05/05/2014
Pour une interdiction totale de tous les insecticides néonicotinoïdes « tueurs d'abeilles »
Attendu que : | Les néonicotinoïdes déciment les populations d'abeilles et de pollinisateurs sauvages qui jouent un rôle fondamental dans le maintien des écosystèmes, et conditionnent le rendement, la variété et la qualité des cultures qui nous nourrissent ; |
Attendu que : | Une bouchée sur trois de ce que nous consommons quotidiennement dépend directement de ce gigantesque travail de pollinisation assuré par les insectes, et qu'il serait tout simplement impossible de pallier à une disparition massive de ces insectes pollinisateurs ; |
Attendu que : | Les néonicotinoïdes appauvrissent durablement les sols cultivés et polluent les nappes phréatiques et les cours d'eau d'une manière inédite ; qu'ils ont des effets inquiétants sur les oiseaux et les mammifères, partout où on a pris la peine de mesurer leurs effets ; |
Attendu que : | Les néonicotinoides utilisés de façon systémique et systématique, favorisent l'apparition accélérée de souches de bio-agresseurs résistantes aux pesticides, et que les études les plus récentes montrent que le risque est grand pour l'agriculture de n'avoir bientôt plus aucune protection chimique à opposer à ces bio-agresseurs, et qu'il est urgent de changer nos méthodes de production agricole ; |
Attendu que : |
Les produits et les méthodes de protection alternatives existent, et que les études montrent même qu'elles garantissent un même niveau de protection des cultures, mais qu'elles sont d'un bien meilleur rendement financier pour les agriculteurs qui les utilisent, en raison du coût de plus en plus élevé de la protection chimique des cultures.
la suite et pour signer ici : http://actions.pollinis.org/actions/europe_et_pesticides_...
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03/05/2014
L'Insatiable, nouveau site de Cassandre
Un site d’informations et de débats animé par l’équipe de la revue Cassandre/Horschamp qui se plonge audacieusement dans la modernité du World Wide Web pour mettre en valeur des actions essentielles mais peu visibles, explorer des terres méconnues, découvrir des équipes et des artistes soucieux d’agir dans l’époque et, surtout, réfléchir ensemble aux enjeux portés par l’art et la culture dans une société contemporaine en danger de déshumanisation.
Envoyez-leur des informations culturelles qui vous semblent pertinentes.
http://blog.hors-champ.info/?Titre-de-l-article-presentat...
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02/05/2014
La revue du mois d'avril par Jacmo, sur le site de la revue Décharge
http://www.dechargelarevue.com/revue_du_mois.htm
LES HOMMES SANS ÉPAULES n° 37 :
Cette revue semestrielle méritait sans doute la place de revue-du-mois depuis longtemps. Elle est tellement dense et riche qu’il est difficile d’en rendre compte d’une façon exhaustive. Près de 300 pages, d’études, poèmes, chroniques, critiques, la livraison est pleine comme un œuf !
Pour commencer Annie Salager et Lionel Ray. Annie Salager et cette déclaration initiale : Je n’aime pas que l’on m’impose, avec des poèmes délicats, sensuels et intérieurs, où nature et esprit s’entremêlent sans cesse ; et Lionel Ray, (Robert Lhoro) qui creuse entre autres thèmes, celui de l’identité : Je suis un homme sans dimanche … je suis un homme sans toit… un homme sans miroir… sans refus… Dans un autre texte : je ne suis pas qui je suis… Dans un autre encore : …labyrinthe où passe et ne passe pas le voyageur immobile que je suis et que je ne suis pas… Et cette chute : Dans les miroirs où tout s’efface / Cette buée de notre souffle / et d’invisibles traces… 5 poètes pour suivre : Mahmoud Darwich, le célèbre poète palestinien disparu en 2008 ; le poète haïtien Lyonel Trouillot ; Julie Bataille, la fille de Georges Bataille, Cathy Garcia, l’animatrice de la revue Nouveaux délits, qui donne des extraits de son recueil Fugitive (dont je rendrai compte dans le n° 162 de Décharge) ; et Tristan Cabral. - // Un peu d’histoire. En 1974, paraît aux éditions Plasma : Ouvrez le feu de Tristan Cabral, suicidé en 1972. Le livre était préfacé par Yann Houssin, son professeur de philosophie à Nîmes. Le recueil rencontre un gros succès. On apprend en 1977, que Yann Houssin et Tristan Cabral ne forment qu’une seule et même personne. A l’époque, dans la revue Le Crayon noir, avec les membres de l’équipe, nous avions dénoncé le subterfuge. Dans un premier temps, Gérard Lemaire avait fustigé « l’emballage » du recueil : tout le côté « poète maudit » mis en avant, comme principal argument de vente, - sans savoir de quoi il retournait ! Dans un deuxième temps, une fois le faux suicide en voie d’être révélé, je m’en prenais, à mon tour, au procédé que je trouvais indigne. Il est clair que le recueil n’aurait pas eu le même écho si l’auteur n’avait pas pris de pseudonyme et créé semblable personnage, fin radicale comprise. Mal m’en a pris ! Tous ceux qui avaient tressé des couronnes au soi-disant pendu me sont tombés dessus ! Les plus virulents furent les critiques du Monde qui avaient rédigé les éloges les plus fournis. Cette imposture originelle m’a toujours tenu éloigné de ce poète très combatif et militant pour le reste, dont je ne conteste pas l’œuvre, mais qui symbolise pour moi la déception.// - Suit le gros morceau de cette livraison, une étude consacrée par Christophe Dauphin à « Georges Bataille et l’expérience de la limite ». Cette pratique de l’excès passe par le sacrifice d’un côté et de l’autre l’érotisme, « ce sacré indépendamment de la religion ». « Le détour par le péché est essentiel à l’épanouissement de l’érotisme », pour reprendre deux phrases du dossier. La vie de l’auteur de La part maudite est ensuite retracée en détails de 1897 à 1962 entre Billom et Vézelay. Autre gros morceau : rencontre avec Lawrence Ferlinghetti, le fameux libraire de « The City Lights Books » de San Francisco, dont le nom fait aussitôt penser à la Beat generation des Kerouac, Ginsberg, Burroughs etc qui a inspiré hippies et beatnicks… Âgé de 95 ans, Ferlinghetti, qui a publié tous les textes majeurs de ce mouvement dont le Howl d’Allen Ginsberg, est toujours en pleine forme et donne une sacrée leçon de punch à quiconque. Troisième personnalité, le poète grec Nanos Valaoritis, né en 1921, le premier à avoir traduit en anglais Séféris et Elytis (en 1947). Il va voyager à Paris, aux Etats-Unis, avant de revenir à Athènes. Extrait de son poème Préavis, comme une suite d’aphorismes, ce dernier comme clausule : chaque rocher est un côté de la question. Pour suivre Gabrielle Wittkop, disparue en 2002, avec une étude très intéressante sur cette disciple du divin marquis, dont la thématique d’écriture balance entre Eros et Thanatos. Son œuvre témoigne d’une transgression encore sulfureuse aujourd’hui. Des reprises d’articles de René Crevel, et le surréalisme raconté à la manière de Jehan Van Langhenhoven. Enfin la chronique d’Eric Sénécal « La nappe s’abîme » où il met en perspective ce qui s’est passé récemment en poésie et ce qui se passe aujourd’hui : le charabia a remplacé l’intuition, la provocation, le goût du risque. Et encore, je ne cite pas les sept noms des critiques qui tiennent les notes de lecture…
Les HSE, c’est une véritable source de multiples découvertes ou approfondissements tous les six mois !
