03/11/2006
On n'appelle plus un chat un chat
Annonce ANPE
Intitulé du poste : AIDE-SOIGNANT/AIDE-SOIGNANTE
Type et nature du contrat : CONTRAT A DUREE DETERMINEE DE 1 MOIS / CONTRAT DE TRAVAIL
Description du poste :
VOUS DISPENSEREZ DES SOINS D'HYGIENE ET DE PREVENTION AU SEIN D'UN
SERVICE D'HOPITAL SPECIALISE. VOUS FEREZ L'ENTRETIEN DE L'ENVIRONNEMENT
IMMEDIAT DES MALADES.
VOUS DEVEZ ETRE TITULAIRE DU DIPLOME D'AIDE SOIGNANTE.
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02/11/2006
DES NOUVELLES DU CONCOURS EN CÔTE D'IVOIRE
Un message de Serge Grah :
"En ce qui concerne le concours, nous sommes submergés. A deux mois de la cloture (31 janvier 2007), nous sommes à 117 manuscrits. Sur lesquels il n'y a que 25 recueils de poèmes. J'ai sillonné pour le moment 15 lycées, 3 grandes écoles et 5 universités pour porter le message. C'est un véritable boom. Le district d'Abidjan pourrait nous aider... L'ONUCI, l'Ambassade de France et de Suisse ont déjà dit non... En tout cas, on y tient. Et cela, grâce à ton soutien aussi (Merci)."
Et moi je remercie tout ceux qui ont répondu à l'appel ! (voir le post POUR SOUTENIR UN CONCOURS LITTERAIRE EN CÔTE D'IVOIRE, rubrique AGIR)
...et bravo à l'Ambassade de France... La France préfère sans doute vendre des armes, financer des mercenaires, continuer à piller la "pauvre" Afrique plutôt que soutenir des concours littéraires...
Comme l'a si bien dit Aminata Traoré, "L’Afrique n’est pas victime de sa pauvreté mais de ses richesses"...
22:16 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
01/11/2006
Dominations de Bruce Clarke, Ed. Homnisphères
« Dans ce monde aseptisé, il y a encore des artistes et des libres penseurs qui se battent sur le front des idées et qui stimulent notre réflexion. »
Les éditions homnisphères vous invitent à découvrir
DOMINATIONS
de Bruce Clarke
L’Histoire n’est qu’une série de dominations orchestrées par une minorité au détriment d’une vaste majorité. A chaque étape, à chaque période, un alibi, une justification, avec une profusion de textes et d’images, de discours officiels pour présenter cette nouvelle domination comme annonciatrice d’un « ordre nouveau » relevant lui-même d’un « ordre naturel ». L’ordre naturel de Dieu. Aujourd’hui, les puissances naturelles se dénomment « les forces du marché » : des forces qui, selon la doxa officielle et médiatique, seraient toutes puissantes.
Le racisme, les théories au sujet de la supériorité des « races », les doutes sur l’humanité de certains peuples ont été la justification et l’alibi de l’esclavage pendant des siècles. Des « mystifications fondatrices », pour ainsi dire. Aujourd’hui, la mondialisation libérale a également besoin de mystifications pour cacher l’évidence de sa réalité : elle est une machine à broyer, à casser les rêves et les aspirations, à standardiser les hommes et les transformer en pions d’un gigantesque jeu d’échec dont ils ne maîtrisent pas les règles. Une machine qui enracine les pays du Sud dans un sous-développement et une pauvreté chroniques.
Les mystifications modernes, déguisées en « évidences fondamentales », font appel à des images, à des médias, à des formes coercitives ou incitatives pour faire accepter l’inacceptable. Mais les dominations se construisent sur des bases multiples, avec leurs propres contradictions. Il n’y a pas de complot de la domination. Dans ces contradictions, dans les interstices, les fissures, il y a lieu et possibilité de s’interroger et d’agir : face aux vérités imposées, devons-nous rester bouche bée et constater notre impuissance ? Ou n’est-il pas plutôt de notre devoir d’essayer de désigner, décrypter, dénoncer la mystification sous toutes ses formes ? Pour mieux comprendre le passé, certes, mais également pour tenter de mieux comprendre notre présent, clé de notre avenir.
DOMINATIONS est le livre d’un artiste-peintre qui résulte de ces interrogations. Il est un questionnement en textes et en images. Il pose donc des questions, mais n’apporte pas de réponses. Le lecteur pourra s‘interroger : pourquoi ce texte dans cette image ? Ou cette image avec ce texte ? Que signifient ces décalages ? Que veut-on nous dire ? Ce sera alors à lui, ici, d’alimenter sa propre réflexion. De décrypter les impostures. De lutter contre la domination.
Bruce CLARKE est né en 1959 à Londres. Artiste engagé, notamment dans la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud et dans la mobilisation contre le génocide au Rwanda, il est basé à Paris depuis 1989. En tant que photographe, il a publié des reportages sur l'Afrique du Sud, la reconstruction du Rwanda, le retour des réfugiés libériens et la Palestine. Bruce CLARKE est l’auteur du projet en cours « Le Jardin de la Mémoire », une sculpture dédiée à la mémoire des victimes rwandaises composée d'un million de pierres portant chacune une marque ou un nom désignant un disparu. Son œuvre, résolument ancrée dans un courant de figuration critique, traite de l’écriture et de la transmission de l’histoire.
Préface de Olivier Sultan, Directeur du Musée des Arts Derniers
Postface-Discussions avec Bruce Clarke sur la question de l’art et l’engagement
Sortie officielle le 28 septembre 2006
Collection Savoirs Autonomes / Format 14 X 19 cm / 224 pages
140 tableaux en couleur - Textes Français et Anglais
ISBN : 2-915129-15-0
Prix : 20 euros
Des extraits de l’ouvrage sont en ligne sur http://www.homnispheres.com
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Editions Homnisphères
21 rue Mademoiselle 75015 Paris
Tél : 01 46 63 66 57 / Fax 01 46 63 76 19
info@homnispheres.com
21:12 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
Anastasie & Cie, par Séverine Capeille
18:44 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Fin juin 1999 - Bangkok, Thaïlande
Un jour de fin juin, à Bangkok avant le retour en France.
J’aime tourner autour de l’amour, être papillon. A Singapour, j’ai aimé follement et à cet instant là, rien n’était plus vrai.
Dehors les chiens se répondent, cette nuit ils peuplaient mes rêves mais…
J’aime les beaux garçons, les voyous quand ils n’en sont pas. J’aime les hommes qui cherchent et qui partagent. J’aime leur rire quand il est franc. Leur fragilité m’attire et m’effraye.
Il y a tant de petits garçons et de petites filles qui se débattent dans nos corps adultes ! Tant de chemin à parcourir pour devenir des hommes et des femmes.
Bangkok où je ne fais que passer, sans y être vraiment.
