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08/01/2007

Kokopelli condamné en cour d'appel de Nîmes

L’association Kokopelli défend, promeut, conserve les semences de variétés anciennes depuis de nombreuses années. Forte de 5500 membres, l’association Alésienne cultive, par le biais d’une douzaine de producteurs et de ses membres, plus de 2.000 variétés de fleurs, céréales et légumes anciens ; ce qui fait d’elle le plus important réservoir génétique français qui soit accessible à tous. Sur ses fonds propres, Kokopelli collecte, conserve, multiplie, les semences, héritées de 10.000 ans de sélection familiale constituant le plus ancien et peut-être un des plus précieux des patrimoines communs à l’ensemble de l’humanité.

Au mois de mars 2006, Dominique Guillet, président de l’association Kokopelli, a été relaxé par le tribunal d’Alès, du chef d’accusation : « vente de semences non inscrites ».

La Cour d’Appel de Nîmes, saisie en appel par le Parquet, le GNIS* et la FNPSP* vient d’en décider tout autrement (jugement du 22/12/2006) :

- 17.130 euros d’amendes
- 2 x 1 euro de dommages et intérêts
- 2 x 300 euros de dédommagement
- près de 2000 euros de frais de publication du verdict et affirmation de la culpabilité de M. Guillet pour vente de semences non inscrites.

Il est important de noter que Monsieur l’Avocat Général avait, à l’audience, demandé la relaxe de Dominique Guillet et considéré que l’appel n’était pas recevable, puisque pas effectué devant la bonne cour…

Au mépris des actuelles directives européennes, Madame la Présidente s’est appuyée sur un texte pétainiste qui régit la commercialisation des semences. Un texte vichyste permet encore aujourd’hui de condamner un citoyen oeuvrant pour l’alimentation des générations futures !!! A l’heure où nos « responsables » politiciens s’enflamment pour la biodiversité en danger, pour l’écologie, érigeant en écosalvateurs Al Gore et Hulot, le plus sacré de nos biens est pillé, spolié, séquestré. La maison brûle, le grenier est plein des semences des années futures et le gouvernement, non seulement, ne regarde pas ailleurs, mais alimente le brasier, pour le plus grand profit des multinationales de la semence et l’intérêt financier d’une infime minorité.

Notre patrimoine semencier sert en effet, à notre insu, de base génétique à la création brevetée des hybrides (supercherie sémantique) et des OGM (chimères génétiques). Nous sommes dépossédés de nos racines, de notre culture, par le lobby des groupes semenciers.

Nul doute qu’une telle dérive va être à l’ordre du jour de la création de l’ONU-Environnement, organisé par notre Président de la République, les 2 et 3 février prochains. Comment peut-on se soucier d’environnement, sans prendre en considération le devenir alimentaire de la planète ? « L’appel de Paris » sera en faveur des semences anciennes, puisque reproductibles dans le champ du paysan, dans le jardin du maraîcher, garantes d’une adaptation aux perturbations climatiques et à l’arrivée du Peak Oil. Contrairement aux technologies semencières « modernes », totalement créancées pour être dépendantes du pétrole.

L’état Français soutient des structures privées d’annexion du patrimoine et la justice française cautionne l’état dans ses dérives. En effet, la directive européenne 98/95 permet la création d’une liste de conservation des semences en risque d’érosion génétique. La France a transcrit cette directive, mais ne l’applique pas. En condamnant Kokopelli, l’état français exprime le dédain et le mépris avec lequel il traite la diversité génétique transmissible. La France, régulièrement sanctionnée par l’Europe pour non-respect des décisions communautaires (dernièrement encore, non transcription de la 2001-18, relative aux OGM), préfère gaspiller l’argent des contribuables en payant des pénalités, au lieu d’anticiper en favorisant la répertorisation de notre patrimoine génétique cultivé. Kokopelli assure une mission de salubrité publique. L’association devrait bénéficier, comme le prévoit le Traité de Rome et la FAO, de subsides publics.

Cette évidence n’est pas la priorité de nos dirigeants : au lieu de prévoir (pour une fois) et d’investir de façon cohérente dans une véritable dotation au futur, la justice française préfère réprimer de façon inique et inconsidérée. Les fruits des semences anciennes sont plébiscités par nos concitoyens et les professionnels : plus de goût, formes attrayantes, résistance aux maladies acquises par coévolution avec les facteurs pédoclimatiques, etc... Toutes ces raisons devraient inciter le gouvernement à reconnaître le travail de l’association Kokopelli, dont les graines répondent aux besoins multiples des jardiniers, paysans et consommateurs.

Nous n’avons nul besoin des technologies transgéniques : avec les semences de pays (anciennes), nous disposons de tout le matériel génétique nécessaire pour subvenir à nos besoins, au grand drame des marchands de nécrotechnologies.

Il est temps de cesser de déléguer notre avenir à des scientistes ou à des groupuscules corporatistes. L’eau et les semences libres sont indispensables à notre survie. Les semences ne se suffisent d’aucun qualificatif, elles doivent ETRE, tout simplement.

L’association Kokopelli se fait un devoir de se pourvoir en Cassation et d'assigner l’état Français devant la Cour Européenne de Justice, de façon à obtenir l’application du droit pour les générations futures.

Il est indispensable, en respect de la directive CEE 98/95, de constituer un répertoire de la diversité biologique cultivée existante pour lequel l'inscription doit être libre, gratuite et facultative.

En cette période de vœux et de bonnes résolutions, en cette période de promesses électorales (dont par expérience, on connaît l’assiduité de ceux qui les font, à les tenir…), il ne faut formuler ni vœux, ni promesses. Il est un devoir incontournable : libérer les semences de vie et l’accès à celles-ci pour tous.

Au-delà de la volonté de mainmise sur le vivant, dont font acte les multinationales, soutenues par l’état, nul n’a le droit d’imposer la génétique semencière de demain. Les hybrides ont montré leurs limites, les OGM (refusés par 85 % des consommateurs) sont une faillite sanitaire et technologique. Les semences reproductibles, issues des variétés de population, constituent certainement, sur les acquis de 10.000 ans de recherche, une des grandes solutions d’avenir.

Contact : Raoul JACQUIN-PORRETAZ
04-67-97-50-18
e-mail : raoul@kokopelli.asso.fr

http://www.kokopelli.asso.fr/

* GNIS : Groupement National Interprofessionnel des Semences et Plants
* FNPSP : Fédération Nationale des Industriels de la Semence

19:55 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Non à Céréales Vallée !

