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09/08/2013

La Parade de Srdjan Dragojevic (2013)

Ce film serbe drôle et terrible à la fois raconte l'histoire d'un groupe d'activistes homosexuels de Belgrade qui veut organiser une Gay Pride, malgré les menaces de groupes skinheads. Cette comédie se base sur des faits réels et a connu un grand succès dans les pays de l'ex-Yougoslavie. Il a reçu trois prix au festival de Berlin en 2012.

 

 

 

08/08/2013

Fukushima, des marins de l'US Navy contaminés 11.03.13

 

alors imaginez un peu pour les Japonais qui sont sur place....

 

LIRE AUSSI L'ARTICLE SUR L'EAU CONTAMINEE ACTUELLEMENT :

http://crefrance.ning.com/profiles/blogs/tepco-incomp-ten...

 

15:42 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Passant l’été de Jean-Baptiste Pedini

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Cheyne éditeur, 2012.

Prix de la vocation de la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet.

64 pages, 16 €.

 

 

Passant l’été peut faire penser à ces tableaux de front de mer, un peu rétros, avec cette lumière mélancolique d’un été qui semble toujours sur le point de finir. Des tableaux qui, à trop les regarder, finissent par nous rendre tristes sans qu’on sache pourquoi.

 

Il y a dans ce recueil la nostalgie du souvenir et en même temps son refus.

 

On ne raconte rien de l’enfance. (…) De ces jours qui nous doublent sur la ligne d’arrivée. (…) On ne raconte rien de cette nostalgie absurde. De ces pelures en vrac qui s’entassent n’importe où. Un peu plus loin, selon le sens du vent.

 

Il y a une sorte d’amertume vaguement nauséeuse et des points colorés qui jaillissent ci et là, mais toujours comme l’ombre d’un drame qui plane imperceptiblement. « Ce soir les rires roulent sur la plage. On les entend tomber des gorges avant de s’évanouir ». Même la chaleur estivale peut prendre des allures menaçantes. « Le soleil brille. Les rayons traversent la ville comme des rouleaux compresseurs. Ils sont lourds et opaques et quand ils happent les passants on ne voit plus rien après. » On sent comme un effort, une sorte de répétition, la mer ne coule pas de source, quelque chose quelque part a cassé, on ne sait trop quoi, mais toujours est-il que ce n’est pas un recueil joyeux, ni même malheureux d’ailleurs. C’est un étrange mélange de douceur aux couleurs un peu fanées et de violence toute contenue.

 

Mais il y a aussi une sorte de détachement, de regard pensant qui se regarde passer l’été, un regard affiné, dont l’acuité peut devenir douloureuse, « pour voir si les ressacs peinent eux aussi à se calmer ». Un regard qui peut se faire critique sur ces autres vacanciers par exemple, qui sont là, sur la plage « sans lever les yeux de leur viande. Sans écouter, siffler ou renifler. Sentir l’odeur iodée du vent. Sans être. » Et ces lieux, dont finalement le statut de vacancier nous empêche peut-être de profiter réellement. « C’est quand il commence à pleuvoir que la plage reprend des couleurs. On découvre que les corps en pillaient la matière. Ils n’en laissaient qu’un contour fait de boutiques de souvenirs et de résidence lasses. D’odeur de frites et de crèmes bon marché. »

 

Le lecteur qui plonge dans ce recueil en ramènera cependant un bon nombre de perles, qui ne perdront pas leur brillance, même exposées à l’air libre. Ainsi on y surprend le soleil qui « gratte à la fenêtre » et des « fantômes au cul nu » avec des « pelles en plastique ».

 

« On pousse la bienséance dans les orties. On crache dans la main tendue du matin. Et sur les oiseaux qui sifflotent. »

 

Jean-Baptiste Pedini distille une poésie toujours plus subtile, à partir de presque rien, en esthète doté d’une véritable profondeur, mais aussi d’un recul qui n’exclut pas l’humour, comme ces sages poètes chinois ou japonais qui ont gardé la fraîcheur malicieuse de l’enfance. On baigne dans ce qu’on peut appeler un véritable art poétique. Un « Prix de la vocation » bien mérité.

 

Ainsi l’écriture sincère opère aussi au fil de son déroulement, son rôle de guérisseuse  « Il y a cette main qui promène un rouleau sur le ciel. Qui repeint pour de bon. Qui efface les restes. Qui prolonge l’été au dessus de nos têtes. » Et donc passant l’été, arrive le moment où « Au fond de l’arrosoir l’eau a des reflets des rivières. L’automne arrive à grands pas. »

 

Et on sent et ressent que c’est presque un soulagement.

 

 

Cathy Garcia

 

 

 

JB Pedini.pngJean-Baptiste Pedini, né à Rodez en 1984. Vit et travaille en région toulousaine. Publication dans de nombreuses revues dont Décharge, Voix d’Encre, Arpa,… Des parutions également chez Encre Vives, Clapàs et -36° édition. Un second recueil publié en 2012, prendre part à la nuit, dans la collection Polder coédité par Gros Textes et Décharge.

 

 

05/08/2013

XKeyscore, l'outil de la NSA pour examiner "quasiment tout ce que fait un individu sur le Web"

L'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) dispose d'un outil, appelé "XKeyscore", qui permet aux agents du renseignement américain d'accéder à l'historique de navigation et de recherche, aux contenus des courriels, et aux conversations privées sur Facebook, selon des documents publiés le 31 juillet par le Guardian.

Si l'existence de XKeyscore était déjà connue, ces documents en détaillent le fonctionnement et les capacités. On apprend ainsi que la NSA le considère comme son outil doté de la "portée la plus grande" permettant d'examiner "quasiment tout ce que fait un individu sur Internet". "Qu'est-ce qui peut être stocké ? Tout ce que vous voulez extraire", se félicite ainsi l'une des pages du document.

