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30/03/2013

Dans le cratère du Marum...

Il n'existe que quatre lacs de lave dans le monde. L'un d'entre eux se situe dans le cratère du Marum, au Vanuatu. Le paysage est surprenant depuis le sommet du cratère, mais Geoff Mackley a osé s'approcher au bord. La température y avoisine les 1.200°C, un être humain ne peut tenir que six secondes. Pourtant, il a tenu presque une heure... Retour sur cette aventure au bord d'un des lacs les plus étonnants au monde.

Le Vanuatu est un archipel d'îles hors du temps. L'intense activité volcanique donne à nombre d'îles un aspect noir, au paysage lunaire, où rien ne semble changer au fil du temps.

L'île d'Ambrym est rythmée par l'activité de deux volcans : le mont Benbow (1.160 m) et le mont Marum (1.270 m).

 

29/03/2013

SPECTACULAIRE ACTION DE GREENPEACE À FESSENHEIM ET DÉCOUVERTE DE TRITIUM RADIOACTIF PAR L'ACRO

 

Postée le 28/03/2013 à 15h49

Spectaculaire action de Greenpeace à Fessenheim et découverte de tritium radioactif par l'Acro

 

Ce matin à l'aube, les militants de Greepeace ont projeté un immense message sur la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace).

Le message ? “Pourquoi seulement moi ?“. (En effet avec le Bugey et Civaux qui fuient officiellement le tritium, et d'autres on peut raisonnablement se poser la question !)

Cette action accompagne la publication d'un rapport qui révèle et analyse les cinq centrales nucléaires françaises à fermer en priorité : Blayais, Bugey, Fessenheim, Gravelines et Tricastin.

Hier c'est l'ACRO, qui mesurait la radioactivité dans la Hague. En octobre dernier, ils avaient relevé des taux anormalement élevés.

Le laboratoire de l'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest (Acro) était dans la Hague ce mercredi 27 mars pour procéder à une série de prélèvements permettant de mesurer la radioactivité à proximité des sites nucléaires.

En octobre dernier, l'association de bénévoles avait relevé une concentration anormale en tritium dans l'eau de mer, à proximité de l'usine Areva-La Hague.

"Habituellement, les relevés approchent les 30 becquerels par litre d'eau de mer. Cette fois-ci nous avions dépassé les 110 becquerels. Il y a plus de tritium à cet endroit que dans les eaux du Pacifique à proximité de la centrale de Fukushima", indiquait Antoine Bernollin, salarié de l'Acro.

Je vous rappelle que le tritium est l'isotope radioactif de l'hydrogène, qu'il existe donc de l'eau tritée (c'est un peu comme l'histoire du canada dry ça a la couleur de l'eau etc. mais dans la molécule H2O dans le cas de l'eau tritée la partie hydrogène est radioactive.

D'autre part le tritium est pratiquement impossible à contenir car nombreux matériaux apparemment étanches, dont la plupart des aciers, sont poreux pour le tritium (car c'est une molécule très petite).

Enfin le tritium est reconnu comme étant très dangereux, car il est par exemple interdit d'importer en France les minuscules porte clés luminescent comme celui-ci devant le risque que représenterait une fuite par abrasion ou rupture de l'enveloppe en plastique.

 

 

Ainsi dans la publicité pour ce petit porte-clés il est écrit :

Outre le fait qu'ils éclairent relativement peu, les porte-clés éclairants sont équipés de piles qui leur confèrent au mieux quelques mois d'autonomie. Il faut ensuite réussir à ouvrir le boitier, et à trouver des piles compatibles. Mais ce véritable calvaire est désormais terminé, car il vous suffit d'opter pour le porte-clés Mini Tritium, qui fonctionnera 10 ans sans nécessiter aucun remplacement.

En fait la demie vie du tritium est exactement de 12,32 ans durant lesquelles les particules radioactives vont exciter la matière photo luminescente du porte-clé pour produire de la lumière.

Maintenant imaginez que vous ayez ingéré de l'eau tritée et sachant que le corps humain est composé de 80% d'eau et que cette eau soit métabolisée par votre corps , je vous laisse augurer de la suite ... pendant 12,32 ans les cellules autour de cet atome de tritium vont être bombardées jusqu'à peut être engendrer des erreurs de réplications par l' ADN et déboucher sur un cancer

 

Un article de ETIENNE SERVANT, publié par blogs.mediapart.fr

09:11 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

L'ONU dénonce l'assassinat de deux leaders paysans en Colombie

Le Monde.fr avec AFP| 28.03.2013 à 01h22

Des paysans fuyant les combats en Colombie se sont installés dans un bidonville de Cali, en mars 2010.Des paysans fuyant les combats en Colombie se sont installés dans un bidonville de Cali, en mars 2010. | AFP/LUIS ROBAYO

 

 

Le représentant du Haut Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme en Colombie, Todd Howland, a vivement dénoncé, mardi 26 mars, les assassinats récents de deux leaders paysans, appelant les autorités locales à mieux assurer leur protection. L'an dernier, a-t-il souligné, "97% des défenseurs des droits de l'homme (tués) étaient originaires des zones rurales", soit 37 personnes entre janvier et septembre 2012.

Le corps d'Ermes Vidal, qui militait pour la restitution des terres aux paysans déplacés par le conflit, a été retrouvé samedi 23 mars dans la région de Cordoba (nord). L'homme avait reçu des menaces de mort.

Lundi 25, un autre dirigeant, Gustavo Pizo, président de l'Association des paysans de Totoro, dans la province du Cuaca (sud-ouest), a également été assassiné. Il appartenait à la Marche Patriotique, une organisation de gauche défendant la création de réserves paysannes (des communautés autonomes sur le modèle des réserves indigènes). La revendication est également portée par la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui mène actuellement des négociations de paix avec le gouvernement.

Environ 3,7 millions de paysans ont été chassés de leurs terres au cours du conflit qui a opposé pendant des années guérillas communistes et groupes paramilitaires d'extrême droite. Officiellement démobilisés depuis 2006, ces derniers comptent désormais de nombreux membres dans les bandes criminelles.

Il y a deux ans, le gouvernement du président Juan Manuel Santos a adopté une loi prévoyant de restituer aux petits paysans deux millions d'hectares saisis et quatre millions d'hectares laissés à l'abandon.

Finlande: « Il ne faut plus sauver les banques avec l’argent public »

Les voix contre le par les contribuables se font de plus en plus nombreuses et s’institutionnalisent, vaut mieux tard que jamais.

Il est lamentable que ce ne soient pas les Etats dits les moteurs de l’ qui soient à l’origine de ce mouvement, c’est dire leur peu de courage et l’accointance de leurs dirigeants avec le et financier.

On n’a pas écouté et reproduit ce qu’a réalisé l’Islande. Espérons qu’on entende la et qu’on cesse avec ces concepts fumeux de « too big too fail » ou de « systémiques ».

 

« La Finlande a appelé mardi à épargner les contribuables de la zone euro dans les plans de sauvetage des banques européennes à l’avenir, estimant que la facture devrait être imputée aux actionnaires et créanciers.
« Partout en Europe nous devrions passer à une économie de marché normale, où les propriétaires et les investisseurs accusent des pertes en cas de débâcle de banque », a déclaré mardi le Premier ministre Jyrki Katainen lors d’un discours à Helsinki sur l’Europe.
Il a souhaité que l’union bancaire européenne, en cours de création, en fasse un principe fondateur, sinon « nous resterons dans la situation actuelle où le contribuable paie les crises bancaires », a-t-il précisé aux journalistes après le discours.
M. Katainen a dit vouloir que les décisions sur l’union bancaire soient prises dans l’année.
Après le discours, l’entourage du chef du gouvernement a précisé à l’AFP que le plan de sauvetage de était vu par la Finlande comme un cas « unique », et non comme un modèle à suivre dorénavant. Cet entourage a aussi rappelé que le gouvernement tenait à la protection des petits épargnants (moins de 100.000 euros).
Les propos de M. Katainen ont été tenus au lendemain de la polémique créée par leprésident de l’, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qui a d’abord affirmé qu’il faudrait éviter de « reporter sur les épaules du public » le coût des sauvetages de banques, avant de préciser que chaque pays était unique, et que Chypre était « un cas spécifique ».
Mardi matin, Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a jugé que M. Dijsselbloem avait « eu tort » de sembler faire de Chypre un modèle.
La population de la Finlande, le dernier pays de la zone euro noté « triple A » par des agences de notation, se montre de plus en plus hostile à la participation finlandaise aux plans de sauvetage des pays en difficulté.
Selon un sondage récent, commandé par la télévision publique YLE, la moitié des Finlandais ne veut plus financer de plans de sauvetage, même si le résultat doit en être la dissolution de la zone euro. »

Source: Les Echos

28/03/2013

PLANÉTE À VENDRE

 

 

Les crises alimentaire et financière qui ont secoué le monde en 2008 ont eu un effet méconnu du public. Elles ont provoqué une incroyable course pour la mainmise sur les terres cultivables partout dans le monde.

