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06/12/2006

L'ENRÔLEUSE de Christian SAINT-PAUL (335° Encres Vives).

Vient de paraître

À commander à :
Encres Vives 2 allée des Allobroges 31770 COLOMIERS       
6,10€
 

L'image de la femme, poursuivie sur ses pistes fascinantes, saisie en ses parades pathétiques, continue de hanter le parcours poétique de Christian Saint-Paul. "L'Essaimeuse" la présentait naguère, "pétrie de volupté", mais aussi hasardée, téméraire, victime, au terme de l'épreuve sans fin qu'elle y faisait de son désir. Aujourd'hui, avec L'Enrôleuse" (Encres Vives n° 335), Christian Saint-Paul accentue l'âpreté de la quête érotique. Si la femme guette "la promesse d'une flamme plus haute qui pourrait monter le long de son échine", l'homme rallume sans fin "la torche incendiaire/d'une simple caresse".
Car il s'agit de se vouer à la femme, corps et âme, de la connaître par la "texture langoureuse" de sa chair, pour, désarmé par sa grâce, se laisser terrasser par ses fatalités.
Ce pacte sensuel, dévorant, de l'homme et de la femme, ou plutôt de la Femme et des hommes, conduit à une amertume telle que la quintessence de la félicité se trouve menacée de toutes parts.
Comment les hommes en détresse, "martelés de mythes" par la Femme et déterminés à "tuer le futur", sauveraient-ils du dérisoire la conquête inépuisable de la beauté ?
Comment éviteraient-ils le vertige d'une autodestruction qui va jusqu'à l'âme en faisant jaillir "les escarbilles de leur conscience" ?
Tout est-il faux dans cette "allégresse mouvante et chaude" ? Qui, de l'homme ou de la femme, se trouve finalement vaincu par la lassitude de la beauté ? Et qui possède, encore ici, la clé de cette "parade sauvage" (Arthur Rimbaud) ?

                                                  Gilles LADES

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04/12/2006

Mexique : Le mouvement d’Oaxaca devient « gouvernement alternatif »

La chute des barricades ne freine pas le mouvement social d’Oaxaca. Sans arrêter de réclamer le départ du gouverneur corrompu Ulises Ruiz, les « communards » mexicains se concentrent sur leur expérience autogestionnaire.