17 €. 8, rue Charles Moiroud – 95440 Ecouen.
11:18 Publié dans CG - PUBLICATION EN REVUES | Lien permanent | Commentaires (0)
01/05/2014
En soutien aux familles violemment expulsées à Rio pour la FIFA
Avec une ordonnance du tribunal, la police de Rio a expulsé 2000 habitants dans la zone proche du Stade Maracaña : des "mesures de sécurité " et " travail de modernisation " en vue de la Coupe du Monde 2014. la plupart des personnes expulsées sont des familles avec de jeunes enfants.
Nous signons cette pétition pour montrer notre soutien aux familles expulsées. Nous demandons au maire de Rio, Eduardo Paes, le gouverneur Luiz Fernando de Souza , ( Pezão ) et le président de la FIFA Joseph S. Blatter de faire stopper cette honte :
http://brazilhomelesscup.wesign.it/en
23:31 Publié dans AGIR, LATINA AMERICA | Lien permanent | Commentaires (0)
La piste des sortilèges de Gary Victor
Vents d'ailleurs, janvier 2014
590 pages, 14,50 €
Voici un roman intensément fabuleux, qui plairait sans aucun doute à un Tim Burton ou à un Lewis Carroll. Cette quête initiatrice dans laquelle nous entraîne Piripit, sorte d’Alice en version jeune mâle musclé au pays vodou, est un grand chaudron dans lequel macèrent toutes sortes de faits, de créatures et de choses toutes plus étranges et plus inouïes les unes que les autres, l’ensemble dégageant un parfum de goyave, d’embruns et de kleren*, mêlé de sueur et de charogne. C’est la piste des sortilèges.
Parmi certains des personnages, on pourrait citer l’incontournable Bawon Samedi et son insatiable fille Gede Loray, Legba, l’ouvreur de portes, ainsi que Petit-Noël Prieur, un chef de bande d’esclaves révoltés, qui refusait l’autorité des généraux durant les guerres de l’Indépendance, mais aussi le maudit Grenn Bôt, « une seule botte », et le Basilic, un redoutable reptile géant.
Piripit, que l’on doit d’abord arracher au pouvoir de la Sirène qui l’avait envoûté, doit voler au secours d’un ami auquel il doit lui-même la vie : Persée Persifal. Pour cela, il doit passer de l’autre côté de la fragile membrane qui sépare le monde des morts de celui des vivants. Une aventure des plus téméraires où le temps presse. Il n’aura qu’une nuit pour retrouver son ami, trahi par d’anciens compagnons de lutte, qui l’ont empoisonné et vendu à des convoyeurs de zombies. Piripit doit le retrouver avant qu’il n’atteigne le point de non-retour et pour cela, il devra franchir toutes les portes de la Piste, en échappant à la multitude de pièges et de dangers qui la parsèment et devra prouver à chaque fois que son ami est un Juste, une espèce en voie de disparition dans ce pays voué à toutes les corruptions.
La Piste, c’est aussi toute l’histoire d’Haïti, passée et présente, avec tous ses habitants depuis les tout premiers, son histoire mythique et son histoire politique, le choc des cultures, toutes ses violences, ses folies, ses sociétés secrètes, ses rites et sa magie, et toute sa beauté et sa sensualité aussi exubérantes que l’imagination de l’auteur qui nous offre ici un roman véritablement stupéfiant. Bouleversant hommage à ce pays qui n’en finit plus d’être meurtri dans sa chair comme dans son âme.
Une nuit, Piripit… mais quelle nuit ! Une nuit de plus de 580 pages. Le temps n’est pas le même, il tourne au ralenti sur la Piste, mais prenez garde, car vous pourriez bien, vous aussi, y passer la nuit sans pouvoir en sortir, car on pourrait mentionner sur la première page du livre : attention, chef-d’œuvre !
Cathy Garcia
* alcool de canne
Né à Port-au-Prince, Gary Victor est plébiscité par les lecteurs en Haïti. Après des études d’agronomie, il exerce le métier de journaliste durant de nombreuses années et a occupé des postes importants dans la fonction publique haïtienne. Fils de René Victor, qui est peut-être le sociologue le plus important de son pays, l’écrivain en a hérité un regard lucide sur sa société. Ses créations explorent sans complaisance aucune le mal-être haïtien pour tenter de trouver le moyen de sortir du cycle de la misère et de la violence. Son roman, À l’angle des rues parallèles, a obtenu le prix de fiction du livre insulaire à Ouessant 2003. Il a fait également l’objet d’une adaptation au théâtre. Outre son travail d’écriture, Gary Victor est scénariste pour la radio, le cinéma et la télévision. Esprit rebelle, indépendant, ses réflexions sur la société haïtienne ont quotidiennement fait des vagues sur les ondes de l'une des stations de radio de Port-au-Prince, et son feuilleton télévisé sur les mœurs de la petite bourgeoisie haïtienne a été adapté au cinéma.
Il s’est vu décerner le prix RFO 2004 pour son titre Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin, en 2008 le prix Caraïbes pour Les cloches de La Brésilienne et en 2012, le prix Casa de Las Américas.
- Bibliographie
Aux éditions Vents d'ailleurs
La Piste des sortilèges, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2013. Réédition en poche. Quand le jour cède à la nuit, Vents d'ailleurs, 2012. Le sang et la mer, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2010. Banal oubli, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2008. Clair de manbo, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2007. Les cloches de La Brésilienne, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2006. PRIX CARAÏBES Dernières nouvelles du colonialisme, recueil de nouvelles, collectif, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2006. Le Diable dans un thé à la citronnelle, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2005. Je sais quand Dieu vient dans mon jardin, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2004. PRIX RFO À l'angle des rues parallèles, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2003. PRIX DU LIVRE INSULAIRE La Piste des sortilèges, La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2002.
Chez d’autres éditeurs
Romans
Collier de débris, Montréal, Mémoire d'encrier, 2013. Maudite éducation, Paris, Philippe Rey, 2012 ; Montréal, Mémoire d'encrier, 2012. Soro, Port-au-Prince, Imprimeur II, 2011 ; Montréal, Mémoire d'encrier, 2011. Saison de porcs, Montréal, Mémoire d'encrier, 2009. Le Revenant, Tome 2, La Pierre de Damballah, Port-au-Prince, L'Imprimeur II, 2009. Nuit albinos, Port-au-Prince, Deschamps, 2008. Le Revenant, Tome 1, Port-au-Prince, L'Imprimeur II, 2007. Le Cercle des époux fidèles, Port-au-Prince, Imprimeur II, 2002. Un octobre d'Élyaniz, Port-au-Prince, Imprimeur II, 1996.
Nouvelles
Dossiers interdits, Tome 2, Port-au-Prince, L'Imprimeur II, 2013. Histoires entendues ou vécues dans un tap-tap, Pétion-Ville, C3 Éditions, 2013. Dossiers interdits, Tome 1, Port-au-Prince : L'Imprimeur II, 2012. Treize nouvelles vaudou, Préface d'Alain Mabanckou, Montréal, Mémoire d'encrier, 2007. Chroniques d'un leader haïtien comme il faut (les meilleures d'Albert Buron), Montréal, Mémoire d'encrier, 2006. La Chorale de sang, Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 2001. Albert Buron, ou Profil d'une élite, Tome 2, Port-au-Prince, Imprimeur II, 1999. Le Sorcier qui n'aimait pas la neige, Montréal, CIDIHCA, 1995. Symphonie pour demain, Port-au-Prince, Fardin, 1981. Sonson Pipirit, ou profil d'un homme du peuple, Port-au-Prince, Deschamps, 1989. Nouvelles interdites, Tomes 1 et 2. Port-au-Prince, Deschamps, 1989. Albert Buron, ou Profil d'une élite, Tome 1, Port-au-Prince, Imprimeur II, 1988 ; Port-au-Prince, Deschamps, 1989.
