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22/08/2007

Tout opère en tout

Il faut sans cesse en passer par le chaos
puis tout prend comme une rondeur spatiale.
 
Tout opère en Tout.

 
Emmanuelle K

Lieu du larcin : un superbe recueil en attente de publication au Cherche-Midi dont elle m'a gentiment transmis une copie zippée

14/08/2007

Lettre ouverte à Sarkosy par des écrivains Africains

Plusieurs écrivains africains se joignent à Raharimanana pour répondre au président français.
(Souce : Libération, vendredi 10 août 2007)


Antananarivo, le 3 août 2007

Monsieur le Président,

Vous étiez venu dites-vous à Dakar nous parler - nous les Africains -, avec franchise et sincérité, vous étiez donc venu avec tout le fond de votre pensée, car c’est ainsi je crois qu’on qualifie la franchise et la sincérité, un échange sans fard et sans arrière-pensée. Nous prenons donc acte de la conception que vous avez de ce continent et de ses habitants. Vous étiez venu dites-vous pour nous assurer que la France s’associera à nous si nous voulons la liberté, la justice et le droit, mais permettez-moi d’être franc et sincère également.

Au lendemain de votre discours, que faisiez-vous donc avec Omar Bongo, quarante ans de règne dans la dictature, un doyen dites-vous, et quel doyen dans la corruption et l’aliénation de son pays ! De quelle liberté, de quelle justice, de quel droit parlez-vous ? Je n’ose même pas vous poser la question concernant votre sourire à cet autre grand dictateur africain : Muammar al-Kadhafi ! Que dire du don nucléaire que vous lui promettiez ? Il serait maintenant fréquentable ? Sincèrement ? Mais soit... Nous les Africains manquons un peu de raison et ne comprenons pas ces subtilités qui nous éloignent de la nature et de l’ordre immuable des saisons.

Vous étiez donc venu - vidi vici complétera l’autre, regarder en face notre histoire commune. Fort bien ! Votre posture tombe à propos pour une génération d’Africains et de Français avides de comprendre enfin ces drames continuels frappant l’Afrique. Il nous reste simplement à tomber d’accord pour définir le sens de ce mot histoire. Car quand vous dites que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire, vous avez tort. Nous étions au cœur de l’histoire quand l’esclavage a changé la face du monde. Nous étions au cœur de l’histoire quand l’Europe s’est partagé notre continent. Nous étions au cœur de l’histoire quand la colonisation a dessiné la configuration actuelle du monde. Le monde moderne doit tout au sort de l’Afrique, et quand je dis monde moderne, je n’en exclus pas l’homme africain que vous semblez reléguer dans les traditions et je ne sais quel autre mythe et contemplation béate de la nature. Qu’entendez-vous par histoire ? N’y comptent que ceux qui y sont entrés comme vainqueurs ? Laissez-nous vous raconter un peu cette histoire que vous semblez fort mal connaître. Nos pères, par leurs luttes sont entrés dans l’histoire en résistant à l’esclavage, nos pères par leurs révoltes, ont contraint les pays esclavagistes à ratifier l’abolition de l’esclavage, nos pères par leurs insurrections - connaissez-vous Sétif 1945, connaissez-vous Madagascar 1947 ? ont poussé les pays colonialistes à abandonner la colonisation. Et nous qui luttions depuis les indépendances contre ces dictateurs soutenus entre autres par la France et ses grandes entreprises - le groupe de votre ami si généreux au large de Malte par exemple, ou la compagnie Elf.

Savez-vous au moins combien de jeunes Africains sont tombés dans les manifestations, les grèves et les soulèvements depuis cette quarantaine d’années de dictature et d’atteinte aux droits de l’homme ?

Fait-on partie de l’histoire quand on tombe dans un coin de rue d’Andavamamba, les bottes des militaires foulant votre corps et vous livrant aux chiens ? Croyez-vous vraiment que jamais l’homme (africain) ne s’élance vers l’avenir, jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin ? Jamais dites-vous ? Devons-nous l’interpréter comme ignorance, comme cynisme, comme mépris ? Ou alors, comme ces colonisateurs de bonne foi, vous vous exprimez en croyant exposer un bien qui serait finalement un mal pour nous. Seriez-vous aveugle ? Dans ce cas, vous devriez sincèrement reprendre la copie nous concernant. Vous avez tort de mettre sur le même pied d’égalité la responsabilité des Africains et les crimes de l’esclavage et de la colonisation, car s’il y avait des complices de notre côté, ils ne sont que les émanations de ces entreprises totalitaires initiées par l’Europe, depuis quand les systèmes totalitaires n’ont-ils pas leurs collaborateurs locaux ? Car oui, l’esclavage et la colonisation sont des systèmes totalitaires, et vous avez tort de tenter de les justifier en évoquant nos responsabilités et ce bon côté de la colonisation. Mais tout comme vous sûrement, nous reconnaissons qu’il y a eu des « justes ». Or vous savez fort bien que les justes n’excusent pas le totalitarisme. Vous avez tort de penser que les dictateurs sont de nos faits. Foccart vous dit peut-être quelque chose ? Et les jeux des grandes puissances - dont la France évidemment, qui font et défont les régimes ? Paranoïa de notre part ? Oui, nous devons résister, et nous résistons déjà, mais la France est-elle franchement de notre côté ? Qui a oublié le Rwanda ? Vous appelez à une « renaissance africaine », venez d’abord parler à vos véritables interlocuteurs, de ceux qui veulent sincèrement et franchement cette renaissance, nous la jeunesse africaine, savons qu’ils ne se nomment pas Omar Bongo, Muammar al-Kadhafi, Denis Sassou Nguesso, Ravalomanana ou bien d’autres chefs d’Etat autoproclamés démocrates.

Nous vous invitons au débat, nous vous invitons à l’échange. Par cette lettre ouverte, nous vous prenons au mot, cessez donc de côtoyer les fossoyeurs de nos espérances et venez parler avec nous. Quant à l’Eurafrique, en avez-vous parlé à Angela ?

Sincèrement et franchement à vous.

Raharimanana et les écrivains Boubacar Boris Diop (Sénégal), Abderrahman Beggar (Maroc, Canada), Patrice Nganang (Cameroun, Etats-Unis) Koulsy Lamko (Tchad), Kangni Alem (université de Lomé), et l’éditrice Jutta Hepke (Vents d’ailleurs).

