15/09/2006
REVUE NOUVEAUX DELITS N°19
NOUVEAUX DELITS
http://monsite.wanadoo.fr/nouveauxdelits et http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com
Revue de poésie vive et dérivés
Numéro 19
La lumière décline, l'énergie entame son lent retour vers les racines.
Et je songe aux miennes qui sont européennes, Espagne, Angleterre, catholiques, protestantes. Mes racines. Des conquistadors, des envahisseurs, des colons, des esclavagistes, des exploiteurs, des pilleurs, des violeurs, des assassins.
Mes racines sont gorgées de sang avec lequel s'est bâti un empire.
Des fleuves de sang versé qui ont infiltré mes cellules, et je suis née comme ça, hantée par les cris, les pleurs, la rage et le désespoir de tous ces peuples, hommes, femmes et enfants humiliés, décimés, réduits à néant. Je porte ce poids, ce sang lourd d'injustices non réparées et je tente d'y puiser un peu de cette dignité dont nous avons perdu le souvenir.
Mes racines sont gorgées de sang avec lequel s'est bâti un empire pour néo-humains sous plastique, élevés en batteries sophistiquées et non dénuées de confort, il faut le dire.
Je ne porte pas de culpabilité. Je ne veux pas payer pour des crimes que je n'ai pas commis de mes mains mais j'aurais terriblement honte si je cautionnais par mon silence et mon indifférence ce qui perpétue ces horreurs encore et encore, quels que soient les noms sous lesquels on les dissimule.
Mes racines sont gorgées de sang avec lequel s'est bâti un empire.
Un empire arrogant, plein de mépris, imbu de son pouvoir temporel, si illusoire en vérité face à l'immensité de notre ignorance. Un empire menteur, cupide, violent, barbare, sans respect, sans aucune grandeur.
Mais cela avait été dit, ce sang reviendrait hanter l'esprit des enfants, petits-enfants, petits-petits-enfants des assassins et aujourd'hui la tribu des opprimés ne cesse de croître mais l'énergie humaine n'a pas dit son dernier mot.
Une énergie spirituelle, une poésie dont le savoir s'est perdu dans les ténèbres de l'Histoire.
Son souffle baigne nos cellules en permanence. Cette énergie comme une vague vient régulièrement se briser sur les récifs mais ne meurt jamais. La roue tourne, soyez attentifs.
CG
Indifférence aux masses de vivants sacrifiés ; quelques minutes d'émotion,
toutefois, lorsque la télévision diffuse
deux ou trois images de ces dérélictions, de ces tortures, et que nous nous
grisons discrètement de nos indignations magnanimes, de la générosité de nos
émotions, de nos serrements de cour sous-tendus par la satisfaction,
plus discrète encore, de n'être que des spectateurs - mais dominants.
Viviane Forrester
in L'horreur économique
AU SOMMAIRE
Mes complices du Délit de poésie : Pascal Perrot (Paris), Denis Heurdré
(Ille et Vilaine), Alexandre L Amprimoz (Canada), Farid Chettouh (Algérie),
plus invité spécial, Mohamed Ksibet (Syrie), en quatrième de couverture.
Délit piquant : un concentré des Pensées d'un ortieculteur et du Lexique d'
anthropoclastie de Éric Dejaeger (Belgique).
Délit d'immersion : des extraits de Trente oiseaux face au soleil (voyages)
de Gilles Lanneau (Cantal).
Vous pouvez abuser sans modération du Délit d'(in)citations et du Bulletin
de complicité, les effets secondaires n'en seront que meilleurs.
et le retour de
Joaquim Hock
joaquimhock@brutele.be
Grand Illustrateur Attitré de Nouveaux Délits
Autrefois, le chemineau faisait horreur ;
le saltimbanque était méprisé :
Les sédentaires se jugeaient supérieurs aux errants.
Aujourd'hui, l'homme immobile regarde l'homme bolide écraser sa volaille
et disparaître dans une poussière de gloire.
François Mauriac
in La Province, 1964
Nouveaux Délits est ouvert à tous les courants d'air, d'idées, envies,
propositions. Pour l'instant. alors profitez-en.
22:30 Publié dans LA REVUE NOUVEAUX DELITS | Lien permanent | Commentaires (0)
LA FEMME QUE TU CHERCHES
je suis une mère une sœur
énergie lumineuse
enveloppante
je suis l’étoile charnelle
chaude et vibrante
je suis la mer
la lune tiède
le pansement doux
de tes blessures
continu
la soie d’une chair
appétissante
le calice de tes soupirs
je suis le corps
toi naufragé
la rive où tu ne cesses
de buter
miauleuse jouisseuse
une arche de tendresse
une manne une nef
je suis un souffle une fièvre
une fente à polir
la danseuse sur l’arbre
le creux dans la terre
créature de ton âme
l’émeraude fendue
je suis l’amazone
de tes égarements
la cavalière
de tes orages
la bauge noire de tes sens
je suis la vague la langue
le vampire et pire encore
je suis l’oiseau blanc qui boit
le sang des astres
qui découd tes paupières
le poisson qui glisse
entre tes doigts
le jus que tu tires de moi
le sucre
sur tes lèvres
ma morsure à tes rêves
adolescents
qui guette
la douce impasse
la ruelle
le délice à lécher
de ton sexe
je suis
je suis depuis longtemps
la femme que tu cherches
22:20 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (4)
L'ISTHME D'EROS
l’amour a des lèvres
ravageuses
un sourire tueur
un souffle brûlant
des mains qui fouillent
des venins illicites
charnelle
rythme transe
trésor d’entre les cuisses
collision
corps
à cœur
dans l’un
dans l’autre
enfiévrée
intoxiquée
il me traîne
et j’aime ça
qui fond à sa flamme
22:10 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (0)
Accessoiristes d'un soir aux méninges troublées
quel rivage pour les clandestins
et pour quel festin ?
