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27/09/2013

Hommage à Castro Alves par Pablo Neruda

 

Antônio Frederico de Castro Alves (Curralinho, 14 mars 1847 - Salvador, 6 juillet 1871) était un poète et dramaturge brésilien, célèbre pour ses poèmes abolitionnistes et républicains. L'un des plus célèbres poètes du « Condorisme », il a acquis le surnom de « O Poeta dos Escravos » (Poète des esclaves).


 
 
Castro Alves du Brésil, dis, pourquoi as-tu chanté ?
Est-ce pour la fleur ? Pour l’eau dont la beauté murmure des mots aux galets ?
As-tu chanté pour les yeux, le profil tranché de celle qu’alors tu aimais ?
Pour le printemps ?

Oui, mais à ces pétales il manquait la rosée,
oui, mais à cette eau noire la parole manquait,
ces yeux voyaient la mort en face, les martyres,
l’amour franchi, derrière lui brûlaient encore
et le printemps était éclaboussé de sang.

- J’ai chanté pour l’esclave qui, sur les bateaux,
comme une sombre grappe au tronc de la colère,
voyageait avant que, veines ouvertes, le navire
nous laisse dans le port le poids d’un sang volé.

- J’ai chanté en ces jours lointains contre l’enfer,
contre les langues acérées de la cupidité,
contre l’or englué dans le tourment,
contre la main qui empoignait le fouet du châtiment,
contre les gérants de ténèbres.


-Chaque rose abritait un mort dans ses racines.
La lumière et la nuit couvraient le ciel de pleurs,
les yeux se détournaient devant les mains blessées,
ma voix était la seule à remplir le silence.

- De l’homme j’ai voulu nous affranchir, les hommes,
et je croyais que ce chemin passait par l’homme
et que de là devait surgir notre destin.
J’ai chanté pour ceux-là qui n’avaient pas de voix.
Et ma voix a frappé aux portes restées closes
pour que par le combat entre la Liberté.

Castro Alves du Brésil, si ton livre pur
renaît aujourd’hui pour la terre libre,
laisse un poète de notre pauvre Amérique
déposer sur ton front les lauriers de nos peuples.

Tu as uni ta voix à celle, éternelle et haute, des hommes.
Tu as, chantant ainsi, chanté comme il se doit.



Pablo Neruda, Le Chant Général, Poésie/Gallimard ; Trad. de Claude Couffon. p. 144-146

26/09/2013

Damiana, un combat pour la vie

 


Chers amis,
 
La situation des Indiens dans le sud du Brésil est extrêmement préoccupante et nous avons, une fois encore, besoin de votre aide. Damiana, une femme guarani à la tête d'une petite communauté, vient de mener une courageuse 'retomada' (réoccupation) de son territoire ancestral. Sa communauté est encerclée par des hommes armés à la solde des propriétaires terriens.
 
Expulsée de son territoire sous la menace des armes il y a une dizaine d'années pour faire place à des plantations de canne à sucre, Damiana s'est vue contrainte de vivre, telle une réfugiée, dans un campement insalubre installé sur un minuscule terrain clôturé de barbelés à la limite de son territoire ancestral.
 
De son vivant, Damiana a connu une terrifiante épidémie de suicides qui a frappé son peuple. Elle a vu des enfants mourir de malnutrition, une de ses tantes empoisonnée par des pesticides pulvérisés d'avion ainsi que son mari et trois de ses fils écrasés et tués sur la route qui passe à quelques mètres de sa cabane. Le mois dernier, pour la deuxième fois en quatre ans, son campement a été incendié et ses maigres possessions perdues.
 
Et pourtant, malgré la crainte, l'humiliation et le deuil, elle tient bon, avec courage et dignité. Son espoir - vivre enfin en paix sur la petite parcelle de forêt qu'elle et sa communauté viennent de reconquérir. 'Nous le disons haut et fort, nous avons décidé de rester coûte que coûte sur cette parcelle de notre territoire ancestral que nous venons de réoccuper'.
 
 
Nombreux sont les leaders guarani qui ont été assassinés ces dernières années pour avoir osé dénoncer les spoliations dont ils sont victimes ou bien pour avoir tenté de réoccuper leur terre ancestrale. Damiana est consciente des risques qu'elle encourt : elle a déjà reçu de nombreuses menaces de mort.
 
Nous sommes convaincus que les Guarani ne devraient pas avoir à risquer leur vie pour ce qui leur appartient de droit. Grâce à votre don, Survival pourra employer les plus grands moyens pour porter le courageux combat de Damiana à la une des médias du monde entier et contraindre le gouvernement brésilien à agir. Avec votre soutien, nous aurons les moyens d'intensifier nos efforts pour mettre un terme aux expulsions, faire garantir que les droits des Guarani et d'autres peuples indigènes soient reconnus et que leurs terres leur soient restituées et protégées.
 
Votre soutien financier à ce stade de notre campagne est primordial. Donnez ce que vous pouvez, toute somme, même modeste, sera grandement appréciée.
 
Merci de votre générosité,
 
Très cordialement.
  
Stephen Corry
Directeur général de Survival International
 

25/09/2013

Chambre 2 de Julie Bonnie

 

 

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Belfond août 2013

188 pages, 17,50 €.

 

 

 

Ce roman  est un vertigineux plongeon dans le ventre des femmes, et par là même au cœur de l’âme féminine. On pourrait dire en effet que le personnage principal de ce roman, c’est le corps des femmes, ce corps indissociable du cœur, qui séduit, qui envoûte, ce corps qu’on mutile, qui souffre, qui peut donner la vie et donner la mort.

 

Deux univers bien différents nous sont racontés en alternance, par une femme. Cette femme c’est Béatrice, danseuse nue du Cabaret de l’Amour, avec Gabor au violon, Paolo à la batterie et Pierre & Pierre, un couple de travestis torrides rencontrés au KOB, un haut lieu de la culture alternative de l’époque, à Berlin. Plus que des concerts, ce sont de véritables performances qu’ils offrent tous ensemble, à un public underground de tous les coins d’Europe, surtout l’Est. Ils sont beaux, sales, tatoués, parés de cuir noir et de piercings. C’est le début des années grunge, la vie de bohème, la vie en camion, les tournée pendant 13 ans, l’amour avec Gabor, la fusion avec le public, c’est le féminin assumée, sublimée, dans une nudité fière et libératrice, la danse, le désir, le plaisir, la musique, l’ivresse des sens.

 

« Avec le temps, j’ai appris à montrer beaucoup plus que mon corps. J’ai exposé mes blessures, exhibé mes émotions. J’ai dévêtu mon corps puis déshabillé mon âme. Plus que mes seins ou mes fesses, j’ai fait danser mon sang, nue, dans des salles remplies de punk-rockers venus écouter Gabor et son violon, Paolo et sa batterie. »

 

Et puis c’est aussi la douleur, un premier accouchement dans la caravane d’une vieille sorcière gitane, terrifiante, puis un enfant mort né, et puis un autre enfant, plus tard qui lui, viendra au monde en même temps que le plus beau des orgasmes maternels. Norma Maria Rose, Jésus enterré en secret au Père-Lachaise et Roméo Farès, trois enfants qui sont nés du ventre d’une danseuse nue de cabaret moderne.

 

Béatrice, au moment où elle raconte son histoire, est seule. Gabor est parti, elle ne le reverra jamais. Gabor, dont la devise est It’s better to burn out than to fade away, ayant toujours vécu dans la marginalité, est incapable de rentrer dans le rang, même pour ses enfants. Béatrice doit faire face au deuil quasi impossible de ce grand amour qui n’a pas survécu à la normalisation, la sédentarisation et le deuil d’une vie tellement riche, tellement forte sur les routes, mais qui était condamnée à s’achever un jour, en commençant par l’accident suicide de Pierre & Pierre atteints du sida.

 

« Il m’est vraiment difficile de comprendre comment tout s’est effondré.

J’ai eu les enfants. Gabor est parti.

J’ai eu peur, moi qui n’avais peur de rien.

Mon corps s’est tu.

Il a fallut que je travaille.

J’ai enfilé une blouse. »

 

Béatrice doit faire face à sa condition de femme seule avec deux enfants, elle doit gagner autant que perdre sa nouvelle vie, comme auxiliaire de puéricultrice dans un hôpital à Paris.

 

C’est le deuxième lieu du roman : une maternité et des chambres numérotées. Dans chacune de ces chambres, des histoires de femmes.

 

Une maternité, c’est le lieu où l’on accueille la vie mais c’est aussi un lieu de  peur, de douleur, de folie et de mort et Béatrice qui est bien trop sensible, se prend de plein fouet l’extrême angoisse, la violence et le stress de ce métier. Elle nous raconte ce vécu, tous ces moments extrêmes qui bien souvent côtoient l’abime.

 

Ce roman c’est aussi l’histoire d’une mère qui aime ses enfants et qui les voit devenir adolescents et indifférents, c’est l’histoire de cette déchirure entre la mère et la femme, la mère et l’amante, entre l’amour et la liberté, entre l’expression de soi et la pression de la normalité. Un livre poignant, bouleversant, où à travers l’histoire de Béatrice et de celles qui se déroulent derrière les portes numérotées des chambres, ce sont d’innombrables histoires qui remontent en surface, l’histoire universelle des femmes qui depuis le début de l’humanité portent et donnent la vie, avec toujours au centre, ce corps à la fois si fort et si fragile, objet de désir et de répulsion, de plaisir et de souffrance. C’est aussi l’histoire de l’immense solitude de ces femmes dans une société stressée, régie par des soucis de performance, de rentabilité et d’apparence, où les besoins du corps, aussi bien que ceux du cœur et de l’âme, sont réprimés, pour les faire rentrer dans des cases, des carcans, et parfois des camisoles ou des chambres mortuaires.

 

Cathy Garcia

 

 

julie-bonnie-65053_w1000.jpgNée à Tours, Julie Bonnie a donné son premier concert à 14 ans et chante dans toute l’Europe pendant plus de dix ans. Elle a joué avec Kid Loco et sorti trois albums solo. Chambre 2 et son premier roman.

