04/10/2006
LISTES DE MES PUBLICATIONS EN REVUES
- L'arbre à paroles, revue éditée par la Maison de la Poésie d'Amay, Belgique, n°116 – avril/mai/juin 2002 (Je bois, poème extrait de Pandémonium 1 – Ed. Clapàs 2001)
http://www.maisondelapoesie.com/pages/editions/arbre_a_paroles.htm
- Scribanne, n° double 41-42, mars/juin 2002 (Juste un gant, Deuil et strass, La grande bouffe, Fugue et Le septième sens, proses et poèmes extraits de Gris Feu, Ambition Chocolatée et Déconfiture, Coll. de poésie n°1, 2003)
- An +, trimestriel belge, n°11- Septembre 2002 (Les ruches célestes, Pandémonium 1 – Clapàs 2001) http://users.swing.be/anplus/enligne022002.htm
- Sèrie Alfa, bilingue français-catalan, n°17 (Je bois, Pandémonium 1 – Clapàs 2001 et La chatte bancroche, poème inédit 2001, avec traductions en catalan) http://www.sapiens.ya.com/joan-navarro/alfa/alfa17/sumari.htm
- Microbe rvmicrobe@yahoo.fr l'excellent bimestriel, belge également, n°14 – Novembre 2002 (Poupée du soir, poupée placard, prose inédite 2001), n°20 - Novembre 2003 (Un raté dans le cœur, prose extraite de Papillon de nuit, Franche Lippée n°219, Ed. Clapàs, avril 2001), n°22 - Mars 2004 (Silences, prose inédite 2001) et n°25 - Septembre 2004 (L’homme un lécheur et Bigre de satanas, poèmes inédits 2003), n°41 – Mai-Juin 2007 (Hic !)
- Les hésitations d'une mouche, revue bordelaise, n°23 - décembre 2002 (Décadence, Le sel glacé et Barbarie, Pandémonium 1 - Clapàs 2001) et n°37 - juin 2006 (On se demande et Serre gorge, poèmes inédits 2005) http://perso.orange.fr/hesitations-mouche/united.htm
- Némésis, revue étudiante dijonnaise, n°3 – Janvier 2003 (extraits de Chroniques de route – Journal intime en tournée 1997/2002) http://websymbiose.free.fr/galeries/txt-garcia.htm
- Chemin de Traverse, revue éditée par l'association parisienne, l'Ours Blanc, n° 20 - Juin 2003 (Vaste pandémonium, Pandémonium 1 - Clapàs 2001)
- dans Planète des signes, revue virtuelle à base marseillaise, n°33 (Insolation d’hiver, prose extraite de Gris Feu, ACD, Coll. de poésie n°1, 2003) et n°34 (Trois petits pas et puis s’en va et Les chiens, proses inédites 1997)
- Reflets de lucioles, n°5, septembre/octobre 2003 (Histoire d’eau, Les vastes mers, La vie, le jour et Ay la lune, poèmes inédits 2002) http://envers-des-rimes.chez-alice.fr/REFLETSDELUCIOLES5.htm
- Ambition Chocolatée Déconfiture, trimestriel, n°40 - Automne 2003 (En trébuchant, poème inédit 1996), n°41- Hiver 2004 (Fatal, poème inédit 1996) et n°43 - Eté 2004 (Vas-y pédale, poème inédit 2004)
http://www.bleton.com/acd/auteurs/cathygarcia.htm
- Bastet, n°1 - janvier 2004 (extrait des Chroniques de route, Phnom Penh) et n° 2 - Juin 2004 (extrait des Chroniques de route, Manille)
- Dégaine ta rime, n°34 - Juin 2004 (Mordez, biches !, A vomir, Sur la butte et Cobra, poèmes inédits 2001/2002) http://www.bouquinstinct.com/
- Traction Brabant, n°3 - Juin 2004 (extrait des Chroniques de route, Sydney) ; n°12 - Mai 2006 (Pensez-donc et Consomption, poèmes inédits 2004/2005) n°19 – octobre 2007 (Poème, po(ésie), po(ètes), En appuis sur la détente, Tord-boyaux inédits 2006) http://traction-brabant.blogspot.com/
- Nada Zéro (mail art) n°48 – Automne 2004 (Ay la lune et La boue, poèmes inédits 2002) et n°67 –Hiver 2007 /2008 (Sol y tierra et Je cours) et n°68 (Last rung / burn the ladders et Débarrassez-moi)
- Ougarit, revue trimestrielle culturelle bilingue franco-arabe, n°3, automne 2004 (plusieurs extraits des Chroniques de route, avec traduction en langue arabe) http://www.ougarit.org/revufr3.htm
- Les Cahiers de l’Alba, n° 2-3, deuxième semestre 2004 (plusieurs extraits des Chroniques de route) et n°6-7, second semestre 2005 (présentation de jardin du causse, auto-édition à tire d’ailes, 2005)
- Comme en poésie n° 20 - Décembre 2004 (Oiseaux II, Gris Feu, ACD, Coll. de poésie n°1, 2003 et Printemps païen, prose inédite 1997) http://perso.orange.fr/Jean-pierre.lesieur/NUM20.htm
- Consigne, fanzine Québécois - vol.4 no6 - février 2006 (La vie, le jour et Les vastes mers, poèmes inédits 2002) http://consigne5cents.blogspot.com/2006/01/consigne-vol4-no6-fvrier-2006.html
- La Casa de Asterión (Colombie), dans le supplément littéraire Caribania, Volumen VII – Número 25 Abril-Mayo-Junio de 2006 (Papillon de nuit, Papillon de nuit, Franche Lippée n°219, Ed. Clapàs, avril 2001 ; Je bois, Pandémonium 1, Ed. Clapàs 2001 ; Oiseaux II, Gris Feu, ACD, Coll. de poésie n°1, 2003 ; Sel, poème inédit 2003 ; Urbaine I, inédit 2004 ; Luciole, M’aimes-tu, Pan urge, Va !, Serre gorge, Urbaine II, Ma thématique, Sol y tierra et Accessoiristes d’un soir aux méninges troublées, inédits 2005) http://casadeasterion.homestead.com/v7n25pap.html
- Althakafa Alarabia, Février 2007, revue de la culture arabe en Libye (traduction par Mohamed Guseibat)
- Fracas d'auteurs n°4 – Mai 2006 (Autodafé et Ma thématique, poèmes inédits 2005) et les n° suivants (pour le savoir il faudrait que j’adhère à l’asso…)
- Envoi, revue galloise, n°147 – Juin 2007 – (Moirure et sa traduction anglaise par Jay Black) http://www.envoipoetry.com
- Le poème Va ! (extrait du recueil Salines) sélectionné pour le recueil L’ivresse, Les Adex, concours 2007
- Lieux-d’être, n°44 « L'Odyssée de la peau » (Beauté douce des épapillonnements, Mater Tenebrarum et Peau était-ce ?)
et n°45 « Solitude » - (un extrait de jardin du causse).
- Les voleurs de feu n°23, novembre 2007 (Je n’irai même pas cracher sur vos tombes)
- Jones Av, XII/4 (Canada) (Dans la cage du temps avec sa traduction anglaise de Jay Black) www.interlog.com/~oel
- Traversées (Belgique) n° 49 automne-hiver 2007/2008 (Sigle of progress)
- Concrete Meat Sheet (Angleterre) n° 7 - mars 2008 (Back to Poland)
http://www.concretemeatpress.co.uk/concrete_meat_sheet.htm
- Point Barre (Île Maurice) No. 4, avril 2008 (Pour durer) et N°5, octobre 2008 (A propos de dieu un)
Et dans ma propre revue Nouveaux Délits http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
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LA CASA DE ASTERION, Colombie
LA CASA DE ASTERIÓN
ISSN: 0124 - 9282
Revista Trimestral de Estudios Literarios
Volumen VII – Número 25
Abril-Mayo-Junio de 2006
SUPLEMENTO LITERARIO CARIBANÍA
ISSN: 0124 - 9290
DEPARTAMENTO DE IDIOMAS
FACULTAD DE CIENCIAS HUMANAS - FACULTAD DE EDUCACIÓN
UNIVERSIDAD DEL ATLÁNTICO
Barranquilla - Colombia
El URL de este documento es:
http://casadeasterion.homestead.com/v7n25pap.html
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03/10/2006
Le radicalisme militaire vénézuélien : un modèle pour les autres pays en voie de développement ?
Pour avoir été au Vénézuela en mars 2002 (pour jouer à Caracas, avec la compagnie de théâtre de rue avec laquelle je travaillais), juste après de très sévères émeutes et juste avant le coup d'état visant à virer Chavez le 11 avril 2002 ; pour avoir eu personnellement une incroyable discussion avec un officier supérieur de l'armée qui a changé ma vision de ce que pouvait être un militaire en Amérique Latine, (nous avons joué sur un lieu appartenant à l'armée);
pour avoir tenté de comprendre qui était ce Chavez et pourquoi les classes moyennes et les classes dirigeantes le détestaient tant,
(Photos Cathy Garcia - Mars 2002)
et parce qu'au final je suis intimement persuadée que le président Chavez fait preuve d'un véritable courage politique et qu'il pourrait effectivement devenir un exemple pour bien d'autres pays...
Je transcris cet article ci-dessous, depuis le site RISAL (sources citées à la fin)
Une armée du peuple
Le radicalisme militaire vénézuélien : un modèle pour les autres pays en voie de développement ?
par Walden Bello
26 septembre 2006
Que quelque chose d’intéressant et de peu commun était en train de se produire au Venezuela ne m’est vraiment apparu pour la première fois qu’à l’occasion d’une réunion contre la guerre organisée dans une base de l’armée de l’air vénézuélienne durant le Forum social mondial (FSM) de 2006. En réponse à un commentaire sarcastique émis à propos de ladite réunion, un participant se leva et, avec un calme professoral s’adressa à nous, les étrangers : « Voyez-vous, ce que nous avons ici, au Venezuela, ce n’est pas une armée régulière mais une armée du peuple. »
Le Venezuela est en train de réaliser, sinon une révolution, tout au moins un processus de changement radical et l’armée est juste au centre de celui-ci. Comment cela est-il possible, se demandent de nombreux sceptiques, quand on sait que les militaires - notamment en Amérique latine - sont généralement des agents du statu quo ? D’autres, moins sceptiques, posent la question suivante : le Venezuela est-il une exception, ou faut-il y voir un modèle pour l’avenir ?