Le Conseil Régional d'Auvergne s'apprête à voter une subvention au programme "Semences de demain" du pôle de compétitivité Céréales Vallée d'un montant de 700 000
¤ réparti sur les trois prochaines années. Ce projet "Semences de demain" a pour but de développer de nouvelles variétés de céréales.
Les membres fondateurs et partenaires de ce pôle sont :  LIMAGRAIN, BIOGEMMA, ULICE, JACQUET SA, UCGAI, LIMACLUB, DOMAGRI, BARBIER, MERISTEM THERAPEUTICS, WESTHOVE SA, BASF, NUTRIXO, L'INRA, etc...........
Certains de ces partenaires sont connus pour leurs expérimentations de plantes génétiquement manipulées de plein champ, avec pour objectif le brevetage du vivant, conformément aux intérêts des multinationales de l'agrochimie semencière et de l'agro-alimentaire.
Qu'est devenu l'engagement électoral du Conseil Régional de faire de l'Auvergne la 1ère région Bio de France ?
En conséquence, nous demandons au Conseil Régional d'annuler cette subvention de 700 000¤ au pôle de compétitivité Céréales Vallée. Une expertise fine et indépendante sur les finalités de ce programme doit être réalisée pour garantir aux contribuables auvergnats que l'argent public ne sera pas utilisé pour des plantes génétiquement manipulées ou leurs équivalents de plein champ.
C'est important et urgent, il ne reste que peu de temps, et nous pouvons en nous mobilisant massivement rappeler que si cette subvention est votée nous
en tiendrons compte aux prochaines échéances électorales.
VENEZ MANIFESTER LE 9 JANVIER 2007
(jour du vote du budget du Conseil Régional d'Auvergne) à 8 h 30 devant le Conseil Régional, entrée rue Urbain II et place Delille par la maison de l'innovation à
Clermont-Ferrand
et participez à la cyberaction : http://www.cyberacteurs.org

19:52 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Kouchner girouette

Ainsi est-ce dans une presque totale indifférence qu’on apprenait le 22 décembre le ralliement de Bernard Kouchner à Nicolas Sarkozy et dans une indifférence encore plus grande que le même Kouchner dans le même quotidien, faisait savoir quelques jours plus tard, que c’était même pas vrai, « Je demeure de gauche et ma préférence va à Ségolène Royale » (**)
Le vent qui fait tourner les girouettes n’effleure même plus l’oreille des veaux.
Et tout ça ne nous donne pas le résultat des courses !
** le Parisien, 2 janvier. 
Source : la lettre hebdo de Là-bas si j'y suis du 1er au 5 janvier

le paradis ultralibéral

Aux Emirats Arabes Unis, les travailleurs immigrés représentent 90% des 1,7 millions de travailleurs du secteur privé. En 2004, 880 d’entre eux ont trouvé la mort sur l’un des innombrables chantiers du pays.
Pour remédier à cette situation désastreuse, les Émirats ont nommé 80 inspecteurs pour surveiller les… 200 000 sociétés qui font venir et emploient les travailleurs immigrés. 
Il faut dire que les conditions de travail des ouvriers ne font pas partie des principales préoccupations des Émirats, plus intéressés par la prompte construction des palaces, complexes “modernes”, et autres centres commerciaux (dont le plus grand du monde affichant 400 000m2 de surface), destinés à répondre aux attentes des milliardaires locaux et à leur soif d’investir. 
Pour cela, il faut de la main-d’œuvre. Les ouvriers viennent essentiellement d’Asie : ils n’ont aucune couverture, aucun droit et gagnent en moyenne 123 euros par mois. Certains, préfèrent se suicider. 
C’est le paradis ultralibéral…
(Source : Là bas si j'y suis qui a consacré plusieurs émissions à ce sujet)

Ciné Karavan, appel à courts métrages

3 jeunes femmes viennent de fonder leur association : ciné karavan.

Ca a commencé par l'ouverture en septembre dernier d'un petit cinéma de plein air dans un quartier au sud de mexico, qui propose deux projections par mois.

Leur second projet est de créer un cinéma ambulant à travers la bolivie et le chili, entre octobre et novembre 2007. Ceci pour amener le cinéma à des gens qui n'y ont d'ordinaire pas accès, à travers des projections (gratuites) dans les rues, les places, les parcs, les églises ou tout autre espaces publics. Elles reviendront ensuite en france sur le même principe de cinéma ambulant pour proposer au public français des films mexicains, boliviens et chiliens glanés là bas, ainsi que le documentaire et les photos qu'elles réaliserons au cours de leur périple, l'été suivant (juillet-aout 2008)
L'ambition n'est rien moins que de "rompre les barrières, traverser les frontières, offrir d'autres regards sur le monde".

C'est dans cette optique qu'elles recherchent des courts métrages de réalisateurs français, muets ou sous titrés en espagnol, tous publics (c'est à dire ni sexe ni violence!)

Amis réalisateurs, si vous êtes intéressé, contactez Rebecca Reumaux ninar@netcourrier.com


leur site http://www.cinekaravan.multiply.com


15:35 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (1)

07/01/2007

SOS POSTE

La Commission européenne a franchi le dernier pas vers la libéralisation totale des services postaux en proposant d'ouvrir à la libre concurrence pour le 1er janvier 2009 la distribution du "petit" courrier, par nos facteurs, dernier domaine qui n'était pas encore libéralisé.
Cette directive européenne, si elle devait être adoptée, aura des conséquences néfastes pour les citoyens que nous sommes : pertes d’emplois importantes, augmentation des prix, exclusion du service aux plus faibles d’entre nous qui ne seront jamais des clients « rentables » pour les entreprises privées.
Pour que le Parlement européen s'oppose à ce projet de directive, soyons nombreux à faire entendre notre voix pour que l'on ne touche pas à notre facteur et aux services qu’il rend à la population !
Signez le SOS pour la Poste : http://www.sosposte.eu/

17:59 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (2)

06/01/2007

Le grand jamais, DVD

Le label VOUIR et la collection  Ceux qui pensent tout seuls vous annonce la sortie du DVD Le grand jamais réalisé à partir d'une sélection de textes de feu la poétesse Joyce Mansour. ...
Textes dits et choisis par Frédérique Bruyas / mise en son et en images : wall°ich ... 
En savoir plus sur : http://artitoo.free.fr/cqpts & http://artitoo.free.fr/vouir

15:37 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

05/01/2007

notre vœu le plus sincère

Et si nos vies changeaient vraiment de chemin tout en changeant d'année ?
La Roumanie et la Bulgarie viennent de rallier l'Europe. Et après tout, si la vieille europe est un foutoir, on peut s'y sentir foutrement bien, et plus on est de fous plus ça rigole, plus ça gueule dans toutes les langues, plus ça prie dans toutes les religions, plus ça compte avec d'anciennes monnaies déjà mortes et fantômes, plus ça réinvente d'autres langues métissées & mal foutues pour continuer d'inventer une littérature que personne n'avait prévu, et plus ça fout le bordel dans les frontières et les flux migratoires. Tant mieux. Mais l'important, je le dis comme je pense, c'est bien la place qu'on va laisser aux Roms. Petit peuple mal vu. Les Roms sont une nation sans pays. Un peuple sans terre et qui n'en veut surtout pas. Alors les Roms ont quelque chose d'important à nous apprendre. Quelque chose d'inouï, d'inoubliable. Il faut les écouter chanter quand ils enterrent les morts des pogroms. Ils ne crient pas vengeance, ils continuent la vie, c'est à dire inventer le voyage, la traversée. Tant mieux pour nous. Moi l'europe j'en veux encore, encore plus si l'europe est le seul coin du monde où l'on invente un lieu de passage aux fils du vent, et si ensuite on est capables d'y libérer du même coup les enfants. Les enfants sont des prisonniers politiques. Ne l'oublions pas. Prisonniers d'une réalité pathogène, d'un monde adulte et vieillissant. Alors oui laissons leur le passage. C'est notre vœu le plus sincère.


