11/02/2009
L'Etat dissimule des preuves de complicité dans le génocide des Tutsi
http://www.enquete-citoyenne-rwanda.org/
un document classé « confidentiel défense » a été publié sur le site de la Commission d'enquête citoyenne en janvier 2008. Il s'agit du compte rendu de l'opération Amaryllis adressé au Chef d'Etat major, l'amiral Lanxade, du 27 avril 1994, par le Colonel Poncet.
Le 14 janvier 2009, lors d'une enquête préliminaire de la Direction Centrale des Renseignements Intérieurs (DCRI), suite à une plainte du ministre de la Défense, le webmaster de la CEC a été entendu pendant 4 heures puis raccompagné à son domicile par quatre enquêteurs de la DCRI pour qu'il retire de son ordinateur et du site internet de la CEC, le compte rendu du colonel Poncet.
Page 4 de ce document N°018/3°RPIMa/EM/CD -115 du 27 avril 1994 il est écrit :
«La communication»
Les médias ont étés très présents dés le deuxième jour de l'opération. Le COMOPS a facilité leur travail en leur faisant deux points de presse quotidiens et en les aidants dans leurs déplacements mais avec un soucis permanent de ne pas leur montrer des soldats français limitant l'accès aux centres de regroupement aux seuls étrangers sur le territoire du Rwanda (Directive N° 008/DEF/EMA du 10 avril [1994]) ou n'intervenant pas pour faire cesser des massacres dont ils étaient les témoins proches. Il est toutefois permis de noter le désintérêt du correspondant du Figaro pour l'action des éléments français, au profit du seul détachement belge. »
Ce document avait été visiblement porté à la connaissance de la Mission d'Information Parlementaire de 1998 puisqu'il est cité quasiment mot à mot, par les députés français dans leur rapport.
« Les militaires français ont, quant à eux, exécuté les missions d'évacuation des ressortissants français et étrangers qui leur avaient été assignées, respectant strictement les ordres d'opérations. Les documents recueillis par la Mission concernant les conditions d'exécution de l'opération Amaryllis indiquent, s'agissant des rapports entretenus avec la presse, que les médias ont été très présents dès le deuxième jour de l'opération. Ils précisent que le COMOPS a facilité leur travail en leur faisant deux points de presse quotidiens et en les aidant dans leurs déplacements, mais avec un souci permanent de ne pas leur montrer des soldats français limitant aux seuls étrangers l'accès aux centres de regroupement sur le territoire du Rwanda ou n'intervenant pas pour faire cesser des massacres dont ils étaient les témoins proches. » (p 279-280 de la version PDF du rapport des députés français sur le Rwanda)
La CEC rappelle:
- Que la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide a été adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU le 9 décembre 1948 à Paris et ratifiée par la France.
- Que le crime de génocide est imprescriptible.
- Qu'elle a explicité dans son communiqué du 19 décembre 2005 ce qu'est la complicité de génocide.
Communiqué du 19/12/2005
- Que le 8 avril 1994, au début du génocide des Tutsi au Rwanda, l'opération militaire française Amaryllis évacue des ressortissants français et occidentaux mais aussi de façon discriminatoire des Rwandais. Des Hutu proches du président assassiné et du régime qui avait préparé le génocide sont évacués avec la famille du président - 300 selon une note du 14 avril 1994 du général Quesnot au Président de la république - alors que des membres du gouvernement de transition et des membres de l'opposition (Hutu), le personnel tutsi de l'ambassade et du Centre culturel français sont abandonnés à une mort certaine puisque, comme les autorités françaises le précisent dans l'ordre d'opération d'Amaryllis : « Les membres de la Garde présidentielle » [procèdent à] « l'arrestation et l'élimination des opposants et des Tutsis ». Cet ordre d'opération recommande aussi que « la plus grande discrétion sera observée à l'égard des médias ». (cf. annexes du rapport de la Mission d'Information Parlementaire de 1998).
- Que le journal Le Monde, le 3 juillet 2007, a largement commenté des documents provenant des archives personnelles de François Mitterrand, et dont certains étaient classifiés, qui montrent que l'Elysée et l'Etat Major ne pouvaient ignorer qu'un génocide se préparait.
- Que le journal Le Canard Enchainé a publié dans son édition du 22 avril 1998 un document «confidentiel défense » daté du 30 juin 1994 et qui est le procès-verbal rédigé par le cabinet militaire de M. Balladur (alors Premier ministre) du conseil restreint du 29 juin 1994.
- Que le journaliste Pierre Péan a publié en annexe de son livre «Noires fureurs, Blancs menteurs» un compte rendu « confidentiel défense » du conseil restreint du 15 juin 1994.
La CEC note que la communication, sans qu'ils soient déclassifiés, de ces documents au Canard Enchainé et au journaliste Pierre Péan s'inscrivait dans un contexte de défense de l'action de la France au Rwanda et n'a provoqué aucune action des ministères concernés.
La CEC se voit confortée dans son action, qui a pour origine, entre autres, les autocensures et manipulations que nous avons constatées dans le rapport de la Mission d'Information Parlementaire de 1998. En effet ses rapporteurs ne font aucun commentaire sur la directive N° 008/DEF/EMA du 10 avril 1994 et ne s'interrogent pas sur son contenu. Pourtant il s'agit d'un ordre émanant d'un Etat major qui, comme le montre l'ordre d'opération d'Amaryllis et au vu des informations dont ils disposent alors comme l'a montré depuis le journal Le Monde, est parfaitement conscient que le génocide des Tutsi, évoqué depuis octobre 1990 dans les archives françaises, est en cours d'exécution.
Il est à noter que malgré les affirmations du colonel Poncet, des journalistes présents sur les lieux ont pu constater ces faits mais que ce sont leurs rédactions qui ont tenté, souvent avec succès, de les dissuader d'en faire état et de ne s'intéresser qu'à la seule évacuation des ressortissants occidentaux.
La classification « confidentiel défense » concernant les documents pouvant permettre d'accéder à un « secret défense », la CEC s'interroge sur le contenu de la directive N° 008/DEF/EMA du 10 avril 1994.
Devant cette inégalité de traitement dans la recherche de la vérité sur l'implication de notre pays dans le génocide des Tutsi du Rwanda, la CEC en appelle à la mobilisation citoyenne pour demander, que soient déclassifiés les documents concernant l'action de la France au Rwanda depuis 1959.
Elle remarque que des citoyens ont choisi de publier et de diffuser de toutes les façons existantes les documents cités en signe de solidarité et de protestation devant l'abus du « secret défense » visant à garantir l'impunité de ceux qui pourraient se révéler être les complices français du génocide.
La CEC le 04/02/2009Tous les documents cités dans le texte du communiqué sont visibles ici : http://izuba.info/Nuitrwandaise/spip.php?article163
15:56 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (1)
09/02/2009
la tête de ses os épars pillés
Dans la ville à front ridé,
Dans la ville des fumées,
Veillent de sourds marteaux-piqueurs,
Des hies tremblantes,
Dures d’oreilles,
Entre les mains dures de cals
De potentats déchus de leur trône de paille,
Rois en exil des sables,
Des vents,
Grands manitous qui ne manient plus rien
Que la défonce à front de bitume,
Aux vertèbres de papier.
(…)
Barbelés, miradors, camps de tôle,
Des ventres affamés, des noyés,
Un océan de noyés,
Des électrocutés,
Des cadavres,
Des montagnes de cadavres
Occultés.
Des portes, des cadenas, des serrures.
Pas de clé, pas de clé, pas de clé.
(…)
Grands nuages de la faim, morcelés,
Souffrant nuages de la douleur sans nom,
Passants d’un autre monde sitôt oubliés,
Si riches d’espérances, de lendemains
Qui hantent,
Nuages fracassés.
(…)
La piste comme au cirque. Un grand rond plein d’accessoires.
Des bêtes féroces, des jongleurs, des clowns, des illusionnistes.
Des néons éblouissants jour et nuit. La piste mais sans sciure,
Sans bravos. Déguisements blancs, bleus, noirs, gris, verts,
Uniformes de flic, de matons, de trouffions, de pompiers,
Complets, gris, noirs, bleus, cols blancs des servitudes
(…)
Hommes-lierre, hommes-galets, sans angles, sans arrêtes,
Dévorés par les rouilles fugaces de la modernité,
Roulant avec le flot jusqu’à votre embouchure inexorable.
Hommes-galets,
Dans les murs de la peur journalière,
Hommes-lierre, accrochés à vos rêves effilochés,
Nourris par les écrans de la réalité virtuelle,
Vous acceptez l’abominable, parce que les images,
Les voix qui sont censées savoir vous ont affirmé,
(et vous les croyez), que l’inacceptable doit être accepté
Comme l’hiver succède à l’automne, l’automne à l’été.
Hommes de peur, de sang, consommateurs conditionnés,
Sommés chaque jour de consommer plus de dérisoire,
Vous avez trop longtemps accepté avec naïve confiance,
De confier vos pauvres vies à la cupidité, au mensonge.
(…)
Ensemble vide
Pris aux mots des faiseurs de miracles,
Collé aux murs de leurs phrases lisses,
Au dérisoire bancal du sens abâtardi,
Avenir inexistant,
Entre-deux virtuel,
Passerelle d’ondes multicolores
Sur laquelle vous boitez en aveugle,
Sanglés dans les reflets,
Dormant les yeux ouverts.
(…)
Et dans son lit de vénalité,
L’instantanée putain détourne
La tête de ses os épars pillés.
