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20/12/2009

9-10 janvier Ecrire en Montagne

Deux jours d'ateliers d'écriture en montagne, gîte de Listo

Accompagnés par des propositions issues de différentes techniques en animation
d'ateliers d'écriture, vous expérimenterez l'atelier nomade, l'improvisation poétique
à plusieurs voix, un atelier du crépuscule et de l'aube, un atelier au tambour,
dans le cadre magnifique et hors du temps du hameau de Listo, en vallée d'Ossau.
Il ne s'agit pas d'un atelier de création littéraire mais d'un atelier d'expression
créatrice, basé sur la spontanéité des ressentis et leur manifestation dans votre création,
l'échange et des moments de lecture vivante.

Créer, sentir, marcher, respirer, écouter, écrire, ressentir, entendre, se perdre, lire,
partager, explorer, risquer, tracer, danser, coudre, découdre, se surprendre,
tisser, improviser, chuchoter, créer à quatre mains, se re-lire, se re-lier...
 
Tarifs 160 € frais pédagogiques
tarif dégressif pour votre participation à plusieurs stages
80 € adhérents participants ateliers réguliers
Hébergement dans le gîte et repas communs de 10 à 25€/le week end
selon nombre d'inscrits
places limitées à 12 personnes,
 
public adultes
tous niveaux


les inscriptions seront prises en compte à réception d'arrhes de 60 euros
à l'atelier sans porte
5 chemin de prade
64260 Lys

renseignements: 05.59.71.47.66
http://lateliersansporte.hautetfort.com
 

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15/12/2009

Chanson de Patrick Fischmann

Invité à débattre sur l’idée-édentée-nationale, j’esquisse un sourire navré.

Ma pensée s’élève.

Mon sentiment d’appartenance dessine des cercles bien plus vastes.

Que fait le no-moine pour s’envoler ?

Il contribue à débattre des ailes. Il donne son chant.

 

Je suis un maori des villes, je suis un  tzigane du vent,

Un parigot né dans une île, une goutte dans l’océan,

J’ai glissé du grand toboggan entre les jambes d’une mère,

J’avais une idée en entrant, sur mon canoë de lumière.

 

J’avais comme dans l’idée…

De naître au Sri Lanka, de naître Afghan,

De venir du Sahara pour épouser Ménilmontant,

De naître au Golgotha, d’éclore au Pakistan,

De venir du Sahara, à pied pour épouser Ménilmontant

 

J’entends bien les cocoricos, les caquètements des drapeaux,

Mon visa du pays des aigles, il est bon pour les étourneaux,

Je suis un enfant des pastèques, élevé par un cèdre au Liban,

Le frère aîné d’un petit fennec, je suis un émigrant

 

J’avais comme dans l’idée…

De naître au Sri Lanka, de naître Afghan,

De venir du Sahara pour épouser Ménilmontant,

De naître au Golgotha, d’éclore au Pakistan,

De venir du Sahara, à pied pour épouser Ménilmontant

 

Age, prénom, nationalité, d’où venez-vous, où voulez-vous aller ?

Avec votre sac de misère et vos deux grands yeux embués,

Je suis un corbeau sous la pluie, un chien errant qui cherche sa mère

Dans les territoires de l’oubli où les nomades n’ont plus d’air

 

J’avais comme dans l’idée…

De naître au Sri Lanka, de naître Afghan,

De venir du Sahara pour épouser Ménilmontant,

De naître au Golgotha, d’éclore au Pakistan,

De venir du Sahara, à pied pour épouser Ménilmontant

 

Je suis un maori des villes, aborigène du Poitou,

Mon drapeau est plus grand qu’une île, je crois bien qu’il recouvre tout

Même la peur, même la nuit, les doigts repliés sur l’enfer

D’un minuscule paradis qui n’absorbe pas la lumière

 

Qui n’a même pas l’idée…

De naître au Sri Lanka, de naître Afghan,

De venir du Sahara pour épouser Ménilmontant,

De naître au Golgotha, d’éclore au Pakistan,

De venir du Sahara, à pied pour épouser Ménilmontant

 

Patrick Fischmann

http://www.theatre-du-vivant.fr/

10:44 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

14/12/2009

Cristina Castello, Orage/Tempestad

"Et soudain l’orage berceau frémissant
Exorcise notre arc-en-ciel éteint¹
" Cristina Castello

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Poète et journaliste née à Buenos Aires, Cristina Castello est également critique d'art, préfacier, auteur de catalogues d'art et conférencière. Par ailleurs, elle est fréquemment invitée à faire des lectures lors de réunions poétiques.
Le poète brésilien Thiago de Mello l’a sélectionnée pour intégrer l’anthologie «Poèmes préférés par l'auteur et ses lecteurs» - Poetas Da  América de Canto Castelhano , organisée et traduite par le même artiste pour la maison d’édition « Bertrand Brasil », de Rio de Janeiro,  qui a été publiée en février 2005. 
C. Castello est un membre actif du Pen Club français.
Son premier recueil « Soif » (2005, 44 poèmes préfacés par François Xavier et Oscar Barney Finn) est sous les auspices du Secrétariat de la Culture du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires (Résolution 763, 15/03/05). Il a été déclaré « d’intérêt culturel », de même que son ancienne émission de télévision « Sans Masques » et son site www.cristinacastello.com, qui lie poésie, musique et peinture.

"Orage" sera présenté
par Jean-Pierre Faye
le vendredi 8 janvier 2010
à 18 h 30
à la Maison de l’Amérique latine
217, boulevard Saint-Germain PARIS VIIe
Métro : Solférino / Rue du Bac


et

le jeudi 14 janvier 2010
à 18 h 30
au Pen Club français
6, rue François Miron PARIS IVe
Métro : Hôtel de Ville/ Pont Marie/ Saint Paul

 

Les deux premiers poèmes d'Orage:



    Cráter del cielo

El mundo es un país de muertos
Que caminan hacia su funeral
Las caras de las gentes son sudarios
Con ojos herrumbrados y sueños de rodillas.
Estrías de sol, rocío evaporado,
Son los niños que el Imperio deshoja hacia la muerte
Cada cinco segundos, cada cinco segundos
En todos los follajes de todos los confines.
El capitalismo es un pulpo famélico de llantos erizados
Es un cráter del cielo que asesina gorriones.
Me estremece un ultraje de lirios desflorados
Que amotinan mi alma y desafían al Supremo
Pero los dioses antropófagos no escuchan
Y mi sed interroga los milagros
Y el arcano responde con más crímenes
Y los ángeles de la guarda se rinden al sistema.
Pero vendrán los puros del planeta
A demoler los olimpos de crueldad,
A inventar ciudades sin cadalsos,
A desnudar de libros las bibliotecas
Para leer a Bachelard, a Zola, a John Donne
En San Telmo, en el Pont Neuf o en Beirut.

Vendrán a desatar los museos de sus rejas
Para que La libertad guiando al pueblo funde la equidad
Y el grito del Guernica extirpe el horror.
Vendrán a multiplicar panes y amor
Para dar de comer al hambriento
Para dar de beber al sediento de luz
Para inventar fronteras sin techos,
Y que negros blancos amarillos pardos
Retocen como arcillas saciadas en los páramos
Y bailen al ritmo de una caja musical.
Así, sólo así, el mundo será un país de inocentes
Y se abrirá por fin, cubriendo el Infinito,
Un bouquet de arpegios que tatuará el porvenir.