31/07/2007

JE COURS

je cours encore après toi
ange brun de mes solitudes
à la peau tatouée
de signes étranges
homme premier
façonné dans l’argile
toi qui te tient
en haut de la montagne
et qui m’attend
je cours encore après toi
animal intrépide
aux mains si fines
homme rivière aux étreintes
mille fois renouvelées
homme si vaste
aux bras de sable
homme profond
de sagesse infinie
je cours encore après toi
homme qui sait la danse
homme loup qui me chasse
nuit après nuit
en mes forêts perdues
je cours encore après toi
magicien de la terre
aux savoirs de nuit
 
je cours
je cours avec toi./

MAINS

Ce n’est pas une main satiable
C’est une main à vide
Pour donner forme
Au repos
 
Ce n’est pas une main tenue
C’est une main tenant
Libre vraiment
De maintenir en vie
Le désir
 
Ce n’est pas une main courante
C’est une main buissonnière
Aux capiteuses fragrances
Une main pleine de terre
 
Ce n’est pas une main sensée
C’est une main croyable
Un orgasme enivrant
A filer le frisson
A l’ordinaire jetable
 
Ce n’est pas une main délicate
C’est une main forte
Puissante assurément
Une main pressée
Sur l’aorte
 
Ce n’est pas une main constante
Ma main dans la vôtre
Juste un bref instant de joie
Dans un écrin
De paumes
 

30/07/2007

méfaits de compagnie pétrolière au Chili

Voici quelques images qui montrent les effets de l'extraction du pétrole dans la communauté Araucane de Lonko Puran dans Newken, Püelmapu, par la compagnie américaine Apache Corporation.  
Il y a une version en Castillan, une en anglais et une vidéo d'interview de Peñi Martin V. Maliqueo :

http://www.youtube.com/watch?v=pjijAr7WNUg

http://www.youtube.com/watch?v=pXMk7u3eVR0

http://www.youtube.com/watch?v=xMioI5sWqQE

28/07/2007

Bulletin de Survival International - 27/07/07

PARAGUAY : des images satellite révèlent la destruction des terres d'Indiens isolés
Des images satellite révèlent que la déforestation illégale atteint le dernier refuge d'un groupe d'Indiens isolés, les Ayoreo-Totobiegosode.
Pour en savoir plus : http://survivalfrance.org/news.php?id=2594
Agissez! http://survivalfrance.org/how_to_help.php?howto_help_id=99


BOTSWANA : des Bushmen arrêtés malgré le verdict de la Cour
21 Bushmen gana et gwi ont été arrêtés par la police fin juin et début juillet pour avoir chassé sur leur territoire ancestral dans la Réserve naturelle du Kalahari central au Botswana.
Pour en savoir plus : http://survivalfrance.org/news.php?id=2571
Agissez! http://survivalfrance.org/how_to_help.php?howto_help_id=105


PEROU : les Indiens recourent à la justice pour empêcher l'exploration pétrolière.
AIDESEP, l'organisation interethnique des Indiens d'Amazonie péruvienne, a demandé par voie judiciaire l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation pétrolières de régions d'Amazonie péruvienne habitées par des Indiens isolés.
Pour en savoir plus : http://survivalfrance.org/news.php?id=2583
Agissez! http://survivalfrance.org/how_to_help.php?howto_help_id=133


PRESSE : hors-série Courrier International
"Fiers d'être indiens : Politique, identités, culture" est le dernier hors-série de Courrier international qui porte sur les peuples de tout le continent américain. Encore en kiosque pour quelques jours, il est également disponible par correspondance : 
http://survivalfrance.org/news.php?id=2593


SURVIVAL : un stage de recherche est disponible à Londres
Le siège international de Survival à Londres propose un stage rémunéré dans son département de recherche :
http://www.survival-international.org/about/jobs

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Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
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Merci de faire suivre ce message à toute personne intéressée.

27/07/2007

Communiqué du réseau sortir du nucléaire

Réseau "Sortir du nucléaire"
http://www.sortirdunucleaire.fr

- Communiqué du mercredi 18 juillet 2007


Nucléaire : après les incidents graves en Allemagne et au Japon

- Allemagne : démission du Président de Vattenfall Europe

- Japon : fermeture de la plus grande centrale nucléaire du monde

et...

Le "silence assourdissant"

des autorités françaises


Pour contraindre les autorités françaises à regarder la réalité en face, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiera demain jeudi sur son site web des documents confidentiels sur l'inadaptation des centrales françaises face aux séismes.



Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce le "silence assourdissant" des autorités françaises concernant le risque nucléaire. Les évènements récents au Japon, en Allemagne (et en Suède il y a pratiquement un an) montrent que les normes de sécurité définies par les "spécialistes" sont gravement mises en défaut. (voir ci-dessous)

Contrairement à ce qui nous est toujours dit, le risque zéro existe : il suffit de fermer les centrales nucléaires. C'est d'ailleurs ce qu'il faut faire immédiatement lorsque les normes de sûreté d'une centrale nucléaire ont été sous-évaluées à la conception, comme c'est le cas au Japon... et en France.

A ce sujet, le Réseau "Sortir du nucléaire" s'est procuré des documents internes à EDF qui montrent :
- la falsification de données sismiques par EDF
- les fortes divergences entre les experts du très officiel IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et ceux d'EDF.
- l'opération de "lobbying au plus haut niveau de l'Autorité de sûreté" mise en œuvre par EDF pour empêcher la prise en compte de calculs de l'IRSN

Toujours en France, les calculs d'EDF se sont aussi révélés faux concernant le risque d'inondation : l'eau de la Garonne ne "pouvait pas" passer par-dessus les digues de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde), or c'est ce qui s'est produit le 27 décembre 1999, la centrale frôlant le désastre.

Hélas, les autorités françaises continuent à faire preuve du plus grand autisme. Le Président de la République, pourtant focalisé sur la "sécurité", ne semble pas prendre conscience de l'insécurité nucléaire. Pendant ce temps, EDF, Areva et le CEA désinforment impunément, et l'accident nucléaire menace plus que jamais...

Pour contraindre les autorités françaises à regarder la réalité en face, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiera demain jeudi sur son site web des documents confidentiels sur l'inadaptation des centrales françaises face aux séismes.