Tieri Briet' éditeur de livres gitans pour les enfants de Schengen.

 Lieu du larcin : dans son dernier mail

 

Editions Où sont les enfants ?
Derrière la rue - 46240 Vaillac
Courriel : osle@wanadoo.fr
Site : http://ousontlesenfants.hautetfort.com/

Tél : 05 65 31 13 42
Fax : 05 65 21 61 03

Les enfants regardent le monde.
Donnons-leur des livres qui ne baissent pas les yeux.

 

 

01/01/2007

Alors 2007 ?

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Léchouilles ou mordillage ?

 

31/12/2006

Revue Nouveaux Délits, numéro 21, janvier 2007


divisez en dansant le claquement des fouets
(Paul Eluard)

Dans un numéro de janvier, il est de mise de présenter ses vœux, les meilleurs de préférence.
Je vous souhaite donc à toutes et à tous une merveilleuse année 2007 pleine de jours et de nuits.
Une année 2007 remplie de petits matins volés et de joyeuses heures apéritives, une année gorgée de sourires, de chaudes poignées de mains, de baisers, de câlins.
Une année 2007 pleine de regards aimant, de mains tendues, de mains levées aussi…
Pour dire stop ! Suffit la logique marchande qui voudrait nous séduire pour toujours mieux nous réduire. Je sais je me répète, mais si c’était si évident que ça…
Une année 2007 où les nantis remettent en circulation toute l’énergie qu’ils ont amassé, pour que les caillots bancaires cessent de faire crever bien plus d’un tiers du monde.
Une année 2007 où les fachos fondent au soleil comme neige sale, où les manipulateurs en tout genre ne trouvent plus aucun pantin au bout de leurs ficelles.
Une année 2007 où le mot justice signifie justice pour tous.
Y’a du boulot ! Chaque nouvelle année qui passe nous met face à des choix essentiels. Chacun d’entre nous, individu unique, est en devoir et en droit d’assumer son originalité propre, d’en tirer le meilleur et de l’apporter au monde comme une richesse ajoutée à d’autres innombrables richesses, absolument non quantifiables, non reproductibles industriellement, non marchandisables.

Oh oui, je pourrais vous souhaiter tant et tant de choses, mais à vrai dire tout ça est pur égoïsme, car en réalité tout ce que je vous souhaite, c’est pour moi que je le souhaite.
Pour moi et mon enfant, et les enfants de mon enfant, et les enfant des enfants de nos enfants…
CG
 
 
 

L'abondance ne peut durer que si des groupes toujours plus larges sont appelés à la partager,
car c'est seulement alors que le mouvement peut se poursuivre sans se muer en son opposé.
Hexagramme Fong
in Yi-king, Le Livre des Transformations

 AU SOMMAIRE


Mes complices du Délit de poésie :
Pierre Colin (Hte Pyrénées), Trouble en moyenne parole ;
Daniel Leduc (Val d’Oise), Quelques traces dans le vent ;
Jacques Zabor (Paris), un extrait de Clap de fin plus La canopée
Christian Erwin Andersen (Belgique), des extraits de Bris de verre, nouveau recueil à paraître
 
Délit alimentaire à la sauce Marlène Tissot (Drôme)
 

Illustratrice Invitée :
Corinne Pluchart (Seine et Marne)
corinne.pluchart@free.fr

 
 
 
- Je vous apporte mes vœux.
- Merci. Je tâcherai d'en faire quelque chose.

Jules Renard
in Journal (28 janvier 1901)
 
 

26/12/2006

PLUME

Parure d’ange et d’os

Ballerine des murailles

La poser un peu

 

Et lisser comme si elle n'était qu’une

 

Que le vent emporte

Dépose à son gré

25/12/2006

Il y a une vie après noël

à tous ceux qui sont seuls aujourd'hui et que le hasard viendrait perdre ici, une bonne nouvelle :

Il y a une vie après noël !

 Et vlà le dessert :  http://www.dailymotion.com/video/xsidk_entartage-de-sarkozy

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24/12/2006

Joyeux Amour

à toutes et à tous et avec une pensée avant tout pour tous les souffrants, les exclus, tous ceux pour qui ces périodes sont juste pires que d'habitude...
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Respect ma soeur

 Bonjour mademoiselle, que vous êtes jolie, j’nique votre race nonobstant !

- D’accord mais laquelle ?

- Heuu... celle qui vous rend la plus jolie, sans conteste...

- L’une ne va pas sans l’autre, allons.

- Alors j’nique vos races pour le prix d’une.

- Avec plaisir

- J’espère ! je veux dire... je vous en prie.

- Voici mon téléphone, ta mère.

- Je t’en remercie, tes races.

- Respect, mon frère.

- Respect, ma soeur.

Lieu du larcin : commentaire à propos du texte Mais ki sont drôles, à c’t’âge là ! du même auteur (que le commentaire) sur le site Fricotages http://fricotage.net/spip.php?article58

 

19/12/2006

Les Akuntsu, plus que six…

 
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Les Akuntsu sont un groupe d’Amazonie constitué de six individus. 
 