Buenos Aires, 10 de diciembre de 2006






    Cratère du ciel

Le monde est un pays de morts
Qui marchent vers leurs funérailles
Les visages des gens sont des suaires
Avec des yeux rouillés et des rêves à genoux.
Stries de soleil, rosée évaporée,
Ce sont les enfants que l’Empire effeuille vers la mort
Toutes les cinq secondes, toutes les cinq secondes
Dans tous les feuillages de tous les confins.
Le capitalisme est un poulpe affamé de pleurs hérissés
C’est un cratère du ciel assassin de moineaux.
Il m’ébranle cet outrage de lis déflorés
Qui ameutent mon âme et défient le Suprême
Mais les dieux anthropophages n’entendent point
Et ma soif interpelle les miracles
Et l’arcane répond par d’autres crimes
Et les anges gardiens se soumettent au système.
Mais viendront les Purs de la planète
Pour démolir les olympes de cruauté,
Pour inventer des villes sans échafauds,
Pour vider les bibliothèques de leurs livres
Et lire Bachelard, Zola, John Donne
À San Telmo, sur le Pont Neuf ou à Beyrouth.

Ils viendront délivrer les musées de leurs grilles
Pour que La liberté guidant le peuple fonde l’équité
Et que le cri de Guernica extirpe l’horreur.
Ils viendront multiplier les pains et l’amour
Pour donner à manger à l’affamé
Pour donner à boire à l’assoiffé de lumière
Pour inventer des frontières sans plafond,
Pour que Noirs, Blancs, Jaunes, Métis
S’ébaudissent sur la lande comme des argiles abreuvées
Et dansent au rythme d’une boîte à musique.
C’est ainsi, rien qu’ainsi, que le monde sera un pays d’innocents
Et que s’ouvrira enfin, couvrant l’Infini,
Un bouquet* d’arpèges pour tatouer l’avenir.

Buenos Aires, le 10 décembre 2006






    Jazmines y verdugos

Un pelotón de verdugos persigue
A los jazmines que danzan con la brisa
Libaneses, palestinos. Humanos.
Se les mueren los soles en los párpados
Tienen horizontes cortados con tijeras
Se alimentan de llantos succionados
Y en el alma acunan una paloma muerta.
La savia los repele y la muerte los saquea,
Tienen vedados todos los firmamentos,
La plegaria a un dios ensordecido surca sus jirones,
Y Tánatos vence en cada batalla a Eros.
Las campanas no tañen ángelus de pétalos
Los campanarios despavoridos silban esqueletos.
Como fuegos artificiales el Poder juega misiles
Que estallan los fragores de bombardeos y de huesos.
Y ellos mueren abortando, tal flor antes de ser nacida
Pero qué, qué hago yo con mi sola voz que brama.
Millones de estrellas suicidan mis mejillas
Mientras mi alma cruza las galaxias de cedros
Para que el universo abreve nidos en cálices,
Por ramos de piececitos de bebés bien nutridos,
Por un cielo que dirija la orquesta del coro de ángeles
Y una cama que por el mar navegue jazmines, a la paz.

París, 18 de julio de 2006







   
    Jasmins et bourreaux

Un peloton de bourreaux poursuit
Les jasmins qui dansent avec la brise
Libanais, Palestiniens, Humains.
Les soleils se meurent sur leurs paupières
Leurs horizons sont tranchés aux ciseaux
Ils se nourrissent de pleurs ravalés
Et dans leur âme ils bercent une colombe morte.
La sève les repousse et la mort les saccage
Tous les firmaments leur sont défendus
La prière vers un dieu devenu sourd sillonne leurs haillons
Et à chaque bataille Thanatos l’emporte sur Éros.
Les cloches ne sonnent plus des angélus de pétales
Les clochers épouvantés sifflotent des squelettes.
Tels des feux d’artifice le Pouvoir lance des missiles
Qui se brisent dans un fracas de bombes et d’ossements.
Et ils meurent en s’avortant, telle une fleur avant d’être née
Mais quoi, que fais-je avec ma seule voix qui brame.
Des millions d’étoiles suicident mes joues
Pendant que mon âme traverse les galaxies de cèdres
Pour que l’univers s’abreuve dans des nids-calices
Pour des bouquets de petits pieds de bébés bien nourris
Pour un ciel qui dirige l’orchestre d’un chœur d’anges
Et un lit qui fasse naviguer les jasmins sur les mers, vers la paix.

Paris, 18 juillet 2006



Cristina Castello



Traduction de l'espagnol (Argentine) : Pedro Vianna en harmonie avec l'auteur
*************

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08/12/2009

Ce soir Amaranta et Lord Eraze au Saraab, XVIIIème, Paris

Venez découvrir deux artistes issus des scènes slam, en récital

Suivie d'une scène ouverte de Slam Poésie

Dans les règles de l'Art

 

flyer_slam.jpg

 

 

Mar 08 décembre – 21h00

Slam * entrée libre/Conso obligatoire


Lord Eraze & Amaranta


Lord Eraze

Instigateur des scènes Sl'âme Barbés, à l'échomusée, devenues mythiques dans le quartier de la Goutte d'Or, appartenant au collectif des poètes d'Afrique et d'ailleurs, il devient un activiste agoraste du slam dans le 17ème arrondissement. D'abord attiré par la chanson avec son groupe TM-Kamikaze, il se dédie entièrement à l'art de la plume et de la rime a capella dans les dédales parisiens.

Site www.myspace.com/lorderaze


Amaranta

Poétesse, elle arrive dans le mouvement slam en 2001 sur la scène parisienne de la Chaumière des quatre coins du Monde, animée alors par le collectif 129H. Depuis elle arpente les sessions ouvertes, les tournois, les concerts. Véritable activiste, vous pouvez aussi la croiser lors d'un événement dans le 17ème arrondissement, où elle oeuvre pour le quartier des Epinettes grâce à la magie des mots. Elle a rencontré Lord Eraze à Barbés, et depuis ils s'allient pour faire sonner le verbe haut. Tamara-Amaranta a publié un recueil en 2006 appelé Lambeaux

Clip : http://www.dailymotion.com/video/x6iipq_soleil-vert_music

 

 

AU SARAABA : www.saraaba.fr / www.myspace.com/saraabaparis
– Site portail AFRISSON : www.afrisson.com
Tél.: 01 42 62 65 83
19, rue de la Goutte d’Or - 75018 Paris
M° Barbès ou La Chapelle
* parking protégé en face du lieu

Présentation Saraaba : Saraaba est un espace culturel qui propose des concerts, des expositions, des contes, des ateliers de danse et de chant, des conférences débats...et plusieurs autres activités. Saraaba accueille ACAGO (Association Culturelle et Artistique de la Goutte d'Or).

* Ouverture du bar : 18h45
* Ouverture du restaurant : 19h15 (cuisines d’Afrique et de l’Océan Indien)

17:26 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

07/12/2009

Les Voleurs de Feu n°27

Le dernier numéro de "Les Voleurs de Feu", petite revue trimestrielle de poésie très combative sise à Plougasnou en Bretagne consacre son dernier numéro sur le thème de la violence.

Site: http://lesvoleursdefeu.free.fr/

Les+Voleurs+n%C2%B027.jpg
Vous avez dit violence?...

 

La violence, tel est le thème de cette 27e parution. Yann Orveillon après avoir esquissé en un raccourci  vertigineux l'historique de la violence des origines à nos jours, pose les questions cruciales: d'où provient la violence, qui en est responsable? De quel bord est-elle? "Depuis le début de l'histoire rien ne s'est fait sans violence et justification de la violence". Il ne répond pas directement se contentant d'énumérer des faits  quotidiens (relevant malheureusement de ce qui est devenu une banalité épouvantable) qui parlent d'eux-mêmes en une longue et hallucinante litanie venant étayer sa conclusion. Ancien syndicaliste  -expulsé par la CGT durant les grèves de mai 68- militant aguerri, poète sans complaisance, il fustige les centrales syndicales qui se sont vendues, au nom de la paix sociale, aux exigences faramineuses des patrons voyous et des gouvernements successifs qui protègent ces derniers. Avec Rimbaud ("L'orgie parisienne...", "Les mains de Jeanne Marie") il en appelle au soulèvement des classes laborieuses et des exclus, parce qu'il n'y a plus d'autres solutions possibles pour enrayer le cauchemar éveillé qui les plonge dans un désespoir sans fond (suicides, travail temporaire à salaires réduits, chômage massif...) tandis que banquiers et agioteurs/boursiers de la pire espèce, responsables de la crise, sont gavés avec les deniers publiques.