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Données détaillées :


Japon :

- c'est la 4ème fois en quelques semaines qu'une centrale nucléaire est soumise a des secousses supérieures aux limites maximales.

- la plus grande centrale nucléaire du monde est fermée jusqu'à nouvel ordre.

Le séisme du 15 juillet a entraîné un incendie, des ruptures de fûts de déchets radioactifs et des rejets radioactifs à l'extérieur de la centrale nucléaire de Kashiwasaki. L'entreprise nucléaire TEPCO, habituée à mentir à la population (*) a une nouvelle fois tenté de cacher la vérité mais est enfin en train de reconnaître peu à peu les faits. Important : c'est la quatrième fois au moins qu'une centrale nucléaire japonaise est soumise à des secousses supérieures aux limites prévues par les calculs des "spécialistes". Les secousses enregistrées le 25 mars dernier à la centrale nucléaire de Shika, située à 21 km de l'épicentre, avaient une accélération de 7,11 m/s2 soit presque deux fois les 3,74 m/s2 prévus dans la conception des réacteurs.
Au lieu de dire "Vous voyez, ça a tenu quand même", ne faudrait-il pas dire "Nous avons eu beaucoup de chance, mais il faut prendre des mesures radicales" ? C'est-à-dire fermer définitivement ces réacteurs. M. Amari, a assuré que son gouvernement allait "accélérer les travaux pour vérifier si les réacteurs peuvent résister à divers scénarios de tremblements de terre." Il est bien temps de faire ces vérifications… avec 20 ans de retard !

Aujourd'hui, la vérité continue à éclater... peu à peu : le fuite radioactive n'était pas d'un litre et demi mais de 1200 litres, la radioactivité relâchée n'était pas de 60 000 becquerels mais de 90 000, les fûts de déchets nucléaires renversés étaient au moins 438 et non 100, certains s'étant d'ailleurs ouverts pendant le séisme...


Allemagne :

- des incidents inquiétants ont été cachés dans (au moins) deux centrales nucléaires

- la vérité éclate… peu à peu. Mme Merkel demande la vérité.
Un incendie le 28 juin dans la centrale nucléaire de Krümmel, à 30 kilomètres de Hambourg, entraîne un arrêt en catastrophe du réacteur. La société suédoise Vattenfall, qui exploite cette centrale, a elle aussi essayé de cacher la vérité avant de reconnaître peu à peu les faits, y compris dans une autre centrale nucléaire située à Brunsbüttel. Vattenfall a dissimulé la gravité de l’incident juste avant le sommet sur l’énergie organisé en Allemagne pour tenter de remettre en cause le plan de sortie du nucléaire.

Le 11 juillet, la chancelière allemande Angela Merkel a exigé des explications sur ces deux incidents.
Le 13 juillet, le parquet de Lübeck a mené une perquisition à la centrale nucléaire de Krümmel
Le 16 juillet, Vattenfall a licencié son directeur des activités nucléaires et son responsable de la communication.
Le 18 juillet, le directeur Europe de Vattenfall a présenté sa démission
A suivre...
Suède :

à 7 minutes de la catastrophe nucléaire le 25 juillet 2006
Il y a pratiquement un an, la Suède frôlait une catastrophe nucléaire. Le réacteur numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à la suite d’un court-circuit suivi d’une perte de réseau électrique. Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité n’ont pas fonctionné comme prévu. "Seul le hasard a évité qu’une fusion du cœur ne se produise" a affirmé Lars-Olov Höglund qui a été responsable du département de construction dans l’entreprise Vattenfall. Ayant été responsable de la centrale nucléaire de Forsmark, il la connaît par cœur."C’est l’évènement le plus dangereux depuis Harrisbourg et Tchernobyl" a-t-il affirmé dans le quotidien suédois Svenska Dagbladet.

France :

risques sismiques, incendies, inondations, etc, les défaillances se multiplient dans les centrales nucléaires… et les autorités françaises se taisent. Pire : MM Sarkozy, Juppé (remplacé par M. Borloo) ont pris fait et cause pour l'industrie nucléaire sans se justifier ni répondre aux objections du Réseau "Sortir du nucléaire".

Pour contraindre les autorités françaises à regarder la réalité en face, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiera demain jeudi sur son site web des documents confidentiels sur l'inadaptation des centrales françaises face aux séismes.


(*) TEPCO a été en 2002 au centre d'un énorme scandale après avoir falsifié des documents de sûreté afin de cacher des fissures apparues sur de nombreux réacteurs. 17 réacteurs ont immédiatement été fermés administrativement et le sont restés pendant des mois

12:47 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

26/07/2007

LA GRANDE OCÉANE

Clé psychotrope

Boîte noire énigme

 

L’huma

Nité noïde

Hume

 

Inspire conspire

Souffle râle crache

Venin lumière

La grande trouille

 

Les mots ôtés

De la bouche

Vissés dans le crâne

 

Comment dire ce que l’on ignore

Qui bave pourtant à nos commissures ?

 

Le béant du puits

L’éclat du parfait

 

Parfaire

Ce que nous sommes

Sommés d’être

Assommés

 

Sans cesser de rêver

L’inabordable

Rive étoile horizon

Où nier le mal

 

Liqueur sombre

Des maux secrets

Flacons de nuits

Dont l’âme se soûle

En grande océane

 

 

 

MATER TENEBRARUM

noir peau sang racine originelle cœur sueur
palpitant de terre suc ma terreur absolue
crue d’un fleuve mes artères
boue limon de nos chairs affolées
 
j’aborde un estuaire nouveau
cosmos brise-moi
comme un œuf
que se répande le vivant
 
rien n’est jamais pour
RIEN
 
je te reconnais
tu m’as reconnue
posons le masque
 
pourquoi es-tu revenue
toi Source ?
 
La leçon est infinie
déroule ses fresques mouvantes
mère serpent ta peau ma peau
ombre lumière
 
nos lunes conjointes
insufflent à mon ventre
de gigantesques marées
 
est-ce temps de la mue ?
 

