oublieux du procès de notre présence - et mugissant de joie - oui le vent me le dit qu’un jour ou l’autre nous mugirons de joie - il pleuvra vert - nous serons nus - le souvenir de la guerre aura quitté la chair et l’eau - sans compter nous aimerons - ce sera l’heure - nous verrons clair
 
Laurent Bouisset - Mostar, Bosnie Herzégovine, le 30 octobre 2008

 

à écouter ici : http://fuegodelfuego.blogspot.fr/2014/03/laurent-bouisset...

 

 

 

 

18:58 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Sacrée croissance de Marie-Monique Robin - 2014

Face à la crise et aux risques écologiques, il faut repenser de fond en comble notre modèle de société fondé sur la croissance. Locales et solidaires, des solutions alternatives existent. Le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin témoigne de celles qui vont – peut-être – orienter notre futur.

 

Le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin est avant tout l’histoire d’une cassure. Entre les décideurs politiques et une partie de la population réticente à se laisser imposer les doxas libérales, les visions du monde tel qu’il doit être mené semblent irréconciliables. Lorsque les premiers ne jurent que par la croissance, répétant le terme comme une formule incantatoire, les seconds espèrent en d'autres solutions et réfutent le productivisme et la consommation à tout prix. Les experts intervenant dans le film sont formels : sous la forme qu'elle a connue au XXe siècle, la croissance est terminée, elle ne reviendra pas. De nombreux paramètres ne leur laissent aucun doute, dont la fin de l’ère des énergies bon marché ou la dépendance croissante à la dette.

Fous et insoumis

"Celui qui pense qu’une croissance exponentielle infinie est possible dans un monde fini est soit un fou soit un économiste" déclare un... économiste, non sans humour. Alors, pendant que les États s’enfoncent dans la crise, des insoumis créent les prémices d’une société fondée sur la sauvegarde écologique et le développement durable. Avec Sacrée croissance !, la réalisatrice présente une sélection d’initiatives réussies et de modèles alternatifs viables. Son film élargit ainsi le champ des possibles en montrant comment on peut réfuter en action, et pas seulement en paroles, le modèle économique dominant. Avec une idée force : face au gaspillage mondial, la réponse doit être locale et solidaire. À Toronto, une coopérative de fermiers produit des légumes bio près du centre-ville et vise la souveraineté alimentaire. À Rosario (Argentine), on lutte contre l’exclusion sociale en fertilisant d'anciennes décharges pour embaucher des maraîchers débutants. Certains villages népalais s’approchent de l’autosuffisance énergétique grâce au biogaz et à la micro-hydro-électricité. Au Brésil ou en Bavière, des banques communautaires et des monnaies locales bouleversent le rapport à l’argent d’un public qui se fait "prosommateur" (producteur et consommateur). Quant au Bhoutan, il développe une politique publique révolutionnaire instaurant le concept du "Bonheur national brut" (BNB). "L’abondance matérielle finira par s’arrêter", rappelle un des intervenants. Et c'est avant qu'il faut changer de paradigme économique, insiste Marie-Monique Robin.

 

Les parents de Rémi Fraisse veulent toute la vérité

Sur le site du projet de barrage à Sivens (Tarn).Sur le site du projet de barrage à Sivens (Tarn). | REMY GABALDA/AFP

François Hollande n’a pas pu y échapper. L’émission spéciale qui lui était consacrée jeudi 6 novembre sur TF1 a démarré par une question sur la mort de Rémi Fraisse. Le président de la République a promis que les résultats d’une enquête administrative seraient connus « d’ici huit jours » sur les circonstances précises de la mort de ce jeune militant écologiste tué par une grenade offensive lancée par un gendarme lors d’une manifestation contre le barrage de Sivens (Tarn). Le chef de l’Etat en tirera « toutes les conclusions en termes de responsabilités ».

Lors d’une conférence de presse, organisée à dessein trois heures avant celle de François Hollande, l’avocat de la famille de Rémi Fraisse, Arié Alimi, avait interpellé le président. Se faisant le porte-voix de ses clients, Me Alimi s’étonne : « Pourquoi, alors que les militaires le voient expressément tomber à la suite de l’explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort [de leur] enfant et frère n’a-t-elle pas été immédiatement révélée ? »

Selon Me Alimi, « les éléments qui sont parvenus [à la famille] établissent sans l’ombre d’un doute » que les gendarmes ont compris le lien direct entre l’explosion de la grenade et la chute du jeune homme. La famille se demande également « pourquoi le préfet du Tarn a appelé à une extrême sévérité à l’égard des manifestants du barrage de Sivens ? »

Autre interrogation : pourquoi « des militaires en si grand nombre et surarmés étaient présents en face du rassemblement pacifique auquel Rémi participait alors qu’il n’existait ni bien ni personne à protéger ce soir-là » ; pourquoi, enfin, « ces militaires ont-ils délibérément jeté une grenade contenant exclusivement des explosifs, une grenade utilisée pendant la première et la seconde guerre mondiale contre les Allemands et ce en direction [de leur enfant], une grenade qui a causé sa mort sur le coup en le mutilant atrocement ».

Vidéo suggérée sur le même sujet

  • Xavier Beulin, président de la FNSEA (2/3) – 06/11

    Le 6 novembre, Xavier Beulin, président de la FNSEA était l'invité du Grand Journal, présenté par Hedwige Chevrillon, sur BFM Business.

    7:0

« Brouiller les pistes »

Ces éléments complètent les informations publiées dans un article – « Le mensonge de l’Etat » – sur Mediapart. Selon le site d’information en ligne, le gouvernement a su « immédiatement » que le jeune était mort des suites d’un tir de grenade offensive et tenté pendant quarante-huit heures de « brouiller les pistes ». Mediapart révèle par ailleurs que près de quarante grenades offensives ont été lancées par les militaires dans la nuit du 25 au 26 octobre.

Lire aussi : Rémi Fraisse, victime d’une guerre de civilisation

Jusqu’ici, les autorités prenaient soin de jouer sur les mots en affirmant qu’une seule grenade avait été lancée par les gendarmes « à l’heure de la mort » du jeune homme… « Equipés de jumelles à vision nocturne, plusieurs gendarmes reconnaîtront avoir vu tomber le jeune homme tout de suite après l’explosion, et avoir compris immédiatement ce qui venait de se passer, selon des sources proches du dossier », écrit le site. Il faudra pourtant attendre le 28 octobre pour que le procureur d’Albi, Claude Derens, indique que le jeune homme avait sans doute été victime d’une grenade offensive.

Interrogé au sujet de la mort de Rémi Fraisse en marge d’un G6 des ministres de l’intérieur européen consacré au terrorisme, Bernard Cazeneuve a déclaré que le « seul devoir de vérité » dans cette affaire le sera « par le travail des juges » et que le gouvernement se tiendra à cette « séparation des pouvoirs ». « La seule réponse à ce drame épouvantable, c’est la vérité », a insisté M. Cazeneuve.

« Si je m’étais exprimé peu après les faits [le dimanche 26 octobre] avant le procureur de la République [d’Albi] alors que des gendarmes étaient en cause, les mêmes qui m’accusent aujourd’hui de m’être tus me reprocheraient d’avoir tenté de faire pression sur la justice », a-t-il dit en réponse aux critiques sur son temps de réaction à cette mort.