Beaucoup d’explications ont été proposées pour tenter d’expliquer l’attitude des militaires vénézuéliens. Pour Edgardo Lander, célèbre politologue vénézuélien, l’une des raisons pourrait être que, à la différence des autres armées latino-américaines, le corps des officiers vénézuéliens provient, en grande partie, des classes les plus humbles de la société. D’après lui, contrairement à ce qui se passe dans les autres pays latino-américains, « au Venezuela, la haute société a toujours méprisé la carrière militaire. »
Richard Gott, l’une des figures les plus en vue de la gauche américaine, rappelle, quant à lui, que les officiers vénézuéliens se sont trouvés mélangés aux civils au sein du système universitaire national. En effet, « à partir du début des années 70, dans le cadre du programme Andrés Bello organisé par le gouvernement, un grand nombre d’officiers ont été envoyés dans les universités et y ont côtoyé d’autres étudiants en sciences économiques ou politiques, par exemple ».
Cette « immersion » dans la vie civile a eu des conséquences déterminantes. D’une part, les officiers ont été exposés aux idées progressistes car, à cette époque, « la gauche dominait les universités ». D’autre part, cela a permis une intégration plus profonde des officiers dans la société civile, à la différence de la plupart des autres pays d’Amérique latine.
Selon M. Gott, le fait que le Venezuela ait envoyé beaucoup moins d’officiers que les autres pays d’Amérique latine à l’Ecole des Amériques à Fort Benning (Géorgie) [1] - qui est le principal centre de formation contre-insurrectionnel des forces armées du monde occidental -, constitue un autre facteur important.
Ces conditions ont probablement contribué à rendre l’armée vénézuélienne moins réactionnaire que celle des autres pays latino-américains. Mais cela n’explique pas pourquoi elle serait l’un des fers de lance de ce qui constitue aujourd’hui la transformation sociale la plus radicale en cours dans cette région. Gott, Lander et d’autres spécialistes du Venezuela sont en tous cas d’accord sur un point : le rôle absolument central joué par Hugo Chávez.
Le facteur Chávez
Hugo Chávez est beaucoup de choses : c’est un personnage charismatique, un grand orateur, un homme politique à l’aise aussi bien à l’échelle locale, régionale que mondiale. C’est aussi un militaire, un homme qui voue une certaine reconnaissance à l’armée en tant qu’institution qui, sous les ordres de Simón Bolívar, libéra le Venezuela et une grande partie de l’Amérique latine du joug espagnol. Enfin, il est persuadé que l’armée a un rôle décisif à jouer dans la transformation sociale du Venezuela.
Selon ses propres dires, Chávez se serait engagé dans l’armée en pensant que cela lui permettrait un jour de devenir joueur de base-ball professionnel. Mais quelles qu’aient pu être ses motivations initiales, il entra dans l’armée durant une période de changement institutionnel. Dans les années 70, l’armée était engagée dans des opérations antiguérilla et, dans le même temps, ses officiers découvraient à l’université des idéologies progressistes dans le cadre du programme Andrés Bello et beaucoup d’entre eux furent recrutés par des militants de gauche dans des groupes de discussion clandestins.
Au lieu de devenir un champion de base-ball, Chávez devint un conférencier en histoire très populaire à l’Ecole de guerre du Venezuela, tout en progressant dans la hiérarchie. Parallèlement à ses activités officielles, il créa un groupe clandestin de jeunes officiers animés des mêmes idéaux : le Mouvement révolutionnaire bolivarien. Déçus par ce qu’ils considéraient comme un système démocratique en panne et dominé par des partis corrompus (Acción Democrática et Copei) qui s’alternaient au pouvoir, ces « jeunes Turcs » passèrent du statut de groupe d’études à celui de conspirateurs s’organisant en vue d’un coup d’Etat qui, selon eux, inaugurerait une période de renouveau national.
Comme l’écrivit Richard Gott dans son livre qui fait autorité « Hugo Chávez et la Révolution bolivarienne », les préparatifs de Chávez furent bouleversés par le Caracazo de 1989 [2], un cataclysme social déclenché par une augmentation considérable du prix des transports suite aux pressions exercées par le Fonds monétaire international (FMI). Pendant environ trois jours, des milliers de pauvres originaires des bidonvilles situés sur les collines entourant Caracas descendirent piller et saccager le centre ville et les quartiers résidentiels dans une sorte de lutte des classes à peine déguisée. Le Caracazo laissa une marque au fer rouge dans l’esprit de beaucoup de jeunes officiers. Non seulement il leur fit réaliser combien la grande majorité de la population était profondément désenchantée du système démocratique libéral, mais créa également une profonde amertume chez nombre d’entre eux qui avaient dû donner l’ordre de tuer des centaines de pauvres pour défendre ce même système.
Lorsqu’on donna a Chávez le commandement d’un régiment de parachutistes quelque trois ans plus tard, les conspirateurs qui le suivaient et lui même pensèrent que le moment était venu de mettre à exécution le coup d’Etat qu’ils préparaient depuis longtemps. La tentative échoua, mais elle permit à Chávez de sortir de l’ombre et de se faire une réputation auprès du peuple, mais également auprès des élites. Chávez apparut à la télévision nationale pour demander aux unités de l’armée engagées de déposer les armes et, selon Gott, « cette brève intervention à la télévision, à un moment de désastre personnel, le fit apparaître comme le sauveur potentiel du pays ». Chávez endossa l’entière responsabilité de l’échec du coup d’Etat mais électrisa la nation quand il déclara que « d’autres occasions se présenteront ».
Chávez fût emprisonné, puis, presque immédiatement après sa libération, il commença à faire campagne pour la présidence. Il était alors déterminé à réaliser par des moyens constitutionnels ce qu’il n’avait pu obtenir par un coup d’Etat. Bien que ne faisant plus partie de l’armée, il bénéficiait toujours d’une grande popularité auprès des officiers et des soldats avec qui il continuait d’entretenir d’étroites relations. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait placé à la tête des principales agences gouvernementales certains de ses frères officiers après sa victoire, à une large majorité, aux élections présidentielles de 1998. Plus important encore, Chávez fit progressivement de l’armée un instrument institutionnel clé pour accomplir les changements qu’il entendait mettre en place dans le pays. Le terrible désastre causé par les pluies torrentielles de 1999 a permis à Chávez de déployer les militaires et de leur faire jouer un nouveau rôle en organisant des soupes populaires et en construisant des logements sur les terrains appartenant à l’armée pour des milliers de réfugiés. L’action civique militaire et des unités du génie furent déployées dans le cadre du programme du nouveau gouvernement pour créer des « installations agro-industrielles pérennes » à travers le pays. On ouvrit également les hôpitaux militaires aux pauvres.
Transformation de l’armée : problèmes et opportunités
La participation des militaires à un programme de changement radical n’était toutefois pas vue d’un bon oeil par tous les secteurs de l’armée. En fait, de nombreux généraux étaient opposés à cet ex-colonel populiste. De telle sorte que, quand le processus s’accéléra et que Chávez s’apprêta à réaliser la réforme agraire et à prendre le contrôle direct de l’industrie pétrolière, les généraux réfractaires commencèrent à conspirer avec l’aide des patrons de presse, des classes possédantes et de la petite bourgeoisie en vue de le renverser.
Après de violentes batailles de rue à Caracas entre l’opposition et les « chavistes », un coup d’Etat, organisé par quelques généraux de haut rang dont le chef des forces armées, le chef de l’état-major des forces armées et le commandant en chef, réussit a chasser Chávez le 11 avril 2002. Toutefois, la grande majorité des officiers qui dirigeaient les opérations sur le terrain et des jeunes officiers restèrent loyaux envers le président ou ne prirent aucun parti. Si bien que lorsque des milliers de pauvres venus des banlieues de la capitale se rendirent à Caracas pour demander la libération de Chávez, les loyalistes organisèrent un contre coup d’Etat, arrêtèrent les conspirateurs et réinstallèrent Chávez au pouvoir. [3]
Cette tentative de coup d’Etat eut au moins un effet bénéfique : il permit à Chávez d’achever sa transformation de l’armée. Quelque cent généraux et officiers furent emprisonnés pour trahison et les militaires restés fidèles à Chávez et à la révolution bolivarienne se virent attribuer les postes clé du haut commandement. Cette purge priva les Etats-Unis - lesquels avaient soutenu le coup d’Etat [4] - de leurs principaux sympathisants au sein de l’armée vénézuélienne.
Le projet de Chávez, qu’il définit aujourd’hui comme un mouvement vers le « socialisme », repose sur la grande popularité dont il jouit parmi les populations issues des classes défavorisées des villes et des campagnes. Mais l’armée est la seule institution organisée sur laquelle il peut s’appuyer pour faire avancer les choses. La presse et la hiérarchie de l’Eglise lui sont hostiles, la bureaucratie est lente et corrompue, les partis politiques sont discrédités. Chávez préfère diriger lui-même les attaques contre eux et maintenir ceux qui le soutiennent dans un mouvement de masse informel.
Etant donné le rôle central que l’armée doit jouer en tant qu’institution réformatrice, Chávez a créé un corps d’ « auxiliaires militaires urbains », aussi appelés réservistes, pour appuyer les forces armées régulières. Originellement connue sous le nom de « cercles bolivariens », cette force composée de réservistes, qui devrait comporter, à terme, un million de personnes, prend part à l’organisation et à la mise en œuvre de programmes sociaux dans les bidonvilles. Ces auxiliaires participent également, aux côtés de la Garde nationale, aux expropriations des terres privées dans le cadre du programme accéléré de réforme agraire.
Scepticisme
Nombreux sont les observateurs de la révolution bolivarienne qui s’interrogent sur la capacité de l’armée à jouer le rôle central qui lui a été assigné.
