Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/04/2009

Les pistes du rêve

Solo atmosphérique sur un texte de Cathy Garcia "Les pistes du rêve". tiré de Mystica Perdita.

Chorégraphie et interprétation : Sèverine Delbosq, Cie l'Essoreuse

http://www.youtube.com/watch?v=KMgzVoYvwEg

voir aussi http://www.autour-des-auteurs.net/magazine/new_mag.html

Survie Info n° 43. Avril 2009

15 avril : Fin du Moi(s) contre la Françafrique, cependant les activités continuent !
Plus d'une cinquantaine d'évènements sur toute la France ciblés sur 2 axes: l'implication de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, la politique Business et Dictatures de Nicolas Sarkozy en Afrique.

Plus de 4 000 documents de 4 pages sur le Rwanda distribués, vous pouvez le télécharger gratuitement: http://survie.org/Complicite-de-la-France-dans-le.html,
2 nouveaux livres: la
brochure Business et Dictatures et livre sur la France au Rwanda (voir ci-dessous)
1 nouveau documentaire sur la France au Rwanda en DVD autoproduit par Survie.
1 colloque à l'Assemblée Nationale France-Rwanda (voir ci-dessous)
Des actions de rue le 7 avril à Paris, Grenoble, Bordeaux et Toulouse
Et de nombreuses conférences et projections-débats sur la départementalisation de Mayotte, les paradis fiscaux, etc.


Actualité
Livre La complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda. 15 ans après. 15 questions pour comprendre. Sortie le 8 avril 2009
Vous pouvez le commander directement auprès de Matthieu Vanpeene : matthieu.vanpeene@survie.org ou auprès de votre groupe local le plus proche de chez vous. Edition L’Harmattan, 160 pages, 13 € Pourquoi la France s’est-elle ainsi engagée au Rwanda ? Est-il possible de juger les responsables français ? Que penser des arguments de ceux qui réfutent la complicité de la France dans le génocide ? Depuis le génocide, quelle est l’attitude de la classe politique française ? Quelle est celle des militaires engagés au Rwanda ? Quelle connaissance l’opinion française a-t-elle de l’implication française ? Qu’est-ce qu’une Commission d’enquête parlementaire apporterait de plus que la Mission d’information de 1998 ?Au travers des réponses à ces questions, ce livre entend aider les citoyens français à comprendre en quoi cette tragédie « africaine » fait à jamais partie de l’histoire de notre pays et met directement en cause le fonctionnement de nos propres institutions. (…) Lire la suite : http://survie.org/La-complicite-de-la-France-dans-le.html

Colloque à l’Assemblée Nationale. France-Rwanda La démocratie française à l’épreuve du génocide des Tutsi. 8 avril 2009
15 ans après le génocide des Tutsi, et malgré les travaux de la Mission d’information parlementaire de 1998, de nombreuses zones d’ombre planent encore sur les raisons et les modalités de l’engagement français au Rwanda, ainsi que sur les responsabilités individuelles qui ont amené notre pays à soutenir ceux qui préparaient puis commettaient le génocide. Au devoir de vérité, se couple un devoir de justice, qui doit permettre de juger ceux qui ont commis ce crime imprescriptible mais aussi ceux qui ont aidé à le commettre. (…) Lire la suite et retrouver le programme : http://survie.org/8-avril-2009-Colloque-a-l.html

RWANDA. France-Rwanda. Complicité de génocide. Communiqué de Survie. 6 avril 2009
Le 7 avril 2009 est la commémoration du 15ème anniversaire du début du génocide des Tutsi du Rwanda, qui a fait entre 800 000 et 1 million de victimes, massacrées sous le prétexte d’être tutsi ou pour s’être opposées à cette extermination. Du fait de leur soutien aux génocidaires avant, pendant, et après le génocide, les autorités françaises s’en sont rendues complices. Quinze ans après, Survie réitère ses revendications en terme de vérité, de justice, et demande l’instauration d’un véritable contrôle de la politique de la France en Afrique. (…) Lire la suite : http://survie.org/France-Rwanda-Complicite-de.html

COMORES. Suite à la Conférence de Presse du 23 mars à Paris sur le référendum du 29 Mars à Mayotte : un déni de démocratie et de droit. Communiqué de Survie, du CAAC et du MRAP. 27 mars 2009
L’archipel des Comores, ancienne colonie française, constitué de quatre îles, Mayotte/Maoré, Anjouan, Grande Comore et Mohéli, est devenu un Etat indépendant le 6 juillet 1975.C’est au travers du journal de 20h que les Français apprendront sans doute que la France compte désormais un 101ème département, suite à un référendum à Mayotte/Maoré, sans aucune consultation ni débat préalable en France, et ce, en violation de 20 résolutions de l’ONU. (...) Lire la suite : http://survie.org/COMORES-Suite-a-la-conference-de.html

FRANCE. France Afrique : Nicolas Sarkozy est-il capable de se projeter vers l’avenir ? Communiqué de la Plateforme citoyenne France Afrique. 25 mars 2009
Nicolas Sarkozy effectue les 26 et 27 mars prochains une tournée qui doit le conduire dans les deux Congo et au Niger. Première étape de cette troisième tournée du président français en Afrique, une visite à Kinshasa dans un contexte politique et sécuritaire encore très précaire. Cette visite peut permettre de remettre au sommet de l’agenda diplomatique et médiatique international la situation de la RDC. Nous resterons vigilants afin que l’action de la France soit favorable aux intérêts des populations congolaises. (…) Lire la suite : http://survie.org/France-Afrique-Nicolas-Sarkozy-est.html

A lire
Brochure France Afrique Diplomatie Business & Dictatures
A commander auprès de votre groupe local ou au siège de Survie pour 4€ (+frais de port si envoi postal)
A l’occasion du Moi(s) contre la Françafrique 2009, Survie sort un nouveau livre sur les grandes entreprises françaises et leur implication dans la Françafrique. Vous pouvez d’ores et déjà le commander auprès de l’association, nous vous l’enverrons dans les plus brefs délais. Avec l’arrivée à la présidence française de Nicolas Sarkozy, qui avait promis une rupture avec la Françafrique et les pratiques de ses prédécesseurs, nous assistons non seulement à une perpétuation de cette politique mais à son regain, caractérisé par une défense affichée et revendiquée des intérêts français en Afrique : ventes d’armes, prolifération du irresponsable du nucléaire, conquête de nouveaux marchés par Total, Bolloré, Areva, Bouygues (et bien d’autres) en Angola, au Soudan, au Congo, etc.
(…) Lire la suite : http://survie.org/Brochure-France-Afrique-Diplomatie.html

Billets d'Afrique et d'ailleurs n° 179 (Avril 2009)
Bulletin mensuel d'information alternative sur les avatars de la politique de la France en Afrique, Billets d'Afrique constitue l'un des piliers de la volonté de Survie de mieux informer.
Edito : Impunité
La lutte contre l’impunité est l’un des objectifs que s’est donné Survie, que cette impunité concerne les crimes de sang les plus graves, génocide – crimes contre l’humanité, crimes de guerre – ou les crimes économiques – crimes insidieux dont l’opinion a du mal à mesurer les conséquences destructrices pour des millions d’êtres humains. Jamais on n’enrichira suffisamment l’arsenal de lutte contre ces crimes et la grande question est celle des moyens qui peuvent être mis en œuvre pour y parvenir. (...) Lire la suite : http://billetsdafrique.survie.org/Impunite,1252

Au sommaire ce mois-ci :
- LES BREVES DE LA FRANÇAFRIQUE
- FRANCE. Les vieilles rengaines de Sarko
- DJIBOUTI. Affaire Borrel : les preuves s’accumulent !
- SENEGAL. Carton rouge pour Wade
- TOGO. Le premier « accord de partenariat de défense » porte-bonheur ?
- CAMEROUN. Le Pape et les déguerpissements
- RD Congo. De petites bricoles
- GUINEE. Espoirs et incertitudes dans la transition
- COTE D’IVOIRE. En attendant les élections

TOGO. Le premier « accord de partenariat de défense » porte-bonheur ? Article de Comi Toulabor paru dans Billets d’Afrique et d’ailleurs n° 179 avril 2009
Le 13 mars dernier a porté une chance extraordinaire (et pourquoi pas aussi à la France de Sarkozy ?) au Togo de Faure Gnassingbé, fils de l’ancien dictateur Eyadéma, qui se réjouit que son pays ait été « le premier africain à signer » le nouvel « accord de partenariat de défense » avec la France. Mais cet accord est-il vraiment nouveau ? Cette défense en partenariat (le mot partenariat est devenu un terme-épice qui pimente toutes les sauces françafricaines) vient concrétiser le discours du 28 février 2008 du président Sarkozy au Cap et celui du candidat UMP, le 19 mai 2006 à Cotonou, qui plaident tous pour une réforme de la politique africaine de la France, ce serpent de mer que tout candidat français à la magistrature suprême qui se respecte, se croit obligé de sortir sans que personne ne lui demande rien.(...) Lire la suite : http://billetsdafrique.survie.org/Le-premier-accord-de-pa...

