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30/12/2009

Déchets nucléaires : on risque de les avoir (encore plus) chez soi

Source : Que choisir janvier 2010 p4
" C'est un arrêté qui était passé inaperçu, remercions la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) de l'avoir dénoncé et attaqué devant le Conseil d'Etat, car il pourrait entraîner une augmentation sensible de notre exposition à la radioactivité. En mai dernier, le gouvernement a publié un arrêté autorisant l'ajout de substances radioactives dans les biens de consommation et les matériaux de construction. Depuis les craintes exprimées par Que Choisir sur la question en 2000, lorsque la directive Euratom était en cours de transposition (QC n° 371), on croyait pourtant le risque d'introduction de déchets nucléaires dans les produits grand public écarté. En 2002, en effet, le code de la santé publique a réaffirmé l'interdiction d'ajouter des substances radioactives ou des déchets provenant d'une activité nucléaire dans les aliments, biens de consommation et produits de construction. Mais l'arrêté de mai 2009 autorise des dérogations pouvant conduire à une dissémination de déchets radioactifs. Consultée sur ce texte, l'autorité de sûreté nucléaire (ASN) a d'ailleurs émis un avis défavorable, rappelant que la loi du 28 juin 2006 sur la gestion des matières et déchets radioactifs "confirme l'absence de seuils de libération des radionucléides et interdit la dilution comme mécanisme d'élimination". Le gouvernement est passé outre.

 

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29/12/2009

Pour ceux qui croient encore aux père noël : La guerre du travail

"Travail" et "chômage", c'est comme "progrès" et "UMP" : Des marques déposées et censées ne pas aller l'une sans l'autre.


D'où une montée de l'angoisse populaire alors que les chiffres du chômage (et de l'emploi précaire son corollaire) explosent et que le gouvernement prit en flagrant délit de ratage de progrès en minimise la portée derrière des catégories cache-misère.

Challenges
, magazine de droite néo-conne catapultant le Fig Mag au rayon livre d'images pour gauchistes, publie dans un récent numéro un article titré "le grand soir attendra" et reproduisant un extrait de la note conjoncture de l'association de DRH Entreprise et personnel (en collaboration avec l'institut Supérieur du Travail) qui infirme celle alarmiste de 2008 :

" L'insurrection sociale promise par certains à fait pschiit." (sic)

Le rapport se félicite de la collaboration active des organisations syndicales dans la gestion de la crise en 2009. A l'instar du gouvernement, le rapport est confiant : Il n'y aura pas de grands mouvements sociaux à redouter en 2010 tant que les français seront inquiets pour leur emploi.

La pulsion de révolte du travailleur moderne est donc liée à son sentiment de sécurité. Logique libérale : Plus la victime est brimée, abusée, déprimée, moins elle se révolte.

L'espace de deux générations, le travailleur français, ce héros social qui avait tant obtenu au fil des luttes, s'est métamorphosé en salarié anonyme, isolé, stressé et suicidaire, collaborateur de bourreau par peur de perdre un petit confort générique à obsolescence accélérée, réduit à vénérer sur facebook son frère d'armes qui, lui, a eu l'audace de braquer le fourgon de son employeur.

Un bref retour en arrière s'impose pour comprendre les mécanismes qui sous-tendent ce renversement des valeurs au profit des exploiteurs.

* * *

Il y quarante ans dans une galaxie lointaine avec une croissance très, très éloignée de la nôtre.

Depuis 1936, dans le prolongement de la seconde guerre, la condition du travailleur n’a de cesse de s’améliorer. Retraite, congés payés, remboursement des soins, salaire minimum : question travail, l'avenir lui apparait si ce n’est radieux au moins sécurisé.

Le mot chômage est alors quasi inconnu : il touche une frange marginale de la société surnommée "ceux qui le veulent bien". Retenez bien cette vision des choses par la classe dominante relayée par la classe moyenne qui émerge à cette époque : elle va vous (des)servir pour la suite.

1967. C'est dans un esprit d'optimisation des ressources humaines que le secrétaire d'état aux affaires sociales chargé de l'emploi, un certain Jacques Chirac, crée l'Agence Nationale pour l'Emploi.

La France compte alors 400.000 chômeurs soit 2% de la population active.

1973. Premier choc pétrolier. Les travailleurs ne le savent pas encore mais c'est la fin des belles années.

1975. Le chômage dépasse la barre des 3% de la population active française. Il est toujours caché sous le tapis d’une reprise constamment repoussée (ça aussi notez, on va s'en resservir). Croissance molle, forte inflation : Pour pallier aux conséquences sociales d'une crise marketée comme exotique ("En France, on a pas de pétrole mais on a des idées"), l'ANPE publie enfin des offres d'emploi dans ses agences. (notez qu'il aura fallu huit ans, ce qui en dit long sur la volonté de voir les problèmes en face.)

1976. Le capitalisme entame son changement de régime. Alors que la classe moyenne de cadres et d’employés (en résumé : les enfants du baby-boom), ayant bénéficié de la dynamique des deux décennies précédentes dans des proportions jusque là inédites, s'en soucie peu, la notion de chômage s'insinue chez ceux qui ont raté le train : les plus jeunes.

1979-1980 : En Angleterre puis aux États-Unis, alors en plein marasme économique, avec les élections de Thatcher et Ronald Reagan, l'impulsion néolibérale de sortie de crise, façon Chicago Boys est initiée. Les deux leaders sont résolus à péter les cloisons de l’architecture sociale selon les schémas d'agrandissement du capital. Concrètement : Les heures de la politique de relance par l’investissement public au bénéfice du citoyen sont comptées et celles du travailleur le seront de moins en moins.

Dans ces pays les politiques publiques privilégieront les entreprises. Depuis les étages supérieurs de la société en direction des maillons intermédiaires et faibles, l'idée se propage qu'en favorisant les riches, on enrichit ceux d'en dessous (là aussi notez cette vérité et commencez à vous enduire de vaseline).

En Angleterre, la dame de fer mate violement les syndicats, favorise la dérégulation salariale et endort la classe ouvrière en lui permettant d’accéder à la propriété (à crédit) de ses anciens logements sociaux. Règle d'or de l'arnaque : Faire croire aux pauvres qu'ils seront riches un jour, ça marche toujours.[1]

Retour en France.

1980 : Déjà six ans de droite et le chômage français a doublé pour dépasser le million et atteindre les 5 % de la population active.


Explosion de l’intérim, du chômage longue durée, des laissés pour compte : C'est le début du grand décalage entre le politique et une catégorie de travailleurs inadaptés qui ont perdu leur emploi, c'est ballot. Le haut et le bas de l'échelle se retrouvent dans une gêne commune par rapport à ce curieux contrat social qui s'éternise : Le chômage est considéré par la classe supérieure comme une indigence, il est vécu par ceux qui l'expérimentent comme une maladie honteuse.

La génération favorisée malgré elle des enfants du baby-boom appelons-là génération Johnny, s'est constituée un matelas de sécurité via un accès rapide à prix raisonnable à la propriété. Elle voit mécaniquement sa situation renforcée. Pour les plus jeunes, faire une carrière comme papa, avec entreprise unique et un salaire en hausse constante, devient une gageure.

1981. Avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, ce nouvel ordre mondial favorisant le capital est inversé avec détermination. Le travailleur retrouve des couleurs : Cinquième semaine de congés payés, revalorisation du smic et augmentation des prestations sociales, semaine de 39 heures et retraite à 60 ans.

Les déficits publics se creusent, le dollar monte : ce coup-ci La France est victime de la reprise des autres et de la concurrence d’une économie se mondialisant. Le chômage dépasse les 7% en 1982. La guigne.

Deux ans de ce régime viennent à bout des illusions. C’est le tournant de la rigueur. La gauche va montrer qu'elle sait faire aussi bien que ses copains de classe de l'ENA, c'est à dire une politique de droite.

A partir de 1983, misant sur une europe forte dont l'unification se précise, la France revient dans la dream-team idéologique des pays dominants. Le démantèlement de pans complets de l’industrie s'accompagne d'une violente augmentation du chômage (800.000 nouveaux chômeurs en 1984). C’est le boom de la sous-traitance. L’ouvrier est une espèce condamnée. Ça sent le pâté pour les autres salariés dont les salaires n’augmentent plus aussi vite que dix ans plus tôt, quand ils ne sont pas gelés.

Commence un processus d’à peine dix ans au terme duquel l’état aura rendu les clefs de sa gouvernance aux groupes, aux multinationales, bref au marché.

A partir des années 80, le travail qui tombait bien juteux de l’arbre de la croissance devient une obsession populaire. Le chômage entre en compte dans la gestion du travailleur. Il devient un moyen de pression, une menace distillée chez les plus fragiles (ouvriers peu qualifiés, vieux et jeunes salariés) permettant aux entreprises d'infléchir les conditions d'exploitation à leur avantage.

Pour ceux entrants alors dans la vie active, se généralisent de nouveaux rites d'humiliation et de formatage qu'ils ne remettront pas en question : Passage obligé du CV, apparition de l’ahurissante lettre de motivation et multiples entretiens débouchant 99 fois sur 100 sur du on vous rappellera.


Parallèlement à la terreur du chômage, se développe cette curieuse idée que le travail ça se mérite alors que, théoriquement, le travail ça se paye.

Les candidats à un poste patientent par paquets de 1000 devant la porte du patron. Vont-ils travailler ? Trouver une signification ? Pouvoir payer le loyer ? Sont-ils des hommes ? Autant de métaphysiques interrogations qu'ils estiment réglées par un emploi salarié. La nature du salariat évolue également ces années là, s'orientant massivement vers les services et les emplois dépersonnalisés sans signification claire. On ne désire pas tant un travail que trouver un job, n'importe lequel (cette résignation des ambitions a son importance).

Une partie des salariés de la génération Johnny, entrée sur le marché de l'activité entre 1960 et 75, passe entre les gouttes de la conjoncture et c'est à peine si elle perçoit les bouleversements en cours. Elle n'en subira, éventuellement, les premières conséquences que 10 ans à 20 ans plus tard. Pour le moment, elle se laisse même séduire par ces icônes de la gagne[2] qui envahissent alors le petit écran.

Dans l'ombre, sur les cendres des faillites et des restructurations d'entreprises, des empires financiers se constituent en quelques années, là où il y a encore peu cela aurait pris trois générations. Personne ne bronche, pas les médias, encore moins les politiques.

1985. Le chômage atteint les 9%. Coluche crée les Restos du Cœurs. L’opération coup de pouce est prévue pour durer un hiver. Ce sera la première initiative d'une longue série de divertissements caritatifs permettant à l’état de se dégager de ce qui devrait 1 / être sa mission 2 / le couvrir de honte, 3 / révolter le peuple. Là non plus. Rien ne sera remis en cause. La chanson enregistrée pour l'occasion sera numéro un au Top 15 pendant des semaines.