le jeu ?
faire l’amour farfelu
divaguer avec des truies
puiser dans la nuit
les liqueurs illicites
leurs parfums mystiques
et la pluie
étonnée
nous rejoindrait à la nage ?
quand les longs doigts du rêve
pénètrent le réel
le frottement crée
des étincelles
des jouissances qui flambent
comme des allumettes
bile noire
lettres impossibles
et le rire
éclatant du soleil
profite, profite
des souffles ultimes
petite sœur
et ne joue pas avec les allumettes
il fait froid aujourd’hui
le monde est froid
le cœur grelotte
il pleut tristesse
romanesque
l’automne
à la gorge
commence à serrer
se mettre à l’abri
en hauteur
ne pas se prendre
le plein fouet
le versant nu de nos extrêmes
fragilités
la solitude me joue des tours
fait des grimaces
pour m’effrayer
le cœur dans son terrier
tremble comme lapereau
chercher l’autre rive
des yeux seulement
paysages projetés
crachés à nos faces
le mythe usé jusqu’au nerf
maudit
au taux destructeur
sous les doigts s’effrite la surface
et si on n’était pas aussi fort
que l’on croyait ?
et si ?
après A vient Z
la connaissance
des raccourcis
crépuscule en chute libre froide
et magnifique
comme une aurore boréale
visage zébré
bris de glace
vague fossile
ça ressemble à quelque chose que je suis peut-être censée connaître
ce malaise
qui étreint le cœur
l’exalte
cette douceur orpheline
reptation lente
inexorable
et qui jusque là était passée inaperçue
parce que l’immensité
peut tenir sur une feuille
en suspens
sur un fragment de mot
pénétré d’un silence
nous adultes avortés
faisons de l’art comme on cherche la surface
de l’art ou bien autre chose
pour ne pas se noyer
mais tout se résume à
« cherche cherche ! »
avec la ferveur des chiens
la dévotion des chiennes…
et un peu de leur brute chaleur
ani-mots
le bas-monde a son rythme propre
son langage ordurier
ses ouvriers ses manœuvres
et des antres de fées
des langues enchanteresses
de A à Z
on la tient la belle histoire
deux lettres
faut juste la coucher
sur le papier
consentante
fiévreuse
la belle histoire la drôle d’histoire
des étranges nuits infra-éternelles
22:05 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (0)
MOIRURE
à regarder ma peur qui me regarde
un peu idiote
l’humide d’un trop plein
de beauté
l’envie d’un regard
amoureux
petit cinéma personnel
qui fait salle comble
cet élan qui fait gicler
de nous-mêmes le meilleur
il y a des crocs qui jamais ne lâchent
ouvrir se fondre à l’appel
briseur de sirènes
se couler dans le courant
d’une non-réalité
s’allonger sur le fond
et du coup sur les formes
des algues amnésiques
à tâtons je cherche
puis ne cherche plus
trouve la paix
sur les ailes d’un délire
un sourire qui s’étire
comme chat reptile
œil vif
brin d’herbe entre les dents
guérisseur
la laisser fondre sous la langue
manger la nuit
recracher ses étoiles
ces milliards de soleils dans les yeux
dans nos yeux
toujours noirs
les nouveaux dieux
barbares et bandant
qui marqueront nos lèvres
d’une sève profane
averse
vapeur
la traversée
l’entre-deux mondes
des anciens sillons
je sens la chaleur
des entrailles
la rougeur organique
les flux de la peur
et du désir
qui tressaute
le regard perforateur
du cheval écarlate
trempé de sueur
qui se cabre
pour dompter
ce cheval fou
ce cheval ivre
de cette puissance
qu’est vivre
à regarder ma peur qui me regarde
22:00 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (1)
POUR SOUTENIR UN CONCOURS LITTERAIRE EN CÔTE D'IVOIRE
une petite maison d'édition Ivoirienne lance un concours de poésie pour les étudiants, ils n'ont pas de moyens mais sont très motivés, malgré la conjoncture politique qui ne laisse pas de place à la culture. Le but étant d'inciter les jeunes à prendre la plume plutôt que les armes. De nombreux étudiants sont intéressés, 50 textes ont déjà été recueillis. Si vous avez quelque chose à offrir pour doter le concours: ouvrages littéraires, abonnement, ou autre, contactez de ma part Serge Grah serge_grah@yahoo.fr
21:35 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
VA !
Va fouler la poussière
les sentiers d’exil
boire à la source
la fontaine étrange
qui jamais ne tarit
à
nos folies
nos errances
nos inéquations
à l’amour
sans boiter
sans chuter
sans dépendance
va et veille
la seule étoile
qui vaille
dans son berceau
de paupières
la flamme qui ne meurt pas
qui ne ment pas non plus
moi je cherche une ivresse
qui baigne
et ne cogne pas
n’enferme pas le sang
dans une cage d’acier
alors je me dénude
et laisse le vent filer
va !