par Christophe Koessler
« Oaxaca, c’est moi. Nous sommes tous Oaxaca. » Le slogan qui retentit chaque jour dans les rues des villes de Mexico et de Oaxaca symbolise l’espoir que soulève aujourd’hui, dans tout le pays, la lutte des 300 organisations sociales, communautés indigènes et syndicats de cet Etat du Sud du Mexique pour la démocratie et la satisfaction des besoins de la population. Après 184 jours de conflit, 22 morts, 34 disparus, et plus de 104 détentions illégales, le mouvement social, réuni au sein de l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO), continue à tenir tête pacifiquement au gouvernement local du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), au pouvoir depuis plus de septante ans.
Répression et prédation
Quotidiennement, des milliers de personnes défilent dans les rues, exigeant la démission du gouverneur Ulises Ruiz, ainsi que le repli de la police fédérale, qui occupe depuis fin octobre la place centrale de la ville, après avoir balayé les centaines de barricades dressées par les insurgés. Si des voyageurs s’aventurent à nouveau dans la très touristique ville d’Oaxaca dans ce climat surréaliste, un graffiti tout récent en anglais vient les mettre en garde : « Touristes ! La ville est fermée momentanément, et sera réouverte dès que nous obtiendrons justice.  »
La semaine passée, à la suite de trois jours de débats exténuants, un millier de délégués de l’APPO ont formellement constitué l’organisation du mouvement, adopté ses statuts et élu ses 230 membres, tous sur pied d’égalité. A la satisfaction générale : « Il y avait de grands risques que le mouvement se divise ou que soit adoptée une structure très verticale, car ce sont deux spécialités de la gauche traditionnelle  », assure Gustavo Esteva, chercheur et directeur de l’Université de la terre, à Oaxaca.
Or rien de tout cela. C’est à travers 23 commissions de travail thématiques que les délégués vont organiser la résistance civile et coordonner leur appui aux communautés locales, sans comité central.
A court terme, l’objectif de l’APPO est de pousser à la démission le gouverneur Ulises Ruiz, qui cristallise à lui seul le mécontentement populaire. Arrivé au pouvoir par la fraude en décembre 2004, le cacique du PRI a immédiatement réprimé toute contestation. Avant même le début des grandes mobilisations de mai 2006, les organisations locales de défense des droits humains dénombraient déjà 32 assassinats commis par les autorités locales et les groupes paramilitaires.
Un autoritarisme qui a fait l’unité contre lui - alors que les groupements étaient très dispersés jusqu’alors - surtout après la dure répression qui s’est abattue le 14 juin sur les instituteurs, alors en grève pour une simple augmentation salariale. « Les puissants ont cru que la violence pouvait résoudre le conflit. En réalité, ils n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu », explique Rodolfo Rosas Zarate, jeune sociologue, militant du Comité de défense des droits du peuple.
Le pouvoir par le bas
Loin de répondre aux besoins criants en eau, santé et éducation des populations marginalisées, Ulises Ruiz s’est lancé dans de grands travaux de rénovation des places principales de la Ville de Oaxaca. « Il a détruit les places de la ville pour attirer des fonds de l’Etat fédéral, sans aucun égard pour le patrimoine national. Remplacer la pierre verte d’Antequera de nos régions par des dalles de béton est une absurdité, tout comme l’abattage d’arbres centenaires  », s’emporte M. Esteva. Une pratique qui avait pour but de détourner une grande partie de cet argent pour les besoins de son parti et de son entourage, assurent les militants.
L’outrance avec lequel le régime local poursuit les pratiques classiques de prédation, de népotisme et de corruption a encouragé le mouvement à se lancer dans un processus de changement radical du politique. « Nous voulons construire un pouvoir qui va peu à peu détruire de lui-même le pouvoir existant  », explique Soledad Ortiz Vázquez, déléguée élue de l’APPO. D’où le nom du nouvel organe constitutif de l’organisation : le « Conseil étatique » (Consejo estatal), qui vise non seulement à faire tomber les caciques actuels, mais aussi à assumer actuellement des fonctions dévolues à l’Etat. Au plus fort du conflit, par exemple, l’APPO se chargeait de sanctionner les délits de droit commun, le plus généralement par l’assignation des coupables à des travaux d’utilité publique. Aujourd’hui, le Conseil veut aussi répondre de lui-même aux besoins les plus pressants de la population. Il a ainsi constitué une commission de sécurité sociale, une autre de développement communautaire et rural, ou encore de santé publique. « Il s’agit d’un gouvernement parallèle, et ces commissions sont nos départements  », explique fièrement Mme Ortiz. « A long terme, nous l’installerons au palais du gouvernement.  »
Valeurs indigènes
Les valeurs du Conseil s’inspirent en grande partie des pratiques politiques des communautés indigènes : « L’APPO a fait un grand pas dans notre direction en adoptant les principes de communauté et d’autonomie comme premiers principes de l’organisation  », s’enthousiasme Adelfo Regino, président de l’Organisation des peuples Mixes. Si les nations autochtones n’ont pas été suffisamment intégrées à l’APPO à ses débuts, le mouvement s’est toutefois fortement inspiré des us et coutumes indigènes : l’organisation en Assemblée, où toutes les décisions importantes sont prises, le tequio, travail collectif non rémunéré et obligatoire, et la guelaguetza, solidarité ou aide désintéressée entre les membres d’une communauté.
Mais la déclaration de principe du nouveau Conseil va encore plus loin : elle stipule qu’aucun des 230 membres ne pourra être réélu à l’issue d’une période de un à deux ans, intègre le principe de l’égalité des genres et fait sienne la consigne des zapatistes du Chiapas : « Ordonner en obéissant  » (mandar obedeciendo).
Au-delà, c’est à une véritable transformation économique et sociale qu’en appelle l’APPO, en se prononçant pour l’avènement d’un monde non capitaliste et non impérialiste, sur une base démocratique.
Pour l’heure, les esprits sont à la mobilisation. Après cinq mois de conflit et une situation d’ingouvernabilité de fait dans la ville d’Oaxaca, le gouverneur s’obstine toujours. Cette semaine, l’APPO a d’ores et déjà prévu d’occuper le Palais du gouvernement, d’ériger des barricades symboliques devant les bureaux de l’Etat pour dissuader les fonctionnaires de se rendre à leur travail, et de bloquer des routes régionales.
L’organisation participe aussi, depuis hier, à une grève nationale lancée par le mouvement zapatiste et se joindra aux protestations massives contre l’entrée officielle à la présidence du pays de Felipe Calderon le 1er décembre. Son élection a également été entachée de fraudes. Inspirées par l’Assemblée d’Oaxaca, 25 organisations sociales du Chiapas ont fondé, le 11 novembre dernier, une APPCH. Une assemblée populaire de Mexico devait être constituée ce week-end. Le mouvement d’Oaxaca sera-t-il le déclencheur d’un changement radical pour l’ensemble du pays ?

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Les femmes s’emparent de la télévision d’état
« Nous étions 20 000 », raconte Soledad Ortiz Vázquez, déléguée de l’APPO. « Nous avions décidé de convoquer une manifestation le 1er août pour rendre plus visible notre force. Car depuis le début de la résistance, nous avons joué un rôle fondamental au sein du mouvement.  » Casseroles à la main, « en hommage aux femmes chiliennes  », les femmes défilent au centre-ville et « ferment » un hôtel qui jouait le rôle de Chambre des députés (le Parlement ayant été occupé depuis longtemps par les insurgés). Spontanément, arrivées au Zocalo (la place centrale), elles décident de demander un espace d’antenne à la chaîne de télévision publique Canal 9, pour exprimer leurs revendications. Devant le refus de la direction, celles-ci décident tout simplement de... « prendre » la télévision. Pendant deux mois, les femmes se chargeront de gérer ce qui devient la chaîne de l’APPO, malgré leurs faibles connaissances techniques, les hommes étant appelés pour protéger les antennes de diffusion situées sur les collines alentours. L’aventure se termine avec l’entrée en force de groupes paramilitaires lourdement armés à 4 h du matin, à la fin septembre. Qu’à cela ne tienne. A 6 h, elles décident d’occuper les douze radios commerciales et étatiques, qu’elles garderont plus d’un mois.
Désormais, il faudra compter avec la Coordination des femmes de Oaxaca du 1er août pour promouvoir la place des femmes aux postes à responsabilité. Car, sur les 230 membres du Conseil étatique de l’APPO, seules vingt-cinq sont des femmes : « Peu de femmes ont pu participer aux congrès. Les leaders de communautés sont en général des hommes. Nous devons construire l’égalité peu à peu, ce sera un travail intense. Nous avons rendu visible notre rôle. Les hommes se sentent plus sûrs avec nous », assure Mme Ortiz Vázquez.