CARNABOLE

déchirure
ce dégoût de soi
à refaire sans cesse
mêmes sutures
sur plaies purulentes
aux origines perdues
démêler le sordide
du sauvage
distinguer la beauté
au sein des carnages
pureté innocence 
pendues à des mamelles
animales
pantin suis-je
de quelle mascarade ?
à traîner un mal
une malé-diction
paralysant poison
cette noirceur qui déchire
creuse ses abîmes
et nous voilà
abîmés
poisson je dois être
mais poisson
ne se noie pas
moi si
vertige des eaux soûles
amour
et les glas sonnent
les ensevelis
les fantômes
les hameçons oubliés
se tordent
fouillent
la chair
serait-elle autre
que depuis toujours
avariée
corrompue
maudit berceau
de souffrance ?
le reçu l’infligé
même mélasse
une vase morte
mais dieu oui je t’aime !
alors comment
émousser les pointes
échapper aux bûchers
qui la nuit se dressent
sifflent serpents
fourches foudre de langues
et la mienne cousue vive
à mon sexe
oui mon dieu je t’aime
mais puisque la chute
toujours n’est que chute
alors qu’on me rende mes ailes
pureté innocence
ne sont pas humaines

24/07/2007

vos propres déchets

Continuer à souiller votre propre lit, et une nuit vous suffoquerez dans vos propres déchets.
Chief Seattle Suqwamish et Duwamish
Lieu du larcin : Quelques heures, quelques hivers... Ed. Alternatives, 1998

Le Tour vu par Andy Verol

En ce mois de juillet, et pour quelques jours encore, il y a un sujet de conversation très imposant. Le Tour de France. Il y a beaucoup de mecs qui parlent du Tour, rarement des femmes (elles sont généralement toutes exténuées des soldes et se goinfrent des magazines consacrés aux régimes et aux lectures de l'été, non je ne caricature presque pas). Les mecs, quand ils parlent du Tour, c'est du sérieux. Ils se prennent l'équipe pour connaître les classements, la situation de tel et tel coureur. Tu en as d'autres qui ne lisent que les pages consacrées au dopage. D'autres se tapent des branlettes (j'en suis sûr) dans les chiottes de l'entreprise, en matant les nibards des salopes qui remettent le maillot jaune, le maillot à pois, le maillot vert, le maillot blanc (putain j'en connais un rayon). Si les mecs ne lisent pas les journaux, qu'ils ne s'inquiètent pas, ils auront droit au résumé à la radio, à la télé, sur toutes les chaînes.

On pense ce que l'on veut de la « grande boucle », mais il est évident que c'est assez chiant à regarder, surtout pour tous les mecs qui bossent, qui n'ont pas un accès aisé à la télé et à la radio. Ce qui serait vraiment super, c'est de programmer les étapes le soir, après 20h00. Les coureurs auraient des phares à leurs biclous et feraient les danseuses sous la pleine lune. Ce serait beau, et les casses-gueule promettraient de belles fractures ouvertes, les peaux écorchées et brûlées sur tout le corps, et en quantité suffisante pour happer le spectateur dans le chalumeau de l'action.

C'est sur cette base que j'ai donné mon avis sincère sur le Tour et le dopage. On en était à nos assiettes crudités et œufs mayonnaises (moi je prend toujours un pichet de rosé pour être un peu bourré) quand l'un des trois collègues avec qui je becquetais s'est mis en tête de s'insurger contre ce phénomène qui pourrirait le Tour.

« Ce sont des tricheurs ! Putain ! Mais ça me dégoûte ! Après ce qui s'est passé en 1998, ils ont pas compris la leçon, surtout les coureurs étrangers ! » Je tique un peu, mais ne relève pas encore. J'ai chopé une frite dorée, l'ai plongée dans le petit tas de mayo déposé en coin d'assiette, et j'ai croqué le tout goulûment, en pensant qu'il faudrait bien que je pense à maigrir un de ces jours (On ne sait pas tellement pourquoi on souhaite maigrir. En tout cas, ça a souvent un rapport avec le « plaire », « se plaire », « lui plaire », mais rarement avec ces essoufflements intempestifs dans les escaliers, qui font de nous des grosses vaches en fin de vie). Le gueulard continuait : « ce Michael Rasmussen, c'est un tricheur. Je déteste les tricheur. Il a été exclu dans son pays, mais nous, on fait comme si de rien n'était... » ça m'agaçait. Je mangeai une frite vite fait. Sûr que les autres seraient trop froides lorsque j'achèverais mon laïus sur le Tour.

Il fallait que je me lance :

« Mais le Tour de France, c'est pas du sport mon vieux. C'est de la compétition. Le sport où tu inscris tes gosses pour les mercredis, c'est pas la même chose. Bien sûr, il y a les matchs et les compétitions, mais ça se fait dans un esprit « bon enfant ». Encore que tu as certains pères qui foutent la honte à leurs gosses à force de brailler comme des chefs nazis dans les camps ou comme ces crétins de la légion étrangère qui insultent le mec qui est en train de se noyer dans un marécage de merde... Bref, le Tour de France, c'est comme tous les « sports » de haut niveau : c'est de la compétition qui sert essentiellement à distraire les péquenots que nous sommes, pour remplir les caisses d'autres péquenots, plus mondiaux, ceux-là. Tu regardes cette compétition et tu as l'impression d'être au boulot. Le peloton est bien serré. Les mecs déconnent, discutent, blah blah blah... Pendant ce temps-là, t'as un vieux con en voix off qui te fait chier avec ses descriptions des églises, abbayes, châteaux, centrales nucléaires... Une église romane, c'est une église romane, basta ! y a pas un seul péquenot qui mate le Tour qui apprécient d'aller visiter des monuments quand il est en vacances. Généralement ça le gonfle, au bout de 5 minutes chrono.

Ils te font le catalogue touristique de la France... sur le service public, en hélico et en moto. Donc tout est bien cool. Ça roule tranquille et là, un mec s'échappe seul ou accompagné... On appelle ça, une échappée... Souvent, les mecs qui font ça, ce sont pas forcément les meilleurs, mais il faut qu'ils montrent le maillot, sous-entendu les marques inscrites sur le maillot.

D'ailleurs les commentateurs, ils te parlent pas des mecs en bleu ou en rose, ou en vert. Ils te disent les « Banque Populaire », les « Quick step », les « Castorama ». Moi je pensais que la pub était interdite de cette façon-là, mais apparemment avec le Tour, on a le droit (J'ai remarqué que c'était la même avec les courses de voile).