Sur fond de crise sociale continue, le patronat introduit dans le débat le principe de flexibilité comme solution imparable pour remédier au chômage. Les syndicats et la parti communiste ont encore de beaux restes, ce progrès ne passe pas sur le terrain. Malgré la débandade post-30 glorieuses, La France reste attachée à ses acquis sociaux.

En revanche, le principe fait triquer l’électorat favorisé.

Mars 1986 : La droite gagne les élections législatives. Cohabitation, l'initiateur de l'ANPE devient premier ministre. Assouplissement des horaires, fin des autorisations administratives de licenciement, démembrement du statut salarial : Priorité à la compétitivité des entreprises au détriment du travailleur. L’état finance des emplois lance-pierre à durée limitée, à temps partiel, à droits réduits (TUC, CES et autres carambouilles). Ces aides sociales empêchent dans un premier temps le salarié de plonger dans la misère mais renforcent de l'intérieur le dumping social.

Durant la cohabitation, malgré les mesures prises par la droite, le chômage reste à 9%.

1988, Retour aux pleins pouvoirs de François Mitterrand. L’air du temps est à la célébration de la république, des grandes causes, de l'Europe en marche et de la chute d'un communisme définitivement ringardisé par KO technique. Le capitalisme devient l’unique idéologie. Reste à savoir ce que l'on met dedans. En quinze ans, le capitalisme a changé de nature : il est pour une large partie devenu actionnarial. Il ne s'agit plus tant de produire que de dégager toujours plus de marge.

L’actionnaire qui se risquait à contribuer à l'édification de l'entreprise, et en deuxième temps touchait des dividendes, exige désormais une garantie de revenus que l’entreprise ne pourra lui verser qu’en augmentant la productivité, c'est à dire en pressant le salarié tant qu'il est rentable et s'en débarrassant lorsque qu'il le considère comme du poids mort. La machine infernale fonctionne au paradoxe : Les salariés boursicoteurs, via fonds de pension, fonds mutualisés et assurances vie, sont virtuellement les acteurs de l'atomisation progressive de leurs conditions sociales et les fossoyeurs de celles de leurs enfants.

Jusqu’au plus bas de l’échelle, le chacun pour soi se renforce ces années là. L'idéologie patronale est partagée par de plus en plus de salariés : Ils sont une entrave à la bonne conduite du progrès, ils ne font jamais assez bien et, surtout, ils coûtent trop chers. D'autant, qu'à l'autre bout du monde, une main d'œuvre meilleur marché prend la relève. (celle là vous n'avez pas fini d'en entendre parler).

Menaces du chômage de masse et de la délocalisation brandies par le patronat : Économiquement, le salarié a perdu la partie, idéologiquement c’est le maillon faible, psychologiquement, tiraillé entre cette réalité dont il perçoit plus ou moins l'impasse et les discours à base de rêve et de gagne servis en cœur par le patronat et des politiques qui ont respectivement besoin de soldats et d'électeurs, il poursuit une décente aux enfers frisant avec la schizophrénie.

Le service public, tradition et spécificité française, n'est pas encore absorbé par cette force dépressionnaire. La jalousie commence à poindre chez les salariés du privé se sentant lésés et en péril (ce ressentiment n'aura de cesse d'être exploité par les partisans de la réforme). Chez les plus jeunes, on veut désormais devenir fonctionnaire, rare secteur garantissant un emploi pérenne et une rémunération stable.

1992, deuxième cohabitation. Edouard Balladur accroît la flexibilité, l’annualisation du temps de travail et généralise le temps partiel. Des mesures censées aider les petites entreprises et profiter aux salariés mais bénéficiant d'abord aux grandes enseignes et que les employés en bas de l'échelle subissent. Pour eux : C’est le début des emplois du temps pourris et des abus de la part d'un patronat décontracté. La pénibilité du travail fait son retour en toute discrétion médiatique. Balladur rallonge la durée de cotisations et diminue les pensions de retraite. Il tente le CIP (permettant, dans un monde idéal de droite, de payer les jeunes en dessous du SMIC) mais les étudiants font plier le gouvernement (vous noterez qu'ils ne sont pas salariés, détail important).

La philosophie du moment des "anciens" vis à vis de leurs enfants reste mieux vaut un job de merde que pas de boulot suivi du sempiternel faut faire ses preuves auxquels ils croient dur comme fer mais que le nouveau rapport de force ne corrobore pas. Le chômage explose les 10%.

Durant les dernieres années du deuxième septennat de Mitterrand, l'écart s'accentue : une partie de la France du travail a entamé sa grande bascule vers la pauvreté ou / et l’esclavagisme tandis que l’autre vit dans un monde relativement préservé. A la grande surprise des journalistes de l’époque (aussi à la pointe qu'aujourd'hui rapport que ce sont les mêmes), Jacques Chirac axe sa campagne présidentielle sur le thème de la fracture sociale. Il est élu.

1995. Persuadé que la partie est définitivement jouée pour le capital, l'homme à la pomme fait immédiatement l’inverse de ce qu’il avait annoncé. Le plan Juppé prévoyant d'aligner le temps de cotisations des fonctionnaires et les régimes spéciaux selon les critères du privé entraîne une forte mobilisation des fonctionnaires, dernier bastion salarial possédant encore un sentiment d’identité, un fort taux de syndicalisation et une solidarité interprofessionnelle.

Bien que victorieux ce mouvement massif aura une conséquence fâcheuse : l'exacerbation du divorce entre salariés du privé et du public, et l’impression chez chacun d'entre eux qu’il ne faut plus trop espérer grand chose de l'état pour les retraites.

Les esprits se privatisent. Les salariés épousent massivement les argumentaires patronaux. Se substituant à l'augmentation normale des rémunérations, la logique de la prime fait son nid dans les entreprises. Apparaissent des méthodes de management plus musclées (impératifs de vente, objectifs, indice de rentabilité, taux de transformations). Les salariés chanceux se mettent également à penser revenus complémentaires : investissement dans la pierre, assurances vie, investissement en bourse. Le ver de la spéculation est dans le fuit du salarié.

Tandis que la génération Johnny s'enrichit encore plus grâce à la montée de l’immobilier, en silence la partie basse de la classe moyenne (victime de cette montée des prix) se précarise méchamment. Les enseignes discount (mal vues par l’opinion au début des années 90) s’installent dans les régions les plus décimées, loin de l'attention des médias (à l'époque c'est mal vu d'économiser).

En 1997, 50% des chômeurs ne touchent que 600 euros.

Les jeunes, les plus touchés, se cramponnent encore aux grilles d'analyses et aux codes d'évolution de leurs parents. Grâce à une législation ad hoc, ce désir du jeune 3615 kinenveu permet aux entreprises de rester compétitives. Le stagiaire volontaire à salaire de misère, exonéré de charges et tout frais payés par papa, fait le bonheur des petites et des grandes compagnies. Beaucoup lui doivent leur survie. Il faudra attendre une dizaine d'années pour que ce statut soit médiatiquement considéré pour ce qu'il est : De l'exploitation pure et simple de crédules (là aussi notez, le principe va devenir redondant.)

Durant cette décennie du glissement libéral est plus que jamais véhiculée l'idée que seul le travail salarié permet l’épanouissement (consumériste cela va de soit).

1997 : Re-cohabitation avec la gauche. Lionel Jospin fait le pari des 35 heures concédant un peu sur la flexibilité et allégeant les charges.

Le salarié reprend l'avantage. Il va travailler moins et gagner plus. La réforme qui aurait fait hurler de joie 20 ans plus tôt n'est pas vécue comme une avancée, en tous les cas n'est pas marketée en tant que telle, ce qui en dit long sur le niveau d'asservissement libéral des esprits.

Le patronat est furibard et réplique en radicalisant ses positions via une nouvelle formation : Le Medef. On passe des patrons de la vieille époque aux tueurs de la gestion décomplexée du bétail salarié. La philosophie est simple : Il faut bosser tous les jours, les salariés sont des feignants, les chômeurs des parasites. Elle deviendra le mantra de l'opposition.

Pour lire la suite et les réactions : http://sebmusset.blogspot.com/2009/12/la-guerre-du-travai... .

Et merci à ceux qui réfléchissent et partagent les fruits de ces réflexions.

25/12/2009

Cerridwen vous souhaite...

JOYEUX NOEL.JPG

21/12/2009

Arrêtez ce débat, Monsieur le Président !

Signez la pétition ici : http://www.arretezcedebat.com/

Depuis le 2 novembre 2009, la France a été entraînée, malgré elle, dans les tourments d’un débat sur l’identité nationale. De nombreuses voix s’étaient pourtant élevées pour avertir que le lien posé d’emblée entre l’immigration et l’identité nationale était de nature à libérer une parole au « mieux » stigmatisante, au pire raciste.

Malheureusement, ces prédictions apparaissent aujourd’hui se situer bien en-deçà d’une réalité inquiétante et nauséabonde. En effet, depuis plusieurs semaines, les débats sur l’identité nationale sont apparus comme des espaces de libération d’une parole raciste, prompte à remettre en cause, de façon insidieuse ou explicite, la légitimité de la présence sur le sol national de catégories entières de la population.

Un nombre substantiel de réunions nous font honte tant les propos qui y sont tenus heurtent nos consciences de républicains et de démocrates, attachés aux valeurs du vivre ensemble. Propos violents envers les immigrés et leurs enfants, vision caricaturale des « jeunes de banlieue », obsession autour de la figure du musulman comme euphémisation d’un racisme anti-arabe qui n’ose plus s’exprimer en ces termes : voilà quelles semblent être les principales réflexions qui émergent des réunions tenues sur le territoire.

Pire, des responsables politiques de premier plan ont cédé au tropisme de la stigmatisation. Ainsi, il y a quelques jours, une Ministre de la République, Nadine Morano, livrait en creux sa vision du musulman, essentialisé dans la position de celui qui refuse de s’intégrer à la Nation, fût-il français.

La technique consistant, face aux tollés soulevés par de tels propos, à expliquer que ces derniers ont été mal compris ne doit pas faire illusion. La preuve n’est plus à faire que le débat sur l’identité nationale, bien loin de renforcer l’adhésion aux valeurs de la République, est un facteur de haine et de désunion, là où notre pays devrait s’atteler à cultiver le vivre ensemble. Un vivre ensemble trop fragile pour qu’il soit affaibli à travers un débat qui, posé en ces termes, ne pouvait finalement rien produire d’autre.

Face à cette réalité qu’il est inutile de vouloir camoufler, il est tout aussi inutile de sortir la carte du « peuple dont l’expression est légitime ». Car, dans notre pays comme dans toutes les grandes démocraties, le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. À cet égard, les propos racistes tenus dans des réunions organisées par les préfectures sont d’autant plus graves que l’Etat vient apposer sa légitimité à l’expression de pensées qui n’ont pas lieu d’être dans l’espace public.

