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23/02/2013

La chasse à l'ours blanc, un loisir en plein essor qui ne soucie ni la France, ni le WWF

 

ours_RussieUn ours polaire au repos sur un îlot de glace dans l'océan Arctique au nord de la Terre Franz Josef en Russie
© Gordon Wiltsie / NGS

Incroyable mais vrai ! Alors que l'ours blanc voit sa population décliner dramatiquement à cause du réchauffement climatique et des pollutions, l'Homme le chasse, non pas pour se nourrir mais pour le loisir et pour l'industrie du luxe. Les prix des articles issus de l'ours blanc flambent, les agences de tourisme spécialisés dans la chasse sont surbookées. Chronique d'un délire humain soutenu par la France et le WWF...

L'ours polaire (Ursus maritimus) figure parmi les plus gros mammifères marins vivant sur terre avec un poids qui peut atteindre 680 kg ! Cela ne l'empêche pas d'être un excellent sprinteur et un excellent nageur. Il vit pour l'essentiel sur la banquise arctique, sur les glaces de mer et en mer ouverte. Il se répartit actuellement sur 5 pays : Les Etats-Unis, le Canada, la Russie, le Groenland (Danemark) et la Norvège.

Menacé par la fonte toujours plus importante de la glace de mer en été, par les pollutions dues aux activités humaines, le domaine vital de l'ours polaire et sa population régressent dramatiquement. « Depuis quelques années, les ours blancs semblent diminuer en taille, une diminution des natalités et une augmentation des mortalités sont également observées (Stirling et Parkinson, 2006). Des études démontrent également que la présence de polluants dans leur environnement affectent leur croissance (Kovacs et al., 2011). » indique Julie Langevin dans son essai universitaire sur la question.

Selon la Liste rouge de l'UICN, l'ours blanc est classé comme espèce vulnérable, en raison d'une « diminution suspectée d'au moins 30% de sa population en seulement 45 ans » ! La population sauvage d'ours blancs est estimée entre 20 000 et 25 000 individus regroupés en 19 populations connues et réparties sur un territoire de 15 millions de km2 en hiver et de 3 millions de km2 en été.

Non satisfait de lui nuire indirectement par ses activités, l'Homme le persécute via de véritables safaris de luxe dénoncés dans un communiqué par une coalition courageuse de 13 associations de protection de l'environnement[1] : « la chasse à l'ours blanc bat son plein. Les agences de tourisme cynégétique du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Manitoba au Canada sont surbookées jusqu'en 2014. Pour répondre à la demande, le Territoire du Nunavut augmente les quotas de chasse dans la Baie d'Hudson sans tenir compte de l'avis défavorable du Groupe des Spécialistes de l'Ours Polaire de l'UICN. »

Et pourtant l'ours blanc fait fondre les cœurs. Les gouvernements, les ONG (comme WWF), les grandes marques (comme Coca-Cola) l'exploitent comme emblème et martyr du réchauffement climatique pour augmenter honteusement leur notoriété ou leurs ventes, donnant tout son sens au greenwashing. « Pourtant en pratique, quand il s'agit de venir dès maintenant à son secours, il y a un monde fou aux abonnés absents. Les faux-amis oublient les menaces immédiates et historiques qui pèsent sur l'espèce entière comme en témoigne le commerce international légal des ours blancs, sanguinaire mais florissant. » s'indigne la Coalition Ours Polaire.

La chasse à l'ours blanc : un business florissant

« L'ours blanc est la "cible absolue". Ça change de l'éléphant. Ça fait changer d'air. C'est le challenge du siècle aux confins du monde. » ironise la Coalition.

Au Yukon (Canada), la chasse et la pêche sportive ont rapporté à elles seules 45 % des revenus générés par le tourisme. Une manne financière entretenue par des agences peu scrupuleuses comme Northwoods Adventures qui propose de chasser « le plus prestigieux des trophées. Le grand ours blanc est plus que rarement présent dans les collections de trophées de chasse que ceux provenant des jeux dangereux d'Afrique ». Sous couvert de chasse traditionnelle, en immersion avec les Inuits, cette agence justifie la chasse à l'ours blanc parce qu'il est décrit comme un « carnivore qui tue régulièrement des Hommes ». Un safari d'une autre époque réservé aux riches sans scrupules : 18 500 dollars (plus de 14 000 euros) pour 14 jours de chasse.

Outre le prestige (très relatif) du chasseur, les ours blancs alimentent un marché immonde : « griffes, pelisses, mâchoires, crânes, dents, trophées de chasse, spécimens vivants s'arrachent à condition d'y mettre le prix. Dans le cœur de Paris, un ourson blanc naturalisé se vend 20 000 euros, l'adulte 40 000 euros et la peau 18 000 euros. Chaque année, ceux qui vendent la peau de l'ours blanc sont responsables de la capture ou de l'abattage de 800 individus. » indique la Coalition Ours Polaire.

La base de données de l'UNEP-WCMC CITES 2012 sur le commerce indique qu'entre 2001 et 2010, 32 350 spécimens d'ours polaires (morts ou vivants, et leurs différentes parties) ont été commercialisées au niveau international, y compris 4 327 peaux, 3 080 morceaux de peau, ainsi que plus de 5 700 griffes et dents.

Malheureusement, ce trafic est en plein essor. Entre 2007 et 2012, le nombre de peaux d'ours polaires proposées lors de ventes aux enchères de fourrures au Canada a plus que triplé et les prix d'achat ont doublé !

Le Canada qui compte environ 15 000 ours blancs, est le seul pays qui autorise l'abattage annuel de 600 ours polaires afin d'alimenter la chasse de subsistance, la chasse sportive, mais aussi le commerce international. Ainsi, en 2011, les parties de 441 ours polaires ont fait l'objet de transactions commerciales internationales.

"En Chine ou en Russie, le prix peut atteindre 100 000 USD pour l'acquisition d'une peau car cet animal est rare. Cet engouement est inquiétant. Au Canada, il encourage une hausse des quotas de chasse au sein de populations d'ours polaires déjà fragilisées. Le commerce international des ours polaires et de leurs parties représente une menace sérieuse pour l'espèce. Il doit être interdit et la CITES offre cette possibilité" souligne Céline Sissler-Bienvenu, directrice d'IFAW France, porte-parole de la Coalition.

Au commerce légal, il convient d'ajouter le trafic illégal aiguisé par la boulimie de l'Asie et du Moyen-Orient pour les parures animales. Un des foyers virulents du braconnage sévirait en Russie dans la mer de Béring.

Dans le même temps, les publications scientifiques se succèdent pour prédire un avenir noir aux ours blancs. Le dernier article paru début février 2013 dans Conservation Letters est signé par un spécialiste canadien en collaboration avec 11 scientifiques internationaux. Il presse la communauté internationale d'agir maintenant pour sauver l'espèce. La régression de la banquise arctique plonge l'ours polaire dans le cycle irréversible de la pénurie alimentaire. Les difficultés d'accès aux ressources vitales diminuent sa robustesse et ses capacités de reproduction.

Pour une protection plus élargie de l'ours blanc

Les Etats-Unis - soutenus par la Russie - ont rédigé une proposition visant à transférer l'ours polaire de l'annexe II à l'annexe I[2] de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), dont la session plénière se tiendra en mars 2013 à Bangkok en Thaïlande.
Ce transfert permettrait d'accroître le niveau de protection de cette espèce en interdisant le commerce international de ces individus ou de leurs parties, sans entraver sa chasse de subsistance traditionnelle des Inuits ou le commerce éventuel des spécimens d'ours polaires à l'intérieur de chaque pays de l'aire de répartition.

Or, cette proposition avait déjà été refusée à Doha au Qatar en mars 2010 ; les 27 pays de l'Union Européenne présents avaient voté contre !

Aujourd'hui, les positions évoluent mais seulement 11 pays de l'Union Européenne soutiennent la proposition des Etats-Unis (avec l'absence notable de la France).

La France refuse de protéger l'ours blanc

Delphine Bato, la ministre de l'Ecologie a expliqué à l'AFP que la France ne soutiendrait pas cette proposition, sur la foi des "informations scientifiques disponibles" au vu de l'état de la population. De plus, elle a déclaré : "transférer l'ours polaire à l'Annexe I serait sans effet sur la chasse et sur la fonte de la banquise qui constitue la véritable menace pour cette espèce", mais pénaliserait les Inuits qui exportent des articles d'artisanat, ajoutait-elle.
Cette déclaration irresponsable montre une nouvelle fois le manque de pertinence, de cohérence et d'intérêt du gouvernement pour les questions environnementales. En effet, la fonte de la banquise est une réalité qui n'est déjà plus possible d'enrayer, il est donc particulièrement odieux de pousser au bord de l'extinction l'ours blanc, sous prétextes d'impératifs économiques très discutables[3]. Et quand bien même, l'économie ne devrait en aucun cas être un motif de génocide !