Théâtre
Le Douzième Étage, monologue joué et mis en scène par Albert Moléon au Festival Quatre Chemins, Haïti, 2007. La Reine des Masques, monologue joué et mis en scène par Natacha Jeune Saintil, Haiti, France, Guinée, Burkina, 2006-2007. Défilé, mis en scène par Ralf Civil, KTK, Haïti 2005. Nuit publique, jouée par le Petit Conservatoire dans une mise en scène de Daniel Marcelin à Port-au-Prince, Haïti, janvier et février 2003. Le Jour où l'on vola ma femme, pièce jouée à Port-au-Prince, Haïti, en 2001. Anastaste, adaptation du roman À l'angle des rues parallèles, jouée par le Petit Conservatoire dans une mise en scène de Daniel Marcelin en 2001 à Port-au-Prince, Haïti.
Traduction
Ti Prens lan, par Antoine de Saint-Exupéry, Port-au-Prince, La Direction Nationale du Livre, 2010.
15:13 Publié dans CG - NOTES DE LECTURE | Lien permanent | Commentaires (2)
l’œil & la plume : bien sûr, tu peux me poser une question personnelle
diane burns 1957-2006
- Bonjour, vous allez bien?
Non, je ne suis pas chinoise
Non, pas Espagnole.
Non, je suis Peau rou... euh
Indienne d'Amérique
Non, je ne viens pas d'Inde.
Non, pas Apache.
Non, pas Navajo.
Non, pas Sioux.
Non, nous ne sommes pas une race disparue.
Oui, Indienne.
- Oh ?
Alors, c'est donc ça tes pommettes saillantes?
Ton arrière-grand-mère, hein?
Une princesse indienne, hein?
Cheveux jusque-là?
Laisse-moi deviner, Cherokee?
Ah bon, tu as eu un ami indien?
Si intime que ça?
Ah bon, tu as eu une amante indienne?
Si étroite que ça?
Ah bon, tu as eu une domestique indienne?
Si chère que ça?
Oui, c'est horrible ce que vous autres nous avez fait.
C'est chouette de ta part de faire des excuses.
Non, je ne sais pas où tu peux
te procurer du peyotl.
Non, je ne sais pas où tu peux te procurer des tapis Navajo très bon marché.
Non, je ne l'ai pas fait. Je l'ai acheté à Bloomingdales.
Merci, j'admire tes cheveux à toi aussi.
Je ne sais pas si quelqu'un pourrait certifier que Cher est une vraie indienne.
Non, ce n'est pas moi qui ai fait pleuvoir ce soir.
Ouais. Bien sûr. La spiritualité.
Bien sûr. Ouais. La spiritualité. Bien sûr.
Mère Nature. Ouais. Bien sûr. La spiritualité.
Non, je n'ai pas fait des études de tir à l'arc.
Ouais, beaucoup d'entre nous boivent trop.
D'autres n'arrivent pas à boire assez.
Non, c'est pas une gueule stoïque.
C'est mon visage.
Sure You Can Ask Me A Personal Question
How do you do?
No, I am not Chinese.
No, not Spanish.
No, I am American Indian, Native American.
No, not from India.
No, not Apache
No, not Navajo.
No, not Sioux.
No, we are not extinct.
Yes, Indian.
Oh?
So that's where you got those high cheekbones.
Your great grandmother, huh?
An Indian Princess, huh?
Hair down to there?
Let me guess. Cherokee?
Oh, so you've had an Indian friend?
That close?
Oh, so you've had an Indian lover?
That tight?
Oh, so you've had an Indian servant?
That much?
Yeah, it was awful what you guys did to us.
It's real decent of you to apologize.
No, I don't know where you can get peyote.
No, I don't know where you can get Navajo rugs real cheap.
No, I didn't make this. I bought it at Bloomingdales.
Thank you. I like your hair too.
I don't know if anyone knows whether or not Cher
is really Indian.
No, I didn't make it rain tonight.
Yeah. Uh-huh. Spirituality.
Uh-huh. Yeah. Spirituality. Uh-huh. Mother
Earth. Yeah. Uh-huh. Uh-huh. Spirituality.
No, I didn't major in archery.
Yeah, a lot of us drink too much.
Some of us can't drink enough.
This ain't no stoic look.
This is my face.
Lieu du larcin : http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2014/04/28/l-oeil-la...
11:20 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
23/04/2014
Pierre Desproges - L'artiste dégagé
19:43 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (1)
21/04/2014
Nick Anderson in Houston Chronicle
23:14 Publié dans QUAND LA BÊTISE A LE POUVOIR | Lien permanent | Commentaires (0)
Des nouvelles de la Grèce et plus encore... par Yannis Youlountas
les VIOLENCES NÉO-NAZIES SUR LES TOURISTES À L'AÉROPORT D'ATHÈNES se multiplient, sans que le gouvernement grec n'intervienne pour l'instant. Malgré les nombreuses lettres de protestation depuis plusieurs mois, ni l'ambassade de Grèce en France, ni le ministère français des affaires étrangères n'a daigné répondre. Une victime et sa famille ont accepté de témoigner ci-dessous (vidéo de 3mn) :
https://www.youtube.com/watch?v=n_nqIdJCaPo
Si vous voulez en savoir plus sur la nouvelle stratégie d'Aube dorée qui va bientôt s'appeler « Aube nationale », vous trouverez un article dans le numéro d'avril de SINÉ MENSUEL, ainsi qu'un entretien dans CASSANDRE/HORSCHAMP (excellent numéro sur les nouveaux rapports entre arts et politique). En résumé, le Front national fait des émules en Europe et beaucoup de mouvements néo-fascistes plongent leurs pattes dans la farine pour mieux rouler les naïfs… Ce sera également le sujet principal des débats que j'animerai après les projections spécifiques du film à PARIS (7 mai, avec les proches de Clément Méric, dans leur café à Ménilmontant, suivi d'un concert du rappeur Adam l'ancien, interprète en français du répertoire de Pavlos Fyssas alias Killah P), à ORLY (le 9 mai, avec la Ligue des Droits de l'Homme), à ORANGE (13 mai, où le sinistre Bompard a été réélu dès le premier tour), à LYON (16 mai, à la MJC Léo Ferré dans le vieux quartier St-Jean infesté d'identitaires et de néo-nazis) et à HÉNIN-BAUMONT (mi-juin, où le maire FN essaie déjà d'éliminer tout ce qui le dérange). Bref, nous ne nous laisserons pas intimider, continuerons à aller partout et comptons beaucoup sur votre présence. Détails ici :
http://nevivonspluscommedesesclaves.net/spip.php?article3...