C’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, de mettre un terme à ces réunions, sans quoi la République française que vous représentez aura fait le choix de laisser se tenir en son sein et avec son assentiment un débat de nature à briser durablement les fondements de notre vivre ensemble.

12:23 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

20/12/2009

9-10 janvier Ecrire en Montagne

Deux jours d'ateliers d'écriture en montagne, gîte de Listo

Accompagnés par des propositions issues de différentes techniques en animation
d'ateliers d'écriture, vous expérimenterez l'atelier nomade, l'improvisation poétique
à plusieurs voix, un atelier du crépuscule et de l'aube, un atelier au tambour,
dans le cadre magnifique et hors du temps du hameau de Listo, en vallée d'Ossau.
Il ne s'agit pas d'un atelier de création littéraire mais d'un atelier d'expression
créatrice, basé sur la spontanéité des ressentis et leur manifestation dans votre création,
l'échange et des moments de lecture vivante.

Créer, sentir, marcher, respirer, écouter, écrire, ressentir, entendre, se perdre, lire,
partager, explorer, risquer, tracer, danser, coudre, découdre, se surprendre,
tisser, improviser, chuchoter, créer à quatre mains, se re-lire, se re-lier...
 
Tarifs 160 € frais pédagogiques
tarif dégressif pour votre participation à plusieurs stages
80 € adhérents participants ateliers réguliers
Hébergement dans le gîte et repas communs de 10 à 25€/le week end
selon nombre d'inscrits
places limitées à 12 personnes,
 
public adultes
tous niveaux


les inscriptions seront prises en compte à réception d'arrhes de 60 euros
à l'atelier sans porte
5 chemin de prade
64260 Lys

renseignements: 05.59.71.47.66
http://lateliersansporte.hautetfort.com
 

21:05 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

19/12/2009

Le dernier survivant d’une tribu isolée d’Amazonie victime d’une agression

The 'Man of the Hole's' house and garden where he grows manioc and other vegetables
The 'Man of the Hole's' house and garden where he grows manioc and other vegetables
© J.Pessoa

Des hommes armés ont tiré sur le dernier survivant d’une tribu amazonienne isolée et inconnue.

L’agression s’est déroulée le mois dernier à Tanarú, un territoire indigène de l’Etat de Rondônia, en Amazonie brésilienne, mais l’information vient juste d’être révélée.

Il n’a pas été établi si l’Indien était directement visé par les coups de feu ou si les tirs n’étaient destinés qu’à l’effrayer. Les fermiers installés dans cette région et qui s’opposent aux efforts du gouvernement pour protéger le territoire de cet homme en sont très probablement les auteurs.

Les fonctionnaires de la FUNAI, le département des affaires indigènes du gouvernement brésilien, ont découvert que leur poste de protection avait été pillé et ont retrouvé des cartouches vides dans la forêt.

Bien que la police ait mené une enquête sur cet incident, personne n’a été accusé d’incursion illégale.

Altair Algayer, un représentant de la FUNAI, qui estime que ‘l’homme dans le trou’ a survécu à l’attaque, a déclaré : ‘La situation est grave. La vie du dernier représentant d’un peuple indien risque d’être sacrifiée aux intérêts des fermiers’.

Cette dénomination se réfère aux profonds trous que l’homme creuse pour piéger les animaux et s’y cacher. Il serait le seul survivant du massacre de sa tribu perpétré par les fermiers dans les années 1970 et 1980.

Les seules images connues de ‘l’homme dans le trou’ ont été prises par le réalisateur Vincent Carelli dans son film ‘Corumbiara’ qui retrace le génocide des Akuntsu et d’autres tribus de la région.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Non contents d’avoir massacré toute sa tribu, les fermiers veulent en finir avec ‘l’homme dans le trou’. Ils devraient laisser cet homme vivre ses derniers jours en paix sur sa propre terre et toutes les mesures doivent être prises par les autorités pour le protéger’.

Fiona Watson, directrice des campagnes de Survival, s’est rendue dans la région. Elle est disponible pour interview

Source et vidéo sur : http://survivalfrance.org/actu/5306

18/12/2009

Peuple Kichwa de Sarayaku

Le projet « FRONTIERE de VIE »

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Depuis plus de 20 ans, le peuple originaire Kichwa de Sarayaku, en Amazonie équatorienne, lutte pour défendre son territoire, sa biodiversité et son patrimoine immatériel, contre l’intrusion des exploitants pétroliers.

Face à la gravité de la situation qui menace leur survie tous les jours un peu plus : des protagonistes peu décidés à renoncer à leur acquis, la croissance démographique mondiale, l’épuisement annoncé des ressources des énergies fossiles, l’endettement de l’état équatorien... Sarayaku a décidé de concrétiser un projet à vocation internationale et de portée universelle. Ce projet est inspiré de la vision des anciens, sera mis en place par les hommes et femmes dans la force de l’age et laissé en héritage aux jeunes générations.

Il s’agit de planter, sur tout le pourtour de leur territoire, soit sur plus de 300 km de long, de vastes cercles d’arbres à fleurs de couleurs. Ces cercles, au fil du temps, deviendront visibles du ciel. Ils marqueront ainsi la présence de l’homme dans la forêt, la volonté des peuples autochtones de préserver leurs territoires et de maintenir la forêt intacte.

C’est un symbole de Paix offert à l’humanité, auquel Sarayaku espère que de très nombreuses personnes issues de tous les peuples de la terre se joindront.

Ce projet est déjà démarré. 5000 plants sont en pépinière et la première expédition a eu lieu en novembre 2006 pour planter le premier cercle à environ 30 km de Sarayaku. Cinq autres cercles ont étés plantés en 2007 dans toutes les directions. Les plantations suivantes doivent ensuite avoir lieu à un rythme soutenu. Nous vous tiendrons régulièrement au courant de son avancée dans la page «actualité de la Frontière» de ce site et par l’envoi d’une lettre d’information. N’hésitez pas à vous inscrire.

Cette Frontière, que les indiens kichwas appellent dans leur langue : Le Grand Chemin Vivant de Fleurs (Sisa Nambi), protégera en outre la communauté du Sarayaku et divers projets de maintien et récupération de la Tradition.



Parmi ceux-ci :

1. SASI WASI

Sasi Wasi est le lieu privilégié de la médecine autochtone et du maintien de savoirs traditionnels. Ici sont collectés et mis en pratique les savoirs des Yachaks. Sasi Wasi comprendra deux lieux : le premier sera consacré aux soins de guérison et sera situé à l’intérieur du village. Le deuxième, à l’écart sur une colline, sera le haut lieu de l’échange et du partage de savoirs traditionnels.

La fondation « France-Liberté » (France) finance la première phase de construction du projet. Nous sommes à la recherche de fonds pour financer les autres phases du projet.

2. SACHA RUNA

Sacha Runa sera un jardin botanique d’environ 10 hectares, reprenant l’essentiel des plantes utilisées tant pour la médecine traditionnelle que pour l’alimentation, les cosmétiques, la construction, etc…On le traversera pour monter au centre des savoirs SASI WASI. Un hectare a déjà été planté.

3. TAYAK WASI

Ecole maternelle et primaire où les cours sont donnés en deux langues : kichwa et espagnol.
Les cours intègrent le savoir traditionnels : les contes, la cosmovision, les connaissances, etc…

Un lien sera créé avec le jardin botanique et le centre des savoirs traditionnels. TAYAK WASI est déjà en fonctionnement depuis plusieurs années.

D’autres projets sont en gestation, comme l’archivage vidéo des connaissances ancestrales. Sarayaku possède déjà un cinéaste et espère pouvoir développer son œuvre vidéo. Sa première œuvre « SOY DEFENSOR DE LA SELVA » sera prochainement accessible en DVD.

On peut se relier à tous ces projets en devenant parrain d’un arbre de la Frontière de vie

http://www.frontieredevie.net/fr/parrainez.htm

 

15/12/2009

Walter, retour en résistance

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Le nom de  « Walter » et le mot « résistance », Gilles Perret les a toujours associés. Avant même de savoir ce que cela signifiait, Gilles savait que son voisin Walter avait été déporté dans un camp de concentration du nom de Dachau …

Aujourd’hui Walter Bassan a 82 ans. Il vit avec sa femme en Haute-savoie, et mène une vie pour le moins active. D’écoles en manifestations, de discours engagés en témoignages de la guerre, Walter continue son long combat, fait de petites batailles, contre toutes les formes de démagogies, d’injustices et d’oppressions. De même que lorsqu’il avait 18 ans, et qu’il « jouait » comme il dit, à distribuer des tracts anti-fascistes dans les rues commerçantes d’Annecy alors occupée, Walter agit en écoutant son cœur. « Je n’ai pas changé », comme il se plait à rappeler.

Partageant ces mêmes « raisons du cœur », Gilles Perret réalise ici un portrait vivant de cet homme calme et insurgé. Nous sommes invités à les suivre en passant du Plateau des Glières à Dachau, à faire des retours en arrière pour mieux comprendre l’Histoire, à partager leurs inquiétudes face à un monde où l’inégalité et l’injustice gagnent sans cesse du terrain, à poser les questions qui fâchent...

Sans prétention, et avec la même simplicité et constance que Walter, ce documentaire révèle l’actualité, l’importance, et la nécessité, d’une résistance au quotidien.

N’en déplaise à Bernard Accoyer, président de l’Assemblée Nationale, qui met en garde le réalisateur contre toutes tentatives d’amalgames...

Fiche technique

Durée : 83 minutes
Personnage principaux : Walter Bassan, John Berger, Stéphane Hessel et Constant Paisant.
Réalisation : Gilles Perret
Image : Jean-Christophe Hainaud
Son : Didier Frédeveaux
Montage : Alain Robiche
Mixage : Bruno Rodriguez
Etalonnage : Nicolas Straseele
Producteur : Fabrice Ferrari
Production : La Vaka
Distributeur : Jean-Jacques Rue
Distribution : Parasite Distribution

Le site : http://www.walterretourenresistance.com/lefilm.html

 

Le réalisateur Gilles Perret

A quarante ans, Gilles Perret compte 11 documentaires longs, ancrés pour la plupart dans la réalité de ce pays qui est le sien, les Alpes.
C’est sa manière à lui de se plonger dans le tourbillon du monde actuel. Il s’attarde chez ses voisins de vallée pour mieux aborder la réalité du monde politique et économique mondiale…
Plus d'informations sur les films de Gilles perret www.vuesdequincy.com

Le producteur

La Vaka est une société de production audiovisuelle basée à Vacheresse en Haute-Savoie (74).
C’est une structure indépendante qui possède ses propres moyens de tournage et de post-production.
Ses activités concernent le documentaire, le reportage, l’institutionnel et l’habillage.
Ses productions documentaires sont centrées sur les problèmes de société qui prennent souvent leur source dans les territoires de montagne.
Ses reportages mettent en lumière des personnages et des activités en rapport direct ou indirect avec la culture montagnarde.
Ses productions institutionnelles ont pour but de valoriser les activités touristiques, économiques ou sportives de la région.
Ses travaux de post-production externe ont pour thématiques principales la culture, le cinéma et la musique.