21:20 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (0)
NASARDE
des goules trop avides
l’appétit d’illusions
cagoule la rancœur
jusqu’à ce que gorge
crache cendre
quand le désir se fait
marionnettiste
qu’il décervelle
rend docile
jusqu’à la nausée
ne reste alors que le rire
pour diluer de vains tourments
rire de soi
de se voir
tourner comme fauve
vexé mais affamé
autour d’un butin
déjà faisandé
rire de cette absolue naïveté
courir après la queue
d’un bébé de chimère
tourner en rond
se la mordre
jusqu’au sang
plus loin encore
et ficher l’orgueil
plus bas que terre
il repoussera
appelez-moi donc stupide
savoir lâcher
ce que l’on ne tient pas
ne tiendra jamais
nous partageons
de toute façon
le même air
plus ou moins vicié
le même cercle
plus ou moins vicieux
le vent se joue du vent
j’ai joué bien avant
c’est ce qu’on appelle
une leçon
21:20 Publié dans CG 2007 - OMBROMANIE (Encres Vives) | Lien permanent | Commentaires (0)
ASSOCIATION SHANE pour les SHIPIBOS
"Association SHANE * "
http://shanefrance.chez-alice.fr
(Association à but non lucratif ; humanitaire, apolitique et non confessionnelle.)
* Shane : en langue shipibo, désigne un oiseau passeriforme dont le chant est si mélodieux et distinct de tout autre que la légende prétend que tous les autres oiseaux se taisent pour l'écouter.
Objectifs :
Permettre aux populations des communautés indiennes shipibo-conibo de l'Ucayali en Amazonie péruvienne :
de préserver et valoriser leur patrimoine culturel et spirituel qui fait partie des trésors de l'humanité
d'accéder à une vie matérielle décente, maintenir leur survie et leur développement sur leurs lieux d'existence
Les savoirs indigènes ancestraux nous offrent dans de nombreux domaines une mine de connaissances acquises au cours de siècles d'expérience humaine ; médecine et connaissance des plantes ; savoir- faire artisanal ; littérature à travers les légendes, mythes et histoire de leur peuple ; chants , musique et danses traditionnelles ; peinture ; etc….
Ces savoirs ne peuvent qu'apporter plus de réflexion et de richesse intérieure à un monde en train de sombrer dans la marchandisation mondialisée et dans la perte des valeurs les plus fondamentales.
Les communautés concernées par l'objectif de "Shane"
sont celles situées sur les bords de l'Ucayali en Amazonie péruvienne qui comprennent environ 40000 indiens Shipibo-Conibo.
Leur identité culturelle est appelée à disparaître car l'aide donnée à cette ethnie par les instances gouvernementales est insuffisante.
La communauté de Santa Rosita del Abujao par sa demande d'aide,a initialisé la création et les objectifs de l'association.Le soutien apporté par " Shane " aux personnes les plus démunies n'est pas réservé aux seuls Shipibo-Conibo , il s'étend aux
autres natifs les plus pauvres de l'Ucayali.
Permettre de lutter contre la déforestation, la pollution et l'appropriation étrangère des richesses naturelles (plantes médicinales, minéraux, eau, pétrole).
Transmission des connaissances technologiques récentes.
Les Moyens :
Collecte de fonds auprès des particuliers, des banques, des entreprises,des instances à but humanitaire nationales et internationales, etc...
Parrainages pour l'accès à la scolarisation , aux études.
Vente en Europe et au Pérou de l'artisanat , qui est original
et de qualité chez les Shipibo-Conibo (poteries, tissus brodés ou peints, colliers, peintures).
Jumelages avec des villages français.
Discours de Humberto Sampayo :
Chaque matin, tous les oiseaux chantent avec des voix différentes, conformément à leurs habitudes et à leurs réalités. Certains chantent « chui chui », d’autres « crac crac » ou « piou, piou,… piou, piou,…piou ». Ce sont des chants différents.
Aujourd’hui, les nouvelles générations que nous sommes, valorisant notre culture, nous devons chanter nos hymnes, nos chants, nos propres airs, à l’aube, par hauts parleurs, et dans la journée.
Quand le soleil commence à briller nos chants doivent aussi briller, et ceci est l’univers du peuple shipibo conibo qu’il nous faut pratiquer, ne pas laisser disparaître. Ceci est notre culture.
Contact : |
16:05 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
Non au missile M51, 22-24 septembre, grande inspection citoyenne devant le Centre d'Essai des Landes
Venez nombreux participer à la grande "inspection citoyenne" des 22-24
septembre prochain, devant le Centre d'Essai des Landes afin de protester
contre les essais du missile nucléaire M51. Ce missile à mini têtes
nucléaires atteint une portée d'attaque jamais égalée de 10 000 km et ces
essais sont une violation flagrante, du Traité de Non Prolifération qui
commande justement à la France de désarmer.
Pour cette manifestation organisée en commun avec ATTAC, le Réseau Sortir du
Nucléaire, le Mouvement de la Paix, nous avons reçu le soutien de nombreux
artistes tels que : Les Motivés, le Ruda Salska, Johnny Clegg, Marcel et son
Orchestre, La Phaze, High Tone et bien d'autres encore. Tous se produiront
en concert à prix libre, dés le vendredi soir.