 

 

 

 

Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/chambre-2-julie-bonnie

23/09/2013

Jour de dépendance 2013 - Sur une chaise longue un jour de mauvaise imitation estivale

 

Deux textes pondus cet été, à lire dans le dernier Traction Brabant, la revue de Patrice Maltaverne, le n°53  (il est en train de mettre un vent à Nouveaux Délits, alors que les deux revues sont nées à peu près à la même époque, vieux complice donc du revuisme pouétique, et qui prouve s'il le fallait, que la création poétique est loin d'être un rat mort au fond des égouts de la littérature). Et j'y suis en plus que bonne compagnie, un numéro riche et qui percute ce qu'il faut pour ne pas donner raison à ceux qui confondent poésie et somnifères. A lire donc !

 

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 http://traction-brabant.blogspot.fr/

 

 

Quand je suis arrivé

C’était à peu près comme ça

Je n’ai pas trouvé ça très intéressant

J’ai pensé partons et j’ai fait demi-tour

Mais je n’étais venu par aucun chemin

Je n’étais pas venu du tout

J’avais toujours été là

 

Philippe Vidal

 

 

 

"TRACTION-BRABANT" (alias T-B pour les intimes) est un fanzine d'écriture, de poésie et autres textes courts, créé en janvier 2004 par Patrice MALTAVERNE (conception , écriture, choix et mise en page des textes) et Patrice VIGUES (illustrations).
 
"TRACTION-BRABANT" existe aussi et surtout sous sa version papier à une cent cinquantaine d'exemplaires. Le poézine est à parution aléatoire, quoique... si tous les deux trois mois, les combattants sont en forme, un nouveau numéro sort de leur tanière.

"TRACTION-BRABANT" n'est pas une association, ne demande aucune subvention, le poézine a juste pour but de faire circuler à son modeste niveau une poésie pas trop classique ni trop molle surtout, ainsi que de véhiculer certaines pistes de réflexion, sans pour autant qu'il ne soit tranché dans le vif.

Plus précisément, à l'origine, TRACTION-BRABANT est la contraction de traction avant, l'auto et de brabant double, la charrue à double soc. Cela montre avant tout notre nostalgie pour ces vieux objets mécaniques ainsi que notre méfiance par rapport à un progrès non mesuré...

Les auteurs (poètes, illustrateurs) présents dans "TRACTION-BRABANT" sont près de trois cents, d'après les dernières stats.

Ce blog a pour but de reproduire des extraits du zine sous sa version papier et de faire connaître davantage ce que nous faisons....

Enfin, "TRACTION-BRABANT" s'efforce d'encourager ses participants à des échanges de textes et d'idées et pourquoi pas à de possibles rencontres : vous comprendrez donc que les (h)auteurs intéressés que par eux-mêmes ne soient pas forcément les bienvenus ici.

Les artischtes, non plus, lorsque le dédain des contingences matérielles, qui les arrange tout particulièrement, provoque leur éloignement de la réalité des choses, plus facile à gérer.

P.M.
 
 

 
Contact pour l'association Le Citron Gare : p.maltaverne@orange.fr

10:31 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

et, dans le doute, nous sommes partis

LE THÉÂTRE DE PLEIN AIR

 

Un soleil de biais éclairait une faible moitié de la scène. La pièce venait à peine de commencer quand nous primes place sur les gradins. L’intrigue nous parut obscure : c’était apparemment l’histoire d’un être effacé qui s’en allait dans le lointain sans faire de bruit. Le spectacle lent, quasi muet, traînait en longueur. Vers la fin, nous avons eu du mal à comprendre si la représentation était terminée, et, dans le doute, nous sommes partis.

 

Jean-Jacques Nuel

 

 

Lieu du larcinModèles Réduits (Mi(ni)crobe # 41)

19/09/2013

"Mouton 2.0 - La Puce à l'oreille" un film réalisé par Antoine Costa & Florian Pourchi -

 

Produit par Synaps Collectif Audiovisuel - Sortie Juin 2012 - Infos : mouton-lefilm.fr

SYNOPSIS__________________________________________________________________

La modernisation de l’agriculture d’après guerre portée au nom de la science et du progrès ne s’est pas imposée sans résistances. L’élevage ovin, jusque là épargné commence à ressentir les premiers soubresauts d’une volonté d’industrialisation.

Depuis peu une nouvelle obligation oblige les éleveurs ovins à puçer électroniquement leurs bêtes. Ils doivent désormais mettre une puce RFID, véritable petit mouchard électronique, pour identifier leurs animaux à la place de l’habituel boucle d’oreille ou du tatouage. Derrière la puce RFID, ses ordinateurs et ses machines il y a tout un monde qui se meurt, celui de la paysannerie.

Dans le monde machine, l’animal n’est plus qu’une usine à viande et l’éleveur un simple exécutant au service de l’industrie. Pourtant certains d’entre eux s’opposent à tout cela …

 

 

La lutte des éleveurs contre le puçage RFID des moutons peut apparaître comme un combat de plus. Pour certains c’est un combat comme un autre, un combat contre les obligations (la dernière en date étant celle de l’obligation de vacciner contre la FCO[1].) Cependant comme nous l’avons constaté dans nos entretiens avec les éleveurs il ne s’agit pas d’une obligation supplémentaire. C’est une volonté à moitié camouflée d’industrialiser l’élevage ovin et caprin, une volonté de contrôle total afin d’amener l’élevage vers d’autres aménagements futurs, sur le terrain de la génétique notamment. (Voir à ce propos la loi sur les reproducteurs certifiés[2].) Camouflée, car selon ceux qui imposent la puce ( État, autorités sanitaires et vétérinaires ), la puce serait un outil de traçabilité, donc de sécurité pour le consommateur et diminuerait la pénibilité du travail pour l’éleveur.

Pour aborder cette problématique nous avons choisi le secteur ovin, les moutons, l’élevage des agneaux, des brebis… Là où l’imaginaire commun n’arrive pas à se représenter le métier de berger derrière un ordinateur équipé d’un lecteur de données pour contrôler ses bêtes, c’est pourtant cette réalité qui domine l’élevage moderne. C’est probablement ces hommes, éleveurs, bergers, qui historiquement ont le plus résisté contre l’industrialisation du secteur agricole et ce n’est pas anodin si ce sont eux qui se retrouvent moteurs de la lutte contre ces nouvelles obligations qui apparaissent.

Les RFID sont le point de départ du projet de ce film documentaire. Le puçage se généralise autour de nous, les informations se recoupent, la carte d’identité biométrique s’impose. À chaque fois avec de bon prétextes, de bonnes raisons, de bons arguments. Avec la directive européenne concernant le puçage obligatoire des cheptels ovins et caprins, nous assistons à la première obligation d’envergure de puçage du vivant. Une expérimentation grandeur nature dont les industriels se flattent.

C’est dans ce contexte que s’inscrit ce film, mais nous avons volontairement choisi de le laisser en toile de fond. Nous consacrerons la majeure partie du documentaire aux paroles d’éleveurs sans commentaires. Un peu à la manière des tribunes libres dans la presse nous écouterons les récits de ceux qui vivent ces transformations et luttent contre les obligations.

Nous revenons avec chaque éleveur sur les raisons qui les ont amenés à ce métier, à cette passion. Nous partageons avec eux leurs inquiétudes mais aussi leurs espoirs. A l’écoute des bergers, des éleveurs nous tentons de comprendre ce métier ; et à travers leurs regards, nous ouvrons les yeux sur le danger d’une société industrielle et frénétique.


[1] Fièvre Catarrhale Ovine – Le gouvernement français impose la vaccination contre la FCO en 2009/2010 puis retire l’obligation suite à de nombreux effets secondaires sur les bêtes et une forte mobilisation des éleveurs.

[2] Une loi prévoit pour 2015 l’obligation pour les éleveurs de faire certifier ( homologuer ) leurs béliers.

16/09/2013

Pépites brésiliennes de Jean-Yves Loude

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Actes Sud, avril 2013

80 pages, 23 €.

 

 

 

Voilà donc une mine, qui fera le bonheur des amoureux du Brésil, mais pas seulement. L’auteur et sa compagne, ethnologues passionnés, nous entraînent sur leur sillage dans une enquête aux allures de road-movie, sur les traces de la mémoire africaine au Brésil. De Rio de Janeiro à São Luis do Maranhão, situé sur l’île du même nom, en passant par le Minas Gerais et le Nordeste, on visitera de multiples lieux, des villes comme Ouro Preto, Belo Horizonte, Salvador, Recife, Petrolina, Teresina… Un périple de plus de 5000 km pour recueillir ces pépites que représentent, pour le couple d’ethnologues, les personnages marquants, d’hier et d’aujourd’hui, de l’identité noire du Brésil. Une identité d’autant plus occultée qu’elle est directement liée à cette autre mémoire, encore aujourd’hui verrouillée, du Brésil portugais colonial et esclavagiste.

 

Cet ouvrage est en quelque sorte l’accomplissement d’une promesse faite quelques mois auparavant à Zayda, une farouche militante de la cause noire à travers les activités d’un groupe de danse à São Luis, le Tambor de Crioula et le point de départ de cette chasse aux trésors, c’est une photo de Luzia, une ancêtre brésilienne, dont le squelette a été retrouvé au cours des années 70, dans le Minas Gerais. Disparue au moins onze mille ans avant notre ère, son visage fut reconstitué à Manchester et présenté en mars 1999. Là, il fit le tour du monde, mettant à mal l’hypothèse en vogue alors, sur le peuplement originel du continent américain : la culture dite de Clóvis, représentant l’avancée pionnière du flux migratoire sibéro-mongol. En effet, Luzia ressemble aux Africains ou aux Aborigènes australiens à cause de ses traits typiquement négroïdes.

 

Plus ancien encore, Zuzu. C’est un des plus anciens ancêtres brésiliens, retrouvé avec quelques 250 squelettes, dans le Parc national de Serra da Capivara au Sud-est de l’État du Piaui dans le centre du Brésil, où on retrouve également d’innombrables peintures rupestres, un des plus grands sites mondial, où figure entre autre la plus ancienne représentation de bateau. La datation indique une période se situant entre 60 000 ans et 55 000 ans. Zuzu est doté lui aussi du même type de traits dits paléoaméricains. Ce terme désigne les populations non-mongoloïdes (non-paléoindiennes) ayant vécu en Amérique du Nord et en Amérique du Sud avant ou pendant la dernière glaciation. Voilà pour les doyens de tous ceux et celles que nous allons découvrir et rencontrer grâce à Monsieur Lion et Leuk, comme se surnomment le couple de chercheurs, avides de mettre à jour les souvenirs plus ou moins enfouis d’un Brésil actuel, qui peine encore a accepter cette part essentielle de son identité.