Jean Gédéon in La ville, le peuple du désastre
Lieu du larcin : Crispations (Encres Vives, coll. Encres Blanches n° 357, février 2009)
16:16 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
07/02/2009
Appel des Peuples Indigènes au FSM de Belem face à la crise de civilisation
Par Christophe Aguiton
|
La crise, ou plus exactement les crises, ont été au cœur des discussions du Forum social mondial de Belem. Des dizaines de conférences et séminaires ont traité des différents aspects de la crise économique et financière, de la crise climatique ou de la crise alimentaire, et de nombreux appels et déclarations ont été adoptés. Parmi ceux-ci un "Appel des Peuples Indigènes au FSM de Belem face à la crise de civilisation" mérite d’être présenté et explicité. |
Cet appel est signé par des dizaines et des dizaines d’organisations indigènes, essentiellement américaines, sur la proposition des organisations andines. Cet appel veut rompre avec les réponses qui veulent valoriser et renforcer le rôle de l’Etat et s’appuient sur les plans de relance économique. Son ambition est de lutter contre la marchandisation de la vie en défense de la "mère terre" et de se battre pour les droits collectifs, le "vivre bien" et la décolonisation comme réponses à la crise de civilisation. L’appel définit la crise de civilisation comme la conjonction des crises économique, environnementale et de légitimité démocratique. ¡ No queremos Vivir Mejor, queremos Vivir Bien ! (1) Les réponses apportées sont le concept de "bien vivre " qui s’oppose à un "vivre mieux" qui ne serait corrélé qu’à l’augmentation de la richesse matérielle et à la consommation de biens, la défense des biens collectifs, un processus démocratique qui met les responsables sous le contrôle direct de ceux qui les ont désignés et déconstruit la conception de l’Etat issu du pouvoir colonial pour le remplacer par un Etat décentralisé et multinational où chaque communauté établira des relations de même niveau avec les autres. Les peuples indigènes des Andes jouent un rôle central dans cet appel ce qui peut s’expliquer par un contexte particulier. A la différence des peuples amazoniens ou même centroaméricains, les peuples andins n’ont que deux langues communes, le quechua et l’aymara, ce qui facilite les échanges dans un ensemble de six pays de la Cordillère. Dans les trois pays centraux —Equateur, Pérou et Bolivie—, la population indigène est majoritaire alors que le pouvoir a toujours été, jusqu’à très récemment, dominé par les élites blanches au point que les blancs sont souvent désignés comme des "pizarros", des descendant de Francisco Pizarro, le conquistador espagnol qui, suivant les traces de Cortes, a vaincu l’empire inca et assuré la domination espagnole dans la région. Cela a créé une situation où la lutte démocratique pour permettre l’accession au pouvoir de la majorité indigène s’est confondue avec la défense des droits spécifiques de ces communautés et la recherche d’une nouvelle forme de relation entre les différentes parties constituantes de chacun des Etats de la région. Une situation très différente de celle du Mexique où les processus révolutionnaires de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle et l’arrivée au pouvoir de dirigeants indigènes ou métis ont fait émerger un sentiment national qui ne se confond pas avec les revendications des communautés indigènes. Si l’identité indigène tire ses sources de l’Amérique précolombienne, elle se nourrit aussi d’apports militants et intellectuels et d’expériences bien plus récentes. En Bolivie, le syndicat des mineurs, colonne vertébrale de la COB, la centrale ouvrière du pays, a joué un rôle décisif dans la révolution de 1953 et dans la résistance aux dictatures militaires des années 60 et 70, et beaucoup de syndicalistes, issus du secteur minier mais contraints à retourner à la terre lorsque les mines ont fermé ou licencié, sont devenus les cadres du mouvement paysan qui a porté Evo Morales au pouvoir. Au Pérou, le bilan de la guerre menée par Sentier Lumineux a été intégré par les mouvements indigènes en renforçant leur méfiance vis-à-vis d’un pouvoir étatique qui a mené une guerre contre-insurrectionnelle en multipliant les assassinats et en réprimant les luttes populaires mais aussi vis-à-vis d’une tradition politique violente et sectaire. Sur le plan intellectuel, les mouvements indigènes se sont inspirés des idées du sociologue portugais Boaventuro do Santos et surtout des travaux d’Anibal Quijano, un sociologue péruvien qui a expliqué le caractère inséparable du colonialisme et du racisme dans le "patrón de poder " (2) qui s’est imposé en Amérique Latine dès le XVIème siècle et qui a donné une coloration particulière à l’universalisme européen (3). L’intérêt de cet appel est de dessiner une alternative très différente des réponses néo-keynésiennes et néo-fordistes qui dominent dans les mouvements sociaux et partis de gauche. L’appel évite également l’écueil de la "décroissance" en déplaçant le terrain de la discussion : il ne s’agit pas de réduire notre consommation en général et de manière abstraite, ce qui est bien évidemment inacceptable pour les centaines de millions et les milliards d’habitants de cette planète qui soufrent de la faim, du mal-logement, de l’absence de service public et d’offre de soins accessibles, mais de lutter contre le consumérisme en partant de la qualité de la vie et non du volume de consommation. Partir du concept de "bien vivre" permet également de redonner une perspective de changement d’ensemble à tous ceux qui, ne croyant plus aux modèles de transformations sociales portées par la gauche dans les décennies précédentes, se sont tournés vers les philosophies de la "bonne vie" ou même vers les démarches de développement personnel. Le changement de paradigme que porte cet appel nécessitera des débats et demandera des précisions et des améliorations. Des militants africains présents au FSM ont déjà indiqué leur difficulté à accepter la vision d’Etats multinationaux basés sur des identités qu’ils estiment trop liées aux groupes tribaux. L’articulation entre la défense des communautés et de leurs traditions démocratiques et la décentralisation d’instance de gouvernements basés sur des territoires géographiques devra à l’évidence être précisée, mais l’intérêt de cet appel est donner une perspective universelle basée sur la défense des biens communs, biens qui incluent les ressources naturelles, des biens matériels mais aussi des connaissances et des traditions basées sur l’entraide et la solidarité. L’appel propose enfin un agenda d’action. Le premier rendez-vous est interne aux mouvements indigènes mais il sera décisif. Du 27 au 31 mai 2009, à Puno, au Pérou, près de 5000 militants sont attendus pour le IVème sommet continental des peuples et nationalités indigènes sous le titre "pour des Etats plurinationaux et le vivre bien" et cette réunion décidera des formes à donner à la mobilisation. Le 12 octobre, jour anniversaire de l’arrivée des Espagnols en Amérique, l’appel propose une journée mondiale d’action et, enfin, début 2010, l’organisation d’un forum mondial thématique sur la "crise de civilisation". (1) lire l’entretien avec Miguel Palacín Quispe, coordinateur général de la CAOI (Coordinadora Andina de Organizaciones Indigena). (2) En anglais "Patern of Power", cadre ou structure de pouvoir. (3) Des idées voisines ont été développées par Immanuel Wallerstein dans son dernier ouvrage L’universalisme européen qui part de la controverse de Valladolid où Juan Ginés de Sepúlveda et Bartolomé de las Casas se sont affrontés sur le fait de savoir si les indiens avaient une âme. |
13:46 Publié dans ALTERNATIVES | Lien permanent | Commentaires (0)
Depuis douze jours en Guadeloupe : grève générale et illimitée
mis en ligne le
31/01/2009
http://www.millebabords.org/spip.php?article10224
Silence médiatique en métropole !! Depuis douze jours en Guadeloupe une grève générale et illimitée bloque complètement l’île, qui pour info est également un département français. Les magasins, comme les stations essence, ne sont plus ravitaillés. L’administration est en grève, les écoles fermées, des manifestations regroupant entre 40000 et 50000 personnes défilent à Pointe-à-Pitre (l’île compte 400 000 habitants...) et dans les autres communes (Basse-Terre, Le Gosier, ...) depuis le 20 janvier.
Il s’agit d’un mouvement social sans précédent !
Le mouvement, très populaire, est porté par un collectif très large, Lyannaj Kont Pwofitasyon, qui regroupe des syndicats classiques (FO, CFDT, CFTC, SUD PTT), des syndicats indépendants et anticoloniaux (CGTG, UGTG, CTU), des partis politiques (Les Verts, le Parti Communiste Guadeloupéen, Combat Ouvrier) ainsi que des mouvements culturels très populaires (Kamodjaka, Voukoum, Akiyo).
Je suis effaré de constater que l’information sur ce mouvement populaire est complètement passé sous silence en métropole : quelques dépêches AFP, un article en fin de page sur les sites des principaux journaux (Le Monde, Libé), quelques interviews des représentants du collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon - qu’on essaie de caricaturer en farouches indépendantistes (L’Express) - , bref, un silence qui en dit long sur l’intérêt que porte la métropole sur ses colonies...
Il s’agit pourtant d’un large mouvement social portant des revendications sur le pouvoir d’achat et la paupérisation de la population de l’île : réévaluation de 200 euros sur les bas salaires, intégration des travailleurs précaires, etc ...
Des militaires (CRS) arrivent tous les jours sur l’île par avion de métropole, ce qui fait craindre un règlement musclé du conflit : pour mémoire, en 1967, les manifestations du peuple guadeloupéen avaient été réprimées dans le sang, les CRS n’hésitant pas à tirer sur la foule de manifestants pacifistes à balles réelles : près de 100 morts !
On se souvient par ailleurs que ce mouvemet de Mai 67 était précurseur de ce qui allait se passer en métropole une année plus tard... Ce qui explique sans doute le silence des médias patronaux.
Jego, le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer est toujours à la Réunion pour inaugurer un installation photovoltaïque... alors que le collectif demande depuis le 20 janvier à négocier avec les pouvoirs publiques : lors de la dernière assemblée de négociation, le Préfet à d’ailleurs claqué la porte...
Nous, Guadeloupéens, en appelons aux organisations et collectifs progressistes de métropole pour faire entendre nos revendications, pour que l’Etat colonial ne puisse une nouvelle fois user de la force et des armes pour faire taire nos revendications légitimes.
Ce que nous demandons, les Français de métropole le demandent aussi.
__
Vous trouverez de informations sur cette grève générale et illimitée (qui devrait vous donner des idées en métropole...) sur les sites suivants :
http://www.medialternative.fr/w/spip.php
Merci de relayer l’information !!
en métropole on ferait bien de s’en inspirer
13:42 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
le scandale de la France contaminée
La CRIIRAD a apporté son appui scientifique à la réalisation de reportages pour un numéro de « Pièces à conviction » consacré aux déchets et pollutions laissées par l’exploitation des mines d’uranium.
Sous le titre « le scandale de la France contaminée », il doit être diffusé mercredi 11 février à 20h35 sur France 3.
Nous espérons que vous pourrez le regarder car il s’annonce passionnant. Vous y retrouverez plusieurs des études réalisées par le laboratoire de la CRIIRAD : à Saint-Priest-La-Prugne dans la Loire, La Crouzille en Haute-Vienne, Gueugnon en Saône-et-Loire, Saint-Pierre dans le Cantal….
Encore faut-il que l’émission soit diffusée !
Areva vient en effet de saisir le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (cf. ci-dessous) et fera son possible pour empêcher la diffusion d’informations susceptibles d’écorner son image de marque.
Réponse le 11 février prochain.
N’hésitez pas à faire circuler cette info et à avertir vos parents et amis.
Plus d’info sur le dossier des mines d’uranium : www.criirad.org
1. Site internet d’Europe 1
http://www.europe1.fr/Info/Actualite-Economie-et-Societe/Environnement/Controverse-autour-de-l-emission-Le-scandale-de-la-France-contaminee-sur-France-3/(gid)/198578
Controverse autour de l'émission "Le scandale de la France contaminée" sur France 3
Créé le 29/01/09 - Dernière mise à jour à 12h35
Le 11 février, le nouveau numéro du magazine "Pièces à conviction" sur France 3 évoquera "le scandale de la France contaminée". Pour défendre la thèse que des millions de tonnes d’uranium sont dispersées dans toute la France. Ce sujet fait polémique, le groupe Areva a fait appel au CSA car il juge que l'enquête est "contraire à la déontologie".
Le groupe Areva a annoncé jeudi son intention de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel à propos de l'émission de France 3, "Picèes à conviction". Dans un communiqué, Areva, qui a eu connaissance par la presse de la teneur des reportages proposés, estime "pour le moins surprenant, voire contraire à la déontologie, que son point de vue soit présupposé et rendu public avant même qu'il ne se soit exprimé". Les producteurs de l'émission ont cependant prévu un entretien avec le porte-parole du groupe, qui doit être enregistré vendredi et inséré dans l'émission. Se référant aux informations de presse, Areva exprime "le sentiment que le magazine est d'ores et déjà bouclé, à charge contre le groupe Areva". Lionel de Coninck, rédacteur en chef de "Pièces à conviction", a assuré qu'il ne s'agissait "en aucun cas de présupposer ce qui va être dit dans l'émission". Selon lui, ce qui a été dit dans le reportage de la position d'Areva est "basé sur ce que dit Areva depuis des dizaines d'années sur le sujet".
Le sujet de la controverse : l'émission qui défend l'idée selon laquelle, en toute discrétion, dans nos campagnes, à proximité des villages ou des villes, des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été disséminés, ou ensevelis méthodiquement, depuis des dizaines d'années. Pire encore, ils ont parfois servi à construire des routes, des parkings, et même des logements, des écoles ou des aires de jeu pour les enfants, sans aucune mise en garde sur les risques encourus. C'est cette situation que France 3 évoquera dans son magazine "Pièces à conviction" le 11 février prochain. Avec une édition intitulée "Le scandale de la France contaminée".
Le magazine s’ouvrira sur un reportage à Gueugnon, en Saône-et-Loire. Sur le parking d'un stade, le détecteur de radiation d'un spécialiste de la Criirad (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) crépite à tout va. Là, sur une superficie de 12 hectares, près de 225.000 tonnes de déchets radioactifs ont été dispersés sur un terrain ouvert à tout venant. Ironie du sort, ce terrain a même accueilli un "parcours de santé". Gueugnon est "la toute dernière ville ayant découvert qu'elle était concernée par ce problème des déchets radioactifs", selon Elise Lucet, présentatrice du magazine.
Au total, selon les enquêteurs du magazine, entre 1945 et 2001 plus de 300 millions de tonnes de déchets radioactifs, résidus des 210 mines exploitées en France, ont été abandonnées sans mesure de protection ou de surveillance particulière. L'enquête fait également état de liens étroits entre ceux qui sont officiellement chargés de mesurer la radioactivité dans la nature et les anciens pollueurs. Négligence ou véritable "omerta" des pouvoirs publics ? Une pierre radioactive à la main en guise d'argument, Elise Lucet se propose de demander des explications à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, qui sera interrogé séparément.