Nous avons besoin de la participation de vous tous pour que cette
mobilisation soit une réussite. Alors n'hésitez pas à faire passer le
message dans votre entourage et rendez-vous à partir du vendredi 22 à 18h à
Biscarrosse (40). Camping gratuit sur place.
Nous avons également besoin de l'aide de nombreux bénévoles pour
l'organisation de cet évènement. Pour tout renseignement, contactez
Christophe Durand au 06 13 07 05 78 ou par mail :
cdurand@diala.greenpeace.org
Plus d'informations sur le site : www.nonaumissileM51.org
14:34 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
Sauver l'Institut Belrad pour les enfants de Tcherno
Sauver l’Institut Belrad
par Wladimir Tchertkoff*
A la mémoire de Solange Fernex, décédée d¹un cancer le 11 septembre 2006
Après vingt ans de luttes pour protéger les enfants contre la radioactivité et faire connaître la vérité sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, Vassili Nesterenko risque de devoir fermer son institut par manque de financements. Ce serait une perte irréparable. L¹Institut de radioprotection Belrad est la seule source indépendante d¹informations sur les pathologies dans les régions contaminées par le plus grand accident technologique de l¹Histoire et la seule structure à essayer d¹améliorer la santé des habitants de ces régions.
Un crime scientifique programmé se perpétue depuis 20 ans au cœur de l¹Europe sous de hautes responsabilités, dans l¹indifférence générale et la désinformation. Dans la seule Biélorussie deux millions de paysans, dont plus de quatre cent mille enfants, sont condamnés à se nourrir avec des aliments contaminés par le césium radioactif et à souffrir de toutes les maladies ignorées de l¹atome. Ils ne comprennent pas pourquoi le monde riche et technologiquement avancé se détourne de leur cauchemar, alors que ce dont ils sont atteints menace tous les habitants de la planète. La réponse à leur étonnement existe et elle est révoltante.
Peu de gens savent qu¹un accord signé entre l¹Organisation Mondiale de la Santé et l¹Agence Internationale de l¹Énergie Atomique (AIEA), empêche l¹OMS d¹agir librement dans le domaine nucléaire si elle n¹a pas l¹assentiment de l¹AIEA. Formée de physiciens et non de médecins, cette dernière, dont l¹objectif principal est la promotion des centrales atomiques dans le monde, est la seule agence spécialisée des Nations Unies qui dépende directement du Conseil de sécurité. Elle impose son diktat à l¹OMS, qui, soumise, n¹a rien fait à Tchernobyl. Par un détournement piloté de la vérité scientifique le lobby nucléaire et la médecine officielle internationale condamnent sciemment des millions de cobayes humains (Kofi Annan parle de 9 millions de personnes atteintes) à expérimenter dans leur corps des pathologies nouvelles dans le vaste laboratoire formé par les territoires contaminés de Tchernobyl. Les experts observent les habitants, mais ne les protègent pas.
Peu de gens savent qu¹en août 1986, quatre mois après l¹accident, les Occidentaux ont obligé les Soviétiques, au cours d¹une réunion houleuse tenue à huis clos à Vienne, à diviser par dix leurs prévisions sur les conséquences sanitaires de la catastrophe, soit quatre mille cancers mortels au lieu de quarante mille dans les seuls territoires européens de l¹URSS. Les témoignages et les documents que nous avons recueillis en 15 ans d¹enquêtes dans ces territoires accusent les plus hautes instances institutionnelles et scientifiques mondiales d¹un crime prémédité à
Tchernobyl : crime contre l¹humanité et crime contre la vérité scientifique.[1]
L¹opinion publique mal informée reste paralysée par l¹impuissance, elle n¹y pense plus pour échapper à l¹angoisse. Car la vraie question est : que pouvons-nous faire ? Franz Weber, en se référant aux armes à l¹uranium appauvri utilisées massivement par l¹armée américaine, vient de publier dans son Journal une vibrante invective contre les « lâches opportunistes aux postes clés de l¹ONU qui taisent le crime »[2]. Mais que faire devant les terribles photographies qu¹il publie des malformations et des blessures profondes chez les nouveaux-nés irakiens, les mêmes qu¹on voit chez les enfants américains dont les pères ont combattu la guerre du Golfe ? (En l¹an 2000, sur les 580.000 hommes engagés dans cette guerre, 325.000 ont été déclarés en infirmité médicale permanente.) Nous observons les mêmes effets chez les enfants des « liquidateurs » oubliés (un million d’hommes), qui ont éteint l¹incendie de Tchernobyl et construit au-dessus des ruines un « sarcophage » instable dans des conditions de radioactivité terrifiante ; les mêmes dans les Balkans et en Afghanistan. Quelle action est possible pour arrêter cet assassinat délibéré de la vie sur terre ? Comment imposer la vérité aux lâches opportunistes de la science officielle nucléaire et médicale ? Car ce sont eux, les « experts », qui couvrent l¹indifférence irresponsable des gouvernements.
Or, l¹action appropriée existe. Elle a commencé étonnamment il y a 20 ans, grâce à quelques hommes courageux et honnêtes. Fragile, peu connue, soutenue par des citoyens occidentaux et par quelques associations, elle n¹est pas assurée de durer car ses moyens se sont affaiblis au cours des années face à l¹énorme pouvoir d¹influence du lobby nucléaire.