Le WWF refuse de protéger l'ours blanc

Même son de cloche au WWF, qui se démarque de la Coalition Ours Polaire, estimant que le déclin de la population est d'abord dû au changement climatique, a indiqué Stéphane Ringuet, en charge de la question des espèces sauvages au WWF-France lors d'une rencontre avec la presse. Le WWF, rappelle que « la perte d'habitat due au réchauffement climatique, et non au commerce international, est le premier facteur du déclin anticipé » des ours.
Une position décevante et peu courageuse pour le WWF, plus enclin à exploiter l'image de l'ours blanc avec Coca Cola dans une campagne dénuée de sens que de demander sa protection élargie. Un bel exemple de greenwashing pour le célèbre emblème au Panda.

La proposition de « mise au placard » d'une partie de l'Union Européenne

La Coalition Ours Polaire nous informe que « l'Union Européenne fait circuler une contre-proposition dite de compromis. Il s'agirait dans les 3 ans qui viennent d'approfondir les connaissances sur les populations d'ours polaires, d'examiner tous les risques actuels et à venir qui pèsent sur l'espèce et d'évaluer dans ce contexte l'impact du commerce international. A l'issue de ce processus, l'Union Européenne pourrait soutenir une proposition d'inscription en Annexe I lors de la session plénière de la CITES en 2016. »
Trois ans de plus de perdus pour l'ours polaire, alors que l'urgence est criante... Contrairement à certaines idées reçues, là encore, les Etats-Unis sont devant et l'Union Européenne, si prompte à se donner en exemple et moraliser les autres pays est derrière...

La Coalition pour les Ours Polaires souhaite que la France rejoigne sans tarder les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Belgique, la Pologne, la Lituanie, la Roumanie, l'Autriche et les autres pays favorables à l'interdiction du commerce international des ours polaires. Cette mesure ne freinera pas la fonte de la banquise arctique mais elle contribuera à la protection de l'espèce.

Au final, les scientifiques prédisent que les 2/3 des ours polaires pourraient disparaître d'ici à 2050.

Notes

  1. Associations membres de la Coalition Ours Polaires : IFAW France, Robin des Bois, Fondation Brigitte Bardot, One Voice, Sea Sheperd France, 30 Millions d'Amis, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), l'ASPAS, AVES France, L214, le CRAC, Ecologie sans Frontière, les Amis de la Terre.
  2. L'Annexe I de la CITES interdit le commerce international. Les autorités scientifiques des pays d'importation des trophées de chasse non destinés au commerce peuvent refuser de délivrer un permis si elles estiment que la chasse nuit à la survie de l'espèce.
  3. Le « Polar Bear Watching » (observation d'ours polaire) génère plus de recettes que la chasse. L'artisanat Inuit propose des créations remarquables à l'effigie de l'ours polaire, sans utiliser aucune partie d'ours polaire. Les Inuits, grâce à l'autonomie récente du Groenland et à la fondation du Territoire du Nunavut au Canada, ont d'autres perspectives pour assurer leur développement que le commerce international d'ours polaires ou de parties d'ours polaires. Ils sont désormais impliqués dans la gestion des ressources halieutiques, géologiques et touristiques de leurs territoires et des mers adjacentes.

Sources

Auteur

avatar Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés

Des chercheurs créent la toute première cellule "zombie"

Publié le 22 février 2013 par Maxime Lambert

 
 
La cellule 'zombie' créée par les chercheurs photographiée au cours des premiers stades
 

Des scientifiques sont parvenus à créer pour la toute première fois une cellule "zombie". Il s’agit d'une cellule morte qui reste malgré tout toujours fonctionnelle.

Un organisme mort peut-il encore biologiquement fonctionner ? Face à une telle question, la majorité d'entre nous, fans de science-fiction mis à part, serait tentée de répondre "non". Et pourtant, des scientifiques américains viennent de dévoiler une prouesse qui pourrait nous pousser à revoir notre copie. Pour la toute première fois, ceux-ci seraient parvenus à créer une cellule "zombie" qui, bien que morte, resterait active et fonctionnelle.

Mieux encore, dans cet état, la cellule se serait révélée plus performante encore que de son vivant. Pour arriver à un tel résultat, les scientifiques du Laboratoire National de Sandia et de l'Université du Nouveau-Mexique ont recouvert des cellules de mammifères d'une solution de silice afin de former une sorte de blindage perméable autour de la membrane des cellules vivantes. L’objectif était alors de confronter les cellules à des températures et des pressions extrêmes auxquelles une cellule vivante ne peut normalement pas résister.

Les scientifiques ont ainsi chauffé la cellule à près de 400°C, ce qui a entraîné l’évaporation de la matière organique. Néanmoins, avant de mourir, la structure vivante a laissé, dans la silice une réplique tridimensionnelle parfaite des structures minéralisées et des fonctionnalités complexes qu’elle était capable d’assurer. La précision de cette copie est telle que la spirale de l’ADN cellulaire elle-même a été conservée. Le plus surprenant reste que, même morte, cette cellule est alors restée capable d'effectuer certaines de ses anciennes fonctions.

Des cellules "zombies" plus résistantes

"C'est un vrai défi pour les chercheurs de construire des structures à l'échelle nanométrique. Nous pouvons fabriquer des particules et des "câbles, mais des structures arbitraires en 3D n'ont pas encore pu être obtenues", a expliqué le Dr Bryan Kaehr dans un communiqué cité par le Huffington Post. "Avec cette technique, nous n'avons pas besoin de construire ces structures - la nature le fait pour nous", a t-il ajouté.

Étonnamment, la cellule morte serait même supérieure à son ancêtre biologique grâce aux propriétés de la silice qui lui permettent de résister à des températures et des pressions qu'elle n'aurait jamais pu endurer de son vivant, précisent les chercheurs dans leur étude publiée par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. "Nos cellules zombies jettent un pont entre la chimie et la biologie en créant des cellules qui, non seulement ressemblent comme deux gouttes d'eau à elles-mêmes mais sont aussi capables de travailler sans relâche", a souligné Bryan Kaehr.

D'après ce scientifique et ses collègues, ces cellules hors normes pourraient, à l’avenir, permettre d’améliorer les performances de certains produits dans les secteurs environnementaux et de la décontamination, notamment.

 

Source : http://www.maxisciences.com/cellule/des-chercheurs-creent...

22/02/2013

Greek crisis now, un blog de Panagiotis Grigoriou, historien et ethnologue

le 20 février 2013

Le muet et le parlant

 

Athènes 20/02 - Grande manifestation syndicale unitaire
La journée d’hier (19/02) était pluvieuse et…. bien curieuse. En fin de matinée les (rares) téléspectateurs branchés sur la chaîne publique NET ont découvert ces séquences surréalistes de la visite du Président Hollande à Athènes : descendre la rue Hérode Atticus en compagnie d’Antonis Samaras à pied, pas de voix off, aucun commentaire ni analyse pour cause de grève des journalistes. Un rare moment de… vérité, deux hommes politiques seuls, le bruit de la ville, le chant des oiseaux du jardin botanique d’en face, enfin une belle image, à notre portée et à la hauteur du monde, c'est-à-dire la nôtre. En début d’après-midi, vers 15h, la grève des journalistes des médias publiques déjà jugée… illégale, les commentaires ont aussitôt repris sur la chaîne NET, les dernières heures de la visite du Président français ont ainsi été couvertes, dont son allocution prononcée devant la communauté française au Lycée franco-hellénique.

François Hollande et Antonis Samaras - 19/02
François Hollande a, à juste titre remarqué, combien ses interlocuteurs grecs issus du monde politique se sont exprimés en français, tous sauf un : le ministre des Finances Yannis Stournaras, il a préféré la langue des marchés (d’après ses propres explications saisies sur le vif) et… des banques du vaste monde dont il est issu. Pour le reste, les mesures de sécurité ont été visiblement draconiennes, ce qui est normal, les automobilistes compatissants l’ont bien compris sans trop broncher. Certes, le Président français n’avait rien à craindre (des habitants du territoire en tout cas), il n’y a pas eu une seule manifestation ou rassemblement, comme lors de la visite d’Angela Merkel en Octobre dernier, ce qui en dit déjà… assez long du sens commun à propos de la géopolitique de l’Europe actuelle, vue d’ici-bas : nous ne sommes pas dupes, nous savons (et à nos dépens) qui dirige véritablement en ce moment l’astéroïde de l’U.E…. car nous devenons ses débris.
 
"Non à l'euro" - Place de la Constitution - 20/02
Malgré les efforts du « gouvernement » Samaras dans la communication (et on peut le comprendre), la visite de François Hollande est presque passée inaperçue, car "déjà manquant d’originalité", telle fut le (non) ressenti chez nous hier. La presse de gauche (et anti-mémorandum) souligna tout simplement que la France s’intéresse évidement à la grande… braderie des bijoux de la baronnie chemin de fer, distribution d’eaux, prospection pétrolière, régie d’électricité… derrière l’Allemagne bien entendu, rien de très original en somme (par exemple To Pontiki sur son portail internet - 20/02). Paradoxalement (!) la pluie a cessé cette nuit, et c’est sous un soleil radieux que notre vie... normale a pu reprendre ce matin, un mercredi, décrété de surcroit, journée d’action nationale par tous les syndicats, décidément, le pays bouge (encore) comme il peut.
 