En deux ans, plus de cinquante millions d'hectares ont déjà changé de mains. Et des dizaines de millions d'autres sont en voie d'être cédés. À tel point que l'ONU s'en est alarmé : le patron de la FAO, Jacques Diouf, a dénoncé «le risque d'un néo-colonialisme agraire»...

Les acquéreurs : des investisseurs et des industriels des pays riches ou émergents (Japon, Chine, Inde, et de nombreux pays du Golfe), soutenus par leurs gouvernements, qui cherchent à garantir la sécurité alimentaire de leur pays. Mais aussi des acteurs purement financiers (Banques, fonds spéculatifs), qui ont compris que la terre sera le placement le plus juteux du XXIe siècle.

Résultat : une ruée sans précédent vers les meilleures terres des pays sous-développés. Ces mêmes pays, comme le Soudan, le Sénégal, les Philippines ou le Pakistan, qui ont connu en 2008 des émeutes de la faim. Pire, certains d'entre eux, comme le Cambodge ou l'Ethiopie, doivent avoir recours à l'aide internationale pour nourrir leurs peuples...

L'homme qui arrêta le désert

Film documentaire de Mark Dodd (50 minutes) Production 1080 Film and Television Ltd. Yacouba est né au Burkina Faso, dans la région semi-désertique du Sahel, où l'agriculture semble impossible. Il décide de stopper l'avancée du désert et de rendre le sol fertile pour permettre à la population qui a fui la famine de revenir. Patient et persévérant malgré la méfiance des villageois, Yacouba cultive sa terre en améliorant une ancienne technique nommée Zaï : il retient l'eau de pluie et utilise les termites pour enrichir la terre...

 

 

Rajout du 3 avril 2013 :

 

Modeste paysan burkinabè, Yacouba Sawadogo a réussi là où les organisations internationales ont failli : stopper l'avancée du désert dans l'un des pays les plus arides du monde, et transformer ainsi la vie de milliers de Sahéliens.

Au début, les voisins de Yacouba Sawadogo l'ont pris pour un fou. Comment planter des arbres allait sauver la terre craquelée de Gourga, village au nord-ouest du Burkina Faso, de l'avancée inexorable du désert ? Mais 30 ans plus tard, c'est bien une forêt d'une quinzaine d'hectares qui sert de rempart au sable rampant du Sahel. Depuis, les habitants qui avaient fui sont revenus cultiver leurs champs. Tandis que des experts du monde entier se bousculent à la porte du vieux paysan pour étudier sa méthode, qui consiste en l'amélioration d'une technique agricole traditionnelle appelée Zaï : retenir l'eau de pluie et utiliser les termites pour enrichir le sol.

Outre le président américain Obama et les médias internationaux qui lui consacré moult reportages, l'expérience atypique de Sawadogo a fasciné jusqu'au réalisateur Mark Dodd, qui a produit le film « L'homme qui a arrêté le désert », projeté fin octobre lors de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) à Changwon en Corée du Sud.

Plantes médicinale vitales

Il faut dire qu'au début, Sawadogo cherchait simplement un moyen pour cultiver dans une région semi-aride où la terre était devenue si stérile que nombre de paysans avaient migré vers les villes. « Il n'y avait pas de nourriture à cause de la sécheresse et l'eau était très rare », se rappelle l'agriculteur. Sawadogo s'est alors rendu compte qu'il ne suffisait pas de creuser des trous ordinaires pour planter, mais qu'il fallait les agrandir tant en largeur qu'en profondeur, pour retenir l'eau de pluie pendant une plus longue période.

Il a aussi utilisé du compost pour renforcer la croissance des graines de sésame et des céréales –sorgho et millet– qu'il produisait. « Avec la méthode ancestrale, les eaux de pluie s'évaporaient trop vite et les cultures se fanaient en un temps record. Il me fallait pallier à ce problème », observe celui que beaucoup surnomment le professeur malgré son illettrisme.

Suivant cette logique, l'agriculteur s'est naturellement préoccupé de l'avancée du désert qui allait engloutir les terres cultivables de Gourga. Alors, inlassablement et faisant fi des moqueries, il a commencé à planter des arbres. Et de façon inespérée, cette pratique a non seulement sauvé la terre de la dégradation, mais elle a aussi restauré l'eau souterraine à des niveaux jamais atteints. Les arbres sélectionnés sont devenus une épaisse forêt qui fournit aujourd'hui, outre le bois de chauffe, une palette de plantes médicinales vitales dans ces contrées reculées.

Droit de propriété contesté

Aujourd'hui, Sawadogo distribue gratuitement des semences à planter aux agriculteurs de la région sahélienne qui s'étend de l'Atlantique à la Mer rouge. Et selon le facilitateur des Initiatives de reverdissement en Afrique pour le Centre de la coopération internationale, Chris Reij, « c'est bien un petit agriculteur qui a trouvé, seul, un système qui marche là où des organismes mondiaux ont échoué ». Yacouba a probablement ouvert une voie : la plantation d'arbres, ainsi que l'utilisation d'engrais sur les champs et les pâturages ont déjà été adoptées par de nombreux agriculteurs africains et ont contribué au reverdissement de plus de six millions d'hectares de terres à travers le continent.

Mais cet élan est encore freiné par les politiques mises en place dans différentes zones touchées par la sécheresse. Selon le spécialiste de l'environnement pour la gestion durable des terres au Fonds pour l'environnement mondial (FEM), Mohamed Bakarr, « le fait que les dirigeants de certains pays empêchent la population de posséder des arbres ou d'accéder à la propriété foncière font que les gens négligent ces ressources ». Une épée de Damoclès à laquelle n'échappe d'ailleurs pas Yacouba Sawadogo : au nom du développement, le gouvernement burkinabè est en train de s'approprier la terre et surtout la forêt qu'il a planté. Sa seule solution serait de racheter au moins ses arbres à son propre Etat, solution à 120'000 francs qu'il estime injuste. Et surtout inabordable.

Un article publié par infosud.org

27/03/2013

Poudres et potions de l'industrie alimentaire

Bloncourt a mal au monde

Source : http://mediagonal.fr/index.php?option=com_content&vie...

 

Né en Haïti de parents français en 1926, Gérald Bloncourt est chassé de l’île en 1948 pour ses actions politiques contre la dictature. Il atterrit à Paris où il se reconvertit très vite à la photographie.
 

« J'ai pris parti, je ne suis pas un marchand de photographies, je suis un franc-tireur de l'image » écrit Gérald Bloncourt. Sa photographie est intimement liée à son engagement de militant de gauche. Dans sa riche collection de près de deux cents mille clichés, l’artiste prône la reproduction de la réalité prise sur le vif et de préférence en noir et blanc. Il fait le choix de zoomer sur les misères et les inégalités sociales et d’appuyer sur le déclencheur là où ça fait mal. 

Sa boulimie artistique l’a poussé vers d’autres formes d’expression qu'il qualifie de créneaux pour tenir contre les vicissitudes de la vie. Ainsi, Bloncourt s’impose également comme peintre, poète et écrivain. Il a publié une quinzaine d’ouvrage et ses œuvres sont exposées dans différents musées du monde.
En un demi-siècle de photos, Gérald Bloncourt a imprimé dans la mémoire collective le sort des immigrés vivant à la lisière des bidonvilles insalubres et les conditions de vie du monde ouvrier de l’après-guerre. Il a exercé aux côtés des plus grandes figures de la photographie comme Robert Doisneau ou Henri Cartier-Bresson.

Guy Ferolus

 

 

Gérald qui cumule les talents est aussi artiste, poète et écrivain. J'avais eu l'immense plaisir de publier un extrait de Dialogue au bout des vagues dans le numéro 29 de la revue Nouveaux Délits (juillet 2008).