Je respire un peu de son air vicié, croise des êtres, échange des sourires. Je promène mon regard, mes ailes palpitantes et mon cœur, tendre insaisissable, aussi libre que fragile.
Le voyage m’inspire !
Je sais qu’avant tout ici, c’est à moi-même que j’échappe.
L'amour a besoin de sang frais, l'amour n'est qu'une illusion, la plus belle peut-être.
C’est aussi la lame qui déchire le voile.
L'amour blesse, l'amour guérit. Sous toutes ses formes, toutes ses folies !
L'amour que l'on entend si peu et que l'on écoute encore moins.
Sois libre et libère ! Ne juge pas, expérimente ! Ne choisis pas, laisse venir et souris, c'est le plus beau des messages. Souris, de tout ton cœur !
Bangkok, dans un palace hôtel où je n'ai pas ma place, pas d'autres repères que ce corps qui est le mien. Il me situe dans l'espace et me limite par des sens que j’honore cependant au plus haut point.
Le corps ! Ce déguisement maladroit et si émouvant pourtant...
Corps objet de tant de commerces ! Combien encore de jeunes filles enlevées de leurs campagnes, payent ici de leur vie, de leur santé et de leur jeunesse, les dettes fatalement croissantes de leurs familles exploitées ? Je ne sais pas, je ne suis pas en mesure de porter un jugement, je ne sais plus, déboussolée !
Etrangère, je ne fais que passer. Je ne suis nulle part ailleurs que là où me promènent mes pensées.
Je traîne dans les rues, dans les temples, cherchant les coins où je pourrais oublier que je ne suis qu’une touriste d’un genre un peu particulier. J’y ai fait des rencontres aussi belles que surprenantes.
Longeant les rives des canaux, des klongs, hors du circuit touristique, j’y ai surpris des merveilles et du sordide. J’ai vu bien des choses mais cela reste si peu !
Dernier spectacle de la tournée, l’émotion, toutes ces émotions qui ne peuvent pas se raconter, qui ne peuvent être que vécues, nous avons eu cette chance !
Nous quittons ce continent à peine effleuré du regard. J’ai dans la tête des colliers d'orchidées mauves, des tresses de jasmin et le parfum incroyable des fleurs de frangipanier !
Je pense non sans appréhension au retour dans notre sud-ouest français. Comme ça me parait minuscule vu d’ici, vu d'en haut !
Une tournée où peut-être après tout, nous ne sommes jamais vraiment descendus de l'avion... La mémoire a déjà commencé son travail de charognard.
Elle ne laissera que des os parfaitement blancs, des souvenirs, essence de nos illusions...
Un nectar à déguster plus tard quand bien des pages auront été tournées.
Les retours m'effraient toujours un peu. C’est la toute dernière ligne qui m'éloigne de l'Asie, immense, immense, pour me ramener à mon petit chez moi.
Vol Paris-Toulouse.
Il pleut, le temps est maussade et moi je rêve encore, emmitouflée dans mes souvenirs, des couleurs, des odeurs !
Je ramène dans un grand sac, des fruits achetés à Bangkok près des embarcadères. Mangoustan, régime de mini bananes, litchis thaïs dont j'ai oublié le nom et d’autres encore, de quoi remplir une belle corbeille pour faire durer le rêve !
Je suis accompagnée par des pensées d'amour qui se suffisent à elles-mêmes, faites de ces multiples fragments, morceaux d'étoiles qui dansent dans le cosmos.
L'amour coup de cœur.
Je suis le vent brûlant qui caresse les joues, glisse dans les cheveux.
Joueuse évasive, je me repose sur le duvet des nuages et je surviens lorsqu'on ne m'attend plus ! Mon rêve s'appelle mouvement, c'est un rêve caméléon.
Je ne suis que le souffle d'un poème errant.
L'avion fonce à travers les nuages, en bas le monde est une maquette découpée en parcelles, un sage décor pour poupées humaines !
Les distances sont abolies.
13:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
Juin 1999 - Singapour
Comment puis-je écrire quand l'histoire est aussi insaisissable que le vent, qu'elle s'écrit au fur et à mesure des rencontres, des chocs et des bousculades du corps et de l'esprit ?
Je ne dirai rien sur Singapour.
Une rencontre efface l'autre et l'amour se multiplie: expérience qui ne peut se traduire en mots. Simplement vivre l'instant, cueillir les fleurs et les libertés éphémères.
Ne pas trop chercher à les comprendre, elles n'ont d'autre sens que celui d'être vécues.
Je marche sur une terre inconnue et les traces de mes pas se mêlent à d'autres, toutes races confondues. C'est le flot de l'humanité qui coule dans mes veines.
Nectar ou poison, je joue avec le feu : n'être qu’une présence, sans passé, ni futur !
Je cueille dans un regard, un sourire, les mêmes perles, partout les mêmes trésors, tellement nous sommes semblables sitôt que les vêtements tombent. La nudité se passe de parole.
Courant d'air chaud et prodigue, je jouis de la vie sans calcul et sans façons !
Je suis fille du vent, du soleil et de la lune. Je me donne comme la pluie se donne à la terre, pousse ce qui doit pousser !
Je suis nomade de l'amour, je sème ma tendresse et n'attends rien en retour sinon de caresser encore du bout des lèvres, le velours de ce mot : amour, amour...
Pourquoi vouloir savoir de quoi demain sera fait ? Quelle importance?
12:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
31/10/2006
Etude d’une pollution génétique en Lot et Garonne
Par Christian Crouzet
Pour la campagne 2006 il avait annoncé son intention d’implanter 100 ha de maïs OGM .
Alerté par un agriculteur voisin (M. André Lecomte), le Comité Vigilance OGM 47 informe l’ensemble des habitants de la commune concernée par courrier, en janvier 2006.
Le 16 Mars 2006, a été organisée à la Salle des fêtes de Grézet-Cavagnan une réunion publique animée par Guy Kastler, de la Commission OGM de la Confédération Paysanne.
Un débat a opposé promoteurs des OGM (AGPM, BIOGEMMA) aux partisans d’un environnement agricole protégé (paysans, apiculteurs, et consommateurs).
Au cours de cet échange, les paysans ont proposé aux pro-OGM d’implanter des parcelles de maïs traditionnel et d’installer des ruches à proximité des OGM pour évaluer l’impact de ceux-ci sur les cultures voisines. Les pro-OGM ont refusé la proposition, les paysans et apiculteurs ont néanmoins décidé de mener l’expérience.
Sous l’égide du Collectif « Aquitaine Avenir sans OGM » un dossier technique a été élaboré par la structure agricole Civam Agrobio 47, à laquelle sont associés solidairement : Confédération Paysanne, Comité Vigilance OGM 47, profession apicole, et Réseau Semences Paysannes.