Chanson de Patrick Fischmann

Invité à débattre sur l’idée-édentée-nationale, j’esquisse un sourire navré.

Ma pensée s’élève.

Mon sentiment d’appartenance dessine des cercles bien plus vastes.

Que fait le no-moine pour s’envoler ?

Il contribue à débattre des ailes. Il donne son chant.

 

Je suis un maori des villes, je suis un  tzigane du vent,

Un parigot né dans une île, une goutte dans l’océan,

J’ai glissé du grand toboggan entre les jambes d’une mère,

J’avais une idée en entrant, sur mon canoë de lumière.

 

J’avais comme dans l’idée…

De naître au Sri Lanka, de naître Afghan,

De venir du Sahara pour épouser Ménilmontant,

De naître au Golgotha, d’éclore au Pakistan,

De venir du Sahara, à pied pour épouser Ménilmontant

 

J’entends bien les cocoricos, les caquètements des drapeaux,

Mon visa du pays des aigles, il est bon pour les étourneaux,

Je suis un enfant des pastèques, élevé par un cèdre au Liban,

Le frère aîné d’un petit fennec, je suis un émigrant

 

J’avais comme dans l’idée…

De naître au Sri Lanka, de naître Afghan,

De venir du Sahara pour épouser Ménilmontant,

De naître au Golgotha, d’éclore au Pakistan,

De venir du Sahara, à pied pour épouser Ménilmontant

 

Age, prénom, nationalité, d’où venez-vous, où voulez-vous aller ?

Avec votre sac de misère et vos deux grands yeux embués,

Je suis un corbeau sous la pluie, un chien errant qui cherche sa mère

Dans les territoires de l’oubli où les nomades n’ont plus d’air

 

J’avais comme dans l’idée…

De naître au Sri Lanka, de naître Afghan,

De venir du Sahara pour épouser Ménilmontant,

De naître au Golgotha, d’éclore au Pakistan,

De venir du Sahara, à pied pour épouser Ménilmontant

 

Je suis un maori des villes, aborigène du Poitou,

Mon drapeau est plus grand qu’une île, je crois bien qu’il recouvre tout

Même la peur, même la nuit, les doigts repliés sur l’enfer

D’un minuscule paradis qui n’absorbe pas la lumière

 

Qui n’a même pas l’idée…

De naître au Sri Lanka, de naître Afghan,

De venir du Sahara pour épouser Ménilmontant,

De naître au Golgotha, d’éclore au Pakistan,

De venir du Sahara, à pied pour épouser Ménilmontant

 

Patrick Fischmann

http://www.theatre-du-vivant.fr/

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14/12/2009

Cristina Castello, Orage/Tempestad

"Et soudain l’orage berceau frémissant
Exorcise notre arc-en-ciel éteint¹
" Cristina Castello

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Poète et journaliste née à Buenos Aires, Cristina Castello est également critique d'art, préfacier, auteur de catalogues d'art et conférencière. Par ailleurs, elle est fréquemment invitée à faire des lectures lors de réunions poétiques.
Le poète brésilien Thiago de Mello l’a sélectionnée pour intégrer l’anthologie «Poèmes préférés par l'auteur et ses lecteurs» - Poetas Da  América de Canto Castelhano , organisée et traduite par le même artiste pour la maison d’édition « Bertrand Brasil », de Rio de Janeiro,  qui a été publiée en février 2005. 
C. Castello est un membre actif du Pen Club français.
Son premier recueil « Soif » (2005, 44 poèmes préfacés par François Xavier et Oscar Barney Finn) est sous les auspices du Secrétariat de la Culture du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires (Résolution 763, 15/03/05). Il a été déclaré « d’intérêt culturel », de même que son ancienne émission de télévision « Sans Masques » et son site www.cristinacastello.com, qui lie poésie, musique et peinture.

"Orage" sera présenté
par Jean-Pierre Faye
le vendredi 8 janvier 2010
à 18 h 30
à la Maison de l’Amérique latine
217, boulevard Saint-Germain PARIS VIIe
Métro : Solférino / Rue du Bac


et

le jeudi 14 janvier 2010
à 18 h 30
au Pen Club français
6, rue François Miron PARIS IVe
Métro : Hôtel de Ville/ Pont Marie/ Saint Paul

 

Les deux premiers poèmes d'Orage:



    Cráter del cielo

El mundo es un país de muertos
Que caminan hacia su funeral
Las caras de las gentes son sudarios
Con ojos herrumbrados y sueños de rodillas.
Estrías de sol, rocío evaporado,
Son los niños que el Imperio deshoja hacia la muerte
Cada cinco segundos, cada cinco segundos
En todos los follajes de todos los confines.
El capitalismo es un pulpo famélico de llantos erizados
Es un cráter del cielo que asesina gorriones.
Me estremece un ultraje de lirios desflorados
Que amotinan mi alma y desafían al Supremo
Pero los dioses antropófagos no escuchan
Y mi sed interroga los milagros
Y el arcano responde con más crímenes
Y los ángeles de la guarda se rinden al sistema.
Pero vendrán los puros del planeta
A demoler los olimpos de crueldad,
A inventar ciudades sin cadalsos,
A desnudar de libros las bibliotecas
Para leer a Bachelard, a Zola, a John Donne
En San Telmo, en el Pont Neuf o en Beirut.

Vendrán a desatar los museos de sus rejas
Para que La libertad guiando al pueblo funde la equidad
Y el grito del Guernica extirpe el horror.
Vendrán a multiplicar panes y amor
Para dar de comer al hambriento
Para dar de beber al sediento de luz
Para inventar fronteras sin techos,
Y que negros blancos amarillos pardos
Retocen como arcillas saciadas en los páramos
Y bailen al ritmo de una caja musical.
Así, sólo así, el mundo será un país de inocentes
Y se abrirá por fin, cubriendo el Infinito,
Un bouquet de arpegios que tatuará el porvenir.

Buenos Aires, 10 de diciembre de 2006






    Cratère du ciel

Le monde est un pays de morts
Qui marchent vers leurs funérailles
Les visages des gens sont des suaires
Avec des yeux rouillés et des rêves à genoux.
Stries de soleil, rosée évaporée,
Ce sont les enfants que l’Empire effeuille vers la mort
Toutes les cinq secondes, toutes les cinq secondes
Dans tous les feuillages de tous les confins.
Le capitalisme est un poulpe affamé de pleurs hérissés
C’est un cratère du ciel assassin de moineaux.
Il m’ébranle cet outrage de lis déflorés
Qui ameutent mon âme et défient le Suprême
Mais les dieux anthropophages n’entendent point
Et ma soif interpelle les miracles
Et l’arcane répond par d’autres crimes
Et les anges gardiens se soumettent au système.
Mais viendront les Purs de la planète
Pour démolir les olympes de cruauté,
Pour inventer des villes sans échafauds,
Pour vider les bibliothèques de leurs livres
Et lire Bachelard, Zola, John Donne
À San Telmo, sur le Pont Neuf ou à Beyrouth.

Ils viendront délivrer les musées de leurs grilles
Pour que La liberté guidant le peuple fonde l’équité
Et que le cri de Guernica extirpe l’horreur.
Ils viendront multiplier les pains et l’amour
Pour donner à manger à l’affamé
Pour donner à boire à l’assoiffé de lumière
Pour inventer des frontières sans plafond,
Pour que Noirs, Blancs, Jaunes, Métis
S’ébaudissent sur la lande comme des argiles abreuvées
Et dansent au rythme d’une boîte à musique.
C’est ainsi, rien qu’ainsi, que le monde sera un pays d’innocents
Et que s’ouvrira enfin, couvrant l’Infini,
Un bouquet* d’arpèges pour tatouer l’avenir.

Buenos Aires, le 10 décembre 2006






    Jazmines y verdugos

Un pelotón de verdugos persigue
A los jazmines que danzan con la brisa
Libaneses, palestinos. Humanos.
Se les mueren los soles en los párpados
Tienen horizontes cortados con tijeras
Se alimentan de llantos succionados
Y en el alma acunan una paloma muerta.
La savia los repele y la muerte los saquea,
Tienen vedados todos los firmamentos,
La plegaria a un dios ensordecido surca sus jirones,
Y Tánatos vence en cada batalla a Eros.
Las campanas no tañen ángelus de pétalos
Los campanarios despavoridos silban esqueletos.
Como fuegos artificiales el Poder juega misiles
Que estallan los fragores de bombardeos y de huesos.
Y ellos mueren abortando, tal flor antes de ser nacida
Pero qué, qué hago yo con mi sola voz que brama.
Millones de estrellas suicidan mis mejillas
Mientras mi alma cruza las galaxias de cedros
Para que el universo abreve nidos en cálices,
Por ramos de piececitos de bebés bien nutridos,
Por un cielo que dirija la orquesta del coro de ángeles
Y una cama que por el mar navegue jazmines, a la paz.

París, 18 de julio de 2006







   
    Jasmins et bourreaux

Un peloton de bourreaux poursuit
Les jasmins qui dansent avec la brise
Libanais, Palestiniens, Humains.
Les soleils se meurent sur leurs paupières
Leurs horizons sont tranchés aux ciseaux
Ils se nourrissent de pleurs ravalés
Et dans leur âme ils bercent une colombe morte.
La sève les repousse et la mort les saccage
Tous les firmaments leur sont défendus
La prière vers un dieu devenu sourd sillonne leurs haillons
Et à chaque bataille Thanatos l’emporte sur Éros.
Les cloches ne sonnent plus des angélus de pétales
Les clochers épouvantés sifflotent des squelettes.
Tels des feux d’artifice le Pouvoir lance des missiles
Qui se brisent dans un fracas de bombes et d’ossements.
Et ils meurent en s’avortant, telle une fleur avant d’être née
Mais quoi, que fais-je avec ma seule voix qui brame.
Des millions d’étoiles suicident mes joues
Pendant que mon âme traverse les galaxies de cèdres
Pour que l’univers s’abreuve dans des nids-calices
Pour des bouquets de petits pieds de bébés bien nourris
Pour un ciel qui dirige l’orchestre d’un chœur d’anges
Et un lit qui fasse naviguer les jasmins sur les mers, vers la paix.