Son blog : http://bloncourt.over-blog.net/pages

10:20 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

23/03/2013

« La Vie rurale #2 C’est pas de la science-fiction – St Antonin Nobleval – du 27 mars au 1er avril 2013

 

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Exposition d'une dizaine de mes gribouglyphes sous la yourte de Babelgum

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http://www.babel-gum.org/

Revue Nouveaux Délits n°45

 

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Avril-Mai-Juin 2013

 

Vous avez remarqué, mis à part votre serviteuse et la merveilleuse illustratrice, nulle femme publiée dans ce numéro : QUE des hommes ! De quoi faire frémir le printemps féministe, un coup fatal aux normes de parité… Alors ? Je ne sais pas, cela doit être le printemps justement, la montée de la sève, l’érection des petites pousses et des bourgeons, quelque chose de l’ordre de l’élan premier, la fougue du yang, le redressement des lingams… Des hommes donc, mais ces hommes cependant écrivent de la poésie, et si ça, ce n’est pas faire preuve d’une certaine sensibilité - sensiblerie diraient les jaloux ; si ça, ce n’est pas mettre à nu une certaine féminité ! Voilà donc des hommes dévoilés, qui se répandent en mots plein de force, de chagrin parfois, de beauté, de compassion aussi, d’attention à l’autre. Ils sont magnifiques, les hommes, quand ils posent leurs joujoux de guerre, leurs pelleteuses et leurs calculettes, leur arrogance de garçonnets cravatés trop serrés, quand ils transforment des pulsions en poésie, des colères en coléoptères, des bottes de plomb en papillons de duvet. C’est beau un homme quand il tient debout tout seul, nu face au soleil, quand il respire amplement, les pieds ancrés à la terre mère. C’est beau un homme qui chante et qui pleure, qui tend la main vers d’autres hommes, vers des femmes, des enfants, un chat, une chouette, une fleur. C’est beau un homme qui ouvre ses bras, qui s’invente des ailes, pas pour aller plus vite ou plus haut non, mais pour accomplir des rêves qui donneront des fruits à offrir et partager. Oui, c’est beau un homme, et tout particulièrement quand il est une femme aussi, et un enfant encore. Pas pour faire des caprices ou ne jamais rien assumer, non, mais pour conserver intacte sa capacité à s’émerveiller et pouvoir offrir et partager ce qu’il a vu, entendu, senti, créé. C’est beau un homme, quand il vise haut et juste, avec sa conscience propre, quand il a le cœur au courage et le désir du vivant. Alors surtout, continuez, les hommes, soyez beaux, surtout du dedans !                       C.G.

 

 

 

homme rivière aux étreintes

mille fois renouvelées

homme si vaste

aux bras de sable

homme profond

de sagesse infinie

Cathy Garcia

in Salines

 

 

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AU SOMMAIRE

 

 

Délit de poésie :

 

Samuel Dudouit, Patrick Tillard (Québec), Frédéric Ohlen (Nelle Calédonie)

 

Jean Azarel, Nuage rouge, un hommage à la chanteuse Lhasa de Sela et un extrait De lauze et d’air, un poème fleuve qui prend sa source en Lozère.

 

Nicolas Kurtovitch (Nelle Calédonie), L’attente des hommes alentours

 

 

Résonances : L’éponge des mots de Saïd Mohamed

 

 

Le bulletin de complicité bloque la sortie avec des appels de sève.

 

 

Illustratrice :

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Corinne Pluchart

pluchart.corinne@orange.fr

 

« Toujours près du Mont, mon Lieu. La mer... j'écris, je marche, je m'arrête, je cherche. Poète surtout, avec la mer, le vent, le temps, la vie et la lumière. »

 

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L’homme du Tao aime le froid, il aime le chaud,

il se rit de l’insuccès comme du succès, va son chemin, hilare.

 

Nan Shan

in Recueil de la colline du sud

 

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CHAISE CONTRE BALAI

LA chaise, sur laquelle se pose et se repose notre partie la plus charnue, LA chaise, une sorte de cul de remplacement en somme. Objet commun d’entre tous, objet d’une telle évidence et qui s’offre si généreusement « Prenez-donc une chaise. ». Quatre pieds bien ancrés, entre terre et ciel, nous offre une position qui n’a pas toujours été la nôtre, et qui d’ailleurs ne l’est toujours pas dans bien des endroits de notre planète. Quatre pieds bien arrimés, qui n’empêchent pas pour autant les enfants de s’en balancer, au risque de valdinguer, chaise et enfant confondus, six pieds en l’air. Serait-ce à dire que les enfants ont moins de respect pour ce si noble objet que nous, adultes, grands et responsables ? Les enfants préfèrent, à l’image de nos ancêtres et de nombreux peuples encore aujourd’hui, s’asseoir par TERRE. La chaise finalement ne serait-elle pas plus convenable que confortable ? Ce n’est pas Pharaon qui me contredirait qui fut sans doute le tout premier à vouloir affirmer sa puissance, en dominant un peuple accroupi aux dépends de son propre confort. En effet, les premiers sièges nous les devons aux Égyptiens, avant la klismos dela Grèce Antique, qui innove avec le siège ergonomique.

 

À l'origine donc, la chaise était un privilège réservé aux élites. Les gens du peuple, chez nous par exemple, utilisaient le coffre, le banc ou le tabouret. Autant dire que de la chaise au pouvoir, il suffit de prendre place, et le must ce sont les chaises portées par d’autres, la sedia du Pape (habemus !) et autre chaises à porteur qui sont souvent vite devenus le symbole de l’oppression dans les pays colonisés. Et nous pouvons pousser la réflexion jusqu’à l’inversion du symbole, quand la chaise fait déchoir l’être au plus bas, elle devient alors celle du condamné, la chaise punitive par excellence, la chaise électrique.

 

Mais revenons à nos chaises à nous, nos chaises toutes simples, si familières dans les foyers même les plus modestes. Si pratiques certes, mais sont-elles vraiment à ce point, indispensables ? Si nous n’avons pas la grosse tête en y posant nos fesses, ne seraient-elles pas pourtant comme un obstacle immiscé entre notre rondeur postérieure et la rondeur dela Terre ? Nos fesses ne se plairaient-elles pas mieux au sol finalement et n’y aurait-t-il pas quelque chose à apprendre à s’asseoir de cette façon ? Quelque chose qui aurait à voir avec un peu d’humilité. Agenouillés, en tailleur, voire en lotus, est-il impensable d’imaginer que cela puisse nous libérer l’esprit ? Nous ramener à une plus juste mesure ? A une gymnastique à la fois morale et physique qui nous serait bénéfique ? Les Asiatiques semblent en savoir plus que nous en ce domaine et pour avoir pratiqué, je pourrais même dire que la posture assise au sol, lotus ou zazen, peut nous être extrêmement bénéfique, de même que tout simplement s’asseoir plus souvent dans l’herbe.

 

J’écris tout ceci en buvant mon café, assise bien évidemment sur une chaise, une chaise en bois tout ce qu’il y a de plus classique. Alors plutôt que de bavarder plus longtemps, passons à la pratique justement. Me voilà assise sur le ciment de la terrasse. Première observation : il est frais et c’est agréable. Deuxième observation : le sol est sale. J’en arrive donc à cette conclusion, je vous l’accorde un peu hâtive, mais c’est un fait : si nous n’avions pas de chaises, nous passerions plus souvent le balai !

 

 

Cathy Garcia, juillet 2010

 

 

Nouveaux Délits- Avril 2013 -ISSN : 1761-6530- Dépôt légal : à parution-Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits - Femme orchestre : Cathy Garcia Illustratrice : Corinne Pluchart - http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

 

Les robots militaires vont-ils devenir autonomes ?

Source : http://www.rtflash.fr/newsletter/694?email=kannie42%40gmail.com&hash=92153c98efd4ceb64f8bf6addb0f19cbe2990016



En moins de 10 ans, les robots sont devenus des auxiliaires militaires majeurs et irremplaçables. Dans tous les conflits et théâtres d’opérations de ces dernières années, ils ont joué un rôle d’intervention tactique et stratégique incontournable et de plus en plus efficace.