 

Et pour cause : XKeyscore ressemble à un véritable Google pour espions. A l'aide d'une interface très simple d'utilisation, les personnes habilitées peuvent rechercher dans le corpus de données amassé par la NSA le contenu des courriels, des numéros de téléphone ou encore des messages privés échangés sur Facebook et croiser les informations obtenues selon la langue, le type de logiciel utilisé ou le pays dans lequel l'internaute ciblé se trouve. Le tout en ne justifiant que "vaguement" leur recherche, selon le Guardian.

  • Contenu et destinataires des courriels

Il permet, par exemple, de chercher sur les pages Web indexées par la NSA, mais également dans les champs "destinataire", "copie carbone" ("CC") et "copie carbone invisible" ("CCI") de lire les courriels ou de trouver une adresse électronique à partir d'un nom ou d'un pseudo.

  • Facebook et messageries instantanées

Les analystes de la NSA, lorsqu'ils utilisent un outil appelé "DNI Presenter" en plus de XKeyscore, sont en mesure de lire les messages privés échangés sur Facebook par n'importe quel internaute, à partir d'un simple nom d'utilisateur.

  • La navigation et les recherches sur Internet

C'est un des aspects les plus surprenants de ces nouvelles révélations. En scrutant l'activité HTTP, la NSA est capable de retrouver l'historique de navigation d'un utilisateur, des sites visités ou recherches effectuées, toujours selon les documents publiés par le Guardian. L'agence est également capable d'obtenir les adresses IP de toute personne qui visite un site choisi par l'analyste.

XKeyscore permet aussi de cibler des internautes en fonction des technologies utilisées, comme la cryptographie, ou d'avoir accès à des fichiers échangés ou stockés sur Internet.

DES RECHERCHES EXTRÊMEMENT PRÉCISES

Les documents de présentation donnent plusieurs exemples de recherches. Il est ainsi possible de "trouver une cellule terroriste" en "cherchant des activités anormales, par exemple quelqu'un dont le langage ne correspond pas à la région où il est situé, quelqu'un qui utilise la cryptographie ou quelqu'un qui fait des recherches suspicieuses sur Internet".

Une page du document de présentation de XKeyscore vante aussi la possibilité de procéder à des recherches aussi précises que "montre-moi tous les fournisseurs de réseaux privés virtuels [des systèmes permettant une connexion à Internet sécurisée] dans un pays X et affiche les données afin que je puisse déchiffrer et en découvrir les utilisateurs", de trouver le ou les utilisateurs parlant allemand et se trouvant actuellement au Pakistan ou tous les documents mentionnant Oussama Ben Laden.

En revanche, des recherches comme "tous les documents textes cryptés venant d'Iran" sont trop larges et renvoient trop d'informations : il est cependant possible de les faire, mais en les affinant, explique le document.

STOCKAGE LIMITÉ

La quantité faramineuse de données concernées par ce programme oblige la NSA à faire du tri : seuls trois à cinq jours de données sont conservés. En revanche, l'agence stocke pour une durée plus longue des contenus qu'elle estime importants.

Selon le document, qui semble être avant tout destiné à promouvoir les capacités de l'outil auprès des analystes et des sous-traitants de l'agence, 300 terroristes auraient été arrêtés grâce à XKeyscore.

Dans un communiqué au Guardian, la NSA s'est mollement justifiée : "Les allégations d'un accès généralisé et sans contrôle des analystes à toutes les données récoltées par la NSA sont simplement fausses. L'accès à XKeyscore est limité aux personnel qui en ont besoin dans le cadre de leur mission."

 

Source : http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/07/31/l-o...

 

Onkalo,; site d'enfouissement nucléaire pour cent mille ans...

 

Terrible vidéo, nous permettant d'approcher un endroit que, pour rien au monde, nous ne voudrions fréquenter.

Le chantier d'un sanctuaire conçu pour durer cent mille ans, 500 mètres sous terre. Creusée dans le nord de la Finlande, à Onkalo, cette gigantesque grotte abritera des déchets nucléaires, impliquant une responsabilité millénaire.

C'est dans cette cachette que pénètre la caméra du Danois Michael Madsen, pour un objet presque hybride entre documentaire et science-fiction.

Into Eternity s'intéresse à un projet aussi pensé qu'insensé, concret que vertigineux, avec la construction d'un sanctuaire où seraient déposés des déchets nucléaires, un souterrain qui serait scellé pour les 100.000 ans à venir, soit la durée de vie des particules radioactives contenues dans ces résidus.

"Onkalo signifie "cachette". Une cachette qui doit rester inviolée durant 100 000 ans (aucune construction humaine n'a jamais atteint un dixième de ce temps !). Mais nous nous considérons comme une civilisation prometteuse. Si nous réussissons, ce sera sans doute le plus ancien vestige de notre civilisation. Si vous, très loin dans le futur, trouvez ceci, qu'est-ce que cela vous dira de nous ?"

 

10:20 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Amma

03/08/2013

Jardins, débrouille, partage : comment Detroit redémarre

 

Interview - Dans cette ville américaine désormais en faillite, un nouveau modèle de société émerge à petits pas, comme l'explique la doctorante en géographie Flaminia Paddeu. Ses piliers : autonomie, écologie, anti-consumérisme et solidarité

Faillite. Le mot a été lâché la semaine dernière. Sous le poids de ses 18,5 milliards de dollars de dette (14 milliards d’euros), l’ancien bastion de la construction automobile américaine a touché le fond. A Detroit, les retraités craignent désormais pour leurs pensions, les salariés municipaux pour leurs emplois. Mais depuis des décennies déjà, les 700 000 personnes qui n’ont pas quitté la ville apprennent à composer avec le déclin. Abandonnées par les entreprises puis délaissées par la municipalité, elles font de la débrouille un nouveau mode de vie. Flaminia Paddeu, doctorante en géographie et enseignante à l’université Paris IV, prépare une thèse sur l’agriculture urbaine en contexte de crise à Detroit. Dans le cadre de ses recherches elle a mené, en mai 2012, une trentaine d’entretiens auprès de membres et de leaders d’associations de Detroit. Elle raconte l’ébullition qui règne dans les friches de la ville fantôme et, en nuançant les images de désolation, donne quelques raisons d’espérer.