Notre ville, nos écrans du vivant se sont alors préparés en vue de cette transition… vers le « parlant », après les séquences du « muet relatif » de la veille. J’ai d’abord croisé ces innombrables policiers et autres RoboCop sur le trottoir, devant la centrale de la police athénienne. Ils s’apprêtèrent à prendre du service, et d’ailleurs bien souriants, en attente de cette grosse journée de grande manifestation. Jeunes hommes, très jeunes et visiblement conscients d’appartenir à une variante entomologique bien spécifique dans la taxinomie des choses et des êtres sous le régime de la… « Gouvernance », ils s'amusaient entre eux sous le regard ahuri des autres. Pauvres gens finalement, au sens propre et figuré : « J’ai loué un 37m2 depuis peu depuis que je suis fait muter à Athènes. Le coût reste exorbitant... pour mes 800 euros de salaire par mois… c’est dur », expliquait à ses collègues un jeune policier. Effectivement. Et « nos » policiers aux 800 euros, ils ont été nombreux ce matin au centre-ville (et par la suite devant le "Parlement"), à laisser passer les piétons sous surveillance et bien souvent, non sans un certain…. frottement avec eux. Nos trottoirs sont si étroits en ce moment, au même titre que la démocratie je dirais.
 
Devant le "Parlement" - 20/02
J’avais déjà lu quelque part, sans doute à travers un récit littéraire, combien ce « frottement » avait déjà connu ses heures de gloire jadis. Lors des grandes manifestations des démocrates et des gens de gauche dans ce pays, vers 1965 par exemple. On connait la suite : la dictature des Colonels en 1967. Pavlos, rencontré peu après au beau milieu du cortège à la grande manifestation entre Pedion Areos et la place de la Constitution, m’a alors posé cette même question devenue récurrente : « Je crois que nous vivons un temps pré-dictatorial, pas toi ? ». Le frottement y est sans doute…. pour quelque chose. Peu avant, place Omonia dans un café, un jeune homme n’a pas eu d’autres mots plus… démocrates pour exprimer son désarroi : « Demain monsieur c’est mon anniversaire, j’ai tout juste trente ans et je n’ai pas de travail… j’ai honte d’être là, assis dans ce café accompagné de ma maman, surtout parce que c’est elle qui paye mon café ». Devant le café et sur la place, avait lieu le rassemblement organisé par le syndicat du KKE (parti communiste), se séparant volontairement des autres forces syndicales et politiques. Le rassemblement pro-KKE fut pourtant bien moins nombreux que d’habitude, tandis que l’autre rassemblement, a été suivi par des dizaines de milliers de personnes.
 
"Jadis les Colonels, à présent les banquiers" - Athènes 20/02
 
"Déjà tôt ce matin des militants de l’extrême-gauche" - 20/02

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Le rassemblement pro-KKE - Place Omonia - 20/02
Déjà tôt ce matin des militants de l’extrême-gauche, postés devant le musée archéologique préparaient leur manifestation, banderoles, drapeaux, sonos et petite librairie… marxiste – léniniste. On n’effacerait pas si facilement les références d’une certaine vieille gauche européenne, vieilles d’un (si) bon petit siècle… qu’elle-même. Au moins, l’ambiance y était. Malgré la résignation et la peur, si savamment inculquées d’en haut et d’en bas (et… par frottement), c’est la joie qu’elle prédominait. Plus la colère : « Non, nous ne sommes pas morts et nous ne nous rendrons pas. Sauf que nos chefs [chez Syriza] n’ont pas réalisé combien la base, voire certains cadres du mouvement se radicalisent jour après jour. Nous leurs briserons les os... aux nôtres aussi, nous n’avons pas d’autre choix… sinon nous mourrons… comme déjà nos illusions ; les plus naïves parmi elles en tout cas. Il en faudrait dix fois plus de monde dans les manifs déjà, et des actions plus ciblées. Passer et revenir sans cesse devant le Parlement n’a plus de sens. C’est connu, c’est balisé… c’est nous mettre dans la gueule du loup. J’ai 57 ans, je suis ouvrier métallo et syndicaliste. Je n’ai plus de temps, je ne peux plus attendre… les gens sont responsables de leur destin, ils doivent bouger, de même que nos chefs syndicalistes et politiques des partis de la gauche… » (Yannis, rencontré parmi les manifestants, 20/02).
 
Athènes 20/02
Devant le musée archéologique - 20/02
Sous le Parthénon - 20/02
Nous nous radicalisons, peut-être parce que nous réalisons désormais la maigre distance qui nous sépare des… concitoyens-mendiants. Eux, la tête baissée ne regardent même plus les manifestants qui défilent. Nos univers sociaux se croisent sans se rencontrer parfois. Comme lorsque deux journalistes d’un hebdomadaire de la droite populiste ont questionné en pleine manifestation un retraité sur…. l’éventualité de ses difficultés : « Vous rigolez ou quoi Madame, d’où venez-vous, de quelle planète ?».
 
"Vous rigolez ou quoi Madame..." - 20/02
Dans un café - 20/02


 


"Peuple en avant - Hors UE" - Athènes 20/02
"Eux, la tête baissée ne regardent même plus les manifestants qui défilent" - Athènes 20/02
Une question à poser plutôt à Antonis Samaras. Sous le titre : « Les investissements étrangers arrivent», une nouvelle affiche nous informe que « désormais c’est en Grèce qu’on va construire les vaisseaux de l’Empire Galactique. Un grand accord commercial vient d’être signé entre la Grèce et l’Empire Galactique, et ceci, grâce aux efforts titanesques du premier Ministre Antonis Samaras, lequel vient de rencontrer Dark Vador au siège même de l’Empire Galactique. Cet accord prévoit la construction des navires et autres vaisseaux de l’Empire en Grèce, puisque selon les déclarations de Dark Vador, après les reformes du monde du travail chez nous, la main d’œuvre est moins chère en Grèce que sur la planète Tatooine. Bravo la Grèce ».
 
« Les investissements étrangers arrivent » - Athènes 20/02
C’est vrai que depuis tous ces derniers événements qui n’en finissent pas, nous avons tout perdu sauf notre sens de l’humour : « La liberté ou photoshop » voit-on sur un mur place de la Constitution, là où précisément un militant Syriziste paresseux a abandonné l’étendard de son mouvement à la dispersion de la manifestation.
 
« La liberté ou photoshop » - Athènes 20/02
"La place a aussitôt repris ses habitudes" - 20/02
 
Place de la Constitution, terminus. La place a aussitôt repris ses habitudes… de temps de paix, sauf pour ce qui est des pertes sur le champ de la guerre sociale, ou plutôt faite contre la société. Un jeune homme, un tout nouveau mendiant a pris procession de l’angle, situé à droite sur l’embouchure du métro. Bien habillé et propre, visiblement il n’est pas un sans-abri, Il exhibe sa pièce nationale d’identité, sa carte d’inscription au chômage, ainsi qu’un autre document, attestant de son licenciement : « Je suis grec, je suis au chômage, aimez-moi s’il vous plaît ». La Grèce, la vraie vie… muette et parlante.
 
« Je suis grec, je suis au chômage, aimez-moi s’il vous plaît » - Athènes 20/02

 

Source : http://greekcrisisnow.blogspot.fr/

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21/02/2013

En Australie, un Aborigène déjoue les projets de mines d’uranium d’Areva

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Face aux 14 000 tonnes d'uranium logées dans les terres septentrionales d'Australie, Areva nourrissait de grandes ambitions. Le gisement était estimé à 2 milliards de dollars, selon média australien ABC News. Mais le géant du nucléaire français peut mettre au placard ses permis d'exploitation et ses velléités minières : des Aborigènes ont gagné le combat qu'ils menaient depuis des décennies contre les mines qui devaient être creusées sur leur territoire de Koongarra, rapportent un article d'un blog de Mediapart ainsi qu'un communiqué de l'Observatoire du nucléaire.

 

Après la découverte de gisements d'uranium en 1970, cette zone d'une douzaine de km2 avait été exclue du parc national de Kakadu, se retrouvant de ce fait privée de protection légale. La bataille de ces Aborigènes, et en premier lieu du propriétaire traditionnel de cette terre, Jeffrey Lee, a permis de la classer l'année dernière au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, puis de la réintégrer pleinement, en février, au parc national.

 

En 2011, une délégation australienne avait ainsi fait le voyage jusqu'à Paris pour rencontrer le comité de l'Unesco et le convaincre de classer le site, rapporte un article d'ABC News. Selon le média australien, "le gouvernement a déclaré que le géant de l'énergie Areva avait formellement demandé que la nomination de Koongarra soit retirée de l'agenda de la rencontre". Le journal avance également que l'Aborigène a reçu "d'énormes pressions" pour cesser d'entraver les projets miniers d'Areva, et aurait pu devenir "l'homme le plus riche d'Australie" s'il avait cédé. "Il est légitime d'estimer que ces offres d'Areva relevaient de la corruption, pas nécessairement sur le plan juridique mais assurément sur le plan moral", accuse l'Observatoire du nucléaire.