Les Akuntsu sont un petit groupe d’Indiens d’Amazonie constitué de six individus. Ils sont les derniers survivants connus de leur groupe. Les Kanoê, leurs voisins, ne sont plus que trois. Ces deux groupes vivent dans l’Etat de Rondônia au Brésil.
Comment vivent -ils ?
Un groupe de cinq Kanoê fut contacté en 1995 par les employés par la FUNAI, la fondation nationale brésilienne des affaires indiennes. Peu après, les Kanoê leur parlèrent d’un autre groupe d’Indiens isolés qu’ils appelaient Akuntsu. Le contact fut établi avec ces derniers quelques mois plus tard. Ils ne représentaient alors qu’un groupe de sept personnes ayant survécu aux vagues de massacres perpétrés par les éleveurs et leurs hommes de main durant les années 1970 et 1980. Aujourd’hui, les trois Kanoê et les six Akuntsu occupent une parcelle de forêt appelée Omerê, qui a été officiellement démarquée mais qui est entourée de vastes fermes d’élevage et de plantations de soja. Ils vivent dans deux villages séparés, dans deux petites malocas (maisons communautaires) couvertes de palmes. Ce sont d’excellents chasseurs (qui affectionnent les pécaris, les agoutis et les tapirs) ; ils ont également de petits jardins dans lesquels ils cultivent du manioc et du maïs. Ils cueillent aussi les fruits de la forêt et pêchent parfois des petits poissons dans les criques.
Les Akuntsu fabriquent des flûtes en bois utilisées dans les danses et les rituels et ils portent aux bras et aux chevilles des bracelets en fibre de palmier. Les coquillages avec lesquels ils fabriquaient leurs colliers ont été remplacés par du plastique multicolore récupérés des bidons de pesticides abandonnés par les fermiers.
À quels problèmes sont-ils confrontés ?
Bien que leur terre ait été officiellement reconnue et que la FUNAI maintienne une présence permanente dans cette région, les Akuntsu et les Kanoê sont encerclés par des fermiers hostiles. Les deux groupes ont été traumatisés d’avoir assisté à l’extermination de leur peuple et subi d’extrêmes violences de la part des hommes de main des fermiers.Ils sont à présent très craintifs et méfiants à l’égard des étrangers. Personne ne connaît la langue akuntsu et de ce fait il leur est très difficile de faire connaître leurs besoins et de raconter leur histoire. En tant que peuples isolés, ils sont très vulnérables aux maladies apportées de l’extérieur.
À moins que les Akuntsu n’acceptent de se marier avec des personnes issues d’une autre communauté indigène, cette petite tribu disparaîtra définitivement de la surface de la terre. Un autre petit groupe de Kanoê, contacté il y a plusieurs décennies, vit dans la partie occientale de l’Etat de Rondônia.
La campagne de Survival
Survival fait pression sur le gouvernement brésilien pour qu’il démarque, reconnaisse et protège les terres de tous les groupes indigènes isolés et non contactés du Brésil. Ils disparaîtront si leurs droits humains collectifs ne sont pas reconnus et respectés.

L'abondance

L'abondance ne peut durer que si des groupes toujours plus larges sont appelés à la partager, car c'est seulement alors que le mouvement peut se poursuivre sans se muer en son opposé.

Lieu du larcin : Yi-king, Le Livre des Transformations (hexagrame Fong) 

 

12/12/2006

J'ai lu Terre somnambule de Mia Couto

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(Terra Sonâmbula, 1993), roman, traduit du portugais par Maryvonne Lapouge-Pettorelli. [Paris], Éditions Albin Michel, « Les Grandes traductions », 1994

Sur une route déserte, un vieil homme et un enfant marchent, épuisés. Alentour, un Mozambique déchiré entre troupes régulières et bandes armées. Devant eux, un car-brousse, ou ce qu'il en reste : tôles incendiées, corps pêle-mêle ; un asile, pourtant, où le vieillard et l'enfant vont faire halte et découvrir, miraculeusement intacts, les cahiers d'un certain Kindzu. Le récit de cet homme parti vers l'inconnu pour renouer avec l'esprit des sorciers et des guerriers sacrés leur livrera peu à peu la clé de leur destin.

Premier roman du jeune écrivain mozambicain António Emílio Leite Couto. Fils du poète Fernando Leite Couto (1924). Biologiste de formation. Militant du Frelimo (Front de libération du Mozambique). Collaborateur de nombreuses publications (África, Colóquio Letras, Hora de Poesia, etc.). Il a été directeur de l’Agence d’information du Mozambique, des revues Tempo et Domingo, et du journal Notícias de Maputo. Après un livre de poèmes (Raiz de Orvalho, 1983), deux recueils de nouvelles (Vozes Anoitecidas, 1986 ; Cada Homen É Uma Raça, 1990), et un volume de chroniques (Chronicando, 1991), il publie son premier roman en 1992 (Terres somnambules), qui a comme toile de fond la guerre civile dans son pays. Depuis, il a fait paraître de nombreux ouvrages (romans, nouvelles, contes) traduits un peu partout dans le monde. Il a également collaboré à plusieurs films. Prodigieux conteur, artisan d'une langue portugaise subvertie, métissée de parlers populaires, « mozambicanée».


Ce que j'en pense :

il est d'abord déroutant ce roman, deux histoires y avancent en filigrane. Un aller-retour incessant entre le présent des deux protagonistes, le vieil homme et l'enfant réfugiés dans un car-brousse incendié, au-milieu des morts, un no man's land sinistre cerné de violence, où passé et présent, réel et rêvé, s'entremêlent constamment et la lecture des cahiers trouvés là, dans lesquels aussi se mélangent l'histoire et le mythe, le vécu et le rêvé... Il n'est pas forcément nécessaire de connaître l'histoire du Mozambique même si cela aide à la compréhension du fond de ce roman. Par contre il est nécessaire de lire avec les tripes, plus qu'avec sa tête, de lire avec cet organe indéfinissable qui se met à vibrer dès qu'on le confronte à la dimension poétique. L'écriture de ce roman est belle, étrange et fascinante, et c'est bien de poésie qu'il s'agit ici. Une poésie qui puise dans l'imaginaire africain autant qu'à la beauté de la langue, ici donc celle de l'ancien colon, le Portugais, en les mêlant eux aussi pour en créer de nouvelles images, riches et surprenantes et qui donnent un style très particulier qui rappelle certains romans latino-américains. Une poésie où se diluent dans une sorte de fièvre, de lent cauchemar, le tragique des destins, la barbarie des guerres civiles comme les paysages qui en sont le décor. L'absurde violence, l'abysse des souffrances, là où l'homme se confond avec l'animal, n'en sont que plus palpables. Etrange, magnifique et bouleversant roman dont on ne sait pas exactement comment on y est entré, ni quand on en est sorti

11/12/2006

10 canoës, 150 lances et 3 épouses, avant-première au profit de Survival International

Survival est heureux d'accompagner la sortie dans les salles françaises du film "10 canoës, 150 lances et 3 épouses"

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Une avant-première est organisée au profit de Survival France
le mardi 19 décembre 2006
à 20h
au cinéma les 7 Parnassiens (Paris)

En des temps reculés, dans le nord de l'Australie. Le jeune Dayindi convoite l'une des trois femmes de son frère aîné, Ridjimaril, menaçant ainsi la loi tribale. Afin de ramener Dayindi dans le droit chemin, le vieux Minygululu lui raconte une légende ancestrale d'amours interdits, d'enlèvement, de sorcellerie et de vengeance qui tourne mal.

Le film de Rolf De Heer, l'un des cinéastes australiens les plus respectés, a été entièrement tourné en langue aborigène. Il constitue une plongée dans la culture traditionnelle et l'histoire du peuple aborigène, 'une histoire qui, comme le dit l'acteur aborigène David Gulpilil, n'est pas terminée. Elle se poursuit encore et encore car c'est celle de notre peuple et de notre terre...'