Terra eco : Alors que Detroit vient de se déclarer en faillite, vous parler de « destruction créatrice », qu’entendez-vous par là ?

Flaminia Paddeu  : Detroit est souvent présentée comme « la tête d’affiche de la décadence urbaine » ou comparée à la Nouvelle-Orléans après Katrina, sans l’ouragan. La ville a en effet perdu la moitié de ses habitants en cinquante ans, près d’un quart des logements sont vides, les services sociaux disparaissent, le déclin est évident. Pourtant, ce sombre portrait ne dit pas tout. Depuis la crise de 2008, et même avant, des pratiques économiques alternatives émergent. Une nébuleuse d’associations communautaires reprend la ville en main. La gestion des quelque 78 000 immeubles abandonnés en est une bonne illustration. Faute d’action forte de la municipalité, ces bâtiments prêts à s’effondrer deviennent le repère de trafiquants de drogue et ont un effet délétère sur les prix, déjà très bas, de l’immobilier. Pour enrayer le phénomène, des associations se sont spécialisé dans leur déconstruction. Elles réutilisent ensuite ces maisons en pièces détachées pour consolider et rénover un parc immobilier occupé de très mauvaise qualité. A Detroit, on croise aussi de plus en plus d’espaces dédiés au recyclage, à la réparation ou au partage des nouvelles technologies.

Sans compter l’agriculture urbaine...

C’est une des manifestations les plus visibles de ce mouvement multiforme. Des usines désaffectées se transforment en serres ou en fermes urbaines. Celles-ci approvisionnent en circuit court les habitants, les banques alimentaires et les soupes populaires, qui elles aussi se multiplient. Mais ces fermes, qui fonctionnent comme des petites entreprises, ne produisent pas que des légumes. Elles accueillent aussi des ateliers de réparation de vélos, des centres sociaux-éducatifs pour les enfants. Autant de mesures qui visent à pallier les insuffisances de la municipalité : un réseau de transport médiocre et un système éducatif délaissé. Et puis il y a surtout les 1 600 jardins communautaires cultivés sur des terrains en friche. Ce nombre est considérable pour une ville de 700 000 habitants. A titre de comparaison, New York, qui abrite 8 millions de personnes, en compte moins de 500.

Le protection de l’environnement est-elle au cœur de cette démarche ?

Aujourd’hui, c’est le cas. L’écologie est devenue l’un des piliers de cette action multiforme au même titre que les enjeux sociaux ou éducatifs. Mais ce n’est ni une tendance, ni la motivation principale. Les gens se sont mis à cultiver par nécessité. Quand les entreprises et les habitants ont quitté Detroit, les supermarchés ont suivi le mouvement. Des quartiers entiers se sont alors transformés en déserts alimentaires. Cela signifie que si leurs résidents veulent acheter des fruits ou des légumes, ils doivent parcourir plusieurs kilomètres. Or, comme à Detroit se déplacer est cher ou compliqué, ils se rabattent sur de la nourriture malsaine (junk food) à proximité. Ce qui entraîne les conséquences que l’on connaît : diabète, obésité… Dans ces circonstances, la notion de « droit à la sécurité alimentaire » est devenue centrale et, afin d’atteindre cet objectif, les habitants se sont réappropriés la production alimentaire.

A Detroit, le terreau est-il particulièrement fertile pour de telles initiatives ?

Certainement. Les jardins communautaires existent depuis les années 1990. A l’époque, ils étaient principalement cultivés par des retraités. Aujourd’hui, l’ampleur du mouvement est surtout lié à l’ampleur de la vacance. Les friches qui sont apparues à la fin de l’âge d’or de la ville, dans les années 1960, se sont multipliées. Cette vacance offre une marge de manœuvre considérable aux citoyens, encore renforcée par le lâcher prise de la municipalité. L’inefficacité administrative prive certains projets de soutien mais, en contrepartie, leur laisse de grands espaces de liberté. Longtemps, les jardins communautaires sont restés en marge de la légalité mais en décembre dernier, une loi a été adoptée pour les autoriser. C’est un symbole fort.

Peut-on parler de l’émergence d’un nouveau système ?

Pour les habitants de Detroit comme pour de nombreux américains, l’existence a longtemps été nourrie par un rêve de consommation. Ce rêve s’est effondré. Jusqu’à la crise de 2008, ceux qui ont connu la période faste où les « Big three » – Ford, Chrysler et General Motors – faisaient vivre la ville espéraient encore revenir à la situation antérieure. Mais quand la crise des subprimes les a frappés, l’illusion s’est effondrée. Ceux qui sont restés ont inventé de nouveaux mode de vie qui prennent le contre-pied des systèmes capitalistes et consuméristes. Le troc se développe, la valeur d’usage remplace l’échange monétaire. Ainsi, dans un jardin de l’East Side, un des quartiers les plus sinistrés, des habitants troquent le miel qu’ils produisent contre des services de bricolage ou d’informatique.

Une forme d’altermondialisme ?

Dans les associations, les leaders ne sont pas tous politisés, les idées pas toujours théorisées, mais il y a souvent une proximité avec les courants altermondialistes, notamment avec l’émergence de nouvelles solidarités. Pour autant il n’y a pas de consensus. Les décisions unilatérales de la municipalité passent mal. C’est le cas du « downsizing » : pour faire des économies sur le ramassage d’ordures et l’éclairage public, certains élus de Detroit voudraient vider complétement les quartiers déjà délaissés. Mais lors des réunions publiques, certains habitants s’emportent contre cette mesure et réclament du « bigsizing », c’est-à-dire la reprise des gros chantiers mis en place ces dernières années dans l’espoir de relancer l’économie et la croissance.

Mais Detroit, ville en décroissance malgré elle, peut-elle finir par en tirer parti ?