Agenda
ROUEN http://surviehn.zeblog.com/
- Samedi 25 avril. Conférence-débat Rwanda 15 ans après : un génocide entré dans l’Histoire ? avec José Kagabo, Laurent Kaguba, Marcel Kabanda, Odile Biyidi-Awala, Alain Gauthier et Yolande Mukagasana, co-organisé avec la CRF (Communauté Rwandaise de France)

BORDEAUX http://surviegironde.blogspot.com/
- Jeudi 16 avril. 2 Conférences-débats "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée"
avec Samuël Foutoyet, auteur de l’ouvrage.

PARIS http://www.survie-paris.org/
- Jeudi 16 avril. Troisième réunion de travail collectif de solidarité avec les luttes sociales et politiques en Afrique organisée avec le Cedetim et la Plateforme citoyenne France-Afrique.
- Vendredi 24 avril. Projection-débat autour du nouveau documentaire de Thierry Michel Katanga Business en présence de Florence Lamade (Survie Paris).
- Mardi 28 avril. Conférence-débat Armées françaises hors d’Afrique avec Raphaël Granvaud

TOULOUSE http://survie31.over-blog.com/
- Du 8 au 23 avril. Exposition photo de Julie Pudlowski sur le Rwanda
- Samedi 11 avril. Emission radio Françafrique n°15 sur Campus FM Artistes engagés contre la Françafrique
- Jeudi 23 avril. Projection-débat du documentaire Kigali des images contre un massacre de Jean-Christophe Klotz
- Lundi 27 avril. Projection-débat sur la situation Comores - Mayotte autour du documentaire Un aller simple pour Maoré avec la Cimade et Survie
- Mardi 28 avril. Projection-débat du documentaire Arlit, deuxième Paris. Débat autour de l’exploitation des mines d’uranium au Niger en présence de Issouf Ag Maha, ancien maire de Tchirozérine. Organisé par Survie et Les Amis de la Terre.
- Jeudi 30 avril. Conférence-débat "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée" avec Samuël Foutoyet, auteur de l'ouvrage.

NANTES http://survie44.over-blog.org/
Jeudi 23 avril. Conférence-débat "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée" avec Samuël Foutoyet, auteur de l’ouvrage.

BOURGOIN-JAILLEU http://survie.isere.free.fr/
Mercredi 29 avril. Projection-débat du nouveau documentaire réalisé par Survie France-Rwanda 1994 Complicité de génocide.

GRENOBLE http://survie.isere.free.fr/
- Mercredi 22 avril. Projection-débat sur la situation Comores - Mayotte autour du documentaire Un aller simple pour Maoré avec la réalisatrice Agnès Fouilleux
- Jeudi 23 avril. Projection-débat du nouveau documentaire réalisé par Survie France-Rwanda 1994 Complicité de génocide.
- Mercredi 29 avril. Projection-débat du documentaire Du sang dans nos portables de P. Forestier

PERPIGNAN http://survielero.blogspot.com/
Lundi 27 avril. Conférence-débat "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée"
avec Samuël Foutoyet, auteur de l’ouvrage.

CARCASSONNE http://survielero.blogspot.com/
Mardi 28 avril. Conférence-débat "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée"
avec Samuël Foutoyet, auteur de l’ouvrage.

MONTPELLIER http://survielero.blogspot.com/
Mercredi 29 avril. Conférence-débat "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée" avec Samuël Foutoyet, auteur de l’ouvrage.

 --  Association Survie 210, rue St Martin 75003 Paris Tél : 01 44 61 03 25 Fax : 01 44 61 03 20 contact@survie.org 

14:08 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

10/04/2009

Sophie Chalmandrier, artiste peintre

Faites une pause et découvrez  :

sophie chalmandrier45_principale.jpg

http://sophiechalmandrier.over-blog.fr/

15:33 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Les retombées du bombardement de la Serbie tuent toujours

Vesna Peric Zimonjic   
Dix ans après les bombardements de l’OTAN sur la Serbie, l'appréhension monte devant l’accroissement du nombre de cas de cancer signalés.

 6 avril 2009

Quelques 15 tonnes d’uranium appauvri, renforçant plus de 50.000 bombes et missiles, ont été larguées durant les 11 semaines de bombardements de la Serbie en 1999. Les cibles des bombardements de l'Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) consistaient en 116 sites, surtout au sud de la Serbie et dans la région du Kosovo.

L'uranium appauvri est mis au bout des bombes pour percer le blindage des chars et des véhicules militaires lourds. Bien que sa radioactivité soit affaiblie dans le procédé de production, l'uranium demeure hautement toxique.

Les experts sont en désaccord sur les impacts pour la santé de l'uranium appauvri. Quelques-uns disent que les aérosols produits par l'impact et la combustion de l'uranium appauvri des munitions peut provoquer le cancer et affecter les reins, le cerveau, le foie et le cœur. Mais certaines études n’ont trouvé aucune impact significatif sur la santé ou l'environnement.

Le Programme Environnemental des Nations Unies (UNEP) a envoyé une mission seulement en 2000. Elle s’est focalisée sur 11 sites du Kosovo, et a conclu qu'il n'y avait « pas de contamination importante détectable de la surface du sol par de l'uranium appauvri. Un certain nombre de points de contamination ont été identifiés par la mission, mais la plupart d'entre eux n’ont été jugés que légèrement contaminés. »

En 2001, un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) aboutissait à une conclusion similaire. Toutefois, l’expert britannique Keith Bavestock, qui faisait partie de l'équipe de l'OMS, a déclaré au quotidien de Belgrade Politika que « toutes les données dont disposait l'OMS n’avaient pas été incluses dans le rapport. Ça ne signifie pas que le rapport est faux ; il est incomplet. »

Les médecins locaux ont leurs propres données.

Nebojsa Srbljak, un médecin de la ville de Mitrovica au Kosovo, qui a toujours une grande population serbe, a parlé d'une multiplication par dix des cas de leucémie. Il a déclaré aux envoyés des médias : « Le taux des leucémies chez l’enfant au Kosovo était de un pour mille avant 1999. Depuis 1999, il est passé à un pour cent. »

Le Dr. Srbljak, qui aide dans une clinique de cancérologie de Pristina, la capitale du Kosovo, a déclaré que les médecins albanais lui ont dit aussi qu'il y avait « une augmentation importante » du nombre de patients atteints de cancers depuis 1999. Dans l'ensemble du Kosovo, a-t-il dit, le taux de cancer avant 1999 était de 10 pour 300.000, et « aujourd'hui, il s'élève à 20 pour 60.000. »

« C'est désormais une tumeur par jour que nous découvrons, » a dit le radiologue Vlastimir Cvetkovic à Inter Press Service. « Avant 1999, c’était une tous les trois mois. Et ce n'est pas juste dû à l’amélioration des diagnostics, car nos moyens de travail sont restés modestes. En outre, c’est maintenant chez les plus jeunes et les enfants que nous trouvons nos patients. »

Une augmentation alarmante des cas de cancer a aussi été enregistrée en Bosnie-Herzégovine voisine, où, en début 1995, de l’uranium appauvri a été utilisé par l'OTAN contre les forces serbes de Bosnie. Selon les chiffres officiels, plus de 300 personnes de Hadzici et Han Pijesak, dans le voisinage de Sarajevo à l'est de la Bosnie, sont mortes du cancer de 1996 à 2000. Hadzici était habitée et tenue par les Serbes de Bosnie pendant la guerre. Elle est passée plus tard sous la juridiction gouvernementale croato-musulmane centrale de Sarajevo.

« C'est un très grand nombre, » a déclaré à Inter Press Service le médecin local Slavica Jovanovic. « Mais il semble que ce soit un sujet que personne ne veuille aborder. La population de Hadzici devrait être réinstallée ailleurs, et, au niveau de la Bosnie-Herzégovine, il n'y a pas la volonté de s’embarquer là-dedans. »

Des problèmes de santé liés à l’uranium appauvri ont été signalés chez les soldats italiens qui ont servi au maintien de la paix en Bosnie et au Kosovo. Plusieurs sont morts du cancer et leurs familles se démènent aujourd'hui pour prouver que travailler et vivre à côté de zones contaminées par de l’uranium appauvri a été démontré fatal.

Pour les autorités serbes, les problèmes de l’uranium appauvri semblent aussi loin que le Kosovo, malgré le fait que quelque 100.000 Serbes vivent encore là-bas, près de la ville divisée de Mitrovica pour la plupart d'entre eux.

Milan Mišović, chef du Département de la Médecine du Travail de l'Académie de Médecine Militaire, a déclaré à des médias serbes : « Quelque 4.000 anciens combattants font l'objet d'une surveillance constante car ils se sont trouvés à 50 mètres du point d'impact de munitions à l'uranium appauvri. Jusqu'à présent, le cancer ne progresse pas parmi eux. Mais on peut s’attendre à certains changements dans les prochains 10 à 15 ans. »

Traduction: Pétrus Lombard.

Source: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid...