Dans un article très documenté, intitulé "Et cette violence, si mâleureuse", Marie-Lise Martin Core, après avoir décortiqué tous les sens du mot violence, s'attaque aux sévices in-humains subis par les femmes, plus particulièrement les femmes asiatiques, africaines et musulmanes (Excision.,circoncision et toutes les autres formes de mutilations et d'agressions).

Avec "La machine à réduire", Lukas Stella (Auteur des livres "Croyances informatisées dans l'ordre des choses marchandes" paru aux Éditions du Monde Libertaire et Alternatives Libertaires et "Stratagèmes du changement" aux Éditions Libertaire presse de la coopérative ouvrière 34 à Toulouse - 2009) nous livre une analyse d'une clairvoyance sans faille :  comment l'informatique qui n'était à l'origine qu' "un moyen de se soulager d'un travail avilissant en prenant en charge les tâches harassantes, libérant pour tous un temps libre considérable sans tomber dans la misère du chômage" aurait pu "devenir l'outil incontournable de la libération de l'esclavage du travail"? Au lieu de cela, elle s'est habilement transformée, avec de l'ordinateur, en "une prothèse qui parasite son hôte", à l'insu de la grande majorité de ses utilisateurs. En tant que "pratique solitaire" l'ordinateur contribue davantage à "individualiser par la fabrication de séparations à tous les niveaux"  en donnant l'illusion d'une plus grande liberté. Le travailleur se trouve ainsi pris au piège d'un rendement des plus pernicieux qui soit, et, comme toujours, à qui cela profite-t-il sinon, comme toujours, aux détenteurs sans scrupules du capital? L'addiction dont sont victimes des millions d'internautes aujourd'hui ne mériterait-elle pas d'être diagnostiquée comme la drogue dure des temps modernes, injectée à dose massive dans les cerveaux bombardés d'informations sous couvert de les rendre plus intelligents qu'ils ne le sont.

Des articles de Jean Dupont (Un tabou: La Marseillaise..), d'Isabelle Mély (La taxe carbone, cette violence qui nous est faite...) et de Anne Jullien-Perhouas (Le propithèque soyeux) analysent différents aspects de cette violence et, qu'elle se situe sur le plan  social, environnemental ou symbolique, n'est-elle pas en définitive mise au service la marchandisation massive du monde et de la prise de pouvoir (contrôle) des mafias politico-financière sur l'ensemble des populations de la planète?


Parmi les Voleurs de Feu, nommés plus communément poètes, qui ont participés à ce tract d'Action poétique rouge et noir, deux invités de marque:

 

- Jean-Marc La Frénière, québecois, qui vient tout juste de publier son dernier livre en France (Éd. Chemins de plume, à Nice) et qui se définit ainsi: "J'ai pris les mots où ils étaient, dans la bouche et la rue, loin des grammaires, des dictionnaires et des académies...". sa force de frappe électrisée par une sensibilié à vif, se condense en deux poèmes en prose très resserrés: "Les banquier" et "Les dents de loup":
Première lignes de "Les dents du loup":

   "La majorité silencieuse: il n'y a qu'elle qu'on entend. Des coups de feu claquent partout. A peine l'enfant a-t-il ouvert les yeux, on met des chenilles à son landau, des cartouchières, des prières. On lui arrache le rêve avec ses dents de lait. Dans le coeur d'un soldat loge un pouce mal sucé, un enfant mal sevré. J'ai préféré l'écart de langage à l'écart de fortune..."
...

- Cristina Castello, séjournant actuellement à Paris. Argentine de naissance, internationale de culture, chez qui cohabitent la poésie, la vie et l'engagement, valeurs qui constituent son matériel de résistance. Entre faire et être, elle travaille en tant que journaliste et se dit "contrebandière de poésie". Sans masque, la femme écrit et parle, communique les intérieurs et les dehors. Femme-lionne aux yeux couleur de miel, elle est venue révéler la plénitude de la beauté dans nos univers humains détraqués ou le "chacun pour soi" fait loi:

 

On est des immigrants dans un monde sans présent
Fureur des harpes éclatant en lettres sans corset
Poésie, c'est la sagesse du non temps
Poésie, c'est l'aube sans obsèquess
Poésie, c'est l'ordre de l'éternité
Frémissement des lys
Don aux innocents
Danses de cloches
Déluge du soleil.

 


Le poète français François Xavier dans son introduction à « Soif » , dernier recueil paru de la poétesse argentine Cristina Castello déclare : "La petite sœur de Rimbaud vit à Buenos Aires. Elle est verbe pur. Nom nu de la parole enchantée elle porte en elle le diamant perdu de l’humanité : l’amour."
"Orage", son prochain recueil sortira au début du mois de janvier 2010.

19:20 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

04/12/2009

Point barre, revue semestrielle de poésie, Ile Maurice

 

 

 

 

POINTBARRE7.JPG

 

http://pages.intnet.mu/ykadel/#P

 

La revue Point barre, publiée par Cygnature Ltée, avec le concours du Centre culturel français Charles Baudelaire, est la première publication mauricienne entièrement consacrée à la poésie d’aujourd’hui. Elle est ouverte à tous les poètes, locaux et étrangers, quelles que soient leur sensibilité et langue d’expression ; les textes proposés sont jugés uniquement sur leurs qualités littéraires et leur conformité au thème défini pour chacun des numéros. Point barre compte parmi ses collaborateurs réguliers la plupart des jeunes poètes mauriciens.

 

Direction : Ming Chen

Coordination : Yusuf Kadel

Comité de lecture : Michel Ducasse, Alex Jacquin-Ng, Christophe Cassiau-Haurie et Umar Timol

Révision et corrections : Michel Ducasse

Conception graphique : Azna Kadel

 

Le numéro 7 de la revue, sorti le 29 octobre 2009, est dédié à la mort et a pour titre « Six Pieds sous terre». Il comporte vingt-huit poèmes inédits en français et créole, agrémentés de trois illustrations originales d’Alex Jacquin-Ng. L’éditorial est signé Christophe Cassiau-Haurie.

 

 

Figurent au sommaire les auteurs suivants :

 

Alex jacquin-Ng (Île Maurice)

Arnaud Delcorte (Belgique)

Catherine Andrieu (France)

Catherine Boudet (La Réunion)

Catherine Laurent (Nouvelle-Calédonie)

Dev Virahsawmy (Île Maurice)

Dominique Gaucher (Québec)

Fednel Alexandre (Haïti)

Fred Johnston (Irlande du Nord)

Gérard Larnac (France)

Jalel El Gharbi (Tunisie)

Jean-François Cocteau (France)

José Le Moigne (Martinique)

Kenzy Dib (Algérie)

Laurent Fels (Luxembourg)

Michel Ducasse (Île Maurice)

Muriel Carrupt (France)

Nathalie Philippe (France)

Patricia Laranco (France)

Pierre le Pillouër (France)

Robert D’Argent (Île Maurice)

Saint-John Kauss (Haïti)

Sylvestre Le Bon (Île Maurice)

Tahar Bekri (Tunisie)

Tahir Pirbhay (Île Maurice)

Teddy Iafare-Gangama (La Réunion)

Umar Timol (Île Maurice)

Yusuf Kadel (Île Maurice)

 

 

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22/10/2009

7ème Festival du film documentaire engagé

CHAMANISMES / Santé de l'homme, santé du monde

Vendredi 23, samedi 24 et dimanche 25 octobre 2009

Canton de Bretenoux (46)

affiche1.jpg

 

 

 

 

 

 

http://artscenesetcie.neuf.fr/filmdoc/

12:16 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (1)

20/10/2009

ClairVision de Nathalie Riera

ClairVision de Nathalie Riera


Illustrations par Lambert Savigneux
142 pages.