 

Il y a donc Luzia et Zuzu et puis l’histoire de cet empereur du Mali, Abou Bakari II, disparu avec une flotte de deux mille barques chargées d’or et de vivres, alors qu’il avait embarqué en 1311 sur la « Mer des Ténèbres », nom donné alors à l’océan Atlantique et qui, en dérivant selon les courants marins, aurait très bien pu arriver au Brésil un siècle et demi avant Cabral et Colomb. Nous irons donc de découverte en découverte, à la rencontre d’histoires et de figuras, comprenez « personnalités », « caractères », encore vivantes ou ayant vécu. Des artistes, des poètes, des écrivains, des musiciens, des artisans, des philosophes, des militants, des imprécateurs, des saints et des saintes, des esclaves rebelles qui formeront les premiers quilombos, ces communautés d’esclaves fugitifs, entrés dans la clandestinité et qui aujourd’hui sont des communautés rurales paupérisées et marginalisées. Le plus célèbre de ces résistants est Zumbi dos Palmares, aujourd’hui un héros national, mais il y en eut d’autres. Nous rencontrerons beaucoup de femmes aussi, des affranchies célèbres pour leur force de caractère et leur beauté, des revendicatrices, des enseignantes, des guérisseuses, une prostituée mystique, une faiseuse d’anges et en filigrane toujours, les orishas, ces divinités venues d’Afrique avec les premiers esclaves, et qui ont retrouvé vie à travers le son des tambours et les cérémonies, très longtemps interdites, de candomblé. Toute une culture qui a survécu, se fondant habilement dans un syncrétisme qui prouve encore aujourd’hui sa force et sa vivacité. Nous apprendrons toutes les luttes, encore en cours aujourd’hui, pour qu’enfin soit reconnue intégralement et à sa juste valeur, cette identité noire et mulâtre et la place de cet incontournable richesse humaine et culturelle dans l’histoire d’un pays, qui aurait tout à gagner en accordant à cette part de lui-même, toute la reconnaissance qui lui est due et permettre ainsi aux plaies du passé de se refermer enfin.

 

Pépites brésiliennes est un ouvrage passionnant, mené tambour battant, loin d’un Brésil surfait de carte postale, mais au cœur d’un Brésil bien plus authentique, bien vivant avec ses blessures, ses splendeurs et ses misères, ce creuset de culture populaire où la plus belle des pépites est  ce métissage unique et exceptionnel. Les auteurs ont l’art de nous faire partager leur passion, cette véritable quête qui les anime, et nous sommes rapidement gagnés par leur fièvre, une exaltation qui donnerait envie de fêter ça, pour les connaisseurs, autour d’une bonne bouteille de cachaça.

 

Cathy Garcia

 

 

ResizedImage600399-Couple.jpgÉcrivain et ethnologue, Jean-Yves Loude est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels une série publiée chez Actes Sud, dans laquelle s’inscrit cet opus, consacrée aux mémoires occultées de l’Afrique : Le Roi d’Afrique et la reine mer (1994), Cap-Vert, notes atlantiques (1997), Lisbonne, dans la ville noire (2003), et Coup de théâtre à São Tomé (2007). Cet ouvrage a été réalisé en collaboration avec sa compagne, Viviane Lièvre, ethnologue et photographe. Tous deux témoignent depuis trente ans de la diversité des cultures du monde – lointaines ou proches – à travers leurs livres, études, romans adultes et jeunesse, leurs photos et leurs conférences. Leurs terrains d’investigations sont les Kalash du Pakistan, le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest, le Cap-Vert, Lisbonne, São Tomé, le Brésil.

Note de lecture parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/pepites-bresiliennes-jean...

 

 

12/09/2013

Revue Nouveaux Délits n°46, sort le 1er octobre

            

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Oct. Nov. Déc. 2013


 
  

MERCI !!!

   
En juillet dernier, la revue Nouveaux Délits a fêté ses 10 ans !
 
Pari fou, pari tenu. 223 auteurs y ont été publiés à ce jour et certains d’entre eux nous ont malheureusement quittés depuis. 17 artistes l'ont illustrée, autant dire que certains plus d'une fois ! Je les remercie toutes et tous, car une revue c'est avant tout le fruit du généreux travail et de la douce folie de chacun. Si elle a réussi à perdurer jusqu'à aujourd'hui, c'est bien grâce à celles et ceux qui s'y intéressent, tous les abonné(e)s bien-sûr, mais aussi les lectrices et lecteurs occasionnel que je remercie également. Pour repartir de plus belle, en juillet, Les Soliflores ont vu le jour sur le blog de la revue. Il s'agit d’une publication en ligne de textes uniques d'auteurs, pour répondre à l'afflux toujours plus important de propositions, qui déborde largement ce que peuvent contenir trois numéros papier par an. Les Soliflores sont donc des clins d'œil pour encourager l’art poétique car oui, le poète est un artiste ! Le poète est un musicien, peintre, sculpteur de langue. Comme dans tout art, on y retrouvera toutes sortes de styles et du hors-style, du singulier, du brut et de vrais morceaux de vie posés ou crachés sur le papier (ou sur l’écran, modernité oblige).  Aussi, il n’est pas besoin de batailler pour savoir ce qu’est la vraie poésie. Il y en a simplement pour tous les goûts, y compris pour celles et ceux qui en manquent, et c’est tant mieux. Comme tout art, elle exprime la multiplicité, la diversité et la complexité humaine. Comme tout art, elle demande ouverture, curiosité, audace autant qu’humilité. Elle est en profonde relation avec la musique, puisqu’elle travaille comme elle avec un matériau intangible, vibratoire : le son. Elle construit, déconstruit et fait naître des étincelles aux points de friction de ces assemblages sonores et  elle use ou au contraire détourne le sens qui leur est généralement donné pour en inventer d’autres. J’ai donc une fois de plus le plaisir de vous présenter, dans ce 47ème  numéro (avec le numéro 0), quelques pièces choisies de cet art vivant, en espérant que vous les trouverez à votre goût.

 CG
    

 

Quelques peuples seulement ont une littérature,

tous ont une poésie.

Victor Hugo in Océan prose

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AU SOMMAIRE

 
Délit de poésie  :  Céline Rochette-Castel et Isabelle Delpérié

Délit sensuel  :

Afrique de mes baisers de Bénédicte Fichten

Poèmes de Gisaeng, courtisanes coréennes, traduits du coréen par Henri-Charles Alleaume


Délit de faciès :  Sénamé, Ce que j’ai vu (extraits)


Délit malgache : Vérité sur parole et Mettons que je n’ai rien dit, deux nouvelles de Ben Arès

 

Résonance :  Les esprits de la steppe de Corinne Sombrun

 
Délits d’(in)citations  volent au bas des pages, détachées de leur texte-arbre, c’est de saison. Vous trouverez encore, mais oui, le bulletin de complicité au fond en sortant.

 

Illustrateur : Hamid Tibouchi
      

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Né en 1951 en Algérie. Peintre et poète, il vit et travaille en région parisienne depuis 1981. Sa production, abondante, est protéiforme : poèmes, peintures, dessins, gravures, photos, livres d’artiste, livres-objets, décors de théâtre, vitraux, illustrations de livres et revues… Auteur d’une vingtaine de plaquettes et recueils de poèmes parmi lesquels on peut citer: Mer ouverte, Soleil d’herbe, Parésie, Nervures. Textes, dessins et peintures dans diverses anthologies ainsi que dans de nombreux périodiques (Esprit, Europe, Alif, Traces, Le Fou parle, Signes, Solaire, Fanal, Poésie 1, Le Journal des Poètes, Alimentation Générale, Impressions du Sud, 25 Mensuel, Athanor, Écriture, La Sape, Bacchanales, Poésie/Première, Horizons Maghrébins, L’Art Aujourd’hui, Artension, Liaisons, Area, Friches, Comme en Poésie, La Traductière, Le Frisson Esthétique, L’Étrangère, Phœnix, Les Archers, Il Particolare, Les Cahiers du Sens, Décharge, Incertain Regard, L’Établi …)
 

 

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Certains voient les choses comme elles sont
et se demandent "Pourquoi?"
Moi je rêve les choses telles qu'elles n'ont jamais été,
et je me demande "Pourquoi pas?"

George Bernard Shaw 

07/09/2013

Nous sommes inexcusables

Nous regardons les corps déchiquetés et sanguinolents
Nous regardons la souffrance comme une part de la nécessité
Nous regardons les portes grinçantes des gagne-pain se fermer
Nous regardons le nombre anonymes de virés
Nous regardons les faits mais pas les causes...
Nous regardons l'information fragmentée et sponsorisée
Nous regardons les scénarios d'espoir moqués
Nous regardons avec fierté le design des bombes high tech
Nous regardons la programmation de l'anéantissement de nos rêves
Nous regardons l'individu sacralisé sans les autres
Nous regardons les beaux parleurs remuer les lèvres
Nous regardons la vacuité se proclamer " star " etc etc...
Nous regardons le religieux re-salé la soupe de l'ignorance
Nous regardons les trophées de la tortures des animaux
Nous regardons les sourires mielleux des annonceurs de misères
Nous regardons les journalistes en costume de Monsieur Loyal
Nous regardons l'air étouffer et l'eau pleurer nos déchets
Nous regardons les écrans imbéciles se trémousser
Nous regardons le narquois contentement du mensonge
Nous regardons les droits de l'homme conspués
Nous regardons la morale méprisante des intellectuels médiatiques
Nous regardons les êtres vivants déniés
Nous regardons le vivant comme si nous étions hors de lui
Nous regardons mais nous ne voyons rien
Nous sommes inexcusables.
 
 
Bruno Toméra
 
Lieu du larcin : fesses de bouc
 

06/09/2013

Tous ces connards de HEC (ou l’équivalent) par Viktor Dedaj 2012

 

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Viktor Dedaj, journaliste et propriétaire du site de ré-information "Le Grand Soir"

 

«  Ils sont parmi nous.
On ne sait pas qui ils sont,
On ne sait pas d’où ils viennent,
Leur seul objectif : nous pourrir la vie. 
Et rien ne peut les arrêter. »
 


La dernière fois que j’ai conversé avec un connard de HEC (ou l’équivalent), j’ai eu le sentiment désagréable de regarder la télé. C’était aussi bavard, nombriliste, hystérique et d’une bêtise agressive. On aurait dit qu’il avait mémorisé : 1) tous les «  dossiers » du magazine Le Point sur le Salaire des Cadres, les Francs-Maçons et l’Islam ; 2) toutes les enquêtes de l’Express sur le Salaire des Cadres, le Prix de l’Immobilier et les Musulmans ; 3) tous les numéros spéciaux du Nouvel Obs sur le Salaire des Cadres, l’Homosexualité et les Arabes.