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Trois questions à Gustavo Esteva, de l’Université de la Terre
Gustavo Esteva a créé, il y a quatre ans, l’Université de la Terre, destinée aux jeunes des communautés indigènes. Celles-ci ont pour la plupart chassé l’école publique de leurs terres, car perçue comme un instrument de domination.
Vous analysez le mouvement oaxaqueño comme la convergence de trois luttes démocratiques. Lesquelles ?
Ce qui se construit à Oaxaca anticipe notre futur et est porteur d’énormément d’espoir. Le mouvement a réuni d’abord ceux qui souhaitent renforcer la démocratie formelle, dont les faiblesses sont bien connues à Oaxaca. Les gens sont fatigués des manipulations et des fraudes et ceux qui ont confiance dans le système électoral veulent qu’il soit propre et efficace. D’autres insistent davantage sur la démocratie participative, par le biais d’initiatives populaires, de référendums, de plébiscites, de budgets participatifs, et la possibilité de révoquer les élus. Enfin, de manière surprenante, un très grand nombre de groupements souhaitent étendre la démocratie autonome ou radicale, comprise comme l’exercice direct du pouvoir par les gens eux-mêmes. Dans l’Etat d’Oaxaca, quatre municipalités sur cinq ont leur propre forme de gouvernement, sans passer par l’intermédiaire des partis. Mais, bien que leur autonomie, leur droit de se régir eux-mêmes par us et coutumes leur a été reconnu légalement en 1995, elles continuent à être l’objet de harcèlement de la part des autorités. Les partisans de la démocratie radicale souhaitent qu’avec le temps, ces municipalités se coordonnent jusqu’à constituer une forme de gouvernement à l’échelle de l’Etat.
La tradition autochtone semble rejoindre ici l’idéal anarchiste. Qu’en pensez-vous ?
L’anarchie est associée à l’idée qu’il n’y a pas de gouvernement. Les gens d’ici veulent se gouverner eux-mêmes, avoir un gouvernement constitué d’eux-mêmes. Il y a un respect de l’autorité, à partir du moment où elle respecte le principe zapatiste d’« ordonner en obéissant ». L’APPO s’est aussi abstenue de chercher à prendre le pouvoir. Plutôt que de grimper sur les chaises vides de ceux qui ont abusé du pouvoir, les organisations sociales tentent de reconstruire la société depuis le bas et de créer un nouveau type de relations sociales. Comme disent les zapatistes : changer le monde est très difficile, si ce n’est impossible. Une attitude plus pragmatique est la construction d’un monde nouveau.
Cette construction peut-elle se faire sans violence ?
Pour Gandhi, la non violence était la plus grande vertu et la lâcheté le pire de vices. Il ajoutait que la non violence était réservée aux forts, tandis que les faibles n’avaient d’autre choix que d’utiliser la violence. Mais il est difficile d’expliquer aux jeunes de Oaxaca qu’en réalité ce sont eux les forts. Je suis étonné que l’on y soit arrivé. Très franchement, je craignais un bain de sang quand la police fédérale est entrée en ville. Nous avons fait un énorme effort pour que cela n’arrive pas. Beaucoup ont montré l’exemple en se couchant devant les blindés et, surtout, en montrant qu’ils n’avaient pas peur.

Source : Le Courrier (www.lecourrier.ch), 21 novembre 2006.
RISAL - Réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique latine http://risal.collectifs.net/

Pas touche à mon numéro de Sécu

Jamais les outils informatiques n’ont atteint une telle puissance et cependant jamais le gouvernement n’a été aussi désinvolte et irrespectueux de la vie privée des citoyens. Aujourd’hui, il propose au Parlement d’autoriser l’interconnexion de tous les fichiers sociaux au moyen du numéro de Sécurité Sociale (NIR) ; tandis qu’un amendement est déposé pour utiliser ce même numéro pour toutes les connections au Dossier médical personnel (DMP) des 60 millions de personnes concernées.
Le numéro de Sécurité sociale est un numéro qui associe à chaque chiffre une information qui renseigne sur son titulaire. Pour éviter qu’il ne soit dangereux en terme de liberté, son usage a été très fortement limité par la loi.
Retrouver ce numéro signifiant dans de multiples fichiers serait la dernière étape avant l’interconnexion des fichiers. Est-il acceptable qu’un même identifiant soit utilisé à la fois pour la gestion du droit à la sécurité sociale comme aujourd’hui, et également demain pour croiser nos fichiers sociaux et accéder à notre DMP, et comme certains l’ont déjà demandé pour identifier notre dossier fiscal, voire notre dossier chez l’assureur ? Peut-on considérer que le droit à une vie privée serait aussi bien préservé avec de telles extensions ? Évidemment, non.
Aucun argument technique pour étendre l’usage du NIR n’est pertinent. Aujourd’hui comme depuis trente ans, ces arguments techniques ont toujours été utilisés pour légitimer l’objectif politique de pouvoir interconnecter des fichiers concernant une même personne. Tous ces arguments ont maintes fois été écartés par les démocrates, notamment dans des débats à l’Assemblée nationale.
Une nouvelle fois, avec une forte détermination du gouvernement, le dossier revient sur le tapis de l’Assemblée et c’est la CNIL qui se verrait confier la décision de l’usage de ce numéro pour accéder et au DMP et à notre dossier médical à l’hôpital ou chez le médecin traitant. La CNIL a toujours été fermement opposée à l’usage de ce numéro, mais des voix y compris en son sein semblent s’élever pour accepter de modifier cette doctrine.
Une extension de l’usage du NIR porterait un coup décisif au respect de la sphère privée protégée par la non connexion des fichiers. Nous exigeons que cette garantie des libertés individuelles demeure encore et toujours au premier plan des préoccupations de l’État.
Ceci est donc un appel solennel adressé à la CNIL et à toute personne qui disposerait d’un pouvoir pour les décisions dans ce domaine à ne pas autoriser l’extension de l’usage du NIR, et ce dès aujourd’hui dans le cadre du Dossier médical personnel, afin de préserver les droits et libertés des citoyens. On ne doit pas jouer à l’apprenti sorcier avec nos vies privées.
Appel à l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) e
t de DELIS (Droits Et Libertés face à l’Informatisation de la Société).