12:38 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Otan: le cercle vicieux de la violence

Diana Johnstone   

 

 

Où qu’elle aille, l’Otan crée des menaces. C'est  son fond de commerce. Que ce soit en Afghanistan ou à Strasbourg, la présence  militaire étrangère provoque la rébellion violente, surtout de la part de  jeunes gens qui veulent relever le défi. Leur rébellion sert à justifier une  augmentation de violence répressive. Et ainsi de suite…

 


6 avril 2009

 

 

Ce cycle était  visible samedi le 4 avril à Strasbourg, où plusieurs milliers de policiers et  un petit nombre de casseurs du Black Block ont volé la vedette à ce qui aurait  dû être le début d’un nouveau mouvement de masse européen contre l’Otan. La  manifestation pacifiste fut écrasée et désintégrée par la police en armes,  pendant que des jeunes aux capuchons noirs jetaient des pierres, cassaient des  vitres et mettaient le feu aux bâtiments.

 

Provocateurs contre provocateurs

Dans ce cycle de provocation, il n’y a aucun doute que c'est  l'Otan qui a commencé. La célébration ostentatoire du 60ème anniversaire de  l’Alliance tenue dans trois villes du Rhin, Strasbourg, Kehl et Baden Baden ce  jour-là, constituait une insulte aux citoyens. Après tout, si les dirigeants  de "l’Occident démocratique" sont tellement appréciés, pourquoi faut-il  transformer les villes qui les reçoivent en forteresses assiégées pour les  accueillir? Si les Européens bénéficient de la protection de l’Otan, pourquoi  les tenir à distance de leur bienfaiteurs ? Mais bien sûr l’Otan n’est pas une  force de défense. Depuis l’agression contre la Serbie il y dix ans jusqu’au  bourbier afghan aujourd’hui, l’Otan se transforme progressivement en force  expéditionnaire destinée aux interventions lointaines. Les mesures de sécurité  draconiennes appliquées à trois villes européennes plutôt conservatrices,  enfermant les habitants dans leurs domiciles, ressemblaient à une occupation  étrangère. Malgré la grande – mais peut-être passagère – popularité d’Obama,  le sommet de l’Otan a illustré l’écart qui se creuse entre les peuples et  leurs dirigeants politiques. Grand « communicateur », le Président des  Etats-Unis s’est efforcé de persuader les Européens qu’ils sont encore plus  menacés par Osama bin Laden et Al Qaeda que les Américains, et doivent donc  payer leur tribut en impôts et en soldats pour éliminer cette menace quelque  part en Afghanistan, si ce n’est au Pakistan ou ailleurs. Les médias européens  ont pu distraire le public de cette notion saugrenue en dirigeant l’attention  vers la tenue vestimentaire de Michelle Obama. Mais, entre temps, des dizaines  de milliers de citoyens européens se dirigeaient vers Strasbourg dans l’espoir  de manifester leur désaccord. Ils avaient des arguments à faire entendre. Ils ont fini étouffés par des nuages de gaz lacrimogènes, et ont été traités comme  des bêtes.

La responsabilité du fiasco

La responsabilité de ce fiasco  est partagée. De loin les plus responsables sont les forces de l'ordre qui ne  cessent de durcir leurs modes de répression partout en Europe. Sous le regard  des hélicoptères, les divers policiers, gendarmes et CRS pratiquent la  technique d’origine anglaise de « kettling » qui consiste à diviser et à  enfermer les manifestants à l’intérieur de petits espaces séparés, parfois  entourés de barrières métalliques. Il s’agit de traiter les êtres humains  comme du bétail. Plus de dix mille policiers ont employé un arsenal d’armes  anti-personnelles contre un nombre comparable de manifestants sans défense.  Des gaz lacrimogènes, des balles en caouchouc et des armes à « son et lumière  » ont d’abord mis fin aux discours avant d’égarer les manifestant dispersés et  désorientés. Tout cela a fini dans un chaos total.

Ce fut le résultat  recherché. Mais une part de responsabilité incombe aux organisateurs, si on  peut utiliser ce mot pour un événement où l’organisation faisait à ce point  défaut. La manifestation anti-Otan du 4 avril était organisée par un collectif  de groupes de militants français dont aucun n’avait l’autorité pour imposer un  plan cohérent. Ainsi, le doyen de ces groupes, le Mouvement de la Paix, a fini  par exercer la plus grande influence sur les décisions, notamment celle  d’accepter le choix du site pour le rassemblement offert par la Préfecture. Au  lieu de pouvoir se rassembler sur une place publique et de défiler dans les  rues de Strasbourg sous les fenêtres des habitants, avec leurs banderolles,  leurs slogans et leur théâtre de rue, les manifestants furent exilés sur une  île périphérique entre le Rhin et un grand canal dans une zone industrielle.  Les deux seuls ponts permettant l’accès du côté français étaient faciles à  bloquer pour les forces d’ordre. Il suffit de regarder un plan pour voir qu’il  s’agissaitt d’un piège, et, sur le terrain, le dénivellement rendait celui-ci  pire encore. Situé à quelques huit kilomètres de la gare, un jour où tout  transport public était supprimé, le site était difficile à atteindre. De plus,  le point de rassemblement et le parcours imposé était quasi invisible au  public. Bref, les manifestants étaient coupés de toute communication avec le  public. Et la souricière donnait l’avantage à la police pour exercer ses  méthodes de répression. Pourtant les organisateurs ont accepté ce site  inacceptable – sans même fournir un service d’ordre pour guider et essayer de  protéger les manifestants.

Il est vrai qu’en échange, la Préfecture avait  fait certaines promesses – non tenues. Les ponts et les rues qui devaient  rester ouverts pour permettre aux manifestants de joindre le rassemblement sur  l’île se trouvaient bloqués de façon imprévisible par la police, provoquant  les premières échauffourées. Curieusement, plusieurs milliers de manifestant  pacifistes furent bloqués sur la rive allemande du Rhin, sans jamais pouvoir  rejoindre le rassemblement, tandis que des Black Block allemands y  parvenaient. En général, la police a traité les pacifistes comme l’ennemi dans  une guerre civile, sans protéger les personnes ou les biens de la minorité  violente.
Le rassemblement, tenu dans un creux sur l’île, était perturbé  par le spectacle d’un hôtel voisin consumé par les flammes. Les haut-parleurs  cédaient au bruit des hélicoptères. Le défilé programmé n’a jamais pu se  faire. Des manifestants désorientés étaient abandonnés à eux-mêmes lorsqu’ils  tentaient d’échapper aux gaz lacrimogènes à travers un labyrinthe de contrôles  policiers.

Le Black Block

Les pacifistes ne pouvaient concurrencer les  casseurs du Black Block, pourtant beaucoup moins nombreux. Contrairement aux  pacifistes, ils paraissent, sur les vidéos, comme étant maîtres de leur propre  jeu, en combat avec la police. Il est probable qu’ils en éprouvent fierté et  satisfaction.
Après le désastre de Strasbourg, il est clair que, pour  survivre et se développer, le mouvement anti-Otan doit faire face à trois  problèmes : ses propres faiblesses organisationnelles, la répression policière  et le Black Block.
Question fréquente : les casseurs du Black Block  sont-ils des provocateurs travaillant pour la police ? Incapable d’enquêter  sérieusement sur cette question, ma propre réponse intuitive est :  subjectivement non, mais objectivement oui. Ils ne peuvent pas tous être des  policiers en capuchon noir. La plupart croient sans doute qu’ils sont en train  de « combattre le capitalisme », comme ils le proclament. Mais objectivement  ils arrivent à justifier cette même répression policière qu’ils combattent  avec tant d’élan.

Errare humanum est. Les mauvaises intentions  fleurissent, mais les erreurs sont encore plus courantes. Un mouvement  intelligent contre l’Otan doit essayer d’appliquer l’alternative à la guerre –  l’argumentation rationnelle – en toutes circonstances. Nous devons débattre  avec les gens qui se trompent sur l’Otan, pour expliquer sa nocivité. Et nous  devons débattre avec ceux du Black Block, pour signaler ce qui ne va pas dans  leur forme de protestation.

Comment entamer un tel dialogue n’est pas  évident. En faisant l’hypothèse que les participants aux actions du Black  Block ne sont pas tous des policiers déguisés, j’inviterais, si j’en avais les  moyens, ceux qui sont sincères à prendre en considération plusieurs  idées.