En accord avec les autres partenaires , le Civam Agrobio 47 a mandaté Philippe Catinaud, artisan semencier et ingénieur agronome, pour le suivi de l’opération.
Au moment de la floraison (du 6 au 16 Juillet 06) les maïs paysans au même stade que le maïs OGM ont été identifiés. Par la suite, des prélèvements ont été effectués pour analyses. Toutes les opérations décisives : semis, marquage, prélèvements, ont été effectuées sous les contrôle d’un huissier (Maître Granier, de Marmande 47200).
La même procédure a prévalu pour l’implantation des ruches. Cette opération a été mise en place et suivie par M. Maurice Coudoin, apiculteur, qui a déposé 9 ruches réparties sur 3 sites distants de 400, 1200 et 1500 mètres du champ OGM (du 8 au 17 juillet). Le dépôt et le retrait des scellés ont été effectués devant huissier. L’ensemble des échantillons prélevés : pollen sur ruches et maïs sur parcelles, ont été mis sous sachets scellés et envoyés au laboratoire d’analyses.
Rappelons d’abord que ces expériences se sont déroulées en conditions réelles de culture agricole. Elles ont abouti à des résultats très disparates mais suffisamment concluants.
Tous les échantillons de maïs analysés démontrent que l’ensemble des 3 parcelles étudiées est contaminé avec présence certifiée d’OGM.
Pour deux d’entre elles, l’une contiguë à la parcelle 0GM (soit à 25 mètres de la source OGM) le taux de contamination est de 0,3% d’ADN, l’autre située à 80 mètres (soit 105 mètres de la source OGM) à 0,1% d’ADN.
Tous les échantillons de pollen de maïs analysés font aussi apparaître des contaminations .
On a relevé des taux de contamination autour de 40% pour le rucher à 400 mètres, et entre 40 et 50% concernant le rucher situé à 1200 mètres
Dans le cadre de cette expérience menée par les paysans, il apparaît clairement que l’environnement agricole, à proximité de la parcelle OGM, est directement atteint par la présence d’OGM, et ceci dès la première année d’étude de la coexistence.
On assiste donc au démarrage d’une contamination qui est bien présente sur toutes les parcelles de maïs étudiées dans un rayon de 300 mètres.
La forte présence d’OGM dans le pollen de maïs (jusqu’à 50% dans la ruche à 1200 mètres) suscite de nombreuses interrogations quant au niveau de contamination des parcelles situées au-delà des 300 mètres et qui n’ont pas fait l’objet d’étude .
Les résultats contredisent sans équivoque les arguments de l’AGPM et des producteurs de maïs OGM qui soutenaient que le risque de croisement était maîtrisé, voire quasiment nul. Ces résultats mettent en évidence que les inquiétudes pour l’avenir des filières de qualité restent fondées, et notamment pour la production de maïs doux cultivé dans les environs.
En l’état actuel, ce sont des semences de maïs population de 3 parcelles qui sont désormais impropres à la multiplication. Ces ressources génétiques sont donc indisponibles pour l’agriculture. Les variétés de maïs hybrides seules disponibles sur le marché sont souvent impropres aux cultures traditionnelles et biologiques car elles sont trop exigeantes en engrais et irrigation. Les maïs populations sont la seule alternative possible en dehors des terres très riches et très arrosées, mais doivent être multipliés là où ils sont cultivés pour pouvoir s’adapter au terroir et climat local. Un maïs contaminé à très faible taux peut voir cette contamination augmenter très vite au fur et à mesure des multiplications jusqu’à atteindre un seuil à deux chiffres comme cela s’est vu en Espagne. Ces variétés paysannes sont donc amenées à disparaître définitivement en cas d’extension des cultures OGM, entraînant avec elles la condamnation de la biodiversité disponible pour l’agriculteur.
Qu’en serait-il du débouché économique d’une culture labellisée bio ou fermière, d’un maïs doux, ou d’un maïs semence présent dans le périmètre des 300 mètres étudiés ?
La présence de pollens pollués à 1200 mètres incite à la plus grande prudence, et nous amène à réclamer l’application du principe de précaution tel que défini dans la constitution française et dans les recommandations de la Communauté Européenne (voir annexe).
Pour conclure :
Jusqu’à ce jour, nous étions dans un environnement agricole exempt de pollution génétique. Avec cette expérience, nous mettons en évidence le démarrage d’un processus de contamination de notre espace agricole. Rappelons que l’Espagne a démarré des cultures commerciales OGM dès 1998. Aujourd’hui, les conséquences sont catastrophiques pour des filières de qualité qui voient leurs productions déclassées.
Les niveaux de contamination du maïs peuvent atteindre 34%, (taux relevé sur un maïs local en bio dans la région de Huesca , voir annexe).
Le juge du Tribunal Administratif de Pau en a tiré les conclusions nécessaires ( le 7 juillet 06) en ordonnant la destruction des essais de maïs OGM au motif qu’ils sont « de nature à porter gravement atteinte aux intérêts des agriculteurs dont les exploitations et les ruches sont situées à proximité » .
Nous engageons fermement les parlementaires qui doivent prochainement se prononcer sur le sujet à tirer les conclusions les plus sages en décidant un moratoire sur toute culture OGM en milieu ouvert.
L’Etat est responsable devant les citoyens du manque de protection des systèmes agricoles antérieurs et des préjudices matériels et moraux qui en découleront et pour lesquels des recours indemnitaires ont été engagés par plusieurs organisations de filières ou syndicales.
- aux essais en milieu ouvert,
- à la coexistence non-OGM et OGM.
- A l’asphyxie des agricultures paysannes.
- A la standardisation des semences et aux droits de propriété intellectuelle sur le vivant.
- Au contrôle de la science par les intérêts économiques.
-
Nous disons OUI :
- à la biodiversité naturelle et cultivée.
- Au maintien d’une agriculture paysanne aux semences riches des savoir-faire paysans.
- A l’adoption d’un moratoire sur toute culture d’OGM en milieu ouvert permettant un véritable débat.
- A la recherche publique sur des objectifs partagés avec les paysans.
Accueil paysan 24 ; Aquitaine Alternatives ; Association du Causse de l’Isle : Comités Attac ; Bergerac Développement Durable ; Fédération Bio d’Aquitaine ; Bioservice ; Comité de vigilance OGM 47 ; Confédération Paysanne d’Aquitaine ; Collectif Aquitain des Faucheurs Volontaires ; Greenpeace ; Horizon Vert ; I.D.E.A.L ; L.C.R. ; PCF ; Les amis de la Terre des Landes et Dordogne ; fédération Sepanso ; Parc Naturel Régional Périgord Limousin ; Périgord sans OGM ; PS ; PSE Parti des Socialistes Européens ; Les verts
Le CIVAM Bio 47, présidé par Claude Favre, a mis à disposition son animatrice Anne Grenier pour la constitution des dossiers concernant l’étude, le traitement des résultats et la fourniture de semences à travers le réseau Bio d’Aquitaine.