Objet d'étude made in Groland, « le nazillon des neiges » :
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid1787-c-groland.html?vid=1021774
A l'instar de l'affaire des violences à l'aéroport d'Athènes, en France aussi, certaines plaintes ou doléances restent lettres mortes. Notamment la pétition MENACE SUR L'AGORA : DES MAIRES CONTINUENT D'INTERDIRE DE DIFFUSER DES TRACTS SUR LES MARCHÉS ! Un an après, toujours aucune réponse ni de projet de loi du gouvernement. Des maires continuent à se croire tout-puissants en privant de liberté d'expression des habitants durant les marchés. Un second dossier sera déposé prochainement sur le bureau du nouveau premier ministre. Des actions juridiques sont envisagées, jusqu'au niveau européen si nécessaire. Pour continuer à signer et faire signer la pétition en ligne :
http://www.netoyens.info/index.php/contrib/24/10/2012/menace-sur-l-agora
A Rodez, la clinique St-Louis reprise en coopérative par les anciens salariés :
http://www.frituremag.info/Home-Page/A-Rodez-la-clinique-Saint-Louis.html
Certaines projections-débats du film promettent d'être plus délirantes que d'autres, notamment notre tournée en BELGIQUE du 4 au 6 mai (Namur, Liège, Bruxelles), avec la participation de NOËL GODIN, Pape des entarteurs, et ALESSANDRO DI GIUSEPPE, Grand-prêtre de l'Eglise-de-la-Très-Sainte-Consommation. Avis aux spectateurs belges : chaud devant !
http://www.dailymotion.com/video/x14rp67_les-attentats-pa...
Les mass-médias européens ne sont plus à un mensonge près quand il s'agit de la situation en Grèce : contresens, déformations, mensonges par omission… A fortiori en période électorale, surtout européenne ! Ce serait carrément risible si la réalité n'était pas si dramatique. Bien que nous ne soyons pas forcément d'accord sur tout, je ne peux que recommander la réponse cinglante de l'ami économiste Franco-Grec GABRIEL COLLETIS aux ANNONCES MENSONGÈRES CONCERNANT LA PSEUDO EMBELLIE SOCIO-ÉCONOMIQUE GRECQUE :
http://blogs.mediapart.fr/blog/gabriel-colletis/160414/la...
Le nombre de YAYAS (« GRANDS-MÈRES » EN GREC) JETÉES EN PRISON pour « impayés excessifs » n'a cessé d'augmenter ces dernières semaines, jusqu'à la bronca générale de la population. Même atteintes d'Alzheimer, même après un pontage cardiaque, même avec un conjoint centenaire, elles étaient enfermées une nuit ou plus au cachot, comme n'importe quel mauvais payeur actuellement en Grèce, dès que la somme dépasse 5000 € (règles imposées par le ministère des finances sur les conseils de la troïka).
L'ancien aéroport d'Athènes vient d'être vendu pour une bouchée de pain à un consortium regroupant des hommes d'affaires grecs, chinois et d'Abou Dabi. 915 millions d'euros seulement, pour plus de 60 hectares dans l'une des zones les plus riches au sud d'Athènes avec, en prime, plus de trois kilomètres au bord de la mer, sur les emplacements désaffectés des Jeux Olympiques 2004. Le projet ? Des hypermarchés, des centres d'affaires, des hôtels de luxe… Oui, mais il y a un os ! Le lieu est devenu une zone à défendre, avec un hôpital autogéré, des jardins partagés, des squats et autres occupations ! ENCORE UNE ZAD SOLIDAIRE ET CRÉATIVE QUI DÉFIE LES INTÉRÊTS DES PUISSANTS ! Marre des utopistes, n'est-ce pas messieurs les ministres et les investisseurs ?
Si de plus en plus de Grecs se séparent de leur télé depuis plusieurs mois, parfois de façon très drôle, un symbole fait néanmoins exception. C'est ERT, l'ancien groupe de radio et télévision publique qui, supprimé par le gouvernement, a non seulement migré pour résister sur Internet, en streaming, mais surtout fonctionne désormais de façon indépendante et en autogestion, avec des programmes beaucoup plus subversifs. Ce 14 avril à 16h, à la demande du public grec, Ne vivons plus comme des esclaves a d'ailleurs été diffusé pour la quinzième fois sur ERT ! Mais les circonstances restent difficiles. LE GOUVERNEMENT GREC CONTINUE DE HARCELER LES SOURCES D'INFORMATION INDÉPENDANTE : radios pirates pourchassées, serveurs de sites internet coopératifs saisis, intimidations sur des journalistes insoumis, expulsion des irréductibles d'ERT de leur locaux le 7 décembre dernier et, maintenant, suppression ce 13 avril des lettres géantes sur la façade de l'immeuble qui était le siège d'ERT depuis 1970.
http://www.ertopen.com/eidiseis/item/18769-kyriakh-twn-ba...
Coluche disait : « La dictature, c'est ferme ta gueule, la démocratie, c'est cause toujours ». La Grèce n'est-elle pas en train de basculer ?
Déjà, durant le tournage du film, nous avions dû protéger nos rushes en raison de plusieurs tentatives d'intimidation, dont une agression. Quelques mots à ce sujet ici :
http://www.youtube.com/watch?v=VQMMY5FeMiY
D'où notre émotion de voir le film continuer à tourner en Algérie au cœur d'une situation très tendue. A ce propos, après Alger, Montréal, Turin et Buenos Aires, l'une des prochaines destinations sera le festival de Bogota en Colombie. Une tournée avec la version catalane est également prévue fin mai à Barcelone et aux environs, puis au Chiapas à l'automne. La version catalane est disponible ici (merci à Núria Mitjans et au collectif x-pressed) :
http://www.x-pressed.org/?xpd_article=lets-not-live-like-slaves&lang=ca
Voici également la version italienne, peaufinée par l'ami Sergio Ghirardi (auteur du remarquable livre Nous n'avons pas peur des ruines, éditions l'Insomniaque, 2003) qui nous a également accompagné en Italie début avril :
http://www.x-pressed.org/?xpd_article=lets-not-live-like-slaves&lang=it
Autre sujet qui nous tient à cœur : sachez que les COMPTES de Ne vivons plus comme des esclaves sont à l'équilibre. Et que NOUS AVONS DÉJÀ VERSÉ PLUS DE 4000 € EN GRÈCE (film à but non lucratif). Merci encore à tou-te-s d'avoir rendu possible cette aventure passionnante et solidaire. Tous les détails ici :
http://nevivonspluscommedesesclaves.net/IMG/pdf/Comptes_f...
Certains d'entre vous envisagent un SÉJOUR À ATHÈNES et nous ont demandé les coordonnées de l'espace social libre Nosotros :
66, rue Themistokleous à Exarcheia (juste à côté de la place, allez-y plutôt en fin de journée et n'hésitez pas à dire que vous venez de notre part).
http://www.nosotros.gr/langswitch_lang/en/
Un hôtel pas trop cher et pas loin du tout :
Juste en face du Nosotros, au 55 de la même rue, il y a l'hôtel Exarchion, qui peut servir de point de départ avant de faire connaissance…
http://www.exarchion.com ou tél. 00 30 21 03 80 07 31 (ils parlent anglais).
Certains d'entre vous souhaitaient également savoir de quels types de MÉDICAMENTS on a surtout besoin à Exarcheia. Voici une liste détaillée qui vient d'être mise à jour :
http://nevivonspluscommedesesclaves.net/IMG/pdf/Besoin_en...
Quant à l'adresse de Mikropolis à THESSALONIQUE : 18, rue Vas. Irakleiou (au croisement de l'avenue Venizelou).
http://micropolis-socialspace.blogspot.fr/2009/04/blog-po...
Il existe beaucoup d'autres lieux que vous découvrirez sur place, en commençant par les plus connus… Bonne route !