Si l’on en croit le politologue Lander, Hugo Chávez estime que l’on peut faire confiance à l’armée parce qu’elle n’est pas corrompue et qu’il s’agit de l’institution la plus efficace en termes de résultats. Mais Lander nuance ce propos : « je ne pense pas qu’il y ait dans l’armée quoique ce soit qui la préserve de la corruption plus qu’une autre institution ». Quant à son efficacité, il s’agit seulement d’une demie-vérité : « Oui, les militaires peuvent être efficaces quand il s’agit de résoudre un problème immédiat comme la construction d’écoles ou de cliniques où sont employés des médecins cubains. Mais cela ne peut être une solution durable. Il faut institutionnaliser les solutions et c’est là le point faible de la révolution : on assiste à la prolifération de solutions ad hoc qui demeurent telles quelles ».
Il ne fait pas de doute que la volonté de réforme exprimée par Chávez et sa génération d’officiers alimentera la révolution encore pour quelque temps. Cette volonté découle d’une terrible sensation de frustration dont Chávez a fait part à Gott dans une interview il y a quelques années : « Pendant de nombreuses années, les militaires vénézuéliens étaient comme des eunuques. Nous n’avions pas droit à la parole, nous devions rester silencieux devant le désastre occasionné par des gouvernements corrompus et incompétents. Nos supérieurs volaient, nos troupes n’avaient presque rien à manger et nous étions soumis à une discipline de fer. Mais de quelle discipline s’agissait-il ? Nous étions complices du désastre ».
Un modèle pour d’autres pays ?
Les sentiments exprimés par Chávez dans le paragraphe précédent trouveraient probablement une oreille favorable auprès de nombreux jeunes officiers dans de nombreuses autres armées de pays du tiers-monde. Nous sommes donc en mesure de nous demander quelles peuvent être les leçons à tirer de l’expérience vénézuélienne pour les autres pays du Sud. Et, plus précisément, l’expérience vénézuélienne peut-elle être reproduite ailleurs ?
Plutôt que de se livrer à des comparaisons d’ordre général, il apparaît plus opportun de s’intéresser au cas d’une armée en proie à une révolte semblable à celle de l’armée vénézuélienne dans les années 80 : l’armée philippine. Ce mécontentement est la réaction à une crise du même ordre que celle qu’avait alors connue la société vénézuélienne : la corruption des institutions libérales démocratiques.
L’expérience vénézuélienne peut-elle être appliquée aux Philippines ?
Probablement pas.
Tout d’abord, contrairement à l’armée vénézuélienne, l’armée philippine n’a pas de passé nationaliste révolutionnaire. Elle n’est pas l’héritière des Katipuneros et de l’armée révolutionnaire des Philippines de 1896-99. Elle a été créée par les Etats-Unis, suite à la « pacification » du pays, en tant que corps auxiliaire destiné à assister les troupes américaines d’occupation tout d’abord, puis à maintenir l’ordre public durant la période coloniale et enfin à venir en aide à l’armée américaine contre les Japonais pendant la Seconde guerre mondiale. Depuis l’indépendance en 1946, les forces armées philippines ont maintenu des liens très étroits avec l’armée américaine par le biais de programmes d’aide et de formation. Ainsi, les Etats-Unis ont-ils entretenu des relations beaucoup plus déterminantes avec l’armée philippine qu’avec l’armée vénézuélienne.
Deuxièmement, les militaires philippins n’ont jamais bénéficié d’un dispositif comme le programme Andrés Bello au Venezuela qui envoyait systématiquement les officiers se former dans les établissements d’enseignement civils, où ils bénéficiaient non seulement d’une formation de haut niveau en gestion et dans les disciplines techniques mais où ils étaient également sensibilisés aux idées et aux mouvements progressistes. Même si un tel système était mis en place aux Philippines, l’hégémonie idéologique du néolibéralisme économique dans les universités philippines, entre les années 90 et aujourd’hui, réduirait probablement à néant l’effet positif d’une telle immersion.
Troisièmement, au Venezuela, les officiers entretenaient une relation ambivalente avec la gauche politique. Ils l’affrontaient lors des combats antiguérilla, tout en s’inspirant de ses idéaux et de ses propositions de changement. En revanche, aux Philippines, les militaires considèrent la Nouvelle armée du peuple (NPA), contre laquelle ils luttent depuis 30 ans, comme un ennemi mortel tant sur le plan institutionnel qu’idéologique. Ainsi, malgré l’émergence épisodique de groupes tels que le Mouvement pour la réforme des forces armées (RAM) ou Magdalo, il n’est pas surprenant que leurs programmes n’aient eu que peu de contenu social ou national et qu’ils ne se résument qu’à s’emparer du pouvoir afin de mettre les militaires aux commandes de la société et purger les affaires publiques de la corruption. L’analyse de classe, l’impérialisme et la réforme agraire sont autant de concepts que la plupart des officiers considèrent comme appartenant au paradigme de l’adversaire militaire.
Enfin, il n’y a aucune armée qui soit aussi parfaitement pénétrée par la classe dominante de la société civile que l’armée philippine. Elle est entièrement minée par le clientélisme, que ce soit avec les élites locales ou nationales. Les groupes de pression civils adversaires y ont pénétré et installé des factions antagonistes. Même les groupes favorables à des réformes de l’armée ont finalement établi des liens malsains de dépendance avec des politiciens conservateurs et les élites économiques. Les relations de parrainage mafieux entre le politicien conservateur Juan Ponce Enrile et le rebelle militaire Gringo Honasan, par exemple, ont probablement été le facteur déterminant pour empêcher le RAM de devenir une véritable force progressiste autonome.
Mais l’on ne peut jurer de rien. Les militaires philippins peuvent encore nous réserver des surprises. Et il peut en aller de même dans d’autres pays. Après tout, en observant l’armée vénézuélienne de la fin des années 80, on aurait probablement parié qu’avec tous ses officiers supérieurs corrompus et liés à l’armée des Etats-Unis, cette institution allait demeurer fidèle au statu quo pour les années qui allaient suivre.
Notes:
[1] [NDLR] Lire Pablo Long, Pour la fermeture de l’école des bourreaux, RISAL, juin 2006.
[2] [NDLR] Lire Frédéric Lévêque, Le Caracazo, c’était il y a 15 ans, RISAL, février 2004.
[3] [NDLR] Consultez le dossier « Coup d’État au Venezuela » sur RISAL.
[4] [NDLR] Consultez le dossier « Venezuela / Etats-Unis » sur RISAL.
Source : Znet (www.zmag.org), Transnational Institute (www.tni.org), Venezuelanalysis.com (www.venezuelanalysis.com), Focus on the Global South (http://www.focusweb.org), mars 2006.
Traduction : Stan Gir et Pierre Covos (Coorditrad) pour Attac (www.attac.org) / Le Grain de Sable. Traduction revue par l’équipe du RISAL.
17:55 Publié dans LATINA AMERICA | Lien permanent | Commentaires (0)
INDIENS NUKAK EN DANGER
Bulletin d'action urgente Nukak
Colombie : des Indiens nomades tués, d'autres forcés de fuir les combats
‘Nous sommes très peu maintenant, seuls quelques-uns d'entre nous ont survécu. Les étrangers eux, sont nombreux et ont de grandes maisons. Ils ne se soucient pas que les Nukak disparaissent'. Chorebe, un Nukak, Colombie.
Deux Indiens appartenant à l'un des groupes les plus isolés d'Amazonie ont été tués et de nombreux autres ont dû fuir dans la forêt. Les Nukak-Makú, qui avaient déjà été décimés par la malaria et la grippe, sont aujourd'hui mêlés malgré eux à la ‘guerre de la drogue' qui sévit en Colombie. Ils se retrouvent pris en étau entre les cultivateurs de coca, la guérilla d'extrême gauche, les paramilitaires d'extrême droite et l'armée colombienne qui occupent leur territoire.
Ces derniers mois, une cinquantaine de Nukak ont fui leurs terres, 35 se sont réfugiés dans la ville la plus proche et 15 autres se sont dispersés dans les environs. Certains ont trouvé refuge sur les terres des Guayabero, leurs voisins. Dernièrement, deux Nukak ont trouvé la mort lors d'un affrontement armé.
Les Nukak vivent depuis des générations dans les profondeurs de la forêt, entre les bassins du Guaviare et de l'Inirida dans la partie orientale de l'Amazonie colombienne. Depuis les années 1960, leurs terres ne cessent d'être envahies. Ces dernières années, l'afflux de colons s'est considérablement accru, l'isolement et le climat de la région étant propices à la culture de la coca, de laquelle est extraite la cocaïne.
La présence d'un si grand nombre de colons cultivant la coca dans la région a attiré l'armée qui tente d'éradiquer ces cultures par épandage de fumigènes. Les guérilleros des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et les forces paramilitaires de l'AUC (Autodéfenses unies de Colombie) sont maintenant fortement implantés sur le territoire des Nukak. Les deux groupes se disputent la lucrative production de coca et forcent à travailler dans les plantations les Indiens qui se retrouvent pris contre leur gré entre les feux de cette ‘guerre civile' .
Les Nukak ont déjà été victimes de plusieurs massacres perpétrés par les envahisseurs. Deux incidents de la sorte avaient, en 1988, forcé un groupe de Nukak à quitter la forêt et à entrer en contact pour la première fois avec des non-Indiens dans la ville-colonie de Calamar.
Les Indiens ont très vite été frappés par des épidémies de maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés, fréquentes chez les groupes récemment contactés. Plus d'une centaine d'Indiens sur le millier qu'ils étaient en sont morts. Suite à une longue campagne internationale menée par Survival, la plupart des terres nukak ont pu être protégées sous la forme d'un resguardo, réserve indienne octroyée par le gouvernement.
Seuls 400 Nukak auraient survécu aux épidémies de malaria et de grippe qui ont décimé leur population. Et en raison de la violence chronique qui sévit dans cette partie de l'Amazonie, autrefois paisible, l'assistance médicale du gouvernement est rarement prodiguée.
Les Makú vivent traditionnellement en petits groupes familiaux. Constamment en mouvement, ils privilégient la forêt isolée aux rivières et ne restent jamais plus de quelques jours au même endroit. Cette grande mobilité exige qu'ils ne s'embarrassent pas de nombreux biens matériels, tout ce qu'ils possèdent devant être facilement transportable. S'ils sont contraints de partir précipitamment, ils peuvent ainsi très vite rassembler leurs hamacs tissés en fibres végétales (qui constituent leur principal mobilier), leurs ustensiles et quelques autres objets dans des sacs de palmes qu'ils portent sur le dos.