Malgré le fait que les mines d'uranium françaises ne soient plus en activité depuis plusieurs années, cette pollution qu'il s'agisse de minerais "stériles" (trop pauvre en uranium pour devenir du combustible nucléaire) ou d'autres résidus de l'activité minière, peut s'avérer dangereuse à long terme, assurent les enquêteurs du magazine. Areva (ex-Cogema) soutient le contraire, estimant extrêmement improbable l'hypothèse d'une exposition prolongée évoquée par l'émission. Sa présidente, Anne Lauvergeon, n'a pas souhaité apparaître dans l'émission et a laissé à un porte-parole le soin de répondre à Elise Lucet lors du débat prévu sur le plateau. Anne Lauvergeon, d'autre part, sera récompensée par le trophée des "Créateurs sans frontières" pour son action en faveur du rayonnement de la France à l'étranger. Ironique pour quelqu'un qui participe à l'irradiation intérieure de la France.
2. Dépêche AFP
Déchets d'uranium : le cri d'alarme de "Pièces à conviction"
PARIS - Par centaines de millions de tonnes dispersées dans toute la France, les déchets d'uranium contaminent le territoire dans l'indifférence et la négligence générales : c'est la thèse défendue par le magazine télévisé "Pièces à conviction".
Pour son numéro du 11 février, le magazine d'information de France 3 évoque "le scandale de la France contaminée" par les déchets radioactifs, résidus des mines d'uranium.
Un reportage à Gueugnon, localité tranquille de Saône-et-Loire, ouvre le magazine. Sur le parking d'un stade, le détecteur de radiation d'un spécialiste de la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité) crépite à tout va. Là, sur une superficie de 12 hectares, près de 225.000 tonnes de déchets radioactifs ont été dispersés sur un terrain ouvert à tout venant, qui a même accueilli un temps un "parcours de santé".
Gueugnon est "la toute dernière ville ayant découvert qu'elle était concernée par ce problème des déchets radioactifs", selon Elise Lucet, présentatrice de ce magazine que France 3 a réalisé en coopération avec la société de production Ligne de Mire. La ville, qui avait abrité une usine de traitement d'uranium, n'a découvert qu'en mars 2007 qu'elle était victime de cette contamination.
Les mines d'uranium françaises ne sont plus en activité depuis plusieurs années. Mais cette pollution, qu'il s'agisse de "stériles" (minerai trop pauvre en uranium pour devenir du combustible nucléaire) ou d'autres résidus de l'activité minière, peut s'avérer dangereuse à long terme, assurent les enquêteurs de "Pièces à conviction".
Areva (ex-Cogema) soutient le contraire, estimant extrêmement improbable l'hypothèse d'une exposition prolongée évoquée par l'émission. Sa présidente, Anne Lauvergeon, n'a pas souhaité apparaître dans l'émission et a laissé à un porte-parole le soin de répondre à Elise Lucet lors du débat prévu sur le plateau.
Au total, selon les enquêteurs du magazine, plus de 300 millions de tonnes de déchets radioactifs, résidus des 210 mines exploitées en France, ont été abandonnées sans mesure de protection ou de surveillance particulière.
L'enquête fait également état de liens étroits entre ceux qui sont officiellement chargés de mesurer la radioactivité dans la nature et les anciens pollueurs.
Négligence ou véritable "omerta" des pouvoirs publics ?
Une pierre radioactive à la main en guise d'argument, Elise Lucet se propose de demander des explications à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, qui sera interrogé séparément.
(©AFP / 29 janvier 2009 08h23)
13:33 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
03/02/2009
Bulletin électronique de Survival International (France)
BRESIL : Des Indiens isolés menacés de disparition
Les Awá sont l'un des derniers groupes de chasseurs-cueilleurs nomades du Brésil. Ils sont aujourd'hui parqués dans un unique hameau en raison de l'invasion et de la destruction de leur territoire par les bûcherons, les colons et les fermiers. Environ 60 Awá n'ont toujours aucun contact avec le monde extérieur.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/peuples/awa
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/awa
INDE: Une semaine de manifestations contre la compagnie minière Vedanta
Une série de protestations ont eu lieu ces derniers jours contre la compagnie minière britannique qui projette de détruire leur montagne sacrée.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4160
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/dongria
INDONESIE : La répression s'accroît
Les craintes d'une recrudescence de la violence et de la répression en Papouasie se confirment dangereusement. Au cours de la période des fêtes de fin d'année, plusieurs meurtres de Papous entre les mains de l'armée indonésienne et de la police ont été rapportés.
Pour en savoir plus : http://www.survivalfrance.org/actu/4143
Agissez! http://www.survivalfrance.org/agir/lettres/tribusdepapoua...
Vient de paraître : Ethnies 33-34 "Lévi-Strauss et les Nambikwara"
DVD inclus : "À propos de Tristes Tropiques" un film de J.-P. Beaurenaut, J. Bodanzky et P. Menget (46 mn, Zarafa Films).
Peu d'ouvres ont aussi profondément transformé la perception que l'Europe se faisait des « autres », et d'abord de ceux qu'on désignait le plus souvent avant lui comme des « primitifs », que celle de Lévi-Strauss. Cette raison seule - la révolution intellectuelle et le changement des perceptions que Lévi-Strauss a su imposer à l'ethnocentrisme occidental - suffirait à ce qu'Ethnies, qui s'attache depuis ses origines à défendre l'existence et les droits politiques des peuples autochtones et à faire mieux connaître et reconnaître leurs cultures, consacre un numéro à rendre hommage à l'anthropologue centenaire.
Pour en savoir plus et commander cet ouvrage : http://www.survivalfrance.org/shopping/product_details.ph...
------------------------------------------------------------------------------------------
Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir.
Survival n'accepte aucune subvention gouvernementale et dépend exclusivement de ses membres et donateurs pour financer ses campagnes.
Pour en savoir plus ou apporter votre soutien :
http://www.survivalfrance.org
info@survivalfrance.org
20:54 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
Le violoniste dans le métro
Un musicien de rue était debout dans l'entrée de la station L'Enfant Plaza du métro de Washington DC.
Il a commencé à jouer du violon.
C'était un matin froid, en janvier dernier.
Il a joué durant quarante-cinq minutes.
Pour commencer, la chaconne de la 2e partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et de nouveau Bach.
A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur boulot.
Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait.
Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant.
Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot.
Quelques minutes plus tard, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher..
Il était clairement en retard.
Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans.
Sa mère l'a tiré, pressée mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste.
Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas.
Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien.
Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants.
Et les parents, sans exception, les ont forcés à bouger.
Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps.
Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche.
Il a récolté 32 dollars.
Quand il a eu fini de jouer, personne ne l'a remarqué.
Personne n'a applaudi.
Une seule personne l'a reconnu, sur plus de mille personnes.
Personne ne se doutait que ce violoniste était Joshua Bell, un des meilleurs musiciens sur terre.
Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius de 1713 valant 3,5 millions de dollars !
Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.
C'est une histoire vraie.
Joshua Bell jouant incognito dans une station de métro a été organisé par le « Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens.
Les questions étaient :
- dans un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la beauté ?
- Nous arrêtons-nous pour l'apprécier ?
- Pouvons-nous reconnaître le talent dans un contexte inattendu ?
Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être :
si nous n'avons pas le temps pour nous arrêter et écouter l'un des meilleurs musiciens au monde jouant quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, à côté de combien d'autres choses exceptionnelles passons-nous ?
Source (et vidéo) :
http://blog.zwatla.com/violon/2008/09/30/joshua-bell-dans...
14:09 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (3)
Dans le MAG numéro 12
14:00 Publié dans CG - QUOI DE NEUF? QUE FOUS-JE ? | Lien permanent | Commentaires (0)
01/02/2009
Contre la saisie de la Ferme de Sainte-Marthe à Millançay, Loir-et-Cher par un conglomérat agro-industriel
La ferme de l’agriculteur bio Philippe Desbrosses est saisie et mise
en vente par un conglomérat agro-industriel;
La Ferme de Sainte-Marthe, en Sologne, est une exploitation familiale
spécialisée dans les productions maraîchères. Elle est restée la
seule en activité sur l’ensemble des 18 exploitations voisines qui
ont toutes disparu ces trente dernières années dans ce périmètre.
Elle est menacée d’anéantissement.
La Ferme de Sainte-Marthe est aujourd’hui un centre pilote européen
en agriculture biologique. C’est aussi un conservatoire des espèces
potagères et fruitières anciennes. Philippe Desbrosses y organise
tous les ans les célèbres Entretiens de Millancay.
La Ferme de Sainte-Marthe est saisie et mise en vente par le
conglomérat agro-industriel LIGEA-AGRALYS, suite à un artefact
juridique concernant un programme européen inachevé.
Philippe Desbrosses compte sur le soutien de tous ceux qui exigent le
respect de notre environnement, de notre alimentation et de notre
santé, pour faire obstacle au hold-up des multinationales de l’agro-
alimentaire sur sa ferme.
Cet agriculteur bio est docteur en environnement. Il a participé au
développement de l’agriculture biologique en France en créant, avec
ses amis, le logo AB. Il est également expert auprès du Ministère de
l’Agriculture depuis 1983, auprès de la C.E.E. et du Parlement
Européen depuis 1985.
Philippe Desbrosses nous invite ce lundi 2 Février à la Ferme de
Sainte-Marthe à Millançay, Loir-et-Cher. Nous avons rendez-vous à
midi pour pique-niquer sur place.
Le but est d’éviter que la plus importante coopérative agricole de
France anéantisse son entreprise, pionnière depuis plus de 30 ans en
Agriculture Biologique, et détruise les emplois des 24 salariés qui
y travaillent, tout en ruinant sa famille.
Merci de faire suivre
Amicalement
Alain
,__o Alain UGUEN Association Cyber @cteurs
_-_<, votre souris @ du pouvoir
(*)/'(*) http://www.cyberacteurs.org
Chers Amis (ies) , ceci n’est pas une blague…
Je vous lance un APPEL POUR VENIR EN NOMBRE ME SOUTENIR CE LUNDI 2
Février à la Ferme de Sainte-Marthe à Millançay, Loir-et-Cher.
Rendez-vous à MIDI pour pique-niquer, nous partagerons nos paniers,
et nous préparons le vin chaud, le pain et le café bios.
Venez vivre avec moi cette journée importante où mon entreprise est
saisie et mise en vente par le conglomérat agro-industriel LIGEA-
AGRALYS, suite à un artefact juridique concernant un programme
européen inachevé.
N.B. Il y aura d’autres victimes des pratiques de cette coopérative
qui viendront témoigner.
Nous manifesterons avec dignité, dans le calme et la bonne humeur
en accrochant un petit cœur rouge en carton à nos vêtements pour nous
reconnaître entre amis. Des artistes et des personnalités de toutes
tendances nous accompagneront.
La réalisatrice Coline SERREAU sera présente avec sa troupe de
chanteurs et de comédiens.
Nous lancerons à cette occasion une pétition de soutien avec un
collectif d’associations et plusieurs grandes O.N.G.
Le but est d’éviter que la plus importante coopérative agricole de
France anéantisse mon entreprise, pionnière depuis plus de 30 ans en
Agriculture Biologique, et détruise les emplois des 24 salariés qui
y travaillent, tout en ruinant ma famille.
Je vous remercie de votre aide. Alleluia !
Philippe DESBROSSES.
12:57 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
30/01/2009
Déchets nucléaires
France 3 :
Controverse autour de l'émission
Pièces à conviction d’Elise LUCET,
"Le scandale de la France contaminée"
Le 11 février, le nouveau numéro du magazine "Pièces à conviction" sur France 3 évoquera "le scandale de la France contaminée". Pour défendre la thèse que des millions de tonnes d’uranium sont dispersées dans toute la France. Ce sujet fait polémique, le groupe Areva a fait appel au CSA car il juge que l'enquête est "contraire à la déontologie".