Un guide utile si vous partez (ou l'un de vos proches) : le livre EXARCHEIA LA NOIRE VIENT D'ÊTRE RÉÉDITÉ AVEC 20 PAGES DE PLUS ET ACTUALISÉ (seul livre en français sur le sujet). Disponible ici, toujours au profit des initiatives solidaires en Grèce :
http://nevivonspluscommedesesclaves.net/IMG/pdf/bon_de_commande_printemps_2014.pdf
Pour parler de vive voix de tout ça et de bien d'autres choses, et pour voir ou revoir le film dans des conditions « cinéma », voici nos projections-débats du mois à venir :
21/04 SEVILLE, 22/04 MARINALEDA (Espagne), 23/04 JEREZ (Espagne), 24/04 GRAMAT (46), 25/04 AMBERT (63), 26/04 LE-PUY-EN-VELAY (43), 27/04 BEAUMONT (63), 02/05 TOULOUSE, 04/05 NAMUR (Belgique), 05/05 LIÈGE (Belgique), 06/05 BRUXELLES, 07/05 PARIS, 09/05 PARIS puis ORLY (94), 10/05 PARIS, 11/05 BERRE-L-ÉTANG (13), 12/05 MARSEILLE, 13/05 ORANGE (84), 14/05 TOULOUSE, 15/05 RODEZ (12), 16/05 LYON, 17/05 ST-ETIENNE, 21/05 PONT-AUDEMER (27), 22/05 CAEN (14), 28/05 au 01/06 BARCELONE (…)
http://nevivonspluscommedesesclaves.net/spip.php?article3...
Contact programmation : maud@nevivonspluscommedesesclaves.net
Merci de faire suivre. Le bouche à oreille, c'est mieux que le lavage de cerveau des JT ! Et les médias alternatifs, mieux que les médias de masse !
21:19 Publié dans LE MONDE EN 2014 | Lien permanent | Commentaires (0)
Canular : "Vivons comme des esclaves !"
l'Eglise de la Très Sainte Consommation" : http://amentonpeze.org
L'autre site, celui du film, avec toutes les dates, infos... c'est :
http://nevivonspluscommedesesclaves.net
21:09 Publié dans RÉSONANCES | Lien permanent | Commentaires (0)
19/04/2014
Rester debout au milieu du trottoir de Murièle Modély
avec des photographies de Bruno Legeai – Ed. Contre-Ciel, 2014
78 pages, 12 €
Rester debout au milieu du trottoir ou en tout cas comme planté devant la porte derrière laquelle se déroule ce recueil. On le lit comme on regarderait à travers un œilleton, captant des images, mais surtout des odeurs et des sons. L’imagination galope, mais ce qui se passe réellement reste hors d’atteinte. Des images de Lui et d’Elle, l’homme et la femme et parfois la fille. C’est d’ailleurs peut-être à travers le regard de celle-ci que nous avons accès à une dimension où tous les temps sont ramassés en un seul, celui « Des faux souvenirs, des vrais cauchemars ». Un recueil comme une multitude de mini-scènes de théâtre à huis-clos, sans public, étouffant. Pas de mise en scène, juste du brut de vie, qui arrache le gosier si on le boit trop vite. Il se dégage de l’ensemble une profonde sensation de malaise, mais toujours chez Murièle Modély cette écriture organique, à la fois subtile et racleuse de fond, dérangeante parfois à la limite de la nausée. C’est comme si au lieu de la lire, on l’avalait, page après page comme
« vieille soupe
mayonnaise pour œufs
flan
tarte
soufflé
farce pour trou »
A avaler comme on avalerait chaque jour d’une vie qui n’a rien d’un gâteau, avec l’amour à déglutir.
« L’amour c’est comme ça
Un appendice planté
Direct dans les gencives »
De l’amour un peu et de solitude beaucoup.
« le poids des jours qui toquent
leur morne cliquetis
Son fol ressassement
contre le chambranle
les femmes que l’on baise
les hommes que l’on brise
et les billets souillés dont on bourre
les ventres »
Les magnifiques photos en noir et blanc de Bruno Legeai, ces corps ou parties de corps plus ou moins floutés, participent à donner cette impression d’avoir pénétré une intimité qui, paradoxalement, nous envahit tout en demeurant hors de portée.
Une intimité qui parle à nos sens plus qu’à notre tête.
« l’impression quand
même d’être pilonnée
par la pluie drue
qui tombe »
Sons, textures et odeurs, de cuisine, de rue, d’urine, de tabac, « l’odeur lactée qui monte des draps sales », des odeurs de l’homme « sa vieille odeur de cale » et de la femme et « la puanteur douce qui monte de la rue ». Et puis des malheurs, d’homme et de femme…
« dans l’arrière salle sur les carreaux cassés
les jambes écartées entre l’urinoir et le lavabo froid »
Murièle Modély a ce don des phrases qui cognent « je suis vide comme une vieille seringue » et la poésie comme liant, vient alléger, illuminer, « lécher l’heure ». Elle opère son travail alchimique, une sorte de catharsis pour conjurer le poids de ces vies dont on hérite de ceux et celles qui nous précèdent et nous mettent au monde comme « dans une boite à chaussures dans un magasin quelconque » et ces rêves qui se fracassent, « cette farce des nouveaux départs », tandis qu’on reste planté « debout au milieu du trottoir".
Cathy Garcia
Murièle Modély est née en 1971 à Saint-Denis, à l’île de la Réunion et vit maintenant à Toulouse. Bibliothécaire de profession, elle commence à explorer l’écriture poétique sur son blog (www.l-oeil-bande.blogspot.fr.) avant de participer à des revues telles que Nouveaux Délits, Les tas de mots, Poème sale, Microbe, ou encore Traction Brabant.
photo © H.B.
Bibliographie :
- Penser Maillée, Éditions du Cygne, 2012
- Rester debout au milieu du trottoir, Éditions Contre-Ciel, 2014
11:57 Publié dans CG - NOTES DE LECTURES POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0)
12/04/2014
Décès de Pierre Autin-Grenier, 12 avril 2014
Immense immense tristesse. Pierre Autin-Grenier nous a quittés ce matin à 6h. Un être rare, un ami. Je t’embrasse, Pierre. Le silence ne sera plus jamais le même.
C’est par ces mots que Jean-Jacques Marimbert annonçait ce matin la triste nouvelle du décès de Pierre Autin-Grenier. Son message était accompagné de ces quelques lignes extraites des Radis bleus de celui qui disparait ainsi .
"Assez souvent, cela commençait par la fin. Il disait : "Je crains que cette étrange maladie ne soit la mort". Il mourait. Tout ce qui était accessoire avait été supprimé ; ne subsistait que l’essentiel : un grand lit blanc, une fenêtre par laquelle on pouvait voir la mer, un chien.
Certains auraient souhaité qu’il y eût quelque action d’éclat, de la coutellerie fine, des étoffes lacérées bruyamment, ou bien que s’engage alors un long dialogue quant à l’inutilité de tout. D’autres espéraient l’arrivée impromptue de personnages importants dont ils eussent pu, éventuellement, tenir le rôle.
Lui ne se sentait pas de peau en trop pour ainsi perdre son temps. Il tenait à mourir d’entrée. C’était d’ailleurs le seul effet valable de toute la pièce."Lundi 11 avril. Saint Stanislas.
*******************************
Le relire encore et encore :
DISTANCES
« Je sens qu’une grande muraille de sable en moi sans cesse avance qui, insensiblement, d’un mot l’autre bientôt me portera aux rives de l’absolu silence. » Aucune terre, disait-il encore, n’est jamais vraiment gagnée sur la mer. C’est folie de vouloir prendre la parole pour ultime refuge, quand alentour tout appelle avec force à se taire. Droit sur les marches du perron, comme décidément seul au centre d’un désert, le regard fixe tout au loin égaré par travers ses étranges visions qu’agitent ça et là d’invisibles musiques…L’époque se donnait-elle corps et âme au mensonge, il enseignait, infatigable, le devoir d’oser. À peine sonnée l’heure de vérité momentanément comblant ses vœux qu’il entreprit aussitôt d’apprivoiser pour le quotidien les farouches déceptions à venir. Cependant l’indomptable impatience des incrédules bien vite rendit caduc son discours ; le bonheur immédiat comme toujours menaçait, inutiles furent les exhortations et vaines les prières : masques et rumeurs déjà emboîtaient le pas aux porteurs de bannières. Alors, dans le fracas des délires et le triomphe des chimères, d’un coup s’évanouirent ses dernières espérances.