« Instructions d’apaisement »

Enfin le ministre a insisté : « Je n’ai donné aucune instruction de sévérité ou d’hyperréaction à aucun fonctionnaire. Vous pouvez à tous leur poser la question, personne ne pourra vous dire le contraire. J’ai donné des instructions d’apaisement, disant que la force ne pouvait être engagée que de manière proportionnée. Je peux assumer cela devant les Français parce que c’est la vérité ! »

Lire aussi : Le barrage de Sivens, un dossier entaché de conflits d’intérêts

Ce qui, en creux, pourrait souligner à terme la responsabilité du préfet du Tarn. Mediapart rapporte en effet que le haut fonctionnaire avait donné des « consignes de fermeté » aux gendarmes quelques jours avant le drame. Vendredi 31 octobre, le ministre assurait au Monde avoir « donné des instructions de prudence ». « La situation au barrage de Sivens était pour moi un sujet d’inquiétude depuis plusieurs semaines. Il ne fallait surtout pas céder aux provocations. » D’après M. Cazeneuve, c’était « une décision du préfet » de laisser des forces de l’ordre sur le chantier dont tous les engins avaient été évacués. Il s’agissait, selon lui, « d’éviter que le terrain ne soit piégé avec des herses enterrées ».

Le corps de Rémi Fraisse sera enterré cette semaine. Jeudi, par la voix de leur avocat, ses parents ont demandé « expressément aux médias, mais également à toute personne, quelle que soit sa fonction, son bord ou ses opinions », de respecter leur volonté d’enterrer leur fils dans l’intimité. « A défaut, nous ressentirions cette présence comme une offense à l’encontre de la mémoire de Rémi ». Me Alimi a précisé que la crémation de Rémi Fraisse a été interdite par la justice « pour éventuellement permettre d’autres expertises à venir » dans le cadre de l’enquête.

 

 
  • Matthieu Suc
    Journaliste au Monde

http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=52...

 

 

 

06/11/2014

OPÉRATION CORREA, un film de Pierre Carles avec la collaboration de Nina Faure et Aurore Van Opstal


1re partie : Les ânes ont soif

 

L’Equateur dirigé depuis 2007 par le président de gauche Rafael Correa propose des solutions originales à la crise économique, sociale et environnementale. Pierre Carles et son équipe s’apprêtent à prendre leur poncho et leur sac à dos pour aller voir à quoi ressemble le « miracle équatorien » boudé et ignoré par la presse française. La 1° partie de ce feuilleton documentaire est d’ores et déjà proposée en accès libre sur internet.

 

à regarder ici : http://www.cp-productions.fr/spip.php?article161

 

Objectif : inciter les internautes à financer la suite de l’enquête outre-Atlantique, la faire circuler en 2015 et ainsi de suite... Trois ou quatre épisodes devraient voir le jour d’ici l’élection présidentielle française de 2017.

 

La visite en France d’un champion de la croissance économique passe rarement inaperçue, même lorsqu’elle ne présente qu’un intérêt médiocre. Un serrage de louches sur le perron de l’Elysée avec un président chinois ou une chancelière allemande rameute à coup sûr le ban et l’arrière-ban des troupes journalistiques. Pourquoi alors la presse hexagonale a-t-elle boudé le dernier séjour à Paris de Rafael Correa ?

Le 6 novembre 2013, le président équatorien était à la Sorbonne pour décrire le modèle économique en train de s’inventer dans son pays, en insolente rupture avec le dogme de l’austérité et de l’inféodation à la finance auquel les dirigeants européens veulent condamner leurs ouailles. En choisissant de ne pas obéir au FMI et d’imposer une renégociation de sa dette dans des conditions acceptables, l’Équateur, petit pays d’Amérique du Sud, aux prises avec des difficultés sans commune mesure avec celles que peut connaître la puissante Union européenne, s’est sorti par le haut du pétrin dans lequel il s’enfonçait. Pas de coupes dans les dépenses publiques, mais des programmes de redistribution qui ont fait chuter le taux d’extrême pauvreté de 16,9 % à 8,6 % au cours des six dernières années. Pas de dépouillement des droits sociaux par un patronat tout-puissant, mais des investissements publics dans les infrastructures et un taux de croissance (4,5 %) parmi les plus élevés d’Amérique latine. Tout n’est pas rose dans le bilan de Rafael Correa, mais au moins le président équatorien représente-t-il une preuve bien vivante que la politique du bulldozer contre les pauvres adoptée en Europe n’est pas nécessairement la seule envisageable.

On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif

Peu de grands médias français – à l’exception du Monde diplomatique et de quelques journaux de presse écrite - ont prêté attention à la visite du président équatorien. Aucune chaîne de télévision ni radio nationale n’a repris le message qu’il souhaitait adresser aux populations européennes : ne faites pas la folie de vous plier aux injonctions des banques, regardez comment l’austérité qu’elles vous infligent aujourd’hui a failli ruiner notre pays par le passé, et comment nous nous en sommes relevés en faisant tout le contraire. Pareil avertissement est-il sans valeur pour le public français ? « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif », a chuinté Ivan Levaï, vétéran chez France Inter, quand les comparses de Pierre Carles ont commencé à enquêter sur la question. Mais qui sont les ânes ? Et comment redonner soif à une presse goulument ravitaillée dans l’abreuvoir des experts du CAC 40 ?

Après Pas vu pas pris, Enfin pris ?, Fin de concession et Hollande, DSK, etc, Pierre Carles et son équipe poursuivent leur critique radicale des médias. Ils se proposent à présent d’explorer la question du traitement de l’hérésie équatorienne dans la presse française. Il s’agira bien sûr de confronter la chefferie éditoriale à ses choix idéologiques, et de comprendre par quel enchantement l’impasse borgne et insalubre du monétarisme européen se présente à elle comme un horizon indépassable. Il s’agira aussi d’enquêter sur place, en Équateur, afin d’élucider ce que le journal d’affaires colombien Dinero (« argent ») qualifie avec incrédulité de « miracle économique ». L’alternative qui se joue là-bas est-elle un simple mirage ou alors un modèle susceptible d’allumer quelques flammèches à notre horizon ?

La bourse ou la vie

Mais l’exploration journalistique coûte de l’argent. Pour achever le tournage du prochain épisode d’Opération Correa, nous devons réunir au moins 25 000 euros. La somme peut paraître confortable, elle est pourtant dérisoire au regard du budget « normal » d’un documentaire grand public : à ce prix-là, nous n’irions pas loin sans l’expérience, l’implication et l’inventivité de chaque membre de notre collectif. Grâce à votre participation financière, nous pourrons finir d’arpenter les salles de rédaction parisiennes et mener nos propres investigations dans ce pays étrange qui les intéresse si peu. Une fois en boîte avec votre aide, le deuxième épisode du film sera lui aussi librement accessible sur Internet, en streaming et P2P, pour que le public s’en empare et le fasse vivre hors des clous de l’information industrielle.

Action !

Dans ce nouveau projet, il y a l’idée de reproduire ce qu’on peut appeler le cinéma d’enquête et d’action dans lequel vous-mêmes êtes conviés à participer, voire à donner... de votre personne. Si vous êtes en colère contre des médias de masse si peu pluralistes, si vous croyez au pouvoir du cinéma documentaire, si vous avez envie de vous investir pour propager un message de contestation qui ne demande qu’à grandir, soutenir Opération Correa est un moyen de rejoindre une aventure politique qui promet d’être enthousiasmante, réflexive et drôle. Avec cette nouvelle enquête, vous participez à un travail inédit et à la mise en cinéma d’une réelle proposition.

Bande annonce

 
 
 
 

 

 

OPÉRATION CORREA
Un film de Pierre Carles
Interviews : Aurore Van Opstal, Nina Faure, Brice Gravelle, Julien Brygo
Images et son : Pablo Girault, Martin Khalili, Nicolas Mas, Hugues Peyret, David Rit
Scénario, montage et réalisation : Pierre Carles
Conseillers/ères montage : Corinne Billard, Gilles Bour, Matthieu Parmentier, Ludovic Raynaud
Production : Annie Gonzalez, C-P Productions
Avec la participation plus ou moins volontaire de Christophe Barbier, Agnès Bonfillon, Yves Calvi, Thomas Legrand, Elisabeth Quin, Frédéric Taddeï, Alban Ventura, Ivan Levaï... et les interventions de Rafael Correa, Patrick Bèle, Maurice Lemoine, Mylene Sauloy.
Remerciements à Folimage pour l’extrait du film d’animation « Mon âne »
(réalisation : Pascal Le Nôtre - 1994)
et à Maxime Brandely pour la retranscription

 

04/11/2014

Vient à peine d'éternuer : MICROBE 86

 

Mic 86.jpg

 

Un numéro préparé par Thierry Roquet - de bonne augure donc - qui m'y a gentiment invitée avec plein d'autres, et des illustrations de Francesco Pittau.