Le groupe Areva a annoncé jeudi son intention de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel à propos de l'émission de France 3, "Picèes à conviction". Dans un communiqué, Areva, qui a eu connaissance par la presse de la teneur des reportages proposés, estime "pour le moins surprenant, voire contraire à la déontologie, que son point de vue soit présupposé et rendu public avant même qu'il ne se soit exprimé". Les producteurs de l'émission ont cependant prévu un entretien avec le porte-parole du groupe, qui doit être enregistré vendredi et inséré dans l'émission. Se référant aux informations de presse, Areva exprime "le sentiment que le magazine est d'ores et déjà bouclé, à charge contre le groupe Areva". Lionel de Coninck, rédacteur en chef de "Pièces à conviction", a assuré qu'il ne s'agissait "en aucun cas de présupposer ce qui va être dit dans l'émission". Selon lui, ce qui a été dit dans le reportage de la position d'Areva est "basé sur ce que dit Areva depuis des dizaines d'années sur le sujet".
Le sujet de la controverse : l'émission qui défend l'idée selon laquelle, en toute discrétion, dans nos campagnes, à proximité des villages ou des villes, des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été disséminés, ou ensevelis méthodiquement, depuis des dizaines d'années. Pire encore, ils ont parfois servi à construire des routes, des parkings, et même des logements, des écoles ou des aires de jeu pour les enfants, sans aucune mise en garde sur les risques encourus. C'est cette situation que France 3 évoquera dans son magazine "Pièces à conviction" le 11 février prochain. Avec une édition intitulée "Le scandale de la France contaminée".
Le magazine s’ouvrira sur un reportage à Gueugnon, en Saône-et-Loire. Sur le parking d'un stade, le détecteur de radiation d'un spécialiste de la Criirad (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) crépite à tout va. Là, sur une superficie de 12 hectares, près de 225.000 tonnes de déchets radioactifs ont été dispersés sur un terrain ouvert à tout venant. Ironie du sort, ce terrain a même accueilli un "parcours de santé". Gueugnon est "la toute dernière ville ayant découvert qu'elle était concernée par ce problème des déchets radioactifs", selon Elise Lucet, présentatrice du magazine.
Au total, selon les enquêteurs du magazine, entre 1945 et 2001 plus de 300 millions de tonnes de déchets radioactifs, résidus des 210 mines exploitées en France, ont été abandonnées sans mesure de protection ou de surveillance particulière. L'enquête fait également état de liens étroits entre ceux qui sont officiellement chargés de mesurer la radioactivité dans la nature et les anciens pollueurs. Négligence ou véritable "omerta" des pouvoirs publics ? Une pierre radioactive à la main en guise d'argument, Elise Lucet se propose de demander des explications à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, qui sera interrogé séparément.
Malgré le fait que les mines d'uranium françaises ne soient plus en activité depuis plusieurs années, cette pollution qu'il s'agisse de minerais "stériles" (trop pauvre en uranium pour devenir du combustible nucléaire) ou d'autres résidus de l'activité minière, peut s'avérer dangereuse à long terme, assurent les enquêteurs du magazine. Areva (ex-Cogema) soutient le contraire, estimant extrêmement improbable l'hypothèse d'une exposition prolongée évoquée par l'émission. Sa présidente, Anne Lauvergeon, n'a pas souhaité apparaître dans l'émission et a laissé à un porte-parole le soin de répondre à Elise Lucet lors du débat prévu sur le plateau. Anne Lauvergeon, d'autre part, sera récompensée par le trophée des "Créateurs sans frontières" pour son action en faveur du rayonnement de la France à l'étranger. Ironique pour quelqu'un qui participe à l'irradiation intérieure de la France.
10:44 Publié dans NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
29/01/2009
Solutions locales pour désordre global
http://www.dailymotion.com/video/x7q8sj_la-terre-vue-de-l...
Extrait de La terre vue de la terre, de Coline Serreau
11:57 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
27/01/2009
Document-terre: le plein s’il vous plaît!
De nombreux documentaires dont la sortie est prévue prochainement traitent de problèmes agricoles, du retour à la terre, des changements de mode de vie… Voilà donc un petit aperçu des choses à venir avec topo et bandes annonces à l’appui!
http://ecoloinfo.com/2009/01/20/document-terre-le-plein-s...
SOUS LES PAVÉS… LA TERRE
Documentaire environnementaliste de 90 minutes, “Sous les pavés … la Terre” survient, dans un contexte devenu très déprimé, comme une bouffée d’esprit rebelle, mais sans caricature ni vaine orientation.
Naviguant entre constats alarmants et propositions concrètes dans les domaines de l’agriculture, du transport et de l’habitat, ce film incite à la réflexion de chacun d’entre nous et, plus encore, à une profonde refondation de nos modes de vie.
Paysans, artisans, ingénieurs, scientifiques, philosophes et politiques.
Ce film expose leurs combats, face aux sarcasmes de leurs pairs, aux pesanteurs des administrations, à la frilosité des banques et des assurances, aux lobbies ne voulant renoncer à leurs confortables avantages…
Sortie prévue en février 2009
LA TERRE VUE DE LA TERRE
Coline Serreau réalise actuellement un documentaire qui sortira au premier semestre 2009. Comme le dit la réalisatrice:
“Il faut aujourd’hui montrer qu’il existe des solutions, faire entendre les réflexions des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s’est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives. Le film que nous réalisons se voudrait un objet ludique et poétique qui mette les idées à l’envers, c’est-à-dire à l’endroit, dans une époque où beaucoup s’accordent à penser que «nous marchons sur la tête. Mettre la tête à «l’envers-endroit», c’est repenser le fonctionnement de nos rapports sociaux et économiques et questionner nos certitudes sur la normalité”
Le film est produit par CinemaO et en partenariat avec Colibris. Il sortira au premier semestre 2009.
HERBE
Au cœur de la Bretagne paysanne, deux visions du métier d’éleveur laitier se confrontent.
Alors que des Hommes se sont engagés depuis plusieurs années dans une agriculture autonome, durable et performante, le courant majoritaire de la profession reste inscrit dans un modèle de production industriel, fortement dépendant des groupes agricoles et agro-alimentaires…
Je pense qu’il peut ouvrir les esprits de ceux qui le verront sur la diversité des approches du métier de paysan. Le film est une invitation à échanger : quelle alimentation, quelle agriculture, quelles campagnes voulons nous ? Au moment où s’engage la mise en chantier d’une nouvelle réforme de la PAC, ce film est le bienvenu, surtout s’il est suivi d’un débat. “
Cyril Dion, Directeur du Mouvement pour la Terre et l’Humanisme:
“Si vous voulez savoir pourquoi des paysans préfèrent travailler plus, s’endetter plus, gagner moins, pour élever des bêtes qui mangent du maïs et du soja OGM acheminé sur des milliers de kilomètres, plutôt que de simplement les laisser brouter l’herbe, regardez ce film ! Un film d’une grande simplicité, simple comme l’herbe…”
Jean Lhéritier, Président de Slow Food France:
“Le système alimentaire que nous connaissons est inadapté. Il faut réapprendre à mieux produire, à mieux manger. Slow Food, dans ce sens, prône une alimentation et une agriculture bonnes, propres et justes.
Le bon , parce qu’aujourd’hui le paysan est devenu un producteur de saveurs.
Le propre, car les agricultures asservies à des logiques industrielles ont trop souvent contribué, et contribuent encore à la détérioration des écosystèmes.
Le juste, parce que pour produire bon et propre, il faut des paysans et que ces derniers ne continueront à exister, à être une force vive dans la société, que s’ils obtiennent une digne rémunération de leur travail.
On mesure très vite, en visionnant HERBE, à quel point le film est au cœur de cette réflexion. Les deux systèmes présentés pour nourrir le bétail s’opposent ou se différencient tant sur les revenus qu’ils procurent à l’éleveur (le juste), que sur leurs effets sur l’environnement (le propre). Et le bon ? On imagine mal que le lait issu du système fourrager, à base d’herbe, ne se décline pas en un plaisir du goût supérieur, si on le compare au lait d’animaux nourris avec des granulés ! C’est déjà probable du seul fait des différences de rendements : avec moins de productivité par vache, le lait, moins dilué, préserve mieux ses vertus nutritives et ses saveurs.
Mais le plus important est probablement le modèle humain et social sous-tendu par les deux modes d’élevage : le film, par des témoignages simples, rassure. Le retour à la pâture crée un lien plus fort du paysan avec la nature, les terres, les animaux sauvages, la biodiversité des herbes, qu’il entretient et connaît mieux. Il crée du lien social, par une nouvelle solidarité et une capacité d’action collective de ces hommes qui ont fait un choix à contre-pied du modèle dominant. Enfin, il génère des revenus et fait preuve d’une plus grande efficacité économique.
HERBE, sans dogmatisme, simplement, montre la voie du progrès, qui n’est pas là où on l’attend (modernité des installations, taille des exploitations, intrants, technologies…) mais dans la sagesse et la recherche d’une approche humaniste des pratiques agricoles. Comment pourrions-nous, consommateurs, ne pas soutenir ce mode d’élevage ? D’ailleurs, nous ne sommes pas des consommateurs, mais, chacun d’entre nous , les co-producteurs du modèle alimentaire de demain.”
La date de sortie nationale du film est le 18 février prochain, à 3 jours de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture de Paris.
Jean Yves Griot, Président fondateur du Réseau Agriculture Durable et secrétaire général de Cohérence
Le DVD “Sans Terres et sans reproches”
Documentaire qui est déjà sorti en DVD, quelques questions à la réalisatrice, Stéphanie Muzard Le Moing :
A l’origine du film, il y a donc Stéphanie. Informée, elle fait du lobby citoyen auprès de ses proches en informant par mails/dessins, etc… Elle s’est dit un jour qu’il y avait urgence, que les enjeux étaient beaucoup plus importants que la “malbouffe”… Puis il y a eu une rencontre, “avec Eric, et d’autres (Steve, Jean-Louis Gueydon)” - qu’elle appelle ses “pays’âmes”, “un curieux cocktail, un chemin qui s’est tracé un peu comme ça, un chemin de traverse!!!! Tellement passionnant à crapahuter…“
Elle a ensuite voulu vérifier chez ses voisins ce qu’il en était de l’industrialisation de l’agriculture dans un terroir de qualité et d’exception, où se situent parc naturel, des sites classés et protégés, et où l’environnement est préservé…
Elle a aussi voulu mettre en lumière “des gens qui font autrement, même sans le système, car il y en a plus qu’on ne le croit”. Histoire aussi de “motiver et fédérer les gens de plus en plus nombreux qui ne se sentent pas bien en phase avec les décisions soient disant démocratiques qui échappent de plus en plus aux citoyens… D’informer aussi les personnes lambdas en faisant un film simple, avec de vrais gens, pas mis en scène.”
Lors de la réalisation du film, Stéphanie a surtout était marquée par l’espoir: “le monde est moche et abîmé, mais il y a des voyages initiatiques proche de chez soi à faire! La rencontre humaine et l’écoute de l’autre sont primordiales.”
Elle a aussi réalisé qu’un jeune qui veut faire de l’agriculture respectueuse de l’environnement - et donc des consommateurs - n’est pas pris au sérieux: “on se fout de lui ouvertement et on l’empêche de s’installer”.
Elle est malgré tout heureuse de vivre là où elle est, “même si comme ailleurs, les problèmes de pollution existent…” Enfin précise-t-elle, “il ne faut pas se fier aux apparences! j’ai écrit un carnet de voyage, “confidences pays’âmes” sur le making off du film et par manque de moyens, on a d’abord sorti le film. on aurait dû sortir un livre dvd, qui va se transformer grâce à une aide de midi pyrénées en une expo itinérante sur toute la matière première du livre: dessins, écrits, photos, documents trouvés, etc…”
Aujourd’hui, elle a le sentiment que le pouvoir est entre nos mains, dans nos choix de consommation: car “rien ne viendra d’en haut!”. “Il faut se bouger très vite face aux enjeux énormes de la production alimentaire, du brevetage du vivant, de la disparition des paysans, des abeilles, des semences paysannes et de l’agriculture vivrière, de la stérilisation des terres, etc…: tout est réversible, il suffit de le vouloir et d’agir. d’informer aussi le plus grand nombre.”