Chez lui, le concept de «  radicalité » se limitait à la lecture de Courrier International et les Guignols sur Canal+. J’ai cru un instant qu’il faisait dans l’ironie, genre pince-sans-rire. Pas du tout. J’ai même eu droit à un «  tu comprends Viktor, selon la loi de l’offre et la demande... ».

Sérieusement : vous le saviez, vous, qu’il existe réellement des individus qui prononcent réellement ce genre de phrase avec tout le sérieux du monde ? Et moi qui pensais que c’était une de ces phrases «  connues » mais que personne ne prononce réellement dans la vraie vie. Une phrase comme «   Attends, ce n’est pas ce que tu crois, je peux tout t’expliquer », vous comprenez ? Une phrase que personne ne prononce réellement dans la vraie vie sauf à être - et là , retenez votre souffle - totalement et irrémédiablement lavé du cerveau, avec une mini-salle de projection à la place de la cervelle et vivant littéralement dans un film où son ego tient le rôle principal.

A part ça, il y avait quelque chose qui me titillait depuis le début, un truc sur lequel je n’arrivais pas à mettre le doigt... lorsque soudain, j’ai compris. Mon Dieu, j’avais devant moi - à quelques centimètres à peine - un être que je pensais n’exister que dans les légendes et les contes de fées, à l’instar des licornes, des dragons et des Socialistes Français de gauche. Devant moi se tenait l’aboutissement de toute l’histoire de l’évolution, l’être parfait ; inébranlable, infatigable, indestructible et même indécoiffable, la toute dernière production du système médiatique moderne, celui dont tout le monde parle mais que personne n’a jamais croisé, un être parfaitement adapté à son milieu ambiant. Oui, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, permettez-moi de vos présenter... le Connard Parfait.

A la fois terrifié et subjugué, j’étais Sigourney Weaver (en petite culotte) et lui l’Alien bavant (tu m’étonnes...). Lorsqu’il ouvrait la bouche pour parler d’économie, c’était du Alain Minc qui sortait. Pour parler de société, c’était Jacques Attali plein les oreilles. Sur les questions géopolitiques, c’était BHL qui lui sortait des narines. Et de tous les autres orifices de son corps : du Jean-Pierre Pernaud.

Il regardait les films que faisaient les plus gros scores au box-office, écoutait la musique qui cartonne en ce moment, regardait sur Youtube les vidéos les plus populaires et ne lisait que des best-sellers.

Ouaip : on avait beau l’essorer, il n’y avait plus une seule goutte de lui en lui.

Pourquoi je vous parle des connards de HEC (ou l’équivalent) ? Pour rien.

* * * *

Je me souviens encore d’une époque, au temps sombre du service public, où les bureaux de poste ressemblaient encore vaguement à des bureaux de poste. On y entrait en tenant humblement à la main une lettre ou un colis dans l’espoir fragile de le faire affranchir et expédier vers une destination plus ou moins exotique (comme la Caisse Primaire d’Assurance Maladie). Aujourd’hui, on entre dans un «  espace d’accueil » qui ressemble à un supermarché et où les enveloppes sont présentées sur des rayons comme des fucking tranches de saumon fumé au milieu de tout un «  merchandising » qui frise le Royaume de Mickey : des tasses marquées «  la poste », des clés USB «  la poste » et même des sacoches de facteur «  à l’ancienne » avec marquées dessus - vous allez rire - «  la poste ».

Le «  self-service » y est tellement de rigueur que je suis encore étonné de n’avoir pas à transporter moi-même le courrier que je viens moi-même d’affranchir (et ne croyez pas que les connards de HEC (ou son équivalent) n’y ont pas pensé, c’est juste qu’ils n’ont pas encore trouvé le moyen de nous le faire avaler. Une suggestion amicale de ma part : «  l’Europe » - mot magique qui marche à tous les coups)

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Au temps sombre du service public, si la lettre mettait plus de deux jours pour arriver à destination, on supputait déjà le décès impromptu du facteur en pleine tournée ou une grève sauvage lancée par un de ces syndicats dont on confondait toujours le nom. Si la lettre mettait plus de trois jours, la rumeur courait sur un probable acte de sabotage. A quatre jours, ça y est, une catastrophe naturelle s’était abattue quelque part en France, en emportant facteur, sacoche, vélo et tournée.

On l’appelait laconiquement «  La Poste » et on savait en général pourquoi on y était, ce qu’on y faisait et à quoi ça servait. C’était pas cher, ça marchait super bien, et le monde entier nous l’enviait encore plus que le couple Halliday.

Il arrivait que «  La Poste » brise quelque tabou ancestral en lançant des initiatives dont la témérité donnait le tournis, comme l’instauration d’un tarif d’affranchissement «  économique », par opposition au «  normal ». Un tarif pensé pour ceux qui n’était pas pressés (car il y en avait encore) ou ceux qui s’envoyaient à eux-mêmes des courriers. Et ce qui était jadis considéré comme un service «  normal » s’appelle désormais un service «  hyper-méga-rapide, genre chrono à la main et et zip c’est parti » et vous est facturé 10 fois plus cher.

Au temps sombre du service public, les murs des bureaux de poste étaient décorés d’affiches et de timbres postes du monde entier qui faisaient rêver les gamins au lieu de les préparer à entrer dans la vie inactive. Et si d’aventure plus de quatre personnes avaient l’outrecuidance de vous précéder dans la file d’attente, on considérait que vous étiez en droit de prendre votre carte à la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Mais un jour un connard de HEC (ou son équivalent) a eu son diplôme et son papa connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui jouait au golf avec untel, et ce fut l’enfer.

Désormais, ce sont de grands écrans plats qui sont chargés de vous faire patienter en vous vendant le bonheur de faire la queue. Si par miracle il y a moins de vingt personnes devant vous, c’est que vous êtes retraité ou chômeur ou l’innocente victime d’une caméra cachée.

Au temps sombre du service public, le facteur était une sorte de personnalité locale qui ne se faisait voler la vedette que par le pompier, l’instituteur et, éventuellement, le maire (lorsque ce dernier n’était pas en prison). Mais un des grands mystères du monde moderne que je n’arrive pas à résoudre est celui des «  lettres recommandées ».

Je vous explique : jadis, lorsqu’une «  lettre recommandée » vous était destinée, le facteur sonnait à votre porte et vous la remettait en échange d’une signature. En cas d’absence, un avis était glissé avec tact dans votre boîte-aux-lettres. Fini tout ça : vous aurez beau être chez vous toute la journée et même la passer à guetter le passage du dit facteur (à quoi ressemble-t-il ? porte-il un signe distinctif ?), vous aurez beau scruter la circulation dans la rue et même l’horizon, beau tendre l’oreille derrière la porte en guettant la moindre agitation dans le couloir, beau vérifier pour la dixième fois que votre sonnette fonctionne parfaitement, ce ne sera qu’à la nuit tombée que vous trouverez un «  avis de passage » subrepticement glissé dans votre boîte-aux-lettres.

Suprême affront : cet Arsène Lupin des temps modernes, pour préciser le «  motif de non distribution » aura soigneusement coché la case «  destinataire absent ». Affront qui sera suivi par une invitation à vous rendre au bureau de poste le plus proche où la lettre-que-nous-n’avons-pu-vous-remettre-pour-cause-que-vous-n’étiez-pas-là  vous attendra, goguenarde, à partir du lendemain 14h00- invitation elle-même suivie d’un ricanement silencieux.

Parce que t’as beau investir dans un système électronique de détection, poser des pièges et même élever une batterie d’oies pour donner l’alerte, rien n’y fait. Alors ? Comment font-ils ? Sont-ils équipés de semelles hyper-silencieuses ? Portent-ils des uniformes faits de la même matière que les avions furtifs américains ? Portent-ils une cape d’invisibilité ? Se déplacent-ils à une vitesse proche de celle de la lumière ? Mystère, vous dis-je.

Connards de HEC : rendez-nous la Poste et allez jouer ailleurs

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Au temps sombre du service public, il y avait des trains. Des trains qui partaient (c’est bien) et qui arrivaient (encore mieux) à l’heure avec une fiabilité et précision tellement légendaires qu’on faisait dire aux employés de la SNCF que «  Avant l’heure, c’est pas l’heure. Après l’heure, c’est plus l’heure ». C’était l’époque où lorsque vous voyiez un train partir en retard, vous saviez que c’était votre montre qui avançait. Et vice-versa . C’était une époque sombre où les TGV glissaient - je me souviens qu’on pouvait écrire dans un TGV lancé à pleine vitesse sans que la calligraphie n’en souffre (mais qui écrit encore dans un train ?). C’était l’époque où les prix des billets étaient compréhensibles, où on avait le droit de rater un train et de prendre le suivant sans être accusé d’appartenir à Al-Qaeda. Une époque où les seuls militaires qu’on croisait dans les gares étaient des bidasses en permission. C’était l’époque où pour tout incident vos étiez en droit de prendre votre carte à Lutte Ouvrière.

On l’appelait laconiquement «  la SNCF » et on savait en général pourquoi on y était, ce qu’on y faisait et à quoi ça servait. C’était pas cher, ça marchait super bien, et le monde entier nous l’enviait encore plus qu’une chanson de Mireille Mathieu.

Mais un jour un connard de HEC (ou son équivalent) a eu son diplôme et sa maman jouait au bridge les mercredi avec l’épouse de quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui jouait au tennis avec untel, et ce fut l’enfer.

Aujourd’hui, il y a toujours des trains. Des trains qui partent (c’est bien) et qui arrivent (encore mieux). Que vous faut-il de plus ? Si vous voyez un train partir en retard, ça veut dire qu’il n’est pas parti en avance. Et toc. Un voyage en TGV secoue tellement qu’on se croirait dans un avion à hélice traversant un orage et même si vous n’écrivez plus que sur un clavier, tâchez quand même de le faire sur un ordinateur portable anti-chocs.