 

et le mi(ni)crobe associé : un poète canadien anglophone (un peu extra-terrestre) parait traduit par Eric Dejaeger :

 

Mic 86 plus.jpg

"only a plum

lasts a plum"

 

"seule une prune

dure une prune"

 

http://courttoujours.hautetfort.com/sport/

 

02/11/2014

Conflit de pouvoirs : pour Rémi Fraisse

 

 

Je ne connaissais pas Rémi Fraisse. Et je ne pensais pas en acceptant de défendre ses parents, en qualité de parties civiles, que j’aurai également à le défendre.

Car depuis une semaine, depuis le moment où il s’est effondré, touché par une grenade lancée par un membre de la gendarmerie mobile, il ne se passe pas un moment sans que l’on fasse offense à sa personne et à sa mémoire. Casseur, djihadiste vert, ecoloterroriste…. Le discours du gouvernement ou de certains syndicats agricoles s’est établi et n’a cessé de monter en puissance. D’abord pour tenter de nier l’existence même des origines de sa mort. Rappelons-nous que dans les premiers moments, on ne parlait que d’un corps découvert dans la foret. On apprendra plus tard que le parquet, la direction de la gendarmerie et le gouvernement savaient déjà ce qu’il s’était passé puisque les gendarmes avait quelques instants après sa mort ramassé le corps de Rémi.

Alors pourquoi  pendant deux jours, ce silence assourdissant, pourquoi cette absence de réaction du parquet, du gouvernement, pourquoi le refus de dire cette vérité que l’on connait depuis le début ? Pourquoi le parquet a-t-il tenté de semer une confusion indécente sur les circonstances de sa mort en ne donnant que des bribes d’informations, en ne parlant lors de la première conférence de presse que d’une explosion, laissant croire à la possibilité d’un décès dû à un Cocktail Molotov, pourquoi avoir lancé de fausses pistes, comme celles du sac à dos disparu, volontairement récupéré par les manifestants, et qui aurait pu contenir des substances explosives ? Simplement pour discréditer un jeune homme pacifiste, militant de la fédération Nature Environnement, botaniste, qui n’a jamais fait usage de violence ou eu maille à partir avec les forces de l’ordre. Salir l’image d’un jeune homme mort qui militait pour l’environnement et pour les générations avenir?

Y a-t-il attitude plus basse et plus veule ?

Pourquoi ne pas assumer ses responsabilités et dire : nous l’avons tué. Notre politique l’a tué. Nous n’avons pas voulu choisir la voie du dialogue, nous avons voulu montrer que nous sommes forts aux yeux des Français, et cela passe par des démonstrations de violences contre ces militants majoritairement pacifistes. Nous les avons harcelés, frappés, nous avons brulé leurs effets personnels, les avons délogés sans autorisations judiciaires, puis nous avons fait usage de Flash balls, de grenades fumigènes et de désencerclement. Et comme ils ne partaient toujours pas, nous avons fait lancer des grenades contenant des explosifs, en les jetant sans sommations, sans respecter les règles élémentaires d’usage de ces grenades, en l’air directement sur les manifestants, ou même dans des lieux clos, comme dans une caravane occupée. Nous les avons blessés, alors qu'ils tentaient simplement de sauver notre patrimoine naturel, eux qui ont cette conscience que nous n’avons plus, à force de vouloir produire et gagner toujours plus.

Je suis désolé de dire cela, je ne suis qu’avocat. Je ne devrais pas parler de ce qui me dépasse, de ce qui dépasse mon champ d’action, le droit. Mais c’est plus fort que moi. Je me dois aujourd’hui de défendre Rémi Fraisse, ou plutôt ce qu’il en reste. Un corps dans une morgue. Un corps au centre d’un conflit de pouvoir. De tous les pouvoirs, politiques, judiciaires, militaires, médicaux, médiatiques. Un corps autopsié, malmené, disséqué par la France entière qui se le déchire, comme Damien supplicié en place publique, objet de la toute-puissance de la souveraineté. Un corps auquel le pouvoir refuse de redonner un nom, une dignité. Un corps que le pouvoir refuse de rendre à ses parents qui à ce jour n’ont toujours pas pu voir leur enfant, auquel ils ont donné naissance, qu’ils ont vu faire ses premiers pas, dire ses premiers mots, crier ses premières révoltes, et qu’ils ne pensaient pas devoir inhumer, envers et contre toute logique générationnelle.

Ce n’est pas qu’un drame ou une tragédie qui s’est nouée autour de Rémi. Il est mort parce qu’il s’est retrouvé par hasard au milieu d’une déflagration de pouvoir et d’expression de la violence publique. Ce qui a tué Rémi Fraisse, ce n’est pas seulement un gendarme jetant une grenade offensive en pleine nuit en direction de jeunes manifestants, quelle que soit la violence de ceux-ci. Ce qui a tué Rémi, c’est la violence Etatique. Un Etat gouverné par des hommes dont la boussole n’est orientée que vers la prochaine échéance électorale,  des hommes motivés par leur stratégie de communication, et qui en ont oublié que l’Etat dont ils sont les représentants n’était finalement qu’une simple fiction destinée en premier lieu à protéger ceux qui avaient accepté de se soumettre à sa violence légitime. Mais lorsque la violence n’est plus légitime, lorsque l’on utilise des armes de guerre non pas contre un autre Etat belligérant, mais contre sa propre population,  lorsque l’Etat tue ceux qu’il est sensé protéger, alors la question de l’Etat, de son fonctionnement, de ses intérêts et de ses représentants doit inéluctablement être posée.

 Dimanche à 16H00, je serais devant le mur de la paix, avec une renoncule à feuille d’ophioglosse sur le torse, et je penserai aux parents de Rémi Fraisse, je penserai à Rémi, et à toute cette vie, plus importante que tout le reste, qui s’est en allée. Pour Rémi Fraisse.

 

http://blogs.mediapart.fr/blog/arie-alimi/021114/conflit-...

Vient de paraître : Thierry Roquet & Compagnie

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 Couverture souple, 56 Pages                    

 Prix : 5,00€ 

 
Le dernier X & compagnie -- Thierry Roquet & compagnie, avec Jean Marc Flahaut, Eric Dejaeger, Heptanes Fraxion, Jérôme Leroy, Frédérick Houdaer et illustré par Cathy Garcia
 
"Dans ce deuxième recueil de la série X & compagnie, Thierry Roquet et ses amis nous invitent à mettre le doigt déganté sur la face du quotidien, le plus moite mais le plus profond aussi. La résignation est un suicide quotidien comme le montre Cathy Garcia sur la couverture dont elle est l'auteure. Cathy Garcia seule présence féminine dans cette tribu couillue : non pas « Mieux qu'une bande de mecs », mais juste une bande de mecs, dont la testostérone rend ce groupement de textes cohérent, touchant, bouleversant."
 