 

Quoi qu'il en soit, Jeffrey Lee a fait savoir, sur le site australien The Age, que "le fait que les Blancs m'offrent ceci ou cela ne m'intéresse pas", et qu'il n'était pas "intéressé par l'argent. J'ai un travail. Je peux acheter de la nourriture, je peux aller pêcher et chasser". Sur le site Environment News Service, il explique aussi : "J'ai dit non aux mines d'uranium à Koongarra, car je crois que la terre et les croyances propres à ma culture sont plus importantes que l'exploitation minière et l'argent. L'argent va et vient, mais la terre est toujours là, subsiste toujours si nous nous en occupons, et s'occupera toujours de nous."

 

Se trouvent à Koongarra de l'art rupestre aborigène, des sites sacrés, des roches ocres et de la brousse. Dans la conception aborigène du "temps du rêve", explique Environment News Service, le site abrite aussi la demeure de Namarrgon, être mythique qui manie la foudre, et "ancêtre créateur responsable d'un spectaculaire orage électrique sur le plateau d'Arnhem".

 

L'électricité, déjà...

 

Source : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/02/19/atomique-en-...

 

Accaparement des terres, un clip de Kolibri

«On n’avait pas vu ça en Grèce depuis l’Occupation»

Article de « Libération » :


Menacés par la famine, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, les Grecs ont l’impression de replonger dans la dictature. Economique, cette fois.
 
Par Maria Malagardis Envoyée spéciale à Athènes
 

Tous les jours, la même scène : à midi, une foule silencieuse se presse devant les grilles de la mairie d’Athènes, à deux pas de la place Omonia. Combien sont-ils ? Une centaine ? Bien plus encore ? «Le soir, ils sont deux à trois fois plus nombreux», soupire Xanthi, une jeune femme rousse, chargée par la mairie «de gérer la foule». L’ambiance est tendue quand les grilles s’ouvrent enfin, et qu’une longue cohorte se forme jusqu’au stand où l’on distribue un Coca-Cola light et une sorte de purée de patates dans une gamelle en plastique.
 
Certains tentent de doubler, d’autres de repasser une seconde fois. Il y a des cris, des disputes, tout doit aller très vite : la distribution ne dure qu’une demi-heure. Et tant pis pour les retardataires ! Gestes fébriles, regards fuyants, ils s’accrochent à leur repas qu’ils avalent rapidement assis dans la cour. Au milieu des quelques marginaux et des vieillards aux vêtements usés, on remarque tout de suite cette nouvelle catégorie de citadins jusqu’à présent peu habitués à quémander sa nourriture. La plupart d’entre eux refusent de parler aux journalistes, détournent la tête dès qu’on les aborde. «Ils ont honte», confie Sotiris, 55 ans, qui s’est retrouvé au chômage après avoir travaillé vingt ans dans une compagnie de sécurité. «Mais en Grèce, les allocations chômage ne durent qu’un an», rappelle-t-il. Tirant nerveusement sur sa cigarette, il évoque sa femme, malade du cancer et alitée, ses deux fils, aussi au chômage, qui vivent sous le même toit. «Que va-t-on devenir ?Je n’ai plus d’argent et je ne peux même plus payer les traites pour mon appartement ! Bientôt, ils viendront le saisir», s’affole-t-il. Juste avant de partir, il demande un euro, murmurant : «Juste pour un café. J’en ai oublié le goût.»
 
Années fastes. En Grèce, on les appelle les «néopauvres», ou encore les «SDF avec iPhone» : des salariés virés d’une des nombreuses PME qui ont fait faillite, des fonctionnaires licenciés à la suite des mesures d’austérité prises depuis deux ans. Tous se sont retrouvés au chômage, alors que les crédits à la consommation les avaient poussés à se surendetter pendant les années fastes. Qui ne sont pas si loin : entre 2000 et 2007, la Grèce affichait encore un taux de croissance prometteur de 4,2%. Puis la crise bancaire de 2008 et l’annonce coup de tonnerre d’un déficit budgétaire record de 12,7% du PIB fin 2009 ont fait s’effondrer, comme un château de cartes, une économie aux bases trop fragiles pour résister au jeu spéculatif des marchés.
 
Premier pays «dégradé» d’Europe, la Grèce est aujourd’hui le plus mal noté par les agences financières. Travail au noir, fraude fiscale, administration inefficace : les maux sont connus et une grande partie de la population accepte la nécessité des réformes structurelles exigées par «Merkozy», comme on appelle ici le tandem Angela Merkel-Nicolas Sarkozy, qui domine les négociations à Bruxelles. Mais les plans d’austérité imposés au pays depuis le printemps 2010 passent mal. Ils frappent en priorité les salariés et les retraités, qui ont vu leurs revenus diminuer, voire disparaître quand ils ont été licenciés, et leurs impôts, prélevés à la source, augmenter de façon exponentielle. Résultat ? En deux ans, le nombre de sans-domicile-fixe a augmenté de 25% et la faim est devenue une préoccupation quotidienne pour certains.
 
«J’ai commencé à m’inquiéter lorsqu’en consultation j’ai vu un, puis deux, puis dix enfants qui venaient se faire soigner le ventre vide, sans avoir pris aucun repas la veille», raconte Nikita Kanakis, président de la branche grecque de Médecins du monde. Il y a une dizaine d’années, l’ONG française avait ouvert une antenne en Grèce pour répondre à l’afflux aussi soudain que massif d’immigrés clandestins sans ressources. «Depuis un an, ce sont les Grecs qui viennent nous voir. Des gens de la classe moyenne qui, en perdant leurs droits sociaux, n’ont plus droit à l’hôpital public. Et depuis six mois, nous distribuons aussi de la nourriture comme dans les pays du tiers-monde, constate le docteur Kanakis, qui s’interroge. Le problème de la dette est réel mais jusqu’où peuvent aller les exigences de Bruxelles, quand des enfants qui ne vivent qu’à trois heures d’avion de Paris ou Berlin ne peuvent plus de soigner ou se nourrir ?»
 
Diktats. Jeudi, une scène insolite s’est déroulée au cœur d’Athènes, sur la place Syntagma, juste en face du Parlement : des agriculteurs venus de Thèbes, à 83 km de la capitale, distribuent  50 tonnes de patates et d’oignons gratuitement. Annoncée à a télévision, la distribution tourne vite à l’émeute. Tout le monde se précipite sur les étals. A nouveau des disputes, des cris. «On n’avait pas vu ça depuis l’Occupation», peste Andreas qui observe le spectacle à distance. L’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale avait provoqué une terrible famine qui reste dans toutes les mémoires.
 
Mais si le mot revient si souvent pour décrire le retour de la faim qui frappe les classes moyennes, c’est aussi en référence aux diktats de Bruxelles, et plus encore de Berlin. «Tous les trois mois, on nous menace de faillite immédiate et on nous ordonne d’étrangler encore plus les plus pauvres. L’argent qu’on nous promet ? Ce sont des prêts qui ne servent qu’à rembourser nos créanciers !» s’exclame Andreas.
 
Employé dans une entreprise maritime, il rit en évoquant l’éventualité de supprimer les treizième et quatorzième mois des salariés du privé. Comme beaucoup d’employeurs, le sien ne lui verse aucun salaire depuis des mois. «Les patrons invoquent la crise pour éviter de payer leurs employés», se plaint-il. Puis, se tournant vers l’ancien Palais royal qui abrite le Parlement, il ajoute : «Ici, il y a 300 crétins qui suivent un gouvernement non élu par le peuple. Est-ce qu’ils ont diminué leur train de vie ? Les fonctionnaires de l’Assemblée touchent toujours seize mois de salaires et personne à Bruxelles ne s’en préoccupe.»
 
«Laboratoire». Loin d’avoir, comme en Italie, provoqué un sursaut national face à la crise, Loukas Papademos, le Premier ministre «technocrate» nommé en novembre, brille surtout par son silence. Alors que le pays négocie à nouveau sa survie en promettant de nouvelles mesures de rigueur, la seule interview qu’il a accordée était destinée au… New York Times. Andreas en est persuadé : «Nous vivons sous une dictature économique. Et la Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous, ce sera le tour des autres pays d’Europe. Il n’y aura plus de classe moyenne.»

 

Les intouchables de Wall Street


Dans un documentaire décapant, « The Untouchables », la chaîne publique américaine PBS pose la question à 1.000 milliards de dollars : comment expliquer qu'aucun grand dirigeant de Wall Street n'ait été poursuivi en justice après la crise financière de 2008 ?

19/02/2013

Hommage à Anne Sexton (1928-1974)

anne-sexton par joanna rusinek.jpg

(c) peinture de Joanna Rusinek

 

The Ballad of the Lonely Masturbator

et sa traduction, à lire ici :

http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/02/11/hommage-a...

18/02/2013

Mecanopolis : Le temps est venu

17/02/2013

Histoire des Océans

Une petite claque à notre grand génie

Des scientifiques japonais ont démontré qu'un chimpanzé pouvait mémoriser en une demi-seconde la position précise et l'ordre correct de neuf numéros sur un écran d'ordinateur, révèle le journal The Independant.