  • Les combattants du Black Block devraient mettre en question leurs  propres motivations. Tout au long de l’histoire, de jeunes gens s’amusent à se  mettre en bandes pour combattre un ennemi. La testosterone et l’adrénaline ne  sont pas des arguments politiques. Mais ce sont des stimulants très efficaces  quand il s’agit de lancer des projectiles contre l’adversaire. Les combattants  de rue se sentent facilement victorieux et supérieurs face aux phalanges de  flics casqués qui paraissent bien lâches dans ce contexte. Les casseurs sont  victorieux dans le match du machisme, mais à quoi bon, si ce n'est à flatter  leur orgueil ?
  • Les combattants du Black Block devraient surtout penser à  l’effet de leurs actions sur la masse des citoyens, qui peuvent être indécis  politiquement. L’Otan et les forces de l’ordre profitent du sentiment  d’insécurité des citoyens. Les actions du Black Block attisent ce  sentiment.
  • Les combattants du Black Block devraient évaluer l’impact  désastreux de leurs activités sur d’autres formes de protestation publique.  Avec la police, ils vident les rues des manifestations de masse.
  • Les  combattants du Black Block devraient réfléchir sur la facilité avec laquelle ils sont exploités par leur ennemi. D’une part, quoi qu’ils en pensent, ils  sont certainement infiltrés par des agents. Et ils doivent se demander  pourquoi certains d’entre eux ont pu casser les vitres de l’Hôtel Ibis sur l'île du Rhin à Strasbourg, puis y mettre le feu de façon méthodique, sans la  moindre intervention policière. De plus, cet incendie impressionnant dévora  l’hôtel pendant plus d’une heure avant l’arrivée des pompiers. Ce spectacle  servit parfaitement à faire peur aux manifestants et à hâter leur dispersion, mais surtout à remplir les écrans de télévision avec la preuve que « les  manifestants sèment la destruction ». Les autorités ont cité l’incendie comme  justifiant leurs mesures policières (pourtant parfaitement inutile dans ce cas  précis). Et pourquoi mettre le feu à un hôtel Ibis, alors qu’il y en a huit à Strasbourg, celui-ci étant probablement le moins rentable ? Et quels moyens  semi-professionnels étaient nécessaires pour cette action de pyromane ? Et pourquoi mettre également le feu à une pharmacie qui servait les résidents  plutôt modestes de ce quartier déshérité ? Quel message politique exprime-t-on  ainsi ?
  • Bref, les militants du Black Block, quel que soit leur âge, doivent quitter l’adolescence attardée et se rendre compte que le combat  contre les pouvoirs injustes commence par la pensée, la raison, les faits et les arguments. Jouer avec la violence c'est jouer sur le seul terrain où ils  sont les plus forts, c’est jouer leur jeu. L’action du style d’Intifada peut  être le seul recours pour des Palestiniens désespérés, mais, en Europe, il existe encore d’autres moyens d’opposition politique. Il faut les inventer,  les explorer, les développer.

Que faire?

L’année 2008 fut un vrai  tournant, avec deux événements de très grande portée qui changent, petit à  petit, la vision du monde que peuvent avoir la plupat des gens :  l’effondrement financier, et l’attaque israélienne contre Gaza. Les  répercussions s'en feront de plus en plus sentir. Elles préparent le terrain  pour l’opposition massive des peuples aux puissances financières et militaires  qui dirigent l’Occident et qui s’efforcent toujours, à travers l’Otan en  particulier, d'imposer leur domination au monde entier. Il y a des indices que  le pouvoir reconnaît le danger et prépare des technologies de répression pour  contrer les révoltes à venir. Il est urgent de fournir des alternatives  politiques en termes de programmes et d’organisation. Si les manifestations de  masse sont vulnérables à la répression policière et aux casseurs, il faut  inventer d’autres moyens plus variés et plus flexibles pour communiquer les  uns avec les autres afin d' élargir un mouvement cohérent capable de combattre  la militarisation de la société et de construire une économie centrée sur les  véritables besoins des êtres humains. En tout cas, toute manifestion future  contre l’Otan doit se doter de son propre service d’ordre. On ne peut pas  mélanger des manifestants pacifiques avec les casseurs qui cherchent ce que  cherche la police : les combats violents.

 

Source : http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&c...

ALBA et SUCRE : vers la création de la première zone monétaire hors FMI - Et si l’Amérique au Sud du rio Grande donnait l’exemple ?

AUTEUR:  Michel PORCHERON


On l’appellera « el sucre » (prononcer soucré avec accent d’intensité sur la première syllabe).

Sucre (Antonio José de, 1795-1830, assassiné) est à la fois le nom d’un général vénézuélien, lieutenant (1) de son compatriote Simon Bolivar (1783-1830) dit El Libertador,  ainsi que l’acronyme pour « Système Unique de Compensation Régionale » instance de l’ALBA (ALternative Bolivarienne pour les peuples des  Amériques) créée sur une idée du président vénézuélien Hugo Chávez et officiellement inaugurée en décembre 2004 à La Havane, avec le soutien actif du président Fidel Castro. Le sucre avait été la monnaie nationale de l’Équateur de mars 1884 jusqu’au 9 septembre 2000, date à laquelle il cessa officiellement d’exister, remplacé par le dollar US, ce qu’on a appelé la dolarización.  

La plus récente réunion de l’ALBA (ou Alba) s’est tenue à Caracas le 2 février dernier, lors d’un sommet extraordinaire, son quatrième sommet depuis sa création en rupture avec les accords classiques de libre-échange et qui s’inscrit notamment contre la « Zone de libre-échange des Amériques » (ZLEA, en espagnol ALCA) promue par les USA.

Dans la déclaration finale de son congrès informel du 26 novembre 2008, la critique la plus sévère de l’ALBA avait porté sur le « système financier international qui a promu la libre circulation des capitaux et la domination de la logique de la spéculation financière au détriment de la satisfaction des besoins des peuples”. Les signataires y dénonçaient  « l’absence de propositions crédibles et vigoureuses pour faire face aux effets dévastateurs de la crise financière ».  

Sur proposition du président de la Bolivie, Evo Morales faite peu après son élection en avril 2006, le sigle TCP-- Traité de Commerce entre les Peuples-- a été ajouté au sigle ALBA qui comprend actuellement six États membres : la Bolivie et le Venezuela en Amérique du Sud, le Honduras (juillet 2008) et le Nicaragua en Amérique centrale, Cuba et la Dominique dans la Caraïbe. Sont membres observateurs : l’Équateur, Haïti et l’Uruguay.

En  même temps que se tenait le dernier sommet de l’Alba – auquel étaient invités le Paraguay et le Guatemala--  le 9ème Forum Social Mondial (FSM), fondé dès son origine (2001) pour contrecarrer le Sommet de Davos, réunissait durant cinq jours à Belém du Pará, Brésil, quelque 100.000 délégués (une majorité de Brésiliens) de mouvements sociaux et d’organisations alternatives, ONG, etc, venus de nombreux pays.   

À la mi-décembre 2008, a été organisé à Salvador de Bahia le premier Sommet des chefs d’État et de gouvernement  de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Le journaliste cubain Orlando Ruiz Ruiz de l’hebdomadaire Trabajadores (du syndicat CTC, Central de Trabajadores de Cuba)  écrivait le 22 décembre dernier : « Ce n’est pas s’aventurer que de dire qu’il y a encore quelques années, il aurait été plus que difficile de réunir présidents et représentants de 33 nations d’une entité géographique qui va du Rio Grande au Cap Horn, et cela sans la présence de nations « étrangères », le tout organisé par un de ces pays du Sud ».

Ce simple rappel n’a pas seulement pour but de souligner au passage une convergence entre une récente organisation régionale d’intégration et le mouvement social mondial qui prit d’abord le nom d’ « antimondialisation » puis d ’ « alter-mondialisme » largement popularisé depuis la manifestation (décembre 1999) de Seattle, USA, alors que se tenait une Conférence de l’OMC, mais aussi d’évoquer les perspectives – dans le sens d’horizon et d’expectative – d’un projet social, économique et commercial d’envergure (clairement ignoré  par les médias occidentaux )  « la première zone régionale de coopération et d’intégration économiques et politiques dotée d’objectifs sociaux et environnementaux fonctionnant en dehors des dogmes du néolibéralisme » (Christophe Ventura / Membre d’Attac France et de l’association Mémoire des luttes, mercredi, 4 février 2009).

La date même de création de l’ALBA, dont le projet initial remonte à décembre 2001 à l’occasion du 3ème sommet de l’Association des États de la Caraïbe, indique - si besoin était -  que  tout particulièrement le Venezuela et Cuba ont pour le moins anticipé les maux qui menaçaient, issus de la décomposition du capitalisme néolibéral dernière version, en mettant   en place un dispositif qui se veut plus un arsenal nouveau et durable dans sa conception et sa réalisation qu’une simple « machine » belliciste de conjoncture. Lors du FSM de Belém, Joao Pedro Stedile, membre de la coordination du Mouvement des Sans-Terre brésilien, a exprimé le souhait que l’Alba ne dépende pas d’aléas électoraux et devienne un espace pérenne.

D’autre part l’arrivée, dans une époque récente, de nouveaux dirigeants progressistes en Amérique latine, d’Hugo Chávez (1999) à Daniel Ortega (2007) en passant par Evo Morales, le Bolivien ou l’Équatorien Rafael Correa, a nettement accéléré l’effritement  d’un hégémonisme de Washington dont le pic de « popularité » date du temps des dictatures militaires.  Les récentes arrivées au pouvoir du présidents  Fernando Lugo (Paraguay) et celle de Mauricio Funes (Salvador), qui a mis fin à 20 ans de domination de l’Alliance Républicaine Nationaliste (ARENA, originellement façade politique de paramilitaires d'extrême-droite), font que deux pays seulement sont encore dans le giron des USA, le Pérou d’Alan Garcia et la Colombie d’Àlvaro Uribe. Seuls le Mexique et la Colombie ne sont pas dominés par une gauche radicale ou modérée. Classés dans le camp « conservateur », Alan García et Oscar Arias (Costa Rica) sont des dirigeants appartenant à  l'Internationale socialiste. Quant au président du Honduras, Manuel Zelaya, élu en 2005 comme candidat du Parti Libéral il s’est rangé dans le camp des signataires de l’Alba.