Votre bonheur est censé être garanti car vous ne voyagez plus dans un vulgaire TGV, mais dans un iTGV - le «  i » dénote une tentative désespérée de branchitude (qui est l’attitude standard d’un loser lorsqu’il se retrouve malheureusement à un poste quelconque de responsabilité). Bientôt, ils nous vendront de la i-merde et nous diront que c’est moderne.

Acheter un billet n’est plus une formalité mais une épreuve de Fort Boyard. Vous commandez vous-même votre e-billet (ah, cette fois-ci, c’est un «  e ») sur Internet et/ou vous l’imprimez vous-même. Le cas échéant, vous compostez vous-même votre billet. Vous pouvez aussi acheter ou échanger votre billet vous-même via une machine automatique. Combien de temps reste-t-il avant qu’ils ne décident que le train sera conduit par nous-mêmes et que le conducteur sera choisi à la courte-paille parmi les passagers ?

Et si par hasard vous décidez - pour une raison qui vous appartient - de participer, genre baroudeur, à l’aventure «  objectif-guichet », et que vous réussissez à en trouver un (ouvert, parce que les guichets fermés, ça ne compte pas), la file d’attente interminable qui vous précède vous rappellera le jour de sortie de dernier «  Harry Potter ». Comment font-ils pour obtenir de telles files ? Embauchent-ils des stagiaires ou des figurants pour nous décourager ? Lancent-ils la rumeur d’une vente sauvage d’iPhones - tiens, encore un «  i » - pour tel jour à telle heure (devant le guichet «  départs immédiats » de préférence) ? Si oui, comment savaient-ils que vous alliez vous présenter effectivement devant ce guichet-là , tel jour à telle heure ?

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Mais les connards de HEC qui pensent à tout ont même prévu là aussi des écrans plats qui diffusent des spots hilares pour vous expliquer combien c’est cool le train, alors que vous êtes bien placé (128ème dans la file) pour le savoir.

Oui, heureusement que les connards de HEC sont là . Changement d’uniformes, changement de logo. Des dizaines de millions d’euros engloutis pour «  rehausser l’image de marque », pour «  redynamiser le concept ». Les employés coiffés de casquettes qui les font ressembler à des Robin des bois futuristes sortis d’un film de série B raté ; un logo TGV corniaud ; des «  s’miles » qui s’accumulent sur votre carte de fidélité ; et patati et patata, sans oublier la publicité omniprésente dans les gares, sur les quais, partout.

Connards de HEC : rendez-nous la SNCF et allez jouer ailleurs.

Au temps sombre du service public, il y avait des téléphones. Des trucs qu’on décrochait, sur lesquels on composait un numéro, et... voilà . Le téléphone quoi. Un réseau extraordinaire, construit avec notre argent. Evidemment, les plus jeunes diront que j’exagère, que j’embellis, mais il fut un temps où lorsqu’on appelait un service (commercial ou dépannage), on trouvait quelqu’un au bout du fil, une personne en chair et en os. Lorsqu’on avait un problème, le gros Dédé (ou son équivalent) se pointait avec sa boîte à outils, réparait le truc et repartait. Si tu voulais trouver un numéro, il y avait un annuaire. Pas d’annuaire à portée de main ? Les renseignements, pardi.

Ca s’appelait laconiquement «  France-Télécom » ou encore «  les PTT » et on savait en général pourquoi on y était, ce qu’on y faisait et à quoi ça servait. Les tarifs étaient clairs, accessibles, compréhensibles. C’était pas cher, ça marchait super bien, et le monde entier nous l’enviait encore plus que le Stade de France.

Mais un jour un connard de HEC (ou son équivalent) a eu son diplôme et son chien pissait contre le même poteau que le chien d’un autre qui connaissait quelqu’un dont le fils fréquentait la même école privée que la fille d’untel, et ce fut l’enfer.

Changement de logo qui a coûté des millions (pour «  rehausser l’image de marque », pour «  redynamiser le concept »), un rachat et un changement de nom qui a coûté des millions. Maintenant c’est «  orange » - tu parles d’un nom... pourquoi pas «  caca d’oie  » ?

Désormais, nous voilà devant des sociétés à foison, prédatrices de nos investissements d’antan, des grands opérateurs, des petits opérateurs, des opérateurs sortis d’on ne sait où qui vous promettent des communications à 0,08 euros la minute vers le pôle sud, des portables «  bloqués », débloqués, des forfaits «  carrés », «  carrés silver » (ça veut dire argent, non ?), des formules «  zen », «  origami ». Bref, si tu sais choisir un abonnement, tu sais lire le manuel de vol d’une navette spatiale ou bien - autre hypothèse - tu n’as vraiment rien de mieux à foutre de tes journées.

Connards de HEC : rendez-nous France-Télécom et allez jouer ailleurs.

Et pour tous ceux qui se demandent encore ce que signifient les lettres H.E.C. : «  H », c’est pour «  Hautes », «  E » pour «  Etudes » et le « C »... eh bien, tout le monde croit que c’est pour «  Commerciales »...

Oui, ça y est, maintenant je me souviens pourquoi je voulais vous parler de ça. Mais ce sera pour une autre fois.

Viktor Dedaj
« un jour je vous parlerai de Sup de Co »


Source et merci à : http://jlmi.hautetfort.com/archive/2013/06/28/tous-ces-co...

03/09/2013

Les petites centrales nucléaires immergées...



Avec son projet de petites centrales sous-marines, l'entreprise française DCNS veut se lancer sur le marché du nucléaire transportable. Mais les problèmes environnementaux liés au nucléaire restent entiers et la compétitivité économique du modèle fait débat.

Des petites centrales nucléaires transportables. C’est une des solutions énergétiques proposées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA) pour les pays nouvellement industrialisés. Ce marché intéresse l’industrie nucléaire, tournée vers une croissance de la demande d’électricité prévue à 90% hors de l’OCDE. En France, l’entreprise DCNS est sur les rangs avec son projet de centrale immergée Flexblue. L’armateur, connu pour ses sous-marins nucléaires, se diversifie depuis quelques années dans l’énergie. L’argument de la centrale transportable est simple : livrer clé en main de l’énergie nucléaire à des pays qui n’en ont pas les moyens techniques et financiers. Selon DCNS, Flexblue permettrait de se passer d’infrastructures et de personnel formé sur place. Les centrales seraient fabriquées dans les chantiers navals de l’industriel, puis livrées par bateau. Le service après vente est également assuré : les unités mobiles seraient rechargées en combustibles, entretenues et finalement démantelées par l’entreprise.

D’une puissance cinq à dix fois inférieure aux centrales actuelles, ces petites chaudières nucléaires cibleraient aussi les marchés trop petits pour absorber le millier de MWe produits par les gros réacteurs. Selon DCNS, une unité Flexblue, reliée à la côte par des câbles, permettrait d’alimenter quelques centaines de milliers de personnes.

« C’est facile d’envoyer un homme grenouille »

L’atout ultime de ces centrales immergées serait la sûreté. Arrimées au fond marin à une centaine de mètres de la surface, elles bénéficieraient d’un « système de sûreté passif », explique Damien Bonnet, responsable de la communication sur le nucléaire civil à DCNS. La circulation de l’eau de mer garantirait un refroidissement permanent du réacteur nucléaire. Et DCNS de préciser que la dispersion radioactive en milieu marin serait moins dommageable à la population.

La perspective de voir des petits réacteurs nucléaires dispersés à la surface du globe ne fait évidemment pas l’unanimité. Roland Desbordes, physicien et président de la Criirad, rappelle que « ces réacteurs posent les mêmes problèmes environnementaux que la filière nucléaire actuelle. » Flexblue fonctionnerait en effet à l’uranium enrichi, donc les dangers liés à la gestion des déchets et à l’approvisionnement dans les mines d’uranium restent entiers. Quant à la sûreté, Roland Desbordes estime que l’immersion rend les réacteurs plus vulnérables aux attaques terroristes : « C’est facile d’envoyer un homme grenouille ; rappelez-vous du Rainbow Warrior ». Autres problèmes écologiques : le réchauffement de l’eau autour des centrales et la difficulté d’intervenir sous l’eau en cas de fuites radioactives.

Coup de frein suite à Fukushima

Mais existe-t-il un marché pour Flexblue ? DCNS défend la compétitivité des coûts de son projet pour les pays du Sud. Sans donner de chiffres, l’industriel insiste sur ce nucléaire low cost, grâce à des centrales standardisées, produites en série sur ses chantiers. L’investissement serait également progressif, puisqu’un acheteur pourrait commencer par s’équiper d’un réacteur, puis deux, trois... Selon Bruno Tertrais, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique et auteur de l’Atlas mondial du nucléaire, « Flexblue est intéressant pour alimenter des régions isolées, avec un accès à la mer. Là où le coût de transport de l’électricité est très élevé. » Roland Desbordes est dubitatif : « Si le marché était rentable, il y aurait des candidats. Car tous les éléments techniques sont sur la table, donc la réalisation ne devrait pas poser de problème. Or, aujourd’hui, ça ne semble pas se bousculer au portillon. »  Chez DCNS, on reconnaît que les équipes planchent toujours. Un consortium entre DCNS, Areva, le CEA et EDF travaille justement sur les conditions de la compétitivité économique du projet.

La catastrophe de Fukushima a aussi donné un coup de frein à l’industrie nucléaire. « Depuis janvier 2011, date de présentation de Flexblue, l’ensemble de l’industrie nucléaire mondiale a vu ses programmes et calendriers opérationnels impactés par le drame de Fukushima », reconnaît Damien Bonnet. Dans les faits, la construction du prototype n'est pas décidée et s’il voit le jour, le projet devra aussi recevoir l’aval des autorités de sûreté nucléaire.

Magali Reinert
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09:30 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Le cerveau humain commandé à distance

 Par Stéphany Gardier - le 28/08/2013             

Les ondes cérébrales d'un chercheur ont permis de faire bouger le bras de son collègue.

En mars dernier la nouvelle avait fait grand bruit: une équipe américano-brésilienne dirigée par Miguel Nicolelis avait réussi à faire communiquer deux rats, distants de plusieurs milliers de kilomètres, uniquement par la pensée. Des chercheurs de Seattle ont reproduit l'expérience, mais avec deux êtres humains cette fois-ci!