 
 
 
Extrait

L'invisible ennemi des premières lueurs
de Thierry Roquet

noir sans sucre et bien corsé
c'est comme ça que je le bois le café
accompagné d'une clope chaque fois
je suis
assis sur la cuvette des chiottes
qui fuit goutte à goutte
la tuyauterie est noircie pourrie vieille de
soixante ans j'en sais trop rien
un jour ça va nous péter à la gueule et on l'aura bien
cherché

j'ai ouvert la fenêtre
au vent frais au crachin
au lent réveil d'un jour qui sera peut-être différent
de la veille de l'avant-veille
il est quatre heures quarante-sept du matin qu'est-ce que je
fous là bon dieu ?
à peine remis d'un léger
sommeil trop haché
j'ai pas le courage d'en chercher les raisons profondes

hier soir jusque tard je lisais les aventures de Max Zajack
mon alter ego c’est tout comme
en quête d'un boulot de n'importe quel boulot
alimentaire en quête d'argent
et j'entendais un bruit sourd régulier qui faisait résonner les
murs
de la chambre
un moment j'ai eu la sensation que c'était mon cœur en train
de battre trop fort
en train de me lâcher
ou que c'était ton rêve qui débordait par ta bouche ouverte
et puis non
j'ai vu une camionnette de dépannage garée avec ses
warnings
un ouvrier taper avec ses outils sur une porte défoncée

quand l'anecdotique tient lieu de souvenir
il est sans doute temps de songer à s'enfoncer dans la réalité
de ne plus la fuir à ce point
de percer à jour le secret d'une vie qui se traîne
avec les mêmes chaussettes
le même slip les mêmes reflets jaunâtres

déjà en face les premières lumières s'allument
les premières bagnoles brisent le silence
 ça a un petit quelque chose de rassérénant
d'assister immobile à la naissance
du jour
c'est comme une petite victoire sur un invisible ennemi
 
 
 
 
 
 
 

 

30/10/2014

Tram 83 de Fiston Mwanza Mujila

 Ed. Métailié, 21 août 2014 - Prix de littérature de la ville de Graz 2014.

 

 image-tram.jpg

 

208 pages, 16 euros.

 

 

Tram 83 se trouve dans la Ville-Pays et la Ville-Pays dirigée par un Général dissident, avant tout principal propriétaire minier, se trouve en Afrique, une Afrique réinventée, comme peinte sous acide.

La Ville-Pays, c’est le Tram 83, avec la gare « dont la construction métallique est inachevée », les mines et quelques faubourgs.  Mais c’est surtout le Tram 83, bar, restaurant, boite de nuit, un lieu de perdition totale où grouille une faune à la fois locale et venue du monde entier. Mineurs-creuseurs, rebelles dissidents, étudiants en lutte, fonctionnaires misérables, enfants-soldats, vendeurs d’organes, « prophètes, jongleurs, anciens forçat » et biscottes, ces jeunes garçons qui servent à tout, se bousculent dans cet antre vaste et obscur comme cul de diable, sous la pression des serveuses, aides-serveuses, filles-mères et canetons (filles de moins de 16 ans) qui demandent l’heure à tout va et tout ça côtoie bruyamment une faune encore de touristes à but lucratifs, de prospecteurs, de Chinois, de musiciens de partout et de toutes les musiques et de n’importe quels personnages imaginables, plus ou moins fréquentables.

 

Cosmopolite la Ville-Pays, un fruit juteux et totalement avarié. Plein de vers.

 

 « Au commencement était la pierre et la pierre provoqua la possession et la possession la ruée, et dans la ruée débarquèrent des hommes aux multiples visages qui construisirent dans le roc des chemins de fer, fabriquèrent une vie de vin de palme, inventèrent un système, entre mines et marchandises »

Et c’est des entrailles de cette ruée, de ce grand et vaste bordel qu’est sorti le Tram 83, accueillant entre ses deux seins, du genre très grosses tomates, toute la lie, toute la violence, toute la corruption, toute la solitude, tout le désespoir, tout le désir, tout le rut et toute une folle excitation en permanence sur le point de basculer dans la folie pure. « Ici chacun pour soi, la merde pour tous. »

 

Requiem et Lucien étaient amis du temps où ils étaient étudiants. Requiem, alias entre autre le Négus, est resté à La Ville-Pays où, s’intéressant principalement aux mines, à la bière et au sexe, est devenu « docteurs es honoris causa toutes les matières (corruption, drogue, sexe, pillages, minerais, malversations, beuverie…) et s’adonne aussi à la prise de photos compromettantes de touristes qu’il fait chanter. Sa devise « la tragédie est déjà écrite, nous on préface ». Quand Lucien, ex prof d’histoire,  débarque de l’Arrière-Pays, traqué par diverses polices politiques, il est devenu écrivain et c’est Requiem qui se charge de l’accueillir et de l’héberger. Requiem à qui Lucien avait pris Jacqueline, sa femme...

 

Tram 83 tourbillonne autour de ces deux personnages que le destin fait entrer en collision. Tram 83 est un roman excessif, outrancier, débordant de sucs, de miasmes et de maux de tête. Impossible de le résumer, il vous prend à la gorge et ne vous relâche plus avant de vous avoir fait tout avaler, du sordide beaucoup, de l’humour aussi, il en faut, de l’humour décapant comme une eau de vie frelatée, mais pas de morale, surtout pas ! D’ailleurs au Tram 83 la morale n’a pas droit d’entrée, elle n’y a pas sa place et les filles-mères et les plus jeunes des filles, les canetons, savent qu’elles mangeront « à la sueur de leur seins » tant qu’elles n’auront pas séduit un étranger qui les emmènera vers un ailleurs fantasmé : Venise, Prague, Odessa….

 

« La Ville-Pays est ainsi faite : les filles sont libres, démocratiques et indépendantes. La misère achève la honte et vos signes de politesse. »

  

Au Tram 83, Lucien l’intellectuel fait figure d’extra-terrestre mais possède une aura très attractive pour tout ce qui est du sexe féminin, et plus il semble inaccessible et plus cette aura grandit, mais Lucien lui ce qu’il veut, c’est écrire et rien ne semble pouvoir le sortir de son obsession littéraire et Requiem ? Requiem n’a pas digéré la trahison de son ancien compagnon…

  

Deux êtres empêtrés et enfermés dans leur entêtement, deux brins de paille chahutés par la tempête permanente du Tram 83 et un roman qui nous fait tournoyer et glisser sur les éjaculations précoces, la merde et le vomi, tout en évoquant l’Histoire, le cinéma, l’art et la littérature, et qui nous lâche soudain avec la tête qui tourne et le monde avec.

  

Cathy Garcia

 

 

AVT_Fiston-Mwanza-Mujila_2372.jpgNé en République démocratique du Congo en 1981, Fiston Mwanza Mujila vit à Graz, en Autriche. Il est titulaire d’une licence en Lettres et Sciences humaines à l’Université de Lubumbashi. Il a écrit des recueils de poèmes, des nouvelles et des pièces de théâtre. Il a reçu de nombreux prix dont la médaille d’or de littérature aux Jeux de la Francophonie à Beyrouth. Il est actuellement en résidence d’écriture au TARMAC, la scène internationale francophone (Paris 20ème)  pendant toute la saison 2014-2015 dans le  cadre du programme régional de résidences en  Île-de-France http://www.letarmac.fr/.

 

Cette note a été publiée sur le site de la Cause Littéraire.

 

Traction Brabant 59

 TB59.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un très bon cru ce 59 !! Après un édito de Patrice Maltaverne que vous pouvez retrouvez ici et dans lequel je me retrouve en tout cas :

http://traction-brabant.blogspot.fr/2014/10/traction-brab...

 

une belle brochette d'auteur(e)s, avec des textes savoureux (à mon goût bien évidemment), comme ceux de Murièle Modély, Mickael Bonneau, Stéphanie Beijan, Aymeric le Guillou, Joseph Pommier, Antonella Fiori, Kélig Nicolas, Eric Savina... mais il y en a bien d'autres encore

 

et puis "Dimanche ! le soleil sonne beau temps pour aller marcher

et que les fleurs pardonnent à Dieu tous ses péchés"

de Murièle Camac

 

et "les putains aux courtes robes

essaims de beauté cassée" de Michelle Caussat

 

et "les robes de fumées qui planent

sur la ville & sentent l'œuvre au noir

le brouet des ombres" de Régis Nivelle

 

A noter aussi : un hommage volcanique d'Alain Sagault à l'écrivain André Suarès.