Voir et signer l’appel
http://www.pastouchenumerosecu.org/petitions/

17:54 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

J'ai lu Barrio Flores de Philippe Claudel

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Ce livre aux allures de fable s’attache à de pittoresques personnages qui font battre le cœur du Barrio Flores, bidonville à l’improbable géographie. « Petite musique », espiègle gamin des rues, sert ainsi de trait d’union entre les différents habitants du quartier, jamais à court d’idées pour égayer le quotidien... « Traduit de l’imaginaire » par Philippe Claudel, ce roman est enrichi d’un cahier photographique de Jean-Michel Marchetti.

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la Dragonne, 2000, 100 pages ISBN : 2-913-465-09-9


 
Mon avis : Barrio Flores est comme l'indique son sous-titre, une "petite chronique des oubliés". Barrio Flores aux relents d'Amérique latine, évoque un de ces innombrables bidonvilles, et les oubliés qui y vivent, y survivent. " j'avais dévalé la nuit. Le jour me prenait dans les parfums de fritures. Des ivrognes à l'angle d'un immeuble éboulé s'accrochaient à leur aube de tromperies et d'alcool de canne." Un gamin comme il en existe tant, enfant des rues d'autant plus vivants qu'ils cotoient la mort au quotidien, nous y promène comme une "petite musique", "Je marchais sur des trottoirs blancs comme des fesses d'agneaux", une comptine entêtante. J'ai été séduite, envoûtée par le chant des mots, la beauté de ce texte qui rend hommage aux exclus "dans le matin du quartier de tôles et de carton, dans le matin hésitant des chiens maigres et des loups de fortune". Un hommage à ceux dont l'existence n'est parfois qu'une brève étincelle "le battement de son coeur, si rapide, qui se précipitait de vivre en quelques mois une vie entière". Un texte poétique, vibrant et juste, qui résonne encore longtemps après lecture. " Elle a lampé à la bouteille un oubli aux couleurs de lune morte."

Cathy Garcia

 
 
Philippe Claudel est né en 1962. Écrivain et scénariste, il a publié une quinzaine de livres, salués tant par le public que par la critique. On lui doit notamment « Les âmes grises » (éd. Stock), roman couronné en 2003 par le Prix Renaudot.

DÉGRINGOLADE

une étoile est tombée
tout au fond de moi
ne la cherche pas
trop brûlante encore
 
l’amour est un accident
qui défigure au dedans
mais le cœur
est un leurre
 
il saigne
mais ne meurt pas
 
le cœur est un fauve
aux accrocs incisifs
une émotion
qui ne sait ni se taire
ni dire son nom
 
ça mord
à l’entrecuisse
 
des traces de toi
périmées
 
mon sexe abysse
une mâchoire
à langue coupée
noire mais surtout
 
exaltée à l’extrême
 
jonction
 

mots clés florilège 2

voici de nouveaux chemins qui ont amené les internautes sur ce blog :  

 

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bruit pet pleure rire

 

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machine dotée de pouvoir merveilleux

 

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30/11/2006

A l'ombre d'un soufi, Ahmadou Yacouba Sylla

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A l’ombre d’un soufi, Ahmadou Yacouba Sylla, Ed.Vallesse, 2006


Ce livre est le premier publié par la jeune maison d’édition ivoirienne, Vallesse, qu’il convient d’encourager. C’est également le premier ouvrage de l’auteur qui, comme le dit le préfacier (Paul Dakoury Tabley, évêque de Grand Bassam qui comme l’auteur a grandi à Gagnoa) n’a jamais eu l’intention d’être écrivain. Ayant pris la plume pour réagir dans la presse ivoirienne, dans des « Lettres ouvertes », celui-ci a été supplié d’écrire ou plutôt de témoigner pour les générations futures. Le titre suggère l’importance du soufisme dans la vie de l’auteur principalement sous les traits de son père Cheik Yacouba Sylla (né en 1906 au Mali et mort en Côte d’Ivoire en 1988).  Le premier chapitre est justement consacré à cet homme disciple du Cheikh Hamallah qui incarna en Afrique de l’ouest le Hamallisme, mouvement social, religieux et révolutionnaire dérivé de la Tijaniya et qui est, selon l’auteur, « une adaptation du soufisme à la culture africaine ». En 1930 la France coloniale fait arrêter Yacouba Sylla qui est déporté en Côte d’Ivoire à Sassandra. Libéré en 1938, il décida de s’installer à Gagnoa, ville où le convoi qui le transférait huit ans plus tôt à Sassandra fit escale. Dans la seconde partie, l’auteur, Yacouba Sylla fils (né en 1934) nous relate d’une façon sobre et sincère son vécu selon un parcours original : comment il fut contraint, par son père, d’arrêter l’école en classe de CM2 pour ce qu’il nomme « l’Ecole de l’Ignorance », ses séjours et rencontres en France, les relations de son père avec Houphouet-Boigny, sa propre « vie accidentelle en politique », surtout son idéal panafricain et hamalliste. Une quarantaine de photographies d’archives (sans doute personnelles) viennent compléter ces deux premières parties. Dans la troisième et dernière partie, intitulée « Douleur capitale », plus d’une trentaine de « lettres ouvertes » (la première publiée en août 1998 et la dernière le 28 juillet 2006) nous sont livrées dont un grand nombre a été adressé aux différents présidents ivoiriens ainsi qu’à des chefs politiques africains et français. On éprouve alors le bonheur de lire une parole africaine libre, affranchie de toute idéologie simplificatrice.