Paris, 18 juillet 2006



Cristina Castello



Traduction de l'espagnol (Argentine) : Pedro Vianna en harmonie avec l'auteur
*************

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12/12/2009

Mélancolie spécieuse par Zoé Lucinder

Dans ce monde, on bâtit, on sculpte, on sarcle, on soude, on emboite, on ligature, on éviscère, on torture, en un mot, on s'occupe.
Quand on ne s'occupe pas, on périclite. N'essayez pas d'y échapper, c'est sans issue.
Petits égos solitaires, dont il faut sans cesse déterrer le cou du sable des certitudes.
Cerveaux stratifiés de milliards de mots, de billions d'émotions.
Sexes définitifs ou définitoires, besoin de plein et de chaud vrillé sous le nombril.
Stylo et encre n'y feront rien. Au contraire, ils vous y ramènent.
Vous croyez recracher la mixture en l'étalant sur votre petit papier. Innocence!
Elle sera dans votre bouche demain. Aussi amère qu'aujourd'hui.
Allez plutôt dormir. Dans un désert, que faire de mieux. C'est une consolation savez vous ?
Allez, ne résistez pas. Votre Ça ne demande que ça.
Votre moi sans aucun toi finira par se taire.
Et votre surmoi voguera, sur les ondes alpha et béta de votre capsule crânienne, sur l'huile immobile de votre douleur.
Ça, moi, surmoi, tous en hérésie dans ce monde balisé.
Paix! Revenez à la raison !
Tout est prévu pour la gouverne. Inscrivez vos empreintes digitales sur ce petit carton, mettez votre salive à l'abri de notre coffre, souriez à la caméra.
Jurez fidélité à votre mari et à votre banquier et tout ira bien.
Le catalogue des étoiles est disponible et le noyau d'énergie sous contrôle.
Laissez-vous aller. Ce n'est qu'une longue attente. Avant de rencontrer le dentiste de l'âme.
Patientez. La mort est au bout.
Commencez par vous endormir. Ce sera moins douloureux. Vous serez habitués.
Puisez dans la gamme d'hypnotiques, c'est gratuit.
La révolte est taxée, l'ignorez vous? Ne vous l'a-t-on pas assez dit!
Le rêve n'est qu'un regret, un prurit. Croyez moi ! Une mélancolie spécieuse! Une fainéantise.

Zoé Lucinder

L'Arbre à palabres  http://zolucider.blogspot.com/

PRÉCIS D’HUMILIATION - Bernard Noël

PRÉCIS D’HUMILIATION
avril 2009

Toujours, l’État s’innocente au nom du Bien public de la violence  
qu’il exerce. Et naturellement, il représente cette violence comme la  
garantie même de ce Bien, alors qu’elle n’est rien d’autre que la  
garantie de son pouvoir. Cette réalité demeure masquée d’ordinaire par  
l’obligation d’assurer la protection des personnes et des propriétés,  
c’est-à-dire leur sécurité. Tant que cette apparence est respectée,  
tout paraît à chacun normal et conforme à l’ordre social. La situation  
ne montre sa vraie nature qu’à partir d’un excès de protection qui  
révèle un excès de présence policière. Dès lors, chacun commence à  
percevoir une violence latente, qui ne simule d’être un service public  
que pour asservir ses usagers. Quand les choses en sont là, l’État  
doit bien sûr inventer de nouveaux dangers pour justifier le  
renforcement exagéré de sa police : le danger le plus apte aujourd’hui  
à servir d’excuse est le terrorisme.

Le prétexte du terrorisme a été beaucoup utilisé depuis un siècle, et  
d’abord par les troupes d’occupation. La fin d’une guerre met fin aux  
occupations de territoires qu’elle a provoquées sauf si une  
colonisation lui succède. Quand les colonisés se révoltent, les  
occupants les combattent au nom de la lutte contre le terrorisme. Tout  
résistant est donc qualifié de « terroriste » aussi illégitime que  
soit l’occupation. En cas de « libération », le terroriste jusque-là  
traité de « criminel » devient un « héros » ou bien un « martyr » s’il  
a été tué ou exécuté.

Les héros et les martyrs se sont multipliés depuis que les guerres ont  
troqué la volonté de domination contre celle d’éradiquer le «  
terrorisme ». Cette dernière volonté est devenue universelle depuis  
les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade  
Center : elle a même été sacralisée sous l’appellation de guerre du  
Bien contre le Mal. Tous les oppresseurs de la planète ont sauté sur  
l’occasion de considérer leurs opposants comme des suppôts du Mal, et  
il s’en est suivi des guerres salutaires, des tortures honorables, des  
prisons secrètes et des massacres démocratiques. Dans le même temps,  
la propagande médiatique a normalisé les actes arbitraires et les  
assassinats de résistants pourvu qu’ils soient « ciblés ».

Tandis que le Bien luttait ainsi contre le Mal, il a repris à ce  
dernier des méthodes qui le rendent pire que le mal. Conséquence : la  
plupart des États
— en vue de ce Bien là — ont entouré leur pouvoir de précautions si  
outrées qu’elles sont une menace pour les citoyens et pour leurs  
droits. Il est par exemple outré que le Président d’une République,  
qui passe encore pour démocratique, s’entoure de milliers de policiers  
quand il se produit en public. Et il est également outré que ces  
policiers, quand ils encombrent les rues, les gares et les lieux  
publics, traitent leurs concitoyens avec une arrogance et souvent une  
brutalité qui prouvent à quel point ils sont loin d’être au service de  
la sécurité.

Nous sommes dans la zone trouble où le rôle des institutions et de  
leur personnel devient douteux. Une menace est dans l’air, dont la  
violence potentielle est figurée par le comportement des forces de  
l’ordre, mais elle nous atteint pour le moment sous d’autres formes,  
qui semblent ne pas dépendre directement du pouvoir. Sans doute ce  
pouvoir n’est-il pas à l’origine de la crise économique qui violente  
une bonne partie de la population, mais sa manière de la gérer est si  
évidemment au bénéfice exclusif de ses responsables que ce  
comportement fait bien davantage violence qu’une franche répression.  
L’injustice est tout à coup flagrante entre le sort fait aux grands  
patrons et le désastre social généré par la gestion due à cette caste  
de privilégiés, un simple clan et pas même une élite.

La violence policière courante s’exerce sur la voie publique ; la  
violence économique brutalise la vie privée. Tant qu’on ne reçoit pas  
des coups de matraque, on peut croire qu’ils sont réservés à qui les  
mérite, alors que licenciements massifs et chômage sont ressentis  
comme immérités. D’autant plus immérités que l’information annonce en  
parallèle des bénéfices exorbitants pour certaines entreprises et des  
gratifications démesurées pour leurs dirigeants et leurs actionnaires.  
Au fond, l’exercice du pouvoir étant d’abord affaire de « com  
» (communication) et de séduction médiatique, l’État et ses  
institutions n’ont, en temps ordinaire, qu’une existence virtuelle  
pour la majorité des citoyens, et l’information n’a pas davantage de  
consistance tant qu’elle ne se transforme pas en réalité douloureuse.  
Alors, quand la situation devient franchement difficile, la douleur  
subie est décuplée par la comparaison entre le sort des privilégiés et  
la pauvreté générale de telle sorte que, au lieu de faire rêver, les  
images « people » suscitent la rage. Le spectacle ne met plus en scène  
qu’une différence insupportable et l’image, au lieu de fasciner, se  
retourne contre elle-même en exhibant ce qu’elle masquait.  
Brusquement, les cerveaux ne sont plus du tout disponibles !

Cette prise de conscience n’apporte pas pour autant la clarté car le  
pouvoir dispose des moyens de semer la confusion. Qu’est-ce qui, dans  
la « Crise », relève du système et qu’est-ce qui relève de l’erreur de  
gestion ? Son désastre est imputé à la spéculation, mais qui a spéculé  
sinon principalement les banques en accumulant des titres aux  
dividendes mirifiques soudain devenus « pourris ». Cette pourriture  
aurait dû ne mortifier que ses acquéreurs puisqu’elle se situait hors  
de l’économie réelle mais les banques ayant failli, c’est tout le  
système monétaire qui s’effondre et avec lui l’économie.

Le pouvoir se précipite donc au secours des banques afin de sauver  
l’économie et, dit-il, de préserver les emplois et la subsistance des  
citoyens. Pourtant, il y a peu de semaines, la ministre de l’économie  
assurait que la Crise épargnerait le pays, puis, brusquement, il a  
fallu de toute urgence donner quelques centaines de milliards à nos  
banques jusque-là sensées plus prudentes qu’ailleurs. Et cela fait, la  
Crise a commencé à balayer entreprises et emplois comme si le remède  
précipitait le mal.

La violence ordinaire que subissait le monde du travail avec la  
réduction des acquis sociaux s’est trouvée décuplée en quelques  
semaines par la multiplication des fermetures d’entreprises et des  
licenciements. En résumé, l’État aurait sauvé les banques pour écarter  
l’approche d’un krach et cette intervention aurait bien eu des effets  
bénéfiques puisque les banques affichent des bilans positifs,  
cependant que les industries ferment et licencient en masse. Qu’en  
conclure sinon soit à un échec du pouvoir, soit à un mensonge de ce  
même pouvoir  puisque le sauvetage des banques s’est soldé par un  
désastre?

Faute d’une opposition politique crédible, ce sont les syndicats qui  
réagissent et qui, pour une fois, s’unissent pour déclencher grèves et  
manifestations. Le 29 janvier, plus de deux millions de gens défilent  
dans une centaine de villes. Le Président fixe un rendez-vous aux  
syndicats trois semaines plus tard et ceux-ci, en dépit du succès de  
leur action, acceptent ce délai et ne programment une nouvelle journée  
d’action que pour le 19 mars. Résultat de la négociation : le « social  
» recevra moins du centième de ce qu’ont reçu les banques. Résultat de  
la journée du 19 mars : trois millions de manifestants dans un plus  
grand nombre de villes et refus de la part du pouvoir de nouvelles  
négociations.

La crudité des rapports de force est dans la différence entre le don  
fait aux banques et l’obole accordée au social. La minorité  
gouvernementale compte sur l’impuissance de la majorité populaire et  
la servilité de ses représentants pour que l’Ordre perdure tel qu’en  
lui-même à son service. On parle ici et là de situation «  
prérévolutionnaire », mais cela n’empêche ni les provocations  
patronales ni les vulgarités vaniteuses du Président. Aux déploiements  
policiers s’ajoutent des humiliations qui ont le double effet  
d’exciter la colère et de la décourager. Une colère qui n’agit pas  
épuise très vite l’énergie qu’elle a suscitée.

La majorité populaire, qui fut séduite et dupée par le Président et  
son clan, a cessé d’être leur dupe mais sans aller au-delà d’une  
frustration douloureuse. Il ne suffit pas d’être la victime d’un  
système pour avoir la volonté de s’organiser afin de le renverser. Les  
jacqueries sont bien plus nombreuses dans l’histoire que les  
révolutions : tout porte à croire que le pouvoir les souhaite afin de  
les réprimer de façon exemplaire. Entre une force sûre d’elle-même et  
une masse inorganisée n’ayant pour elle que sa rage devant les  
injustices qu’elle subit, une violence va croissant qui n’a que de  
faux exutoires comme les séquestrations de patrons ou les sabotages.  
Ces actes, spontanés et sans lendemain, sont des actes désespérés.