 

TRACTION BRABANT : 12 euros les 5 - Contact : Patrice Maltaverne - Association Le Citron Gare Résidence Les Jardins de l'Abbaye, 1er étage 12 rue de l'Abbaye 57000 METZ - p.maltaverne@orange.fr

 

 

11:27 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

29/10/2014

Narcose, de Julie Gauthier, avec Guillaume Néry

La pratique de l’apnée en grande profondeur expose les apnéistes à un phénomène de narcose, appelé aussi « ivresse des profondeurs ». NARCOSE relate l’expérience et le voyage intérieur du champion du monde d’apnée, Guillaume Néry, lors d'une descente en grande profondeur. Le film s'inspire de son expérience physique et du récit réel de ses hallucinations.

 

27/10/2014

Testet : le rapport d’experts confirme les arguments des opposants au barrage

On va en sortir de cette immense connerie ? un mort à la clé, 21 ans, étudiant en environnement, bénévole de France Nature.... c'est dégueulasse !!! travaux passés en force, destruction, harcèlement et violences policières, tout ça pour un projet has been total.... preuves à l'appui et ce depuis le début, faut que ça cesse !!!

 

Le rapport d’experts sur le barrage de Sivens constate la surestimation des besoins, la médiocrité de l’étude environnementale, la faiblesse du montage financier. Ce que disent, depuis des années, les opposants au barrage.


La préfecture du Tarn a publié ce matin tôt le rapport d’experts commandé par la ministre de l’Ecologie à des experts. Il analyse le projet de barrage de Sivens. Le voici en téléchargement :

- Télécharger le rapport ici :

PDF - 1.5 Mo

Rédigé par deux ingénieurs généraux des ponts, des eaux et des forêts, Nicolas Forray et Pierre Rathouis, il confirme très largement les arguments posés de longue date par les opposants :

- "L’estimation des besoins a été établie sur des données anciennes et forfaitaires (...)

- "La mission conclut à une surestimation des besoins de substitution de l’ordre de 35 % (...)

- "Le contenu de l’étude d’impact est considéré comme très moyen (...)

- « Il existe un véritable problème de compatibilité entre le projet, tel qu’il est actuellement présenté, les règles d’intervention du FEADER, et les règles applicables en matière d’aides publiques (...). »

Le rapport assure cependant qu’il faut poursuivre le chantier, quitte à affecter le barrage à d’autres usages et selon une autre gestion. Une conclusion que rejette nettement les opposants pour qui les altenatives doivent être étudiées, et que tant que le béton n’a pas été coulé, la nature peut reprendre sa place sur le terrain.


Source : Camille Martin pour Reporterre.

. Pour en savoir plus : Le dossier : La bataille pour sauver la zone humide du Testet.

 

 

 

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22/10/2014

Cahors et Biars-sur-Cère : Projection-débat autour du film "High Power"

Projection-débat autour du film "High Power"
Dimanche 2 novembre
20h30 Salle de la Bourse à Cahors.
Lundi 3 novembre
20h30 au Cinéma Robert Doisneau de Biars-sur-Cère.

En présence du réalisateur indien Pradeep Indulkar.
Emission radio sur Antenne d'OC à Cahors le lundi 3 novembre en matinée.

En 1969 la première centrale nucléaire de l’Inde a été ouverte à Tarapur. Dans un élan patriotique émotionnel les paysans locaux ont joyeusement donné leurs terres fertiles. Aujourd’hui, presque cinquante ans plus tard, la deuxième génération de ces fermiers patriotiques manifeste à Tarapur afin de pouvoir au moins subvenir à leurs besoins élémentaires. Les ténèbres se sont abattues sur la ville qui fournit l’énergie au pays. Tarapur est loin du merveilleux rêve promis. Ce qui s’est passé à Tarapur au cours de ces longues années peut servir d’alerte au monde entier avant qu’il ne soit trop tard. Sur toile de fond d’un paradis sur terre détruit par la main de l’homme afin de satisfaire son avidité, ce documentaire présente un monde inconnu, une réalité cachée et une nature détruite. Le réalisateur Pradeep Indulkar a obtenu le prix Uranium à Rio de Janeiro en Mai 2013 pour ce film et il sera présent à l’issue de la projection pour parler de son expérience.

Soirée du dimanche co-organisée par Attac Cahors, Droit à la paresse, Pour une Terre vivante et Sortir du nucléaire Lot (stand d’information sur place).

Soirée du lundi organisée par Sortir du nucléaire Lot.

Contact pour dimanche :
Philippe Cruzel 05 65 22 91 11 ou 06 42 28 65 36
philippe.cruzel@orange.fr

Contact pour lundi :
Michel Boccara 09 63 45 63 02 / 05 65 11 61 75

 

 

 

 


michel.boccara0351@orange.fr

21/10/2014

Vient de paraître, aux éditions associatives du Port d’Attache

« Le chien d’un immortel suivi par le chef de dieu » de Lionel Mazari

 

 « Le chien d’un immortel, vous le caressez dans le sens du poil depuis des lustres. Il faut avouer qu’il vous a bien graissé la patte ; cela le lustre. Vous avez beau lui sourire de la queue ou de la chatte, comme disent les grandes personnes humaines, il s’en fout lui le chien. Il dévale libre les rues ; et vous, vous croyez qu’il vous met des bâtons dans les roues. Ça ne marche pas trop pour vous, hein ? Et comment ça, ça roule ?  Vous sifflez, il chante ; vous aboyez, il se tait. Il est déjà trop loin ; à cette distance, il n’a pas le désir d’entendre. Vous imaginez un peu la tour de Babel dans la brume ? » (Extrait, page 26)

 

«   La voix de Mazari est forte, et sa force originale nous émeut, de quelque façon qu’elle se pose au lecteur. Et sa force nous invite de quelque dimension que soit sa table. Car le convive y trouve à se nourrir hors du frelatage vulgaire des «  grands prêtres », petite caste de rapaces pratiquant la progressive strangulation de la parole. Echapper à leur collier, leur laisse, leurs battues, c’est tracer son sillon dans un hors-champ salutaire : voilà le plus important.

                                                                          Patrick Trochou

  

Un volume broché de 50 pages avec une illustration originale de Morgane Plumelle. Prix public : 6 euros (plus 1,50 euros de frais de port.

A commander chez : Jacques Lucchesi, 7 rue de l’Eglise Saint-Michel, 13005 Marseille

 

editionsduportdattache.over-blog.com 

 

 

 

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20/10/2014

Cathy Garcia - Livres disponibles sur commande

 

 

 

Tous les livres "à tire d'ailes" sont intégralement fabriqués et imprimés par mes soins sur du papier 100% recyclé haut de gamme. Tirages numérotés.

 

Port (France) : 2,50 (sauf Purgatoire et La chèvre : 1,50 )

Règlement : chèque ou virement

à commander par mail à mc point cg arobase point orange

 

 

 

couv scan small.jpgMON COLLIER DE SEL, à tire d'ailes, 2020, illust. originales n&b de l'auteur, 36 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 12 €

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COUV.jpgÀ LA LOUPE, TOUT EST RITUEL, à tire d'ailes, 2020, illust. originales n&b de l'auteur, 52 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 12 €

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COUV.jpgPANDÉMONIUM II, à tire d'ailes, 2019, illust. originales n&b de Joaquim Hock, 48 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 12 €

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COUV.jpgTOBOGGAN DE VELOURS à tire d'ailes, 2019, collages en couleur de l'auteur, format vertical 10,5  x 20,5 cm, 32 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme,10 €

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001.jpgCELLE QUI MANQUE, à tire d'ailes, 2019 (réédition), photo en couv. de l'auteur, 48 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 12 €

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DSC07247.JPGAUJOURD'HUI EST HABITABLE, Cardère éd., 2018, photos couleur de l'auteur, 44 pages, 12 €

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COUV.jpgCALEPIN PAISIBLE D'UNE PÂTRESSE DE POULES, Nouveaux Délits éd., 2018, photos en sépia de l'auteur, 28 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 10 €

http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2018/08/11/avis...