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17/11/2006

le claquement des fouets

divisez en dansant le claquement des fouets

Paul Eluard - 1922 - in Conseils d'Ami, tiré du recueil Les malheurs des immortels

Lieu du larcin : Les poèmes entretiennent l'amitié, la lettre de Benoist Magnat

Paul Eluard est mort le 18 novembre 1952

12/11/2006

Ecrivez à Bilqis Yakoob Rasool : femme, défenseure des droits humains.

« Ils ont commencé à s’en prendre aux filles en déchirant leurs vêtements. Les filles nues ont été violées devant toute une foule. Ils ont tué mon oncle maternel, ainsi que la soeur de mon père et son mari… Ils ont aussi tué mon bébé ». Bilqis Yakoob Rasool.

En mars 2002, Bilqis Yakoob Rasool était enceinte de cinq mois quand elle a été victime d’un viol collectif et a vu sa fille de trois ans tuée par des émeutiers. Elle a courageusement porté plainte, pour le viol et pour le massacre de 14 membres de sa famille. En janvier 2003, le dossier a été classé au motif qu’il n’était pas possible d’établir qui étaient les violeurs et les meurtriers, en dépit du fait qu’elle avait donné leurs noms précédemment. Une enquête menée ultérieurement par le Bureau central d’investigation a révélé que l’affaire avait été étouffée. En avril 2004, 12 personnes ont été arrêtées pour viol et meurtre. Par ailleurs, six policiers ont été inculpés. La Cour suprême a ordonné, en août, le renvoi de l’affaire devant un tribunal d’un autre État. Le procès n’est toujours pas terminé. La soif de justice de Bilqis Yakoob Rasool et son combat en faveur des droits humains ont permis à d’autres femmes d’avoir le courage de prendre la parole et de porter plainte contre leurs agresseurs : la Cour suprême a ordonné la réouverture de plus de 2000 cas au motif de négligence de la part de la police. Prenez votre stylo et encouragez Bilqis Yakoob Rasool dans son combat.

Consignes d’écriture : Écrivez des messages simples et personnalisés de type : « nous espérons que vous allez bien, ici nous pensons à vous et… ». Ne faites pas allusion à la situation politique du pays ou aux accusations portées contre les individus.

Adresse : Bilqis Yakoob Rasool c/o AI India C-161 4th floor Gautam Nagar (Behind Indian Oil Building/Gulmohar Commercial Complex) New Delhi 110 049 Inde


Dernière modification le : 10 novembre 2006


P.-S.
D’autres individus sont en danger ! Plus d’informations ? Envoyez un e-mail à individus@aibf.be

Source : http://www.amnestyinternational.be/doc/article9323.html

22:09 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Biélorussie. La violence domestique...