Elle pense que “le progrès est de faire une pause dans cette rocambolesque aventure vers l’autodestruction de cette civilisation du paraître et de l’avoir. Le progrès c’est le respect des autres, de soi, de tout ce qui nous entoure. La contre-nature est une voie sans issue, l’homme se perdra, sans humilité, dans les méandres de sa propre…m….? Allez, j’ose. Je préfère parler d’évolution plutôt que de révolution”.
Les leviers d’action priori-terre, pour Stéphanie, se situent dans l’acquisition d’une “conscience universelle que l’homme fait partie intégrante de son environnement: chacun doit se prendre en charge dès aujourd’hui dans son quotidien: boycotter ce qu’il ne souhaite plus cautionner - encore faut-il qu’il s’informe et qu’il le veuille!-, agir, réapprendre à fabriquer son alimentation, un peu comme un animal élevé en batterie qui reprendrait peu à peu son autonomie à l’état naturel!! Il faut fédérer les énergies positives, redonner espoir. de nombreuses guerres sur cette planète malade et agonisante sont dues au pouvoir exclusif sur les ressources naturelles… Remplaçons les bénéfices à prix sacrifiés par la simplicité des rapports humains, l’échange, l’enrichissement culturel….vaste programme de déprogrammation!”…
10:37 Publié dans FILMS & DOCUMENTAIRES A VOIR & A REVOIR | Lien permanent | Commentaires (1)
24/01/2009
MYSTICA PERDITA, mon nouveau recueil tout chaud
« Qu'on le veuille ou non, ce recueil a été tiré à ...exemplaires. Il est réconfortant de penser que les imbéciles n'en sauront rien. »
Ce colophon-convient parfaitement à Cathy Garcia, experte en délits de poésie. Ses poèmes, dont le désir amoureux, la colère-sociale ou la jubilation créatrice tiennent lieu tour à tour d'azur, d'horizon et de ciel de traîne verbal, plongent ô colombe, lecteur mon frère humain, comme l'épervier sur sa proie.
Dans la candeur de ce "L'huma/Nité noïde/Hume "ou la sagesse de ce "Chercher le sens/N'a aucun sens/Le révélé/Demeure/Caché", nous devenons ces "transparents", ainsi qu'on appelait jadis les vagabonds qui se levaient avec l'aube-nouvelle.
Werner Lambersy, 23 janvier 2009
40 pages, illustrations nb originales de Jean-Louis Millet, imprimé sur papier recyclé qualité 115 g,
ed. à Tire d'Ailes 2009 (autoéditon)
- 12 € + 2 pour le port -
Pour commande et renseignements :
delitpoesie chez wanadoo.fr
16:38 Publié dans CG 2009 - MYSTICA PERDITA, à tire d'ailes | Lien permanent | Commentaires (3)
23/01/2009
Ne sauvons pas le système qui nous broie !
manifeste pour une désobéissance générale
Ne sauvons pas le système qui nous broie !
« Aujourd’hui, c’est l’empire des multinationales qui implose sous nos yeux, et la plupart continuent à se lamenter plutôt que de mettre en place une société où la solidarité et le bien commun seraient restaurés. Il s’agit de rompre avec un système qui nous détruit et de bâtir des collectivités et un environnement où il nous sera donné de commencer à vivre. […] En dépit de la répression meurtrière, des exactions et des tortures, la résistance n’a pas cessé à Oaxaca. Le feu est entretenu sous la cendre. Le mouvement des barricadiers, des libertaires et des communautés indiennes s’est débarrassé des ordures gauchistes – lénino-trotskysto-maoïstes – qui prétendaient récupérer le mouvement. Les choses sont claires et quand le combat reprendra, il sera sans crainte et sans ambiguïté. En revanche, en Europe, où l’on ne fusille plus personne, ce qui domine c’est la peur et la servitude volontaire. Le système financier s’écroule et les gens sont encore prêts à payer leurs impôts pour renflouer les caisses vidées par les escrocs qu’ils ont portés à la tête des États. Ici, à la différence d’Oaxaca, les citoyens élisent le boucher qui les conduira à l’abattoir. »
Raoul Vaneigem, octobre 2008
« Les mots nous divisent, les actes nous unissent. »
Tupamaros (Uruguay)
Depuis des décennies, les dirigeants de la planète sèment un vent mauvais. L’instabilité des vies des individus, ballottés entre un présent peu satisfaisant et un no future érigé en idéal de la soumission a été, pour « nos » dirigeants, ainsi que celles et ceux qui les servent, une excellente façon d’asseoir leur domination, ôtant aux individus toute perspective d’avenir sûr. Tel est le fond de la thèse du dernier livre de Naomi Klein, qui affirme que nous sommes entrés dans l’ère de « la stratégie du choc », selon son titre même : le système soumet les populations à des catastrophes sociales, économiques et guerrières répétées, désorganisant la vie des individus, lesquels ne cherchent plus qu’à se préserver du mieux possible des drames alentour. C’est le chacun-pour-soi généralisé, sous prétexte de sauver encore les médiocres avantages que nous espérons conserver contre toute évidence. Cette thèse est étayée avec beaucoup plus de brio dans Catastrophisme. Administration du désastre et soumission durable, de René Riesel et Jorge Semprun, dont le titre dit avec exactitude ce qu’est l’époque dans laquelle nous nous engouffrons. Il est temps, aujourd’hui, que « nos » dirigeants soient balayés par la tempête qu’ils annoncent.
Ce système aboutit à la misère de deux ou trois milliards d’êtres humains, selon les statistiques des organismes officiels eux-mêmes ; 963 millions de personnes étaient sous-alimentées en 2008, soit 120 millions de plus que trois ans auparavant. Cette misère est liée au système économique bien sûr, aux transnationales sans aucun doute. Elle a des conséquences non seulement sociales et individuelles, mais aussi culturelles, écologiques – par exemple, c’est bien la misère des paysans du Nordeste qui les pousse à participer à la dévastation de l’Amazonie –, et ainsi de suite. Dans le même temps, les alternatives semblent incertaines, ou peu crédibles. La fin et surtout le refus de la croissance sont encore loin d’être acceptés dans la pensée politique ici, pour ne rien dire des États-Unis ou de la Chine. Quant aux réformes profondes, qui prônent une redistribution totale des cartes sur un mode humaniste radical, elles semblent à beaucoup d’entre nous irréalistes.
Pourtant, il n’y a rien là d’extraordinaire. Ce système nous a proposé jusqu’à maintenant d’accumuler, de vivre à fond dans l’avoir. Et il a acheté notre complicité, alors que des êtres humains n’avaient même pas la possibilité de vivre décemment. Cette misère s’étend à tout être vivant. La terreur d’État, l’asservissement industriel, l’abêtissement capitaliste et la misère sociale nous frappent tous et toutes. Insidieusement et continuellement, ces forces néfastes séparent notre être intime. Une partie de nous se voit subrepticement contrainte à être le bourreau de notre autre moi, celui qui rêve, sait et veut que ce monde ne soit pas celui-là. Combien d’entre les citoyens tentent difficilement de défaire la nuit ou pendant leur maigre temps libre ce dont ils ont été complices chaque jour travaillé ?
Ce mépris dans lequel nous tient le système est essentiel, comme est fondamentale la négation de nos envies authentiques au profit d’un seul désir : consommer. Or, avec le krach, possible ou probable voire proche, de l’économie, il s’agit maintenant d’être, et de nous passer de ces avoirs frelatés. Car le système, dans les mois qui viennent, va se montrer de plus en plus incapable de satisfaire nos simples besoins, même de produits empoisonnés.
Au moment où la perspective de l’implosion du système capitaliste devient enfin plausible, dans la mesure où la consommation qui semble la condition de son maintien, est en train de chuter, il s’agit d’accompagner son effondrement et de s’organiser en « communes » qui privilégient l’être à l’avoir (parce qu’il n’y a plus rien à attendre de l’État, comme le montre l’analyse des démocratures sud-américaines qui suit), et offrent la possibilité à chacun d’entre nous d’accéder librement (en limitant dans la mesure du possible les échanges d’argent) à la nourriture, au logement, à l’éducation, et à une activité choisie.
Des « démocratures » annoncées par l’histoire politique et sociale de l’Amérique latine entre 1970 et 2000
Qu’y aura-t-il demain à la place du système actuel ? Ne soyons pas naïfs, le système politique en place a déjà construit sa réponse. Il s’est doté en France (aux États-Unis et dans la plupart des pays d’Europe) depuis les années 1980 d’une législation spéciale dite antiterroriste qui l’autorise à se passer désormais de la « justice ». Dans le même mouvement, il a déjà effectué le transfert de ses moyens de sa main gauche à sa main droite : de la main qui soigne à celle qui punit, des services sociaux et hospitaliers aux bons soins de la police et de la prison. Nous sommes entrés, déjà, dans une période d’interpellations arbitraires, de comparutions immédiates suite à des manifestations, ou encore de condamnations à des amendes disproportionnées.
Le système est donc prêt à fonctionner, d’autant qu’il a déjà été testé grandeur nature en Amérique latine dans les années 1970-2000. On se contentera de tracer les grands traits d’une analyse de la dictature démocratique, ce qu’Eduardo Galeano appelle la « démocrature », une dictature ayant l’apparence formelle de la démocratie (élections libres, notamment). Pour plus de détails, nous renvoyons, encore, à Naomi Klein, René Riesel et Jorge Semprun, Angela Davis et ses Goulags de la démocratie, ou d’autres analyses prenant en compte l’évolution récente du système capitaliste, sur un mode non paranoïaque – car nous refusons les théories du complot qui n’effleurent que la superficie des choses, tout en anticipant la défaite et « justifiant » ainsi le refus préalable de livrer combat.
En 1973, Augusto Pinochet et l’armée chilienne, puissamment aidés par la CIA, ont mis à bas un régime qui était de toute façon devenu impopulaire – il ne faut pas oublier que Allende n’avait pas su gagner à lui de larges secteurs de la population pauvre des grandes villes. Ce qui nous intéresse surtout est que Pinochet a mis en place une Constitution conforme à sa dictature, mais qui permettait aussi de repasser à la « démocratie », et cela sans remettre jamais en cause le système économique chilien. Le Chili est en effet une réussite en Amérique latine du point de vue du système économique, puisque le pays est passé sans encombres d’une dictature musclée à une démocratie. C’est une leçon que n’oublient pas Sarkozy, Berlusconi et tous les autres : on peut passer de la démocratie à la dictature puis à la démocratie sans que cela gêne en quoi que ce soit le système économique. Point fondamental dans une société où le seul horizon que les dirigeants offrent aux masses est de travailler pour produire pour consommer. Dans les années 1990, deux pays firent l’expérience inverse de celle du Chili : l’Argentine et le Pérou.
En Argentine, Carlos Menem fut élu en 1989, fit modifier la Constitution qui ne prévoyait qu’un seul mandat pour être réélu en 1995. Il ne quitta le pouvoir qu’à reculons en 1999, après avoir mis le pays à sac. Menem ne vit plus en Argentine, et, jouant le rôle trop théâtral du bon dictateur désavoué par un peuple ingrat, a pris la route de l’exil doré – comme le Péruvien Fujimori, le Zaïrois Mobutu ou le Mexicain Salinas de Gortari. L’étonnant dans le cas Menem est qu’il a pu procéder comme un véritable dictateur tout en étant élu et réélu de manière démocratique. Tel est son tour de passe-passe réalisé de façon magistrale. Plus besoin de coup d’État pour faire parvenir au pouvoir des oligarchies aux vues étroites qui servent les intérêts de groupes extrêmement restreints. Mais la démocratie n’est rien sans la volonté républicaine, au sens étymologique du terme, res publica, « chose publique », c’est-à-dire un pouvoir exercé au nom de tous, pour leur intérêt. Or, il y a bien longtemps désormais que la démocratie n’est plus républicaine : les élections ne sont plus qu’un rite creux, lors duquel on nous demande de choisir entre l’un et l’un, ou l’autre et l’autre, tandis que les intérêts de tous – la res publica – sont constamment bafoués par la tyrannie économique et le profit de quelques-uns.