Si vous souhaitez lire les 14 premières pages de ClairVision, via le site Publie.net (François Bon) - Téléchargement texte intégral 5,50 euros.

Le recueil est présenté par François Rannou et Mathieu Brosseau
Cliquer ici : http://www.publie.net/tnc/spip.php?article274


19:41 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

19/10/2009

C'est quoi le poétique ? Micro-trottoir virtuel de Myriam Laffont

 "C'est quoi le poétique pour vous ? C'est comment le poétique ?"

Déposez votre "Poétique " sur my(arobase)myriam-laffont.fr

http://poetiquemaisencore.blogspot.com/


comme l'ont fait

 

Les Moulins à prière sont une annexe du site où Myriam Laffont tient chroniques, littératures, photos et variétés.

Ce mercredi-là, je découvre l'exposition photo d'Olivier Borgna au centre culturel de Fontaine Lestang (13/05/2009). Dans le texte de présentation de Caroline Lafond, chargée de mission arts plastiques, je relève

"(...) Cette humanité dont parle le philosophe trouve écho dans le questionnement que propose Olivier Borgna, par la présence d’une certaine poétique qui surgit de la configuration hasardeuse des objets et des diverses traces de l’activité humaine dont ils témoignent."

Je tilte aussitôt sur "une certaine poétique"...
Certes, oui, une certaine poétique, mais laquelle ? Mouais, et puis d'abord, c'est quoi quelque chose de poétique ? Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Ca n'a pas de couleurs, de formes, d'intentions définies, ce n'est pas bleu, ce n'est pas rouge, ce n'est pas posé sur une table, un chat est un chat, un chien, un chien, mais bon sang, du poétique c'est quoi ?
Me suis-je demandé souvent.
Dans mes quêtes récurrentes de (dé)finitions, (dé)limitations, la qualification m'effarouche, ajoute au flou des enceintes tissées et dressées maladroitement.
L'épithète tant utilisé, tant accordé, décliné, cuisiné, défini, ressenti, que ses propres saveurs se diluent. Utilisé à tout bout de champ, l'épithète phare censé relayer du rare, du précieux, de l'indicible, patauge dans un terrain lexical vague et flou (le côté sombre de l'indicible).

Ce mercredi-là, Caroline Lafond était à mes côtés. Je lui ai demandé ce qu'elle entendait par "poétique", formalisant ainsi par boutade cet espace où les acteurs et les non-acteurs du poétique se prêteraient à cette tentative de définition au plus près. Un espace où recueillir les multiples poétiques, les réponses à "c'est quoi le poétique ? C'est quoi, quelque chose de poétique?" posées au gré des rencontres, ici et là, voire via des micro-trottoirs mis en scène. Caroline a répondu et lance ainsi cette série.

Le vendredi suivant, sur les 3 flyers raflés dans une galerie, "poétique" apparaît sur 2.
- "Une oeuvre poétique aux mouvements indomptables" pour "L'acte inconnu" de Valère Novarina, au Théâtre Garonne
- "L'exposition trace une cartographie poétique des villes d'aujourd'hui" pour l'exposition "Eté indien" au Centre d'Art contemporain de Colomiers.

La quête était lancée.

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30/09/2009

La Voix des Autres, revue d’Art et de Poésie

La Voix des Autres, revue d’Art et de Poésie fondée en 2003,  
reparaîtra une  fois par ans, dans un premier temps. Le prochain  
numéro sortira en mars 2010. dans sa nouvelle version. Son comité de  
rédaction (non définitif) est d’ores et déjà composé d’une  
constellation de poètes issus de différentes régions de France et des  
pays francophones. Dans chaque numéro des auteurs étrangers seront  
conviés pour présenter un panorama de la poésie dans leurs pays. La  
revue en ligne DANGER POESIE servira de relais et de creuset de  
création à la revue imprimée (format A4). Des échanges et  
correspondances avec d’autres revues sont déjà en cours. La poésie  
n’appartient à personne et nous ne nous laisserons jamais incarcérer  
dans un esprit de chapelle ; c’est pour cette raison que les membres  
des comités de rédaction et de lecture proviennent d’horizons très  
variés

N’étant pas dépendant de subventions d’organismes d’état ou privés, le  
comité exécutif (membres fondateurs de l’association) de la revue  
lance une souscription auprès des lecteurs de DANGER POESIE et plus  
généralement de tous ceux pour qui la poésie est par excellence l’art  
rigoureux et  inspiré de vivre en liberté .


Bon de souscription à La Voix des Autres



Il vous suffit de remplir le bulletin ci-dessous et d’adresser un  
chèque libellé à l’ordre de DANGER POESIE, « La Casetta »53 rue Yves  
Klein, 06480 La Colle s/Loup.


Nom
:                                                                           Prénom
 :
Adresse :


CP :
Ville :
Pays

Tél. :

Adresse email :



Cochez la ou les cases de votre choix :

ÍAbonnement simple à La Voix des Autres : 12€

ÍAbonnement de soutien à risques, pour 3 numéros :     36€



ÍAbonnement à l’association DANGER POESIE, qui éditera La Voix des  Autres  :  20 €

et pour les chômeurs et personnes en  
difficulté :        5 €



Toute contribution inespérée sous forme de don apporterait bien  
évidemment un surcroît d’énergie créatrice pour aborder cette odyssée  
un peu folle.

ÍMembre bienfaiteur, à partir de  :   100 €





Adresses emails :

-               lavoixdesautres@wanadoo.fr

-              danger-poesie@orange.fr

-

Site : http://poesiedanger.blogspot.com/


voixdesautres@wanadoo.fr

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15/09/2009

Terre et écriture

 

les 14 et 15 novembre

 

coanimé par

 

 

Beb Kabahn

 

 

 poète, "artsite tout terrain"

ateliers d'écriture et expression créatrice

& 

Fred Mirande

 artiste sculptrice; céramiste

animatrice d'ateliers d'expression créatrice

 

 Voir : plaquette_2_pages-[1].doc

" Dans le Zôme" la création est poésie, land art, randos créatives, danse singulière, peuples premiers et chamanisme, impros vocales, prose, sculpture, matières!, peinture, chant...

L'Atelier Sans Porte invite à l'expression créatrice à l'écrire et la vivre...

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25/05/2009

Appel à souscription pour "Vous occuperez l’été" – Christian Saint-Paul – Poésie

Christian Saint-Paul, né le 16 décembre 1948 au Mas d’Azil (09), a été l'éditeur durant les années 1980 et 1990 de la revue Poésie Toute et des Carnets des Libellules où il publia de nombreux poètes. Homme de radio, il anime depuis 1983 l’émission hebdomadaire « Les poètes » sur la poésie contemporaine sur Radio Occitania (98,3 MHz) à Toulouse, tous les jeudis soirs, émission podcastable sur le site www.lespoetes.fr. Remarqué par Jean Rousselot, il a publié à ce jour une vingtaine de recueils. Très attaché à son identité languedocienne méditerranéenne, il fait partie du comité de rédaction de la revue Encres Vives et de la revue Levant. Parmi ses derniers titres citons : Pour ainsi dire, préface de Jean Rousselot, Encres Vives ; Akelarre, la lande du bouc, Encres Vives coll. Lieu (Pays Basque) ; L'essaimeuse, Encres Vives ; Ton visage apparaît sous la pluie, Encres Vives, postface de Alem Surre Garcia ; L'unique saison, Poésie Toute, préface de Gaston Puel ; Des bris de jours, Encres Vives, postface de Michel Cosem ; L'enrôleuse, Encres Vives, postface de Georges Cathalo ; Entre ta voix et ma voix, poème radiophonique, Multiples 2008 ; Les plus heureuses des pierres, Encres Vives 2008. Le livre à paraître comprend deux parties, Tolosa melhorament, long poème bilingue franco-occitan (traduction Olivièr Lamarque et Jean-Pierre Tardif, dessins originaux du peintre catalan Joan Jordà), et Vous occuperez l’été, qui donne son titre au recueil, rassemblant une soixantaine de poèmes. Félix-Marcel Castan, le chantre aujourd’hui disparu de la culture occitane et de la décentralisation culturelle, avait reconnu en Saint-Paul un auteur dans la tradition du XVIIe siècle, ne pouvant écrire qu’à partir de sa ville, Toulouse, comme Pessoa à Lisbonne. F.-M. Castan a rédigé la préface du recueil, où le regard fraternel mais aussi sans complaisance sur une ville et sur les pérégrinations de la vie, et le regard croisé avec les autres villes, visent l’universel.