La vidéo mise en ligne par l'université de Washington il y a quelques jours montre deux volontaires, chacun assis dans une pièce, à quelques centaines de mètres l'un de l'autre. Le premier, Rajesh Rao, porte une sorte de bonnet recouvert d'électrodes, qui permettent d'enregistrer les ondes émises par son cerveau, l'électroencéphalogramme (EEG). Le second, Andrea Stocco porte, lui, un bonnet de bain violet qui maintient en place une antenne émettrice d'ondes électromagnétiques. Les deux sujets sont en fait collègues et coresponsables de l'étude en cours.

Rajesh Rao, dont l'activité cérébrale est enregistrée en continu, est face à un jeu vidéo simple, dans lequel il faut viser une cible et déclencher un tir de canon en appuyant sur la barre d'espace du clavier. Quand la cible apparaît sur l'écran, le chercheur doit se concentrer et imaginer le geste qu'il l'exécuterait avec la main. Les ondes produites par son cerveau pour coder cette action sont alors détectées par un ordinateur.

Pendant ce temps-là, à l'autre bout du campus, Andrea Stocco est assis, sa main droite au-dessus d'un clavier. Dans son dos un écran où le même jeu vidéo est en train de se dérouler. Andrea ne voit pas ce qui se passe et des boules Quiès l'empêchent d'entendre ce qui se passe dans la pièce. Aucun moyen de tricher!

Les cris des collègues présents dans la salle marquent le succès de l'expérience: Andrea a appuyé de manière non-volontaire sur la barre d'espace de son clavier, atteignant la cible visée par Rajesh.

«Excitant et inquiétant»

«C'était à la fois excitant et inquiétant de voir une action que j'avais imaginée traduite en un geste bien réel, mais par un autre cerveau que le mien», a déclaré Rajesh Rao après l'expérience. Andrea Stocco a décrit lui l'action involontaire de sa main comparable à la sensation d'«un tic nerveux».

Cette performance, qui montre pour la première fois deux cerveaux humains interconnectés en temps réel, n'est qu'un premier pas dans le projet mené par les chercheurs américains: «La prochaine étape sera d'avoir une véritable conversation entre les deux encéphales, que la communication ne soit plus unidirectionnelle mais bidirectionnelle», a expliqué Rajesh Rao.

S'il salue le travail réalisé par les chercheurs américains, François Cabestaing n'est guère impressionné par la performance. Professeur à l'université Lille-I et spécialiste des interfaces cerveau-machine, il rappelle que les techniques utilisées par l'équipe de Rao et Stocco sont connues et utilisées depuis longtemps. «L'électroencéphalogramme permet de détecter l'activité cérébrale correspondant à l'action imaginée par Rao, détaille-t-il. Le signal est ensuite transmis par Internet à un autre ordinateur. Celui-ci pilote l'antenne de stimulation magnétique transcrânienne qui va stimuler le cortex moteur de Scotto et lui faire bouger la main.» C'est cependant la première fois que les deux techniques sont utilisées conjointement pour connecter deux cerveaux humains.

infographie, controle de l'esprit a distance Le Pr Cabestaing admet que la démonstration a le mérite d'attirer l'attention sur un domaine de la recherche qu'il estime en perte de dynamisme. Beaucoup de progrès ont été faits concernant les interfaces cerveau-machine, principalement dans les applications de l'aide aux personnes handicapées. Mais il reste de nombreux défis à relever.

 

«Cette expérience est intéressante, mais encore faudrait-il savoir sur quoi elle pourrait déboucher concrètement», ajoute François Cabestaing. Les chercheurs américains, qui ont en tout cas réussi un joli coup de communication, restent assez évasifs sur l'apport concret de cette démonstration. Ils tiennent cependant à rassurer ceux que leurs travaux pourraient effrayer: «Il n'y a absolument aucune possibilité d'utiliser notre système sur une personne qui ne serait pas consentante!»

 

Source : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/08/28/21170-cerve...

29/08/2013

Nestlé veut breveter la nigelle !!

Allergies alimentaires : Nestlé veut breveter une plante médicinale

(Crédit photo : digital cat - flickr)
 
Le géant de l'agroalimentaire a déposé une demande de brevet pour utiliser la Nigella sativa. Problème : les ONG indiennes contestent sa légitimité à revendiquer des droits sur une plante de leur médecine traditionnelle.

Nestlé souhaite breveter un extrait de la fleur du fenouil Nigella sativa. L’enjeu : avoir l’exclusivité de la commercialisation de ce produit qui permettrait de réduire les allergies alimentaires. Depuis le début des années 2000, le géant de l’agroalimentaire investit en effet dans la recherche sur les aliments médicalisés. Ce marché en plein essor a été estimé à 8 milliards d’euros en 2013. Une stratégie similaire à celle des laboratoires pharmaceutiques ayant recours aux brevets pour protéger ses innovations médicales.

Nestlé revendique ainsi devant l’Office européen des brevets (OEB) la découverte des propriétés de la thymoquinone pour réduire la réaction allergique. La demande de brevet couvre également l’utilisation des extraits de fleur de fenouil, dans lesquels cette molécule est présente en très forte concentration. De fait, la découverte d’un produit naturel limitant les allergies alimentaires représente un marché potentiel considérable : Nestlé cite des études scientifiques montrant qu’un tiers de la population aurait des allergies alimentaires ou une hypersensibilité à des aliments allergènes. Autant de consommateurs pour ses produits.

Aucune innovation justifiant un brevet

Encore plus intéressant, Nigella sativa, appelé aussi cumin noir, est déjà largement utilisé dans l’alimentation. Des extraits peuvent être ajoutés directement dans les aliments, sans avoir recours ni à des études toxicologiques, ni à des produits de synthèse. Nestlé se félicite ainsi de pouvoir utiliser ce produit dans sa gamme NaturNes pour bébé d’origine 100% naturelle.

Déposé en 2009, le brevet n’a pourtant toujours pas été accordé par l’OEB. En cause, les nouvelles pièces portées au dossier par l’Inde. La base de données indienne sur les savoirs traditionnels, Traditional Knowledge Digital Library (TKDL), contiendrait en effet plusieurs exemples d’utilisation de Nigella sativa pour traiter les symptômes décrits par les chercheurs de Nestlé. Pour le directeur de la TKDL, les laboratoires du groupe n’ont fait preuve d’aucune innovation justifiant un brevet. Si Nestlé reconnaît que la thymoquinone présente dans le fenouil est utilisée à des fins médicales depuis deux mille ans, il revendique néanmoins l’exclusivité des travaux sur allergies alimentaires… Il revient aujourd’hui à l’OEB de trancher.

Propriétés pour traiter les allergies respiratoires

Plusieurs ONG spécialisées dans les questions nord-sud suivent le dossier de près. Pour François Meienberg, de l’organisation suisse la Déclaration de Berne, l’action de l’Inde devrait empêcher la demande de Nestlé d’aboutir : « Le cas s’est déjà produit en 2010 pour des brevets concernant certaines vertus médicinales du Rooibos, une plante sud-africaine. » Nestlé avait finalement retiré ses demandes, faute de preuves suffisantes sur l’innovation de ses brevets.

L’ONG Third World Network, basée en Thaïlande, va plus loin. Cette organisation qui assure une veille sur les questions de biosécurité a recensé les recherches scientifiques faites au Moyen-Orient et en Asie sur l’utilisation médicale de Nigella sativa. Or, plusieurs études mettaient déjà en évidence les propriétés de cette plante pour traiter les allergies respiratoires.

Les ONG ont une autre accusation en tête : la biopiraterie pour non-respect de la Convention sur la biodiversité (CBD). D’autant que Nestlé s’est engagé à respecter le protocole de Nagoya, qui régule l’accès et le partage des ressources génétiques et des savoirs traditionnels. Mais pour Nigella sativa, « le cas est complexe », explique François Meienberg : la plante est utilisée dans de nombreux endroits du globe et il n’existe donc pas une communauté ou un pays légitime avec lequel négocier le partage des bénéfices liés à l’utilisation de cette plante.

Cet article de Magali Reinert a été initialement publié le 19 août 2013 sur Novethic, le média expert du développement durable.

22/08/2013

Requiem de Marie-Josée Desvignes, à paraître chez Cardère


Récit poétique, 112 p., illustré par 12 encres de l’auteur

 

  

« Requiem retrace un parcours que vivent, ont vécu ou vivront celles qui, ayant cru donner la vie, se sont vu retirer la leur propre. Ce récit raconte une chute, celle de toute mère à qui on a refusé un droit de naissance, et la reconnaissance même en donnant la vie, imparfaite fut-elle. Pour rendre l’épreuve, il a fallu du temps, presque trente ans, décrypter un réel, une vibration, une tension pouvant traduire l’urgence agressive de la prise de parole. L’écriture, quelle que soit la forme du livre, prend ainsi une posture militante, et révèle une sorte de combat contre l’ennemi. Le recours à la forme poétique permet d’en adoucir les contours et d’en délivrer l’essence.

 

J’ai donc ici : exp(l)osé ma mémoire, mon imaginaire, les hantises de mon être, exploré mon âme dans son devenir, aboli le temps et l’espace, les notions mêmes de vie et de mort. Le sujet est, au-delà de la violence et de la souffrance, la question de la non-reconnaissance, celle d’un être apparu en ce monde et déclaré mort-né. L’écriture est alors ce lieu d’angoisses extrêmes, d’un événement incontournable en lieu du devenir, en revendication d’être, lieu de reconnaissance. Dire une chose violente, pleine d’émotions, en désaccord avec le monde tel qu’il est ou a pu être dans une chronologie lacunaire qui tisse ensemble les fils de la mémoire et du temps… une remontée… celle d’un hors-monde jusqu’aux origines d’un monde, celle d’un monde intérieur broyé, brisé par ignorance, par lâcheté. » (M.-J. D.)

 

 

Extrait

 

« C’est un ciel de braise à perte de vue – au-dessus d’une mer sombre, agitée – l’écume – des vagues – l’aube – c’est

 

une foule anonyme pressée sur la colline, leurs pieds nus dans le sable – leurs sillons irréguliers – grain sombre,

 

précieux – les nuages – ensemble – une tempête s’annonce – orchestration sauvage »

 

  

Le recueil est illustré par 12 encres originales de l'auteur

 

Cliquez pour le bon de souscription : requiem-souscription.pdf

Rendez-vous sur www.cardere.fr pour plus de détails...