L’agenda de ce début d’année 2009 autorise quelques propos de conjectures : la prestation du président Barack Obama lors de son premier sommet en Amérique latine, du 17 au 19 avril, à Port of Spain,  Trinidad et Tobago – lors du 5ème Sommet des Amériques (une émanation de l’OEA, d’où l’absence de Cuba) - donnera le ton général de sa politique à l’égard des pays au sud de la frontière avec les USA. Ces relations  « auraient besoin d’un virage radical et profond de la part des USA  pour parvenir à l’harmonie et l’équilibre que réclament depuis toujours à Washington l’Amérique Latine et les Caraïbes » (Nidia Diaz, Granma International, Cuba, 22 mars 2009). En dix ans le profil de l’Amérique du Sud  n’a (presque)  plus rien à voir avec « l’arrière-cour » que voulurent en faire les prédécesseurs de Barack Obama à la Maison Blanche.       

Depuis l’élection de Barack Obama, certains analystes ont logiquement spéculé sur la possibilité de contacts officieux ou indirects entre des représentants des USA et de Cuba. Les dirigeants cubains ont eu l’occasion de répéter à plusieurs reprises que Cuba était « disposée à parler à M. Obama, où il veut et quand il veut » (président Raúl Castro, 18 décembre 2008, Brasilia) mais « à égalité de conditions (igualdad de condiciones) et sans qu’on nous demande de faire un geste, nous n’avons aucun geste à faire ! » Ce que le président brésilien Lula da Silva – qui manifestement attend beaucoup du Sommet de Port of Spain -  a traduit par : « Celui qui doit faire un geste c’est bien le gouvernement des USA. Il doit dire aujourd’hui : « le blocus est terminé » et voilà c’est tout ». Il est clair que la seule annonce, demain ou après-demain, de prémices (prémisses) d’intentions nouvelles des USA à l’égard de Cuba, constituera (it) pour la majorité des dirigeants actuels des pays d’Amérique Latine ou du Sud le gage majeur d’un renouveau réel dans les relations entre Washington  et le continent sud.

Barack Obama ignorerait-il que 33 pays d'Amérique latine et des Caraïbes (soit tous ceux des Amériques à l'exception cette fois des USA et du Canada) ont applaudi Raúl Castro le 17 décembre dernier au Brésil et jetaient, quoique certains avec tiédeur, les bases d'une organisation parallèle à l'OEA incluant Cuba ? Il ne fait aucun doute qu’avant le 17 avril, des dirigeants comme Lula ou H. Chávez ne manqueront pas de plaider lors de rencontres internationales pour un retour immédiat de Cuba dans la famille latino-américaine, qui serait marqué par sa présence à Port of Spain.

09/04/2009

Défendre Nedim Gürsel et la liberté

Le romancier turc Nedim Gürsel menacé de prison

L'écrivain turc, Nedim Gürsel, auteur d'une trentaine d'ouvrages, est de nouveau inquiété par la justice de son pays qui entend le juger pour « dénigrement des valeurs religieuses de la population »  (il risque une peine de prison allant de six mois à un an) en rapport avec son dernier roman « Les Filles d'Allah » publié au Seuil. La première audience est fixée au 5 mai, dans moins d'un mois donc, et il importe que les artistes, les politiques, les citoyens se mobilisent rapidement contre cette nouvelle et insupportable offensive de l'intolérance.

L'affaire est donc relancée, Guy Rouquet vient d'en informer les membres du jury du prix Prométhée auquel appartient Nedim Gürsel. Il nous avait alertés en octobre dernier de l'ouverture d'une enquête judiciaire pour son roman, des poursuites ayant été ouvertes par un procureur d'Istanbul pour « insulte aux valeurs religieuses ». La plainte était déposée  au titre de l'article 216 du nouveau code pénal, adopté il y a quatre ans avant le début des négociations d'adhésion avec l'Union européenne. Le parquet estimait que l'auteur avait « vilipendé publiquement les valeurs religieuses d'une partie de la population ».

Un motif qui avait, évidemment, de quoi surprendre.  « La Turquie est une république laïque et non pas une théocratie : je n'ai pas eu l'intention d'insulter la religion dans mon livre, mais nous avons la liberté de la critiquer », estimait de bon droit Nedim Gürsel.

Cependant, l'enquête avait abouti à un non-lieu, et l'on pouvait penser que la bêtise avait perdu la bataille. Il n'en est rien hélas, car l'affaire vient de rebondir ! Le tribunal de grande instance a en effet enlevé la décision du non-lieu et ouvert un procès. Nedim Gürsel sera donc jugé pour « dénigrement des valeurs religieuses de la population » et risque de déstabilisation de « l'ordre public ».

Selon Guy Rouquet, Nedim Gürsel craint que « le groupe islamiste qui a porté plainte ait une affinité avec le juge ». Il rapporte les explications du romancier : « Il s'agit d'un roman sur la vie du prophète Mahomet et la naissance de la religion musulmane dans lequel je m'interroge sur la croyance, comme sur la violence dans l'islam, à partir des sources principales et traditionnelles, mais aussi à partir de sources secondaires, d'ennemis de Mahomet qui ne peuvent pas faire l'éloge du prophète ». Et de préciser : « C'est un roman qui interroge la foi et la violence dans l'Islam avec le plus grand respect de la croyance des gens. Le prophète est au centre du récit, je n'ai pas cherché à attaquer les valeurs religieuses mais réfléchir sur la foi à travers un enfant et son grand-père, théologien et ayant défendu Médine, la ville du prophète pendant la Première Guerre contre Lawrence d'Arabie et les insurgés bédouins ».

De nombreux intellectuels avaient déjà apporté leur soutien à Nedim Gürsel, car il s'agit bien sûr de défendre la liberté d'expression et de création dans un pays candidat à l'Union Européenne. Le scandale n'est d'ailleurs pas seulement intellectuel mais aussi juridique, car ainsi que le rappelle Nedim, « il s'agit d'une accusation qui n'a pas lieu d'être dans un état laïque ».

 

 Sa bio-bibliographie

 


Né en Turquie en 1951, Nedim Gürsel est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages (romans, nouvelles, essais critiques et récits de voyage) publiés dans son pays. Beaucoup d'entre eux sont traduits en français et dans d'autres langues, allemand, italien, espagnol, portugais, néerlandais, danois, grec, arabe, bulgare, etc.

Lauréat de plusieurs prix dont celui de l'académie de la langue turque en 1976 pour son premier récit Un long été à Istanbul, Nedim Gürsel écrit en turc et en français. Après son baccalauréat obtenu au lycée de Galatasaray d'Istanbul en 1970, il poursuit ses études à Paris où il obtient une maîtrise en lettres modernes, puis soutient en 1979, sous la direction d'Etiemble, une thèse de doctorat en littérature comparée. Il vit actuellement à Paris mais effectue de fréquents séjours en Turquie et dans d'autres pays européens. Il est directeur de recherche au CNRS et chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales.

Son roman La Première femme obtient en 1986 le prix Ipekçi pour sa contribution au rapprochement des peuples grec et turc.

Le prix de la meilleure nouvelle lui a été décerné, en 1990, par Radio France internationale.

Il reçoit, en 1992, pour ses essais, le prix de la plaquette d'or à Struga en Macédoine.

Plusieurs de ses textes ont été mis en scène en Turquie et dans plusieurs pays européens.

Son livre Le Roman du conquérant, grand succès en Turquie mais aussi en Europe, a confirmé sa place primordiale parmi les écrivains turcs à vocation internationale.

Il obtient en 2004 le prix France-Turquie et reçoit la même année le titre de chevalier dans l'ordre des arts et des lettres.

Les romans de Nedim Gürsel lui ont déjà valu des ennuis. Exilé pour échapper à la répression du coup d'Etat de 1980, il s'est vu condamné en 1981 par un tribunal militaire pour "offense aux forces armées", pour "Un long été à Istanbul".  "La première femme" lui a également valu les foudres de la censure de la junte militaire deux ans après.
Son dernier roman les filles d'Allah, paru en 2008 mais qui vient d'être traduit en français, fait donc actuellement l'objet d'un procès.

 

 Romans et nouvelles

Un Long été à Istanbul, éd. Gallimard, col. Du monde entier, 1980. (Col. Etrangère, 1992. Collection l'imaginaire 2007).