Usé mais vivant, il s’en remit pour un temps à la fragilité des oiseaux, au simple souci qu’ont les arbres de durer, aussi à des pluies passagères. Bientôt les mots eux-mêmes l’abandonnèrent…
Aujourd’hui, assis seul sur un bord de divan ou debout sur le perron, la tête enfiévrée d’or et de poussière, c’est lui l’homme couvert de haillons qui, infiniment, rêve aux barques que l’on peut voir, là-bas, osciller tranquilles sur le lointain des vagues, tout près des îles, lorsque la mer est calme et qu’enfin plus rien ni personne ne l’habite."
extrait de "Chroniques des faits" de Pierre Autin-Grenier. Illustrations Georges Rubel, frontispice Ronan Barrot. © éditions Les Carnets du Dessert de Lune, 2014
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Pierre Autin-Grenier sur Remue.net
Source : http://remue.net/spip.php?article6651
18:56 Publié dans LES MOTS DÉROBÉS DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0)
10/04/2014
Le Cow-boy de Malakoff de Thierry Roquet
édition Le pédalo ivre, mars 2014
75 pages, 10 €.
Le Cow-boy de Malakoff est un héros presque solitaire qui vit avec « une squaw du Maroc, une berbère au sang pur et noble » et une fillette qu’il appelle « mon trésor ». Le Cow-boy de Malakoff vit dans « l’immensité poussiéreuse d’un tipi d’avant-guerre » au troisième étage sans ascenseur, « il n’y a pas de digicode, pas de boîte aux lettres (juste une fente dans la porte) ». Le Cow-boy de Malakoff a un lasso de sept mètres, 10 000 vaches qui paissent « jusqu’au quai de la ligne 13, station plateau de Vanves-Malakoff » et des « crocodiles qui viennent de la cave (les larmes d’encore plus loin). Le cow-boy de Malakoff écrit des poèmes « - Je ne sais pas faire autre chose, ma chérie… » et son ranch donne sur l’open space « ce sont des quartiers à perte de vue des immeubles des villes et encore des villes qui s’étendent à l’infini » qu’il peut observer depuis la fenêtre rectangulaire de son tipi deux pièces. Une fenêtre sur les rebords de laquelle « les rayons du soleil s’échouent comme des merdes ». Le cow-boy de Malakoff mène « un vide sédentaire », et même si un vague espoir demeure « comme les oiseaux cherchent la branche au dessus des nuages d’où ils pourront s’élancer vers la rivière poissonneuse qui coule dans le couloir du bus 191 entre deux blocs de béton et un supermarché », le cow-boy de Malakoff sait que le désert est à la porte « - De quoi tu parles, mon chéri ? – De ce qui nous entoure ; referme la porte derrière toi, s’il te plaît. ».
« Dans le décompte des jours indifférenciés », le cow-boy de Malakoff met un pas devant l’autre, bon gré, mal gré, parce qu’il le faut bien :
« - c’est comme ça qu’on avance, je crois
un peu comme une mouche
attirée par
le cul d’une vache. »
Même si parfois, « les jours de peur irraisonnée quand je n’ose plus foutre les pieds dehors », ce n’est que pour aller du lit à la salle de bains, roulant du cul justement « comme John Wayne », « en imitant Robert Mitchum devant la glace beuglant d’une voix virile : - Do you want à biggest target ? ».
« Satori par ci, Satori par là », c’est pourtant bien de la sagesse que le cow-boy de Malakoff ramène à coups de poèmes-lasso.
« Succession de hauts et
de bas
de doux vallons
et de hautes montagnes
pierreuses
le temps
d’une vie
présente les mêmes aspérités
qu’une toile
entre les mains
d’un maître
qui n’en finirait plus
de boire un
dernier verre
puis
de tout recommencer
sans trouver
jamais la justesse
à la fin. »
Le cow-boy de Malakoff, alias Thierry Roquet, a une fois encore, mais peut-être plus encore dans ce recueil là, le don de ré-enchanter le désenchantement. Ce recueil plein d’amour et jamais sans humour est comme une canette d’oxygène pour un chinois de Pékin, un espace intérieur illimité pour les cowboys urbains. A lire à cheval sur un bon vieux canapé. Hiiiiiiiii haaaaaa !
Cathy Garcia
Né en 1968 en Bretagne, Thierry Roquet vit à Malakoff (banlieue sud de Paris). Après une adolescence boutonneuse et solitaire, des études assez vite écourtées, divers boulots alimentaires, des lectures marquantes, une belle histoire d’amour, un enfant et un licenciement (presque) à l’amiable, s’oriente vers l’écriture (du quotidien) petit format… mais longue durée. Ne compte pas s’arrêter là. Inch’allah !
19:53 Publié dans CG - NOTES DE LECTURES POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Terres de Femmes n° 112 ― mars 2014
Un extrait de Fugitive :
Ph., G.AdC [JE DOIS MARCHER ENCORE] Je dois marcher encore, vers les jachères où les sources vives brassent des runes de rocs et d’ongles. Ça ulule, ça hurle, les nuits sont glacées, les étoiles toujours inaccessibles mais le cœur résonne dans le bois, dans les pierres. Tambours, feux couvés. Flammèches, camouflage des crinières. Nuques renversées. Transe insolente. L’âme s’encorde aux cailloux sorciers. |
Voir : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2014/03/cathy-...
Merci à Angèle Paoli.
16:34 Publié dans CG - PUBLICATION EN REVUES, CG 2014 - FUGITIVE (Cardère) | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2014
Traction-Brabant, numéro 56
Au sommaire de ce numéro, j'en suis (bien contente) avec des textes et/ou illustrations de Jean-Marie Alfroy, Jan Bardeau, Marc Bonetto, René Bourdet, Henri Cachau, Valérie Canat de Chizy, McDem, Karim Cornali, Muriel Couteau Mauger, Matthieu Coutisse, Jean-Marc Couvé, Frédéric Dechaux, Guillaume Decourt, Ivan de Monbrison, Cathy Garcia (donc avec un poème inédit nommé Grenaille & caféine), Béatrice Gaudy, Jean Gédéon, Delphine Gest, Jean-Marc Gougeon, Philippe Guillerme, Jacques Laborde, Christophe Lévis, Jacques Lucchesi, Fabrice Marzuolo, Léon Maunoury, Alain Minighetti, Kelig Nocolas, Didier Ober, Gérard Paris, Jean-Baptiste Pédini, Jeanpyer Poëls, Céline Rochette-Castel, Eric Simon, Michel Talon, Jean-Marc Thévenin, Marc Tison, Pierre Vella, Patrice Viguès et P.M.
Revue trimestrielle, format A5 – 56 pages
Abonnement : 12 € pour 5 numéros
http://www.traction-brabant.blogspot.fr/
et c'est la 2000ème note de Délit de Poésie !