 


 

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Cardère éditeur / l'Éphémère
42 rue du Pont de Nizon, 30126 Lirac (France)
Tél : 04 66 79 90 42
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17/08/2013

Ray Kurzweil, courbe exponentielle du progrès technologique et transhumanisme

Dans son livre “Humanité 2.0 : la bible du changement”, Ray Kurzweil, l'un des leaders des “singularitariens”, explique : “La Singularité est une période future où le rythme des changements technologiques sera si rapide et son impact si profond que la vie humaine sera transformée de manière irréversible.” Ray Kurzweil est un scientifique réputé, inventeur de systèmes de reconnaissance vocale et ancien conseiller de l'armée US. Il croit à un futur où nous verrons notre vie s'allonger toujours plus, jusqu'à devenir quasiment immortels. A ses côtés, Google. La firme a un rêve : passer du gentil moteur de recherche et des Google Glass à un “ami cybernétique”, qui vous accompagnerait partout pour vous donner accès à “toute la connaissance du monde”. Un robot intelligent, qui devinerait ce dont vous avez besoin, avant même que vous n'y ayez pensé. Et pourquoi pas faire mieux, et implanter Google directement en nous, pour “améliorer nos performances”... C'est pour arriver à cet objectif que Google a recruté Ray Kurzweil, en tant que directeur de l'ingénierie.

La Singularité, selon Ray Kurzweil, devrait être une réalité d'ici 2029 à peu près, quand l'intelligence artificielle égalera celle de l'Homme. Puis, en 2045, l'être humain pourra fusionner son cerveau avec une intelligence artificielle, et augmenter ses capacités intellectuelles jusqu'à un milliard de fois.

 

Pour en savoir plus : http://www.cnetfrance.fr/news/transhumanisme-en-route-ver...

 

 

Note de moi-même : on peut se poser des question à propos de la courbe exponentielle de l'éthique...

16/08/2013

Une forêt entièrement comestible à Seattle

                                                            

Une forêt entièrement comestible à Seattle | Nature to Share | Scoop.it

Les habitants pourront se servir gratuitement de fruits et légumes.
Cueillir des cerises et ramasser des pommes gratuitement dans la forêt. Cela sera bientôt possible aux environs de Seattle. Une forêt comestible de sept hectares y pousse depuis septembre 2012. C'est l’une des plus vastes au monde implantées sur un espace public.

 

Inspirée du principe de la permaculture (qui définit des systèmes agricoles et des modes d'aménagement du territoire inspirés de l'écologie naturelle), la forêt comestible recrée un agrosystème forestier complexe en imitant la composition et la diversité d’une forêt naturelle.

 

Le projet est d'abord né de l'imagination de quatre étudiants. 120.000 dollars (un peu moins de 90.000 euros) de subventions municipales et la mobilisation d'une centaine de bénévoles ont permis qu'il se concrétise. La première récolte est attendue pour 2014.

 

Les habitants pourront se servir gratuitement de fruits et légumes. L'occasion de les sensibiliser à l'agriculture urbaine et à l'alimentation saine. Mais le projet ne s'arrête pas là. Il vise aussi à créer du lien social à travers des ateliers de sensibilisation à l'environnement, des potagers collectifs ou des lieux de pique-nique.

 

« Nous voulons servir d’exemple pour inspirer d’autres personnes aux Etats-Unis et dans le monde », explique Jacqueline Cramer, co-fondatrice du projet. Si les forêts comestibles ne sont pas encore nombreuses dans le monde, les jardins communautaires ou les potagers collectifs récoltent de plus en plus de succès dans les villes.

15/08/2013

Vera Feyder

 

 

Il m’aime à en mourir

Et c’est moi

Qu’on ranime

 

in Signalement

 

  

 

 

« Il viendrait. Il aurait l’âge de ses mains – de très charnels arpèges, un regard à dépecer la nuit, une voix à prendre feu aux mots. »

 

in L’inconnu

 

 

 

 

 

Corps seul amer tenu sur la falaise, c’es au fil gris des vents que s’étranglent les mots : nous avions gorge en lui, et filet de sang bleu se couchait dans nos veines – on hissait des salines l’attente toute en brume où vont claquer les vaisseaux – leurs têtes folles de pavillons têtus.

 

(…)

 

je garde d’un narval la longue dent

sorcière et je monte sur boucle

l’anneau blanc des atolls

à mes doigts coraliers

 

Pour moi tout est dérive

 

in Corps seul amer

 

 

 

 

 

dégorgez des chimères la

crinière trempée et qu’appareille

enfin le galion des embruns

cinglant ses sortilèges

délavez des légendes la pourpre et la dorure

mettez à nu le blanc dont le temps fait des spectres

 

in Ah ! salines des aubes…

 

 

Vera Feyder

 

 

 

Lieu du larcin : la revue Les Hommes sans épaules, n°34

 

 

Imprimer de la viande en 3D, le nouvel objectif de la start-up américaine Modern Meadow

TECHNO - L'information nous vient de la BBC. Une start-up américaine, Modern Meadow vient de réunir plus de 350.000 dollars afin de mettre au point une imprimante 3D capable d'imprimer de la viande.

De la viande imprimée en 3D, a priori l'idée ferait sourire, mais Gabor et Andras Forgacs sont très sérieux. Tout comme leurs soutiens financiers, au premier chef desquels le capital-risqueur Peter Thiel, bien connu dans la Silicon Valley.

Cartouche de cellules

L'impression en trois dimension, cela ne vous dit peut-être rien, c'est pourtant le vecteur d'une nouvelle révolution industrielle. Cela fait une dizaine d'années que ce procédé d'impression couche par couche existe et fait des émules.

Avec l'impression en 3D, on peut produire des sex toys personnalisés, des jouets, des objets étranges, des dessins en trois dimensions mais surtout des composants industriels.

Les frères Forgacs veulent faire passer l'impression 3D, également très employée par l'industrie automobile, dans une autre dimension, celle de l'impression de matière biologique.

Professeur à l'Université du Missouri, Gabor Forgacs a déjà mis au point un prototype. Bien que celui-ci ne soit pas encore utilisable à grande échelle, le chercheur et son équipe ont bel et bien trouvé le moyen d'imprimer de la viande. Un procédé aussi logique qu'étonnant.

Pour imprimer une bonne entrecôte, il convient donc de récupérer des cellules souches d'animal à l'aide d'une biopsie. Deuxième étape, développer ces cellules-souches, leur permettre de se spécialiser avant de de les faire rentrer dans une cartouche d'impression.

En lieu et place de l'encre, la cartouche d'impression biologique en trois dimensions contiendrait donc des milliers de cellules souches. Une fois imprimées, ces cellules fusionnent alors naturellement pour former un tissu vivant.

Viande de labo

Le procédé est donc globalement le même que pour l'élevage d'organes humain à destination de greffes, à ceci près, écrit la BBC, que le résultat pourrait finir dans votre assiette.

Gabord Forgacs n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai. En 2010, une autre de ses entreprises Organovo avait "imprimé" avec succès des vaisseaux sanguins à l'aide des cellules d'un individu.

Il n'est pas non plus le seul sur le coup puisque d'autres chercheurs exploitent ce procédé, notamment à des fins médicales afin de permettre une cicatrisation plus rapide de certains tissus.

Evidemment, l'impression de viande en trois dimensions posent plusieurs questions. Comment commercialiser cette viande pas comme les autres? Gabor Forgacs dit s'interroger sur le nom qu'il voudrait donner à ce produit. "Parler de 'viande de labo' ou de' viande élaborée' n'est pas très engageant," admet-il.

Mais son plus gros challenge ne sera pas le nom, mais bien de trouver le moyen de produire de la viande à très grande échelle.

Quid du goût?

Si les végétariens devraient être contents, puisqu'aucun animal ne serait tué dans le processus, plusieurs questions se posent pour le consommateur. Premièrement, quid de l'alimentation donnée à ces cellules imprimées? Pourra-t-on manger des steak imprimés bio? On ne voit pas pourquoi ce ne serait pas le cas.

Deuxièmement, existera-t-il plusieurs modèles de viande de plus ou moins bonne qualité, comme c'est d'une certaine manière le cas aujourd'hui? C'est en tout cas ainsi que se structurent les marchés. Quatrièmement, quid du goût, dans quelle mesure pourra-t-on intervenir dessus selon ce procédé? Oui, il devrait être possible d'intervenir sur le goût de la même manière que l'alimentation donnée à un animal influence la qualité de sa viande.

Enfin, on estime qu'il sera quasi-impossible de consommer de la viande d'ici une quarantaine d'années à cause du manque d'eau disponible. De bout en bout, produire de la viande nécessite de nourrir un animal et donc une quantité astronomique d'eau. Le procédé mis au point par le chercheur permettra-t-il de contourner ce problème? Apparemment oui, ce serait même l'objectif.

En tout cas, Gabor Forgacs, lui, y croit et il n'est pas le seul. La preuve, lors d'une conférence TED en 2011, il avait présenté le procédé et mangé du porc imprimé devant une assemblée qu'on devine médusée.

Seule inconnue à l'équation, les religions. Les hindous pourront-ils manger de la viande de boeuf imprimée? Les juifs pourront-ils manger du porc de laboratoire? Au carrefour entre science et religion, les questions sont nombreuses. Elles peuvent aussi être totalement inattendues.

 

 

14/08/2013

Hydro génial, coup de gueule salutaire !

 

Hydro-génial c’est vraiment pas banal ! C’est le nom d’un mouvement québécois œuvrant pour la propagation et l’appropriation des énergies libres. Imaginez un instant que vous puissiez faire rouler votre voiture avec  de l’eau ou encore que l’on puisse faire tourner des usines avec de l’électricité gratuitement…  Une pure utopie me direz vous ! Et bien Hydro-génial vous démontrera que tout cela est envisageable en présentant des solutions pouvant être mise en œuvre. En effet ce mouvement lancé par Yannick et Vanessa Fioramore rassemble des chercheurs, expérimentateurs du Québec qui mettent au point des solutions techniques révolutionnaires qui ont pour vocation de réduire la fracture énergétique.