Selon l’université de Washington, en 2020 un tiers des forces armées américaines seront constituées de robots. Rien qu’en Irak et en Afghanistan, on estime que l’armée américaine a déployé plus de 6000 robots. Pour des raisons bien compréhensibles, les militaires communiquent peu sur la présence de ces soldats d’un nouveau genre. Parmi ces derniers, on peut notamment citer le « iRobot Packbot 510 », un robot autonome équipé de capteurs qui lui permettent de détecter et d’éviter les obstacles et d’évoluer dans un environnement complexe.

Ce robot, qui se décline en une dizaine de versions, est devenu un assistant précieux pour les fantassins exposés à des conflits non conventionnels de type guérilla ou insurrection. Il peut non seulement détecter et éliminer les engins explosifs mais également détecter la provenance de tirs ennemis, une qualité très appréciée quand les fantassins doivent évoluer en milieu urbain et sont exposés aux Snipers.

Autre machine étonnante, le SnakeBot, un robot serpent autonome conçu pour espionner l’ennemi. Chaque section de ce robot est autonome et possède sa propre capacité d’autonomie et d’action. Ce robot, même en partie détruit peut s’auto réparer et il est capable de progresser dans pratiquement n’importe quel type d’environnement, soit pour observer l’ennemi soit pour l’attaquer avec des charges explosives.

Un autre type de robot militaire promis à un grand avenir est l’exosquelette qui permet de démultiplier la vitesse, la puissance et la précision des fantassins sur le champ de bataille. Le robot XOS2, présenté il y a deux ans, appartient cette catégorie. Il ne pèse que 10 kg et permet à un soldat de manœuvrer des charges de près de 100 kg !

Il faut également évoquer le projet « BigDog » de robot-mule, destiné au transport d’équipement militaire. Cet étonnant robot se pilote par commande vocale (Voir article) et, après 10 ans de recherche, il peut à présent porter jusqu’à 180 kg d’équipement durant 32 km en 24 heures.

Enfin, la DARPA (le département de recherche de l’armée américaine), a présenté, en octobre 2012, le Pet-Proto, un robot humanoïde « capable de prendre certaines décisions de manière autonome en fonction du contexte » (Voir article).

L’US Air Force travaille également sur des « Micros-Engins Aériens » (MAV), pas plus gros que des insectes et pouvant être utilisés en milieu urbain et même à l’intérieur des bâtiments. Ces microrobots seront d’abord destinés à la reconnaissance à l’observation mais il est tout à fait imaginable qu’ils puissent attaquer l’ennemi, soit en utilisant une micro-charge explosive, soit en lui injectant un poisson.

Mais avant que les robots ne s’imposent aux côtés ou à la place des combattants sur le champ de bataille, on oublie souvent qu’ils sont déjà depuis quelques années omniprésents sur tous les théâtres d’opérations militaires, sous la forme de drones.

Dans tous les conflits non conventionnels qui se déroulent actuellement et qui sont de type asymétrique (c’est-à-dire opposant des armées régulières à des organisations et groupes terroristes et mafieux) les drones, qu’il s’agisse des versions d’observation ou des versions de combat, sont devenus des acteurs irremplaçables.

Que ce soit en Afghanistan, au Moyen-Orient ou plus récemment au Mali, les drones militaires ont joué un rôle déterminant dans le repérage et l’élimination des groupes terroristes. Ces « robots volants » ont complètement modifié la donne stratégique et tactique en à peine 10 ans.

Ils ont notamment permis l’élimination sélective des principaux dirigeants des groupes terroristes qui s’étaient réfugiés dans des régions inaccessibles où des interventions terrestres auraient été très complexes à mettre en œuvre et surtout très coûteuses en vies humaines.

Il y a quelques semaines, le Sénateur américain Lindsey Graham estimait que les Etats-Unis avaient tué depuis 5 ans au moins 4 700 personnes en utilisant ces drones de combat. Un chiffre résume bien la montée en puissance impressionnante de l’utilisation de ces drones sur les théâtres d’opérations militaires : en moins de 10 ans, la fréquence des frappes de drones américains est passée, en moyenne, d’une tous les 40 jours à une tous les trois jours !

Autre indicateur éclairant : l’armée américaine possédait moins d’une centaine de drones il y a 10 ans ; elle en alignerait à présent plus de 8000 et pourrait en posséder 20 000 en 2020. L'armée de l'air américaine a d’ailleurs annoncé qu’elle formait à présent plus d'opérateurs de drones qu'elle n'entraîne de pilotes pour ses avions de chasse.

Mais l’utilisation de ces systèmes d’armes redoutables ne va pas sans soulever de nombreuses questions juridiques morales et éthiques et commence à susciter un large débat aux Etats-Unis. Officiellement chaque attaque de drones fait l’objet d’une évaluation militaire et juridique précise et doit obtenir l’approbation personnelle du Président américain.

Mais le problème est qu’il y a souvent loin entre la mission parfaite programmée par ordinateur et visualisée sur un écran vidéo et les réalités des dommages constatés sur le terrain. Les drones peuvent rarement procéder à une identification visuelle directe des « cibles » à éliminer. Il n’est donc pas rare que des frappes de drones soient décidées sans que l’on puisse être absolument certain qu’elles vont bien tuer les chefs terroristes visés.

Par ailleurs, même quand une frappe de drones élimine un responsable terroriste, il est malheureusement inévitable et assez fréquent qu’elle entraîne également la mort de plusieurs dizaines de personnes innocentes qui vivaient dans l’environnement immédiat de cette «cible».

Cette question des dommages collatéraux causés par les attaques de drones a d’ailleurs pris depuis quelques mois une importance politique considérable car les états concernés, notamment le Pakistan, ont bien compris que ces frappes meurtrières, même si elles sont d’une efficacité indiscutable, exaspèrent les populations locales et alimentent un puissant sentiment antiaméricain et anti-occidental.

En outre il faut rappeler que sur un plan juridique et légal, l’utilisation des drones échappe pour l’instant aux cadres prévus par les conventions internationales en matière de guerre.

Or l’arrivée d’une prochaine génération de drones dotés d’une capacité d’autonomie, d’évaluation de la situation et de prise de décision bien plus grande, va rendre indispensable un vrai débat démocratique et moral sur les conditions d’utilisation de ces systèmes robotisés de destruction.

Actuellement, l’armée britannique expérimente un nouveau drone révolutionnaire, baptisé Taranis, en référence au dieu du tonnerre. Cet engin redoutable qui vole à plus de Mach 1, est de type furtif ; il est donc très difficilement détectable par radar. Il possède un très grand rayon d’action et une puissance de feu considérable mais surtout il est doté d’une autonomie de décision nouvelle.

À terme, Taranis sera en effet capable de suivre une trajectoire définie à l’aide des ordinateurs de bord pour atteindre sa cible mais il pourra également modifier si besoin la trajectoire initialement programmée pour s’adapter à une menace ou un changement imprévu dans son environnement. C’est seulement au stade ultime, lorsqu’il sera en mesure d’exécuter sa frappe, qu’il aura besoin d’une autorisation humaine pour déclencher son tir.

Cette nouvelle génération d’engins volants automatisés pose des problèmes légaux et moraux encore plus complexes que les appareils actuels. Le professeur Noel Sharkey, ingénieur en robotique et spécialiste des systèmes militaires autonomes à l'Université de Sheffield, souligne à ce propos que « Avec ce nouveau type d’engins volants automatisés nous faisons un saut dans l’inconnu car nous ne savons pas du tout comment les gouvernements qui vont disposer d’une telle technologie vont l’utiliser. »

Mais les Britanniques ne sont pas les seuls à développer ces nouveaux drones autonomes. L'armée américaine expérimente également son "X-47B" un drone furtif, capable, comme le Taranis, d’effectuer des missions préprogrammées en utilisant une forme d’intelligence artificielle. Ce drone d’une capacité d’emport de plus de 2 tonnes et bardé d’informatique et de capteurs, utilise des programmes sophistiqués d’intelligence artificielle. Il est capable d’apponter en toute circonstance sur un porte-avions et posséderait une autonomie et un rayon d’action considérables. De l'avis des observateurs, sa "dextérité" de pilotage serait, en toutes circonstances, supérieure à celle des pilotes les plus habiles !

En Europe, plusieurs pays dont la France se sont associés au sein du projet « Neuron » pour développer également un drone furtif et intelligent qui vient d’accomplir ses premiers vols d’essai il y a quelques mois.