Dans les heures qui ont suivi la catastrophe de Tchernobyl, un homme s¹est révolté contre le mensonge d¹État au prix de sa carrière et de sa sécurité personnelle. Membre de l¹Académie des Sciences du Belarus, physicien de
niveau international, Vassili Nesterenko avait accès en Union Soviétique aux villes interdites pour raisons militaires. Tchernobyl a bouleversé sa vie.
Svetlana Alexievitch raconte[3] comment lors d¹une conférence d¹experts soviétiques il avait pris la parole pour souligner l¹urgence d¹évacuer la population à au moins 100 kilomètres à la ronde, de distribuer des dosimètres et des tablettes d¹iode, de sauver les enfants. « La salle était restée inerte, chacun jugeant qu¹il exagérait. Il avait insisté, bataillé. L¹auditoire était resté sceptique. Quand il avait vu que ses efforts étaient vains, que chacun faisait mine de croire à une situation "normale", comme le proclamait la propa-gande, des larmes de rage s¹étaient mises à couler sur son visage... " Cet homme, il fallait que je le rencontre", conclut Svetlana Alexievitch. ».[4] Face à l¹inaction et aux mensonges du gouvernement soviétique, par un geste d¹une témérité inouïe, Nesterenko décida d¹arrêter, sans le moindre aval de ses supérieurs, les travaux scientifiques de l¹Institut de l¹énergétique nucléaire de la Biélorussie, qu¹il dirigeait. A la place, il mit tout son personnel à contribution pour étudier les conséquences de Tchernobyl et pour élaborer une politique d¹aide aux populations sinistrées. Naturellement, il fut limogé et il a subi les pressions du KGB. Il a échappé à deux attentats.
En 1990, il crée avec le soutien de Andrei Sakharov l¹institut indépendant de radioprotection "Belrad" pour venir en aide aux enfants des territoires touchés par les retombées radioactives. Dans les villages les plus contaminés du Belarus il organise 370 Centres locaux de contrôle radiologique (CLCR), où il forme à la radioprotection les médecins, les enseignants, les infirmières du lieu : il met gratuitement à la disposition des populations des zones contaminées les moyens de contrôler la radioactivité des produits alimentaires. Les centres sont installés dans des écoles, des mairies ; des récipients en plomb permettent de mesurer en quelques minutes le nombre de becquerels (Bq) par kilo de nourriture : lait, légumes, fruits, farine, viande. Lorsque les échantillons dépassent les
normes légales, cela est notifié, avec la recommandation de ne pas les consommer et surtout de ne pas en donner aux enfants. Financés d¹abord par le Comité Tchernobyl du gouvernement pendant la brève période de "démocratisation", aujourd’hui, en 2006, suite à la reprise en mains de la situation par le lobby atomique les CLCR sont réduits au nombre de vingt, soutenus par des ONG occidentales.
En 1994, « Belrad » acquiert en Ukraine, avec l¹aide d¹ONG occidentales, des fauteuils mobiles pour l¹anthropogammamétrie humaine et les perfectionne. Ces spectromètres mesurent la radioactivité dans le corps humain et sont reliés à un ordinateur qui enregistre les rayonnements gamma spécifiques des radio nucléides incorporés : le césium 137, mais aussi le potassium. Les équipes mobiles peuvent atteindre, par petites routes, les villages et hameaux les plus reculés. Il y a 911 écoles et 810 jardins d¹enfants dans les zones contaminées du Bélarus. Les données stockées sont publiées régulièrement dans un document distribué aux autorités sanitaires
nationales, régionales et locales ainsi qu¹aux familles.
Nesterenko est le seul scientifique qui mesure systématiquement la radioactivité artificielle interne. Ses mesures ont révélé des contaminations huit fois plus élevées que celles que publie le Ministère de la santé biélorusse, qui a tenté de le bloquer. Son activité étant légale, il n¹a pas réussi à le faire plier.[5] En 12 ans, 284 000 enfants ont été mesurés par « Belrad », parmi lesquels seulement 10-15% ne nécessitaient pas de radioprotection obligatoire.
En 1996, Nesterenko adopte avec succès l¹additif alimentaire à base de pectine de pommes recommandé par le Ministère de la santé ukrainien comme adsorbant du césium137 (Cs137). En un mois de traitement la charge en
radio nucléides de l¹organisme de l¹enfant peut baisser de 60-70%.
Beaucoup de familles occidentales invitent chaque année des enfants pendant la période des vacances. Pour continuer à purifier et à protéger contre les radio nucléides l¹organisme d¹un enfant qui s¹en est partiellement libéré lors d¹un séjour à l¹étranger, il suffit d¹une somme d¹environ 110 euros par an : c¹est le coût de l¹adsorbant à base de pectine et de mesures de la contamination de l¹organisme de l¹enfant. Mais la pectine seule ne suffit
pas. Le séjour à l¹étranger est nécessaire, mais pas suffisant. En combinant les deux méthodes, il est possible de tenir l¹enfant hors du danger de lésions graves à l¹organisme par contamination. Les enfants pris au piège en
Bélarus sont 500 mille, ce qui fait 55 millions d¹euros. Cet argent n¹existe pas. Le coût de deux journées de guerre des pays riches contre Belgrade (400 millions, estimation de la banque américaine Merryl Lynch) couvrirait un peu plus de 7 ans de soins. L¹argent existe pour tuer, pas pour faire vivre.