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

EUR 49/016/2006
« Il tenait l’enfant dans ses bras et me frappait. Vous savez, c’est vraiment terrifiant de voir les vêtements de son enfant couverts de sang, et lui qui riait et me disait : " Maintenant tu vas te mettre à genoux et me supplier de ne pas te tuer. » Yelena, victime de violences conjugales.
En Biélorussie, des milliers de femmes sont victimes de violence domestique. Elles ne bénéficient pas d’une protection juridique ni de services d’aide suffisants. C’est ce que révèle le nouveau rapport d’Amnesty International.
Selon les chiffres officiels obtenus en 2006 par l’organisation, en Biélorussie, près de 3 000 femmes ont été victimes de violences au sein de leur foyer en 2005. Ce chiffre est probablement bien en deçà de la réalité. La Biélorussie ne comptant aucun centre spécialisé dans l’accueil des victimes de violences conjugales, ces femmes n’ont nulle part où aller. Les trois centres d’aide d’urgence mis en place par l’État ne disposent pas des fonds requis et n’offrent pas aux victimes le soutien dont elles ont besoin. En outre, nombre d’organisations non gouvernementales (ONG), compétentes et désireuses de leur venir en aide, se heurtent aux restrictions que le gouvernement leur impose en termes d’action et de financement.
Le rapport que publie Amnesty International, Belarus : Domestic violence — more than a private scandal, met en lumière le formidable travail de membres d’ONG et du secteur public. Par ailleurs, le gouvernement biélorusse a reconnu le problème de la violence domestique et pris des mesures concrètes et législatives visant à y remédier. Mais elles demeurent insuffisantes.
« Malgré les mesures prises par les autorités, la Biélorussie ne remplit toujours pas ses obligations internationales en matière de protection des droits des femmes », a déclaré Heather McGill, responsable de la recherche sur la Biélorussie au sein d‘Amnesty International.
Dans le Code pénal, la violence domestique n’est pas encore définie ni érigée en infraction. Pourtant, un projet de loi sur la prévention et l‘élimination de ce fléau a été rédigé en 2002. Tout en se félicitant de ce texte, Amnesty International s’inquiète de certains articles, notamment de la clause relative au « comportement de la victime ». Susceptible de servir à accuser les femmes d’avoir provoqué les violences, elle pourrait compromettre l’obligation d’assurer leur protection qui incombe à l’État. L’organisation estime qu’il faut supprimer cette clause et définir la violence au foyer, tant dans le Code pénal qu’administratif, dans le droit fil de la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Les auteurs de violences conjugales continuent d’agir en toute impunité, car la majorité des victimes ne portent pas plainte auprès des services de police. Elles ont peur des représailles de leurs conjoints violents, peur d’être poursuivies pour d’autres infractions, peur d’humilier la famille, elles se croient responsables de cette violence, ont une piètre opinion d’elles-mêmes ou redoutent l’insécurité financière.
« L’absence de volonté politique dans la lutte contre la violence domestique, ainsi que la discrimination engendrée par les stéréotypes sexistes, privent les femmes de leurs droits fondamentaux. »
Dans son rapport, Amnesty International invite le gouvernement à sensibiliser davantage la population au problème de la violence familiale et à encourager les femmes à la dénoncer.
Le mari de Vera, Oleg, l’a régulièrement battue et étranglée par plaisir sexuel, pendant vingt-trois ans, jusqu’à ce qu’elle meure en 2005. Les voisins ont appelé la police à maintes reprises, mais Vera n’a pas porté plainte, par peur de son mari, ancien policier. Elle a été conduite quatre fois à l’hôpital après avoir été sauvagement battue ; son époux a soudoyé les policiers et le personnel soignant afin que ses crimes ne soient pas signalés. Vera a été retrouvée pendue. Le 26 mai 2006, Oleg a été inculpé d’avoir poussé sa femme au suicide. La famille de Vera est convaincue qu’elle a été assassinée et conteste l’accusation.
« Les femmes feront confiance à la justice si elles ont des raisons de croire qu’en engageant des poursuites elles pourront se soustraire elles et leurs enfants à toute violence. Lorsqu’une structure interministérielle coordonnée d’aide et de protection sera enfin mise en place, les femmes auront recours à la justice pénale, a déclaré Heather McGill.
À leur sortie de prison, les hommes recommencent bien souvent à frapper leurs conjointes. Dans le cadre d’un dispositif d’aide et de protection des femmes, il faut pouvoir les héberger dans des centres d’accueil et les reloger durablement, elles et leurs enfants, dans des logements abordables. »
Selon Amnesty International, il convient de protéger plus efficacement les victimes de violence domestique et de lutter contre l’impunité pour ces violences en Biélorussie. L’organisation exhorte le gouvernement biélorusse à s’acquitter de ses obligations au titre du droit international, notamment à : – protéger les femmes des violences qu’elles subissent au sein de leur foyer : toutes les victimes doivent bénéficier d’une pleine et entière réparation ; elles doivent être accueillies temporairement dans des centres et relogées durablement ; – mettre un terme à l’impunité : supprimer du projet de loi la clause relative au « comportement de la victime » et définir la violence domestique dans le Code pénal et le Code administratif en s’alignant sur la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes ; – sensibiliser davantage la population : le gouvernement doit mener des campagnes de sensibilisation afin que les victimes de violence au foyer ne soient plus mises à l’index et afin de les encourager à porter plainte auprès des services de police.
Voir : Belarus : Domestic violence — more than a private scandal (index AI : EUR 49/014/2006 ;

 

10/11/2006

L'ouest des HLM sans ailes

de Ludovic Kaspar


Ce recueil est composé des textes que j’ai pu écrire en septembre 2006. Il se décline en différents thèmes ne vous en déplaise.
Je remercie Éric Dejaeger pour sa lecture attentive.
L.K

Extrait :

Mémoire sauvée de Brautigan

Poussière de lecture 
 
Deux heures dans les étoiles, la Grande Ourse médite sur l’écran plat à l’horizon du souvenir. Le papier d’un livre imprimé en 1994 est déjà jaune en 2005. Déjà. Les couleurs ont des temps d’arrêt…celui-là est le jaune. Tournent les pages, tourne le temps peintre. Le temps peintre. Il m’a fallu onze ans pour apprendre à me servir de Brautigan. Le temps que ses phrases noires soient sur fond jaune. Cette nuit je me rappelle dans la fumée grise des cigarettes ce que peut devenir : 
 
Une carabine 22 long rifle… d’où sort une petite balle au ralenti de phrases légères et d’autant que je m’en souvienne, douces. Elle provient du canon des années à la dure – Dépression. La cible est au présent vingt ans plus tard. L’espace d’une génération. Cette petite balle sur les rayons des librairies. Discrète, secrète dans son parcours. 
 
Une balle de carabine tirée par un gosse pour dégommer des pommes. Elle révolutionna comme un boomerang autour d'un lac où pêchait une Amérique de petites gens timbrés. Balades sépia près d’un lac aux moustaches d'herbes et à l'Ouest du chapeau mis en ciel, un canapé sur la rive. Deux gros balourds affalés dessus devant l’écran du lac comme masse média, original. Ça l'a marqué le gosse devenu homme et sombre son ombre, son crépuscule d’homme sans âge marchant seul avec ses phrases porteuses, son petit vent témoin d'époque en mutation.
 