Pour moi, ce qui se passe à Detroit pose les bases d’un mouvement durable. La mise en faillite de la ville signifie qu’à terme elle pourra repartir avec une assise financière saine. D’ici une dizaine d’années, ce qui n’est aujourd’hui qu’une nébuleuse d’initiatives pourrait devenir pérenne. Et dans trente à cinquante ans, on peut envisager que Detroit se pose comme une ville alternative. Aujourd’hui, même si la tendance démographique est loin de s’inverser, des gens commencent à s’y installer. Des jeunes artistes et des créatifs attirés par le renouveau. On peut acheter un logement à Detroit pour quelques milliers de dollars et commencer une nouvelle vie. Mais on ne sait pas à quoi ressemblera la ville dans six mois.

Detroit est-elle une ville test ?

Detroit ne doit devenir ni une œuvre d’art ni un laboratoire. Ses habitants proposent un changement de paradigme, mais il est trop tôt pour l’ériger en modèle. Et puis il faut relativiser ce mouvement alternatif. S’il bénéficie à énormément de gens, tout le monde n’y participe pas. Quant aux associations, de loin elles donnent l’impression de porter un message homogène, mais ce n’est pas le cas. La principale zone d’ombre reste cependant la question des financements. Toutes les associations vivent aux crochets de fondations comme celles de Kellogg, Ford ou General Motors, les patrons d’hier. Toute la question est de savoir dans quelle mesure ces généreux donateurs influencent les actions citoyennes. On dit qu’à Detroit les citoyens reprennent le pouvoir, c’est faux. Si l’année prochaine les associations ne sont plus subventionnées, tout s’arrête. D’un point de vue social et symbolique, ils gagnent énormément, mais sur le plan économique, comme politique, le pouvoir leur échappe toujours.

Pour aller plus loin
- Le site du prochain webdocumentaire « Detroit, je t’aime »

02/08/2013

Corine Sombrun - La transe chamanique, capacité du cerveau ?

01/08/2013

LES JARDINS D'ATALANTE de Michel Host

           

 

Ces douze poèmes, jetés la première fois sur le papier en 1972, réécrits jusqu’en 2012, disent la cruauté des Jardins abandonnés. 

 

LES JARDINS D’ATALANTE

jusqu’aux portes des villes

 

« Nous promenions notre visage
(Nous fûmes deux, je le maintiens)
Sur maints charmes de paysage,
Ô sœur, y comparant les tiens. »

Stéphane Mallarmé, extrait de Prose

 

« Un ciel pâle, sur le monde qui finit de décrépitude, va peut-être partir avec les nuages : les lambeaux de la pourpre usée des couchants déteignent sur une rivière dormant à l’horizon submergé de rayons et d’eau. Les arbres s’ennuient et, sous leur feuillage blanchi (de la poussière du temps plutôt que de celle des chemins) monte la maison en toile du Montreur de choses Passées… »
                            Stéphane Mallarmé, extrait de Le Phénomène futur

 

 

Ces douze poèmes, issus d’un songe d’années  - jetés la première fois sur le papier en 1972, à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, réécrits de mois en mois, jusqu’en 2012 -, disent aussi la cruauté des Jardins abandonnés.
 

à lire ici : http://www.recoursaupoeme.fr/chroniques/les-jardins-datal...

14:12 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

29/07/2013

Une si pesante image

En mars 1993, le village d'Ayod (Soudan) est dévasté par la famine.En mars 1993, le village d'Ayod (Soudan) est dévasté par la famine. | © Kevin Carter/Sygma/Corbis/Kevin Carter

 

Aux Rencontres d'Arles, l'artiste chilien Alfredo Jaar présente actuellement une installation intitulée "Sound of Silence". Elle s'appuie sur la photo mythique de Kevin Carter. Le public entre dans une caisse noire où défile en silence sur un écran un texte racontant la vie de ce photographe sud-africain. Des flashs violents viennent subitement interrompre l'obscurité silencieuse pour révéler la photo de cet enfant soudanais affamé, guetté par un vautour qui valut à Carter en 1994 un prix Pulitzer et un suicide.

Le Sud-Africain Kevin Carter est âgé de 33 ans quand il entre dans l'histoire du photojournalisme avec cette image. Depuis plusieurs années déjà, il travaille comme photoreporter, notamment au sein du Bang-Bang Club, association de quatre photographes qui ont documenté la transition de l'Afrique du Sud à la fin de l'apartheid.

En mars 1993, accompagné d'un membre du Bang-Bang Club, Joao Silva, Kevin Carter se rend au Soudan pour enquêter sur la guerre civile et la famine qui frappe le pays. Avec d'autres photographes, il arrive dans le village d'Ayod. Il tombe sur un enfant squelettique qui se traîne péniblement jusqu'au centre d'approvisionnement alimentaire voisin.

SOUDAIN, UN VAUTOUR VIENT SE POSER DERRIÈRE LUI

Soudain, un vautour vient se poser derrière lui. Carter a devant lui un symbole fort de la misère qui sévit dans la région et il déclenche son appareil. Il attend alors une vingtaine de minutes espérant que le charognard déploie ses ailes et accentue encore plus la force de cette image. En vain. Il va ensuite chasser le vautour avant de parcourir un ou deux kilomètres et s'effondrer en larmes.

Quand Joao Silva retrouve son ami, Kevin Carter est sonné. Vingt ans après, il raconte : "Il était clairement désemparé. Pendant qu'il m'expliquait ce qu'il avait photographié, il n'arrêtait pas de montrer du doigt quelque chose qui avait disparu. Il n'arrêtait pas de parler de sa fille Megan, il avait hâte de la serrer dans ses bras. Sans aucun doute, Kevin a été très affecté par ce qu'il avait photographié, et cela allait le hanter jusqu'à la fin de ses jours."

Le 26 mars 1993, Le New York Times publie la photo et l'impact de l'image est immédiat. Le journal reçoit alors quantité de courriers pour connaître le sort de l'enfant sur l'image si bien qu'un éditorial doit être rédigé quelques jours plus tard pour informer que l'enfant a pu regagner le centre mais que l'on ne sait pas s'il a survécu.