Au Pérou, Alberto Fujimori fut élu en 1990, réélu en 1995 et encore en 2000 – après avoir dû modifier la Constitution et avoir été accusé de corruption, de pratiques électorales frauduleuses, etc. Peu importe : aucun argument n’a atteint le tyran, car il en fut bien un. Fujimori a tiré argument de la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic pour faire avaliser des pratiques illégales, de la part de l’armée et des escadrons de la mort – militaires ou paramilitaires –, allant jusqu’à l’assassinat collectif d’étudiants, par exemple. La torture est redevenue sous son règne monnaie courante dans cette démocratie d’Amérique du Sud. La démocratie au Pérou n’a pas été « remise en cause », pas plus que la démocratie américaine après les actes inhumains commis par des militaires à Abou Ghraïb ou à Guantanamo. Il nous faut réfléchir à ces faits fondamentaux, et suivre Angela Davis dans Les Goulags de la démocratie lorsqu’elle constate que la démocratie s’accommode d’actes qui n’ont rien à voir avec l’idée que l’on peut se faire d’un peuple exerçant son propre pouvoir sur lui-même…
Un système total-démocrate peut-il s’imposer aussi en France ?
Et en France ? « La démocratie ne fait pas toute la légitimité d’une république. Un pouvoir tyrannique peut se mettre en place démocratiquement. Depuis des années, il est déjà à l’œuvre pour des catégories de population telles que les habitant-e-s des quartiers (pourtant déclarés sensibles), les sans-papiers, la jeunesse dans son ensemble – et n’oublions pas que l’âge de la responsabilité pénale vient d’être porté à douze ans tandis que le dépistage de la déviance commence à la maternelle ! L’histoire comme on sait ne se répète pas et les formes de totalitarisme à venir sont forcément inédites. Nous sentons bien qu’une nouvelle sorte de régime politique, insidieusement, se met en place. Quand, à l’heure du laitier, un journaliste est brutalement interpellé chez lui, devant ses enfants ; quand des enfants innocents sont arrachés de l’école et renvoyés dans leur pays d’origine ; quand une association caritative est condamnée à de lourdes amendes pour être venue en aide aux sans abris ; quand… » Tel est le constat de Jacky Dahomay, professeur de philosophie à la Guadeloupe, démissionnaire du Haut-Conseil à l’Intégration.
Certains diront qu’il existe encore des contre-pouvoirs, que l’on peut « faire confiance » à nos concitoyens, à nos qualités d’humanité, que les pouvoirs quels qu’ils soient n’ont pas encore réussi à extirper. Il serait facile d’allonger la liste de ces exhortations pieuses qui reposent sur quelle analyse ? Car, faire confiance a priori aux êtres humains, aux Français et aux autres, au moment même où ils sont le plus gangrenés, isolés, acculturés, par des conditions de travail et d’éducation dégradées et par la télévision et l’Internet qui déversent leur message de consommation à outrance est de plus en plus difficile – c’est d’ailleurs une des clés de la réussite de ce système qui nous oppresse –, et à la fois dangereux et injustifiable.
Vers un monde totalitaire et mortifère ?
Le système actuel représente le danger majeur, celui de la continuation de cet existant qui détruit la planète, qui nie les vies humaines, qui insuffle dans nos esprits les relents mortifères de l’individualisme jusqu’à la désintégration du corps social. Le système n’est pas en train de s’effondrer du fait de notre contestation ou de quelque cause qui lui serait externe. Ce que nous vivons en 2009 est l’effondrement du système sous le poids de ses propres contradictions. Pensons par exemple à la crise écologique, qui est née de l’explosion de la consommation couplée à la nécessité de produire à bas prix, donc en ne respectant aucune des limites qu’impose la préservation de notre environnement.
Bien entendu, le système n’a pas une seule carte à jouer, celle de la dictature. Il espère par exemple que le « réalisme » l’emportera dans les familles et que nous nous contenterons d’une vie au rabais, comme les Français des années 1940-1944 soumis aux restrictions des libertés et de la nourriture. Les États engagent aussi une course effrénée au « capitalisme vert », à cette écologie à la Al Gore, qui espère ou prétend que nous pouvons sortir de tous les gouffres à la fois – écologique et économique, financier et social – en devenant tous de bons petits citoyens écolos, capables de réduire leur consommation, de se serrer la ceinture et de laisser nos élites actuelles continuer à nous diriger, et à voyager en avion de congrès en symposium. Il faudrait dans ce cas que tout se passe sans heurts et que nous réprimions la montée de nos envies contestataires, au nom de la survie du vaisseau planétaire… que nos élites elles-mêmes conduisent dans le mur.
Là encore, nous pourrions allonger la liste des « solutions » qui s’offrent au système. N’oublions pas d’en citer encore une, la guerre, tout simplement, car un bon moyen pour les États-Unis d’effacer leur dette serait de faire comme l’ont toujours fait les États endettés : refuser de payer leurs créanciers. C’est ainsi que le Régent, en France, a renfloué les caisses du Trésor grâce à la banqueroute de Law – c’est-à-dire la faillite des bourgeois créanciers du Trésor royal. Mais le hic, aujourd’hui, est que les créanciers des États-Unis s’appellent la Chine et les pays arabes producteurs de pétrole ; refuser de les rembourser de façon unilatérale, cela signifie sans doute la guerre. En temps de guerre, la dictature s’imposerait d’elle-même… D’ailleurs, le capitalisme vert dans sa version la plus crédible est dictatorial : imposition sans discussion de nouveaux critères de consommation, que seuls les puissants pourront ne pas respecter, s’assurant ainsi, comme toujours, la position dominante et le pouvoir réel sur l’emploi de nos vies.
Il faut donc œuvrer à l’effondrement rapide de ce système. On peut espérer que cet effondrement aboutira de fait à des recompositions des solidarités, à des niveaux locaux et non plus transnationaux – les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), les SEL (systèmes d’échanges locaux), les jardins solidaires en sont quelques exemples. On peut envisager que les individus et les groupes sociaux chercheront enfin à sortir du système qui ne pourra même plus satisfaire les envies qu’il suscite pour subsister – car la consommation est le moteur de la croissance, mais pas seulement : elle est le boulet au bout de notre chaîne qui nous attache à la conservation de nos « avantages » (mal) acquis, envers et contre tout.
Au lieu de ce monde mortifère et bientôt dictatorial, nous nous entendrons ensemble, sur place, découvrant à la fois notre capacité à nous organiser et en même temps l’impossibilité de compter sur un système failli. Ce peut être du rêve que de penser cela. Une utopie ! Quoi qu’il en soit, avant l’effondrement, il serait dramatique d’y renoncer d’emblée. Déclarer le combat perdu avant même de l’engager reviendrait à souhaiter que, d’une façon ou d’une autre, ce système perdure, avec son cortège d’iniquités, de destructions, d’inhumanité. C’est pour cela que nous devons retrouver la confiance perdue en nos propres utopies. Ce n’est pas de « croyance » dont il s’agit ici, mais plutôt de construction d’un futur à la fois utopique et réaliste.
Non-coopération intégrale !
Désobéissance civile généralisée !
Les dernières décennies ont été fécondes en luttes diverses partout dans le monde. Certaines peuvent nous inspirer dans le contexte actuel. En Uruguay, les Tupamaros avaient lancé comme slogan, au début des années 1970, « Les mots nous divisent, les actions nous unissent ! » C’est un excellent début. En France, et sans doute dans d’autres pays d’Europe, nous pourrions peut-être sortir de nos éternelles manies de cogitations stériles et à perte de vue, qui n’entraînent entre nous que des divisions microscopiques. On dirait que nous prenons un malin plaisir à chercher ce qui nous divise et nous singularise plutôt que ce qui pourrait nous réunir dans une action contre un ennemi commun. Tel est le fond du problème : nous imposer en tant qu’individu singulier, même si le prix est de ne pouvoir coopérer dans nos luttes. Or, nous avons un ennemi commun sans nul doute, du moment que nous le désignons ainsi : la dictature qui monte et qui, de jour en jour, nous force de fait à coopérer avec elle pour sauver de médiocres avantages matériels.
Le pouvoir cherche à nous faire adhérer de fait, par de petites renonciations, à sa politique. Ce n’est pas entièrement nouveau, peut-être, mais ça l’est quand même dans la mesure où la situation économique, sociale et politique se dégrade, pour le pouvoir et pour l’État d’une façon brusque et rapide. Il est donc amené à resserrer les rangs. Ainsi, dans l’Éducation nationale, les enseignants et les chefs d’établissement sont forcés d’appliquer des circulaires diverses dont ils ne veulent pas et sur lesquelles ils n’ont pas été consultés.
Puisque l’État exige notre soumission…
Les personnels des services sociaux se retrouvent face aux mêmes contraintes, en gros gérer – c’est bien de cela qu’il s’agit – le cheptel humain défavorisé avec des moyens de plus en plus réduits. Ces fonctionnaires comprennent bien désormais que c’est sur leur humanisme et leur dévouement que l’État compte pour faire passer ses propres mesures antisociales. C’est un réalisme du pire : « On ne peut pas faire mieux et ça pourrait bien être pire. » Réalisme de pacotille, mais formidablement efficace dans un contexte catastrophiste de prétendue guerre économique, de restriction des subventions et des crédits sociaux tous azimuts.
Autre exemple : dans les centres de rétention des aéroports dans lesquels attendent les expulsés, les bénévoles des associations les moins compromises avec l’État, sa police et son Ofpra, sont aux prises chaque jour avec ce dilemme. Les bénévoles de l’Anafé et de la Cimade doivent continuer à aider les migrants sans papiers tout en sachant que la majorité d’entre eux seront expulsés, ou cesser la mascarade mais alors abandonner les migrants à leur triste sort. On pourrait multiplier à l’infini les exemples. Chacun sent confusément ou précisément cette montée de la demande de l’État, qui exige, mais en douceur, que nous consentions à ses décrets et lois, de plus en plus iniques.
Il convient ici de rappeler que le processus, dans l’Allemagne nazie, a été exactement du même ordre. Les « ennemis de l’État », les juifs et autres « ennemis » de la prétendue race aryenne n’ont pas été conduits directement en camps de concentration et d’extermination. Le cas des juifs est exemplaire : ils ont d’abord été contraints de s’identifier en tant que juifs, de se déclarer, puis spoliés de leurs biens, avant d’être contraints à quitter leurs domiciles, puis leur ville de résidence pour être confinés dans certains quartiers, dans des ghettos puis expédiés dans des camps, d’abord de concentration, et enfin exterminés comme on le sait. Le processus, on ne devrait pas l’oublier, a été graduel et non brutal. D’ailleurs, tout avec Hitler fut graduel ; c’est Mussolini qui a avancé le plus brutalement.
De nos jours, en France et en Europe, le modèle est bien l’organisation dictatoriale avançant pas à pas, légiférant sans cesse et créant de multiples étages administratifs dans le but de mettre en œuvre sa politique en divisant et en répartissant les tâches ignobles, les faisant ainsi accepter par la majorité. La dictature qui se profile s’avance en tâchant de ne pas nous laisser la moindre possibilité de refus. Le système s’est attelé depuis longtemps à modeler la langue pour qu’elle serve à domestiquer les esprits. Dans son ouvrage, LQR, la propagande du quotidien (pour Lingua Quintae Respublicae), Éric Hazan analyse la langue de la Cinquième République et rend hommage aux analyses de Victor Klemperer, qui dans un essai sur la langue du III e Reich, paru en 1947, expliquait comment la propagande nazie avait pu s'insinuer dans toutes les couches de la population allemande et rendre acceptable l'inacceptable. Il montre ainsi comment « par imprégnation lente, la langue du néolibéralisme créée et diffusée par les publicitaires et les économistes, reprise par les politiciens et les journalistes, est devenue l’une des armes les plus efficaces du maintien de l’ordre ».