Face à cette évolution technologique rapide, l’influente association Human Rights Watch a publié un rapport préconisant que des restrictions d’utilisation soient imposées à ces « robots tueurs», comme les appelle de manière flatteuse cette organisation.

Bien entendu, les responsables militaires américains ou européens ne manquent pas de souligner qu’ils ne permettront jamais à des machines de prendre la décision finale de tuer. Le problème, c’est qu’une fois qu’une technologie est disponible, il est très difficile de ne pas en exploiter toutes les potentialités.

La presse anglaise ou américaine évoque également la possibilité que de tels engins robotisés tombent entre les mains de tyrans ou de dictateurs qui pourraient, sans aucun état d’âme, les utiliser à des fins de répression interne et d’élimination de leurs opposants politiques ou de groupes ethniques particuliers.

Autre point qui ne manque pas de soulever des inquiétudes : la vulnérabilité informatique de ces systèmes robotisés. En 2011, un drone Predator a ainsi brusquement modifié son comportement après avoir été infecté par un bug informatique. Heureusement, dans ce cas précis il n’y a pas eu de conséquences graves. On imagine cependant qu’un tel incident survenant sur un drone lourdement armé et sur le point d’exécuter sa frappe, pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Il est certain qu’avec l’arrivée prochaine de systèmes militaires robotisés terrestres et aériens utilisant massivement l’intelligence artificielle et possédant une réelle capacité d’autonomie de décision, la question de la responsabilité morale, politique et financière des dommages causés par ces engins va devenir cruciale.

Comme le souligne une analyse publiée par la presse américaine, le pire n’est jamais sûr mais l’évolution de la technologie conjuguée aux nouveaux types de conflits et de menaces qui déchirent la planète, feront qu’il sera très difficile pour les pouvoirs politiques de ne pas utiliser de manière croissante ces robots militaires autonomes.

Cette tentation sera d’autant plus grande qu’on voit bien que les opinions publiques acceptent de moins en moins l’idée de pertes militaires humaines importantes, quels que soient les enjeux invoqués. En outre, en ces temps de contraintes budgétaires et de crise financière, les armées devront faire plus et mieux avec de moins en moins d’argent et dans un tel contexte, les robots militaires autonomes représentent évidemment une solution irrésistible.

Certains analystes soulignent enfin, non sans raison, qu’aujourd’hui, l’idée qu’une machine puisse faire preuve d’une forme d’intelligence, d’une capacité de libre arbitre d’un sens moral paraît saugrenue voire absurde. Mais qu’en sera-t-il dans 20 ou 30 ans quand ces robots disposeront d’une puissance de calcul et d’une capacité d’analyse et d’évaluation que nous pouvons à peine imaginer à présent ?

Confrontés à cette évolution vertigineuse de la technologie, la question n’est plus de savoir si un jour une machine sera considérée comme intelligente et responsable de ses actes mais, dans le cas qui nous occupe, à quel moment un robot militaire sera pour la première fois considéré comme moralement et légalement responsable des dommages qu’il aura infligés…

Le grand écrivain de science-fiction et visionnaire Isaac Asimov, avait imaginé il y a plus de 70 ans des robots intelligents, pouvant faire preuve d'un comportement imprévisible. Il avait également formulé les trois fameuses lois de la robotique qui devaient donner aux robots un sens moral. Dans l'une de ses nouvelles, des magistrats sont amenés à s'interroger pour savoir si un robot peut être jugé comme un être humain et ils décident de répondre oui à cette question après s'être aperçus que le robot leur avait menti et avait donc adopté un comportement proprement humain.

Espérons que les redoutables robots militaires qui déchaîneront leur puissance de feu sur les champs de bataille du futur auront également une parcelle d'humanité !

René TRÉGOUËT

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

ASTÉROÏDE : LA NASA MET EN GARDE CONTRE UN RISQUE DE COLLISION AVEC LA TERRE

Astéroïde : la Nasa met en garde contre un risque de collision avec la Terre

 

"D'après les informations dont nous disposons, nous ne savons pas si un astéroïde menace la population des Etats-Unis. Mais si cela doit arriver dans les trois prochaines semaines, priez!". Le conseil ne vient pas d'un quelconque oiseau de mauvais augure mais du très sérieux Charles Bolden, chef de la Nasa. Selon l'agence Reuters, citée par la chaîne CBS, il aurait mis en garde le Congrès américain contre le risque potentiel d'une collision avec la Terre.

Si l'ancien astronaute tient un discours aussi alarmiste, c'est d'abord parce que plusieurs incidents ont été signalés ces derniers mois. Pas plus tard que mardi, un énorme astéroïde découvert l'an dernier a frôlé notre planète à 27.680 kilomètres. Ce qui correspond à une distance inférieure à celle qui sépare la Terre de nos satellites de télévision (35.580 kilomètres).

Autre évènement récent, le 15 février : un astéroïde estimé à 17 mètres de diamètre a explosé dans les airs russes, provoquant des dégâts phénoménaux et blessant 1500 personnes.

Une inquiétude également expliquée par la difficile observation des astéroïdes. Selon la Nasa, 95% des plus gros objets volant près de la Terre (d'un diamètre de 100 kilomètres ou plus) sont détectés et font l'objet d'un suivi attentif. Mais pour les quelque 10.000 astéroïdes pouvant détruire une ville (ceux qui font aux alentours de 50 mètres de diamètre), le chiffre tombe à seulement 10%. En moyenne, un objet de cette taille touche notre planète tous les 1000 ans.

Les évènements récents "sont une preuve que nous vivons dans un système solaire actif avec des objets potentiellement dangereux qui passent près de nous à une fréquence étonnante", s'est ainsi inquiété le représentant démocrate Eddie Bernice Johnson.

"Nous avons de la chance que la proximité de ces évènements soit une coïncidence et non une catastrophe", renchérit le représentant républicain Lamar Smith, qui demande un audit sur le coût estimé d'une protection anti-astéroïdes.

La dernière "vraie" catastrophe remonte à il y a 66 millions d'années, lorsqu'une météorite d'un diamètre estimé à 9,6 kilomètres a réduit à néant l'existence des dinosaures.

 

Un article publié par huffingtonpost.fr

http://www.rtflash.fr/newsletter/694?email=kannie42%40gma...

22/03/2013

Chine : Quand le recyclage confine au sordide

http://fortune.fdesouche.com/298322-chine-quand-le-recycl...

La Chine pousse loin le concept de recyclage. Parmi les scandales alimentaires les plus sordides qui défrayent la chronique dans l’empire du milieu, une gigantesque fraude aux huiles alimentaires, collectées dans les égouts des restaurants pour être ensuite recyclées et revendues dans le commerce et la restauration.

Au moins un tiers de l’huile utilisée par les restaurants chinois et au moins 10% des huiles vendues dans le commerce seraient issues de ce recyclage écœurant, rapporte Le Nouvel Observateur. Phénomène plus que courant, la plupart des restaurateurs revendraient leurs restes alimentaires à des filières mafieuses qui les remettraient ensuite dans le circuit alimentaire, après les avoir fait bouillir et filtrés.

Pire, même les restaurants ne revendant pas leurs déchets feraient l’objet d’un pillage de leurs égouts, dans le but de recycler et réintroduire ces restes alimentaires dans le circuit alimentaire classique.

Exceptionnellement, une pub....... belge

Regardez-la jusqu'au bout...

 

Des Indiens d'Amazonie s'unissent contre un géant pétrolier

Un article de survivalfrance.org

 

Des Indiens d'Amazonie péruvienne et brésilienne se sont unis pour empêcher une compagnie pétrolière canadienne de détruire leurs territoires et de mettre en péril la vie de groupes d'Indiens isolés.

Des centaines de Matsés se sont rassemblés samedi dernier à la frontière entre le Pérou et le Brésil exigeant le retrait de la compagnie pétrolière qui s'apprête à dévaster leurs forêts.

Au Pérou, le géant pétrolier canadien Pacific Rubiales a déjà commencé l'exploration de la concession – le bloc 135 – qui se trouve en plein coeur d'une zone destinée à devenir une réserve pour protéger les tribus isolées.

Survival a recueilli le témoignage d'une femme Matsés : ‘Le pétrole va polluer les sources de nos rivières. Que vont devenir les poissons? Quelle eau boiront nos animaux?'