UNE SALVE DE CRITIQUES ACERBES

Un an après cette prise de vue, le 12 avril 1994, Nancy Buirski, alors rédactrice photo au New York Times, appelle Kevin Carter pour lui annoncer qu'il vient de remporter le prix Pulitzer grâce à cette photographie. Ce prix prestigieux apporte à Kevin Carter une reconnaissance de ses pairs en même temps qu'une salve de critiques acerbes. La plupart portent sur l'éthique du photographe dans une situation pareille. "L'homme qui n'ajuste son objectif que pour cadrer au mieux la souffrance n'est peut-être aussi qu'un prédateur, un vautour de plus sur les lieux", écrit le St. Petersburg Times, quotidien publié en Floride. Beaucoup se demandent à voix haute pourquoi Carter n'a pas aidé l'enfant.

En 2011, Alberto Rojas, photojournaliste pour le quotidien espagnol El Mundo, s'est rendu à Ayod. Obsédé par cette image, il s'était mis à chercher des informations sur elle. Il n'avait trouvé que des écrits accablant Kevin Carter, faisant croire qu'il avait laissé mourir l'enfant. Son enquête allait peut-être lui faire justice.

Rojas commença par parler avec son ami, le photographe espagnol José Maria Luis Arenzana, lui aussi présent dans ce camp en 1993. Son témoignage fut la clé qui marqua un tournant dans les recherches de Rojas. Arenzana avait réalisé une photographie similaire. Pour lui, le bébé sur la photo de Carter n'était pas seul, il était à quelques mètres du centre de soins, près de son père, de personnels médicaux. Le bracelet en plastique interpella aussi Rojas car cela constituait un signe évident de prise en charge du bébé par une organisation humanitaire. Cette information pouvait "laisser espérer que l'enfant avait survécu à la famine, au vautour et aux mauvais présages des lecteurs occidentaux". Il continua son enquête en rencontrant des employés de Médecins sans frontières qui travaillaient sur place à l'époque. Puis il se rendit sur les lieux.

Au terme d'une enquête de plusieurs jours, il rencontra le père de l'enfant immortalisé par Kevin Carter. Dans le petit village, personne n'avait jamais vu la photo et ne savait qu'elle avait fait le tour du monde. La présence du vautour, tant décriée en Occident, ne frappait personne : ils étaient très nombreux dans la région. L'enfant avait effectivement survécu à la famine mais était mort quatorze ans plus tard des suites de fièvres intenses provoquées par une crise de paludisme.

Grâce à Alberto Rojas, on sait désormais que le petit garçon n'est pas mort de faim, abandonné à son sort par un charognard de l'image. Justice est rendue. Mais Kevin Carter n'est plus là pour en profiter. Le 27 juillet 1994, trois mois donc après l'attribution de son prix, le Sud-Africain s'est donné la mort en s'empoisonnant dans sa voiture. Sur la note qu'il a laissée, il évoque "les souvenirs persistants de massacres et de cadavres" qui le hantaient. Rien sur l'enfant soudanais et le célèbre rapace. C'est pourtant cette image et le paradoxe du photoreporteur qu'elle incarne aujourd'hui encore que Kevin Carter symbolise : observer immobile l'horreur pour mieux la combattre.

 

LE MONDE | 26.07.2013 à 17h34 • Mis à jour le 29.07.2013 à 13h14 | Par Pauline Auzou 

http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/07/26/une-si-p...

28/07/2013

pour la morsure

 

rien ne nous force à devenir

 

comme tous ces chiens

 

dressés pour la morsure

 

 

Caroline Callant in Galop chatoyant

 

Lieu du larcin : Revue Traversées n°66, septembre 2012

 

 

27/07/2013

Les esprits de la steppe – Avec les derniers chamanes de Mongolie, de Corine Sombrun

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Albin Michel octobre 2012. 330 pages, 19,50 €.

 

 

 

Si on a eu la chance de suivre Corine Sombrun depuis le début de ses incroyables, mais bien réelles aventures, nous ne pourrons qu’apprécier au plus haut point ce nouveau livre, qui raconte la vie d’Enkhetuya. Cette femme chamane tsaatane a initié pendant de longues années Corine Sombrun, après que celle-ci soit inopportunément, et bien malgré elle, se soit retrouvée en transe dans la peau d’un loup, alors qu’elle participait à une séance chamanique chez un autre chamane, afin d’en faire des enregistrements sonores pour la BBC. C’est ce que Corine Sombrun raconte dans son livre Mon initiation chez les Chamanes (Une Parisienne en Mongolie) paru chez Albin Michel en 2004. Cela dit son séjour d’alors en Mongolie n’était pas totalement dû au hasard. Si on lit son tout premier livre, Journal d’une apprentie chamane, paru en 2002, on apprendra que lors d’un séjour chez un ayahuascuero en Amazonie, où elle était partie suite à la perte d’un être très cher, elle s’était mise à chanter, lors d’une cérémonie sous ayahuasca, des chants diphoniques qu’elle ne connaissait pas du tout, mais qui lui avait indiqué sans qu’elle comprenne pourquoi, la voie vers la Mongolie où est pratiquée cette technique de chant traditionnelle.