 

Nous vous proposons d’acquérir ce recueil en souscription (pré-vente), à un tarif préférentiel,

12 au lieu de 15 , jusqu’à sa date de parution, le 30 juin 2009.

 

Nous comptons sur votre désir de lire, sur votre avis, et sur le bouche à oreille, seules vraies et justes bases de la notoriété d’un écrivain et de la qualité littéraire d’une maison d’édition.

Rendez-vous sur www.cardere.fr

 

Bulletin de souscription

à envoyer avant le 30 juin 2009

à : Cardère éditeur

615 chemin de Ribas — F-30290 Laudun

 

(souscription possible également en ligne : www.cardere.fr)

prix unitaire () nombre d’ex. total ()

Vous occuperez l’été 12

participation aux frais de port : + 1,5

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(il ne sera encaissé qu’après l’envoi de votre commande)

 

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03/05/2009

Présentation du sixième numéro de la revue Point Barre

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Le numéro 6 de la revue Point barre, sorti le 29 avril 2009, est dédié au quotidien et aux revers ordinaires de l’existence, et a pour titre « Vie de m… ». Il réunit 31 poèmes inédits en français, anglais et créole, agrémentés de trois illustrations originales de Gabrielle Wiehe. La préface est signée Valérie Magdelaine, maître de conférences en littératures de l’océan Indien à l’Université de la Réunion..

 

 

Figurent au sommaire les auteurs suivants :

 

Alain Gordon Gentil (île Maurice)

Alex Jacquin-Ng (île Maurice)

Arnaud Delcorte (Belgique)

Catherine Andrieu (France)

Catherine Boudet (La Réunion)

Cathy Garcia (France)

Daniel Aranjo (France)

Daniella Bastien (île Maurice)

Dominique Casimir (La Réunion)

Eric Brogniet (Belgique)

Gabriel Okoundji (RDC)

Gillian Geneviève (île Maurice)

Han Dong (Chine)

Hery Mahavanona (Madagascar)

Jean Claud Andou (île Maurice)

Jean Joseph Sony (Haïti)

Jean-Marc Thévenin (France)

Josaphat-Robert Large (Haïti)

Kenzy Dib (Algérie)

Pierre le Pillouër (France)

Michel Ducasse (île Maurice)

Muriel Carrupt (France)

Richard Beaugendre (île Maurice)

Sénamé Koffi (Togo)

Sylvestre Le Bon (île Maurice)

Tahir Pirbhay (île Maurice)

Toussaint Murhula (RDC)

Umar Timol (île Maurice)

Valérie Fontalirant (France)

Yusuf Kadel (île Maurice)

Zafirr Golamaully (île Maurice)

 

 

Direction : Ming Chen

Coordination : Yusuf Kadel

Comité de lecture : Michel Ducasse, Alex Jacquin-Ng, et Catherine Boudet

Révision et corrections : Michel Ducasse

Conception graphique : Azna Kadel

 

 

EXTRAIT DE LA CEREMONIE DE LANCEMENT (l’express.mu) :

http://www.youtube.com/watch?v=amsZ3ED4wdg&eurl=http%...

(video Sunita Beezadhur)

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10/04/2009

Sophie Chalmandrier, artiste peintre

Faites une pause et découvrez  :

sophie chalmandrier45_principale.jpg

http://sophiechalmandrier.over-blog.fr/

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05/04/2009

Des paroles de la plus belle eau pour la soif poétique

chris+2.jpgPar Claudia Sosa

(version française et originale)

Verbe pur et nom nu, c’est Cristina Castello, la femme des mots cristallins, la journaliste poète qui, en mai et à Paris, présentera son premier livre de poèmes illustrés par le grand Antonio Seguí :
« Sed »/ « Soif ».


(Cristina Castello, l’auteure de «Soif» - ©Photo Denis Garnier -Paris)


Accompagnée de ses muses aux ailes blanches elle est venue dans « L’Île » pour nous faire cadeau d’une entrevue parsemée de vols, d’anges et d’oiseaux.

Qu’est-ce que c’est la soif ?
C’est le principe de la vie et un mandat adressé à l’être intérieur. C’est l’ennui et la sérénité, le désespoir et l’espoir, le désert et la source. Sans soif il n’y a ni désir, ni plaisir ni vérité ; il n’y a pas d’abîmes qui songent à des sommets, il n’y a pas l’entêtement de la mer, non plus. Sans soif il n’y a ni la beauté ni les yeux qui la recréent. Sans soif la science … cette équation poétique et vitale qui sauve des vies et multiplie les fleurs, qui allume des aubes et engendre l’amour, n’existerait pas non plus ; Miguel de Cervantes nous avertissait déjà que la poésie servait toutes les sciences, mais celles-ci sont obligées de s’en autoriser. Sans soif il n’y a pas de poésie, car la poésie elle-même est soif ; et soif et poésie, signifient s’éveiller à la lumière.
Lire la suite de l'article sur :

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23/03/2009

De l'art d'accommoder un prosateur cocu à la sauce poétique et Règlement de compte à O.K poetry, deux pièces courtes de Eric Dejaeger

Il y a deux ans, Éric Dejaeger avec cinq autres écrivains belges, était invité pour trois jours à la Gare au Théâtre de Vitry-sur-Seine pour un "bocal agité". Il s'agissait, le vendredi, en quelques heures, d'écrire une courte pièce d'environ dix minutes qui devait être jouée le dimanche soir et d'en écrire une seconde durant les deux autres jours tout en assistant aux répétitions et en remaniant la première à la demande du metteur en scène et des acteurs. Ces deux courtes pièces (et un texte inédit qui raconte ces trois jours) viennent de paraître aux Éditions de la Gare. Vous pouvez vous les procurer via ce site : http://www.leseditionsdelagare.com/ 

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10/03/2009

Regards d'enfants des années soixante

Textes et photos de Gérard Bloncourt

http://bloncourt.over-blog.net/pages/REGARDS_DENFANTS_DES...

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07/03/2009

Cristina Castello : « Vivre dangereusement. Dans la violence de la paix »

À la mémoire d'Anna Politkovskaïa,

assassinée à Moscou le 07/10/06,

et de tous les journalistes disparus

avec une branche de semences dans la bouche :

La passion par la vérité.

 

* * *

 

« Les aléas du métier »

 

Par Cristina Castello

 

- Cristina, oublie l'entrevue avec « Carlitos ».

- Pourquoi ? Je suis cette affaire depuis deux mois, et pour la faire j'ai cherché énormément d'informations, et... toi, tu le sais...!

- Evidemment,  je le sais.

- Alors ?

- Il ne veut pas te recevoir, mais il accepte d'être interviewé par Renée (Sallas), ne t'en fais pas

- Bon, mais... que s’est-il passé ?

- Il dit qu'il nous accorde une entrevue exclusive, à condition que tu ne la fasses pas toi. Mais… Allons, Chris... tu devrais en être fière ! Tu es un point de repère dans le journalisme et lui, il te ferme la porte. 

- Mais qu'est-ce que tu dis ? Je ne comprends pas.