Cinéma les 7 Parnassiens
98 BD du Montparnasse
75014 Paris
M° Vavin

Renseignements et réservations possibles au 01 43 35 13 89

Tarif : 8,50 Tarif réduit : 6,70

Cliquez ici pour en savoir plus sur l'avant-première de "10 canoës, 150 lances et 3 épouses" :
http://survivalfrance.org/events.php?event_id=224

Le film sera le 20 décembre à l'affiche dans les villes suivantes :
Paris, Strasbourg, Lyon, Montreuil, St Ouen l'Aumone, Marseille, Aix en Provence, Dijon, Nîmes, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Rennes, Tours, Grenoble, Nantes et Lille.
Cliquez ici pour connaître le détail des salles :
http://survivalfrance.org/events.php?event_id=228


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Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.

Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org

info@survivalfrance.org

Sens dessus dessous, Eduardo Galeano, Homnisphères 2004

Sens dessus dessous

Profession de foi clairvoyante et malicieuse, le discours de l’écrivain uruguayen lors du 50e anniversaire du Monde diplomatique, le 8 mai 2004.

Par Eduardo Galeano

ENIGMES

Qu’est-ce qui fait rire les têtes de mort ?

Qui est l’auteur des blagues sans auteur ? Qui est le petit vieux qui invente les blagues et les dissémine de par le monde ? Dans quelle cave se cache-t-il ? Pourquoi Noé a-t-il fait entrer des moustiques dans l’Arche ? Saint François d’Assise aimait-il aussi les moustiques ?

Les statues qui manquent sont-elles aussi nombreuses que les statues qui restent ?

Si la technologie de communication est de plus en plus développée, pourquoi sommes-nous chaque jour plus sourds et plus muets ?

Pourquoi personne, pas même le Bon Dieu, ne peut comprendre ce que disent les experts en communication ?

Pourquoi les livres d’éducation sexuelle te coupent-ils toute envie de faire l’amour pendant plusieurs années ?

Dans les guerres, qui vend les armes ?

POINTS DE VUE

1

Du point de vue du hibou, de la chauve-souris, du bohémien et du voleur, le crépuscule est l’heure du petit déjeuner.

La pluie est une malédiction pour le touriste et une bonne nouvelle pour le paysan.

Du point de vue des autochtones, ce qui est pittoresque, c’est le touriste.

Du point de vue des Indiens des îles Caraïbes, Christophe Colomb, avec son chapeau à plumes et sa cape de velours rouge, était un perroquet aux dimensions jamais vues.

2

Du point de vue du Sud, l’été du Nord est l’hiver.

Du point de vue d’un ver de terre, une assiette de spaghettis est une orgie.

Là où les hindous voient une vache sacrée, d’autres voient un gros hamburger.

Du point de vue d’Hippocrate, de Galien, de Maimonide et de Paracelse, il existait une maladie appelée indigestion, mais pas de maladie appelée faim.

3

Du point de vue de l’Orient du monde, le jour de l’Occident est la nuit.

En Inde, ceux qui portent le deuil sont vêtus de blanc.

Dans l’Europe antique, le noir, couleur de la terre féconde, était la couleur de la vie, et le blanc, couleur des os, était la couleur de la mort.

Selon les vieux sages de la région colombienne du Chocó, Adam et Eve étaient noirs, et noirs étaient leurs fils Caïn et Abel. Quand Caïn tua son frère d’un coup de bâton, la colère de Dieu tonna. Devant la furie du Seigneur, l’assassin pâlit de culpabilité et de peur, et il pâlit et pâlit tant qu’il demeura blanc jusqu’à la fin de ses jours. Nous, les Blancs, sommes tous fils de Caïn.

4

Si les saints qui ont écrit les Evangiles avaient été des saintes, comment se serait déroulée la première nuit de l’ère chrétienne ?

Saint Joseph, raconteraient les saintes, était de mauvaise humeur. Il était le seul à faire la tête dans cette crèche où l’enfant Jésus, nouveau-né, resplendissait dans son berceau de paille. Tous souriaient : la Vierge Marie, les petits anges, les bergers, les chèvres, le bœuf, l’âne, les mages venus d’Orient et l’étoile qui les avait conduits jusqu’à Bethléem. Tous souriaient, sauf un. Saint Joseph, assombri, murmura :

« Je voulais une fille. »

Le droit au délire

Un millénaire s’en va, un autre arrive.

Le temps se moque des limites que nous lui inventons pour croire qu’il nous obéit ; mais le monde entier célèbre et craint cette frontière.

L’occasion est propice pour que les orateurs pleins d’un feu de paroles pérorent sur le destin de l’humanité et pour que les porte-parole de la colère de Dieu annoncent la fin du monde et la désintégration générale, tandis que le temps poursuit, bouche cousue, sa randonnée au long de l’éternité et du mystère.

Pour être franc, personne n’y résiste : si arbitraire que soit cette date, chacun éprouve la tentation de s’interroger sur ce que seront les temps à venir. Mais qui pourrait le savoir ? Nous ne possédons qu’une seule certitude : nous sommes déjà des gens du siècle passé et, pis encore, du millénaire passé.

Pourtant, si nous ne pouvons deviner ce que sera l’époque, nous avons au moins le droit d’imaginer ce que nous voulons qu’elle soit.

En 1948 et en 1976, les Nations unies ont établi une longue liste des droits de l’homme ; mais l’humanité, dans son immense majorité, n’a que le droit de voir, d’écouter et de se taire.

Et si nous commencions à exercer le droit, jamais proclamé, de rêver ? Et si nous délirions durant quelques instants ?

Utopies

Nous allons porter les yeux au-delà de l’infamie, pour deviner un autre monde possible. Un autre monde où :

l’air sera exempt de tout poison qui ne viendra pas des peurs humaines et des passions humaines ;

dans les rues, les automobiles seront écrasées par les chiens ;

les gens ne seront pas conduits par l’automobile, ni programmés par l’ordinateur, ni achetés par le supermarché, ni regardés par la télé ;

le téléviseur cessera d’être le membre le plus important de la famille, et sera traité comme le fer à repasser ou la machine à laver ;

les gens travailleront pour vivre au lieu de vivre pour travailler ;

on introduira dans le code pénal le délit de stupidité, que commettent ceux qui vivent pour posséder ou pour gagner, au lieu de vivre tout simplement pour vivre, comme un oiseau chante sans savoir qu’il chante et comme un enfant joue sans savoir qu’il joue ;

on n’emprisonnera plus les jeunes qui refusent de faire leur service militaire, mais ceux qui veulent le faire ;

les économistes n’appelleront plus niveau de vie le niveau de consommation, et n’appelleront plus qualité de vie la quantité de choses ;

les chefs de cuisine ne croiront pas que les langoustes adorent être bouillies vivantes ;

les historiens ne croiront pas que les pays sont enchantés d’être envahis ;

les politiciens ne croiront pas que les pauvres sont enchantés de se nourrir de promesses ;

la solennité cessera de croire qu’elle est une vertu, et personne ne prendra au sérieux l’individu incapable de rire de lui-même ;

la mort et l’argent perdront leurs pouvoirs magiques, et le décès ou la fortune ne feront pas d’une canaille un homme vertueux ;

nul ne sera considéré comme un héros ou un imbécile parce qu’il fait ce qu’il croit juste au lieu de faire ce qui lui convient le mieux ;