Dans la même période, Nesterenko fait la connaissance du professeur Youri Bandajevsky, qui effectue, depuis 1991, à l¹institut médical de Gomel qu¹il dirige, des recherches sur les pathologies nouvelles chez les habitants des territoires contaminés. Il découvre que la fréquence et la gravité des altérations morphologiques et fonctionnelles du c¦ur augmentent proportionnellement à la quantité de césium radioactif incorporé dans l¹organisme. Une nouveauté scientifique lourde de conséquences. Il décrit la "cardiomyopathie du césium" : troubles cardiaques chez le petit enfant, chez l¹adolescent et l¹adulte, avec atteinte dégénérative du myocarde. La mort subite survient à tous les âges. Y. Bandajevsky et son équipe décrivent des "processus pathologiques interdépendants tant au niveau du c¦ur, du foie, des reins, des organes endocriniens, que du système immunitaire. Au-delà de 50 Becquerels par kilo de poids du corps, des lésions irréversibles apparaissent dans les organes vitaux. A partir de 1996, l¹Institut "Belrad" et l¹Institut de médecine de Gomel travaillent en parallèle. Les deux
instituts montrent qu¹avec un régime alimentaire pauvre en Cs137 chez l¹enfant et l¹animal de laboratoire, on peut éviter des dommages irréversibles au niveau des organes vitaux. Des voies de recherche totalement nouvelles pour la science sont ouvertes.
Les travaux des deux scientifiques constituent un cauchemar pour les « experts » du lobby nucléaire. Ils représentent l¹écueil imprévu pour leur stratégie de l¹ignorance et remettent la recherche scientifique à sa place
au centre du laboratoire à ciel ouvert de la plus grande catastrophe technologique de l¹histoire. Ils ne sont évidemment pas les seuls à comprendre de quoi il s¹agit, mais ils sont les seuls à se trouver au c¦ur du territoire contaminé, au milieu des problèmes sanitaires, politiques et humains dont la catastrophe de Tchernobyl est porteuse. Les seuls à faire montre d¹une détermination absolue à rester fidèles à leur honneur et à l¹honneur de la science, face au malheur de leur peuple. Ils résistent -Vassili Nesterenko depuis vingt ans, Youri Bandajevsky depuis seize, en butte à des difficultés extrêmes. En plus des calomnies et des obstacles continuels que les serviteurs du lobby, en particulier allemands et français[6], créent à l¹Est comme à l¹Ouest pour bloquer leur action et museler la presse, les financements de la Commission Européenne (Tacis) sont systématiquement refusés aux projets de radioprotection des enfants présentés à plusieurs reprises par V. Nesterenko[7].
Des coïncidences objectives surgissent parfois dans l¹Histoire dont les effets réels et symboliques s¹avèrent inversement proportionnels à l¹apparente fragilité des protagonistes. Quelque chose de semblable, peut-être une chance à ne pas perdre, se trouve en ce moment au cœur du drame de Tchernobyl. En soutenant humainement, politiquement, financièrement les travaux de ces deux scientifiques exceptionnels, les sociétés civiles occidentales d¹Europe et des Etats-Unis ont l¹occasion unique, en s¹unissant dans un effort authentiquement humanitaire, d¹attaquer de front le sancta sanctorum des politiques suicidaires de décideurs incontrôlés, qui font
courir des risques majeurs à l¹humanité entière. L¹objectif essentiel n¹est pas la mort de l¹industrie nucléaire en tant que telle qui, de toutes façons, est condamnée après la catastrophe de Tchernobyl dont elle ne sait se défendre que par le mensonge et le secret. L¹objectif prioritaire des deux scientifiques et de ceux qui les soutiennent est la vérité scientifique matériellement assurée et librement partagée. Plus que jamais dans le
domaine de l¹atome, l¹indépendance de la recherche et de la connaissance sont nécessaires à la survie de l¹humanité. « Chaque être humain a le droit de savoir tout ce qui a trait à sa santé, à la santé de ses enfants et de
ses proches, ce qu¹il faut éviter et pourquoi »[8]. Que ces deux hommes existent et résistent là où ils se trouvent, ressemble à une chance fragile à ce moment de l¹Histoire.
Dans la perspective d¹une réponse proportionnée au désastre les aides des ONG ne peuvent pas suffire. Seules de grandes fondations comme celle de Bill Gates ou de Teresa Heinz Kerry par exemple, pourraient être à la hauteur du défi représenté par la catastrophe sanitaire de Tchernobyl, elles pourraient élargir l¹aide aux populations et faire pression sur la politique des États. Nous invoquons l¹aide de ces fondations.