- Que monsieur le Président de la Nation Argentine craint et refuse absolument que tu l'interviewes ! Il ne sait pas répondre à tes questions.

 

 

Ce fut mon dialogue téléphonique avec Jorge de Luján Gutiérrez, directeur de la revue « Gente » (« Gens »), où je travaillais. La date : la seconde moitié de juillet 1989.

« Carlitos »… n'était —n'est — autre que CARLOS MENEM, celui qui était président de l'Argentine depuis le 8 juillet de cette année-là.

Celui qui m’a informée de la décision présidentielle était alors le chef de la SIDE (Secrétariat d'Informations de l'État), Juan Bautista « Tata » Yofre.

 

* * *

 

« … Montrer la foule et chaque homme en détail / Avec ce qui l'anime et qui le désespère / Et sous ses saisons d'homme tout ce qu'il éclaire / Son espoir et son sang son histoire et sa peine » (extrait de « Poème pour tous », Paul Éluard). La poésie illumine toujours. Par ce fragment poétique je commençais mes cours de journalisme ; et la première lecture que je livrais aux élèves, avec l'excuse qu’ils en feraient un travail certain, était « Lettres à un jeune poète », de Rainer-Maria Rilke. Je voulais-je veux- allumer des feux inextinguibles dans chaque être dont le chemin converge vers le mien.

 
Il est dit dans la profession que je suis implacable. C’est certain. Je n'ai jamais travaillé pour la renommée, ni pour être une « star », ni pour une quantité d'argent jamais gagnée, sauf si l’on vend son âme. Je ne me conforme pas à « cette chose » que l’on nomme « la réalité », et rejette ce qui existe par la certitude du peu que j'ai vu, mais dont je pressens l'existence.

J'ai faim et soif de Vérité.

Faire du journalisme c’est répandre des semences. Et l'ensemencement requiert férocité et tendresse pour défendre la vie comme expérience créatrice ; la beauté est la tâche de l'homme et elle exige de dévoiler : d’enlever les masques. Tous.

 

 

J'ai commencé à étudier le journalisme parce que je voulais écrire. Je me suis trompée.

J’avais terminé l'école secondaire à quinze ans et trois mois, j’avais lu beaucoup de livres et écrit beaucoup de poèmes. Je savais trop et ne savais rien : mon « érudition » n'était que théorie. J’avais le savoir de mes lectures et de mon intensité pour vivre à cœur ouvert et à ciel ouvert. Passionnément. Mais j’ignorais mon être, ma soif et mon destin de poète. Je méconnaissais ma racine et je n’ai pas su écouter la voix de mon essence ; celle qui a vécu en moi depuis que j’ai fait mon nid dans le ventre de l'amour, de la poésie et de l'abnégation. Dans celui de Rosita « Chiquita Batmalle », ma maman. Toutefois, j’avais une conscience claire de l'autre force qui nourrit et absorbe ma vie : me donner à « mes » autres.

 

Durant ma première année d’études, j'ai commencé à travailler dans un hebdomadaire, et j’ai terminé le cursus avec la mention la plus honorable et reçu le diplôme d'honneur.

Est survenu alors le premier abîme. Celui que nous devons affronter à la fin d’une étape et au début d’une autre, aussi se demande-t-on: « Et maintenant, quoi ? ».

L'abîme a duré un moment. Parce que ce destin est signe de me donner « à mes » autres, il s’est ajouté à ma plume de poète, celle que je reniais, et je me suis livrée à la profession avec la ferveur et la mystique des semeurs.

Je me suis lancée à harceler les choses impossibles. À essayer de contribuer à « changer la vie » (Rimbaud). Et je persiste. J'ai écrit des kilomètres de mots dans les publications à grand tirage et les plus connues d’Argentine, où je suis née : j'écrivais les articles à la une ; ma voix, mon mot et mon image — mon message — se sont multipliés par la radio et la télévision ; j'ai déclenché une pluie de semences dans l'âme et dans la connaissance de mes disciples de « L'entrevue journalistique ». « Et les arbres et la nuit ne bougent que depuis les nids » (Giuseppe Ungaretti). Enseigner c’est faire des nids. J'ai aimé mes élèves. Je les ai aimés, je les aime. Et j'ai reçu beaucoup d'eux dans notre histoire faite de rigueur journalistique et de complicités, de rires, de mises en question « métaphysiques », douleurs et ravissements partagés : la vie.

 

J'ai été censurée, muselée, menacée de mort et poursuivie. Pour être née en Argentine, pendant la période 1976/83 j'ai souffert ce qu'est l’horreur pour tant d'êtres exterminés ; l'effroi devant 30.000 « disparus » (massacrés), par les militaires du génocide, déclarés ensuite par la Justice coupables de « crímenes de lesa humanidad » («crimes contre l’humanité »).

Sans militantisme dans aucun parti politique et étrangère à tout « isme », sans cet abri (et esclavage) que peut donner le fait d’« appartenir », j’étais certainement en intempérie. Pendant ce temps, je marchais par la vie et par les prisons — quand je pouvais entrer — en visite aux pauvres êtres clôturés, en brandissant une éthique des idées qui évoluerait en éthique de la conduite. J'étais presque une adolescente, mais je vivais seule — j'aime la liberté — et j’ai passé des nuits, tendue à l'étage de mon appartement, en voyant sous la porte deux pieds qui se déplaçaient avec légèreté et permanence : ils étaient des oppresseurs et m'intimidaient ; je suis passée par les interrogatoires policiers jusque dans ma maison ; j'ai subi les « réquisitions » - terme du jargon policier-militaire, dans ce cas relatif à l'inspection humiliante du corps, pour découvrir s'il était dissimulé quelque chose lors de mes visites dans les prisons, par amour pour la vie, pour faire don de moi, à mon prochain.

Je suis passée, je suis passée… je suis passée par tant de choses.

Je ne pouvais intégrer le personnel d'aucun média comme journaliste, parce que j'étais « interdite » par les « services de l'Intelligence ». Je pouvais seulement être pigiste, ce qui revenait à perdre le sommeil face au clavier et ne gagner presque rien comme salaire.

 

Dans ces jours de fin 2006, les menaces continuent… mais plus isolément. En réalité, il n'y a jamais eu de trêve. Ils ont mauvais goût, les ennemis de la vie. En 1987, le jour où, depuis la clinique où j’avais été hospitalisée, en raison d'un sérieux accident de circulation, ils m’ont emmenée provisoirement à la maison, pour poursuivre une convalescence de deux années, ces « gens » se sont fait entendre. Les infirmiers venaient de me « déposer » dans mon lit... finalement le mien !, jusqu'à l'hospitalisation suivante, et à l'autre et l'autre, et les autres opérations... « Tu as un ticket pour la mort, journaliste », ils m'ont menacée. La presse argentine pensait que mon accident avait été un attentat.

 

 

Par quelque Grâce, j'ai surmonté complètement ce qui a trait à cet accident-là. Mon corps n'enregistre aucun signal, et mon être intérieur n'abrite pas de ressentiments ; il y aura une certaine trace ou une peur occulte, oui, mais aussi le remerciement, être vivante et entière... Pourquoi, ceci n'arriverait-il qu'aux autres, sans pour autant se produire pour moi ? Ce qui est dialectique de la vie et de la mort est en nous, mais je suis très sensible à la caresse divine. La poésie et ma substance de résistance spirituelle m'ont sauvée. « Alors, je n'ai pas arrêté. Alors, j'ai marché encore, avec la douleur du froid. J'ai marché et j’ai vu que là, il volait, que là, il revenait –une autre fois — le printemps » (Pablo Neruda). Et mon engagement dans la profession devint en constante évolution. Je n'ai jamais fait de faux pas. Je n’ai jamais commis une seule incohérence, jamais je ne me suis « vendue » bien que les « offres » pour essayer de me corrompre n'aient pas été  peu nombreuses. Toutefois, ça n'est pas un mérite, mais un engagement.