18:09 Publié dans CG - PUBLICATION EN REVUES | Lien permanent | Commentaires (0)
07/04/2014
En 25 ans, le nombre de milliardaires sur la planète a augmenté de 650%
Par Jérôme Porier sur Le Monde.fr
Le patrimoine des milliardaires européens représente 30 % de celui des grandes fortunes dans le monde, contre 24 % il y a un quart de siècle, selon une étude réalisée par Forbes et publiée par Société générale Private Banking le 1er avril.
Recensant les fortunes familiales de plus d’un milliard de dollars (726 millions d’euros) à travers le monde, elle vise à analyser la pérennité de la richesse sur le Vieux Continent.
Etonnamment, Forbes a intégré la Russie et la Turquie au sein de l’Europe. Un choix qui a de lourdes conséquences puisque ces deux pays représentent 38 % du nombre de grandes fortunes et 32 % du patrimoine financier détenu dans la région.
Depuis 2008, il y a davantage de milliardaires en Russie qu’en Allemagne et Moscou est devenue depuis 2011 la ville au monde qui en compte le plus grand nombre.
STABILITÉ EUROPÉENNE
A l’échelle de la planète, le nombre de milliardaires a considérablement augmenté en 25 ans. Ils sont aujourd’hui 1 426 (+ 650 %), pour un patrimoine cumulé de 5 400 milliards de dollars.
La particularité de l’Europe : une grande stabilité, sans équivalent dans le monde : 78 % des grandes fortunes recensées par Forbes étaient déjà présentes dans son palmarès il y a 25 ans. Et 52 % des fortunes européennes demeurent majoritairement administrées ou gérées par la troisième ou la quatrième génération de la famille du fondateur.
Cette pérennité repose principalement sur le fait que ces familles détiennent des marques fortes et sur leur volonté de transmettre ce patrimoine à leurs descendants.
« Lorsque vous vous intéressez aux grandes fortunes européennes les plus anciennes, explique Kasia Moreno, directeur de la rédaction de Forbes Insights,vous constatez qu’elles sont souvent liées à de grandes marques nées en Europe, devenues populaires dans le monde entier comme BMW, Ferrero, L’Oréal, Nivea, Louis Vuitton ou Swarosvki. »
LA FRANCE, PAYS D’HÉRITIERS
Autre constante, 30 % des grandes fortunes présentes dans le classement deForbes depuis 25 ans proviennent de la grande distribution, 11 % de l’agroalimentaire, 8 % des banques, des médias et de l’immobilier.
Lire : Les 500 plus fortunés de France se sont enrichis de 25 % en un an
En France, la plupart des milliardaires sont des héritiers puisque seulement 43 % d’entre eux ont bâti eux-mêmes leur fortune, contre 81 % au Royaume-Uni.
Enfin, de toutes les grandes fortunes d’Europe occidentale qui figuraient dans le palmarès de Forbes il y a 25 ans, la famille Bettencourt, qui détient plus de 30 % de L’Oréal, est celle dont la fortune a le plus progressé.
Source: Le Monde, La bonne fortune des milliardaires européens, via Brujita
09:40 Publié dans LE MONDE EN 2014 | Lien permanent | Commentaires (0)
05/04/2014
Pensée Maillée de Murièle Modély au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
23 mars 2014. Le spectacle est conçu comme un parcours déambulatoire dans la galerie du Musée.
Nous sommes sur l'île de la Réunion. Cette poésie organique fait la part belle à la sourde tension entre ici et ailleurs, enfance et âge adulte, terre et mer, Créole et Français. Et le désir, toujours, comme une vague lancinante qui n'en finit pas d'échouer sur la page.
Comédiennes : Caroline Ducau Martin et Chantal Hermenault
Musique originale : Monsieur Gadou
Mise en scène : François Mauget
Images et réalisation : Brigitte Giraud
10:45 Publié dans COPINAGE | Lien permanent | Commentaires (0)
04/04/2014
POEMAS AL CHE
LE CHE ET LA TROISIEME RENCONTRE DE POETES DU MONDE A CUBA.
À Holguín, Cuba, depuis 20 ans se réalise un évènement culturel où la meilleur expression de l’art jeune du pays s’unie aux participants du monde pour faire de « Romerías de Mayo » le Festival Mondial des jeunesses Artistiques.
Cette année sera dédié, entre autres motifs, au Che créateur. Pour cette raison, la Troisième Rencontre de Poètes du Monde à Cuba « L’Ile en Vers » et poètes du monde a fait appel aux membres du mouvement à envoyer un poème dédié au CHE. Les poèmes seront publiés dans les réseaux sociaux cubains et aussi dans une anthologie en hommage au Comandant Ernesto Che Guevara. L’anthologie sera éditée au Chili par Apostrophes Editions. Les bénéfices qu’on obtiendra de cette anthologie servirons pour financer les projets de notre mouvement, dont l’un d’eux, est d’inviter chaque année un poète cubain à notre rencontre « Sur les Traces du Poète » qu’on organise chaque année au Chili depuis 2005.
Mon poème RÊVE-Ô-LUTION a été traduit par Luis Arias Manzo pour figurer dans cette anthologie.
RÊVE-Ô-LUTION*
Rêve-ô-lution
A los fuegos a las banderas a las barricadas de arena
A la rubicunda del néctar derramado bajo las mesas
A los niños que caen por el amor de una idea
Rêve-ô-lution
A los discursos exaltados a las masas sublevadas
Al coraje de aquellos que tú isas en el pináculo
Al esplendor y la grandeza del desfile
Rêve-ô-lution
Que ellos no traicionarán a los suyos, los tuyos
Qué gloria gana poder
No tendrán para ellos ni sabor ni deseo
Rêve-ô-lution
Que los niños desaparecidos bajo las bombas la metralla
Bajo los tanques bajo las piedras tetarán el seno de tu gloria
Saludarán el arbitrario con sus muertos enterrados
En el corazón como medallas
Rêve-ô-lution
Que tu canción no sea jamás corrompida desviada
Recomprada revendida sueño oh sueño
Que los hombres no prefieren
El aire con sabor a cobardía
Rêve-ô-lution
Que todos los que transitarán por tus tribunales
Reconocerán ahí una justicia incorruptible
Izada a la altura de tus ideales en que jamás
Tendrás de qué enrojecer
Rêve-ô-lution
Que la simple evocación de tu nombre haga nacer
La gran verdad esta espina a todas las frentes
En que algunos de apresurarán
De nombrar corona
Rêve-ô-lution
En nombre del pueblo
Sueña y entretiene la corte
Canta-oh-lución
Y brindemos por nuestros sueños
Felices bufones
*Rêve-ô-lution, juego de palabras : Rêve=Sueño , Ô=Oh, Lution= lución (de revolución)
Cathy Garcia
Traducción de Luis Arias Manzo
RÊVE-Ô-LUTION
Rêve-ô-lution
Aux feux aux drapeaux aux barricades de sable
Au vermeil du nectar répandu sous les tables
Aux enfants qui tombent pour l’amour d’une idée
Rêve-ô-lution
Aux discours exaltés aux masses soulevées
Au courage de ceux que tu hisses au pinacle
À la splendeur et la grandeur du défilé
Rêve-ô-lution
Qu’ils ne trahiront pas les leurs les tiens
Que gloire gain pouvoir
N’auront pour eux ni saveur ni attrait
Rêve-ô-lution
Que les enfants des disparus sous les bombes la mitraille
Sous les tanks sous les pierres tèteront le sein de ta gloire
Salueront l’arbitraire avec leurs morts piqués
Sur le cœur comme des médailles
Rêve-ô-lution
Que ta chanson ne soit jamais corrompue détournée
Rachetée revendue rêve ô rêve
Que les hommes n’y préfèrent
L’air mielleux de la lâcheté
Rêve-ô-lution
Que tous ceux qui transiteront par tes tribunaux
Y reconnaîtront une justice incorruptible
Hissée à la hauteur d’idéaux dont jamais
Tu n’aurais à rougir
Que la simple évocation de ton nom fasse éclore
La grande vérité cette épine à tous les fronts
Que certains s’empresseront
De nommer couronne
Rêve-ô-lution
Au nom du peuple
Rêve et amuse la cour
Chante-ô-lution
Et trinquons à nos rêves
De joyeux bouffons
(extrait de Pandémonium II, livre d’artiste)
http://www.poetasdelmundo.com
19:16 Publié dans CG - PUBLICATIONS DIVERSES | Lien permanent | Commentaires (0)
Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l’allumette d’Éric Dejaeger
avec des photos & illustrations de Pierre Soletti, précédé d’aimables considérations générales de Jean L’Anselme – Tirage limité et numéroté - Ed. Gros Textes 2014.