De nos jours les timbrés des années Eldoradodo dorment là là là... la panse capitalisée Budweiser, cerveaux en chips trop remâchés devant le lac des télés. Bétail. Cow-Bush. Liront-ils Mémoire sauvées du vent ? Sauveront-ils ce qu’il reste à sauver ? Ce livre, des mots, sont-ils destinés à sauver quoique ce soit ? Du vent. Le vent est il à sauver ? Je me garderai de toute réponse osant à peine poser des questions, risquer mon corps à la rencontre du vent. Je garde ces mémoires au fond de moi sans trop savoir qu’en faire. Comme on ne se défait pas de l’image d’une femme  aimée. Le vent d’une femme qu’on a aimé souffle parfois dans une rue et cela passe.
 
Petite balle vingt ans après atteint sa cible, têtue, comme les secondes amoncelées forment une vie… pour rencontrer la tempe de l’homme morcelé.
 
No pets sur la pelouse. On s’en fait du cinéma avec le tien, Richard Brautigan. Pendant que la Grande Ourse surplombe le monde où tu existes encore par milliers de pages à lire comme constellations à lire.

 

Le décapsuleur
 
 
Alors la capsule s’était barrée
Pliée par le vieux décapsuleur
 
Orgueil de ses mains
L’une serrant la bouteille
Comme s’il se paluchait
L’autre se prenant pour une déesse
 
C’était la vingtième victime
Qu’elles désarmaient, la paire
Sans trembler d’un index
Sans même en pointer un vers quoique ce fut
Calmement, avec une assurance infinie
En pros.
 
Le décapsuleur s’installa dans sa voiture
 
En partance pour les trous de l’Os en Gelée
 
Le sens unique
Sur l’autoroute déracinait
Ses mémoires par six mètres
Par dessous le goudron
 
Épanché sur son volant, décapoté, le vieux
Chuintant comme un vent virulent
Il intima — regard de braise éteinte —
À l’aube approchante :
 
De ‘suivre la ligne jaune’, ‘conduire droit’
Et ‘la boucler vite fait, vite’
 
Il y eut brutalement un désert impeccable
 
De mémoire de décapsuleur
On avait rarement vu telle solitude
Chez un décapsuleur
 
En bordure d’autoroute
Warnings poussés au noir
 
Dans les tranchées 
Cet asile de lune
 
On retrouva notre décapsuleur
En buée sur les vitres de sa  voiture
 
Un clochard de pissotière lui dessina
Une bite en traviole sur la tronche
— Il avait des dents d’aluminium —
 
Puis ajouta une paire de couilles barbues
Ça sniffait l’éthylisme
 
La buée se reforma
Quand la cloche souffla
Son drôle d’haleine sur les carreaux
Ce type avait du coeur
 
Assez pour transformer
Le décapsuleur en homme-capsule

Abruti sur son capot
 
Il se passa alors de commentaires
Sur la planète entière…
Pour couper court aux ragots :
 
Un homme décapsulé capsule !
 
— Il ressemble eau pour eau
Á une bouteille de Budweiser
Posée sur le capot d’une décapotable
Au loin les lumières de L’Os en Gelée
Clignotent à grand peine, il manque d’électricité
Sur cette aire de repos s’élevant
Le cri nu d’un gitan à la nuit —
 
Il allume un feu, le vieux
S’installe à genoux au beau milieu des flammes
Décrète qu’elles sont des femmes
Les plus Belles d’entre toutes
Celles qu’il aura aimées

ET se transformE en pluie
UNE averse de tous les diables.

 

© rollerpen 2006

 

Pour commander, adressez-vous à l'auteur : ludov78280(chez)yahoo.fr

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J'en appelle à toutes les langues

C'est une étrange sensation de se lire dans une autre langue, voire de ne même pas pouvoir s'y lire mais c'est très jouissif de pouvoir franchir ainsi des frontières. J'espère en franchir encore beaucoup d'autres, voire aider un peu à les dissoudre. Voici donc quelques-uns de mes délits

EN CATALAN

traduction par Joan Navarro (Barcelone, Espagne)
http://www.sapiens.ya.com/joan-navarro/alfa/alfa17/sumari...


EN ARABE

traduction par Mohamed Guseibat (Syrie)
http://www.jozoor.net/main/modules.php?name=News&file...

http://www.adbyat.com/modules.php?name=News&file=arti...

http://www.silvioum.com/det.asp?Show=132

http://www.doroob.com/?p=10185


traduction par Zeinab Kessaf et Silvia Khory (Liban)
http://www.jozoor.net/main/modules.php?name=News&file...



EN ANGLAIS

traduction par Le Merle (Vancouver, Canada)
http://mgversion2.free.fr/esect/es00h.htm

http://lapoesiequejaime.net/cathy_garcia.htm




 