18:21 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
30/10/2006
JOURNEE SANS ACHAT, 25 novembre 2006
Manifeste pour la grève générale de la consommation
Vers la gratuité de l'usage et le renchérissement du mésusage
Conclusion de l'ouvrage de Paul Ariès qui vient de paraître No Conso : vers la grève générale de la consommation, aux Editions Golias, Lyon, octobre 2006, (17 euros quand même...).
La société de consommation est triste, injuste et impossible : non seulement 20 % des humains s’approprient 86 % des ressources planétaires mais cet « enfer climatisé » n’est pas généralisable puisqu’il dépasse la capacité même de régénération des écosystèmes. Nous devons donc en finir avec cette domination des uns sur les autres et de tous sur la planète pour vivre simplement en véritables humains. Ce choix est celui de la responsabilité mais aussi de l’utopie : il est le seul capable de redonner un sens à nos valeurs comme la liberté. Nous entendons opposer à la logique économique boulimique l’objectif de vivre avec « moins de biens mais plus de liens ». La construction d’un projet politique fondé sur « la gratuité de l’usage et le renchérissement du mésusage » permettrait de résoudre à la fois les questions environnementales et sociales par le retour au politique. Seule la perspective d’une « grève générale de la consommation » peut rendre la puissance aux petits face à cette infime minorité de puissants qui s’engraisse de notre mal-vie et de la destruction de toute chose. Qui peut encore croire en une grève générale du travail ?
L'idée d'une grève générale court tout au long du vingtième siècle. Les peuples ont longtemps espéré dans une grève générale du Travail. Il serait absurde de lui opposer ses échecs car le propre d’un mythe est de permettre d’agir mais aussi de supporter les inévitables défaites. La dureté de l’hyper-capitalisme et de ses nouveaux modes de management musèle les salariés et une fraction importante du peuple est interdite de grève, chômage ou extrême pauvreté obligent. Sans parler du décalage entre les revendications et nos rêves d'émancipation. Faut-il s’étonner que beaucoup songent alors à ce qui pourrait prendre la relève et devenir une grève de la consommation ?
Que serait une grève générale de la consommation ?
Cette grève serait conçue comme un véritable mouvement social avec ses revendications collectives opposées aux gouvernement et patronat. Ni continuation de la démarche de simplicité volontaire ni mouvement de boycott ciblé mais une façon de se refuser comme consommateur.
L’hyper-capitalisme n’a pas encore inventé les structures matérielles qui enchaînent le consommateur à la société de consommation. Comment ne pas distinguer à cet égard les deux types de domination ? Le producteur est plus enchaîné matériellement que mentalement. C’est la perspective de la fin du mois difficile (ou impossible) qui l’oblige à reprendre son travail, pas ce prétendu amour du labeur. C’est en revanche la fausse jouissance de la consommation qui interdit de cesser de consommer et nullement des obligations matérielles. Comment le capitalisme pourrait-il obliger à acheter au-delà de l’ordre du nécessaire, c’est à dire de ce qui n’est pas de la consommation ? Le temps joue, dans le cas de la grève du travail, contre le gréviste mais il joue en sa faveur dans l’éventualité d’une grève de la consommation.
Le pouvoir perdu par les producteurs qui se refusent à l’être (car tel est bien le sens profond de tout acte de grève générale du travail) peut donc être retrouvé chez les consommateurs qui se refusent à le rester.
La grève générale de la consommation serait incontestablement l’apothéose d’une stratégie conséquente de désobéissance civique. Déjà parce qu’elle transgresserait l’impératif absolu de consommer. Elle attaquerait donc le système dans ce qu’il a de plus vital et sacré. Ensuite parce qu’elle serait un mouvement social avec des revendications opposées à L’Etat et au patronat et se donnant pour but d’arracher une autre hiérarchie de normes juridiques fondée sur la satisfaction des vrais besoins humains, avec ce que cela suppose de préparation, de mobilisation, de théâtralisation et de négociation.
Les futurs ex-consommateurs doivent apprendre à utiliser cette arme.
En célébrant chaque mois de novembre « la journée sans achat ».
En organisant des mouvements ciblés autour de revendications simples, aisément compréhensibles, assez facilement victorieux.
En envisageant des grèves générales portant sur des objectifs plus difficiles à percevoir, mais fondamentaux pour sortir du capitalisme.
L’autre atout d’une grève générale de la consommation est qu’elle ne dissocie pas le but du chemin, puisque sortir de la sphère de la consommation est, à la fois, le début et le terme de cette révolution.
Seule cette perspective de grève générale de la consommation peut rendre aujourd'hui aux plus faibles le maximum de force collective. Tant que subsiste encore le compromis fordiste, le capitalisme a besoin de notre compromission quotidienne pour réaliser ses profits. N’est-ce pas cette même grève générale de la consommation qui permettra de tenir le plus longtemps possible face à un adversaire qui n’a nullement l’intention de satisfaire notre volonté de mieux vivre ? N’est-ce pas cette grève générale de la consommation qui permettrait de réaliser, au mieux, l’unité des plus petits et diviserait ceux qui vivent de la domination des uns sur les autres et de tous sur la planète.
Ne nous leurrons pas : le système ne restera pas sans réagir. Il fera son chantage sur l’emploi, il menacera de chômage technique ; les marchands casseront les prix et manipuleront les consommateurs. Notre chance est que le système productif est fort peu fluide et que produire pour l’exportation et les plus que riches prendra du temps. La grève générale de la consommation, comme tout mouvement social, est fondamentalement la création d'un rapport de force : elle sera, sans doute, d’abord vaincue. Ce sera de nouveau la ruée vers l’hyper-consommation. Il en restera une petite graine qui peu à peu germera. Une autre grève de la consommation succédera aux précédentes... On peut penser que nous apprendrons aussi beaucoup de ces défaites. Ces objections contre cette grève ne sont donc pas acceptables, car il n'est jamais légitime de se coucher faute d’avoir la certitude du succès.
Toute grève générale constitue en outre une opération de catharsis collective puisqu’elle dévoile les ressorts intimes du système. C’est pourquoi il est si difficile de reprendre le cours normal des choses après ce dévoilement dont les effets émancipateurs marquent une vie.
Oublions un instant ce qui n’est finalement, souvent, que prétexte : toute grève commence, nécessairement, par des revendications conventionnelles mais débouche très vite sur du non-négociable. Il suffit, pour cela, de laisser le temps nécessaire à la désaliénation. La grève de la consommation, comme toute grève, visera certes des conquêtes sociales mais elle regardera, en réalité, beaucoup plus loin. De la même façon que le salarié qui se met en grève pour revendiquer un meilleur salaire expérimente aussi une toute autre existence. C’est pourquoi il lui est toujours si douloureux de reprendre le travail. C’est pourquoi même avec une victoire on ne sait pas finir une grève. Gageons qu’il sera tout aussi difficile de redevenir de simples « forçats de la consommation » après avoir expérimenté une autre vie.