Une série de petits carrés blancs numérotés de 1 à 9 apparaissent au hasard sur un écran. Devant l'écran, un singe va mettre une demi-seconde pour mémoriser la position précise de chaque carré et l'ordre de la séquence. Avec une incroyable vélocité, il pointe son doigt et efface un à un les carrés sans une seule erreur !

Une prouesse, si l'on en croit ces scientifiques japonais, car l'humain serait incapable de mémoriser aussi vite une séquence de chiffres dans les mêmes conditions, le singe ayant une mémoire de travail plus rapide.

Les seuls humains pouvant rivaliser sont atteints d'une forme d'autisme, le syndrome d'Asperger, toujours selon le journal.

14/02/2013

Une quête infinie, Mary Johnson

 

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Robert Laffont, parution le 18 février 2013

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marianne Reiner.

480 pages, 22 €

 

 

Sous-titré « Auprès de Mère Teresa, mon itinéraire entre passion et désillusion », Une quête infinie est un captivant témoignage. Mary Johnson y raconte avec une impressionnante franchise, son parcours de nonne catholique. Cela commence un jour de 1975, où elle tombe sur une photo de Mère Teresa à la une du Time. Subjuguée par le personnage, elle prend alors, du haut de ses 17 ans, une importante décision vers laquelle convergeaient alors tout son être et ses plus profondes aspirations. Elle ne pouvait imaginer plus belle vie que celle qui se consacre entièrement à apporter soutien et compassion aux plus démunis de ce monde. Aucun membre de sa famille ne put la décourager d’arrêter ainsi ses études, pour se retrouver dix-huit mois plus tard dans un couvent du sud du Bronx, face à Mère Teresa, qui lui dit en accrochant un crucifix sur sa chemise « Reçois le symbole de ton époux crucifié. Porte sa lumière et son amour dans les demeures des pauvres partout où tu te rendras ». La voici donc novice chez les Missionnaires de la Charité. Mary Johnson y donnera vingt ans de sa vie. C’est donc un récit exceptionnel, vu de l’intérieur d’une de ces congrégations religieuses, qui souvent s’entourent d’ombre et de secrets pour mener à bien leur mission et accomplir leur vocation. Mary Johnson est alors une jeune fille un peu mal dans sa peau, qui n’intéressait pas les garçons, mais elle est intelligente, enthousiaste et dotée d’une foi qu’elle veut croire à toute épreuve. Mais la réalité est bien différente des rêves, et dès le premier jour nous pénétrons avec elle dans un monde clos, austère, difficile, exigeant et souvent injuste. Son enthousiasme et son idéal d’amour et de don total, se heurtent  à des règles extrêmement rigides, paraissant parfois même moyenâgeuses, un monde où l’obéissance aveugle et sans condition est considérée comme la voie unique vers la sainteté. Mary Johnson dès le départ se retrouve confrontée au doute, à l’humiliation, à la remise en question de faits et gestes qui pourtant ne lui paraissent pas contradictoires avec la vie d’une Missionnaire de la Charité. Elle se sent pourtant prête à tous les sacrifices, elle veut travailler à devenir meilleure, pourvu qu’elle puisse se dévouer entièrement à sa mission, mais son esprit d’initiative, son intelligence et son sens de la justice, vont devenir alors ses pires ennemis. Ainsi devra t’elle, dès les premiers jours, accepter sans répliquer d’être traitée d’égoïste, de désobéissante, d’impudique, de paresseuse et de vaniteuse, tout cela pour avoir pris des douches et non utilisé un seau, alors qu’elle ne savait même pas qu’elle était censée le faire.

 

« Lorsqu’une sœur était corrigée, avait expliqué sœur Carmeline, même si l’accusation était injuste, elle devait demeurer silencieuse, comme Jésus devant Pilate. Je savais que ce n’était pas tout à fait exact – Jésus était resté silencieux devant Hérode mais pas devant Pilate. J’avais levé la main pour signaler cette erreur, mais je l’avais immédiatement abaissée : comme elle l’avait expliqué, mourir à soi-même et à la fierté était plus important que d’avoir raison, j’allais donc rester silencieuse, comme Jésus devant Pilate. »

 

Mary Johnson devient Sœur Donata, « celle qui se donne librement », car pour se donner à Jésus, il faut tout perdre, jusqu’à son propre nom. Et page après page, elle nous offre le récit de cette expérience unique, elle s’y livre intégralement, jusque dans les détails les plus intimes et les interdits qu’elle a enfreint, des amitiés particulières avec d’autres sœurs, allant jusqu’au plaisir charnel, et un amour profond et partagé avec un prêtre. Elle ne cache rien, non par goût de l’exhibition ou par provocation, mais dans un souci constant de vérité, de sincérité. Un besoin sans doute exacerbé par toutes ses années vécues dans un milieu où le secret et le silence étaient de mise, même quand il aurait été préférable de parler. On la suit ainsi de mission en mission, d’abord aux États-Unis, puis en Italie, à Rome. A sa plus grande déception, elle ne sera jamais envoyée plus loin, ses qualités et ses compétences, une fois de plus, se retournant contre elle, si bien qu’on lui confie toujours des taches qui ne lui permettent pas se consacrer véritablement à ce qui l’avait poussée, au départ, à rejoindre les Missionnaires de la Charité. On la voit se débattre avec des questionnements, des contradictions, des désirs, des obsessions et ce combat incessant entre ce qui lui semble naturel, voire même voulu par un Dieu d’amour, et le dogme, la honte, la culpabilité. Un combat qui durera vingt ans, avant que le besoin d’être soi, d’être dans l’amour véritable et non simplement dans une obéissance aveugle qui donne à la souffrance des odeurs de sainteté, ne devienne plus fort que tout. Cette obéissance aveugle à laquelle elle ne peut plus croire, ayant vu quel terreau elle était pour bon nombre d’injustices, en donnant raison aux plus intégristes, aux plus arrivistes, aux manigances de certain(e)s qui sous couvert de règles et d’intégrité théologiques se livrent aux plus viles manies humaines : manipulations, mensonges, cruauté, humiliations, pour assouvir leur soif de pouvoir, ce qui rappelle les plus sombres périodes inquisitrices. Un monde finalement bien éloigné de l’idéal Chrétien. C’est pourquoi Mary Johnson, au bout de vingt ans, prendra la courageuse et très difficile décision de quitter la congrégation pour ne plus jamais y retourner. Ce récit témoigne justement de comment une personne habitée d’une véritable vocation de don aux autres, d’un véritable esprit de compassion, un esprit christique dans le sens le plus profond, le plus libre du terme, se verra barrer la route dans ses aspiration les plus saines et les plus utiles et en arrivera au point d’y perdre toute joie et la santé.

 

 

Nous ne sommes là que pour aimer et être aimés répétait Mère Teresa et pourtant elle ne supportait pas d’être embrassée et si une sœur Missionnaire de la Charité ne pouvait prendre, ne serait-ce que la main d’une autre sœur dans la sienne, pour la réconforter sur un moment difficile, « Nous ne devions pas nous serrer la main, encore moins nous tapoter le bras ou nous toucher l’épaule et jamais, bien-sûr, nous étreindre », il leur était demandé par contre de pratiquer « la discipline » : « Mais tout en me fouettant les cuisses et en serrant les chaînes autour de mon bras et de ma taille, je découvris que je ne croyais plus que Dieu prenait du plaisir dans ma douleur. »

 

Sœur Donata se donnera à fond, elle fera taire ses réticences, fera tout son possible pour devenir une sœur accomplie telle que le conçoit Mère Teresa, qui voulait en faire de véritables saintes. Elle sera d’ailleurs appréciée de la plupart de ses compagnes, mais cela deviendra de plus en plus difficile, de plus en plus impossible d’aller à ce point contre elle-même d’une part, mais surtout contre ses convictions religieuses les plus profondes. « En attendant, je priai. Je savais à nouveau que Dieu résidait dans mon cœur, bien plus certainement qu’Il ne se trouvait dans les Règles. ». Elle en arrivera à maudire le jour où Dieu avait placé sous ses yeux, sur la couverture du magazine Time, le visage de cette femme ridée qui parlait de l’amour des pauvres.

 

« Et je ne me sentais plus à ma place. J’ai vu la Congrégation devenir de plus en plus étroite d’esprit. Ce n’était pas ce pour quoi je m’étais engagée. Je voulais apporter ma contribution, mais la congrégation ne semblait pas intéressée par ce que j’avais à offrir. »

 

Aussi, quand Sœur Donata prit la décision irrévocable de quitter la Congrégation, de redevenir Mary Johnson, et qu’elle se retrouva face à Mère Teresa, elle savait à quel point celle-ci ne pourrait pas comprendre.

 

« Savait-elle à quel point je détestais l’idée de la décevoir ?

«  Ma Sœur, écoutez Mère Teresa. Parlez-lui. Pourquoi voulez-vous partir ? »

Tout me revient en mémoire. L’étouffement, les désillusions, la frustration, la soif de plus.