 

 SURSIS COUV tirage de tête small.jpgSURSIS, à tire d'ailes 2017, neuf collages papier originaux, 28 pages agrafées, tirage limité et numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 10 € (tirage de tête en couleurs : épuisé)

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D'OMBRES COUV small.jpgD'OMBRES, à tire d'ailes, 2017, illustrations originales n&b de l'auteur, 48 pages agrafées, tirage limité et numéroté sur papier recyclé, 10 € 

http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2017/03/08/vien...

 

 

couv small.jpgPURGATOIRE  QUOTIDIEN, à tire d'ailes, 2014, (réédition du Mi(ni)crobe 32 publié par la revue belge Microbe, 2012), illustration de l'auteur en couv., 24 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé, 5 €

http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2014/12/09/purgatoire-du-quotidien-5506817.html

 

 

IMG_0001.jpgMYSTICA PERDITA, à tire d'ailes, 2009, illustrations originales n&b de Jean-Louis Millet, postface de Werner Lambersy, 40 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 12 €

 http://delitdepoesie.hautetfort.com/recueil-mystica-perdi...

 

  

sans-titre.jpgNOUVELLE HISTOIRE DE LA CHÈVRE DE MONSIEUR SEGUIN (conte) à tire d'ailes, 2008,  illustration originale n&b de Michèle Martinelli en couverture, 17 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé, 5 €

 http://delitdepoesie.hautetfort.com/archive/2014/09/27/no...

 

  

couverture.jpgCHRONIQUES DU HAMAC, à tire d'ailes, 2008, photos couleurs de l'auteur, 56 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 14

 http://delitdepoesie.hautetfort.com/archive/2008/09/06/no...

 

 

salin.jpgSALINES, à tire d'ailes 2007, illustrations originales n&b de Katy Sannier, 44 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 12 €

http://delitdepoesie.hautetfort.com/archive/2013/01/07/sa...

 

 

 

Jardin du causse scan couv small.jpgJARDIN DU CAUSSE, à tire d'ailes 2004, illustrations originales n&b de Joaquim Hock, préface de Mireille Disdero, postface de Patrick Devaux, 88 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 13 €

 

http://delitdepoesie.hautetfort.com/archive/2013/01/07/jardin-du-causse-retour-a-l-autoedition.html

 

 

anch.jpgLES ANNÉES CHIENNES Série autodigestion, à tire d'ailes, 2007, illustrations originales n&b de Marie Bouchet, 52 pages agrafées, tirage numéroté sur papier recyclé haut de gamme, 10 €

 

http://delitdepoesie.hautetfort.com/archive/2007/02/25/les-annees-chiennes-vient-de-paraitre-en-auto-edition.html

 

 

 

Pour les publications Nouveaux Délits, vous pouvez me les commander directement également (port : 2 ). Il s'agit de :

 

CALEPIN PAISIBLE D'UNE PÂTRESSE DE POULES, 2018 

GUERRE ET AUTRE GÂCHIS, 2014 

POÈMES FOLLETS & CHANSONS FOLLETTES POUR GRAND PETITS & PETITS GRANDS, 2013 

CLAQUES & BOXONS, 2013 

AILLEURS SIMPLE, 2012 

ÉTATS DU BIG BANG, 2010  

ou voir ici :

http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2013/09/19/pour-commander-des-livres-5176019.html

 

 

 

Pour mes autres publications vous pouvez me les commander directement également, notamment si vous souhaitez une dédicace, ou chez les éditeurs concernés : 

 

CardèreAujourd'hui est habitable, 2018 ; Fugitive, 2014 ; Les mots allumettes, 2012 ; Le poulpe et la pulpe, 2011 https://cardere.fr

 

Gros Textes : Le Tarot de Saint Cirque (avec Lionel Mazari), 2020, Bonzaïs hallucinogènes, 2017 et Trans(e)fusées, 2015 https://sites.google.com/site/grostextes/

 

Encres Vives : Ombromanie, 2007

 

mgv2>publishing : Des ourses dans le ciel, 2015 ; Asphodèle : Un vanity de vanités, 2012 ; Celle qui manque, 2011 ; éditions de de l'Atlantique : Jardin du causse, 2010 et Eskhatiaï, 2010.

 

Biblio complète ici : 

19/10/2014

La Russie interdit les OGM sur son territoire

 

Si les cultures OGM continuent de progresser dans le monde, certains pays sont de plus en plus réticents face à l'agro-business imposé par les Etats-Unis. C'est le cas, attendu, de la Russie dans un contexte de vives tensions géopolitiques avec les leaders et promoteurs des cultures transgéniques.

Principalement à cause du conflit en Ukraine, la politique de la Russie est souvent fustigée par les Etats-Unis et l'Europe, quelques fois de manière dure et inappropriée. Ce regain de tensions géopolitiques entre les deux superpuissances pousse la Russie à se démarquer de plus en plus du mode de vie américain : abandon du dollar pour les transactions internationales, enseignes Mc Donald's récemment fermées à Moscou... Simples représailles suite aux sanctions dont elle fait l'objet ou véritablement engagement vers un développement plus sensé ? Dans tous les cas, la Russie avance dans la bonne direction comme en témoigne sa décision d'abandonner le recours aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) sur son territoire.


Les premiers aliments transgéniques sont apparus sur le marché au milieu des années 90. Depuis lors, des souches génétiquement modifiées de maïs, de soja, de colza et de coton font l'objet d'un commerce sur le territoire russe. 


« Si les Américains aiment manger des produits contenant des OGM, qu'ils en mangent. Nous n'avons pas besoin de le faire ; nous avons assez d'espace et la possibilité de produire des aliments biologiques » a déclaré en avril 2014 le premier ministre russe Medvedev, rapporte RT.com.


Déjà, en décembre 2013, Irina Ermakova, vice-président de l'Association nationale de la Russie pour la sécurité génétique avait indiqué qu'il était « nécessaire d'interdire les OGM, d'imposer un moratoire pendant 10 ans. » Selon la scientifique, les études sur l'influence des OGM sur la santé humaine demeurent insuffisantes pour permettre une introduction à grande échelle des aliments génétiquement modifiés sur le marché, rapporte RT.com


Pire, Ermakova, fervente militante anti-OGM est persuadée que tous les OGM sont « dangereux » pour la santé car leur méthodes de fabrication ne seraient pas maîtrisés : « la consommation et l'utilisation des OGM peuvent conduire à des tumeurs, des cancers et l'obésité chez les animaux », a-t-elle indiqué.

Or, elle a ajouté que les médecins ont constaté une augmentation du diabète et des cancers dans les régions où les résidents ont consommé de grandes quantités d'aliments contenant des OGM.

Dès septembre 2013, la Russie a imposé l'étiquetage obligatoire des produits qui contiennent plus de 0,9% d'OGM. De plus, les autorités russes ont temporairement suspendu l'importation et la vente de maïs génétiquement modifié de Monsanto suite aux résultats inquiétants de la fameuse étude controversée de Gilles-Eric Séralini de septembre 2012 sur le maïs transgénique NK603. L'agence russe de protection des consommateurs avait alors indiqué que "l'importation et la commercialisation en Russie du maïs OGM NK603 est temporairement suspendue", ceci, "le temps que des chercheurs russes examinent l'étude et que l'UE fasse part de sa position sur la question".


Depuis, l'Europe via l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rejeté les conclusions de cette étude, ouvrant la voie à l'agro-business au détriment du plus élémentaire principe de précaution pour la santé humaine et l'environnement.


Pour autant, la Russie s'est officiellement engagée à interdire tous les OGM sur son territoire qu'ils soient produits ou importés : la Russie doit protéger ses citoyens face à des produits alimentaires obtenus à partir d'organismes génétiquement modifiés, ce qui est possible tout en respectant les engagements du pays au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a estimé le président Vladimir Poutine en avril 2014.