Bref, d'un côté on sent bien qu'on cherche à vendre la France à tout un tas de futurs touristes et qu'on te vend sans vergogne les marques de sociétés qui n'ont pas hésité, pour nombre d'entre elles, à délocaliser, foutre des gens au chômage et refiler un max de dividendes à des connards plutôt que d'investir dans l'appareil de production et dans le travail des salariés. Et puis soudain, c'est parti, fini la visite de la France, terminée l'esprit « bon enfant » de la course, tu les vois tous se ruer comme des bêtes vers la ligne d'arrivée... Depuis peu, tu as des oreillettes dans les oreilles des coureurs, et les directeurs sportifs, qui sont aussi les garants du spectacle, ordonnent à leurs trimeurs de coureurs d'y aller fort. Tout est organisé pour qu'un seul bouffe tous les autres. Il n'y a aucune nuance là-dessus. Et pour agrémenter le tout, on te bousille le moral avec les « records » de vitesse de l'étape.

Ils veulent du record, c'est tout. C'est une course, une compétition. Le langage utilisé est celui de la guerre (une « attaque de... », « l'offensive de l'équipe machin », « c'est un combat pour obtenir la première place », etc. Passons. Ça paraît évident tout ce que je dis. Et ça l'est...

Mais la suite, là, je ne comprend plus. Dans ce contexte-là, pourquoi parle-t-on de tricherie, de mensonge ou de malhonnêteté ? L'honnêteté, c'est simplement de dire qu'il faut, impérativement se doper lorsqu'on est dans une « guerre » comme celle-là. La guerre pour gagner un maximum de prix, de frics, de pouvoir, de notoriété, de prestige, de courses... Gagner. Etre le meilleur. Coûte que coûte. C'est pour ça qu'on regarde le Tour ! C'est pour voir des records, voir des gagnants, des grandes victoires, des mecs qui en chient et qui éliminent les concurrents ! Pour être des chauvins, des nationalistes conscients ou inconscients ! Les tricheurs ! C'est vous les mecs ! Vous gueulez sur des mecs qui ne pourraient dignement pas accomplir les exploits dont vous êtes friands sans la moindre substance ! Triches ? Mais parlons de la triche...

Même la caféine est interdite alors même que tu nous chies un cake tous les matins pour parvenir à commencer à bosser, c'est quand même pas monter un col que de taper sur un clavier d'ordi ! Ben tu as pourtant besoin d'un dopant toi aussi ! Et la clope aussi ! Besoin de cet excitant qu'on appelle Nicotine, « pour tenir , surtout après le repas... » Et moi c'est le pinard. L'alcool. Pour pas sombrer dans la dépression quand je vois vos gueules ! Voilà ! C'est ça se doper ! Se doper, c'est pas tricher, c'est se motiver merde ! C'est tenter de ne pas sombrer ! Pense aussi à ces mecs qui finissent l'étape avec le bras bandé, les autres qui ont une chiasse affreuse sur leurs selles, etc. Ils abandonnent souvent quand toi tu serais déjà mort, limite en état de décomposition avancée.

Il y a des reportages sur des journalistes de RTL ou de Ouest France qui se disent outrés par « ces tricheurs de coureurs ». Mais sans cette « triche », ces cons-là n'auraient pas de boulot. Il n'y aurait plus de 5 ou 6 coureurs qui rouleraient à 10 à l'heure sur les Champs Elysées après trois semaines de course.

Alors si se doper, c'est tricher dans le but de gagner, alors alléger les vélos aussi avec du carbone, se faire masser, avoir un médecin par équipe, être ravitaillé... Mais oui, c'est ça l'exploit. C'est crever en vrai. N'utiliser aucun dopant, aucun masseur, aucun médecin (ou un seul pour tout le monde), plus de ravitaillement (on leur refile un sac à dos avec des victuailles dedans), plus de chaussures et de casques profilés (des godillots, des bons et un chapeau de paille !), fini aussi les routes goudronnées, faut passer par les chemins de boue, de caillasse et de terre (on te fait tellement chier avec les pavés du Paris-Roubaix)... Là y aurait plus de triche. On serait dans la vraie compétition. Ce serait génial ! On verrait s'ils font les malins les dopés ! On verrait ! Et pendant ce temps, les journalistes qui eux, passent leurs journées dans des bagnoles ou sur des terrasses de café à se bourrer la gueule, à se prendre des putes à chaque étape (« je suis l'envoyé spécial de RTL sur le Tour, ça te dit de boire un petit verre ? »). Le dopage, c'est rien. Ils marchaient aux amphétamines, et à la caféine avant. Tu en avais même qui picolaient. Ils font ce qu'ils peuvent pour faire le spectacle, pour avoir une bonne place dans la COMPETITION.

On leur demande des « exploits », alors faisons ce que je viens de dire, et là, ce sera un exploit, mais il faudra accepter de voir des mecs crever sur le bord de la route... Ce qui est navrant là-dedans, c'est que cette compétition n'est que la représentation exacte de celle qui nous oblige à souffrir perpétuellement dans nos âmes. Elle se doit d'avoir les apparences de pureté et de propreté. On se bat dur pour donner une belle image de la compétition. Tout comme on s'acharne à essayer de nous montrer des guerres propres. Voilà ce qu'on essaie de faire. Pour vos âmes de tricheurs, de pauvres mecs de classe moyenne en mal de sensation, en mal de compétition, on vous vend des compétitions « propres », des guerres « propres », etc. Tout doit être clean pour vous. L'exploit doit être pur... Mais l'exploit aujourd'hui, c'est de dire que vous n'êtes tous qu'une bande de gros cons. »

Silence à table. Je m'en doutais. Ils n'auraient sans doute pas apprécié ça. Mais bon. C'était fait. Voilà, j'en ai fini avec le Tour de France, avec les collègues et « leur compétition sans tricherie », et leur « concurrence saine » qui me fait doucement gerber.