La Première femme, éd. du Seuil, 1986. (Col. Point-Seuil, 1994)

Les Lapins du commandant, éd. Messidor, 1985. (Col. Point-Seuil, 1995)

Le Dernier tramway, éd. du Seuil, 1991. (Col. Point-Seuil, 1996)

Le Roman du conquérant, éd. du Seuil, 1996. (Col. Point-Seuil, 1999)

La Mort de la mouette, éd. Fata Morgana, 1997

Les Turbans de Venise, éd. du Seuil, 2001

Balcon sur la Méditerranée, éd. du Seuil, 2003

Au pays des poissons captifs - Une enfance turque, éd. Bleu autour, 2004

 

Récits de voyages, essais

Nazim Hikmet et la littérature populaire turque, éd. L'Harmattan, 1987

Istanbul, un guide intime, éd. Autrement, 1989

Paysage littéraire de la Turquie contemporaine, éd. L'Harmattan, 1993

Paroles dévoilées, Anthologie de la littérature féminine turque, éd. Arcantère-Unesco, 1993

 Journal de Saint-Nazaire éd. Meet, 1995

Retour dans les Balkans, éd. Quorum, 1997

Le Mouvement perpétuel d'Aragon, éd. L'Harmattan, 1997

Un Turc en Amérique, éd. Publisud, 1997

Le Derviche et la ville, éd. Fata Morgana, 2000

Yachar Kemal - Le Roman d'une transition, éd. L'Harmattan, 2001

Mirages du sud, éd. l'Esprit des péninsules, 2001, (Col. Point-Seuil, 2005)

Le chant des hommes, éd. Le Temps des Cerises, 2002

De ville en ville. Ombres et traces, éd. du Seuil, 2007

Besançon, nature intime du temps, Empreinte temps présent, 2007

 

 Les  Filles d'Allah (argumentaire de l'éditeur)

 

          L'action de ce roman à plusieurs voix se déroule dans une petite ville de Turquie où nous faisons connaissance avec un grand-père croyant et son petit-fils dont l'imaginaire se nourrit des versets du Coran et des légendes relatives à la vie de Mahomet. Des années plus tard, l'enfant devenu adulte et écrivain, porte un regard critique sur la foi tout en évoquant l'âge d'or de l'islam avec ses conquêtes et tragédies. C'est lui qui donne une forme cohérente au récit en relatant aussi l'aventure de son grand-père sur le front de Hedjaz, territoire ottoman attaqué pendant La Grande Guerre par Lawrence d'Arabie et les insurgés bédouins.

          Poursuivi en Turquie pour « dénigrement des valeurs religieuses de la population », Nedim Gürsel dépeint dans ce roman controversé une grande fresque historique où la vie du prophète de l'islam se superpose à celle d'un jeune officier ottoman contraint de défendre Médine contre ses corréligieux.  « Les filles d'Allah », trois déesses du panthéon arabe,  prennent à leur tour la parole en contrepoint de la révélation coranique pour donner une autre version de l'avènement de l'islam.

                    Inspiré par une enfance imprégnée de sensibilité musulmane,à la fois précis et poétique, ce très beau roman est aussi une belle introduction à la Turquie d'aujourd'hui qui  vacille entre la modernité et la tradition

 

L'adresse électronique de Nedim Gürsel : nedim.gursel@free.fr

Source : http://baglinmichel.over-blog.com/article-30036545.html

21:58 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)

05/04/2009

Des paroles de la plus belle eau pour la soif poétique

chris+2.jpgPar Claudia Sosa

(version française et originale)

Verbe pur et nom nu, c’est Cristina Castello, la femme des mots cristallins, la journaliste poète qui, en mai et à Paris, présentera son premier livre de poèmes illustrés par le grand Antonio Seguí :
« Sed »/ « Soif ».


(Cristina Castello, l’auteure de «Soif» - ©Photo Denis Garnier -Paris)


Accompagnée de ses muses aux ailes blanches elle est venue dans « L’Île » pour nous faire cadeau d’une entrevue parsemée de vols, d’anges et d’oiseaux.

Qu’est-ce que c’est la soif ?
C’est le principe de la vie et un mandat adressé à l’être intérieur. C’est l’ennui et la sérénité, le désespoir et l’espoir, le désert et la source. Sans soif il n’y a ni désir, ni plaisir ni vérité ; il n’y a pas d’abîmes qui songent à des sommets, il n’y a pas l’entêtement de la mer, non plus. Sans soif il n’y a ni la beauté ni les yeux qui la recréent. Sans soif la science … cette équation poétique et vitale qui sauve des vies et multiplie les fleurs, qui allume des aubes et engendre l’amour, n’existerait pas non plus ; Miguel de Cervantes nous avertissait déjà que la poésie servait toutes les sciences, mais celles-ci sont obligées de s’en autoriser. Sans soif il n’y a pas de poésie, car la poésie elle-même est soif ; et soif et poésie, signifient s’éveiller à la lumière.
Lire la suite de l'article sur :

19:32 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

04/04/2009

Soirée témoignages des chirurgiens qui reviennent de Gaza

Témoignages des Chirurgiens qui reviennent de Gaza 

 
            DR. Philippe Luxereau Responsable des missions chirurgicales,
    DR. Christophe Oberlin, qui nous parleront avec le journaliste Jacques Marie Bourget de comment "Survivre à Gaza" avec présentation du livre de Mohammed Rantissi Chirurgien palestinien
!cid_1_3944410148@web24606_mail_ird_yahoo.jpg
 
                                AFAMIA & TROUBADOURS vous invitent à la soirée
 
                                                        SURVIVRE A GAZA
 
                 le  15 Avril 2009 au 17 Rue de l'Avre foyer de Grenelle
 
            Suivi par une chorégraphie de Lamia Safieddine du même titre
 
        Réservation par email : amidani@free.fr chèque de 12 € libellé à l'ordre de Troubadours à l'adresse :
                Ayssar Midani 55 Rue de l'avenir 92170 Vanves ------ merci de passer l'information à vos amis

03/04/2009

Bulletin électronique de Survival International (France) - 3 avril 2009

INDE :  L' OCDE accepte la plainte de Survival contre Vedanta
Coup dur pour le géant minier britannique Vedanta Resources : l'OCDE a reconnu le bien fondé des plaintes de Survival contre son projet d'exploitation d'une mine de bauxite dans l'Etat d'Orissa.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4389

Voir le film 'Mine : story of a sacred mountain' (Mine : histoire d'une montage sacrée) qui retrace le destin tragique de la tribu dongria kondh et sa lutte pour empêcher la mine à ciel ouvert de détruire ses terres et son mode de vie.
http://www.survival-international.org/films/mine


BRESIL : la Cour Suprême confirme les droits des Indiens
La Cour Suprême du Brésil a finalement rendu son jugement : le territoire indigène de Raposa-Serra do Sol ne sera pas fractionné. Un puissant groupe de riziculteurs qui occupe une partie du territoire souhaitait modifier ses frontières. Mais dix juges sur onze ont décrété que la réserve resterait intacte.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4358


INTERNATIONAL : Un film produit par des missionnaires incite à "la haine des Indiens"
A l'occasion de la journée internationale des Nations-Unies pour l'élimination de la discrimination raciale - le 21 mars -, Survival a dénoncé les auteurs d'un film controversé incitant à la haine raciale envers les Indiens du Brésil.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4346


GRANDE BRADERIE DE PRINTEMPS : Portes ouvertes les 17 et 18 avril de 11h à 20h
Venez profiter des soldes du catalogue Survival 2009 !
Survival ouvre ses portes. Une occasion unique de vous procurer à un tarif exceptionnel quelques-uns des articles de la collection du catalogue 2009 de Survival : bijoux, textiles, jouets, t-shirts, DVD, CD, livres et bien d'autres encore.

Vendredi 17 et samedi 18 avril, de 11h à 20h
45 rue du Faubourg du Temple
75010 Paris
01 42 41 47 62
Métro: République ou Goncourt
stations vélib proches


RAPPEL :  Ciné-débat Survival à la Filmothèque du Quartier latin
Le 6 avril 2009 à 20h

KIARASA YO SATY (La cacahuète de l'agouti), 51 min, coul. 2005

Suivi de VOLTA A TERRA BOA (Retour à la bonne terre), 21 min, coul. 2008

Débat animé par Patrick Menget, président de Survival International (France).
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/agir/agenda/428

27/03/2009

Les poèmes de Guantánamo, Ed. Biliki

couvguanta_140.gif

Kaki Jaune - 12 titres
2009
ISBN : 978-2-930438-45-0
74 pages - 8 EUR
Format : 10 x 17 cm


Les poèmes et les textes que nous vous présentons dans ce recueil sont la traduction exacte du livre Poems from Guantánamo publié par les Presses de l’Université de l’Iowa (Etats-Unis) en 2007. Pour la première fois, grâce au travail d’avocats engagés, un ouvrage regroupe des textes écrits par des détenus de cette tristement célèbre prison américaine. Nous avons souhaité offrir aux lecteurs francophones une traduction de ce document historique.

Les vingt-deux poèmes de ce volume ont été écrits par des hommes détenus dans le centre de détention militaire américain de la baie de Guantánamo à Cuba. Comme tous les prisonniers de Guantánamo, ces poètes sont musulmans. Depuis la publication, certains d’entre eux ont été relâchés et renvoyés dans leurs pays d’origine mais la plupart endurent leur sixième année de captivité dans des conditions d’isolement quasi total, emprisonnés sans chefs d’accusation, procès ou protections les plus élémentaires garanties par les Conventions de Genève.