Les Matsés, qui représentent une population d'environ 2 200 personnes, vivent à la frontière entre le Brésil et le Pérou. Avec la tribu voisine des Matis, ils étaient connus comme le ‘peuple du jaguar' en raison de leurs peintures faciales et de leurs tatouages qui rappellent les dents et les moustaches du jaguar.

Les Matsés ont été contactés dans les années 1960 et sont, depuis lors, exposés aux maladies introduites par les étrangers. Des groupes isolés sont également gravement menacés par ces maladies contre lesquelles ils ont peu – ou pas – d'immunité.

 

 

Malgré sa promesse de garantir les droits de ses citoyens indiens, le gouvernement péruvien a donné le feu vert à ce projet d'un montant de près de 28 millions d'euros. La compagnie ouvrira des centaines de kilomètres de lignes sismiques à travers la forêt où vivent les Indiens isolés et y forera des puits d'exploration.

Le gouvernement a également attribué une licence d'exploration pétrolière dans le bloc 137, au nord du bloc 135, situé en plein coeur du territoire des Matsés. Malgré la pression de la compagnie, les Indiens résistent fermement à ses activités dans leur forêt.

L'exploitation pétrolière aura également des impacts de l'autre côté de la frontière, dans la vallée brésilienne du Javari où vivent plusieurs groupes isolés, les tests sismiques et les puits d'exploration risquant de polluer les sources de plusieurs rivières dont ces groupes dépendent.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : ‘L'Etat canadien a été fondé sur la spoliation des territoires indigènes. Lorsque les Européens envahirent le Canada, ils introduisirent des maladies inconnues, s'emparèrent du contrôle des ressources naturelles et furent responsables de l'extinction de groupes entiers. Aujourd'hui, une compagnie canadienne est sur le point de commettre les mêmes crimes contre les Indiens du Pérou.

Pourquoi le gouvernement péruvien ne respecte-t-il pas ses propres engagements envers les droits des Indiens? L'Histoire nous a pourtant montré que l'invasion des territoires de groupes isolés amène inévitablement à la destruction, à la maladie et à la mort'.

 

 

 

 

Une émission passionnante de France Culture :

 

20/03/2013

Microbe 76

Microbe 76.jpgLe 76e numéro du Microbe est à l’impression !

Au sommaire :
S
téphane Berney
D
enis Billamboz
M
arc Bonetto
M
organ Brini
G
reg Damon
S
amuel Dudouit
F
abrice Farre
J
osiane Hubert
L
udovic Joce
J
ean Klépal
M
arcel Peltier
É
ric Pérennou
S
téphane-Paul Prat

Nisse - Reprises de positions.jpgThierry Radière
Thierry Roquet
B
asile Rouchin
L
aura Vazquez.

Illustrations : Martine Zimmer

Les abonnés le recevront dans quelques jours.

Les abonnés « + » recevront également le 39e mi(ni)crobe signé Tom Nisse : REPRISES DE POSITIONS.

Comme d’habitude, les autres ne recevront rien !
Pour tous renseignements, contactez Eric Dejaeger

http://courttoujours.hautetfort.com/

 

Microbe ! L'avantage, c'est que sa petitesse lui permet de se glisser n"importe où et en particulier sur le dessus de la pile des "à lire", vu et reconnu pour le jouissif moment qu'il procure, un peu comme celui qui précède la réalisation d'une délicieuse bêtise. Dans ce numéro-ci, très subjectivement (et ces propos n'engagent que moi, et encore) on imagine que Denis Billamboz doit avoir à l'heure qu'il est une bonne gueule de bois, que Basile Rouchin a épousé une belge qui porte des gants au mois d'août, on espère que Marc Bonetto va mieux, on remarque la poésie de Stéphane Berney (ben oui), on s'interroge à propos de Morgan Brini, on se dit qu'on n'a pas trop mal fait de publier aussi Samuel Dudouit (dans le prochain numéro de nouveaux délits, chut !), on se dit que Laura Vasquez abuse de subtances illicites, probablement en compagnie de Fabrice Farre qui doit se promener maintenant quelque part dans les rues, nu... On aime bien le credo de Greg Damon, on s'est demandé si on avait pas déjà dansé en after dans un pmu un vendredi soir même si on n'est pas divorcée, on en veut au chasseur crétin qui a tiré sur la corneille de Josiane Hubert, on connait presque tous les philosophes des principes élémentaires de Jean Klépal (on se sent cultivé), on a été percuté par Marcel Peltier, un mur en pleine poire, on a relu plusieurs fois le poème de Thierry Radière, on a pensé à Devos en lisant celui d'Eric Pérennou (pas facile de faire du Devos) et on a regardé par terre en lisant Thierry Roquet, sait-on jamais... on ne se rappelle déjà plus du prénom de Ludovic Joce mais on pourra regarder dans son portefeuille qu'il a oublié sous notre oreiller et on trouve sympa la quatrième de couv qui nous ramène à l'essentiel, bien évidemment on n'a pas oublié par contre le nom des éditeurs RikéPol responsables et enfin, objectivement, on a constaté la disparition de la syllabe "ti" de ce Microbe 76... un tiphile aurait-il frappé ?

 

Cathy Garcia, le 20 mars 2013 avant le printemps

 

 

16:50 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

19/03/2013

Quand j'étais cagibi, Hélène Gaudy

Note parue sur La Cause Littéraire : http://www.lacauselitteraire.fr/quand-j-etais-cagibi-hele...

 cagibi-couv.gif

illustrations Émilie Harel

Ed. Le Rouergue, janvier 2013

 96 p. 7 €

 

 

Une petite histoire tout en douceur sur les émotions enfantines, sur le sentiment de solitude qui est le lot de chacun, enfants comme adultes.

Amy est en colère. Chez elle, personne ne l’écoute. Ni sa maman, ni son papa et même plus sa grande sœur Rosa.

J’ai pensé que j’étais devenue invisible ou que j’avais rétréci comme Alice au pays des merveilles quand elle boit la potion magique. (…) J’ai dit « Personne ne m’écoute jamais », maman a haussé les épaules et Rosa en a profité pour filer dans sa chambre. Papa, on ne l’entendait déjà plus. Il était encore parti travailler en oubliant de dire au revoir.

C’est comme ça qu’Amy est devenue cagibi.

Le cagibi était mal rangé. Il sentait la peinture, le vieux et la poussière, mais je m’en fichais. Là, au moins, j’étais tranquille. Personne ne pouvait venir m’embêter.

Amy s’est enfermée à clé dans le cagibi. Au départ, elle aurait bien aimé que quelqu’un vienne frapper à la porte, la supplier, mais personne n’est venu la chercher, alors Amy, après avoir bien pleuré, a décidé : Ce cagibi, je n’en sortirai plus jamais.

Dans le cagibi, il y a tout ce qu’il faut : à boire, à manger, des tapis, un duvet et même des vieux jouets. Amy va découvrir ainsi que la solitude et l’ennui, cela développe l’imagination, ce n’est pas si difficile que ça de vivre dans un cagibi. Alors même quand sa maman lui prépare son plat préféré, Amy résiste. Une journée, une nuit, une journée encore, elle n’accepte d’ouvrir que pour s’emparer rapidement du plateau repas que sa maman posera devant la porte ou du MP3 que lui prêtera, à sa grande surprise, sa sœur Rosa. Elle ne l’aurait jamais fait avant.

Le temps passe et Amy écoute sa famille vivre de l’autre côté de la porte, elle note comme des petits changements, des verres qui tintent, Papa et Maman qui se prennent dans les bras. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que tout le monde allait commencer à lui envier son cagibi, ça a commencé par Rosa qui avait besoin de parler, alors elle l’a laissée rentrer, et puis maman, qui elle aussi avait besoin de raconter sa fatigue, sa lassitude et puis Papa qui ne voulait pas rester tout seul, si bien que finalement, c’est toute la famille qui s’est retrouvée dedans. Et oui, ça fait du bien à tout le monde, un petit coup de cagibi, et maintenant on le sait, grâce à Amy.

Je ne suis pas devenue quelqu’un d’autre mais il y a quelque chose que j’ai compris : on voyage beaucoup, dans un cagibi.

Tout le monde a besoin d’un petit cagibi, pour se réfugier, pour se confier, c’est un endroit idéal pour faire des conseils de famille et des igloos en duvet. On peut y aller tout seul quand on a besoin de pleurer, y être triste ou en colère, on peut aussi y rigoler, y rêver et y faire des projets. On peut aussi y prendre le temps de s’écouter et de s’aimer. Ce n’est pas rien ça. Merci Amy !