Cette grève générale de la consommation doit être un mouvement pour faire vaincre l’usage contre le mésusage, la gratuité contre la vénalité. Nous ferons grève pour arracher la gratuité des transports collectifs, pour obtenir la gratuité du logement social, pour obtenir des tarifications différentes selon les niveaux de consommation, pour donner à tous avec un revenu universel inconditionnel, équivalent au SMIC, les moyens économiques de vivre sa dignité d'humain, nous ferons grève pour que ceux qui saccagent la planète paient davantage, pour que les publicités soient cantonnées dans quelques espaces, pour qu'un revenu maximal d'activité permette de redistribuer les richesses, etc. Penser que cette grève signifierait cesser de s’alimenter ou de payer ses factures d’eau (encore que ce mouvement puisse être envisagé pour obtenir la gratuité d'usage de ce bien commun) c’est ne rien avoir compris à ce qu’est la consommation, c’est une objection de consommateur donc de ce type d'humain qui va avec le système. L’objectif n’est pas de mettre sa vie ou celle des autres en danger, notre société d’hyper-consommation fait cela très bien sans nous. L’objectif, au contraire, est d’apprendre à exister pleinement, à vivre en tant qu’usager maître de ses usages et non plus comme forçat du travail et forçat de la consommation esclave du marché capitaliste.
Cette grève générale de la consommation peut être le plus court chemin pour réveiller l’usager qui sommeille encore en chacun. Faisons confiance à l’intelligence collective pour redécouvrir au cours de ce mouvement durable des usages depuis longtemps oubliés. Que chacun réfléchisse, dès à présent, à sa consommation et tente déjà de consommer beaucoup moins, bref d'adopter un mode vie minimaliste. Méfions-nous cependant de ceux qui joueraient à « plus décroissant que moi tu meurs » et qui finiraient par transformer cette action citoyenne en geste religieux, en posture moralisatrice sinon policière. Faisons plutôt confiance en la sensibilité collective pour que le mouvement prenne de plus en plus de consistance et d’ampleur.
Cette grève générale passera par le boycott de certains produits ou réseaux vitaux pour le système hyper-capitaliste (pas seulement des biens économiques comme les produits financiers mais aussi idéologiques comme ses journaux télévisés ou sa presse aux ordres). Que serait une grève de la consommation si chacun achetait son nécessaire dans ces temples capitalistes que sont les hypermarchés ?
Faisons le pari que d’ici peu ce mot d’ordre de grève générale de la consommation deviendra populaire, qu’il accompagnera (ou chassera ?) le vieux mythe de la grève générale du travail... Nous en avons tellement besoin pour souder nos espoirs et nourrir nos combats.
La perspective d’une grève générale de la consommation oblige à prendre conscience que la vraie puissance n'est pas le pseudo pouvoir du consommateur, qui voterait avec son porte-monnaie, mais celui du citoyen qui se refuse en tant que consommateur, comme le gréviste se refuse comme producteur pour se vivre sur un mode politique.
Paul Ariès.
Pour en savoir plus, pour organiser une action dans votre ville : http://www.casseursdepub.net/#greve_conso
13:44 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
chats clonés
USA : à propos de chats et de clones
Une entreprise qui fabrique des chats clonés arrête sa production. En dépit d'une baisse du prix unitaire du chat qui est passé de $ 50'000 à $ 32'000, la demande est trop faible. Entre-temps une autre entreprise offre des chats qui ne déclenchent pas d¹allergies: ils ne sont pas transgéniques. (AP, 11.10.06; Nature, 26.9.06)
13:18 | Lien permanent | Commentaires (0)
Dimanche en famille
12:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/10/2006
la prochaine aurore
Nul ne connait l'histoire de la prochaine aurore
Proverbe Ashanti, Ghana
Lieu du larcin : Maxi proverbes africains traduits et rassemblés par Mwamba Cabakulu (Ed. Marabout)
21:55 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (1)
24/10/2006
Rencontre avec José Gualinga, Peuple Kichwa, 6 novembre à 19h30 à Paris
« Nous, nous demandons si un peuple petit comme le notre peut changer le monde. Peut-être pas !
Mais nous sommes sûr que dans chaque cœur, il y a un peuple qui lutte avec la même force et si petit soit-il, nous sommes le symbole de la puissance de la vie. »
José Gualinga, Peuple Kichwa de Sarayaku Amazonie équatorienne.
Lundi 6 novembre 2006, José Gualinga sera exceptionnellement à Paris. Beaucoup nous ont fait part de leur souhait de mieux connaître le cas exemplaire de la lutte de ce peuple contre les compagnies pétrolières. C’est pourquoi nous organisons une rencontre au cours de laquelle il sera possible de dialoguer de façon privilégiée avec José.
Des résultats significatifs ont été obtenues sur le plan médiatique et juridique mais les menaces sont toujours bien pressentes. Il est donc essentiel de maintenir notre soutien aux 1200 indiens de Sarayaku.
L’objectif de cette rencontre est de réaliser avec José un point sur la situation actuelle et les projets en cours notamment sur le projet Frontière de vie. Chacun pourra sans doute à cette occasion trouver une façon de s’impliquer à leur coté. Votre simple présence sera déjà le signe positif d’une écoute. Une occasion unique de tisser un lien avec Sarayaku et de prendre part à leur cause.
Nous diffuserons en début de rencontre le documentaire « Soy el defensor de la selva » de Eriberto Gualinga. L’entrée est libre, nous vous demandons seulement de nous confirmer assez rapidement votre présence par mail sarayaku@parolesdenature.org . Nous vous communiquerons rapidement l’adresse exacte de la rencontre qui aura probablement lieu au centre de Paris. Si vous connaissez d’autres personnes intéressées vous pouvez bien sur les convier.
Le projet d’un peuple
La déforestation est une réalité quotidienne pour les dernières communautés indiennes d’Amazonie : elle représente la mort de leur milieu de vie et la fin de leur culture. Parmi les raisons de la déforestation figure en bonne place l’exploitation des ressources naturelles, en particulier la prospection et l’exploitation du pétrole.
Face à l’avancée des compagnies, une communauté indienne, celle de Sarayaku dans la province du Pastaza, a choisi de faire face. Depuis plusieurs années, elle refuse obstinément toute pénétration sur son territoire afin de préserver son héritage naturel et culturel.
Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture...
Un de ses représentants, José Gualinga, est actuellement sous protection d’Amnesty International, après avoir été plusieurs fois en danger de mort lors des luttes avec les compagnies pétrolières. Il prendra la parole au nom de son peuple. Cet espace de parole sera aussi le votre ; vous aurez la possibilité de le questionner directement.