Ainsi, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a ordonné aux organismes de réglementation d'examiner une éventuelle interdiction sur toutes les importations d'OGM en Russie. C'est chose faite depuis juillet 2014 : le Comité de l'agriculture a appuyé la recommandation d'interdiction par le parlement russe, et la résolution est entrée pleinement en vigueur.


La Russie recule sur les OGM comme la Chine et l'Inde


La Russie rejoint donc la liste des pays qui s'opposent aux OGM après les reculs notables des deux poids lourds démographiques mondiaux : la Chine et l'Inde.


En Inde, la mobilisation citoyenne et paysanne a eu raison des nouvelles autorisations de cultures transgéniques du gouvernement. "Le 29 juillet 2014, plusieurs manifestations ont été organisées, notamment par le syndicat paysan Bharatiya Kisan Sangh. Ce syndicat fait partie du mouvement national-hindouiste dont est aussi membre le parti actuellement au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien)" explique Inf'OGM. Rappelons que l'Inde est le quatrième plus grand pays producteur d'OGM dans le monde avec un record de 11 millions d'hectares de coton transgénique cultivé.


En Chine, le ministère de l'Agriculture n'a pas renouvelé l'autorisation pour deux programmes de recherche d'expérimentation en champ de deux riz et d'un maïs transgéniques. « L'opposition de la Chine aux OGM semble donc se confirmer, même si des ambiguïtés subsistent. » précise Inf'OGM.


Ce qui ne manquera pas de nous interpeller c'est la pression actuelle de l'Europe et des Etats-Unis pour l'acceptation des OGM en Ukraine dont une partie du territoire vise à se rapprocher de l'Union Européenne. Les multinationales de l'agro-business, dont Monsanto, se frottent déjà les mains à l'idée de s'accaparer le marché des grandes plaines céréalières de l'Ukraine, indique un article d'Inf'OGM.


Les OGM continuent leur progression dans le monde


Et pourtant, le Service international pour l'acquisition d'applications agro-biotechnologiques (ISAAA) a indiqué dans son rapport annuel pour que « plus de 18 millions d'agriculteurs de 27 pays avaient planté des cultures biotechnologiques en 2013, ce qui constitue une augmentation de cinq millions d'hectares – ou 3 % – des cultures biotechnologiques au niveau mondial. »


Ainsi, le nombre d'hectares consacrés aux cultures biotechnologiques est passé de 1,7 million d'hectares en 1996 à 175 millions d'hectares en 2013 : une multiplication par 100 ! Les Etats-Unis demeurent les leaders mondiaux de la plantation de cultures transgéniques, avec 70,1 millions d'hectares, soit 40 % de la superficie agricole mondiale.


Pour autant, depuis deux ans, les pays en développement plantent plus d'hectares de cultures transgéniques que les pays industrialisés, ce qui montre l'influence voire la pression des pays riches sur ces pays.


Quand les tensions géopolitiques mettent un frein à la mondialisation


La position ferme de la Russie sur la question des OGM est une véritable bouffée d'oxygène dans un monde unipolaire où les intérêts économiques de quelques pays, principalement les Etats-Unis, dictent ou imposent la politique à tenir aux autres nations.


Bien sûr, cette décision s'inscrit dans un cadre géopolitique où la Russie cherche à diminuer au maximum sa dépendance économique envers les Etats-Unis et l'Europe, tout en renforçant les liens des BRICS[1] : "par-dessus tout, nous devons diminuer la dépendance de notre complexe agro-industriel envers les semences étrangères de plantes cultivées" déclarait Dmitry Medvedev lors d'une réunion du gouvernement le 9 octobre 2014.


Enfin, la mention de l'agriculture biologique comme substitut aux OGM en Russie est de très bon augure.


Notes

BRICS est un acronyme anglais pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent en sommet annuels : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (en anglais : Brazil, Russia, India, China, South Africa).


Source © Christophe Magdelaine / notre-planete.info 

Japon: Fukushima : Niveau de contamination record des eaux souterraines après le passage des derniers typhons

 

Selon l'agence de presse japonaise Jiji Press, le typhon qui s'est abattu sur le Japon la semaine dernière a provoqué une augmentation importante de la radioactivité des eaux autour de le centrale nucléaire ruinée de Fukushima.

Les niveaux de césium mesurés dans les puits techniques autour de la centrale atteignent jusqu'à 251 000 becquerels par litre, trois fois plus que les précédentes mesures, (25 000 fois plus que les limites de l'Organisation mondiale de la santé pour l'eau potable). 


Les niveaux de strontium ont également été multiplié par un facteur 3 (3,7 exactement), à 7,8 millions de becquerels par litre (26 millions de fois supérieur aux limites autorisées). Les niveaux de tritium ont été multplié par 10 soit 150 000 becquerels par litre.


Les travailleurs de Fukushima tentent de limiter le passage des eaux contaminées dans l'océan, une tâche rendue quasi impossible, étant donnée les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la centrale. La communication officielle fait état de l'impossibilté de faire plus que ce qui a été fait jusque maintenant, et d'un impact sur la contamination du Pacifique pour le moment inconnu. Pendant plus de deux ans après la catastrophe  Tepco, l'opérateur de la centrale, avait nié toute fuite d'eaux contaminées dans l'océan, contre toute évidence.


Inquiétudes américaine


Deux modèles mathématiques  de la dispersion des radionucléides dans l'océan, ont calculé un pic de contamination autour de 2016 le long des côtes américaines et canadienne,s bien que leurs résultats divergent d'un facteur 10.


Le site participatif américain How radioactive our our ocean, publie des mesures de la radioactivité des eaux sur les côtes américaines, mesures qui ne dépassent pas la normale pour le moment. Reste que les poissons et les mollusques peuvent concentrer les radionucléides à des taux des centaines de fois supérieurs à celui des eaux environnantes et certaines espèces, comme le thon, peuvent traverser le Pacifique.


inquiétudes Japonaises


Il n'est pas impossible que la contamination des aquifères au-dessous de la centrale de Fukushima Daïchi puisse gagner l'aquifère de Tokyo qui lui est connecté (3). Et ce d'autant plus que les efforts pour stocker des centaines de milliers de tonnes d'eau contaminée sur le site, dans des réservoirs de fortune, pourraient être anéantis par un nouveau tremblement de terre (ibid). 


1) Japanese Nuclear Plant May Have Been Leaking for Two Years. New York Times. 
2) Fukushima's Radioactive Ocean Plume to Reach US Waters by 2014. Article publié par LiveScience.
3) Interview de Michael Friedlander, Ingenieur nucléaire. Bloomberg.

Source © ddmag

13:57 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

18/10/2014

Revue Nouveaux Délits, numéro 49

 

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Oct. nov. déc. 2014

 

 

En guise d’édito :

 

Le missionnaire européen était assis accroupi avec les Indiens Hurons en grand cercle autour d’un feu de camp. C’était une position à laquelle il n’était pas habitué, et il avait le sentiment qu’elle ne l’aiderait pas à convaincre les Indiens de partager son point de vue. Néanmoins il leur a exposé courageusement l’idée selon laquelle il n’était pas un mais deux. En l’entendant les guerriers ont éclaté de rire et ont commencé à jeter de gros bâtons et de la poussière dans le feu. Un étrange mélange de terreur et de ressentiment a alors envahi le cœur du missionnaire. Lorsque les rires ont cessé, il a poursuivi son exposé. Avec patience, il a expliqué aux sauvages que ce corps fait de chair et de sang qu’ils voyaient assis devant eux n’était qu’une coquille extérieure, et qu’en lui un corps invisible plus petit habitait, qui un jour s’envolerait pour vivre dans les cieux. Les Hurons ont gloussé de plus belle, en se faisant des signes de tête entendus tout en vidant les cendres de leurs pipes en pierre dans le feu crépitant. Le missionnaire avait le sentiment d’être profondément incompris, et était sur le point de se lever pour regagner sa tente, vexé, lorsqu’un vieil homme près de lui l’a arrêté en lui saisissant l’épaule. Il lui a expliqué que tous les guerriers et les chamans présents dans le cercle connaissaient l’existence de ces deux corps et qu’ils avaient également de petits êtres qui vivaient en eux, au cœur de leurs poitrines, et qui s’envolaient eux aussi au moment de la mort. Cette nouvelle a réjoui le missionnaire, et l’a convaincu que les Indiens étaient désormais sur le même chemin spirituel que lui. Avec un zèle renouvelé, il a demandé au vieil homme où, selon son peuple, ces petits êtres intérieurs s’en allaient. Les Hurons ont tous recommencé à rire, et le vieil homme a désigné du doigt la cime d’un énorme cèdre millénaire dont la silhouette se dressait dans la lueur du feu. Il a dit au missionnaire que ces « petits êtres » allaient au sommet de cet arbre puis descendaient dans son tronc et ses branches, où ils vivaient pour l’éternité, et que c’était pour cela qu’il ne pouvait pas l’abattre pour construire sa petite chapelle.