Jusqu'à aujourd'hui, j’en paye le prix. Le prix, oui. Et ça fait mal, oui. Et ça engendre des problèmes, oui. Mais je suis ignorante : je ne sais pas abdiquer. Et dans ma trajectoire il y a des angoisses, mais - aussi des joies, triomphes, satisfactions et, surtout, la sensation du devoir accompli : du mot prononcé à temps.

 

De l'université la trace indélébile de mon maître m'est restée, Pablo Ponzano — un poète, un journaliste, un écrivain — celui par qui j'ai aussi appris l'importance de laisser un sillon, de passer le flambeau. « Travaillons-nous comme » ou « sommes-nous journalistes ? », nous nous le demandions. Nous « sommes» des personnes et «travaillons» -quand nous avons un travail - en tant que journalistes. Mais travailler comme un journaliste c’est Être Humain. C’est - ou, ce devrait être - respecter le côté sacré de la vie. C'est faire des études et des investigations ; c’est une responsabilité et un dévouement. C’est — ou ce devrait être — un amour en acte, pour tenter par la communication de montrer que l'existence est plénitude et non vide. Le journalisme est — ou devrait être — un courage. Et quand je dis « courage », je ne parle pas d'une absence de peur, mais de dignité face au danger.

 

 

L'abîme. Cet abîme-là. Et dans cet instant, l'autre pousse à mes pieds. : « Et maintenant, quoi ? ». Et maintenant comme j’écris que le bon journalisme n'existe pas dans le monde, sauf exceptions Comment franchir et l'outrepasser ce précipice ? Avec la vérité : car pour pouvoir tromper la réalité, il faut la connaître.

De quel journalisme parlons-nous ? En novembre 2006 le Congrès des États-Unis a voté pour légaliser la torture et d'autres atrocités similaires, tandis que la discussion dans les médias de masse tournait autour de certaines allusions sexuelles d'un législateur républicain à quelques jeunes hommes employés au Parlement. Et certes, c'est important… si le but n'est pas de distraire l'attention sur une barbarie semblable et d'ignorer les massacres au Liban, en Palestine, en Iran... et voilà que suit le nombre incalculable des victimes. Qui, quel média de communication parle des millions de dollars que le marché de la drogue apporte à son économie, entre autres « petitesses » ? Cela n'arrive pas seulement aux Etats Unis, mais dans le monde entier, sauf dans quelques médias « alternatifs », sur Internet, dans des exceptions honorables et dans certains médias de masse.

 

Comment peut-il se faire que chaque année 15 millions d'enfants meurent de faim, malgré le fait que l’on produit 10 % d'aliments de plus qu’il n’en fallait à toute l'humanité pour vivre ? Et surtout : Comment peut-on admettre que, combattre la violence de la faim, n'est pas prioritaire pour la presse ?

Pourquoi la culture est-elle la Cendrillon des médias ? Je pense à Kafka et à sa certitude de ce qu'elle devrait nous réveiller comme un coup de marteau sur le crâne. La lucidité peut nous perturber ou nous donner une paix ; nous poser des questions ou nous répondre.

Ce qui est certain est qu'elle ne nous laisse pas égaux, parce que la véritable révolution est la révolution de la culture et de la vérité. Mais si le plus élémentaire manuel de journalisme indique comme objectifs : informer, éduquer et éclaircir, alors j'ajouterais qu’il est indispensable que nous nous demandions si c’est cela informer. Et instruire.

Non. Les médias sont des corporations, ils manipulent l'opinion. La pensée unique a centralisé la liberté de la presse dans les entreprises et les gouvernements, qui — paradoxalement — proclament l'indépendance. En contrepartie, le peu de journalistes qui défendent la vérité —ceux à qui les médias le permettent — peuvent être réduits au silence. Exilés de la profession. Ou pire encore. Selon « Reporters Sans Frontières », jusqu'en novembre 2006 - la date de ce texte - 65 journalistes ont été assassinés et 131 emprisonnés ; et déjà en septembre la Fédération Internationale des Journalistes et d'autres organisations ont promu une nouvelle initiative globale pour encourager les efforts internationaux, afin que le journalisme soit un travail plus sûr dans le monde entier.

Je me demande s'il est contradictoire d’affirmer que le bon journalisme et les bons médias ne sont pas légions, ainsi que les cas que je viens de citer. Non, puisque ce sont les exceptions.

 

Sortir de l'abîme de : « et maintenant, quoi ? », j'ai écrit dans des lignes antérieures et c’est déjà fait, une partie de la vérité est dite. Mais j'essaierai de l'enrichir, puisque non tout est terrible ; il y a des moments lumineux et, toujours dans les plus obscurs, l'aube apparaît obstinée.

J'ai travaillé dans des spécialités distinctes à l'intérieur de ce métier, mais la culture, la critique d'art et la politique sont celles où j'ai véritablement mis l'accent, majoritairement en Argentine, mais aussi en l'Europe. J'ai été une simple rédactrice, un chroniqueur, une éditorialiste et rédactrice en chef, en graphique ; une productrice, une scénariste et une conductrice, à la radio à la télévision ; également enseignante à l’Université.

En 1982 est apparu à Buenos Aires le glorieux quotidien « Tiempo Argentino »

(« Temps Argentin »), une création de celui qui a été son directeur dans la première étape, notre bien-aimé Horacio Burzaco. Mon chef de rédaction à cette époque,  dans la section « La Culture », a été le très talentueux écrivain et membre de l'Académie Nationale de Journalisme, Ernesto Schoo. Il a décelé en moi un talent d’interviewer ; et depuis lors il m'est resté cette étiquette et la quasi-exclusivité de cette spécialité, qui est un genre de la littérature, quand on l'exerce comme il se doit. Ainsi ai-je réalisé plus de trois mille entrevues.

 

Jusqu'à 1986, date de la fermeture de ce quotidien-là, j'ai vécu l'étape la plus heureuse- pleine et enrichissante. Mes compagnons étaient personnes cultivées, joyeuses, et aussi noctambules à l'image de Buenos Aires ; nous travaillions dans ce que nous aimions et nous recevions un bon salaire. Nous étions en harmonie : nous cherchions l'excellence et nous savions nous amuser. Un délice.

 

Mes interviews avec les hautes personnalités de la culture occupaient les deux pages centrales ou, faisaient la une du journal .J’interviewais également des personnes illustres, des artistes, des hommes de science, des écrivains, des philosophes… Je me suis spirituellement enrichie dans ces dialogues qui pouvaient durer de deux à huit heures, mais surtout, j’ai pu donner aux lecteurs un autre regard, d'autres contenus, une autre vision du monde au-delà du contingent et de l’immédiat : le sens de la transcendance. L’aboutissement consiste à tenir compte avant tout du public non de son image personnelle : le public, et non l'éclat personnel.

 

Dans cette perspective, posons-nous la question de savoir qu’est-ce qu’une interview ?

Puisque, je me répète : c’est répandre des graines. Si l’interlocuteur possède des richesses, elles sont renforcées par les bonnes questions, d'où l'importance de tout savoir de lui au préalable. Mais « tout » veut dire « tout », ce qui est un travail obligatoire : par respect pour chaque trajectoire, pour éviter les lieux communs… ainsi, pour enrichir le lecteur, le téléspectateur ou l’auditeur, celui qui veut entendre le monde et se connaître, celui qui a besoin d'une compagnie, de références et d’identités.

 

Ceux-là étaient les « dignes », avec qui j'étais arrivée munie de l'expérience de mon travail antérieur dans tous les médias de la ville de Córdoba (Cordoue), particulièrement ceux des journaux « Córdoba » (« Cordoue »), et « La voz del Interior » (« La voix de l'Intérieur »).