« Soy el defensor de la selva » de Eriberto GUALINGA
Eriberto est un des jeunes frères de José Gualinga. En 2003, 600 militaires et 400 ouvriers débarquent sans prévenir sur le territoire ancestral de Sarayaku, avec hélicoptères, chiens et explosifs, pour mener à bien des explorations sismiques. Les habitants de Sarayaku se soulèvent, revêtent les peintures corporelles de la lutte. Eriberto Gualinga saisit une caméra et filme les évènements de cette année folle. Il en naîtra « Soy Defensor de la Selva », un film étonnant, lyrique et vibrant d’émotion, un document rare. Il nous plonge au cœur de la forêt, collant à la peau d’un peuple amazonien contemporain. Les femmes d’Amazonie, en particulier, s’y révèlent d’une puissance bouleversante, se dressant sans arme face aux militaires, les invectivant et les subjuguant par le seul pouvoir du verbe. Eriberto Gualinga nous montre le tout dans un apparent désordre et réinvente le cinéma, tout seul, depuis le fond de la forêt…
Projet Frontière de Vie
Le projet « Frontière de Vie » a été élaboré par la communauté de Sarayaku sous l’inspiration de ses yachaks (chamanes). C’est un projet vaste et complexe, comprenant de nombreux aspects -dont certains n’ont pas encore été dévoilés- et qui s’étend sur une ou deux décennies. Sa fonction première est de maintenir le peuple Kichwa sur son territoire actuel tout en préservant leurs connaissances et traditions. La «Frontière de Vie» proprement dite est un projet qui consiste à créer sur le pourtour de leur territoire (300 kms de long) une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs. Cette frontière sera visible d’avion et se veut un symbole universel de paix, de protection de la Terre et des peuples autochtones.
Cette « frontière » se veut ainsi un symbole à valeur universelle, nous montrant sans équivoque que l’immense forêt amazonienne est habitée depuis toujours ; que ses habitants veulent la maintenir intacte et y préserver leurs modes de vie, qu’ils sont prêts à nous y accueillir et à créer avec nous une vaste solidarité planétaire à condition que nous les respections et acceptions de créer avec eux un rapport égalitaire.
Rencontre organisée par Paroles de Nature
Association loi 1901 dont l'objectif est d’aider les peuples indigènes du monde à protéger leur patrimoine culturel et naturel; ses actions s’inscrivent dans une volonté plus globale de contribuer à renouer des liens entre l’homme et la nature au sein de notre culture occidentale pour répondre aux interrogations environnementales de plus en plus aiguës et nous aider à retrouver un «bon sens» originel : le respect du vivant par la compréhension de nos origines.
L’idée fondatrice de Paroles de Nature est ainsi l’interdépendance des problématiques : la défense du patrimoine d’autres cultures participe, par sa valeur éducative, à une prise de conscience d’enjeux souvent oubliés en occident.
Paroles de Nature Association lo 1901 06 17 81 37 81- 01 43 74 17 03 sarayaku@parolesdenature.org
www.parolesdenature.org
12:00 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (1)
23/10/2006
Août 1998 - Hollande, en direction de Hoorn.
Plate étendue aux accents gutturaux, pays pâle et sans saveur comme ses fromages.
Un minuscule chaton noir trottine au bord de l'autoroute. Je ne donne pas cher de son existence.
Voyages, voyages... Certains nous transforment d'une façon irréversible !
La buée des souvenirs s'estompe mais laisse un crochet planté dans mon cœur…
Un peu de moi est resté dans un hall d'aéroport au retour de Montréal, à regarder défiler des bagages… Un rêve a traversé ma vie sans prévenir, il m'a coupée en deux et s'en est allé sans se retourner. J'en garde une pincée de lumière salée au fond des yeux.
La douceur des illusions qui font vivre...
Le hasard nous harcèle sans cesse, jette des signes sous nos pieds pour nous faire trébucher. Un espace s’est creusé en moi, le chaos s’y est engouffré.
La route se déroule sans fin et me promène sur les contours de la réalité.
J'offre ma chair à la voracité de mes rêves ! Je livre mon corps aux danses intrépides, au tangage, au roulis d'une poésie malsaine.
II y a des flammes dans lesquelles il fait bon brûler !
Des mystères face auxquels il est souhaitable de renoncer…
A la raison.
C'est la nuit, la route du retour. Le bus roule en direction de la capitale.
Red Hot Chili Peppers sur les oreilles. Difficile d'écrire, difficile de décrire.
L’heure du bilan est proche et j’attends avec impatience le seau d’eau froide en pleine figure. Debout là dedans, il est temps de se réveiller, il fait sûrement jour quelque part !
Une page d'écriture s'est superposée à la mienne, une autre écriture, mais ne sont-elles pas toutes puisées au même océan ? Un texte de Fred.
Instant délicieux pendant lequel je me suis promenée sur le fil d'une autre imagination, fil fragile tendu par une araignée au plafond des poètes. Sulfureux.
Musique grecque à la radio, j’ai coupé les Red. Je suis suffisamment absente comme ça, pas besoin d’en rajouter avec un casque sur les oreilles.
Vogue l'autobus, sur la mer agitée… Triste sillage de doutes, tâches d’huile qui collent au cœur.
Écrire, chanter, voyager, éprouver, brûler, rire, aimer, goûter, danser, s'enlacer étroitement, corps à corps avec la vie…
La morsure du réveil, fraîcheur d'un désir neuf.
Un poème qui s'égoutte, auréole rouge qui s'agrandit sur les baisers engloutis.
22:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
MONGO BETI PARLE, Testament d’un esprit rebelle
Après AFRICAINS SI VOUS PARLIEZ, recueil de textes politiques et de combat de Mongo BETI,
les Editions Homnisphères vous invitent à découvrir
MONGO BETI PARLE,
Testament d’un esprit rebelle
Entretiens avec Ambroise KOM
Dans les milieux littéraires, intellectuels et politiques africains, Mongo Beti (1932-2001) est entré dans l'histoire tant son écriture et ses opinions ont suscité et suscitent encore débats et controverses. Reconnu dès 1954 comme l'un des écrivains de langue française les plus importants, il fut cependant censuré à la fois en France et dans de nombreux pays africains pour ses dénonciations de toutes les formes de colonisation, du néocolonialisme, des dictatures et de la Françafrique.
Polémiste redoutable, pamphlétaire infatigable, romancier renommé et travailleur acharné, il fut pendant plus de 30 ans un écrivain exilé. Par crainte légitime des pièges et persécutions dont il pouvait être l'objet, il avait instauré une distance entre lui et quiconque cherchait à l'approcher, ce qui n'a pas facilité le travail des chercheurs autour de son œuvre.