48 pages, 13 euros (+ 2 pour le port)
Quelle classe ! C’est un véritable livre d’artiste là, qui donne la part belle (pleine page, papier glissant sous les doigts) aux illustrations, dont une bonne partie sont des photos - prises pour beaucoup dans et depuis un appart d’un Xème étage d’un quelque part qui ressemble à beaucoup d’autres en zone urbaine. Le genre d’illustrations qui convient parfaitement au titre du livre et qui annoncent à la fois la couleur : noir, blanc et un rouge bien vif et l’odeur… Ici les poèmes viennent se coller à l’image, parfois comme des post-it ou s’insérant dans les lignes du décor, s’excusant presque d’être là.
Le jour se lève
vu sa gueule de bois
à dégoûter une tronçonneuse
il s’enfile deux Dafalgans®
effervescents
&
retourne se pieuter.
Et c’est bien du Dejaeger que nous sommes en train de lire et c’est vrai que la poésie de Dejaeger c’est un peu ça, des textes courts écrits comme avec une gueule de bois perpétuelle, qui fait qu’on va direct à l’essentiel, on ne s’encombre pas (déjà assez encombré comme ça) et surtout on ne peut définitivement pas se laisser emmerder et encore moins se prendre au sérieux ou se jouer la comédie. Gueule de bois ne signifie pas langue de bois bien au contraire, la langue, même pâteuse, ne s’en laisse pas conter, elle tire à vue et elle décape. Efficace, comme ces tampons en paille de fer pour nettoyer les cendriers… Normal, elle a pris sa dose de détergent… Tout en prend pour son dégradé et les poètes pour commencer, jamais si bien servi que par soi-même. Pas de place pour le vernis, les fioritures pompeuses, les m’as-tu vu quand je prends la pose… Dejaeger lui ce qu’il veut c’est
de la poésie
qui casse,
qui merde,
qui vomit
& qui te répond quand tu l’appelles
et quoiqu’en dise le titre de ce livre, il se moque bien de la posture du poète dépressif suicidaire, d’ailleurs c’est un Titre à la con
(…)
Ne participez pas
plus encore
au réchauffement
de la planète !!
C’est que sous ses airs de méchant débonnaire, l’humour de Dejaeger n’est pas idiot pour autant, bien au contraire, faisant fi de la bonne conscience obligatoire, il lui reste la seule et véritable conscience qui vaille : la sienne.
- J’en ai ras le bol !
- Ça arrive…
- Dis, Éric, toi qui a toujours le moral, c’est quoi ton secret ?
- Je n’ai pas de morale
- C’est une philosophie comme une autre
- Je n’ai pas de philosophie.
Mais de la poésie, il en a le Dejaeger, une pleine cargaison, d’abord parce qu’il sait que la poésie, c’est service à volonté, il y en partout et qu’elle peut décapiter coca cola et transformer un cumulo-nimbus en attentat pâtissier, avec un beau clin d’œil
en pensant que là-haut
Noël Godin
a enfin réussi à entarter
le soi-disant
créateur
Et qu’elle peut même sortir d’un tube de gel douche
« Le plus génial :
un gel
au lait de pêche !
En me savonnant
je pense
à une jolie fermière
occupée à traire
une pêche »
Lire Dejaeger c’est comme partir à la pêche justement, sachant qu’on peut y aller peinard, on ramènera toujours quelques beaux poissons et même peut-être des poissons volants !
La poésie
passe beaucoup mieux
avec
un coup dans l’aile
de la poésie,
bien entendu :
je ne suis pas un ange !
A lire donc, avec une offrande de bière pour les poissons.
Cathy Garcia
A commander sur le site des Éditions Gros Textes. http://grostextes.over-blog.com/2014/01/eric-dejaeger.html
Éric Dejaeger (1958-20**) continue son petit mauvaishomme de chemin dans la littérature, commencé il y a plus de trente ans. Il compte à ce jour près de 700 textes parus dans une petite centaine de revues, ainsi qu'une trentaine de titres chez des éditeurs belges et français. Refusant les étiquettes, qui finissent toujours par se décoller et valser à la poubelle, il va sans problème de l'aphorisme au roman en passant par le poème, le conte bref, la nouvelle, voire le théâtre. Sans parler de l'incontournable revue Microbe, qu'il commet depuis de nombreuses années, de mèche avec Paul Guiot.
Derniers titres parus :
Buk you ! – Ouvrage collectif autour de Charles Bukowski – Éd. Gros Textes (France, 2013)
Les cancans de Cancale et environs (recueil instantané 3) – Autoédition – Tirage strictement limitée à 64 exemplaires (2012)
La saga Maigros – Cactus Inébranlable éd. (Belgique, 2011)
NON au littérairement correct ! – Éd. Gros Textes (France, 2011)
Un Grand-Chapeau-Noir-Sur-Un-Long-Visage in Banlieue de Babylone (ouvrage collectif autour de Richard Brautigan), Éd. Gros Textes (France, 2010)
Je ne boirai plus jamais d’ouzo… aussi jeune (recueil instantané 2) – Autoédition – Tirage strictement limitée à 65 exemplaires (2010)
Le seigneur des ânes – maelstrÖm réÉvolution (Belgique, 2010)
Prises de vies en noir et noir – Éd. Gros Textes (France, 2009)
Trashaïkus – Les Éd. du Soir au Matin (France, 2009)
De l’art d’accommoder un prosateur cocu à la sauce poétique suivi de Règlement de compte à O.K. Poetry et de Je suis un écrivain sérieux – Les Éd. de la Gare (France, 2009)
Blog de l’auteur : http://courttoujours.hautetfort.com/
11:46 Publié dans CG - NOTES DE LECTURES POÉSIE | Lien permanent | Commentaires (0)
HISTOIRES TOUTES BÊTES de Jean-Marc Couvé
avec des illustrations de Jacques Basse
Le sol est à la fois stable et souple. Pattes et antennes en éveil, je progresse prudemment, malgré le mouvement de l’eau autour de moi, régulier, rassurant. Le coin que je viens de trouver conviendra à merveille pour mes œufs. D’ici, je vois et sens venir, sans qu’on me voit. De cette façon, ce n’est pas encore aujourd’hui que je servirai d’amuse-gueule au Bec Pointu, le terrible volant, qui nous paralyse, moi et mes semblables, quand il pousse son cri strident… » (extrait)
L’Entonnoir – Collection folie douce (2014)
66 pages
9,50 €
Pas d’ISBN
Un peu plus sur l’auteur
Pour un exemplaire dédicacé, contactez l'ami Jean-Marc
Le site de l’éditeur
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