 

Cathy Garcia

 

Helene_Gaudy.jpgFormée à l'école des Arts décoratifs de Strasbourg, Hélène Gaudy choisit finalement la voie littéraire pour donner libre cours à son imagination. Membre de la revue Inculte, elle participe à la rédaction de différents ouvrages du collectif parisien parmi lesquels Une chic fille, paru en 2008. La jeune femme signe également plusieurs œuvres à son nom comme Vues sur la mer en 2006, une variation sur le thème de la solitude, et Si rien ne bouge en 2009. On lui doit également un livre destiné au public adolescent intitulé Atrabile, publié en 2007.

18/03/2013

Zinzoline 4

Le quatrième numéro de Zinzoline est en ligne ici (http://fr.calameo.com/read/00031095948fc824098f6).

 



Les deux cent quarante-quatre pages de ce numéro n'auraient pas existé sans la contribution de
Arno
Marie Béal
Christiane Berti
Fernando Bronchal
Éric Bruth
Jean-François Chérel
Éric Couillandreau
Franck David
Silvana di Martino
Jean-Yves Gallion
Cathy Garcia
Catrine Godin
Flavie Godin
Jocelyne Hermilly
Denis Heudré
Ghislaine Lejard
Christine Le Roy
Catherine Lippinois
Christian Lippinois
Jean-Marc Malaganne
Nadu Marsaudon
Christophe Pilard
Henri Plandé
Robert Smith
Renaud Solacroup
Jacques Soulard
Pierre Verny
Yves Veyry

Sans oublier la participation involontaire de Jean-Luc Aribaud, Huguette Bertrand, Buz Carter, Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni, André du Bouchet, Stanislav Freidin, Kamal Zharif Kamaludin, Milan Kundera, Xavier Lainé, René Magritte, Octave Mirbeau, Bernard Noël, Jean-Claude Pirotte, Jean-Michel Platier, Nicolas Tardy, Oscar Wilde, Marguerite Yourcenar.

 

Alain Cotten / Zinzoline, revue incertaine
revue.zinzoline@free.fr
Pour découvrir Zinzoline : Z #1 | Z #2 | Z#3
alain-cotten.over-blog.com

Feu vert pour la recherche de gaz de schiste en Corrèze

La demande de permis de recherche de gaz de schiste sur la Corrèze, la Dordogne et le Lot est recevable sur la forme.

Ce n’est que la deuxième étape dans une procédure administrative qui en compte sept. Le Journal Officiel du 26 février a publié l’avis favorable rendu par la Direction régionale de l’environnement (ex-Drire) d’Aquitaine sur la demande déposée en 2010 par une société pétrolière de Singapour pour rechercher du gaz de schiste entre Corrèze, Dordogne et Lot.

Comme d’autres, ce permis, dit de Brive, est jugé recevable sur la forme. Il est désormais ouvert à la concurrence : outre Hexagon Gaz, à l’origine de la demande pour exploiter ces gaz piégés dans la roche, d’autres sociétés peuvent se mettre sur les rangs. Elles ont 90 jours pour se signaler au ministère du Développement durable.

Pendant ce temps, les services régionaux de l’État doivent examiner la demande sur le fond : programme de travaux, contraintes environnementales… Le périmètre de ce permis englobe, par exemple, les zones les plus touristiques de la Dordogne, du Lot et de la Corrèze. Même si la technique de la fracturation hydraulique est interdite, l’exploitation du gaz de schiste a ses opposants. À Brive, un collectif d’opposants s’est constitué depuis plusieurs semaines.

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Éric Porte

En Grèce les initiatives se multiplient pour vivre autrement

Roxanne Mitralias (Association pour l’autogestion)

mercredi 13 mars 2013

Semences locales et biodiversité, agriculture biologique, permaculture et agroécologie, réseaux de producteurs-consommateurs, jardins urbains autogérés et cuisines collectives : les Grecs s’approprient leur agriculture et leur alimentation !


C’est dans un contexte difficile pour les agriculteurs et les consommateurs [1] que naissent ou se consolident des initiatives pour former et informer sur d’autres modes de production agricoles, plus écologiques mais aussi plus économes. D’une manière générale, ces initiatives visent une population plutôt jeune qui cherche à la fois un échappatoire économique et un projet de vie.

Depuis quelque temps, il semblerait qu’on assiste à un retour à la terre, et même s’il ne s’agit pas d’un phénomène social de masse (40 000 agriculteurs de plus pendant la période 2009-2010), une aspiration à un rapprochement à la vie agricole et rurale semble s’ancrer dans une majorité de la population (sondage Kappa Research, 70% des sondés désirent s’installer à la campagne).


L’école d’agro-écologie gratuite près d’Athènes est un immense succès

Ces initiatives en termes de mode de production allient les aspects écologiques (agriculture biologique, permaculture, etc.) aux avantages économiques d’un changement de techniques de culture et d’élevage, argument non négligeable dans le contexte actuel de crise. Ces formes d’agriculture apportent des premières réponses aux agriculteurs qui voient leur système économique s’effondrer : moindres investissements, auto-production de l’alimentation, économies d’énergie, petite échelle de production et bénéfices des apports des agro-écosystèmes.

En somme, ce qui s’adressait à quelques écologistes convaincus dans la phase précédente peut aussi bien intéresser les nouveaux arrivants des villes que les agriculteurs déjà installés qui se posent la question de comment sortir du cercle infernal dans lequel ils se trouvent (endettement, manque de débouchés pour leurs productions, saturation des possibilités naturelles de production).

Evidemment, la réponse ne se situe pas uniquement sur le plan individuel mais aussi à un niveau plus politique, puisqu’il s’agit également de changer de politiques agricoles (notamment pour soutenir les petites fermes, comme le demande la gauche paysanne grecque).

A l’origine, la semence

Le mouvement qui se développe depuis les années 2000 autour des échanges des semences est central dans ce récent foisonnement. Peliti, véritable réseau national de préservation, recense et diffuse des variétés de semences et de races animales locales et anciennes, et donne la possibilité concrète à plusieurs milliers de personnes de cultiver. Ces graines libres de droits de propriété intellectuelle, rendent indépendants les agriculteurs à l’égard des firmes semencières.

C’est autour de Peliti (mais aussi de Sporos – réseau de commerce équitable), qui apporte concrètement le savoir faire et la mise en réseau nécessaires à l’apprentissage de l’agriculture, que se sont construites un certain nombre d’initiatives que nous recensons ici.

Peliti a donné le cadre et l’impulsion au renouveau des préoccupations agricoles en Grèce que ce soit en ville ou à la campagne. Lors de sa fête annuelle à Paranesti (niché aux pieds des montagnes du Rhodope) près de 6000 personnes ont afflué en 2012 pour récupérer des semences et les replanter dans leurs champs, leurs terrasses, leurs terrains occupés ou pour en parler autour d’eux.

Le développement d’échanges entre paysans est une condition nécessaire au développement d’une agriculture paysanne : sans semences paysannes, pas d’adaptation locale et donc de souveraineté alimentaire. Autour de ces différents réseaux et collectifs (Spori Limnou, Aegilops, Archipelagos, Helession), un véritable apprentissage des méthodes de cultures alternatives et d’intérêt pour la souveraineté alimentaire se construit qui permettra la conservation dans les champs d’un patrimoine semencier vivant.

Alliance des producteurs et des consommateurs

Le fameux désormais dénommé « mouvement des patates » a révélé un véritable besoin de la société grecque. Il a aussi mis en avant un certain nombre d’initiatives qui visent à rapprocher les consommateurs des producteurs. Quiconque se rend au supermarché en Grèce, et même dans une épicerie ordinaire s’étonne du manque de produits locaux : par exemple, les oranges proviennent souvent d’Espagne alors que la Grèce en est productrice.

En comparant avec les multiples expériences françaises (AMAP, points de vente collectifs, paniers paysans, marchés de producteurs), la Grèce a été en retard sur tout ce qui est « circuit court ». Mais la crise a remis les pendules à l’heure : comment se fait-il que les producteurs gagnent si peu quand les consommateurs payent si cher ?

La logistique a été organisée d’abord par des groupes de volontaires, souvent de militants écologistes, des citoyens actifs comme on dit en Grèce. Cet effort continue actuellement et est souvent géré par les mairies qui recensent les commandes y compris dans les quartiers très peuplés d’Athènes. Le mouvement des patates a donc pris une certaine ampleur et tente, tant bien que mal, de relever le défi de l’approvisionnement de certains quartiers urbains.