C’est la même politique que le « Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous » de George W. Bush au moment de la guerre en Afghanistan puis contre l’Irak en beaucoup plus subtil !
… refusons de nous soumettre !
La réponse à apporter se dessine d’elle-même : non-coopération radicale à partir de maintenant avec le pouvoir. Refusons dès maintenant d’appliquer les lois et de mettre en œuvre la politique qu’il nous impose, que nous soyons fonctionnaire, cheminot, enseignant, policier, magistrat, élève ou étudiant, ou encore que nous travaillions dans le privé, car là aussi nous devons appliquer des politiques ignobles, cela dans à peu près tous les secteurs, y compris dans l’édition, prétendu bastion culturel.
Pour cela, nous pouvons nous inspirer du mouvement de désobéissance civile mis en œuvre en Inde par tous ceux qui ont voulu chasser les Britanniques de leur pays dans les années 1920-1947. Durant toutes ces années, des Indiens ont refusé de payer l’impôt sur le sel, de remplir les tâches administratives imposées par les Britanniques, ou d’acheter des marchandises fabriquées au Royaume-Uni. cela n’a pas suffi à obtenir le départ des Britanniques d’Inde, puisqu’il a fallu attendre la fin de la guerre pour que Londres, subissant la pression idéologique et diplomatique des États-Unis, soit contraint de liquider son empire colonial. Mais, de nos jours, le contexte est différent, et il est plus favorable. Nous vivons dans un pays dominant ; nous n’avons pas à lutter, comme les Indiens de la première moitié du xxe siècle, contre l’illusion que le progrès viendrait de la puissance coloniale installée chez nous – illusion qui a tant retardé la mise en marche du monde indien vers la liberté, comme l’explique Nehru dans La Découverte de l’Inde, ou encore Tagore dans Vers l’homme universel. Sans oublier que le pays n’avait jamais été vraiment uni dans les siècles précédent la domination britannique.
En France, la situation est très favorable à l’extension de la désobéissance généralisée. Elle se développe d’ailleurs chez tous ces professeurs ou directeurs d’établissements scolaires qui refusent d’appliquer les directives gouvernementales, à commencer par celles qui concernent le fichage administratif et policier des élèves, ou encore l’installation de dispositifs biométriques pour contrôler l’accès aux cantines. Cette désobéissance est aussi celle des autoréducteurs qui récupèrent gratuitement dans les supermarchés des marchandises qu’ils redistribuent aux pauvres et aux sans-abri qui en ont un besoin impérieux. Et elle est en germe ou fleurit dans nombre de luttes des sans-abri, dans la lutte permanente des squatteurs, dans le mouvement de 1995 et dans l’embrasement de 2005. La désobéissance se généralise sous nos yeux ! Et si parfois nous nous trompons de colère, n’oublions pas qu’elle existe et sourd partout et à tout moment dans chaque cœur de tout citoyen du monde qui a maille à partir avec les pouvoirs. Faisons savoir que, décidément, nous refusons dès maintenant d’appliquer les mesures dictatoriales ou pré-dictatoriales que le gouvernement fait voter presque chaque jour.
Nous appelons les individus qui n'acceptent plus les faux semblants démocratiques à désobéir aux lois injustes qui criminalisent le mouvement social et enferment nos camarades, à déserter les partis et les organisations qui collaborent avec les démocratures en place, à préparer la grève générale et à se joindre à toutes les actions de démonstration de force, dans la rue et ailleurs. Saisissons toutes les occasions pour construire au quotidien, dans les rencontres et dans la lutte, l’outil dont nous avons besoin pour mener nos actions. Parti pour certains, syndicat, coordination ou organisation révolutionnaire pour d’autres, peu importe si l'objectif de ces formes politiques est d'établir la démocratie directe que le pouvoir en place et les capitalistes craignent bien plus que la dictature policière et militaire qu'ils préparent activement. Agissons dès maintenant en profitant du peu de liberté qui nous reste, pour construire ensemble par la grève générale cette démocratie directe qui nous permettra de nous regrouper, de lutter, de nous organiser et de vaincre.
Sous-Comité décentralisé
des gardes-barrières en alternance
Petite bibliographie
Angela Davis, Les Goulags de la démocratie, Au diable vauvert, 2006.
Edouardo Galeano, Sens dessus dessous. L’école du monde à l’envers, Homnisphères, Paris, 2004. ???
Éric Hazan, LQR, la propagande du quotidien, Raisons d’agir, 2007.
Naomi Klein, La Stratégie du choc : la montée d'un capitalisme du désastre, Actes sud, 2008.
Herbert Marcuse, Tolérance répressive, éditions Homnisphères, 2008.
Jawaharlal Nehru, La Découverte de l’Inde, Picquier, 2002.
René Riesel & Jorge Semprun, Catastrophisme. Administration du désastre et soumission durable, L’Encyclopédie des nuisances, 2008.
RabindranathTagore, Vers l’homme universel, Gallimard, 1964.
Et aussi :
Big Brother Awards. Les surveillants surveillés, Zones, 2008.
Comité invisible, L’Insurrection qui vient, La Fabrique, 2007.
Patrick Chamoiseau & Édouard Glissant, Quand les murs tombent, Galaade Éditions (43 rue des Cloÿs - 75018 Paris), 2007.
Alain-Claude Galtié, Renversement et rétablissement de la culture conviviale, Pli Zetwal (Coppéré - 42830 St-Priest La Prugne), 2005.
Georges Lapierre (avec une préface de Raoul Vaneigem), La commune d’Oaxaca, chroniques et considérations, Rue des Cascades, 2008.
Raoul Vaneigem, Entre le deuil du monde et la joie de vivre, Verticales, 2008.
22:34 Publié dans AGIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Ciné-débat Survival
Lundi 2 février 2009 à 20h
Un film de Yves Billon, France, 1973, coul. 80'
En présence du réalisateur et de Patrick Menget, ethnologue, président de Survival International (France)
Dans les années 1970, au Brésil, la construction de la route transamazonienne, ainsi que la découverte et l'exploitation de gisements de minerais, conduisent des multinationales à exproprier les tribus indiennes d'Amazonie. Attirés par des cadeaux, mis en confiance par des émissaires parlant leur langue, les Indiens dûment « pacifiés » sont expulsés de leurs territoires, parqués dans des réserves et asservis au monde dit « civilisé ». Ce film a été primé au Festival de Cannes 1977 - Un certain regard.
La Filmothèque du Quartier Latin et Survival s'associent pour présenter tous les premiers lundis du mois des films de fiction ou documentaires, historiques ou contemporains, sur et par les peuples indigènes en présence des réalisateurs ou de spécialistes.
La Filmothèque du Quartier Latin
9 rue Champollion
75005 PARIS
(M° Odéon)
Tél. 01 43 26 84 65
Tarif : 7 euros
Tarif réduit : 5 euros
Tous les autres rendez-vous ciné-débat sont dans l'agenda de Survival:
http://www.survivalfrance.org/agir/agenda
12:49 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
A quand le premier président autochtone des Usa ?
11:57 Publié dans PEUPLES PREMIERS | Lien permanent | Commentaires (0)
22/01/2009
Khal Torabully : Lettre ouverte à Barak Hussein Obama, nouveau président des Etats-Unis
Le 22/01/09
Par Khal Torabully
Monsieur le Président,
Je vous écris cette lettre 2 jours après votre investiture, avec la distance nécessaire, car je la voulais décalée des ferveurs et liesses qui ont déferlé en torrents d'espoir et d'émotions en divers points de la planète, et pour cause. Il n'échappe à personne, M. Obama, que vous êtes l'homme du moment, je veux dire l'homme de ce vingt-et-unième siècle bouillonnant.
Pour moi, vous mettez fin à l'unlilatéralisme bushien. Les noirs, les métis, les minorités, les opprimés de ce monde voient en vous un des leurs. Vous voulez quitter le binarisme, en affirmant dans votre discours inaugural de président élu, qu'il fallait reprendre le dialogue avec le monde musulman, car c'est sur un mensonge historique que s'est bâti le choc des civilisations du triste sieur Huntington, maître à penser de la sinistre administration Bush, empêtrée dans des scandales et manipulations diverses.
Monsieur le Président, j'avais, au lendemain de l'incendie de la Bibliothèque de Baghdad, cela est douloureux pour un poète de l'avouer, perdu tout espoir en l'humanité. Le cynisme d'une armée d'occupation, violant toute convention internationale qui lui impose le respect et la défense du patrimoine culturel du pays occupé, m'avait littéralement anéanti. J'étais à Vérone le jour du déclenchement des hostilités, pour l'Académie Mondiale de Poésie, et le thème choisi était, ironiquement, la paix. Pour surmonter ce traumatisme, moi qui aime les livres, et encore plus les manuscrits – la Bibliothèque de Baghdad en avait de rares, d'exceptionnels – j'avais initié un projet de livre collectif à Paris, intitulé La cendre des mots. Geneviève Clancy, directrice de collection, m'avait donné sa totale confiance et 70 poètes du monde entier y avaient participé, rejetant la barbarie de la pax americana, que nous comparions à la pax romana mais sans la culture de Rome… L'apex de cette atrocité est Guantanamo, une zone de non droit où la torture se pratique à la face du monde, impunément. Vous voulez effacer cette verrue de la démocratie américaine, au grand soulagement des gens épris de justice.
L'unilatéralisme est l'expression d'une barbarie sans nom, s'appuyant sur le racisme et l'exclusion. Permettez-moi de vous dire que votre élection me redonne foi en l'homme, et ce n'est pas peu dire, tant mon anéantissement fut grand à Vérone.
Certes, il vous faudra vous atteler à redonner une base et une idéologie économiques nouvelles à votre pays ravagé par les spéculations, l'effritement du système bancaire, les velléités du complexe militaro-industriel qui fait ses choux gras des guerres sans fin. Il faudra moraliser les pratiques monétaires et industrielles. Il faudra panser le social, car la fracture sociétale est béante et risque de s'aggraver dans le sillage des faillites. Ce sont des tâches urgentes chez vous, et elles auront un impact sur le monde.
Vous avez, cependant, une tâche incommensurable à l'étranger, surtout en ce qu'il s'agit de la Palestine, de l'Afghanistan et de l'Irak. Nonobstant la situation indescriptible qui règne à Gaza, je voudrais m'attarder sur le cas irakien.
Ce pays fut envahi sur des prétextes infondés d'armes de destruction massive… Ce pays se meurt sous nos yeux, les morts innocentes se comptent par centaines de milliers, les handicapés sont innombrables. L'Irak, l'ancienne Mésopotamie fut l'un des berceaux de l'humanité. Le code Hammurabi, l'alphabet et, ironie du sort quand on pense à la crise bancaire, l'usage de la monnaie, y sont nés. C'est peut-être d'ici qu'il faudra partir pour moraliser les finances et les affaires du monde…
Monsieur le Président vous avez annoncé qu'il faudra régler ce dossier et arrêter le carnage. Vous avez ce bon sens qui manquait tant à votre prédécesseur, qui a projeté l'image d'une Amérique inculte, peut-être l'un des grands dommages collatéraux de cette guerre… Le récent comité Nobel, avant d'attribuer le Nobel à notre compatriote Le Clézio, ne disait-il pas qu'aucun auteur américain ne le méritait parce que le pays américain était « ignorant » ?
Monsieur le Président, permettez-moi de m'appesantir sur ce point. Et je m'arrêterai ici. Votre pays, avec Bush, a précipité ce que les analystes appellent le déclin américain. Ce déclin est imputable aux guerres menées çà et là pour une conception du monde, prônée pas les tenants apocalyptiques de l'entourage bushien, que le monde ne partage pas forcément. Le dominant, en colonisant d'autres terres, en malmenant la vie qui s'y trouve, se détruit aussi dans ce processus. On ne saurait faire de « guerre propre » ou « chirurgicale », autre production « culturelle » et lexicale de Bush. La guerre est forcément sale, et les manipulations médiatiques n'y peuvent rien.