 

Ce qui est bien avec Corine, c’est que toute son histoire, depuis le départ et dans chacun de ses livres, elle nous la raconte avec simplicité, beaucoup d’humour, malgré la grande douleur qui en est à l’origine, et aussi une grande humilité. C’est une femme intelligente, sensible, douée, la tête bien sur les épaules et ses livres sont bien loin des ouvrages new-ageux un peu foireux et racoleurs. Ses aventures sont authentiquement extraordinaires, de l’Amazonie à la Mongolie, où elle reviendra tous les ans pour continuer sa formation de chamane, en passant par son face à face avec elle-même à Paris, qu’elle raconte dans Les tribulations d’un chamane à Paris (Albin Michel, 2007), avec toutes les peurs et les doutes que ne pouvait manquer de provoquer ce grand écart entre une culture moderne et une culture puisant ses savoirs au fin fond des âges les plus reculés de l’humanité, mais cependant des savoirs aux conséquences et aux répercussion bien réelles, jusqu’à la rencontre, qui elle non plus n’est pas hasardeuse, avec Harlyn Geronimo, l'arrière petit-fils du célèbre apache qui a lutté pour la liberté des natifs américains à la fin du 19ème siècle et qu’elle raconte dans Sur les pas de Geronimo (Albin Michel 2008). Corine Sombrun fait ainsi office de passerelle entre la Mongolie et les cultures amérindiennes, qui ont sans aucun doute de lointaines origines communes. Aussi, pour en revenir à L’esprit des steppes, après avoir raconté sa propre histoire et les rencontres qui ont suivi, il est naturel que Corine Sombrun ait eu envie de raconter Enkhetuya, de raconter qui est cette incroyable femme chamane qui l’a initiée tout au long de ces années, plusieurs mois par an, au milieu de la steppe et des rennes. Après avoir posé le contexte historique depuis 1915, Corine Sombrun nous entraine donc en 1964, en pleine taïga et en plein communisme, où la petite Enkhetuya âgée de 7 ans, vit avec sa famille, des Tsaatans nomades et éleveurs de rennes. A travers la rude vie de la fillette, puis de la femme au caractère exceptionnel, Corine Sombrun nous raconte aussi le sort de ce peuple nomade, qui en quelques décennies, a basculé d’un mode de vie autarcique identique depuis des millénaires à une société de consommation et de tourisme, subissant les ravages de la télévision et de l’alcoolisme, après avoir traversé non sans mal les persécutions et l’oppression du régime communiste, qui punissait les pratiques chamaniques de la peine de mort. Cependant la mère d’Enkhetuya, elle-même chamane ayant continué de pratiquer dans le secret, voyant que sa fille ne pourrait pas faire autrement que de répondre à l’appel des esprits, sans quoi elle tomberait gravement malade, la fera initier par un vieux chamane. Lorsque Corine bien plus tard, sera amenée chez elle par le chamane Balgir, l’ayant reconnu comme une des leurs, le chamanisme en plus de l’élevage de rennes, sera au contraire devenu un moyen de subsistance pour les Tsaatans, grâce au tourisme, mais les pratiques culturelles encore très présentes  disparaissent cependant à grande vitesse  et c’est aussi le but de ce livre, témoigner d’une culture qui après avoir survécu à 70 ans de communisme, risque de disparaître à jamais, avalée par une mondialisation galopante. Quand Corine Sombrun rencontre Enkhetuya, en 2001, elle « vivait sur la rive ouest du lac Khovsgol, à cent quatre-vingt quinze kilomètres au sud-ouest du lac Baïkal. (…) Les Tsaatans ne comptaient plus alors qu’une trentaine de familles, réparties de part et d’autre de la rivière Shisged. Une population et une culture en voie de disparition, m’avait-on dit. Mais j’étais loin d’imaginer qu’en seulement dix ans, j’allais être le témoin d’un effacement bien plus rapide que celui annoncé par les prévisions les plus pessimistes ».

 

L’écriture de Corine Sombrun a le pouvoir de nous captiver, Les esprits de la steppe se lit et se savoure comme un roman, on pense d’ailleurs à l’écrivain mongol Galsan Tschinag, mais il faut aussi en comprendre l’importance, car justement si la réalité dépasse bien souvent la fiction, il faut que cela puisse aussi faire prendre conscience de l’état du réel et de la nécessité urgente de préserver la richesse des diverses cultures et savoirs de l’humanité. Il faut de même lire les autres livres de Corine Sombrun, si on veut saisir l’envergure de cette aventure à la fois extérieure et intérieure, une aventure qui est loin d’être terminée. Après avoir frappé à pas mal de portes de chercheurs et scientifiques qui lui ont donné des adresses de psychiatres, Corine qui entre temps est passée par l’Alaska où elle a rencontré le chef d’une communauté d’Indiens Athabaskans, a enfin trouvé un chercheur digne de ce nom : Pierre Etevenon, ancien directeur de recherche de l’Inserm, et qui a déjà fait de nombreuses recherches sur l’état du cerveau des méditants et de ce qu’on appelle les « états modifiés de conscience ». Il l’a mise en contact avec d’autres chercheurs, et Corine a dû apprendre à reproduire la transe induite par le tambour chamanique, celui grâce ou à cause duquel elle devient loup, bond et hurlements à l’appui, mais sans tambour, afin de pouvoir être étudiée en laboratoire, ce qu’elle a réussi à faire. La voilà donc maintenant cobaye, car les fait sont là, sous l’effet de la transe Corine a des capacités qu’elle n’a pas dans la vie de tous les jours, et les résultats des premières expériences ayant eu lieu en 2007, qu’elle nous livre à la fin du livre, ne sont que le début du nouvelle histoire à venir, une plongée dans l’esprit humain, dans ces capacités ignorées, le lien entre savoirs immémoriaux et ce que nous sommes aujourd’hui. C’est plus que passionnant, c’est énorme ! Oui Corine Sombrun a un destin hors du commun, son loup fait le pont entre les cultures chamaniques qui nous relient à la source originelle de l’humanité et le monde d’aujourd’hui auquel elle appartient entièrement. Merci à elle d’aider ainsi au ré-enchantement du monde. Nous attendons la suite avec une très vive impatience !