Andy Verol

Lieu du larcin : http://andy-verol.blogg.org



 

23/07/2007

J'ai lu Kafka sur le rivage de Haruki Murakami

Kafka Tamura, est un adolescent de quinze ans, qui fuit Tokyo et son père qu'il déteste, avec à ses trousses une prophétie oedipienne. Kafka ne se souvient ni de sa mère, ni de sa soeur qui sont partis quand il avait quatre ans...
Mr Nakata, est un vieil et brave homme, simple d'esprit depuis un étrange accident dans son enfance, qui sait parler avec les chats. Il est parfois chargé de retrouver ceux qui se sont perdus. Sur la piste d'une chatte nommée Sésame, il se retrouve entraîné dans une macabre aventure qui le dépasse et qui le forcera à prendre la route, lui qui n'avait jamais quitté son quartier. Suivant un appel impérieux, le voilà parti dans une quête dont il ignore tout. Il semble lui-même être l'origine d'étranges évènements tels que des pluies de poissons ou de sangsues. Sur son chemin il trouve un compagnon en la personne de Mr Hoshino, jeune chauffeur routier qui va tout laisser tomber pour suivre Mr Nakata dans cette invraisemblable odyssée...

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Ce que j'en pense :

Quand on se plonge dans Kafka sur le rivage il devient extrêmement difficile d’en sortir. Un peu comme de ces sommeils peuplés de rêves au petit matin. Entre road-movie fantastique et tragédie grecque au parfum de sushi, ce roman est tout simplement époustouflant. Onirique, lyrique, d’une étrange douceur, très humain. Un grand roman initiatique qui laisse le lecteur trouver par lui-même certaines des réponses. Entrecroisements de personnages au destin entremêlé, ce roman est aussi dense qu’une forêt, aussi riche qu’une bibliothèque et d’une simplicité déconcertante. La forêt, la bibliothèque : les deux pôles de l’histoire, le reste est dans la tête ou dans le ventre rythmé par la respiration lointaine et hypnotique de la mer. Kafka sur le rivage nous entraîne en ces lieux aux frontières fluctuantes entre vie et mort, rêve et réalité, dans notre propre labyrinthe intérieur, dans les tréfonds de l’âme humaine. Kafka sur le rivage…. Un stupéfiant chef d’œuvre.

22/07/2007

ressentir la beauté

Le monde était une bibliothèque et les pierres, les feuilles, l’herbe, les ruisseaux, les oiseaux et les animaux en étaient les livres qui partageaient, pareils à nous, les bienfaits et les tourments de la terre. Nous apprîmes ce que seul apprend celui qui étudie la nature : à ressentir la beauté.
Chief Luther Standing Bear, Teton Sioux
Lieu du larcin : Quelques heures, quelques hivers... Ed. Alternatives, 1998

le site charlatan

http://charlatans.info/bio.shtml

soyez rassuré, le monde est carré, la science s'occupe de tout, "donnez-nous une auto et la télévision et délivrez-nous de la liberté"

19/07/2007

mot de la fin

et
je baise
mes mots

Louis Savary in Mots de passe

Lieu du larcin : à la fin du recueil

14/07/2007

les chiennes égarées

J’habite un pays égaré. L’ivraie juste sous mes fenêtres. Il n’y a pas de corde à mon arc. Les cordes sont si tendues pour qui veut s’y pendre. Et juste entre mes doigts se plisse un paysage. Esquisse d’hymen-fourragère. Temps blafard. L’effroi seul altère mes déserts, ne garantit pas l’insolence des lianes. Le ciel, à tenir les étoiles, s’est fourvoyé dans les roseaux.
(…)
L’accordéon se charge de mes désirs nomades.
Et les loups fécondent les chiennes égarées.
Sylviane Werner in Scènes intérieures
Lieu du larcin : Revue Soleils & Cendre n°81

13/07/2007

plus besoin d'eux

Ce n'est pas par manque de mots
Mais par vanité de les dire
Que nous n'avons plus besoin d'eux
Pascal Perrot in Le don précieux de ton silence

Lieu du larcin : http://insurrectionpoetique.mabulle.com/

12/07/2007

Survie Info n° 22 Juillet 2007

Actualité
FRANCE-RWANDA (Archives de l’Elysée). Poursuivre sur le chemin de la vérité et de la justice. Communiqué de la Commission d’enquête citoyenne le 5 juillet 2007.
Le 3 février 2005, la Commission d’Enquête Citoyenne (CEC) présentait à la presse son rapport intitulé L’horreur qui nous prend au visage. L’Etat français et le génocide au Rwanda (Karthala), dans lequel sont contenus tous les éléments qu’elle a pu réunir durant plusieurs mois de recherches et cinq journées d’auditions de témoins et experts.
Ces éléments montraient la profondeur de l’implication des autorités françaises dans les événements du Rwanda de 1990 à 1994, et même au-delà de cette date en ce qui concerne le soutien à des membres éminents du régime génocidaire en déroute au Zaïre et dans de nombreux autres pays dont la France.
Lire la suite : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=972

FRANCE-CONGO. Sassou N’Guesso à l’Elysée : une « rupture tranquille » ? Communiqué de Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD) le 4 juillet 2007.
Après avoir reçu le dictateur gabonais Omar Bongo (au pouvoir depuis 1967) à la fin du mois de mai dernier, le président français Nicolas Sarkozy reçoit à l’Elysée, le jeudi 5 juillet, Denis Sassou Nguesso (dictateur du Congo-Brazzaville de 1979 à 1991 et depuis 1997). Loin de rompre comme il l’avait promis avec les réseaux de la Françafrique et de « mettre un terme » au « système de relations personnalisées », Nicolas Sarkozy insulte par cette réception les nombreuses victimes du criminel Sassou.
Lire la suite : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=971

BIENS MAL ACQUIS. Ouverture d’une enquête préliminaire. Communiqué de presse des associations Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD), le 19 juin 2007.
Le 27 mars dernier, les associations Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD) déposaient, auprès du Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de Paris, une plainte pour « recel de détournement de biens publics et complicité », portant sur l’acquisition en France de nombreux biens immobiliers de luxe par des personnalités africaines.
Après analyse du dossier, le Parquet de Paris a annoncé hier 18 juin l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Lire la suite : http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=967



A lire
Billets d'Afrique et d'ailleurs n° 160 (Juillet-Août 2007).
Edito : Le temps des barbares
On aimerait croire que la conférence dite du groupe de contact sur le Darfour, réunie à Paris par Nicolas Sarkozy, constitue une avancée sur le chemin de la paix au Soudan. Rien n’est moins sûr. On a assisté plutôt à une gesticulation de matamores : on va voir ce qu’on va voir ! Elle a commencé par une grosse bévue. Les actes manqués sont les plus éloquents. L’Union Africaine a appris l’existence de cette réunion par la presse et l’a donc boycottée. Comme d’habitude les Africains sont ceux qu’on ne consulte pas quand il s’agit de leur propre sort.
Lire la suite : http://www.billetsdafrique.info/