Il existe désormais un désespoir programmé, qui est la forme nouvelle  
d’une violence oppressive ayant pour but de briser la volonté de  
résistance. Et de le faire en poussant les victimes à bout afin de  
leur démontrer que leur révolte ne peut rien, ce qui transforme  
l’impuissance en humiliation. Cette violence est systématiquement  
pratiquée par l’un des pays les plus représentatifs de la politique du  
bloc capitaliste : elle consiste à réduire la population d’un  
territoire au désespoir et à la maintenir interminablement dans cet  
état. Des incursions guerrières, des bombardements, des assassinats  
corsent régulièrement l’effet de l’encerclement et de l’embargo. Le  
propos est d’épuiser les victimes pour qu’elles fuient enfin le pays  
ou bien se laissent domestiquer.

L’expérimentation du désespoir est poussée là vers son paroxysme parce  
qu’elle est le substitut d’un désir de meurtre collectif qui n’ose pas  
se réaliser. Mais n’y a-t-il pas un désir semblable, qui bien sûr ne  
s’avouera jamais, dans la destruction mortifère des services publics,  
la mise à la rue de gens par milliers, la chasse aux émigrés ? Cette  
suggestion n’est exagérée que dans la mesure où les promoteurs de ces  
méfaits se gardent d’en publier clairement les conséquences. Toutefois  
à force de délocalisations, de pertes d’emplois, de suppressions de  
lits dans les hôpitaux, de remplacement du service par la rentabilité,  
d’éloges du travail quand il devient introuvable, une situation  
générale est créée qui, peu à peu, met une part toujours plus grande  
de la population sous le seuil du supportable et l’obligation de le  
supporter.

Naturellement, le pouvoir accuse la Crise pour s’innocenter, mais la  
Crise ne fait qu’accélérer ce que le Clan appelait des réformes. Et il  
ose même assurer que la poursuite des réformes pourrait avoir raison  
de la Crise… Les victimes de cette surenchère libérale sont évidemment  
aussi exaspérées qu’impuissantes, donc mûres pour le désespoir car la  
force de leur colère va s’épuiser entre un pouvoir qui les défie du  
haut de sa police, une gauche inexistante et des syndicats prenant  
soin de ne pas utiliser l’arme pourtant imbattable de la grève générale.

Pousser à la révolte et rendre cette révolte impossible afin de mater  
définitivement les classes qui doivent subir l’exploitation n’est que  
la partie la plus violente d’un plan déjà mis en œuvre depuis  
longtemps. Sans doute cette accélération opportune a-t-elle été  
provoquée par la Crise et ses conséquences économiques, lesquelles ont  
mis de la crudité dans les intérêts antipopulaires de la domination,  
mais la volonté d’établir une passivité générale au moyen des médias  
avait déjà poussé très loin son plan. Cette passivité s’est trouvée  
brusquement troublée par des atteintes insupportables à la vie  
courante si bien — comme dit plus haut — que les cerveaux ont cessé  
d’être massivement disponibles. Il fallait dès lors décourager la  
résistance pour que son mouvement rendu en lui-même impuissant  
devienne le lieu d’une humiliation exemplaire ne laissant pas d’autre  
alternative que la soumission. Ainsi le pouvoir économique, qui  
détient la réalité du pouvoir, dévoile sa nature totalitaire et son  
mépris à l’égard d’une majorité qu’il s’agit de maintenir dans la  
servilité en attendant qu’il soit un jour nécessaire de l’exterminer.


Bernard Noël

 

10/12/2009

États Généreux de Dame Nature" volume 2

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09/12/2009

Le Programme HAARP : Science ou désastre ?

Le rapport dans son intégralité : rg98-5_haarp[1].pdf 

Le texte ci-dessous est un résumé du Rapport du GRIP 98/5. Ce rapport a obtenu le Prix Philippe Bourdeau décerné par l'Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire (IGEAT) de l'Université Libre de Bruxelles (ULB) pour récompenser un travail de fin d'études présenté en vue de l'obtention du DES en Gestion de l'Environnement (année académique 1997-98).

Sur un site du département américain de la défense (DoD) à Gakona, en Alaska, l'U.S. Air Force et U.S. Navy ont entrepris, en 1993, de faire construire une station de recherche sur les propriétés de l'ionosphère d'une puissance jusqu'ici inégalée: c'est le programme HAARP, High Frequency Active Auroral Research Program.

Pure recherche scientifique affirment les militaires; étape supplémentaire et risquée dans les tentatives militaires de manipuler l'environnement à des fins hostiles, rétorquent quelques scientifiques et des organisations écologistes ou pacifistes.

A première lecture, rien ne distingue pourtant HAARP des installations de recherches ionosphériques déjà en fonctionnement. Sauf le gigantisme des puissances évoquées, et le contrôle exclusivement militaire du projet. D'où les inquiétudes et la perplexité qu'il suscite, amplifiées encore par la langue de bois, ou les silences, des autorités militaires. HAARP n'est-il que la partie émergée de nouveaux projets militaires, préludes à une nouvelle course aux armements? HAARP risque-t-il de provoquer des dommages irréversibles ou majeurs à l'environnement? Ou bien n'y a-t-il vraiment aucune raison de s'inquiéter?

Les modifications de la biosphère à des fins militaires, ou à d'autres fins hostiles, sont interdites par une Convention de 1977, dite la Convention ENMOD. Pourtant, le concept de Environmental Warfare fait bien partie du langage et des manuels militaires. Depuis le début des années 90 cependant, alors que se développe aux Etats-Unis une Revolution in Military Affairs (RMA) sensée adapter les forces armées à leurs missions du 21ème siècle, les références aux techniques de modifications environnementales se multiplient.

Ces nouvelles missions, ou Future Warfare, reposent sur une domination dans l'air et dans l'espace, et nécessitent une maîtrise optimale de l'information, de l'environnement et des moyens de communication, ainsi que de nouvelles classes d'armes à énergie dirigée. Vue sous cet angle, une intensification des recherches militaires sur les propriétés ionosphériques et les ondes électromagnétiques n'a rien de surprenant.

Il n'en fallait pas davantage pour propulser le Programme HAARP au cœur d'une controverse, qui finit par franchir l'Atlantique. Ce travail propose d'en faire le point.

La première partie rappellera certaines notions élémentaires de physique et de chimie de l'atmosphère. Ces rappels fondamentaux permettront de mieux comprendre ce qu'est l'ionosphère et l'importance qu'elle revêt, notamment pour les opérations militaires. La deuxième partie s'intéressera au concept et aux définitions de l'Environmental Warfare ainsi qu'aux règles de droit international qui s'y appliquent. La troisième partie s'intéressera au Programme HAARP proprement dit: la description du programme, la procédure d'impact sur l'environnement, son inscription dans un contexte historique et militaire, et la confrontation des points de vue à son égard.

HAARP est un programme scientifique. Aux mains des puissants, il peut cependant conduire au progrès comme à l'oppression et au désastre. Sans préjuger des intentions finales des Etats-Unis, et reconnaissant que ce travail émet plusieurs hypothèses, et relaye certaines spéculations, il s'avère fonder d'affirmer que le programme HAARP, en synergie avec d'autres programmes militaires, peut conduire à des déséquilibres dangereux pour l'environnement et les populations.

 

 



G
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J'ai lu L‘énergie secrète de l’univers de Maxence Layet

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Guy Trédaniel Editeur

Nombre de pages : 280

Largeur * Hauteur : 16 * 24 cm
Date de parution : 05.2006
ISBN : 2-84445-684-7

 

Savez-vous que les océans tournent sur eux-mêmes tels d'énormes tourbillons ? Que les points d'acupuncture se mesurent avec un simple voltmètre ? Que l'on peut entendre les échos des grincements de la Terre ? Que le corps humain rayonne de fréquences radio ? qu'un peu de lumière rouge peut soigner une entorse ?...

Des subtilités du Feng Shui aux armes à impulsions électromagnétiques, le monde que nous raconte Maxence Layet, journaliste scientifique spécialiste en énergies, environnement et nouvelles technologies de l'information, se révèle à la fois captivant, plein d'espoir et parfois très inquiétant

Passant en revue les découvertes scientifiques les plus récentes, des promesses de la médecine électromagnétique aux avancées de l'informatique photonique, Maxence Layet nous entraîne dans les secrets de l'énergie. Un univers palpitant, insoupçonné, mais au coeur de la tradition chinoise et qu'à sa façon l'Occident apprend à maîtriser.

Explorer les secrets de nos ondes cérébrales, remonter aux sources de l'univers quantique, retracer l'histoire de la mémoire de l'eau ou du pouvoir des maîtres du Qi Gong, voici un voyage qui vous mènera aux quatre coins de la France, de la Terre. Et au-delà. 

Mon avis : bien fait, clair et précis, voilà un livre à lire pour tout ceux qui s'intéressent un tant soi peu à ce que nous sommes et à cet univers dans lequel nous évoluons. Cela fait bien longtemps que cela me passionne, et ce livre a le mérite de regrouper en un seul d'innombrables pistes à creuser. Je vous donnerai par la suite d'autres ouvrages qui m'ont accompagnée depuis de nombreuses années dans une recherche à mes yeux essentielle. Une quête de sens, bien-sûr, où science et spiritualité ne sont pas opposées, bien au contraire. Aux questions que l'humanité se posent, il y a des réponses déjà très anciennes mais qui ont été négligées ou tout simplement ridiculisées au nom d'une recherche moderne toute puissante et soi-disant détentrice du seul savoir valable, scientifique et occidental. Or, avec la physique quantique cette science là s'est vu propulsée quelques milliers d'années en arrière, dans des textes et des traditions que l'on pensait, en occident en tout cas, définitivement dépassées, textes védiques, taoïstes pour ne citer que ceux-là, pratiques spirituelles, arts martiaux, médecine holistique, méditation, électromagnétisme... Aujourd'hui nous vivons une période de jonction des savoirs, et tous les savants et chercheurs qui ont été diabolisés, rejetés, méprisés, bannis (et parfois même assassinés) par la science dite officielle vont faire parler d'eux, tout comme la poésie... Si, si tout est lié, je ne saurai pas vous l'expliquer mais je peux en toute certitude vous dire que je sais... et c'est pourquoi vous allez retrouver bientôt sur ce blog toute une série de propositions de lectures qui vous aideront à vous faire votre propre opinion, qui vous aideront à y voir plus clair et vous donneront peut-être envie d'aller encore plus loin. Il y a urgence, car d'un autre côté ces savoirs intéressent tous ceux qui ont un intérêt quelconque à contrôler leurs semblables. Il est temps d'ouvrir grands vos sens et se sortir vos antennes. Nous sommes bien plus que des mammifères consommateurs et corvéables à merci. Eteignez les télés, et lisez, expérimentez, lisez et expérimentez encore.

 

SURVIE Info n° 49. Décembre 2009


Actualités
Survie a 25 ans !