Les « dignes », mais aussi il y avait les « autres », les « indignes »… Et voilà cet apparent manichéisme, auquel j'ai recours pour simplifier le récit. Les « autres » : « la race de ceux qui détestent la vie, la race de celles qui ne disent jamais la vérité, la race qui fonde  les os du peuple, avec le mensonge et la tromperie » (William Yeats).

 

 

Lors de mon emploi à « Temps Argentin» et après, surtout dans les revues « Gente » (« des Gens »), « Somos » (« Nous Sommes »), « La Semana » (« La Semaine ») (où j'étais pour celle-ci pigiste), « Para Ti » (« Pour toi »), « El Gráfico » (« Le Graphique »), j’ai dû me faire violence avec certains politiques qui se montraient exécrables, bien qu'il y ait aussi eu certaines exceptions d’hommes politiques bienveillants. J’ai été face à face avec des arrivistes, des corrompus, des tortionnaires et des assassins. De la même manière que j’avais été ferme pour trouver le meilleur des plus avenants, je restais implacable avec les autres. Chargée d'information — je savais « tout », ce qui veut dire « tout », de chacun d'eux —je semais au gré du vent, mais sans oublier que celui qui conduit le dialogue est le journaliste. Ce qui est certain c’est qu'ainsi avec les « bienveillants » je recueillais des parfums, des couleurs et des fragments d'Absolu, dans le cas des fourbes et une fois enlevés les masques, il ne restait en lumière que « des visages impitoyables » qui bouleversent la Nature.

 

Implacable, j'ai été et suis dans mon travail comme journaliste. Pour montrer et démontrer au public la beauté, afin qu'elle l'attire, et le rapproche de la bonté ; Pour montrer ce qui est horreur et causer un rejet. Pour « … montrer la multitude et chaque homme en détail… ».

Dans la revue « Gente », où j'ai travaillé pendant de nombreuses années et presque toujours chargée des « contrefaits », le directeur — Jorge de Luján Gutiérrez— a créé une section pour mes entrevues ; elle s’appelait « A quemarropa » (« À bout portant »). Le nom agit comme adjectif.

 

Je poursuivais ma route. On disait que je faisais même parler les pierres, mes collègues plaisantaient, insistant sur le fait que je faisais le « travail malsain » de la profession. Dans « Viva » (« Vive »), la revue du journal « Clarín » (« Clairon ») — journal qui a le plus gros tirage d’Argentine — j'ai fait de grandes entrevues qui occupaient dix ou douze pages de cette édition dominicale-là, à des personnes de la culture et du spectacle. La condition était qu'elles soient très connues. Les médias publient seulement ceux qui sont « célèbres », mais ne devraient-ils pas…faire connaître les personnes pour leurs valeurs humaines, citoyennes, fraternelles, professionnelles ou artistiques ? Ils publient ceux qui sont « célèbres ».

 

Je dis toujours que tous nous avons dans la vie un, deux ou davantage de moments de rupture. Faits heureux ou malheureux, qui marquent une fracture, à partir de laquelle il y a un avant et un après. Si je pense à ma vie professionnelle, il y en a eu plusieurs. Mais la plus belle a été un piège que la vie a tendu vers l’horreur. Curieusement, je la « dois » aux militaires du génocide de l'Argentine. Non seulement, ils ont interdit que je fasse partie de tout personnel des médias, et ils m'ont « punie » comme pigiste, mais aussi sur ce que j’avais écrit de « politique » ou sur la « société ». Dans le journal ils m’ont « condamnée » à écrire sur l'art. Alors, tandis qu'on fermait beaucoup de portes cet État de terreur, là, il a été ouvert de plus une porte pour mon âme. L'art, axe dans ma vie. Écrire sur les arts plastiques, faisant corps avec la poésie dessinée ou des couleurs, ce qui a enrichi mon imagination et m'a confirmée, davantage, comme poète. Volait le vol, au milieu de/ et malgré la mort.

 

Habituée à « vivre dangereusement » dans la violence – c’est –à-dire aimer et lutter pour la paix dans un monde devenu fou - je me suis construis un havre de paix avec mon programme de télévision, « Sans Masque ». Une émission de culture, traversée par la vie, où j'unissais poésie, peinture et musique à ma tâche de journaliste. J’y étais l’unique responsable et cela me permettait de faire ce que je voulais, j'y ai interviewé des personnalités importantes pour puiser en elles « la substantifique  moelle » comme dit Rabelais (la quintessence) afin de nourrir culturellement et spirituellement le public. Mêmes circonstances à la radio avec mon émission « Convenons que … avec Cristina Castello » ainsi qu’avec ma participation dans d’autres émissions comme éditorialiste. La liberté est la beauté et la beauté exige la liberté.

 

De nos jours le défi est de changer le journalisme, pour qu'il serve au bien commun.

Et cette mission est celle des journalistes et des citoyens dont nous devons exiger qu’ils servent à essayer de changer la vie car nous ne pouvons pas être des brebis.

 

« J'ai essayé d'écrire le paradis. / Qu'est-ce que le paradis ? /Ne vous bougez pas/Laissez parler le vent/Celui-là c'est le paradis. /Que les êtres humains pardonnent ce que j'ai fait » (Ezra Pound). 

 

J’emprunte les mots du poète. Que ceux qui lisent ce battement de vie pardonnent ce que j'ai fait. Et que les journalistes actuels ou futurs mettent des gants. Pour écrire le paradis et faire écouter la musique du vent.

 

Cristina Castello

 

« Les volcans lancent des pierres et les révolutions des hommes » (Victor Hugo)

Par des volcans et révolutions (dans le sens de transformation : en paix).

Et par le poète et la poésie qu'ils leur nomment. (C.C.)

 

 

- Cet article fut écrit à la gentille demande de la journaliste et poète Maggy de Coster,
afin de le publier dans son livre « Le journalisme expliqué aux non-initiés ».

 

http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/article-12312569.html

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06/03/2009

LES VOLEURS DE FEU : TRACT D'ACTION POETIQUE N° 25

EN HOMMAGE A

GILBERT JONCOUR

 

ABONNEZ-VOUS... ABONNEZ-VOUS... ABONNEZ-VOUS... ABONNEZ-VOUS... 20

des poèmes, des critiques, des découvertes
la poésie vivante, libre, corrosive, imagée, fougueuse, lumineuse, engagée, picturale, pleine d'aspérités, douce, jamais amère...

proposez vos textes au Comité de lecture

Rendez-vous le 20 mars à l'ESCALE à Brest - 20H30 SOIREE POETIQUE Gilbert JONCOUR

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05/03/2009

La défonce, 20 ans après de Jean-Marc Couvé

       

                                                   pour Cathy Garcia

 

   On se défonce à fond le cul -

ça dit bien ce que ça veut dire !

On nous baise jusqu’à la garde,

par tous les trous, petits et grands,

car les escadrons de la mort

nous prennent sans prendre de gants :

Si vous n’ me croyez pas, allez

faire un tour à Rio, Lima ou Bogota,

touristes – zaventurez-vous

dans les slums ou les favelas !

 

On se casse le cul pour quoi ?

Nos vies brûlent par tous les bouts.

Chacun nourrit son désarroi

assis, couché – jamais debout !

On s’abandonne à la levrette,

au doigt d’honneur, à la branlette…

On donne, on rend – rien n’est tabou !

Le bourreau ? c’est pas moi, c’est l’autre,

ce qui fait (fallait y penser)

7 milliards d’innocents apôtres,

de La Mecque à Jérusalem

en passant par Rome ou Pékin…

 

« Responsables mais pas coupables,

c’est étrange et c’est bien le diable

si je n’ suis pas canonisé !

Car j’ai joué le jeu, j’ai misé,

je me suis fait maître / j’ai mis…

Que celui qui n’a pas commis

d’acte gratuit (pas vu : pas pris),

que celle qui n’a pas compris

comme en mourir on désespère,

que ceux-là me jettent des pierres ! »

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