Ce mois-ci dans Billets d'Afrique :
- FRANCE RWANDA Des questions qui s’imposent
- RD-CONGO Situation explosive au Kivu. Décryptage
- DARFOUR Le silence tue
- GABON Bongo persécuté
- COTE D’IVOIRE Quel bilan ?
- AFFAIRE BORREL Les pieds dans le tapis djiboutien
- CONGO BRAZZA Le banquet des guignols
- NIGER La rébellion est de retour
- COMORES La nouvelle crise séparatiste
…..
Abonnez-vous à Billets d’Afrique : http://www.billetsdafrique.info/+Comment-je-m-abonne+.html

A voir
Thomas Sankara, l'homme intègre, documentaire de Robin Shuffield, France, 86 min (2006)
Thomas Sankara, président du Burkina Faso de 1983 à 1987, arrive au pouvoir à l'âge de 34 ans. Il décide de donner un sérieux coup de balai dans son pays. Symbole : la Haute-Volta devint Burkina Faso, « le pays des hommes intègres ».
Au travers d’images d’archives, de témoignages de parents, d’amis, de collaborateurs et d’hommes politiques de l’époque, ce film trace le portrait d’un homme surnommé le « Che Africain » et dont l'aura reste vive encore sur tout le continent.

Congo Na Bisso, la vieille d'une démocratie, documentaire de Chuck de Liedekerke et Yannick Muller, 52 min (2007).
Dans ce film, les réalisateurs nous invitent à un grand voyage, à la découverte de l'histoire du Zaïre d'hier et du Congo d'aujourd'hui, à la rencontre d'un peuple et de ses dirigeants. Congo Na Biso donne ainsi la parole aux principaux chefs politiques, au représentant de l’ONU en RDC, à un ancien commandant des Forces Armées Zaïroises, aux orateurs du Palu, un parlement de rue à Kinshasa mais aussi aux enfants soldats… autant de témoignages qui révèlent, avec force et émotion, le fossé immense qui sépare les dirigeants, ces frères ennemis d'hier se partageant le pouvoir aujourd'hui, et le peuple rêvant à un avenir de paix et de démocratie.


Agenda
Festival Africajarc. Conférence « Le combat de Mongo Beti » le 29 juillet à Cajarc
Dans le cadre de la 9ème édition du festival Africajarc, du 26 au 29 juillet 2007
Le vendredi 29 juillet à 14h30 à Cajarc, place Parc du logement foyer « La cascade », près de la Salle des Fêtes ou au "Grin" littéraire, avec Odile Biyidi-Awala, président de l’association Survie, et le groupe local Survie Midi Pyrénées (http://survie31.over-blog.com/)
Programme complet du festival : http://www.africajarc.com/



elf, la pompe Afrique, (lecture d'un procès), spectacle de/par Nicolas Lambert, le dimanche 5 août à Vaour (81) à 20h
Dans le cadre du festival « L’été de Vaour » et avec Survie Midi-Pyrénées.
Renseignements : http://www.etedevaour.org/ et http://survie31.over-blog.com/


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08/07/2007

Djamel Mazouz, le coucou

Flagrant délit de plagiat pour Djamel Mazouz, publié dans le dernier numéro de la revue. Je viens effectivement de découvrir, ayant été prévenue par d'autres sources, que ce Djamel a plagié au moins deux auteurs et publie leur textes sous son nom sur de nombreux sites du web ainsi que dans des revues. Je me dois donc de rétablir la vérité, du moins celle que je sais, ainsi en cherchant sur le net j'ai découvert que les textes "Un goût de violon" et "Il est des jours" sont des extraits de textes de Franck Nicolas http://franckreveur.canalblog.com/ et je publie ci dessous sa Lettre à mon plagiaire. Il reste deux textes dans la revue Immigré, mon frère et Une gare la nuit... dont je ne connais pas encore le ou les véritables auteurs. On trouve ces textes sur pas mal de sites sous le nom de Djamel Mazouz...

C'est la première fois que la revue publie un faux poète, espérons que cela lui donne au moins envie de s'y mettre pour de bon...