Chers adhérents et adhérents, donateurs et donatrices. Survie, créée en 1984, fête en cette fin d’année 2009 ses 25 ans d’existence. Un quart de siècle d’un inlassable engagement de l’une des rares associations françaises militant contre le néocolonialisme en Afrique.Mobilisée à ses débuts en faveur d’une « loi pour la Survie et le développement » et d’un contrôle accru de l’Aide publique française, Survie, en tant qu’association de plaidoyer et d’« éducation populaire » 
(...) Lire la suite : http://survie.org/qui-sommes-nous/presentation/agir-et-soutenir/article/appel-a-don-special-anniversair

7ème journée internationale de lutte contre la corruption : Après l’échec de la Conférence de Doha, la France et ses partenaires doivent faire plus pour lutter contre la corruption Communiqué de Publiez Ce Que Vous Payez, Les Amis de la terre, Secours catholique, Sherpa, Survie, Transparence International France.
9 décembre 2009
Le 9 décembre, journée mondiale contre la corruption, marque l’anniversaire de la signature en 2003 de la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC). La dernière Conférence des Etats parties à cette Convention, qui s’est tenue à Doha en novembre dernier, s’est soldée par l’adoption d’un mécanisme de suivi des engagements des Etats très en deçà des attentes de la société civile et des entreprises. Suite à cet échec, nous appelons les gouvernements, et notamment la France, à faire beaucoup plus pour répondre aux attentes des citoyens du monde entier
(...) Lire la suite: http://survie.org/francafrique/paradis-fiscaux-et-judiciaires/article/apres-l-echec-de-la-conference-de

Pour un retour à l’ordre constitutionnel au Niger l’UE doit appliquer les accords de Cotonou Communiqué du collectif Areva ne fera pas la loi au Niger, de la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger (CSD) et Survie. 8 décembre 2009
Ce 8 décembre, un émissaire du pouvoir nigérien se déplace à Bruxelles pour débuter les consultations avec l’Union Européenne (UE), conformément aux accords de Cotonou [1]. Nos organisations demandent à l’UE de faire en sorte que ces consultations aboutissent, dans les plus brefs délais, à un retour à l’ordre constitutionnel basé sur la constitution de 1999.
(...) Lire la suite:
http://survie.org/francafrique/niger/article/pour-un-retour-a-l-ordre

Noir Silence réédité par Les arènes
Mi-novembre, les arènes ont réédité le best-seller de François-Xavier Verschave, Noir Silence, vendu à plus de 50 000 exemplaires, en rupture de stock depuis un an. Ce livre, qui fait suite à la Françafrique, le plus long scandale de la République, est de nouveau disponible en librairie et au siège de Survie. Commandez-le auprès de Matthieu Vanpeene! matthieu.vanpeene@survie.org
http://survie.org/publications/livres/article/noir-silence?var_mode=calcul

Survie présent dans l'agenda de la solidarité internationale

Commandez pour 10€ un agenda de la solidarité internationale auprès de Matthieu Vanpeene: matthieu.vanpeene@survie.org
L'agenda 2010  de la solidarité internationale est coordonné par les centres de documentation sur la solidarité internationale RITIMO. Survie est présent dans cet agenda, avec un descriptif de notre association dans les pages de janvier, de la Françafrique pour février et l'annonce du mois de février comme moi(s) contre la Françafrique. Une façon originale et pratique de sensibiliser à la solidarité internationale pour un développement durable. Avec cet agenda, vous découvrirez mille et une informations pour la solidarité internationale au quotidien (dates clés pour fêter la paix, la solidarité et les droits de l'Homme, citations, campagnes, initiatives, références bibliographiques...) tout en profitant des fonctionnalités d'un agenda classique (semaine sur deux pages, planning, notes, répertoire). Un cadeau de Noël instructif et utile!

De l’armée coloniale à l’armée néocoloniale (1830 - 1990). Brochure gratuite, uniquement en téléchargement
Cette brochure accompagne la parution du n° 23 de la collection des « Dossiers noirs » de Survie intitulé Que fait l’armée française en Afrique ? publié par les éditions Agone, en octobre 2009. Tandis que ce « Dossier noir » traite essentiellement de la période la plus récente (1990-2009), cette brochure le précède chronologiquement et présente une synthèse sur le thème de l’armée française et de l’Afrique allant de la période coloniale à la première période néocoloniale, jusqu’à la fin de la guerre froide. Téléchargez via ce lien: http://survie.org/publications/les-dossiers-noirs/article/de-l-armee-coloniale-a-l-armee
 
La France doit assumer son rôle dans la lutte contre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité Communiqué de l'Acat-France, Amnesty International, FIDH et de Survie. 20 novembre 2009

Au moment où les autorités allemandes viennent, le 17 novembre, d’interpeller le président des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et son adjoint, d’importants responsables de ce mouvement criminel résident en France en toute impunité. (...) Lire la suite: http://survie.org/genocide/article/asile-politique-refuse-a-agathe

A lire
Billets d'Afrique et d'ailleurs n° 186 (Décembre 2009)
Bulletin mensuel d'information alternative sur les avatars de la politique de la France en Afrique, Billets d'Afrique constitue l'un des piliers de la volonté de Survie de mieux informer.
Edito : Survie, 25 ans
 Le 24 juin 1981, sur l’initiative du Parti radical italien, on diffusait dans les plus grandes capitales de l’Occident un document contre l’extermination par la faim, signé par cent treize prix Nobel. Parmi ceux qui répondirent à cet appel, publié dans Le Monde, se trouvait un homme résolu, François-Xavier Verschave. L’association Survie-France fut créée en 1984 pour réaliser les objectifs de ce manifeste. (...) Lire la suite: http://survie.org/billets-d-afrique/2009/186-decembre-2009/article/survie-25-ans

Au sommaire ce mois-ci :
- LES BREVES DE LA FRANÇAFRIQUE
- EDITORIAL. Survie a 25 ans!
- TOGO. Nous voici "au bord du marigot"!
- LES BREVES DE LA FRANCAFRIQUE.
- TEMOIGNAGE. André Afanou "Le Cacit, contre l'impunité"
- FRANCE. L'or de Bongo
- COTE D'IVOIRE. Le business des com'zones

Chirac, VRP zélé de la vente des médicaments en Afrique.
 
Article d'Odile Tobner paru dans Billets d’Afrique et d’ailleurs n° 186 décembre 2009
Derrière sa Fondation pour le développement durable et le dialogue des cultures, François Pinault. Heureux hasard !Le documentaire « 10 mai AFRICAPHONIE », réalisé par Michael Gosselin est sorti en salle le 2 décembre, après l’avant-première le 7 mai 2008 sur France O et le 9 mai 2008 à l’Hôtel de ville de Paris dans le cadre de la célébration de « la journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ».
(...) Lire la suite : http://survie.org/billets-d-afrique/2009/186-decembre-2009/article/chirac-vrp-zele-de-la-vente-des

Agenda
GRENOBLE http://survie.isere.free.fr/

- Jeudi 10 décembre. Conférence- débat "Démantèlement de la justice et affaires françafricaines", avec Raphael Grandfils, secrétaire adjoint du syndicat de la Magistrature et Délégué régional de la Cour d'Appel de Grenoble, et André Fine, président de Survie Isère. Maison du tourisme, 20h30.
- Vendredi 18 décembre. Conférence-débat "50 ans après les indépendances: A quand l'Afrique?" organisé par l'Association des Étudiants Sénagalais de Grenoble et soutenu par Survie Isère, avec Seydou Ouedraogo, Salle Condillac, à 18h pour la conférence, à 20h pour un repas à prix libre.
- Vendredi 18 décembre. Projection-débat "La fin de la pauvreté?" organisé par le cinéma Le Club et soutenu par Survie Isère, en présence du réalisateur Philippe Diaz, au cinéma Le Club, à 20h15.


BORDEAUX http://surviegironde.blogspot.com/
- Mercredi 9 décembre. Conférence débat «Migrations, des représentations à déconstruire et à reconstruire au regard de la solidarité internationale». Avec Josette Belloq, Responsable politique de la ville de Lormont et Patrick Gonin, Enseignant Chercheur, Université de Poitiers CNRS, Migrinter Salle du patio, Domaine du haut carré, 43 rue Pierre Noailles à Talence, accès Tram arrêt Forum à 19h30
- Jeudi 17 décembre. Projection débat «La fin de la pauvreté» avec Bernard Conte enseignant chercheur au CEAN auteur de «La tiers-mondisation de la planète» au cinéma Utopia à 20h30.
- Samedi 19 décembre. Action de rue place St-Projet, émission TV «Quizz Françafrique» à 15h.
- Tous les samedi. Table de presse sur la place Maucaillou de 10h à 14h.


RENNES
http://survie35.blogspot.com/
- Mercredi 9 décembre. Projection débat "Une affaire de nègres" en présence d'Odile Tobner
à l'amphi Renan (Hall B) de l'Université Rennes 2 à 19h30
- Jeudi 10 décembre. Projection débat "Une affaire de nègres" en présence d'Odile Tobner à la Maison des associations, salle Gune à 20h30

PARIS http://www.survie-paris.org/
- Jeudi 10 décembre. Elections Afrique Vigilance!11e Réunion 'Collectif de solidarité avec les luttes sociales et politiques en Afrique ' à la Bourse du travail de Paris - 3 rue du chateau d’eau, M° Château d'eau à 19h.
- Jeudi 17 décembre. Projection-débat Afrique 50 de René Vautier et Cameroun, autopsie d'une indépendance de Gaëlle Le Roy. Amphi B2 de l'université de Nanterre, 200 av de la République à 18h15
- Vendredi 18 décembre. Projection-débat Une affaire de nègres d’Oswalde Lewat. Avec l’Union des Populations du Cameroun. Repas à 19h et
film+débat à 20h30. Tarifs : pour le repas 5 euros / pour le film 3,5 euros Réservation possible au 01 41 60 12 33 ou reservations.rencontres@magic-cinema.fr Magic Cinéma Rue du Chemin Vert - 93000 Bobigny / 01 41 60 12 34, M° Bobigny - Pablo Picasso (à 50m) / Parking Centre commercial Bobigny II, niveau 0 www.magic-cinema.fr

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Vous faites partie des 10 626 abonné-e-s à Survie Info, la lettre électronique mensuelle d'information de l'association Survie

Survie est une association (loi 1901) qui milite pour l'assainissement des relations franco-africaines et contre la banalisation du génocide. Elle est aussi engagée en faveur de l'accès de tous aux biens fondamentaux, au Nord comme au Sud.
Pour continuer à faire avancer ses idées, si vous souhaitez soutenir financièrement notre association en adhérant, en faisant un don ou en vous abonnant à notre bulletin Billets d'Afrique, par virement, par chèque ou par paiement électronique consultez la page http://survie.org/article13.html

Pour retrouver l'ensemble de nos communiqués, publications, et activités, rejoindre l'association ou l'un de ses 24 groupes locaux, visitez notre nouveau site http://survie.org

12:29 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

Trans(e)création lu par Co-errante

Cathy Garcia il faut la lire dans la brèche. Là où ça fait mal, là où ça cicatrise. Ou dans les flaques et les vertiges. Dans la marge, dans l'humus. C'est une femme qui écrit, chaque ligne le dit, porte-voix - portant  haut et fort - de la femme originelle. Elle creuse, elle s'enfonce pour mieux resurgir. Cela peut être tout autant sauvage, passionné, parfois à la limite de la violence, que la femme est douce, tout au fond. Cathy Garcia a à dire, elle le dira, c'est tout.