06/11/2006

LES VOCABLES


medium_Armageddon.jpg
La dormance, son sein pur et glacé. Les cordes se contractent au long des giroflées gercées.
Les anatomies éclaboussent des estrapades, les chairs giclent des gibets.
Liquides, propriétés caractéristiques. Parlers blanchis.
Dans l’évidé des yeux, une convention : le repos, le trépas s’affichent comme couleurs.
Il faudra de la résolution pour régler les pendules sur l’inéluctable, codifier tous les cadrans sur le temps obligatoire.
Les affreux camelots qui ont cédé la nouvelle se frappent aux beffrois qui beuglent comme Cybèle.
Aux douze collisions se substitue le calme et sous les étoiles effarées, des guerriers sournois parviennent à nous guider dans un trouble d’escarbilles.
Le Cosmos a toussé. Il crache, s’asphyxie. La Terre s’étrangle d’élucubrations.
Au cœur des agitations, on entend claquer les faîtières du firmament, un bruit effrayant résonner dans les altitudes. Archanges hameçonnés, des séraphins frétillants se pressent sur la glèbe. S’écrasent.
Le toxique s’épand comme une empreinte souffre. Irradiations. Ire. 
L'ouvrage est grignoté, nous voici déroutés… Interpellez-vous !
Il fut des saisons où tout pivotait en harmonie, les averses étaient torrides, la verdure savoureuse. Nous râpions tous les ensorcellements...
Mais les époques des époques se sont consumées, il est maintenant la saison de rentrer sagement au sablier.

1993

De A comme asile à Z comme zoo

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Avant de m'endormir, octroyez moi mon baiser de cortisone que je puisse aller saluer les pachydermes aux défenses d'émeraudes.
 
Je volerai la Jaguar du Professeur Tournesol et j'aplatirai du kaki, en tenue panthère !
Je mettrai le feu à tous vos galons, messieurs ! A coups de couperet, j'en ferai du spaghetti meilleur qu'en Italie !
 
A moins que je ne préfère une mangue, comme un jour de Noël, car le large est opale depuis la fenêtre de mon pédicure...
 
C'est en toute quiétude que je ne fais nulle rature à ce texte savant.
 
J’étais déjà têtu dans l’utérus, malle à la dextre, à espérer n’importe quel joueur de yo-yo ou de balafon qui m'emporterait au Zaïre !

NOVEMBRE

medium_DAME_EN_NOIR.jpg

Novembre la nuit
Plus noire encore
Le gel se glisse
Même sous la peau
Soleil noyé de brume
Fumées glacées
Dont l'aube se parfume
En souvenir du passé
D'un bol de lait étincelant
Naissent crapauds
A mandibules
Gros vers
fluorescents
Tous les enfants
De la lune
La terre grasse s'empiffre
Au festin des choses mortes
Agrippés à nos portes
Les remords griffent
Et les arbres grelots
Versent des larmes
Mêlées de flammes
Que le vent froid disperse
Du tranchant de sa lame
Novembre !
Et dans la tiédeur du foyer
Des rythmes cubains
Font illusion
Du soleil
Novembre
Pour oublier
Pour oublier !
1998

05/11/2006

LA DAME EN NOIR DANS LE BOUDOIR

medium_BOUDOIR.jpg
L’ingénue hante les corridors, déambule en s'équarrissant sur les toiles ancestrales, séculaires croûtes de cruor desséché. Elle se troue les mains sur les clous des chambranles.
 
Sifflement de félidés à neuf queues.
 
L’ingénue ouvre grand la bouche, veut crier, hurler mais le sang dégorge en gros bouillons. Le vieux sang  répandu.
 
Elle pénètre, haletante, dans un étrange boudoir où le temps s’est vicié.
 
Sur un sofa fané, nonchalamment posés, des gants de soie grège à  fragrance de lys.
Près du guéridon, une dame vêtue de noir tient un fourreau serti de perles.
D’une main laiteuse, elle exhibe la fine lame et tranche !
 
Le gosier damné.
 
L’oiselle de nuit veut crier, hurler mais ne fait que cracher caillots, grumeaux denses et la main blanche de la dame en noir sans trembler, tranche la jugulaire à perpétuité. 
 
 

04/11/2006

Mots clés florilège

Comme vous le savez peut-être je peux savoir en cliquant dans les coulisses de votre blog préféré sur STATS quels sont les mots clés tapés par vous chers internautes qui vous conduisent ici même en cet antre de poétisation, et comme vous le constaterez dans cette rubrique aussi futile qu'inutile, oui, tous les chemins mènent à la poésie !

 

combien le calmar géant peux til faire de bébé
phrases bêtes
camion igloo alimentaire transportable
les morts les plus con.com
cherche bénévole pour faire l’amour
baiser par serpent
chatte extrême gratuit

 

cela vous étonne t-il si je vous dis que le plus souvent c'est le mot SEXE qui arrive en tête

alors que normalement il se situe un peu plus bas

    

logique enfantine

Tu sais comme ça s’appelle cet arbre ? Un glandeur.

Zorah, 3 ans et demi, en montrant une image du chêne de la fable de la Fontaine

Lieu du larcin : salon

 

NOUVEAUX DELITS, le numéro 20

Vient de paraître, voir :
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

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L’attentat pâtissier est un mode d’action thérapeutique idyllique contre les nuisances au pouvoir et les pète-sec puisque c’est un véritable esperanto rebelle, on est tout de suite compris dans le monde entier qui a été élevé avec Laurel et Hardy et Bugs Bunny ; puisque ça blesse réellement la cible visée mais uniquement dans son ego surdimensionné, ça ne fait bobo qu’à son amour-propre nombrilesque, ça ne met à mal que l’image derrière laquelle il se cache
Noël Godin
Georges Le Gloupier,
alias l’entarteur belge

CLOWNS SANS FRONTIERES a besoin de vous

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POUR PLUS D’INFOS :
http://www.clowns-sans-frontieres-france.org

POUR IMPRIMER LE BULLETIN DE SOUTIEN : cliquez sur
http://www.clowns-sans-frontieres-france.org/nousaider.html

Merci de diffuser largement ce message



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