J’aurais voulu dire : Mère Teresa, mon Dieu n’est pas comme le vôtre. Votre Dieu vous demande de vous nier vous-même. Il compte chaque sacrifice et récompensera chaque acte de déni de soi. Votre Dieu est Jésus crucifié. Mon Dieu est celui de la résurrection – le Dieu qui dit : « Assez avec la souffrance. Guérissons le monde. »

Votre Dieu est un Dieu jaloux, qui dit : Tant que vous ne serez jamais trop proche d’un autre humain, je serai toujours proche de vous. » Mon Dieu dit : « Je vous offre des amis, je vous offre des amants. Je suis présent dans les gens que je vous donne. »

Ma Mère, j’aimerais que vous compreniez. Mais je ne peux pas prendre le risque que vous ne compreniez pas. Je ne veux plus de votre Dieu.

 

Sœur Donata quitta les Missionnaires de la Charité en 1997, trois mois avant le décès de Mère Teresa. Ce livre qui sort 10 ans après la béatification de celle qui reçut le prix Nobel de la Paix en 1979 et consacra sa vie aux plus pauvres d’entre les pauvres, apporte un autre éclairage sur le personnage de cette femme hors du commun. Un dévouement aussi total peut camoufler de grandes souffrances. Dans ce livre, Mary Johnson redonne à Mère Teresa sa dimension humaine, avec tout ce que cela implique d’imperfection.

« Mère Teresa en était ainsi arrivée à croire que ses sentiments de « torture et de douleur » faisaient plaisir à Dieu. Au cours des années, elle avait encouragée ses filles spirituelles à devenir des « victimes de l’amour divin ». Souvent elle disait aux malades : « la souffrance est le baiser de Jésus ».

Ses questions n’avaient finalement débouché que sur une détermination dogmatique à croire. Elle évitait les doutes en insistant, de manière intransigeante, sur les enseignements de l’Église, y compris ceux portant sur le contrôle des naissances, la place des femmes, sans tenir compte de la souffrance ou de l’injustice que ces enseignements perpétuaient.

Tant de choses dépendent des histoires que nous nous racontons et des questions que nous nous posons ou que nous ne voulons pas nous poser. »

 

Ce qui n’empêche que Mary Johnson éprouve un profond respect et un réel amour pour cette femme et à la fin de ce livre qu’elle dédie « à toutes ses sœurs où qu’elles soient », elle remercie les Missionnaires de la Charité « pour avoir enrichi et compliqué ma vie de manière inestimable et pour avoir été mes sœurs et mes frères ».

 

Nul besoin d’être catholique, ou justement de ne pas l’être, pour lire ce livre. Passionnant, il se lit comme un roman, et son plus grand mérite, est sans doute de montrer que la bonté et les aspirations spirituelles demeurent en chacune et chacun de nous, et que si la religion peut ou devrait être une des voies pour les réaliser, la primauté des règles sur l’intelligence du cœur, les raideurs et archaïsmes dogmatiques, l’aveuglement et les excès qu’ils entrainent, peuvent devenir au contraire, et ceci quelle que soit la religion, de graves entraves. Alors, s’en libérer, devient un véritable acte de foi, libre et responsable.

Cathy Garcia

 

 

 

Mary Johnson 2011.jpgMary Johnson est née en 1958 au Texas dans une famille catholique. Lorsqu'elle quitte les Missionnaires de la charité en 1997, elle obtient une licence en littérature et un master en beaux-arts et art de la rédaction. Conférencière très respectée, elle enseigne à présent à l'Université et a créé une fondation, Une chambre à soi, qui a pour vocation d'aider et soutenir les femmes écrivains. Son livre, Une quête infinie, est traduit dans de nombreux pays.

 

A FUKUSHIMA AU N°3 C’EST LE SALAIRE DE LA PEUR ET LE MIKADO ROULETTE RUSSE

Posted on 14 février 2013 | in ACTUALITÉS FUKUSHIMA-INFORMATIONS | by

Vous vous souvenez peut être de ce célèbre film avec Yves Montant, où un puits de pétrole est ravagé par un gigantesque incendie, et où une compagnie pétrolière décide d’embaucher quatre hommes afin de convoyer 400 kilos de nitroglycérine, jusqu’au puits de pétrole pour éteintre le feu, sur des routes défoncées, riquant l’explosion au moindre choc.

Et bien à Fukushima le village nucléaire a inventé un nouveau jeu que j’ appellerai le Mikado roulette Russe . Mikado pourquoi ? et bien c’est simple dans cette piscine du réacteur N°4 qui est normalement prévue pour recevoir que du combustible nucléaire, maintenant on y trouve de tout, c’est comme à la Foirefouille : des poutrelles (comme dans un jeux de Mikado) , une machine de chargement déchargement de seulement 35 petites tonnes qui a été rejointe tout récemment dans un grand plouf magistral, par son vérin qui lui, ne pèse seulement qu’ une petite tonne cinq.

Cette grande partie de Mikado roulette / Russe se passe dans le silence médiatique absolu de journalistes qui ne comprennent rien de ce qui ce passe à Fukushima trop occupés à profiter des largesses « alimentaires » que leur offre souvent l’industrie nucléaire mortifère, mais toutefois lucrative.

Pourquoi roulette Russe ? et bien cette partie de Mikado géante, se tient, je vous le rappelle, sur un bassin de stockage de combustible qui contient : 514 assemblages de combustible exposés et 52 assemblages de combustible neufs, dont la seule barrière radiologique qui nous en sépare actuellement est l’eau et la petite gaine de zircaloy qui entoure les pastilles De MOX (uranium et plutonium).

Je ne m’étendrais pas non plus sur le risque que représente un changement de géométrie de ce château de carte de masses potentiellement critiques au niveau du combustible neuf, suspendus à la merci d’un séisme ou d’une nouvelle chute de matériaux, qui pourrait engendrer un départ en criticité à la vitesse du déficit budgétaire, et finir de rayer la centrale de Fukushima de la carte des zones humainement accessible.

Ce que fait Tepco sur la piscine du réacteur N°3 en ce moment, c’est un peu comme organiser une partie de pétanque dans un hangar entouré de grosses bombonnes de nitroglycérine pour arrêter les boules.

Le Japon et le monde a donc eu beaucoup de chance que ce vérin de plus d’une tonne ne soit pas tombé à la verticale en poinçonnant et en écrasant les 52 assemblages de combustible neuf …

A Tchernobyl les Russes avaient réussi l’exploit de rétablir le confinement au bout de seulement 8 mois. A Fukushima il est maintenant temps d’envoyer tous nos pros-nucléaire pour travailler là-bas.

Allez messieurs, un peu de courage vous nous avez vendu de la sureté nucléaire à grand coup de pub pendant des années, maintenant au lieu de nous raconter la messe allez donc aider à Fukushima pour poursuivre votre démonstration, c’est juste un petit incident sans gravité, vous serez peut être de retour dans 40 ans …. si vous ne succombez pas sur place.

14:19 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Les (nano)particules alimentaires

Les nanoparticules sont des éléments qui se mesurent en nanomètres, unités un milliard de fois plus petit qu'un mètre : bienvenue dans le monde de l’infiniment petit ! Pour vous faire une idée plus concrète, disons que 1000 objets nanométriques tiennent dans l'épaisseur d'un cheveu. Ou qu’il y a le même rapport de taille entre une nanoparticule et un globule rouge qu’entre un ballon de foot et un stade. Ces molécules ultra-minuscules sont présentes à l’état naturel (les virus sont les plus petits nano-objets naturels), mais on peut aussi les « retravailler » de façon artificielle, parce que leur mini-taille leur confère des propriétés incroyables.

À l’échelle de l'atome, les propriétés des matériaux classiques sont bouleversées : le cuivre devient élastique, les métaux isolants et le carbone plus dur que l'acier ! Une vraie "révolution nanotechnologique", qui intéresse vachement l’industrie. Selon la National Science Fondation, les produits issus des nanotechnologies génèreront d’ici 2015 un marché de mille milliards de dollars : de l’infiniment petit… à l’infiniment grand ! Les états comme les industriels investissent donc dans ce secteur promis à une croissance extraordinaire. Mais déjà, et plutôt discrètement, les nanoparticules ont fait leur entrée dans les produits de consommation courante, voire mêmeuh dans notre assiette…

Des nanos à la louche

Combien et quels produits contiennent des nanoparticules ? Impossible à dire, parce que jusqu’à maintenant les fabricants n’étaient pas obligés de le déclarer. L’Agence Française de Sécurité Sanitaire (AFSSET) estime pourtant que plus de 600 produits de consommation courante sont concernés, sans étiquetage particulier. Le principal domaine concerné est celui de la santé et des sports (textiles, accessoires de sport, cosmétiques, soins, crème solaire), suivi de l’électronique et de l’informatique, puis les revêtements de surface (enduits, peintures) et enfin l’alimentation.