L'afflux de colons cultivateurs de coca et la présence des forces armées en compétition sur le territoire des Nukak a des conséquences catastrophiques sur la vie des Indiens. Tant que les belligérants n'accepteront pas de suspendre leurs opérations dans la région, les équipes médicales ne pourront s'y rendre pour enrayer les épidémies, ce qui risque d'être fatal au groupe.
Les Bulletins d'action urgente de Survival permettent de mobiliser l'opinion publique sur des cas concrets d'oppression ou de spoliation dont sont victimes les peuples indigènes afin que leur situation puisse trouver une issue favorable. Depuis sa fondation, en 1969, Survival a démontré à de nombreuses reprises combien des campagnes ciblées ont pu sauver des peuples vulnérables de l'anéantissement. En consacrant quelques minutes à écrire votre lettre vous agirez d'une manière efficace en faveur des Nukak. Chaque lettre fait la différence.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.
Ce bulletin d'action urgente est également disponible en anglais, portugais, espagnol, italien et allemand.
Écrivez une lettre brève et courtoise (en français ou en espagnol) en vous inspirant du modèle ci-après ou écrivez librement. Il est préférable d'envoyer votre lettre par la poste, qui est sans aucun doute le moyen le plus efficace. Vous pouvez également l'envoyer par fax, mais les numéros sont souvent modifiés ou les fax déconnectés. Les adresses électroniques ne sont proposées que dans les cas où les emails ont des chances d'être lus.
Les Nukak sont des victimes innocentes de la guerre de la drogue qui sévit en Colombie. J'exhorte les autorités à entrer en négociation avec les différentes parties du conflit afin de prévenir toute opération armée sur le territoire nukak ainsi que sur les terres des Indiens guayabero voisins. Les fumigations des plantations de coca sur le territoire indien doivent être suspendues et une politique adéquate devrait être mise en place afin de reloger les colons sur d'autres terres où ils pourront cultiver des plantes licites. Les Nukak qui ont été déplacés doivent être aidés à rentrer chez eux et se voir offrir un soutien médical approprié.
Los indígenas nukak son víctimas inocentes de la guerra de drogas colombiana. Insto a las autoridades a entablar negociaciones con todas las partes del conflicto con el objetivo de excluir el territorio nukak y el de los guayabero, sus vecinos indígenas, de cualquier tipo de operación armada. La fumigación aérea de las plantaciones de coca dentro del territorio indígena debería ser suspendida, y una política apropiada implantada para reestablecer a los colonos en tierras en las que puedan plantar cultivos legales. Se debe ayudar a los nukak que han sido desplazados de sus hogares a regresar a los mismos, y se les debe ofrecer asistencia médica adecuada.
Envoyez vos lettres à :
Son Excellence Alvaro Uribe Velez
Président de la République
Carrera 8 n. 7-26
Palacio de Nariño,
Santa Fe de Bogotá
Colombie
Fax :+ 57 1 284 2186 / 286 7434/ 337 5890/ 342 0592
Email: auribe@presidencia.gov.co
Et si possible, une copie à :
Sr Michael Frühling
Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas
Calle 114 No. 9-45
Torre B Oficina 1101
Edificio Teleport Business Park
Bogotá, D.C.
Colombie
Fax + 57 1 658 3301/ 629 3637
Email: oacnudh@hchr.org.co
L'affranchissement nécessaire pour la Colombie est de 0,90 € jusqu'à 20gr et 1,80 € jusqu'à 40gr.
Source : Survival International http://survivalfrance.org/related_material.php?id=365
17:29 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
02/10/2006
COMME UNE CHIENNE
comme une chienne
qui marche sous la pluie
une légère fièvre
et le poil qui luit
comme une chienne
que seul le vent siffle
sans instinct de meute
ni collier à ronger
comme une chienne
errante dans une ville grise
sous les ombres dominantes
qui ont liquidé le ciel
cette chienne
à talon cassé
qui verse
sur les trottoirs
sa menstruation
quotidienne
cette chienne
qui a trop vu de combats
qui ne flaire plus rien
que l’odeur de tes pas
tes enjambées de nuit dans la tiédeur de l’absence
la périphérie humide de nos ombres en souffrance
et j’aboie
et j’aboie
et les hommes frappent
00:15 Publié dans CG 2007 - OMBROMANIE (Encres Vives) | Lien permanent | Commentaires (2)
29/09/2006
ANIMA(L)
je suis un animal
qui s’est trompé d’enveloppe
une bonne bête sauvage
roulure d’humus de vent
d’épines et de lune
un animal
qui ne souffre l’humain
que contre tout contre
lové roulé entremêlé
un animal
qui tient entre ses pattes
une tête pensante
qui lui cause
grave tourment
des blessures empuanties
dites existentielles
animal
est le cœur
seule la raison
est froide
je suis un animal à deux griffes
de s’en retourner
sauvage
folle dira t-on mais que m’importe le dit
je suis juste un animal.
21:30 Publié dans CG 2007 - OMBROMANIE (Encres Vives) | Lien permanent | Commentaires (2)
28/09/2006
DANS LA CAGE DU TEMPS
petit hameçon qui se tord
au cœur
ou à sa périphérie
et si …
n’appelait ne réapparaissait plus
et si devait me rester
seulement ce goût
d’addiction sans déclin
en bouche
c’est bon déchirant
d’attendre sans attendre
ouverture no limite
doit accepter
le vacant
que rien ne comble
ce vide
en moi
sexe
corps
bouche
à peine rêvés
disparus
ma peau t’appelle
ma bouche tremble
de toi
cette envie de me perdre
un mirage
me traverse
me remplit
un mirage
trop chaud encore
j’enrage
consume
ma soif
te rêve
te dessine
avec des mains
insatiables
mes mains
cependant
n’ignorent rien des courants
et je n’attend rien
sinon ce qui ne s’attend pas
seulement
ce qui survient
emporte
bouleverse
nos mains
rien que des oiseaux
dans la cage
du temps
23:45 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (1)
L'AFFAIRE PURIN
Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
Ministère de l’Agriculture et de la Pêche
Paris, le 19 septembre 2006COMMUNIQUE DE PRESSE
Précisions du Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie et du Ministère de l’agriculture sur l’évaluation des produits traditionnels de protection des plantes.
La Loi d’orientation agricole (art 70) sépare l’évaluation des risques liés aux intrants pour le végétal, qu’elle confie désormais à l’AFSSA*, de la décision d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ces intrants, que conserve le ministre chargé de l’agriculture.L’article 70 prévoit notamment que, s’agissant des produits phytopharmaceutiques contenant une ou plusieurs substances actives destinées au traitement des plantes, « toute publicité commerciale et toute recommandation (…) ne peuvent porter que sur des produits bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché ».
La mise sur le marché suppose une transaction (onéreuse ou gratuite) entre deux parties.
Les préparations effectuées par un particulier pour une utilisation personnelle, telles que le purin d’ortie, ne rentrent donc pas dans le cadre d’une mise sur le marché. En conséquence, la promotion auprès des particuliers de procédés naturels ou le fait de donner la recette de telles préparations ne sont pas interdites. Les produits naturels traditionnels, élaborés à la ferme ou au jardin, peuvent donc continuer à l’être sans obligation d’autorisation préalable.En revanche, les agriculteurs et les jardiniers ne sont pas autorisés à commercialiser, ou à distribuer même gratuitement ces produits, car dans ce cas une autorisation préalable est requise, à l’instar de ce qui existe en matière d’évaluation des médicaments vétérinaires ou humains. Cette procédure garantit que les produits phytopharmaceutiques mis sur le marché sont sans danger pour l’utilisateur, le consommateur et l’environnement, et efficaces dans la lutte contre les maladies contagieuses des plantes. Certains produits naturels (ciguë, belladone, nicotine…) sont en effet dangereux pour l’utilisateur et/ou le consommateur. Le Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie et le Ministère de l’agriculture et de la pêche sont conscients de la nécessité de trouver des solutions permettant d’homologuer les produits traditionnels de protection des plantes. Ils ont initié il y a environ 18 mois en liaison avec la Commission européenne un groupe de travail au niveau communautaire pour traiter cette question.
S’agissant de l’inspection chez un paysagiste élagueur dans le département de l’Ain, cette procédure rentre dans le cadre des missions habituelles menées par les Services régionaux de la protection des végétaux et des Directions régionales de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. L’inspection visait à déterminer la nature exacte des activités de l’entrepreneur.
Contacts presse :
Sophie Geng, conseillère presse communication – Cabinet de Dominique Bussereau : 01 49 55 59 74 / 60 31
Gérard Péruilhé Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes : 01.44.97.23.91
Hélène Brial, Service de presse du Ministère : 01 49 55 60 11
Patrick Tallon, chef de la mission communication, Direction générale de l’alimentation : 01 49 55 58 39
* Agence française de sécurité sanitaire des aliments.
Communiqué de presse des Amis de l’Ortie du 21 septembre 2006
Réponse au ministère de l’Agriculture
Par un communiqué de presse daté du 19 septembre, le ministère de l’Agriculture prend la peine de préciser certains points de la loi d’orientation agricole du 05 janvier 2006. Ce faisant, il apporte quelques réponses quant à la liberté de travailler son jardin comme on l’entend…
Quoique ?
L’ambiguïté demeure ; ainsi, lorsqu’il dit :
« En revanche, les agriculteurs et les jardiniers ne sont pas autorisés à commercialiser, ou à distribuer même gratuitement ces produits », il n’échappe à personne qu’un jardinier, même amateur, ou un agriculteur ne peut pas distribuer même généreusement un produit naturel. De plus, ce communiqué confirme la mise hors la loi des phytostimulants, et l’amalgame fait avec les phytopharmaceutiques de synthèse. Or il faut savoir que l’association des Amis de l’ortie a participé à un groupe de travail sur les phytostimulants, initié par ce même ministère en 2002, afin d’étudier les conditions de mise en marché de ces produits, adaptées à leurs spécificités. Ce dossier à donné lieu à un très intéressant rapport (séminaire de Draveil, 20 et 21 novembre 2003, disponible sur www.terran.fr), sans doute enterré depuis belle lurette. Nous demandons au Ministre de rouvrir ce dossier au plus vite.