Sam Shepard in Chroniques des jours enfuis

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AU SOMMAIRE

 

 

Délit de poésie : Thomas Sohier, Patrick Devaux (Belgique) et Jean-Jacques Dorio

 

Délit de poèse : Paul Fréval

 

Délit de réponse : Pascale de Trazegnies & Cathy Garcia,

Poème  pour  deux  voix  ou  deux  mains

 

Délit de suite dans les idées : Cyril C. Sarot, Ces traces laissées dans le sable

 

Résonances : Chroniques du Diable consolateur de Yann Bourven

 

 

Les Délits d’(in)citations sont aux petits coins.

Vous trouverez le bulletin de complicité. Bien-sûr que vous trouverez le bulletin de complicité !!

 

 

Illustrateur : Jean-Louis Millet

 

Les illustrations ont été réalisées par détournements d’œuvres de van Gogh, Rodin, Schiele, Drakkar, van Malderghem, anonymes préhistorique, celte, hopi, internet, cg & jlmi.

 

 

Et si vous alliez faire un tour au Musée Improbable ?http://jlmi94.hautetfort.com/

 

 

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Mon tragique à moi, c'est la vie quotidienne : la muflerie, la stupidité, le comportement de l'homme moyen, une sorte de méchanceté uniforme et institutionnelle.

 

Francis Blanche

 

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Fred Vargas - Nous y voilà, nous y sommes (2007)

Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance.

Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusé.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s’est marré. Franchement on a bien profité.  Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution.  Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

Oui.

On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.  C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.  De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).  Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Évidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.

D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue. Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, - attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille - récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).

S’efforcer. Réfléchir, même.  Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.  Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.  Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.  Pas d’échappatoire, allons-y.

Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.  Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.  A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie - une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.  A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.  A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

 

 

 

 

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16/10/2014

How Wolves Change Rivers

 

 

Pistes noires de Jean-Baptiste Pedini

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 Ed. Henry, octobre 2014.

30 pages, 8 €

 

 

« Quelqu’un secoue des ombres à la fenêtre », ainsi débute ce petit recueil au format si sympathique de la collection La main aux poètes chez les Ed. Henry. Un livre qui bien au chaud sous sa couverture noir glacé, ornée d’une encre d’Isabelle Clément, tient dans la main, se glisse aisément dans la poche…

« Quelqu’un secoue des ombres à la fenêtre »… Pistes noires nous place dans la position de celui qui passerait sous cette fenêtre et la poussière d’ombres nous fait frissonner. « La ville respire fort », on l’entend parce que le silence qui enserre ce recueil de toute part est celui de l’hiver, l’hiver qui approche, l’hiver qui encercle, l’hiver qui saisit et nous transit, nous dépouille, nous isole et nous désole aussi parfois. On sait qu’il arrive quand on sent « Un air rude et compact. Derrière on devine une lame qui se démène pour passer au travers, pour desceller  les souches noires de la nuit. »

L’hiver, les ombres, la nuit, l’hiver est une longue nuit. « On dépèce le silence. On en garde un peu de fourrure. L’hiver avance sans relâche ». Quelle belle image que celui de cette bête de silence. Même le silence est dépouillé. « La main sur la poignée, on attend que ça passe. Que le soleil au matin vienne crocheter la serrure ». JB Pedini a la poésie qui coule de source, les phrases font mouche sans ostentation, c’est juste évident mais il fallait y penser, il fallait en être saisi et JB Pedini se laisse volontiers attraper. Hiver et poésie ont en commun cette capacité à nous étreindre, parfois même trop fort.

L’hiver et la neige semblent aller de pair, comme poésie et silence, le souffle en suspension puis « La neige a fini par fondre. Il n’en reste qu’un amas dense. Les chats s’y font les griffes. On les regarde s’acharner sur les monticules noirs qui ont poussé un peu partout. Quelques éclats sautent  dans les airs et vont se planter dans la nuit. Aucun de nous ne les retrouvera. Même l’aube a ses limites. »

En cette saison qui pousse à la solitude, chacun s’accorde cependant pour attiser le feu du jour. C’est beau mais ça nous cisaille aussi et les ailes gelées des oiseaux laissent des entailles dans le ciel.

Pistes noires, un morceau d’hiver à glisser dans sa poche, pour le plaisir de frissonner un peu.

 

Cathy Garcia

 

 

JB Pedini.pngJean-Baptiste Pedini, né à Rodez en 1984. Vit et travaille en région toulousaine. Publication dans de nombreuses revues dont Décharge, Voix d’Encre, Arpa,… Des parutions également chez Encre Vives, Clapàs et -36° édition. Un second recueil publié en 2012, prendre part à la nuit, dans la collection Polder coédité par Gros Textes et Décharge.

 

 

 

 

 

 

 

15/10/2014

Cyberaction - Barrage de Sivens : rendez public le rapport des experts

Depuis le 27 août 2014, des militants du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet ont commencé une grève de la faim devant le Conseil Général dans le cadre du projet très controversé de barrage de Sivens (Tarn).greve dela faim testet

Plus d'infos

Thierry Carcenac, président du Conseil Général du Tarn, n’a toujours pas apporté de réponses aux questions envoyées par le Collectif en février 2014 tout comme il refuse tout débat public contradictoire depuis un an.
http://www.collectif-testet.org/236+echanges-avec-thierry-carcenac.html  

Au 14 octobre, trois grévistes, Roland FOURCARD, Christian CONRAD et Gilles OLIVET, continuent donc le mouvement, avec déjà 49 et 43 jours de grève !

Ils viennent d’envoyer une lettre à Ségolène Royal, Ministre chargée de l’écologie, pour lui demander de rendre public le rapport que ses experts viennent de lui rendre sur ce projet de barrage. Cela leur permettra, ainsi qu’à tous les acteurs concernés par ce projet, d’accéder enfin à des données fiables et de stopper ainsi leur longue et éprouvante grève de la faim.
http://www.collectif-testet.org/uploaded/Greve-faim/131014-courrier-gra-vistes-faim-sivens-mme-la-ministre.pdf  

Vous avez été 3275 à signer la pétition lancée fin août pour soutenir les grévistes.
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/sauvetage-zone-humide-testet-souti-811.html  


Nous vous proposons de mettre la pression sur Ségolène Royal en participant à cette cyber @ction qui vous permettra de l'interpeller directement. L’idée est, grâce à votre concours, d’avoir plusieurs dizaines de milliers de signatures dans la semaine à travers les réseaux. C’est ambitieux mais il faut soutenir les grévistes qui mettent en danger leur santé pour défendre l’environnement et la bonne utilisation des fonds publics.

 

Signez la pétition ici avant le 31 octobre : http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/rendez-public-ra...

 

 

Quelques docs à voir : http://vimeo.com/docsivens

 

 

07:53 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)