Dans le domaine alimentaire, les nanotechnologies sont utilisées dans des matériaux au contact des aliments : emballages, conditionnement, surfaces de découpe, parois de frigos… Sous forme de « nanocouches » qui protègent de l’humidité et prolongent la conservation, ou de « nanopuces » intégrées pour surveiller l’évolution microbiologique des produits, ou encore de « nanoparticules » à effet antibactérien.

Les nanoparticules qui modifient la couleur, l’odeur, le goût, ou la texture des aliments seraient encore de la science-fiction en Europe -ce qui n’est déjà plus le cas aux Etats-Unis. Selon le Ministère de l’Agriculture, « les applications commerciales des nanotechnologies dans l’aliment restent marginales. Aucune demande d’autorisation, obligatoire avant toute mise sur le marché d’un nouvel aliment, n’a été recensée au niveau européen » (1). Meuh, pas très logique cette réponse : s’il en existe, même peu, pourquoi aucune autorisation n’a été demandée ? Ainsi, poursuit le Ministère, « des produits à l’échelle nanométrique sont utilisés depuis de nombreuses années en Europe et en France dans les aliments courants », comme « la silice, additif antiagglomérant » utilisé dans le sel, le sucre et le chocolat en poudre pour éviter la formation de grumeaux. Puisque cela dure depuis longtemps, aucune raison de s’inquiéter des effets sur notre santé…

Zut, j’ai avalé un nano !

Changement de ton avec l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des aliments qui « en appelle à la prudence », reconnaissant que « les connaissances sur la toxicité des nanoparticules manufacturées sont lacunaires. De nombreuses questions restent à résoudre avant de pouvoir évaluer les risques et les bénéfices […] Il n'existe pas de méthode permettant de mesurer et de suivre le devenir de nanoparticules manufacturées dans des matrices complexes (environnement, aliments, organisme, etc.) Considérant ces incertitudes, l'Agence, de même que d'autres instances internationales, a conclu à l'impossibilité d'évaluer l'exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l'ingestion de nanoparticules » (2). Dommage pour les consommateurs !

Du fait de leur minuscule taille, il semblerait en effet que ces particules puissent traverser les barrières biologiques naturelles de protection et circuler dans tout l’organisme : peau, tissus, cerveau, alvéoles pulmonaires…et échappent aux moyens de détection habituels. On ne sait pas grand chose non plus des risques d’accumulation, de transfert dans l’environnement, ou de leur biodégradabilité. Pour ajouter à la complexité de la situation, les propriétés et la toxicité des particules varient selon leur taille, leur morphologie et leur composition chimique. Donc, même si l’on décidait de tester tous les nanomatériaux actuels (ce qui prendrait près de 50 ans !), il serait quasiment impossible d’en tirer des conclusions générales…

Rien na(no) déclarer ?

Du côté de l’Union Européenne, il n’existe pas de régulation spécifique. Mais la France vient de prendre des dispositions : depuis le 1er janvier 2013, « l’ensemble des fabricants, distributeurs ou importateurs doit déclarer les usages de substances à l’état nanoparticulaire, ainsi que les quantités annuelles produites, importées et distribuées sur le territoire français » (3). Cela doit permettre d'identifier les produits commercialisés contenant des nanoparticules, d’assurer une traçabilité et d’informer le public. Le gouvernement a d’ailleurs également promis "un étiquetage systématique des ingrédients nanoparticulaires" dès 2014.

Une petite vacherie quand même : pour qu'un produit soit soumis à la déclaration obligatoire, il doit contenir au moins 50 % de nanoparticules –ce qui exclura donc de nombreux produits-, et mesurer entre 1 et 100 nanomètres, alors que les Etats-Unis ont fixé la limite à 1000 nm : les mailles du filet ne seraient-elles pas trop larges pour attraper ces si petites choses ? Et puis, les fabricants n’ont toujours pas l’obligation de mener des tests de toxicité… Un premier pas vers la transparence, on ne va quand mêmeuh pas bouder. Mais la vigilance reste de mise : la route risque d’être longue avant que les consommateurs ne soient correctement informés. Un peu plus de prudence, beaucoup de fonds pour les études sur les risques (4), et bien plus de régulation: voici la fameuhse recette de la confiance !

(1) Site internet Ministère de l'Agriculture

(2) Site internet Agence Nationale de Sécurité Sanitaire

(3) Site internet Ministère de l'Ecologie

(4) Site internet Ministère de l'Economie et des Finances /dossier-documentaire-nanotechnologies : « Au niveau mondial, en 2005, si 10 milliards de dollars ont été consacrés à la recherche et au développement dans le domaine des nanosciences et des nanotechnologies, seulement 40 millions de dollars l'ont été à des fins de recherche sur les effets secondaires éventuels. En d’autres termes, 0,4% seulement des dépenses au niveau mondial ont été consacrées à la recherche sur les risques ».

 

La grande invasion : produits chimiques...

Note de moi-même : on en est AUSSI arrivé là, parce que malgré que tout cela soit connu depuis 20, 30 ou plus années, nous avons continué à acheter et consommer sans nous poser de questions... Si quasi tout le monde, depuis tout ce temps, s'était mis à privilégier les fabricants et producteurs de produits naturels, recyclables, non toxiques, non testés sur animaux etc. etc,  si quasi tout le monde s'était intéressé de près aux alternatives, y compris les alternatives à la consommation, les avait soutenues, encouragées par leur "pouvoir d'achat", dans autant de domaines que possible, ce fameux "bio" qui fait encore ricaner, tout simplement parce qu'on confond tout... - et bien là oui, on pourrait effectivement parler de POUVOIR d'achat, et bien des problèmes ne se poseraient plus aujourd'hui, car BEAUCOUP de choses sont liées, nous n'imaginons pas à quel point, nous avons perdu un temps fou à être sceptiques quand il aurait fallut être curieux et inventifs, incroyablement naïfs quand il aurait fallut se poser les bonnes questions, alors maintenant, oui, on en est arrivé là, la question est : comment va t-on en sortir ? Il y a urgence, mais il y a aussi foison de réponses, suffit de passer à la pratique... dès aujourd'hui. Réfléchissons avant d'acheter... Où, quoi, pourquoi ?

Changeons nos mode de vie, changeons, changeons le monde ! Sachons dire non pour découvrir là où c'est bon de dire oui !

CG

 

Pérou : découverte d'une temple vieux de 5000 ans

Pérou : découverte d'un temple vieux de 5000 ans

 
Un groupe d'archéologues péruviens a découvert un temple datant de plus de 5.000 ans, dans le complexe archéologique de "El Paraiso", à l'est de Lima, a indiqué mardi le ministère de la Culture.

"Cette découverte revêt une grande importance car c'est la première structure du genre à être retrouvée sur la côte centrale du Pérou, ce qui corrobore le fait que la région de Lima était un des centres de la civilisation dans la région andine", a indiqué à la presse le vice-ministre de la culture Rafael Varon

Le "temple du feu" ainsi nommé par les archéologues se trouve dans une aile de la pyramide principale du complexe El Paraiso et contient un four dont les flammes selon le directeur de l'équipe de recherches Marco Guillen, "auraient servi à brûler des offrande, la fumée aidant à relier les prêtres et les dieux".

La découverte a été réalisée le mois dernier après le retrait d'une couche superficielle de sable et de pierres recouvrant certaines parois du centre archélogique situé à San Martin de Porres, à l'est de la capitale péruvienne.

Le temple aurait été construit quelque 3000 ans avant Jésus-Christ, une date encore à préciser avec des analyses au radiocarbone.

El Paraiso est le plus ancien et le plus important complexe archéologique de Lima, comprenant notamment dix bâtiments répartis sur une cinquantaine d'hectares.

Sa proximité avec la mer et son accès à une vallée proche ont été des éléments favorables à son développement, mêlant pêche et agriculture.

Un archéologue français Frédéric Engel a été le premier à faire des fouilles dans cette zone en 1965, précise le ministère de la culture.

 

Un article publié par lepoint.fr

13/02/2013

Recours au poème : scalpée !

Le scalp en feu (3)

 

« Poésie Ô lapsus » - Robert Desnos

 

Le Scalp en feu est une chronique irrégulière et intermittente, dont le seul sujet, en raison du manque et de l’urgence, est la poésie. Elle ouvre six fenêtres de tir sur le poète et son poème. Selon le temps, l’humeur, les nécessités de l’instant ou du jour, son auteur, un cynique sans scrupules, s’engage à ouvrir à chaque fois toutes ces fenêtres ou quelques-unes seulement. Michel Host

Décembre 2012 / Janvier 2013

SOMMAIRE

  • UNE PENSÉE OU PLUSIEURS / DU POÈME EN PROSE (début d’une réflexion) / p. 2
  • LE POÈME / LES POÈMES : Moravia Ochoa (p.6) & Anne Jullien (p.10)
  • LE POÈTE / CATHY GARCIA / p.12

D’autres poèmes de Cathy Garcia / p.19

  • AUTRE(S) CHOSE(S) / p.27

L’art de la question (12 interrogations fondamentales) / p. 28

APHORISMES , SENTENCES ET PENSÉES D’AYMERIC BRUN (inédits 2) / p. 29

  • FEU(X) SUR DAME POÉSIE / le poète avec ou sans recueil / p.32
  • PASCALE DE TRAZEGNIES / ADORER (L’hostie rouge) / p. 33
  • LIEUX DE POÉSIE / 4 lieux / p. 35

 

à lire ici : http://www.recoursaupoeme.fr/chroniques/le-scalp-en-feu-3...