Le réseau Agronaftes relie des producteurs à des consommateurs.

Dans certains cas, ces initiatives ont pris des formes différentes, plus pérennes : sur Internet (www.xoris.gr) ou sous forme de coopératives de consommateurs à Thessalonique qui se dotent d’épiceries (spame et bios coop), de groupes d’achat (omotrapezoi), de réseau de paniers à Athènes (agronaftes pour les producteurs du Péloponnèse ou gineagrotis qui installe des paysans en Eubée) et même une tentative de labellisation « circuit court » de l’huile crétoise (inipirouni).

Des aliments de toutes sortes échappent ainsi aux intermédiaires : patates bien sûr, légumineuses, riz, huile, fruits et légumes ou miel et même dans certains cas, des produits frais ou transformés. Il est évident que ces « courts-circuits » des intermédiaires ne permettent pas une politique aboutie de relocalisation de l’agriculture qui nécessiterait de re-diversifier les productions par région et d’organiser en coopératives « alternatives » les agriculteurs pour la production et la vente de leurs produits. Mais ces expériences sont des moments d’appropriation collective de la problématique agricole et alimentaire, ainsi que des espaces de créativité et de liberté, nécessaires dans une Grèce en crise.

Auto-culture

Mais les Grecs ne se contentent pas de se rapprocher des producteurs, ils cultivent et occupent aussi des terrains et des bâtiments en friches (comme celui du jardin botanique), des parkings (parkingparko), l’ancien aéroport d’Elliniko (agroselliniko), des terrains militaires (perka)…


PERKA : occupation périurbaine d’anciens terrains militaires : « La nourriture ne pousse pas dans les supermarchés, la terre et les semences appartiennent à tous ».

La culture, le jardinage, l’autonomie alimentaire et la réappropriation de ces aspects de la vie vont de pair avec un projet politique radical. Assemblées générales, démocratie directe, remise en cause écologique et sociale du système économique actuel : ces initiatives traduisent un renouveau réel du mouvement social et écologiste grec sur un fond autogestionnaire indéniable.

Les occupations participent aussi à la construction d’un rapport de force plus global, comme c’est le cas pour Elliniko ou Perka, où les habitants luttent contre les projets de construction (du gouvernement ou des investisseurs privés) qui vont détruire leur cadre de vie et leurs jardins, pour payer la dette !

Jardins urbains – Astikoi αγροί

Βοτανικός Κήπος Πετρούπολης, www.votanikoskipos.blogspot.com
Αγρός, eleftherosagros.blogspot.com,
Πάρκο Ναυαρίνου, http://parkingparko.espivblogs.net/
Αυτοδιαχειριζόμενος Αγρός Ελληνικού, http://agroselliniko.blogspot.com
Αστικός αγρός Χαλανδρίου, www.astikosagrosx.blogspot.com
Ομάδα Αστικών & Περιαστικών Καλλιεργειών (ΠΕΡ.ΚΑ.), http://perka.oneirografos.net
Συλλογικοί Λαχανόκηποι, http://agrotespolis.wordpress.com
Συνεργατικός λαχανόκηπος Κομοτηνής, http://laxanokiposkomotinis.blogspot.com/

 

Cuisines collectives

Enfin, les centres sociaux, les occupations de bâtiments ou de terrains s’accompagnent très souvent de la création de cuisines collectives. Il existe des initiatives très différentes mais elles s’opposent toutes à l’idée de la « philanthropie ». Il s’agit d’initiatives de solidarité pour permettre collectivement à plus de personnes de s’alimenter.

« L’idée de créer la Cuisine Sociale ’L’Autre’ est venue lorsque nous avons observé, sur les marchés des fruits et légumes d’Athènes, des gens de tous âges, de toutes nationalités et classes sociales, fouillant les ordures pour trouver des aliments qu’ils ne peuvent plus s’acheter. La première réaction s’imposa d’elle-même : cuisiner des repas à la maison et de les distribuer sur les marchés.

Puis, nous avons demandé aux producteurs de nous donner un produit de leur étal pour continuer le lendemain. Nous avons décidé de préparer un repas devant les gens, de manger ensemble, de se rapprocher et de briser la honte que certains peuvent ressentir en attendant de recevoir sa portion de repas distribué.

L’idée de la Cuisine Sociale

’L’Autre’ est un geste de solidarité et d’amour pour un autre être humain dans l’espoir de conscientiser les gens et d’encourager d’autres personnes et d’autres groupes à faire de même. Nous ne faisons pas de philanthropie et ne pratiquons pas la charité. Nous cuisinons sur le tas, nous mangeons tous ensemble et nous vivons tous ensemble ! Un repas avec nos semblables dans la rue. Venez bâtir avec nous un quotidien plus agréable ! [2] »

Une autres initiative, celle d’El Chef, vise à soutenir les luttes en apportant aux grévistes quelques repas (pendant les grandes manifestations de 2012, les occupations d’usines). Les références aux expériences coopératives du XXème siècle sont tout à fait assumées : l’alimentation en temps de crise redevient une préoccupation centrale, et la gauche doit donner des perspectives d’auto-organisation pour affronter ces défis.

Une autre expérience est destinée aux chômeurs : ils se regroupent et cuisinent comme dans le cas du centre social autonome à Athènes. Dans le squat de Skaramagka est aussi organisée une cuisine collective : les lundis après-midis, ceux qui le veulent cuisinent et mangent. En même temps, s’est créée une épicerie de réciprocité où chacun apporte des aliments qu’il peut échanger contre d’autres aliments ou contre de l’argent. Dans cette occupation athénienne, l’engagement anarchiste et autogestionnaire se mêle à des préoccupations écologistes : non seulement il s’agit de ne pas manger n’importe quoi mais il s’agit de le faire de manière collective et démocratique !

Pour comprendre la situation agricole grecque :

L’histoire récente de l’agriculture grecque rappelle amèrement celle de l’agriculture française. Dès les années 1980, l’application de la Politique Agricole Commune a provoqué les mêmes effets qu’en France : disparition de la petite et moyenne paysannerie au profit des grandes exploitations qui ont progressivement vu leurs subventions croître et leur propriété foncière se développer (cette tendance s’inverse avec la crise puisque le secteur voit apparaître de nouveaux acteurs).

Aujourd’hui, la Grèce garde une population agricole importante en comparaison à d’autres pays européens (environ 12% contre 3% pour la France). Par contre, à la différence de la situation française, la Grèce a vu ses importations agro-alimentaires tripler depuis le début de l’intégration européenne, phénomène qui s’est accentué avec l’entrée dans la zone euro. Dans l’espace européen où les produits agricoles voyagent sans distinction, il y a des perdants et des gagnants. Le processus d’intégration européenne de l’agriculture grecque n’a abouti ni à des territoires vivants, ni à la sécurité alimentaire du pays.

Dans ce pays où les souvenirs de l’agriculture familiale restent très vifs, les paysans subissent la crise de plein fouet. Les impôts fonciers, les taxes spéciales, l’augmentation générale des prix des intrants (surtout pour l’alimentation animale), le prix de l’énergie qui a augmenté de 100% y compris pour l’usage agricole, les menaces sur leur possessions hypothéquées (terres, bâtiments, matériels) qui sont récemment passées de la banque agricole grecque publique aux mains d’une banque privée, les toutes petites retraites agricoles qui sont désormais en dessous du seuil de la dignité, le cartel des intermédiaires et des coopératives qui fait du profit sur le dos des producteurs en pratiquant l’entente illicite, et pour finir la vente à prix cassé de coopératives comme celle de Dodoni (produits laitiers dont la feta) très profitable, à laquelle livraient leur lait près de 7000 éleveurs de l’Epire.

C’est pour ces raisons que les agriculteurs bloquent régulièrement les axes routiers et, depuis peu, manifestent aux côtés des artisans, des salariés et des chômeurs.

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Notes :

1. Les habitants des villes ont vu leur pouvoir d’achat s’effondrer. Se nourrir est devenu une préoccupation urgente pour beaucoup de Grecs, puisque près d’un tiers vit sous le seuil de pauvreté.

2. http://oallosanthropos.blogspot.com



Source et photos : L’Association pour l’Autogestion

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