« Mongo Beti parle », recueil de discussions et d'entretiens avec Ambroise Kom, est le testament d'un intellectuel hors norme qui, par son engagement total en faveur de la liberté en Afrique en général et au Cameroun en particulier, a inspiré plusieurs générations de leaders. C'est aussi et surtout un ouvrage de réflexions d'un libre penseur, avec ses ambiguïtés, ses paradoxes mais également son attachement viscéral à l'Afrique, au Cameroun et à son coin de pays natal.
Ambroise KOM a enseigné les littératures africaines, africaines-américaines et caraïbes aux Etats-Unis, Canada, France, Allemagne, Maroc et Cameroun. Il est actuellement professeur de littératures et titulaire, au College of The Holy Cross à Worcester, aux États-Unis, de la « Eleanor Howard O'Leary Chair in French and Francophone Studies ». Il a dirigé plusieurs collectifs et publié des ouvrages sur Chester Himes, George Lamming et les enjeux culturels de la condition post-coloniale en Afrique.
Collection Latitudes Noires / Format 11 X 19 cm / 320 pages
ISBN : 2-915129-16-9
Prix : 18 euros
Des extraits de l’ouvrage sont en ligne sur www.homnispheres.com
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Editions Homnisphères
21 rue Mademoiselle 75015 Paris
Tél : 01 46 63 66 57 / Fax 01 46 63 76 19
info@homnispheres.com
18:22 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (3)
22/10/2006
LE SOURIRE DU JOKER
Avant, avant, mais maintenant ? Ravagée, achetée, déchiquetée, avalée ?
Les mots sont vains mais il y a des vins exquis…
Nous nous jouons la ritournelle, nous sommes fiers sauf peut être quand l’amour nous dévore, mais ici il n’est point question d’amour. Juste de solitude peut-être…
Hasard ? Château de cartes qui s’écroule ? Non ! Château de cartes qui s’envole pour aller se reconstruire un peu plus loin. Toutes les cartes sont des jokers !
Voie cabossée, chemin des déjantés, mais chacun de nous rêve, chacun de nous rêve sa vie ! Cela fait mal de se prendre au sérieux et la plupart du temps c’est inutile. Apprendre, et apprendre à se taire aussi. Surtout !
Des mots, du vent, du vin…
Quelle cause ? Pas de cause !
Toutes les causes ! La poésie, merde !
Je souffre et je t’emmerde ? Non, je souffre et je t’aime quand même !
Je me fous de ce que tu crois être, de ce que tu racontes, je t’aime parce que c’est bon, parce que ça me libère de moi, qui que tu sois, prince des nuées ou dernier des imbéciles.
Mai 2000
19:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
QUAND MONTE LA SÈVE…
Je te trouve beau parce que je t’ai vêtu d’amour.
La nudité c’est dans ton cœur que je la lis, parce que c’est ainsi que je te désire…
Tu as beau être fou, nous ne le sommes jamais assez !
Tu as beau être flou, je ne me lasse pas de te regarder, ce que je crois voir m’exaspère et me bouleverse ! Un miroir dont le reflet m’échappe toujours...
Je ne crois pas plus au hasard qu'à l’amour quand on veut lui coller une étiquette.Qu'importe l’illusion pourvu qu'elle soit belle ! Il faut bien se nourrir et il n’y a pas que le ventre qui a faim…
Tu mets des ailes à mes rêves et tu n’y es pour rien. C’est comme ça que l’on se vole les uns les autres, c’est comme ça que l’on vit. Je viens peut être pour semer le désordre, mais encore une fois, je ne crois pas au hasard, tu devais avoir besoin de désordre...
Moi, j’avais besoin de te rencontrer.
Je ne le savais pas, comment aurais-je pu le savoir ? Je dormais d’un long hiver qui n’en pouvait plus de ne pas finir, mais voilà, il y a eu ce jour où je suis sortie de chez moi… Une erreur ? Peu importe ! Je t’ai rencontré, je sais que tu existes même si tu me dis que déjà tu n’es plus, que tu n’as jamais été et pourtant…
Mars 2000
19:00 | Lien permanent | Commentaires (2)
ci-gisent nos enfants
Ils osent dire à nos enfants les bienfaits de la colonisation !
16:28 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
Mai 1998 – Sur la route en Allemagne
Réveil en Allemagne, probablement aux environs de Francfort, direction Weimar, la ville de Goethe. Nous sommes déjà allés jouer là-bas, c’est une ville agréable. J’en ai gardé de bons souvenirs à cause du grand beau temps et du parc immense. Une sieste câline dans les hautes herbes.
Alors que le soleil tente de percer la torpeur matinale, je repense à ce que disait Marc hier, à propos de Buchenwald qui se trouve tout près de Weimar.
Je pense à ce pays salement imprégné, à sa mémoire à jamais souillée par le fer d’une folie sanguinaire et délirante. Aujourd’hui ce sont les forêts qui sont brûlées, par les pluies acides, les cours d'eaux asphyxiés par la pollution.
Rien ne m'attire ici, ni le pays, ni la culture, malgré Hermann Hesse !
Pourtant j'éprouve bien quelque chose pour ces villes de l'Est. Accrochés à leurs seins poussiéreux, des quartiers abandonnés, des maisons orphelines, des pans de murs écroulés et cette odeur de mort qui infiltre l’âme ; quelque chose de grave, de triste qui ne s'explique pas. Je pense à Gorlitz.
Au retour de Weimar. Fin de journée. Nous roulons vers Saint-Dié.
Le paysage serpente, devient vallon, s'érige en courbes boisées.
Des vagues de lumière intense affluent au ciel grisonnant.
Clochers roses et pointus, fusées de village !
Quelques vignes côtoient d’autres champs cultivés.
Les ruines d’un château dominent la vallée. Les pierres sont-elles vraiment muettes ?
Paysage balafré par les lignes à haute tension, mais qui s'embellit au fur et à mesure que nous avançons.
Le Val Saint-Dié, à trente kilomètres de la ville qui porte le même nom, Saint-Dié, où nous passerons la nuit chez la sœur de Marc. Demain, nous repartons pour Crosnes.
Petites tavernes, auberges coquettes, colombages fleuris, donnent envie de s’arrêter.
La vallée est de plus en plus étroite, la palette des verts s'intensifie.
Envie de ballades, de bouger, de sentir la vie circuler dans mon corps !
15:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
21/10/2006
URGENT : POLITIS EN DANGER
Politis risque de disparaître : placé en dépôt de bilan depuis le 8 août, notre hebdomadaire doit aujourd’hui faire face à une situation d’urgence pour assurer sa survie.
Après le retrait inattendu - la veille de l’audience- du seul repreneur pressenti, le personnel, grâce à l’association "Les Amis de Politis", a décidé de sauver son journal en devenant son propre patron : une souscription auprès des lecteurs est donc lancée afin de réunir la somme d’un million d’euros dans le mois qui vient.