Le ministère se dit conscient de la nécessité de trouver des solutions, et aurait initié une démarche européenne en ce sens. Mais alors, pourquoi priver, par une loi controversée, l’agriculteur ou le jardinier d’outils de productions ?
Les fonctionnaires qui ont écrit cette loi n’étaient-ils pas au courant des démarches et attentes du ministère ? Sont-ils au courant du cahier des charges de l’agriculture biologique, qui interdit l’usage des produits de synthèse ?
Le même communiqué précise que : « Cette procédure (d’homologation) garantit que les produits phytopharmaceutiquesmis sur le marché sont sans danger pour l’utilisateur, le consommateur et l’environnement » ; chacun sait que cela est faux, eaux souterraines et aliments étant largement pollués par les produits de synthèse mis sur le marché sous couvert de cette même homologation !
Pour ce qui est de l’interdiction de faire des recommandations de produits mis sur le marché sans AMM, le ministère persiste et signe… Outre l’ambiguïté de la phrase, (« toutes publicités commerciales et toute recommandation ») qui empêche toute (in)formation sur des produits non homologués (les extraits de plantes !), rappelons que l’art. L 253-1, englobe désormais les « adjuvants », parmi ces mêmes phytopharmaceuthiques ; or parmi eux figurent, certes les extraits de plantes, mais aussi l’eau déminéralisée, le lait de vache ou l’argile en poudre… Ces trois derniers adjuvants des traitements phytosanitaires régulièrement utilisés, doivent donc désormais subir une homologation en bonne et due forme. Le ridicule ne tue pas, dit-on dans nos campagnes !
Quant aux produits naturels cités par le communiqué de presse : ciguë, belladone, nicotine, il faut rappeler au citoyen que les deux premières ne sont plus utilisées depuis le XVIIe siècle, la troisième depuis quelques décennies !
Et si le ministère veut nous rappeler que dans la nature, il existe de dangereux poisons dont il faut se méfier, c’est tout à son honneur… Mais quelque peu hors sujet ! En poussant le raisonnement au bout de sa logique, notre Ministre devrait interdire la culture de la tomate et de la pomme de terre, deux Solanacées éminemment toxiques, responsables de milliers d’accidents, du temps où nos aïeux consommaient les parties vertes de ces plantes…
Ces mises au point faites, l’association des Amis de l’Ortie, les utilisateurs et les consommateurs se demandent si le développement de solutions agricoles naturelles, peu coûteuses ou gratuites, intéresse le ministère de l’Agriculture et s’il ne déplaît pas à ceux qui vantent (et vendent) les phytopharmaceutiques chimiques polluants ?En conséquence, nous demandons au ministre de l’Agriculture de retirer cet article de loi, et de s’engager au plus vite sur un calendrier de solutions concrètes, qui permettront aux producteurs professionnels et amateurs qui n’ont pas le loisir de fabriquer eux-mêmes les produits naturels, de les acquérir légalement. L’association demande à chaque citoyen concerné par ce texte de loi et la polémique qu’il engendre, de rester plus que jamais mobilisé.
Pour l’association des Amis de l’Ortie, son porte parole Bernard Bertrand.
Contact Bernard Bertrand : bernard@terran.fr ou 06 33 11 02 08 http://www.terran.fr/htm/accueil.htm
Dominique Jeannot, président des Amis de l’Ortie : 06 10 04 05 2423:15 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
27/09/2006
SEXE DE PAN
deux étoiles ont filé
dans la nuit belle
douces fièvres herbacées
ou peut-être mélodie
d’un prélude à la folie
trouvé à mes pieds
chez un ami
un ami ?
un phallus
de bois noir
dans son étui d’écorce
moi
jetée au ciel
en attente toujours
de jaillissement
ce qui n’empêche…
j’aime à fleurir
clandestinement
m’ouvrir à des nuits étoilées de plaisir
éclater sous la brûlure d’un soleil mâle
perles d’ombres
sous les paupières
dans mon creuset
mélanges ardents
je pense à toi virtuose
de ma sensualité insensée
ces façons intimes
d’allumer le feu
réchauffer la vie
nous appartiennent
ma bouche gorgée
de ta bouche
de ton oiseau sexe
palpitant
phare de fièvre
de nos cabotages
nocturnes
tu es parfum d’humanité
un mâle de mon espèce
et tu tiens entre doigts et langue
des bouquets d’étoiles
à jouir
je grésille
ne suis que source
épanchée
et mon cœur anémone
se déborde
à tous vents
ne sent pas le danger
seulement l’ivresse de la chute
sans aucune autre limite
que nos faiblesses
humaines.
22:50 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (1)
GALIMAFRÉE
excentricités du ver
pour échapper au compresseur
éclater la trame des jours
conventionnés
aiguille toxine camisole
chimique spectre cataleptique
affaissement confirmé
des poulpes noirs
collent des ventouses
sur les bouches
étouffent
brûlent
des insectes
à carapaces molles
escaladent les vertèbres
mordent la nuque
mastiquent les yeux
ordures
insanités
et ça grouille ça rampe
ça s’amuse d’un rien
les pendules dépressives
se pendent
mais le temps impassible
nous fait en souriant
un gros doigt
de pourceau
19:30 Publié dans CG 2007 - OMBROMANIE (Encres Vives) | Lien permanent | Commentaires (0)
Concours de peinture/sculpture/photo dans l'Hérault
A l’occasion de la sortie prochaine du roman de *Raymond Alcovère *:
*« Le Sourire de Cézanne »* (mai 2007) N&B Editions
Présence des Arts organise un CONCOURS de Peinture/Sculpture/Photo (toutes techniques).
Exposition des œuvres du 21 au 24 Juin 2007 salle Jean Teissier.
Le thème sera le roman dans son ensemble. Libre à vous de vous inspirer d’une phrase, un passage, un personnage, une atmosphère, un paysage…
Les inscriptions sont ouvertes.
Renseignements contre enveloppe timbrée : Présence des Arts
Place de la Mairie Maison Serre 34740 VENDARGUES 04 67 87 54 56 / creas@mac.com
18:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
TRUDDELL, le film -Ciné 104 à Pantin, 12 octobre 2006
LE CSIA présente
le 12 octobre 2006 à 20h00
au Ciné 104 - 104 avenue Jean Lolive - Pantin 93500
Métro - Ligne 5 - Église de Pantin • RER E - gare de Pantin • RN 3 - Porte de Pantin
APPALOOSA PICTURES AND BALCONY RELEASING
T R U D E L L
Documentaire américain,
Couleur et noir & blanc,
78’, 2005.
En V.O., Sous-titré français.
Un film autour du poète et activiste amérindien John Trudell (Santee-Sioux).
Ce film, qui s’éloigne des formes traditionnelles du cinéma, mélange archives, extraits de concerts, images abstraites et interviews (Robert Redford, Kris Kristofferson, Sam Shepard, Val Kilmer, Bonnie Raitt, Wilma Mankiller, Jackson Browne).
La réalisatrice : Heather Rae
Cinéaste et activiste Cherokee, Heather Rae a produit une vingtaine de documentaires et de long-métrages. Responsable de la programmation du Festival de Sundance de 1997 à 2001, elle a également participé à l’organisation de nombreux festivals. C’est en 1992 qu’Heather Rae commence son projet de film sur John Trudell. Elle decide de raconter un homme à travers ses voyages, ses mots et son engagement politique.
PRODUCTION
Heather Rae
Elyse Katz
PRODUCTEURS ÉXÉCUTIFS
B. Russell Friedenberg
Rob Ganger
Angelina Jolie
Marcheline Bertrand
Chief Harry B. Wallace
James Haven
TRUDELL A ETE SELECTIONNE PAR DE NOMBREUX FESTIVALS DEPUIS 2005.
Festival de Sundance 2005, Sélection officielle, en compétition
Festival du film activiste 2005, Prix des droits humains
Festival international du film de Seattle 2005, Prix du meilleur documentaire
Munich Film Festival 2005
18:26 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (1)
25/09/2006
L'ART EN BANLIEUES/CONTREFEUX 21 et 22 octobre
Cassandr
e/Horschamp propose
L’art en banlieues/Contrefeux
Samedi 21 et dimanche 22 octobre
Cité européenne des Récollets
Débats, films, slam, lectures…
Couvent des Récollets
148, rue du Faubourg Saint-Martin
75010 PARIS -
Maison de l'Architecture - Salle de la chapelle
M° Gare de l'Est
Réservation impérative au 01 40 35 00 98
Participation par journée : 5 euros.
En avril et en juillet 2006,
Cassandre
consacrait deux numéros, «Contrefeux» et «Possibles» aux interventions artistiques exigeantes en banlieue.
Nous sommes loin, pour autant, loin d’avoir épuisé les débats, les questionnements, les «possibles» et les controverses sur l’action artistique en banlieue, ses cadres, ses formes, ses modalités.
Comment prendre en compte les cultures et les formes qui naissent dans les cités populaires, comme le slam, sans leur imposer formatages et institutionnalisation ?
Comment éviter d’opposer une «culture des banlieues» à une culture «légitimée» ?
Comment réfléchir à la circulation des formes issues des banlieues pour éviter leur enfermement ? Comment résister à la déferlante du populisme audiovisuel ?
Nous avons invité des artistes et acteurs culturels, des sociologues, architectes, archéologues, élus, acteurs sociaux, à partager avec nous ces questionnements.
Programme
Nous souhaitons lier les débats et les temps artistiques : projection des films de l’équipe des Engraineurs à Pantin et de Jean-Pierre Thorn, extrait de spectacle de Guy Benisty, lectures de Dominique Brodin, photographies d’Olivier Pasquiers, slam avec Shein B…
Samedi 21 octobre
Accueil et introduction par l’équipe de
Cassandre/
Horschamp
Projection de photographies d’Olivier Pasquiers (Le bar Floréal)
14h45-16h45: Déplacer le regard
La banlieue est un point de concentration de clichés journalistiques et des fantasmes qu’ils engendrent. Comment déplacer le regard sur ces périphéries? Comment modifier le regard que la banlieue porte sur elle-même?