 

 

Cathy Garcia

 

 

 

corine-sombrun.jpgCorine Sombrun passe son enfance en Afrique à Ouagadougou (Burkina Faso). De retour en France elle se consacre à des études de Musicologie, piano et composition. Lauréate de concours nationaux et internationaux, elle obtient une bourse de l’Office Franco Québécois pour la Jeunesse et part à Montréal, étudier auprès de performers multimédia et de compositeurs. En 1999 elle s’installe à Londres, où elle travaille comme pianiste et compositrice : Sacred Voice Festival of London (Création d’une pièce pour piano préparé et percussions iraniennes avec Bijan Chemirani), Drome London Bridge Theater («The Warp», pièce-performance de 24h mise en scène par Ken Campbell), BBC World Service, Turner Price, October Gallery, 291 Gallery, Price Water House Cooper Atrium Gallery… Puis fait des reportages pour BBC World Service, dans le cadre d’un programme sur les religions. En 2001, au cours d’un reportage en Mongolie, le chamane Balgir lui annonce qu’elle est chamane. Dans cette région du monde, les chamanes accèdent en effet à la transe grâce au son d’un tambour spécifique. Un son auquel, lors de cette première expérience, elle réagit violemment, jusqu’à perdre le contrôle de ses mouvements. Pour Balgir, elle a bien les capacités chamaniques et « sa voie » dit-il, sera de suivre leur enseignement pour les développer. Elle va ainsi passer plusieurs mois par an à la frontière de la Sibérie, auprès de Enkhetuya, chamane de l’ethnie des Tsaatans, chargée de lui transmettre cette connaissance. Après huit années d’apprentissage – au cours desquelles elle sera un sujet d’étude pour les anthropologues Lætitia Merli (EHESS, Paris) puis Judith Hangartner (Université de Berne) – elle devient la première occidentale à accéder au statut de Udgan, terme mongol désignant les femmes ayant reçu le « don » puis la formation aux traditions chamaniques. En 2002 elle publie chez Albin Michel le premier récit de ses aventures, Journal d’une apprentie chamane (Albin Michel 2002, Pocket 2004), traduit en plusieurs langues.  Suivront, Une parisienne en Mongolie (Albin Michel 2004, Pocket 2006), Dix centimètres loi Carrez (Belfond 2004), Les tribulations d’une chamane à Paris (Albin Michel 2007, Pocket 2009), Sur les pas de Geronimo (Albin Michel 2008, Pocket 2013) bientôt traduit en américain,  et Les esprits de la steppe (Albin Michel 2012). En 2005 elle part au Nouveau Mexique rencontrer Harlyn Geronimo, medicin-man et arrière petit-fils du célèbre guerrier Apache. Selon une légende Apache en effet, ce peuple serait originaire de Mongolie. Ensemble, ils vont échanger leurs connaissances respectives sur les traditions Apaches et Mongoles et faire un voyage-pèlerinage jusqu’aux sources de la Gila, le lieu de naissance de Geronimo. De ces mois de complicité va naître l’idée du livre  Sur les pas de Geronimo, l’histoire de cette rencontre et l’unique récit de la vie de Geronimo, racontée par l’un de ses descendants directs. Parallèlement à ses voyages d’étude, Corine Sombrun est compositrice pour différentes sociétés de production, donne des conférences et poursuit son travail sur les Etats Modifiés de Conscience. Son expérience dans la pratique de la transe chamanique et sa capacité à l’induire par la seule volonté  intéresse désormais les scientifiques. Elle collabore depuis 2006 avec le Dr Etevenon, Directeur de recherche INSERM honoraire. Il l’a mise en relation avec différents chercheurs dont le but est de découvrir les mécanismes physiologiques liés à cet état de Transe (État de conscience volontairement modifié) et son influence sur le fonctionnement des hémisphères cérébraux. Les premiers résultats (obtenus en 2007 par analyses d’EEGs sous la direction du Pr. Flor-Henry / Alberta Hospital – Canada) ont montré que cette transe chamanique, dont les mécanismes d’action sur le cerveau restent inconnus, modifiait effectivement les circuits du fonctionnement cérébral. En repoussant les limites des connaissances actuelles, ces résultats ont ouvert de nouvelles perspectives et sont à l’origine du premier protocole de recherche sur la transe chamanique mongole étudiée par les neurosciences ; Une tentative d’exploration des phénomènes liés aux capacités du cerveau humain et des fondements neuronaux de la Conscience.

(Source : site de l’éditeur)

 

Site de l’auteur : http://www.corinesombrun.com/

l'absurdité de notre système...

 

"Dans les années 1980, un camion de tomates a quitté la Hollande pour livrer l'Espagne. Dans le même temps, un autre camion de tomates part de l'Espagne pour livrer la Hollande. Les deux camions ont fini par se percuter sur une route française ! Cette anecdote vraie est une caricature qui devrait nous faire méditer sur l'absurdité de notre système... "

 

Pierre Rabhi

Plus rien par Les Cowboys Fringants

26/07/2013

sur le bas-côté des choses

 

(…)

 

Tiens, je te donne mon silence.

 

Une pousse de rien, immense dans le verbe taire. Une petite marguerite que l’on piétine.

 

 

 

Une fleur un peu

 

Une fleur beaucoup

 

Une fleur contre la tempe.

 

 

 

Il y a deux jours, j’ai renoncé à descendre chercher le pain ; l’ascenseur pue la pisse.

 

C’est peut-être pour ça que les gens se jettent par-dessus les rambardes…

 

De toute façon, l’escalier est une torture, il n’y a plus de rampe et plus d’humanité.

 

C’est ici que les gamins déchirent leurs cahiers et que les semelles glissent sur des seringues.

 

 

« I have a dream »

Moi aussi mais c’était il y a longtemps…

 

 

(…)

 

Il est loin le bonheur

 

Et l’idée qu’on s’en fait s’estompe dans l’odeur insistante des camions

 

Toujours statiques

 

En warning sur le bas-côté des choses.

 

 

Olivier Gay

 

 

Lieu du larcin : Traction-Brabant n°50

 

Hommage à Pascal Ulrich

Et c’est toujours demain

Demain demain demain

Toujours demain

Comme si aujourd’hui

N’était qu’un spectre

Un vieux rat malade

Demain et pourquoi pas

si celui-là m’offre

Le jour et l’horizon

Assez bleu pour vaincre ma nuit

 

extrait de « Commissures », les éditions du contentieux, 1995)

 

 

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illus(c)JL Millet 2013

 

 

Pas moyen de croire en quelque chose. Ce n’est pas dramatique. Ou bien trop. Vendre des fromages ou arroser le néant ? Et comme ils savent toujours quoi dire et comme ils sont savants et cons, cons, contents, satisfaits comme des losanges bleus au cirque d’hiver.