Extrait

Fièvre blanche. Au centre des pupilles, la veine de nuit.
À la fourche des doigts, mes flocons d'encre bleuissent.

Mise au pas. Marcher tout droit.
Révolution. Tourner en rond.

Attaquer le chat au chalumeau pour qu'il en sorte un chameau.

Jouer avec les mots.
Balles au bond, rebonds.
Au vol et revol, vers quoi ?

Nous brocantons le futur tandis que décantent les souvenirs dans la cuvette sacrée.
Aujourd'hui je lave mon sang.
********

Trans(e)création lu par JL Millet

Trans(e)création ?

Jaillissement, urgence, geyser d’images-mots.

Tentative de fixation photogénique des l’éphémère des émotions, des sentiments, des heurs –bons ou mals -, du vrai.

Immobilisation de flashes en plein éclat(aimant) pour dire la vie qui va à la vitesse du soleil.

Frénésie de l’ici et maintenant sous le joug du prévu-vécu-perdu, sous les roues du char lent de l’impermanence.

Travail d’accouchement de l’essentiel !

Volonté de rompre les cercles, de « redessiner l’infini », de « lécher la lumière », de « voir l’impossible éclore » et de « se rétracter au centre de la rosace ».

Dans l’exploration sans concession de ses fissures, Cathy Garcia a fini par « semer des graines de sourire dans le fumier de (son) cœur »

Et la récolte est superbe…

En cette rentrée littéraire (é)vantée par les médias aux ordres, si vous n’avez qu’un livre à lire, c’est celui-ci.

Sans aucun doute !

 

31/08/2009

08/12/2009

Ce soir Amaranta et Lord Eraze au Saraab, XVIIIème, Paris

Venez découvrir deux artistes issus des scènes slam, en récital

Suivie d'une scène ouverte de Slam Poésie

Dans les règles de l'Art

 

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Mar 08 décembre – 21h00

Slam * entrée libre/Conso obligatoire


Lord Eraze & Amaranta


Lord Eraze

Instigateur des scènes Sl'âme Barbés, à l'échomusée, devenues mythiques dans le quartier de la Goutte d'Or, appartenant au collectif des poètes d'Afrique et d'ailleurs, il devient un activiste agoraste du slam dans le 17ème arrondissement. D'abord attiré par la chanson avec son groupe TM-Kamikaze, il se dédie entièrement à l'art de la plume et de la rime a capella dans les dédales parisiens.

Site www.myspace.com/lorderaze


Amaranta

Poétesse, elle arrive dans le mouvement slam en 2001 sur la scène parisienne de la Chaumière des quatre coins du Monde, animée alors par le collectif 129H. Depuis elle arpente les sessions ouvertes, les tournois, les concerts. Véritable activiste, vous pouvez aussi la croiser lors d'un événement dans le 17ème arrondissement, où elle oeuvre pour le quartier des Epinettes grâce à la magie des mots. Elle a rencontré Lord Eraze à Barbés, et depuis ils s'allient pour faire sonner le verbe haut. Tamara-Amaranta a publié un recueil en 2006 appelé Lambeaux

Clip : http://www.dailymotion.com/video/x6iipq_soleil-vert_music

 

 

AU SARAABA : www.saraaba.fr / www.myspace.com/saraabaparis
– Site portail AFRISSON : www.afrisson.com
Tél.: 01 42 62 65 83
19, rue de la Goutte d’Or - 75018 Paris
M° Barbès ou La Chapelle
* parking protégé en face du lieu

Présentation Saraaba : Saraaba est un espace culturel qui propose des concerts, des expositions, des contes, des ateliers de danse et de chant, des conférences débats...et plusieurs autres activités. Saraaba accueille ACAGO (Association Culturelle et Artistique de la Goutte d'Or).

* Ouverture du bar : 18h45
* Ouverture du restaurant : 19h15 (cuisines d’Afrique et de l’Océan Indien)

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07/12/2009

Les Voleurs de Feu n°27

Le dernier numéro de "Les Voleurs de Feu", petite revue trimestrielle de poésie très combative sise à Plougasnou en Bretagne consacre son dernier numéro sur le thème de la violence.

Site: http://lesvoleursdefeu.free.fr/

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Vous avez dit violence?...

 

La violence, tel est le thème de cette 27e parution. Yann Orveillon après avoir esquissé en un raccourci  vertigineux l'historique de la violence des origines à nos jours, pose les questions cruciales: d'où provient la violence, qui en est responsable? De quel bord est-elle? "Depuis le début de l'histoire rien ne s'est fait sans violence et justification de la violence". Il ne répond pas directement se contentant d'énumérer des faits  quotidiens (relevant malheureusement de ce qui est devenu une banalité épouvantable) qui parlent d'eux-mêmes en une longue et hallucinante litanie venant étayer sa conclusion. Ancien syndicaliste  -expulsé par la CGT durant les grèves de mai 68- militant aguerri, poète sans complaisance, il fustige les centrales syndicales qui se sont vendues, au nom de la paix sociale, aux exigences faramineuses des patrons voyous et des gouvernements successifs qui protègent ces derniers. Avec Rimbaud ("L'orgie parisienne...", "Les mains de Jeanne Marie") il en appelle au soulèvement des classes laborieuses et des exclus, parce qu'il n'y a plus d'autres solutions possibles pour enrayer le cauchemar éveillé qui les plonge dans un désespoir sans fond (suicides, travail temporaire à salaires réduits, chômage massif...) tandis que banquiers et agioteurs/boursiers de la pire espèce, responsables de la crise, sont gavés avec les deniers publiques.

Dans un article très documenté, intitulé "Et cette violence, si mâleureuse", Marie-Lise Martin Core, après avoir décortiqué tous les sens du mot violence, s'attaque aux sévices in-humains subis par les femmes, plus particulièrement les femmes asiatiques, africaines et musulmanes (Excision.,circoncision et toutes les autres formes de mutilations et d'agressions).

Avec "La machine à réduire", Lukas Stella (Auteur des livres "Croyances informatisées dans l'ordre des choses marchandes" paru aux Éditions du Monde Libertaire et Alternatives Libertaires et "Stratagèmes du changement" aux Éditions Libertaire presse de la coopérative ouvrière 34 à Toulouse - 2009) nous livre une analyse d'une clairvoyance sans faille :  comment l'informatique qui n'était à l'origine qu' "un moyen de se soulager d'un travail avilissant en prenant en charge les tâches harassantes, libérant pour tous un temps libre considérable sans tomber dans la misère du chômage" aurait pu "devenir l'outil incontournable de la libération de l'esclavage du travail"? Au lieu de cela, elle s'est habilement transformée, avec de l'ordinateur, en "une prothèse qui parasite son hôte", à l'insu de la grande majorité de ses utilisateurs. En tant que "pratique solitaire" l'ordinateur contribue davantage à "individualiser par la fabrication de séparations à tous les niveaux"  en donnant l'illusion d'une plus grande liberté. Le travailleur se trouve ainsi pris au piège d'un rendement des plus pernicieux qui soit, et, comme toujours, à qui cela profite-t-il sinon, comme toujours, aux détenteurs sans scrupules du capital? L'addiction dont sont victimes des millions d'internautes aujourd'hui ne mériterait-elle pas d'être diagnostiquée comme la drogue dure des temps modernes, injectée à dose massive dans les cerveaux bombardés d'informations sous couvert de les rendre plus intelligents qu'ils ne le sont.

Des articles de Jean Dupont (Un tabou: La Marseillaise..), d'Isabelle Mély (La taxe carbone, cette violence qui nous est faite...) et de Anne Jullien-Perhouas (Le propithèque soyeux) analysent différents aspects de cette violence et, qu'elle se situe sur le plan  social, environnemental ou symbolique, n'est-elle pas en définitive mise au service la marchandisation massive du monde et de la prise de pouvoir (contrôle) des mafias politico-financière sur l'ensemble des populations de la planète?


Parmi les Voleurs de Feu, nommés plus communément poètes, qui ont participés à ce tract d'Action poétique rouge et noir, deux invités de marque:

 

- Jean-Marc La Frénière, québecois, qui vient tout juste de publier son dernier livre en France (Éd. Chemins de plume, à Nice) et qui se définit ainsi: "J'ai pris les mots où ils étaient, dans la bouche et la rue, loin des grammaires, des dictionnaires et des académies...". sa force de frappe électrisée par une sensibilié à vif, se condense en deux poèmes en prose très resserrés: "Les banquier" et "Les dents de loup":
Première lignes de "Les dents du loup":

   "La majorité silencieuse: il n'y a qu'elle qu'on entend. Des coups de feu claquent partout. A peine l'enfant a-t-il ouvert les yeux, on met des chenilles à son landau, des cartouchières, des prières. On lui arrache le rêve avec ses dents de lait. Dans le coeur d'un soldat loge un pouce mal sucé, un enfant mal sevré. J'ai préféré l'écart de langage à l'écart de fortune..."
...

- Cristina Castello, séjournant actuellement à Paris. Argentine de naissance, internationale de culture, chez qui cohabitent la poésie, la vie et l'engagement, valeurs qui constituent son matériel de résistance. Entre faire et être, elle travaille en tant que journaliste et se dit "contrebandière de poésie". Sans masque, la femme écrit et parle, communique les intérieurs et les dehors. Femme-lionne aux yeux couleur de miel, elle est venue révéler la plénitude de la beauté dans nos univers humains détraqués ou le "chacun pour soi" fait loi:

 

On est des immigrants dans un monde sans présent
Fureur des harpes éclatant en lettres sans corset
Poésie, c'est la sagesse du non temps
Poésie, c'est l'aube sans obsèquess
Poésie, c'est l'ordre de l'éternité
Frémissement des lys
Don aux innocents
Danses de cloches
Déluge du soleil.

 


Le poète français François Xavier dans son introduction à « Soif » , dernier recueil paru de la poétesse argentine Cristina Castello déclare : "La petite sœur de Rimbaud vit à Buenos Aires. Elle est verbe pur. Nom nu de la parole enchantée elle porte en elle le diamant perdu de l’humanité : l’amour."
"Orage", son prochain recueil sortira au début du mois de janvier 2010.

19:20 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)