Leurs poèmes, tous écrits derrière les barreaux, furent composés avec peu d’espoir d’être présentés à un public plus large que le petit cercle de leurs codétenus. Mais maintenant que les poèmes ont été autorisés à la publication et réunis dans un volume, ils fournissent aux citoyens du monde, une opportunité unique d’entendre directement les détenus décrire leur vie dans ce centre de détention américain tristement célèbre.
 
Traduit de l'anglais par Keyvan Sayar et Pierre Guéry
 
Guantánamo est un trou noir. Grâce à la mobilisation, en particulier d’un collectif d’avocats, la parole des détenus devient audible, et l’expérience de la collecte de ces poèmes représente un travail réellement inédit. On lira avec intérêt la préface de Flagg Miller, linguiste et anthropologue, et la postface d’Ariel Dorfman, poète et essayiste américano-chilien, pour prendre la mesure des enjeux de cette mobilisation. Et l’on découvrira avec émotion et colère les profils des dix-sept détenus qui ont écrit ces vingt-deux poèmes et les ont fait sortir de manière clandestine dans des tubes de dentifrice ou grâce à de petits billets cachés. Le parti pris de l’édition est de présenter chaque détenu, puis son poème. Rappelons qu’ils étaient quelque sept cent soixante-quinze en 2002, arrêtés dans le monde et retenus, pour la plus grande partie d’entre eux, en toute illégitimité dans la baie cubaine.


Marina Silva - Le Monde Diplomatique

Voir : http://www.biliki.com/index.php?biliki=les-poemes-de-guan...

26/03/2009

Exigeons un MORATOIRE sur l’enfouissement des déchets nucléaires

Avec le soutien de : Réseau "Sortir du nucléaire", CRIIRAD, Greenpeace, Amis de la Terre, Agir pour l’environnement.

POUR SIGNER LA PETITION : http://www.dechets-nucleaires-ne-pas-enfouir.org/

Considérant

Que les projets d’enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux, imposés sans débat démocratique ni concertation citoyenne, suscitent depuis 30 ans de multiples inquiétudes et oppositions non-prises en compte,

Que le stockage géologique de ces déchets n’est pas une solution responsable vu l’impasse scientifique et technologique qu’il représente, vu son impact insoutenable pour les populations actuelles (en particulier en région Lorraine/Champagne-Ardenne pressentie pour accueillir l’ensemble des projets d’enfouissement) et pour les générations à venir, sur l’environnement et sur les activités économiques, touristiques, agricoles, immobilières...

Qu’il n’existe aucune solution véritable et exempte de risques au problème des déchets radioactifs, et que cela nécessite une réelle remise en question de la poursuite de leur production,

Que la gestion des déchets radioactifs pose de vraies questions à la société actuelle sur les plans scientifique, technique, moral, éthique et social qui ne doivent plus être reportées, mais soumises impérativement à la collectivité dans son ensemble,

Conformément

Au souhait de nombreux citoyens, exprimé depuis 1978, en France et sur tous les sites pressentis ou retenus pour l’accueil de sites de stockage souterrain de déchets nucléaires,

Au Principe de précaution inscrit dans la Constitution au travers de la Charte de l’Environnement,

À l’article 7 de la Charte de l’Environnement, loi constitutionnelle N° 2005-205, intégré en préambule de la Constitution française et qui stipule : Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement,

Aux objectifs du paquet législatif européen "énergie-climat" (déc. 2008) et des 3 objectifs de 20% : une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre, une amélioration de 20% de l’efficacité énergétique et une part de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie de l’UE,

NOUS EXIGEONS :

Que le gouvernement adopte immédiatement un moratoire sur tous les projets d’enfouissement de déchets radioactifs, en cours ou à venir, et ne lance pas les travaux de reconnaissance prévus en 2010 pour l’enfouissement des déchets de graphite et des déchets radifères (dits FAVL), sur les communes candidates et désignées par le gouvernement

Que le gouvernement stoppe le programme de recherche en vue du stockage géologique dans la zone de 250 km² (dite zone de transposition), autour du Laboratoire de BURE,

Que le gouvernement organise un débat national sur la politique énergétique actuelle et future, ses enjeux et sur les choix d’orientations comportant :
- un audit indépendant sur la filière électronucléaire dans son ensemble,
- un programme ambitieux d’économies d’énergie et d’efficacité énergétique
- un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables
- l’affectation des fonds de recherches technologiques et scientifiques à ces solutions énergétiques

Ce véritable débat national sur la politique énergétique est un préalable indispensable à ce qu’un programme de gestion des déchets nucléaires déjà produits puisse être élaboré indépendamment de tout intérêt industriel.

Consultez la lettre de demande de moratoire adressée au président Nicolas Sarkozy, au premier ministre François Fillon, et aux ministres concernés.

14:10 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

Ciné-débat Survival - Lundi 6 avril 2009 à 20h:

En présence de Patrick Menget, Président de Survival International (France)

"KIARASA YO SATY" (La cacahuète de l'agouti)
51 mn, coul. 2005

La vie quotidienne dans un village panará du Mato Grosso, au Brésil, durant la récolte des cacahuètes présentée par un jeune instituteur, une femme-médecine et le chef du village.
Ce film a été couronné de nombreux prix, dont le Teueikan du festival Présence autochtone de Montréal (2006), le Tatou d'or du meilleur documentaire vidéo aux 32èmes Journées internationales de cinéma de Bahia (2005)...


Suivi de "VOLTA A TERRA BOA"  (Retour à la bonne terre)
21 mn, coul. 2008

Trente-cinq ans après leurs premiers contacts avec les Blancs suivis de la dépossession de leurs terres, les Panará racontent comment ils ont pu retourner sur leur territoire ancestral après un exil forcé dans le Parc du Xingu.

Ces deux films sont réalisés par les cinéastes indiens Komoi et Paturi Panará, qui ont suivi les ateliers de Mari Corrêa, cinéaste et co-responsable de 'Videos nas Aldeias'.


La Filmothèque du Quartier Latin et Survival s'associent pour présenter tous les premiers lundis du mois des films de fiction ou documentaires, historiques ou contemporains, sur et par les peuples indigènes en présence des réalisateurs ou de spécialistes.


La Filmothèque du Quartier Latin
9 rue Champollion
75005 PARIS
(M° Odéon)
Tél. 01 43 26 84 65

Tarif : 7 euros
Tarif réduit : 5 euros

Tous les autres rendez-vous ciné-débat sont dans l'agenda de Survival:
http://www.survivalfrance.org/agir/agenda

Woven hands

Woven Hand est le projet solo de David Eugene Edwards, chanteur des 16 Horse power que j'adore aussi http://www.16horsepower.com/wovenhand.html

promo0902pic3.jpg

Vidéos live de Woven Han

http://www.youtube.com/watch?v=O-keSyqrCF8

http://www.youtube.com/watch?v=tT49BRIydDk&feature=re...

Page myspace http://www.myspace.com/wovenhand

 

 

 

23/03/2009

De l'art d'accommoder un prosateur cocu à la sauce poétique et Règlement de compte à O.K poetry, deux pièces courtes de Eric Dejaeger

Il y a deux ans, Éric Dejaeger avec cinq autres écrivains belges, était invité pour trois jours à la Gare au Théâtre de Vitry-sur-Seine pour un "bocal agité". Il s'agissait, le vendredi, en quelques heures, d'écrire une courte pièce d'environ dix minutes qui devait être jouée le dimanche soir et d'en écrire une seconde durant les deux autres jours tout en assistant aux répétitions et en remaniant la première à la demande du metteur en scène et des acteurs. Ces deux courtes pièces (et un texte inédit qui raconte ces trois jours) viennent de paraître aux Éditions de la Gare. Vous pouvez vous les procurer via ce site : http://www.leseditionsdelagare.com/ 

11:48 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)

Gerboise bleue à Cahors

Gerboise_bleue.jpg

Date de sortie : 11 Février 2009

1h30. Film documentaire réalisé par Djamel Ouahab (France 2008)

Distribué par Shellac

 

le dimanche 29 mars à 18H à Cahors,

Soirée ciné-débat au Cinéma Le Quercy autour du film Gerboise Bleue

La projection sera suivie d'un débat tenu par des représentants d'AVEN

Gerboise Bleue raconte l'histoire des vétérans français et des Touaregs algériens victimes des premiers essais atomiques français dans le Sahara de 1960 à 1966. Pour la première fois, les derniers survivants témoignent de leurs combats pour la reconnaissance de leurs maladies, et révèlent dans quelles conditions les tirs se sont véritablement déroulés.

Rappel historique

Gerboise Bleue, premier essai atomique français effectué le 13 février 1960 dans le Sahara à Reggane en Algérie, est le point de départ de la puissance nucléaire de la France. Il s'agit de tirs aériens radioactifs puissants effectués dans des zones appartenant à l'armée française, l'Algérie étant à l'époque un territoire français. Suivront des essais souterrains, et ce même après l'indépendance de l'Algérie. De 1960 à 1978, 30000 personnes auraient été exposées dans le Sahara. L'armée française a reconnu officiellement neuf irradiations. Aucune plainte contre l'armée ou le Commissariat à l'Energie Atomique n'a abouti. Trois demandes de commission d'enquête ont été rejetées par la commission de la défense nationale.