le monde ne sera plus en guerre contre les pauvres, mais contre la pauvreté, et l’industrie de l’armement n’aura plus d’autre solution que de se déclarer en faillite ;

la nourriture ne sera pas une marchandise, ni la communication un commerce, parce que la nourriture et la communication sont des droits humains ;

nul ne mourra de faim, car nul ne mourra d’indigestion ;

les enfants de la rue ne seront plus traités comme s’ils étaient de l’ordure, car il n’y aura pas d’enfants de la rue ;

les enfants riches ne seront plus traités comme s’ils étaient de l’argent, car il n’y aura pas d’enfants riches ;

l’éducation ne sera pas le privilège de ceux qui peuvent la payer ;

la police ne sera pas la malédiction de ceux qui ne peuvent l’acheter ;

la justice et la liberté, sœurs siamoises condamnées à vivre séparées, seront à nouveau réunies, épaule contre épaule ;

une femme noire sera présidente du Brésil et une autre femme, noire, présidente des Etats-Unis ; une Indienne gouvernera le Guatemala et une autre le Pérou ;

en Argentine, les folles de la place de Mai – las locas de la plaza de Mayo – seront un exemple de santé mentale, car elles refusèrent d’oublier à l’époque de l’amnésie obligatoire ;

Notre Sainte Mère l’Eglise corrigera les erreurs des Tables de Moïse, et le sixième commandement ordonnera de fêter le corps ;

l’Eglise dictera aussi un autre commandement que Dieu avait oublié : « Tu aimeras la nature, dont tu fais partie » ;

les déserts du monde et les déserts de l’âme seront reboisés ;

les désespérés seront espérés et les égarés seront retrouvés, car ce sont eux qui se désespérèrent à force d’espérer et qui s’égarèrent à force de chercher ;

nous serons les compatriotes et les contemporains de tous ceux qui voudront la justice et qui voudront la beauté, quels que soient l’endroit où ils seront nés et l’époque où ils auront vécu, sans accorder aucune importance aux frontières de la géographie ou du temps ;

la perfection restera l’ennuyeux privilège des dieux, mais, dans ce monde fou et foutu, chaque nuit sera vécue comme si elle était la dernière et chaque jour comme s’il était le premier.

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Il y a cent trente ans, après avoir visité le pays des merveilles, Alice entra dans le miroir pour y découvrir le monde à l’envers. Si Alice renaissait de nos jours, elle n’aurait besoin de traverser aucun miroir : il lui suffirait de se pencher à la fenêtre.

 

 

A l’école du monde à l’envers, le plomb apprend à flotter, le bouchon à couler, les vipères à voler et les nuages à ramper le long des chemins.

Dans le monde d’aujourd’hui, monde à l’envers, les pays qui défendent la paix universelle sont ceux qui fabriquent le plus d’armes et qui en vendent le plus aux autres pays. Les banques les plus prestigieuses sont celles qui blanchissent le plus de narcodollars et celles qui renferment le plus d’argent volé. Les industries qui réussissent le mieux sont celles qui polluent le plus la planète ; et la sauvegarde de l’environnement est le plus brillant fonds de commerce des entreprises qui l’anéantissent.

Le monde à l’envers nous apprend à subir la réalité au lieu de la changer, à oublier le passé au lieu de l’écouter et à accepter l’avenir au lieu de l’imaginer : ainsi se pratique le crime, et ainsi est-il encouragé. Dans son école, l’école du crime, les cours d’impuissance, d’amnésie et de résignation sont obligatoires. Mais il y a toujours une grâce cachée dans chaque disgrâce, et tôt ou tard, chaque voix trouve sa contre-voix et chaque école sa contre-école.

 

 

Eduquer par l’exemple

 

 

 

De toutes les institutions éducatives, l’école du monde à l’envers est la plus démocratique : elle n’exige aucun examen d’admission, ne nécessite aucune inscription et délivre gratuitement ses cours, à tous et partout, sur la terre comme au ciel : elle est la fille du système qui a conquis, pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité, le pouvoir universel.

 

 

Les modèles de la réussite

Le monde à l’envers présente la particularité de récompenser à l’envers : il méprise l’honnêteté, punit le travail, encourage l’absence de scrupules et alimente le cannibalisme. Ses maîtres calomnient la nature : l’injustice, disent-ils, est une loi naturelle. Milton Friedman, l’un des membres les plus prestigieux de son corps enseignant, parle du « taux naturel de chômage ». Selon la loi naturelle, prétendent Richard Herrnstein et Charles Murray, les noirs se situent au plus bas degré de l’échelle sociale. Pour expliquer ses succès en affaires, John D. Rockefeller se plaisait à déclarer que la nature récompense les plus aptes et punit les inutiles. Et plus d’un siècle plus tard, de nombreux maîtres du monde continuent à croire que Charles Darwin a écrit ses livres pour leur prédire la gloire.

Comment survivent les plus aptes ? L’aptitude la plus utile pour se frayer un chemin et survivre, le killing instinct, l’instinct assassin, est considéré comme une vertu humaine lorsqu’il sert aux grandes entreprises à digérer les petites et aux pays puissants à dévorer les plus faibles, mais il est preuve de bestialité quand n’importe quel pauvre type sans travail sort chercher de quoi manger un couteau à la main. Les malades atteints de pathologie antisociale, danger et folie qui habite chaque pauvre, s’inspirent des modèles de bonne santé de la réussite sociale. C’est de tout en bas, en levant les yeux vers les sommets, que les petits délinquants apprennent ce qu’ils savent. Ils étudient l’exemple de ceux qui ont réussi et, tant bien que mal, font ce qu’ils peuvent pour imiter leurs qualités. Mais ceux qui sont dans la merde resteront toujours dans la merde, comme aimait le répéter Emilio Azcárraga, qui fut seigneur et maître de la télévision mexicaine. La probabilité pour un banquier qui vide une banque de profiter, en paix, du fruit de son labeur est exactement proportionnelle à celle, pour un voleur qui braque une banque, de finir en prison ou au cimetière.

Quand un délinquant tue pour quelque dette impayée, l’exécution se nomme règlement de comptes, et l’on appelle plan d’ajustement l’exécution d’un pays endetté, lorsque la technocratie internationale décide de lui régler son compte. Le banditisme financier prend les pays en otage et met le nez dans leurs affaires s’ils ne payent pas la rançon : en comparaison, n’importe quel gueux devient plus inoffensif que Dracula sous le soleil. L’économie mondiale est l’expression la plus efficace du crime organisé. Les organismes internationaux qui contrôlent la monnaie, le commerce et le crédit, pratiquent le terrorisme contre les pays pauvres, et contre les pauvres de tous les pays, avec une froideur professionnelle et une impunité qui humilierait le meilleur des poseurs de bombes.