17h-19h : Au risque du miroir
Nombre d’actions artistiques en banlieue proposent aux habitants de se regarder, à travers une pratique de portraits (photographiques, vidéo, autobiographique)… Les résultats sont souvent émouvants et riches. Pour autant, la multiplication de ces formes d’intervention interroge : ne risque-t-on pas l’enfermement de la banlieue dans son propre miroir ? Va-t-on vers l’accumulation de documents passionnants, mais qui ne sortent pas du territoire où ils ont été conçus ?
21 h : Soirée slam avec la projection du film de Julien Renucci, « Slam sauvage/ La voix des braves ».
Dimanche 22 octobre
14h30 – 16h30 : Un terreau de formes
On parle de « cultures urbaines » pour désigner les expressions issues des banlieues et surtout celles liées au hip-hop (rap, slam, danse hip-hop)… Comment ce mouvement se relie-t-il à d’autres formes, ancestrales ou contemporaines ? Comment peut-il être pris en compte et valorisé sans récupération marchande ou formatage institutionnel ?
16h45-19h : Les banlieues et l'ailleurs
Beaucoup de projets artistiques en banlieue s’articulent autour de l’échange avec des artistes étrangers – non sans difficultés, au moment où toute migration venue du Sud est suspecte. Le regard d’artistes étrangers peut-il nous permettre de réfléchir autrement à la multiplicité des cultures sur un territoire ?
18:40 Publié dans ALTERNATIVES | Lien permanent | Commentaires (1)
AMOUR A GOGO, Ed. Où sont les enfants ?
Maryvette BALCOU & Chrystelle AGUILAR
Le nouveau livre des Editions Où sont les enfants ? vient de paraître.
Le duo, qui a déjà réalisé l'album "HISTOIRE A DORMIR DEBOUT" en 2005,
continue l'aventure avec un nouvel album dont les prises de vues ont été réalisées à la Réunion, là où Maryvette Balcou vit et écrit ses histoires pour enfants.
Le format, un peu plus grand que nos précédents albums, et les couleurs très vives des photos font résonner les interrogations d'un petit garçon de là-bas, ainsi que ces réponses enjouées et bienfaitrices que son grand-père lui apporte.
"Quand l'histoire d'amour de sa maman se casse en mille morceaux, la tristesse de Max ne s'en va plus.
Il faudra tout l'amour, toute la sagesse de son grand-père pour que Max apprenne le rire à sa maman.
Serait-ce le secret du bonheur ?"
Collection Chahu-Bohu
24 pages couleur
Format 23x23,7 cm
Couverture cartonnée
Prix : 12,30 €
ISBN 2-915970-03-3
En librairie le 20 septembre 2006
La photo a plein d'histoires à raconter aux enfants...
Editions Où sont les enfants ?
Derrière la rue - 46240 Vaillac
Courriel : osle@wanadoo.fr
Site : http://ousontlesenfants.hautetfort.com/
Tél : 05 65 31 13 42
Fax : 05 65 21 61 03
Les enfants regardent le monde.
Donnons-leur des livres qui ne baissent pas les yeux.
18:10 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
20/09/2006
Panorama des nouvelles formes d’interventions dans l’espace public
par Jérôme Guillet, association Matières prises
Difficile de relier au premier abord Guy Debord aux Fabulous trobadors, ou Immeubles en fête aux antipubs. Le lien, c’est l’espace public. Sa réappropriation est aujourd’hui l’objectif de penseurs, d’artistes, de militants, mais aussi d’habitants. Tour de piste des acteurs en présence et des questions qu’ils posent à la société.
1995. L’histoire retiendra l’effectif des cortèges, les premières organisations de chômeurs qui se présentent à des élections, l’émergence d’Attac, Bourdieu qui paie sa tournée, la montée en puissance des paquets de café Max Havelaar…, événements et phénomènes saillants d’une époque. Chacun a fait l’objet de commentaires et d’analyses. Et puis, dans les plis de cette période, d’autres phénomènes moins visibles, moins montrés, apparaissent. Ils ont pour terrain de jeu commun l’espace public : développement des happenings, de Act up à Greenpeace, progressive transformation de certains espaces tagués en fresques, début de contagion des repas de quartier, réquisitions de richesses dans les supermarchés, extension des Gays pride en province. La rue et les espaces publics semblent alors faire l’objet d’un regain d’intérêt, entraînant de nouvelles manières de s’y montrer et d’y agir.
Depuis, cette tendance ne semble pas unie dans un quelconque mouvement, mais les expériences se multiplient, au point que, dix ans plus tard, la " réappropriation de l’espace public " figure dans un nombre croissant de textes et de déclarations, du feuillet " anar " jusque dans les projets de collectivités.
Parmi les facteurs explicatifs de ce recours à l’espace public, figurent les difficultés des réseaux militants à renouveler leurs pratiques, mais aussi les impasses d’une démocratie participative institutionnelle. Les possibilités offertes par internet semblent avoir contribué à l’évolution des discours sur les espaces publics (physiques et virtuels) comme des pratiques qui peuvent s’y inventer.
Malgré la disparité des initiatives, on retrouve des constantes dans le rapport qu’elles créent avec leur public : la contestation d’une situation, sociale ou politique, par la proposition d’une action collective – et non par l’adoption d’un texte –, l’humour, la dérision, l’absence de ligne politique " serrée ", l’accessibilité de la démarche et son ouverture au plus grand nombre, la brièveté des engagements proposés, la gratuité, et la conviction que la multiplication des victoires symboliques sur l’ordre établi changera les gens, donc la société. " La tristesse et l’impuissance sont les manières dont le capitalisme s’invite chaque jour dans nos vies ", suggèrent Miguel Benasayag et Diego Sztulwark dans leur ouvrage Du contre-pouvoir (La Découverte, 2000). Les formes d’interventions récentes dans l’espace public se veulent la plupart du temps une manière de lutter sur ce front.
De la généralisation des pratiques conviviales (repas de quartier, fêtes d’immeuble) jusqu’à des propositions plus politisées entre activistes, penseurs, artistes, militants et habitants, nous vous proposons d’avancer ensemble sur quelques unes des pistes empruntées.
La piste théorique : des " situs " aux Taz
Dans les années 50 et 60, l’Internationale situationniste, groupe créatif, politique et expérimental, travaillait à la révolution et plus spécifiquement à la révolution de la vie quotidienne. Avant que ce groupe ne se délite (les révolutionnaires excluant les artistes), puis ne se dissolve, avant de se voir associé dans la mémoire collective à Guy Debord, leur principal leader, il y eut, pour réponse concrète à une critique de l’art, de la ville et de la vie quotidienne, des tentatives d’inventions dans la rue et les espaces urbains de situations, de déambulations, de happenings, qui permirent aux situationnistes de transformer certains moments de leur vie en œuvres d’art.
Dans les années 90, le livre Taz (Temporary autonomous zone ou zone d’autonomie temporaire) 1, du philosophe Hakim Bey, tentait de réactiver la piste " situ ", entre philosophie et poésie. Diffusé principalement via internet, l’ouvrage fut vite adopté comme une espèce de manuel d’action directe non violente, une hypothèse quant à la forme possible d’un soulèvement par contagion, dans lequel il s’agirait de " jouer " avec les marges de la société en inventant des formes de regroupements et d’activités inédites, conviviales, subversives, joyeuses et non marchandes, non répertoriées et non contrôlées par l’État. " La Taz est comme une insurrection sans engagement direct contre l’État, une opération de guérilla qui libère une zone (de terrain, de temps, d’imagination) puis se dissout, avant que l’État ne l’écrase, pour se reformer ailleurs dans le temps ou l’espace ", lit-on dans Taz. Dans les faits, qu’est-ce qu’une taz ? Une fête impromptue, un site internet, un " terrier à babos ", un happening, un dessin ou une inscription sur un mur… ? Si, pour Hakim Bey, la ville et ses différentes zones sont un terrain d’exploration privilégié et s’il cite quelques exemples, il préfère laisser le soin aux lecteurs d’imaginer le contenu et les activités de la Taz, car c’est de l’infini des possibles que celle-ci tire sa force.
Sur le terrain des concepts, les ramifications, filiations et prolongements sont nombreux : les situationnistes évidemment, le concept de rhizôme dans Mille plateaux de Gilles Deleuze et Félix Guattari 2 (Minuit, 1980), les zones et tendances non capitalistes de Résister c’est créer, de Miguel Benasayag et Florence Aubenas (La Découverte 2003), Le manuel de l’animateur social de Saul Alinsky 3 (Seuil, 1976) ou encore La violence de la dérision d’Albert Cossery (Joëlle Losfeld, 2000)… Autant de livres qui développent la question de la transformation sociale par des tactiques et stratégies " de biais ".
La piste des habitants : " Ma ville est le plus beau park "
Le quartier Arnaud Bernard, au centre-ville de Toulouse, a développé, depuis vingt ans, une impressionnante série d’initiatives par et pour ses habitants, portées par un collectif d’habitants, d’associations et d’artistes, dont les plus connus sont les Fabulous trobadors. Ce groupe chantant en français et en occitan a su faire connaître son quartier à travers ses textes, notamment en vantant le principe du repas de quartier, avec le succès qu’il connaît aujourd’hui. Les actions d’Arnaud Bernard (voir page 28) ne s’arrêtent pourtant pas à cette activité : réseau de gardes pour que les parents deviennent animateurs du temps de loisirs des enfants du quartier, "débats socratiques" sur la place, négociations du plan et de la construction d’un jardin public avec la mairie d’arrondissement, concerts et répétitions publiques dans les cafés… Une énergie et une volonté d’initiative qui se résument à travers un refrain des Fabulous : " Ma ville est le plus beau park, sa vie pleine d'attractions, ta ville sera ce park, si telle est ton ambition. "
Depuis quelques années, les repas de quartier et les repas d’immeuble ont intégré le quotidien. D’autres initiatives, moins connues, et ayant pour caractéristique d’être organisées par des habitants, se développent : le bookcrossing, ou en français Circul’livre, qui consiste à laisser volontairement des livres dans des lieux fréquentés pour que d’autres s’en saisissent ; le Grand don, rituel qui consiste à proposer des objets gratuits, une brocante où chacun se sert ; www.peuplade.fr, site internet qui propose à des gens d’un même quartier de découvrir s’il n’y a pas, proches d’eux, des gens ayant les mêmes passions, etc.