 

Genèse du projet

L'idée de ce documentaire est née en 2006 au détour d'une conversation familiale, lorsque Djamel Ouahab a appris que l'armée française avait fait des essais atomiques dans le Sahara algérien dès 1960. Quelques temps plus tard, en effectuant des recherches sur Internet, le réalisateur découvrit l'Aven, une association regroupant près de 3 000 vétérans français qui ont participé à ces essais atomiques dans le désert algérien entre 1960 et 1966. Aujourd'hui, ces derniers sont tous atteints de pathologies diverses (cancers, leucémie, problèmes cardiaques) liées à la radioactivité.
A la suite de cette découverte,
Djamel Ouahab décida de rencontrer certains vétérans de l'Aven. "Leur histoire était bouleversante, confie le cinéaste. Ils me racontaient dans quelles conditions ils avaient participé à ces essais, les problèmes de santé qu'ils rencontraient aujourd'hui, et le combat juridique qu'ils menaient pour être reconnus comme victimes et indemnisés pour les dommages subis. Certains vétérans me parlaient des populations des Oasis, les PELOS (Populations Laborieuses des Oasis) comme on les appelait, qui travaillaient sur les sites et qui devaient être autant malades, sinon plus, du fait qu'ils n'avaient aucune protection et qu'ils étaient restés sur place sans aucun contrôle ni suivi médical."
En juillet 2006,
Djamel Ouahab s'est rendu à Reggane, dans le Sahara, et rencontra les populations des Oasis : des gens simples, dignes et très fiers. "Ils me racontaient ce qu'ils avaient vu ce jour du 13 février 1960 à 7h04, se souvient-il. Un éclair dans un ciel immaculé qui avait scellé leur destin à jamais. De retour en France, je me sentis un devoir de mémoire à l'égard de mes deux pays que sont la France et l'Algérie, à l'égard des vétérans français, du peuple des Oasis, et de toutes ces petites gens qui souffrent dans la plus grande indifférence."

 

Djamel Ouahab explique ses intentions à travers ce film : "A l'heure actuelle, je souffre cruellement d'un manque d'informations sur l'Histoire qui a opposé la France à mon pays d'origine. Je vis sur des fantasmes et des non-dits. C'est peut-être aussi ce passé, pesant sur la conscience de l'Etat français, qui me prive de cette reconnaissance et qui joue, inconsciemment, un rôle sur mes relations avec la société française en général. Précisément, à travers ce film, je veux également témoigner de cette relation. Cette rencontre entre ces victimes françaises et algériennes me paraît indispensable pour créer une passerelle entre ces deux pays, et éclairer certains des non-dits de l'histoire coloniale. Gaston, Gérard, Lucien, Salah, Mohamed et Ali sont des hommes unis dans l'adversité, des hommes frappés par l'histoire, qui nous parlent pourtant de paix, de solidarité et de pardon. Je veux suivre ces hommes dans leur lutte quotidienne. Gaston, Gérard et Lucien qui demandent reconnaissance et réparation à l'Etat français, Ali et Mohamed qui sensibilisent les populations des oasis sur le danger de la radioactivité et interpellent les autorités algériennes pour décontaminer les sites, et Salah qui demande la construction d'un hôpital pour soigner les cancers liées à la radioactivité. Par ailleurs, ce refus de la France de faire toute la lumière sur cette période de l'Histoire ajoute chez les vétérans français le sentiment d'avoir été trahis par leur patrie, pour laquelle ils étaient prêts à sacrifier leur vie. Ce sentiment d'abandon est très mal vécu par tous ces vétérans qui ressentent une profonde injustice qui a engendré des troubles psychologiques chez certains d'entre eux."
"Ce film voudrait représenter ce conflit intérieur, mais aussi un autre qui va bien au-delà des vétérans, poursuit le réalisateur. En effet, si l'Etat français veut oublier et maintenir secret cette partie de l'Histoire coloniale, comment reconnaître la population qui incarne cette histoire que ce soit les vétérans français ou les français issus de l'immigration ? A l'heure où l'on parle d'intégration, de discrimination positive, encore faudrait-il d'abord que l'Etat montre l'exemple et fasse preuve de transparence à l'égard de ses populations. Qu'il ait le courage d'affronter et de reconnaître son passé qui appartient à l'Histoire à présent. Ce passé refoulé de l'histoire coloniale doit être mis à jour et assumé dans l'intérêt de tout le monde."

 

Le réalisateur Djamel Ouahab

Scénariste et cinéaste, Djamel Ouahab a été trésorier et membre actif de l'ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) de 2000 à 2006. Il est intervenant réalisateur aux ateliers de la FEMIS en 2001 et au cours Florent de 2002 à 2003. Il a débuté derrière la caméra avec Cour interdite en 1999. Gerboise Bleue, réalisé en 2008, est son premier documentaire.

19/03/2009

Pour s'abonner à la revue Nouveaux Délits

BULLETIN DE COMPLICITE

à remplir et renvoyer à revuenouveauxdelits arobase wanadoo point fr

 

 

Je me déclare complice de Nouveaux Délits pour 7 numéros* à compter du numéro .... :

 

Nom:                                                       Prénom :    

 

Repaire :

 

 

Adresse virtuelle :

 

Observations pertinentes/insolentes :

 

 

Une peinture originale de JL Millet offerte pour tout abonnement dans la limite du stock Disponible, autrement dit, sautez sur l’occasion !

 

    -   40€ pour la France

-  45 € pour les DOM, TOM, Europe

-  50 € pour le Québec

- 50 € abonnement soutien

  

Je ne souhaite pas m’abonner mais que je souhaite recevoir un ou plusieurs numéros déjà parus ou à paraître, j’envoie 5 (+ 1 pour le port) fois le nombre d’exemplaires choisis.

 

Je voudrais le (ou les) n°………………………………

 

 

Pour lire les éditos et sommaires des n° déjà parus :

http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

 

 

 

 

 

 

J’ai des questions à vos réponses.

Woody Allen

 

Littérature & Homosexualité

Cahiers de la RAL,M - Nº 10 -
Revue - Collectif

Revue - Collectifjpg_cahier_de_la_ralm_10.jpg

[...] que sait-on de l'existence hypothétique d'une littérature homosexuelle nécessairement clandestine dans ces pays islamiques où, comme en Iran, au nom de la sharia, les homosexuels sont encore pendus haut et court ? [...] À défaut de répondre à toutes ces questions, les textes qui suivent apportent des éléments de réponse. On constate tout d'abord une vitalité de la prose écrite par des homosexuels ou ayant l'homosexualité pour objet. Et pourtant, quoi qu'en dise Dominique Fernandez, il n'est sans doute pas entièrement révolu, le temps de la honte. À n'en pas douter des dizaines de manuscrits sommeillent encore dans des tiroirs, nouvelles ébauchées, fragments de romans ou confessions intimes, que l'on n'ose pas exhumer et publier par peur de s'exposer, à l'instar de ces acteurs hollywoodiens qui y réfléchissent à deux fois avant d'endosser un rôle "sulfureux". Or l'écriture est plus intime encore. Il pèse toujours, même sur les romans, un soupçon d'autobiographie. Toutefois certains amoureux de l'écriture ont décidé de relever le défi et se sont lancés dans l'aventure. Leurs textes apparaissent comme prometteurs. On y mesure surtout la distance qu'il y a entre une certaine image de l'homosexualité, citadine, festive et libérée, volontiers véhiculée par les media et le quotidien parfois plus sombre de milliers d'individus taraudés par la misère affective et sexuelle... Benoît Pivert.

dirigé par Benoit Pivert et incluant des essais, fictions et poésies autour de ce thème.  Le thème est décliné en 10 intertitres (La tentation/La discrétion/L'obsession/La joie/L'art/L'amour/L'homophobie/Le risque/L'ambiguité/L'humour). 

 http://www.artistasalfaix.com/revue/spip.php?page=collect...

Au programme

37169074_p.jpg

Nous nous sommes bien amusés

Par Fred Vargas


"Nous y voilà, nous y sommes.

Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-
fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au 
bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne 
perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne 
vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous 
avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le 
reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous 
avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons 
conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé 
des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons 
éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand 
on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié 
la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien 
amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire 
fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous 
la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces 
vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans 
le sol, ni vu ni connu. Franchement on s’est marrés. Franchement on a 
bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il 
est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que 
de biner des pommes de terre.Certes.

Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution 
néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a 
pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » 
demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui. On n’a pas le 
choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. 
C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement 
laissés jouer avec elle depuis des décennies.La mère Nature, épuisée, 
souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, 
d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi 
(à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car 
très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on 
s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et 
honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de 
s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa 
voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en 
partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à 
côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en 
laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là 
où il est –attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon 
tranquille- récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le 
phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est 
quand même bien marrés). S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir 
offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le 
voisin, avec l’Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas 
d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du 
crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité 
foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir 
venu, ce n’est pas incompatible. A condition que la paix soit là, à 
condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des 
grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être. A ce prix, 
nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons 
encore.