L’art de tromper son prochain, que les escrocs exercent en chassant leurs proies crédules dans les rues, touche au sublime quand quelques politiciens à succès déploient leur talent. Dans les banlieues du monde, les chefs d’Etat bradent des pans entiers de leurs pays, à des prix de fin de soldes, comme dans les banlieues des villes les délinquants vendent, à bas prix, le fruit de leurs larcins.

Les tueurs à gages accomplissent, au détail, la même besogne que celle qu’exécutent, à grande échelle, les généraux décorés pour des crimes hissés à la catégorie de gloire militaire. Les braqueurs, les pickpockets au coin des rues, n’emploient que la version artisanale des fortunes d’un coup monté par les grands spéculateurs qui dévalisent des foules par ordinateur. Les violeurs les plus cruels qui s’en prennent à la nature et aux droits de l’homme ne vont jamais en prison. Ce sont eux qui détiennent les clefs des geôles. Dans le monde d’aujourd’hui, monde à l’envers, les pays qui défendent la paix universelle sont ceux qui fabriquent le plus d’armes et qui en vendent le plus aux autres pays. Les banques les plus prestigieuses sont celles qui blanchissent le plus de narcodollars et celles qui renferment le plus d’argent volé. Les industries qui réussissent le mieux sont celles qui polluent le plus la planète ; et le salut de l’environnement est le plus brillant fonds de commerce des entreprises qui l’anéantissent. Ceux qui tuent le maximum de gens en un minimum de temps, qui gagnent le maximum d’argent en un minimum de travail et qui pillent le plus la nature au moindre coût méritent impunité et félicitation.

Marcher est un danger, et respirer un exploit dans les grandes villes du monde à l’envers. Qui n’est pas prisonnier de la nécessité est prisonnier de la peur : les uns ne dorment pas à cause de l’envie d’obtenir les biens qu’ils n’ont pas, et les autres ne dorment pas à cause de la panique de perdre les choses qu’ils possèdent. Le monde à l’envers nous forme à voir notre prochain comme une menace et non comme un espoir, il nous réduit à la solitude et nous console avec des drogues chimiques et des amis cybernétiques. Nous sommes condamnés à mourir de faim, de peur ou d’ennui, à moins qu’une balle perdue ne nous abrège l’existence.

Est-ce notre seule liberté possible, celle de choisir parmi toutes ces menaces ? Le monde à l’envers nous apprend à subir la réalité au lieu de la changer, à oublier le passé au lieu de l’écouter et à accepter l’avenir au lieu de l’imaginer : ainsi se pratique le crime, et ainsi est-il encouragé. Dans son école, l’école du crime, les cours d’impuissance, d’amnésie et de résignation sont obligatoires. Mais il y a toujours une grâce cachée dans chaque disgrâce, et tôt ou tard, chaque voix trouve sa contre-voix et chaque école sa contre-école.

 

 

Sens dessus dessous, publié en septembre 2004 chez Homnisphères –

 

diffusion Co-Errances, 45, rue d’Aubervilliers, 75018 Paris.

 

 

 

Traduit de l’espagnol (Uruguay) par Lydia Ben Ytzhak

ouvrage illustré avec 150 iconographies de l’artiste mexicain José Guadalupe POSADA (1852-1913)

 

 

Ref GAL 9083 - Format 14 / 19

 

358 pages

 

ISBN : 2-915129-06-1 - Prix : 20 €

 

 

 

 

Eduardo GALEANO

 

 

Né à Montevideo en 1940, Eduardo Galeano a exercé très jeune de nombreux métiers avant de publier des bandes dessinées, notamment pour l’hebdomadaire du Parti socialiste uruguayen El Sol. Au début des années 1960, il débuta une carrière de journaliste et devint rédacteur-en-chef de Marcha, un hebdomadaire influent au sein duquel collaborèrent Mario Vargas Llosa, Mario Benedetti, Manuel Maldonado Denis et Roberto Fernández Retamar. Pendant deux années, il fut également éditeur du quotidien Epoca et travailla comme directeur éditorial de University Press de 1965 à 1973. Cette année-là, à la suite du coup d’Etat uruguayen, il fut emprisonné quelques temps avec des dizaines de milliers d’autres opposants puis partit se réfugier en Argentine où il fonda et édita le magazine culturel Crisis à Buenos Aires. En 1975, lorsque la dictature militaire s’empara du pouvoir, Eduardo Galeano fut immédiatement « blacklisté » par les escadrons de la mort et, forcé de s’exiler une nouvelle fois, il émigra en Espagne à Barcelone. En 1985, après que l’administration civile fut restaurée en Uruguay, il revint s’établir à Montevideo où il vit actuellement.

En 1970, Las venas abiertas de América Latina - Les Veines ouvertes de l’Amérique latine -, pour lequel il obtint le prix Casa de las Américas, fut son premier ouvrage à être traduit en langue anglaise. Cette œuvre de référence, pour tous ceux qui veulent comprendre l’histoire et la réalité de l’Amérique latine, débute par une question en forme d’énigme : pourquoi cette terre si richement dotée par la nature a-t-elle été si peu favorisée sur le plan social et politique ? Débute alors l’histoire de ce que Galeano appelle « le pillage » du continent latino-américain, d’abord par les Espagnols et les Portugais, puis par l’Occident en général et les élites locales.

Figure littéraire en Amérique latine, Eduardo Galeano présente la singularité de mélanger les différents genres littéraires. Ses livres, au carrefour de la narration et de l’essai, de la poésie et de la chronique, rapportent les voix de l’âme et de la rue et offrent une synthèse de la réalité actuelle et de la mémoire. Mais sa voix dépasse largement les frontières du continent sud-américain. Outre ses engagements auprès du mouvement des Sans-Terre au Brésil et du mouvement zappatiste au Chiapas, Eduardo Galeano est un militant très impliqué dans le mouvement contre-mondialisation et une figure de proue des opposants au modèle unique et à l’uniformisation (voir le film Davos, Porto Alegre et autres batailles réalisé par Vincent Glenn et co-écrit avec Christopher Yggdre, Les Films du Safran, 2002).

 

 

 

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Des bouées de sauvetage de plomb par Eduardo Galeano

18 août 2006
Nos pays se modernisent. Aujourd’hui le discours officiel nous dit d’honorer la dette (même si elle est déshonorante), d’attirer les investissements (même s’ils sont indignes), et d’entrer dans le monde (même si c’est par la porte de service).
En réalité, on continue à croire aux histoires de toujours.
L’Amérique latine est née pour obéir au marché mondial, quand le marché mondial ne portait pas encore ce nom, et tant bien que mal nous sommes toujours liés au devoir d’obéissance.
Cette triste routine des siècles a commencé avec l’or et l’argent, puis avec le sucre, le tabac, le guano, le salpêtre, le cuivre, l’étain, le caoutchouc, le cacao, la banane, le café, le pétrole... Que nous ont laissé ces splendeurs ? Elles nous ont laissés sans héritage ni patrie. Des jardins transformés en déserts, des champs abandonnés, des montagnes percées, des eaux pourries, de longues caravanes de malheureux condamnés à une mort précoce, des palais vides où les fantômes déambulent ...
Aujourd’hui c’est au tour du soja transgénique et de la cellulose. Et à nouveau l’histoire des gloires fugaces se répète, qui, au son de leurs trompettes, nous annoncent des malheurs sans fin.