Ce sont nos dons qui contribueront à sauver Politis, l’une des dernières voix indépendantes du paysage médiatique français.
Nos chèques seront déposés sur un compte bloqué et, en cas d’échec, leurs sommes nous seront remboursées jusqu’au dernier centime.
Un site de l’association "Pour Politis" est créé (www.pour-politis.org) afin de nous informer jour après jour de l’état de la situation et nous permettre de faire part de nos commentaires et réactions.
En outre, un espace est inséré dans le journal (qui continue à paraître normalement) pour rendre compte de l’avancée des recherches de financement.
Politis, notre hebdomadaire, celui de la gauche antilibérale, des altermondialistes, doit continuer à vivre !
Attention à tous ! Il y a extrême urgence. Hier, 18 octobre, 500.400 euros ont déjà été versés. Mais il en faut encore davantage puisque l’objectif est le million.
Envoyons nos dons AVANT LA FIN DE CE MOIS d’octobre à l’Association « Pour Politis » c/o Politis , 2 Impasse Delaunay, 75011 Paris.
Il reste 12 jours pour gagner. Tous ensemble, une nouvelle, fois, on peut y arriver.
Raoul Marc JENNAR
12:22 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
20/10/2006
Septembre 1997 - Direction Palerme
Je suis fatiguée, étrange fatigue qui m’ôte le sommeil. Levée avant 3 heures du matin, j’ai dormi peut-être une heure dans le bus vers 7 ou 8 heures…
Mes pensées s’emmêlent, bouillie indescriptible.
Retrouvailles avec mon homme sur la route, étranges comme d’habitude. Peut-être parce que j’essaie de donner un sens à ce qui n’en a pas, à savoir : l’amour…
Le bus est plongé dans la léthargie. Il y a de l’absurdité dans l’air, moi la première, je me sens absurde… Rideaux tirés sur le monde, pourtant dehors il fait très beau.
l
Sicile
Après Palerme, sa splendeur déchue, ses ruines intactes depuis la guerre, ses quartiers populaires et bruyants, le plaisir de jouer dans ses rues pleines de vie et de chaleur, me voici assise sur une marche de pierre, adossée à une grille ancienne, pleine de rouille. C’est l’entrée d'un hangar à bateau, vieilles pierres, voûte, pénombre et fraîcheur. Sur ma gauche, accrochés à la falaise, les vestiges d’une tour de guet, des figuiers de Barbarie, des figuiers arbres et des arbustes dont je ne connais pas le nom croulant sous des fleurs mauve éclatant. Face à moi, la grande bleue ! Eau limpide, rochers ocres. Au pied de Scopello, petit hameau juché sur un promontoire dominant la mer, à l’entrée d’une vaste réserve naturelle.
A l'horizon se dressent des montagnes, aquarelles noyées de brume.
Calme, sérénité, invitation à se laisser bercer par la douceur de vivre.
Provision d'images pour l'hiver.
Petit coin de paradis pour déposer les armes…
Et comme tout bon paradis a son serpent, je n’ai pas manqué de sursauter en croisant au bord de la route, le tentateur des lieux : diablement long et diablement noir !
Scopello
Déjà, il nous faut partir et c'est bien dommage…
Deux jours riches de baignades, galets précieux plein les poches !
Comme il serait bon de rester ici à jouer les sirènes, dormir, rêvasser, compter les geckos sur les murs, savourer les pâtes au pistou, les olives délicieuses, le poisson, les figues, toute la cuisine du soleil !
Méditerranée... Je n'oublie pas la mer qui m'a vu naître.
Il y a des lieux, des façades blanches, des murs épais, des odeurs de marée, de friture, des courants d'air à l’heure de la sieste qui me parlent de ma grand-mère paternelle. J'aime retrouver de quoi je suis faite ! Panser un peu les coupures…
C'est elle qui sourit dans les yeux de ces vieilles femmes du sud, Espagnoles mais aussi Italiennes, Siciliennes, Portugaises... Ces aïeules vêtues de noir, aux rides profondes, assises devant leur pas de porte, graves et généreuses. Même si la vie les a courbées, le feu qui couve dans leur regard ne faiblit jamais. Mères éternelles.
Sur la route de nouveau
Paysages secs, les vignes grignotent le flanc des montagnes.
Petites maisons aux murs blancs de chaux, toitures plates, grandes masures en pierre, à demi délabrées. Pins parasols, oliviers, joncs, figuiers, partout la caillasse. Lauriers roses en fleur, taches de couleur ivres de soleil.
Des cabanons en vieilles planches s'écroulent au flanc des ravins.
Les montagnes sont coiffées de gros nuages, galop silencieux des ombres.
Nous fonçons vers Palerme. La route surplombe des gorges étroites, minuscules écrins de verdure. Des enclos de pierre sèche avec des taureaux fiers et efflanqués, leur robe noire luisante. Elle passe maintenant au pied de falaises grèges et ocres où s'accrochent trois buissons rachitiques. Des pans entiers se sont effondrés n'ayant rien pour les retenir.
A droite ce paysage désolé, à gauche la mer, ses flots chatoyants.
Au bas des escarpements nus, quelques maisons aux jardins extraordinaires, fleurs vives, cactus gigantissimes, splendides palmiers et toujours les figuiers de Barbarie, chargés de fruits à la chair farineuse mais pas si mauvaise si l'on oublie les pépins.
Comme cela va sembler étrange, le retour en France et à l'automne, aux jours humides et maussades, au vent triste balayant les dernières feuilles et puis partir en Pologne où l'automne doit être plus lugubre encore…
Profiter du ciel bleu d'Italie avant de sombrer dans une flaque de pluie sale…
Mon cœur appartient au sud, définitivement !
Petit camion rouge et sa remorque débordant de raisins blancs.
Septembre, saison des vendanges… Moi je grappille des images au temps qui passe et j'en fais du vin d'amour pour les soifs inextinguibles.
Amour cannibale qui dévore tout, même la colère.
Toujours moribond, toujours renaissant. Amour puissant si fragile pourtant...
Après le bateau entre Palerme et Naples, nous roulons maintenant vers Foligno, en pleine chaleur.
Paysage montagneux, petits villages agrippés ci et là, quelques églises au clocher plat.
Le ciel de cobalt dilué, effiloche ses nuages ventrus sur le sommet crépu des montagnes. Des cyprès sombres, quelques peupliers aux troncs noueux abritent une petite boutique à souvenirs, étalage de poteries aux couleurs éclatantes.
Des trattorias longent la route, vieilles bâtisses, promesses de fraîcheur et de cuisine au parfum d'olive. Les champs de maïs s’étendent, brûlés par le soleil. La mer me manque déjà.
22:57 | Lien permanent | Commentaires (0)