 

 

Des coulisses à blabla

D’importance planétaire

Puisque c’est diffusé

Sur télé-tromblon

Et radio-matraquage

Aussi souvent

Que tout le temps

Même

Tout ce bourrage de crânes

Spectaculairement

Amené

Dans la petite pièce du fond

S’éjacule le néant.

 

extraits de « je me mouille et je glisse et me trisse » Le Sphincter Bleu, 2001)

 

 

Pascal Ulrich

 

Lieu du larcin : L’éclairage viendra de la nuit, plaquette made in Traction-Brabant 50, février 2013.

 

 

Voir aussi : http://poesiechroniquetamalle.centerblog.net/rub-pascal-u...

http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/01/04/hommage-a...

http://gazogene.wordpress.com/2011/04/28/pascal-ulrich-te...

 

 

Conférence avec Vandana Shiva, Pierre Rabhi, Sandrine Bélier et Blanche Magarinos Rey

Au-delà du nuage - Yonaoshi 3.11

FUKUSHIMA – Deux ans après le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire qui ont frappé le Japon, le pays panse toujours ses plaies. En dépit des travaux de décontamination, de nombreuses zones sinistrées présentent des taux de radioactivité très dangereux pour l’homme. Pourtant, de nombreux habitants ont décidé de rester.

Au-delà du nuage : Yonaoshi 3,11, un webdoc de la réalisatrice franco-japonaise Keiko Courdy, raconte le quotidien de ces irréductibles. Publié le 11 mars 2013 à 14h46 sur le site de l’hebdomadaire L’Express, soit deux ans tout juste après le tremblement de terre, cette œuvre sera agrémentée chaque semaine d’une nouvelle vidéo.

Durant plus d’un an, la réalisatrice s’est rendue dans les contrées les plus reculées du Japon post-Fukushima, à la recherche de témoignages. L’on y rencontre par exemple Risa Yamada, une lycéenne de 17 ans, qui vit dans une maison fortement contaminée avec toute sa famille.

Elle nous fait découvrir les rizières de ses ancêtres et raconte, avec ses frères, les moments de crise par lesquels est passée sa famille, après la catastrophe. Pour elle comme pour de nombreux habitants, il n’est pourtant pas question de déménager.

Keiko Courdy n’a pas interrogé que les habitants. Elle a également discuté avec des architectes, agriculteurs, activistes anti-nucléaires et personnalités religieuses. Un autre document mérite lui aussi une attention toute particulière : l’interview de Naoto Kan, Premier ministre japonais au moment de la crise, tournée en juin 2012.

Toutes ces vidéos, rangées par thématique, sont accessible aisément grâce à l’interface épurée mais lisible de ce webdoc. À noter qu’une section, pour le moment peu fournie, est  réservé aux photos prises en différents endroits du Japon.

Enfin, l’aspect participatif est lui aussi de la partie. Les internautes sont appelés à contribuer, par l’intermédiaire d’un Arbre à vœux, où ils peuvent poster leurs messages de soutien et d’amitié au peuple japonais.

 

 

Voir : http://www.yonaoshi311.com/#/FR/film

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24/07/2013

Les grands dauphins sauvages s'appellent par leur nom

Les-grands-dauphins-sauvages-s-appellent-par-leur-nom_img-left.jpgWashington (AFP) - Les grands dauphins sauvages ont chacun une façon bien unique de siffler pour se faire reconnaître par leurs proches et répondre lorsqu'un congénère les appelle par leur nom, selon une étude publiée lundi aux Etats-Unis.

Cette recherche, qui a porté sur 200 grands dauphins sauvages au large de la côte est de l'Ecosse, montre que ces animaux sont les seuls mammifères avec les hommes à s'appeler par des noms.

"Il s'agit de la première réelle preuve de l'existence de noms et d'appellations dans le royaume animal", indique Stephanie King, de l'unité de recherche sur les mammifères marins à l'Université de St. Andrews en Ecosse. Elle est le principal auteur de ces travaux parus dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, une revue américaine.

Cette étude "dresse des parallèles très intéressants entre les moyens de communications des hommes et ceux des dauphins: tout le monde savait que c'était le cas mais cela n'avait encore jamais été prouvé de façon expérimentale", a-t-elle expliqué à l'AFP.

Les scientifiques avaient par le passé déjà déterminé que les dauphins concevaient leur propre sifflement, comme une signature personnelle, ou un nom, dans les premiers mois de leur vie.

Près de la moitié des sifflements utilisés par un dauphin sauvage servent à dire son nom ou annoncer son arrivée, précise Stephanie King. Cette chercheuse a toutefois voulu savoir ce qu'un dauphin ferait s'il entendait un de ses congénères siffler son propre nom.

Avec Vincent Janik, co-auteur de l'étude, elle a ainsi enregistré un groupe de dauphins puis retransmis les sons de leurs différents sifflements personnels, les uns après les autres, en modifiant légèrement l'enregistrement pour faire comme si les dauphins entendaient leur nom prononcé par un autre congénère.

"Les animaux n'ont réagi que lorsqu'ils ont entendu (l'enregistrement de) leur sifflement", dit la chercheuse. "Chaque dauphin a alors à chaque fois répondu très rapidement et parfois plusieurs fois, et n'a pas réagi de cette façon aux autres sifflements retransmis".

"Ces résultats sont frappants", selon elle.

Il est connu que d'autres animaux comme les oiseaux chanteurs, les chauve-souris et les perroquets sont capables de copier des sons de leur environnement et de développer une sorte de répertoire de noms.

Mais seuls les perroquets et les dauphins utilisent des noms qu'ils ont appris pour appeler d'autres créatures ou objets.

© AFP

 

http://www.goodplanet.info/

 

22/07/2013

Nettoyer les océans de la pollution plastique par Boyan Slat

12:06 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)