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Le passé serait-il muet ?
Nous refusons d’écouter les voix qui nous alertent : les rêves du marché mondial sont les cauchemars des pays qui se soumettent à ses caprices. Nous continuons à applaudir le détournement des biens naturels que Dieu, ou le Diable, nous a donnés, et nous travaillons ainsi à notre propre perdition, et contribuons à l’extermination du peu de nature qui reste dans ce monde.
L’Argentine, le Brésil et d’autres pays latino-américains sont en train de vivre la fièvre du soja transgénique. Des prix alléchants, des rendements démultipliés. L’Argentine est, depuis longtemps, le deuxième producteur mondial de transgéniques, derrière les Etats-Unis. Au Brésil, le gouvernement Lula a réalisé l’une de ces pirouettes qui ne rendent pas un fier service à la démocratie : il a dit oui au soja transgénique, alors que son parti avec dit non durant toute la campagne électorale.
C’est le pain d’aujourd’hui et la faim de demain, comme le dénoncent certains syndicats ruraux et organisations écologiques. Mais on sait bien que les compatriotes ignorants refusent de comprendre les avantages des pâturages en plastique et de la vache à moteur, et que les écologistes sont des rabat-joie à toujours cracher dans la soupe.

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Les défenseurs des transgéniques affirment qu’il n’est pas prouvé qu’ils soient mauvais pour la santé humaine. En tout cas, il n’est pas non plus prouvé qu’ils ne le soient pas. Et s’ils sont aussi inoffensifs que ça, pourquoi les fabricants de soja transgénique refusent de spécifier, sur les emballages, qu’ils vendent ce qu’ils vendent ? Ou serait-ce que l’étiquette de soja transgénique n’est pas la meilleure publicité qui soit ?
Par contre, il y a bien des preuves que ces inventions du docteur Frankenstein sont mauvaises pour la santé du sol et qu’elles réduisent la souveraineté nationale. Exportons-nous du soja, ou exportons-nous du sol ? Et n’est-on pas pris, par hasard, dans les filets de Monsanto et autres grandes entreprises dont nous devenons dépendants des semences, des herbicides et des pesticides ?
Des terres qui produisaient de tout pour le marché local, se consacrent aujourd’hui à un seul produit pour la demande étrangère. Je me développe vers l’extérieur, et je m’oublie de l’intérieur. La monoculture est une prison, elle l’a toujours été, et aujourd’hui, avec les transgéniques, elle l’est plus encore. La diversité, au contraire, libère. L’indépendance se réduit à l’hymne et au drapeau si elle ne se fonde pas sur la souveraineté alimentaire. L’autodétermination commence par la bouche. Seule la diversité productive peut nous défendre des subites chutes de prix qui sont une habitude, une habitude mortifère, du marché mondial.
Les immenses extensions destinées au soja transgénique rasent les forêts natives et expulsent les paysans pauvres. Ces exploitations hautement mécanisées occupent peu de bras, et en échange exterminent les petites plantations et les potagers familiaux, à cause des poisons qu’elles épandent. L’exode rural vers les grandes villes se multiplie, où l’on suppose que les expulsés vont consommer, si la chance est de leur côté, ce qu’auparavant ils produisaient. C’est l’agraire réforme : la réforme agraire à l’envers.

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La cellulose aussi est devenue à la mode, dans plusieurs pays.
L’Uruguay, par exemple, veut devenir un centre mondial de production de cellulose pour fournir en matière première bon marché les lointaines fabriques de papier.
Il s’agit de monocultures d’exportation, dans la plus pure tradition coloniale : d’immenses plantations artificielles qu’on dit être des forêts, et qui se transforment en cellulose au cours d’un processus industriel qui vomit des déchets chimiques dans les rivières et rend l’air irrespirable.
Ici ça a commencé par deux énormes usines, dont l’une est déjà à moitié finie. Puis s’est rajouté un autre projet, et on parle d’un autre, et d’un autre encore, tandis que de plus en plus d’hectares sont destinés à la fabrication d’eucalyptus en série. Les grandes entreprises internationales nous ont trouvés sur la carte, et d’un seul coup ils se sont découvert un amour pour cet Uruguay où il n’y a pas de technologie capable de les contrôler, où l’Etat leur accorde des subventions et les exempte d’impôts, où les salaires sont rachitiques et où les arbres poussent en un clin d’œil.
Tout indique que notre tout petit pays ne pourra pas supporter l’étreinte suffocante de ces très grands. Comme d’habitude, les bénédictions de la nature se transforment en malédictions de l’histoire. Nos eucalyptus poussent dix fois plus vite que ceux de Finlande, et cela se traduit ainsi : les plantations industrielles seront dix fois plus dévastatrices. Au rythme prévu d’exploitation, une bonne part du territoire national sera pressé jusqu’à sa dernière goutte d’eau. Les géants assoiffés vont assécher notre sol et notre sous-sol.
Paradoxe tragique : l’Uruguay est le seul endroit au monde où la propriété de l’eau a fait l’objet d’un référendum. A une majorité écrasante, les Uruguayens ont décidé, en 2004, que l’eau serait une propriété publique. N’y a-t-il rien à faire pour éviter ce détournement de la volonté populaire ?

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La cellulose, il faut le reconnaître, s’est transformée en une sorte de cause patriotique, et la défense de la nature ne soulève pas d’enthousiasme. Pire encore : dans notre pays, malade de cellulolitis, certains mots qui n’étaient pas des gros mots, tels que écologistes et environnementalistes, deviennent des insultes qui crucifient les ennemis du progrès et les saboteurs du travail.
On fête le malheur comme s’il s’agissait d’une bonne nouvelle. Mieux vaut mourir de pollution que de faim : nombre de chômeurs pensent qu’il n’y a pas d’autre choix que de choisir entre deux calamités, et les marchands d’illusions débarquent en offrant des milliers et des milliers d’emplois. Mais la publicité est une chose, la réalité en est une autre. Le MST, le Mouvement des paysans sans terre, a diffusé des informations éloquentes qui ne valent pas que pour le Brésil : la cellulose crée un emploi pour chaque 185 hectares, alors que l’agriculture familiale crée cinq emplois pour chaque dix hectares.
Les entreprises promettent des merveilles. Travail à flots, investissements millionnaires, contrôles stricts, air pur, eau propre, terre intacte. Alors on se demande : mais pourquoi diable n’installent-ils pas ces merveilles à Punta del Este, pour améliorer la qualité de vie et stimuler le tourisme dans notre principale station balnéaire ?
Source : ALAI, Agencia Latinoamericana de Información (http://www.alainet.org/index.phtml.es), 16 juillet 2006.
Traduction : Isabelle Dos Reis, pour le RISAL (www.risal.collectifs.net).