Cette initiative permet à des individus de partager leur savoir et leurs expériences avec des confrères qui œuvrent dans la même direction et brisant ainsi la solitude du génie qui bricole dans son garage. L’idée du mouvement est de "créer une force de pression pour propager toutes les énergies gratuites et non polluantes, dans le but de rétablir l’équilibre mondial" avouons que le projet est ambitieux ! Mais compte tenu de la situation actuelle et de l’accroissement des inégalités en matière énergétique cette initiative est plus que salutaire pour ne pas dire indispensable. Je ne peux que vous inviter à découvrir le site internet  du mouvement dans lequel vous retrouverez les vidéos présentées dans ce post.

Sur le site web d’Hydro Génial vous découvrirez dans la rubrique Technologies tout ce qui concerne les énergies libres et non polluantes avec des vidéos glanées sur le net sur l’énergie magnétique, dans cette rubrique il y a même un lien vers une vidéo sur la voiture fonctionnant à l’eau de Daniel Dingle, ce dernier donne des informations sur son moteur, (la vidéo est en anglais et d’assez mauvaise qualité mais est très intéressante). Concernant la rubrique Reportages propose 2 vidéos passionnantes qui se complètent dans les concepts: la première concerne  le chargeur autonome puisant son énergie à partir du vide et la deuxième traite de l’autosuffisance énergétique pouvant mêler deux technologies. Autre rubrique à découvrir : Partage infos ou vous avez une liste de liens vous permettant d’accéder aux plans pour construire une éolienne, le mode d’emploi pour construire un moteur à eau ou encore de quoi pour construire le générateur Tesla…

Bien évidement la difficulté n’est pas tant de développer ou de valider leur utilité mais est plutôt associée au fait que se soit libre et que donc ne puisse pas générer de revenus à la hauteur de se que peut faire le pétrole, qui a en plus, l’énorme avantage de pouvoir être géré uniquement par des grosses compagnies. Reste ce gros aspect du monopole tenu par des trusts influents qui n’envisagent aucun partage des richesses et surtout pas des profits. Or il y aurait pourtant moyen  d’envisager avec les énergies libres une pléiade de services que se soit en génie en conseil, en installation, en entretien ou encore en formation ce qui bénéficierait aux  particuliers aux entreprises en passant par les institutions où tout le monde pourrait y retrouver grandement son compte; ne serait qu’en baissant le cout de la facture énergétique. Ainsi avec les économies générées on pourrait transférer l’argent sur d’autres postes comme l’éducation, la santé qui en ont grand besoin. Il est certain que tant que l’on considérera  la terre et ses habitants comme une vache à lait ou comme un mouton bon à tondre il n’y aura pas d’avancées significatives.

Les énergies libres sont la voie royale  pour envisager l’après pétrole ou le nucléaire et encore on a  pas mis en application toutes les inventions de Nicolas Tesla qui reste la référence absolue dans le domaine. Reste aux citoyens de s’ informer et de soutenir un organisme comme Hydro-Génial qui a un rôle crucial à jouer pour l’ensemble de la population sur le partage de l’information. la pression populaire, a également un rôle essentiel pour assurer une réussite significative à ce type de projet, Rappelons nous que l’enjeu est de taille puisqu’il concerne la planète, qu’ il s’agit d’autosuffisance énergétique mais aussi d’une certaine façon de prospérité pour tous !

Pour participer soutenir le mouvement c’est ICI

Pur découvrir le site Hydro génial c’est

 

SAUF qu'apparemment le site n'est plus accessible............ trop génial peut-être ? Gardez les yeux et les oreilles ouvertes.

 

Voir aussi ici : http://w41k.info/66036

09/08/2013

ÉTATS-UNIS : HYPERLOOP, LE PROJET FOU DU MILLIARDAIRE ELON MUSK

 

Postée le 09/08/2013 à 08h51

États-Unis : Hyperloop, le projet fou du milliardaire Elon Musk

 

Le fondateur de PayPal, SpaceX et Tesla Motors dévoilera le 12 août son projet d'Hyperloop, un moyen de transport capable de relier Los Angeles et San Francisco en 30 minutes.

Circuler dans une capsule propulsée à la vitesse du son par un canon électromagnétique, l'idée pourrait figurer dans l'un des romans de science-fiction de Jules Verne ou d'Isaac Asimov. Elle serait en passe de devenir réalité grâce à un autre visionnaire : Elon Musk.

Présenté en juillet dernier pour la première fois par ce quadragénaire d'origine sud-africaine, l'Hyperloop attise toutes les spéculations.

Une première version pourrait joindre, en moins de 30 minutes, Los Angeles et San Francisco, distants de près de 550 kilomètres. Elle ne coûterait que 6 milliards de dollars, à comparer aux 69 milliards de dollars du projet de ligne à grande vitesse actuellement mené par l'État de Californie pour relier les deux villes. Un record mondial, mais qui accoucherait, selon Musk, du train «le plus lent de sa catégorie et le plus cher au kilomètre.»

Sans risque d'accident et plus rapide qu'un avion

On sait déjà que ce prototype pourrait voyager «deux fois plus rapidement qu'un avion», cela «sans risque d'accident et sans être impacté par la météo», et qui plus est en coûtant «moins cher qu'un billet d'avion ou de train».

Lors de la conférence D11, événement annuel organisé en mai par AllThingsDigital, l'un des médias high-tech de référence outre-Atlantique, Elon Musk est revenu sur le projet : un «croisement entre le Concorde, un canon électromagnétique et une table de Air Hockey.»

Pour le moment, rien n'a filtré concernant la technologie utilisée dans le cadre du projet. (...)

Un projet développé en Open Source pour faciliter sa diffusion

Une fois sur les bons rails, l'Hyperloop prendrait la forme d'une capsule propulsée par des canons électromagnétiques dans des tunnels entourés d'une couche d'air sous très haute pression. Reprenant le fonctionnement du jeu d'Air Hockey (qui consiste à s'envoyer des palais glissant sur de l'air diffusé par de minuscules trous sur la surface de la table), les capsules seraient portées sur un coussin d'air jusqu'à leur destination avant d'être stoppées à nouveau par la force magnétique. L'air présent entre deux capsules éviterait ainsi les éventuelles collisions.

Non polluant, l'ensemble du réseau serait alimenté par des panneaux solaires (Elon Musk dirige le conseil d'administration de Solar City, premier fournisseur américain), disposés le long des tubes et serait parfaitement autonome.

C'est ce qu'ont imaginé de nombreux internautes. Sur Twitter, John Gardi a proposé un schéma de l'hyperloop, repris par le site The Verge. Il est qualifié par Elon Musk lui-même du mode de fonctionnement le plus proche de celui de l'Hyperloop.

Dernière originalité : Elon Musk affiche depuis le premier jour la volonté de développer l'Hyperloop en Open Source, sans qu'aucun brevet ne soit déposé.

«Je déteste les brevets à moins qu'ils soient essentiels à la survie de l'entreprise» a-t-il tweeté.

Les sociétés et particuliers auraient la possibilité d'intégrer l'ensemble de la technologie dans leurs propres projets, accélérant ainsi le développement et la diffusion de l'Hyperloop.

(...)

Elon Musk, milliardaire fantasque ou visionnaire ?

Si le flou autour de l'Hyperloop ne sera dissipé qu'à la date du 12 août, cette démarche collaborative donne un aperçu de la personnalité atypique d'Elon Musk. «La meilleure chose à faire pour moi après PayPal aurait été de commencer une nouvelle société Internet», avouait lors de la conférence D11 celui qui a revendu la société de paiement en ligne à eBay en 2002 contre 1,5 milliard de dollars et dont la légende lui attribue l'art du codage dès l'âge de 12 ans. Au contraire, l'entrepreneur décide de s'impliquer dans des problématiques bien plus globales : le réchauffement climatique et l'exploration spatiale.

 

 

Dans une interview accordée au Time, il dit avoir pour objectif d'agir sur «les problèmes qui vont affecter l'avenir de l'humanité».

En 2002, il créait SpaceX, qui deviendra la première société privée à voler vers la Station Spatiale Internationale après la signature avec la NASA d'un contrat de 1,6 milliard de dollars pour l'acheminement de fret.

Fort de ce succès, Elon Musk, aussi titulaire d'un doctorat en ingénierie aérospatiale, rêve maintenant d'envoyer une mission vers Mars. «L'humanité fait face à des dangers que même les dinosaures n'ont pas rencontrés. Nous devons développer les technologies spatiales pour être capables de rejoindre Mars en cas de catastrophe majeure», rappelle celui qui a servi de modèle à Robert Downey Junior et à Jon Favreau, pour créer le personnage de Tony Stark. Avant de plaisanter : «J'aimerais mourir sur Mars, mais pas lors de l'impact» !

La lutte contre le réchauffement climatique fait sa fortune

Cette année, c'est son engagement écologique qui a propulsé Elon Musk sur le devant de la scène. Outre l'Hyperloop, il a affolé les cours de la Bourse avec ses berlines électriques produites par Tesla Motors, constructeur dans lequel il avait investi en 2003 et à la tête duquel il siège depuis 2008.

Après l'annonce des premiers bénéfices en début d'année et du remboursement d'un prêt de 450 millions de dollars au gouvernement américain avec 9 ans d'avance, l'action Tesla Motors s'est envolée en mai dernier de 175%. « Maintenant que nous sommes rentables, les autres constructeurs sont plus susceptibles de lancer des véhicules électriques » s'est alors réjoui le milliardaire.

Même succès pour Solar City. La start-up californienne est l'un des principaux fournisseurs d'électricité aux États-Unis, en se basant sur un modèle simple : louer le toit des maisons pour y installer des panneaux solaires.

Les propriétaires ne payent pas leur consommation et le surplus est revendu aux entreprises ou aux États. En bourse depuis décembre 2012, la valorisation de la start-up a depuis été multipliée par 5 ! Les succès de ces deux sociétés ont permis au milliardaire de s'enrichir de 2,9 milliards de dollars pour une fortune globale estimée à 4,5 milliards...

Souvent raillé, Elon Musk est toujours parvenu à ses fins. Le projet Hyperloop, s'il suit la tendance de ses prédécesseurs, pourrait bel et bien s'imposer comme le «5e mode de transport après le bateau, l'avion, la voiture et le train» promis par son créateur.

Une affirmation à ne pas prendre à la légère, venant de quelqu'un qui semble toujours avoir plus d'un train d'avance.

 

Un article de Clément Fages, publié par lejournalinternational.fr