Entre-temps, l¹Institut "Belrad" se débat pour survivre dans de grandes difficultés économiques. Ses financeurs sont de modestes citoyens européens, adhérents d¹ONG, qui défendent l¹environnement et la santé. Pour continuer à le maintenir en vie, nous prions les personnes, qui ne veulent pas voir disparaître cette seule source d¹information et de radioprotection indépendante, à envoyer les chèques à l¹adresse de notre association ou de
verser les sommes sur son compte bancaire :
« Enfants de Tchernobyl Bélarus »
http://enfantsdetchernobylbelarus.doubleclic.asso.fr
20 rue Principale, 68480 Biederthal (France)
Compte bancaire : 00029876060, Crédit Mutuel, 68220 - Leymen, France
Président : Docteur Michel Fernex, Professeur émérite, Faculté de Médecine
de Bâle, ex-membre de Comités Directeurs de TDR (Programme spécial de
Recherche pour les Maladies Tropicales), OMS
Vice-président : Professeur Vassili Nesterenko, Directeur de l¹Institut
"Belrad", Docteur ès sciences techniques, membre correspondant de l¹Académie
des sciences de la République du Bélarus,
*Wladimir Tchertkoff, d¹origine russe et de nationalité italienne, longtemps journaliste pour la Rai puis la Télévision de la Suisse italienne de Lugano, a réalisé plus de soixante-dix documentaires dont cinq consacrés aux territoires contaminés par Tchernobyl. Il est également secrétaire de l¹association « Les Enfants de Tchernobyl Bélarus ». Auteur de « Le crime de Tchernobyl. Le goulag nucléaire » Éd. Actes Sud.
[1] « Le crime de Tchernobyl - Le goulag nucléaire », Actes Sud, avril 2006.
[2] Fondation Franz Weber et Helvetia Nostra - N° d¹avril, mai, juin 2006.
http://www.ffw.ch
[3] « La Supplication » (Lattès),
[4] Cité par Nathalie Nougayrède, Le Monde, 20 mai 2000
[5] « Le crime de Tchernobyl » 3ePartie, Ch. 5. p.289 - MINZDRAV ENVOIE UN
ULTIMATUM À NESTERENKO
[6] Ibid. 3e Partie Ch. 6. p.309 CALOMNIES CONTRE LA RADIOPROTECTION et 4e
Partie p.339, Ch. 1, 2, 3
[7] Ibid. 3e Partie pp. 317-324.
[8] John W. Gofman - Chernobyl accident, Radiation consequences for this and
future generations. 1993
14:30 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
L'AMOUR
la lune belle pavane
ses courbes rousses
à faire bander
l’arc du soleil
dans toute son intensité
le vent haleine chaude
de douce bête
échevelle
la crinière du ciel
ce parfum
unique
de galops
sauvages
danse vertige
des oiseaux
la musique
est née tzigane
jetée au feu
donne vie
donne souffle
l’amour n’est pas l’amour
l’amour c’est l’amour
mais ouvrez
ouvrez !
ouvrez lâchez
désenchaînez
les pantins !
ouvrez la cage
du sang qui cogne
laissez jaillir
la fontaine de vivre
donnez à boire
à tous ces assoiffés
qu’on les fasse
danser enfin !
l’amour
l’amour !
l’amour est perdu d’avance
laissons-le divaguer
qu’il profite de la mer
moite et douce
l’amour
dessus dessous
au-delà
qu’il soit roi
des oisillons frileux lancés au soleil
des rêves poussière à se frotter les yeux
à s’amouracher
de vers lumineux
(l’amour…
épargnons-lui
le sinistre sérieux
de nos serments théâtraux
la camisole du manque
nos angoisses toxiques)
aimer oui !
trop mais sans limite
oublier d’être beau intelligent parfait
pour se déguiser de chenilles
et faire peur aux orfraies
se vêtir de lune de terre de vent
faire l’amour comme les herbes
frotter la peau
tendre les fesses
ululer jouissance
éclater
de rire
al dente
le geste
toujours neuf
01:15 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (2)
PAN URGE !
le mouton trans-génique
égayé en troupeaux
sur les plages
ne fond
ni dans les mains
ni dans la bouche
seulement il éjacule
et le sable avale
le sable avale tout
je viendrais moi aussi
me pointer à ton large
girouette maquée au vent
je viendrai la nuit
nue comme l’épice
sous ton pilon
manger le sable
le sable qui avale tout
manger le monde
ton sperme avec
et je recracherai
de tous mes orifices
trahison mensonge
vérités de papier
l’Histoire
et je me viderai
du monde
me viderai de toi
vomirai des larmes
strychnine
juste
pour rire
juste
quelques éclats
en miettes
dans ma paume
on en fera des baumes
on en fera des hommes
01:10 Publié dans CG 2007 - OMBROMANIE (Encres Vives) | Lien permanent | Commentaires (0)
DÉBARRASSEZ-MOI!