 

 

 

11/02/2013

Association Shane

Depuis 2003 nous avons pu réaliser un certain nombre d’actions et continuer celle de faire connaître les Shipibo-Conibos à travers leur patrimoine immatériel en France. Expositions, projections commentées (festivals, écoles) et diffusion des films que nous avons réalisés, dont celui qui a obtenu le prix « Coup de Coeur » en 2006 à Toulouse.
 

2011- 2012 :

La Ville de Viroflay, agglomération du ‘’Grand Parc de Versailles’’, dans le cadre de sa Saison Culturelle dont le thème est « L’Amérique Latine » nous demande notre participation et présente le 19 Novembre 2011 dans le cadre du ‘’Mois du Film Documentaire’’ « Ucayali, entre terre et eau…le chant » notre film primé.

- commande une œuvre inspirée des chants shipibo. Elle a donné lieu les 16 et 30 Mars à une création musicale ‘’Comme un Rêve Sylvestre’’ .

- réalise du 18 Mars au 22 Avril une exposition : « UCAYALI, l’art visionnaire d’aujourd’hui en Amazonie » grâce aux peintures rapportées de cette région.
Au Pérou parrainages, scolarisation des enfants, bourses d’études, cinéma itinérant avec les documentaires en version originale sans traductions ni commentaires.
 

en 2011 :

Avec notre soutien, deux formateurs, Claire Senac et Hugues Blanchère, assurent un atelier audio-visuel de 4 semaines. Les participants autochtones ont produit eux-mêmes un court métrage (scénario, tournage et montage en direct). Cette action est diffusée sur internet par les formateurs : · « Atelier international de vidéo à destination des peuples indigènes ». Voir aussi : Pôle-art-oid on Vimeo

L’atelier vidéo

(...) j’ai pu continuer à oeuvrer pour en partie finaliser le montage du film dédié au peuple shipibo « Kumancaya, le village qui vole » (52’). Nous lançons un appel aux donateurs pour la réalisation des animations prévues au cours du film. Les adhérents et les donateurs auront leur place dans le générique du film. Nous souhaitons continuer cette action pour la sauvegarde de ce précieux patrimoine en voie de disparition. Votre aide est très importante. Les adhérents n’ayant pas encore réglé leurs précédentes cotisations peuvent les joindre à celle de 2013. Le temps passe si vite et l’on oublie… La cotisation annuelle de 30 euros depuis 2011 reste inchangée et les dons…illimités…aussi.

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 Pour adhérez et aider l'Assocation :

Cotisation 2012 -2013 30 €
étudiants, demandeurs d’emploi : 10 €
Don………………………………
 Parrainage enfant : 50 €
 Bourse d’étude : 80 €
Sauvegarde patrimoine…………
 Total :……....    Date
 « Chèque à l’ordre de «Association Shane »
 12 rue Etienne Cabet 17000 La Rochelle
 Nom………………………………..
 Prénom…………………………….
 Adresse……………………………
 Téléphone…………………………
 E mail :
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 Participez en 2013

 1/ Informez vos amis, faites connaître notre démarche solidaire, trouvez des lieux d’exposition et de vente pour l’artisanat et la cinquantaine d’oeuvres picturales réalisées par les autochtones d’Amazonie péruvienne rapportées en France, recherchez et communiquez à Shane les coordonnées de sociétés, d’entreprises, de fondations pour des dons.
 2/ Organisons avec votre aide : des projections particulières ou publiques de nos films en présence du réalisateur, des animations dans des écoles de la région, des repas péruviens avec tombola accompagnés de vente d’artisanat.
 3/ Offrez ou vendez nos DVD, nous vous en communiquons le catalogue en pièce jointe et des indications ci-dessous. Pour les adhérents, le prix est minoré de 20% :
 Témoignages sur la culture des indiens Shipibo-Conibo d’Amazonie péruvienne les documentaires cités ci-dessous ont été réalisés par l’Association Shane.
  Leurs chants traditionnels rendent compte de l’âme profonde de ce peuple.
 « A l’écoute du peuple shipibo » (2004) (80’) (20 euros) en version française seule, avec chapitres par communautés visitées et par sujet. Ce DVD existe dans une version en deux parties (2 DVD) :

‘’Ucayali, entre terre et eau…le chant" (20 euros), documentaire à caractère musical tourné en Ucayali et réalisé en deux versions :
 1) version bilingue 46'40" (2005), français, espagnol, avec chapitres et bonus
 2) version réduite à 24'40 (2006) version française seule sans chapitres ni bonus, prix "Coup de Coeur" du jury à la 66éme "Rencontres de Image'in" à Toulouse de la Fédération Française Cinéma Vidéo.

« Diogenes » une cérémonie chamanique en Ucayali (15 euros)
1) version originale 26’ (2009) espagnol, shipibo
2) version réduite à 11’50 (2009) espagnol, shipibo (introduction en français)

 

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http://shanefrance.org/index_fra.php

 « L’art est une manière de revivifier la fierté, de restaurer le respect et la confiance en soi » Roger Boulay

 « La sauvegarde d’un patrimoine immatériel est aussi importante que celle de notre milieu naturel et environnemental » Pierre Urban

Lecture de Jardin du causse à Solomiac (Gers)

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De et par Cathy Garcia, le 15 février à 19 heures,

lors de la première escale de Babel-Gum dans le cadre de la Vie Rurale #2

à Solomiac du 12 au 19 février.

Ci-joint le programme : prog babel-gum solomiac.pdf

09/02/2013

Nucléaire et indépendance énergétique : la présence d'Areva en Afrique

Nucléaire et indépendance énergétique

Extraction de l'uranium dans le nord du Niger

Depuis 40 ans, le développement du nucléaire est justifié au nom de «l'indépendance énergétique» de notre pays. Pourtant, avant même la fermeture de la dernière mine d'uranium française, en 2001, le combustible nécessaire aux centrales françaises était importé en grande partie. Il l'est maintenant en totalité. Si les sources d'approvisionnement se sont diversifiées, le sous-sol africain a été historiquement, et reste encore aujourd'hui indispensable au fonctionnement de notre parc électronucléaire.

Comment peut-on alors parler d'indépendance énergétique ? C'est simple, il suffit à nos dirigeants de considérer que le sous-sol des anciennes colonies françaises continue d'appartenir à l'ex-métropole, ou de payer l'uranium à un prix tellement dérisoire qu'il en devient négligeable.

Présence d'Areva sur le continent africain

En intervenant au Mali, la France cherche à conforter son rôle de "gendarme" en Afrique. La situation géopolitique complexe ne doit pas occulter la volonté de notre pays de garder la mainmise sur le Sud du Sahara, et notamment sur son sous-sol riche en pétrole et uranium. L'accès à ces ressources, pillées depuis des décennies, fait en ce moment l'objet d'une protection rapprochée, comme l'a montré l'envoi de troupes sur la mine d'uranium d'Imouraren, au Niger.

Ce coup de projecteur sur la région fournit l'occasion de faire le point sur la présence d'Areva en Afrique.

La mission de Survie se concentre principalement sur la lutte contre la Françafrique. Elle mène des campagnes d'information et d'interpellation des citoyens et des élus pour une réforme de la politique de la France en Afrique et des relations Nord-Sud. Tout comme le Réseau, elle se compose de nombreux groupes locaux, présents sur tout le territoire français.

 

 

Survie et le Réseau travaillent régulièrement ensemble, notamment au travers du collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger".

Survie, le Réseau "Sortir du nucléaire" et le collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" demandent à Areva, entreprise à capitaux publics :

- une suspension immédiate de tous les projets miniers tant que des conditions d'exploitation respectueuses de l'environnement et de la santé des travailleurs et des populations locales ne sont pas garanties par une expertise indépendante reconnue par l'État hôte et par la société civile locale ; le référentiel doit être minima celui de la réglementation française en la matière.

- le versement de taxes ou contributions par Areva aux États hôtes, confiées à une gestion indépendante spécialisée pour la remise en état des sites après extraction, la dépollution des sites en exploitation et de leurs abords (confinement des stériles et déchets radioactifs, collecte des objets et ferrailles contaminés...).

- le respect de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, notamment par l'association étroite des populations locales aux décisions liées à la gestion des ressources en eau et à l'utilisation des terres.

- la contribution financière d'Areva à la mise en place pour tous les ex-travailleurs des mines et les populations vivant à proximité d'un examen médical complet, d'une évaluation rétrospective des doses subies, d'un suivi sanitaire à long terme réalisé par des organismes médicaux indépendants et l'indemnisation des préjudices subis.



Pour en savoir plus :
téléchargez ICI le fascicule 4 pages consacré au thème "Areva en Afrique"

 

Un article publié par danactu-resistance.over-blog.com

15:43 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)