Face à la démultiplication des possibilités de loisirs et à un discours qui ne cesse de décrire l’atomisation du lien social, s’inventent des pratiques de convivialité et d’entraide qui visent – a minima – à désanonymer l’espace de vie commun.
La piste militante : les yé-yé du mégaphone
Ce n’est pas très français de lier mouvement politique et formes innovantes d’actions dans l’espace public ; c’est même plutôt déconsidéré. C’est de l’agit’ prop’, comme on disait, souvent avec un brin de dédain. Pourtant, l’absence de renouvellement des formes de manifestations et d’actions collectives a poussé certains à s’inspirer des voisins, notamment anglophones, pour reprendre et interpréter des manières nouvelles de revendiquer et de s’exposer dans l’espace public. Une génération – qui ne s’imaginait pas finir sa vie dans les réunions d’Attac – découvre avec délice les actions directes de la Circa (l’Armée clandestine insurgée et rebelle des clowns, l’existence d’Adbusters (en France, Casseurs de pubs) 4 et de leurs détournements publicitaires, les fêtes de rue de Reclaim The Streets ! (voir en France, La nuit des meutes 5) , les flashmobs6, actions collectives absurdes et jubilatoires, les vélorutions … Pour le moment, le résultat ressemble surtout à ce qui s’est fait pour la musique dans les années 60 : on adapte les tubes anglais et nord-américains du mieux qu’on peut. La réunion d’une culture de la contestation à la française, qui privilégie souvent le rapport de force et les tracts vengeurs, et celle plus anglo-saxonne privilégiant la dérision et les actions directes non violentes, n’a pas encore eu le temps de se faire. Tous les espoirs sont dès lors permis, car même si le choc interculturel est un processus lent, les transferts de méthodes entre différents pays restent plus simples entre militants qu’entre institutions.
Et certains de rêver : " Un jour, militer sera redevenu non sacrificiel, nous arriverons en avance aux manifs et partirons en retard... Les manifs seront drôles, ludiques, excitantes… et, plutôt qu’une vieille cégétiste qui crache ses trente ans de gauloises brunes dans le mégaphone, il y aura des chorales militantes. Nous aurons autant de chansons sur nos élus que les anglais peuvent en avoir sur leurs joueurs de football… De l’imagination, de la tactique, de l’art, de l’humour ! " Et des syndicalistes de répondre à ces rêveurs : " Si pour toi militer c’est un problème de détente et d’humour, c’est que tu n’es qu’un bourgeois de gauche, qui ne se déplace plus aux manifs et qui ne se bat pas pour des gens au jour le jour… Petit con, va, n’insulte pas ceux qui se sont battus pendant des années… "
La piste (aux étoiles) des artivistes
Activiste + artiste = artiviste. Une définition stricte semble pour l’instant exclue tant le terme est récent et sujet à controverse. Derrière ce terme, popularisé à l’occasion des contre-sommets du G8, on trouve des plasticiens, des graphistes, des comédiens proposant des réalisations, allant du détournement (monuments, publicités) jusqu’à des happenings ou des expositions. Les labels indépendants et de nombreux groupes musicaux revendiquent aussi l’appellation. Il s’agit essentiellement de permettre la prise de conscience de certaines réalités politiques ou sociales par le biais d’œuvres artistiques, la plupart du temps provocantes et explicites. Les artivistes, qui agissent souvent en bande, se réfèrent aux mouvements dadaïste, situationniste et punk, prônent une réactivité à l’actualité politique comme une logique de dissémination ; ce qui en amène une partie à choisir la rue et internet comme lieux tactiques pour exposer et diffuser leurs œuvres. Parallèlement aux fresques, pochoirs et slogans, aux affiches créées ou détournées, un concept revient, celui d’extension d’espace public par ajout de mobilier : prolonger un banc, installer des hamacs et des sièges dans la ville… des réalisations qu’on retrouve par exemple dans le collectif Rad.Art comme chez l’américain Heath Bunting 7.
Critiques de la ville et de la société de consommation, les artivistes semblent vouloir prolonger de fait l’histoire des groupes surréalistes, dadaïstes et situationnistes, sans avoir pour le moment ni unité, ni chef de file… Est-ce là un problème ou une chance ?
Vers une alliance durable ?
Les politiques d’aménagement, celles des rues, places et jardins, le fleurissement, les œuvres d’art commandées, les marchés, les brocantes, les fêtes de quartier, la fête de la musique, les festivals de théâtre de rue mais aussi la police municipale ou les éducateurs de rue font partie de l’animation de l’espace public. Cette activité est une prérogative qui revient aux municipalités et ses grandes orientations comme ses petites décisions sont des outils de visibilité et de communication pour une politique locale. Or, si l’on trouve de plus en plus de ronds-points fleuris et de festivals, la volonté d’encadrement a pourtant amené des restrictions à une période où une attente plus forte, illustrée par la généralisation de l’expression " réappropriation de l’espace public ", se faisait sentir : baisse des crédits aux associations de quartier, limitation des espaces d’affichage public, éclairage et caméra sur tous les lieux potentiels de rassemblement spontanés, ajouts de bandes de béton pour limiter ou empêcher les pratiques de rollers ou de skate, bancs anti-SDF, chasse aux graffeurs, etc.
Un décalage persistant existe entre les aspirations d’une partie de la population à réinventer un vivre ensemble, à ré-habiter la ville et une bonne partie des institutions qui, à la moindre opération, se gargarise dans ses bulletins municipaux, sans jamais prendre le risque d’une politique d’envergure. Aujourd’hui, entre les revendications classiques de la jeunesse et les aspirations plus récentes des militants et habitants, ce décalage incite à se jouer des lois et à travailler dans les marges. Il faudra pourtant bien des synergies et l’alliance durable des différents acteurs de l’espace public, y compris institutionnels, pour inventer de nouveaux rituels et aboutir à des innovations semblables à celles qui structurent un espace comme celui du quartier Arnaud Bernard.
Cette coopération, qui suppose que des institutions, de manière volontaire ou à travers un rapport de force, finissent par reconnaître et soutenir la valeur de certains projets associatifs et militants, semblait s’être dessinée avec l’arrivée de la gauche au pouvoir dans les années 80. Négocier les ambitions et les utopies ne fut dès lors pas un jeu terriblement gagnant, si l’on regarde les résultats actuels. Les mouvements d’éducation populaire, comme ceux de la culture et des arts de la rue, interpellant les pouvoirs publics dans les années 70 et grassement entretenus par ces derniers dans les années 80, se sont depuis installés dans un silence suspect, assourdissant, même lors d’évènements politiques forts, notamment pour ce qui s’est passé dans les banlieues récemment.
De nouvelles formes d’expression politique, la multiplication de nouveaux rituels conviviaux, ou encore l’émergence d’artistes et d’animateurs cherchant à mettre en scène, dans la rue, la parole et la vie des habitants 8 changeront-t-elle la donne, en proposant aux collectivités des pratiques et une réflexion neuves ? L’impératif de démocratie participative que s’impose une part des élus deviendra-t-il suffisamment contraignant pour les pousser à se risquer dans une politique d’éducation populaire et d’animation du territoire cohérente ? La multiplication des actions directes dans l’espace physique comme sur internet sera-t-elle le complément (attendu) en actes et méthodes des discours et des thèmes altermondialistes ? Ces différents groupes vont-ils s’ignorer, s’unir, se détester, s’éteindre ? La rencontre de ces nouvelles pratiques de la société civile et des volontés institutionnelles aboutira-t-elle à une transformation sociale ou à une récupération crasse ?
Il est inquiétant d’avoir certaines réponses de l’histoire…Il est rassurant d’avoir la possibilité de se poser, à nouveau, toutes ces questions.
jeromeguillet@no-log.org
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POUR UNE SOCIAL-ÉCOLOGIE
Entretien avec Jean-Paul Besset
Politis n°874
Marie-Édith Alouf
Jean-Paul Besset a été a été rédacteur en chef de « Politis » puis au « Monde ». Il publie « Comment ne plus être progressiste ? sans devenir réactionnaire », où il remet en cause le mythe du progrès, responsable de la destruction de la planète. Pour lui, le seul remède consiste en un changement radical de nos comportements.
Vous dites que nous pratiquons un « écocide ». Que signifie ce terme ?
C’est la destruction du vivant. C’est plus que l’environnement, qui est une notion anthropocentrique. Ce qui est en jeu, aujourd’hui, ce n’est pas seulement la destruction de « ce qui environne l’homme », c’est la destruction de l’homme dans son système de vie, dans son milieu de vie.
Nous vivons un tournant, un changement d’histoire à l’échelle géologique. L’évolution de la Terre, des grands équilibres, est en train de se bouleverser à une vitesse accélérée comme jamais, à cause de l’irruption de l’espèce humaine en tant que moteur de cette évolution. Par toute une série de dérives, cette espèce humaine a mis en place une machine infernale qui menace son propre camp, sa propre espérance de vie. La destruction des fondamentaux de l’espèce (les hommes en tant qu’êtres vivants) entraîne en même temps une destruction de l’humain (en tant que catégorie sociale).
Nous savons cela, y compris les politiques, mais nous ne faisons rien.
Pourquoi ? Cynisme ? Paralysie devant l’ampleur de la tâche ?
Tout cela à la fois. Nous savions qu’il y aurait en Europe, en France en particulier, des canicules assassines. On les a découvertes sans avoir rien fait pour en atténuer les conséquences. Nous savions que La Nouvelle-Orléans était menacée par des cyclones qui entraîneraient des montées des eaux, que les digues ne tiendraient pas... Nous savons tous ces choses. Ce ne sont plus des alertes ou des angoisses métaphysiques de quelques-uns. La réalité de la catastrophe est désormais inscrite dans chaque discipline scientifique. C’est ancré, reconnu, discuté par les plus hautes instances politiques, mais c’est tellement impensable savoir n’est pas croire que l’humanité dans son ensemble, toutes populations et classes confondues, est saisie d’impuissance. On se retrouve avec un gouffre sous les pieds : l’échec de nos systèmes de développement, de nos modes de vie, de nos certitudes devenues nos raisons de vivre. Tout cela s’effondre, et il faut changer de système. Et rapidement, car il n’y aura pas de solution miracle. Alors, bien sûr, il y a des couardises, des lobbies, des jeux d’intérêt qui ne sont pas négligeables, mais le coeur de la question est dans cette paralysie de la volonté, cette atonie qui saisit l’humanité devant son propre échec.