*** 

Lettre ouverte à mon plagiaire.
Monsieur Djamel Mazouz,

On vient de m’apprendre que vous appréciez énormément mes textes.  Passé le premier moment de surprise, je me suis senti envahi par une grande satisfaction. Et votre choix de vous en servir me touche beaucoup. Et j’irai jusqu’à dire que vous avez bon goût. J’espère qu’ils vous apporteront la gloire et la reconnaissance que je ne cherche pas.
Nous sommes tous un peu plagiaires, nous écrivons à partir d’affinités. Rares sont ceux qui inventent une langue.
A travers vous je participe à des concours, je suis fêté, apprécié. C’est un peu un échange de lumière, je vous donne la mienne, vous me donnez la votre. Pour être plus précis, vous voler la mienne, et ne me donnait rien retour. C’est injuste. Mais vous me direz que la vie est une longue injustice, et que c’est, ce qui la rend vivable.
J’en profite pour vous dire de faire attention, mon écriture est certes merveilleuse, mais je suis affublé d’une affreuse et déplorable dyslexie, et malgré les correcteurs d’orthographe, il reste de nombreuses coquilles dans mes textes, pensez à les relire, et à corriger ces fautes qui gâchent le plaisir du lecteur exigeant, ce qui pourrait venir ternir notre célébrité commune. Vous pourriez ainsi ajouter une sorte de perfection à notre œuvre collective.
Au-delà de ça, vous me faites toucher du doigt quelque chose qui m’avait échappé. Avec la généralisation des blogs, l’écriture appartient de moins en moins à son auteur. N’en déplaise aux égos des auteurs, les textes sont voués à n’appartenir à personne, hormis au lecteur, l’espace d’un instant. Et la réussite d’un texte, sera sa lente métamorphose, lorsqu’il passera de main en main, d’œil en œil. Je ne suis pas capable de dire si cela est un mieux, mais c’est inéluctable. La rançon du progrès en quelque sorte.
Il y a quand même un truc qu’il faut que je vous dise, écrire pour moi est acte nécessaire et douloureux, les textes que vous prenez ne sont que le reste de cette nécessité et de cette douleur. Le reste. L’écume. Ils sont issus d’une intimité au travail. En les prenant ainsi, sans crier gare, vous me laissez porter seul cette douleur. C’est un peu comme si vous me la renvoyer dans la figure. Mais ce sont sans doute des considérations dont vous n’avez que faire.
Ce n’est pas la première fois que m’arrive ce genre d’aventure. La première fois j’ai ressenti e cela comme une infraction. Et la personne qui avait pris et dénaturé mon texte, m’en a profondément voulu de lui avoir fait remarquer ma désapprobation. La deuxième fois était plus innocente, et puis la chapardeuse avait de si belles fesses que je me suis senti flatté et honoré par son emprunt, comme quoi il suffit de peu. La troisième, c’est vous Monsieur Djamel Mazouz. Je commence à être rôdé. Mais je doute que vos fesses me fassent de l’effet. C’est dommage, j’en conviens. Pourquoi voler ce qui est offert ?
Pour être plus sérieux, si vous me lisez, vous devez savoir ce que je pense de l’écriture, vous devez savoir que c’est l’acte le plus vain qu’il soit, et parce qu’il est vain, il en devient grand, merveilleux. Ce qui est important dans l’écriture, c’est d’abord user sa vie dans un acte inutile, presque puéril, et c’est être à l’endroit du frottement de cette vie et de la mort qui s’approche.
Je vais vous dire un secret. Un texte ne vaut rien en lui-même, il ne tient que par des fils invisibles qui le relient. Je suis passé voir « vos productions ». Toutes ne sont pas de moi. Et vous voyez, il n’y avait pas ces fils invisibles qui relient les textes entre eux. C’est comme s’ils avaient perdu leur sang. De la viande blanche. Et j’en fus triste.
Alors Monsieur Djamel… au point ou nous en sommes je crois qu’on peut se tutoyer. Djamel, tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas te mettre au travail. Tu va arrêter de pomper tout ce que tu trouves. Tu es quelqu’un de sensible, comme tu le dis, alors tu vas prendre ton stylo et t’assoir. Et ne plus bouger. Et mettre ce que tu as à mettre sur le papier. Qu’importe si c’est beau ou pas, qu’importe si tes mots ne trouvent pas grâce à tes yeux. Sache que c’est un bon signe, l’insatisfaction. Tu peux t’appuyer sur elle. Elle guidera tes pas. Il est temps que tu existes par toi-même, tu te le dois à toi. Si tu veux je serais ton premier lecteur, et je t’aiderai autant que je le pourrais. Fais-toi confiance, consens à ton imperfection. Ose être ce que tu dois être. Même si c’est douloureux, surtout si c’est douloureux. N’attend rien des autres. Donne-toi à tes mots, à leurs couleurs, à leurs musiques. Respire avec ta bouche, avec ton air à toi. Soit le vivant de ta vie. On n’écrit pas pour le plaisir d’être lu. On écrit, parce qu’on mourrait à petit feu si on ne le faisait pas. Accepte de ressusciter. Donne une chance à ta vie. Que t’apportent tes mots volés ? Rien, hormis une tristesse supplémentaire. Tu vaux mieux que cela, j’en suis sûr. Ecris. Et si ça te fait mal, c’est que tu es sur la bonne voie. Ecris sur tout, sur rien. Le rien est un bon exercice. Ecrire lorsqu’on est déserté de tout. Ecrire c’est se dénuder, c’est s’appauvrir, ce n’est pas dépouiller l’autre.
Ecrire c’est avaler des silences et les transformer en chants.
Car dans l’écriture tu seras seul. Certains soir tu en pleureras, même. Mais tu verras, les mots, tes mots arriverons à éclairer l’ombre que tu mâches sans relâche.
Ecris dans ta pauvreté, tu ne sais pas encore qu’elle richesse elle peut contenir.
L’écriture et l’amour c’est la même chose. Tu vois un peu à coté de quoi tu passes ?
Donne, offre, arrache toi, ne t’occupe pas de la brillance du résultat, pourvu que chaque mot ai traversé ton corps de part en part. Pourvu qu’après l’écriture tu sois hagard et pantelant.
Tu devras rester de longues heures à méditer, en face du vide de la page, ne compte pas sur les muses, ne compte que sur toi. C’est lorsque l’inspiration t’échappe que l’écriture est la plus belle, c’est quand elle se refuse, que l’œuvre se bâtie. Il faut alors aller la prendre dans tes propres chairs. Et si tu doute, c’est que tu es en progrès. Chaque jour oblige-toi. Taille dans tes faiblesses, dans ta lâcheté. Confronte-toi.
Et surtout consens. Le consentement, est ce mouvement de l’âme qui nous fait sortir de nous-mêmes. Tu apprendras que tes pays intérieurs sont hors de toi. Tu verras, qu’à ta table d’écriture, tu feras le plus mystérieux des voyages. Assis, à ta table d’écriture tu visiteras les constellations les plus éloignées, les abîmes les plus profonds, les sommets les plus hauts.
Et surtout ne cherche pas la gloire, ni la reconnaissance. Applique-toi à contenir ton égo. Oublie-le si peux. Le poète reconnu est un poète perdu.
Préfère l’ombre et les angles, les seuls endroits où le soleil est regardable.
Voilà, Djamel ce que je peux te dire. Je pourrais, bien sûr développer à l’infini, mais l’essentiel est là. Mets-toi au travail. Ecris depuis ta solitude et ton ennui, invente des pays et des saisons. Prends ta charrue et avance. Creuse. Tire sur le soc de la langue, retourne les sillons des mots, arrache tes buissons, tes racines coupées, enlève les pierres qui te font trébucher. Trouve le sens de ta parole. Fait pénétrer ta voix dans le souffle épuisé de ta parole. Parle, fais-toi surprendre par le son de ta propre voix. Même si c’est un cri. Surtout si c’est un cri. Une amie te dirait : soit fragile, jamais faible. Tremble, mais ne recul pas.
Voilà Djamel, il faut maintenant que tu entres dans la poésie comme on s’engage sur un chemin. C’est le crépuscule, on ne sait pas où ce chemin mène. On sent en soi comme un effondrement. Alors on sait que l’heure est venue de se mettre en route.
Alors, bonne route Djamel.
Franck NICOLAS.