sur le voûté
de l’occident
je dessine des signaux
sur le gravier
évadée des grands déclins pâles
dessous les noirceurs
fléchées de boues
je me remorque
01:05 Publié dans CG 2007 - OMBROMANIE (Encres Vives) | Lien permanent | Commentaires (0)
CO-AGITATION
Le mal d’être là où l’on ne veut pas
Celui d’être et de n’y être pas
Mon cœur s’accoutume au poison
sans cela il y aurait rejet
d’organe
refus de vivre
l’esprit enjugué à la pensée
tourne continûment
comme mulet à la noria
mais le puits est sec
la pensée pénitentielle
condamne encore
et encore
enchaîne les mains
entrave l’espoir
contorsion
constriction
le nœud coulant
la pensée pythone
s’empoisonne
à son propre fumet
dans la pénombre
elle touille
touille encore
chaudronnée de lavure
crachats porracés
La pensée malgré ses airs
de chattemite
reste une marchande d’orviétan
coupé de chagrin
du plaisir
nous laisse à peine
une lèche
à tremper dans le rêche
de la déveine
l’amour a beau s’agriffer
il va comme le temps
qui nous est alloué
diminuendo
sempre diminuendo
et les mouches s’agglutinent
dansent comme devadâsî
sur nos cadavres en sursis
00:45 Publié dans CG 2007 - OMBROMANIE (Encres Vives) | Lien permanent | Commentaires (0)
SOL Y TIERRA
le vent
entre chien et loup
la lune cachée
dans le haut tilleul
la douceur
léger frisson
imperceptible
sortilège
les démons de gouttières
miment le combat
quatre ombres
apparaissent
disparaissent
froissent les herbes
le val de mes seins
invite à la balade
et ma pensée va à l’homme…
mais dieu siffle mon âme
comme on siffle un chien
et mon âme danse
une joie
soûle d’espace
solitaire
sol y tierra
et le vent aussi
et le vent…
00:45 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (0)
MA THÉMATIQUE
sur l’abscisse désordonnée de mes amours
j’ai posé
la circonférence
d’une lune pleine
sur les sinuosités de ma sauvagerie
j’ai lâché des aigles
brûlants
et aimé sentir ma chair
se détacher
par petits bouts
sur mes désirs parallèles
j’ai tendu des ponts
des passerelles instinctives
pour attirer la foudre
balafrer la plénitude
de mes courbes peut-être trop
maternelles
l’oiseau de nuit
s’acharne à prévenir
qui n’a pas d’oreilles
qui ne veut pas en avoir
effeuillage
un peu beaucoup
passionnément
pas du tout
je t’aime
veut tout
et rien
dire
00:40 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (0)
AUTODAFÉ
la glace des miroirs fond sous mon regard
devient grand fleuve noir
j’ai cru m’y voir
me suis haïe
perfection comme cible
je dévore mes flèches l’une après l’autre
recrache les pointes que d’autres
sniffent ou s’implantent
pathétique est mon nom
toute identité ne peut être qu’usurpée
une prétention un fantasme
parfois fanatique
j’ai vu les œufs couvés sous la cendre
d’où naissent lucioles létales papillons sans ailes
ou peut-être juste des chenilles
rouges
j’ai jeté il y a longtemps veste par dessus épaule
marché sur les routes devenus sentiers
obscurs
j’ai bu il y a longtemps
à la dernière source la dernière goutte
et je crois bien qu’elle avait un goût
de sel
et si aujourd’hui porte un nom
on ne m’en a rien dit
les reflets sont sans issue
seulement l’écho de l’écho
du silence qui m’a précédée.
00:35 Publié dans CG 2007 - OMBROMANIE (Encres Vives) | Lien permanent | Commentaires (0)
M’AIMES-TU ?
quand je suis
l’eau
roule galets
hanche qui bondit
remous secrets
eau sable lumière
qui t’envahissent
la bouche
fauve
aux griffes d’air
ciel fendu
terre foulée
avec des crocs des serres
à déchirer le cœur
d’un soleil
baiser serpent
flamme fumée
la chanson
le parfum
qui te font
pleurer
chatte
de gouttière
vagabonde
folle de lune
rêve tordu
fugue éclopée
semeuse d’espoir
sur laine de verre
quand je ris sans savoir
pourquoi
quand j’ai peur
de tout de vivre de moi
et rage de ne pouvoir
fuir encore et encore
faire tourner le monde
à l’envers
quand je trépigne et cabriole
sans bouger d’un cil
d’un fil
quand je dis
le convenu
le superflu
et omets
l’essentiel
quand j’entends des violons
inexistants
et oublie ces mots ces gestes
qui bafouillent
je t’aime
je naufrage au revers
d’un alcool de brume
ma robe est noire
mes yeux brûlés
des accents nomades
me font couler
mes sourires
tournent grimaces
et je tremble et grince
le vent se lève
tempête dans ma tête
gicle à mes lèvres
un jus noir amer
quand tes mots ne m’atteignent
pas
quand tes mots ne m’atteignent
plus
qu’explosent les ponts
les piliers
de compréhension
un samouraï délirant
à la douceur assassine
s’arrache les entrailles
pour dérouler à tes pieds
l’histoire d’une vie
ratée
ma vie
m’aimes-tu dis
m’aimes-tu
encore ?
00:15 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (0)
14/09/2006
LUCIOLE
tu es
beau
de cette beauté brute
encore un peu gauche
bougonne
farouche
tes pommettes tes yeux
me parlent d’un ailleurs
que j’ai déjà connu
comment pourquoi
résister
tendre esquisse de vol
les gestes en équilibre
étonnés d’eux-mêmes
comment pourquoi
oublier
cette lumière
au dedans
au-dehors
le vent qui berce
sur nos têtes
les arbres en partance
imaginaire
le parfum du bois
le grognement de la chienne
et la nuit soûle
d’étoiles
qui se roule à terre
comment pourquoi
s’arracher des lèvres
ce goût d’effraction ?
tu es
vois-tu
de ceux qui me voient
comme je me rêve
l’illusion
est si belle
vaut bien la blessure
que tu ne manqueras pas
de me faire
23:45 Publié dans CG 2007 - SALINES, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (2)