Comment concevoir que l’espèce humaine soit menacée par son génie, par sa puissance ?
C’est un retournement culturel considérable...
Cela nous oblige en effet à remettre en cause cette valeur fondamentale qui est la base de notre civilisation depuis deux siècles, depuis les Lumières : la croyance en le « Progrès ». Le développement, la croissance, l’opulence... C’est une formidable histoire que celle du progrès, qui a sorti l’humanité de sa caverne, du Moyen Âge, des obscurantismes. Mais, ces dernières années, il est devenu destructeur.
On le voit au niveau de la crise écologique, mais aussi de la crise sociale, avec un système qui, plus il produit de richesses, plus il crée d’inégalités, de la précarité, des frustrations, des pathologies de l’âme humaine... Le progrès s’est retourné en contre-progrès comme les révolutions se retournent en contre-révolutions.
Pensez-vous que la distinction droite-gauche, en ce domaine, n’est plus pertinente ?
Face à cet enjeu, en effet, elle n’est plus pertinente. La gauche, toutes tendances confondues, a toujours privilégié l’idée qu’il suffisait de retourner la mécanique du progrès richesses, croissance, développement, techniques afin que le plus grand nombre en bénéficie.
Elle ne divergeait que sur les moyens d’y parvenir : réforme ou révolution. Or, aujourd’hui, c’est la mécanique qui pose problème. La machine à produire toujours plus accumule du « toujours moins », que ce soit du point de vue écologique ou en matière sociale.
L’effondrement du mythe du progrès est d’autant plus difficile à digérer pour les militants de gauche que ce sont eux qui se sont toujours montrés les plus vigoureux acteurs du « progressisme ». Ils se prennent cette fin de cycle historique en pleine poire, et cette forclusion de l’espérance envers un monde en progrès continu les laisse désemparés, en pleine désillusion. Difficile en effet d’abandonner ce qui fondait la croyance, de « changer de logiciel ». Les voilà nous voici idéologiquement orphelins.
Le rôle de la gauche consistait à s’opposer à « l’ordre des choses », dieux, castes ou classes, afin de favoriser le progrès humain. Elle y a souvent réussi. Changement d’époque : la gauche est désormais complice de cet « ordre des choses » et de son premier commandement, la croissance, au prétexte que celle-ci diffuserait la richesse. Ce n’est plus vrai : la croissance massacre le bien commun du vivant et creuse comme jamais les inégalités !
S’attaquer au « virus libéral » sans s’en prendre d’abord au « virus de la croissance », c’est se tromper d’adversaire principal. Le libéralisme, version ultra ou tempérée, n’est qu’un dégât collatéral du projet productiviste d’illimitation. C’est la peste qui pose problème, pas les pestiférés.
L’immense changement d’époque dont nous sommes bien obligés de prendre acte provoque une modification du clivage qui a modelé l’histoire de ces deux derniers siècles en départageant la droite de la gauche. La question prioritaire que la crise du vivant nous impose n’est plus de savoir « comment répartir les richesses produites » mais de choisir « quelles richesses nous devons produire ». Pas « pour qui » mais « pourquoi ».
Cela pose la question de l’articulation entre la question environnementale et la question sociale...
Cela n’évacue en rien la question de l’équité et de la répartition, mais celle-ci se pose dans un nouveau cadre, et c’est de celui-ci qu’il faut d’abord prendre la mesure. Augmenter le pouvoir d’achat, peut-être, mais pour en faire quoi ? Je vais être un peu caricatural, mais, si c’est pour acheter des 4X4...
Il faut bien être conscient que cette crise que nous vivons touche d’abord les plus pauvres. S’attaquer à cette crise, c’est donc rester dans le camp des déshérités. Ce sont les pauvres qui entretiennent le plus de rapports nécessaires avec les équilibres naturels. La moitié de la population mondiale vit directement des produits de la terre. Si la terre ne rend plus, ce sont les gens qui vivent avec moins de deux euros par jour qui auront encore moins. La cause est entendue : la cause du vivant est la cause des plus pauvres. Cela va ensemble. Je refuse ces proclamations de salonnards sur le thème : l’écologie, c’est un truc de riches. C’est faux ! C’est un truc de pauvres !
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13:04 Publié dans ALTERNATIVES | Lien permanent | Commentaires (0)
PÉNALISATION DE L'AGRICULTURE SENSÉE
Entre préfecture et cathédrale, au coeur de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), une grande bâche accrochée aux halles de la place du Martray interpelle les passants : «Ici des paysans jeûnent, ceux qui ont choisi l'environnement sont lourdement pénalisés.» Le mouvement a été lancé il y a une semaine par la Confédération paysanne, le Cedapa (association de paysans en agriculture durable) et le GAB (groupement des agriculteurs biologiques) des Côtes-d'Armor. Sous une tente, avec couvertures et bouteilles d'eau minérale, une vingtaine de paysans qui pratiquent une agriculture durable ou biologique entourent les cinq jeûneurs du week-end. Reconductible chaque semaine, l'action entend protester contre l'application française de la nouvelle politique agricole commune (PAC), qui pénalise les pratiques soucieuses de l'environnement au profit d'une agriculture intensive, principale responsable de la mauvaise qualité des eaux, particulièrement en Bretagne.
«Absurde». «On était dans une situation déjà injuste qui a encouragé la culture du maïs fourrage, une plante très demandeuse en azote et pesticides que l'on retrouve dans les cours d'eau, alors que le recours à l'herbe, qui ne demande aucun engrais, était très peu aidé. On va institutionnaliser cette injustice», enrage Jean Cabaret, 49 ans, un des jeûneurs. Depuis 2006, chaque Etat de l'Union européenne choisit les modalités d'attribution des aides de la PAC. La France a décidé de calculer, pour chaque agriculteur, le montant de ces aides en fonction de ce qu'il touchait en moyenne en 2000, 2001 et 2002. Résultat : ceux qui cultivaient des céréales ou du maïs, subventionné 350 euros l'hectare, continueront à percevoir ces aides, alors que l'agriculture biologique ou les producteurs de lait ou de viande bovine qui utilisaient l'herbe comme fourrage, aidée seulement à hauteur de 45 euros l'hectare dans le cadre de contrats limités à cinq ans, ne toucheront plus rien, ou presque.
«C'est absurde. Même si l'exploitant qui faisait du maïs dans les années de référence ne produit plus rien, ses aides resteront inchangées», souligne Jean Cabaret. Converti à l'herbe pour nourrir ses vaches laitières dans les années 90, ce solide gaillard dit avoir eu «honte de [son] métier» en voyant la baie de Saint-Brieuc envahie par les algues vertes. Un phénomène qui est favorisé par l'azote utilisé dans la culture du maïs, qui rejoint la mer avec les eaux de ruissellement. A son côté, Laurent Petite, ex-maître nageur qui produit de la viande bovine biologique «pour ne pas empoisonner les gens», est inquiet. «Avec ma femme, on vit avec un Smic chacun. Mais avec la fin de notre contrat agroenvironnemental, en 2007, c'est 9 400 euros par an qui vont disparaître. Beaucoup de trésoreries sont fragiles et, sans aides, certains ont des soucis pour leur avenir.»
Autonomie. C'est le cas de Frédéric, 36 ans, qui a prévu de jeûner dans quinze jours si le mouvement perdure. Pour cet ingénieur agricole qui utilise des vaches laitières nourries à l'herbe, la «distorsion de concurrence» induite par le nouveau système d'aides, prévu jusqu'en 2013, va mettre son exploitation en péril. «Tout ce qu'on demande est un traitement au moins égal. Ceux qui produisent la même quantité de lait avec des cultures de maïs toucheront plusieurs milliers d'euros en plus. C'est un manque de respect total de notre travail, avec, au bout du compte, de l'argent public qui va garantir l'agriculture industrielle», dit-il.
«Pour juger la valeur d'une exploitation, certains banquiers ne raisonnent déjà plus qu'en fonction des primes auxquelles elle peut prétendre, renchérit un autre agriculteur. Des primes qui sont désormais figées et sans rapport avec la production. Les fermes qui n'ont droit à rien, souvent les plus petites et celles qui respectent la nature, ne vaudront rien.»
Tous ces paysans ont choisi l'agriculture durable pour contribuer à améliorer la qualité de l'eau et des produits agricoles, ainsi qu'une pratique de leur métier différente : les prairies, contrairement au maïs, demandent un travail moins mécanisé sur toute l'année. D'autres ont voulu également conquérir leur autonomie vis-à-vis de l'agro-industrie en n'ayant plus recours aux phytosanitaires. En cas de sécheresse ou de maladie, leur survie pourrait être franchement compromise.
(Article Libé - que je ne lis pas - 19 septembre 2006)
12:50 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
PERENCO, l'or noir français en Équateur.
01:20 Publié dans LATINA AMERICA | Lien permanent | Commentaires (0)
19/09/2006
BEAUTÉ DOUCE DES ÉPAPILLONNEMENTS
je flaire je lèche croque
ton grain de peau
accroche à mes cheveux
tes grains
de folie
tout est musique
plus quelques mots
pour se parer
juste bougeotte
godasses de peaux
trouées
magiques
pour danser la vie
danser la mort
les rires fusées
les colliers
de songes
de griffes
qu’on débride
les saisissements
et qu’ils coule
coule ce ruisseau
d’amour
avec ses vapeurs
ses remous
qu’on s’y soûle
s’y soûle à vie !
18:15 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (2)
17/09/2006
ATTRAPE-MOI UN RÊVE
ivresses et fulgurances
avant le baiser
du rideau
la solitude
est un feu
à la langue exaspérante
causer aux chats
aux feuilles à la lune aux nuages
au vent qui en dit
des choses…
cabaret tzigane
un asile russe
pour moi seule
quelque chose dans le sang
qui ne coule pas
chez les autres
chez certains en tout cas
que l’on nomme la plupart
des éclats d’âme
pure énergie
volcanique
sans doute
mais …
tout va bien
l’amer est calme
23:10 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (0)