En ce sens, il vous faut un symbole. Il nous est impératif de revenir à la Bibliothèque de Baghdad. Dans cette capitale de culture, déjà, en 1258, le mongol Hulagu et ses alliés menèrent une expédition punitive barbare contre le calife abbasside Al-Musta'sim et sa cité. Les livres inestimables de médecine et d'astronomie qui furent jetés dans le Tigre assombrirent celui-ci, en raison de l'encre qui se répandit dans les flots. Le 14 avril 2003, cette triste histoire se répéta car les troupes de la pax amaricana, ont laissé brûler impunément les ouvrages de ce lieu unique au monde.
Robert Fisk écrivit ceci dans The Independent du 15 avril 2003 : « Et les Américains n'ont fait rien. Partout sur place étaient éparpillées les lettres de recommandation aux cours d'Arabie, des demandes de munitions pour des troupes (…), autant de manuscrits délicatement écrit en arabe. Je tenais dans mes mains les derniers vestiges de Bagdad, de l'histoire écrite de l'Irak. Mais pour l'Irak, c'est l'Année Zéro ; avec la destruction des Antiquités dans le Musée d'Archéologie samedi et la combustion des Archives nationales et ensuite la bibliothèque Coranique, l'identité culturelle de l'Irak est en train d'être effacée. Pourquoi ? Qui a allumé ces feux ? Dans quel dessein délirant cet héritage est-il détruit » ? Monsieur Obama, vous avez dit, dans votre discours inaugural, que vous voulez développer de relations avec le monde musulman, basées sur le respect mutuel.
Il est important que vous alliez sur les cendres de cette Bibliothèque Monsieur le Président, là où les hordes de Hulagu et les troupes de la coalition ont laissé s'accomplir la detruction d'un pan de la mémoire de l'humanité.
Il est important que vous y alliez Monsieur Obama, que vous rouvriez symboliquement et officiellement ce refuge pour les productions de l'âme et de l'esprit, parce que nous sommes tous irakiens chaque fois qu'un livre de notre patrimoine humain est subtilisé ou se volatise au cœur d'une destruction programmée, au nom des armes de destruction massive ou non. Proclamez à la face du monde un pardon, un pardon de l'empire américain bushien au vu de ce crime contre les beautés de l'âme et de l'esprit, un crime avéré contre l'humanité, et redonnez à cette Bibliothèque la chance de respirer l'encre, le papier, les calligraphies, les miniatures, les vieux traités d'hydrologie, les sublimes pages de poésie, les sensations des voyageurs parcourant la vieille terre d'Irak…
Et proclamez, je vous en conjure, Monsieur le Président, proclamez que la plus grande arme de destruction massive, c'est l'ignorance. C'est cela qu'il nous faut combattre, que ce soit aux Amériques, dans la vieille Europe, en Asie, en Afrique et dans le monde arabo-musulman. Faites que l'Amérique soit l'aiguillon de cette nouvelle conscience humaine. Vous en avez la carrure et la destinée historiques. En votant pour vous, l'Amérique est montrée belle de cet élan transculturel, et c'est le nouveau rêve américain qui se profile dans cette volonté de dépassement et de mise en relation avec les diversités de votre continent et du monde.
M. Barak Hussein Obama, vous incarnez l'espoir de toutes les nations et des citoyennes et citoyens qui croient au dialogue des civilisations dans un monde exsangue, livré aux « marchands », dont André Malraux disait « que leur monde est sans âme ». Good luck Mr President !
© Khal Torabully, Sémiologue, poète et écrivain, 22/01/09
10:02 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
Poème dédicacé de Jean-Louis Millet
Itinerrance
A l’heure où les noms perdent leurs visages,
face à la fenêtre qui se ferme puis s’efface
arrive l’instant où je deviens otage du désert.
Alors je dois aller dans la réserve des mots
chercher celui qui manque
et le toucher des yeux
à seule fin de retrouver
son étrange pâleur
ou son inhabituelle saveur
dans les bandes d’éternité
de mes falaises intérieures.
Itinerrance
aux rivages féminins
dans l’essaim de signes
incrusté de pierres bleues
jusqu’à m’inoculer les musiques bizarres
des râles d’expiation lente…
J’entre dans l’intimité de la lune
et de la surface de l’eau,
la clarté éclate dans une odeur de ruts exaucés.
Je m’éteins dans le vide aux ombres de vœux tièdes
allant de souvenirs en avenir diffracté.
Là les arbres chanteurs disent le temps
d’une manière inégale mais vraie.
Rythmes du rite
au tranchant des cristaux des Salines
noire brûlure du silence et de l’immensité.
10:00 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
21/01/2009
Investiture d'Obama : Glissade à Wall Street. où sont passés tous les créanciers ?
par Michel Chossudovsky
Sous-titre «Quand donc saurons-nous ?» : «When Will We Ever Learn?» : phrase tirée d'une chanson «Where Have all the Flowers Gone» composée par Pete Seeger
Source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid...
Une atmosphère d'espoir et d'optimisme prévaut dans tout le pays. Le régime Bush est parti. Un nouveau Président est à la Maison Blanche.
Pendant que les États-Unis ont les yeux rivés sur la télévision diffusant en direct l'investiture présidentielle de Barack Obama, les marchés financiers dérapent.
Une grande « correction du marché » s’est produite. À l’abri des yeux du public, pratiquement inaperçue, s’est déroulée une nouvelle étape de la crise financière.
Immédiatement après l'investiture, le Dow Jones a plongé, affectant largement le cours des actions des plus grandes institutions financières.
La valeur de la cote boursière des grandes banques de Wall Street a fortement baissé. Royal Bank of Scotland a chuté de 69 pour cent dans les échanges à New York.
Cotes apparentés | ||
Symbole | Cours | Change |
5,10 | -2,08 | |
19,00 | -3,96 | |
2,80 | -0,70 | |
4,22 | -1,21 | |
18,09 | -4,73 | |
Source : Yahoo |
Les déboires et la valeur comptable des pertes des grandes banques étaient connus bien avant la cérémonie d'investiture du Président Obama.
Alors, pourquoi maintenant ?
L'investiture du président Obama devrait donner confiance aux marchés financiers. Il s’est produit exactement le contraire.
Il n'y avait rien de spontané ni d’accidentel dans l’effondrement des valeurs boursières des banques.
Le discours du président Obama à l'extérieur du Capitole avait été rédigé à l'avance. Son contenu était soigneusement préparé.
Le président Obama a fait une référence explicite aux malheurs de l'économie mondiale, tout en soulignant que : « sans un œil vigilant, le marché peut échapper à tout contrôle. »
M. Obama a prévenu du fait que la reprise économique pourrait être difficile et que la nation doit choisir « l'espoir à la peur, l'union pour l’objectif au conflit et à la discorde » afin de surmonter la pire crise économique depuis la Grande Dépression. (Associated Press, 20 janvier 2009)
Il y avait de grandes attentes à Wall Street. De nombreux courtiers de Wall Street, qui n’avaient pas connaissance du contenu du discours d’Obama, avaient « parié » que les déclarations du président Obama contribueraient à stabiliser les marchés financiers.
Ceux qui ont rédigé le discours d’Obama étaient pleinement conscients de ses éventuelles répercussions financières.
Les grands espoirs sur le détail de la manière dont la nouvelle administration abordera la montée de la crise bancaire et l'économie défaillante ont été refroidis après le discours d'investiture. (Reuters, 20 janvier 2009)
Ce n’est pas un hasard si le président de la Securities and Exchange Commission, Christopher Cox, nommé par Bush en 2005, a démissionné le jour même de l'investiture présidentielle, entraînant un grand vide pour l'adoption des décisions cruciales de la réglementation financière. Son successeur, Mary Shapiro, ne prendra ses fonctions qu’au terme des longues auditions d’approbation au sénat.
Ceux qui avaient une connaissance préalable, et/ou avaient obtenu des informations, du texte du discours d'Obama, et qui avaient la possibilité de « mettre le marché en mouvement » au bon moment et au bon endroit, avaient tout à gagner dans la conduite de grandes opérations spéculatives sur les marchés boursiers et des échanges de monnaie.
Des opérations spéculatives de ce genre étaient-elles planifiées à l'avance pour le 20 janvier ? (Voir la vidéo)
Y a-t-il eu un effort concerté et délibéré pour « court-circuiter le marché » le jour même de l'investiture présidentielle ?
Sur les marchés des changes, le mouvement a été inversé, le dollar US était en hausse, l'euro, la livre sterling et le dollar canadien en chute libre. Le gouverneur de la Banque centrale du Canada a choisi la date de l'investiture présidentielle pour annoncer la réduction du taux directeur, apparemment dans une « enchère pour stimuler l'économie et relancer le prêt au consommateur et aux entreprises. » Impact : la valeur du dollar canadien a diminué de façon spectaculaire par rapport au billet vert.
Où sont allés tous les créanciers ?
Les plus grandes institutions financières seraient en eaux troubles et endettées envers des créanciers anonymes. Depuis le déferlement de la crise financière, l'identité des créanciers reste un mystère.
Au fil des ans, l'establishment financier privé a instauré des hedge funds (fonds de placement, littéralement fonds de couverture et/ou spéculatifs) toujours enregistrés au nom de particuliers fortunés. De grandes richesses ont été transférées des grandes institutions financières vers ces hedge funds appartenant au privé, qui échappent largement à la réglementation gouvernementale.
Pourquoi les banques sont-elles endettées ? Envers qui ? Sont-elles les victimes ou les bénéficiaires ? Sont-elles les débiteurs ou les créanciers ?
Au fil des ans les plus grandes banques des États-Unis se sont séparées d’une partie de leurs bénéfices excédentaires en faveur de divers groupes de mandataires financiers : hedge funds, comptes dans les paradis fiscaux sous les tropiques, etc.
Bien que ces transferts de milliards de dollars soient transférées par voie électronique d'une entité financière à une autre, l'identité des créanciers n'est jamais mentionnée. Qui ramasse ces dettes de plusieurs milliards, qui sont les principaux responsables de la manipulation financière ?
Selon toute probabilité, l'effondrement de la valeur boursière des actions bancaires était connu d'avance. Les banques avaient déjà transféré en toute sécurité leur butin dans un paradis fiscal.
Les banques sont en grande difficulté après avoir reçu les centaines de milliards de dollars de l'argent des opérations de sauvetage.
Où est passé l’argent des opérations de sauvetage ? Qui encaisse les multi-milliards de dollars de l’argent des opérations de sauvetage du gouvernement ? Ce processus contribue à une concentration sans précédent de la fortune privée.
La presse reconnaît l'existence des milliards de dollars de la « dette interbancaire. » Mais pas un mot n’est dit sur les créanciers.
Il y a un créancier pour chaque débiteur.
Est-ce de l'argent que les élites se doivent à elles-mêmes ?
En fin de compte, ceux qui détiennent ces billions vont, à leur façon, «recoller les morceaux». Leur énorme fortune monétaire sera convertie en actifs par des acquisitions d’entreprises en faillite.
Le réveil au lendemain de l’investiture présidentielle
Et, au lendemain des espoirs et des promesses de l'investiture présidentielle, la classe moyenne étasunienne qui avaient investi dans des actions bancaires « sûres » en viendra à réaliser une fois de plus qu’une partie de ses économies de toute une vie ont été confisquées.
Texte original en anglais : Obama Inauguration: Slide on Wall Street. Where have all the Creditors Gone?..., publié le 20 janvier 2009.
Traduction: Pétrus Lombard. Révisée par Mondialisation.ca.
Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 11 langues).
22:27 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Téléphones portables, gadget de destruction massive : les preuves
Les preuves scientifiques définitives des dangers pour la santé de la téléphonie mobile (téléphone portable, antenne-relais, WiFi, Wimax, Bluetooth, DECT...) : le Rapport BIOINITIATIVE
http://www.robindestoits.org/Les-preuves-scientifiques-de...
Combien de temps encore avant que vous balanciez ces merdes ???
22:09 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)